Soyez vigilants • Warren W. Wiersbe

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« Un grand nombre d’imposteurs se sont répandus à travers le monde et égarent les gens. […] Prenez garde à vous-mêmes pour que vous ne perdiez pas le fruit de nos efforts » (2 Jean 7 : 8 – Parole vivante). Qui voudrait dépenser son temps et ses forces pour du vent ? Pas vous ! C’est pourtant le risque que vous prenez en adhérant à de fausses doctrines ! Des imposteurs se revendiquent de la vérité tout en séduisant et en semant discorde et divisions… Comment les démasquer ? Ce danger existe depuis le commencement de l’Église ! Les lettres de 2 Pierre, 2 Jean, 3 Jean et Jude aiguisent le discernement spirituel du lecteur contre toute contrefaçon. Pour ce faire, elles l’incitent à fonder sa vie sur une connaissance intime du Seigneur : « Le croyant qui construit sa vie sur la Parole de Dieu et qui attend la venue du Sauveur n’est pas près d’être entraîné par les faux prophètes. Il sera enseigné par l’Esprit et se fondera sur la sûre Parole de Dieu » – W. Wiersbe. Que ce commentaire vous éveille à l’importance de ne pas vous laisser duper par la supercherie religieuse : confiez-vous en celui qui a la puissance de vous garder ! En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

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W. Wiersbe

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Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

Warren W. Wiersbe

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2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants

22 2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants

COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

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2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude Texte de Parole vivante inclus

ISBN 978-2-910246-38-9



Soyez vigilants • 2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude



2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude

Warren W. Wiersbe

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2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude Texte de Parole vivante inclus

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ELB est un département de BLF Europe Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France www.blfeurope.com

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Alert © 1984 Warren W. Wiersbe. Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Édition en langue française : Soyez vigilants • Warren W. Wiersbe © 2008 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Roger Foehrlé Couverture et mise en page : BLF Europe Imprimé dans l’Union européenne. Les citations sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée (Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission. ISBN 978-2-910246-33-4 Dépôt légal 2e trimestre 2008 Index Dewey (CDD) : 227.9 Mots-clés : Bible – N. T. – 2 Pierre – 2 Jean – 3 Jean – Jude – Commentaire


À Bob et Betty Kregel, votre amitié a embelli nos vies et votre ministère a enrichi l’Église à travers le monde.

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Préface Tout n’est pas rose dans l’Église. De tous côtés, il s’y introduit des personnes mais aussi des doctrines dangereuses, et le peuple de Dieu doit rester vigilant ! L’Église souffre autant d’une mauvaise conception de la séparation du monde que d’une mauvaise conception de la coopération au sein de l’Église. Trop souvent, nous aidons l’ennemi et blessons la communauté par des attitudes et des actions contraires à la Parole de Dieu. Pierre, Jean et Jude peuvent nous aider à exercer notre discernement et à détecter les contrefaçons qui ont secrètement pénétré l’Église. Grâce à eux, nous pouvons identifier les fausses doctrines qu’enseignent les apostats, ces doctrines qui aujourd’hui passent pour la vérité chrétienne. En écrivant ce livre, je me suis senti dans la même position que celle décrite par Jude au début de sa lettre. J’aurais souhaité écrire plutôt un livre sur les bénédictions de la vie chrétienne, les aspects positifs de notre foi. Mais quand l’ennemi se présente, nous devons lancer un appel aux armes et non une invitation à un pique-nique. John Flavel disait : « En recevant des personnes étrangères, on accueille quelquefois des anges sans le savoir ; mais en acceptant des doctrines étrangères, beaucoup ont inconsciemment entretenu des démons ». Il est temps que nous soyons vigilants ! Warren W. Wiersbe

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Soyez vigilants

Suggestion de plan de 2 Pierre I. Explication : la connaissance de Christ – 2 Pierre 1 : 1-21 1. Le don de la connaissance (1 : 1-4) 2. La croissance de la connaissance (1 : 5-11) 3. Le fondement de la connaissance (1 : 12-21) II. Étude : les maîtres du mensonge – 2 Pierre 2 : 1-22 1. Leur condamnation (2 : 1-9) 2. Leurs caractéristiques (2 : 10-16) 3. Leurs prétentions (2 : 17-22) III. Exhortation : le vrai chrétien – 2 Pierre 3 : 1-18 1. Soyez attentifs (3 : 1-7) 2. Ne soyez pas ignorants (3 : 8-10) 3. Soyez assidus (3 : 11-14) 4. Prenez garde (3 : 15-18)

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1 2 Pierre 1 : 1-11

Connaissance et croissance Si, dans l’Église primitive, quelqu’un connaissait l’importance de la vigilance, c’était bien l’apôtre Pierre. Il avait tendance, par le passé, à être trop sûr de lui alors que le danger était proche, et à ne pas tenir compte des avertissements du Maître. Il fonçait tête baissée alors qu’il aurait dû patienter ; il dormait alors qu’il lui aurait fallu prier, il parlait alors qu’il aurait dû écouter. Il était un chrétien courageux mais irréfléchi. Il a néanmoins retenu la leçon, et il désire nous aider à faire de même. Dans sa première épître, Pierre insiste sur la grâce de Dieu (1 Pi. 5 : 12), mais dans sa seconde lettre, l’accent est mis sur la connaissance de Dieu. Le mot connaître (ou connaissance) revient au moins treize fois dans cette courte épître. Ce terme ne signifie pas avant tout une compréhension intellectuelle d’une certaine vérité, bien que ce sens n’en soit pas exclu Il signifie surtout une participation vivante à la vérité dans le sens que lui donne notre Seigneur dans Jean 17 : 3 : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (italique de l’auteur). Pierre débute sa lettre par une description de la vie chrétienne. Avant d’attaquer les faux croyants, il décrit les vrais. La meilleure façon de détecter le mensonge est de bien comprendre les caractéristiques de la vérité. Pierre pose trois affirmations essentielles au sujet de la vraie vie chrétienne. 9


Soyez vigilants

La vie chrétienne commence avec la foi (2 Pierre 1 : 1-4) Pierre l’appelle « une foi du même prix que la nôtre ». Il souligne par là que notre relation aujourd’hui avec le Seigneur est la même que celle des apôtres en leur temps. Ils n’avaient pas plus d’avantages que nous, pour la simple raison qu’ils eurent le privilège de marcher avec le Christ, de le voir de leurs propres yeux, d’être témoins de ses miracles. Il n’est pas nécessaire de voir le Seigneur avec nos yeux d’hommes pour l’aimer, lui faire confiance et partager sa gloire (1 Pi. 1 : 8). La foi dans une personne (1 : 1-2). Cette personne est Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur. Au tout début de sa lettre, Pierre affirme la divinité de Jésus-Christ. « Dieu » et « notre Sauveur » ne sont pas deux personnes différentes ; ces termes se rapportent à une personne unique : Jésus-Christ. Paul utilise une expression semblable dans Tite  2 : 10 et 3 : 4. Pierre rappelle à ses lecteurs que Jésus-Christ est le Sauveur en répétant ce titre émérite en 2 Pierre 1 : 11, 2 :  20, 3 : 2 et 3 : 18. Un sauveur est « quelqu’un qui apporte le salut » et le mot salut était bien connu par les gens de l’époque. Dans leur vocabulaire, il signifiait « délivrance d’un mal », plus particulièrement « délivrance de l’ennemi ». Ce mot incluait l’idée de « santé et de sécurité ». Un médecin était considéré comme un sauveur parce qu’il soulageait le corps. Un général victorieux était un sauveur parce qu’il délivrait le peuple de la défaite. Même un dirigeant officiel sage était un sauveur parce qu’il maintenait l’ordre dans la nation et la préservait de la confusion et de la corruption. Il est nécessaire d’étudier quelque peu comment le titre de « Sauveur » peut s’appliquer à notre Seigneur Jésus-Christ. Il est, en effet, le grand Médecin qui guérit le cœur de la maladie du péché. Il est le conquérant victorieux qui a défait nos ennemis : le péché, la mort, Satan et l’enfer, et il nous conduit au triomphe (2 Cor. 2 : 14ss). Il est « Dieu et notre Sauveur » (2 Pi. 1 : 1), « notre Seigneur et Sauveur » (1 : 11) et « le Seigneur et Sauveur » (2 : 20). 10


2 Pierre 1 : 1-11 Pour être notre Sauveur, il a dû donner sa vie sur la croix et mourir pour les péchés du monde. Notre Seigneur Jésus-Christ possède trois « matières premières spirituelles » qui ne peuvent être garanties par aucune autre personne : la droiture, la grâce et la paix. Quand vous mettez votre confiance en lui comme votre Sauveur, sa droiture devient votre droiture et une condition de juste vous est accordée devant Dieu (2 Cor. 5 : 21). Vous ne pouvez jamais acquérir votre justification, c’est un don de Dieu pour ceux qui croient. « Il nous a sauvés, non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde » (Tite 3 : 5). La grâce est la faveur de Dieu accordée à celui qui ne la mérite pas. Dieu, dans sa miséricorde, ne nous inflige pas ce que nous mériterions ; dans sa grâce, il nous donne ce que nous ne méritons pas. Notre Dieu est « le Dieu de toute grâce » (1 Pi. 5 : 10) et il nous fait parvenir cette grâce par le moyen de Jésus-Christ (Jean 1 : 16-17). Le résultat de cette expérience est la paix, la paix avec Dieu (Rom. 5 : 1) et la paix de Dieu (Phil. 4 : 6-7). La grâce de Dieu et la paix sont « multipliées » à notre égard quand nous marchons avec lui et que nous croyons en ses promesses. La foi inclut la puissance de Dieu (1 : 3). La vie chrétienne commence avec la foi salutaire, la foi en JésusChrist. Mais quand vous connaissez Jésus-Christ personnellement, vous expérimentez aussi la puissance de Dieu, et cette puissance produit « la vie et la piété ». Le pécheur non sauvé est mort (Éph. 2 : 1-3) et Christ seul peut l’arracher à la mort (Jean 5 : 24). Quand Jésus relève Lazare de la mort, il dit : « Déliez-le et laissez-le aller » (Jean 11 : 44). Débarrassez-le de son linceul ! Quand vous naissez dans la famille de Dieu par la foi en Christ, vous naissez totalement. Dieu vous donne toutes choses nécessaires pour « la vie et la piété ». Il n’y a rien à ajouter ! « Et vous avez tout pleinement en lui » (Col. 2 : 10). Les faux docteurs proclament qu’ils ont « une doctrine spéciale » qui va ajouter un supplément à la vie du lecteur de Pierre, mais Pierre sait que rien ne peut être ajouté. Tout comme un bébé normal naît avec tout ce 11


Soyez vigilants qui lui est nécessaire à la vie pour qu’il ne lui reste plus qu’à grandir, il en est de même pour le chrétien : il possède tout ce qu’il lui faut, et il n’a plus qu’à grandir. Dieu n’a jamais eu à rappeler l’un de ses « modèles » parce que quelque chose lui manquait ou qu’il avait un défaut. De la même manière qu’un bébé possède une structure génétique bien définie qui déterminera sa croissance, le croyant est « génétiquement structuré » pour expérimenter « la gloire et la vertu ». Un jour, il sera comme le Seigneur Jésus-Christ (Rom. 8 : 29 ; 1  Jean  3 : 1-2). Nous avons été « appelés à sa gloire éternelle » (1 Pi. 5 : 10) et nous partagerons sa gloire quand Jésus-Christ reviendra et enlèvera son peuple au ciel. Mais nous sommes aussi « appelés […] à la vertu ». Nous avons été sauvés pour que nous soyons capables « d’annoncer les vertus de celui qui « nous » a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pi. 2 : 9). Nous ne devons pas attendre d’être au ciel pour devenir comme Jésus ! Par notre caractère et notre comportement, nous devons révéler aujourd’hui sa beauté et sa grâce. La foi inclut les promesses de Dieu (1 : 4). Dieu ne nous a pas seulement donné tout ce dont nous avons besoin pour la vie et la piété, il nous a aussi donné sa Parole pour nous rendre capables de développer cette vie et cette piété. Ces promesses sont grandes parce qu’elles viennent d’un Dieu grand et elles conduisent à une grande vie. Elles sont précieuses parce que leur valeur dépasse toute évaluation. Si la Parole de Dieu était perdue, il n’y aurait aucun moyen de la remplacer. Pierre aimait sûrement le mot précieux car il écrivit à propos de la « foi précieuse » (2  Pi. 1 : 1 ; voir 1  Pi. 1 : 7), de « précieuses promesses » (2  Pi. 1 : 4), du « sang précieux » (1  Pi. 1 : 19), de la « prière précieuse » (1  Pi. 2 : 4, 6) et du « Sauveur précieux » (1  Pi. 2 : 7). Quand le pécheur croit en Jésus-Christ, l’Esprit de Dieu se sert de la Parole de Dieu pour lui communiquer la vie et la nature divines. Un bébé partage la nature de ses parents, et une personne née de Dieu partage la nature divine de Dieu. Le pécheur perdu est mort, mais le chrétien est en vie parce qu’il a part à la nature divine. Le 12


2 Pierre 1 : 1-11 pécheur perdu est mort à cause de sa nature corrompue, mais le chrétien peut expérimenter une vie dynamique de piété parce qu’il possède en lui-même la divine nature de Dieu. L’humanité vit sous l’esclavage de la corruption (Rom. 8 : 21), mais le croyant participe à la liberté et à la croissance qui sont siennes parce qu’il possède la nature divine. La nature d’un être détermine ses appétits : le porc mange n’importe quoi et le chien peut même manger son propre vomi (2 Pi. 2 : 22) mais la brebis souhaite de verts pâturages. La nature détermine le comportement : un aigle vole parce qu’il possède une nature d’aigle et un dauphin nage parce que sa nature est d’être un dauphin. La nature détermine l’environnement : les écureuils grimpent dans les arbres, les taupes creusent le sol et la truite nage dans l’eau. La nature détermine aussi le mode de société : les lions se déplacent en groupe, les moutons en troupeaux et les poissons en bancs. Si la nature détermine l’appétit, et que nous avons en nous la nature divine, nous devrions donc avoir de l’appétit pour ce qui est pur et saint. Notre conduite devrait ressembler à celle du Père et nous devrions vivre dans une sorte « d’environnement spirituel » adapté à notre nature. Nous devrions être en relation avec ce qui est vrai dans notre nature (voir 2 Cor. 6 : 14ss). Pour l’enfant de Dieu, la seule vie normale – celle qui porte des fruits –, est une vie pieuse. Parce que nous possédons cette nature divine, nous avons « complètement échappé » à la souillure et à la pourriture de ce monde mauvais. Si nous nourrissons la nouvelle nature avec la Parole, alors nous marquerons peu d’intérêt pour les ordures du monde. Mais si nous nous mettons en souci de « la chair » (Rom. 13 : 14), notre nature pécheresse retournera vers « les anciens péchés » (2 Pi. 1 : 9) et nous désobéirons à Dieu. Une vie pieuse est le résultat d’un soin constant de notre nouvelle nature.

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Soyez vigilants

Les résultats de la foi dans la croissance spirituelle (2 Pierre 1 : 5-7) Là où il y a vie, il doit y avoir croissance. La nouvelle naissance n’est pas une fin, elle est un commencement. Dieu donne à ses enfants tout ce dont ils ont besoin pour mener une vie pure, mais ses enfants doivent se mettre au travail et s’appliquer à utiliser « les moyens de grâce » qu’il a fournis. La croissance spirituelle n’est pas automatique. Elle exige la coopération avec Dieu et la mise en pratique de l’assiduité spirituelle et de la discipline. « Travaillez à votre salut […] car c’est Dieu qui opère en vous… » (Phil. 2 : 12-13). Pierre énumère sept caractéristiques d’une vie sainte, mais nous ne devons pas les considérer comme les sept perles d’un collier ou comme les sept étapes d’un développement. Le mot traduit par « joindre » signifie réellement « fournir généreusement ». En d’autres termes, nous développons une qualité en même temps que nous en pratiquons une autre. Ces qualités sont liées l’une à l’autre de la même manière qu’une branche est reliée au tronc ou les rameaux à la branche. Comme « le fruit de l’Esprit » (Gal. 5 : 22-23), ces qualités proviennent de la vie et de la relation vitale avec Jésus-Christ. Il ne suffit pas au chrétien de « se laisser aller et de laisser faire Dieu » comme si la croissance était l’œuvre de Dieu seul. Littéralement, Pierre écrit : « Faites tout effort nécessaire pour contribuer ». Le Père et l’enfant doivent travailler ensemble. La première des qualités que Pierre énumère est la vertu. Nous avons rencontré ce mot au verset 3 et il signifie au fond « excellence ». Pour les philosophes grecs, il signifie « l’accomplissement d’une chose ». Quand, dans la nature, quelque chose atteint son but, c’est la « vertu, l’excellence morale ». Le terme était aussi utilisé pour décrire la puissance que possédaient les dieux pour accomplir des faits héroïques. Le sol qui produit de bonnes moissons est « excellent » parce qu’il remplit sa mission. L’outil qui travaille correctement est « excellent » parce qu’il fait ce à quoi il est destiné. 14


2 Pierre 1 : 1-11 Un chrétien est censé glorifier Dieu parce qu’il a en lui la nature de Dieu. En agissant ainsi, il montre de « l’excellence » parce qu’il accomplit le but de sa vie. La vraie vertu dans la vie chrétienne ne fait pas « briller » les qualités humaines, aussi belles soient-elles, mais elle produit des qualités divines qui font qu’une personne ressemble davantage à Jésus-Christ. La foi nous aide à développer la vertu, et la vertu nous aide à développer la connaissance (2  Pi. 1 : 5). Les mots traduits aux versets 2 et 3 par connaissance et connaître signifient « une connaissance complète » ou « une connaissance qui est en train de croître ». Le mot utilisé ici suggère une connaissance pratique ou discernement. Il se réfère à la capacité de mener sa vie avec succès. Il est l’opposé d’« être tellement tourné vers le ciel qu’on n’est plus bon pour la terre ! » Ce genre de connaissance ne vient pas spontanément. Elle vient de l’obéissance à la volonté de Dieu (Jean 7 : 17). Dans la vie chrétienne, vous ne devez pas séparer le cœur et l’esprit, le caractère et la connaissance. La qualité spirituelle suivante citée par Pierre est la maîtrise de soi. « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, et celui qui se domine vaut mieux que celui qui prend une ville » (Prov. 16 : 32). « Une ville forcée et sans murailles, tel est l’homme qui n’est point maître de lui-même » (Prov. 25 : 28). Dans ses lettres, Paul compare souvent le chrétien à un athlète qui doit s’exercer et se discipliner lui-même s’il espère pouvoir remporter le prix (1  Cor. 9 : 24-27 ; Phil. 3 : 12-16 ; 1 Tim. 4 : 7-8). La persévérance est la capacité à endurer quand les circonstances sont difficiles. Le contrôle de soi se réfère à la manière dont nous agissons par rapport aux plaisirs de la vie, alors que la persévérance se réfère d’abord aux pressions et aux problèmes de la vie. (La capacité à supporter les gens à problèmes est « l’endurance dans l’épreuve » – Semeur.) Souvent, la personne qui s’adonne aux plaisirs n’est pas assez disciplinée pour se confronter aux pressions, aussi laisse-t-elle tout tomber. La persévérance n’est pas une qualité qui se développe naturellement. Nous devons y travailler. Jacques 1 : 2-8 15


Soyez vigilants nous en donne une bonne approche. Nous devons nous attendre à des épreuves, car sans épreuves, nous n’apprendrons jamais la persévérance. Nous devons par la foi laisser ces épreuves travailler pour nous et non pas contre nous, car nous savons que Dieu est à l’œuvre dans nos épreuves. Si nous avons besoin de sagesse dans la prise de décisions, Dieu fera grandir cette sagesse si nous la lui demandons. Personne ne se réjouit des épreuves, mais nous sommes réjouis de pouvoir mettre notre confiance en Dieu dans les épreuves, sachant qu’il est à l’œuvre et qu’il fera concourir toute chose à notre bien et pour sa gloire. La piété signifie simplement « ressemblance à Dieu ». Dans le grec primitif, le mot voulait dire « bien adorer ». Il décrit l’homme qui est droit dans ses relations avec Dieu et avec ses semblables. Peut-être que les mots vénération et dévotion aident à mieux définir ce terme. C’est cette qualité de caractère qui distingue une personne. Celle-ci vit au-dessus des petites choses de la vie, des passions et des pressions qui contrôlent la vie d’autrui. Elle cherche à obéir à la volonté de Dieu, et, ce faisant, elle recherche le bien-être des autres. Nous ne devons jamais penser que la piété est une chose impraticable, car elle est profondément pratique. La personne pieuse prend des décisions qui sont nobles et justes. Elle ne choisit pas un chemin facile simplement pour éviter une douleur ou une épreuve. Elle fait ce qui est juste parce que cela est juste et parce que c’est la volonté de Dieu. La fraternité (philadelphia en grec) est une vertu que Pierre a dû acquérir d’une manière bien dure, car les disciples de notre Seigneur discutaient souvent entre eux et n’étaient pas toujours d’accord. Si nous aimons JésusChrist, nous devons aussi aimer nos frères. Nous devrions pratiquer un « amour fraternel sincère » (1  Pi. 1 : 22) au lieu de prétendre seulement que nous les aimons. « Persévérez dans l’amour fraternel » (Héb. 13 : 1). « Par amour fraternel, ayez de l’affection les uns pour les autres » (Rom. 12 : 10). Le fait d’aimer nos frères et sœurs 16


2 Pierre 1 : 1-11 en Christ est la marque évidente de notre nouvelle naissance (1 Jean 5 : 1-2). Mais la croissance spirituelle va plus loin que l’amour fraternel ; nous devons aussi posséder l’amour du sacrifice que notre Seigneur a montré lorsqu’il alla vers la croix. L’amour dont il est question au verset 7 est l’amour agape, cet amour que Dieu montre à l’égard des pécheurs perdus. C’est l’amour décrit en 1 Corinthiens 13, cet amour que l’Esprit saint produit dans nos cœurs quand nous marchons dans l’Esprit (Rom. 5 : 5 ; Gal. 5 : 22). Quand nous pratiquons l’amour fraternel, nous aimons à cause de notre ressemblance aux autres, mais avec l’amour agape, nous aimons en dépit de nos différences. Il est impossible à la nature de l’homme déchu de produire les sept qualités du caractère chrétien. Elles doivent être engendrées par l’Esprit de Dieu. La preuve en est qu’il y a des personnes non sauvées qui possèdent une réelle maîtrise d’elles-mêmes et une persévérance étonnante, mais ces vertus ont pour but elles-mêmes et non le Seigneur. Elles reçoivent la gloire. Quand Dieu reproduit la magnifique nature de son Fils dans un chrétien, c’est Dieu qui reçoit louange et gloire. Parce que nous avons la nature divine, nous pouvons croître spirituellement et développer ces traits de caractère chrétien. C’est à travers la puissance de Dieu et ses précieuses promesses que cette croissance peut avoir lieu. La « structure génétique » divine est déjà présente : Dieu veut que nous soyons « semblables à l’image de son Fils » (Rom. 8 : 29). Notre vie intérieure ne reproduira cette image que si nous coopérons activement avec Dieu et si nous utilisons les moyens qu’il nous a abondamment donnés. Et la chose la plus étonnante est la suivante : au cours de l’élaboration de l’image du Christ en nous, notre propre personnalité n’est pas détruite par ce processus. Nous resterons toujours nous-mêmes ! L’un des dangers dans l’Église aujourd’hui est l’imitation. Les gens ont tendance à vouloir devenir comme leur pasteur ou comme l’un des responsables ou peutêtre comme l’un de ces « chrétiens illustres ». En agissant 17


Soyez vigilants ainsi, ils détruisent leur propre individualité tout en ne devenant pas comme Jésus-Christ. Ils sont perdants sur les deux tableaux ! Comme dans chaque famille, l’enfant ressemble à ses parents tout en étant différent, ainsi chaque enfant de la famille de Dieu ressemblera de plus en plus à Jésus-Christ tout en restant lui-même. Les parents ne se dupliquent pas eux-mêmes, ils ne font que se reproduire ; et les parents remplis de sagesse permettent à leurs enfants de rester eux-mêmes.

La croissance spirituelle a des répercussions tangibles (2 Pierre 1 : 8-11) Comment un croyant peut-il avoir conscience de sa croissance spirituelle ? Pierre cite trois preuves manifestes de la vraie croissance spirituelle. La fécondité (1 : 8). La formation du caractère chrétien est une fin en soi, mais aussi un moyen pour atteindre un but. Plus nous deviendrons comme Jésus-Christ, plus l’Esprit pourra nous utiliser comme témoin et serviteur. Le serviteur qui ne progresse pas est inactif (« stérile ») et ne porte pas de fruits. La connaissance qu’il a du Christ n’a aucune incidence pratique dans sa vie. Les mots traduits par sans activité signifient aussi « vain, vainement ». Les personnes qui échouent dans leur croissance échouent généralement partout ailleurs ! La plupart des chrétiens efficaces que j’ai connus étaient des personnes qui ne possédaient pas de talents extraordinaires ni de capacités particulières. Elles n’étaient pas des personnalités remarquables, mais Dieu les utilisait d’une façon merveilleuse. Pourquoi ? Parce qu’elles ressemblaient de plus en plus à Jésus-Christ. Elles avaient le genre de caractère et de comportement qui appelle la confiance et la bénédiction de Dieu. Elles portaient du fruit parce qu’elles étaient remplies de foi. Elles étaient efficaces parce qu’elles grandissaient dans leur expérience chrétienne. 18


2 Pierre 1 : 1-11 Ces merveilleux traits de caractère existent « en nous » parce que nous possédons la nature divine. Nous devons les soigner afin qu’ils grandissent et portent du fruit dans et à travers notre vie. Une vision (1 : 9). Les nutritionnistes disent qu’un régime peut affecter la vision. Cela est plus particulièrement vrai dans le domaine spirituel. La personne non sauvée est dans l’obscurité parce que Satan rend son esprit aveugle (2 Cor. 4 : 3-4). Une personne doit d’abord naître de nouveau, avant que ses yeux s’ouvrent et qu’elle puisse voir le royaume de Dieu (Jean 3 : 3). Mais après que nos yeux se sont ouverts, il est important que nous perfectionnions notre vision et voyions ce que Dieu veut nous faire voir. La phrase il a les yeux fermés veut bien dire « il a une courte vue ». C’est l’image de quelqu’un qui ferme ses yeux, qui les plisse, qui est incapable de voir à distance. Il existe certains chrétiens qui voient uniquement leur église, leur propre dénomination et qui n’ont aucune idée de l’immensité de la famille de Dieu à travers le monde. Certains croyants voient les besoins qui les concernent, mais n’ont aucune vision de ceux qui sont perdus partout dans le monde. Un jour, quelqu’un demanda au célèbre prédicateur américain Phillips Brooks (1835-1893) comment il s’y prendrait s’il devait amener le réveil dans une église. Il répondit : « Je donnerais un message sur la mission, puis je ferais une collecte ! » Jésus a averti ses disciples : « Levez les yeux et regardez les champs qui sont blancs pour la moisson » (Jean 4 : 35). Aujourd’hui, certaines paroisses sont à l’image de l’église de Laodicée : elles sont fières d’être « riches, s’étant enrichies, n’ayant besoin de rien » et ne réalisent pas qu’elles sont « malheureuses, misérables, pauvres, aveugles et nues » (Apoc. 3 : 17). C’est une tragédie que d’être spirituellement myope, mais il est encore plus tragique d’être aveugle ! Si nous oublions ce que Dieu a fait pour nous, nous ne serons pas enthousiastes pour partager Christ avec les autres. Nous avons été lavés et pardonnés par le sang de Jésus-Christ ! Dieu a ouvert nos yeux ! N’oublions pas ce 19


Soyez vigilants qu’il a fait ! Bien plus encore, cultivons la gratitude dans nos cœurs et aiguisons notre vision spirituelle. La vie est trop brève et les besoins du monde trop grands pour que le peuple de Dieu marche avec les yeux fermés. La sécurité (1 : 10-11). Si vous vous promenez les yeux fermés, vous allez trébucher ! Par contre, le chrétien qui grandit avance avec confiance parce qu’il sait qu’il est en sécurité en Christ. Ce n’est pas notre profession de foi qui nous garantit notre salut, c’est notre progression dans la foi qui nous donne cette assurance. La personne qui proclame qu’elle est un enfant de Dieu, mais dont le caractère et la conduite n’attestent pas d’une croissance spirituelle, se trompe elle-même et se dirige vers le jugement. Pierre met l’accent sur le fait que « l’appel » et « l’élection » vont ensemble. Le même Dieu qui élit ses fidèles prépare aussi le chemin pour les appeler. Les deux vont de pair, comme Paul l’écrit aux Thessaloniciens : « Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut […]. C’est à cela aussi qu’il vous a appelés par notre Évangile » (2 Thes. 2 : 13-14). Nous ne prêchons pas l’élection aux personnes non sauvées, nous prêchons l’Évangile. Mais Dieu se sert de l’Évangile pour appeler les pécheurs à la repentance, de sorte que ces mêmes pécheurs découvrent qu’ils ont été choisis par Dieu ! Pierre insiste aussi sur le fait que cette élection n’est pas une excuse pour l’immaturité spirituelle ou pour le manque d’efforts dans une vie chrétienne. Certains croyants disent : « Ce qui doit arriver arrivera ! Nous ne pouvons rien y changer ! » Mais Pierre nous avertit que nous devons être « appliqués ». Cela veut dire « faire tous les efforts possibles » (il utilise le même verbe dans 2 Pi. 1 : 5). S’il est vrai que Dieu travaille en nous avant que nous puissions faire sa volonté (Phil. 2 : 12-13), il est vrai aussi que nous devons être prêts à travailler avec Dieu et que nous devons coopérer avec lui. L’élection divine ne doit jamais être une excuse pour la paresse humaine. Le chrétien qui est sûr de son élection et de son appel ne « trébuchera » jamais, mais il prouvera par une vie cohérente qu’il est réellement un enfant de Dieu. Il ne 20


2 Pierre 1 : 1-11 sera pas en permanence sur les sommets, mais il grimpera toujours plus haut. Si nous faisons « ces choses » (les choses énumérées en 2 Pi. 1 : 5-7, voir v. 8), si nous montrons dans nos vies quotidiennes une croissance et un caractère chrétien, alors nous pouvons être sûrs que nous sommes convertis et que nous serons un jour au ciel. En fait, le chrétien en croissance peut augurer d’une entrée « largement accordée » dans le royaume éternel ! Les Grecs utilisaient cette locution pour décrire l’accueil fait aux vainqueurs olympiques quand ils retournaient chez eux. Chaque croyant arrivera au ciel, mais certains auront une entrée plus glorieuse que d’autres. Hélas, certains chrétiens « seront sauvés, mais comme au travers du feu » (1  Cor. 3 : 15). Le mot accordée en 2 Pierre 1 : 11 est le même que le mot joindre au verset 5 (« ajouter » – Semeur) ; il est la traduction d’un mot grec qui veut dire « prendre à charge les frais d’une chorale ». Quand les groupes de théâtres grecs présentaient leurs œuvres dramatiques, quelqu’un devait subvenir aux dépenses qui étaient très élevées. Le mot vint à signifier « faire tout ce qu’il faut pour quelqu’un ». Si nous faisons tout ce qu’il faut pour notre croissance spirituelle (v. 5), alors Dieu fera tout ce qu’il faut pour nous quand nous entrerons au ciel. Pensez un instant aux bénédictions dont jouit un chrétien qui grandit : fécondité, vision, sécurité, et tout ce que le ciel a de meilleur ! Tout cela et le ciel de surcroît ! La vie chrétienne commence avec la foi, qui doit conduire à la croissance spirituelle, sinon cette foi est morte. Mais la foi morte n’est pas une foi qui sauve (Jac. 2 : 14-26). La foi conduit à la croissance et la croissance produit des résultats pratiques dans la vie et dans le service. Les personnes qui vivent ainsi ne sont pas près de devenir la proie des faux prophètes.

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2 2 Pierre 1 : 12-21

Tenez-vous en éveil et rappelez-vous ! La meilleure défense contre les faux enseignements est une vie de vérité. Une église remplie de chrétiens en croissance, avec une foi vibrante, n’est pas prête à tomber dans le piège de la croyance erronée des apostats. Mais cette vie chrétienne doit être basée sur l’autorité de la Parole de Dieu. Les faux docteurs arrivent facilement à séduire les personnes qui ne connaissent pas leur Bible mais qui sont désireuses « d’expériences » avec le Seigneur. Il est toujours dangereux de vouloir construire une expérience subjective alors que l’on ignore la révélation objective. Pierre parle de cette expérience chrétienne dans la première partie de 2 Pierre 1, et, dans la deuxième partie, il parle de la révélation que nous recevons dans la Parole de Dieu. Son but est de montrer combien il est important de connaître les Écritures et de s’y fier complètement. Le chrétien qui sait ce qu’il croit et pourquoi il croit sera rarement la proie de ces faux enseignants et de leur fausse doctrine. Pierre met l’accent sur la sécurité et la pérennité de la Parole de Dieu, en montrant les différences qu’il y a entre l’Écriture d’une part, et les hommes, leurs expériences et le monde d’autre part.

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Soyez vigilants

Les hommes meurent mais la Parole vit (2 Pierre 1 : 12-15) À travers leur prédication et leur enseignement, les apôtres et les prophètes du Nouveau Testament posent le fondement de l’Église (Éph. 2 : 20) ; nous, les générations suivantes, construisons sur ce fondement. Cependant, ce ne sont pas les hommes qui en sont le fondement, mais le Christ (1 Cor. 3 : 11). Il est la pierre angulaire qui tient ensemble tout l’édifice (Éph. 2 : 20). Pour que l’Église dure, elle ne peut pas être construite par des hommes seulement. Elle doit l’être par le Fils de Dieu. Notre Seigneur a révélé à Pierre quand et comment il allait mourir : « Quand tu étais plus jeune, tu attachais toimême ton vêtement et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te l’attachera et te mènera où tu ne voudras pas » (Jean 21 : 18). Ceci explique pourquoi, peu de temps après la Pentecôte, Pierre fut capable de dormir en prison la nuit qui précédait le jour où il devait être mis à mort ; il savait qu’Hérode ne pouvait pas prendre sa vie (Actes 12 : 1ss). La tradition dit que Pierre fut crucifié à Rome. Comme tous les fidèles serviteurs de Dieu, Pierre était « immortel » tant que son travail n’était pas accompli. Il y avait au moins trois motifs qui ont poussé Pierre dans son ministère. Le premier motif fut l’obéissance au commandement de Christ. « Je vais toujours vous rappeler ces choses » (2 Pi. 1 : 12). Et en Luc 22 : 32, Jésus dit à Pierre : « Quand tu seras revenu à moi, affermis tes frères ». Pierre savait qu’il avait une mission spéciale à remplir. Le second motif était simplement le fait qu’il voulait rappeler la bonne chose qu’il fallait faire. « J’estime juste » écrit-il au verset 13, ce qui signifie : « Je pense qu’il est correct et nécessaire ». Il est toujours juste d’affermir les saints et de leur rappeler la Parole de Dieu ! Son troisième motif est exprimé dans les mots j’aurai soin dans 2 Pierre 1 : 15. C’est le même mot qui est traduit par faire des efforts dans les versets 5 et 10. Cela signifie « se hâter pour faire quelque chose, être zélé pour l’ac24


2 Pierre 1 : 12-21 complir ». Pierre savait qu’il allait bientôt mourir. Aussi voulait-il s’occuper de ses responsabilités spirituelles avant qu’il ne fût trop tard. Vous et moi, nous ne savons pas quand nous allons mourir, aussi avons-nous intérêt à faire des efforts dès aujourd’hui ! Que voulait encore accomplir Pierre ? La réponse se trouve dans ces mots répétés aux versets 12, 13 et 15 : se rappeler, se tenir en éveil, se souvenir. Pierre voulait imprimer dans l’esprit de ses lecteurs la Parole de Dieu, de telle sorte qu’ils ne l’oublient jamais. « J’estime juste […] de vous tenir en éveil par mes rappels » (1 : 13). L’expression vous tenir en éveil veut dire « être réveillé, être agité ». Le même mot est utilisé pour décrire la tempête sur le lac de Galilée (Jean 6 : 18 – Semeur). Pierre savait que notre esprit a tendance à s’habituer à la vérité et à la tenir pour acquise. Nous oublions ce dont nous devrions nous souvenir et nous nous souvenons de ce que nous devrions oublier ! Les lecteurs de cette lettre connaissaient la vérité et en étaient « affermis » (2 Pi. 1 : 12), mais cela ne constituait pas la garantie pour eux qu’ils s’en souviendraient toujours et l’appliqueraient. Une des raisons pour lesquelles l’Esprit saint a été donné à l’Église, est qu’il rappelle aux croyants les leçons déjà apprises (Jean 14 : 26). Alors que j’exerçais mon ministère radiophonique, je recevais des lettres d’auditeurs qui s’énervaient quand je répétais quelque chose. Dans ma réponse, je me référais souvent à ce que Paul écrivait en Philippiens 3 : 1 : « Je n’éprouve aucun ennui à vous écrire les mêmes choses, et pour vous, c’est une sécurité ». Notre Seigneur lui-même se répétait souvent quand il enseignait le peuple et, pourtant, il était le Maître des maîtres. Sachant qu’il allait mourir, Pierre souhaitait laisser derrière lui une chose qui ne mourrait pas : la Parole écrite de Dieu. Ses deux lettres sont devenues parties intégrantes des Écritures inspirées et elles ont pourvu aux besoins des saints durant des siècles. Les hommes meurent, mais la Parole de Dieu continue de vivre ! Il est probable que Pierre faisait également allusion au récit de l’Évangile écrit par Marc. De nombreux éru25


Soyez vigilants dits de la Bible pensent d’ailleurs que l’Esprit s’est servi de Pierre pour donner à Marc le matériau de base pour constituer son récit de l’Évangile (voir 1 Pi. 5 : 13). L’un des Pères de l’Église, Papias, disait que Marc était « le disciple de Pierre et son interprète ». Sans la Bible, l’Église pourrait disparaître en une génération. Si nous ne dépendions pas d’une révélation écrite, nous dépendrions d’une tradition purement orale. Si vous avez déjà joué au « téléphone arabe », vous avez compris combien un simple mot peut changer de sens quand il passe d’une personne à une autre ! Nous ne dépendons pas de traditions d’hommes morts ; nous dépendons de la vérité de la Parole vivante. Les hommes meurent, mais la Parole vit pour toujours. Si nous ne dépendions pas d’une révélation écrite, l’Église serait à la merci des mémoires humaines. Les gens qui sont fiers d’avoir une bonne mémoire devraient prendre place sur le banc des témoins dans un tribunal ! Il est surprenant que trois témoins parfaitement honnêtes, en toute bonne conscience, puissent donner trois versions différentes d’un accident d’automobile ! Notre mémoire est défectueuse et sélective. Nous nous souvenons généralement de ce dont nous voulons nous souvenir, et souvent, nous déformons ce dont nous nous souvenons. Heureusement, nous pouvons nous accrocher à la Parole écrite de Dieu. « C’est écrit » et ce sera écrit pour toujours. Nous sommes sauvés par cette Parole vivante (1 Pi. 1 : 23-25), nourris par elle (1 Pi. 2 : 2), guidés et protégés tant que nous croyons en elle et que nous lui obéissons.

Les expériences passent mais la Parole reste (2 Pierre 1 : 16-18)

Ce paragraphe porte sur la transfiguration de JésusChrist. Cette expérience est rapportée par Matthieu (17 : 1ss), Marc (9 : 2-8) et Luc (9 : 28-36), mais aucun de ces trois écrivains n’y a participé ! Par contre, Pierre y était quand cela se produisit. En réalité, les mots exacts utilisés dans cette partie (2 Pi. 1 : 12-18) nous rappellent 26


2 Pierre 1 : 12-21 son expérience sur le Mont de la transfiguration. Il se sert deux fois du mot tente (v. 13-14), et cela nous fait penser à ses propres paroles : « Si tu le veux, je dresserai ici trois tentes » (Matt. 17 : 4). En 2 Pierre 1 : 15, il utilise le mot départ qui signifie « exode » en grec et qui est employé en Luc 9 : 31. Jésus ne considère pas sa mort sur la croix comme une défaite mais plutôt comme un « exode » : il veut délivrer son peuple de l’esclavage de la même manière que Moïse délivra Israël de l’Égypte ! Pierre parlait de sa propre mort comme d’un « exode », une sortie de l’esclavage. Notez la répétition du pronom nous dans 2  Pierre  1 : 1619. Il se réfère à Pierre, Jacques et Jean, ceux des apôtres qui étaient sur le Mont de la transfiguration avec le Seigneur. (Jean relate cet événement en Jean 1 : 14 : « Nous avons contemplé sa gloire ».) Ces trois hommes devaient garder ce secret jusqu’à ce que le Seigneur se relève de la mort (Matt. 17 : 9) ; puis ils firent part aux autres croyants de ce qui s’était passé sur la montagne. Quelle est la signification de la transfiguration ? Déjà, elle confirme le témoignage de Pierre à propos de JésusChrist (Matt. 16 : 13-16). Pierre vit le Fils dans sa gloire et il entendit parler le Père du haut des cieux : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, objet de mon affection » (2 Pi. 1 : 17). D’abord, nous mettons notre foi en Christ, nous le confessons, et ensuite il nous donne une merveilleuse confirmation. La transfiguration avait aussi une signification spéciale pour le Christ lui-même, lui qui était près du calvaire. C’était le moyen pour le Père de fortifier son Fils dans cette terrible épreuve consistant à devenir le sacrifice pour les péchés du monde entier. La Loi et les Prophètes (Moïse et Élie) indiquaient sa mission et il devait maintenant accomplir les Écritures. Le Père parla du haut des cieux et assura le Fils de son amour et de son approbation. La transfiguration est la preuve que la souffrance mène à la gloire quand nous sommes dans la volonté de Dieu. Mais il y a un troisième message, en rapport avec le royaume promis. Dans les trois Évangiles qui racontent la transfiguration, celle-ci est introduite par une affirma27


Soyez vigilants tion sur le royaume de Dieu (Matt. 16 : 28 ; Marc  9 : 1 ; Luc 9 : 27). Jésus avait promis que certains des disciples, avant de mourir, verraient le royaume de Dieu dans toute sa puissance ! Cela eut lieu sur le Mont de la transfiguration quand notre Seigneur révéla sa gloire. Ces mots voulaient être rassurants pour les disciples qui ne pouvaient comprendre l’enseignement du Seigneur à propos de la croix. S’il devait mourir, qu’allait-il advenir de ce royaume promis, sur lequel il avait prêché durant tous ces mois ? Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi Pierre se sert de cet événement dans sa lettre : il veut réfuter les faux enseignements des apostats qui prétendaient que le royaume de Dieu n’arriverait jamais (2 Pi. 3 : 3ss). Les faux docteurs niaient la promesse du retour du Christ. À la place des promesses de Dieu, ces faussaires inventaient « des fables habilement conçues » (1 : 16) qui volaient aux croyants cette heureuse espérance ! Le mot fables signifie « mythes », histoires fabriquées de toutes pièces qui ne reposent sur aucun fait précis. Les mondes romain et grec regorgeaient d’histoires concernant des dieux, pures spéculations humaines qui tentaient d’expliquer le monde et son origine. Quel que soit le côté intéressant de ces mythes, le chrétien ne doit pas s’y attacher (1 Tim. 1 : 4), mais plutôt les rejeter (1 Tim. 4 : 7). Paul prévient Timothée que le temps viendra où, dans l’Église, de vrais chrétiens ne voudront plus écouter la vraie doctrine, mais « ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables [mythes] » (2 Tim. 4 : 4). Paul avertit aussi Tite contre « les fables judaïques [et mythes] » (Tite 1 : 14), car même certains Juifs avaient abandonné leurs saintes Écritures pour accepter des légendes inventées par les hommes. Pierre a écrit un résumé de ce qu’il a vu et entendu sur le Mont de la transfiguration : il a vu Jésus-Christ enlevé dans une gloire majestueuse, devenant ainsi un témoin de la démonstration de « la puissance et de la venue » du Seigneur. Quand Jésus-Christ vint au monde à Bethléem, il ne montra pas ouvertement sa gloire. Par contre, il a révélé sa gloire au travers de ses miracles (Jean 2 : 11), 28


2 Pierre 1 : 12-21 mais même dans ce cas précis, il l’a fait avant tout pour l’édification de ses disciples. Sa face ne brillait pas et aucun halo ne couronnait sa tête. « Il n’avait ni apparence, ni éclat pour que nous le regardions, et son aspect n’avait rien pour nous attirer » (Ésaïe 53 : 2). Pierre ne vit pas seulement la gloire du Christ, il entendit également la voix du Père « pleine de majesté ». Les témoins sont des gens qui racontent de façon précise ce qu’ils ont vu et entendu (Actes 4 : 20), et Pierre était un témoin fiable. Est-ce que Jésus-Christ de Nazareth est le Fils de Dieu ? Oui, il l’est ! Comment le savons-nous ? Le Père l’a dit ! Vous et moi n’étions pas des témoins oculaires de la transfiguration. Mais Pierre y était et il a raconté fidèlement son expérience pour nous, dans cette lettre écrite sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu. Les expériences passent, mais la Parole de Dieu reste ! Les expériences sont subjectives, mais la Parole de Dieu est objective. Les expériences peuvent être interprétées de diverses manières par les différents participants, mais la Parole de Dieu exprime un message clair et unique. Ce dont nous pouvons nous souvenir de nos expériences peut être involontairement déformé, mais la Parole de Dieu reste la même et dure à jamais. Quand nous étudierons 2 Pierre 2, nous découvrirons que les faux docteurs essaient de détourner les gens de la Parole de Dieu et de les mener vers des « expériences plus profondes » qui sont contraires à la Parole de Dieu. Ces faux docteurs utilisent des « paroles trompeuses » à la place de la Parole inspirée de Dieu (2 Pi. 2 : 3), et ils enseignent des « hérésies de perdition » (2 : 1). En d’autres termes, il y va de la vie ou de la mort ! Si une personne croit à la vérité, elle vivra. Si elle croit aux mensonges, elle mourra. C’est bien là la différence entre le salut et la damnation. En rappelant à ses lecteurs la transfiguration, Pierre réaffirme quelques doctrines importantes de la foi chrétienne. Il affirme que Jésus-Christ est vraiment le Fils de Dieu. Le test de toute religion est la question suivante : « Que dites-vous à propos de Jésus-Christ ? » Si un profes29


Soyez vigilants seur de religion nie la divinité du Christ, alors sûrement, il est un prophète de mensonge (1 Jean 2 : 18-29 ; 4 : 1-6). Mais la personne de Jésus-Christ n’est que le premier test ; nous devons aussi demander : « Et quelle est l’œuvre de Jésus-Christ ? Pourquoi est-il venu et qu’avaitil à faire ? » Là encore, la transfiguration nous donne la réponse, car Moïse et Élie « apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ [exode] qui allait s’accomplir à Jérusalem » (Luc 9 : 31). Sa mort n’est pas un simple exemple, comme voudraient nous le faire croire certains théologiens libéraux. C’était un exode, un accomplissement. Jésus a accompli quelque chose sur la croix : la rédemption des pécheurs perdus. La transfiguration confirme donc la véracité des Écritures. Moïse représentait la Loi ; Élie représentait les Prophètes. Les deux annonçaient Jésus-Christ (Héb. 1 : 13). Il a accompli la Loi et les Prophètes (Luc 24 : 27). Nous croyons en la Bible, parce que Jésus croyait en la Bible et disait qu’elle était la Parole de Dieu. Ceux qui contestent la véracité et l’autorité des Écritures ne s’opposent pas à Moïse, Élie ou Pierre, mais au Seigneur Jésus-Christ. Cet événement confirme aussi la réalité du royaume de Dieu. Nous qui possédons une Bible complète, nous pouvons regarder en arrière et comprendre les leçons que Jésus donnait progressivement à ses disciples au sujet de la croix et du royaume, mais, à l’époque, ces douze hommes étaient vraiment dans la perplexité. Ils ne comprenaient pas la corrélation entre sa souffrance et sa gloire (la première épître de Pierre expose ce problème) et entre l’Église et le royaume. Lors de la transfiguration, notre Seigneur montra clairement à ses disciples que sa passion le conduirait à la gloire, et que la croix deviendrait finalement une couronne. C’était aussi une vraie leçon pratique que Pierre, Jacques et Jean devaient apprendre, car tous les trois allaient aussi souffrir. Jacques fut le premier des apôtres à mourir (Actes 12 : 1-2). Jean eut une longue vie qui le conduisit à l’exil et à la souffrance (Apoc. 1 : 9). Pierre souffrit pour le Seigneur durant toute sa mission, puis il offrit sa vie comme le Seigneur l’avait prophétisé. Sur 30


2 Pierre 1 : 12-21 le Mont de la transfiguration, Pierre, Jacques et Jean ont appris que la souffrance et la gloire vont de pair, et que l’amour spécial du Père et son approbation vont à ceux qui ont la volonté de souffrir pour l’amour du Seigneur. Aujourd’hui encore, nous avons besoin de cette leçon. Pierre ne pouvait pas partager son expérience avec nous, mais il pouvait partager le récit de cette expérience pour que nous l’ayons en permanence dans la Parole de Dieu. Pour nous, il n’est nullement nécessaire d’essayer de répéter ces expériences ; en fait, de telles entreprises seraient dangereuses, car le démon pourrait bien nous en fournir une contrefaçon qui nous éloignerait de Dieu. Rappelez-vous la merveilleuse nouvelle que Pierre annonce au début de cette lettre : « une foi de même prix que la nôtre ». Cela signifie que notre foi nous met à « égalité » avec les apôtres ! Ils n’ont pas voyagé en première classe, alors que nous devrions voyager en deuxième classe ! « Une foi de même prix que la nôtre » est bien ce qu’il a écrit (italique de l’auteur). Nous n’étions pas sur le Mont de la transfiguration, mais nous pouvons bénéficier de cette expérience chaque fois que nous la méditons et permettre ainsi à l’Esprit de Dieu de révéler la gloire de Jésus-Christ. En analysant ces contrastes, nous avons appris deux vérités importantes : les hommes meurent mais la Parole vit, et les expériences passent mais la Parole reste. Pierre va ajouter un troisième contraste.

Le monde s’assombrit, mais la Parole brille (2 Pierre 1 : 19-21)

Sous certains aspects, le monde va mieux. Je remercie Dieu pour les progrès en médecine, dans les moyens de transport et de communication. En une seule émission de radio, je peux parler à plus de gens que les apôtres n’en ont pu toucher de toute leur vie. Je peux écrire des livres qui seront publiés et même traduits en plusieurs langues. Dans le domaine scientifique, le monde a fait d’énormes progrès. Mais le cœur de l’homme est encore méchant et tous les progrès de notre pensée n’ont pas fait progres31


Soyez vigilants ser nos vies. La science médicale permet aux gens de vivre plus longtemps, mais il n’y a aucune garantie qu’ils vivront mieux. Les moyens modernes de communication nous permettent de nous déplacer très vite. Et les avions nous permettent d’aller de lieu en lieu plus rapidement, mais nous n’avons pas de meilleurs endroits où nous rendre ! Nous pourrions être surpris du fait que notre monde s’engouffre dans une obscurité spirituelle. Dans le sermon sur la montagne, notre Seigneur nous a prévenus que des faux prophètes envahiraient l’Église avec leurs fausses doctrines (Matt. 7 : 13-29). Paul donne un avertissement similaire aux anciens d’Éphèse (Actes 20 : 2835), et il en donnera encore bien d’autres au travers de ses épîtres (Rom. 16 : 17-20 ; 2  Cor. 11 : 1-15 ; Gal. 1 : 19 ; Phil. 3 : 17-21 ; Col. 2 ; 1 Tim. 4 ; 2 Tim. 3 et 4). Même Jean, le grand « apôtre de l’amour », nous avertit au sujet des enseignants antichrétiens qui chercheront à détruire l’Église (1  Jean  2 : 18-29 ; 4 : 1-6). En d’autres mots, les apôtres ne s’attendaient pas à ce que le monde aille de mieux en mieux, moralement ou spirituellement. Ils ont tous prévenu l’Église que des faux prophètes envahiraient les églises locales, introduiraient de fausses doctrines et tromperaient de nombreuses personnes. Le monde s’assombrira de plus en plus ; mais comme il est dit, la Parole de Dieu brillera de plus en plus. Pierre expose trois assertions au sujet de la Parole. C’est une Parole sûre (1 : 19a). Pierre ne veut pas dire que la Bible est plus certaine que l’expérience qu’il a vécue sur le Mont de la transfiguration. Son expérience était réelle et véridique et son récit dans la Bible est tout à fait fiable. Comme nous l’avons vu, la transfiguration était la démonstration de la promesse donnée dans une parole prophétique ; et cette promesse est maintenant encore plus sûre à cause de l’expérience que fit Pierre. L’expérience de la transfiguration corrobore les promesses prophétiques. Les faux docteurs voudraient essayer de discréditer l’annonce de sa venue (3 : 3ss), mais les Écritures sont sûres. Car, après tout, la promesse du royaume a été réaffirmée par Moïse, Élie, le Fils de Dieu et le Père ! Et 32


2 Pierre 1 : 12-21 l’Esprit saint en écrivit le déroulement pour que l’Église puisse le lire ! « Le témoignage de l’Éternel est véridique » (Ps. 19 : 8). « Tes préceptes sont entièrement vrais » (Ps. 93 : 5). « Toutes ses ordonnances sont dignes de foi » (Ps. 111 : 7). « C’est pourquoi en tout je considère tous tes statuts comme droits, je déteste toute voie de fausseté » (Ps. 119 : 128). Il est intéressant de mettre en parallèle 2 Pierre 1 : 16 et 19 : « Ce n’est pas en suivant des fables habilement conçues » et « nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique ». Lors de mes voyages, j’ai fréquemment rencontré des propagandistes zélés dans les aéroports. Tous voulaient que j’achète leurs livres. J’ai toujours refusé car je suis sûr de la Parole de Dieu et je n’ai nul besoin des fables religieuses inventées par les hommes. « Qu’a de commun la paille avec le froment ? Oracle de l’Éternel » (Jér. 23 : 28). Mais un jour, trouvant l’un de ces livres abandonné dans les toilettes, je décidai de l’emporter et de le lire. Que quelqu’un puisse croire des fables si folles dépasse mon entendement ! Le livre proclamait être basé sur la Bible, mais l’auteur tordait les versets cités de telle manière qu’ils confirmaient ce que lui-même voulait dire. Quelles histoires astucieusement faussées ! Une mort spirituelle certaine attendrait ceux qui pourraient croire de tels mensonges. C’est une Parole qui brille (1 : 19b). Pierre nomme le monde « un lieu obscur », et le mot qu’il utilise signifie « nuit épaisse ». C’est l’image d’une cave froide et humide ou d’un marais lugubre. L’histoire humaine a commencé dans un merveilleux jardin, mais ce jardin est devenu aujourd’hui ce marais lugubre. Ce que vous voyez quand vous regardez ce monde est un reflet de la condition spirituelle du cœur humain. Nous voyons la beauté dans la création de Dieu, mais nous ne voyons pas de beauté dans ce que les hommes ont fait de la création de Dieu. Pierre ne voit pas en ce monde un jardin d’Éden, nous non plus. Dieu est lumière et sa Parole est lumière. « Ta Parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier » (Ps. 119 : 105). Quand Jésus commença son ministère, « le 33


Soyez vigilants peuple assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière » (Matt. 4 : 16). Sa venue dans ce monde fut l’aurore d’un jour nouveau (Luc 1 : 78). Nous les chrétiens, nous sommes la lumière dans le monde (Matt. 5 : 14-16) et c’est notre privilège et notre responsabilité de propager la Parole de la vie – la lumière de Dieu – afin que les hommes voient le chemin et puissent être sauvés (Phil. 2 : 1416). En tant que croyants, nous devons prendre en compte cette Parole et diriger nos vies d’après ce qu’elle nous dit. Pour les incroyants, les choses deviennent de plus en plus sombres, jusqu’à ce qu’ils terminent leur vie dans l’obscurité éternelle. Mais le peuple de Dieu attend le retour de Jésus-Christ et l’aurore de ce nouveau jour de gloire. Les enseignants apostats se moquent de l’idée du retour du Christ et de l’aurore d’un jour nouveau, mais Pierre affirme la véracité de la Parole certaine de Dieu. « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur » (2 Pi. 3 : 10). Avant que le jour se lève, « l’étoile du jour » (ou étoile du matin) brille lumineusement comme le héraut de l’aurore. Pour l’Église, Jésus-Christ est « l’étoile brillante du matin » (Apoc. 22 : 16). La promesse de son retour brille avec intensité, quelle que soit l’obscurité du jour (Nomb. 24 : 17). Il est « le soleil de justice » qui apportera la guérison à ceux qui croient, mais aussi le jugement à ceux qui ne croient pas (Mal. 3 : 19-20). Combien devonsnous être reconnaissants à Dieu pour sa Parole sûre et lumineuse, et combien devons-nous en tenir compte dans ces jours sombres ! C’est la Parole donnée par l’Esprit (1 : 20-21). C’est l’un des deux passages importants de l’Écriture qui affirme l’inspiration divine de la Parole de Dieu. L’autre passage est 2 Timothée 3 : 14-17. Pierre affirme que les Écritures n’ont pas été écrites par des hommes qui se seraient servis de leurs propres idées et paroles, mais par des hommes de Dieu « poussés par le Saint-Esprit ». Le mot poussé signifie « être porté comme un bateau l’est par le vent ». Les Écritures sont « le souffle de Dieu » ; elles ne sont pas d’invention humaine. 34


2 Pierre 1 : 12-21 Une fois de plus, Pierre réfute les doctrines des apostats. Ils enseignaient avec « des paroles trompeuses » (2 Pi. 2 : 3) et ils tordaient les Écritures pour leur faire dire quelque chose de différent (3 : 16). Ils niaient la promesse du retour du Christ (3 : 3-4) et, du même coup, ils niaient les Écritures véridiques et prophétiques. Puisque l’Esprit seul a donné la Parole, seul l’Esprit peut l’enseigner et l’interpréter correctement (voir 1 Cor. 2 : 14-15). Bien entendu, tout prophète de mensonge proclame qu’il est « guidé par l’Esprit », mais sa façon de traiter la Parole de Dieu le trahira bien vite. Puisque la Bible n’a pas été apportée par la volonté d’un homme, elle ne peut pas être comprise par la volonté de l’homme. Même le pieux Nicodème, un enseignant juif de haut niveau, était ignorant des enseignements les plus essentiels de la Parole de Dieu (Jean 3 : 10-12). En 2 Pierre 1 : 20, Pierre n’interdit pas l’étude personnelle de la Bible. Certains groupes religieux ont cru que seuls « les leaders spirituels » pouvaient interpréter l’Écriture et ils ont pris ce verset pour défendre leur idée. La préoccupation première de Pierre n’est pas l’interprétation de l’Écriture, mais son origine : elle est venue par le Saint-Esprit à travers de saints hommes de Dieu. Et comme elle est venue par l’Esprit, elle doit être enseignée par l’Esprit. Les mots interprétation particulière signifient simplement « une (interprétation) personnelle » ou « sa propre (interprétation) ». L’idée est que, toute l’Écriture étant inspirée par l’Esprit, elle « forme un ensemble » et aucun texte particulier ne peut être séparé des autres. Vous pouvez vous servir de la Bible pour prouver n’importe quoi si vous isolez des versets de leur contexte ; c’est exactement cette approche qui est pratiquée par les faux docteurs. Pierre affirme que le témoignage des apôtres confirme le témoignage de la parole prophétique ; c’est un message unique, sans contradictions. C’est pourquoi la seule manière qu’ont les faux docteurs ou les faux enseignants de « prouver » leurs doctrines hérétiques est de mal utiliser la Parole de Dieu. Tout texte sorti de son contexte devient un prétexte. 35


Soyez vigilants La Parole de Dieu fut écrite pour le commun des mortels et non pour les professeurs de théologie. Les auteurs présument que toute personne peut la lire, la comprendre et l’appliquer, aidée par le même Esprit qui a inspiré ladite Parole. Le croyant simple et humble peut connaître Dieu quand il lit et médite la Parole de Dieu ; il n’a pas besoin « d’expert » pour lui montrer la vérité. Cependant, cela ne met pas fin au ministère des enseignants dans l’Église (Éph. 4 : 11), ces personnes spécifiques qui ont le don de trouver et d’expliquer l’application des Écritures. Cela ne contredit pas non plus « la sagesse collective » de l’Église quand, à travers les âges, ces doctrines ont été définies et affinées. Les enseignants et les confesseurs de foi ont leur place, mais ils ne doivent pas usurper l’autorité de la Parole dans la conscience du croyant individuel. Puisque le jour se lève, nous devons nous assurer que l’attente de sa venue est comme une étoile qui brille dans nos cœurs (2 Pi. 1 : 19). Tant que nous n’aimerons pas son apparition, nous ne l’attendrons pas ; et c’est la Parole qui rend cette attente lumineuse. Les hommes meurent, mais la Parole vit. Les expériences passent, mais la Parole reste. Le monde s’obscurcit de plus en plus, mais la lumière prophétique brillera de plus en plus. Le croyant qui construit sa vie sur la Parole de Dieu et qui attend la venue du Sauveur n’est pas près d’être entraîné par les faux prophètes. Il sera enseigné par l’Esprit et se fondera sur la sûre Parole de Dieu. Le message de Pierre est : « Réveillez-vous et souvenez-vous ! » Une église qui dort est le terrain de jeu du diable. C’est parce que les hommes dormaient que l’ennemi vint et sema de l’ivraie (Matt. 13 : 24ss). Pierre s’endormit sur le Mont de la transfiguration et faillit manquer tout l’événement ! «  Soyez vigilants  » est le message de l’apôtre. « Réveillez-vous et souvenez-vous ! »

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3 2 Pierre 2 : 1-9

Méfiez-vous des contrefaçons L’un des trafics les plus fructueux dans le monde d’aujourd’hui est la vente « de faux tableaux ». Même les galeries les plus célèbres et des collections privées ont subi cette invasion de tableaux de grands maîtres habilement contrefaits. Les éditeurs ont eux aussi été victimes de canulars, achetant des manuscrits « authentiques » qui ne l’étaient pas du tout. Mais l’art de la contrefaçon n’est pas nouveau. Satan est « le grand imitateur » (2 Cor. 11 : 13-15), et il est à l’œuvre depuis l’époque où il a trompé Ève dans le Jardin (Gen. 3 : 1-7 ; 2  Cor. 11 : 1-4). Il utilise des faux chrétiens (Matt. 13 : 38 ; Jean  8 : 44), prêche un faux Évangile (Gal. 1 : 6-9) et même une fausse justice (Rom. 9 : 30 à 10 : 4). Un jour, il présentera au monde un faux Christ (2 Thes. 2). La nation d’Israël a constamment été trompée par des faux prophètes. Élie a eu à combattre les prophètes de Baal, promoteurs d’une religion païenne. Ce sont les faux prophètes juifs qui ont fait le plus de dégâts, car ils prétendaient parler au nom du Dieu Yahveh. Jérémie et Ézéchiel dénonçaient tous deux ce faux ministère. Mais le peuple continuait à suivre ces pseudo-prophètes. Pourquoi ? Parce que la religion de ces faux prophètes était facile, confortable et populaire. Qu’ils prêchent une fausse paix importait peu au peuple (Jér. 6 : 14). C’était le message qu’ils souhaitaient entendre. Les apôtres et les prophètes ont posé les fondements de l’Église puis ont quitté la scène (Éph. 2 : 20). C’est 37


Soyez vigilants pour cela que Pierre parle de faux enseignants plutôt que de faux prophètes, car il y a toujours des enseignants dans l’Église. Il est peu probable que les membres d’une église écoutent un « prophète », par contre ils écouteront plus facilement quelqu’un qui enseigne la Parole. Satan utilise souvent cette manière de faire avec succès. Afin que nous puissions rester bien vigilants, Pierre expose trois aspects quant aux faux maîtres qui sévissent dans l’Église.

Description des faux prophètes (2 Pierre 2 : 1-3)

Ce n’est pas un très beau tableau ! Quand vous lisez l’épître de Jude, vous retrouvez un langage similaire, un langage bien vivant. Pierre savait que la vérité de la Parole de Dieu et les fausses doctrines des hérétiques ne peuvent tout simplement pas coexister. Le compromis n’est pas possible, à l’image d’un chirurgien qui ne peut supporter la présence d’une tumeur cancéreuse dans le corps d’un patient. Tromperie (2 : 1a). Ce thème court à travers tout le chapitre. Déjà, pour commencer, le message de l’enseignant est faux ; Pierre nomme leurs enseignements « hérésies de perdition ». Le mot hérésie signifiait originellement « faire un choix », puis il revêtit le sens de « secte, parti ». Promouvoir un esprit sectaire dans une église est l’une des œuvres de la chair (Gal. 5 : 20). Quand un membre d’une église dit à un autre membre : « Êtes-vous de mon côté ou du côté du pasteur ? », il sème un esprit de parti et est une cause de division. Un prophète de mensonge vous force à faire un choix entre ses doctrines et les vraies doctrines de la foi chrétienne. Non seulement leur message est faux, mais leurs méthodes le sont aussi. Au lieu de proclamer clairement ce qu’ils croient, ils viennent à l’église sous de fausses apparences, et donnent l’impression d’être réellement attachés à la foi chrétienne. « Ils s’introduisent insidieusement » est la traduction littérale. Ils ne remettent pas en cause la vérité immédiatement, mais ils énoncent simple38


2 Pierre 2 : 1-9 ment leurs faux enseignements à côté de la vérité et donnent l’impression qu’ils croient aux vrais fondements de la foi. Petit à petit, ils ôtent la vraie doctrine et laissent en place leurs faux enseignements. En 2 Pierre 2 : 3, Pierre insiste sur le fait que les faux maîtres utilisent « des paroles trompeuses ». Le mot grec est plastos, d’où est né d’ailleurs le mot plastique. Des mots en plastique ! Des mots qui peuvent être tordus de telle façon qu’on peut leur faire dire tout ce que l’on veut ! Ces faux enseignants se servent de notre vocabulaire, mais ne se servent pas de notre dictionnaire. Ils parlent de « salut », d’« inspiration » et utilisent tous les grands mots de la foi chrétienne, mais ils n’y mettent pas le sens que nous y mettons. Des croyants immatures et peu renseignés écoutent ces prédicateurs ou lisent leurs livres en croyant qu’ils sont inspirés d’une foi profonde, alors qu’il n’en est rien. Satan est un menteur et ses ministres sont des menteurs. Ils se servent de la Bible, non pour apporter la lumière, mais pour tromper. Ils utilisent exactement la même méthode que celle utilisée par Satan pour tromper Ève (Gen. 3 : 1-6). D’abord, le diable a mis en cause la Parole de Dieu : « Dieu a-t-il réellement dit ? » Puis, il a nié la Parole de Dieu : « Vous ne mourrez pas du tout ! » Finalement, il a énoncé son propre mensonge : « Vous serez comme des dieux ». N’oubliez jamais que ces faux prophètes ne sont pas des ignorants innocents, comme l’était Apollos (Actes 18 : 24-28). Ils connaissent la vérité, mais ils la rejettent délibérément. Lors d’une conférence de responsables d’églises, on a demandé à un pasteur libéral de lire un texte sur le thème : « Les idées de Paul à propos de la justification ». Il lut son texte qui présentait avec brio la vérité de l’Évangile et la justification par la foi. – Je ne savais pas que vous croyiez cela, lui dit un ami après la réunion. – Je n’en crois rien, répondit le pasteur libéral. On ne m’a pas demandé mon point de vue sur la justification, mais celui de Paul ! 39


Soyez vigilants Dénégation (2 : 1b). Les faux docteurs sont mieux connus par ce qu’ils nient que par ce qu’ils affirment. Ils nient l’inspiration de la Bible, la nature pécheresse de l’homme, la mort sacrificielle de Jésus-Christ sur la croix, le salut par la foi seule et même la réalité d’un jugement éternel. Ils nient plus spécialement encore la divinité de Jésus-Christ, car ils savent que s’ils peuvent la balayer, ils peuvent détruire tout le corpus de la foi chrétienne. Le christianisme, c’est Christ, et si l’on n’accepte pas ce qu’il proclame être, alors il n’y a pas de foi chrétienne. Il doit être clair que ces faux prophètes ne sont pas sauvés. Pierre les compare, non à des moutons, mais à des chiens et à des truies (2 Pi. 2 : 22). Jude les décrit et au verset 19, il déclare clairement qu’ils sont « dépourvus de l’Esprit ». Si une personne n’a pas l’Esprit de Dieu en elle, elle n’est pas enfant de Dieu (Rom. 8 : 9). Elle peut prétendre être sauvée et même devenir un membre ou le pasteur d’une église, mais finalement elle reniera le Seigneur. Dans quel sens ces gens peuvent-ils être « rachetés » par le Seigneur ? S’il est vrai que Jésus-Christ est mort pour l’Église (Éph. 5 : 25), il est vrai aussi qu’il est mort pour les péchés de toute l’humanité (1 Jean 2 : 2). Il est le négociant qui a acheté tout le champ (le monde) pour pouvoir acquérir le trésor qui y est caché (Matt. 13 : 44). Quand nous parlons de sa portée pratique, l’expiation de notre Seigneur est limitée à ceux qui croient. Mais quand nous parlons d’efficacité, sa mort est suffisante pour le monde entier. Il a même acquis ceux qui le rejettent et le nient ! Ceci rend leur condamnation d’autant plus grande. Même de bons et pieux chrétiens peuvent ne pas être d’accord sur certaines finesses de la doctrine, mais tous sont d’accord sur la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Il est le Fils de Dieu et Dieu le Fils. Il est le seul Sauveur. Nier cela conduit à condamner son âme. Sensualité (2 : 2). Le mot dérèglements signifie simplement « conduite licencieuse ». Jude accusait les faux docteurs de « changer en dérèglement la grâce de notre Dieu » (v. 4). Maintenant, nous comprenons pourquoi ils nient les vérités de la foi chrétienne : ils désirent satisfaire leur luxure personnelle sous le couvert de la religion. À 40


2 Pierre 2 : 1-9 l’époque de Jérémie, les faux prophètes étaient coupables de ce même péché (Jér. 23 : 14, 32). Le fait que beaucoup suivront le mauvais exemple de leur conduite est la preuve que les gens préfèrent le faux au vrai, le sensuel au spirituel. Ces faux enseignants jouissent d’un grand succès dans leur ministère ! Ils peuvent se prévaloir de statistiques brillantes et de foules immenses qui se rassemblent pour les écouter ! Seulement, les statistiques ne sont pas une preuve d’authenticité. La voie large qui conduit à la destruction est pleine de monde (Matt. 7 : 13-14). Beaucoup proclameront être de vrais serviteurs du Christ, mais seront rejetés le dernier jour (Matt. 7 : 21-23). Qu’arrivera-t-il à leurs disciples ? Déjà, ceux-ci déshonorent le nom du Christ. La foi chrétienne acquiert une mauvaise renommée à cause de leur vie perverse. « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres. Ils sont odieux, rebelles et incapables d’aucune œuvre bonne » (Tite 1 : 16). « Car le nom de Dieu est à cause de vous blasphémé parmi les païens » (Rom. 2 : 24). Peu de chose dessert autant la cause du Christ que la mauvaise réputation des chrétiens professants, membres d’églises fidèles à la Parole. Cupidité (2 : 3). Les faux docteurs sont intéressés par une seule chose : faire de l’argent. Ils exploitent le peuple ignorant et se servent de la religion comme « couverture pour leur convoitise » (1 Thes. 2 : 5). Notre Seigneur était un homme pauvre, ainsi que les apôtres ; ils se sont donnés entièrement aux autres dans leur ministère. Ces faux prophètes sont des hommes riches qui arrivent à se faire servir astucieusement par les autres ! Déjà en son temps, Michée décrivait ces faux prophètes : « Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, ses prophètes prédisent pour de l’argent » (Michée 3 : 11). Il est évident que l’ouvrier mérite son salaire (Luc 10 : 7), mais sa motivation pour sa mission dépasse de loin l’argent qu’il touche. Il a souvent été dit que l’immoralité, l’amour de l’argent et l’orgueil ont été la ruine de beaucoup de personnes. Et ces faux docteurs sont coupables de ces trois péchés ! 41


Soyez vigilants Ils se servent de leurs paroles vaines pour en faire « des discours grandiloquents » (2 Pi. 2 : 18) dans le but de fasciner et de prendre de l’influence sur leurs victimes. Ils flattent les pécheurs et prononcent le genre de mots flatteurs que ceux-ci aiment entendre (voir le contraste en 1 Thes. 2 : 5). Ils veulent satisfaire la « démangeaison d’écouter » de ceux qui rejettent la vérité de la Bible pour se tourner vers des fables (2 Tim. 4 : 1-4). La religion peut être un terrible instrument pour exploiter les gens faibles et ces faux enseignants se servent justement de la religion pour atteindre leur but. Ce ne sont pas des serviteurs de Dieu, mais des marchands. Le vrai serviteur de Jésus-Christ n’a rien à cacher : sa vie et son ministère sont des livres ouverts. Il prêche la vérité dans l’amour et ne tord pas les Écritures pour appuyer ses propres idées égoïstes. Il ne flatte pas le riche et ne remplit pas sa mission simplement pour un salaire. Paul décrit le vrai serviteur en 2 Corinthiens 4 : 2 : « Nous refusons les cachotteries honteuses ; nous ne nous conduisons pas avec fourberie et nous n’altérons pas la Parole de Dieu. Mais en manifestant la vérité nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu ». Comparez cette description avec celle que fait Pierre dans ce chapitre 2 ou avec ce qu’a écrit Jude, et vous verrez la différence. Il nous faut être vigilants pour refuser de soutenir ces œuvres qui exploitent les gens et renient le Sauveur !

Les faux maîtres seront détruits (2 Pierre 2 : 3-6, 9)

Pierre ne voit aucun espoir pour ces apostats ; leur destin est scellé. Son attitude est bien différente de celle de ces chrétiens « tolérants » d’aujourd’hui qui disent : « Bien, ils ne sont peut-être pas d’accord avec nous, mais il y a plusieurs chemins qui mènent au ciel ». Pierre fait clairement comprendre que ces faux maîtres ont « quitté le droit chemin » (2 Pi. 2 : 15), ce qui veut dire qu’ils sont sur la mauvaise pente ! Il est certain qu’ils sont déjà jugés, quoique ce ne soit pas encore le temps du châtiment. Le 42


2 Pierre 2 : 1-9 procès est terminé, mais la sentence n’a pas encore été exécutée. Il n’y aura ni retard ni oubli, affirme Pierre et tout viendra en son temps. Finalement, dans ce passage, Pierre prouve que le jugement sera appliqué, quel que soit le sentiment de sécurité que le pécheur peut ressentir. Pierre va se servir de trois exemples pour confirmer cette vérité (voir aussi Jude 6-8). Les anges déchus (2 : 4). Nous souhaiterions en connaître davantage au sujet de la création des anges, de la chute de Lucifer et de son armée, mais ces détails sont enfermés dans un mystère. De nombreux érudits de la Bible croient qu’Ésaïe 14 : 12-15 décrit la chute de Lucifer, l’ange le plus haut placé. D’autres pensent qu’Ézéchiel 28 : 11-19 parle du même thème. Il semblerait que Lucifer était l’adjoint de Dieu chargé des armées des anges, mais que son orgueil a fait qu’il voulut se saisir du trône de Dieu. Apocalypse 12 : 4 suggère peut-être qu’un tiers des anges est tombé avec Lucifer qui est devenu Satan, l’adversaire de Dieu. Que sont devenus ces anges déchus ? Nous savons que Satan est libre et qu’il œuvre dans le monde (1 Pi. 5 : 8) ; il a une armée de démons qui l’assistent (Éph. 6 : 10-12), qui sont probablement une partie de ces anges déchus. Mais Pierre affirme que quelques-uns de ces anges sont enfermés dans le Tartare (« enfer »), mot grec qui désigne la plus profonde région de l’enfer. Le Tartare pourrait être un endroit spécial de l’enfer où ces anges seraient enchaînés dans des puits d’obscurité, dans l’attente du jugement final. Il n’est pas nécessaire de débattre des mystères cachés de ce verset pour comprendre l’essentiel de ce message : Dieu jugera les rebelles et n’épargnera pas ceux qui ont rejeté sa volonté. Si déjà Dieu juge les anges, qui, sous de nombreux aspects, sont supérieurs aux hommes, il jugera certainement aussi les hommes rebelles. Le monde ancien (2 : 5). Genèse 6 : 3 indique que Dieu a attendu cent vingt ans avant d’envoyer le déluge. Durant tout ce temps, Noé agissait en tant que « héraut » de la justice de Dieu. Si vous voulez lire une description du monde d’avant le déluge, lisez Romains 1 : 18ss. La civi43


Soyez vigilants lisation humaine était devenue tellement corrompue qu’il fut nécessaire à Dieu de nettoyer la surface de la terre. Il ne sauva que huit personnes, Noé et sa famille, car ils avaient foi en Dieu (Héb. 11 : 7). Mais personne ne crut au message de Noé ! Jésus expliqua clairement que les gens continuèrent à vivre leur vie normalement, jusqu’au jour même où Noé et sa famille entrèrent dans l’arche (Luc 17 : 26-27) ! Il n’y a nul doute que de nombreux « experts » avaient dû se moquer de Noé et assurer au peuple qu’il n’y aurait aucun déluge. Quelqu’un en avait-il déjà vu ? Les apostats du temps de Pierre se servaient de ce même argument pour « prouver » que le Jour du Seigneur n’arriverait jamais (2 Pi. 3 : 3ss). Si vous comparez notre monde avec celui de Noé, vous constaterez des parallèles effrayants. Le peuple se multipliait (Gen. 6 : 1) ; le monde était rempli de méchanceté (Gen. 6 : 5) et de violence (Gen. 6 : 11, 13). Le non-respect des lois abondait. Les vrais croyants étaient une minorité et personne ne leur prêtait attention ! Mais le déluge vint et la totalité de la population de la terre fut détruite. Oui, Dieu juge ceux qui rejettent sa vérité. Sodome et Gomorrhe (2 : 6). Cette histoire se trouve en Genèse 18 et 19, et l’opinion que se fait Dieu des habitants de ces deux villes se trouve en Genèse 13 : 13 : « Les gens de Sodome étaient fort mauvais et pécheurs envers l’Éternel ». Pierre dit qu’ils étaient « impies » et Jude dit « qu’ils se livraient […] à la débauche et recherchaient des unions contre nature » (v. 7). Les hommes de Sodome se livraient à des conduites déréglées et accomplissaient des actes illégaux (2 Pi. 2 : 7-8). Puisque la Loi de Moïse n’avait pas encore été donnée, le mot illégal ne peut se référer à aucune loi juive. Dans quel sens leurs actes déréglés pouvaient-ils être « illégaux » ? Ils étaient contraires à la nature (voir Rom. 1 : 24-27). Le péché flagrant de Sodome et des autres villes était la sexualité contre nature, la sodomie et la conduite homosexuelle, péché qui est clairement condamné par l’Écriture (Rom. 1 : 24-27 ; 1  Cor. 6 : 9 ; Lév. 18 : 22). Malgré l’intercession d’Abraham (Gen. 18 : 22ss) et l’avertissement de dernière minute de Loth, les gens de 44


2 Pierre 2 : 1-9 Sodome périrent dans le feu et le soufre. Lorsque Loth quitta la cité, le peuple était encore certain que tout était normal ; puis le feu tomba (Luc 17 : 28-29). Comme Dieu ne les a pas épargnés, il n’épargnera pas non plus les pécheurs actuels qui, volontairement, rejettent sa vérité et renient son Fils. Dieu ensevelit Sodome et Gomorrhe, probablement sous la mer Morte. Aujourd’hui encore, ces exemples peuvent servir à prévenir les pécheurs de la colère à venir. Ayant cité ces trois exemples d’un jugement sûr et certain, Pierre applique alors la leçon au sujet qu’il traite, les maîtres du mensonge (2 : 9b). Dieu a réservé ces injustes pour une punition spéciale le jour du jugement. Les faux maîtres auront beau avoir eu du succès (car « beaucoup » les suivent), mais, à la fin, ils seront condamnés. Leur jugement se prépare dès maintenant (« leur perdition n’est pas en sommeil » v. 3) et ce qui a été préparé pour eux leur sera appliqué au dernier jour. Quel contraste entre ces faux enseignants et les vrais enfants de Dieu ! Nous avons un héritage qui nous est réservé (1 Pi. 1 : 4) car Jésus-Christ prépare une demeure pour nous dans les cieux (Jean 14 : 1-6). Nous n’attendons pas le jugement, mais la venue du Seigneur qui emmènera son peuple dans la gloire ! « Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thes. 5 : 9). Pierre tourne maintenant son attention vers les croyants eux-mêmes. Comment peuvent-ils rester fidèles au Seigneur dans un monde si pourri ?

Les vrais croyants sont délivrés (2 Pierre 2 : 5-9)

Le but de Pierre n’était pas uniquement de dénoncer les apostats ; il voulait aussi encourager les vrais croyants. Une fois de plus, il retourna dans l’Ancien Testament pour citer deux exemples de délivrance. Noé (2 : 5). Cet homme de foi a vécu une double délivrance. D’abord, Dieu l’a délivré des souillures du monde dans lequel il vivait. Pendant cent vingt ans, fidèlement, 45


Soyez vigilants Noé a proclamé la Parole de Dieu à un peuple qui ne voulait pas croire en elle. Lui et sa femme étaient entourés d’une obscurité morale et spirituelle, et pourtant, leur lumière continua de briller. Dieu n’a pas protégé Noé et sa famille en les isolant du monde, mais en les rendant capables de rester purs au milieu de la corruption. À travers Jésus-Christ, nous avons aussi à « fuir la corruption qui existe dans le monde par la convoitise » (1 : 4). Notre Seigneur a prié le Père céleste : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les garder du Malin » (Jean 17 : 15). Imaginez-vous Noé et sa femme devant élever une famille dans un monde tellement pervers qu’ils ne pouvaient même pas avoir de véritables amis ! Dieu trouva pourtant trois femmes pour ses trois fils et protégea sa maison contre les souillures du monde. Mais Dieu a aussi sauvé Noé et sa famille du jugement du monde. Le déluge qui apporta la condamnation au monde éleva Noé et sa famille au-dessus du jugement. Ils étaient en toute sécurité dans l’arche du salut. Dans sa première épître, Pierre voit dans l’arche l’image de notre salut en Jésus-Christ (1 Pi. 3 : 20-22). Le monde fut submergé par le baptême du déluge, mais Noé fut élevé, image de la résurrection et du salut. Il est évident que Pierre voulait donner à ses lecteurs l’assurance que, le jour où viendra le jugement, ils seront en sécurité. Jésus-Christ est notre « arche du salut ». Il nous délivre de la colère à venir (1 Thes. 1 : 10). Dieu a promis que la terre ne sera plus jamais jugée par l’eau, mais qu’il adviendra un jugement par le feu (2 Pi. 3 : 10ss). Par contre, ceux qui ont eu foi en Jésus-Christ n’auront jamais à faire face à ce jugement (Jean 5 : 24), parce qu’il a porté leur jugement sur la croix. Loth (2 : 6-8). Abraham avait emmené son neveu Loth quand il quitta Ur pour s’installer dans le pays de Canaan. Mais Loth fut davantage un problème qu’une bénédiction. Quand Abraham, lors d’une défaillance de sa foi, descendit en Égypte, Loth le suivit et goûta quelque peu au « monde » (Gen. 12 : 10 à 13 : 1). Quand Loth devint riche, il dut se séparer d’Abraham, ce qui le priva de la pieuse influence de son oncle. Quel privilège pour Loth d’avoir 46


2 Pierre 2 : 1-9 pu cheminer avec Abraham qui, lui, avait pu marcher avec Dieu ! Et combien Loth allait dilapider ses privilèges ! Quand Loth eut à choisir un nouveau terrain pour s’établir, il le fit de la manière qu’il avait apprise en Égypte (Gen. 13 : 10). Abraham put sortir Loth d’Égypte, mais Loth ne put sortir l’Égypte de son cœur. Loth « dressa ses tentes en direction de Sodome » (Gen. 13 : 12) et finalement il alla s’installer à Sodome même (Gen. 14 : 12). Dieu se servit même d’une guerre locale pour essayer de sortir Loth de Sodome, mais celui-ci y retourna, car son cœur était là-bas. Il est difficile pour nous de comprendre Loth. Pierre explique clairement que Loth était sauvé («  Loth le juste ») et nous nous demandons ce qu’il faisait dans une ville aussi dépravée que Sodome. Si nous comprenons bien Genèse 19, Loth avait au moins quatre filles dont deux avaient épousé des hommes de Sodome. Tout le temps qu’il vécut à Sodome, son âme était « torturée » et « profondément troublée » par la conduite pernicieuse du peuple. Peut-être pensait-il pouvoir changer cela ? Si tel était le cas, il a lamentablement échoué. Dieu a rendu Loth et sa famille capables de ne pas se souiller au beau milieu de cette fosse nauséabonde et remplie d’iniquités. Dieu a ainsi secouru Loth et deux de ses filles avant que le jugement n’atteigne Sodome et les autres villes de la plaine (Gen. 19). Loth n’a pas été sauvé grâce à un mérite personnel. Il a été secouru parce qu’il était un croyant et parce que son oncle Abraham avait prié pour lui. Abraham, avait plus d’influence hors de Sodome que Loth dans la ville. Loth avait perdu sa propre influence sur sa famille, car ses filles mariées et leurs époux se moquaient de ses avertissements et sa propre femme désobéit à Dieu et mourut. Loth choisit de vivre à Sodome, alors qu’il aurait pu éviter de subir la mauvaise influence de la cité ; mais beaucoup de personnes aujourd’hui n’ont pas réellement le choix et doivent vivre entourées des souillures de ce monde. Pensez à ces esclaves chrétiens qui ont dû servir des maîtres païens, à ces femmes chrétiennes mariées à des hommes non sauvés ou à ces enfants croyants vivant 47


Soyez vigilants avec des parents incroyants. Des employés chrétiens travaillant dans des bureaux et des usines sont forcés de voir et d’entendre des choses qui peuvent facilement salir leur esprit et leur cœur. Pierre assure à ses lecteurs et à nousmêmes que Dieu sait comment « délivrer de l’épreuve les hommes pieux » (2 Pi. 2 : 9), afin que nous puissions vivre victorieusement ! Il peut aussi nous sauver du jugement. Dans le cas de Noé, ce fut un jugement par l’eau ; dans le cas de Loth, ce fut un jugement par le feu. Les villes de la plaine furent emportées dans un violent bouleversement quand tout le pays devint une vaste fournaise de feu et de soufre. C’est un parallèle à l’avertissement de Pierre au sujet du jugement de feu (3 : 10ss). Pierre ne présente pas Loth comme un exemple de vie solitaire, mais plutôt comme l’exemple de quelqu’un que Dieu a sauvé des vices et de la condamnation. Dans un certain sens, Loth a même été secouru contre sa volonté, car les anges ont dû le saisir par la main pour le sortir de la ville (Gen. 19 : 16). Loth est entré dans Sodome et Sodome est entrée dans Loth, et il eut beaucoup de difficultés à la quitter. Notre Seigneur nous présente à la fois Noé et Loth pour nous avertir que nous devons être prêts pour son retour (Luc 17 : 26-37). Les habitants de Sodome jouissaient de leurs plaisirs tous les jours, sans tenir compte du jugement qui allait venir ; quand il arriva, personne n’était préparé. « C’est pourquoi, bien-aimés, dans cette attente, efforcez-vous d’être trouvés par lui sans tache et sans défaut dans la paix » (2 Pi. 3 : 14). Mais le même Dieu qui délivre les gens pieux réserve les impies pour le jugement. Quelqu’un a dit très justement que si Dieu ne jugeait pas les villes de nos pays, il devrait s’excuser auprès de Sodome et de Gomorrhe. Pourquoi le jugement de Dieu tarde-t-il à venir ? Parce que Dieu « ne retarde pas l’accomplissement de sa promesse […] Il use de patience envers vous, il ne veut pas qu’aucun périsse mais il veut que tous arrivent à la repentance » (2 Pi. 3 : 9). Au temps de Noé, la société a eu cent vingt ans pour se repentir et croire, mais elle a rejeté la 48


2 Pierre 2 : 1-9 vérité. Malgré la fragilité de l’exemple et du témoignage de Loth, celui-ci représentait la vérité ; mais ses voisins pervers ne voulaient rien avoir à faire avec Dieu. L’époque actuelle n’est pas uniquement comme « les jours de Noé », elle ressemble aussi aux « jours de Loth ». De nombreux croyants ont abandonné la séparation d’avec le péché et se compromettent avec le monde. L’église professante a un témoignage très faible devant le monde et les pécheurs ne croient pas réellement que le jugement adviendra. La société est pleine d’immoralité, et particulièrement du genre de péchés pour lesquels Sodome s’était rendue célèbre. On croirait que Dieu sommeille et qu’il est indifférent aux moyens qu’utilisent les pécheurs rebelles pour souiller le monde. Mais un jour le feu tombera et il sera trop tard. Le peuple de Dieu, aussi faible soit-il, sera délivré du jugement par la grâce et la miséricorde de Dieu. Dieu ne put pas juger Sodome avant que Loth et sa famille n’aient quitté la ville. De la même manière, je crois que Dieu n’enverra pas la désolation sur cette terre avant qu’il n’ait enlevé son peuple pour l’amener au ciel. « Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui » (1 Thes. 5 : 910). Un jour, bientôt, le feu tombera. Êtes-vous prêts ?

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4 2 Pierre 2 : 10-16

Réservés pour le jugement Pierre n’en a pas fini avec les apostats ! Contrairement à certains croyants d’aujourd’hui, Pierre était troublé par l’infiltration des faux prophètes dans les églises. Il savait que leur approche était subtile, mais leur enseignement fatal, et il voulait absolument en avertir les églises. Souvenez-vous cependant que Pierre a débuté cette lettre avec un enseignement très positif sur le salut, la croissance chrétienne et la fiabilité de la Parole de Dieu. Il avait un ministère très équilibré et il est important pour nous aujourd’hui de maintenir cet équilibre. Quand Charles Spurgeon se mit à publier sa revue, il l’appela L’épée et la truelle, faisant ainsi allusion aux ouvriers du Livre de Néhémie qui tenaient d’une main leurs épées et de l’autre leurs outils, pendant qu’ils réparaient les murs de Jérusalem. Certaines personnes agissent de façon purement négative et ne construisent jamais rien. Elles sont trop occupées à combattre l’ennemi ! D’autres proclament être « positives », mais ne défendent jamais ce qu’elles ont construit. Pierre avait compris qu’il ne suffisait pas d’attaquer les apostats. Il avait aussi à donner un solide enseignement aux croyants des églises. Dans cette partie de sa lettre, Pierre condamne les apostats pour trois péchés spécifiques.

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Soyez vigilants

Leurs injures (2 Pierre 2 : 10-12) L’image donnée ici est celle de gens orgueilleux qui veulent se construire eux-mêmes, tout en démolissant les autres. Ils ne respectent aucune autorité et ne se privent pas d’attaquer ou de diffamer des personnes haut placées. Dieu a établi l’autorité dans ce monde et quand nous résistons à l’autorité, nous résistons à Dieu (Rom. 13 : 1ss). Les parents possèdent l’autorité sur leurs enfants (Éph. 6 : 1-4) et les employeurs sur leurs employés (Éph. 6 : 5-8). En tant que citoyens, nous chrétiens, nous prions pour ceux qui ont l’autorité (1 Tim. 2 : 1-4), nous leur montrons du respect (1 Pi. 2 : 11-17) et nous cherchons à glorifier Dieu par notre comportement. En tant que membres d’une assemblée locale, nous devrions honorer ceux qui ont une autorité spirituelle sur nous et chercher à les encourager dans leur ministère (Héb. 13 : 7, 17 ; 1  Pi. 5 : 1-6). Les gouvernements humains sont, d’une certaine manière, donnés par Dieu pour aider à maintenir l’ordre dans la société, afin que l’Église puisse remplir sa mission dans le monde et gagner les gens perdus à Christ (1 Tim. 2 : 1-8). Nous devrions prier tous les jours pour ceux qui possèdent l’autorité, afin qu’ils l’exercent selon la volonté de Dieu. C’est une affaire grave pour un chrétien de s’opposer à la loi, et s’il le fait, il doit être sûr que c’est bien là la volonté de Dieu. Il doit le faire d’une façon qui glorifie Christ pour que les personnes innocentes (même les employés du gouvernement qui ne sont pas sauvés) ne soient pas appelées à en souffrir. La raison de leurs injures (2 : 10). Une seule expression en donne la raison : la chair. La nature dépravée de l’homme ne veut se soumettre à aucune autorité. « Fais ce que tu veux ! » est son message permanent et de nombreuses personnes y adhèrent. Ces dernières années, on a vu une pléthore de livres qui encourageaient les gens à réussir à n’importe quel prix, quitte à blesser ou à intimider les autres. La chose la plus importante selon ces livres est de prendre soin de vous-mêmes – devenir « numéro 52


2 Pierre 2 : 10-16 un » – et de vous servir des autres comme des instruments nécessaires à la réussite de vos propres aspirations. La nature déchue de l’homme encourage l’amour-propre. Quand il s’agit de leur ego, ces apostats sont prêts à tout pour se mettre en avant et se protéger eux-mêmes. Leur attitude est complètement opposée à celle de notre Seigneur qui, volontairement, s’est dépouillé lui-même pour devenir un serviteur et pour mourir en tant que victime pour nos péchés (voir Phil. 2). Ces hommes que Pierre décrit étaient présomptueux, ce qui veut dire qu’ils parlaient de manière « très osée et très hardie » aux personnes qui avaient de l’autorité. Il y a une hardiesse qui est héroïque, mais il y a aussi une hardiesse qui est satanique. Ces hommes étaient aussi présomptueux, ce qui veut dire qu’ils ne vivaient que pour se plaire à eux-mêmes. Ils étaient arrogants et allaient jusqu’à mettre Dieu au défi de leur donner ce qu’ils voulaient ! Proverbes 21 : 24 en fait une description parfaite. Alors qu’extérieurement ils semblent servir Dieu et prendre soin des gens, intérieurement ils nourrissent leur propre ego et agissent dans leur propre intérêt. Dans leur arrogance, « ils ne craignent pas d’injurier les gloires ». Comme il est fait référence aussitôt à « ceux qui sont exaltés » dans des positions d’autorité, les anges semblent être visés ici puisque, dans le verset suivant, Pierre s’y réfère. Ces apostats injurient même les anges ! Et ils ne tremblent même pas quand ils le font ! Ils sont tellement orgueilleux qu’ils défient même Dieu de les juger ! Le sérieux de leurs injures (2 : 11). Les anges sont injuriés par les apostats, mais les apostats ne sont pas injuriés par les anges ! Car même les anges, bien supérieurs en force et en puissance, ne s’introduiront pas dans une sphère qui n’est pas la leur. Les anges se souviennent de la rébellion de Lucifer et savent combien sérieuse est la révolte contre l’autorité de Dieu. Si Dieu a déjà jugé les anges rebelles, combien plus va-t-il juger les hommes rebelles ! Il est dit ici que les anges pieux ne parlent pas contre les anges déchus. Ils laissent au Seigneur le soin de juger. 53


Soyez vigilants Nous apprendrons encore davantage sur ce sujet quand nous étudierons la lettre de Jude qui traite le thème des anges aux versets 8-9. Dire du mal des autres est un grand péché, et ceux qui appartiennent à Dieu doivent l’éviter. Il peut arriver que nous ne respections pas certaines personnes dans leur fonction, mais nous devons respecter la position qu’ils occupent, car toute autorité vient de Dieu. Les chrétiens qui s’en prennent aux membres du gouvernement, allant même jusqu’à les traîner dans la boue, devraient lire et méditer Tite 3 : 1-2 : « Rappelle-leur d’être soumis au gouvernement et aux autorités, d’obéir, d’être prêts à toute œuvre bonne, de ne médire de personne, d’être paisibles, conciliants, pleins de douceur envers tous les hommes ». Quand Daniel refusa la nourriture du roi, il le fit d’une manière très polie qui ne choqua pas ses gardiens (Dan. 1). De même, quand les apôtres refusèrent d’obéir aux ordres du sanhédrin qui leur demandait de ne plus prêcher au nom de Jésus-Christ, ils agirent de manière très polie. Ils respectèrent l’autorité, tout en désobéissant à l’ordre. Quand nous laissons libre cours à la chair, l’orgueil se manifeste, et alors nous nous servons de nos langues comme des armes au lieu d’être des outils : « Les paroles de sa bouche sont fraude et tromperie ; il renonce au discernement, au bien » (Ps. 36 : 4). Le jugement de leurs injures (2 : 12). Pierre compare ces faux maîtres à « des animaux dépourvus de raison » dont la seule destinée est d’être abattus ! À la fin de ce chapitre, il les compare à des porcs et à des chiens ! Les animaux ont une vie, mais ils vivent simplement d’instinct. Il leur manque la sensibilité délicate que l’être humain possède. Jésus nous avertit d’ailleurs de ne pas jeter les choses précieuses aux bêtes qui ne peuvent les apprécier (Matt. 7 : 6). Un jour, je fis une visite pastorale dans une maison où avait eu lieu un décès. Avant que je ne puisse faire un pas vers la porte, un immense chien se mit à aboyer sans relâche comme si j’étais venu pour voler. J’ai ignoré ses menaces car je savais qu’il n’agissait que par instinct. Il faisait ce bruit à propos d’une chose dont il ignorait tout ! 54


2 Pierre 2 : 10-16 Son maître dut le ramener à sa niche pour que je puisse entrer sain et sauf dans la maison et consoler cette famille dans l’affliction. Il en est ainsi avec les apostats. Ils font beaucoup de bruit au sujet de choses qu’ils ne connaissent pas. La traduction de 2 Pierre 2 : 12 dans la version Semeur dit qu’ils se répandent en injures « contre ce qu’ils ne connaissent pas ». La version Parole vivante précise : « contre tout ce qui dépasse leur compréhension ». Quand des élèves de sa classe faisaient beaucoup de bruit, une institutrice avait l’habitude de dire : « Ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit ! » Ainsi font les apostats ! Il est affligeant de constater que les médias donnent la parole aux « grandes gueules » que sont ces faux maîtres, au lieu de transmettre « le mince filet de voix » du Seigneur quand il parle à travers ceux qui lui sont fidèles. Il est encore plus affligeant de voir que des personnes innocentes sont fascinées par « ces discours grandiloquents et creux » (2 : 18) et qu’elles ne peuvent discerner ce qui est vérité de ce qui est propagande. La vérité de la Parole de Dieu conduit au salut, mais les mots arrogants des apostats ne conduisent qu’à la condamnation. Ces « animaux dépourvus de raison » sont voués à la destruction, vérité que Pierre mentionne souvent en 2 Pierre 2 (v. 3-4, 9, 12, 17, 20). Alors qu’ils cherchent à détruire la foi, ils provoquent eux-mêmes leur propre destruction. Ils seront « corrompus par leur propre corruption ». Leur véritable nature les entraînera vers la destruction, comme le porc retourne dans sa fange et le chien dans son vomi (2 : 22). Malheureusement, avant que ces événements se produisent, ces gens peuvent encore causer de grands dommages moraux et spirituels.

Leurs plaisirs (2 Pierre 2 : 13-14a) Les mots traduits par volupté et festoyer ont le sens de plaisir sensuel. Ils contiennent aussi l’idée de luxure, de mollesse et d’extravagance. Grâce aux largesses de ceux qui les soutiennent (2 Pi. 2 : 3), les apostats jouissent d’un niveau de vie très élevé. Dans notre propre société, il y a 55


Soyez vigilants de ces gens qui récoltent des fonds pour leur œuvre, alors qu’ils vivent dans des maisons de grand standing, conduisent des automobiles luxueuses et portent des vêtements de luxe. Quand nous nous souvenons que Jésus devint pauvre pour nous rendre riches, leur style de vie tapageur semble sans aucune commune mesure avec l’enseignement du Nouveau Testament. Non seulement ils trompent les autres, mais ils se trompent aussi eux-mêmes ! Ils veulent « prouver » par la Bible que leur style de vie est correct. Aux temps anciens, il était toléré que le peuple se livre à la volupté la nuit, mais ces gens osent s’adonner à la volupté en plein jour, tellement ancrés qu’ils sont dans leurs habitudes. Une personne peut être si dépendante de ses vices qu’elle se met à croire que ce sont des vertus. Si ces apostats menaient cette vie en dehors de l’église, nous pourrions ne pas être concernés, mais ils font partie intégrante de notre communauté ! Ils partageaient même les agapes que l’Église primitive organisait pour commémorer la célébration de la cène du Seigneur (1 Cor. 11 : 20-34). Il fut un temps où les croyants les plus pauvres pouvaient bénéficier d’un repas décent, grâce à la générosité de chrétiens qui jouissaient d’un niveau de vie meilleur. Mais les apostats se servaient de ces agapes comme d’occasions où ils pouvaient étaler leur richesse et impressionner des personnes qui manquaient de discernement. Au lieu d’apporter la bénédiction à la communauté, ces faux maîtres étaient des « taches » et des « souillures » qui salissaient l’assemblée. D’une certaine façon, leur comportement lors de ces festins salissait les autres participants et déshonorait le nom du Seigneur. C’est la Parole de Dieu qui nous aide à enlever les taches et les souillures (Éph. 5 : 26-27) ; mais ces maîtres-là n’enseignaient pas la vérité de la Parole, ils tordaient l’Écriture pour lui faire dire ce qu’ils voulaient (2 Pi. 3 : 16). Cette souillure cachée est une chose mortelle. Les pharisiens en étaient également coupables (Matt. 23 : 2528). Une fausse doctrine conduit inévitablement à vivre de manière dissolue, et une vie dissolue encouragera la 56


2 Pierre 2 : 10-16 fausse doctrine. L’apostat doit « ajuster » la Parole de Dieu ou changer sa manière de vivre, et il n’est pas prêt à changer son style de vie ! Ainsi, partout où il va, il souille secrètement les gens et leur facilite l’accès au péché. Il est possible de participer à la vie d’une église et d’en être souillé ! Il est vrai que nos églises ont besoin d’exercer l’autorité et de pratiquer la discipline. L’amour chrétien ne signifie pas que nous devons tolérer les fausses doctrines et tout style de vie. La Bible dit clairement que certaines choses sont justes et d’autres mauvaises. Aucun chrétien dont la foi et la conduite sont contraires à la Parole de Dieu ne peut se permettre de partager le repas du Seigneur ou d’exercer un ministère spirituel dans l’église. Son influence néfaste ne se verra pas immédiatement mais créera, par la suite, de sérieux problèmes. 2 Pierre 2 : 14 fait ressortir clairement que les apostats fréquentent ces rencontres de l’église pour deux raisons : d’abord, pour satisfaire leur propre désir, ensuite, pour rallier des convertis à leur cause. Ils gardent les yeux ouverts, cherchant des « âmes mal affermies » qu’ils peuvent attirer vers le péché. Paul lance des avertissements contre d’autres apostats qui « s’introduisent dans les maisons et qui captivent certaines femmes chargées de péchés, et agitées par des passions variées » (2 Tim. 3 : 6). Plus d’un « serviteur » s’est servi de la religion comme d’un vêtement pour couvrir ses propres débauches. Certaines femmes deviennent particulièrement vulnérables dans un contexte de cure d’âme et ces hommes en profitent alors. Dans l’une des paroisses dont j’étais le pasteur, j’avais remarqué un jeune homme dans la chorale. Il se démenait pour faire croire qu’il était « un géant spirituel » aux autres membres, notamment aux jeunes femmes. Il priait avec ferveur et parlait souvent de sa marche avec le Seigneur. Certaines personnes étaient très impressionnées, mais je sentais que quelque chose ne tournait pas rond et qu’il y avait du danger dans l’air. Sûr de lui, il commença à fixer des rendez-vous à l’une des jolies jeunes filles qui, comme par hasard, était une nouvelle convertie. En dépit 57


Soyez vigilants de mes avertissements, elle continua à le fréquenter et finit par être séduite. Je loue Dieu parce qu’elle fut secourue et qu’aujourd’hui elle sert fidèlement Dieu, mais elle a sûrement évité une terrible expérience. La satisfaction de leurs envies est l’ambition principale de ces faux prophètes : ils sont insatiables de péché. Le verbe suggère « qu’ils sont incapables d’arrêter ». Pourquoi ? Parce qu’ils vivent dans l’esclavage (2 Pi. 2 : 18-19). Les apostats se considèrent eux-mêmes comme des hommes « libres », alors qu’ils vivent dans l’esclavage le plus terrible. Ils salissent tout ce qu’ils touchent. Quand ils recrutent, ils créent des esclaves. Ils séduisent les âmes mal affermies rappelle l’image d’un pêcheur amorçant l’hameçon ou d’un chasseur posant un piège. La même image est utilisée en Jacques 1 : 14, où l’apôtre présente la tentation comme « la pose d’un piège ». Satan sait qu’il ne pourra jamais nous piéger sans qu’il y ait au départ un fin appât pour nous attirer. Satan promit à Ève qu’elle et Adam deviendraient « comme des dieux » s’ils mangeaient du fruit de l’arbre défendu (Gen. 3 : 4-5) ; ils mordirent à l’hameçon et furent piégés. Quelle sorte d’« hameçon » les apostats utilisent-ils pour attraper les gens ? D’abord, ils leur offrent « la liberté » (2 Pi. 2 : 19). Cela signifie sûrement la perversion de la grâce de Dieu : « ils changent en dérèglement la grâce de notre Dieu » (Jude 4). « Depuis que vous êtes sauvés par la grâce, argumentent-ils, vous avez la liberté de pécher. Plus vous pécherez, plus vous expérimenterez la grâce de Dieu ! » Paul répond à ces faux arguments en Romains 6, un passage de l’Écriture que tout croyant devrait bien connaître. En plus de la « liberté », ils utilisent l’appât de « l’accomplissement personnel ». C’est l’un des mots magiques de notre génération qui va de pair avec l’expression « fais ce que tu veux, comme tu le veux ». Ils disent encore : « La vie chrétienne qu’offre l’église est vieillotte et démodée. Nous vous proposons un nouveau style de vie qui vous aidera à vous réaliser et à trouver votre vrai moi ! » Malheureusement, comme le fils prodigue, ces âmes instables qui se laissent prendre cherchent à se trouver elles58


2 Pierre 2 : 10-16 mêmes et finissent par se perdre elles-mêmes (Luc  15 : 1124). Dans la recherche de leur épanouissement personnel, elles deviennent égocentriques et perdent les occasions de croissance qu’offre le service du prochain. Il ne peut y avoir ni liberté ni accomplissement en dehors de la soumission à Jésus-Christ. Le théologien écossais P. T. Forsyth (1848-1921) a dit : « Le but de la vie n’est pas de trouver votre liberté mais de trouver votre maître ». Comme un musicien doué trouve la liberté et l’accomplissement en se mettant lui-même à l’école d’un grand artiste, ou comme un athlète qui se met sous la discipline d’un grand entraîneur, ainsi le croyant trouve-t-il la vraie liberté et son total accomplissement sous l’autorité de Jésus-Christ. Qui sont les personnes qui mordent à l’hameçon tendu par les apostats ? Pierre les nomme des « âmes instables ». La stabilité est un facteur important pour une vie chrétienne réussie. Comme un enfant qui doit d’abord apprendre à se mettre debout avant de pouvoir marcher et courir, ainsi le chrétien doit apprendre à « se tenir ferme dans le Seigneur ». Paul et les autres apôtres cherchaient à affermir leurs convertis dans la foi (Rom. 1 : 11 ; 16 : 25 ; 1 Thes.  3  :  2,  13). Pierre était certain que ses lecteurs étaient « affermis dans la vérité présente » (2 Pi. 1 : 12) et pourtant, il leur lance ces avertissements.

Leur révolte (2 Pierre 2 : 14b-16) « Ils ont abandonné le droit chemin ». Les apostats connaissent le vrai chemin, le sentier droit tracé par Dieu, mais ils l’abandonnent délibérément pour suivre leur propre voie. Pas étonnant que Pierre les appelle « des animaux dépourvus de raison » (2 : 12) et les compare à des bêtes (2 : 22) ! « Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet sans intelligence », nous avertit le psalmiste (Ps. 32 : 9). Le cheval aime foncer en avant et la mule aime être à la traîne ; les deux peuvent vous éloigner du vrai chemin. Les croyants sont des brebis et les brebis ont besoin de rester près du berger, sous peine de se tromper de voie. 59


Soyez vigilants Nous avons déjà constaté l’une des raisons de la conduite impie des apostats : ils veulent satisfaire les appétits de la chair. Mais il y a une seconde raison : ils sont avides et veulent exploiter les gens pour leur profit personnel. Pierre mentionne cela en 2 Pierre 2 : 3 et il y développe sa pensée. Non seulement la vue des faux maîtres est contrôlée par leurs passions (v. 14a), mais leur cœur est contrôlé par l’avidité. Ils vivent dans l’esclavage du plaisir et de l’argent ! En fait, ils deviennent de plus en plus habiles pour obtenir ce qu’ils recherchent. Ils « sont passés maîtres dans l’art de se remplir les poches », traduit Parole vivante (v. 14b). Ils savent exactement comment motiver les gens pour qu’ils donnent de l’argent. Le vrai serviteur de Dieu fait confiance au Père pour couvrir ses besoins et cherche à ce que les gens grandissent à travers leurs dons. L’apostat, par contre, fait confiance à son habilité à susciter des dons, laissant les gens dans un état pire que celui dans lequel il les a trouvés. Il sait comment exploiter les instables et les innocents. Il n’y a certainement aucun mal à ce que des organisations chrétiennes partagent des sujets de prière avec leurs amis à propos de leurs besoins et projets. Ma femme et moi recevons de nombreuses publications et lettres de ce genre et, franchement, nous en jetons certaines sans les avoir lues. Nous avons appris que ces œuvres ne sont pas toujours dignes de confiance, leurs appels dramatiques n’étant pas toujours fondés sur des réalités, et que les fonds récoltés ne sont pas toujours utilisés comme ils devraient l’être. Les autres, nous les lisons avec soin, nous en discutons, nous prions pour voir si Dieu veut que nous nous investissions dans cette œuvre. Nous savons que nous ne pouvons pas soutenir chaque œuvre que Dieu a laissé croître, aussi essayons-nous d’exercer notre discernement et d’investir dans les missions que Dieu a choisies pour nous. Quand Pierre a écrit au sujet des pratiques sournoises de ces gens, il s’est exclamé en disant : « Enfants de malédiction ! » Ils n’étaient pas des enfants « bénis » de Dieu, mais les enfants maudits du diable (Jean 8 : 44). Ils peu60


2 Pierre 2 : 10-16 vent réussir à accumuler sur leur compte en banque, mais à la fin, devant le trône de Dieu, ils seront déclarés en banqueroute : « Retirez-vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges » (Matt. 25 : 41). « Et que servirait-il à un homme de gagner le monde entier s’il perd son âme ? » (Matt. 16 : 26). La cupidité est cet insatiable désir à vouloir de plus en plus d’argent, de plus en plus de pouvoir, de plus en plus de prestige. Une âme cupide n’est jamais satisfaite. Voilà ce qui explique pourquoi l’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de maux (1 Tim. 6 : 10). En effet, quand une personne recherche de plus en plus d’argent, elle commettra n’importe quel péché pour satisfaire ce désir. Elle a rompu les deux premiers des dix commandements, car l’argent est devenu pour elle son dieu et son idole. Il n’y a plus qu’un pas à franchir pour briser les autres commandements : voler, mentir, commettre l’adultère, prendre le nom de Dieu en vain, etc. Il n’est pas étonnant que Jésus nous ait avertis : « Gardez-vous attentivement de toute cupidité » (Luc  12 : 15). J’ai lu que des habitants d’Afrique du Nord ont imaginé une méthode facile pour attraper les singes. Ils font un trou dans une gourde, juste de la taille du bras du singe, puis ils remplissent la gourde avec des noix et l’accrochent à un arbre. La nuit, le singe s’approche de la gourde pour attraper les noix, seulement il ne peut plus retirer sa patte de la gourde. Bien sûr, il pourrait lâcher les noix et retrouver la liberté, mais il ne veut pas lâcher les noix ! Il finit par être capturé à cause de sa cupidité. Nous pouvons nous attendre à un tel comportement stupide de la part d’un animal, mais sûrement pas de la part d’un être créé à l’image de Dieu. Et pourtant, cela arrive tous les jours. Pierre connaissait bien son Ancien Testament. Il s’est déjà servi de Noé et de Loth pour illustrer ses paroles. Ici, en 2 Pierre 2 : 15-16, il se sert du prophète Balaam. L’histoire de Balaam se trouve dans Nombres 22-25 ; prenez maintenant le temps de la lire. Balaam est un personnage mystérieux, un prophète païen qui essaie de maudire les Juifs. Balaq, le roi des Moabites, avait peur d’Israël et s’était donc tourné vers 61


Soyez vigilants Balaam pour solliciter son aide. Balaam savait que c’était mal de coopérer avec Balaq, mais son cœur était cupide et il voulait obtenir l’argent et les honneurs que Balaq lui avait promis. Bien que connaissant la volonté de Dieu, il a délibérément abandonné le droit chemin pour se perdre. Il est la parfaite illustration des apostats et de leur cupidité. Dès le commencement, Dieu demanda à Balaam de ne pas aider Balaq ; Balaam, au début, obéit et renvoya les messagers. Mais quand Balaq lui envoya encore plus de princes et lui promit encore plus d’argent et d’honneurs, Balaam décida de « prier encore à ce sujet » et de revoir sa position. La deuxième fois, Dieu testa Balaam et lui permit d’accompagner les princes. Ceci n’était pas la volonté réelle de Dieu, ce n’était qu’une autorisation donnée pour voir comment le prophète allait agir. Balaam saisit cette chance ! Mais quand il commença à s’éloigner, Dieu réprimanda le prophète désobéissant à travers la bouche de son ânesse. Combien remarquable est le fait que les animaux obéissent à Dieu, même quand leurs maîtres ne le font pas ! (Lire Ésaïe 1 : 3.) Dieu permit à Balaam d’aller vers ses autels et d’offrir ses sacrifices, mais Dieu ne lui permit pas de maudire Israël. Bien au contraire, Dieu fit que la malédiction de Balaam tournât en bénédiction (Deut. 23 : 4-5 ; Néh. 13 : 2). Balaam ne fut pas capable de maudire Israël, mais il fut capable de dire à Balaq comment vaincre Israël. Tout ce que les Moabites avaient à faire était d’inviter les Juifs à devenir « de gentils voisins » et à festoyer ensemble (Nomb. 25). Au lieu de maintenir sa position d’État séparé, Israël se compromit et se joignit aux orgies païennes des Moabites. Dieu dut punir son peuple et des milliers de Juifs moururent. Vous pouvez voir en Balaam les deux aspects de l’apostasie que Pierre développe dans ce chapitre : le désir sensuel et la cupidité. À cause de son amour de l’argent, Balaam entraîna Israël dans le péché de la sensualité. Il était un homme qui pouvait recevoir les messages de Dieu, mais il conduisit le peuple loin de Dieu ! Quand vous lisez ses oracles, vous ne pouvez qu’être impressionné par son éloquence ; et pourtant, il a délibérément désobéi à 62


2 Pierre 2 : 10-16 Dieu ! Balaam dit : « J’ai péché » (Nomb. 22 : 34), mais sa confession n’était pas sincère. Il pria également : « Que je meure de la mort de ceux qui sont droits » (Nomb. 23 : 10) et pourtant, il ne fit rien pour vivre une vie de juste. Parce que Balaam avait conseillé à Balaq de séduire Israël, Dieu fit en sorte que Balaam soit jugé. Balaam fut tué par l’épée quand Israël mit en déroute les Madianites (Nomb. 31 : 8). On se demande qui a bien pu hériter de toute la richesse qu’il avait gagnée par des voies tortueuses. Pierre appelle ce gain « le salaire injuste ». Cette phrase nous rappelle cet autre simulateur, Judas, qui a reçu « le salaire du crime » (Actes 1 : 18) et qui périt ensuite dans la honte. Nous aurons davantage à dire sur Balaam quand nous étudierons Jude 11, mais dès maintenant, n’oublions pas la leçon principale : il fut rebelle à la volonté de Dieu. Comme les faux docteurs que Pierre décrit, Balaam connaissait le droit chemin, mais délibérément, il choisit la mauvaise route, car il voulait amasser de l’argent. On le voit « jouant avec la volonté de Dieu », en essayant de trouver un « point de vue différent » (Nomb. 22 : 41 ; 23 : 13, 27). Sans aucun doute, il avait reçu de Dieu un don réel, car il proféra de magnifiques prophéties concernant Jésus-Christ, mais il a prostitué ce don en voulant acquérir richesses et honneurs. Un administrateur de banque s’approcha d’un jeune employé et lui dit à voix basse : – Si je vous donne cinquante mille dollars, allez-vous m’aider à falsifier les comptes ? – Oui, c’est possible, répliqua l’homme. – Le feriez-vous pour cent dollars ? – Jamais de la vie ! répondit-il. Vous me prenez pour un petit voleur de seconde zone ? – Non, nous avons déjà la preuve que vous ne l’êtes pas, dit l’administrateur. Mais il s’agit maintenant de déterminer votre prix. La personne qui est cupide détermine son prix et, quand celui-ci est atteint, elle fera tout ce qu’on lui demandera de faire, même se révolter contre Dieu. Pierre nomme cette attitude folie. Le mot signifie « être déran63


Soyez vigilants gé, être hors de son esprit ». Balaam pensait qu’il faisait une chose judicieuse ; après tout, il tirait avantage d’une situation qui ne se présenterait plus jamais. Mais toute rébellion contre Dieu est folie et se termine toujours par une tragédie. C’est quand l’enfant prodigue « revint à lui » qu’il prit conscience de sa stupidité (Luc 15 : 17). Pierre a donc condamné les trois péchés commis par les faux prophètes : leurs injures, leurs plaisirs, leurs révoltes. Tous ces péchés sont issus de l’orgueil et du désir égoïste. Un vrai serviteur de Dieu est humble et cherche à servir les autres (voyez le contraste avec Phil. 2 : 20-21). Le vrai serviteur de Dieu ne pense pas à la louange et au salaire, parce qu’il sert Dieu avec un cœur rempli d’amour et d’obéissance. Il honore Dieu et les autorités que Dieu a établies dans ce monde. En bref, le vrai serviteur se calque sur le modèle de Jésus-Christ. En ces derniers jours, il y aura une abondance de faux prophètes qui chercheront du soutien. Ils sont doués et expérimentés quand il s’agit de tromper le peuple et de soutirer son argent. Il est important que le peuple de Dieu reste ferme dans la vérité, qu’il sache comment discerner si les Écritures sont tordues et quand le peuple est exploité. Je remercie Dieu pour ses intermédiaires qui aident à découvrir ces « rackets religieux », mais il y a encore un réel besoin d’acquérir un discernement spirituel et une connaissance accrue de la Parole de Dieu. Tous les « escrocs religieux » ne pourront être ni découverts ni mis hors circuit. Mais Dieu s’en occupera un jour ! Comme des animaux, ils seront « capturés et détruits » (2 Pi. 2 : 12). Ils obtiendront « le salaire de l’injustice » (2 : 13) en compensation de l’argent qu’ils ont soutiré aux autres. En tant qu’« enfants de la malédiction » (2 : 14), ils seront à tout jamais bannis de la présence du Seigneur. Ce sont des hommes et des femmes réservés pour le jugement : ils ne pourront y échapper.

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« Un grand nombre d’imposteurs se sont répandus à travers le monde et égarent les gens. […] Prenez garde à vous-mêmes pour que vous ne perdiez pas le fruit de nos efforts » (2 Jean 7 : 8 – Parole vivante). Qui voudrait dépenser son temps et ses forces pour du vent ? Pas vous ! C’est pourtant le risque que vous prenez en adhérant à de fausses doctrines ! Des imposteurs se revendiquent de la vérité tout en séduisant et en semant discorde et divisions… Comment les démasquer ? Ce danger existe depuis le commencement de l’Église ! Les lettres de 2 Pierre, 2 Jean, 3 Jean et Jude aiguisent le discernement spirituel du lecteur contre toute contrefaçon. Pour ce faire, elles l’incitent à fonder sa vie sur une connaissance intime du Seigneur : « Le croyant qui construit sa vie sur la Parole de Dieu et qui attend la venue du Sauveur n’est pas près d’être entraîné par les faux prophètes. Il sera enseigné par l’Esprit et se fondera sur la sûre Parole de Dieu » – W. Wiersbe. Que ce commentaire vous éveille à l’importance de ne pas vous laisser duper par la supercherie religieuse : confiez-vous en celui qui a la puissance de vous garder ! En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

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W. Wiersbe

biblique

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

Warren W. Wiersbe

vigilants biblique

2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants

22 2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants

COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

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2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude Texte de Parole vivante inclus

ISBN 978-2-910246-38-9


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