I.F mag N#7

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L’EDITOO7 / Pour ce septième numéro, une thématique s’imposait à grands coups de gun et de cigüe. Loin des sept merveilles du monde, des sept nains, des sept péchés capitaux, des sept jours de la semaine, des sept mers, des sept archanges de Dieu, des sept rayons de la couronne de la statue de la Liberté, des sept ans de malheur, des sept branches du chandelier, des sept chakras, des sept têtes de la bête de l’Apocalypse, nous avons enfilé nos bottes de sept lieues et nous sommes laissés guider par quelques hautes instructions.

Notre mission : éditer un numéro 007, diffusé gratuitement dans l’hexagone et les contrées francophones mitoyennes, avec pour thème de prédilection : Agent double. Après une synchronisation parfaite de nos montres et un p’tit cocktail Molotov sans glace, notre tendance schizophréne a révélé l’espion qui sommeillait en nous. Le poil lustré, la chemise repassée, les lobes parfumés, nous vous proposons de vous montrer notre côté amicalement vôtre opposant volontiers le Dandy au trendy, l’Aston Martin à la Corvette, ou encore la Chatte Mathilde Carré à la courtisane Mata Hari. Tout est affaire de style.

I APPROUVE Ne cherchez plus la doublure parfaite, vous l’avez entre vos mains, néanmoins, ce cahier culturel ne s’autodétruira pas dans quelques secondes (hé non !), vous pourrez même le garder précieusement, voire en collectionner chacun des numéros. Comme à nôtre habitude, nous vous avons concocté une petite décoction d’articles, de chroniques, interviews et portfolio qui - c’est une promesse - ne reviendront ni sur le cas Nabila, ni sur toute autre actu. digne de ce nom ! IF mag est une revue culturelle gratuite, semestrielle et thématique, diffusée à 10 000 ex. Elle est initiée, portée et réalisée par la Brigade A4 + sa petite bande d’électrons libres sans lesquelles elle ne serait pas.


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©BenjaminLeDu

Pool design studio / S.T.Q.T.V.M, Souviens toi que tu vas mourir,.

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©David Coste

AGENT DOUBLE / DOUBLE JE

Joao Sabino / Nut Biter

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Studio Gvesner / lampe PHANTOMENAL III


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Oops Home / Calf & Half

par Sylvain Bouyer PRESIDENT/ /

Ah ! Ce monde de la transparence où l’on fuit l’opacité, où tout est visible et ne sera plus jamais invisible. Il faut dire ce que l’on est, ce que l’on fait. Jamais caché, mais toujours discret, jouer de cette fausse humilité, stérile, faire disparaître les signes, effacer les traces. Quelles histoires aurons nous à raconter ? Quelles seront ces choses qui dépassent, ces indices éparses de notre existence, ceux qui enchantent nos vies et déchantent aussi ! Ceux qui sont les acteurs de notre quotidien, et deviennent les initiateurs obscurs de nos devenirs. Il n’y a plus de corps, complexes, il n’y a plus de structures implicites, où est passée la forme cachée des choses ? Tout se voit et tout doit être vu, tout se dit et tout doit être su. Malheur aux prétendants qui n’auraient pu afficher patte blanche ou prouver leur innocence ! C’est l’ordre politique, l’ordre des choses, plus rien n’existe tortueux, tout doit être et demeurera immaculé, pur, imperturbable, stable, inerte …

Rui Pereira and Ryosuke Fukusad / furniture tasting

Il faut croire que l’on se méfie du vide et que le meilleur moyen d’y échapper reste encore de le devancer. Plus vite apprivoisé et plus vite oublié. C’est le vide par profusion, foisonnement du tout et de son contraire, le « temps-danse » sur une réalité sans idée, une actualité sans virtualité. « Un vide plein » qui regorge d’informations de surfaces, sans fond, d’activités répétitives, mécaniques, de faux mouvements. L’illusion d’une complexité maîtrisée qui n’est en fait qu’un grand manque d’idée. Dans un repli organique désespéré, on tente de se raccrocher, de trouver du sens. Tout ce qu’on nous offre, c’est du vide, de la morale et des images prémâchées ! Du conformisme pour nous rassurer et pour oublier ne serait-ce qu’un instant et pourquoi pas plus longtemps cette réalité. C’est du désengagement. A force de vider nos espaces de vie, de purifier nos environnements on prend le risque de perdre le goût des choses et même des choses simples. On se retrouve impuissant face à ce mur de la transparence. On perd le bonheur d’être là, ici et maintenant, simplement parce que ça n’a plus de sens, parce qu’on nous le fait savoir en nous imposant le toujours mieux ailleurs. Il n’y a plus de prise. Ces espaces diffus nous incitent à faire de nos vies et de nos corps des images, qui jamais ne nous permettrons de durer, sinon pour quelques exceptions sous la forme d’images persistantes, comme ces icônes auréolées.


DESIGN_/

On détruit nos « savoir-faire » parce qu’il nous suffit de « faire-savoir ». On perd la matière à raconter, on perd la mémoire. Si créer c’est résister, alors résister au vide de la transparence c’est créer de l’ambiguïté, s’immiscer, offrir et provoquer des brèches, laisser et refuser l’imposé. C’est imaginer et partager, autoriser le flou, remettre du cœur à l’ouvrage, du rire dans nos vies, du vivant dans notre réalité. Il s’agit bien de répondre à une question : sommesnous encore capables de transformer ce réel ? Sommesnous encore capables de ré-enchanter nos vies ? Puisqu’il faut vivre avec son temps, rien ne nous empêche de tenter le détournement. Pour s’amuser un peu et puis pourquoi pas à chaque instant ! Cela nous permettra de reprendre les choses en main, de saisir un peu mieux notre quotidien. Cela peut paraître dérisoire, mais tout est une question de point de vue. Il ne nous manque que des endroits pour le vivre, des objets pour le réaliser. Au détour d’une biennale Stéphanoise, et au cœur d’une œuvre elle-même, l’exposition ‘Vous voulez rire’ de Benjamin Girard nous redonne le goût des choses. Enfin, on prend le temps. On prend le temps de se poser des questions sur nos vies, tout en s’amusant ! Installés pour l’occasion dans les dédales monolithiques de l’église Le Corbusier à Firminy, des objets nous donnent envie. Une belle envie de raconter des histoires, drôles, bizarres… mais des histoires !

Oops Home / Mustachifier

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Défense

Juliette porte une bague «diamant» en porcelaine Violaine Ulmer, 90 € et des ciseaux «hay», la petite papeterie française 14 €.


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ŠirisLegendre

Iris Legendre

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Tchuss

Winshluss Ben et Fred, nos reporters sans fron ères, a poussé pour nous, les portes du fes val d’Angoulême. Entre deux pages de lecture Bdesque, il a croisé les chemins de Jon McNaught, Benoît Preteseille et de Winshluss, avec lequel il a pu échanger deux trois banalités… A en on, concentré de bonne humeur ! «Je n’ai pas de postulat idéologique. Je bidouille, je bricole en permanence. Il n’y a pas de démarche de ma part, de convaincre les gens que j’ai raison

C’est ce mécanisme de propagande qui est fou. Aujourd’hui il est différent, on nous offre la bonne conscience an -raciste, écologique qui permet

et que c’est super ce que je fais. A notre époque, il y a une peur latente de l’échec. Je ne me contrains pas à faire des choses qui ne me tentent pas. En cas d’échec, il n’y a aucune raison de s’effondrer. Les gens s’autocensurent avec ce e peur immatérielle, comme une autorité qui plane. Il y a eu le World Trade Center qui était annonciateur de ce e peur,

d’évacuer toutes nos pulsions.

matérialisée par l’image mais qui n’existe pas vraiment d’un point de vue concret. Ces tours se sont effondrées, mais tu rentres chez toi, foncièrement rien n’a changé. Il n’y a personne qui t’a end pour

ce qui m’énervais et que je devais m’intégrer dans ce système pervers. Je ne suis pas un intellectuel au sens Sartrien. Je ne suis pas Baudrillard quand je cri que la société de consomma on, moi je suis né dedans,

t’égorger. C’est plus une projec on pornographique de la peur, qui est répé ve, présente, et qui te pousse à avoir peur d’avoir peur. C’est la caricature de ce qui nous arrive, mais c’est déjà présent dans le quo dien, par rapport à la crise et à la jeunesse. Ce e société a peur de sa jeunesse, et c’est le premier symptôme de sa maladie, elle

j’ai été contaminé, je n’ai pas son regard extérieur. D’où l’ironie dans ce que je propose, vu que je ne me mets pas à part. Au contraire, je donne ce que j’ai reçu et je n’ai pas peur de dire que j’ai éprouvé du plaisir. C’est compliqué ce truc, parce que ça demande du temps. Quand je parle de temps, c’est le temps d’arriver à intégrer les idées inconscientes

fantasme un truc sur les jeunes qui sont violents, qui violent des meufs dans des caves. Qu’est-ce qu’on nous montre des musulmans et de l’Islam ? Il y a des millions de musulmans, mais qu’est-ce qu’on voit ? On voit des mecs qui se font

que j’avais, les formuler, les comprendre et à travers elles, comprendre qui je suis, et ne surtout pas être un donneur de leçon.

sauter, qui égorgent les journalistes. Les musulmans

contraire, d’ouvrir tout en permanence. Accepter que t’es un animal mais que t’as une conscience,

ennemis, avec les yeux crevés et des sales gueules.

Mon boulot parle de ça en fait. Ce problème de diriger une idée. Avant c’était simple, il y avait le bloc de l’est, le bloc de l’ouest, les idées étaient claires, il y avait la gauche, la droite. Maintenant, c’est un bordel sans nom. J’ai mis des années à comprendre

Je n’ai pas envie de donner un point final mais au

donc t’es pas vraiment un animal. La pression collec ve est ultra efficace et rapide. La haine qu’il y a eu des juifs pour arriver à l’holocauste, ça a pris des siècles. Comment c’est possible d’arriver à ce stade de condamna on ? A l’époque il était de bon ton d’être an sémite, dans les années 30, l’affaire Dreyfus tout ces machins… tu te demandes comment on peut arriver à condi onner les foules. Le Rwanda, le Cambodge, ça me fascine, ça ne cesse pas de me ques onner. Comment un mec se réveille un jour et va découper son voisin à la mache e ?

Quand tu lis Dostoievski, et la complexité de ses personnages, tu comprends que tu n’es qu’un pauvre con. Il a réussi à dire qu’à la fois un mec est bien et naze, et en fait c’est qui ce mec, c’est moi. Qu’est-ce qu’on est d’autres que des pauvres cons qui se proje ent. On court tous derrière ce qu’on voudrait être. On scénarise nos vies, on a une vision hyper héroïque du genre humain, on pense que le méchant va perdre à la fin parce qu’on a tous vu Disney.


Maintenant, t’es en permanente représenta on avec

Je n’ai jamais amor le succès. Je me lance dans

les réseaux sociaux, t’as plus le temps d’avoir de jardins secrets, d’imaginaire. C’est en train de

des entreprises périlleuses, et je me fous du résultat. Ca c’est contre-culture. Ce qui m’étonne, c’est de ne pas finir par me fa guer et vouloir amor r,

disparaître. Quand tu fais disparaître l’imaginaire, tu fais disparaître l’utopie, et quand tu fais disparaître l’utopie, tu fais disparaître le poli que. L’imaginaire c’est aussi une pensée poli que, vu que tu arrives à analyser ce qui se passe et à rêver au meilleur. Ce qui reste, ce sont les gens qui se réfugient de manière

mais je suis de plus en plus en colère et énervé. J’ai accumulé des connaissances, et j’arrive à viser dans la tête du coup. En ayant acquis la technique, c’est une forme de renouveau. L’efficacité remplace l’énergie. Le drame, c’est qu’on sait qu’on va vers le

pulsionnelle dans des niches comme le bio, qui sont confortables parce qu’elles ne touchent à rien de

pire. Je parle à des gens qui le savent déjà.

grave. Je n’ai pas une vision romanesque à la Jaurès. Ce qui m’intéresse,

Le capitalisme est un problème systémique. TINA. There is no alterna ve. Mais

c’est l’individu, pas la masse « France ». Je ne parle que

les mecs sont allés sur la Lune, je pense qu’on peut trouver Etre de gens que je connais. Les gens une alterna ve entre le Kolkhoze et revolutionnaire que je touche, sont des gens que je Wall Street. On se dirige peu à peu a notre Epoque connais. La plus grande honnêteté c’est vers la dispari on de la classe moyenne c est prendre son de parler de toi et de ce que tu connais. et à un moment, le pauvre pète tout temps ne pas Au delà du cercle de l’inconnu, tu t’arrêtes puisqu’il n’a plus rien à perdre. etre efficace parce que ça devient indécent. Les gens Le poli que a disparu, il est juste dans la qui te touchent en li érature ou autres, communica on. On a déjà eu une guerre ce sont les gens qui parlent bien d’eux. J’ai fait ce mondiale, ensuite on a eu Regan et Tatcher qui choix de parler aux gens, donc je m’accorde pour con nuent de laminer tout. La crise a commencé avoir une forme lisible. Je ne suis pas ce qu’on peut en 33. Liberté, Egalité, Fraternité, quelle vaste appeler un ar ste névrosé. Je viens d’un monde fumisterie. Je reproche pas aux mecs d’avoir des prolo, pas vraiment ésotérique. Je suis plus a aché tunes, mais qu’on arrête de dire qu’on a tous la aux gens que lorsque j’étais jeune. Des gens avec même chance. Moi j’ai eu la chance d’être blanc. lesquels je devrais ne rien avoir à faire, parce que Des potes arabes j’en ai eu plein, mais la chance pas du même milieu, me séduisent. Rencontrer des gens, des personnalités, ça permet de t’oxygéner vachement. Travailler avec les gens implique l’idée d’une porte ouverte, je ne veux pas imposer ma vision. J’aime être surpris par les autres. Être révolu onnaire à notre époque, c’est prendre son temps, ne pas être efficace. L’acte révolu onnaire, c’est juste l’envie de se dire « je veux faire comme ça », et de le faire. Si tu ne le fais pas, t’es un con, parce que la sa sfac on que tu en re res, pendant l’effort est immense. Le but m’intéresse moins que le parcours, c’est pour ça que j’en suis où j’en suis.

qu’ils ont eu, c’est celle d’aller en taule ou d’aller vers la religion. On leur a enlevé la dignité. Mais t’as quoi comme choix ? Tu crois que les mecs ils vont lire Proust ? J’ai illustré des contes et j’ai fait ma version de la pe te fille aux allume es, ce conte m’a trauma sé quand j’étais gosse. Elle a un bidon d’essence et elle fout le feu à la ville le soir de Noël. Mais c’est comme ça que ça doit se terminer. C’est la violence de la société. Comment ça peut se terminer autrement ? On demande aux gens d’être civiques alors qu’ils se comportent comme des porcs avec eux. On

© Winshluss


© Win

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leur demande d’être serviles, pas civiques. Prendre Hitler et en faire un démoniaque, c’est une erreur, c’est l’humaniser et se rendre compte qu’il est au centre d’une névrose na onale. Au moment x, il y a le peuple allemand qui a été nourri par une haine protestante. Et après est arrivée en France ce e jalousie, ce e haine, mais tout le monde ne s’est pas comporté comme des porcs. C’est ça de se demander ce qu’est l’humain, comme la chanson de JJ Goldmann, qu’est-ce que j’aurais fait ? L’enjeu, c’est juste de se ques onner plutôt que de balancer des lieux communs en permanence. Je veux pas tomber dans le « tous pourris », mais en France, on n’a jamais tué le Roi, on est dans une société très aristocra que. Ca fonc onne par cercles, et après ce sont des passe-droits. Tu regardes B. Tapis, le mec se bat toute sa vie, il a sa place et il ferme la porte à double tour. Le système de Bonaparte c’est juste une autre formule de royauté. On te vend une idée d’une société où tout le monde a ses chances. Je pense qu’aux moments des mouvements sociaux, de Jaurès, Blum, les actes poli ques forts comme les congés payés, ça existait vraiment. Mais maintenant, depuis l’aboli on de la peine de mort, il n’y a plus d’actes poli ques. Un acte poli que, c’est être contre nature par rapport à un contexte donné ».

© Winshluss

Winshluss en 2, 3 mots. Né en 1970 à La Rochelle. Nom iden taire : Vincent Paronnaud. Trait : acéré. Propos : noir et cynique. Première publica on : Les aventures de Miguel, 1995. Il travaille dés 1997 pour les revues Jade, Ferraille, Hopital Brut et collabore avec les albigeois Les Reguins marteaux, Cizo pour l’Associa on, et les montpelliérains de Six pieds sous terre. Dix ans plus tard, il reçoit le Prix du Jury du Fes val de Cannes, aux côtés de Marjane Satrapi pour Persépolis, et gagne 2 Césars en 2008, Meilleur premier film et Meilleure adapta on, et une nomina on aux Oscars 2008 dans la catégorie Meilleur film d’anima on. En 2009, il reçoit le Fauve d’Or, Prix du meilleur album au Fes val Interna onal de la BD d’Angoulême pour son Pinocchio. Il expose actuellement jusqu’au 10 novembre 2013, à la Galerie des Jouets du Musée des Arts Décora fs de Paris : Winshluss, un monde merveilleux. Propos recueillis par Benjamin Böhle Roitelet et Frédéric Mascaras lors du Fes val Interna onal de la BD d’Angoulême 2013.

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©PatrickGalibert

©PatrickGalibert

Montrez-moi cet orgue que je ne saurai voir. Un indice : dans la famille des instruments à vent, je demande le Père tout puissant. Top. Composé de tuyaux alimentés par une soufflerie, accordé suivant une gamme, je donne du son grâce aux facteurs, professionnels qui m’imaginent, me construisent, m’entretiennent, m’accordent, me réparent, me restaurent. On me joue via un clavier et un pédalier. Je suis de genre masculin au singulier, mais je partage avec les mots amour et délice, la particularité de pouvoir être masculin ou féminin au pluriel. Je suis, je suis ? L’orgue, un instrument de musique que l’on assomme de clichés et que nous écartons de notre quotidien. Pourtant à sa création au II° siècle, il était complètement intégré aux évènements de la vie en société. De son nom originel hydraulos (car fonctionnant par pression hydraulique), il est tout de suite adopté par ses contemporains, et se lie à la danse, aux combats de luttes, aux banquets, aux armées, et évidemment à l’orchestre. L’orgue a su s’adapter au fil des siècles à la musique et aux évolutions technologiques de chaque époque, ainsi qu’aux cultures des pays où il se trouvait. « L’orgue est vivant ». Et c’est à Toulouse, capitale européenne de l’orgue, que se déroule chaque année depuis 1996 : le Festival international Toulouse les Orgues. Dans une ville qui compte une trentaine d’orgues dont neuf classés monuments historiques, le festival permet

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de découvrir ou de redécouvrir un patrimoine reconnu dans le monde entier. Venez contempler , disséminés à travers la ville l’orgue symphonique de la basilique Saint-Sernin, l’orgue italien de la chapelle Sainte-Anne, l’orgue baroque allemand du musée des Augustins ou l’orgue classique français de Saint-Pierre des Chartreux. V° siècles de musique peuvent ainsi être joués. La force de ce festival est de savoir faire vivre l’orgue de façon contemporaine en s’ouvrant au grand public et en proposant des spectacles où se mêlent la musique, la danse, le théâtre, le cinéma... La 18e édition du Festival met également en avant les jeunes talents avec un temps fort : le 11e concours international d’orgue Xavier Darasse. Organisé tous les 3 ans, il offre la possibilité à 12 candidats issus de la scène internationale actuelle, de défendre devant le public leur projet musical. Dans cette volonté d’ouverture, l’association Toulouse les Orgues a mis au point des orgues démontables et transportables, afin d’amener cet instrument dans les écoles, les hôpitaux, auprès de publics fragilisés... L’orgue met tous les sens en émoi : le corps tout entier est percuté par le jeu de vibrations quasi ésotérique que l’on confère volontiers à l’instrument. L’orgue c’est éprouvant. L’orgue c’est épatant. L’orgue c’est stimulant ! En point d’orgue filez tous admirer ces chefs d’œuvre durant le «Festival International Toulouse les Orgues», et à tous moments.

©ThomasGuillin

Du 09 au 20 octobre à Toulouse. Le site de l’association Toulouse les Orgues / www.toulouse-les-orgues.org


NUMERIQUE_/ Damien Tenenbaum Cyril Conton

CECI EST L’ARTICLE NUMERIQUE EN NUMERIQUE.


te bego o T de ion r / t a r st su l’illu d’écran r e g nd ne.fr har ét léc en fo magazi if


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WET WET WET

par Nolwenn DURAND

Espionne est un métier moulé. Je parle de la combinaison bien sûr! Ce genre de caprice vestimentaire vous interdit l’absortion de denrée de base comme : les pâtes, le nutella, les cacahuètes grillées et tout ce qui fait que le monde chante et danse. La combinaison, c’est esthétiquement impactant, mais fort peu adapté à des conditions extrêmes telles que la pluie au mois de Juin ( pour nos lecteurs étrangers, se référer à Météo France sur la période Mars / Juin 2013 ). Dans un soucis de santé publique, je m’attaquerai donc à la tenue de survie d’une espionne évoluant dans un milieu aquatique : combat main à main avec un requin, course poursuite dans un hors-board doré... ou de nous, pauvres mortels amis du parapluie toujours. Mon expertise : le néoprène Le néoprène / est un polymère fabriqué à partir du monomère chloroprène / est la matière de référence des plongeurs frileux / est la nouvelle matière à la mode. Sorti de son contexte sportico-aqueux, le néoprène a envahi les podiums. Nicolas Ghesquière, alors directeur de création de la maison de couture Balenciaga, fut le premier à exploiter cette matière structurante et à composer des silhouettes radicales et guerrières : du néoprène enchassé entre deux tissus chatoyants formant un écrin doux et architecturé. Chanel, Marc Jacobs intégrèrent également cette «nouvelle» matière à leur collection. Démocratisé par les désigners, adoubé par le monde de la mode, le néoprène envahit peu à peu les rayons de Zara, d’H & M et d’Others stories, le nouveau venu, qui le travaille sous forme d’accessoires : pochettes et sacs colorés parfaits pour tous ceux qui n’ont pas de double identité.


Mode _/

Alba Prat / Synthetic Ocean

Prat

©Alba

Boy / Chanel

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©C


Pour les espionnes amenées à se camoufler régulièrement (à chaque emploi ses contraintes). Alba Prat, designeuse espagnole, a imaginé pour sa collection Synthetic Ocean, des carapaces néoprénées, pensées pour un monde marin poussé à l’évolution face à une pollution de plus en plus importante, où les créatures intégreraient les déchets plastiques à leur enveloppes. Tout juste lauréate du Prix du Public du H&M Design Award 2013 et travaillant sur une collection intitulée Syn Chron, la designeuses retranscrit des sons, tels que ses battements de coeurs graphiquement sur le textile. Gageons que cette tête chercheuse sera glamouriser le monde des agents secrets. Fort de tous ces conseils, ne reste plus qu’à accessoiriser. Comme je ne vous l’apprend pas, une espionne à comme son homologue masculin des gadgets indispensables : rouge à lèvres microphone, élastique chouchou boomerang à mémoire de forme... Je vous propose la classique minaudière, si vous n’avez pas de James à pendre à votre bras, le boy de Chanel, fera l’affaire, mais pas celle de votre banquier. A 1000 € minimum le boitier en plexi : la classe ça n’a pas de prix.


©FaustineJacquot

Immortel ! bonhomme immortel, être invincible… à Manille en course poursuite, à chevaucher les grosses cylindrées, à l’assaut des empires ennemis ! à Canton, les yeux ténébreux, regard pugnace à esquiver les missiles à tête chercheuse sans se plaindre d’un torticolis, d’anémie, ni lumbago à l’horizon… il ne démord pas l’enragé ! ne se détourne pas de son devoir d’infiltré, de ses fonctions d’indestructible… un héros têtu ce voyageur aguerri ! sur les talons des terroristes, sans vergogne contre mauvaise graine, coups de lattes aux têtes brulées, balayette manchette sur mégalos, judas… pas de capitulation plutôt la mise en bière ! se défend comme un lion, affronte sans frisson ; assomme efficacement, fracture lapidairement, lacère férocement, étrangle élégamment…


en Sibérie, les chaussures cirées, favoris poivre et sel, il escalade avec aisance les parois d’un ravin insondable ; gardant son sang froid éternel, son flegme anglais… le costume trois pièce, brushing impeccable ! en Amazonie, il nage avec ardeur contre les courants parmi les piranhas, les dents Colgate dans la mangrove … le nœud pap, muscle saillant… pas de dérobade ! il garde son arrogance facile, réactivité fulgurante, il désarme ses ennemis sans détour, inflexible à toutes les saisons ! à exécuter les missions coûte que coûte, à sermonner malfaisance… à la Saint-Valentin il plante du Mao, à la Saint-Jean il scalpe du con, à la Toussaint botte le cul d’la pègre, du foutu traître… sous la brise cinglante, la raie bien centrée, dans un incendie dévastateur, le teint de pêche ! ligoté, brimé, torturé, la peau exfoliée… une ombre discrète, pas de mine défaite ! à Pondichéry, il apprivoise d’la féline en nuisette ; domestique scorpions, vipères, divas en pagaille ! se débrouille en patois Maori, en yiddish… il traduit le latin, dans les poches boussoles, passeports, dirhams, livres, roubles… couteau suisse dans le caleçon, la sangle dans la chaussette, oreillettes intégrées dans le blaireau à barbe, parachute camouflé dans les boutons de manchette… non affolé, l’œil net, le geste sûr, la parole nette ! à l’aube de chaque jour, double agent est un dieu… don de mimétisme, d’ubiquité, omnipotent, omniscient, testostérones d’Hercule, phéromones de prédateur, hormones de crâneur béni, double agent n’a pas fini d’être immortel ! Nicolas Savignat

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_/ / I.F MAG LOVEs / /_


EN VITRINE _ EMMANUELLE MASON

Nous avons offert notre vitrine à une plasticienne française: Emmanuelle Mason. Le deal, nous : un espace, un thème / le hors-champ. Elle : du talent et une œuvre « le chant du cygne », exposée 3 mois dans la vitrine de notre atelier. Depuis quelques années, on note un retour en force du dessin dans les pratiques plastiques contemporaines que les artistes, comme Emmanuelle Mason se réapproprient. Elle l’expérimente au moyen du multimédias : le geste dessiné se numérise et se sculpte. On dessine sur le support papier comme dans l’espace, si bien qu’on ne différencie plus trop le dessin de la sculpture. Pour nous, elle pousse encore plus loin la frontière entre la 2° et la 3° dimension, en faisant d’une matière réelle et animale, une image figée : une taxidermie.

Peux-tu nous résumer ton travail en trois mots clés ?

chair, notre devenir viande. Deleuze dira, à propos de Bacon, que « la viande est la zone commune de l’homme et de la bête ».

Animalité, Mort, Transfiguration, … A l’ère du numérique, dessin/sculpture: même combat? Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un combat, mais d’une évolution naturelle de l’histoire de l’art. Je fais partie d’une génération qui a eu envie de reprendre le pinceau et le burin, après une période « d’anti-art », c’est-à-dire d’art sans artefact. Tout est une question de ce qu’on a « digéré » ou pas des révolutions artistiques du 20e siècle. Ainsi, je pense qu’on peut être plus ringard en faisant une œuvre à grand renfort de code et de capteurs qu’en dessinant… Pourquoi des animaux morts : un penchant fétichiste ? Le chant du Cygne n’est pas une idole, elle n’est le signe d’aucune puissance extra-mondaine, même pas de l’âme de la bête. En revanche, elle est la peau, la chair et l’os d’un animal qui a été un jour, justement, animé, plein du souffle vital, et qui l’a expiré. Quand je travaille sur les animaux, je travaille aussi sur l’homme, sur notre propre mort, notre

Le « chant du cygne » fait grincer les dents de certains publics. Quelle est ta part de provocation assumée ? Très sincèrement, lorsque vous m’avez fait part de réactions vives à propos du Chant du Cygne, je ne m’y attendais pas ! Je trouve que la dinde sous cellophane achetée à Carrefour et rôtie à Noël est plus violente et plus choquante que cette sculpture. Cette oeuvre a-t-elle fini de te faire aimer la viande ? Cela fait plusieurs années que j’ai du mal à trouver des justifications à manger de la viande. Je continuais à manger un peu de viande, achetée à des petits producteurs locaux, y trouvant une justification de continuer. En tannant la peau de l’oie, je suis devenue complètement végétarienne ! Tu enseignes les arts plastiques. Ta double activité fait-elle évoluer ta pratique artistique ? La plupart des conseils que je donne à mes étudiants, je ne les suis pas moi même ! Je ne sais pas si l’enseignement fait évoluer ma pratique artistique, j’ai plutôt l’impression que je


caverne.»

qui peint la silhouette de sa proie sur la paroi de sa

semble que je réitère le geste millénaire de l’homme

s’envole, suspendue entre deux monde finalement. Il me

bête, dont on hésite à penser si elle tombe ou si elle

de lumières dans le ramage, la silhouette élégante de la

fasciné par la beauté, la finesse des plumes, les jeux

tion crue d’une dépouille animale, mais qui est aussi

tateur, qui est à la fois horrifié par cette présenta-

Je cherche à créer des émotions contraires chez le spec-

Le champ du cygne

«Ce travail est la continuité naturelle de mes dessins.

En vitrine _/

mets la même sincérité dans mes deux métiers, et j’investis les deux d’une dimension humaine et militante. Lorsque je suis artiste, je pose un regard esthétique, mais aussi acerbe, critique et actif sur le monde, et c’est ce même regard que j’aide mes étudiants à activer.

©BrigadeA4

Le thème animalier est très en vogue. Ton partenaire idéal : Picard, Spanghero, Ikea, Findus ? C’est sûr que chez Spanghero, je trouverais certainement beaucoup de « matière première » à mes dessins ! Beurk… Envisages-tu de taxidermer ton animal de compagnie ? Mon chat peut être pas, mais j’ai la fâcheuse habitude de faire se momifier les oiseaux qu’il me ramène pour les dessiner ensuite ! La thématique de ce IF numéro 007: agent double. Plutôt Sean ou Roger ? Sean, of course ! Dernière frivolité ? Je me suis faite offrir un Ipad pour mon anniversaire…


MA MAîTRESSE


MA MAîTRESSE


©MathiasSchmied

©LaurentDuthion

Mathias Schmied

Gun baby gun ART CONTEMPORAIN _/

Christelle Familiari

©TomPuckey

Tom Puckey

Mickael McGillis

©MickaelMcGillis

« Woody Allen is James Bond. Peter Sellers is James Bond. Ursula Andress is James Bond. Orson Welles is James Bond. David Niven is James Bond… Casino Royale is too much for one James Bond » scandait la bande annonce de la parodie de 007 de 1967. Si tout le monde est un James Bond en puissance, je ne me suis pas encore transformée en Ursula Andress pendant mon sommeil, alors je rêve éveillée, me répétant cette fameuse tirade bien connue « my name is Bond, James Bond » pour m’en persuader. Je m’interroge : mais quelle est donc la panoplie idéale de l’agent double ? Plutôt la face de Mike Myers binocles à la monture noire + brushing sur chevelure acajou, ou la plastique de Timothy Dalton dans un smoking sombre bien cintré à fort contraste avec le sourire émail diamant ? Le premier offre l’avantage d’être insoupçonnable, le second, insoutenable. Mais quand on ne penche pas vraiment du côté du Lord, le mieux reste de se dissimuler sous de la belle carrosserie. Si vous n’avez pas de bolide garé sous vos fenêtres, optez pour la formule 01 version tuning des pauvres telle que l’a conçu Florian Jenett, ou préférez le bois au carton en vous payant une belle Lincoln Continental année 2011, signée Pascal Rivet. Après avoir bombé le torse et roulé des mécaniques, vous pourrez facilement semer les méchants qui vous coursent, en empruntant une des tranchées de Michael McGillis. Pensés pour vous repérez hors des sentiers battus, le land artiste recouvre de peinture fluorescente des rondins de bois, disposés les uns sur les autres, en deux rangées qui se font face. Parfaitement empilés jusqu’à hauteur d’épaule, le rondin vous protège, mais vous risquez malgré tout d’être vu. Alors,


ART CONTEMPORAIN _/

©MathiasSchmied

©IsobelWood

Isobel Wood

Mathias Schmied

Julie Brusley ©JulieBrusley

à défaut d’avoir le talent d’un Liu Bolin, vous optez pour des cagoules de camouflage. Celles dont il est question, présentent l’avantage d’être doubles elles aussi, conçues par paire vu qu’un James Bond qui se respecte, a forcement une horde de libidineuses prostrées devant sa porte. Le prétexte est tout trouvé pour s’offrir le travail au crochet de Christelle Familiari : une cagoule pour « en-palais » langoureusement son ou sa partenaire ni vu ni connu ; si plus d’affinitées, le slip à pénétration incognito (choisi au hasard dans sa collection d’objets en laine) fera l’affaire. Si malgré toutes ces précautions, des photos compromettantes venaient à circuler, ne faites aucune « proposition qui ne pourrait être refusée » à votre maître chanteur. Le mieux, reste de s’adresser à Mathias Schmied, alias les bons tuyaux ! Le roi de la destruction de preuves compromettantes. Ses photos de pin-up effilées par bandes dans sa série Background, ou encore grattées, peinturlurées, flouées (Hypnotic girls, Pin-up skulls, Pin-up text), ont de quoi faire tressaillir Dodo la Saumure. Pour les cas extrêmes, votre animal de compagnie peut lui aussi profiter du droit à l’anonymat diplomatique en se faisant flouter le portrait par Isobel Wood. Par peur de représailles, vous estimez devoir quitter le territoire. Vous pouvez toujours faire du pied à Alfredo Jaar, qui avait réuni un million de passeports finlandais en 95 pour One million finish passeports afin de dénoncer la politique restrictive des flux migratoires. Sinon, plan B, ne prenez pas le risque de vous faire repérer et enfilez un des costumes miroir de Josiah McElheny réalisés pour le white cube, Interactions of the abstract body. Cinq structures qui combinent cèdre et vitrines en verre, montées sur des supports métalliques. A échelle humaine, ils se portent comme des accessoires. Soyez assuré que ce ne sera pas vous qui attirerez l’attention. Ainsi accoutré, vous serez parfait pour compléter les décors de faux-semblants pensés par Julie Brusley pour ses Cartes postales. Un décor naturel type prairie champêtre, dans lequel elle dispose un décorum artificiel donnant l’illusion du vrai. Désormais prévenus, ne vous étonnez pas de croiser le regard d’une vache immobile au détour d’une escapade fugitive.


©PascalRivet

Pascal Rivet

©HugoGlendinning

©florianJenett

Josiah McElheny

Sarah Frost

©SarahFrost

©AlfredoJarr

par Aude FOURNIE/ /

©florianJenett

©florianJenett

Florian Jenett

Mais dans ce monde factice à la Truman show, pourrait bien débarquer l’une des espionnes de Thom Puckey, spécialement formées pour tuer. L’arme au poing, ces sculptures de femmes quasi nues aux allures d’héroïnes de jeux vidéo, reprennent les codes des statues antiques en marbre. Le contraste entre les formes classiques et la vulgarité des postures est saisissant. Les armes sont braquées sur vous, pas d’autre issue possible que l’affrontement. Pour gagner le combat qui s’annonce d’ores et déjà hostile, rien de tel que de passer en revue toute l’artillerie moderne. Commencez par appréhender les différents modèles via l’Arsenal en papier de Sarah Frost, exposé au P.P.O.W de New-York en 2011. Ensuite, comblez vos lacunes en matière de sports de combat en vous entraînant sur les mannequins de l’américaine Claire Oswalt. Sa série Peril in perfection met en scène des personnages qui vont au clash. Sculptés, leurs membres articulés sont composés de bois et de graphite. Entre jeu de domination et de soumission, cette petite mise en bouche vous donnera une certaine assurance et l’air conquérant. Vous serez fin prêt pour l’installation hight security (Abra-Cadabra Home Security) de Megan Whitmarsch, en feutrine et fils de couleur. Top chrono, c’est le moment de choisir la couleur du fil à couper. Si la roulette russe a bien tourné pour vous mais que vous sortez sérieusement amoché de cette folle cavale, vous pourrez toujours appuyer sur la gâchette afin de stopper toutes les souffrances. Les guns mister freeze de Florian Jenett (Freeze revisited) sont aussi efficaces qu’un steak sur les hématomes, c’est artistiquement prouvé. Après ça, il ne vous restera plus que la voix de la postérité.

Florian Jenett

Alfredo Jarr


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MUSIQUE _/

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©irisLegendre

AU REVOIR Direction artistique / graphisme & photographie / coordination : Brigade A4 Nolwenn Durand & Aude Fournié / brigadea4@gmail.com

Ont collaboré à ce numéro : Justine Ricaud, Juliette carrera, paul bousquet, Damien Tenenbaum, Sylvain Bouyer, Julien Roche, NICOLAS SAVIGNAT, victor galarraga, BENJAMIN bohle-ROITELET, frederic mascaras, emmanuelle mason, winshluss, Nina Sarradin, toulouse les orgues, cyril conton & flore , illustrateurs : IRIS LEGENDRE P 9 & P 32, TOBEGOTE PAGE CENTRALE, faustine jacquot p 21 Merci à tous nos collaborateurs : à Nicolas Lecomte pour l’imprimerie Relief Doc qui se plie en quatre pour cette parution, à tous nos bénévoles et nos bienfaiteurs.




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