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Les expressifs : 15 ans Profs : seuls face aux Êlèves concert : a bas les amplis


LES

Création du visuel : Jeanne Mathieu - Licences : 2-1036860 / 3-1036861

EXPRESSIFS 7, 8, 9, 10 Oct. 2010 Festival d’émergences et de nouvelles créations gratuit à POITIERS sur N !!! DÉVIATIOeil public seraJean tcu c in a a l’ S , e année tistèr Cette use du Bap s De Gaulle la pelo lace Charle P et

www.lesexpressifs.com


sommaire

Radio Pulsar - 15, rue des Feuillants 86035 Poitiers Cedex Tel. : 05 49 88 33 04

news

6 L’actu en bref 8 Le top 3

E-mail : info@magazinebouge.fr Directrice de la publication et rédactrice en chef : Danièle Tisserand Coordinatrices de rédaction : Gaëlle Chiron et Marie-Charlotte Dutheil

poitiers jeunes 26 Jumelage artistique 27 Les 15 bougies des Expressifs

t pas net

10 Toile, dépendance et profit

Graphiste : Amélie Rault Chargés de développement : Lydie Wolff et Alexandre Lefebvre Photo couverture : Nicolas Mahu Rédacteurs : Pierre Simonnet, Antoine Giraudeau, Yohan Delhomme, Simon Moreau, Carole Vincent, Clarisse N’Guiambo. Crédits photos et illustrations : Ludivine Rémy, Alice Vandenbroucke, Yann Ontsa-Ontsa,

fokus

12 A bas les amplis 16 Première rentrée à temps plein pour les apprentis profs 18 Cinéma à Poitiers : redistribution des cartes

Gaëlle Chiron, Agathe Moreau, Fanzinothèque,

amphitamine

Carole Vincent, Clarisse N’Guiambo, Hugoc

28 La fac a plus d’une activité dans son sac

Publicité : Tel. : 05 49 88 33 04 pub@magazinebouge.fr ISSN : 1777-2753 - Dépôt légal : à parution. Imprimé par : Imprimerie Megatop - Rue du cerisier noir - 86530 Naintré - Tel. : 06 09 59 54 90 Magazine tiré à 7000 ex. - Imprimé en France. Les manuscrits et documents non insérés ne seront pas rendus. Radio Pulsar est une association de loi 1901. Radio Pulsar remercie la Mairie de Poitiers, Poitiers Jeunes, la Région Poitou-Charentes, la Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports et l’Université de Poitiers pour leur soutien actif dans la réalisation de ce magazine.

people

20 Médecine préventive : késako ? 22 Le 10 octobre 2009 : parole de militants 24 A votre tirelire citoyens !

le mot de la fin 30 A chacun sa contraception

BOUGE 3


La GRILLE DE PROG Lundi 7h30 : Nos régions ont du talent

(Chronique mus. régionale) 13h : Discosympa (Chronique mus.)

18h - 19h : Trick Bag (Jazz - Hip-hop)

19h - 21h : Hexagone (Ch. française) 21h - 23h : Scrogneugneu (Electro/rock)

Mardi

Tous les jours 6h - 11h : WAKE UP ! (Mus. & news) 11h - 13h : KITCHEN SESSION (Mus. & News) 13h - 18h : GENIAL JUKEBOX (Mus. & News) 23h - 0h : GENIAL JUKEBOX (Mus. & News) 0h - 5h : Texture (Mus. d’ambiance) + Du lun. au ven. à 7h40 - 10h30 - 13h40 : Enragez-vous (Chro. militante) Du mar. au sam. à 6h40 - 8h40 - 12h15 : Backstage (Chro. culturelle)

Mercredi

13h : Discodrama (Chronique mus.) 18h - 19h : Slamatouva (Slam) 19h - 20h : X Bulles (Mag. BD) 20h - 21h : LFO (Hard techno) 21h - 23h : Culture Dub (Dub)

13h30 : Nos régions ont du talent

Jeudi

Vendredi

16h30 : Discosympa (Chronique mus.) 19h - 20h : Novorama (Actu. mus. indépendantes)

20h - 21h : Groove is in the house (Mix house)

(Chronique mus. régionale) 19h - 20h : Workshop Jazz (Jazz)

20h - 21h : Johnny fais-moi mal (Mix improbable) 21h - 23h : L’Indépendance (Novo pop)

16h30 : Discodrama (Chronique mus.) 19h : Parasite (Rock) 20h - 21h : Turn it up show (Rap) 21h - 23h : Soul Refreshment (Soul Groove)

21h - 23h : Metal fury (Métal)

Samedi

Dimanche

12h00 : Zazou (Emi. Poitiers Jeunes) 12h30 - 13h30 : Dynamo effect (Mag. écolo.) 13h30 : Nos régions ont du talent

(Mag. courts-métrages)

(Chronique mus. régionale) 19h - 21h : Rastapuls (Reggae) 21h - 23h : Boom clap (Rap)

19h - 20h : Tea time ciné (Mag. ciné) 20h - 21h : Fenêtre sur courts 21h - 23h : Atmosphere (Mus. électroniques)


edito

La rentrée sonnait une bonne nouvelle : l'étendue du revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans à partir du 1er septembre. Si, si, il s'agissait d'une bonne nouvelle. Annoncée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors de son discours de septembre 2009 à Avignon. Un an après, les moins de 25 ans peuvent effectivement prétendre au « RSA activité » (en complément de revenus pour les salariés à temps partiel) et au « RSA socle », revenu minimum de 460 euros attribué à un bénéficiaire sans ressource. Enfin, officiellement. Parce que dans les faits, les conditions d'éligibilité sont drastiques et limitent franchement le nombre de bénéficiaires. Pour y prétendre, il faut avoir travaillé deux ans à équivalent temps plein au cours des trois dernières années. Un critère qui réduit les prétendants à un maximum de 160 000 jeunes et l'enveloppe budgétaire à 20 millions d'euros

jusqu'à fin 2010, contre les 250 millions annuels annoncés. Une désillusion de plus pour les 15-30 ans, ceux que les médias n'hésitent plus à qualifier de génération précaire ou sacrifiée. Alors oui, ce RSA Jeunes et ses conditions drastiques mettent un coup au moral. Oui, l'entrée dans la vie active pour les moins de 30 ans est une galère avec ses stages interminables, des embauches à durée limitée et des salaires payés au lance-pierre. Mais, ces galères font apparaître un mode de vie tout particulier : celui de la DEBROUILLE. Système D pour les congés, pour se loger, pour manger, pour sortir, pour ‘‘ réseauter ’’... Tous les moyens sont bons pour se dépatouiller des freins quotidiens. La « génération précaire » mute en « génération débrouille », et gageons qu'elle ne manquera pas d'imagination pour se sortir du guêpier de l'insertion sociale. Gaëlle Chiron BOUGE 5


news

Hip Hop & Co C'est ou ? A la Maison des Trois-Quartiers, à Poitiers, rue du Général Sarrail.

Un labomobile a la Fanzinotheque

C'est quoi ? Annulé en 2009, le festival Hip Hop & Co revient sur la scène des festivals locaux pour promouvoir les cultures urbaines. Propositions de danse, rencontres entre professionnels et amateurs, concert clash / slam, événement graff en direct... Le festival veut interroger le lien entre les différentes pratiques artistiques à travers ateliers et spectacles.

C'est qui ? Hip Hop & Co accueille les compagnies Hors Série, Xpress, GBEC, Sans Titre, Cortex, Onstap et Chute Libre. Une soirée carte blanche au Centre chorégraphique national de La Rochelle est prévue. Tous les spectacles cherchent le retour aux fondamentaux des revendications du mouvement Hip Hop, les valeurs du partage, de la transmission, la dénonciation des formes d'expulsion.

C'est quand ? Le festival a lieu du 25 octobre au 4 novembre. Des ateliers sont proposés tous les après-midi de la première semaine de l'événement. Les soirs, place aux spectacles. Retrouvez le programme sur le site www.m3q.org.

Nouvelle exposition à la Fanzinothèque du 24 octobre au 20 novembre dans le cadre du Labomobile Sérigraphique Tour 2010. Le labo de sérigraphie de la Fanzinothèque de Poitiers est parti un mois en tournée à travers la France pour promouvoir les sérigraphes en tous genres, lieux et événements atypiques. L'exposition marque la fin de cette tournée, avec un vernissage prévu le 24 octobre et le dévernissage prévu le 20 novembre à 19 h suivi du concert de No Mean's No. www.fanzino.org

Createurs en herbe Vous avez entre 18 et 30 ans et l'envie de créer votre petite affaire vous démange ? L'association pour le droit à l'initiative économique (Adie) peut vous aider à travers le dispositif Créajeune, un accompagnement gratuit et individuel pour des jeunes qui souhaitent fonder leur activité, qu'importe leur niveau de formation. Au programme : formations sur les fondamentaux de la création d'entreprise, suivi individuel et aide à la construction du réseau professionnel. Renseignements auprès de Guillaume Pulyk à l'adresse gpulyk@adie.org ou Lucie Berthault à lberthault@adie.org. 6 BOUGE


Pass'contraception chez les medecins Le pass'contraception est enfin disponible. La Région s'est finalement tournée vers les 1 830 médecins généralistes, gynécologues et pédiatres libéraux de Poitou-Charentes. Depuis juillet, ils peuvent donner ce pass aux jeunes filles mineures qui, pour des raisons sociales, familiales ou financières, ont des difficultés d'accès à la contraception. Il se présente sous forme d'un chéquier avec cinq coupons qui permettent l'accès à une consultation médicale, une prise de sang et deux chéquiers de dispensation de contraceptifs oraux pour six mois. Ce pass'contraception est entièrement gratuit et anonyme. www.poitou-charentes.fr, rubrique santé-handicap.

ENCART PUB

Poitiers chouchoute ses etudiants Les Tudiantes, la semaine d'accueil des étudiants de Poitiers, s'est terminée début octobre. Mais les services proposés par la mairie pour faciliter la vie aux jeunes universitaires se prolongent toute l'année. Testez les établissements sportifs de Poitiers, centre aquatique, patinoire, centre équestre. Louez des vélos pour vous déplacer écolo et pas cher avec le service Cap'vélo ou bénéficiez du Pass'jeune pour voyager en bus de septembre à juin. Il y a aussi la carte culture pour profiter des sorties à prix réduits (cinéma, concerts, spectacles) et découvrir la ville. Toutes les infos sur grandpoitiers.fr

VOTRE DANS LE

PROCHAIN

BOUGE ?

Contactez le 05.49.88.33.04 ou envoyez un mail à pub@radio-pulsar.org


top 3 Les nouvelles têtes du paysage culturel poitevin G. Chiron

TOP 1

Un danseur à la tête du TAP Jérôme Lecardeur hérite du nouvel espace emblématique de Poitiers : le Théâtre Auditorium. Tout droit venu de Dieppe où il dirigeait la Scène nationale, ce danseur professionnel a pris ses marques dès le mois de septembre pour lancer la saison 2010-2011, la dernière concoctée par Denis Garnier. Ses priorités : une programmation harmonieuse, une renommée à l'échelle européenne et la promotion de la culture numérique.

TOP 2

Une directrice pour le Confort Moderne Elle aime l'art contemporain et la musique. Deux affinités qui tombent à pic pour la nouvelle directrice du Confort Moderne, Rachel Cordier. Originaire de Bordeaux, elle a fait ses armes dans les salles de concert de la Cartonnerie à Reims et de l'Astrolab à Orléans. A 32 ans, cette jeune femme se sent déjà attachée à l'histoire militante et engagée de la salle de concert pictavienne.

Musiciens : une chronique rien que pour vous Pulsar vient de lancer sa nouvelle chronique « Nos régions ont du talent ». Objectif : parler des groupes locaux, de leur musique et de leur actualité. Retrouvez-la sur nos ondes tous les lundis à 7 h 30, les mercredis et samedis à 13 h 30. N'hésitez pas à envoyer vos dossiers de presse, extraits de votre talent musical et adresses de votre site internet à programmation@radio-pulsar.org.

Erasmus Mundus L'université de Poitiers a accueilli en septembre les nouvelles promotions des trois masters Erasmus Mundus. 55 étudiants sont venus des cinq continents pour intégrer le master Euromime en ingénierie des médias pour l'éducation, EMAE, master en écologie appliquée et le nouveau Imacs, master appliqué aux matériaux argileux. Poitiers est la seule université française à coordonner trois masters de ce type, « un vrai signe pour l'attractivité internationale de l'université », se réjouit Jean-Pierre Gesson, président.

TOP 3 Poitiers Jeunes a trouvé sa programmatrice Arrivée tout juste pour le festival Les Expressifs, Karine Abel intègre l'association Poitiers Jeunes en vue d’assurer la programmation des événements. A 36 ans, elle connaît parfaitement, par ses diverses expériences, le monde associatif. Animatrice socio-culturelle, chargée de diffusion, chargée de communication ou même chroniqueuse, cette « touche à tout » promet de concocter de beaux instants culturels. 8 BOUGE

Amis Collectionneurs Ouvrez grands vos yeux. Cette année, Bouge vous a concocté des numéros collector ! Gardez précieusement vos magazines, les couvertures dévoilent comment Bouge se cache dans la ville... Avez-vous trouvé le théme de vos unes préférées ?


200 FORMATIONS DE CAP À BAC +5

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Sous le haut patronage du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

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t pas net

Je clique, tu cliques, nous cliquons... sur le net, sans arrêt, et pour tout. Services, informations et savoirs se diffusent et s'échangent. Alors que nous sommes de plus en plus accros à la toile, des monopoles du web se forment et l' inquiétude monte quant au devenir payant des contenus. Rédaction : G. Chiron et P. Simonnet

2010, les modes de communication s'accélèrent, se multiplient, s'interconnectent. Impossible de ne pas recourir aux Wikipédia, Google et autres, pour trouver une information rapidement. Ces « portails de savoirs », s'ils ont facilité l'accès à l'informa-

Facebook [...], des recettes de près d'un milliard de dollars tion, ont entraîné une frénésie d'utilisation du web. Se connecter à tout instant à sa banque, acheter et vendre, communiquer et ‘‘ réseauter ’’ avec le monde entier... Tout est devenu simple comme un clic. En 2009, 1,8 milliard d'internautes ont été recensés dans le monde. Alors, sommes-nous devenus web dépendants ? Selon Nathan Nau, analyste-programmateur à Poitiers, « le mot est fort. Mais il est clair que si, aujourd'hui, on nous coupait les réseaux numériques, nous assisterions à un retour à l'âge de pierre ». GPS, banque et même logiciels installés directement sur réseau... Autant de données technologiques dont l'accès est, pour le moment et généralement, gratuit.

Ces monopoles du web Pourtant, les monopoles du net génèrent quelques inquiétudes. En ligne de mire : Google, « qui ne vend rien, mais qui est pourtrant coté en bourse et brasse énormément d'argent », s'étonne Nathan Nau. Par exemple, Google 10 BOUGE

propose près de sept millions d'ouvrages numérisés sur la toile. Il est également le principal bailleur du programme international de l'Unesco pour la création d'une bibliothèque numérique mondiale. Certains craignent, comme l'écrivent Cedric Biagini et Guillaume Carnino, dans un article de Manière de voir (n°109, février-mars), que Google, déjà leader des moteurs de recherche, décide d'un accès payant à des œuvres passées dans le domaine public. Autre monopole montant : le célèbre réseau social Facebook. 500 millions d'utilisateurs, une inscription, des publications gratuites, et une recette annuelle de près d'un milliard de dollars ! Comment ces services gratuits peuvent-ils tant rapporter ? Selon Nathan Nau, « les mastodontes du web n'attendent pas que les internautes déboursent pour faire recette, mais ils font payer ceux qui veulent profiter des internautes, c'est-à-dire les régies publicitaires ». En tant qu'internautes, restons vigilants à ce que la toile respecte une éthique de gratuité et de partage du savoir. « L'esprit d'internet, c'est la connaissance faite pour tous. Il y a des associations qui luttent contre ces monopoles du net pour conserver le libre sur les réseaux numériques », rassure Nathan Nau. Affaire à suivre donc sur la toile !


L'idée peut paraître saugrenue, traumatisante ou poétique. Se donner rendez-vous dans dix ans... à soi-même et par mail. C'est ce que propose le site Future Me à travers un site plutôt sommaire qui mise surtout sur l'originalité de son contenu. Pour vous aider, une phrase d'intro : « Cher futur moi... » Après, à vous de jouer ! Recommandation, promesse, liste des choses à faire, à ne pas regretter... Vous en rigolerez sûrement quand vous le recevrez, dans le futur. www.futureme.org

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LES ABSURDES « GOOGLE FIGHT » Si vraiment vous voulez profitez de ces cinq minutes à perdre pour réaliser une expérience complètement superflue, faites un tour sur google fight. Le principe : tapez deux mots clés puis validez. Google fait s'affronter ces mots et vous donne le résultat du combat. Parmi les plus connus : épilation électrique contre épilation mécanique ; blondes contre brunes ou encore Sarkozy contre Chirac. Arbitraires, rigolos et parfaitement inutiles... Les google fight vous laissent perplexes facilement cinq bonnes minutes.

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fokus

30 novembre 2009, Alain Claeys, député-maire de Poitiers, et quinze patrons de bars et discothèques signent la charte de vie nocturne. But affirmé : réduire les nuisances de l'animation citadine après 22 heures. Adieu verres tardifs en terrasse, et autres concerts électriques au fond des bars, déjà peu nombreux. Retour sur une vieille problématique, toujours d'actualité. Rédaction : A. Giraudeau - Illustration : Hugoc

Petites rues et gros amplis ne font pas bon ménage à Poitiers. La cité n’a jamais été célèbre pour ses lieux, en centre-ville, prêts à accueillir dans de bonnes conditions de son et de sécurité des concerts amateurs. Alors que La Rochelle, Angoulême ou Limoges en étaient dotées jusqu’à très récemment, Poitiers en a toujours manqué. La seule solution pour le groupe qui veut se produire dans un lieu approprié à sa renommée est de trouver un patron de bar conciliant. Seul souci, ces bars ont souvent des voisins, généralement peu amateurs des grosses caisses et autres basses bruyantes.

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« Qui dit bruit, dit plainte » « Je n'accueille plus de concert amplifié depuis juin 2009 et je privilégie l’acoustique. L’amplifié fait trop de bruit, et qui dit bruit, dit plainte à la mairie. » Voilà l’équation que formule Philippe, patron du Cluricaume Café. « C’est dommage, mais il faut croire que culture et rock n’ roll ne font plus bon ménage », regrette-t-il. Même refrain chez les patrons du Zinc, en haut de la Grand Rue. « On pourrait faire de l’électrique, mais quand le public sort fumer une cigarette ou se rejoint à la sortie du concert, les voisins réagissent. » Et les récentes fermetures administratives du Cluricaume ou du George Sand n’encouragent pas à la témérité. Un autre cafetier confie : « Pour faire des concerts, il faut être aux normes acoustiques d’une loi qui date de dix ans (voir encadré p14, ndlr), et qui était passée inaperçue jusqu'à aujourd'hui. Cela fait deux ans qu’elle est appliquée avec davantage de sévérité. Ce qui était toléré avant au niveau du bruit ne l'est plus actuellement ». Damien Norre, à la tête du label Flying Elephant Records trouve qu’il « Ce qui était toléré avant y a peu de monde prêt au niveau du bruit ne à organiser l'est plus actuellement » un concert : « C’est beaucoup de prise de risque surtout financièrement. Il est difficile de prévoir le nombre de personnes présentes à l’événement. De ce fait, il n’y a aucune garantie de rentrer dans ses frais. Un petit bar ne permettra d’accueillir que peu de public. Qui dit peu de monde, dit petite rentrée d’argent dans la caisse de l’organisateur, et faible recette pour le bar ». La charte de vie nocturne, signée par la mairie de Poitiers et les acteurs des nuits poitevines



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il y a un an, ne fait que confirmer l'ambiance et place la réduction des nuisances sonores au cœur du débat municipal.

« Pas de flicage des établissements » Jean-Claude Bonnefon, élu local et conseiller municipal chargé du service prévention et tranquillité publique à Poitiers affirme : « Il n’y a pas de flicage des établissements. La collectivité n’a pas de pouvoir répressif. C’est la préfecture qui acte la fermeture d’un établissement ».

Quant à la charte, il assure qu’elle a vocation à « concilier l’animation de la vie nocturne, avec le respect de ceux qui dorment ». Eléonore Cazal, chargée de la communication de la mairie de Poitiers, renchérit : « Depuis sa mise en place, les commerçants et cafetiers jouent le jeu ! » Signataires ou non, ont-ils vraiment le choix ? Seul constat : les amplis trouvent de plus en plus difficilement des prises pictaviennes accueillantes.

Contraintes sonores et légitimité du voisin qui dort imposent de nouvelles restrictions pour les organisateurs d'événements musicaux. Sylvain Cousin, en charge de l'accompagnement des pratiques amateurs au Confort Moderne, le constate, mais continue à soutenir « ceux qui ont encore le courage de proposer des concerts ». Rédaction : G. Chiron - Photo : A. Vandenbroucke

Bouge : Partagez-vous le constat selon lequel il y a de moins en moins de concerts dans les bars du centre-ville ? Sylvain Cousin : Je le partage à moitié. On constate qu'il y a toujours sur Poitiers un certain nombre de propositions musicales dans les bars, mais c'est plutôt la forme des concerts qui évolue. Aujourd'hui, il y a de plus en plus de formules acoustiques et de soirées DJ. Par

contre, les concerts de musiques amplifiées se raréfient comme peau de chagrin. On est face à la stigmatisation d'une pratique culturelle.

Pourquoi est-il si difficile de se produire dans les bars de Poitiers ? S.C : Clairement, parce que la préfecture et la municipalité sont plus restrictives qu'auparavant.

Que dit la loi ? C'est un décret du 15 décembre 1998 qui organise la lutte contre le tapage nocturne et les troubles du voisinage. Chaque établissement, ou local, voulant diffuser de la musique ou organiser un concert doit se conformer à cet arrêté ministériel, complétant la loi contre le bruit du 31 Décembre 1992. Selon lui, tout établissement doit respecter des seuils de pression acoustique, et être équipé d’appareils placés de façon précise permettant de mesurer cette même pression. L'établissement peut être contrôlé de façon inopinée. Dans ce cas, son exploitant doit être en mesure de présenter le dossier d'étude d'impact. Ce décret peut être appliqué à tout établissement qui diffuse régulièrement de la musique amplifiée. C'est le cas des bars et des restaurants qui, souvent, ne disposent d'aucun certificat d'isolation acoustique. Ils peuvent être sanctionnés en cas de non respect de ces normes.

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Et ce n'est pas un phénomène propre à Poitiers. Si politiquement, il était auparavant de bon ton de laisser « la jeunesse » s'exprimer dans les villes, l'ambiance actuelle décomplexe le moralisateur. On donne aujourd'hui plus facilement raison au voisin qui se lève tôt qu'à la centaine de fêtards et de fans de musique qui assiste au concert dans le bar d'à côté. J'entends la légitimité du voisin, mais quelle alternative offre-t-on au gérant du bar ? Investir des milliers d'euros pour insonoriser les lieux ? Le choix est vite fait, le gérant arrête les concerts. Quant au public, il ne lui reste plus qu'à mettre ses pantoufles et à surfer sur son ordi.

Quels recours peut trouver un jeune groupe pour se produire en concert à Poitiers ? S.C : Il reste quelques associations et bars qui ont le courage de proposer des concerts. Je parle bien de courage car les contraintes sont de plus en plus nombreuses et sclérosantes. Ce n'est donc pas encore le no man's land, il reste des lieux à solliciter, à préserver, mais aussi à développer. Et puis, en dernier recours, il faut jouer dans la rue, jouer chez soi, jouer partout, avec ou sans autorisation.

Qu'avez-vous envie de dire aux musiciens qui veulent se faire une place sur la scène poitevine ? S.C : Faites de la musique captivante !


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Nouveau cartable, nouveau classeur, nouveau stylo et... nouveaux professeurs ! La rentrée 2010 est marquée par la réforme de la formation des instituteurs et des professeurs. S'il est aisé de faire le point sur ses grandes lignes, il est plus difficile de recueillir les impressions des apprentis professeurs sur leur première rentrée. Rédaction : G. Chiron - Photo : Radio Pulsar

31 août. Béatrice Cormier, la rectrice, organise année sous tension. Très peu ont accepté de une réunion avec les 286 professeurs-stagiai- confier leurs impressions sur cette rentrée et res de l'académie de Poitiers. Les premiers à cette nouvelle formation. Car peu semblent essuyer les plâtres de la nouvelle formation des sereins. Et même ceux qui le sont craignent de maîtres et des professeurs, appelée masterisa- trop parler... Secret de polichinelle. tion. « Bien sûr, il y avait, dans l'amphi bondé, Passer, sans transition, des bancs de la fac à des stagiaires inquiets. Mais toute rentrée l'estrade en bois face au bloc de trente élèves prêts à savourer la moindre faille, le petit baengendre des craintes », assure-t-elle. fouillement qui tue ou le Inquiétudes parce que lapsus honteux. les nouveaux professeurs Très peu ont accepté de confier C'est forcément ansont jetés dans la cour leurs impressions sur cette goissant ! Sous couvert des grands directement, avec beaucoup moins rentrée et cette nouvelle formation d'anonymat, certains stagiaires de l'académie de d'heures de formation qu'auparavant. Avant, les stagiaires assuraient Poitiers ont consenti à se livrer quelque peu. Il y huit heures de cours. A partir de septembre, ils a ceux pour qui les questions fusent : « Comment ont un service de 16 heures dans l'académie me placer dans la classe ? Comment utiliser de Poitiers. Deux heures de moins donc qu'un le tableau ? Comment imposer mon autorité ? enseignant titulaire. « L'académie de Poitiers a Comment intéresser les élèves ? » Pour d'autres, choisi de mettre en place un allègement de ser- c'est le sentiment de solitude qui domine. vice et une journée banalisée par semaine dans Comme chez cette jeune prof de 24 ans qui a le cadre du plan académique de formation », en charge deux classes de 5e et deux de 4e : « Il explique la rectrice. Entendez par là 19 jours de y a encore quelques semaines, j'étais élève moiformation dans l'année répartis entre octobre et même et là, je suis de l'autre côté... seule face juin. Autre accompagnement : le tuteur. à mes élèves ». Sa crainte : parvenir à se faire Normalement, les professeurs stagiaires ont respecter. « Je suis une jeune prof. Les élèves le un tuteur chacun pour les épauler au quotidien voient bien. Pas facile d'instaurer une ambiance dans cette première année d'enseignement. de travail avec un rythme aussi intense que 16 « Pour l'instant, il y a plus de stagiaires que de heures de cours, la préparation de ces séances tuteurs. Et même si certains professeurs ne et la formation. » Formation qu'elle trouve bien remplissent pas les prérogatives administrati- trop légère pour être efficace : « 19 jours, c'est ves du tutorat, je sais qu'ils ne laisseront pas vraiment peu et je crois que personne ne peut tomber leurs jeunes collègues. » soutenir honnêtement le contraire ! » L'incertitude est dominante et le ton fataliste : quand faut y aller, faut y aller ! « Seule face aux élèves » Des jeunes collègues qui semblent voir cette 16 BOUGE



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Bien décidé à étendre son influence, le TAP cinéma prévoit de quitter ses locaux actuels pour s’installer en lieu et place du CGR Castille. Le point sur les modalités d'un déménagement qui changera la donne pour le cinéma pictavien. Rédaction : S. Moreau - Photo : A. Moreau

« La volonté d'agrandir l'espace consacré au cinéma d’art et d’essai à Poitiers »

« On se fait un ciné ce soir ? » Soirée tranquille en perspective ! Enfin normalement. Car de nombreux bouleversements s’annoncent dans les prochains mois pour le septième art à Poitiers. Perplexes après plusieurs semaines de spéculation, de nombreux habitués se sont réunis, pour fixer le projet, dans l'unique salle du théâtre le 16 juin dernier autour de Denis Garnier, encore directeur du TAP jusqu'à septembre et Dominique Deshoulières, président de l'association de gestion du TAP cinéma.

Un grand espace pour le cinéma d’art et d’essai A l'origine des futurs changements : la volonté d'agrandir l'espace consacré au cinéma d’art et d’essai à Poitiers. Deux grands projets ont été envisagés depuis 2002. La Ville était favorable à une « colocation » entre CGR et TAP, avec trois salles du Castille consacrées au cinéma d’auteur. L’association souhaitait, quant à elle, conserver l’emplacement actuel et le transformer en multisalles. Faute d’un accord avec le distributeur et à défaut d’obtenir les moyens nécessaires pour la réalisation de ce grand complexe, ces deux projets sont tombés aux oubliettes. Un consensus semble cependant avoir été trouvé avec l’idée d’un TAP 18 BOUGE

cinéma qui occuperait l’ensemble des locaux du Castille.

Diversifier la programmation Dans un tel cas de figure, le paysage cinématographique poitevin se retrouverait considérablement renforcé. Avec le Dietrich, toujours indépendant, le TAP cinéma porterait le nombre de salles consacrées à l'art et l’essai à sept, contre deux à l'heure actuelle. En abandonnant ses locaux, le CGR pourrait quant à lui entamer la construction d'un nouveau grand complexe à Fontaine-LeComte. Une diversification de la programmation est également envisageable pour le TAP afin de maintenir une distribution de films plus « grand public » en centre ville. Quelques modifications, comme l'aménagement d'une grande salle de 350 places ou encore l'installation des bureaux de l'équipe, seront nécessaires. Des négociations devraient être entamées avec le CGR pour acquérir définitivement le bâtiment. En attendant de réelles avancées, le TAP cinéma espère trouver le soutien de la Ville, mais aussi du public. Reste également à convaincre les plus sceptiques que la qualité de la programmation ne sera pas affectée.


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Sur le campus universitaire, une équipe de professionnels de la santé prend soin des étudiants de Poitiers. Petits bobos, gros rhumes, blues persistant et autres questions santé... Les médecins généralistes, infirmières et psychologues sont à l'écoute. Rédaction et photo : G. Chiron 20 BOUGE


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Bouge : Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est la médecine préventive ?

pour une consultation. Nous sommes médecins traitants de certains étudiants, surtout des jeunes Marie-Françoise Lahorgue : La médecine préven- étrangers, et donc nous faisons beaucoup de tive est le service de santé et d'aide sociale de suivi. Une consultation dure, en général, une demi l'université de Poitiers. C'est-à-dire que dans un heure, sauf pour les malades du jour pour lesquels l'entrevue est plus rapide. Nous même lieu sont rassemblés des médecins généralistes, « C’ est le service de santé et prenons le temps de discuter de infirmières, psychiatres ou d'aide sociale de l'université problèmes autres que le simple motif pour lequel l'étudiant psychologues dont la mission de Poitiers. » s'est présenté au service, c'est est de recevoir les étudiants. Ces derniers peuvent y aborder en toute confiden- important. Pour un premier entretien en psycholotialité des questions de contraception, dépistage, gie, nous prenons une heure. La communication est privilégiée et, au-delà de l'aspect médical, nous ou mal-être par exemple. prenons le temps de l'écoute et de la relation. Ce qui est intéressant pour l'étudiant, c'est la totale Quels sont les services que propose gratuité de la consultation. La médecine prévenl'équipe ? M-F.L. : Le service est agréé médecine préventive tive est directement remboursée par la sécurité et centre de santé. La partie soin a été beaucoup sociale. L'étudiant n'a jamais besoin d'avancer de développée ces dernières années avec un accueil l'argent. infirmier diversifié. Nous proposons un service de médecine générale et spécialisée, avec la planifi- Avez-vous remarqué une progression de cation gynécologique et la médecine du sport. Il y l'affluence à la médecin préventive ? a également la consultation Cidag, le Centre d’in- M-F.L. : Il y a une progression continuelle de la formation et de dépistage anonyme et gratuit (voir fréquentation depuis plusieurs années. Mais, l’encadré). Enfin, il y a le pôle psychologie, avec depuis un an, la fréquentation se stabilise car deux psychiatres et deux psychologues. L'étudiant nous arrivons au maximum de notre capacité est pris en charge selon ses besoins spécifiques d'accueil. Nous avons eu 11 000 passages dans (aspect médical et psychologique, mais aussi le service pour l'année 2009-2010, avons réalisé social). 6 000 consultations de médecine générale.

Concrètement, comment se passe une consultation ? M-F.L. : Les étudiants sont accueillis par l'équipe des infirmières et, selon la demande, ils sont pris en charge directement ou prennent rendez-vous

Service Inter Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé. Mail : medecine.preventive@univ-poitiers.fr Site web : http://siumpps.univ-poitiers.fr

Les tests anonymes et gratuits du Cidag Le Cidag, c'est le Centre d’information et de dépistage anonyme et gratuit du SIDA, et des hépatites B et C. Il y a deux consultations par semaine à la médecine préventive. Les étudiants sont accueillis par le médecin, les prises de sang sont effectuées par les infirmiers pour tester le HIV, les hépatites B et C, selon les risques. Les résultats sont donnés par le médecin une semaine après. Bien sûr, le test est anonyme et gratuit. Le Cidag de Poitiers compte deux autres annexes : l'une à l'hôpital de la Milétrie et l'autre au relais Georges Charbonnier situé rue du Mouton, en centre-ville.

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Poitiers, repère de « l'ultra-gauche » ? Au lendemain du 10 octobre 2009, certains l'affirmaient. Si aujourd'hui, il est clair que ce n'est pas le cas, la paranoïa déclenchée par l'usage de cette expression « ultra-gauche » et les événements qui ont suivi ont marqué la population poitevine et tout particulièrement... les militants eux-mêmes. Deux d'entre eux ont accepté de partager leurs ressentis. Rencontre. Rédaction : Y. Delhomme - Photo : L. Remy

militants poitevins qu'ils connaissent. L'un d'eux avance : « Cette répression n'est pas propre au 10 octobre. C'est un événement parmi d'autres. La réaction policière a toujours été forte, mais moins médiatisée ».

« Le fond mis de côté »

Pour ces deux jeunes militants, une première mise en garde est nécessaire : ils ne parlent au nom de personne, si ce n'est le leur. Ils n'ont pas de « légitimité » pour s'exprimer sur certains sujets, mais l'un comme l'autre, ils ont un point commun : ils militent à Poitiers depuis maintenant plusieurs années et ont vécu de très près la journée du 10 octobre et ses suites. Cette date est pour eux un symbole, « avant tout en terme de répression ». L'importance des réactions policières et judiciaires aux événements violents de cette fameuse journée a surpris la majorité des 22 BOUGE

Si cette date est donc, pour eux comme pour chaque militant, fortement présente dans leur tête, elle n'en est pas pour autant emblématique en terme d'action militante, et encore moins une victoire. « C'est une date phare pour les médias. Cela a eu de l'importance pour eux, prétexte pour parler de l'ultra-gauche, pour justifier le retour du terme sur le plan médiatique. Pour nous, elle ne représente rien en terme de revendication, le fond a été mis de côté. » Le terme « ultra-gauche » non plus « ne correspond à rien, puisqu'il a été inventé par un pouvoir qui l'utilise pour se justifier de ses méthodes de répression », argumente l'un d'eux. Les deux militants s'accordent sur le fait que le retour de l'utilisation du terme « ultra-gauche » sur le plan national, et pour la première fois au niveau local, n'est qu'un « épouvantail », légitimant une véritable « chasse aux sorcières ». L'un avoue avoir été marqué par « ce dont les forces de l'ordre ont été capables pendant cette année militante ». Il mentionne notamment la « rafle » du 10 octobre au soir au collectif 23 et les « provocations policières » à la fin de certaines manifestations au cours de l'année, notamment celles du 17 octobre et du 6 février (voir encadré, ndlr). La liberté d'expression en danger ? La volonté d'action politique de ces militants ne semble pas entamée. Même si maintenant, davantage de « prudence » est de mise.


Une année de tension 10 octobre 2009 : Le collectif contre la prison de Vivonne organise, à Poitiers, une journée anticarcérale avec débats, manifestation et concerts. 300 militants se rassemblent, en marge du festival Les Expressifs. La manifestation dégénère et se solde par des dégradations de mobiliers urbains, la casse de vitrines, et des heurts avec les forces de l'ordre. Le soir, ces dernières envahissent le local du collectif 23, lieu du concert prévu. 18 arrestations sont effectuées. 12 octobre : Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, vient à Poitiers et annonce sa volonté de « dissoudre les groupuscules » et de « sanctionner durement » les interpellés. Nuit du 12 au 13 octobre : Procès en comparution immédiate de 8 interpellés. Tous sont condamnés, dont trois avec de la prison ferme. 17 octobre : Rassemblement à Poitiers de 1 000 personnes, pour dénoncer une justice expéditive. En fin de manifestation, la police évite de peu un affrontement avec les manifestants. 19 octobre : Nouveau rassemblement de soutien aux inculpés. 800 personnes sont dans les rues de Poitiers. 6 février 2010 : Des échauffourées entre militants et forces de l'ordre ont lieu suite à des contrôles d'identité à la fin d'une manifestation de soutien aux sans-papiers. Quatre militants sont conduits au commissariat. Fin février : Plusieurs tags couvrent des façades du centre ville de Poitiers. Le directeur départemental de la sécurité publique y est menacé de mort. 21 juin : Interpellation musclée de six jeunes pendant la fête de la musique. Parmi eux, plusieurs militants accusés de violences sur les forces de l'ordre sont finalement condamnés pour outrage et rébellion.


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La mairie de Poitiers expérimente le budget participatif à Beaulieu et aux Trois-Quartiers. Les habitants disposent d'une enveloppe financière et décident d'investissements prioritaires à réaliser dans leur lieu de vie. Une nouvelle façon de s'impliquer dans son quartier.

Rédaction : G. Chiron

la faisabilité technique et financière. La dernière étape sera la sélection des projets par les groupes de travail, afin de respecter le budget établi », prévoit Daniel Duperron. « Pour les Trois-Quartiers, nous avons voulu une zone de rencontre, une signalétique pour les commerces ou des bancs publics… », énumère Claire Malka, présidente du comité des TroisQuartiers. Du côté de Beaulieu, Marie-Thérèse Pintureau, référente au conseil de quartier, annonce « des projets prioritaires comme les chemins de l’école Georges Brassens ou les jeux pour enfants ». Depuis mars dernier, les Trois-Quartiers et Expérience participative Beaulieu gèrent une tirelire citoyenne ! Ils sont Pour les deux citoyennes, l’expérience s’est les deux quartiers choisis par la mairie de Poitiers montrée positive et participative. « Cela a permis pour expérimenter le budget participatif. « Il s’agit d'accélérer des projets sur lesquels le conseil d’attribuer une enveloppe de quartier travaille depuis financière pour que les habi- « Le budget participatif permet longtemps », assure Marietants décident des investisaux habitants d’être acteurs Thérèse Pintureau. Pour Claire sements à réaliser près de Malka, « ce fonctionnement des projets » chez eux », explique Daniel du budget participatif permet Duperron, conseiller municipal délégué aux droits aux habitants d’être acteurs des projets ». Du côté de l’homme, à la citoyenneté et aux associations. de l’équipe municipale, la prudence est de mise : Pas n’importe quels investissements cependant, « Il ne s’agit que d’une expérimentation », insiste ceux concernant la voirie, les espaces verts et les Daniel Duperron. bâtiments. Si sa reconduction est décidée, ce ne sera que début 2011 et elle nécessiterait des aménagements. « Les groupes de travail étaient composés Bancs, rencontre et balades Courrier explicatif du député-maire de Poitiers, d'habitués aux démarches participatives. Il y avait Alain Claeys, aux habitants ; assises du quartier peu de femmes, pas de public précaire, et aucun pour entendre la population ; et groupe de travail jeune », regrette-t-il. Ce qu’il veut : encourager ces d’une quinzaine de personnes visant à élaborer publics, et surtout les jeunes, à s’investir dans des projets concrets. Voilà pour la méthode. Dans ces expériences de citoyenneté participative. « Si les faits, les citoyens ont listé des idées que la nous les sollicitons sur des sujets intéressants et mairie étudie jusqu’en octobre. Premier critère : sans manipulation, ils peuvent avoir envie de faire leurs coûts. Car les Trois-Quartiers disposent d’une entendre leur voix. » Preuve en est avec les deux enveloppe de 140 000 euros et Beaulieu de city park à Bel Air et Beaulieu, mis en place en 200 000 euros. « Les services de la mairie étudient concertation avec les jeunes du quartier. 24 BOUGE



poitiers jeunes

Nouvelle équipe à la barre Poitiers Jeunes a fait sa rentrée avec une nouvelle équipe aux côtés de Noémie Magnant, agent facilitateur de projets, et de la secrétaire Aurélie Proust. Anita Moreau est arrivée en avril au poste de directrice administrative et financière. Olivier Gachet a pris en charge la communication en juillet. Karine Abel, programmatrice des événements et Vincent Desoutter, chargé de vie associative, ont intégré l'association en septembre. Un mot d'ordre : être au service de la jeunesse et favoriser l'accès à la culture au plus grand nombre.

Trois groupes venus d'ailleurs sont à découvrir pendant le festival Les Expressifs. Ils profitent d'un jumelage que Poitiers Jeunes entretient depuis sept ans avec les villes de Marburg et Northampton. Rédaction : G. Chiron - Photo : Gregg Cave

« Ouvrez vos oreilles et levez vos pompes » Le jeune groupe de Poitiers, Les Pompes en l'air, revisite les musiques traditionnelles juives d'Europe et des Balkans. Un violon, un accordéon, une clarinette et un basson propulsent le public au coeur d'une fête folle. Les rythmiques tonitruantes soutiennent des airs mélancoliques qui parlent de nos drames, de nos espoirs et de nos joies. http://www.lespompesenlair.fr/pres.html

Les Barbies tuent Rick Après le spectacle No way Veronica, Les Barbies tuent Rick reviennent avec une pièce sur les femmes, par des femmes... et des hommes. Curling, rouflaquettes et chansons réunissent cette joyeuse bande autour de textes tirés de Elle(s) et Gynécée de Gérard Levoyer. Ou un début de réponse sur ce qui se cache dans la tête des filles.

Romance etc. Naëlle est machiniste, artiste, modèle... Tout ce dont elle a besoin d'être pour son spectacle. Elle fonde son association Romance etc., et lance sa création, La cabine du désir. Un instant de rencontre avec Madame Jacqueline et sa compagne Audrey Petburn. Dans leur salle d’attente, le spectateur peut feuilleter un livre, consulter un fascicule, ou même, patienter pour un moment d’intimité avec Audrey Petburn. A travers cette performance, Romance etc. propose une réflexion sensible autour de la sexualité. http://www.myspace.com/jawellle#ixzz0ypfHULtw 26 BOUGE

Le groupe anglais Gregg Cave

Dans un coin de rue de la cité pictavienne, vous entendrez la douce guitare et le grain de voix clair du groupe allemand River where the trees are low qui vient tout droit de Marburg. Non loin de là, vous croiserez le son plus électrique, soul et rock du groupe anglosaxon Cousin Avi, arrivé tout droit de Northampton. Il a fait le voyage avec l'invité d'honneur 2010 des Expressifs, Gregg Cave with the village hall band, arrivé aussi d'Angleterre. Parce que Les Expressifs, ce ne sont pas que des groupes locaux. Depuis sept ans, le festival joue la carte du jumelage musical avec les villes de Marburg en Allemagne et Northampton en Angleterre. C'est ainsi que des groupes originaires de ces deux villes viennent faire résonner leur musique à Poitiers. Des groupes poitevins se retrouvent, eux aussi, aux festivals Mano... po de Marburg et Twinfest de Northampton. « Un véritable échange culturel qui repose sur le système de réciprocité entre festivals et groupes », explique Noémie Magnant, facilitatrice de projets à Poitiers Jeunes. En mars dernier, c'est le groupe Idiograme qui a exporté son son rock à Marburg.


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Attendus, malmenés, surprenants et incontournables. Le festival Les Expressifs débarque une nouvelle fois à Poitiers du 7 au 10 octobre. Avec bougies et surprises d'anniversaire pour fêter quinze ans d'une aventure où l'expression, sous toutes ses formes, est reine. Rédaction : G. Chiron - Photos : Poitiers Jeunes

Une programmation toute fraîche et un nouvel espace d'expression. La 15e édition du festival Les Expressifs annonce de nouvelles couleurs. Poitiers Jeunes ne déroge pas à la règle : diversité des genres et jeunes talents sur le devant de la scène. Une recette qui, jusqu'ici a plu, puisque ce sont, chaque année, près de 50 000 Poitevins qui déambulent dans les rues à la recherche du fou-rire, de l'émotion, de l'instant convivial qui réchauffent les premiers jours d'octobre.

Nouveau territoire Si les habitués cherchent par réflexe Les Expressifs sur la place du Maréchal Leclerc, ils risquent d'être surpris. Non, le festival n'a pas troqué chapiteaux et scènes contre engins et barrières de chantier. Les travaux liés au projet Coeur d'Agglo ont obligé l'équipe organisatrice de Poitiers Jeunes à un grand déménagement. L'occasion de poser à des coins de rue inhabituels ses nouvelles trouvailles artistiques, mais toujours dans le centre ville de Poitiers. Pour ce qui est de l'accueil du public, deux sites à retenir : le parvis de la cathédrale Saint-Pierre et la place Charles de Gaulle. S'y dérouleront

de nombreux spectacles. En renfort, l'Espace Mendès France, le musée Sainte-Croix, la place du Palais de justice et le jardin Roche d'Argent seront les lieux d'instants festifs. Le Local pourrait également être un des hôtes des Expressifs.

Sensibilisation sur le handicap Pour cette nouvelle édition, Poitiers Jeunes met un coup de projecteur sur l'association pour le développement des rencontres artistiques et sportives (Adras) qui fête, cette année, ses dix ans. Pour l'occasion, le spectacle Ma parole de l'International visual theater, compagnie professionnelle de comédiens sourds, est programmé aux Expressifs. Le festival accueille également les compagnons de Pierre Ménard pour un atelier de sensibilisation à la Langue Signée Française (LSF) pour les scolaires et la représentation de leur spectacle Les musiciens de la ville de Brenne. Pour marquer l'anniversaire des Expressifs, le coup d'envoi du festival prendra la forme d' un spectacle original. Intrigués ? Rendez-vous le jeudi 7 octobre à l'hôtel de ville ! BOUGE 27


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Envie de sortir la tête de ses bouquins ? Le Suaps et le service culturel de l'université de Poitiers se démènent pour vous proposer des activités de folie. Pour 10 euros, faites de la pétéca ou de la voile habitable. Moyennant 18 euros, inscrivez-vous à des ateliers artistiques : sérigraphie, cinéma d'animation, théâtre-laboratoire. Les choix ne manquent pas ! Rédaction : C. Vincent - Photos : Fanzinothèque et C. Vincent

SUAPS (Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives) : 5, rue Georges Bonnet – Bâtiment B9 – Avenue Jacques Coeur – 86 000 Poitiers – Mail : suaps@univ-poitiers.fr Maison des étudiants : 101, Avenue du Recteur Pineau, 86022 Poitiers Cedex Téléphone : 05 49 45 47 00 - Mail: action.culturelle@univ-poitiers.fr

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Va y avoir du sport ! La pétéca Ceci n'est ni un sport de combat, ni une activité d'expression mais un sport de raquette. Sauf que cela ne se joue pas avec des raquettes, mais avec les mains ! Importé du Brésil, ce sport méconnu n'est pratiqué qu'à l'université de Poitiers. Daniel Marchal, l'enseignant responsable, a eu la bonne idée de le proposer. À mi-chemin entre le badminton et le volley, la pétéca est cet étrange volant à plume qui se lance à un contre un ou deux contre deux, sur un terrain de 15 mètres de long sur 5,5 mètres de large, au-dessus d'un filet de 2 mètres de hauteur. Pour remporter la partie, il faut marquer deux sets de douze points. « Riche au niveau motricité », explique Daniel Marchal, cette activité permet de se positionner dans l'espace, d'être concentré et surtout d'oublier les cours !

Hisser la voile Partir à La Rochelle et prendre la mer, c'est ce que vous propose Louis Beltran, passionné de voile. L'activité peut accueillir au maximum 30 personnes. Six voiles habitables (sans moteurs) sont prêtées par les universités de Poitiers et de La Rochelle. « Tout le monde passe sur tous les postes », indique Louis Beltran, mais n'ayez pas peur, un moniteur étudiant sur chaque bateau et un zodiac assurent votre sécurité. Quinze sorties sont prévues avant l'hiver, puis au printemps. Elles auront lieu le week-end, et les participants devront prendre à leur charge les frais de transport et d'hébergement. Les élèves les plus chevronnés pourront participer à des régates nationales et internationales. Pour Louis Beltran, « cette activité est un plus pour l'université de Poitiers » et une chance pour ceux qui aiment la mer !

Place aux creatifs Fanzine un jour, fanzine toujours La Fanzinothèque propose à 12 étudiants de découvrir l'univers de la sérigraphie et de la gravure sur plâtre. Des idées à la réalisation, de la préparation des couleurs au tirage, les nouveaux artistes

vont échanger en groupe, acquérir des techniques et mettre en avant leur créativité. À partir d'une vision collective, ils devront imaginer une affiche commune, créer un fanzine et concevoir un T-shirt. Une exposition aura ensuite lieu, pour que le grand public puisse découvrir le fruit de leur travail. Cette activité s'étendra sur douze semaines, à raison de deux heures hebdomadaires. Pour tous ceux qui ont envie d'écrire, de faire des montages artistiques et de travailler en groupe, lancez-vous. Chaque fanzine est unique !

Étudiants, faites-nous rêver ! Inscrivez-vous à l'atelier de cinéma d'animation en partenariat avec le Lieu Multiple et l'Espace Mendès France et laissez-vous aller à vos idées. Comme en témoigne Marika Boutou, réalisatrice au Carré Images, avec l'animation, « on peut tout faire, même une vache avec des ailes ». Pas besoin d'être un expert en dessin, ni en cinéma, l'atelier propose de découvrir toutes les étapes de construction afin de faire un petit film, d'une durée d'1 minute 30 à 3 minutes, qui sera diffusé lors de Campus en Festival. Les apprentis devront trouver des idées de scénario. Ils apprendront à réaliser des personnages et à fabriquer une bande son. Treize séances de trois heures sont prévues après les vacances de la Toussaint. Seuls les 10 premiers inscrits seront retenus, alors ne perdez pas de temps, foncez au service culturel.

Aux amoureux de la scène Pour sa dernière année de résidence au Théâtre Auditorium de Poitiers, la metteur en scène Anne Théron a décidé de marquer le coup. Elle met en place un laboratoire de création théâtrale sur le texte de Christophe Pellet, Un Doux Reniement. Sont recherchés cinq garçons, deux filles et cinq figurants. Les auditions auront lieu le 14 octobre au TAP. Deux étudiants seront nommés à chacun des postes suivants : l'assistanat, le son, la lumière, la vidéo, la scénographie, sans oublier la régie. Les répétitions auront lieu sur deux sessions : du 23 octobre au 1er novembre et du 7 janvier au 11 janvier, toute la journée. La pièce sera jouée trois fois durant le Festival International de Création et de Recherche en mai 2011. Une motivation à toute épreuve et un goût pour la scène sont de rigueur. BOUGE 28


le mot de la fin

« La meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit. » Le slogan du ministère de la Santé fait rêver sur le papier, mais la réalité est tout autre. Remboursements partiels voire inexistants de certains contraceptifs, difficultés d’accès à la contraception, pilule du lendemain remboursée seulement à 65 % ! Depuis mai 2010, le Planning Familial donne de la voix à travers une nouvelle campagne et réclame le remboursement de tous les moyens de contraception. Rencontre avec Christine Mauget, responsable de la commission internationale du Planning Familial. Rédaction et photo : C. N’Guiambo

En quoi va consister la nouvelle campagne du Planning Familial ? Les médecins et les sages-femmes sont chargés d’envoyer au ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et au Planning Familial des cartonsréponses pour alerter les pouvoirs publics sur le manque de remboursement des contraceptifs. Nous les avons à disposition dans nos zones d’animation ou lors de nos permanences. Dans les Deux-Sèvres, un bus parcourt les villages pour sensibiliser la population sur ces problématiques.

Quelles sont les contraintes liées à l’accès à la contraception ?

Y a-t-il des inégalités d'accès à la contraception ?

Il est difficile d’accéder à la meilleure contraception si les jeunes n’ont ni l’information, ni les moyens financiers. Il existe un décalage entre le choix de la contraception et la fréquence des rapports sexuels. A chaque situation, son moyen de contraception. Par exemple, les médecins ont tendance à prescrire la pilule pour les jeunes filles, alors que leur pratique de la sexualité est épisodique. Sa prise quotidienne est contraignante, le préservatif est bien plus adapté.

L’équipe du Planning Familial constate une forte dissymétrie sociale. Les jeunes choisissent un contraceptif pour son prix et non en fonction de leur vie sexuelle. Je tiens à insister sur la différence entre « remboursé » et « gratuit ». En remboursant tous les moyens de contraception, c'est la société tout entière qui s’implique financièrement.

Quelles démarches ont été entreprises pour débloquer cette situation ? Le pass'contraception a été mis en place par la Région. Mais, dans nos départements ruraux, les jeunes peuvent difficilement aller voir, quand ils le souhaitent, un médecin. Ce qu'il faut, c'est insister sur le remboursement de tous les contraceptifs. Le stérilet coûte 27 euros et n’est remboursé qu’à 65 %. Autre exemple : les pilules de 3e génération, qui sont très faiblement dosées et donc qui réduisent les effets secondaires, ne sont quasiment pas remboursées ! 30 BOUGE

Comment envisagez-vous l’avenir du Planning Familial ? En 2009, l'État a voulu supprimer notre ligne budgétaire. Il s'agissait d'une remise en cause de l’éducation sexuelle et surtout, cela aurait entraîné la disparition de certains centres qui pratiquent l’interruption volontaire de grossesse. La forte mobilisation a sauvé le Planning Familial, mais nous restons très inquiets. Le samedi 6 novembre à 14 h, nous participerons à une manifestation à Paris pour défendre le droit à l’avortement. Et, notre campagne d’adhésion au Planning a lieu toute l’année pour mobiliser de nouveaux bénévoles. www.planning-familial.org


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