JEAN LAMBERT-RUCKI ( 1 8 8 8 - 19 6 7 )
Bestiaire
Aux sources du XX è siècle 10
Cette exposition est avant tout dédiée à nos fidèles compagnons passés, présents et futurs. This exhibition is above all dedicated to our faithful companions past, present and future.
Tristan, Guillaume, Virgile, Brutus, Kiki, Sultan, Moka, Beethoven, Giaco, Wendy et Diamantine.
(Et tous ceux qui ont désiré garder l’anonymat…) (And to all those who wished to remain anonymous…)
Taureaux, circa 1939
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JEAN LAMBERT-RUCKI BESTIAIRE JEAN LAMBERT-RUCKI BESTIARY
Aux sources du XX è siècle 10
GALERIE JACQUES DE VOS
Remerciements Bravo et Merci à tous les fondeurs et artisans qui ont œuvrés sur les travaux de Lambert-Rucki. Tous, sans exception, sont tombés sous le charme et ont reconnu unanimement l’originalité évidente de l’artiste. Bravo et Merci à Tonio da Silva qui pendant plus de vingt cinq années mis en teinte, avec minutie et passion les différents bronzes à l’égal des originaux. Bravo et Merci à Catherine Marghieri qui avec un réel talent, rejoint l’aventure avec ses couleurs et ses laques. Bravo et Merci à mon nouvel assistant Chabah Yelmani qui pendant toute la rédaction du catalogue fut attentif et efficace. Bravo et Merci à tous ceux qui du bout des lèvres, du bout des pieds, d’un sourire narquois ont pensés que l’œuvre de Lambert-Rucki n’était que décorative. Tous ces aveugles de l’art, m’ont donné la force nécessaire de sauter une à une les haies de leurs indifférences. Et enfin, Bravo et Merci à ma famille, à toute ma famille, à Janine, Alexandre, Carole et Oscar qui depuis longtemps ont compris que Jean Lambert faisait partie de la nôtre.
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Animaux à la barrière, 1962
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Jean Lambert-Rucki, Paris, 1912
Avant-propos Il est temps, (il n’est jamais trop tard), de vous présenter le monde animal auquel Lambert-Rucki aimait prêter attention. Dès son arrivée à Paris, un inconnu lui offrit un chaton et il en fit son ami. Il est vrai que son bestiaire est une œuvre en soi pendante à ses travaux sur l’humain et ses rapports à l’autre. Peu d’artistes se sont employés à ce genre avec autant de réussite. Sans fausse modestie ni naïveté, l’œuvre animalière de ce sculpteur est d’une originalité sans faille, sans pareil, ne pouvant être assimilée et comparée à aucun autre artiste. L’amour et l’humour le dispute à la maîtrise des volumes et des formes. Je vous invite à vous munir d’un bâton de berger (afin d’écarter les mauvaises herbes) et de commencer la promenade en n’oubliant pas de s’arrêter sous l’arbre de la tendresse.
Foreword It is time, (it is never too late) to present to you the animal world which Lambert-Rucki loved to comtemplate. As soon as he arrived in Paris, a stranger gave a kitten to him, which became his friend. It is true that his bestiary is a series of works drawing on his human representations and their relations with each other. Few artists have managed this genre of work so successfully. Without engaging in either false modesty,or naivety, the animal works of this artist are flawless, without peer and simply cannot be considered against or compared to the work of any other single artist. The love and humour present in his work convey his mastery of both volume and form. I therefore invite you, perhaps carrying a shepherd’s crook (in order to move aside any unsightly weeds) to begin your stroll, taking care not to forget to stop a moment beneath the tree of tenderness.
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La Ferme de Jean S’il est un temps pour chaque chose, il est arrivé le temps de vous parler du bestiaire de Lambert-Rucki. Lambert-Rucki avait des préférences, presque des automatismes.Il dessinait plus volontiers un chien qu’un loup, un âne qu’un cheval, un mouton qu’un renard. Les animaux qu’il affectionnait au point de ne pouvoir passer une journée sans en dessiner ou en sculpter un, même très sobrement, je leur donne aujourd’hui la parole comme il leur a souvent donné à travers une vie d’homme courageuse et juste. Que ces animaux soient de basse ou de haute cour, de basse ou de haute terre, ils étaient tous créés par le Très Haut. Polonais d’origine, fervent du catholicisme et de l’esprit Saint, il su apprécier et défendre sa terre d’accueil, choisie par lui depuis longtemps. Les caractéristiques que l’on découvre en observant ses sculptures qu’elles soient en bois, en terre cuite, en plâtre ou en fer repoussé sont souvent les traits de caractère qu’il cherchait chez l’humain, son ami. La douceur, la tendresse, l’humour aussi et surtout. Quand on regarde aujourd’hui ses œuvres, elles nous paraissent logiques tant ses différentes périodes se lient les unes aux autres, sans heurts. Sa sensibilité éveillée restitue dans chacune d’elles une originalité pure. Le Bestiaire de Rucki ne ressemble à aucun autre et je pourrais dire même qu’il n’est pas un sculpteur animalier au sens où ses contemporains illustres l’entendaient tels les Bugatti, Pompon ou Sandoz. Non, il sculptait ses animaux parce qu’il ne voulait pas laisser le berger sans son chien et ses moutons, le paysan sans son âne, ses poules, le clocher sans son coq et ainsi de suite. Derrière l’animal l’Homme, auprès de l’homme l’Animal. C’est aussi simple que cela. Il ne se préoccupait pas d’une certaine intelligentsia ou de certains groupes. Son cercle d’amis était restreint mais fidèle. Ses compagnons, les animaux, sont devenus les miens ainsi que pour mes proches et pour tous ceux que j’ai pu fédérer de part le monde autour de cet homme et de son univers. Sur fond de cris de basse cour, d’aboiements de chiens et de clochettes annonçant la transhumance. A vous de voir et de savoir entendre tous ces bruits qui pour beaucoup ne sont plus familiers. Les compagnons, 1936
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Ane aux b창tons, 1945
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Jean’s Farm If it is a time for everything, it came time to talk to you about bestiaries Lambert-Rucki. Lambert-Rucki had preferences, almost automatic. He drew more likely a dog than a wolf, a horse a donkey, a sheep, a fox. Animals he loved to the point of being unable to spend a day without a draw or sculpt, even very soberly, I give the floor today as he often gave them through a life of courageous and fair man. That these animals are low or high court, high or low ground, they were all created by the Almighty. Polish origin, fervent Catholicism and the Holy Spirit, he learned to appreciate and defend his new home, selected by him for a long time. Characteristics that are discovered by observing whether his sculptures in wood, clay, plaster or iron are often pushed the traits he was looking humans, his friend. Gentleness, tenderness, humor and above all. When you look at his work today, they seem logical as its different periods bind to each other seamlessly. Restores its sensitivity awakened in each of them a pure originality. The Rucki's Bestiary like no other and I could even say that it is not an animal sculptor in the sense that his illustrious contemporaries heard him like the Bugatti, or Pompon Sandoz. No, he carved his animals because he did not let the shepherd without his dog and his sheep, the farmer without his donkey, his hens, the tower without his cock and so on. Behind the animal rights, with the Animal Man. It's that simple. He was not concerned with a certain "intellectuals" or groups. His circle of friends was small but faithful. His companions, animals have become mine and for my family and anyone I could unite around the world about this man and his universe. Against the backdrop of farmyard cries, barking dogs and bells announcing the transhumance. For you to see and hear all these rumors know that for many are more familiar.
Jean Lambert-Rucki devant son chevalet, Paris, 1912 (page suivante)
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ナ置vres choisies Selected works
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Lambert-Rucki et Jean Dunand La période Dunand-Rucki fut féconde pour les deux artistes. A l’instar de Jean-Michel Frank qui eu l’intelligence de faire appel aux talents divers de Giacometti et Dali entre autres, Dunand compris vite que sa rigueur natale devait être contrebalancée par des univers différents. Déjà, le graveur Schmied, l’émailleur Jean Goulden, et les sculpteurs Gustave Miklos et Paul Jouve étaient venus renforcer la diversité souhaitée. En 1923, Miklos et Schmied présentèrent Lambert-Rucki au grand dinandier qui venait d’agrandir ses ateliers de la rue Hallé. Carte blanche lui fut donnée, la maîtrise du trait ainsi que la diversité des sujets plu à Dunand ainsi qu’à l’équipe et à la clientèle. Cette collaboration durera vingt années, sans trop de heurts, chacun respectant l’autre. Je crois que Lambert-Rucki fut le plus fécond de tous les collaborateurs de Dunand. Pour l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925, Ruhlmann demanda à Jean Dunand plusieurs décors dont un sur une armoire de dimension importante. Dunand fit confiance à Rucki et il en sortira le fameux meuble à l’Âne et au hérisson. Pour le fumoir, en plus du panneau central représentant son déjà connu Homme de profil à la cigarette, une flopée de pecnots noctambules déambuleront sur les portes paravents de l’entrée. Sans oublier le meuble à pans coupés laqué de noir agrémenté de chiens moqueurs. Succès public immédiat. L’imagination fantasque de Lambert-Rucki faisait aussi bien une place importante (parfois trop) aux personnages goguenards, cigarette à la bouche, aux noctambules parisiens amoureux ou voyeurs qu’au thème animalier proche de nous, tel une ribambelle d’ânes, hérissons, chiens, chèvres, béliers, poissons, canards, corbeaux, cygnes, colombes, moineaux, grenouilles… qu’aux contrées lointaines peuplées de singes et hérons. Souvent imprégné d’art africain et byzantin, il créa pour Madame Labourdette, collectionneuse de cet art, la lampe Femme à l’oiseau en bois laqué de différentes couleurs ainsi qu’une chaise à cariatides africaines, empreinte d’une force tranquille.
Meuble à l’Âne et hérisson, 1925
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Lampe Femme à l’oiseau, circa 1923
Homme et oiseaux, circa 1923
Meuble aux chiens, 1925
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Lambert-Rucki and Jean Dunand The Dunand-Rucki period was a particularly fruitful one for the two artists. As with Jean-Michel Frank, who had the intelligence to draw on the diverse talents of Giacometti and Dali among others, Dunand quickly understood that his natural rigor needed to be counter-balanced by different influences. And already, the engravings of Schmied, Jean Goulden’s enamels, and the sculptors Gustave Miklos and Paul Jouve were important sources in this quest for diversity. In 1923, Miklos and Schmied introduced Lambert-Rucki to a major copperware manufacturer and retailer who had just enlarged his premises in the rue Hallé. He was given ‘ free hand ’ along with the diversity of subjects that had so inspired Dunand, along with his team and his clientele. This collaboration was to last twenty years with few disagreements and each deeply respecting the other. I consider that Lambert-Rucki was the most prolific of all of Dunand’s collaborators. Ruhlmann, in the context of the 1925 International Exhibition of Modern Decorative and Industrial Arts asked Dunand to provide several pieces, which included a large cabinet. Dunand entrusted this to Lambert-Rucki and together they produced the celebrated piece known for Lambert-Rucki’s illustration of the encounter between a donkey and a hedgehog. For the smoking room, in addition to the central panel depicting his already well-known Man in profile with cigarette, he created a group of country bumpkins ambling along the screen doors at the entrance of the room. We should not overlook the lacquered black cabinet with canted sides adorned with scornful dogs. These works achieved immediate public acclaim. Lambert-Rucki’s fantastical imagination also led to an important role for heavily caricatured characters (sometime too much so) … cigarette in mouth, Parisian lovers strolling arm in arm, or voyeurs … all picking up on the notion of the animals close to us in the form of a raft of donkeys, hedgehogs, goats, rams, fish, ducks, crows, swans, doves, sparrows, frogs … rather than from distant shores populated by monkeys and herons. Often inspired by Byzantine and African art, he created for Madame Labourdette (an important collector of this kind of art) the lamp: Woman as Bird in lacquered woods of different colors, as well as his African caryatids in a chair full of quiet strength.
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Carton publicitaire, circa 1923
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Paravent aux chiens,1925
Ours dans la forêt, 1935
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L’Arbre, 1930
U.A.M. (Union des Artistes Modernes) Invité d’honneur dès sa création en 1930, Lambert-Rucki rejoignait ainsi ses amis de toujours Csaky et Milklos. Dès 1931, il s’inscrira pour ne quitter ce mouvement novateur qu’en 1955. Cette réunion d’artiste s’affranchissait volontiers des traditions sclérosantes. Créant ainsi un contrepoids dynamique au groupement des Artistes Décorateurs, en vogue à l’époque. Avec le Clown à l’enfant, l’Arbre, le Jongleur et le Grand écart, toutes en bois laqués et polychromés, Rucki fit une entrée remarquée tant ces œuvres étaient chargées d’humour et de tendresse. Avec Rucki, la couleur devenait sculpture.
U.A.M. (Union of Moderne Artists) Following the establishment of the UAM in 1930, Lambert-Rucki was invited to be a founding member along with his long standing friends Csaky and Milklos. He stayed closely involved with this cutting edge movement from 1931 until 1955. This union of artists willingly sought to free themselves from stultifying traditions. Created in a spirit of ‘counter-weight’, the group became a dynamic force of artists and designers very much in fashion at the time. With such works as Clown as Child, The Tree, The Juggler, The Giant Leap all in polychrome lacquered wood, Rucki was a remarkable contributor. His works are brimming with humor and tenderness. With Rucki, color becomes sculpture.
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La chasse, 1935
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Oiseau dans la forĂŞt, 1935
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1937 Exposition Internationale des Arts et
Techniques de Paris Année féconde entre toutes, Lambert-Rucki fut choisi par son ami et architecte Georges-Henri Pingusson pour réaliser le bas-relief monumental qui ornera l’esplanade du Pavillon de L’U.A.M. L’accueil des Artistes Modernes sera le nom choisi par lui. Cette œuvre généreuse et puissante donnera le change à une digne et sobre “Figure drapée“ de son ami Csaky. Plus de trente sculptures orneront divers endroits dans l’intérieur du Pavillon de l’U.A.M. dont l’architecture d’intérieur était due à René Herbst. L’âne au piquet, L’Homme au pardessus, et plus de vingt masques furent proposés. Jamais Rucki n’aura eu autant d’œuvres présentées dans une exposition internationale. Sans oublier, le Palais de la Lumière, où son Bonhomme Lambert, clown goguenard réalisé à base de balles de Tennis, de boites métalliques et d’ampoules électriques, amusait aussi bien son architecte, Robert Mallet-Stevens, qu’un public hilare et bon enfant.
Pavillon U.A.M, 1937
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1937 Paris International Exhibition of Arts
and Techniques Perhaps his most productive year, Lambert-Rucki was chosen by his friend the archirtect Georges-Henri Pingusson to produce the monumental bas-relief which would decorate the pavilion for the UAM. Lambert-Rucki entitled the work The Welcome for Modern Artists. This generous and powerful work was in contrast to the sober and dignified “Draped Figure” created by his friend Csaky. More than thirty sculptures adorned the interior of the UAM pavilion which was designed by the architect René Herbst.
The Tethered donkey, Man in Overcoat and more than twenty masks were inlcluded. Never again would Rucki show so many works in an international exhibition. We should not forget either, the Palace of Light, or his Fellow Lambert, a mocking clown created with tennis balls, metal boxes and electric lightbulbs, works which delighted his architect: Robert Mallet-Stevens, as much as they did the public at large.
Âne au piquet, 1937
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Humour et tendresse On a maintes fois parlé de son humour et de sa tendresse pour les hommes et les animaux,combien visibles dans son fameux bestiaire Mara Rucki
Que dire de plus ? Tant la sculpture animalière de Lambert-Rucki est empreinte de pureté, de spiritualité. Avec une obstination tenace, il nous rend vivant chacun d’eux. A chacun, il restitue un signe particulier qui nous les rend attachant. La dualité amusée entre le chien et le chat, sachant sa supériorité par son agilité, lui donne un regard moqueur presque dédaigneux. La tendresse chaude d’une mère pour sa progéniture est le sentiment universel partagé par l’humain et l’animal. Son œuvre est d’une si grande diversité, qu’elle déroute par ses multiples contradictions. Sa fantaisie n’est jamais désordonnée, son humour n’est jamais sarcastique ou cruel. C’était bien là une des constantes de Lambert-Rucki.
Entre chien et chat, circa 1937
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Humour and tenderness We spoke so often of his humor and his tenderness for both men and animals,so very present in his celebrated bestiary. Mara Rucki
What more can be said ? How full of purity and spirituality are the animal sculptures of Lambert-Rucki. His tenacity led to rendering alive each of his works. In each, there is a special something that endears them to us. The amusement in the interplay of the cat and the dog, the cat aware of its agility, looks mocklingly, almost disdainfully upon the dog. The tenderness of a mother for her offspring a universal sentiment, shared by humans and animals alike. His work is of such great diversity, that it impresses with its multiple contradictions. However, Lambert-Rucki’s imagination is never disordered, nor is his humor sarcastic or cruel. This is perhaps one of the truest ‘contants’ in his creations.
Vache et son petit, circa 1938
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Histoires d’ombres Si Alberto Giacometti s’inspira des ombres portées pour créer ses corps filiformes avec succès, Lambert-Rucki, lui, les intégrera dans ses sculptures et dessins et s’amusera à nous “perdre“ dans un dédale de pattes et de corps. Si bien, qu’on ne savait pas au prime abord, si c’était un, deux, ou toute une famille, tant l’habilité de Lambert-Rucki était stupéfiante. Le résultat était souvent réussi et d’une facture très moderne. Ferny Besson, journaliste et amie de Lambert ainsi que locataire du même immeuble (26 rue des Plantes) amena un jour, Jean Dubuffet à l’atelier de son ami. Lambert-Rucki, taiseux, laissa le regard du grand artiste de l’Art Brut survoler la forêt de sculptures de l’atelier. Cette visite de politesse ne durera qu’un petit quart d’heure puis d’un léger baissement de tête, le visiteur manifesta un “au revoir“ sans aucun commentaires à l’occupant des lieux. Une fois la porte refermée, Ferny, gênée et impatiente de connaître les impressions de Jean Dubuffet, lui demanda ce qu’il avait ressenti de cette visite, et celui-ci répondit en la regardant droit dans les yeux “Il n’y a pas grand chose à jeter !!“. Ce qui venant de la part de cet artiste, au caractère tranché, était considéré comme un compliment.
L’ombre et l’âne, circa 1938
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Stories of shadows If Alberto Giacometti found inspiration in shadowy reflexes in order to create his much appreciated wiry figures, Lambert-Rucki sought to integrate them into his sculptures and drawings and amused himself by losing us in a maze of bodies and paws. So well that we’re not sure at first glance if we’re looking at one figure, two or a whole family… since his cunning designs can mesmerize. The end result works well in a spirit of true modernity. Ferny Besson, a journalist and friend of Lambert-Rucki’s, as well as a tenant in the same building (26 rue des Plantes) chose one day to bring Jean Dubuffet to the studio of her friend. Completely silent, Lambert-Rucki, allowed the great artist of the Art Brut (Outsider Art) movement to survey the forest of sculptures in the studio. This courtesy visit lasted little more than a quarter of an hour, when with a curt nod the visitor indicated his farewell without making any comment at all to his host. Ferny was both embarassed and impatient to discover the impressions Jean Dubuffet had gained from his visit. He replied, looking Ferny directly in the eyes, saying: « well, there’s not much you would want to throw out. » This, from an artist, known for his taciturn nature, was considered a great compliment.
Âne et son ombre, circa 1938
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Materiaux et sujets Toutes les matières lui sont bonnes pour s’exprimer, de préférence les plus souples, les plus ductiles : bois, plâtre, ciment, fer forgé, soudé à l’aulogène, battu, repoussé. Comme Zadkine, les vides ont pour lui la même importance que les pleins, par les cavernes d’ombre qu’ils recèlent et l’accent qu’ils donnent au relief Comme l’écrit Yves Salgues, Lambert-Rucki s’est essayé à tous les matériaux que ce soit la peinture à l’huile, la gouache, l’aquarelle, l’encre de Chine, le fusain, le crayon de couleur, la caséine,sans oublier surtout les bois d’acajou, de chêne ou d’ébène, la mosaïque de verre, le fer et le cuivre, la pierre et le marbre, la terre cuite ou non, le bronze, la céramique et le plâtre, surtout le plâtre, armé de bois parfois. Travailleur acharné, tel un moine, se réjouissant chaque matin de la nouvelle œuvre à finaliser ou à créer. Sa joie de vivre rayonnait dans tout l’atelier. Avec et au travers de tous ces matériaux si différents à appréhender, LambertRucki arrivait à exprimer, à travers eux, sa grande maturité d’exécution. Il est l’un des très rares artistes à exploiter la polychromie dans la plupart de ses sculptures. Ses sujets sont extrêmement variés, son bestiaire, un univers animé proche de l’Arche de Noé.
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Media and subjects All materials are good for expressing yourself the more supple and ductile the better : wood, plaster, cement, wrought iron, autogenous welding, beaten, pressed. As with Zadkine, empty space is as important as filled space, as are the shadowy caverns which accent and provide relief. As described by Yves Salgues, Lambert-Rucki worked with almost every medium possible, painting with oil, gouache, water colours, chinese ink, charcoal, coloured pencils, casein and above all else, working with wood , mahogany, oak, and materials such as ebony, glass mosaics, iron and copper, stone and marble, clay, bronze, ceramics, and plaster, especially plaster, strengthened frequently by wood. A ceaseless worker, rejoicing every morning, much as might a monk, in a new work to create or finish. His ‘joie de vivre’ shone throughout his studio. With and through all these media, so very different in their handling, Lambert-Rucki expressed and demonstrated enormous maturity in the execution of his work. His subjects were so remarkably varied, and his bestiary, a veritable Noah’s Ark.
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Les ânes L’animal qu’il aura eu le plus de plaisir à animer, à créer, sera l’âne. L’âne du début de la création du monde, celui qui aura ce regard drôle à force d’être résigné et qui pourtant selon sa volonté, sera satisfait d’accomplir patiemment le chemin tracé par l’homme, son compagnon et son maître. Lambert-Rucki fera plus d’une centaine d’ânes différents, au piquet, sommeillant, à l’oreille dressée, tel un lièvre apeuré, en famille surtout et toujours répondant aux échos d’une sensibilité dominée par l’amour d’autrui.
The donkeys The animal that would give him the most pleasure in bringing to life in his creations would be the donkey. Since time immemorial, the donkey with his comic look, partly from being resigned to his designated place in the world, has contented himself by patiently acompanying man, as his companion and his master. Lambert-Rucki would create more than one hundred different donkeys, tethered, sleeping, one ear cocked, like a frightened rabbit, surrounded by family members and always, and above all else fashioned in the spirit of love for others.
Âne s’abreuvant, 1925
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Totem aux 창nes, circa 1938 Trois 창nes, 1936
Âne à l’oreille dressée, circa 1938 Âne au masque grec, circa 1938
Les oiseaux Laissons parler le poète qui avec un oiseau sur la tête essaie d’en faire le portrait.
Pour faire le portrait d’un oiseau Peindre d’abord une cage avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d’utile pour l’oiseau placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forêt se cacher derrière l’arbre sans rien dire sans bouger… Parfois l’oiseau arrive vite mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider Ne pas se décourager attendre
Jacques Prévert Paroles
La becquée, 1950
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The birds Let us speak of the poet, who with a bird perched on his head, tries to paint its portrait.
To paint the portrait of a bird First paint a cage with an open door then paint something pretty something simple something beautiful something useful for the bird then place the canvas against a tree in a garden in a wood or in a forest hide behind the tree without speaking without moving... Sometimes the bird comes quickly but he can just as well spend long years before deciding Don't get discouraged Wait
Jacques PrĂŠvert Paroles
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Immersion, circa 1950
Oiseau et son petit, circa 1940
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Les cigognes II, circa 1938 Les cigognes I, circa 1938
Les chats Qu’il soit blanc ou noir, de race ou de gouttière, le chat a ses partisans et Lambert-Rucki était de ceux-là. Perchés, assis, debout ou couchés, il les dessinait et sculptait avec plaisir et tendresse. Il imaginait les situations les plus cocasses mais toujours vraisemblables. Sur les toits, près des cheminées, à l’affut dans les arbres, dans les basses-cours se chamaillant avec chiens, poules et coqs. Mais, Lambert-Rucki revenait toujours à l’expression du cercle familial ou amoureux et tels des humains, il projetait un monde animalier vagabondant dans ses toiles comme dans ses sculptures admirables d’équilibre et finesse. Ses chats comme ses autres animaux nous donnent envie de sourire et c’est là, leur qualité première.
The cats Whether they are balck or white, of high breeding or just a plain old moggy, the cat has its admirers and Lambert-Rucki was indeed one of these. Perched, sitting, standing or lying, he drew and sculpted them with pleasure and tenderness. He imagined them in highly amusing situations, but realistic ones nevertheless. On rooftops, lying next to fireplaces, on the lookout in trees, in chicken yards, bickering with dogs, hens and roosters. But, Lambert-Rucki always returned to the human notions of family or the warmth of lovers, in his animal projections depicted as they were, roaming throughout his canvases and equally in his exquiste and balanced sculptures. His cats, as with his other animals, make us want to smile and therein lies their finest quality.
Deux chats, circa 1938
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Chat noir, 1950
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Chats perchĂŠs, circa 1938
Chat, circa 1935
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Les chiens Je crois me souvenir que Lambert-Rucki avait eu pendant une dizaine d’années un Labrador doux et docile, compagnon muet (il n’aboyait jamais) mais attentif aux moindres faits et gestes de son maître. Il est probable que Lambert-Rucki faisait sienne, la devise d’Henry IV : «Qui m’aime, aime mon chien». Il aimait les croquer dans toutes sortes de situations, pensifs, joueurs, tendres, espiègles, et appréciait voir ces derniers pourchasser les chats du quartier. Jouant à saute-mouton, s’épiant, enroulés autour d’un arbre ou d’une mère attendrie ou encore serrés les uns contre les autres en fratrie. Entre chien et loup, lorsque la lune est belle et qu’à l’heure crépusculaire, leurs ombres leurs font peur, ils sont rassurés pourtant par le promeneur solitaire. Le mot chien me fait penser à Léo Férré et à ses inséparables Saint-Bernards mais aussi à Mozart et à son petit chien blanc suivant son corbillard. Le mot chien me rappelle une langue chaude sur ma main, signal de la balade matinale…
Les chiens, 1932
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The dogs I seem to recall that Lambert-Rucki owned for a dozen years or so, a gentle and docile Labrador, a silent companion (he never barked) but attentive to slightest gestures and acts of his master. No doubt, Lamber-Rucki agreed with Henry lVs motto: « Who loves me, loves my dog ». He liked to try them out in all sorts of situations, reflective, playful, tender, mischievous, and enjoyed seeing the latter category chasing the cats of the local neighbourhood. We see them playing leap-frog, spying on each other, wrapping themselves around trees or a tender mother, or indeed joined together in a kind of dog fraternity. The word ‘dog’ makes me think of Léo Ferré and his inseparable Saint-Bernards, and also of Mozart and his little white dog following his hearse. The word ‘dog’ makes me think of a warm tongue under my hand, signal that it’s time for a morning walk…
Chiens, circa 1937 La Ronde, circa 1937 (pages suivantes)
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Les taureaux L’or et le sang que répandent dans l’arène les courses rutilantes et bariolées, la puissante musculature du taureau, les mouvements de foule, les acclamations, les lazzis, le crépitement des flash, la maestria du picador conviennent au tempérament passionné et désinvolte de Lambert-Rucki. Non, le taureau ne s’ennuie pas le dimanche, le temps lui est compté, il doit soigner sa sortie. Lambert-Rucki admire passionnément cet animal combatif et courageux. Il lui invente une famille, des compagnons, des prairies… Mais bientôt, le regard fier, le regard morne, malgré le regard mort, il savait l’immortaliser.
The bulls Gold and blood shed in multiclored and shining arenas, the powerful musculature of the bull, the excitement of the crowd, the cries of acclamation, the gibes, the crackle of camera flashes, the picador’s mastery which so suited LambertRucki’s jaunty and passionate temperament. No, the bull will not be bored on Sunday, the time left to him is brief, he will rejoice in his remaining freedom. Lambert-Rucki passionately admired this courageous and combative beast. He created for him, a family, companions and prairies… And soon afterwards, he was able to immortalise his proud stare, his bleak look and his mask of death.
La Corrida, 1961
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L’ombre du taureau, 1937 Taureau de profil, circa 1937
La famille, circa 1937 Taureau assis, 1932
Les coqs Il y a cinq ans, le sculpteur Jean Lambert-Rucki se promenait avec un architecte de ses amis. Ils s’arrêtèrent devant une église du XIIème siècle démantelée par les bombardements mais dont le clocher était encore dominé par un coq intact. Lambert-Rucki eut envie de ce coq. Après l’avoir longuement regardé, il fit part de sa décision à son ami : « Je vais grimper là-haut et le prendre ». Il en fut heureusement dissuadé. « Alors, dit-il, j’en ferai moi-même ». Les petits ânes de Rucki me ramène à son atelier où il était plein de coqs de cuivre, de fer ou de plâtre, plus vrais d’être schématisés, pareils à des signes algébriques et qui semblaient chanter le soleil sur un clocher. A l’époque si l’on peut dire, ses coqs, bien que rigoureusement plantés, découpés géométriquement, représentaient pour lui de bons camarades de jeu. Coquins ou naïfs, téméraires, peureux, timides ou sottement prétentieux et grandiloquents, ils regorgent tous de fantaisie et de personnalité. Ils jouent parmi nous une hilarante comédie humaine.
S’il donne au coq un corps stylisé à l’extrême ; s’il se contente d’en évoquer les ailes ou la crête par quelques méandres de fils de fer, c’est qu’il connaît de naissances les règles majeures de son art.
Jean Lambert-Rucki dans son atelier, circa 1941
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Le coq, circa 1952
Coq à la queue argentée, circa 1950
The roosters Five years ago, the sculptor Jean Lambert-Rucki was out walking with an architect friend of his. They stopped in front of a Xllth century church which had been largely destroyed by the war bombings. Despite this, the bell tower was still intact and dominated by a rooster. Lambert-Rucki decided that he wanted this rooster. After having watched it for a long moment, he told his friend: « I’m going to climb up there and get it ». Luckily, his friend manged to dissuade him. « Well then, he said, I will just have to make one myself ». Rucki’s little donkeys take me back to his studio which was full of copper roosters, as well as iron or plaster, true to their diagrams, alongside algebraic signs… which seemed to be sitting on their bell towers singing to the sun. At the time, his roosters, if we can put it like this, as well as being perfectly structured and geometricaly designed, really did become his play mates. Cheeky or naive, reckless, fearful, timid or absurdly pretentious and grandiloquent, they are all bursting with imagination and personality. Through us, they play out the hilarity of human comedy.
If at times, his roosters are extremely stylized, and he was quite happy to evoke wings, or the cockscomb with simple strings of iron, it’s because he deeply understood the guiding principles of his art form.
Coq vert, circa 1953
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Coq “Diabolo“, 1945
Coq dorĂŠ, circa 1957
Les années 1960 Fatigué, alité et déçu de n’avoir pas pu convaincre la maison Daum d’éditer en pâte de verre ces petits sujets animaliers fantasques et naïfs, il se souviendra de l’esprit originalement surréaliste de certaines de ses œuvres, en continuera l’expression parallèlement aux éternelles questions :
D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Paul Gauguin, 1897. Ce franciscain a l’intelligence du cœur et au goût absolu, à l’immortelle tendresse a su avec presque rien, un clin d’œil discret, nous inviter à ce que nous ne nous regardons trop nous-même. Afin d’entrer serein, dans la sarabande souriante du mystère des choses.
The 1960s Tired, bedridden and disappointed at being unable to convince the Daum’s House to produce his naive and whimsical animal subjects in molten glass, he nevertheless reminded himself of the orginal surrealist spirit of some of his works and used this time to continue to ask himself the eternal questions:
Where do we come from ? Who are we ? Where are going ? Paul Gauguin, 1897. This Franciscan of immense emotional intelligence and absolute taste, driven by a certain immortal tenderness, invites us with a discreet nod to look within ourselves. This, in order to find serenity in life’s mysterious and graceful sarabande.
Coupe à la girafe, 1952
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Animaux à l’abreuvoir, circa 1962
Chat assis, circa 1962
Jean Lambert-Rucki 1888
Naissance le 17 septembre à Cracovie (Pologne) de Jacques, Albert, Lambert Rucki, fils d’Ignace Rucki et de Marie Gress.
1906-10
Entre à l’École des Beaux Arts de Cracovie, séjourne régulièrement en Russie et Europe centrale (via l’Autriche).
1911
Arrivé à Paris le 7 Février. Fréquente l’Académie Calorossi. Il retrouve son ami Kisling et se lie d’amitié avec Amedeo Modigliani.
1914
Sous le nom de Jean Lambert, décide de s’engager dans l’armée française, au sein du Bataillon des Volontaires Étrangers.
1918
Démobilisation et retour à Paris, où il se fixe 12, rue du Moulin-de-Beurre, à Montparnasse.
1920
Épouse Monique Bickel, née en 1892, sculpteur élève de Rodin. Naissance de sa fille Mara. En mars expose à la Section d’Or, Galerie de la Boétie. Retrouve son ami d’avant-guerre, Survage. Rencontre le marchand Léonce Rosenberg.
1923
Début de la collaboration avec le dinandier Jean Dunand, celle-ci durera une vingtaine d’années. Exposition personnelle à la Galerie de L’Effort Moderne.
1925
Fructueuse participation de Lambert-Rucki, aux côtés de Jacques-Emile Ruhlmann et de Jean Dunand, pour l’Hôtel du Collectionneur (grand bahut à l’Âne et hérisson) et le Fumoir (Les Pecnots, Les Noctambules et meuble Aux chiens).
1930
Invité à la première exposition de l’Union des Artistes Modernes. Présente quatre sculptures : L’arbre, Le Jongleur, Grand-Ecart, et Clown à l’enfant.
1933
Quitte l’insalubrité de la rue du Moulin-de-Beurre pour les ateliers nouvellement construits au 26, rue des Plantes, Paris 14 ème.
Lambert-Rucki à la cigarette, 1941
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Madame Rucki, 1929
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1936
Participe à la grande manifestation d’Art Sacré (OGAR).
1937
Exposition Internationale de 37, où Lambert-Rucki est représenté dans le Pavillon de l’U.A.M pour lequel il exécute L’Accueil des Artistes Modernes, mur-sculpture d’entrée, ainsi que de nombreuses sculptures et masques placés à l’intérieur du pavillon. Présente son Bonhomme Lambert au Palais de la lumière. L’État lui commande une sculpture L’Homme au pardessus.
1938
Commence l’exécution du Chemin de Croix de l’église des Trois Ave à Blois, le plus important d’Europe connu à cette époque (4,60 m de long, 2,50 de haut, relief moyen de 0,30 m).
1943
Exposition personnelle à la Galerie Drouant-David.
1947-60
Exécute plusieurs commandes, dans toute l’Europe pour le Clergé.
1952-54
Expositions personnelles à la galerie La Gentilhommière, avec de petits coqs en métal repoussé. Immense succès. Cette exposition sera reprise à la Galerie Drouant-David.
1955
Lambert-Rucki quitte l’U.A.M.
1955-67
Travail ininterrompu dans son atelier qu’il appelle “mon laboratoire“.
1967
Mort de Jean Lambert-Rucki le 27 juillet. Cette même année s’éteignait son ami de toujours, Gustave Miklos.
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Madame Lambert-Rucki, 1930
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Jean Lambert-Rucki 1888
Born on 17, September, Cracow, Poland. Jacques-Albert Lambert Rucki, son of Ignace Rucki and Marie Gress.
1906-10
Enrolls in the Cracow Fine Arts School ; travels regularly in Russia and Central Europe, though Austria.
1911
Arrives in Paris, 7 February. Attends the Academy Colorossi.Finds his friend Kisling and becomes friend with Amedeo Modigliani.
1914
Under the name Jean Lambert decides to enroll in the French army in the Foreign Legion.
1918
Demobilization and return to Paris where he settles on Moulin-de-Beurre Street, Montparnasse.
1920
Marries Monique Bickel, born in 1892, sculptor, steudent of Rodin. Birth of his daughter, Mara. Exhibits with the Section d’Or, Boétie gallery. Meets his pre-war friend, Survage. Meets the dealer Léonce Rosenberg.
1923
Starts to collaborate with Jean Dunand. It will last twenty years. Personal exhibition at Galerie de L’Effort Moderne.
1925
Successful participation of Lambert-Rucki, with Jacques-Emile Ruhlmann and Jean Dunand in the Hôtel du collectionneur (big sideboard l’Âne et hérisson) and in the Fumoir (Les Pecnots, Les Noctambules and meuble Aux chiens).
1930
Guest at the first exhibition of the Union des Artistes Modernes with four sculptures: L’arbre, Le Jongleur, Grand-Ecart, and Clown à l’enfant.
1933
Leaves the unhealthy conditions of Moulin-de-Beurre street for newly built workshops, 26, Plantes Street, Paris 14.
1936
Participates in the sacred art show, the (OGAR).
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1937
World Fair, where he presents the wall-sculpture, the Welcome of modern artists for the U.A.M. pavillion, and many sculptures and masks inside the building. Presents his Bonhomme Lambert at the Palais de la Lumière. The state commissioned a sculpture entitled L’Homme au pardessus.
1938
Begins the Chemins de croix of the Trois Avé church in Blois, the biggest in europe at that time (4,60 m long, 2,50 m high, average relief 30 cm).
1943
Individual exhibition at the Drouant-David Gallery.
1947-60
Executes multiple statements, throughout Europe for clergy.
1952-54
Individual exhibition at the Gentilhommiere Gallery (no longer inexistence) with small roosters in wrought metal. Great success. This exhibition will return at the Drouant-David Gallery.
1955
Lambert-Rucki leaves the l’U.A.M.
1955-67
Works uninterruptedly in his works-shop where he called “My laboratory“.
1967
Death of Jean Lambert-Rucki on 27, july. The same year his old friend Gustave Miklos dies.
Lambert-Rucki et sa fille Mara, 1924
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Expositions / Exhibitions 1913
Salon d’Automne.
1919
Salon d’Automne.
1920
Galerie La Boétie. Galerie de L’Effort Moderne, Léonce Rosenberg. Salon des Indépendants.
1924
Galerie de l’Effort Moderne, Paris.
1925
Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, participation à l’Hôtel du collectionneur de Ruhlmann ainsi que le Fumoir.
1930
Premier Salon de l’U.A.M., invité d’honneur.
1931
Deuxième Salon de l’U.A.M., Galerie Georges Petit, Paris.
1932
Galerie La Crémaillère, Paris.
1933
Salon d’Automne. Salon des Indépendants. Salon de l’U.A.M.
1936
Manifestation Art Sacré (OGAR), Boulevard Saint-Germain, Paris.
1937
Exposition Internationale des Arts et Techniques de Paris, au Pavillon de l’U.A.M. et au Pavillon de La Lumière. Exécute des bijoux pour Jean Fouquet au Pavillon de la Solidarité Nationale.
1938
Exposition collective surréaliste par le groupe La main à la plume. Exposition Art Sacré, Pavillon Marial, Paris.
1943
Galerie Drouant-David, Paris. Exposition de dessins à la mine de plomb, rue d’Anjou, Paris.
1947
Exposition de la Céramique Française Contemporaine, Baden-Baden, puis à Vienne.
1949
Salon des Artistes Décorateurs.
1952
Galerie la Gentilhommière, Boulevard Raspail, Paris (immense succès avec les coqs).
1954
Galerie Drouant-David (Coqs).
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1958
Exposition de groupe au Caire en Égypte.
1970
Donation par Mme Rucki de deux œuvres au Musée Despiau-Wlérik, Mont de Marsan. Cette même année s’éteignait son ami de toujours, Gustave Miklos.
1972
Exposition personnelle au musée d’Évreux.
1977
Première exposition posthume importante au musée Bourdelle, Paris, Trois sculpteurs des années 30 : Gargallo, Csaky et Lambert Rucki.
1982
Cubisme et Post-impressionnisme, J. Lambert-Rucki et F. Maillaud, Château de Sainte Feyre, Guéret.
1988
Centenaire de la naissance de Jean Lambert-Rucki, Galerie Jacques De Vos, Paris, publication d’une monographie (la seule jusqu’à aujourd’hui).
1989
Jean Lambert-Rucki, Soufer Gallery, Madison Avenue, New-York.
1990
Lambert-Rucki et les modernes classiques à la Bastille, Galerie Franka Berndt, Paris.
1993
Rucki, les parisiens et les autres, Galerie Jacques De Vos, Paris.
1995
Les Rucki, père et fille, Galerie Jacques De Vos, Paris.
1997
Sculptures de Lambert-Rucki, Galerie Titanium, Athènes. Mara et Jean Lambert-Rucki, Mairie du XX ème, Paris.
1999
Lambert-Rucki, Sammlung Bröhan Museum, Berlin.
2001
Exposition itinérante Animal sculptors of the 20th century, Japon, musées de Fukushima, de Kirishima, de Yamanashi et Mie.
2002
Jean Lambert-Rucki, quand la couleur devient sculpture, Galerie Jacques De Vos, Paris.
2004
Jean Lambert-Rucki et Félix Rozen, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt.
2007
Jean Lambert-Rucki, De Vos & Giraud Gallery, New-York.
2012
Jean Lambert-Rucki : Bestiaire, Galerie Jacques De Vos, Paris.
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Informations et avertissements des éditions en bronze Le souhait de Jean Lambert-Rucki était de voir réaliser en bronze la plupart de ses sculptures. Hormis La Femme au disque, Les Noctambules, Les Clowns et quelques autres pièces, rares furent les œuvres confiées à un fondeur durant sa vie. Avec l’accord et l’appui de Mesdemoiselles Léano et Mara Rucki, nous avons pu réaliser depuis le début des années 80, le vœu de leur père. A partir des plâtres d’ateliers ou parfois d’originaux, la galerie Jacques De Vos a pu réaliser ceux-ci en bronze. Ils sont édités à huit exemplaires (numérotés de 1 à 8) et quatre épreuves d’artiste (E.A.). Cet ensemble limité à douze fontes constitue le tirage original. Il est accompagné d’une attestation d’origine signée par les filles Rucki. Les fondeurs habituels pour l’œuvre de Jean Lambert-Rucki sont : fonderie de la Plaine, fonderie Blanchet-Landowski, fonderie Mariani, fonderie Clementi, fonderie Deroyaume, fonderie A.J.M, fonderie T.E.P (Théodore Papadopoulos) et Candide ciseleur.
Chaque bronze porte le cachet de la galerie Jacques De Vos.
Bœuf derrière la haie, circa 1938
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Advice and information pertaining to Bronze editions Jean Lambert-Rucki’s wish was to have most of his sculptures cast in bronze. Apart from, Woman with a disc, Night Revellers, The Clowns and a few other rare pieces, very few works were in fact entrusted to to bronze casters in his lifetime. From the beginning of the 1980s and with the agreement and support of his daughters, LÊano and Mara Rucki, we have been able to grant the wish of their father. Beginning with plaster studies, and sometimes with originals, the Galerie De Vos was able to able to bring to life these bronzes. There were eight produced (numbered from 1 to 8) and four artist proofs (E.A.). This ensemble is limited to twelve casts from the original casting. They are acommpanied by a certificate of authenticity signed by the Rucki daughters. The foundries who provided the work include: Fonderie de la Plaine, fonderie Blanchet-Landowski, fonderie Mariani, fonderie Clementi, fonderie Deroyaume, fonderie A.J.M, fonderie T.E.P (ThÊodore Papadopoulos) and Candide ciseleur.
Each bronze carries the stamp of Jacques De Vos Gallery.
Bestiaire II, 1937
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Animaux à la barrière, 1937 Combat, 1942
Je l’aimais en tant que père merveilleux. Je l’aimais en tant que créateur incomparable. Il fut le miel de ma vie et, comme l’a si joliment écrit Etienne Decroux : “Je n’ai pas fini d’apprendre sa mort“. Il m’avait enseigné une vérité essentielle, à laquelle lui-même croyait totalement, et qui est à la base de toute création, qu’elle soit plastique, littéraire ou philosophique. “Toute chose, disait-il, renaît sans cesse avec le rythme, car la vie est rythme pur“. Celui-ci varie infiniment, et nous n’en percevons qu’une infime partie, celle de nos routines quotidiennes.“ C’est au poète, ajoutait-il, de nous en faire découvrir les innombrables aspects, afin de pénétrer ce en quoi croyait Philippe II d’Espagne et qui figurait en lettres d’or dans son livre d’occulte : “L’esprit humain, s’il communie consciemment avec son rythme, peut égaler l’infini.“
I loved him as a marvellous father. I loved him as an incomparable creato. He was the honey of my life, and as Etienne Decroux put it so nicely:“I have never gotten over learning about his death.“ He taught me an essential truth which he believed totally himself and which is at the basis of all creation, whether plastic, litterary or philosophic: “Everything“, he said, “is constantly reborn with rhythm, because life is pure rhythm. It varies infinitely and we perceive only a tiny part of it, that of our daily routines. It is up to the poet to alert us to its countless aspects, in order to penetrate in what Philippe II of Spain believed and which figures in gold letters in his book of secrets: “The human spirit, if it is in conscious communion with its rhythm, can equal infinity.“
Mara Rucki 15 septembre 1988
Mara Rucki, 1953
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Figure aux oiseaux, circa 1939
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L’œuvre de Lambert-Rucki le paracelsique, le curieux, le très humain, ne demande pas à être expliquée ni commentée. Impossibilité de démonter la vie comme un mécanisme ou de la mettre en équation ; impossibilité égale de prendre une telle œuvre sous le regard d’une analyse et d’en livrer la substance. Tout y fait sentir ce qui sépare l’être du vouloir être, la prédominance du ton ou la science. Rien ici que conforme à la nature profonde de l’artiste : chaque proportion, chaque trait, chaque tour ne sont qu’une partie d’une vision totale à laquelle rien ne peut être ajouté ou retranché ; on l’accepte ou on la rejette suivant la parenté d’esprit qu’on se sent avec elle, non pas malgré son relief, ses saillants paradoxaux, mais à cause même de la vérité profonde, cohérente qu’ils manifestent. Humanité de Lambert-Rucki dont l’œuvre touche l’homme au plus intime ; nul artiste plus que lui, ne nous donne à penser avec plus de gravité sur le complexe infini qu’est la vie de l’homme. Sa vision n’est ni intellectuelle ni sensuelle, c’est avec le cœur qu’elle saisit son objet, d’un grand sentiment viril et sans complaisance, des deux chemins qui s’offrent à la connaissance, l’intelligence, l’amour, c’est sur ce dernier que Lambert-Rucki est engagé, ignorant les troubles de l’hédonisme ou les problèmes psychologiques, soucieux seulement du grand problème de l’homme, celui de sa cause, de sa nature, de sa destinée, de son final retour à l’unité créatrice. Lambert-Rucki attache à toute son œuvre un profond sentiment religieux et la nostalgie d’un monde transcendant… foi et amour de la vie incluse dans l’homme, et aussi de toute vie. Parenté avec les règnes voisins, anges ou bêtes, dont nous sommes descendants ou ancêtres ; fraternité avec les oiseaux, les chevaux, les plantes ; amitié de deux vies animales courant fraternellement contemporaine sur le chemin du même inconnu ; sympathie à toute vie, virtuelle, imaginaire comme celle qui crée par la réunion d’objets animés, groupés en société, avec leurs relations secrètes mais aussi certaines que sont les rapports entre des idées, des essences, des esprits élémentaires. Sens du mystère aussi chez Lambert-Rucki, sans doute, car toute vérité se cache dans la mesure où elle est plus subtile. Lambert-Rucki pressent les
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abîmes que côtoie l’homme, l’immensité des forces qui les peuplent, l’infini des déchéances et des rachats dont il est le complexe… Par combien de milliers de millénaires l’homme est-il passé pour assembler les possibilités inconnues qui sont en lui. Lambert-Rucki les entrevoit et sans crainte du vertige, parce que sûr de son appui et de sa lumière, il se penche vers ces espaces sans fin. dans ce monde collatéral qu’il reconstitue, Lambert-Rucki en omettant la continuité des rapports, nous livre avec désinvolture des problèmes posés et résolus à la fois. Notons également ce que Lambert-Rucki néglige comme moyens d’expression comme inadéquat à sa nature et qui la définit par la négative : Le paysage, comme étant extrinsèque à l’homme, a femme, comme par antipathie à toute sensualité, l’enfant parce que pas encore révélé, pas encore né à la beauté de caractère. Mais Lambert-Rucki sera toujours un artiste jamais commun, jamais rejoint, jamais enfermé dans une définition. Comme dans un ciel nocturne poudré d’étoiles, l’œil qui veut voir la plus lointaine constellation à l’extrême limite du monde, regarde à côté d’elle, de même c’est abordant l’œuvre de Lambert-Rucki par tous ses environnements qu’il est possible de la recevoir dans sa plénitude.
Georges-Henri Pingusson Janvier 1943
Chienne et chiot, circa 1932
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The works of Lambert-Rucki, this paracelsian, curious and most human of artists do not need to be explained or commented upon. Afterall, it is not possible to pull apart life as a ‘mechanism’ or try to reduce it to an ‘equation’; it is equally impossible to take on Lambert-Rucki’s works and to try to consider them in the same way. This is what separates simply ‘being’ from ‘seeking to be’, and differentiates art from science. This is the only conforming aspect of the nature of the artist: each proportion, each trait, each journey are part of a wider whole to which nothing more may be added or removed. We accept or reject this according to the spirit of kinship we feel, not because of its contradictions highlighting the paradoxical, but because of its profound truth and its consistent way of manifesting this. Through his works, Lambert-Rucki’s humanity touches mankind at his most intimate, no other artist gives us more gravity regarding the complex infinite which is the life of man. His vision is neither intellectual, nor sensual, it is with his heart that he seizes his goal, with virility and without compromise, two roads that lead to self knowledge, intellience and love. It is the latter that most engages Lambert-Rucki, avoiding the traps of hedonism or psychological issues, concentrating solely on the central issues for mankind, that of his purpose, his nature, his destiny and his final return to his maker. All of Lambert-Rucki’s work is attached to his deep religious feeling and his nostalgia for a trancendant world… faith and love in the life of man and in all life forms. Our relationships with neighbouring kingdoms, angels or beasts… from which we all descend. Our fraternity with birds, horses, plants, our relationship with our animal selves on unknown pathways, a connection with all life even virtual and imaginary as created in bringing together different gorups in society, with their own secret connections and along with this, the relationships between ideas, the essential, and elementary spirits. Then there is Lambert-Rucki’s sense of mystery, because all truth can hide itself in subtlety. Lambert-Rucki urges us to confront the abysses that runs alongside man, the immensity of the forces that inhabit them, the infinite lapses and surrenders of which we are capable...
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For how many thousands of millennia has man sought to assemble the unknown possibilities that are in him. Lambert-Rucki see these possibilities without fear of vertigo, because, certain in his convictions, he leans toward the endless spaces. He creates collateral in the world, and lightly delivers to us problems that are both posed and resolved at the same time. Let us also note that that Lambert-Rucki neglected several means of expression as inadequate to his nature and considered them negatively. The landscape, as extrinsic to man, not representing women was driven by his antipathy to all sensuality, nor children because their natures had not yet revealed themselves and as a result, do not convey the beauty born from character. But Lambert-Rucki will always be unclassifiable as an artist. Never part of a particular style, never locked into a definition. As in the night sky sprinkled with stars, the eye that wants to see the most distant constellation at the very edge of the world, must also look closer as well. It is by approaching the work of Lambert-Rucki in this way, in all of its manifestations, that it is truly possible to receive it in all of its fullness.
Georges-Henri Pingusson January 1943
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Découvreurs et amoureux / Discoverers and lovers Agazar, Madame Agnes, Pierre Agoune, Alazraki, Alain Anceau, Jacques André, Guillaume Appolinaire, Arlette Barré-Despont, Beckman, Bellini, Benedick, Jacques Berger, Bermann, Jean Didier Bernard, Christian Benais, Ferny Besson, Bizzocchi, Georges Blache, Alain Blondel, Claude Boisgirard, Bernard Boix, Bolling, Borgerhoff, Boussac, Denis Bosselet, Bourquin, Paul Brisset, Sammlung Bröhan, Bronfman, Yvonne Brunhammer, Jean-Pierre Camard, Philippe Camin, Carson, Jean Cassou, Chabassol, Olivier Chamouton, Champagne, Charza, René Chavance, Cherpentier, Cherruault, Chevassus, Chizzola, Raymond Cogniat, Cohen, Cornu, Eric Couturier, Thierry Couvrat-Devergnes, Joseph Csaky, Cueto, D’Agostino, Daurensan, Deburaux, de Csasky, de Heeckeren, de Perthuis, Christian de Quay, Jean de Rigault, Decary, Etienne Decroux, Delaunay, Françoise Dolto, Claude Dray, Liliane Dreyfus, Dufet-Bourdelle, Jean Dunand, Eibender, Eisenberg, Marcelle Ernould, Fain, Fanet, Feinstein, Fell, Filck, Flamenbaum, Louise Faure-Vitry, Bruno Foucart, Jean Fouquet, Fraschini, Frémond, Fruneau, Gandouet, Yves Gastou, Geitel, Goodman, Ayam Goses, Goulietquer, Granoff, Grim, Paul Guillaume,Jean-Charles Hachet, Haentjes, Jean-Pierre Haïk, Pierre Hebey, Hefes, Herbert, Heyraud-Bresson, Hirch, Max Jacob, Pierre Jahan, Jalabert, Jendry, Chester Jones, Lyne Kantor, Bruce Kelly, Kinzelberg, Moîse Kisling, Korn, Kovler, Labourdette, Jacques Lambert, Marc Lamouric, Ronald Lauder, Lecok, Le Corbusier, Alain Lesieutre, Gabriel Loire, Françis Lombrail, Guy Loudmer, Madelin, Mader, Maharam, Robert Mallet-Stevens Félix Marcilhac, Didier Marien, Marteau, Masse, Masson, Matz, Maus, Manovitz, Gustave Miklos, Minerbo, Mondre, Monoya, Monteau, Jacques Mostini, Renée Moutard-Uldry, Mulder, Naizain, Newman, Nicholson, Ortiz, Osler, Pace, Paris, Paterson, Rodolphe Perpitch, Gilles Peyroulet, Alain et Marthe Philippe, Joseph Pichard, Georges-Henri Pingusson, Yves Plantin, Lisa Price, Rajfeld, Claude Robert, François Robichon, Hélène Rochas, Rodrigue, Roefler, Ady Rosen, Léonce Rosenberg, Rossi, Pierre Roulot, Jacques Rual, Marc-André Ruan, Saada, Safar, Marie-José Salmon, Saltman, Ludovic Saulnier, Savot, François Louis Schmied, Schrade, Schulmann, Gérald Schur, Gwenael Sentucq, Michel Seuphor, Silber, Yves Sjoëberg, Donald Smith, Solmon, Michel Souillac, Chaïm Soutine, Spitt, Starak, Steinbaum, Stephenson, Stivelman, Tabachnick, Taittinger, François Tajan, Tanchoux, Jean-Marie Tasset, Charles Terasse, Terminet, Xavier Thine, Anne Tisch, Rubinstein Tisch, Toll, Jean-Pierre Tortil, Phlippe Turlure, Gaston Varenne, Alexandre Vialatte, Geneviève Viallefont, Jean Viallefont, Vozner, Waldorf, Weingarten, Weinrib, Weinstein, Wetherell, Williams, Williamson, Winiarski, Zilka, Zippora…
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Claude Gallery, Delorenzo Gallery, Galerie Brockstedt, Galerie Drouant-David, Galerie Franka Berndt, Galerie du Luxembourg, Galerie Makassar, Galerie Omagh, Soufer Gallery, Gassiunassen Gallery, Titanium Gallery, Art Yomiuri, Maison Chéret, Maison Gérard.
Avec une mention spéciale pour Alain Choubard et Pauline Ramillon, tous deux auteurs d’un mémoire de maîtrise sur l’artiste, l’un sur l’Art Sacré le plus complet à ce jour et l’autre sur l’homme et son œuvre d’une belle sensibilité. With special reference to Alain Choubard and Pauline Ramillon, both authors of a master's thesis on the artist.
Denis Bosselet, 1986
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Chat et coq derrière la grille, 1962
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Épilogue J’avais envie d’avoir envie. Envie de vous raconter une belle histoire vraie et sincère, envie de vous parler d’un homme, sans rides au cœur, que je n’ai pas connu et qui pourtant m’accompagne comme le ferrait un père spirituel, un compagnon de route. S’il est un temps pour chaque chose, il était arrivé le temps de vous parler du bestiaire de Lambert-Rucki. Derrière l’animal l’Homme, auprès de l’homme l’Animal. C’est aussi simple que cela. Moi qui n’ai connu Lambert-Rucki qu’au travers ses filles et ses amis, j’ai la prétention de le connaître car cela fait plus de quarante années que ces œuvres me sont familières à force de les côtoyer, de les observer ou de les désirer. C’est cet univers que j’ai voulu vous faire partager à travers cette exposition de près de 50 sculptures. Si l’on ne choisit pas ses parents… Nous, nous avons adopté Lambert-Rucki.
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Ă‚nes sur la colline, circa 1950
Chat sur la chaise, circa 1938
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Chien et ombres, 1940
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Épilogue I desired to desire. Desire to tell you a beautiful story, both true and sincere, desire to speak to you of a man with a pure heart, who I’ve never met and yet, who accompanies me as a spiritual guide, a fellow traveler. If there is a time for every season, the time has come to speak to you of Jean Lambert-Rucki’s bestiary. Along with man, the animal, we find the animal that is also man. It really is this simple. Although I only knew Lambert-Rucki through his daughters and his friends, I have nevertheless the sense that I know him well through the forty years or so that his works have become familiar to me, through living with them, observing them, or indeed, desiring them. It is this universe that I wanted to share with you next September through this important exhibition numbering almost 50 sculptures. If we don’t choose our parents… We, we adopted Lambert-Rucki.
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Coq Belliqueux, circa 1952
L’enfant et le chat, 1937
Table des illustrations Couverture Page 2 Page 5 Page 6 Page 8 Page 10 Page 12 Page 14
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Les chiens, 1932, terre cuite polychromée, 29,5 x 55,5 x 24 cm, signée et datée, collection privée, (détail). Taureaux, 1939, relief en plâtre polychrome présent dans un encadrement de bois peint par l’artiste, signé et daté, 62 x 41 cm. Animaux à la barrière, 1962, crayons de couleur sur papier, signé et daté, 39 x 30 cm. Jean Lambert-Rucki dans son atelier, 1911. Les Compagnons, 1936, tempera sur toile, signée et datée en bas à droite, 59,5 x 49,5 cm, collection privée. Âne à l’enclos, 1945, mine de plomb, signé et daté. Lambert-Rucki devant son chevalet, Paris, 1912. Grand bahut Âne et hérisson de J-E Ruhlmann et J. Dunand, d’après un dessin de J. Lambert-Rucki. Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, 1925. Figure à l’oiseau, 1923, lampe en laque polychrome de Jean Dunand, dessin de Jean Lambert-Rucki. Homme et oiseaux, c. 1923, bas-relief en bronze à couverte de feuilles d’argent patinées, signé, numéroté 7/8, cachet de la fonderie Blanchet, h 152 cm. Meuble Aux chiens de Jean Dunand, dessin de Jean Lambert-Rucki, Fumoir du Pavillon Ruhlmann, Exposition Internationale des Arts Décortaifs et Industriels Modernes, 1925. Carton publicitaire pour Jean Dunand, c.1923, dessin de Jean Lambert-Rucki. Paravent aux chiens, à six feuilles en laque arraché et coquilles d’œuf de Jean Dunand, décor de Jean Lambert-Rucki, 1925, signé des deux artistes. Ours dans la forêt, 1935, bronze polychromé, signé, numéroté 1/8, cachet de la fonderie Deroyaume, cachet JDV, 117,5 x 30 x 32 cm. L’Arbre, 1930, sculpture en bois polychromé, collection particulière. La Chasse, 1935, bas-relief en plâtre polychromé. signé et daté en bas à droite, 138 x 109 x 15 cm, collection Alexandre De Vos. Oiseau dans la forêt, 1935, bas-relief en plâtre polychromé, non signé 89 x 109 x 14 cm, collection Alexandre De Vos. Forme avec La Chasse, un seul et unique bas-relief. Pavillon U.A.M, Exposition Internationale des Arts et Techniques de Paris, 1937, Âne au piquet à gauche et panneau de masques à droite.
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Âne au piquet, 1937, bronze polychromé signé, numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 91,5 x 115,5 x 27 cm. Entre chien et chat, c 1937, bronze polychromé, signé et numéroté 3/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 144,5 x 29 x 11,5 cm. Vache et son petit, c 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 5/8, cachet du ciseleur Candide, cachet JDV, 61,5 x 58 x 15 cm. L’ombre et l’âne, c 1938, bronze polychromé, signé et numéroté EA I/IV, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV 42 x 47,5 x 3 cm (hors socle métallique).
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Âne et son ombre, c 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 93 x 120 x 27 cm (hors socle métallique). Âne s’abreuvant, 1925, bronze polychromé, signé et numéroté 3/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, h 9,5 cm, diamètre 32,5 cm. Totem aux ânes, c. 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 215,5 x 43 x 12,5 cm. Trois ânes, 1936, bronze à patine brune, signé, numéroté 1/8, cachet de la fonderie de la Plaine, cachet JDV, 34 x 27,5 x 37 cm. Âne à l’oreille dressée, c 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie A.J.M, cachet JDV, 21,5 x 23,5 x 20,5 cm. Âne au masque grec, c 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie A.J.M, cachet JDV, 30,5 x 24 x 10,5 cm. La becquée, 1950, bas-relief en bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, diamètre 37,5 cm. Oiseau et son petit, c. 1940, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 149 x 45 x 15 cm. Immersion, c. 1950, tôle repoussée et polychromée, signée, 78,5 x 29 cm, collection particulière. Les cigognes II, c. 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 37,5 x 54,5 x 2,5 cm (hors socle métallique). Les cigognes I, c. 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 130 x 78 x 2,5 cm (hors socle métallique). Deux chats, c. 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 26,5 x 31 x 19 cm.
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Chat noir, 1950, bas-relief en bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, diamètre 37,5 cm. Chats perchés, c. 1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 129,5 x 59 cm (hors socle métallique). Chat, c. 1935, bronze polychromé, signé et numéroté EA 2/2, cachet de la fonderie de La Plaine, cachet JDV, 35 x 18 x 7,5 cm. Les chiens, 1932, terre cuite polychromée, signée et datée, 29,5 x 55,5 x 24 cm, collection privée. Chiens, c. 1937, bronze polychromé, signé et numéroté HC 1/2, cachet de la fonderie de la Plaine, cachet JDV, 26 x 22 x 16 cm. La Ronde, c. 1937, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie Clementi, 16 x 34,5 x 23,5 cm. La Corrida, 1961, bas-relief, bronze polychromé, signé et numéroté 7/8, cachet de la fonderie Blanchet-Landowski, cachet JDV, 51 x 41 x 8 cm. L’ombre du taureau, 1937, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie Mariani, cachet JDV, 84 x 54 x 6 cm. Taureau de profil, c. 1937, bronze polychromé, signé et numéroté 4/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 63 x 69 x 12,5 cm. La famille, c. 1937, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 36 x 70 x 9 cm Taureau assis, 1932, bronze polychromé, signé et numéroté 3/8, cachet de la fonderie de La Plaine, cachet JDV, 64 x 43,5 x 18 cm. Jean Lambert-Rucki dans son atelier, c. 1941, photo de Pierre Jahan, (série des coqs). Le coq, c. 1952, bronze à patine noire, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 54,5 x 28,5 x 7,2 cm. Coq à la queue argentée, c. 1950, bronze polychromé, signé et numéroté 2/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 126 x 74 x 20 cm. Coq vert, c. 1953, tôle repoussée et fer polychromé, non signé, 200 x 80 cm, ancienne collection Denis Bosselet. Coq “Diabolo“, 1945, tôle repoussée et fer polychromé, signé et daté, base en marbre, 70 x 60 cm, collection particulière. Coq doré, c. 1957, sculpture originale en cuivre martelé et fer soudé, non signé, 101 x 45 x 15 cm, collection particulière. Coupe à la girafe, 1952, sculpture en céramique émaillée, signée et datée, 12,8 x 25,5 x 13,5 cm, collection privée.
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Animaux à l’abreuvoir, c. 1962, bronze polychromé, signé et numéroté EA II/IV, cachet de la fonderie A.J.M, cachet JDV, 15,5 x 9,5 x 6,7 cm. Chat assis, c. 1962, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie A.J.M, cachet JDV, 14,5 x 7 x 7 cm. Portrait de Lambert-Rucki à la cigarette, 1941, photo de Pierre Jahan. Portrait de Madame Lambert-Rucki, sculpteur (élève de Rodin), 1929. Portrait de Madame Lambert-Rucki, pastel de Jean Lambert-Rucki, 1930. Photo de Lambert-Rucki et sa fille Mara, 1924. Bœuf derrière la haie, c.1938, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 134,7 x 96 x 25 cm (hors socle métallique). Bestiaire II, 1937, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 18,7 x 20,7 x 15,7 cm. Animaux à la barrière, 1937,bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 28 x 40 x 7,5 cm. Le combat, 1942, bronze polychromé, signé et numéroté 1/8, cachet de la fonderie T.E.P, cachet JDV, 61 x 28,5 x 9,5 cm. Mara Rucki dans l’atelier paternel, 1953. Figure aux oiseaux, c. 1939, relief en plâtre polychrome présent dans un encadrement de bois peint par l’artiste, non signé, non daté, 51,5 x 40 cm, collection Monsieur et Madame De Vos. Chienne et chiot, c. 1932, bronze à patine brune, signé et numéroté 3/8, cachet du ciseleur Candide, cachet JDV, 18 x 7 x 7 cm. Photo de Denis Bosselet dans sa galerie rue de Seine en 1986 (Vogue Décoration). Chat et coq derrière la grille, 1962, crayons de couleur sur papier signé et daté, 63,5 x 31 cm. Ânes sur la colline, c. 1950, tôle repoussée polychrome, non signée, non datée 90 x 58 x 20 cm, collection privée. Chien et ombres, 1940, mine de plomb, signée et datée, 28 x42 cm. Coq belliqueux, c. 1952, tôle repoussée et fer polychromé, non signé, et non daté, 76 x 29 x 15,5 cm. L’Enfant et le chat, 1937, terre cuite originale polychromée, signée et datée, h 34 cm.
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Rédactions des textes : Jacques De Vos Jacques Prévert Mara Rucki Georges-Henri Pingusson Yves Salgues Traduction anglaise : Lynette Thorstensen Lawrence Ferlinghetti (p.48) Crédits photographiques : Archives familiales Rucki Pierre Jahan Laurent Sully Jaulmes Studio Artphot Delorenzo Gallery Michel Cesbron Galerie du Luxembourg Musée Carnavalet et une mention spéciale pour Christian Baraja - Studio SLB Maquette : Bruno Cigoi Maïwenn Cudennec Achevé d’imprimer sur les presses de Stella Arti Grafiche, Italie, en septembre 2012. © 2012 Galerie Jacques De Vos.
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Dans la collection Aux Sources du XXè Siècle ont déjà paru :
Mobiliers, Jean-Michel Frank (épuisé) Intérieurs, Jean-Michel Frank Léon Borgey sculpteur (1888-1959) Autour d’un piano de Jean Dunand Pierre Chareau U.A.M. Décorateur de l’intérieur, Jean-Michel Frank Pierre-Émile Legrain (1888-1929) 25 sculptures pour une collection
1988 1990 1991 1991 1993 1994 1995 1996 2006
Hors collection :
Jean Lambert-Rucki (1888-1967), peintre et sculpteur, monographie Robert Lallemant Charles Schneider Eppelé Gisiger Hélène Henry et ses amis Jean Lurçat, les années lumières 1915-1935 André Sornay, selected works 1925-1950
1988
2001 2004 2004
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G A L E R I E JACQUES DE VOS E S P A C E S E V E N 7, rue Bonaparte - 75006 Paris TĂŠl +33 (0)1 43 29 88 94 Fax + 3 3 ( 0 ) 1 4 0 4 6 9 5 4 5 a r t d e c o @ d e v o s . c o m w w w . g a l e r i e d e v o s . c o m www.artnet.com/galeriedevos.html
Je vous invite à vous munir d’un bâton de berger (afin d’écarter les mauvaises herbes) et de commencer la promenade en n’oubliant pas de s’arrêter sous l’arbre de la tendresse. I therefore invite you, perhaps carrying a shepherd’s crook (in order to move aside any unsightly weeds) to begin your stroll, taking care not to forget to stop a moment beneath the tree of tenderness.
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