Parle-moi maintenant Ephésiens • Dominique Angers

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DOMINIQUE ANGERS Préface de Donald A. Carson

ÉPHÉSIENS

Parle-moi maintenant Commentaire pratique du Nouveau Testament



Chapitre 4 APPRENDRE À PRIER AVEC PAUL Éphésiens 1.15-23 Qu’avons-nous l’habitude de dire à Dieu quand nous le prions ?


T E X T E DA N S S O N CO N T E X T E

N

ous sommes généralement sensibles à l’importance de la prière et de sa pratique régulière. De nombreuses prédications et exhortations fraternelles mettent en exergue le rôle fondamental de l’intercession. Pourtant, il est tout aussi crucial, d’un point de vue biblique, de savoir comment prier. L’apôtre Paul est un modèle hors pair dans ce domaine. Dans ce chapitre, nous apprendrons à prier à ses côtés. Nous analyserons sa prière pour les destinataires de sa lettre, rapportée en Éphésiens 1.15-23, et en tirerons des enseignements concrets pour notre propre pratique.

TEXTE DANS SON CONTEXTE Salutation (1.1-2) I. L’Église dans le monde céleste (1.3 à 3.21) A. Béni soit Dieu ! (1.3-14) B. Paul prie pour les Éphésiens (1.15-23)

Dans le plan de la lettre, cette prière intervient après la bénédiction (la louange) des versets 3 à 14. Il existe d’ailleurs un lien fort entre ces deux textes. Paul entame notre passage en ayant recours à une formule de transition : « Pour toutes ces raisons […] » (verset 15). Autrement dit : « Parce que Dieu vous a déjà comblés de bénédictions (versets 3-14), je prie pour vous avec confiance ». En fait, dans cette prière, Paul prie que les bénédictions des versets 3 à 14 deviennent une réalité toujours plus concrète et plus forte dans la vie des Éphésiens. Il tient à tout prix à ce que les chrétiens s’approprient leurs bénédictions. C’est à cet effet qu’il prie.

MESSAGE CENTRAL Axons nos prières sur l’essentiel : Prions que nous connaissions Dieu davantage et que nous comprenions mieux ce qu’il met à notre disposition.

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É p hé s i e ns 1. 15- 23

LOGIQUE DU TEXTE

15 Reconnaissance

Intercession :

Pour toutes ces raisons, moi aussi, après avoir entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les membres du peuple saint,

16

je ne cesse de dire ma reconnaissance à Dieu à votre sujet quand je fais mention de vous dans mes prières.

17

Je demande que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui possède la gloire, vous donne, par son Esprit, sagesse et révélation, pour que vous le connaissiez ;

que les lecteurs comprennent 18a

qu’il illumine ainsi votre intelligence afin que vous compreniez

1. l'espérance

18b

en quoi consiste l’espérance à laquelle vous avez été appelés,

2. l'héritage

18c

quelle est la glorieuse richesse de l’héritage que Dieu vous fera partager avec les membres du peuple saint,

3. la puissance

19a

et quelle est l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il met en œuvre en notre faveur, à nous qui plaçons notre confiance en lui.

19b

20

Louange

21

22

23

Cette puissance, en effet, il l’a déployée dans toute sa force en la faisant agir en Christ lorsqu’il l’a ressuscité et l’a fait siéger à sa droite, dans le monde céleste. Là, Christ est placé bien au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance, de toute Domination et de toute Souveraineté : au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir. Dieu a tout placé sous ses pieds, et Christ qui domine toutes choses, il l’a donné pour chef à l’Église qui est son corps, lui en qui habite la plénitude du Dieu qui remplit tout en tous. 89


PL AN

PLAN 1. Reconnaissance (15-16) 2. Intercession (17-19a) 3. Louange (19b-23)

COMMENTAIRE Le texte d’Éphésiens 1.15-23 contient un rapport de prière : Paul indique comment il a l’habitude de prier pour les Éphésiens. Il est conscient que la croissance des chrétiens est totalement tributaire de l’action de Dieu. C’est la raison pour laquelle il prie fidèlement et régulièrement.

1. Reconnaissance (15-16) D’abord, Paul exprime à Dieu sa gratitude pour les Éphésiens. 15

Pour toutes ces raisons, moi aussi, après avoir entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les membres du peuple saint, 16 je ne cesse de dire ma reconnaissance à Dieu à votre sujet quand je fais mention de vous dans mes prières.

Paul est reconnaissant pour deux preuves de l’œuvre de Dieu chez ses lecteurs : leur foi et leur amour. L’apôtre fait référence à leur foi au Seigneur Jésus (dans la lignée du tout premier verset de la lettre) et à leur amour pour tous les membres du peuple saint, c’est-à-dire pour tous les chrétiens. Paul ne cesse de rendre grâce à Dieu pour ces chrétiens, ce qui ne signifie pas qu’il prie sans arrêt et ne fait jamais autre chose. Cela indique plutôt que, lorsqu’il prie pour eux, il accorde une place prépondérante aux remerciements.

2. Intercession (17-19a) Paul ne se limite pas à remercier Dieu pour ce qu’il a déjà fait dans la vie des chrétiens. Il lui demande de continuer d’agir, étant convaincu que tout progrès spirituel véritable dépend totalement de l’intervention divine. Son intercession en faveur des chrétiens d’Éphèse se résume ainsi : qu’ils comprennent davantage ce que Dieu a fait pour eux et que l’apôtre vient 90


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d’exprimer dans la bénédiction des versets 3-14. Dieu les a déjà bénis de toute bénédiction de l’Esprit dans le monde céleste en Christ (1.3). Paul prie maintenant que Dieu ouvre les yeux de leur cœur afin qu’ils saisissent les implications pratiques des bénédictions divines dans leur vie. Concrètement, que demande Paul à Dieu en faveur des chrétiens ? La réponse se trouve dans les versets 17 à 19a : 17

Je demande que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui possède la gloire, vous donne, par son Esprit, sagesse et révélation, pour que vous le connaissiez ; 18 qu’il illumine ainsi votre intelligence afin que vous compreniez en quoi consiste l’espérance à laquelle vous avez été appelés, quelle est la glorieuse richesse de l’héritage que Dieu vous fera partager avec les membres du peuple saint, 19a et quelle est l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il met en œuvre en notre faveur, à nous qui plaçons notre confiance en lui.

Au verset 17, Paul commence par résumer sa requête : « Je demande que […] Dieu […] vous donne, par son Esprit, sagesse et révélation, pour que vous le connaissiez ». Paul a déjà affirmé que les Éphésiens avaient été marqués du sceau de l’Esprit (1.13). Ils ont donc déjà reçu l’Esprit. Ici, Paul prie que ce même Esprit leur transmette sagesse et révélation. Ce concept n’est pas complètement nouveau. En Éphésiens 1.8-9, Paul a déclaré que Dieu avait donné « pleine sagesse et pleine intelligence » aux Éphésiens en leur faisant « connaître le secret de son plan ». Ici, il prie que Dieu leur donne sagesse et révélation pour mieux connaître Dieu. « Connaître Dieu » dans la Bible, c’est à la fois avoir une relation personnelle avec lui et cultiver cette relation. C’est vivre une certaine proximité et une véritable intimité avec lui. Cela est possible uniquement lorsque Dieu se révèle par son Esprit. Pourquoi Paul privilégie-t-il les désignations suivantes de Dieu : « le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ » et « le Père qui possède la gloire » (verset 17) ? La première expression renvoie à ce qui précède : Dieu est appelé le « Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ » en Éphésiens 1.3. La seconde anticipe la suite : dans la mesure où la gloire de Dieu est associée à la manifestation de sa présence, c’est le « Père qui possède la gloire » que Paul souhaite voir se manifester concrètement et puissamment dans la vie des destinataires de sa missive. Cette double description de Dieu (verset 17) n’est donc pas faite au hasard : elle jette un pont entre deux passages d’Éphésiens. 91


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Au début du verset 18, Paul dit pratiquement la même chose qu’au verset 17 mais avec des mots différents : « qu’il illumine ainsi votre intelligence afin que vous compreniez […] ». Littéralement dans l’original, le texte se lit : qu’il illumine « les yeux de votre cœur ». Or dans la Bible, le cœur n’est pas si différent de l’intelligence (du moins selon certains passages). Le cœur engage la réflexion aussi bien que l’affectivité. Le lecteur moderne ne retrouve donc pas, dans l’Écriture, la dichotomie cœur/tête si chère à la pensée contemporaine. Quant à la métaphore de l’illumination, elle était particulièrement parlante à l’époque. Imaginons une promenade la nuit tombée avant l’invention des lampes électriques. L’obscurité totale, si rare aujourd’hui, était la norme après le coucher du soleil. Dans ce contexte, l’« illumination » ne passait pas inaperçue. Cela étant, l’illumination des « yeux du cœur », bien qu’elle implique un éclairage de l’« intelligence » (version du Semeur), n’est pas un phénomène purement cérébral. Elle ne se réduit pas à l’expérience du scientifique qui s’écrie « Eurêka ! » après avoir résolu un problème mathématique ! L’illumination du cœur ou de l’intelligence est une prise de conscience profonde qui oriente toute l’existence. Pour le formuler négativement : l’illumination évoquée ici est le contraire de « l’intelligence obscurcie » dont il sera question en 4.18, marque de fabrique des « païens » (les chrétiens sont décrits bien différemment en 5.8). Paul veut absolument que ses lecteurs comprennent trois choses, susceptibles de les impacter considérablement. Elles se répercuteront à coup sûr sur notre cheminement si nous les saisissons à notre tour. Selon les versets 18-19a, l’apôtre est bien déterminé à prier que les chrétiens comprennent :

a. en quoi consiste l’espérance à laquelle Dieu les a appelés (18b) Cette « espérance », il en a déjà été question en 1.14 (avec d’autres mots), et il en sera de nouveau question en 4.4 où le terme apparaît de nouveau. L’appel (« Dieu les a appelés ») est ici l’appel au salut. Voilà une autre manière de faire référence au déploiement du plan souverain de Dieu : la notion d’appel renvoie aux doctrines de l’élection et de la prédestination divines mises en valeur en Éphésiens 1.3-14. Paul prie que ses lecteurs comprennent davantage l’espérance qui est la leur parce qu’elle accompagne leur appel divin. 92


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Paul veut aussi que les chrétiens saisissent :

b. quelle est la glorieuse richesse de l’héritage qu’ils partageront (18c) Ce deuxième élément à « comprendre » avec les « yeux du cœur » fait écho au premier. En effet, l’objet de l’espérance chrétienne (verset 18b) est précisément l’héritage glorieux et surabondant réservé pour le peuple de Dieu (verset 18c). Notons cependant que la traduction suivante est possible : « quelle est la glorieuse richesse de l’héritage que Dieu possède dans la personne des saints » (je modifie ici légèrement la traduction mentionnée en note dans la Colombe). Ceci pourrait renvoyer à Éphésiens 1.11 : selon une traduction possible de ce texte, les judéo-chrétiens ont été « mis à part » pour Dieu et constituent donc sa possession. Quoi qu’il en soit, cette même idée est exprimée en 1.13 : les chrétiens appartiennent à Dieu puisqu’ils sont « marqués de son sceau ». Si c’est là ce que Paul exprime, il met en avant une réalité qui, reconnaissons-le, occupe encore moins nos pensées que celle de notre espérance. Nous appartenons à Dieu. D’une certaine manière, nous sommes son héritage. Paul célébrerait ici le fait que l’Église a une valeur inestimable aux yeux de Dieu, notamment parce qu'il la voit dans son union avec Christ. Les deux premières réalités à méditer renvoient aux versets 11 à 14 de la bénédiction qui ouvrait le corps de la lettre (1.3-14). Méditer conjointement Éphésiens 1.11-14 et 1.17-18 s’avère être un exercice spirituel fortifiant qui détourne les regards de la morosité de l’« ici » et du « maintenant » pour les fixer vers l’horizon glorieux de la fin tant attendue. Enfin, Paul prie que les chrétiens comprennent :

c. quelle est l’extraordinaire grandeur de la puissance que Dieu met en œuvre en leur faveur (19a) Le verset 19a est l’élément culminant d’un crescendo : Paul se focalise maintenant sur la puissance de Dieu. Pour quelle raison ? Il est probable que les lecteurs pagano-chrétiens auxquels Paul s’adresse aient été confrontés, avant leur conversion, à des manifestations tangibles et troublantes des puissances spirituelles hostiles. La magie et l’astrologie étaient bien ancrées dans le monde païen de l'époque. La région d’Éphèse, ville où était célébré le culte d’Artémis, ne faisait pas exception. 93


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Paul cherche à les rassurer. Il veut que ses lecteurs prennent conscience que la puissance qui agit maintenant en eux est bien supérieure à ces puissances démoniaques. « L’extraordinaire grandeur de la puissance » de Dieu permet d’être victorieux dans le combat spirituel. D’ailleurs, quand Paul aborde explicitement cette thématique de la lutte contre les puissances spirituelles (Éphésiens 6.10-20), il commence en disant : « Pour conclure : puisez votre force dans le Seigneur et dans sa grande puissance » (6.10), faisant écho à Éphésiens 1.19. Les croyants, qui vivent à cheval sur deux âges, disposent donc de ressources immenses pour faire face aux attaques de leurs ennemis spirituels, qui prendront fin lors de l’achèvement ultime. Mais le plus rassurant, c’est que Christ, par sa résurrection et son exaltation au-dessus de toutes choses, a déjà vaincu les puissances du mal (Éphésiens 1.20-23). Ainsi, plutôt que de décliner tout ce que la puissance de Dieu peut encore accomplir en nous (il le fera en partie en Éphésiens 3.14-21), Paul décrit ce que cette énergie divine a déjà effectué avec succès. Quel encouragement tonique ! Avec les versets 19b à 23, il passe de l’intercession à la louange. Cette dernière rebondit magnifiquement sur la fin de l’intercession qui précède.

3. Louange (19b-23) 19b

Cette puissance, en effet, il l’a déployée dans toute sa force 20 en la faisant agir en Christ lorsqu’il l’a ressuscité et l’a fait siéger à sa droite, dans le monde céleste. 21 Là, Christ est placé bien au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance, de toute Domination et de toute Souveraineté : au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, 22 mais aussi dans le monde à venir. Dieu a tout placé sous ses pieds, et Christ qui domine toutes choses, il l’a donné pour chef à l’Église 23 qui est son corps, lui en qui habite la plénitude du Dieu qui remplit tout en tous.

Ce que Paul affirme ici, c’est que la puissance de Dieu qui agit en nous est la même puissance qui a ressuscité Christ d’entre les morts et l’a fait siéger à la droite de Dieu. Une telle correspondance est à peine concevable ! Pourtant, Paul la relève ici sans la moindre hésitation. La session de Christ (le fait qu’il siège à la droite de Dieu) indique que sa mission est terminée et réussie. Par sa crucifixion et sa résurrection, il a acquis la victoire. Le fait qu’il s’asseye à la droite de Dieu signifie qu’il partage, d’une façon unique, l’honneur et le règne de Dieu. Selon 94


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Éphésiens 2.6, nous sommes assis avec Christ dans les lieux célestes, mais, contrairement à lui, nous ne sommes pas à la droite de Dieu. Paul fait allusion au Psaume 110.1, qui annonce que le Messie prendra place à la droite de Dieu : « Déclaration de l’Éternel. Il dit à mon Seigneur : “Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis à terre sous tes pieds” ». Dans notre passage – un texte époustouflant –, le point de mire ne se situe pas sur terre, mais bien dans la sphère céleste, où se trouve le Christ. Or dans le monde céleste, Christ règne avec Dieu sur tout l’univers (voir Éphésiens 6.9). Il se trouve au-dessus de tous les anges déchus, de toutes les puissances hostiles énumérées au verset 21. Une telle déclaration s’inscrit également dans l’accomplissement du Psaume 110.1, qui annonce que Dieu mettra tous les « ennemis » du Messie sous ses pieds. Pour Paul, les ennemis cités au Psaume 110 ne sont autres que les puissances hostiles maintenant soumises à Christ. Dieu a « tout placé sous ses pieds » (verset 22) : voilà cette fois un accomplissement du Psaume 8.7. Replaçons ce verset dans son contexte : 4

Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées, 5 je me dis : Qu’est-ce que l’homme, pour que tu en prennes soin, et qu’est-ce qu’un être humain pour qu’à lui tu t’intéresses ? 6 Pourtant, tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, tu l’as couronné de gloire et d’honneur. 7 Tu lui donnes de régner sur les œuvres de tes mains. Tu as tout mis sous ses pieds : 8 tout bétail, gros ou petit, et les animaux sauvages, 9 tous les oiseaux dans les airs et les poissons de la mer, tous les êtres qui parcourent les sentiers des mers. Psaumes 8.4-9 Ce Psaume magnifie la position élevée de l’humanité au sein du monde créé. Dieu a « tout mis sous ses pieds » : il a placé le reste de la création sous les pieds de l’homme. En Éphésiens 1.22, Paul fait donc l’éloge de Christ en tant qu’homme par excellence, qui seul s’acquitte de la vocation humaine avec succès – un succès retentissant. Christ – l’homme parfait – « domine toutes choses » ! Christ est ainsi dépeint comme le dernier Adam (voir aussi 1 Corinthiens 15.20-28 ; Hébreux 2.5-9). 95


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Nous parvenons maintenant à la conclusion de la louange et de l’ensemble de notre texte : « Dieu a donné Christ pour chef [littéralement pour « tête »] à l’Église qui est son corps ». Christ est la tête de l’Église, cette dernière constituant son corps. Cette métaphore de l’Église est classique chez Paul, et nous avons raison de l’affectionner dans nos milieux chrétiens. Paul y adjoint toutefois une nuance qui nous est moins coutumière. Il joue du rapport que le lecteur établit naturellement entre les pieds et la tête. Tout est placé sous les pieds de Christ (verset 22), qui domine toutes choses. Or Christ est la tête (le chef) de l’Église, donc la tête du corps. À l’évidence, les métaphores se croisent. Si le lecteur doit résister à la tentation de forcer à l’excès l’emboîtement des images, une impression est néanmoins induite par ce jeu de langage. Christ règne souverainement à la fois sur le monde créé (placé sous ses pieds) et sur l’Église (dont il est la tête). Cela étant, il entretient un rapport particulièrement étroit et privilégié (en quelque sorte « organique ») au sein de cette création qu’il gouverne à la perfection, avec l’Église qui est son corps. Cela est compréhensible : comme l’illustre un commentateur, l’Église est une sorte d’« ambassade » sur terre de la nouvelle création (déjà inaugurée)1 ! L'affirmation la plus ardue à appréhender, dans notre texte, se rencontre à la fin du verset 23 : « lui en qui habite la plénitude du Dieu qui remplit tout en tous ». Découpons cette affirmation complexe : en Christ « habite la plénitude de Dieu », et Dieu « remplit tout en tous », c’est-à-dire qu’il règne sur tout l’univers. Or il existe une autre manière de traduire le verset 23, qui figure dans les notes de la version du Semeur (je la modifie légèrement ici) : « il l’a donné pour chef à l’Église qui est son corps, où se manifeste pleinement celui qui remplit tout à tous égards ». Selon cette lecture, c’est dans l’Église que se manifeste pleinement celui qui remplit tout à tous égards, c’est-à-dire celui qui domine sur tout l’univers, Christ lui-même. Cette compréhension des choses souligne avec originalité l’immense privilège de l’Église : si Christ règne sur l’univers entier, c’est plus spécifiquement dans l’Église – sa « plénitude » (traduction littérale) – qu’il choisit de manifester sa présence de façon éclatante. Les deux lectures du verset 23 sont plausibles et tout à fait conformes à l’enseignement de la lettre aux Éphésiens. 1

S.M. Baugh, Ephesians, Bellingham, Lexham Press (Evangelical Exegetical Commentary), 2016, p. 129.

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VUE PANORAMIQUE DU TEXTE Pourquoi Dieu tenait-il à inclure ce passage dans cette épître inspirée ? Pour plusieurs raisons, sans doute, parmi lesquelles figure le motif suivant : il l’a fait pour que nous apprenions à prier à l’école de l’apôtre Paul. Quel est le message central de notre texte ? Prions que nous connaissions Dieu davantage et que nous comprenions mieux ce qu’il met à notre disposition. Paul s’apprête maintenant à explorer quelques-unes des répercussions de la grande victoire de Christ dans la vie des croyants (chapitre 2).

APPLICATION Le contenu de nos prières fait une différence ! (1.15-23) Pour toutes sortes de raisons, il nous arrive d’accorder moins d’attention au contenu de nos prières qu’au fait de prier. Or la sincérité suffitelle ? Au fond, que pense Dieu de ce que nous lui disons ? En réalité, c’est toujours notre théologie qui oriente notre vie de prière. Preuve en est que Paul s’appuie sur les vérités grandioses d’Éphésiens 1.3-14 pour formuler son action de grâce et son intercession (d’après le verset 15, il prie « pour toutes ces raisons »). C’est parfois notre théologie implicite, voire inconsciente, qui se manifeste à notre insu lorsque nous nous adressons à Dieu. D’où l’importance d’avoir des convictions bibliques solides.

Des prières axées principalement sur le progrès spirituel (1.15-23) Axons nos sujets de prière sur le progrès spirituel, pas seulement sur les circonstances de vie (santé, réussite dans les études et au travail, et ainsi de suite).

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L’importance d’intercéder pour les autres chrétiens (1.15-23) « Prions notre texte » pour nous-même, aussi bien que pour les autres chrétiens, nos proches, nos amis et ceux que nous connaissons moins bien dans notre Église locale. Donald Carson évoque une certaine école de pensée [qui] voit la prière uniquement comme une discipline où exceller, sans considération pour les personnes. Elle l’encourage parce qu’elle l’estime bénéfique pour celui qui la pratique, mais ne se préoccupe que fort peu de ceux pour qui l’on prie. Ou elle incite à la prière méditative, contemplative, parce qu’elle est dirigée vers Dieu. Ce courant fait totalement abstraction de notre attitude envers les autres et n’accorde aucune place à l’intercession2. Une idée concrète : certains chrétiens prient en parcourant la liste des membres de leur communauté locale, une manière d’élargir leur cercle relationnel !

La place de la reconnaissance dans nos prières (1.15-16) Ce texte me donne l’occasion de m’examiner : – Est-ce que je prends régulièrement le temps de remercier Dieu ? – Plus précisément, suis-je porté à remercier Dieu pour ce qu’il fait dans la vie des autres croyants – et pas seulement dans la mienne ? Suis-je porté à voir surtout ce qui ne va pas chez eux (de mon point de vue) ? – Est-ce que j’adopte le regard de Dieu sur mes frères et sœurs et sur leur parcours ? Est-ce que je fais l’effort de discerner ce que Dieu est en train de produire en eux (par exemple : une foi approfondie, un amour évident pour les autres), ou est-ce que je m’arrête à ce que je souhaiterais voir en eux, notamment dans leur manière d’interagir avec moi ?

2

Donald Carson, La prière renouvelée, Cléon d’Andran, Excelsis (collection Sel & Lumière), 2005, p. 74.

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Prions pour l’illumination (1.17-19) La prière de Paul nous encourage, d’une part, à dire non à la stagnation spirituelle, au statu quo dans notre marche chrétienne. Dieu nous appelle à avancer, et il souhaite exaucer nos prières qui vont dans ce sens. D’autre part, si nous prenons Paul comme modèle pour nos prières, nous ne rechercherons pas des bénédictions spirituelles « complètement nouvelles ». Ce que Paul veut plutôt pour les chrétiens, c’est qu’ils bénéficient d’une « illumination » qui leur permette de réellement « voir » tout ce que Dieu a fait et préparé pour eux.

Notre vision de l’avenir oriente notre vision du présent (1.18) Pourquoi est-il si important, aux yeux de Paul, que les chrétiens comprennent en quoi consiste l’espérance à laquelle Dieu les a appelés ? Parce que notre vision de l’avenir oriente notre rapport au présent. À ce propos, j’ai rédigé ce billet : https://dominiqueangers.toutpoursagloire.com /esperance-avenir-present/

Une puissance oubliée (1.19) Nous savons que Dieu est puissant. Mais sommes-nous convaincus qu’il est puissant pour nous ? Pas seulement pour les autres croyants, mais pour moi ? L’immense puissance de Dieu peut faire encore bien davantage dans ma vie, et souvent je l’oublie. Cette puissance, Dieu veut la « mettre en œuvre en notre faveur ».

Une louange musclée à mille lieues des « mantras » brumeux (1.20-23) Les versets 20-23, qui closent le premier chapitre d’Éphésiens, sont si riches sur le plan théologique, que nous pouvons facilement perdre de vue qu’ils constituent la louange de Paul et s’inscrivent donc dans son rapport de prière. N’hésitons pas, quand nous le louons et l’adorons, à « redire à Dieu » les grandes vérités de son œuvre de rédemption !

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A P P L I C AT I O N

Nous sommes la « plénitude » de Christ ! (1.23) Avez-vous l’impression que votre Église locale est « la plénitude de celui qui remplit tout à tous égards », ou, pour le dire plus simplement, qu’elle est une communauté qui, de façon évidente, reconnaît Christ comme le Souverain par excellence ? Si vous êtes marié, diriez-vous que Christ occupe la place de Roi sur votre couple ? Si vous avez des enfants, pouvez-vous affirmer que Christ « remplit » (c’est-à-dire « oriente » et « dirige ») votre famille ?

PRIÈRE Père céleste, merci pour la foi et l’amour que tu as accordés aux chrétiens de mon Église locale. Par l’Esprit, donne-nous sagesse et révélation pour mieux te connaître. Illumine notre intelligence pour que nous « comprenions » vraiment l’objet de notre espérance, le fait que nous représentons ton héritage précieux, et l’extraordinaire grandeur de la puissance que tu mets en œuvre en notre faveur (souvent à notre insu). Loué sois-tu pour cette puissance, que tu as déployée en ressuscitant Christ et en le faisant siéger à ta droite. Loué sois-tu pour la victoire de Christ sur tous ses ennemis qui sont dorénavant sous ses pieds, et pour son règne souverain sur tout l’univers. Nous sommes fiers d’être l’Église, le corps dont il est la tête, amen.

QUESTIONS POUR LA MÉDITATION PERSONNELLE OU L’ÉCHANGE EN GROUPE 1. De manière générale, avez-vous l’impression de savoir comment prier, de trouver vos mots pour parler à Dieu ? 2. Avez-vous déjà profité de l’exemple de l’apôtre Paul dans le domaine de la prière ? 3. Êtes-vous convaincu que la prière peut faire une réelle différence dans votre propre croissance spirituelle et dans celle des chrétiens de votre entourage ? 4. Expliquez la relation qui existe entre la prière de Paul dans notre texte et la bénédiction des versets 3-14. 100


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5. Sommes-nous portés à remercier Dieu pour ce qu’il fait dans la vie des autres chrétiens ? Expliquez. 6. À part la foi et l’amour, quelles sont les preuves de l’œuvre de Dieu dans la vie des chrétiens que vous côtoyez ? Traduisez ces preuves de l’activité divine par des remerciements adressés à Dieu (au cours d’un temps de prière). 7. Dans les versets 17 à 19, nous repérons les sujets d’intercession de Paul. Le résumé de sa demande apparaît au verset 17, avant d’être répété avec des mots différents au début du verset 18. Quel est l’essentiel de la requête de Paul en faveur des chrétiens ? 8. Paul prie que les chrétiens comprennent trois choses (versets 1819). Quelles sont-elles ? Que signifie vraiment « comprendre » ces réalités ? 9. Qu’est-ce qui explique que Paul passe de l’intercession à la louange quand il parvient au verset 20 ? 10. À quel sujet Paul loue-t-il Dieu dans les versets 20 à 23 ? 11. Ce texte vous donne-t-il envie de prier différemment pour vos frères et sœurs dans la foi ? Racontez.

NOTES SUPPLÉMENTAIRES POUR LES ENSEIGNANTS ▶ Au verset 17, Paul prie que Dieu donne à ses lecteurs « [l’Esprit] de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître ». Dans la Semeur (contrairement à la Colombe), il semble être question ici de « l’Esprit » avec une majuscule, c’est-à-dire du Saint-Esprit, et non pas de « l’esprit » des croyants, c’est-à-dire de leur être intérieur. En effet, comme l’ont relevé certains commentateurs : – Ésaïe 11.2 annonce que « l’Esprit de sagesse » (avec une majuscule) reposera sur le Messie. Une telle conjonction de « l’Esprit » et de la « sagesse » est peut-être à la source de la pensée de Paul telle qu’elle s’exprime en Éphésiens 1.17,

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– la « révélation », chez Paul, est associée à une manifestation de Dieu (Père, Fils ou Esprit) ou aux effets d’une telle manifestation, – le texte d’Éphésiens 3.5 associe l’Esprit à la révélation. ▶ Si Dieu a déjà marqué tous les croyants du « sceau » de l’Esprit lors de leur conversion (Éphésiens 1.13), il souhaite leur « donner » tout à nouveau cet Esprit (littéralement en grec : « que […] Dieu […] vous donne l’Esprit de sagesse », verset 17). Le verbe « donner » ne doit pas être compris de manière trop étroite. Il est employé avec souplesse dans l’Écriture : Dieu peut très bien nous « donner » une mesure supérieure de ce dont nous bénéficions déjà. Ici, Dieu nous « donne » son Esprit au sens où il fait intervenir puissamment celui qui habite déjà en nous. Le but de cette fraîche « révélation » par « l’Esprit », c’est de mieux connaître Dieu (1.17). ▶ Christ s’est assis « bien au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance, de toute Domination et de toute Souveraineté : au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir » (verset 21). Cette liste d’ennemis spirituels n’est pas exhaustive. C’est la raison pour laquelle Paul ajoute : « au-dessus de tout nom qui puisse être cité ». Il nous est impossible d’établir des distinctions claires entre une Autorité, une Puissance, une Domination et une Souveraineté. Il s’agit en tout cas de puissances démoniaques personnelles (c’est-à-dire de démons), et non pas tout simplement de forces impersonnelles et abstraites. Paul englobe « tout nom », c’est-à-dire tout ennemi possible. En utilisant la notion de « nom », il suggère peut-être que Dieu a autorité sur eux : c’est lui qui a donné à chacun son nom. Il est également possible que Paul réagisse ici à la croyance occulte de l’époque selon laquelle l’utilisation du nom d’une puissance invisible permettait d’exercer le contrôle sur elle ; ici, c’est Christ qui domine sur « tout nom ». Bien que les puissances ennemies résident dans le monde céleste (voir également 3.10 ; 6.12), Dieu a exalté Christ au-dessus de ces puissances. Le verset 21 démontre que, aux yeux de Paul, les puissances invisibles sont bien réelles, et qu’elles se cachent derrière les structures et les institutions terrestres. D’ailleurs, Paul reviendra sur ces puissances maléfiques aux chapitres 3 et 6. 102


É p hé s i e ns 1. 15- 23

▶ La victoire de Christ sur ses ennemis éclate « non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir ». Le triomphe qui apparaît déjà se poursuivra tout au long de l’âge à venir. Nous retrouvons ici les deux âges auxquels les auteurs de l’Ancien Testament se référaient : présent et futur. Seulement, ces deux époques sont maintenant transposées en fonction d’un nouveau régime, introduit par la résurrection et l’exaltation de Christ. Pour les prophètes de l’ancienne alliance, l’ensemble de l’ère messianique était à venir. Pour Paul, cependant, les chrétiens ont été délivrés du « présent monde mauvais » (Galates 1.4) et appartiennent au « monde à venir », qui a déjà fait irruption dans l’histoire (grâce à Christ) et se prolongera à jamais. Cela étant, Paul vise ici l’aspect non réalisé (le « pas encore ») et toujours futur du monde à venir : la victoire de Christ sera manifeste pour toujours. ▶ Dans les lettres de Paul, l’Église est souvent dépeinte comme le corps de Christ. Cependant, une particularité émerge dans notre texte : Christ est non seulement la tête (le chef) du corps (de l’Église), il est aussi la tête (le chef) du cosmos (verset 22). Or c’est en tant que tête du cosmos (littéralement : « tête au-dessus de tout ») que Dieu a « donné » Christ à l’Église (verset 22). Le verbe « donner » suggère que nous sommes devant une manifestation de grâce : par la grâce de Dieu, la suprématie de Christ sur le cosmos produit des bienfaits dans la vie des croyants. Une manière de dire que c’est l’Église qui bénéficie, au fond, de la souveraineté absolue de Christ. ▶ Quand il parle de l’Église, Paul n’emploie pas toujours la métaphore du corps de la même manière (en plus de notre texte, voir 1 Corinthiens 12.12-27 ; Colossiens 1.18 ; 2.19). On distingue deux cas de figure : – les textes dans lesquels Christ est décrit comme étant la tête du corps (en tant que tête, Christ dirige, guide et soutient l’Église), ▶ les passages dans lesquels l’Église correspond au corps entier, incluant la tête (dans ces cas, Christ ne fait pas partie intégrante de la représentation métaphorique)3. ▶ En Éphésiens 1.22-23, est-il question de l’Église locale, universelle ou céleste ? Indice : dans ce texte, Christ est la « tête » au-dessus de 3

Sur tout cela, consulter Wayne Grudem, Théologie systématique : Introduction à la doctrine biblique, Charols, Excelsis, 2010, p. 942. 103


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toutes choses, et l’Église est son « corps ». Or Christ, dans ce passage (verset 20), est assis à la droite de Dieu « dans le monde céleste ». Si l’Église est le corps dont il est la tête, où se trouve-t-elle ? Poser la question ainsi, c’est pratiquement y répondre ! Sur la notion d’Église céleste, voir l’introduction de ce commentaire et les notes supplémentaires à la fin du chapitre suivant (sur Éphésiens 2.1-10). ▶ Au verset 23, l’Église est décrite non seulement comme le corps de Christ, mais encore comme « la plénitude de celui qui remplit tout à tous égards ». Qu’est-ce que cela signifie ? Ne confondons pas le sens courant du mot « plénitude », en français moderne, et la signification du mot grec que Paul emploie. De plus, pour bien définir la « plénitude » dont il est question au verset 23, il importe de mettre en relation deux mots de même famille (en grec) qui se rencontrent dans ce verset : le substantif « plénitude » et le verbe « remplir ». Au sens figuré, ce dernier signifie « dominer, régner, diriger ». En affirmant que Christ est « celui qui remplit tout à tous égards », Paul déclare, une fois de plus, que Christ règne de façon absolue sur tout l’univers. Ainsi, le corps de Christ est la « plénitude » de Christ dans le sens où c’est dans l’Église que se manifeste de façon suprême le règne glorieux de Christ sur toutes choses. ▶ Voici une autre manière possible de comprendre le verset 23, l’un des plus difficiles à traduire dans toute l’épître ! : « qui est son corps, la plénitude de celui que Dieu remplit lui-même totalement » (TOB). Selon cette lecture, l’Église est la plénitude de Christ (Christ remplit l’Église), et Christ est lui-même rempli par Dieu. Certains s’appuient sur Colossiens 2.9-10 pour privilégier cette interprétation.

LIEN POUR RETROUVER L'ÉPISODE DU PODCAST PMM CORRESPONDANT À CE CHAPITRE

https://dominiqueangers.toutpoursagloire.com/pmm-4/

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