LUXEMBOURG PAVILION
INVESTIGATION JOURNAL
Monday 7 Novembre
Tuesday 8 Novembre
8 : 00 Main Post office
10 : 30 Archives
Called in at the main post office to send something by recorded delivery. I come across a stamp displaying a view of the red bridge... The counter assistant tells me that it’s part of the 2008 collection, now out of print. I decide on the 2013 version, a series of 2 marvellous stamps on the theme of architecture. One has modern buildings, the other, old ones squashed higgedly-piggedly on 2cm2. The blast furnaces have tumbled down in the old buildings, the red bridge is still there in the modern ones, but for how long ?
New lead, discovery of several unknown projects for the bridge from the official documents of the competition. A certain Soleri hands over to us a series of crazy sketches. At the bottom right of the drawings appears the note “Luxembourg paradise valley”?
10 : 20 Archives Immersed in reading the report of the bridge jury. Monsieur H interrupts me and asks me to leave, a new European directive has just been made – no paper to be stored near a boiler room – with immediate effect – evacuation of the archives..
13 : 40 Trade fair, housing week 13:30, stand 44, meeting with Madame K who supposedly knew the engineer of the bridge. I run through the aisles. The models of the houses all look alike, large-scale views show pristine white interiors where imitation families play at being forever happy. Modernity brushes with emptiness !
17 : 00 Cloche d’or industrial estate The systematic viewing of the archive pictures has constricted my vision of time. The 50s, 60s, 70s follow on from each other seamlessly and hurtle forwards. I am reminded of the present through the window of the picture library, a constant line of vehicles trying to leave the industrial estate, 4000 vehicles through 2 exits, the exhaust pipes are belching out suffocating fumes.
© Bohumil Kostohryz
JOURNAL D’INVESTIGATION
Lundi 7 novembre 8 h 00 Poste centrale Passage à la poste centrale pour envoyer un recommandé. Je tombe sur un timbre montrant une vue du pont rouge... Le guichetier m’informe qu’il s’agit de la collection de 2008, épuisée. Il me propose le modèle 2013, une série de 2 timbres magnifiques qui traite d’architecture. D’un côté les bâtiments modernes, de l’autre les antiques, pêle-mêle, sérrés les uns contre les autres sur leur 2cm2. Les hauts fourneaux ont basculé dans les antiques, le pont rouge tient encore chez les modernes, jusqu’à quand ?
© Bohumil Kostohryz, Photothèque de la Ville de Luxembourg
10 h 20 Archives
Mardi 8 novembre
Plongée dans la lecture du rapport du jury du pont. Monsieur H. m’interrompt et me demande de sortir, une nouvelle directive Européenne vient de tomber - pas de stockage de papier près d’une chaufferie - mise aux normes immédiate - évacuation des archives.
10 h 30 Archives Nouvelle piste, découverte de plusieurs projets de ponts inconnus des documents officiels du concours. Un certain Paolo Soleri, nous livre une série d’esquisses déjantées. En bas à droite des dessins apparaît la mention “Luxembourg paradise valley“?
17 h 00 Zone industrielle de la Cloche d’Or Le visionnage méthodique des images d’archives a rétréci ma vision du temps. Les années 50,60,70, s’enchaînent et se rapprochent à toute vitesse. Le présent se rappelle à moi par la fenêtre de la photothèque. Une file continue de véhicules tente de quitter la zone industrielle, 4000 vehicules pour 2 sorties, les pots d’échappements suffoquent.
13 h 40 Foire expo, semaine du logement Rendez vous 13h30, stand 44, avec madame K qui aurait connu l’ingénieur du pont. Je cours dans les allées. Les maquettes des maisons se ressemblent toutes, des perspectives grand format montrent des intérieurs blancs immaculés où des familles de synthèse jouent au bonheur éternel. La modernité flirte avec le vide !
How has modernity come to dominate everyday experience ? How do we view the buildings that we pass every day ? Do we reject them or embrace them ? Or are we merely indifferent to them ?
Like special agent Dale Cooper arriving in unknown territory in the small border town of Twin Peaks in the famous TV series by David Lynch, Jane Doe arrives in Luxembourg, where five investigations await her. Each investigation has the same goal, that of retracing the meandering path followed by human beings in their insatiable quest for modernity. As they follow this path, they are confronted with choices. Torn between the wish for progress and the rootedness in tradition, they must face themselves and their identity.
The adventure begins with the story of the first modern house in Luxembourg, which fades among paper dreams, yesterday’s ambitions and today’s reality. The path continues in the south of Luxembourg, where a neighbourhood survey re-awakens a mass of memories. They describe the enthusiasm and nostalgia in the neighbourhood when the community was involved in the construction of a chapel. This reveals the human dimension of modernity.
© Bohumil Kostohryz
© Stéphanie Laruade
A metronome marks the passage of time, the town marches past, elusive. Like snapshots, the buildings overlap in an unending flux. Before being absorbed, a new fragment falls and is replaced. Finally, two emblematic projects from the 1960s plunge the investigation into the depth of the archives. The history of the plots, the competitions, the rejected projects, the utopias of a time, the difficulties encountered on the construction site, the official inauguration, the miscellaneous news items, the joys and sorrows, resurface. The study of these archives, these “silent yet eloquent activities of things expressed through a culture” described by Michel Foucault reveal the tension that always goes hand in hand with the quest for modernity.
Architecture is at the centre of all this, it is the heart of the investigation and the theatre of events. Newspaper articles, stories, forgotten documents are evidence of events which have built up the memory of a place. These elements are transcribed in a journal. At the end of the investigation the journal unravels itself, its pages scatter, like the pieces of a jigsaw puzzle. The challenge is to organise this material and to reconstruct the story under a different light. The investigation takes shape from link to link.
Comment la modernité s’est-elle imposée dans notre quotidien ? Quel regard portons-nous sur les bâtiments que nous côtoyons chaque jour ? Rejet, appropriation ou indifférence ?
A la manière de l’agent Dale Cooper débarquant en terre inconnue dans la petite ville frontalière de Twin Peaks dans la célèbre série de David Lynch, Jane Doe arrive à Luxembourg. Cinq enquêtes l’attendent. Toutes poursuivent le même objectif : retracer le chemin sinueux emprunté par les hommes dans leur insatiable quête de modernité.
Le long du parcours, l’homme doit faire des choix.Tiraillé entre son désir de progrès et son ancrage à la tradition, il se retrouve face à lui-même et face à son identité. L’aventure commence par l’histoire de la première maison moderne du Luxembourg effacée entre les rêves de papiers, les ambitions d’hier et la réalité d’aujourd’hui.
© Bohumil Kostohryz
© Théo Mey, Photothèque de la Ville de Luxembourg
La route se poursuit dans le sud du Pays, où une enquête de voisinage révèle une masse de souvenirs. Ils racontent l’enthousiasme et la nostalgie d’un quartier à travers la construction d’une chapelle et dévoilent la dimension humaine de la modernité. Un métronome rythme le parcours, la ville défile, insaisissable. Tels des instantanés, les bâtiments se superposent les uns aux autres dans un flux continu. Avant même d´être absorbé un nouveau fragment tombe et le remplace. Enfin, deux projets emblématiques des années 60 plongent l’enquête dans la profondeur des archives. L’histoire du terrain, les concours, les projets non retenus, les utopies d’un temps, les difficultés rencontrées sur le chantier, l’inauguration officielle, les faits divers, les joies, les peines refont surface. L’examen de ces archives, ces « activités, sourdes et en même temps bavardes des choses dites à travers une culture » décrites par Michel Foucault révèlent la tension qui a accompagné les hommes dans leur quête de modernité.
L’architecture se trouve au centre, elle est le cœur de l’investigation, le théâtre des évènements. A partir d’elle se déchaînent les passions et se nouent les intrigues. Les articles de presse, les témoignages, les documents oubliés témoignent des évènements qui ont construit la mémoire d’un lieu. Ces éléments sont retranscrits dans un journal. A l’issue de l’enquête, le journal se dénoue, ses pages s’éparpillent telles les pièces d’un puzzle. L’enjeu est alors d’organiser cette substance et de reconstruire l’histoire sous un nouveau jour. De lien en lien, l’enquête se dessine.
14th International Architecture Exhibition Biennale di Venezia 2014
MODERNITY LOVED HATED OR IGNORED? 07.06 - 23.11. 2014 11 a.m. - 7 p.m., closed on Tuesdays PONTE RIALTO
www.architecturebiennale.lu www.loved-hated-ignored.com Luxembourg Pavilion, Ca’ del Duca Corte del Duca Sforza San Marco 3052 - I-30124 Venezia T/Fax (+39) 041 520 75 34 Vaporetto ( ligne 82 ) San Samuele ( ligne 2 ) Accademia Renseignements Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie T (+352) 42 75 55 office @ fondarch.lu www.fondarch.lu
Curators and exhibitors Stéphanie Laruade architect, urban planner Bohumil Kostohryz photographer, architect Sophie Langevin actress, director Nuno Lucas da Costa, journalist Commissioner Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie Luxembourg With the support of Ministère de la Culture, Luxembourg Organization Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie Luxembourg Andrea Rumpf director Thomas Miller program assistant Iyoshi Kreutz executive assistant
PONTE RIALTO
PALAZZO GRASSI CAMPO SAN STEFANO SAN SAMUELE
PIAZZA SAN MARCO CA’ DEL DUCA
ACCADEMIA
ACCADEMIA D. BELLE ARTI
CANAL GRANDE
Coordination in Venice Caterina De Cesero Experts committee Joseph Abram - Gabriele Diana Grawe Jill Mercedes - Nico Steinmetz Tatiana Fabeck - Andrea Rumpf Collaborators David Debrinay light designer Vojtěch Dvořák, architect Amine Jaber, film editor Denis Jousselin, exhibition technician Alexandre Kopoev, architect Emre Sevendik, music Matěj Špaček, architect Bronislav Vahalík, electrical management František Veselý, IT technician © Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, Luxembourg 2014