PRIMAVERA Naissance de la cĂŠramique moderne
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Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition "Primavera, Naissance de la céramique moderne" présentée du 21 mars au 20 mai 2013 à la galerie Anne-Sophie Duval. Julie Blum remercie chaleureusement toutes celles et ceux qui ont contribué à la réalisation de cette exposition et de ce catalogue : Ainsi, notre première gratitude va à Antoine Candau et Jacqueline Pruskin, grâce auxquels ce projet n’aurait pu voir le jour. Nous remercions également ceux qui ont contribué à la rédaction de ce catalogue : Antoine Candau, Blandine Chambost, Boris Eisenbaum, Célia Gras et Karine Lacquemant ; et ceux qui ont participé à sa mise en forme : Camille Bonnemer, Bruno Cigoi et Sylvain Leurent. Nous tenons à remercier chaleureusement pour leurs soutiens et leurs disponibilités : Elodie Abadie-Berger, Tim Beddow, Raphaële Billé, Anne Bony, Cédric Carré, Corinne Chauvet, Isabelle Constantin, Philippe Delevez, Catherine Houard, Jean-Pierre Labro, Marie-Félicie Labro, Jacques Lacoste, Clément Lacaton, Aude Langlois-Meurinne, Ji Eun Li, Eric Lombard, Sophie Mainier-Jullerot, Sophie Mainier-Jullerot, Cédric Morisset, Nicolas Moufflet, Laurence Mouillefarine, Emmanuelle Riva, Jean-Marie Rogissart, Constance Rubini, Gérard Tatin et Laure-Anne Tacier-Caïsso. Enfin pour leur bienveillance : Maïté Hudry et Francine Grünewald. Nous dédions ce catalogue à la mémoire de Michelle Gaborit qui fut l’une des premières à reconnaître l’importance de Céramique d’ Art de Bordeaux dans la naissance de la céramique moderne.
ISBN 978-2-9544461-0-3
Edition 5 quai Malaquais - 75006 Paris www.annesophieduval.com
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PRIMAVERA Naissance de la cĂŠramique moderne
Crédits photographiques Sylvain Leurent : couverture, p 20, 22, 23, 24, 25, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93. Zarko Vijatovic : p. 6, 8, 18, 19. Suzanne Nagy : p. 12, 13, 14, 15, 28, 29. Janine Niepce, Art & Décoration : p. 21.
Source Bibliothèque des arts décoratifs : p. 12, 13, 14, 15, 28, 29. Bibliothèque nationale de France : p. 12. Archives Galerie Anne-Sophie Duval : p. 16, 17. Collection particulière : p. 13, 21. © RMN, Grand Palais (Sèvres, Cité de la Céramique), Martine Beck-Coppola : p. 10. © Ministère de la culture, Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais,
image RMN pour le pavillon Primavéra, Atelier d’Art des grands magasins du Printemps : p. 26, 27. Achevé d’imprimer sur les presses de Stella, en mars 2013. stellarte@mac.com.
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SOMMAIRE
Avant-propos Julie Blum Préface Karine Lacquemant Primavera Naissance de la céramique moderne Antoine Candau Catalogue des Céramiques d’Art Célia Gras Postface Jacqueline Pruskin Bibliographie
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Tortue, céramique émaillée à décor de points, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera.
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Avant-propos Ma fascination pour les céramiques de Primavera remonte à l’enfance. Je me souviens de l’enthousiasme de ma mère lorsqu’elle trouvait un des ces animaux insolites pour l’exposer en vitrine. Grâce à Jaqueline Pruskin et Antoine Candau, j’ai redécouvert l’univers énigmatique de ces pièces uniques. Aujourd’hui encore, la patine du temps ne les a pas affectées. Au contraire, elle a fait ressortir l’originalité des couvertes et la modernité des formes. Dès leur apparition au début des années 20, les céramiques Primavera des Magasins du Printemps rencontrent un succès immédiat. Cette évolution esthétique s’accompagne d’un bouleversement commercial qui voit la frontière entre création artistique, artisanat et distribution s’estomper. Les céramiques Primavera consacrent l’avènement d’un nouveau type d’intérieur prévalant jusqu’à nos jours. Ces céramiques d’exception sont l’aboutissement d’une aventure humaine où se mêlent des destins, parfois opposés: capitaines d’industries, théoriciens de l’esthétique, maîtres céramistes, mécènes, décorateurs et techniciens. Leur apport respectif se fond en une ligne originale : la ligne Primavera. L’exposition présentée à la Galerie Anne-Sophie Duval est consacrée, pour l’essentiel, aux céramiques produites par les Céramiques d’Art de Bordeaux pour le compte de Primavera. En effet, par delà leur beauté, elles ont renouvellé le language de la céramique moderne.
Julie Blum mars 2013
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Éléphant, céramique émaillée à décor de poins, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera.
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Préface Fêter le printemps avec Primavera c’est raconter l’aventure d’un groupe d’artistes, d’un atelier de création, le premier de tous, en chronologie comme en importance. C’est aussi raconter l’histoire du Printemps, ce magasin de nouveautés, univers de la mode et de la femme, qui a su avec ce studio de création innover et prendre le virage de la modernité. C’est enfin entrer au centre des débats qui animent le monde des arts décoratifs au tournant du siècle : la collaboration entre artistes et industriels. L’atelier est créé en 1912 à l’initiative du directeur du Printemps, Gustave Laguionie et de l’avocat René Guilleré, brillante personnalité, fondateur du Salon des artistes décorateurs. Actif propagandiste de l’art moderne, ce dernier en assure la direction avec son épouse Charlotte Chauchet-Guilleré, peintre et décoratrice. Dès l’origine, Primavera a pour vocation de proposer à sa clientèle des objets de décoration et de mobilier d’un style moderne, à des prix abordables. L’atelier recrute de jeunes artistes sortis des écoles d’arts appliqués acquis à l’esthétique émergente. Parmi eux, Marcel Guillemard et Louis Sognot qui assurent la direction du département mobilier, mais aussi Madeleine Sougez, Sigismond Olesiewicz, Claude Lévy, Hélène Gatelet, Marcelle Thiénot et Colette Gueden, future directrice de cet atelier, tous dessinent avec talent des objets liés au décor intérieur. Tapis, papiers peints, luminaires, mais aussi objets décoratifs en céramique deviendront la marque de fabrique de Primavera. L’atelier se montre soucieux de préserver les pratiques artisanales et fait exécuter ses modèles par des artisans provinciaux détenteurs d’un savoir-faire comme Paul Jacquet et Simonod en Savoie ; ou dans des manufactures de tradition ancienne comme Malicorne, Lunéville, Quimper, Longwy ou Soufflenheim. Ces objets sont également produits à Ste-Radegonde, récemment acquise par le Printemps, ainsi qu’à Caudéran à la manufacture de Céramique d'art de Bordeaux, dite C.A.B., véritable laboratoire de recherches techniques et formelles entre 1919 et 1938. L’ensemble provenant de cette manufacture réuni avec patience et passion par la galerie Anne-Sophie Duval témoigne, par le foisonnement de sa création, sa longévité et la richesse renouvelée de sa production, d’un moment exceptionnel de la création Art Déco. Karine Lacquemant Historienne de l’Art
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Chat faisant le gros dos, cĂŠramique vernissĂŠe, c. 1925, Manufacture Soufflenheim, Primavera.
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Primavera Naissance de la céramique moderne Par Antoine Candau
L’ exposition présentée par la galerie Anne-Sophie Duval est consacrée à la céramique produite par l’atelier d’art des grands magasins du Printemps, Primavera, en complicité avec la manufacture Céramique d’Art de Bordeaux entre 1919 et 1938. Ces céramiques de qualité, aux formes simples et intemporelles et aux couvertes variées, sont le fruit de la collaboration inédite d’un grand magasin et des artistes.
Primavera ceramics The birth of modern ceramics By Antoine Candau
The exhibition held at the Galerie Anne-Sophie Duval in March 2013 shows the ceramics produced jointly by the workshop of the department store Printemps and the manufacture Céramique d’Art de Bordeaux between 1919 an 1938 under the label Primavera. These high-quality ceramics with simple and timeless shapes and a great variety of glazes are the fruit of an unprecedented collaboration between a department store and several talented artists.
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Publicité Au Printemps - Les magasins les plus élégants de Paris, 1930, Les Imprimeries françaises réunies (Paris).
Early stages 1908-1912 Atelier Primavera was the brainchild of Gustave Laguionie (1853-1920), head of the department store Printemps, and René Guilleré (1871-1931), founder and president of the Société des Artistes Décorateurs (S.A.D.). Gustave Laguionie was an avant-garde businessman who was at the helm of Printemps since 1905. The store was the first to use electric lighting, the first also to publicise and sell its products throughout Europe via mail order catalogues. Printemps also acted as a pioneer in introducing set prices as well as discount sales, thus revolutionizing early 20th-century retailing.
Lettre à l’amateur de céramique par le directeur de l’atelier Primavera, René Guilleré, édité par le Printemps Paris, (s.d).
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In 1910, Laguionie inaugurated the second Printemps store, which in its conception reinforced the idea of elegance and modernity associated with the brand. Determined to take a distinct advantage over his rivals, Laguionie decided to sell decorative objects produced in multiples, bearing the retailer’s stamp instead of the artist’s signature. Such were the works of art made by Primavera.
Photo de l’équipe Primavera, (s.d).
Les prémices de Primavera 1908-1912 Deux hommes sont à l’origine de l’Atelier Primavera : Gustave Laguionie (1853-1920), directeur du Printemps, et René Guilleré (1871-1931), fondateur et président de la Société des Artistes Décorateurs (S.A.D.). Gustave Laguionie est un homme d’affaires d’avant-garde. A la tête du Printemps depuis 1905, il est l’un des premiers à avoir utilisé l’électricité dans des grands magasins, le premier aussi à publier et à diffuser à travers toute l’Europe de véritables catalogues de vente par correspondance. En inventant le prix fixe et les soldes, le Printemps révolutionne la distribution au début du XXème siècle. En 1910, Laguionie inaugure le second magasin du Printemps et cherche à conforter l’image d’élégance et de modernité de ses établissements. Se démarquant de ses concurrents, il n’a pas peur d’innover en commercialisant des objets d’art produits en petites séries et signés de son tampon de diffuseur, en lieu et place de la signature de l’artiste. Ce seront les premiers objets Primavera.
Un coin de Primavera, Atelier Primavera et la décoration moderne 1913-1923, A. Tolmer, Paris.
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Laguionie was fully aware that the Atelier Primavera project was risky and challenging in terms of both production and profitability. Yet the venture was grounded on solid assets: the underground station on boulevard Haussmann made access to the store easy, while the long stretch of windows on street level was used for lavish displays. The products thereby promoted combined elegance, attractive prices and high quality. Laguionie also innovated in putting advertising posters up all over Paris and circulating a catalogue of Primavera products destined for the expanding middle class with limited purchasing power. Atelier Primavera et la décoration moderne 1913-1923, A. Tolmer, Paris.
Atelier Primavera et la décoration moderne 1913-1923, A. Tolmer, Paris.
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René Guilleré was a prominent figure in the art world of the early 20th century. He was an enterprising art lover, who put in a lot of time and effort to promote his ideas. Inspired by the Renaissance idea of patrons supporting artists who worked in collective studios, Guilleré took a strong interest in the craft revival initiated by William Morris and the Arts & Crafts movement in Great Britain in the last decades of the nineteenth century. He also shared the notion of artistic and utopian patronage as developed by Darmstadt, a group of artists whose mission was to design a new way of living. In France Guilleré supported the movement "L’Art dans tout" which urged artists to contribute to the decorative arts. Guilleré had a novel take on interior design. He believed it was essential to establish a new, rational approach to design, production and retail, so that the middle classes could afford interiors conducive to social and moral harmony. Guilleré’s ideas were echoed in Germany. The 1910 Salon d’Automne demonstrated that Munich decorators had already formed crafts workshops: the Werkstätte für Kunst und Handwerk were a new way of organising and distributing their production. A pragmatic theoretician, Guilleré brought together arts and crafts along similar lines and thus heralded the principles established a decade later by Gropius and the Bauhaus. The launch of Atelier Primavera in 1912, in the new Printemps store located on boulevard Haussman, was an important social event. For the first time an entire section in a department store was devoted to artistic objects – these were designed to the highest quality standards, yet remained affordable. The objects were branded "Primavera", which marked an innovation in retail practices and confirmed the status of Printemps as a modern department store.
Conscient du risque important qu’il prend et du défi commercial que représente le projet d’Atelier Primavera, Laguionie ne se lance pas dans l’aventure sans avoir de solides atouts en main: la nouvelle ligne de métro n°3 qui dessert le Printemps permet à une nouvelle clientèle de se rendre facilement dans les grands magasins. Il fait ainsi réaliser de somptueuses vitrines, couvre Paris d’affiches et diffuse un catalogue de Primavera qui propose des produits alliant élégance, prix abordables et qualité de fabrication. Il s’adresse à une clientèle souvent venue de province et dont les moyens sont limités. René Guilleré est un personnage de premier ordre dans le monde de l’art des années 1900. Amateur d’art engagé, il ne ménage pas ses efforts et s’engage résolument pour défendre ses idées. Inspiré par les ateliers de la Renaissance qui regroupaient les artistes autour d’un mécène, il s’intéresse au renouveau de l’artisanat initié par William Morris au sein du mouvement Arts and Cratfs en Grande Bretagne dans les dernières décennies du XIXème siècle. Il partage les idées de mécénat artistique et utopique de Darmstadt, un collectif d’artistes chargés d’imaginer un nouvel art de vivre. En France, il soutient le mouvement "L’Art dans Tout" qui enjoint les artistes d’investir le champs des arts décoratifs. Guilleré a une vision révolutionnaire de l’habitat: seule une nouvelle organisation de la conception, de la production et de la diffusion peut permettre aux classes moyennes de s’offrir un intérieur, porteur d’harmonie sociale et morale. Il n’est pas seul dans cette voie. Au Salon d’Automne de 1910, les décorateurs Munichois se sont déjà regroupés en ateliers d’art, Werkstätten für Kunst im Handwerk (Ateliers pour l’art dans l’artisanat) et diffusent leur production. Théoricien pragmatique, Guilleré, en rapprochant art et artisanat, énonce les principes que Gropius et le Bauhaus mettront en place une décennie plus tard. Le lancement de l’Atelier Primavera en 1912, dans le nouveau magasin du Printemps situé boulevard Haussman, est un événement pour le tout Paris. Pour la première fois, un département d’un grand magasin est consacré à des objets d’art, de qualité et abordables.
Atelier Primavera et la décoration moderne 1913-1923, A. Tolmer, Paris.
Atelier Primavera et la décoration moderne 1913-1923, A. Tolmer, Paris.
En signant les objets de la marque « Primavera », le Printemps s’affirme comme un distributeur d’un genre nouveau, lui conférant le statut d’un grand magasin moderne.
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Projets d’intérieurs par Charlotte Chauchet-Guilleré pour Primavera, 1925.
The founding years 1912 - 1919 During this period, René Guilleré set up the various workshops and organised the production. His wife Charlotte Chauchet (1878-1964), who was a young decorator, was appointed artistic director of Atelier Primavera. She hired the first collaborators in charge of designing the models. The team expanded rapidly and the number of projects soon increased. Artists designed limited series which were retailed under the Primavera label. A first collection of fabrics, furniture and ceramics was released. As a devoted ceramics enthusiast, René Guilleré had particular interest in the emergence of modern ceramics. He championed the idea of artistic ceramics which would be in line with their times and would be sold under the Primavera label. Guilleré persuaded Laguionie to support financially this ambitious project. From a retailing point of view, the latter considered ceramics as easy to produce, relatively inexpensive and more easily marketable goods than furniture. He also viewed it as an ideal vector for the brand: soon Printemps advertised for Primavera putting ceramics on the front line. Guilleré’s intention was to revitalise traditional pottery and showcase craft /craftsmanship. Atelier Primavera’s early production is rare:
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Projets d’intérieurs par Charlotte Chauchet-Guilleré pour Primavera, 1925.
Les années fondatrices 1912-1919 Durant cette période, René Guilleré met sur pied l’organisation des ateliers Primavera. Il nomme son épouse, Charlotte Chauchet (18781964), jeune décoratrice, directrice artistique de ceux-ci. Elle embauche les premiers collaborateurs afin de dessiner les modèles. L’équipe s’étoffe rapidement et les projets se multiplient. Des artistes conçoivent des séries spéciales diffusées sous la marque Primavera. L’édition des premiers objets commence : meubles, céramiques et tissus. René Guilleré est passionné de céramique et en suit avec intérêt les évolutions. Il imagine une céramique artistique et moderne qui sera diffusée sous la marque Primavera. Guilleré convainc Laguionie de financer ce projet audacieux. Le directeur du Printemps voit dans la céramique un produit simple à fabriquer, peu coûteux et plus facile à commercialiser que les meubles. Il y voit aussi un bon moyen de diffuser tous les produits de la marque Primavera dont la publicité met en avant tout particulièrement les céramiques. L’idée initiale de Guilleré est de relancer la poterie populaire en faisant appel au savoir-faire artisanal. Les productions précoces de l’Atelier
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Basset, céramique vernissée, c. 1930, Manufacture Soufflenheim, Primavera, Archives Galerie Anne-Sophie Duval.
it was only properly distributed after 1913. Originally the Atelier commissioned multiples from small regional workshops. While the design of each model was set, the makers had a degree of freedom over the decors. These were generally colourful, floral patterns; they also appealed to a public whose taste was attuned to the Ballets Russes, Paul Poiret and his atelier Martine . Atelier Primavera became known for its playful pieces; their simple, unusual and somewhat naive decors had a wide appeal. Of particular appeal was the production of the Soufflenheim potteries, located in Alsace: colourful, sometimes witty pieces were executed by ceramic artists such as Elchinger, Garillon and Burgaud. The fanciful bestiary which these artisans imaginatively decorated was particularly well received. The commercial success of artistic stoneware prompted Atelier Primavera to manufacture "stoneware" pieces or decorated earthenware imitating artistic stoneware. This initiative caused an uproar amongst ceramic artists who criticised the confusion it could induce in the general public’s mind. Some artists felt this blurred the lines between art and craft, which jeopardised their status; consequently they openly criticised Guilleré’s project. Then the war broke out; quarrels died down while Atelier Primavera went into hibernating mode.
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Bélier, céramique vernissée, c. 1930, Manufacture Soufflenheim, Primavera, Archives Galerie Anne-Sophie Duval.
Primavera sont rares et ne sont réellement diffusées qu’à partir de 1913. Dans un premier temps, des petits ateliers provinciaux sont sollicités; il disposent d’une certaine latitude pour les décors. Ceux-ci sont colorés et fleuris, ils plaisent à un public influencé par l’esthétique des Ballets Russes, de Paul Poiret et de son atelier Martine. L’Atelier Primavera livre à cette époque des travaux ludiques, aux décors simples, inattendus, naïfs et facilement commercialisables. Les ateliers de Soufflenheim en Alsace contribuent également à la production avec des céramistes tels Elchinger, Garillon et Burgaud. Le petit bestiaire sur lequel les artisans des ateliers de décoration laissent courir leur imagination est particulièrement au goût du jour. Le goût de la clientèle pour les grès artistiques conduit l’Atelier Primavera à produire des grès industriels et des faïences décorées imitant le grès artistique. Cette démarche attire immédiatement les critiques d’artistes céramistes qui y voient une confusion tendant à abuser le public. Certains pressentent que l’abolition de la frontière entre art et artisanat remet en cause leur statut et critiquent ouvertement le projet de Guilleré. La guerre commence; l’Atelier Primavera entre en sommeil et les querelles s’estompent.
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The glorious years 1919 - 1937
Towards the Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes 1919-1925
Pot couvert par Paul Jacquet, céramique émaillée, c. 1930, Primavera à la base, h 14 cm / dia 12 cm.
Pot couvert par Louis Lourioux, céramique émaillée à décor de fleurs, c. 1930, monogramme à la base, h 11 cm / dia 4 cm.
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Atelier Primavera went back into operation in post-war euphoria and was not affected by the death of Gustave Laguionie in 1919. His son Pierre, who was already in the business, took over and gave the impetus Primavera needed in this new phase. Pierre Laguionie anticipated the benefits in terms of visibility that a great decorative and industrial arts fair would have on Primavera. The project, several times postponed, was finally adopted by the Chambre des Députés as part of the economic recovery plan. The Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Inductriels Modernes, which was initially scheduled in 1923, eventually took place in 1925. René Guilleré had been one of the early initiators of the event; he saw it as an opportunity to demonstrate the relevance of the ideas he had promoted in a 1911 report. Besides, Pierre Laguionie wanted Atelier Primavera to remain the leader on a market where competitors followed suit and set up their own ateliers d’art (art workshops): in 1922 Galeries Lafayette launched Atelier de la Maîtrise with Maurice Dufrêne in command, Le Bon Marché launched Pomone in 1923, with Paul Follot in charge, and the same year Les Grands Magasins du Louvre set up Studium, under the aegis of the Martel-Kohlmann tandem. In order to remain competitive on this disputed market, Atelier Primavera was reorganised. Charlotte Chauchet-Guilleré, who was still its director, set up a team of collaborators amongst whom Louis Sognot (1892-1970), who was in charge of the new ’Furniture’ department. Sognot, who was to become one of the leading designers of the Art Deco period, was appointed director of Primavera when René Guilleré died in 1931. The revamped ’Decorative Arts’ studio was expanded significantly; around twenty people were in charge of designing rugs, lamps, fabrics, decorative objects and ceramics. In this field, Primavera hired consultants such as Jean Besnard (1889-1958), who joined the studio in 1922 ; his first productions were exhibited at the 1923 Salon des Artistes Décorateurs under the Primavera label.
La consécration 1919-1937
La préparation de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925 1919- 1925 Les hostilités terminées, l’Atelier Primavera reprend vie dans le climat d’euphorie d’après-guerre. La disparition de Gustave Laguionie en 1919 ne remet rien en cause. Son fils Pierre reprend le flambeau et donne l’impulsion nécessaire au véritable lancement de Primavera. Pierre Laguionie entend bénéficier pleinement de l’impact publicitaire du projet d’une grande Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, adopté par la Chambre des Députés, dans le cadre du redressement économique. L’exposition, prévue dans un premier temps pour 1923, se tient finalement en 1925. René Guilleré, lui même à l’origine de la manifestation, y voit la possibilité de prouver la pertinence de sa vision. De même, Pierre Laguionie veut garder l’initiative face à la concurrence : l’Atelier de la Maîtrise des Galeries Lafayette (1922) dirigé par Maurice Dufrêne, l’atelier Pomone du Bon Marché (1923) avec Paul Follot et le Studium des Grands Magasins du Louvre, avec le tandem Martel-Kohlmann. Pour faire face à cette nouvelle donne, l’Atelier Primavera est restructuré. Charlotte Chauchet-Guilleré, qui en est toujours la directrice, s’entoure de nouveaux collaborateurs dont Louis Sognot (1892-1970), en charge d’un nouveau département « Mobilier ». Il deviendra l’un des grands créateurs de la période Art Déco et sera nommé directeur de Primavera à la mort de René Guilleré en 1931. Recentré, l’atelier « Arts décoratifs » s’étoffe d’une vingtaine de personnes chargées de la conception : tapis, luminaires, tissus, objets décoratifs et céramiques. Dans ce domaine, Primavera recrute des consultants tels Jean Besnard (1889-1958), embauché en 1922, et dont les premières productions seront exposées au Salon des Artistes Décorateurs de 1923 sous la marque Primavera.
René Buthaud dans son atelier à Sainte-Radegonde, (s.d).
Céramique de Jean Besnard pour Primavera, Art et Décoration 1923.
La fabrication subit de profondes transformations. Différentes solutions sont essayées pour maintenir une production homogène et régulière,
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Paire de vases Trompettes, céramique à émail blanc, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numérotés 17 024 à la base, h 65 cm / dia 28,5 cm.
There were major changes also in the way objects were manufactured. Several options were tested to ensure a homogeneous production, in keeping with the Printemps’ quality standards and set prices. Since it was not so easy to streamline the ceramics output, several possibilities were explored. Alongside with the production mode in place before the war, Printemps opted for vertical integration and bought the Sainte Radegonde pottery. Guilleré enrolled René Buthaud (1886-1986) as director at the end of 1923. The ceramic artist elaborated plain, white, thick and crackled glazes. Others were more complex, with stencilled patterns. Buthaud also managed to devise a beautiful celadon glaze reminiscent of great Chinese ceramics. Buthaud was active in Sainte Radegonde for two years, executing personal pieces as well as supervising the production for Primavera. Functional ceramics (tableware, industrial art) were sub-contracted to other potteries such as St Clément and Longwy. Multiples were designed by well-known ceramic artists such as Paul Jacquet, Louis Lourioux, Robert Pouyaud, Louis Baude…
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Pelican, céramique émaillée à décor de pois blancs, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 12 987 à la base, h 37 cm / l 25,5 cm / p 16 cm.
aux coûts fixés par le Printemps. Le domaine de la céramique est le plus difficile à gérer. La production explore toutes les possibilités existantes. Parallèlement au mode de fabrication ayant prévalu avant la guerre, le Printemps tente une intégration verticale de la production en achetant la fabrique de céramique de Sainte Radegonde. Guilleré embauche René Buthaud (1886-1986) comme directeur à la fin de 1923. Ce dernier met au point des couvertes simples, blanches, épaisses et craquelées. D’autres sont plus complexes avec des décors au pochoir. Buthaud réussit également une magnifique couverte céladon qui évoque la grande céramique chinoise. Il restera deux ans à Sainte Radegonde et y produira, à titre personnel, ses premières céramiques de grand feu. Les céramiques utilitaires (vaisselle, art industriel) sont sous traitées à d’autres ateliers : St Clément, Longwy. Des petites séries sont concues par des céramistes connus tels Paul Jacquet, Louis Lourioux, Robert Pouyaud, Louis Baude…
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Ensemble. Vase, céramique émaillée à décor de croisillons, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, h 25,5 cm / l 20 cm. Vase, céramique décorée de striures en émail blanc, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, h 44 cm / l 13,5 cm.
Collaboration with Céramique d’Art de Bordeaux (C.A.B.) Besides, Printemps contributed to setting up an experimental pottery: Céramique d’Art de Bordeaux (C.A.B.), based in Caudéran. Founded in 1919 by Jean Mérillon, then bought over by philanthropist Henry Frugès (1879-1974), C.A.B. became, in the early 1920s, Primavera’s choice sub-contractor for the design and the production of high-end ceramics. Run by Félix Gête (1870-1959), C.A.B. was modest in size, yet played a seminal role in elaborating innovating techniques. Although it worked primarily for Primavera, C.A.B. also executed commissions for other retailers. Vases, céramique émaillée à coulure blanche et recouverte d’un émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera.
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This was a period when Primavera reinforced its organisation, particularly operations such as advertising and catalogue distribution. The volume of exports increased, especially towards the United States, which resulted in adding stamps (France then Made in France) on the pieces for customs purposes.
Cheval, céramique émaillée à décors de pois noirs et striures blanches, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 757 à la base, h 33,5 cm / l 49,5 cm / p 13,5 cm.
Collaboration avec la manufacture Céramique d’Art de Bordeaux (C.A.B.) Le Printemps participe à la création d’un atelier-laboratoire, Céramique d’ Art de Bordeaux (C.A.B), à Caudéran. Fondé en 1919 par Jean Mérillon, racheté par le mécène et humaniste Henry Frugès (1879-1974), C.A.B. devient dès le début des années 20 le sous-traitant privilégié de Primavera pour la conception et la réalisation de céramiques haut de gamme. Dirigé par Félix Gête (1870-1959), C.A.B. est de taille modeste mais joue un rôle pilote dans la mise au point de techniques innovantes. Travaillant principalement pour Primavera, C.A.B. effectue néanmoins quelques commandes pour d’autres ateliers distributeurs. Enfin, Primavera renforce son organisation, en particulier la publicité et la diffusion des catalogues. Le développement des exportations, surtout vers les Etats-Unis, aboutit à l’apposition de tampons douaniers sur certaines pièces (France puis Made in France).
Paire de vases ovoïdes, céramique émaillée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera.
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Vue du Pavillon Primavera à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 par les architectes Henri Sauvage et George Wybo.
The pavilion Primavera at the Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes in 1925 The Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes took place in 1925. It gave pride of place to the art workshops run by major department stores. They each had a dedicated pavilion in the fair, occupying the four corners of the Invalides esplanade, at the centre of which the French Embassy was erected. For Primavera architects Henri Sauvage and Georges Wybo designed an octagonal pavilion whose roof was made of reinforced concrete incrusted with glass pebbles made by Lalique. The interior was laid out in the spirit of an artist’s house: towards a vast central hall converged several rooms with a modern, refined decor. There Atelier Primavera displayed its full interiors range. These pavilions were amongst the highlights of the fair which drew fifteen million visitors from around the world.
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Vue de l’intérieur du Pavillon Primavera à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 par les architectes Henri Sauvage et George Wybo.
Le pavillon Primavera à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes en 1925 L’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes ouvre ses portes en 1925. Elle offre une place de premier choix aux ateliers d’art des grands magasins. Elle attribue à chacun un angle de l’esplanade des Invalides, au centre de laquelle va être édifiée l’Ambassade française. Primavera confie la conception de son pavillon à Henri Sauvage et Georges Wybo. Ils imaginent une audacieuse construction octogonale dont le toit en béton armé est orné de lentilles de verre exécutées par Lalique. L’aménagement intérieur est conçu comme la demeure d’un artiste : autour d’un vaste hall s’ordonnent plusieurs pièces au décor moderne et raffiné. L’Atelier Primavera y déploie toute sa gamme de créations pour la décoration intérieure. Ces pavillons seront une des attractions majeures de l’exposition qui attire 15 millions de visiteurs venus du monde entier.
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Setting up a Distribution System 1925 - 1938 The 1925 Exposition marked the end of the experimentation phase. The commercial development of the brand involved setting up a retailing network outside Paris and intensifying mail order sales. In 1931, Printemps opened a network of branches under the Prisunic label. In order to keep up the momentum of the Exposition Internationale, Printemps launched the following year a "Petite Foire des Arts Décoratifs Modernes" in the great hall of the flagship store. The fair consisted in displaying and promoting Primavera goods. Catalogue de la 2ème petite foire des arts décoratifs modernes organisée par l’atelier Primavera au Printemps du 14 au 26 novembre.
Conceived as an annual event, it was widely advertised. The catalogue of the second Petite Foire (1926) boasted 15 000 models, produced in small numbers. Two ranges emerged clearly: one fairly traditional, the other more sophisticated and decidedly modern. This dualism was manifest in the choice of materials, forms and decors. In 1927, a young designer aged 22 named Colette Guéden (1905-1999) joined the design team. There, she worked alongside with Claude Lévy (1895-1942) and Madeleine Sougez (1891-1960). Another key figure in those years was Louis Sognot, in charge of Primavera’s furniture range. In 1929, he became a founding member of U.A.M (Union des Artistes Modernes), proof that Primavera was at the forefront of progress. The collaboration between the Atelier’s design studio and C.A.B. gave birth to a number of remarkable pieces, which established the prestige of the brand. After René Guilleré’s death in 1931, Louis Sognot co-directed Primavera with Charlotte Chauchet. Colette Guéden’s career took off at this point. Talented and respected, Colette Guéden was appointed artistic director in 1934. After 1938, she replaced Louis Sognot and Charlotte Guilleré as Primavera’s sole director. The focus remained on novelty and so in the 1930s, Printemps organised several competitions to recruit young talent and maintain the brand’s fresh approach to design.
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La mise en place d’un réseau de distribution 1925 - 1938 L’Exposition de 1925 marque la fin de la phase d’expérimentation. La gestion commerciale passe par le développement d’un réseau de magasins en province et par l’intensification de la vente par catalogues. En 1931, le Printemps crée le réseau de magasins Prisunic. Dans la continuation de l’Exposition de 1925, le Printemps organise en 1926 dans le grand hall du magasin principal une Petite Foire des Arts Décoratifs Modernes dans laquelle il présente les produits Primavera. L’opération, largement relayée par la publicité, sera répétée annuellement. Le catalogue de la 2ème Petite Foire des Arts décoratifs Modernes (1926) dénombre 15 000 modèles produits en petit nombre. Deux lignes s’affirment, l’une est proche de la tradition et de l’artisanat, l’autre est plus sophistiquée et résolument moderne. Ce dualisme se manifeste dans le choix des matériaux, les formes et les décors.
Catalogue de la 2ème petite foire des arts décoratifs modernes organisée par l’atelier Primavera au Printemps du 14 au 26 novembre.
En 1927, Colette Gueden (1905-1999), jeune styliste de 22 ans, est embauchée dans l’équipe de dessinatrices. Elle y rejoint Claude Lévy (1895-1942) et Madeleine Sougez (1891-1960). En 1929, Louis Sognot, le responsable de la ligne « Mobilier » participe à la fondation de l’U.A.M (Union des Artistes Modernes). Primavera est à la pointe du progrès. La collaboration entre l’atelier parisien et C.A.B. va produire dans cette période des séries d’œuvres remarquables qui assoient la réputation de la marque. En 1931 René Guilleré disparaît. Louis Sognot seconde alors Charlotte Chauchet à la direction de Primavera. La carrière de Colette Gueden prend alors son envol. Talentueuse, appréciée, Colette Gueden est nommée directrice artistique en 1934 et remplace, à partir de 1938, les co-directeurs Louis Sognot et Charlotte Guilleré qui se retirent. Dans les années 1930, le Printemps sollicite les jeunes talents en organisant plusieurs concours pour la création de ses modèles.
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Vase, céramique émaillée, c. 1935, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 19 499 à la base, h 15 cm / dia 15,5 cm.
The final years 1938 - 1972 The Exposition Internationale des Arts et Techniques which was held in Paris in 1937 was a huge success. It attracted over 30 million visitors. However, the general mood was rather sombre. The difficulties caused by the great economic crisis were still patent; the war was looming. Primavera went into slow decline, even though Colette Guéden managed to keep it afloat during the war years. After the Liberation, she attempted to promote a new line, whose style was feminine, colourful and cheerful, even baroque or rococo in some cases. Yet Primavera proved unable to rival successfully with its competitors; yet the output dwindled until the Atelier closed down in 1972. At that time Prisunic, a subsidiary of Printemps, started to distribute contemporary design through its Total Look range.
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Théière, céramique émaillée, c. 1935, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 21 822 à la base, h 11 cm / dia 20 cm.
Les dernières années de Primavera 1938 - 1972 L’Exposition Internationale des Arts et Techniques de 1937 à Paris connaît un succès colossal et attire plus de 30 millions de visiteurs. Néanmoins, l’ambiance générale est à l’inquiétude. Les blessures de la grande crise économique n’ont pas cicatrisé; la guerre se profile. Primavera décline bien que Colette Gueden en maintienne l’existence pendant les années que dure le conflit mondial. A la Libération, elle tente de créer une nouvelle ligne colorée, féminine, gaie, baroque et rococo. Face à la concurrence de nouveaux modèles, les créations de Primavera déclinent doucement jusqu’à la fermeture de l’atelier en 1972. A cette époque, Prisunic, filiale du Printemps, commence à diffuser les créations du design contemporain à travers son catalogue Total Look.
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Poule faisanne noire, céramique émaillée à décor de pois et de striures, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 15 301 à la base, h 21 cm / p 32,5 cm / l 21 cm.
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Zèbre, céramique émaillée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 23 243 à la base, h 30 cm / l 39 cm / p 16,5 cm.
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Vase ovoïde, céramique recouverte d’un émail flammé, c. 1925, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 23 346 à la base, h 43 cm / dia 20,5 cm.
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Vase ovoïde, céramique émaillée noire, c. 1925, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 17 886 à la base, h 35 cm / dia 23,5 cm.
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Vase ovoïde, céramique émaillée à coulure blanche et recouverte d’un émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 338 à la base, h 41,5 cm / l 27 cm.
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Vase ovoïde, céramique émaillée à coulure blanche et recouverte d’un émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 838 à la base, h 25,5 cm / l 19,5 cm.
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Vase coloquinte, céramique émaillée à coulure blanche et recouverte d’un émail blanc craquelé, c. 1935, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéro 13 841 à la base, h 40,5 cm / dia 25 cm.
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Vase ovoïde, céramique émaillée à projection blanche et recouverte d’un émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 338 à la base, h 40,5 cm / l 28,5 cm.
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Vase, céramique émaillée à décor de croisillons, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 17019 à la base, h 25,5 cm / l 20 cm.
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Coupe, céramique émaillée à décors de pois et à émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 8 804 à la base, h 4 cm / dia 16,4 cm.
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Vase, céramique émaillée et recouverte d’un décor de pois blanc et noir, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 16 579 à la base, h 14,5 cm / dia 13 cm.
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Plat, céramique à projection blanche, recouverte partiellement d’un émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 14 450 à la base, h 5,5 cm / dia 35,5 cm.
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Vase, céramique à projection blanche, recouverte partiellement d’un émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 9 493 à la base, h 17,5 cm / dia 16,5 cm.
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Vase, céramique à projection blanche et recouverte partiellement d’émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 8 396 à la base. h 19 cm / dia 21,5 cm.
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Ensemble de céramiques émaillées blanches, c. 1930, Manufacture CAB.
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Les Céramiques d’Art de Primavera La majeure partie de la production haut de gamme des céramiques signées PRIMAVERA provient des ateliers Céramique d’Art de Bordeaux (C.A.B.). D’autres ensembles sont produits par les ateliers de Soufflenheim et de Sainte Radegonde. Les productions de C.A.B., signées PRIMAVERA ou plus rarement C.A.B., se distinguent par leur modernité. Dessinées par l’atelier parisien de Primavera, les formes sont réalisées par C.A.B. qui en détermine les couvertes. Les formes de vases produites sont initialement inspirées du répertoire classique ou japonisant. Par la suite, Primavera lance une série de formes ovoïdes, emblématiques du mouvement Art Déco alors en plein essor. Cette stylisation aboutit à une épuration des lignes qui met en valeur un jeu subtil de coulures et de matières.
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Les Vases Primavera - C.A.B. Evolution des formes mises au point par Primavera Les formes sont initialement inspirées des répertoires archaïque ou japonisant en vogue à l’époque.
Vase, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Gête, CAB, made in France numéroté 110 à la base, h 16 cm / l 20 cm. Vase, céramique émaillée noir à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Gête, CAB, made in France numéroté 387 à la base, h 19 cm / l 32,5 cm.
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Vase, céramique recouverte d’un émail flammé bleu, c. 1920, Manufacture CAB, CAB, numéroté 205 à la base, h 49 cm / l 29,5 cm. Ensemble. Vase coloquinte, céramique émaillée noir et à couverte vert bronze, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 541 à la base, h 40,5 cm / l 25 cm. Vase coloquinte, céramique émaillée noire et à couverte vert bronze, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 16 298 à la base, h 27 cm / l 18 cm. Vase coloquinte, céramique émaillée noire, à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 16 367 à la base, h 24 cm / l 15 cm.
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Les lignes des vases se simplifient en formes ovoïdes aux tailles variables ou en boules plus petites.
Vase ovoïde, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB Primavera, made in France, numéroté 8 792 à la base, h 23 cm / l 14 cm. Vase ovoïde, céramique émaillée blanche, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 338, h 40,5 cm / l 28,5 cm.
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Vase cylindrique, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 18 795 à la base, h 18 cm / dia 6,5 cm. Plat, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 17 796 à la base, dia 26 cm. Plat, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, CAB à la base, l 29,5 cm / p 22 cm.
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Dans les années 20, l’influence de l’Art Déco est manifeste par une géométrisation et une stylisation des formes aux lignes épurées.
Vase, Céramique émaillée noir à couverte verte bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéro 18 641 à la base, h 15 cm / l 32 cm.
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Par la suite, sous l’influence de Colette Gueden, apparaissent des pièces plus féminines, d’inspiration néo-classique ou bucolique.
Paire de pichets, céramique émaillée turquoise, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 18 550 à la base, h 26 cm / l 17 cm. Ensemble. Vase, céramique émaillée orange, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 18 512 à la base, h 30,5 cm / l 23 cm. Vase, céramique émaillée orange, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 18 556 à la base, h 18 cm / dia 21 cm. Vase, céramique émaillée orange, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 22 272 à la base, h 28 cm / dia 23 cm.
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Vase, céramique recouverte d’un émail flammé, c. 1925, CAB, France, numéroté 280 à la base, h 36 cm / l 15 cm.
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Les techniques de couvertes C.A.B. De son côté à Caudéran, Félix Gête, directeur de C.A.B., met au point des méthodes de fabrication permettant de réaliser, à un coût réduit, des oeuvres d’une grande qualité esthétique. L’économie de moyens employés et la maîtrise des techniques de cuisson donnent naissance à une série de couvertes expérimentales et originales. Durant les années Primavera, C.A.B. explore, par étapes, les coulures et les oxydes de fer qu’il combine ensuite aux effets de matière. D’autres objets décoratifs et artistiques, plats et figurines animales, complètent le registre créatif de C.A.B. Le succès des céramiques Primavera C.A.B. est confirmé jusqu’à nos jours.
Remarques : - Les productions de C.A.B. portent, en général, des marques sous la base. Celles réalisées pour Primavera sont, elles aussi, en général, assorties d’une marque PRIMAVERA. Les noms des artistes créateurs n’apparaissent pas sur les pièces. Néanmoins, certains modèles portent indifféremment la marque C.A.B., celle de Gête ou encore le tampon de Primavera. - Les vases Primavera portent un numéro faisant référence à l’apparition chronologique des formes. - Les pièces destinées à l’exportation comportent une marque d’origine douanière (France ou Made in France) : les pièces initiales (1920/21) ne portent pas de marque douanière, celles produites de 1922 à 1927 portent le tampon France. Les pièces produites à partir de 1927 le tampon rectangulaire Made in France.
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Les flammées à coulure Les couvertes flammées ou couvertes à coulures sont les premières utilisées. Elles imitent les productions de grès de Saint Amand. Ces couvertes flammées correspondent au goût du moment (c’est un produit grand public), et continueront à être produites tardivement pour répondre à la demande. Elles sont, le plus souvent, dans les tons bleus et ocres.
Vase ovoïde, céramique recouverte d’un émail flammé, c. 1925, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 132 à la base, h 26 cm / l 23 cm. Vase ovoïde, céramique recouverte d’un émail flammé, c. 1925, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 9 727 à la base, h 42 cm / l 29 cm.
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Vert bronze oxyde de fer La série de couvertes à dominante verte que Gête met au point en employant uniquement de l’émail stannifère assure le succès des céramiques Primavera. La couverte craquelée vert bronze évolue du vert pâle au noir le plus profond, évoquant la patine des bronzes antiques. Selon la place de la pièce dans le four, sa durée de cuisson et son oxydation, C.A.B. pouvait obtenir une gamme de résultats très différents. Les couleurs et les craquelures obtenues en faisaient une pièce unique.
Vase boule, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéro 13 123 à la base, h 10,5 cm / l 12,5cm. Vase, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéro 16 296 à la base, h 12 cm / l 19,5 cm. Vase ovoïde, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéro 13 337 à la base, h 40,5 cm / l 28,5 cm.
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Vase, céramique émaillée noire, à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 838 à la base. h 25,5 cm / l 19,5 cm. Vase boule, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 13 348 à la base, h 15 cm / l 19 cm. Paire de vases ovoïdes, céramique émaillée noire à couverte vert bronze craquelée, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 18 343 à la base, h 40 cm / l 15 cm.
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Les monochromes Les couvertes noires et blanches. Rares, les couvertes monochromes noires et blanches sont tardives. Le noir est obtenu à partir des couvertes vertes, laissées dans un four fermé et oxydées par le carbone.
Vase, céramique émaillée noire, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 4 833 à la base, h 25 cm / l 19 cm. Vase, céramique émaillée blanche, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 252 à la base, h 41,5 cm / dia 23,5 cm.
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Les couvertes colorées. Souvent de formes ovoïdes, elles présentent une palette large allant de l’orange au bleu persan.
Vase boule, céramique émaillée orange, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéro 13 348 à la base, h 15 cm / l 19 cm. Paire de vases, céramique émaillée turquoise, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 32 à la base, h 15 cm / dia 11 cm.
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Emaux blancs à coulure Ces pièces, les plus recherchées, sont réalisées à partir d’un émail blanc et opaque de base, s’écoulant en lignes fines le long du galbe. L’originalité consiste à laisser une partie de la couverte nue. D’une fabrication simple, les pièces ainsi obtenues varient largement selon la quantité de matière utilisée et la coloration des fonds de terre : couleur d’origine, teinture au brou de noix ou à l’encre de chine.
Vase boule, céramique à coulure blanche et partiellement recouverte d’un émail blanc craquelé, c . 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéro 8 794 à la base, h 14,5 cm / l 15,5 cm. Vase, céramique à coulure blanche et partiellement recouverte d’un émail blanc craquelé, c . 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 835 à la base h 49 cm / l 23, 5 cm.
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Emaux blancs en projection Utilisant une technique similaire à celle des coulures, Felix Gête utilise un pinceau pour asperger les pièces d’émail blanc, donnant un effet de projections aléatoires. Cette technique innovante asseoit la réputation de C.A.B.
Vase ovoïde, céramique en émail blanc projeté et partiellement recouvert d’émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéro 8 792 à la base, h 23 cm / l 14 cm. Vase, céramique en émail blanc projeté et partiellement recouvert d’émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 838 à la base. h 26 cm / l 20 cm.
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Emaux blancs à striures A l’instar des projections, la striure des pièces au tour, avant ou après émaillage, inaugure une nouvelle série de C.A.B. inspirée des arts premiers.
Vase, Céramique décorée de striures en émail blanc, c. 1930, Manufacture CAB, CAB, made in France à la base, h 42,5 cm / l 21,5 cm. Vase, Céramique décorée de striures en émail blanc, c. 1935, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 13 392 à la base, h 44 cm / l 13,5 cm.
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Emaux blancs à tâches et gouttes L’apposition de gouttes d’émail ou de paraffine, au moyen d’une poire, permet d’obtenir un effet tâcheté, en positif ou en négatif.
Coquillages, céramique émaillée blanc à décor de pois laissant apparaître la terre cuite, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 19 953 à la base, h 15 cm / l 21 cm. Vase boule, céramique recouverte d’un décor de pois blanc et partiellement émaillé blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 8 794 à la base, h 14,5 cm / l 15,5 cm. Vasque lumineuse, céramique émaillée blanc à décor de pois laissant apparaître la terre cuite, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera à la base, h 28 cm / dia 26,5 cm.
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Autres objets décoratifs Les plats C.A.B. Produits tout au long de la période de Primavera, ces plats ont une vocation décorative et sont des pièces circulaires destinées à être accrochées au mur. Reproduisant des motifs le plus souvent abstraits, les formes déclinent toutes les techniques de couvertes.
Plat, céramique émail blanc projeté et partiellement recouvert d’émail blanc craquelé, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 14 449 à la base, h 5,5 cm / dia 7,5 cm. Plat, céramique à décor de croisillons, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 17 193 à la base, h 6,5 cm / dia 40 cm.
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Plat, céramique émaillée turquoise, à décor de femme, c. 1930, Primavera, made in France à la base, dia 39,5 cm. Plat, céramique émaillée, à décor de pois, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 16 018, h 7 cm / dia 39,5 cm.
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Le bestiaire C.A.B. Le bestiaire, imaginé par Gête et les collaborateurs de Primavera, représente des animaux aux formes stylisées et ludiques. Réalisée au moule, en petites séries, chaque pièce a une décoration unique. Ces sculptures animalières sont d’une grande rareté. A la fin des années 1930, Colette Guéden dessina plusieurs modèles d’animaux dont une série de zèbres.
Chien, céramique émaillée, à décor de pois, c. 1930, Manufacture CAB, Gête, CAB à la base, h 22,5 cm / p 19,5 cm / l 13 cm. Tapir, céramique émaillée, à décor de pois, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 15 382 à la base, h 16 cm / p 11 cm / l 31 cm.
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Poule faisane verte, céramique émaillée à décor de pois, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 15 301 à la base, h 21 cm / p 32,5 cm / l 21 cm. Poule faisane bleue, céramique émaillée, à décor de pois et de striures, c 1930, Manufacture CAB, Primavera, numéroté 15 301 à la base, h 21 cm / p 32,5 cm / l 21 cm. Poule faisanne, céramique émaillée verte, à décor de perles noires et blanches, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, numéroté 15 301 à la base, h 21 cm / p 32,5 cm / l 21 cm.
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Renard, céramique émaillée blanche, c. 1930, Manufacture CAB, h 15,5 cm / l 42 cm / p 7,5 cm. Buffle, céramique émaillée blanche, trace d’émaux bruns, c. 1930, Manufacture CAB, h 21 cm / l 21 cm / p 32,5 cm. Panthère, céramique émaillée blanche, c. 1930, Manufacture CAB, Primavera, made in France, signée E. Pierre à la base, h 35 cm / l 73 cm / p 15 cm.
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Les céramiques Primavera - Soufflenheim Précédant le bestiaire de C.A.B., les animaux de Soufflenheim sont d’une réalisation moins sophistiquée que ceux de C.A.B. Leur intérêt réside dans la stylisation naïve de leurs formes et la diversité des couvertes pour chacun des modèles.
Tirelire Cochon, céramique vernissée polychrome, c. 1930, Manufacture Soufflenheim, Primavera, France à la base, h 11 cm / l 16 cm / p 9 cm. Tirelire Elephant, céramique vernissée polychrome, c. 1930, Manufacture Soufflenheim, h 11 cm / l 16 cm / p 9 cm. Ensemble de Poules, céramique vernissée polychrome, c. 1930, Manufacture Soufflenheim, Primavera, France à la base, h 12 cm / l 19 cm / p 8 cm.
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Plat, céramique vernissée polychrome, c. 1930, Manufacture Soufflenheim, Primavera à la base, dia 36 cm. Plat Le Berger céramique vernissée polychrome, c. 1930, Manufacture Soufflenheim, Primavera à la base, dia 36 cm.
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Les céramiques Primavera - Sainte Radegonde La production de Sainte Radegonde diffère de celle de la manufacture Céramique d’Art de Bordeaux : plus classique, elle est remarquable par une série de formes aux couvertes céladon. Préfigurant le style design, elles sont inédites pour l’époque des années 20 et annoncent celui des années 50.
Vase double, céramique à couverte céladon, c. 1930, Manufacture Sainte Radegonde, Primavera à la base, h 12 cm / l 20 cm / p 12 cm. Ensemble. Pique fleurs, céramique à couverte céladon, c. 1930, Manufacture Sainte Radegonde, Primavera, France à la base, h 17 cm / l 17 cm. Pique fleurs, céramique à couverte céladon, c. 1930, Manufacture Sainte Radegonde, Primavera, France, numéroté 18 428 à la base, h 6,5 cm / dia.10,5 cm. Vase céramique à couverte céladon, c. 1930, Manufacture Sainte Radegonde, Primavera, France à la base, h 34 cm / l 26,5 cm.
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Postface ÂŤ I have been collecting and trading the ceramic works produced by Atelier Primavera since the early 1980s. I've loved the distinctive aesthetic of the CAB production particularly, but any piece that stood out as elegantly decorative, intelligently witty and playful, or just lovely to look at was targeted. Over the years I've had hundreds of examples, and a large majority were sold to top UK and USA interior designers on behalf of discerning clients, such as Tom Ford. Certainly the best CAB Primavera pieces are considered to possess that subtly indefinable label of 'beautiful taste', particularly when grouped carefully together as a statement of sensually curated colour, texture and form. I am extremely pleased that Julie Blum became interested in the kind of Primavera ceramics that I especially love, and that she has taken up the reins in such an enthusiastic way. A significant catalogue of such pieces, with the history, designers, studios, and methods fully set out, has been a very long time coming. It is with double appreciation that I welcome the Galerie Anne Sophie Duval exhibition and catalogue, and all the efforts of Julie Blum and her dedicated team of researchers, photographers and organizers. Âť
Jacqueline Pruskin The 10th February 2013, London.
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Bibliographie Monographies Anne Buttin, Michèle Pachoud-Chevrier, Potiers et Céramistes des Pays de Savoie 1900-1960, Editions Le Vieil Annecy, 2002, Annecy. Patrick Favardin, Les Décorateurs des années 50, Norma 2002, Paris. Marc Gaillard, Paris : les expositions universelles de 1855 à 1937, Presses franciliennes, 2003, Paris. Alain-René Hardy & Bruno Giardi, Les craquelés Art-Déco, Penthesilia, 2009, Paris. Pierre Kjellberg, Art Déco, les maîtres du mobilier, le décor des paquebots, éditions de l’Amateur, 2011, Paris. Karine Lacquemant, Pol Chambost, sculpteur-céramiste, Somogy, 2006, Paris. Elaine Louie, House Beautiful – collections on display, decorating with your favorite objects, 2003, Hearst Book, New York. Anne Lajoix, La céramique en France 1925 – 1947, édition sous le vent, 1983, Paris. Adrien Lesur & Tardy, Les poteries et faïences françaises - 1ère partie, éditions Tardy, 1969, Paris. Patrick Malaureille, Craquelés - les animaux en céramique 1920-1940, Massin Editeur, 2002, Paris. Claude Mandraut, La faïencerie C.A.B 1919-1947, Société Archéologique de Bordeaux, 2011, Bordeaux.
Catalogues René Guilleré, Lettre à l’amateur de céramique, 1924, Atelier Primavera, Paris. Anonyme, L’Atelier Primavera et la décoration moderne 1913-1923, A. Tolmer, Paris. Anonyme, Intérieurs III, Djo Bourgeois, Mme Chauchet-Guilleré, Fréchet, M. Guillemard, René Herbst, Kohlmann, M. Matet, Lucie Renaudot, collection documentaire d’Art Moderne, éditions Albert Lévy, 1925, Paris. Anonyme, L’art décoratif français, 1925, édition Albert Levy, Paris. Anonyme, L’art décoratif français 2, 1925, édition Albert Levy, Paris.
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Anonyme, Deuxième petite foire des arts décoratifs modernes organisée par l’Atelier Primavera au Printemps du 14 au 26 novembre 1927, A. Tolmer, Paris. Anonyme, Catalogue 1912-1937, 25e anniversaire de Primavera, Ateliers d’Art des Grands Magasins du Printemps. Anonyme, Primavera au Printemps, catalogue commercial, 1937, Paris. Anonyme, Les Meubles Primavera, catalogue commercial, 1937, Paris. Anonyme, Catalogue 1912-1937, 25e anniversaire de Primavera, Ateliers d’Art des Grands Magasins du Printemps.
Principaux articles Anonyme, Salon des artistes décorateurs, Art & Décoration, 1923, Paris. Anonyme, Cadeaux in Le Décor d’aujourd’hui, octobre-novembre 1936, pp. 30-31. Fabienne Fravalo, Le pavillon Primavera à l’Expo Internationale des Arts Décoratifs de 1925. Anne Lajoix, Colette Guéden (1905-2000), Primavera et la céramique in Revue de la société des amis du musée national de céramique, Sèvres, 2009, pp. 99-106. Claude Mandraut, Céramique d’Art de Bordeaux, A la croisée de la création et de l’industrie, in Revue de la société des amis du musée national de céramique, Sèvres, 2009, pp. 107-115. Claude Mandraut, Céramique d’Art de Bordeaux : une histoire à suivre, Objectif Aquitaine, octobre 2010, n° 181, p. 76. Claude Mandraut, Céramique, De Vieillard à Primavera, Céramique d’Art de Bordeaux, Actes du XIXème Colloque international pour l’Étude de la Céramique, Céramique de Bordeaux et du Sud-Ouest, 16 octobre 2010. Carlo Rim, Le bibelot moderne et l’atelier Primavera », Art et décoration, novembre 1929, Paris. Paul Sentenac, Le Pavillon de Primavera in Renaissance de l’art français et des industries du luxe, août 1925 p. 370-373.
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