Gontard! bagarres lovesongs #039 Š SBHRR 2012 07 E.P.S - 30 TITRES
bagarres lovesongs . gontard! SBHRR #039
e.p. 02
jean -luc N°
N°
03
33 TROUS
e.p. 01
Philippe Leduc « Fur Nhamur »
Je vois des gens cassés qui ont perdu la guerre. J’étais un cynique moi, un peu lointain, vaguement meilleur mais en cachette. Mais face à ça, on s’humanise. J’étais perdu & ils m’ont sauvé comme ces oiseaux du jardin d’Etienne. L’expérience est en cours, je mute, on ne sait pas ce qu’il va se passer au juste, merci. Je ne suis pas en service commercial, le monde est beau, mutilé, abîmé, comme si on lui avait tiré dessus à la carlingue, 33 tours, 33 trous etc. Je vois des gens cassés & ça me calme les nerfs. Frère de la côte, que vois-tu au loin ? Tu ne me dis rien. Je me fais du monde & de moi des idées fausses ? Parfois, un cigare est un cigare, un mirage, juste un mirage.
Rasoir(s) N°
01
LE SOLEIL REVIENT Amadeo Tommasi « Uncle Solo » (1970)
Eh toi, tu étais où quand je pleurais pieds nus sur la plage ? J’étais conscient des abîmes, des forces qui manquent & des atouts majeurs. Eh toi, tu étais où quand je fouillais dans ma propre merde pour en sortir des choses ? Toi tu laisses tout sécher. J’ai jamais aimé finir le travail, ça me plait de laisser une chanson à moitié faite, les tripes à l’air comme cette femme que l’on bâclerait au climax. Eh toi, tu étais où quand je surfais sur des pierres ? La maladie ça ne fait pas tout. Mais chut, le soleil revient…
N°
02
SAN DIEGO Lee Hazlewood « My autumn’s done come » (1966)
Je vous emmènerai mes grandes pas loin de San Diego, où les coyotes ne plantent pas dans le dos. Là où les cimetières sont juste des petites villes où les gens sont déjà morts & ressemblent à l’Italie. Pour vous, je partagerai les eaux de l’océan Pacifique, j’effacerai la frontière jusqu’au Nouveau Mexique. Dans le vieux port, on nagera en eaux troubles, la pêche y est toujours meilleure. À Tijuana, en haut du gratte-ciel, on écoutera du Roy & de la variété sud-américaine, je vous aime.
N°
04
PIGEON ZAIRE Klub des Loosers « Hope (she’s coming) » (2012)
Je suis un homme tranquille, ni foutu ni à faire, pas de jalousie sexuelle. Je te croise tous les matins, courant après ton train comme dans des pubs 80. Mais ils n’ont pas de couilles à la télé, ils disent jamais la vérité. Tu me regardes en creux je crois c’est vide, tu me reconnais pas, pourtant même les pigeons reconnaissent les visages à ce qu’il parait. D’ailleurs ces volatiles se reproduisent toute l’année, pas toi ? Y’en a même qui vont jusqu’au Zaïre. En plus d’être physionomistes, ils sont courageux, un peu nuisibles, juste un peu mais j’aime ça. Tu me regardes, pas un sourire, pas un mépris, tu me regardes, un jour tu diras tout. Analyse, étudie mon regard, ma peau, je suis du bon côté de la barrière ? J’suis pas pressé, moi j’attendrai, on s’en ira toi & moi. J’aurai une femme comme coupefaim, deux, trois tickets de train, pas loin du drame, juste une vie de chien.
N°
05
HELL'S ANGELS Pourquoi même les Hell’s Angels ont le sens de la famille ? Ne rigole pas, je ne l’ai pas.
N°
06
K7 DE ROY Johann Johansson « Eleven thousand six hundred and sixty nine died of natural causes » Extrait du film « Copenhagen dreams » (2012)
C’est marrant mais lui & moi on ne s’est jamais raconté nos enfances, les pubs Herta, les cages en bois. C’est bizarre mais moi & lui, c’est comme si on s’était réveillé une nuit d’un long coma, programme crypté etc. Cette nuit-là on a mis une K7 de Roy, puis on l’a écouté chacun dans notre coin, plus tristes que des araignées. C’est marrant mais lui & moi, plus tristes.
N°
08
CLAP
09
TROIS OMBRES John Cale « Do not go gentle into that good night » (1989)
Si tu regardes où je regarde, tu verras là-haut des fantômes au sommet des montagnes… Si tu regardes là où je regarde, tu verras là-haut des fantômes au sommet des montagnes… Dis-leur bonjour… Trois ombres.
N°
10
SOUS INFLUENCE RUSSE Onra « The Anthem » (2011)
Jeune femme soviétique habillée tout en noir, avec une veste, des gants, une écharpe, une kalachnikov en travers de la poitrine & les yeux les plus beaux, les plus tristes du monde. Je suis sous influence russe. Elle dégageait une odeur subtile, une douceur cette russe mélancolique, une fille des steppes tendre & câline, j’aurais jamais dû la rappeler. Influence russe. Cette Soviet Suprême me hante, me tord le bide la nuit & me durcit le jour, une bonne leçon qui arrive trop tard pour être vraiment apprise. Mon amour a deux vitesses. Je suis sous influence russe.
Kashiwa Daisuke « Coto » (2011)
C’est irréparable, j’avais pris pour de la discrétion ce qui était du désespoir. Aujourd’hui, c’est quand tout finit. Clap clap clap your hands, clap clap clap de fin. Détruit mais pas défait, Ernest me l’avait dit. J’aurai plus la diarrhée, j’aurai plus les amibes & les parasites, j’aurai plus les Tropiques. Pas de machine arrière, j’aurais voulu mais tu es mariée, tu as des gosses, je chasse une ombre. Je me forçais à trimer comme un âne, certain de te rencontrer, je ne pensais plus à rien, virées les idées noires. Puis je suis devenu un peu brutal, des rides me sont apparues, j’ai vieilli. C’est irréparable. C’était du désespoir, c’est irréparable. Clap clap clap your hands, clap clap clap de fin.
N°
11
LOVESONG #1 Françoise Hardy « Voilà » (1967) Guitares & rythmes : Chante !
Où est le dernier train ? Où est le « nous » ? Je ne peux pas dire que je vis audessus de ça. Tu sais que tu m’importes, oui tu le sais. Où est le dernier train ? Où est le « nous » ? Je ne peux pas me passer de toi. Tu le sais mieux que moi. J’ai vécu en roue libre sans apprécier ces quatorze étés, ces quatorze rentrées, ces multiples veillées, comme un enfant gâté qui disait : « c’est normal, voilà, je regarde les autres, voilà je ne les comprends pas… »
N°
07
MAMI SATAN Bernard Ischer-Gaston Bonheur « Ephéméride » (1971)
Comme disait toujours Mami « il faut bien vivre avec Satan, on comptera les points après, une main derrière, une main devant. J’ai campé 80 ans près du Bon Dieu, c’est éreintant. Vue même pas belle, ça met à cran, barbituriques pour seuls calmants. Et si vraiment Dieu existait, il faudrait s’en débarrasser, et aussi des bénis oui-oui mais ça chéri, mets les dans ton lit. C’est à toi, jeune loup de voir plus loin, moi j’ai un coup de mou. Si t’es sincère avec ta trompette, joue-moi un air qui rentre dedans. Une symphonie bien cul-cul, la symphonie de Mami Satan, une symphonie qui sent du cul, la symphonie de Mami Satan ». Bruits Off : Golondrinas de la abuela
12
BOOM
sans morgue
N°
e.p. 03
bagarres lovesongs . gontard! SBHRR #039
Rythme, piano & guitares : Chante !
Je suis tombé avec aplomb dans la fragilité et là à ses côtés tu sais j’en ai vu du pays. J’ai rien à perdre je me dis, j’ai rien à perdre je me dis, allez y’a qu’à croire que je suis le dernier survivant d’une fuite de gaz. J’aime à m’imaginer que s’il y avait un TGV pour les States je le prendrais tout de suite. J’ai rien à perdre je me dis, j’ai rien à perdre je me dis, rien à perdre… T’as déjà vu un programme spatial qui arrive dans les délais, déjà vu une invasion russe non avortée ? Y’a quoi à perdre je te dis ? Y’a quoi à perdre au juste je te dis ? J’ai toujours ce genre de pensées stériles… Je suis tombé avec aplomb dans la fragilité et là à ses côtés tu sais j’en ai vu du pays. J’ai rien à perdre je me dis, j’ai rien à perdre je me dis, allez y’a qu’à croire que je suis le dernier survivant d’une fuite de gaz..
+ ONZE DePOUILLES Dick Rivers « Je veux rentrer chez moi » (1967)
Onze dépouilles qui roulent qui roulent le long de la voie ferrée et ça nous fait marrer. D’où viennent ces corps pêchés aux abords du port ? Le plus drôle, c’est celui qui a le gros nez… Onze dépouilles qui roulent qui roulent sur cette autoroute bondée, bande d’arrêt d’urgence, maboule, ma boule à l’estomac ne cesse de croître, je suis comme possédé…
N°
e.p. 04
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l'eroti
PEINE MODERNE Freeway & Jake One « Never gonna change » (2010)
Pour la première fois, j’entends le froissement de l’air sous l’aile de l’oiseau. J’ai de l’espoir dans les mauvaises périodes & ce n’est pas juste bêtement romantique. Je pense que c’est fondé sur le fait que l’histoire humaine n’est pas seulement une histoire de cruauté mais aussi de compassion & de bienveillance. Ce n’est pas de moi, c’est d’Alan Vega. Oui les gens sont tristes derrière leurs caddies, leurs jeux & leurs weekends à Rome & moi mais ça me fait bien triper. On est quelques uns comme ça à vénérer la peine moderne. C’est pas un fond de commerce, juste un feeling global. Vivre au-dessus de soi juste une fois, vivre au-dessus de soi pour y voir plus clair dans la tristesse contemporaine. Y’en a qui disent que c’est le micro-onde, d’autres le libéralisme immonde, moi j’écoute les Feelies. Si les mots sont les singes des idées, alors ça grouille dans ma tête. Du cul, des tours de passe-passe, il est chouette ton futal, t’es un beau brin de fille tu sais.
N°
14
CONNASSE DE SINGE Libra « L’altalena Rossa » Extrait du film « Schock » (1977)
« La Terre de personne, c’est la Terre de personne… » Elle passait son temps à gueuler ça. Moi je trouvais qu’elle ressemblait de plus en plus à un singe, le même air abattu & mélancolique mais toujours enragé. « Et Moi, je suis à personne, moi je suis à personne… » Elle nous enguirlandait sans cesse. Il faut toujours quelqu’un pour gâcher les jours de fête, démolir les dominos la main sur le cœur & ce quelqu’un c’était elle. « Moi, je parle en premier, Moi je parle en premier. » Elle éructait en fumant la pipe puis en surjouant son amour pour la musique tzigane. Putain de connasse de singe.
N°
15
L’eROTISME Luiz Bonfa « Bossa nova cha cha » (1963)
J’ai un petit faible pour l’érotisme & ça me perdra. Vous me demandez souvent « ça vient de qui ? ». Je m’en fous car comme dit l’adage : « qui a vécu par l’épée périra par… ». Mais quand je vous vois bouger comme ça, difficile de répondre à tout alors je ne réponds plus de rien. Et c’est tout. J’ai un petit faible pour vos terribles mises en scène & les petits coups de rien avant la grande montée. Comment voulez-vous ? Alors je ne réponds plus de rien & c’est tout. J’ai un petit faible pour vous & ça vous le savez, vous le savez, Madame.
N°
manifeste
bagarres lovesongs . gontard!
ep 05
SBHRR #039
N°
FIN DE CONCESSION Nino Ferrer « Scopa » (1979)
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PLUS FORT QUE NOUS* * Pierre Barouh / Francis Lai
Avec notre passé pour guide, on se devrait d’être lucide, mais notre méfiance est à bout, l’amour est bien plus fort que nous. Qu’on espère ou qu’on se résigne, quand il le veut, il nous désigne. Voilà ça devait être à nous, l’amour est bien plus fort que nous. Quand tu es près de moi, qu’y faire ? Le temps s’habille de mystère. Et le vent du soir est plus doux, l’amour est bien plus fort que nous. Vivre libre en un marécage ou vivre heureux dans une cage, qu’importe, il fait son choix sans nous, l’amour est bien plus fort que nous. On croyait qu’il pourrait suffire pour ne plus aimer de le dire. Pourtant ça devait être à nous, l’amour est bien plus fort que nous. Avec notre passé pour guide, on croyait qu’il pourrait suffire, on se devrait d’être lucide, pour ne plus aimer de le dire. Notre méfiance est à bout, voilà ça devait être à nous, l’amour est bien plus fort que nous.
isme
N°
17
COCKPIT
N°
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DINORAH Extrait du film « Casablanca » (1942)
Ca s’est passé avec des copains, on arrivait à la Boqueria, pas juste pour voir le maquillage des putes mais ça faisait partie du périple. Comment pouvait-on y échapper, tellement excités d’être là ? Alors au kilomètre zéro, on est très vite tombé dans le panneau. Toutes ces filles, ces mecs aussi, alanguis, mais tu sais, après la liasse de billets & une ou deux giclées, le sexe est malheureusement triste. Comme des pops-corns, on a chacun sauté dans plusieurs cages d’escalier, on est monté, moi je repoussais le moment où aussi j’allais devoir y aller. J’ai fermé les yeux puis pris la dernière porte avant le p’tit marché sur la gauche & le quartier Jérusalem. Je me disais… mais j’ suis trop jeune pour une pipe tarifée qui sent l’ail, mais moi j’suis trop jeune pour m’ faire sucer devant la télé & le procès Eichman. J’ai pas fait une croix sur l’amour sincère, rien à foutre de payer en cabine pour mater la femme geyser. Enfin, j’suis quand même venu et c’était bien tu sais Dinorah, ouais…c’était bien.
Shuggie Otis « Aht Uh Mi Hed » (1974)
Accepteras-tu ce dernier tango avec ce bel argentin un brin mégalo ? Sur la piste vos corps se frôlent, & moi dans mon cockpit, ce que j’te trouve belle. Un été au sacré pouvoir d’enveloppement, un été où tu n’es plus seulement la mère de mes enfants. Ton gloss scintille de mille feux, à te dévisager ils sont si nombreux. Ce que c’est mortel, toi infidèle, peut-on rêver de mieux sur cette terre ? Ce que c’est mortel, toi infidèle, peut-on rêver de mieux sur cette terre ?
N°
19
N°
20
LE MANIFESTE DES TRAPEZISTES MARXISTES Timi Yuro « Interlude » (1968)
Le désordre a 20 ans & moi 2 fois. Je le regarde en boucle sur le câble. Pavé, sueur & peau couleur miel. Je le regarde & je pleure. Il va tôt ou tard avoir des remords, retomber sous le joug d’un pouvoir aveugle & sourd qui le battra à mort. Mais là, il y a le sens de l’histoire on dirait. Comme un trapéziste marxiste, un orteil dans le vide, je le regarde du haut de mon embonpoint occidental. Je rêve encore d’un porte-parole sur une place sèche mais bondée, devant les caméras du monde entier, proclamer le plus beau manifeste jamais entendu, le manifeste des trapézistes marxistes. Le désordre a 20 ans & moi 2 fois. Je lève les yeux vers ce ciel que je croyais vide. Pavé, sueur, couleurs de miel. Et je prie.
N°
21
COMME UN CAMION
JE VAIS NULLE PART
Chris Rea « Fool » (1978)
Roy Budd « Getting nowhere in a hurry » Extrait du film « Get Carter » (1971) Gimmick vocal : DeLL’s & The Funky Bears
Je ne sais pas comment te le dire mais je n’aime pas ton sourire, pourtant t’es belle, t’es belle comme un camion.
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Je ne vais nulle part. Je vais, je pars.
Des policiers matraquaient les manifestants dans les rues de Chicago, Athènes ou Rennes je ne sais plus. D’ailleurs je m’en fous, ce qui m’importe c’est cette petite fumée blanche qui envahit les rues. Grâce à elle, j’atteins un nouveau niveau de conscience. Fin de concession. Je ne suis plus réaliste, je ne suis plus socialiste. Je ne suis plus dépressif, Dring Dring je monte. Toute la noirceur du monde accrochée à mes baskets, envahies par une chape de tristesse. Grâce à elles, j’atteins un nouveau niveau de conscience. Fin de concession. Pendant la grande giclée mondiale, moi j’ai passé ma jeunesse sous une barbe. Il est plus tard que tu ne le penses. Tu sais il n’y aura bientôt plus de barbe juste un peu de viande froide. Grâce à elle, j’atteins un nouveau niveau de confiance. Fin de concession. « Car dans les cas désespérés, les âmes humaines sont comme les hommes qui se noient, elles savent bien qu’elles sont en péril, elles connaissent bien les causes de ce péril, mais la mer est la mer & il faut qu’elles se noient. » H.M.
N°
23
HISTOIRE DE LAPINS DE CHIENS & DE DINGOS* * texte : Denis Robert
Avant l’arrivée des dingos, les chiens vivaient peinards, la population des lapins suffisait largement à nourrir celle des chiens. Et puis, les dingos sont arrivés dans le pays clandestinement, plus rapides que les chiens ils ont fait un carton chez les lapins. Les chiens eux n’ont absolument rien vu venir mais les lapins se sont adaptés. Ils ont développé leurs pattes-arrières & se sont mis à grimper aux arbres. Ils sont devenus insaisissables pour les chiens…Ne pouvant plus trouver de quoi se nourrir, les chiens ont peu à peu disparu. « Face à l’absurdité, la révolte est un bon moteur ».
N°
25
LES OISEAUX DE LA TRISTESSE Eric Demarsan « Mathilde / Les Barraquements » Extrait du film « Cercle rouge » (1970)
Vous ne m’aurez jamais pris la main, jusqu’au soir du dernier matin. Vous ne m’aurez jamais croisé hagard au fond du fond. Ça va, c’est bon. Il m’aurait pourtant fallu une parole tirée du sac, une caresse en porte-à-faux & ce vieux, très vieux, proverbe chinois qui disait à peu près ça : « Vous ne pouvez pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de vos têtes, mais vous pouvez les empêcher de faire leur nid dans vos cheveux ». Vos cheveux, j’y mettrai le feu.
SBHRR #039
bagarres lovesongs . gontard!
ep 07
chute N°
27
BEN LADEN, NIQUE TA MeRE Piero Piccioni « Camille 2000 » Extrait du film « Camille 2000 » (1969)
N°
24
PYRRHUS « Love theme » Extrait du film « Sir Lancelot » (1975) Guitares & rythmes : Chante !
Nos banlieues dallassent dans leurs belles bagnoles, ailleurs des jeunes gens se fâchent & désobéissent. L’ambiance à la salle de sport devient irrespirable, tu trouves pas ? J’ai encore en tête ce passage d’un Murnau où le spectre dit à la fin : « passé le port, les fantômes vinrent à sa rencontre… ». Au fait, tu viendras à la biennale ? Les jeunes ouvriers ne se mettent plus en grève comme s’ils avaient renoncé, comme s’ils préféraient profiter, mais profiter de quoi ? Claude est vraiment un hippie irrécupérable, remarque il a déjà mangé son pain noir dans les années 80, t’en penses quoi ? J’ai très mal pris mardi que tu me traites de simulationniste, que tu me dises que lorsque le spectacle prime sur la réalité alors je rayonne. Mais je n’aurais pas dû te répondre que tu m’emmerdais, qu’avec toi je m’ennuyais ferme. Je me sens vivre quand je te tue. Pire que Pyrrhus. En sortant du boulot, j’ai bu un verre pas loin de Pierre Joxe & je me demandais pourquoi ne pas accorder parfois une once de talent à un semblable sous prétexte qu’il révèle à la face du monde sa propre médiocrité. « C’est qui Pierre Joxe ? ». Ici, y’en a qui fêtent l’amour sous les chandeliers de la République, qui comptent sur les enfants des autres pour repeupler la France, mais moi, quand je t’ai vu te recueillir au presbytère, j’ai tout de suite compris que tout était bien fini.
ep 06
Nous pensons être envahis par une résistance imaginaire mais c’est faux, nous avons tous baissé les armes je crois. Seuls restent quelques fous au regard inexplicable qui vous délivrent tant d’amour que vous n’en avez jamais reçu. C’est mieux que les coups de bâton, n’est-ce pas papa ? Nous sommes envahis par une multitude de sentiments contradictoires mais c’est faux, nous refusons tout en bloc toujours lors de l’assaut final. Seuls restent quelques joueurs au regard inextricable qui vous délivrent tant de lâcher-prise que vous n’en aurez jamais reçu et c’est toujours mieux que l’anxiogène, n’est-ce pas papa ? Les bons moments défilent, c’est le pied j’te dis, ouais c’est le pied… C’est l’Amérique. L’Amérique c’est moi, l’Amérique c’est toi, l’Amérique c’est quoi ? Juste une boursouflure sur une carte, ça ne tient pas ton histoire. T’as jamais su perdre et rester fier, bercée par l’illusion collective que làbas ils savaient faire. Rassure-toi, les pires salauds ne feront pas les pires saloperies pour le plus grand bien de l’humanité. Je ne voudrais pas être obligé de te dire tout cela mais ne pars pas, ne pars pas. L’Amérique c’est Hiroshima, l’Amérique c’est Oussama, l’Amérique c’est toi.
plexus N°
26
LE VISAGE DU CHRIST Piano & guitares : Chante !
Il vaut mieux en sourire qu’en pleurer mais j’aimais quand vous parliez de moi comme si j’étais mort. Jamais je n’aurais pu, jamais je n’aurais pu composer ce tire-larmes. Désolé de vous décevoir. Nous aurions pu être de biens meilleurs amis que ce que nous fûmes, je crois. Jamais je n’aurais pu, jamais je n’aurais pu composer ce tire-larmes. Désolé de vous décevoir. Je souffre d’un mal du siècle, le cul entre deux chaises, je vois des choses que les autres n’imaginent même pas. Jamais je n’aurais pu, jamais je n’aurais pu composer ce tire-larmes. Désolé de vous décevoir. Le visage du Christ sur une tortilla m’apparaît chaque nuit & ça ne vous trouble même pas. Jamais je n’aurais pu, jamais je n’aurais pu composer ce tire-larmes. Désolé de vous dire au revoir.
N°
29
VIDE Mario Nascimbene « Opening credits » (1968), Patience & Prudence « A smile and a ribbon »(1956), Franco Battiato « La canzone dei vecchi Amanti »(2006)
De Michel-Ange à Tchaikovsky. De McLuhan à Patrick Henry. Toutes les histoires, je les lis, je les lis. De Charles Bock à Jacques François. De Stevenson à Claude Le Roy. Toutes les histoires de vie, je les lis, car ça me remplit. Bonne nuit.
N°
30
JOHNNY GUITAR* Duoud « Johnny Guitar » (2009)
N°
28
POPOV Contre-chant : chien dans les rues de Vienne
J’ai connu un type qui captait la FM grâce au plombage de ses dents. J’ai connu quelqu’un qui commandait du clown Popov à midi au restaurant. J’en ai connu des sincères qui mentent, j’en ai connu des buveurs de plante. Je connais quelqu’un « toi, je t’aime » mais je crois qu’il me ment.
Joue la guitare, joue-la encore mon Johnny. Tu me tétanises mais je te sais si chaud dedans. Je suis de haut en bas aux abois pour celui qu’ils appellent Johnny Guitar. Joue-la encore pour moi Johnny Guitar. Où que tu ailles, où que tu sois, moi je t’aime. Et même si tu es cruel, je sais ta tendresse parfois. Il n’y a pas homme sur terre comme mon Johnny, comme celui qu’ils appellent Johnny Guitar. Joue-la encore pour moi, encore une fois juste pour moi… Johnny Guitar. * Adaptation du texte de Peggy Lee
SORRY BUT 01 HOME RECORDING RECORDS #039 © SBHRR 2012 www.sorrybut.com ...
LE SOLEIL REVIENT 02 SAN DIEGO 03 33 TROUS / 100 04 PIGEON ZAiRE 05 HELL’S ANGELS 06 K7 DE ROY 07 MAMI SATAN 08 CLAP 09 TROIS OMBRES 10 LOVESONG #1 11 SOUS INFLUENCE RUSSE 12 BOOM + ONZE DePOUILLES 13 PEINE MODERNE Gontard! 14 CONNASSE DE SINGE 15 L’eROTISME bagarres 16 PLUS FORT QUE NOUS lovesongs 17 COCKPIT 18 DINORAH 19 COMME UN CAMION 20 LE MANIFESTE DES TRAPeZISTES MARXISTES 21 JE VAIS NULLE PART 22 FIN DE CONCESSION 23 HISTOIRE DE LAPINS, DE CHIENS & DE DINGOS 24 PYRRHUS 25 LES OISEAUX DE LA TRISTESSE 26 LE VISAGE DU CHRIST 27 BEN LADEN, NIQUE TA MeRE 28 POPOV 29 VIDE 30 JOHNNY GUITAR
Album enregistré & réalisé partout entre Mars 2011 & Août 2012 en 10 sessions par Gontard ! Textes & sons Gontard ! / Sono Mondiale sauf « Plus fort que nous » (Barouh / Lai) & « Histoires de chiens, de lapins & de dingos » (texte Denis Robert) Iconographie Gontard ! Journal imaginé par Brest Brest Brest Merci ! ISBN : 978-2-226-17967-8
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G! Gontard! bagarres lovesongs #039 © SBHRR 2012 07 E.P.S - 30 TITRES
18 LE SOLEIL REVIENT DINORAH 02 19 SAN DIEGO COMME UN CAMION 03 20 33 TROUS LE MANIFESTE DES 04 TRAPeZISTES MARXISTES PIGEON ZAiRE 05 21 HELL’S ANGELS JE VAIS NULLE PART 06 22 K7 DE ROY FIN DE CONCESSION 07 23 MAMI SATAN HISTOIRE DE LAPINS, 08 DE CHIENS & DE DINGOS CLAP 09 24 TROIS OMBRES PYRRHUS 10 25 LOVESONG #1 LES OISEAUX 11 DE LA TRISTESSE SOUS INFLUENCE RUSSE 12 BOOM + ONZE DePOUILLES 26 LE VISAGE DU CHRIST 13 27 PEINE MODERNE BEN LADEN, 14 NIQUE TA MeRE CONNASSE DE SINGE 15 28 L’eROTISME POPOV 16 29 PLUS FORT QUE NOUS VIDE 17 30 COCKPIT JOHNNY GUITAR
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