Soyez sages • Warren W. Wiersbe

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Warren W. Wiersbe

1 Corinthiens • Soyez sages

COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

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1 Corinthiens • Soyez sages

Comment est-il possible de s’estimer instruit et spirituel tout en vivant dans l’impureté et la corruption ? C’est pourtant la folie à laquelle les chrétiens de Corinthe s’adonnent tant dans leur vie personnelle qu’au sein de leur assemblée locale. Le monde les trouvent sages, mais ils devront apprendre à le devenir selon Dieu ! Paul les incite alors à grandir en maturité spirituelle, faisant lui-même preuve d’une grande sagesse dans les nombreux domaines qu’il aborde : le message de l’Évangile, l’église locale, le service, la discipline, le mariage, la vraie liberté, les dons de l’Esprit, la résurrection, etc. « L’église de Corinthe était une église immorale, une église divisée et une église en disgrâce ! Mais avant de les juger, nous devrions examiner notre propre église et notre propre vie. Comme eux, nous avons été appelés à être saints, à vivre en communion et à glorifier Dieu. Vivons-nous en fonction de cet appel ? » (W. Wiersbe). Ce commentaire vous stimulera sans aucun doute à développer un saint discernement dans votre vie, pour vivre la sagesse de Dieu.

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W. Wiersbe

biblique

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

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« Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Corinthiens 1 : 25 – Parole vivante).

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1 Corinthiens Texte de Parole vivante inclus

ISBN 978-2-910246-33-4



Soyez sages • 1 Corinthiens



1 Corinthiens

Warren W. Wiersbe

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1 Corinthiens Texte de Parole vivante inclus

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ELB est un département de BLF Europe Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France www.blfeurope.com

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Wise © 1980 SP Publications, Inc. © 2004 Cook Communications Ministries Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View Colorado Springs • Colorado 80918 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Première édition en langue française : Soyez sages • Warren W. Wiersbe © 2003 Éditeurs de Littérature biblique Édition revue et corrigée : © 2007 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Couverture et mise en page : BLF Europe Imprimé dans l’Union européenne. Les citations sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée (Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission. ISBN 978-2-910246-33-4 Dépôt légal 4e trimestre 2007 Index Dewey (CDD) : 227.2 Mots-clés : Bible – N. T. – 1 Corinthiens – Commentaire


Préface Les chrétiens de Corinthe étaient fiers de leurs connaissances et de leurs dons spirituels. Pourtant leur vie personnelle et leur assemblée locale étaient profondément corrompues. Paul leur offre ce dont ils ont besoin : la vraie sagesse spirituelle. Ce n’est pas la sagesse du monde, mais la sagesse qui ne peut venir que de Dieu. Nous avons besoin de cette même sagesse aujourd’hui, et cette épître nous donne un bon point de départ pour tenter de la découvrir. Paul nous explique comment avoir la sagesse nécessaire pour comprendre le message et le ministère de l’Évangile, pour que nous ne soyons pas aveuglés par de quelconques responsables religieux. Il nous décrit l’ordre qui devrait régner dans notre culte et nous explique comment nous devrions découvrir et développer nos dons spirituels. Il nous montre également comment vivre dans la pureté pour que nous puissions glorifier Dieu et nous protéger des attaques du monde. Dans cette brève étude explicative, nous ne pouvons manifestement pas traiter tous les détails intéressants d’une épître aussi longue que celle de 1 Corinthiens. Notre but sera donc d’expliquer les leçons principales de cette lettre et de les appliquer à notre vie et à notre église locale. Que le Seigneur nous aide à accepter sa sagesse spirituelle et à la mettre en pratique. Warren W. Wiersbe

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Soyez sages

Arrière-plan de l’église de Corinthe Paul est arrivé à Corinthe aux environs de l’automne de l’an 50 de notre ère ; il y a fondé l’église, et y est resté dix-huit mois (Actes 18 : 1-17). Il s’est ensuite rendu à Éphèse (v. 18-19). Informé des problèmes advenus dans l’église de Corinthe, il leur a écrit une lettre qui ne nous est pas parvenue (1 Cor. 5 : 9). Cette « lettre perdue » ne semble pas avoir accompli l’objectif souhaité, car Paul a appris par « les gens de la maison de Chloé » que la communauté de Corinthe connaissait encore de graves problèmes (1 Cor. 1 : 11). L’église a ensuite envoyé une délégation à Paul portant une lettre contenant des questions au sujet de la doctrine et des pratiques de l’église (1 Cor. 7 : 1). En réponse à cette lettre et aux mauvaises nouvelles qu’il avait reçues, Paul a écrit la lettre que nous connaissons sous le nom de Première épître aux Corinthiens. Il l’a écrite à Éphèse autour de l’an 57 apr. J.-C. Une faction de l’église refusait de reconnaître l’autorité apostolique de Paul. L’apôtre s’est donc rendu à Corinthe où il n’est resté que peu de temps, mais les résultats de sa visite ont été très insatisfaisants (2 Cor. 2 : 1 ; 12 : 14 ; 13 : 1). Il a alors écrit une lettre sévère aux Corinthiens (2 Cor. 7 : 8-12) qui leur a été portée par Tite. Paul a ensuite rencontré Tite à Troas (2  Cor. 2 : 12-13 ; 7 : 6-16) et il a appris la bonne nouvelle que l’église avait obéi aux ordres de Paul et avait puni le responsable de l’opposition. C’est alors que Paul a écrit la deuxième épître aux Corinthiens.

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Plan de 1 Corinthiens

Suggestion de plan de 1 Corinthiens I. Salutation – 1 Cor. 1 : 1-3 II. Reproche : le péché dans l’église – 1  Cor. 1 : 4 à 6 : 20 1. Les divisions dans l’église (1 : 4 à 4 : 21) 2. La discipline dans l’église (5 : 1-13) 3. Les procès (6 : 1-8) 4. La souillure du monde (6 : 9-20) III. Instruction : la réponse à leurs questions – 1  Cor. 7 : 1 à 16 : 12 1. Le mariage (7 : 1-40) 2. La nourriture offerte aux idoles (8 : 1 à 10 : 33) 3. L’ordre dans l’église (11 : 1-34) 4. Les dons spirituels (12 : 1 à 14 : 40) 5. La résurrection (15 : 1-58) 6. L’offrande (16 : 1-12) IV. Conclusion – 16 : 13-24

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1 1 Corinthiens 1 La sagesse concernant…

L’appel chrétien « Jésus, oui ! L’église, non ! » Vous souvenez-vous de ce slogan populaire parmi les jeunes dans les années soixante ? On aurait certainement et sincèrement pu l’employer à Corinthe en 56 apr. J.-C., car l’église locale y connaissait de graves problèmes. Malheureusement, les problèmes ne restaient pas à l’intérieur de la famille de l’église, ils étaient connus des noncroyants à l’extérieur. En premier lieu, la communauté de Corinthe était une église débauchée. Certains de ses membres étaient coupables d’immoralité sexuelle ; d’autres étaient ivrognes, d’autres encore utilisaient la grâce de Dieu comme prétexte pour vivre comme dans le monde. C’était aussi une église divisée : quatre groupes au moins se disputaient l’autorité (1 : 12). C’était donc une église en disgrâce. Au lieu de glorifier Dieu, elle entravait la progression de l’Évangile. Comment cela s’est-il produit  ? Les membres de l’église permettaient aux péchés pratiqués dans la ville de pénétrer dans l’assemblée locale. Corinthe était une ville immorale, pleine de toutes sortes de vices et de plaisirs mondains. L’accusation la plus dégradante qu’on pouvait adresser à un homme à cette époque était de l’appeler « un Corinthien ». Tout le monde comprenait la portée de cette injure. Corinthe était aussi une ville orgueilleuse, de nombreux philosophes et professeurs itinérants y colportaient leurs réflexions. Malheureusement, certains membres de l’église ont appliqué cette approche philosophique à 9


Soyez sages l’Évangile, ce qui provoqua des divisions. L’assemblée était composée de différentes « écoles de pensée » au lieu d’être unie dans la défense du message de l’Évangile. On peut trouver une description de la ville de Corinthe, dans Romains 1 : 18-32. Paul a écrit l’épître aux Romains alors qu’il était à Corinthe, et il aurait pu voir chacun des péchés de cette liste en regardant simplement par la fenêtre ! Bien sûr, quand une église réunit des gens orgueilleux qui se basent sur leur propre sagesse et qui adoptent les habitudes du monde, les problèmes sont inévitables. Pour aider les Corinthiens à les résoudre, Paul commence sa lettre en leur remettant en mémoire leur appel en Christ. Il indique trois aspects importants de cet appel.

Appelés à être saints (1 Cor. 1 : 1-9) Paul s’attaque d’abord au sérieux problème de l’immoralité dans l’église, mais il ne mentionne pas le problème lui-même. Il choisit plutôt une approche positive et rappelle aux croyants leur position sainte et élevée en Jésus-Christ. Dans les versets 1-9, il décrit l’église telle que Dieu la voit ; dans les versets 10-31, il décrit l’église telle que les hommes la voient. La position que nous occupons en Christ devrait se refléter dans notre vie quotidienne, mais malheureusement ce n’est pas souvent le cas. Notons les caractéristiques de l’église qui découlent de notre saint appel en Jésus-Christ.

Mis à part par Dieu (1 : 1-3)

Le mot église signifie en Grec « un peuple appelé hors de ». Chaque église a deux adresses : une adresse géographique (« à Corinthe ») et une adresse spirituelle (en Christ-Jésus). L’église est composée de saints, c’està-dire de personnes qui ont été « sanctifiées », « mises à part » par Dieu. Un saint n’est pas un homme mort qui a été récompensé par ce titre pour sa vie exemplaire. Non, Paul écrivait aux saints vivants, à des gens qui, par leur foi en Jésus-Christ, avaient été mis à part tout spécialement pour plaire à Dieu et pour le servir. 10


1 Corinthiens 1 En d’autres mots, tout vrai croyant est un saint parce que tout vrai croyant a été mis à part pour Dieu et par Dieu. Un ami chrétien, photographe, me relatait un beau mariage qu’il avait couvert. Les mariés sortaient de l’église et se dirigeaient vers la limousine, quand soudain la mariée abandonna son mari et courut vers une voiture garée de l’autre côté de la rue, moteur tournant, laissant le marié éberlué ! La voiture démarra à toute vitesse. Le conducteur était, en fait, un ancien ami de la mariée, un homme qui s’était vanté de pouvoir « l’avoir quand il le voulait ». Inutile de dire que le mari fit annuler le mariage. Quand un homme et une femme prennent l’engagement de s’aimer l’un l’autre, ils sont mis à part l’un pour l’autre, et donc, toute autre relation en dehors du mariage est péché. De même, le chrétien appartient complètement à Jésus-Christ ; il est mis à part pour lui et pour lui seul. Mais il fait aussi partie d’une communauté universelle : l’église, « tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (v. 2). Un croyant souillé et infidèle pèche non seulement contre le Seigneur, mais il pèche aussi contre ses frères et sœurs chrétiens.

Enrichis par la grâce de Dieu (1 : 4-6)

Le salut est un don gratuit de Dieu ; mais quand on est sauvé, on reçoit aussi des dons spirituels. (Paul l’explique en détail dans les chapitres 12-14.) Le mot grec qui a été traduit par « enrichi » a donné le mot français ploutocrate, « un personnage très riche ». Les Corinthiens étaient particulièrement riches en dons spirituels (2 Cor. 8 : 7), mais ils ne les utilisaient pas de manière spirituelle. Le fait que Dieu nous a appelés, nous a mis à part, et nous a enrichis devrait nous encourager à vivre une vie sainte.

Dans l’attente du retour de Jésus (1 : 7)

Paul développera longuement cette idée dans le chapitre 15. Les chrétiens qui attendent le retour de leur Sauveur voudront que leur vie soit irréprochable (1  Jean  2 : 28 à 3 : 3). 11


Soyez sages

Dépendants de la fidélité de Dieu (1 : 8-9)

L’œuvre de Dieu a été confirmée en eux (v. 6), mais elle leur a aussi été confirmée dans la Parole. Il s’agit ici d’une expression légale qui fait allusion à la garantie qui conclut une transaction. Nous avons le témoignage de l’Esprit en nous et le témoignage de la Parole devant nous, qui nous garantissent que Dieu honorera son « contrat » avec nous et que la pérennité de son salut est assurée parfaitement. Cette garantie n’est certainement pas un prétexte pour pécher ! Au contraire, c’est la base d’une relation croissante d’amour, de confiance et d’obéissance. À la lumière de ces grandes vérités, comment comprendre que les membres de l’assemblée de Corinthe pouvaient participer aux péchés caractéristiques de la nature humaine ? Ils étaient un peuple élu, un peuple enrichi et un peuple établi. Ils étaient saints, mis à part pour la gloire de Dieu ! Hélas, leur comportement démentait leur position. Quand Paul mentionne le mot communion au verset 9, il introduit un deuxième aspect de l’appel chrétien.

Appelés à la communion (1 Cor. 1 : 10-25)

Après avoir fait allusion au problème de l’immoralité dans l’église, Paul aborde maintenant le problème des divisions. Les divisions ont toujours été un problème parmi les enfants de Dieu, et presque chaque épître du Nouveau Testament traite de ce sujet ou le mentionne d’une manière ou d’une autre. Même les douze apôtres ne s’entendaient pas toujours entre eux. Au verset 13, Paul pose trois questions importantes à ses lecteurs, et ces questions nous permettent de comprendre ce long paragraphe.

Christ est-il divisé ? (1 : 10-13)

Ce verbe signifie : « Christ a-t-il été divisé de sorte que les différentes parties ont été distribuées à différentes personnes ? » L’idée elle-même est grotesque et doit être rejetée. Paul n’a pas prêché un Christ, Apollos un autre, et Pierre un troisième. Il n’y a qu’un seul Sauveur et un seul 12


1 Corinthiens 1 Évangile (Gal. 1 : 6-9). Pourquoi les Corinthiens s’étaientils divisés en quatre factions ? Pourquoi y avait-il ces disputes entre eux ? En premier lieu, ils considéraient l’Évangile d’un point de vue philosophique. Corinthe était pleine de philosophes et de professeurs qui voulaient tous partager leur « sagesse ». D’autre part, la nature humaine aime suivre des leaders humains. Nous avons tendance à nous identifier aux responsables spirituels qui nous ont aidés et dont nous comprenons et apprécions le ministère. Au lieu de s’attacher au message de la Parole, les Corinthiens s’attachaient au messager. Ils ont détourné leurs yeux du Seigneur pour les tourner vers les serviteurs du Seigneur, et des rivalités ont surgi. Paul indiquera dans le chapitre 3 qu’il ne peut y avoir de rivalité entre les vrais serviteurs de Dieu. Les membres d’église ont tort de comparer les pasteurs, et d’être des disciples d’hommes et non les disciples de Jésus-Christ. Les « cultes de la personnalité » dans l’église d’aujourd’hui vont directement à l’encontre de la Parole de Dieu. JésusChrist seul devrait être en tout le premier (1 Cor. 1 : 18). Paul utilise plusieurs mots-clés dans ce passage pour insister sur l’unité des saints en Christ. Il appelle ses lecteurs frères, pour leur rappeler qu’ils appartiennent à une seule famille. Les mots « en plein accord » sont des termes médicaux qui décrivent l’unité du corps humain dont les membres sont soudés ensemble. Ils formaient donc une union d’amour en tant que membres du corps. Ils étaient aussi identifiés par le nom de Jésus-Christ, ce qui fait probablement allusion à leur baptême. Nous ne savons pas qui étaient « les gens de Chloé » mais nous les félicitons pour leur courage et leur dévouement. Ils n’ont pas essayé de cacher les problèmes. Ils en étaient préoccupés, et ils allèrent trouver la bonne personne ; ils ne sont pas non plus venus en cachette. Ceci ne ressemble pas aux histoires « de cape et d’épée » que nous rencontrons souvent dans nos églises, qui en général ne font qu’aggraver la situation. 13


Soyez sages Paul était le pasteur qui avait fondé l’église ; la plupart des membres se sont probablement convertis grâce à son ministère. Apollos est venu après Paul (Actes 18 : 24-28) et il a exercé un ministère efficace. Rien ne nous permet de confirmer que Pierre (Céphas) ait visité Corinthe, à moins que 1 Corinthiens 9 : 5 ne l’indique. Chacun de ces hommes avait une personnalité différente et une manière différente d’aborder le ministère de la Parole ; mais ils n’étaient qu’un (3 : 3-8 ; 4 : 6).

Avez-vous été baptisés au nom de Paul ? (1 : 13-17)

Gardons à l’esprit que le baptême était très important dans l’église du Nouveau Testament. Quand un pécheur plaçait sa confiance en Christ et se faisait baptiser, il se coupait de son ancienne vie et était souvent rejeté par sa famille et ses amis. Le baptême avait de lourdes conséquences à cette époque. Tout comme Jésus qui ne baptisait pas (Jean 4 : 1-2), Pierre (Actes 10 : 48) et Paul permettaient à leurs associés de baptiser les nouveaux convertis. Avant la croissance de l’église de Corinthe, Paul célébrait certains baptêmes, mais ce n’était pas son ministère principal. Dans cette section, Paul ne minimise pas l’importance du baptême, mais il lui donne sa juste place, car les Corinthiens exagéraient son rôle. « J’ai été baptisé par Apollos ! » se vantaient certains, alors que d’autres disaient : « Moi, j’ai été baptisé par Paul ! » C’est une erreur d’associer le nom d’un homme plutôt que celui de Jésus-Christ à son baptême. Car cela crée des divisions. J’ai lu le récit de personnes qui avaient été baptisées par un certain pasteur, dans une eau particulière (le Jourdain), un jour précis, comme si ces aspects étaient importants ! Au lieu d’honorer le Seigneur Jésus-Christ et de favoriser l’unité de l’église, ces personnes exaltent des hommes et sèment la discorde. Crispus avait été le chef de la synagogue de Corinthe (Actes 18 : 8) ; et Gaïus était probablement l’homme chez qui vivait Paul quand il a écrit l’épître aux Romains (Rom. 16 : 22). « La famille de Stéphanas » (1 Cor. 1 : 16) est probablement décrite en 14


1 Corinthiens 1 partie en 1 Corinthiens 16 : 15-18. Apparemment Paul ne notait pas dans un registre le nom de toutes les personnes qu’il avait baptisées. Pour lui, le fait qu’elles soient inscrites dans le livre de Dieu suffisait.

Est-ce que Paul a été crucifié pour vous ? (1 : 18-25)

L’allusion à la croix au verset 17 introduit un long passage où la puissance de l’Évangile est opposée à la faiblesse de la sagesse humaine. Il est intéressant de noter comment Paul aborde ce problème des divisions dans l’église. Il attire d’abord leur attention sur l’unité de Christ : il n’y a qu’un seul Sauveur et un seul corps. Ensuite il leur rappelle leur baptême, image de leur baptême spirituel dans le corps de Christ (12 : 13). Et maintenant il dirige leur regard vers la croix. La crucifixion était non seulement une mort horrible, mais c’était aussi une mort scandaleuse. La loi interdisait la crucifixion des citoyens romains. Ce mot n’était jamais mentionné dans la bonne société ; de même qu’aujourd’hui nous ne parlons pas à table de la chambre à gaz ou de la chaise électrique. Le mot-clé dans ce paragraphe est le mot sagesse ; il est utilisé huit fois. L’idée maîtresse que Paul développe est la suivante : nous n’osons pas mélanger la sagesse de l’homme au message révélé de Dieu. Le passage complet sur la sagesse (1 : 17 à 2 : 16) présente un certain nombre de contrastes entre la Parole de Dieu révélée et la sagesse des hommes. La sagesse de Dieu se révèle principalement par la croix de Jésus-Christ, mais tous n’acceptent pas cela. Paul montre que la croix suscite trois attitudes différentes. Certains se heurtent à la croix. C’était l’attitude des Juifs. À cause de l’importance qu’ils accordent aux signes miraculeux, la croix leur apparaît comme une faiblesse. L’histoire juive est jalonnée d’événements miraculeux : de l’exode hors de l’Égypte, jusqu’aux ministères d’Élie et d’Élisée. Quand Jésus était sur la terre, les autorités juives lui demandaient constamment d’accomplir un signe du ciel, mais il refusait. 15


Soyez sages Le peuple juif ne comprenait pas ses propres Écritures saintes. Il attendait un Messie qui serait un vaillant conquérant et qui vaincrait tous leurs ennemis. Ce Messie devait ensuite établir son royaume et rendre sa gloire à Israël. La question des apôtres dans Actes 1 : 6 montre l’importance de cet espoir entretenu parmi les Juifs. Mais les scribes remarquaient aussi dans l’Ancien Testament que le Messie devait souffrir et mourir. Des passages comme le Psaume 22 et Ésaïe 53 présentent un Messie différent, et les experts ne pouvaient réconcilier ces deux images prophétiques apparemment contradictoires. Ils ne comprenaient pas que leur Messie devait souffrir et mourir avant de pouvoir entrer dans sa gloire (voir Luc 24 : 13-35), et que le royaume messianique à venir serait précédé par les temps de l’église. Parce que les Juifs recherchaient la puissance et une grande gloire, ils se heurtaient à la faiblesse de la croix. Comment quelqu’un pouvait-il baser sa foi sur un charpentier de Nazareth au chômage, mort honteusement comme un vulgaire criminel ? Mais l’Évangile de Jésus-Christ est « la puissance de Dieu pour le salut » (Rom. 1 : 16). Au lieu d’être un signe de faiblesse, la croix est un instrument formidable de puissance ! Car « la faiblesse de Dieu (sur la croix) est plus forte que les hommes » (1 Cor. 1 : 25). Certains se moquent de la croix. C’était la réaction des Grecs. Pour eux la croix était une folie. Les Grecs insistaient sur la sagesse ; d’ailleurs nous étudions toujours les écrits savants des philosophes grecs. Mais ils ne voyaient aucune sagesse dans la croix, car ils l’examinaient d’un point de vue humain. S’ils l’avaient considérée avec le regard de Dieu, ils y auraient discerné la sagesse du vaste plan rédempteur de Dieu. Paul appelle trois hommes à la barre pour témoigner : le sage (l’expert), le scribe (l’interprète et l’écrivain), et le contestataire (le philosophe et le critique). Il leur pose une seule question : par vos études sur la sagesse humaine, êtes-vous parvenus à connaître Dieu d’une manière personnelle ? Ils ne peuvent que répondre « non ! » Le fait qu’ils se moquent de la croix et la considèrent comme une folie est la preuve qu’ils périssent. 16


1 Corinthiens 1 Dans 1 Cor. 1 : 19, Paul cite Ésaïe 29 : 14 et montre que Dieu a adjugé la note de zéro sur vingt à la sagesse des hommes. Dans son discours à l’aréopage, Paul a osé dire aux philosophes que l’histoire grecque et romaine n’était qu’un « temps d’ignorance » (Actes 17 : 30). Il ne suggérait pas que ces savants ne connaissaient rien, car Paul était bien conscient des réalisations des penseurs grecs. Toutefois, leur sagesse ne leur permettait pas de connaître Dieu et de trouver le salut. Certains croient et découvrent la puissance et la sagesse de la croix. Paul n’a pas modifié son message en passant d’un public juif à un auditoire grec : il prêchait Christ crucifié. L’expression : « La folie de la prédication » (1 Cor. 1 : 21) ne donne pas à entendre que l’acte de prêcher serait une folie mais elle vise plutôt le contenu du message. Parole vivante le traduit ainsi : « par un message taxé de folie ». Ceux qui ont été appelés par la grâce de Dieu, et qui ont répondu par la foi (voir 2 Thes. 2 : 13-14), reconnaissent que Christ est la puissance et la sagesse de Dieu. Il ne s’agit pas du Christ de la crèche, ou du Temple, ou de la place du marché, mais du Christ de la croix. C’est dans la mort de Christ que Dieu a révélé la folie de la sagesse humaine et la faiblesse de la puissance humaine. Nous sommes appelés à la communion grâce à notre union avec Jésus-Christ. Il est mort pour nous ; nous avons été baptisés en son nom ; nous sommes unis à lui sur la croix. Quel merveilleux fondement de l’unité spirituelle !

Appelés à glorifier Dieu (1 Cor. 1 : 26-31)

Les Corinthiens avaient tendance à « s’enfler » d’orgueil (4 : 6, 18-19 ; 5 : 2). Mais l’Évangile de la grâce de Dieu ne laisse aucune place à la fierté personnelle. Dieu n’est pas impressionné par notre aspect extérieur, notre rang social, nos réalisations, notre « noble ascendance » ou notre situation financière. Il est à noter que Paul a écrit qu’il n’y a pas beaucoup de sages parmi eux, ce qui 17


Soyez sages ne veut pas dire qu’il n’y en a aucun. Dans le Nouveau Testament, nous rencontrons certes des croyants d’un rang social élevé, mais il n’y en a pas beaucoup. La description des convertis faite par Paul n’est certainement pas flatteuse (6 : 9-11).

Paul leur rappelle ce qu’ils étaient (1 : 26)

Les Corinthiens n’étaient ni sages ni puissants ni nobles. Dieu les a appelés, non à cause de ce qu’ils étaient, mais malgré ce qu’ils étaient ! L’église de Corinthe était composée en majorité de gens ordinaires qui étaient de grands pécheurs. Avant sa conversion, Paul était fier de sa religion, mais il a dû l’abandonner pour aller au ciel ! L’état moral des Corinthiens était bien différent ; pourtant ils n’étaient pas trop pécheurs pour que Dieu ne les trouve et ne les sauve. Le pasteur écossais Robert Murray Mc Cheyne donna un jour à une dame un traité qui parlait de l’Évangile. Elle fut extrêmement offensée : « Vous ne savez probablement pas qui je suis ! » dit-elle d’un ton offusqué. « Madame, répondit Mc Cheyne, le jour du jugement vient bientôt, et ce jour-là, qui que vous soyez, vous ne pourrez vous prévaloir de quoi que ce soit ! »

Paul leur rappelle pourquoi Dieu les a appelés (1 : 27-29)

Dieu a choisi les stupides, les faibles, les inférieurs et les méprisés pour montrer aux orgueilleux leur besoin et sa grâce. Le monde perdu admire la noblesse, le rang social, le succès financier, la puissance, la notoriété. Mais aucune de ces choses ne peut garantir la vie éternelle. Le message et le miracle de la grâce de Dieu en JésusChrist déconcertent les gens influents de ce monde. Les sages de ce monde ne peuvent comprendre comment Dieu transforme des pécheurs en saints, et les puissants de ce monde sont incapables de reproduire ce miracle. La « folie » de Dieu confond les sages et la « faiblesse » de Dieu confond les puissants ! L’histoire de l’Église est pleine de récits de grands pécheurs dont la vie a été transformée par la puissance de 18


1 Corinthiens 1 l’Évangile. Dans mon ministère, comme dans celui de la plupart des pasteurs et des prédicateurs, j’ai vu des choses étonnantes se produire, que des avocats et des psychologues ne pouvaient comprendre. Nous avons vu des jeunes délinquants devenir des étudiants sérieux et des citoyens honnêtes. Nous avons vu des couples se réconcilier et des foyers être réunis, à l’étonnement de leurs juges. Pourquoi Dieu met-il à nu la folie et la faiblesse de ce monde, qui s’enorgueillit de ses philosophies et de ses religions ? « Afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (v. 29). Le salut doit être offert entièrement par grâce, autrement Dieu ne pourrait en tirer la gloire. C’est cette vérité que Paul voulait transmettre aux Corinthiens, parce qu’ils mettaient leur fierté dans les hommes (3 : 21). Si nous tirons notre gloire des hommes, même des hommes de Dieu tels que Pierre, Paul et Apollos, nous privons Dieu de la gloire que lui seul mérite. Cette même attitude d’orgueil suscitait des divisions dans l’église.

Finalement, Paul rappelle aux Corinthiens tout ce qu’ils possèdent en Christ (1 : 30-31)

Puisque chaque croyant est « en Christ » et qu’il a tout ce qu’il lui faut, pourquoi entretenir ces rivalités et ces comparaisons ? C’est le Seigneur qui a tout fait ! « Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (v. 31, provenant de Jér. 9 : 24, cité également dans 2  Cor. 10 : 17). Les bénédictions spirituelles dont nous avons besoin ne sont pas des abstractions qui échappent à notre compréhension, elles résident en une personne : Jésus-Christ. Il est notre sagesse (Col. 2 : 3), notre justice (2 Cor. 5 : 21), notre sanctification (Jean 17 : 19), et notre rédemption (Rom. 3 : 24). En fait, ce passage insiste sur le fait que Dieu montre sa sagesse par le moyen de la justice, de la sanctification et de la rédemption dont nous disposons en Christ. Chacun de ces termes théologiques renferme une signification spéciale pour les chrétiens. La justice concerne notre position devant Dieu. Nous sommes justifiés. Dieu nous déclare justes en Jésus-Christ. Mais nous sommes 19


Soyez sages aussi sanctifiés, mis à part pour appartenir à Dieu et le servir. La rédemption signifie que nous sommes libérés parce que Jésus-Christ a payé le prix pour nous sur la croix. Ceci conduira à une rédemption complète quand Jésus-Christ reviendra. Donc, d’une certaine manière, trois différents « temps » du salut nous sont présentés ici : nous avons été sauvés de la peine que nous méritait le péché (la justice) ; nous sommes sauvés de la puissance du péché (la sanctification) ; et nous serons sauvés de la présence du péché (la rédemption). Et chaque croyant possède toutes ces bénédictions en Jésus-Christ ! Pourquoi donc tirer sa fierté des hommes ? Paul possède-t-il quelque chose que nous n’aurions pas ? Pierre a-t-il une priorité sur Jésus-Christ par rapport à nous ? Nous devrions nous glorifier du Seigneur et non de nousmêmes ou de nos responsables spirituels. En relisant ce chapitre, vous remarquerez les erreurs des Corinthiens, qui créaient des problèmes dans leur église. Ils ne vivaient pas en fonction de leur sainte vocation, mais suivaient au contraire le mode de vie du monde. Ils ignoraient le fait qu’ils avaient été appelés à une merveilleuse communion spirituelle avec le Seigneur et les uns avec les autres. Mais ils s’identifiaient plutôt avec des responsables humains et créaient des divisions dans l’église. Au lieu de glorifier Dieu et sa grâce, ils se faisaient plaisir à eux-mêmes et se plaisaient à exalter des hommes. C’était une église immorale, une église divisée et une église en disgrâce ! Mais avant de les juger, nous devrions examiner notre propre église et notre propre vie. Comme eux, nous avons été appelés à être saints, à vivre en communion et à glorifier Dieu. Vivons-nous en fonction de cet appel ?

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2 1 Corinthiens 2 La sagesse concernant…

Le message chrétien

Ma femme était au volant de la voiture alors que nous roulions vers Chicago. J’étais assis à côté d’elle et parcourais le manuscrit du livre d’un auteur que mon éditeur m’avait demandé de relire. De temps à autre, j’émettais un grognement, puis un gémissement, et finalement je secouai la tête et dis : « Oh non, je n’arrive pas à le croire ! » – J’ai l’impression que tu n’aimes pas ce livre, me dit ma femme. Qu’est-ce qui ne va pas ? – Presque tout ! En fait, cet auteur ignore ce qu’est vraiment le message de l’Évangile ! Il fut un temps, pourtant, où cet homme avait été fidèle à la Parole de Dieu. Mais au cours des années, il avait adopté une approche philosophique et, je le crains, aussi politique. Le résultat était un message hétéroclite qui n’avait plus rien de l’Évangile. Il vaut la peine de noter que quand Paul a exercé son ministère à Corinthe, il a obéi à l’ordre donné par le Seigneur avant son ascension et il s’est mis à prêcher l’Évangile. Il y a un magnifique parallèle entre Matthieu  28 : 18-20 et Actes  18 : 1-11.

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Soyez sages La Commission de Christ (Matt. 28 : 18-20)

Le ministère de Paul (Actes  18 : 1-11)

(v. 19) (v. 19) (v. 19) (v. 20)

Paul arriva à Corinthe (v. 1) beaucoup entendirent et crurent (v. 8) et furent baptisés (v. 8) pendant un an et six mois il enseigna la Parole (v. 11)

« Et voici, je suis avec vous » (v. 20).

« Car moi, je suis avec toi » (v. 10).

Ce qui se produisait à Corinthe se retrouve dans les églises aujourd’hui : les hommes mélangent la philosophie (la sagesse humaine) au message révélé de Dieu, ce qui engendre la confusion et les divisions. Les prédicateurs ont chacun leur propre façon d’aborder le message de Dieu, et certains inventent même leur propre vocabulaire ! Paul décrit les trois bases du message de l’Évangile et il encourage fortement ses lecteurs à revenir à ces éléments fondamentaux.

L’Évangile est centré sur la mort de Christ (1 Cor. 2 : 1-5) Paul rappelle aux Corinthiens quelle était son approche (2 : 1-2) Les premiers mots « Pour moi » pourraient être traduits par « en fonction de cela », et feraient référence à 1 : 31, à la gloire de Dieu. Paul n’était pas venu à Corinthe pour se glorifier lui-même ou pour commencer son « fanclub » religieux. Il était venu pour glorifier Dieu. Les philosophes et les professeurs itinérants faisaient appel à leur sagesse et à leur éloquence pour s’attirer des adeptes. La ville de Corinthe était remplie de tels charlatans. Paul ne s’appuyait pas sur des discours éloquents ou 22


1 Corinthiens 2 des arguments habiles, il proclamait simplement la Parole de Dieu par la puissance de l’Esprit. Il était un ambassadeur et non un « commis voyageur chrétien ». S’il avait prononcé un discours spectaculaire basé sur la philosophie, il se serait exalté lui-même et aurait mis dans l’ombre le Christ qu’il venait proclamer ! Dieu l’avait envoyé proclamer l’Évangile « sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine » (1 : 17). Dans une certaine église, il y avait juste derrière la chaire un beau vitrail qui représentait le Christ sur la croix. Un dimanche, un pasteur d’une taille plus petite que celle du pasteur habituel fut invité à prêcher. Une petite fille écouta l’invité pendant quelque temps, puis elle se tourna vers sa mère et demanda : « Où est celui qui est là d’habitude et qui cache Jésus ? » Trop de prédicateurs de la Parole font tellement étalage d’eux-mêmes et de leurs dons, qu’ils ne révèlent plus la gloire de Jésus-Christ. Paul se glorifiait de la croix de Christ (Gal. 6 : 14) et la plaçait au centre de son message.

Paul rappelle ensuite aux Corinthiens quelle était son attitude (2 : 3-4)

Bien qu’il fût apôtre, Paul était venu vers eux comme un humble serviteur. Il ne dépendait pas de lui-même ; il est devenu insignifiant pour que Christ ait la prééminence. Dans les années suivantes, Paul rappellera ce fait à plusieurs reprises et se comparera aux faux docteurs qui avaient envahi Corinthe (2 Cor. 10 : 1-12). Paul avait appris que lorsqu’il était faible, c’est alors que Dieu le rendait fort. Paul dépendait de la puissance du Saint-Esprit. Ce n’était pas son expérience ni ses capacités qui donnaient une telle puissance à son ministère ; c’était l’œuvre de l’Esprit de Dieu. Sa prédication était une « démonstration » et non une « persuasion ». Le mot traduit par démonstration signifie « une preuve légale présentée au tribunal ». Le Saint-Esprit a utilisé la prédication de Paul pour transformer des vies, et c’était la seule preuve dont Paul avait besoin pour confirmer que son message venait 23


Soyez sages de Dieu. Des pécheurs ont été transformés par la puissance de Dieu ! (1  Cor. 6 : 9-11). Remarquons toutefois que Paul ne dit pas aux responsables de mal prêcher délibérément ou de refuser d’utiliser les dons que Dieu leur a donnés. Des hommes tels que Charles Spurgeon et Adolphe Monod étaient des orateurs doués dont les paroles étaient puissantes, mais ils ne dépendaient pas de leurs talents naturels. Ils comptaient sur l’Esprit de Dieu pour agir dans le cœur de leurs auditeurs, et le Saint-Esprit agissait à travers eux. Les ministres de la Parole doivent exercer et utiliser chaque don que Dieu leur a donné, mais ils ne peuvent placer leur confiance en eux-mêmes (voir 2 Cor. 3 : 5). Finalement, Paul leur rappelle le but qu’il poursuit (2 : 5). Il veut qu’ils se confient en Dieu et non en son messager. Si Paul s’était appuyé sur la sagesse humaine et avait présenté le plan du salut sous forme d’un système philosophique, les Corinthiens se seraient alors confiés en un exposé. Mais parce que Paul proclamait la Parole de Dieu par la puissance de Dieu, les convertis plaçaient leur foi en une démonstration ; ils connaissaient l’œuvre de Dieu dans leur propre vie. Il y a de nombreuses années, un chrétien sage me disait : « Quand vous conduisez des gens à Christ, ne leur dites jamais qu’ils sont sauvés parce qu’ils ont fait ceci ou cela. C’est l’œuvre du SaintEsprit de rendre témoignage aux gens qu’ils sont sauvés. S’il n’est pas à l’œuvre, il ne peut y avoir de salut ». Un conseil bien sage en effet ! Je me souviens d’un homme de valeur qui venait régulièrement à l’église dont j’étais le pasteur ; il n’était pas converti mais il n’était pas hostile à l’Évangile. À plusieurs, nous priions pour lui alors qu’il continuait à entendre la prédication de la Parole. Un jour, un de ses amis chrétiens décida de le gagner à Christ à tout prix ! Il passa plusieurs heures à lui présenter un argument après l’autre, et finalement l’homme « se mit à prier pour accepter Christ ». Mais par la suite, il ne fréquenta plus l’église ! Pourquoi ? Parce qu’on lui avait forcé la main et que le salut n’était pas encore quelque chose de réel pour lui ; il savait qu’il ne pourrait pas vivre en conséquence. 24


1 Corinthiens 2 Plus tard il se confia toutefois en Christ, et par l’Esprit, il reçut l’assurance de son salut. Auparavant, quand on lui demandait s’il était chrétien, il répondait : « Bien sûr, Jean m’a dit que j’étais sauvé ! » Quelle différence quand c’est l’Esprit qui en donne l’assurance ! L’Évangile est encore aujourd’hui la puissance de Dieu capable de transformer la vie d’un être humain (Rom. 1 : 16). L’efficacité de l’évangélisation ne dépend pas de nos arguments et de nos procédés de persuasion, mais de la puissance de l’Esprit de Dieu à l’œuvre dans notre vie et de la Parole que nous partageons.

L’Évangile fait partie du plan éternel du Père (1 Cor. 2 : 6-9)

Le salut nous a été acquis par le Fils, mais le Père l’avait prévu. Ceux qui parlent de la simplicité de l’Évangile ont à la fois raison et tort. Oui, le message de l’Évangile est assez simple pour qu’un pécheur illettré puisse le comprendre, croire et être sauvé. Mais il est aussi si profond que les plus brillants théologiens ne peuvent en concevoir la portée. Il y a dans l’Évangile une « sagesse de Dieu » qui défie l’intelligence la plus développée. Cette sagesse n’est pas disponible aux masses de pécheurs perdus, ni aux croyants qui manquent de maturité. Elle est réservée aux chrétiens confirmés qui grandissent dans leur compréhension de la Parole de Dieu. (Le mot parfait au verset 6 signifie « qui a de la maturité », voir 3 : 1-4). Peut-être Paul répondait-il aux partisans d’Apollos qui était un prédicateur éloquent et profond (Actes 18 : 24-28). Examinons les caractéristiques de cette sagesse.

Cette sagesse vient de Dieu, et non de l’homme (2 : 7)

Cette sagesse permet au chrétien de mieux comprendre le vaste plan éternel que Dieu a prévu pour son peuple et pour sa création. Même le « prince de ce siècle » le plus sage ne pourrait inventer ni découvrir cette sagesse merveilleuse que Paul transmet de la part de Dieu. 25


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Warren W. Wiersbe

1 Corinthiens • Soyez sages

COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

sages

1 Corinthiens • Soyez sages

Comment est-il possible de s’estimer instruit et spirituel tout en vivant dans l’impureté et la corruption ? C’est pourtant la folie à laquelle les chrétiens de Corinthe s’adonnent tant dans leur vie personnelle qu’au sein de leur assemblée locale. Le monde les trouvent sages, mais ils devront apprendre à le devenir selon Dieu ! Paul les incite alors à grandir en maturité spirituelle, faisant lui-même preuve d’une grande sagesse dans les nombreux domaines qu’il aborde : le message de l’Évangile, l’église locale, le service, la discipline, le mariage, la vraie liberté, les dons de l’Esprit, la résurrection, etc. « L’église de Corinthe était une église immorale, une église divisée et une église en disgrâce ! Mais avant de les juger, nous devrions examiner notre propre église et notre propre vie. Comme eux, nous avons été appelés à être saints, à vivre en communion et à glorifier Dieu. Vivons-nous en fonction de cet appel ? » (W. Wiersbe). Ce commentaire vous stimulera sans aucun doute à développer un saint discernement dans votre vie, pour vivre la sagesse de Dieu.

commentaire

W. Wiersbe

biblique

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

biblique

« Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Corinthiens 1 : 25 – Parole vivante).

commentaire

1 Corinthiens Texte de Parole vivante inclus

ISBN 978-2-910246-33-4


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