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BRANDON LEE Brandon est mort d'un coup de feu au cours d'un tournage, quand il était en train de tourner le film qui allait faire de lui une vedette : « The Crow ». La nouvelle fut un véritable coup de tonnerre, surtout aux États-Unis.

ARNOLD SPORTS FESTIVAL 2012 L'Ar nold Sports Festival 2012 fut un succès, avec plus de 180.000 personnes présentes. À Columbus, Ohio, Ar nold Schwarzenegger inaugura une imposante statue en bronze de plus de deux mètres de haut à son effigie, à l'extérieur de l'enceinte du Franklin County Veterans Memorial

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KENJUTSU Le Kenjutsu est l'art du sabre. Généralement, on le considère comme un art de combat. Il commence toujours avec le sabre déjà dégainé, dans une intention agressive.

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BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE


SDS-CONCEPT Peter Weckauf a développé la méthode SDS, un système qui contient tous les éléments nécessaires pour un bon système de self-défense, adapté à notre époque.

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BERCY

WADO RYU Salvador Herráiz nous apporte un autre de ses grands reportages, une interview de Jiro Ohtsuka, l'héritier de sang du Wado Ryu.

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Des amis et chroniqueurs de ce magazine furent les vedettes invitées du fameux événement qu'organisa comme chaque année notre confrère Karaté Bushido à Paris.

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REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: budo@budointernational.com • Directeur de publication: Alfredo Tucci, e-mail: budo@dimasoft.es • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: e-mail: magazine@budointernational.com • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani • Service publicité: (+34) 93 775 50 03. • Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière. Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº Commission Paritaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.


« Le futur n'est pas à venir. Il est déjà là. » Philip Kotler

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uand les choses arrivent à leur extrême, elle n'ont plus qu'une voie à suivre et c'est passer à l'autre extrémité. Les temps de la dichotomie classique OrientOccident sont révolus, tout comme ceux de communisme-capitalisme, homme-femme, etc. Les opposés qui se défiaient et dans leur différence engendraient la puissance de la polarité se restructurent de nouveau, mais dans d'autres paradigmes. Le capitalisme est en train de devenir communiste, le communisme, capitaliste. L'Orient s'occidentalise et l'Occident s'orientalise, et ainsi de suite… Comme dit le tango : « Dans un même merengue, tous emmêlés. » Ces dernières années, les pays et les systèmes de la dite crise du système financier, ceux qui ont dirigés la planète, sont en train de se désarticuler à toute vitesse. L'Occident tombe sous le capitalisme démesuré et trahi qu'il exerce, incapable de se réinventer. Détruisant les classes moyennes, sa grande réussite, il veut appliquer de vieilles solutions sur de nouvelles scènes. Les merveilleuses classes moyennes qui ont permis au système d'avancer dans le passé s'uniformisent, mais par le bas, comme le firent auparavant les masses prolétaires avec le communisme. Les anciens communistes, sans cesser de l'être tout à fait, se remplissent les poches dans cette ordalie de confusion des temps post-modernes. Entre-temps, les Chinois ont déjà plus de millionnaires que personne, dans le cadre d'un système fatidiquement pervers qui, tôt ou tard, explosera. La bulle chinoise sera un spectacle digne à voir, car quand elle explosera, vu la taille qu'elle a, elle nous éclaboussera tous et son onde expansive nous mettra tous en rang, pour autant qu'il reste quelque chose de nous. En attendant, résistons, c'est la seule chose qui nous reste à faire, car il n'y a pas de remède, mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas et ce ne

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sera pas suffisant. Ça ne passera pas au loin, car la partie continue et les cartes sont truquées. La Chine ne réévalue pas le Yuan, car elle veut continuer de tout vendre et de tout produire et le reste du monde ne bouge pas d'un pouce, car les Chinois ont déjà racheté toute leur dette « souveraine » (souveraine ? La seule acception qui reste du mot est celle de grande !). L'Occident est otage de ses dettes et celles-ci se trouvent en Chine. Les pays émergents vivent le rêve d'une nuit d'été, vendant des matières premières au géant asiatique, mais sans structures fermes, physiques, politiques, culturelles pour que leur croissance ait un sens et une permanence, ils sont perdus d'avance. Et que dire de l'Argentine, ma pauvre terre, avec tous ces jeunes qui font du tam-tam autour de leur présidente avec la photo d'Eva Perón derrière… Nous ne pouvons même pas y envoyer de livres parce que, d'après leur présidente, en Espagne, nous mettons du plomb dans l'encre ! Le Venezuela et son caudillo sur le retour… un endroit où nous ne pouvons rien envoyer parce qu'ils ne peuvent pas nous payer, même s'ils le voulaient. Le Mexique… à la remorque des États-Unis décadents et soumis à la guerre civile des narcotrafiquants. L'Amérique est bien arrangée ! Mais, et l'Afrique ? Où les compagnies chinoises, dans l'impossibilité d'en extraire les richesses avec la main d'œuvre locale, ont monté de véritables villes chinoises aux endroits stratégiques… La Russie quant à elle, elle fait la dure, avec les miettes qui lui restent de la Chine avec la chute de l'Occident et le pétrole arrivé juste à temps pour que ce tsar moderne s'éternise au pouvoir en changeant de chaises avec son alter ego démesuré. La Russie, à côté de la réalité, n'a jamais eu le temps de se réajuster à la modernité depuis son saut du communisme. Mettre son vote dans une urne ne libère par un peuple. Ils firent de nos démocraties

un mauvais master. Le reste de l'Orient n'est que le jardin de derrière des Chinois et des pays arabes, le grand pis à lait qui alimente tout à base d'or noir mais, qu'attendre d'eux, qui commencent leur printemps alors que nous sommes déjà à la fin de l'hiver ? Mon intention n'est pas de repasser ici la géopolitique mondiale, mais de comprendre comment tout a changé, tellement et si rapidement, que rien n'est déjà plus ce qu'il paraît, ni ce qu'il fut. Il y a de nombreuses années, j'ai écrit que le meilleur de l'Orient se verrait en Occident et il en est ainsi dans nos arts martiaux également. L'Europe et l'Amérique conservent d'ores et déjà le meilleur des traditions guerrières d'Orient. Des gens comme Shidoshi Jordan et son épouse, Juliana, Marco de Cesaris, Paolo Cangelosi, Pedro Rico, Martin Sewer, Andreas Hoffmann qui, à notre grande chance, écrivent de temps en temps dans ce magazine, ainsi que bien d'autres, représentent ce que de nombreuses écoles traditionnelles orientales ont de meilleur. L'Orient s'assèche en cette matière de manière inversement proportionnelle à la vitesse avec laquelle on ouvre de nouvelles usines, on achète de nouvelles voitures ou l'on s'abandonne au consumérisme. Les esprits des nobles guerriers du monde entier émigrent en Occident parce que c'est ici qu'on les travaille, c'est ici que se concocte le meilleur du meilleur. Nous sommes cependant des dinosaures à l'époque des apprentis des nouvelles magies matérialistes, une voie pleine de trous et qui ne conduit à aucun bonheur, à aucune compréhension, qui manque de transcendance. Il n'y a pas d'honneur ni de bravoure, aucun véritable plaisir dans tout cela, juste la médiocrité des ventres qui se remplissent aux mangeoires préfabriquées, des bouches saturées de mille et une saveurs, ça oui, mais qui laissent l'âme vide et le monde plein de zombies. Beaucoup ont critiqué l'inclusion des contenus des arts traditionnels


dans ce magazine, surtout quand soufflaient de nouveaux vents contraires. Ces vents ont baissé cependant et nous sommes toujours là. L'âme des traditions guerrières est éternelle, comme l'est l'idée du guerrier. Sa préservation n'est pas un luxe, mais une nécessité, parce quand nous nous rendrons compte que l'autre n'est qu'une voie sans issue, il faudra aller quelque part et demander à quelqu'un comment ils faisaient avant, les vieux qui connaissaient, eux, le sujet. Aucune époque passée ne fut meilleure, elle était tout simplement antérieure, comme disaient Les Luthiers, et probablement pire en beaucoup de sens, mais notre obligation est d'être capable d'améliorer les choses et pour cela, il faut les connaître, vouloir commencer de zéro, c'est idiot. Nous sommes tous redevables de ceux qui nous ont précédés. Nous avons aujourd'hui les yeux en amande, avant ils étaient bridés, qu'est-ce que ça peut bien faire ? Les esprits qui nous entourent sont au-delà de cette différence. Les traditions que nous représentons possèdent force et entité parce qu'elles furent forgées à une époque de pénurie et de difficultés inimaginables et maintenant que la chose devient plus difficile, il serait bon de les récupérer parce qu'elles nous rendront plus forts et meilleurs et nous pourrons lutter. Parce qu'en fin de compte, c'est cela que font les guerriers : ils se battent. Le monde a beau être à l'envers, le moment est venu de revêtir les armures, de brandir les épées et d'aiguiser les armes, le temps est venu de réunir les esprits et les volontés pour la bataille, parce que la chose va devenir de plus en plus laide. De tout ce merengue, quelque chose de nouveau doit sortir, que le lumière ne nous fasse pas défaut, ni l'esprit, ni la noblesse des guerriers, ni l'humanité, car, même s'il y a victoire, nous serons battus.

Alfredo Tucci est general manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. Email : budo@budointernational.com

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Peter Wechauf est un maître de self-défense moderne extraordinaire, il est parvenu à être connu dans toute l'Europe. Il a développé la méthode SDS, un système qui contient tous les éléments nécessaires pour un bon système de selfdéfense, adapté à notre époque. Facile à apprendre, il peut être utilisé par n'importe qui, quelle que soit la condition physique. Bien qu'il s'agisse d'u système récent, la méthode SDS est pratiquée dans toute l'Europe : en Suède, en Finlande, en Suisse, en Allemagne, en Autriche, en Italie, en République chèque, en Belgique, en Pologne, en Espagne, en France, en Slovaquie et même dans des pays tels que le Japon.

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Self-dĂŠfense

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Reportage La méthode SDS - Self-défense avec des objets quotidiens Tout commença par la question : comment puis-je enseigner aux gens à se défendre contre des attaquants plus forts, sans qu'ils ne doivent suivre un entraînement compliqué ? Il se peut qu'il ne soit pas permis ou pas possible d'utiliser des armes, il nous faut donc utiliser les objets quotidiens que nous avons sous la main. La méthode SDS es généralement facile à enseigner, sérieuse, elle contient habituellement des techniques progressives, elle est efficace, elle ne fait pas de mal à la personne qui l'utilise et couvre de nombreux domaines (techniques d'attaque, facile à adapter, tactiques, travail en équipe et méthodes spéciales d'entraînement et d'enseignement) et elle peut s'adapter à de nombreuses personnes (civils, personnel de sécurité, femmes, groupes professionnels de haut risque, etc.). Le système se base sur l'expérience du travail dans le domaine de la sécurité, la pédagogie, la psychologie, le travail policier et la loi. La méthode SDS offre aujourd'hui une formation particulière dans l'usage des éléments quotidiens pour la défense personnelle. Toutes sortes d'éléments et d'objets quotidiens sont utilisés de différentes manières ; la forme, la taille, la stabilité, le danger, la pertinence, et la maniabilité sont également pris en compte. La méthode SDS est conçue pour la selfdéfense et l'autoprotection et n'a rien à voir avec les arts martiaux traditionnels et les sports de combat.

Un système comme la méthode SDS est-il vraiment nécessaire ? Dans une attaque surprise avec un attaquant plus fort, un nombre d'attaquants plus élevé ou peut-être pire, un attaquant armé d'un couteau, si le défenseur n'est pas armé, il n'y a probablement pas, pour la plupart des gens, d'espoirs de se défendre de ces situations, car très peu ont la possibilité d'apprendre une méthode de selfdéfense stratégique. Mais si, à la self-défense, on ajoute l'usage des objets quotidiens, les possibilités de survie augmenteront ostensiblement. Avec la méthode SDS, Peter Weckauf a créé un système moderne et individuel de défense personnelle. Son amour et sa passion pour les arts

martiaux l'ont inspiré pour créer ce système et le faire connaître au plus grand nombre de personnes possible. Actuellement il donne des cours et des stages à plusieurs groupes de professionnels, des membres des gouvernements et des indivi-


Self-dĂŠfense

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dus particuliers. Il formé pendant des années des instructeurs et a dirigé des stages et des ateliers sur divers systèmes et styles de self-défense.

Méthode SDS Un système complémentaire La méthode SDS est un système particulier, il ne fait pas partie d'une méthode déjà existante, ce qui lui permet d'être intégré à n'importe que système de combat au corps à corps ou de self-défense. Des pratiquants et des instructeurs de styles d'arts martiaux très différents apprennent la méthode SDS car elle leur apporte un système simple qu'ils peuvent intégrer à leurs différents styles. La méthode SDS est le premier système mondial qui a été conçu pour la self-défense avec des objets quotidiens. Elle englobe toutes les circonstances possibles et des techniques de selfdéfense contre diverses armes ainsi que des stratégies de défense pour la survie, la gestion des conflits, la compréhension de la situation psychologique après la self-défense, l'étude des différents points importants du corps, l'études du mouvement et des réflexes, le travail des jambes et de la souplesse, des techniques de frappe, le maniement des armes, des armes improvisées, le contrôle de la douleur, des saisies et le contrôle des articulations, des tactiques avec couteau, des défenses contre des attaques de bâton, la protection de tiers, des techniques d'immobilisation et de contrôle, des stratégies d'attaque, des attaques individuelles directes, des comb i n a i s o n s d'attaques, des attaques avec saisie de l'adversaire, des techniques d'immobilisation et bien d'autres choses. L'objectif de la méthode SDS est de fournir à l'usager un ensemble de techniques variées de self-défense en une courte période de temps et qu'il puisse l'utiliser tous les jours. La méthode SDS n'est cependant pas un simple mélange de techniques, car elle suit des principes

et des concepts instinctifs. Le défi le plus important dans le développement de ce système fut de veiller à ce que toutes les personnes, quelle que soit leur expérience, aient l'occasion d'améliorer leurs possibilités de défense personnelle en utilisant différents outils. Il faut travailler les différentes techniques dans n'importe quelle position (assis, debout, etc.), il faut qu'elles soient efficaces et utiles dans le vie quotidienne et il doit être possible de les utiliser chaque fois qu'on en a besoin (certaines autres armes ne peuvent être utilisées en ce sens, que ce soit pour des raisons légales ou parce qu'elles peuvent être trop dangereuses, trop chères ou trop difficiles à utiliser).

Self-défense avec bâtons Les petits bâtons ont été utilisés dans toutes sortes de systèmes d'arts martiaux comme le Kubotan, le Takayuki Kubota, le Dulo et le bâton de poche en Escrime, Kali, Arnis, ainsi que le bâton Yawara en Judo. L'usage d'objets divers en self-défense n'est pas un phénomène nouveau et a été étudié pendant des siècles dans différents arts martiaux. Malheureusement, aucun de ces styles n'a été capable de s'établir comme un style en soi, différent des autres styles, et ils sont souvent considérés comme des produits secondaires ou inachevés. La méthode SDS n'utilise pas seulement des bâtons, on peut utiliser n'importe quel autre objet : cuillères, livres, chaussures, lampes de poche, téléphones mobiles, magazines… Les objets quotidiens peuvent être une alternative utile, surtout dans les pays où les lois interdisent strictement d'utiliser un Kubotan. Presque n'importe quel objet peut faire partie d'une action défensive. Les objets peuvent être utilisés pour

améliorer un coup de poing, pour augmenter la distance, pour protéger notre main, pour concentrer n o t r e force, etc. Dans l'une de nos séances d'entraînement, tout comme dans l'un de nos stages, nous recommandons de renouveler régulièrement l'objet avec lequel vous pratiquez pour mieux vous accoutumer aux différents


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Reportage caractéristiques des différents objets.

Méthode SDS - Un système pour unités de police et personnel de sécurité Comme la méthode SDS peut facilement s'adapter, que ce soit pour s'ajuster aux lois et normes locales ou pour être appliquées purement et simplement aux besoins de self-défense de divers groupes professionnels, sa portée s'est notablement élargie. On n'utilise pas seulement le bâton SDS, mais d'autres objets comme les menottes, les lampes de poche ou de petits tonfas ont également joué ce rôle.

Qu'est-ce que le système a de particulier ? La méthode SDS ne contient pas seulement des techniques agressives pour la défense radicale contre toutes sortes d'attaques, mais offre également une large gamme de techniques d'attaque comme des techniques décroissantes, des techniques de points de pression contre une résistance passive, un protection de tierces personnes, des saisies et bien plus.

Enseignement Notre méthode d'enseignement suit deux voies : une pour les élèves et une autre pour les six niveaux d'instructeurs. L'un des plus grands avantages de la méthode SDS est sa compatibilité avec d'autres styles. De nombreux instructeurs incorporent la méthode SDS dans leur propre système ou offrent des cours complémentaires de self-défense personnelle. Nos instructeurs ne sont pas seulement formés aux techniques et les tactiques de la méthode SDS, mais également aux méthodes didactiques d'enseignement. L'enseignement et l'adaptation sont cruciaux dans la méthode SDS. Les cours pour instructeurs incluent des techniques d'entraînement, de mouvement souple et d'adaptation à différentes situations, ainsi que le contact psychologique adéquat avec les élèves des cours de la méthode SDS.

À quels groupes est-elle destinée ?


Self-défense Grâce à ses règles simples, l'usage du SDS est ouvert à toute personne désireuse de se sentir plus sûre de soi au moyen de l'usage d'une arme. Il est part i c u l i è r e m e n t intéressant pour ceux qui pourraient se sentir inférieurs à leurs attaquants dans certaines situations dangereuses. Contrôler le SDS permet d'acquérir une grande sensation de sécurité et quand il est utilisé correctement, peut être extraordinairement efficace pour la selfdéfense. Un objet de self-défense très subtil est difficile à détecter et permet à celui qui le porte de se sentir plus sûr de lui quand il va de chez lui jusqu'à sa voiture, du garage au travail, dans les parcs publics, en faisant ses courses, en allant retirer de l'argent et dans de nombreux endroits publics. Le système SDS est l'un des plus fiables, c'est également l'une des méthodes qui fonctionnement le mieux dans la self-défense pour les femmes. La simple manipulation d'ob-

jets quotidiens que le SDS enseigne en fait un système chaudement recommandé aux femmes.

Cours spéciaux Dans la méthode SDS, nous offrons plusieurs cours et entraînements tels que la défense rapide, des cours pour les femmes, des entraînements de sécurité, des cours avec lampe de poche, la défense en voiture, des cours pour instructeurs et bien d'autres choses.

tème est dès lors très compréhensibles et peut être appliqué et adapté à n'importe quelle situation de nécessité. Du fait de l'énorme intérêt suscité, nous désirons faire connaître la méthode SDS dans le monde entier et la montrer à la plus grande quantité de personnes intéressées.

Principes et concepts La méthode SDS est basée sur quelques principes et concepts. Le sys-

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randon est mort d'un coup de feu au cours d'un tournage, quand il était en train de tourner le film qui allait faire de lui une vedette : « The Crow ». La nouvelle fut un véritable coup de tonnerre, surtout aux États-Unis. Au début, la police indiqua que le cas serait considéré comme un coup de feu accidentel jusqu'à ce que l'autopsie détermine les causes de l'incident. Elle fut réalisée le jour qui suivit sa mort et n'apporta rien de nouveau à l'affaire. Les médecins légistes qui la pratiquèrent déclarèrent que la découverte d'une balle réelle de calibre 44 éliminait les versions qui affirmaient que Brandon mourut à cause d'une balle à blanc. « Nous n'avons pas assez d'informations pour déterminer si le fait fut accidentel ou prémédité, mais nous espérons bien pouvoir le découvrir », affirma L. P. Thomas, le capitaine de police de Wilmington. Pour cela, la police révisa maintes et maintes fois l'enregistrement de l'accident qui ressemble à n'importe quelle autre scène d'un film d'action, dans l'espoir de découvrir le secret de sa mort. Le porte-parole de la maison de production, Jeremy Walker, s'empressa à déclarer : « Il existe de nombreuses rumeurs et spéculations, mais rien ne suggère que ce fut autre chose qu'un accident. » Rien moins que quatre enquêtes furent menées sur sa mort à la suite d'un coup de feu : celle du département de police de Wilmington (ville située en Caroline du Nord où l'on tour nait le film), celle de l'administration de la sécurité et la santé professionnelle de l'État, celle de la compagnie d'assurances qui protégeait la maison de production et celle du syndicat de l'industrie cinématographique. Elles arrivèrent toutes à la même conclusion : Brandon Lee est mort victime d'un accident, résultat d'une longue chaîne de coïncidences exceptionnelles combinées avec une ambiance de tournage accélérée et négligente. La cause : la pointe d'un projectile provenant d'une vraie douille (mais sans poudre) utilisée pour simuler une balle dans les premiers plans fut accidentellement libérée et alla se loger dans le canon d'un Magnum 44 sans que personne ne se rende compte. Le revolver fut ensuite chargé de balles à blanc comportant un petite quantité de poudre pour imiter la

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« Son esprit lui permettait de s'isoler de tout. Et tous ceux du plateau, je doit l'admettre, l'enviions, parce que nous étions incapable de faire cela. » détonation et l'éclair d'un coup de feu, mais qui évidemment sans tête métallique mais qui tirait de l'ouate à la place. Mais le Magnum est l'un des pistolets les plus puissant qui existe et la charge de poudre s'avéra suffisante pour projeter la tête d'une douille avec tellement de force qu'elle perfora l'abdomen de Brandon, provoquant une telle hémorragie qu'après avoir lutté désespérément pendant 13 heures pour sauver sa vie, il mourut sur la table d'opération. Cette tragédie fut le dénouement fatal d'un tournage plein de stress, de précarités, de négligences et d'accidents (rien que le premier jour du tour nage, un charpentier s'électrocuta et fut sur le point de mourir et un nouveau camion prit feu). Comme l'affirma le producteur exécutif Bob Rosen : « Chaque jour, chaque séquence, était un défi. » Mais que personne ne pense à une malédiction ou à un sabotage, l'origine de tout cela est beaucoup plus simple et commun. À Hollywood, plus que nulle part ailleurs, « le temps, c'est l'argent », vraiment, et l'argent était précisément ce dont manquait le film car « on voulait en faire une superproduction de 30 millions de dollars en n'en dépensant que 13. Évidemment, une chose comme ça ne peut pas finir bien », commenta un assistant technique. On n'avait que 51 jours pour tourner un projet si ambitieux que, dans des conditions normales, on aurait exigé le double, voire le triple de temps. Comme le raconte le producteur Jeff Most : « Les conditions de travail étaient extrêmement stressantes… Nous travaillions beaucoup d'heures, six jours par semaine. À mesure que la

Texte : Pedro Conde. Photos : Archives Pedro Conde et Budo International

production avançait, les gens tombaient malades comme des mouches. Les jour nées se prolongeaient 17, 18 et souvent même 19 heures. On ne respectait pas les repos ni le rythme de travail. » C'eut été inconcevable s'il y avait eu une présence syndicale, mais le village de Willmington (Virginie du Nord) est précisément célèbre pour offrir beaucoup de travailleurs bon marché, soumis et sans organisation. On dit généralement : « Pour fabriquer des chaussures de sport, le plus rentable, c'est de monter une usine à Taiwan ; mais si tu veux tourner un film aux États-Unis, le plus rentable, c'est de le faire à Wellington. » Depuis la crise industrielle des années 80, la plupart de ses habitants dépendent étroitement du business cinématographique. Il n'y a pas de syndicats et personne n'ose se plaindre ni s'organiser, parce qu'il risquerait de perdre son travail et d'être marqué sur la liste noire des « travailleurs problématiques ». On engage en général le plus petit nombre de personnes, surtout des jeunes inexperts, car ils sont généralement moins coûteux et plus soumis. Le scénario prévoyait en outre de nombreuses scènes nocturnes sous une pluie constante pour obtenir une ambiance ténébreuse et lugubre. On appliquait pour cela de la pluie artificielle, mais la petitesse du budget empêchait de chauffer l'eau avant de la faire tomber et le tournage eut lieu en plein hiver (février et mars) avec souvent des températures inférieures à 0º (pour éviter que la pluie ne se congèle, il fallait parfois la mélanger préalablement avec un peu d'alcool). De ces très dures conditions de tournage, la principale victime fut, de fait, Brandon Lee lui-même, car il devait tour ner pendant des nuits entières, à des températures glaciales, à moitié nu et trempé jusqu'aux os. Sandra Orsoluak, la maquilleuse, pense que Brandon ne fut capable de supporter cela que grâce à son entraînement martial : « Son esprit lui permettait de s'isoler de tout. Et tous ceux du plateau, je doit l'admettre, l'enviions, parce que nous étions incapables de faire cela. » Mais malgré sa résistance impressionnante, le rythme de tournage infernal minait les forces de Brandon. Un jour, ayant accepté une interview après une jour née de tour nage, d'épuisement, il fut incapable de répondre de manière cohérente aux questions. Son

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Enquête


Reportage représentant artistique, Jan McCormack appela, alarmé, les producteurs et leur lança un avertissement prophétique : « Peu importe votre maudit film. Vous êtes en train de tuer Brandon ! » Quelques jours plus tard… il mourait ! Ce mardi 30 mars 1993, Brandon était content, il avait bien dormi (presque 7 heures, chose qu'il ne pouvait pas souvent faire), il ne restait plus que quelques jours de tournage et le soir-même, ils allaient tourner la scène du dernier coup de feu, une scène très simple comparée aux autres déjà réalisées. En outre, dans moins de trois semaines, il allait de marier, ce qu'il ne cessa de rappeler à tout le monde au cours de l'après-midi et de la soirée. Il osa même parler de son père, Bruce Lee, au cours du dîner, chose qu'il n'avait pas faite durant tout le tournage, car c'était pour Brandon un sujet très sensible. La scène en question était celle de l'assassinat du protagoniste, qui était tué d'une balle par des tueurs qui ensuite violaient et tuaient sa petite amie. C'était une scène en flash-back qui expliquait comment mourait Eric Draven et pourquoi il se réincarnait en corbeau assoiffé de vengeance. Pour d'autres scènes de coups de feu particulièrement violentes, Brandon avait porté un gilet pare-balles afin d'éviter tout dommage ou toute brûlure provenant des petites charges explosives qui imitaient l'impact d'une balle et faisaient éclater les sacs de sang artificiel. Dans certaines scènes, Brandon en arriva même à avoir plus de quarante de ces charges placées sur son corps. Mais, comme le rappelle le spécialiste des scènes dangereuses, Jeff Imada (ami intime de Brandon et élève du maître de Jeet Kune Do, Dan Inosanto) : « Cette scène était très simple et sûre. Brandon n'avait pas vraiment besoin de revêtir un gilet pare-balles, ce soir-là. » En effet, il s'agissait simplement pour Brandon d'entrer dans une mansarde en tenant un paquet de provisions contre la poitrine. À ce moment-là, on lui tirait dessus une seule fois, il tombait, blessé, et observait comment les truands saccageaient l'appartement, frappaient, violaient et tuaient sa fiancée, avant de recevoir un deuxième coup de feu définitif. La charge explosive et le sac de sang étaient placés dans le sac de provisions et quand elle explosait, Brandon devait se jeter

par terre comme s'il avait été atteint d'une balle à la poitrine. Clyde Baisey, médecin du tournage, était tranquille car, dit-il : « C'était une scène d'action relativement simple, comparée aux autres qui avaient été tournées. » Sophia Shinas, l'actrice qui jouait le rôle de la fiancée de Brandon, se souvient de leur dernière conversation, un moment avant de tourner la scène. Ils parlaient du futur professionnel de chacun et Brandon hésitait quant à une offre de travail avec Dolf Lundgrun. « Que vais-je faire après ça ? », se demandait-il. « Me marier ! », répondait-il au milieu des rires. Et il termina la conversation en affirmant plus sérieux : « C'est mon moment. C'est mon moment ! » En attendant, sur le plateau on discutait quant à savoir combien de poudre mettre dans la balle à banc. Le réalisateur, Alex Proyas, voulait un grand vacarme, avec éclair et fumée inclus, il mit donc un maximum de poudre, une quantité similaire à une vraie balle. Une décision qui aurait pu être anodine, mais qui résulta fatale. Daniel Krutter, le chef des accessoires, chargea l'arme avec une seule balle à blanc. Imada recommanda à Michael Massee, l'acteur qui devait tirer sur Brandon de ne pas le viser directement, mais de tirer sur le côté, car du fait de l'angle de la caméra, on n'allait pas remarquer la différence. Mais Massee et un autre membre de l'équipe insistèrent, car la scène ne représentait aucun danger et elle serait toujours plus crédible s'il pointait directement son arme sur Brandon. Une autre décision en apparence sans grande importance, mais aux conséquences fatales. Après quelques répétitions où Imada expliqua à Brandon qu'après le coup de feu, il devait tomber vers l'avant, sur les genoux, tout était prêt pour tourner la scène. Un cameraman entendit les derniers mots de Brandon : « Allons-y ! ». Il entra dans la mansarde, Massee tourna rapidement et tira sur lui, Brandon s'écroula et les truands se mirent à rire, comme prévu. Mais certains membres du tournage remarquèrent quelque chose d'étrange : Brandon n'était pas tombé vers l'avant, mais vers l'arrière, et était resté assis appuyé contre le mur. Les personnes qui étaient plus près le virent gesticuler quelque chose comme « Cut ! » (« Couper ! »). La plupart des gens cependant ne se

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Enquête

« Après avoir interrogé les plus de 50 témoins visuels de l'accident et étudié plus d'une douzaine de preuves de balistique,

un travail qui prit plus de six mois, les détectives chargés du cas, Rodney Simmons et Brian Pellus, furent à même de déterminer avec une exactitude millimétrique d'où était parti le projectile. »


Reportage rendirent comptent de rien, ils ne s'étonnèrent donc pas quand Brandon ne se leva pas tout de suite et la première chose à laquelle ils pensèrent, c'est qu'il était en train de blaguer, comme il le faisait souvent. Mais au bout de quelques secondes, les gens commencèrent à s'alarmer. Imada et Clyde Baisey, le médecin du tournage, s'approchèrent de Brandon. Il était inconscient et respirait avec difficulté. Au début, personne ne pensa que la cause de cela pouvait être l'arme, ils pensèrent

y avait une hémorragie interne. » Vu les circonstances et comme Brandon respirait très difficilement, il décida de lui faire une trachéotomie et parvint momentanément à le stabiliser. Peu après arriva l'ambulance qui l'amena à l'hôpital de New Hannover. Treize heures plus tard, il mourrait de graves et multiples hémorragies internes. L'enquête la plus rigoureuse et documentée sur son décès fut celle que mena le département de police de Wilmington. Après avoir interrogé les plus de 50 témoins visuels de

en scène les fusillades : les balles à blanc et les fausses balles. Toute balle se compose d'une amorce, d'une charge de poudre contenue dans la douille et d'une tête métallique qui est projetée vers l'objectif. La douille reste dans le barillet s'il s'agit d'un revolver ou est éjectée sur le côté s'il s'agit d'un pistolet. L'arme qui tua Brandon était un revolver et le plus puissant qui existe : un Magnum 357. Les balles à blanc sont celles qui sont utilisées pour imiter un coup de feu. On vide pour cela presque toute la balle de sa

tous que c'était dû à la charge explosive dans le sac à provisions. Lance Anderson, chargé des effets spéciaux et du maquillage déclara : « Je pensais que c'était dû à l'impact de la charge explosive du sac qui, au lieu de détonner vers l'extérieur, avait fait le contraire. » Le docteur Baisey observa que Brandon entrait en état de choc. Il décida donc de lui ôter ses vêtements pour essayer de découvrir la cause de tout cela. En le faisant, il observa une petite blessure, un centimètre en dessous du nombril, sans sang et il observa que son ventre était tout gonflé. « Après avoir vu la petite incision, j'ai vu qu'il avait le gros intestin obstrué… J'ai alors pensé qu'il

l'accident et étudié plus d'une douzaine de preuves de balistique, un travail qui prit plus de six mois, les détectives chargés du cas, Rodney Simmons et Brian Pellus, furent à même de déterminer avec une exactitude millimétrique d'où était parti le projectile, sa trajectoire et les circonstances balistiques qui entourèrent le tragique accident. Les recherches furent concluantes : Brandon n'a pas été victime d'un assassinat intentionné, mais d'un accident, produit d'une négligence. Pour résumer les conclusions de l'enquête : dans les films d'action actuels, on utilise essentiellement deux types de munitions pour mettre

poudre n'en laissant qu'une quantité minimum pour reproduire la détonation et l'éclair d'un coup de feu. On retire également la tête de la balle pour éviter tout accident. Les fausses balles sont des balles dépourvues de poudre, mais qui, de l'extérieur, semblent être des balles normales. Elles sont utilisées pour imiter les balles réelles dans les premiers plans. Dans « The Crow », les fausses balles furent préparées par le même équipe technique qui fut chargée d'ouvrir chaque douille, de retirer la tête, de vider la poudre et de replacer la tête au moyen d'un coup de marteau. L'enquête policière révéla la chose suivante : le revolver qui tua Brandon

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Enquête fut une première fois chargé de fausses balles pour filmer une prise. Ensuite, on sortit celles-ci du barillet et personne ne s'aperçut que la tête d'une des balles s'était détachée de la douille à la suite du coup du percuteur du revolver et qu'était restée logée dans le canon. Cette fausse balle avait été confectionnée de manière défectueuse. Après l'avoir vidée de sa poudre, on avait en effet mal replacé la tête métallique sur la douille qui était probablement restée mal ajustée. On garda le revolver apparemment déchargé, jusqu'au jour fatidique de la mort de Brandon. On avait besoin ce jour-là d'un Magnum 44 pour tourner une scène de fusillade entre le Corbeau et les truands du film. Comme à l'habitude, on chargea le revolver avec des balles à blanc et la plus petite charge de poudre de ces balles était suffisante pour propulser la tête métallique cachée dans le canon vers le corps de Brandon Lee, traversant sa poitrine jusqu'à s'incruster dans la colonne vertébrale, provoquant une terrible hémorragie inter ne. Après treize longues heures d'opération, Brandon rendit son dernier souffle. L'origine immédiate de sa mort fut éclairé de manière très convaincante : un malheureux accident. Mais on ne dit pas la même chose de l'origine lointaine de l'accident, c'est-à-dire des causes et des situations qui permirent que cela arrivât. La déclaration de James Moyer, un expert en balistique et armes à feu, est très révélatrice. « L'équipe technique devait être tellement occupée à faire trente-six mille choses que personne ne se rendit compte du détachement inhabituel de la tête de la fausse balle. Il s'agit d'une erreur technique et matérielle très peu commune. » C'est là, le nœud de la question. L'équipe technique était trop occupée, insuffisante, on aurait dû la multiplier par dix pour s'occuper de tout et elle ne possédait pas la formation suffisante. Il y eut une négligence technique très claire dont les conséquences funestes coûtèrent la vie à Brandon Lee. La partie de l'enquête qui dura le plus longtemps fut la judiciaire, qui suivit la policière. Une fois déterminées les circonstances de la mort de Brandon, il fallait chercher les responsables, s'il en était. On établit une chaîne de responsabilité tellement longue et fortuite qu'elle incluait pratiquement toute l'équipe technique du film dans

« Peux-on innocenter si facilement l'équipe technique alors que leur action négligente a provoqué une mort tragique ? »

« On chargea le revolver avec des balles à blanc et la plus petite charge de poudre de ces balles était suffisante pour propulser la tête métallique cachée dans le canon vers le corps de Brandon Lee, traversant sa poitrine jusqu'à s'incruster dans la colonne vertébrale, provoquant une terrible hémorragie interne. »

une plus ou moins grande mesure. Finalement, l'enquête conclut sans peines criminelles ni pénales, car pratiquement chaque membre de l'équipe avait apporté son petit grain de négligence par rapport à l'accident. Il s'agit d'une longue chaîne de hasards, d'inadvertances et d'oublis qui, connectés et mêlés à beaucoup de malchance, débouchèrent sur cet accident. Peux-on innocenter si facilement l'équipe technique alors que leur action négligente a provoqué une mort tragique ? Dans ce cas, nous croyons que oui, car ces erreurs ne provinrent pas tant de leur mauvaise fois ou de leur négligence que des pressions exter nes qui les obligeaient à accélérer le rythme de tournage pour économiser les frais. Dans une industrie aussi puissante et moderne que celle du cinéma américain, les accidents ne sont pas des catastrophes naturelles, ils révèlent des problèmes de sécurité. Et un film d'action aussi frénétique que « The Crow » exige logiquement des mesures de sécurité rigides qui apparemment ne furent pas respectées. Le rythme du tournage de « The Crow » était, d'après les témoins, infernal. On ne respectait pas les pauses réglementaires, on rallongeait jusqu'à doubler les jour nées de tournage, les prises compliquaient la vérification méthodique et scrupuleuse de toutes les mesures de sécurité, on manquait même de bons spécialistes vu le coût de ces derniers. Au moment de l'accident, il n'y avait sur le plateau aucun spécialiste en armes à feu, car on avait considéré que la scène était très simple à tourner. Et on le sait, le travail bien fait coûte cher et pour économiser… Évidemment, et comme on pouvait le déduire, l'enquête n'aurait pas dû se centrer et se limiter à l'équipe technique et il aurait fallu également responsabiliser les producteurs (la compagnie Carolco, Robert Rosen, Edward R. Pressman) et les inverseurs (Caldicot Chubb) qui étaient, en dernière instance, ceux qui marquaient le rythme du tournage, les délais et le budget à investir. Curieusement, l'enquête judiciaire n'alla pas si loin. À un moment donné, la maison de production donna une bonne indemnisation à Linda Lee, la mère de Brandon, et avec ça, on ferma le dossier. Nous connaissons la suite…


Reportage

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e Kenjutsu est l'art du sabre. Généralement, on le considère comme un art de combat. Il commence toujours avec le sabre déjà dégainé, dans une intention agressive. Du point de vue historique, les premiers enseignements systématiques de l'épée longue japonaise dont nous possédons une information écrite datent de l'an 800. Depuis, on a compté approximativement 1200 types de ryu (écoles). De nombreux pratiquants de Kenjutsu cherchèrent à savoir s'il était possible d'avoir une compréhension plus élevée à travers la pratique et l'étude du sabre. Le Kenshi (sabreur) développa alors l'art du sabre (Kenjutsu) dans une forme du sabre (Kendo). Pour transmettre leurs progrès, ils inventèrent le Kendo que nous connaissons aujourd'hui. Ce mouvement commença approximativement au milieu du XIXe siècle. Le Kenjutsu est considéré comme un Bujutsu classique (art de la guerre ou art martial). Il fut en effet formulé bien avant la réforme Meiji (qui marque la division entre classique et moderne). Le Ryu (école) classique de Kenjutsu a tendance a être absolument secret en ce qui concerne la pratique de ses techniques et totalement fermé à toute personne étrangère à l'art du Bugei. Le Ryu classique de Kenjutsu est ce qui se rapproche le plus de l'entraînement classique du guerrier dans le monde moderne. On a ainsi par exemple, la Yagyu Shinkage

L

Ryu et la Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu. L'utilisation du Katana et du costume de Kenjutsu traditionnel exige généralement le port du Hakama, du Keikogi et de l'Obi (ceinture). On a recours habituellement aux katas (série de mouvements formulés ou exercices) pour apprendre les enchaînements de mouvements exigés. Initialement, on pratique tout seul, mais on peut pratiquer à deux ou encore faire un kata multiple. L'arme utilisée pour la pratique typique est le Bokken (sabre de bois) ou une vraie lame bien réelle. La pratique de la coupe réelle est effectuée sur des nattes enroulée ou sur du bambou et on l'appelle Tameshi Giri. Cette pratique plus avancée apporte au Ryusha (pratiquant d'un style) la notion de l'impact réel de la lame contre une cible. Du fait de ses particularités, le Tameshi Giri sera traité plus en détail à un autre moment. Généralement (bien que pas toujours) dans les arts martiaux japonais, les formules de « Ken » sont utilisée pour évoluer intérieurement et les formules de « Jutsu » se centrent sur l'enseignement des techniques de la guerre. Remarquez qu'il s'agit là d'une convention moderne et pas de quelque chose qui reflète l'usage historique des suffixes. Ce que nous appelons aujourd'hui le Kenjutsu a peut-être été parfois considéré comme un Kendo. Du point de vue de la terminologie, le Kenjutsu est l'art de gagner des combats réels avec de vrais sabres. Le premier objectif du Kenjutsu est la victoire sur les adversaires. Le premier objectif du Kendo, c'est d'améliorer l'étude du sabre. Il y a un aspect du Kenpo qui met en évidence sa vigueur : ce sont les grands championnats avidement suivis par le public japonais. Le Kendo peut ainsi être considéré suivant l'aspect philosophique ou sportif. En matière d'apprentissage du combat avec le sabre, le Kenjutsu possède un curriculum plus complet. Dans le Kendo, il n'est pas nécessaire d'aller au-delà de la progression des techniques et des cibles. Les pratiquants de Kenjutsu en général n'utilisent pas le Shinai au cours de l'entraînement, il préfère utiliser le Bokken (sabre de bois) ou le Katana (sabre d'acier) afin de préserver les techniques de coupe du combat réel avec le sabre. La plus grande partie de l'entraînement du K e n j u t s u

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consiste à pratiquer la technique de la coupe et à exécuter le kata avec un autre pratiquant. Pour des raisons de sécurité, la pratique libre se fait très rarement avec le Bokken ou le Katana. Dans certains Ryu, il y a un contact qui se fait, généralement de manière contrôlée au sein d'un kata.

Kenjutsu no Rekishi L'histoire du Kenjutsu L'histoire de la culture japonaise est fortement imprégnée par le sabre. En fait, l'un des trois objets qu'un empereur doit posséder pour exercer son autorité est une épée. Ce trésor impérial a été transmis de génération en génération. L'ensemble des trois insignes impériaux était constitué de l'épée, du miroir et du Magatama (joyau). L'histoire du Japon, comme celle de nombreux pays qui ont lutté pour leur petit territoire, est largement déterminée par sa géographie. L'épée et son usage ont donc été façonnés par l'histoire de la terre japonaise et de ses populations. La lame est d'abord

devenue une arme de coupe très efficace, même contre les armures. Son évolution a ensuite permis l'émergence d'un style particulier de sabre japonais. Afin de cultiver et d'améliorer l'épée comme arme et comme une forme d'art, deux conditions étaient nécessaires. Il fallait d'abord une stabilité suffisante pour que les forgerons puissent exercer leur commerce de manière continue. Il fallait ensuite suffisamment de troubles pour que l'on puisse les développer. Et ces deux conditions étaient réunies. La majorité des batailles légendaires du folklore japonais eurent lieu en effet à cette époque-là. Dans un premier temps, les batailles eurent lieu entre la race que nous appelons aujourd'hui des Japonais et les peuples autochtones appelés Aïnous ou Emishi (ancêtres du Kaze dans le Ryu Bugei). Les batailles étaient terribles. On appelait le chef de l'armée de l'empereur le Taishogun, un nom qui plus tard sera réduit à celui de Shogun. La guerre de Gempei entre le clan Taira et le clan Miyamoto est un bel

exemple des guerres entre des clans se battant pour la suprématie. Le clan Miyamoto gagna finalement et revendiqua le titre de Shogun pour son chef. À la suite de cela, l'empereur décréta que seul les descendants Miyamoto pourraient prétendre au titre. À la fin du XIVe siècle, trois grands généraux, Oda Nobunaga, Hideyoshi Toyotomi et Ieyesu Tokugawa se levèrent l'un après l'autre et unifièrent le pays sous un seul leadership. Quand Tokugawa renversa son dernier rival au cours de la bataille de Sekigahara en septembre 1600, il unifia le pays sous un gouvernement pour la première fois en 800 ans. Comme Ieyesu pouvait revendiquer le sang Miyamoto, il a également revendiqué le titre de Shogun pour lui et ses héritiers. Sa maison se trouvant près de Kamakura, il déplaça le centre du gouvernement à Edo, qu'on appelle aujourd'hui Tokyo. Au cours des 268 années qui suivirent, le shogunat de Tokugawa régna en paix sur le pays. Et avec la paix, survint le déclin de la pratique du sabre. De petits groupes de traditionnalistes cependant refusèrent


d'abandonner les anciennes méthodes. Les écrits de ces Kenshi reclus sont encore cités aujourd'hui comme des exemples de grands sabreurs. Miyamoto Musashi et Tsunemoto Yamamoto sont aujourd'hui encore considérés comme des Kensai (des saints de l'épée) dans le folklore japonais. Avec la grande paix apparurent les combattants sans emploi ou ronins. Les Tokugawa essayèrent de convertir ces guerriers en bureaucrates pour diriger le gouvernement. Les Tokugawa ont peut-être gouverné dans la paix, mais ils l'ont fait avec une poigne de fer. Un aspect de leur manière de contrôler le mouvement de la société japonaise fut d'établir un système de caste. Il y avait quatre catégories de gens en ordre descendant : les samouraïs (la royauté), les agriculteurs, les artisans et les commerçants. Ceux qui, traditionnellement, étaient des guerriers paysans ne pouvaient plus posséder d'épée ; seul le samouraï pouvait porter l'insigne officiel de cette fonction, l'épée. Les Tokugawa ont également fermé les côtes du

Japon au monde extérieur, exécutant tous les intrus et ne permettant que la visite des commerçants portugais, à une seule petite île près de Kagoshima, au sud, une fois par an. De manière générale, le sabre et sa pratique continuèrent de baisser progressivement pendant tout ce temps. En 1854, les navires américains entrèrent dans la baie de Tokyo et demandèrent au Japon de commercer ouvertement avec l'Occident. Mais les Tokugawa firent l'objet de pressions internes pour protéger le Japon. La seule manière de préserver le pays de toute mesure de contrôle était de rendre son pouvoir à l'empereur. C'est ainsi qu'en 1868, les Tokugawa abandonnèrent leur position et rendirent son pouvoir à l'empereur Meiji, marquant ainsi le début de la restauration Meiji. Le Japon était entré dans la révolution industrielle. Les samouraïs furent officiellement dissous par l'empereur Meiji. Ils furent ensuite dépouillés de l'insigne officiel de leur fonction : le port des deux sabres. Cela donna lieu à la dernière

grande bataille du sabre, la rébellion de Satsuma en 1877. Le clan Satsuma refusa d'obéir et combattit l'armée recrutée par le gouvernement (possédant des armes modernes) à Kagoshima, au sud. Les samouraïs furent détruits et leur martyre est devenu un symbole poignant pour les pratiquants du sabre. La période moderne du sabre a été caractérisée par un déclin encore plus grand. Les Samouraïs ont été forcés de faire des démonstrations afin d'essayer de gagner un peu d'argent. De nos jours, les arts du sabre sont de plusieurs types : Ken ou Iai (appelé parfois Batto). En même temps, ils furent divisés en fonction des origines des trois familles des arts du sabre : les styles Muso (« vider »), Kage (« ombre ») et Shinto (« nouvelle épée »).

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L'ALIMENTATION Votre alimentation : la face cachée mais non moins primordiale de votre évolution sportive L'être humain a besoin d'énergie pour se maintenir en vie et pour assurer les différentes activités aussi bien physiques que mentales de son quotidien. Cette énergie est fournie par les différents aliments que nous ingérons et qui contiennent des protéines, des glucides et des lipides ainsi que des micronutriments plus communément désignés sous le nom de vitamines, minéraux et oligoéléments. À l'évidence, l'alimentation d'un point de vue qualitatif et quantitatif doit être adaptée en fonction de l'âge, de l'activité et de la corpulence de l'individu. Ainsi, le régime d'un sportif doit être équilibré, diversifié et calorique pour répondre à la dépense énergétique, éviter les carences et contribuer au maintien d'un poids optimal, selon le sport pratiqué. Une alimentation anarchique ou inadaptée aboutira à des conséquences fâcheuses à plus ou moins longue échéance : - Une fatigue accrue - Une baisse de performance - Des risques de blessures - Un manque de concentration - Des entraînements plus importants. Les besoins énergétiques quotidiens totaux pour de jeunes adultes modérément actifs sont de 2100 kcal pour une femme et de 2700 kcal pour un homme. Ces apports énergétiques se répartissent en 15% de protéines, 30 à 35% de lipides et 50 à 55% de glucides de manière générale. Pour les pratiquants de sports de combat, il est recommandé d'élever les apports énergétiques pour chaque individu en fonction notamment du sport pratiqué. Ainsi, chez des sportifs de bon niveau, un apport calorique quotidien de 3000 kcal semble être un minimum. La répartition doit elle aussi être adaptée, notamment pour élever la proportion de glucides. Chez les sportifs s'entraînant de manière très régulière, les apports quotidiens sont répartis en 55 à 60% de glucides, 15% de protéines et 25 à 30% de lipides.

L'alimentation du pratiquant de sports de combat sur le plan qualitatif Pour les glucides, il faudra privilégier les sucres lents contenus dans les aliments les moins raffinés, c'est-à-dire les produits céréaliers complets comme le pain complet, les pâtes complètes, le riz complet et éviter les aliments très raffinés comme le pain blanc, le sucre blanc, les gâteaux, etc. Au chapitre des lipides, on distingue 3 grandes classes d'acides gras : les acides gras saturés, les acides gras monoinsaturés et les acides gras polyinsaturés.

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Pour la ration lipidique, la répartition suivante est conseillée : 25% d'acides gras saturés, 60% d'acides gras monoinsaturés et 15% d'acides gras polyinsaturés. Pour ceux-ci, il est conseillé un apport équilibré en acides gras polyinsaturés de la série oméga 6 et oméga 3. Il faudra donc privilégier un apport d'oméga 3. Ceci est particulièrement important chez les pratiquants de sports de combat, car ces acides gras ont des rôles importants au niveau du fonctionnement du cœur, des muscles, mais aussi au niveau d'autres tissus (cerveau, intestins…). Les protéines sont constituées d'acides aminés et doivent être privilégiées en quantité suffisante dans l'alimentation car elles jouent un rôle essentiel dans l'entretien du cerveau et du tissu musculaire. Il faut donc leur accorder une place essentielle pour atteindre une performance cognitive et physique optimale. Un autre aspect qualitatif important à mentionner est la présence des micronutriments dans les aliments, c'està-dire leur teneur en vitamines, minéraux oligo-éléments, polyphénols… En effet, ces micronutriments sont nécessaires pour maintenir un bon équilibre dans l'organisme. Par exemple, les antioxydants comme les polyphénols, les vitamines C et E ou le sélénium sont indispensables pour neutraliser les radicaux libres produits en permanence par nos tissus. Toute déficience de l'un de ces micronutriments peut avoir des répercussions sur notre organisme et donc sur notre capacité à nous entraîner. Avec le risque de compromettre la performance. C'est notamment le cas pour le fer ; en effet, beaucoup de pratiquants ont des taux de fer relativement bas, notamment chez les femmes. Cela a un impact direct sur la performance. Notons que le mode de cuisson des aliments peut influencer leur teneur finale en micronutriments. À bannir les fritures et les cuissons trop prolongées. Il est recommandé de prendre 4 repas par jour : deux principaux (déjeuner et dîner), ainsi qu'un petit déjeuner copieux et une collation prise au moins 1 h, voire 2 h, avant l'entraînement. Les apports en eau se feront en petites quantités pendant les repas et très régulièrement entre les repas.

LE SOMMEIL Nous disposons tous d'une horloge interne qui conditionne notre rythme d'éveil et de sommeil. Ce rythme se traduit par une modification de la température du cerveau au cours des 24 heures : elle baisse le soir, lorsque nous avons sommeil et remonte le matin lorsque nous sommes bien éveillés. Il est prouvé que le niveau des performances sportives est conditionné par cette variation cyclique de la température. La période la plus propice aux exploits se situe en fin de journée,

c'est-à-dire au moment où le corps est le plus chaud. L'activité musculaire du sportif est également productrice de beaucoup de chaleur. Ainsi, l'échauffement du sportif stimule sa vigilance et c'est pourquoi, il est difficile de s'endormir après un stress ou un effort prolongé. Par contre, les entraîneurs recommandent la pratique d'un entraînement régulier dans la journée (et plutôt le matin), car cela est très bénéfique au sommeil nocturne. Il est établi que la pratique du sport améliore l'efficacité du sommeil et l'adaptation aux décalages horaires. Inversement, la privation prolongée de sommeil abaisse la température du corps et entraîne une réduction marquée des performances sportives. Les interactions entre le sport (et la température) et le sommeil s'exercent donc dans les deux sens. Ainsi, en connaissant le moment du pic de performance, un athlète peut devenir capable de d'influencer son rythme de telle manière que ce pic coïncide avec l'heure de la compétition. En pratique, on peut déduire de ce qui précède deux grands principes généraux : 1/ Le sommeil a un rôle capital dans notre hygiène de vie La parfaite gestion du sommeil noctur ne, de la sieste et de l'échauffement sont des éléments fondamentaux de la préparation de la compétition. Le sportif ne doit pas négliger les aspects positifs de son rythme de vie en vue du maintien de ses performances. À retenir : la régularité de l'heure du réveil influe directement sur la qualité du sommeil. 2/ Priorité au sommeil La sieste est une période de sommeil complémentaire et optionnelle qui est très bénéfique en cas de somnolence diurne excessive, mais qu'il faut utiliser à bon escient, sans en abuser. Elle constitue un atout précieux en cas de privation de sommeil, mais il convient d'en connaître parfaitement les indications et les effets indésirables. Chez le sportif, la sieste peut être déconseillée, car trop de sommeil fatigue. Chez le mauvais dormeur, elle peut conduire à l'insomnie... Le sportif à la recherche de performance doit bien connaître son rythme individuel de sommeil de manière à savoir adapter son comportement aux contraintes extérieures.

EN CONCLUSION La parfaite gestion du sommeil noctur ne, de la sieste et de l'échauffement sont donc des éléments fondamentaux de la préparation à la compétition. Mais il convient également d'accorder de l'attention à d'autres paramètres tout aussi importants : l'alimentation, la motivation, un cadre de vie agréable, un entourage favorable et un optimisme à toute épreuve. Tous ces facteurs contribuent à une réussite optimale des performances sportives.


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Retourner la force de l'adversaire contre lui ÉTAT D'ESPRIT Vous êtes 4e dan, donc un ancien du Krav Maga, vous êtes un adepte inconditionnel de cet art martial israélien et vous le représentez avec fierté, car aujourd'hui le Krav Maga symbolise à vos yeux un sport complet, une façon d'être, une façon de vivre. Le Krav Maga est un art qui aide à sauver des vies. BUT À ATTEINDRE L'humilité... 1) Interrogation sur le programme des ceintures précédentes 2) Examen d'enseigner

sur

la

manière

3) Combat contre adversaires non armés

plusieurs

4) Combat contre adversaires armés

plusieurs

5) Techniques de self-défense en position assise 6) Ateliers successifs en courant en cercle avec alternance d'efforts. 7) Self-défense au sol Amener l'adversaire sur les genoux et les mains, enrouler son bras avec notre jambe, puis partir en roulade par-dessus son dos en attrapant au passage son bras pour terminer en clef de bras avec le contrôle de son autre bras dans mes jambes. 8) Projection sur individu armé Toute personne qui tombe a pour réflexe immédiat d'ouvrir automatiquement les mains pour amortir sa chute. S'il s'agit d'un agresseur, à l'évidence il va lâcher son arme, sa grenade ou son détonateur. Par conséquent la projection sur un individu armé a pour effet immédiat de lui faire lâcher sa prise et ainsi de le neutraliser rapidement. 9) Travail en binôme pour évacuation d'un individu dangereux, récalcitrant

12) Technique pour traverser une foule hostile Bien enfoncer la tête dans les épaules et se servir d'un bras pour taper du coude et de l'autre pour taper du poing. 13) Évacuation VIP en passant devant ou en second plan pour amener le VIP dans le véhicule

PROTECTION VIP : LES 5 COUVERTURES DE VIP Un garde du corps doit en premier lieu chercher à sauver la vie de son client et donc pour cela, il ne faudra plus s'efforcer de le défendre, mais plutôt de le protéger en se mettant en bouclier devant lui, en prenant même le risque de recevoir une balle à sa place. Quand vous serez amené à le dégager, faites-le de manière dynamique et énergique, quitte à lui faire un peu mal et retenez ce principe incontournable : en cas de crise, votre protégé doit s'en référer totalement à vous, car vous êtes le seul habilité à savoir prendre les décisions qui s'imposent pour se sortir d'une situation grave. a) Amener en arrière b) En appui sur son épaule + coup de pied direct c) Amener en vrille à l'arrière d) Pousser le bras à 90° Amener au sol et amener le VIP dans le véhicule. 14) Position de tir israélienne a) De face b) Sur un genou c) Sur le dos d) Sur le ventre 15) Défense contre attaques multiples aux couteaux. 16) Défense contre mencace pistolet de face en ayant les mains attachées dans le dos.

LES 15 PRINCIPES DU KRAV MAGA 1. La défaite n'est pas envisageable, la victoire n'est pas un exploit, mais une habitude. 2. La sueur évite le sang.

10) Travail à trois pour évacuation d'un individu dangereux ou récalcitrant 11) Fouille d'un individu armé Bien procéder étape par étape, faire une fouille consciencieuse et méticuleuse, tout en restant vigilant quant à une éventuelle réaction de notre terroriste en pleine fouille.

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3. Fatiguez le corps pour reposer l'esprit. 4. Le chemin le plus court pour un mouvement sera toujours le mouvement linéaire parfait. 5. Douceur, souplesse, flexibilité. 6. La détermination pour « entrer ».

7. Faire ce qui est possible, mais avec justesse et détermination. 8. Bats-toi pour sauver une vie. 9. Atteindre un niveau suffisamment élevé pour ne pas avoir à tuer. 10. Casser la distance avec l'adversaire. 11. Retour ner la force l'adversaire contre celui-ci.

de

12. Apprendre à « lire » l'adversaire. 13. Défense spécifique contre une attaque spécifique. 14. La force des frappes et des coups de pieds est conservée dans le mouvement de retour. 15. Le Krav Maga est enseigné en hébreu exactement comme le Judo est enseigné en japonais, dans la langue originale de l'art.

PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT PÉDAGOGIQUE 1. Le salut et présentation du thème du jour. 2. L'échauffement du corps de haut en bas adapté en fonction de l'exercice enseigné du jour. 3. Étirements (stretching) au niveau des jambes. 4. Travail physique (pompes, abdominaux) en fonction des capacités de l'ensemble des élèves. 5. Shadow boxing travail dans le vide de tous les coups et combinaisons connus en souplesse. 6. Chutes roulades, bon pour le cardio (tombé, relevé) + endurcissement du corps. 7. Enseignements de l'exercice du jour.

PÉDAGOGIE DE L'ENSEIGNEMENT A. RÈGLE DE SÉCURITÉ DANS LA SALLE B. CONDUITE DE L'INSTRUCTEUR La tenue : tee-shirt rentré, tenue propre… La ponctualité : arrivée une demiheure minimum avant le début du cours pour contrôler la salle et accueillir les élèves en tenue. Le charisme : présence sur le tatami, respecter et se faire respecter. L'élocution : parler voix à haute et intelligible et mettre du rythme dans le cours. C. PROCESSUS D'ENSEIGNEMENT


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1. La démonstration rapide à droite et à gauche (vente de l'exercice, pour que l'élève marque de l'intérêt aux explications données) 2. Le ralenti sans explications à droite et à gauche 3. Le décomposé avec explications à droite et à gauche 4. « Yavesh », travail seul face au miroir temps par temps avec réduction des temps* au fur et à mesure 5. Travail en ligne « a » et « b » par étape : « a » attaque, « b » défend et inversement 6. Travail Bezougot deux par deux 7. Travail de l'exercice au sein d'une application 8. Questions sur l'exercice en fin de cours. * Réduction de temps : exemple exercice en 4 temps : temps 1 et 2 d e v i e n n e n t 1, et temps 3 et 4 deviennent 2, et ensuite les temps 1 e t 2 o b t e nus au pr emier raccourcissement deviennent 1 seul temps.

D'ABORD PRATIQUER LE KRAV MAGA PUIS VIVRE LE KRAV MAGA Vous vous démarquez de la norme habituelle des hommes, car vous êtes expert dans un art martial très prisé, un système de self-défense réputé mondialement pour son efficacité. De ce fait, vous ne passez jamais inaperçu et votre réputation vous précède partout où vous allez, par conséquent, faites en sorte que cette réputation soit positive et digne de louanges. En effet, déjà en tant que professeur vis-à-vis de vos élèves, mais davantage en tant que personne qui se démarque dans la société grâce à ses capacités atypiques, vous vous devez d'être un exemple de bonté et de courtoisie. Les yeux sont constamment tournés vers vous, autrement dit vers votre façon de marcher, de vous vêtir, de vous exprimer, de manger, etc. Vous devez donc toujours agir avec humilité et classe. Il y a un vieil adage qui résume cela ainsi : Certaines personnes courent après les honneurs et les honneurs les fuient, tandis que d'autres personnes fuient les honneurs et les honneurs leur courent après. Vous savez qui vous êtes, car au travers de vos entraînements intensifs, vous avez atteint vos limites et vous savez ce que vous valez, donc vous ne serez pas comme ces personnes

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qui cherchent la bagarre pour un oui ou pour un non afin de mesurer leur force contre n'importe qui. Comme il est dit dans les Maximes des Pères : Qui est l'homme fort ? Celui qui maîtrise ses passions. Qui est l'homme sage ? Celui qui apprend de tout homme. Qui est l'homme riche ? Celui qui se contente de ce qu'il a. Cela signifie, qu'à votre échelon, lorsque quelqu'un vous insulte, votre force se mesurera dans votre capacité, justement, à ne pas lui taper dessus et ne pas vous rabaisser à son niveau, en gardant la maîtrise de vos émotions. Vous n'avez rien à prouver, c'est cela votre vraie force. De même, lorsqu'un élève en plein cours vous fera une remarque judicieuse, vous ne la réfuterez pas par orgueil de ne pas y avoir pensé vous-même, bien au contraire, vous le remercierez et lui demanderez d'approfondir son argument, afin d'apprendre un nouvel enseignement. Si vous voyez une école concurrente à la vôtre s'ouvrir, vous n'éprouverez pas de la jalousie et ne la salirez pas avec des critiques acerbes afin d'assurer la pérennité de la vôtre, au contraire, vous vous réjouirez que le sport que vous aimez tant puisse encore plus se propager grâce à cette nouvelle école, car vous savez que : Tout vient du ciel, Dieu donne tout. Ce qui a été décidé pour vous, vous sera dû. Ce qui devra vous être pris, le sera de toute façon.

DE GRANDES CAPACITÉS IMPLIQUENT DE GRANDES

RESPONSABILITÉS Il ne faut pas utiliser votre connaissance du Krav Maga pour faire le mal, mais bien au contraire, pour la mettre au service de la société. Ainsi, vous serez en mesure d'intervenir pour aider autrui en désamorçant des situations de crise, éviter un début de bagarre ou défendre physiquement une victime. Attention, avoir peur est une chose normale et légitime, ceux qui n'ont

aucune crainte sont des fous et des inconscients. La qualité essentielle dans la self-défense est le courage, il vaut mieux dire : « Oui j'ai peur, mais j'y vais quand même, car on compte sur moi », plutôt que de crier beaucoup, épater la galerie et finalement ne rien faire. Le vrai courage réside dans l'action réfléchie. Un expert en Krav Maga est un avant tout un gentleman.

CONCLUSION Vous voilà en fin de formation, vous avez suivi la méthode d'apprentissage du Krav Maga par Alain Cohen. Cet enseignement spécifique, comme nous vous l'avons indiqué dès le premier chapitre, a pour vocation de vous accompagner pas à pas, aussi bien physiquement que moralement. L'évolution logique de votre approche du Krav Maga doit se faire progressivement, en plusieurs étapes comme vous avez pu le constater à chaque début de ceinture dans les rubriques « état d'esprit » et « but à atteindre ». Pour bien assimiler ce mode de travail et le rendre inhérent à votre pratique, nous vous recommandons de relire plusieurs fois ce manuel. La méthode mise au point par Alain Cohen est un outil indispensable pour la réussite de chaque passage d e ceintures, p o u r faire

le point sur les techniques de base ainsi que pour votre entraînement au quotidien. Cette formule réalisée consciencieusement selon les règles du Krav Maga authentique vous aidera par ailleurs à démystifier d'éventuelles techniques en vogue proposées récemment ou aperçues furtivement. Pour conclure, nous tenons à vous féliciter d'avoir suivi cette méthode, nous vous remercions de votre confiance et nous espérons que ce programme complet sera pour vous une aide précieuse dans l'apprentissage et la pratique régulière du Krav Maga. CHALOM, Alain Cohen


« UN EXPERT EN KRAV MAGA EST UN AVANT TOUT UN GENTLEMAN. »

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Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

REF.: • KAPMMA

NOUVEAUTÉS DU MOIS!!!

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David Arama est le fondateur de la Kapap & MMA Organization qui combine les concepts les plus avancés de selfdéfense issus des programmes destinés aux unités spéciales de l'armée israélienne et les techniques de MMA appliquées à des scénarios réels. Dans ce premier travail, Arama partage avec nous son intense expérience d'entraînements avec les Forces de défense israélienne et antiterroriste. Il est accompagné par Maor Bashan, instructeur chef de Krav Maga du Groupe anti-terroriste israélien et pourvu lui aussi d'une solide expérience professionnelle en matière d'entraînement des membres de l'armée dans le monde entier. Avec eux, nous étudierons en détail les techniques de désarmement de pistolet, de désarmement de couteau, d'arrestation et de contrôle d'individus agressifs, nous verrons des exercices d'entraînement, des exercices de mentalisation et de réaction et le travail avec le Spikey, un nouvel outil efficace de self-défense. Deux experts de premier ordre pour ceux qui aiment affronter la dureté du combat réel.

DVD: €25,00 C/U

REF.: • PGRAP-2 Tout comme le Judo, aujourd'hui, le BJJ ou le Grappling ont été adoptés comme méthode d'entraînement de la part de corps de sécurité de divers pays. Ce sont tous des systèmes basés sur les projections, les contrôles et les soumissions qui, en plus d'avoir fait preuve de leur efficacité, offrent la possibilité de respecter les préceptes légaux qui obligent à réduire sans blesser. Ce deuxième travail des professeurs Daniel et Eduardo García se centre sur les combinaisons techniques et tactiques de Grappling policier face à des agressions indéterminées ou aléatoires. Avec eux, nous analyserons les applications technico-tactiques du Grappling policier, combinées avec l'usage de l'équipement : arme à feu, bâton policier extensible, kubotan et menottes comme élément de réduction ; les récupérations de la position debout à partir du sol, dans différentes situations, ainsi que les ajustements de celle-ci. Explications détaillées suivant les bases du système, avec uniforme et équipement et terminant avec le sujet menotté. Un travail inédit dans les systèmes d'intervention policière.

Ce qu'on appelle les attaques vicieuses, ce ne sont pas les attaques franches et directes que nous pratiquons habituellement, mais plutôt celles réalisées par les professionnels du combat de rue. Ils savent que les victimes peuvent s'attendre à certains types d'attaque et vont, pour cela, les modifier pour qu'elles deviennent plus courtes, surprenantes et mortelles. Dans ce nouveau DVD du maître Alain Cohen, nous étudierons comment les arrêter avec nos technique de Krav Maga : menaces avec revolver dans le dos, dans la nuque, avec les mains attachées, étranglements, saisie Double Nelson dans le dos, diverses situations d'attaque et de menace avec couteau quand l'individu est tout près et que nous sommes au sol, exécutions avec couteau ou pistolet, attaques de plusieurs agresseurs et exercices de fluidité pour appliquer correctement les clés de bras. Un travail qui ne cherche donc pas la qualité technique, mais l'efficacité car nous nous battons pour notre vie en fin de compte et notre objectif, c'est que, finalement, l'agresseur se retrouve par terre et que nous puissions lui échapper.

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Tous les DVDs produits par Budo International sont scellés au moyen d’une étiquette holographique distinctive et sont réalisés sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même, l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphies suivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s’agit d’une copie pirate.



Les méthodes pédagogiques traditionnelles pour les coups de coude

T

out le monde sait que le Muay thaïlandais est un art martial qui a plus d'une étude approfondie des techniques de coude, à tel point que ses pratiquants sont devenus de véritables experts dans l'usage de cette arme naturelle de grande portée. Les coudes sont un Nak Muay puissant, comme des couteaux ou des poinçons. Ils sont capables de provoquer des blessures graves à l'adversaire et tout pratiquant de Muay se met en position pour pouvoir se servir de ses coudes efficacement que ce soit à l'offensive ou à la défensive, indépendamment de sa structure physique. Les coudes, en outre, ne s'utilisent pas seulement dans tous les aspects de l'attaque et de la défense, mais également pour bloquer, attraper et dévier pour triturer. En ce sens, le coude n'inclut pas seulement la proéminence osseuse, mais également une partie de l'avant-bras. Parmi les nombreux systèmes d'entraînement utilisés par les maîtres thaïlandais pour entraîner les pratiquant à l'usage des techniques de coude, le plus connu consiste à frapper de manière répétée des instruments spécialisés, en premier lieu les sacs de frappe, les paos et les pattes d'ours. Mais les techniques d'impact ne constitue qu'une partie de la préparation nécessaire pour devenir un expert dans l'art de l'utilisation des coudes, le reste de la formation à réaliser consiste à : a) Pratiquer les attaques avec un camarade. b) Réaliser des séquences prédéterminées rien qu'avec des techniques de coude. De fait, ce dernier exercice a pratiquement disparu des méthodes utilisées par le Muay, aujourd'hui Kru, et seules quelques écoles traditionnelles, comme celle du maître Tubtimtong Sane, continuent d'entraîner régulièrement ses élèves à l'usages des coudes dans le combat à travers la pratique constante des formes Ram Muay. De la même manière, les programmes techniques de l'International Muay Boran ont toujours mis l'accent sur l'étude et la pratique de ces formes et récemment, plusieurs stages ont été consacrés à la recherche en la matière. Les exercices élémentaires sont destinés à enseigner à l'élève à automatiser l'usage du coude après les huit trajectoires principales d'attaque. Ces exercices mettent en évident l'importance d'utiliser un mouvement de rotation des hanches autour de l'axe central du corps pour permettre de transmettre aux armes l'énergie prise de la terre à travers un coup de hanches puissant et rapide. On ne peut y parvenir

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qu'à travers une coordination parfaite des mouvements des jambes et du reste du corps. Avec l'évolution de son niveau technique, l'élève commencera la pratique des formes au-dessus du coude, qui utilisent d'autres armes naturelles en combinaison avec les coups de coude. La difficulté à surmonter dans cette phase, c'est l'acquisition de ce mouvement naturel des formes pour pouvoir imprimer une grande accélération aux différentes armes utilisées en même temps (par exemple le coude et le genou), sans trop exagérer les actions comme les attaques imprévisibles et dès lors impossibles d'intercepter. En ce qui concerne l'énergie nécessaire, vous serez impressionnés par la puissance obtenue au moyen de la contraction explosive des muscles des jambes et du tronc conjointement à la projection décisive et précise des armes du Nak Muay contre l'ennemi.



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Texte et photos : Grand Master Maurice Elmalem

2012 Arnold Sports Festival L'Arnold Sports Festival fut un succès, avec plus de 180.000 personnes présentes. Cette année, à Columbus, Ohio, Arnold Schwarzenegger s'est senti particulièrement jeune et plein de vie quand une imposante statue musclée en bronze, de plus de deux mètres de haut, fut inaugurée et consacrée en son honneur à l'extérieur de l'enceinte du Franklin County Veterans Memorial, le vendredi 2 mars 2012. La statue représente un jeune Schwarzenegger de 32 ans, au sommet de sa longue carrière de champion, dans une pose de compétition parfaitement exécutée. La statue a été réalisée par l'artiste Ralph Crawford, qui a acheté les droits d'auteur pour pouvoir en faire des copies et les exhiber dans le monde entier. Le jour de l'inauguration, étaient présents, parmi un grand nombre d'invités, monsieur Lorimer, promoteur d'Arnold Sports, le gouverneur d'Ohio et le maire de Columbus. Arnold déclara dans son discours : « Je suis fier d'avoir une statue dans un musée de ma ville en Autriche et maintenant dans le bâtiment à la mémoire des vétérans en Ohio. Aucun pays, aucune dictature, aucun empire, aucun système féodal n'a jamais été aussi puissant ni aussi important que les États-Unis et cela,

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grâce aux hommes et aux femmes courageux qui se sont battus pour faire de ce pays la plus grande démocratie du monde. Merci beaucoup, je reviendrai. » Après son discours, il posa pour les photos avec le public. Cette année comme toujours, l'Arnold Sports Festival a attiré plus de 180.000 personnes qui assistèrent à 40 types de sports différents. Le festival réunit plus de 175.000 admirateurs de plus de 35 pays. Au cours des 4 jours que dura le festival des sports, on a pu voir : 700 stands de l'exposition, le championnat du monde de culturisme, Miss International avec Yaxeni OriquenGarcia qui remporta la première place pour les États-Unis, Fitness Inter national, culturisme, Bikini International, Arnold 5K Pump & Run, Arnold MMA, Karaté, Boxe, Wrestling, Judo, Arm Wrestling, Art, concours d'animatrice, Escrime, sports, festival du cinéma, gymnastique, Grappling, concours de costauds, tennis de table, athlétisme, haltérophilie, danse, Zumba et bien d'autres choses. Parmi les sports les plus trépidants de cette année, il y eut l'homme le plus fort du monde, 1135 livres (514 kg) soulevées du sol et le défi de la saisie. Les compétiteurs devaient utiliser une main pour attraper des objets lourds du sol et les déposer sur une haute étagère sans les faire tomber, des objets tels que

des barres de 50 livres (22 kg), des barres doubles, des outils pesants, des pierres ; ou encore déchirer des annuaires téléphoniques à mains nues. Et bien sûr, les championnats de bodybuilding masculin et féminin furent fantastiques. Le travail acharné et la détermination qu'il faut avoir pour conserver une telle forme est inimaginable. En poids lourds, la première place de bodybuilding masculin a été remportée par Stefan Havik de Slovaquie. Le samedi 5 mars était le grand jour, tous les événements sportifs les plus important eurent lieu ce jour-là. Plus de 3000 concurrents participèrent au Arnold Martial Arts Festival dans 23 disciplines martiales. Terrence « Tokey » Hill, 6 fois champion national, fut le directeur de cet événement ces trois dernières années, il a des années d'expérience derrière lui. Une bourse de 2000 dollars a été remise aux meilleurs jeunes artistes martiaux. Tokey Hill remit à Don Maddsen, le fondateur et président de l'American Karate Do Union, le Life Achievement Award. Ce fut fantastique de voir tous les concurrents exécuter leur meilleurs katas, combattre, faire du wrestling, de la boxe et autre. Parmi les personnes présentes, se trouvaient Marc Hammer, champion du monde de l'UFC, James Douglas champion du monde de Boxe poids lourds, l'acteur Chuch Zito et tous


les combattants de StrikeForce. Plus tard dans la soirée, nous avons assisté à la StrikeForce Fight Night au Nationwide Arena. Il y eut neuf combats et le principal événement fut le championnat du monde féminin poids coq entre Maeisha Tate et Ronda Rousey. Les résultats furent les suivants : • Ryan Couture l'emporta au deuxième round contre Conor Heun. • Pat Healy l'emporta par soumission au troisième round contre Caros Fodor. • Roger Bowling gagna contre Brandon Sailing. • Sarah Kaufman fit un grand travail et l'emporta sur Alexus Davis. • En poids moyen, Ronaldo “Jacare” Souza, deux fois champion du StrikeForce, l'emporta sur Bristol Marunde. L'événement fut retransmis en direct dans l'émission Showtime Sports. • Lumumba Sayers l'emporta au premier round contre Scott Smith. • Au troisième round du combat des mi-moyens, Kazuo Misaki du Japan, champion du monde du Grand Prix, gagna contre Paul Daley. • Dans le combat des légers, Josh Thomson, précédent champion, l'emporta sur KJ Noons. • Et finalement, dans le combat féminin de 5 rounds pour le titre en poids coq, Ronda Rousey fit un travail incroyable en combinant ses habiletés de MMA et de Judo et remporta le titre de championne du monde à la quatrième minute du premier round avec un soumission. Ronda fut également médaille de bronze aux Jeux olympiques de 2008. Une fois de plus, tous nos meilleurs vœux à tous les lauréats, visiteurs et invités de 2012, et à tous ceux qui ont participé à cet exceptionnel Arnold Sports Festival

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Les prix Les pLUs prestigieUx dU monde mArtiAL

OCTOBRE

« Unité, Qualité, Honneur »

Quand les bons se réunissent… avec les bons

Vendredi 26 :

19h. Conferencia Alianza Internacional "Policias del Mundo" iwpa e icpse 21h. Dîner ICPSE et IWPA Samedi 27 : 10.30 Cours magistral, 4 Grand Masters. 21.30h. Dîner de gala du Hall of Fame 2012 Dimanche 28 : 11h. tournée Albufera et paella Torres-Torres. Prix : Contacter l’organisation. Information pratique : Endroit : Hôtel ABBA ACTEON, Valencia, Espagne. C/ Vicente Beltrán Grimal, 2 – 46023 Valencia – Espagne. Tél +96 331 07 07 • Fax +96 330 22 30 • Émail : acteon@abbahoteles.com Il existe des prix d’hôtel spéciaux pour les participants à l’événement. Les chambres bloquées par l’organisation pour les participants sont en nombre limité, leur réservation par ceux qui le souhaitent doit donc se faire le plus rapidement possible.

Comment être nominé ? Vous pouvez prendre contact avec l'organisation aux adresses mails suivantes : halloffamemartialarts@gmail.com halloffamemartialarts2010@gmail.com Il existe deux manières d'accéder à une nomination. 1) Être présenté par quelqu'un qui déjà a été introduit précédemment au Hall of Fame. 2) Envoyer au maître Santiago Sanchis (Apartado de correos 1767, Valencia 46080 - Espagne) le récit des mérites de la propre carrière martiale, les titres, dan, curriculum, etc. Il doit s'agir de certificats authentiques et vérifiables. N'importe qui peut-il assister au dîner de gala ? Tout pratiquant d'art martial, maître, élève ou proches, peut assister au dîner d'hommage moyennant le paiement préalable de son couvert et son acceptation par le conseil d'administration. C'est une occasion magnifique de connaître de près les grands maîtres qui assistent chaque année. Il est également possible de s'inscrire au stage au cours duquel, chaque année, différents grands maîtres partagent tatamis et enseignements. Nous devons cependant ajouter que le nombre de participants est limité et que l'organisation se réserve le droit d'admission. Le respect d'un certain protocole est exigé, il sera expliqué dans un mail informatif sur demande des intéressés.

Avec l’appui de la ville de Valencia et de sa mairie.



D'où vient réellement le WingTsun ? Depuis quelques années, quand on ouvre un livre de WingTsun (de n'importe quelle branche), on trouve quelques brèves notes sur l'origine du style. Il semble y avoir une version acceptée par l'immense majorité des écoles quant à la manière dont apparut ce style formidable. Il semblerait qu'une nonne bouddhiste appelée Ng Mui enseigna à une jeune fille appelée Yim Wing Chun (« louange du printemps radieux ») une série de mouvements de « Boxe chinoise » qui l'aidèrent à battre un tueur local qui voulait faire d'elle son épouse contre sa volonté. C'est sans doute une version très romantique qui permet d'expliquer brièvement (et sans entrer dans beaucoup de détails) d'où vient le WingTsun et surtout de donner une origine « particulière » à un style qui n'avait pas beaucoup de poids en Chine. Nous pensons que le WingTsun était un style sans présence sociale si nous le comparons à d'autres. Jusqu'à la première moitié du XXe siècle, il était pratiquement inconnu et considéré comme un style « secret ». Mais en réalité, si nous observons d'un autre regard comment ont surgi les styles de combat, il est difficile de croire qu'un style surgisse à un moment concret comme une fleur apparaissant dans un champ. Autrement dit, il est très difficile de concrétiser le moment exact de la création du WingTsun et surtout un style en lui-même conclu, complet et parfait. Aucune activité humaine ne naît par génération spontanée et n'apparaît complétement développée dès le début. Tout naît, grandit et finit par mourir. Tout surgit d'un substrat antérieur, de quelque chose qui existait préalablement et qui acquiert progressivement une maturité et change continuellement et quand il cesse de le faire, il disparaît. Pensez aux automobiles et comparer les derniers modèles de Formule 1 et les voitures du début du XXe siècle. Certains experts du WingTsun voulurent concrétiser et en savoir un peu plus sur l'origine du style que nous pratiquons. Peut-être le grand maître Leung Ting est-il l'un des plus constants quant aux études sur l'origine des arts martiaux chinois et du WT en particulier. Grâce à ses voyages et aux consultations d'anciens maîtres d'arts martiaux, il en arriva à des conclusions qui, en toute certitude, se rapprochent plus d'une version réelle et moins romantique de l'origine de ce style (consultez son œuvre « Roots of WingTsun). Le grand maître Leung Ting propose une théorie qui, d'après moi, a beaucoup plus de possibilités de s'approcher de la réalité. La raison et l'origine ne

m'intéressaient pas plus que cela, mais il se fait que l'origine de ce style marque un changement radical dans la conception du combat et d'après moi, cette origine conditionne le travail et la philosophie du style. Cette connaissance est en outre très intéressante car elle nous oriente en ce qui concerne le caractère technique et stratégique de notre style et la manière de considérer notre entraînement pour l'améliorer. Ce sont, d'après moi, les motivations les plus importantes pour chercher l'origine du style que nous pratiquons. Connaître notre passé pour concevoir notre futur. Dès lors, il était une fois en Chine… On attribua à la nonne Ng Mui la création de divers styles. Il semblerait qu'elle fut une experte des styles « doux », plus concrètement du Weng Chun Bac Hoc, le style de la Grue Blanche du Weng Chun (Weng Chun est un district de la région de Fukien). La légende raconte que Ng Mui s'inspira, pour créer ce qui fut ensuite appelé WingTsun, de la lutte entre une grue et un renard. Personnellement, l'idée qu'en observant simplement pendant un moment le comportement des animaux, on puisse inventer quelque chose d'aussi sophistiqué que le WingTsun me paraît invraisemblable. Le grand maître Leung Ting fit connaissance en Allemagne d'un maître Thaïlandais appelé S u n t h u s Supasturpong, ancien champion de Muay Thaï, qui pratiquait un ancien art martial de son pays, le style Lim Long (ce qui signifie « singe volant »). Cet art martial se développa dans la région frontière entre la Thaïlande et la Chine, une région toute proche de l'endroit où traditionnellement on suppose que se réfugia Ng Mui. À la grande surprise du grand maître Leung Ting, le Lim Long présentait 70% de coïncidences techniques avec le WingTsun. Ce ne pouvait pas être un hasard. Par la suite, il apprit que dans cette

région de Chine, le mot pour appeler une certaine espèce de singe et celui que l'on utilisait pour dire « renard » étaient très semblables, presque identiques et quelqu'un ne dominant pas le dialecte aurait pu facilement les confondre (c'est une caractéristique de la langue chinoise où il y a un tas de mots homophones qui, bien qu'ayant un sens distinct, se prononcent de la même manière). Ce fut comme une révélation parce qu'alors la légende de la lutte de la grue et du renard ne serait rien d'autre que le symbole de la lutte de la grue et du singe, autrement dit, de la lutte entre le style Weng Chun Bac Hoc et le Lim Long. Ng Mui, en tant que représentante du style de la Grue blanche, réalisa donc un combat ou un échange technique avec un représentant du style du Singe volant. Le résultat fut la création d'un style hybride qu'elle transmit ensuite à Yim Wing Chun. Ce nouveau style avait des caractéristiques révolutionnaires, totalement différentes des styles de l'époque. Il avons ici une connexion entre le WT et les arts martiaux


thaïlandais qui explique certaines similitudes entre le WT et le Muay Thaï dans le travail des coudes et des jambes, très différent de celui des autres styles chinois et plus semblables à celui d'autres styles thaïlandais. L'une des caractéristiques de ce nouveau système était que la technique et la stratégie étaient nettement au-delà de la force brute, c'était le développement de la force élastique qui était le moteur du système de combat. Il y en a même qui insinue que la nonne Ng Mui n'était pas une femme mais un homme très petit, très mince, de peu de force. Évidemment, ce détail a peu d'importance, bien que d'après moi, il s'agissait bien d'une femme. En premier lieu parce que la société chinoise était extrêmement machiste et qu'aucune personne saine d'esprit n'attribuerait son style de Kung-Fu au génie d'une femme s'il n'en était pas vraiment obligé par la vérité. En outre, il y a des éléments techniques qui l'appuient tels que le système de pas, les attaques en rafale, l'usage de techniques définitives, le travail de l'énergie élastique et de la relaxation, etc. Comme vous pourrez le vérifier, il est très difficile de déterminer une histoire concrète en se basant sur les témoignages oraux de certaines personnes, sur des faits qui se produisirent il y a plus de 300 ans. Ce que fit Ng Mui est en soi une révolution. Pensez que dans la Boxe chinoise, les styles étaient indépendants les uns des autres. Pour une simple question de survie, personne ne montrait à d'autres ce qu'il faisait. Leur vie pouvait en dépendre. D'après moi, cela a réellement beaucoup de sens. Et évidemment, plus que la version romantique de l'origine du WingTsun. Que ce soit vrai ou pas (je crois que nous ne saurons jamais certaines choses), ce que j'aimerais vous commenter, c'est combien son origine représenta une révolution dans les systèmes de combat, il fallut mélanger dans une parfaite synergie plusieurs éléments. L'évolution surgit parce que fut rompu ce qui était établi… Que chacun en tire ses propres conclusions !




Self-dĂŠfense


L'exercice du Head Bouncing Quand j'étais gardien de prison et que je travaillais à la prison masculine de Costa Mesa en 1990, un prisonnier m'attaqua et me jeta contre un lit superposé en métal cherchant à m'ouvrir le crâne. Quand le combat fut terminé, que le CSI eut pris des photos de mes blessures et que ma douleur et ma peine ne furent calmées, je me suis dit : « Ce

prisonnier était un véritable combattant. Il a utilisé l'environnement de sa propre cellule à son avantage. Il savait exactement ce qu'il faisait quand il m'a poussé. Il a utilisé le lit superposé qui se trouvait dernière moi comme une arme. Si j'étais tombé en arrière, atterrissant à peine 15 centimètres plus bas, ma tête aurait été fendue par la barre métallique de la structure du lit superposé. Bravo pour lui. » Une pensée me frappa alors aussi fort que la poussée de ce prisonnier : « Si les criminels peuvent utiliser l'environnement comme arme, je peux moi aussi le faire ! » Ce moment de réflexion, qui fait partie de mon processus d'apprentissage qui suit toujours un combat mortel, donna naissance à l'idée d'un exercice d'entraînement de self-défense original que je finis par perfectionner avec le temps et en formant des milliers de personnes dans les années qui suivirent. Pour créer un peu d'appréhension, j'ai appelé cet exercice The Head Bouncing Drill (l'exercice du rebondissement de tête) et j'ai fini par l'inclure dans mon

cours de survie au sol de niveau 1 du Jim Wagner Reality-Based Personal Protection. La simple mention du nom auprès de mes élèves évoque chez eux des images de lèvres ensanglantées et de bosses sanglantes sur la tête et il pourrait vraiment provoquer cela si ce n'était les strictes mesures de sécurité mises en place. Pour exécuter cet exercice, je sélectionne deux élèves. L'équipement de sécurité minimum que chaque participant doit porter est un casque de protection à carapace dure, le type de casque que porte les Seal de l' U.S. Navy au cours des opérations maritimes, ainsi que des lunettes de protection, des coudières et des genouillères. Je place alors les élèves dans un coin, de préférence avec des murs de ciments des deux côtés. Si je ne trouve pas un bon coin pour enseigner l'exercice à l'intérieur du bâtiment, j'essaye de trouver un coin approprié à l'extérieur. Un des élèves se met à quatre pattes sur ses mains et ses genoux contre un côté du mur le touchant pratiquement avec le côté de son corps, et la tête dirigée vers le coin. C'est une position très inconfortable et elle est censée l'être. Personne dans un vrai combat ne se retrouverait dans cette position de son propre gré, je dois donc choisir la position pour eux. C'est ce que j'appelle une position de désavantage. Les vrais combats sont fluides et les choses se passent instantanément, comme se retrouver dans une mauvaise situation parce que vous avez glissé, vous avez fait une erreur ou parce que l'adversaire vous y a envoyé. Quand je fais démarrer un élève dans une position de désavantage, c'est le début d'un mini scénario. Un mini scénario commence à un moment précis dans le temps et est arrêté par l'instructeur pour des raisons de sécurité ou parce que l'objectif de l'exercice a été atteint. Le deuxième élève qui participe au Head Bouncing Drill se trouve un genou à terre, à côté de l'élève qui est à quatre pattes. Une fois qu'ils sont en place, je leur explique les règles, ainsi qu'au reste de la classe qui se trouve en demi-cercle autour de moi et des premiers participants. « Quand je crierai : “Go”, toi, celui qui est au-dessus, tu essayeras de briser la tête de ton adversaire contre le mur ou le sol. Mais, toi, en dessous, en position de désavantage, tu dois l'en empêcher. Oh non, en fait, je veux que tu essayes de sortir de son étreinte et de lui faire la même

chose, écraser sa tête contre le mur ou par terre. Une fois, deux fois ou plusieurs fois, autant de fois qu'il le faut. Utilisez le mur et le sol comme une arme. » Aussi bien les participants que les observateurs me regardent avec horreur. Je ne dis rien pendant quelques secondes pour laisser leur imagination considérer le pire. Une fois que je vois que cela a fait de l'effet, je dissipe leurs craintes. « Bien sûr. Nous allons le faire en toute sécurité. Vous n'allez pas lancer la tête de quelqu'un contre le mur ou la faire rebondir par terre de toutes vos forces, vous allez frapper le casque contre l'arme que représente votre environnement de cette façon » et j'en fait la démonstration avec l'élève en position de désavantage. Je saisis son casque avec les deux mains et je pousse légèrement sa tête dans le mur en donnant deux petits coups. Tout le monde se détend en voyant que les coups dans le mur n'ont rien de préoccupant. J'explique l'exercice : « Si vous pouvez taper doucement comme ceci, je sais que dans un vrai combat, vous aller lancer sa tête sur l'objectif. Ajouter de la force plus tard, c'est facile. Penser à utiliser votre environnement comme une arme est la partie la plus difficile. » Après le premier round qui dure généralement moins de cinq ou six secondes avant que l'un des casques ne soit frappé contre le mur comme un pivert, je les maintiens dans les mêmes rôles, mais je mets cette fois l'élève d'en bas dans une autre position de désavantage, généralement assis sur son derrière avec le dos dans le coin. Dans un véritable combat, cela peut facilement se produire si quelqu'un vous envoie dans un coin et que vous êtes assommé. Ensuite, comme pour le premier round, je crie : « Go ! » et ils essayent de prendre le dessus l'un de l'autre et de produire le bruit du coup que je cherche à entendre. Après ces deux rounds, ils échangent leurs rôles et ils combattent de nouveau dans les deux positions. Parfois quelqu'un y va un peu fort ou le sangle du casque glisse et étouffe l'élève et c'est exactement pour ça que je suis là, pour surveiller l'exercice et l'arrêter avant que quelqu'un ne soit blessé. J'ai fait cet exercice pendant plus de 20 ans et je n'ai encore eu aucun blessé. Après que chaque élève ait eu l'occasion d'aller dans la position de désavantage et d'avantage deux fois chacun, ils sont tous d'avis que c'est un exercice qui les pousse à penser à la manière d'utiliser l'environnement comme une arme dans des situations de force létale. Ils reconnaissent également que cet exercice est très inquiétant quand leur casque va percuter le mur ou le sol, car ils savent que si le coup avait été donné de toutes ses forces, ils auraient probablement souffert un traumatisme crânien grave. Je leur raconte alors l'histoire du prisonnier qui m'a attaqué en prison et comment son geste m'a donné l'idée de développer le Head Bounding Drill. Soyez une cible difficile !

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Les trois pères du Choy Li Fut Les pratiquants des arts martiaux le savent bien, le Choy Li Fut (cantonais) ou Ca Li Fo (mandarin) est un style de Kung-Fu dont les bases proviennent aussi bien du nord que du sud de la Chine, des temples de Shaolin du nord et du sud. Concrètement, il est composé de trois styles, deux d'entre eux du sud : - Le style Li-Gar, fondé par le fameux combattant du sud Li Yau-San et provenant du temple de Shaolin de Funkien. - Le style Fut-Gar qui provient du célèbre guerrier Chan Yuen Woo, disciple de Shaolin de Funkien et qui était en outre le grand oncle de Chan Heung. - Et le troisième style qui est de Shaolin du nord, le Choy-Gar du moine Choy Fok. Il ne faut pas sous-estimer l'origine Shaolin du Choy Li Fut, bien au contraire car les temples de Shaolin n'étaient pas seulement des centres de bouddhisme, mais également des endroits où l'on mettait en pratique une discipline sévère qui combinait le travail mental et le travail physique : le KungFu. Nous savons tous comment ces temples furent détruits par le gouvernement Ching corrompu afin d'éradiquer l'habileté aux arts martiaux des moines qu'il considérait comme dangereuse pour lui. Peu de moines parvinrent à se sauver de cette destruction. Parmi eux se trouvait Chok Fok, le fondateur du style Choy-Gar. Choy Fok était un moine du temple de Shaolin du nord, son nom de moine était « le moine à la tête brûlée ». Lorsqu'ils faisaient leurs vœux, les moines avaient la coutume de marquer leur tête au moyen de petites brûlures d'encens. Malheureusement pour Choy Fok, ses brûlures furent sérieuses et laissèrent de vilaines cicatrices sur la tête. On le surnomma donc le moine à la tête brûlée. Choy Fok décida un jour d'abandonner la vie monacale et de se retirer dans la montagne Luo Fu au nord de la province de Guangdong afin de mener une vie d'ermite. En tant que bouddhiste dévot, il ne cessa jamais de cultiver et d'améliorer son bouddhisme.

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Ayant appartenu au temple de Shaolin du nord, Choy Fok avait acquis des connaissances de Chi Kung telles que les 18 Lohan Qi Gong, les exercices que Bodhidharma (Da Mo) enseigna aux moines pour améliorer leur santé. Il avait également des connaissances en médecine chinoise, il savait comment traiter les blessures aux muscles, aux tendons et aux os et comment replacer les articulations. Il était également expert en plantes médicinales. Toutes ces connaissances : le travail de l'énergie interne, l'entraînement bouddhiste, les secrets du Kung-Fu de Shaolin du nord, le jeu de jambes rapide et puissant du nord… firent de lui un maître disposant d'un immense pouvoir. Chok Fok est l'un des moines des temples du nord qui a survécu à l'éradication et dont le haut niveau de connaissance dans les arts martiaux a été transmis jusqu'à nos jours, génération après génération, et cela, grâce au voyage qu'un jeune pratiquant d'art martial décida d'entreprendre dans la montagne pour perfectionner ses habiletés innées en Kung-Fu. Ce jeune pratiquant d'art martial appelé Chan Heung fonda le style Choy Li Fut en 1836 et devint le trait d'union entra le moine à la tête brûlée et le Kung-Fu que nous pratiquons aujourd'hui. Chan Heung, après avoir pratiqué le Kung-Fu avec son grand oncle Chan Yuen Woo et Li Yau San, atteignit un niveau si élevé dans cet art martial qu'il lui fallait trouver un autre maître qui l'aidât à perfectionner et accroître ses connaissances en Kung-Fu de Shaolin. C'est ainsi que, suivant le conseil de Li Yau-San, il entreprit de faire le voyage jusqu'à la montagne de Lau Fu pour y rencontrer Choy Fok qui vivait dans un petit temple au sommet, où il avait décidé de se retirer pour cultiver son bouddhisme et son Kung-Fu. L'information que nous possédons sur la rencontre entre le moine Choy Fok et Chan Heung, nous permet de nous faire une idée de son physique, de ses profondes connaissances et de sa philosophie de vie. Chan Heung quitta sa ville natale de King Mui et entreprit un long voyage de 200 kilomètres avant d'arriver au temple de Tin Hok sur la montagne Lau où il espérait rencontrer Choy Fok.

Il y trouva un homme âgé à qui il demanda s'il était le moine Choy Fok. Celui-ci commença par le nier, affirmant qu'il était seulement l'un de ses amis, mais devant l'insistance de Chan Heung, il finit par reconnaître qu'il était Choy Fok. Chang Heung lui remit alors la lettre de recommandation que lui avait donné Li Yau-San afin qu'il puisse être accepté comme disciple. Mais Choy Fok voulait se consacrer à cultiver le bouddhisme et ne voulait pas enseigner les arts martiaux. Il accepta finalement Chan Heung comme disciple, mais il se mit à lui enseigner, non pas le Kung-Fu, mais le bouddhisme. Le jeune disciple pratiquait donc pour son compte tout ce qu'il avait appris avec Chan Yuen Woo et Li Yau-San. Un matin, alors qu'il pratiquait le Kung-Fu, passant ses jambes à travers un gros taillis de bambous et levant des pierres, pour les mettre en morceau avant qu'elles n'atteignent le sol, Choy Fok le vit et lui demanda si c'était tout ce qu'il savait faire. Il signala alors une grande pierre de 40 kilos et lui demanda de l'envoyer à 4 mètres de là. Chan Heung concentra toutes ses forces et donna un formidable coup de pied, l'envoyant à peine à 4 mètres de là. Choy Kok plaça alors son propre pied sous la lourde pierre et l'envoya en l'air sans le moindre effort. Étonné de ce qu'il avait vu, Chan Heung insista une fois de plus auprès de Choy Fok pour que celui-ci lui enseigne les arts martiaux en plus du bouddhisme. Finalement Choy Fok accepta et fut son maître pendant huit ans. La formation du futur fondateur du Choy Li Fut fut complétée par la transmission de ses connaissances en médecine chinoise : le Dit Da Jow. Il est clair que Choy Fok possédait les véritables connaissances des anciens moines de Shaolin, qui combinaient la philosophie bouddhiste, les techniques martiales originales et le développement de l'énergie interne, le Chi Kung Shaolin. Grâce à ce voyage, nous pouvons jouir au XXIe siècle d'un art martial aussi ancien. Article écrit par l'école Shaolin Choy Li Fut de Zaragoza. Jie-Gao Pedro Rico.


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ous reconnaissez ces termes, n'est-ce pas ? Développement des attributs, fluidité, déplacements, les quatre coins, destruction des membres impliqués, pas de mental, pas de pensées, de colère, de peur, d'attaches, loi de la non intromission, vide, yin et yang, céder et pousser, courage, honneur, simplicité, défense active, points de pression, économie des formes, vitesse et rythme, timing, les trois étapes de la technique, ligne centrale, rythme brisé, Ki ou Qi… et tant et tant de noms et de concepts. Mais, pénétrons-nous à l'intérieur de chacun de ces aspects ? Imaginez que je devrais développer ici chacun d'eux, cela n'en finirait jamais. Comme dirait Bruce Lee : « Si on néglige les racines, il est impossible que ce qui en émane soit bien structuré. » L'excès de connaissances ou une connaissance mal administrée sera à la longue un poids pour notre évolution et notre apprentissage. Faisons-nous réellement suffisamment attention à l'essence, à la base en pratiquant sérieusement ? Ou au contraire donnons-nous plus d'importance à ce que Bruce Lee appelait « le clinquant » en essayant d'impressionner nos élèves même si en réalité c'est nous-même que nous essayons d'impressionner. Le clinquant n'est ni plus ni moins que tous ces mouvements qui décorent et qui gênent quand nous devons exécuter une série technique. Ce sont habituellement des mouvements aléatoires et sans sens, qui cherchent à masquer les déficiences acquises au cours d'une mauvaise formation. Tous les systèmes ont des mouvements et des séquences parfois interminables et il est bon de passer par ce processus, mais derrière cela, un sens doit exister, et non seulement cela, il faut savoir faire la différence entre une exhibition, un cours ou une self-défense réelle. Mais par dessus tout, il faut savoir différencier les échelons par lesquels nous devons passer sans essayer de les sauter. Le temps nous pousse vers la simplicité, le facile, le direct, mais quoi qu'il en soit, pour éliminer ou nous réinventer, pour changer ou explorer, nous devons nous connaître et passer par toutes les étapes de notre entraînement, y compris pour passer au-dessus les règles, il faut les connaître. Il faut savoir voir et pas seulement regarder, il faut écouter et comprendre et pas seulement entendre, nous ne devons pas être de purs spectateurs de notre vie et c'est ce qui se produit à l'instant où notre pensée cesse d'être présente à

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ce qui se produit. Que notre alliée soit la spontanéité et nous découvrirons que l'habileté la plus élevée fonctionne de manière inconsciente. Quand notre réponse n'est pas programmée à un stimulus déterminé, quand nous répondons seulement comme s'il s'agissait d'un écho, sans être perturbés par le doute, le physique réagit sans penser et le conflit disparaît pour établir un dialogue entre deux forces. En fin de compte, pour apprendre à compt e r ,


nous ne mémorisons pas toutes les variantes, le concept consiste à savoir additionner, soustraire ou diviser à l'aide des dix premiers numéros, de la même manière que pour jouer une belle mélodie, nous devons apprendre à lire une partition, mais nous n'avons besoin que de sept notes. Nous n'apprenons pas les arts martiaux par ouï-dire, nous n'essayons pas de mémoriser chaque mouvement, nous n'accumulons pas un savoir que nous ne pouvons pas utiliser. Dans mon système MTS, je développe quatre

styles de base : le Kali, le Jeet Kune Do, le Silat et le Kyusho. Il serait illogique de penser que je domine chacun des secteurs qui constituent chaque système, mais j'essaye de connaître en profondeur chacun d'eux pour garder égoïstement le meilleur de chacun d'eux et le plus utile, et je ne parle pas seulement en termes de self-défense, bien que la lecture et la compréhension de tout cela varient en fonction de l'individu, c'est là le mystère. Il n'existe qu'une réalité, aussi bien pour l'enseignement que pour le combat. Il n'existe qu'une mort, mais il existe d'innombrables manières de mourir. Bloquer un coup, c'est éviter qu'on nous frappe en l'arrêtant. Dévier un coup, c'est changer la direction de sa trajectoire. Esquiver un coup, c'est sortir de la ligne de portée. Frapper, c'est diriger un coup comme un projectile vers une cible mobile ou statique. À partie de cette réalité, chacun de nous possède un nombre i n f i n i d'outils et de

variantes pour résoudre le conflit. Tout cela me conduit à la conclusion que la réponse se trouve dans les racines, pas dans les branches ni dans les fruits qui disparaissent en fonction de l'époque de l'année. Nous utilisons la technique comme un pont et pas comme une voie, comme un parcours et pas comme une destination. Qui possède la vérité absolue ? Quel système ou quel maître serait capable de l'affirmer ? Moi, bien sûr que non, ma seule intention c'est de partager et de transmettre tout ce que j'ai été capable de comprendre et d'assimiler, en essayant de conduire « avec naturel jusqu'au naturel » tel que Bruce Lee le définit. Nous apprenons quelque chose qui ne fait initialement pas partie de notre culture ou de notre tradition, une force majeure qui nous envahit et nous séquestre pour nous amener à un savoir et à une évolution personnelle pleine de questions et de doutes, vers un destin final qui, une fois qu'on l'atteint, nous renvoie au point de départ, à un point de départ totalement opposé au point d'où nous sommes parti. Nous apprenons à lire entre les lignes et nous ne confinons pas notre savoir. Comme disait Bruce Lee : « Si nous ouvrons la porte, une montagne apparaît. » Loin du mysticisme et de l'occultisme qui protégèrent pendant des années les arts martiaux, une nouvelle ère s'ouvre à nous, variée et vaste, avec de nouvelles tendances, mais basées en fin de compte sur les structures solides et fermes de ce que furent toujours et seront les arts martiaux.

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Reportage Comme toutes les écoles, la Wado Ryu d'Hironori Ohtsuka a souffert des divisions, mais la ligne la plus pure du point de vue technique continue très certainement d'être celle que dirige le fils du fondateur Jiro sensei, car il accompagna celui-ci toute sa vie jusqu'à sa mort, s'imprégnant des détails techniques et assimilant les changements et les évolutions du fondateur. D'autres maîtres vivaient à l'étranger et étaient techniquement étrangers à ces changements, décollés d'une certaine manière du tronc original.

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Texte et Photos : Salvador Herráiz 7e Dan de Karate (Wado Ryu)

Grands du Karaté

Notre collaborateur Salvador Herraiz s'est toujours maintenu pour cela dans la lignée technique de Jiro Ohtsuka (Hironori II), même si des affaires politiques étrangères à sa volonté l'écartèrent de son organisation. Il n'existe cependant pas de personne plus indiquée que lui pour nous offrir la pensée, les mots et l'histoire du successeur du Wado Ryu original. Il a actuellement 78 ans et le sensei Herraiz partagea avec lui, en son temps, un longue conversation… et le tatami.

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iro Ohtsuka, le fils et successeur du fondateur du Karaté Wado Ryu, Hironori Ohtsuka, est né à Tokyo en février 1934. Gradué en économie en 1955 à l'Université de Meiji, il s'entraîna pendant plus de 30 ans sous la supervision directe de son père, jusqu'à la mort de celui-ci, en janvier 1982. Peu avant, le 20 novembre 1981, Jiro Ohtsuka fut nomme successeur, héritant la catégorie, la position et même le nom de son père puisqu'on l'appela depuis lors Hironori Ohtsuka II. Trente ans d'enseignement et d'entraînement ont passé depuis lors et Jiro Ohtsuka a aujourd'hui 78 très bien portés. Un jour et devant un de mes commentaires relatifs à cette jeunesse apparente, il s'exclama en blaguant et en me souriant : « Je n'aime pas avoir plus de 25 ou 30 ans d'âge. Je suis né en 1934 de sorte que j'ai 34 ans. » Bonne théorie. La première fois que j'ai rencontré le maître Ohtsuka, ce fut en 1987, au Japon. Avant, le téléphone et le courrier avaient été notre forme de contact. Le maître Ohtsuka vint me chercher à une gare près de son Hombu Dojo, dans un quartier éloigné du centre de Tokyo. Accompagnés de son fils Kashutaka, nous sommes allés à sa maison-dojo particulière. Là, après avoir pris une tasse de café, nous avons longuement bavardé sur différents aspects du Karaté et surtout du Wado Ryu. Plus tard, nous avons mis nos karategis et nous nous sommes entraînés en privé sur le tatami. Techniquement, il a également hérité du style typique de son père, cette manière si particulière de se mouvoir, d'esquiver, d'enchaîner rapidement les techniques avec une précision absolue.

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- Maître Ohtsuka, vous avez commencé à pratiquer le Karaté à l'âge de 16 ans. Pourquoi si tard, comptetenu du fait de qui vous êtes le fils ? - Eh bien, comme j'étais le fils d'Hironori Ohtsuka, le fils du professeur et son postérieur successeur, l'entraînement allait être très sévère. C'est pour cela que mon père me forma quand j'en ai eu envie. Il me laissa choisir le moment. Avant, j'avais également pratiqué le Kendo et le Judo. - Quels sont les objectifs du Karaté Wado Ryu ? - Le Budo en général et le Wado Ryu en particulier ont comme objectif l'élaboration de l'esprit et pas de la technique. La technique doit être la représentation du cœur. Le Wado Ryu possède katas, Kihon Kumite, techniques avec un partenaire avec 38 variantes différentes, Tanto, Dori, Tachi… Le point principal du Wado Ryu, c'est la naturalité. D'autres écoles bloquent les attaques, nous en revanche, nous les dévions en les laissant passer. Le Wado Ryu est comme l'eau, comme un fleuve qui descend, court et va toujours en faveur du courant, il cherche et trouve son chemin. Une balle sur une surface plane va où elle veut, mais si elle n'a pas une force qui la pousse, elle n'avance pas. Ce que fait le Wado Ryu, c'est injecter du gaz dans la balle pour qu'elle continue de se mouvoir. La forme de la balle varie, elle devient plus ovale… mais son centre est son centre. Le centre de gravité se trouve toujours au milieu. Les bras doivent être détendus et se mouvoir librement. Pour le maître Jiro Ohtsuka, de nombreux karatékas réalisent parfois le kata avec une force excessive…

- Je crois qu'ils pourraient être meilleurs s'ils perfectionnaient le Yawarakai Tai Sabaki, c'est-à-dire le mouvement détendu du corps, sans une force excessive. En Wado Ryu, nous ne devons pas utiliser une force excessive ni un excès de mouvement. Le maître Ohtsuka, qui durant notre conversation, se lève plusieurs fois pour me montrer certaines techniques, me demande : - Salvador, quand nous marchons… avec quoi marchons-nous ? On ne le fait pas seulement avec les jambes. On le fait d'abord avec le cœur qui désire aller quelque part. Ensuite avec le cerveau qui pense comment aller, et finalement avec les jambes qui se déplacent adéquatement. Quand tu es arrivé à la station de train, avec quel pied as-tu commencé à marcher quand tu es descendu du train ? Tu as d'abord pensé que tu voulais sortir du train. Peu importe la jambe avec laquelle tu as commencé à marcher, que ce soit la gauche ou la droite. Quand nous voyons une course d'athlétisme ou de natation, ce qui sort en premier, c'est la tête et le corps. Lorsque nous nous déplaçons, nous devons le faire en bougeant le centre du corps. Une balle de tennis tourne et c'est le centre qui se déplace. Si elle glisse, la position centrale ne tour ne plus et ne se déplace plus correctement. Nos mouvements doivent partir du centre du corps, ainsi les bras et les jambes peuvent se mouvoir librement. Quand on tombe, on le fait parce qu'on déséquilibre la proportion du corps. Il ne faut pas se concentrer sur les bras dans une technique, mais sur le centre du corps. Il faut réagir comme une balle, en tournant et en enchaînant.


Grands du Karaté

Sur les photos, nous pouvons voir Jiro Ohtsuka (Hironori II) et l'auteur, Salvador Herraiz, à différents moments entre 1987 et 2009, à l'Hombu Dojo de Tokyo et au cours du stage qu'Ohtsuka sensei donna en Espagne.

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Reportage D'après Jiro Ohtsuka, techniquement, l'important c'est que la théorie soit enseignée correctement, même si l'instructeur est différent. Les techniques peuvent être différentes en fonction de celui qui les réalise, parce que nous avons chacun une stature différente, un poids différent, une forme physique différente… Mais en réalité, l'important, c'est d'enseigner correctement la théorie et le contenu de la technique. - Il faut apprendre les bases, mais toujours avoir des doutes, se poser des questions. Les doutes et les interrogations sont ce qui fait avancer. Les chrétiens représentent leurs saints avec une auréole sur la tête et si on perd cette auréole, on va en enfer. Comme cette auréole, nous devons avoir toujours un point d'interrogation. Au Japon, on dit qu'entre 40 et 50, on fait face à des années d'efforts et de doutes. Ensuite à 60-70 ans, on affronte les difficultés et à 80 ans, on fleurit. Le Wado Ryu est difficile. On ne peut, en quelques années, apprendre parfaitement le véritable Karaté Wado Ryu. Il faut de nombreuses années de pratique. Pour pratiquer correctement le Karaté Wado Ryu, il faut y consacrer beaucoup de temps (Nagaku), réaliser les techniques petit à petit et lentement (Awatezune), suivre les instructions de l'instructeur (Yukkurito) et pratiquer pendant longtemps, très longtemps (Tsusukete).

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« Le terme “Wa” représente la paix, l'harmonie, l'absence de lutte. L'harmonie doit être dans le cœur. Le Budo et le Wado Ryu doivent former la personne pour qu'elle serve bien la société et que cette dernière progresse. » - Quelle est l'importance du kata ? - Il est très important. Le kata produit le contact avec la terre, avec la nature. Le kata a d'autres significations comme forme et comme figure ou miroir. C'est pour cela également que j'ai dit avant

que la technique est la représentation de l'esprit. Le kata est l'écran où l'on voit le cœur. Il faut bien comprendre le sens du kata et de ses mouvements, même si le kata qui a huit ennemis imaginaires possède parfois certaines contradictions. Au début de Pinan Nidan, par exemple, face à une attaque de derrière, il nous serait plus logique et plus rapide de tourner du côté opposé à celui que l'on fait dans le kata. Mais le kata n'est pas quelque chose de fixe et d'inamovible comme le cadre d'une fenêtre qui ne peut être agrandi ni rétréci. Le kata doit être souple afin de pouvoir se protéger de l'ennemi. Le kata est un sujet important et Jiro Ohtsuka (Hironori II) continue de m'en parler. - Mon père adopta peu de katas, seulement quinze. Certains styles ont différentes versions de certains katas comme Tekki Shodan, Nidan, Sandan et autres. En Wado Ryu, nous considérons que ces variantes sont en réalité des katas semblables. Nous avons donc neuf katas principaux qui sont les cinq Pinan, Kushanku, Naihanchi, Seishan et Chinto. Ensuite nous avons d'autres katas pour des occasions spéciales comme Bassai, Rohai, Wanshu, Jion, Jitte et Niseishi. - En Wado Ryu, les noms n'ont pas été traduit en langue japonaise, n'est-ce pas maître Ohtsuka ? - Effectivement, les noms respectent


l'origine chinoise au pied de la lettre et ils sont okinawaiiens. - Tout le Budo a un objectif spirituel, mais il semblerait que le Wado Ryu et plus concrètement votre père et vousmême avez la pensée dirigée sur lui, n'est-ce pas ? - Le terme « Wa » représente la paix, l'harmonie, l'absence de lutte. L'harmonie doit être dans le cœur. Le Budo et le Wado Ryu doivent former la personne pour qu'elle serve bien la société et que cette dernière progresse. - Parlez-nous de votre père, Hironori I. - Enfant, mon père avait une santé fragile. Il commença alors à pratiquer le Jujutsu à l'école de Chojiro Ehashi, instructeur officiel des arts martiaux du clan Tsuchiura et oncle de ma grandmère. Mon père pratiqua les arts martiaux dès l'âge de 5 ans jusqu'à ses 90 ans. Mon père a toujours pensé que l'éducation style samouraï était à la fois aimable et stricte et il était fier de sa mère. En 1910, à l'âge de 18 ans, mon père s'en vint à Tokyo et vécut à l'université de Waseda tandis qu'il s'entraînait à Tokyo. Le 1e juin 1921, pour son 30e anniversaire, le maître Tatsusaburo Yukiyoshi Nakayama permit à mon père de connaître la plus haute doctrine et technique du Shindo Yoshin Ryu Jujitsu et il obtint la position de IVe grand maître. Hironori Ohtsuka, étant déjà grand maître de Shindo Yoshiin Ryu Jujutsu, apprit le Karaté avec Gichin Funakoshi. Il capta également les idées et les pratiques de Choki Motobu et de Morihei Ueshiba. - Le Todo devint plus populaire à partir de 1921 et mon père commença à étudier cet art, en s'efforçant de faire un authentique art martial japonais, éliminant le négatif et incluant le positif dans son Jujutsu Kenpo. Kumite, Gyaku Nage, Idori, Tachiai, Tanken Dori et Shinken Shiraha Dori furent créés à travers ce processus. En 1929 ou 1930, l'association japonaise des arts martiaux traditionnels fut établies. Notre école participa à cet événement en tant que Wado Ryu Karatedo. Ce fut le premier cas d'une école de Karaté possédant officiellement un nom propre. Le festival des arts martiaux qui se réalisait annuellement au Butokuden à Kyoto afin de promouvoir les arts martiaux japonais fut l'occasion ces années-là du baptême de différents arts et styles martiaux. Le festival de 1938 se concentra sur l'origine de chaque école. Pourtant, l'origine du Karaté n'avait pas été bien identifiée. - C'est pour cela que mon père identifia Shiro Yoshitoki Akiyama, du Shinto Yoshin, et le style de Karaté qu'il avait lui-même organisé. C'est là que naquit alors le nom de Shinshu Wado Ryu Karate Ju Jutsu. Le nom souffrit ensuite quelques changements. À cette époque, Hironori

« Mais les années passèrent, les problèmes surgirent, la possibilité d'argent et de pouvoir… en définitive la politique du Karaté, certains changèrent leur manière de faire et d'autres le permirent. » Ohtsuka utilisait sa maison à Kashiwagi, Shinjuku, comme dojo et il pratiquait avec des élèves de différentes universités. L'un d'eux, Kihira, de l'université d'agriculture donna ce nom aux organisateurs du festival. Après le festival, le maître Gilachiro Kubo, successeur de la Yagyu Shinkake Ryu, du clan Tosa, fit comprendre à Hironori que le mot Shinshu et Wa signifiaient la même chose : Japon, et qu'il valait mieux donner simplement le nom de Wado Ryu. L'année suivante, il fut inscrit sous le simple nom de Wado Ryu. Hironori Ohtsuka écrivit deux livres, un sur le kata, édité récemment en plusieurs langues par Budo International, et l'autre sur le Kihon Kumite classique. Ils sont considérés comme des joyaux pour les passionnés de cette école de Karaté. Mes conversations avec Jiro (Hironori II) se poursuivirent à l'occasion d'autres voyages au Japon et également de sa venue en Espagne où je le fis venir pour donner le seul stage qu'il ait jamais donné dans ce pays. Quelques années auparavant. En 1980, le Wado Ryu s'était officiellement divisé, ce qui fut indiscutablement la page noire du style. - En 1980, 46 ans après la création du style Wado Ryo, la Wado Kai était une grande entité qui rassemblait ses membres techniquement et philosophiquement suivant l'orientation du style Wado Ryu. Certains ne pratiquaient déjà plus avec le karatégi, ils préféraient le costume cravate et se préoccupaient du pouvoir. Leurs opinions s'éloignaient des concepts initiaux exprimés par le maître créateur. Ce groupe des cravates suivit une tendance contraire aux finalités du Wado Ryu et allant à l'encontre de la philosophie du style Wado. Ils voulaient

reléguer le fondateur à un poste purement honorifique, qu'il ne soit plus qu'une figure représentative. C'étaient des gens qui ne respectaient pas les instructeurs qui, vêtus du karatégi, donnaient cours dans le dojo. Il y eut alors plusieurs procès contre le reste des dirigeants, suiveurs du maître créateur, qui continuaient de le considérer comme le principal conducteur de l'entité et en possession de toutes ses facultés malgré son âge. « La hiérarchie et les gens plus âgés sont une chose que nous devons accepter ou nous taire. » Trois représentant du maître créateur, Jiro Ohtsuka, Mamoru Furuhashi et Fumihiro Tanabe se réunirent plusieurs fois avec le directeur général de la Wado Kai, monsieur Eiichi Eriguchi. Le résultat des négociations ne fut pas accepté par le groupe des cravates et on en arriva à la rupture. Le maître créateur rendit ces trois maîtres responsables de la réforme et des conséquences. La rupture survint parce que, d'après le règlement de la Wado Kai, on ne donnait aucune responsabilité ni aucun pouvoir au maître créateur, sauf celui d'être un président honorifique et d'être le responsable technique en tant que maître suprême. D'après les partisans du fondateur, on avait dénaturé son existence en la déviant pour d'autres fins. - Nous avons voulu arranger la situation et avoir une organisation de gens en karatégi et pas en cravate. Nous avons décidé d'expulser trois personnes qui avaient des responsabilités de directeur, sousdirecteur… Le groupe des cravates de rebella contre la rupture et conduisit le conflit devant les tribunaux pour interdire l'utilisation du nom Wado Kai et que le maître assume la charge de président. Les parties durent comparaître devant le tribunal rien moins que trois fois sans arriver à aucun accord. La justice au Japon est lente et cela allait prendre trois ou quatre ans. Mon père était déjà très âgé, de sorte que nous avons décidé nous-même de changer le nom de notre organisation. Le 1 er avril 1982 fut changé officiellement le nom de l'organisation qui s'appela désormais Wado Ryu Karatedo Renmei et Hironori Ohtsuka en fut nommé président. L'autre grand groupe, appelé Wado Kai, continua de fonctionner normalement, sans problème et inscrit au sein de la Fédération japonaise de Karaté, hors de laquelle se trouve le groupe dirigé par Ohtsuka. Parmi d'autres groupes de Wado connus citons ceux dirigés par le maître Tatsuo Suzuki ou par Masaru Shintani, pour ne mentionner que les plus connus (surtout le premier). Le 20 décembre 1981, au centre sportif de Funabashi, fut célébrée une grande réunion pour le vieux Hironori, le grand maître fondateur, avec ses directeurs,

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Reportage à l'occasion de ses 89 ans. Le père de Jiro décéda peu après, le 29 janvier 1982. On célébra les funérailles familiales d'Hironori Ohtsuka dans le dojo du siège principal de sa Fédération. Presque un mois plus tard, furent célébrées des funérailles officielles dans le salon Aoyama, dans la capitale japonaise. De vieux amis tels que Shizuya Sato, président de Kokusai Budo In, Osamu Kato, président d'honneur de sa Fédération et même le magnat Ryoichi Sasakawa assistèrent aux actes en l'honneur du maître Ohtsuka. Il repose aujourd'hui en paix au cimetière de Tama, tout près de la gare de Musashi Konanei. - Beaucoup de personnes disent que votre père fut le meilleur maître de Budo qui ait existé, se référant aux aspects techniques et à son développement personnel et spirituel. Quelle opinion avez-vous de votre père ? - Mon père commença à pratiquer le Ju-Jutsu à l'âge de six ans et il en fut un grand maître. Il apprit ensuite le Kenpo (c'est comme cela que l'on appelait le prédécesseur du Karaté actuel) et naquit le Wado Ryu. Depuis tout petit, mon père fut considéré comme un fils prodige de Dieu et d'une très grande intelligence. Je me souviens qu'il lisait extrêmement rapidement, en passant pratiquement le regard en diagonal et qu'il en restait avec tout le contenu. Je crois que mon père fut le plus grand maître, non seulement techniquement, mais aussi humainement. Au Japon, il y a eu plusieurs grands maîtres, d'une grande dignité, des dieux des arts martiaux, mais je crois qu'il fut le plus grand d'entre eux. Le plus digne. Dans le futur, il n'y aura plus personne comme lui, avec cette capacité humaine, cette technique… Je m'efforce d'approcher son niveau. Le maître Hironori Ohtsuka fut indiscutablement un grand chercheur du Karaté. Son fils qui, à la mort de son père se met à la tête de l'organisation, suit les opinions de son père. Voici ce qu'il dit : - Je crois qu'il faut continuer de se poser des questions, d'avoir des doutes, travailler toujours et réfléchir, car c'est la seule manière de prospérer. Mon père pratiqua jusqu'à l'âge de 90 ans et il n'était jamais pleinement satisfait. Au Japon, on dit qu'on arrive à la plénitude que très âgé. On fleurit à 80 ans, mais comme pour les fleurs, peu après avoir fleuri, on meurt. Les arts martiaux japonais nécessitent de très nombreuses années de pratique pour être captés. Si on pratique pendant plus de 30 ans, on peut en tirer quelque chose. Mon père pratiqua pendant 85 ans et il n'était toujours pas satisfait. Je pratique déjà depuis de très nombreuses années, mais je dois

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encore faire beaucoup d'efforts pour approcher son niveau. Le 29 septembre 1985, Budo In organisa à l'occasion des 99 ans de son président, Norihiko Tokuji, une grande démonstration de plusieurs arts martiaux au salon de Kudan Kaikan à Tokyo. Le Wado Ryu y fut représenté par Jiro Ohtsuka (Hironori II) qui y reçut en récompense le Budo Koshek Sho. Dans le même acte, son père reçut à titre posthume le plus haut prix, le Budo Kenko Sho. - Au Japon, il existe un système héréditaire. Le système héréditaire est fait pour conserver le style original. Avec le temps, chacun peut faire ce qu'il veut et cela peut éloigner de la véritable tradition originale. Ce n'est pas bon. Un élève apprend le style en 4 ans et déclare que son maître le lui a enseigné

de telle manière. Mais un même maître change parfois et en fonction du moment où il enseigna. Chaque personne a en outre différentes capacités. Les uns sont plus rapides à comprendre, d'autres plus lents… et il y a différents niveaux d'éducation et d'intelligence. Au bout de 5 ans, on peut réunir ce qu'ils ont appris d'un même maître et ils peuvent avoir des conceptions différentes. Hironori (Jiro) Ohtsuka II a, avec son épouse Aiko, trois enfants : Kazutaka né en 1965 et actuellement instructeur chef de l'Hombu dojo de Tokyo (quand le lui permettent ses séjours en France car il a épousé une Française), Rikka, une fille née en 1967, et Michi (Kazumichi) né un an plus tard. En tant qu'art martial traditionnel, le Karaté Wado Ryu de la famille Ohtsuka a conservé les


caractéristiques martiales face aux sportives. Bien que ne rejetant pas la compétition, comme un aspect du Karaté moderne, Jiro Ohtsuka perçoit très clairement les différences entre les deux conceptions : - De nombreux jeunes d'aujourd'hui considèrent le Karaté comme un sport. Mais à mesure que l'on prend de l'âge, on en vient à considérer le Karaté comme un art martial, car on ne se sent pas pleinement satisfait de l'aspect sportif. Si on pratique le Karaté seulement comme un sport, on l'abandonnera sûrement quand la force physique commencera à diminuer, car l'objectif du Karaté sportif est seulement de faire de la compétition et gagner. Le Karaté en tant qu'art martial pour la vie (Shou Gai Budo) a pour objectif de développer le caractère et la discipline (Hin Kaku Shuyo). L'important, c'est de développer la dignité. Au Japon, le Karaté a perdu pour cela une grande partie de cette dignité ou bonnes manières, il n'est plus très pris en compte dans la presse [pour le maître Ohtsuka, d'autres arts martiaux comme le Kendo, malgré le fait d'être compétitifs, n'ont pas perdu cette dignité que développe l'individu]. Nous, les instructeurs de Karaté, devons être conscients de comment nous développons notre Karaté. Les karatékas de Wado Ryu doivent apprendre avec la mentalité correcte, avec pureté, amabilité, respect… Au cours de la commémoration en 1988 de l'anniversaire d'Hironori Ohtsuka I à Tokyo, son fils et successeur Jiro me demanda de parler devant les invités (parmi lesquels se

trouvaient des personnages comme Teruo Hayashi, Gozo Shioda, Osamu Kato ou Kazuo Sakai). Ce fut un honneur pour moi car très peu sont invités à le faire. Mais les années passèrent, les problèmes surgirent, la possibilité d'argent et de pouvoir… en définitive la politique du Karaté, certains changèrent leur manière de faire et d'autres le permirent. Pour cela et « grâce » à la main droite d'Ohtsuka en Europe, je me suis éloigné un temps de l'organisation politique du successeur du Wado Ryu, mais tout en continuant d'être techniquement, philosophiquement et spirituellement avec lui. J'ai toujours détesté le manque de respect, les querelles, les rancœurs, les magouilles qui accompagnent la politique… et le Karaté n'allait pas être en reste, malgré la direction que devraient lui indiquer les normes du Gojokun. Hironori, le fondateur, disait qu'il ne fallait pas être « ni trop près ni trop loin » et c'est là que j'en suis actuellement et depuis des années en ce qui concer ne les organisations de Karaté quelles qu'elles soient. Mon indépendance à ce sujet est patente et je peux ainsi me centrer sur l'étude, la recherche et le développement du véritable esprit, de la véritable technique et de la véritable pensée, tout

cela oublié malheureusement par beaucoup. Mon affection pour la famille Ohtsuka cependant est énorme. Au cours de ces dernières années, je suis plusieurs fois retour né au Japon, et même avec certains de mes élèves. J'ai chaque fois informé le maître de ma visite mais… il a été trop occupé pour me recevoir. Sa fille Rikka, un jour, et son mari se sont occupés de moi au dojo de Nerima, mais… pas de trace du maître. Pour ma part, je continue de mettre sur un piédestal le fondateur de Wado Ryu, comme vous le savez bien par ici. Mes pensées à son sujet n'ont pas changé et au cours de mes voyages au Japon, je n'ai cessé de visiter sa tombe à Koganei. J'espère qu'il m'entend.

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Kenpo

Le huitième sentier et sa relation avec le Kenpo n premier lieu, observons la position des mains appelée Ogamite dont la signification pourrait être une sorte de prière à Dieu, compris comme l'Être supérieur universel, sans aucune nuance ni connotation religieuse autre que celle que chaque élève voudra appliquer d'un point de vue strictement personnel, parce qu'elle manifeste en outre - et ceci est très important - un sens d'humilité profonde à travers laquelle nous reconnaissons que nous ne trouvons pas au sommet du raisonnement et du savoir, qu'au-dessus de nous se trouvent et existent des forces supérieures qui doivent nous aider et nous guider pour utiliser le Kenpo dans la défense des droits de homme, pour nous éclairer face à un conflit, pour que nous sachions discerner le correct de l'erroné. Elle représente également un sens élevé de l'humilité qui se manifeste dans l'offrande de nos connaissances au lieu de les utiliser pour faire du mal aux autres. En deuxième lieu, cette position des mains était utilisée pour différencier et informer l'attaquant qu'on allait utiliser les techniques physiques de défense destinées aux arts de dégagement et de fuite ; elle était également utilisée dans les techniques de défense face aux armes métalliques coupantes et en bois de diverses dimensions. Nous avons ensuite la position des mains appelée « Mute », qui signifie « main nue », exprimant ainsi l'absence d'armes, de mauvaises intentions, de préjudice envers quiconque, la clarté mentale, le cœur pur, le désir de paix et de ne contempler que ce que l'existence humaine a de bon. Cette position des mains avait la mission, tout comme la précédente, d'informer l'attaquant qu'on allait utiliser les techniques de self-défense basées sur les arts du renversement et les attaques internes. Cette position de mains nues devant et suivant un angle de 45º représente le respect des forces supérieures, l'admiration pour le soleil et la lune (Yin-Yang), une montagne majestueuse avec ses imperfections conjointement à sa propre beauté, tout comme les êtres humains possèdent autant de chromosomes masculins que féminins, des vertus et des défauts. Durant nos entraînements de Kenpo et nos contacts avec les autres, nous essayons d'éliminer au maximum le mal en chaque être tout en augmentant le bon côté. La dernière position de mains s'appelle « Hiken », ce qui signifie « couvrir le poing ». Le poing droit représente la partie physique, la partie violente de l'être humain, nos techniques dévastatrices de self-défense qui doivent toujours restées cachées, couvertes par notre main gauche qui représente l'esprit, la partie mentale de l'être humain, l'intelligence qui doit nous permettre d'éviter un conflit physique. C'est pour cela que le grand maître James M. Mitose disait que le poing était comme un trésor dans la poche, qu'il ne devait jamais être montré en public. Le poing

E

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fermé est mon arme, mon art ou mon style et la main ouverte est le bouclier qui la couvre pour éviter de l'utiliser en faisant du mal à d'autres. Enfin, Hiken est utilisé pour les attaques à des zones musculaires dans un but très clair de finalisation ou de contrôle total. La liberté d'interprétation au sein des paramètres marqués par les caractéristiques de la symbolique du Kenpo pourrait nous transmettre le jurement ou la devise suivante : « Je prie pour n'avoir pas à utiliser mes connaissances des arts martiaux et pour éviter le conflit, c'est pour cela que j'adresse à toi, honnêtement, avec les mains nues, et que je veux seulement voir le bon qu'il y a en toi. Je ne montrerai pas mes connaissances des arts martiaux sans raison ni justification, seulement pour défendre les droits des hommes, des innocents et de la vie. » Le yin-yang est un concept fondamental de la dualité de tout ce qui existe dans l'Univers d'après le taoïsme d'où il provient. Il décrit les deux forces fondamentales opposées et complémentaires, qui se trouvent en toute chose. Tout suit ce modèle : lumière/obscurité, son/silence, chaud/froid, mouvement/quiétude, vie/mort, esprit/corps, masculin/féminin, etc. Le yin est le principe féminin, la terre, l'obscurité, la passivité et l'absorption. Le yang est le principe masculin, le ciel, la lumière, l'activité et la pénétration. Suivant cette idée, chaque être, objet ou pensée possède un complément dont il/elle dépend pour son existence et qui existe en lui/elle. On déduit de cela que rien n'existe à l'état pur ni dans la quiétude la plus absolue, mais dans une transformation continue. En outre, n'importe quelle idée peut être considérée comme son contraire si on la considère d'un autre point de vue. En ce sens, la catégorisation n'est qu'une convention. Ces deux forces, yin et yang, constitue la phase postérieure au tao, principe générateur de toutes les choses, dont ils surgissent. La pratique et l'étude des arts martiaux doivent nous conduire sur une voie de connaissance qui doit embrasser la compréhension de la vie, aussi bien quant à son origine, que du point de vue de son évolution et de son développement postérieur. Elles doivent nous permettre de capter de nouvelles sensations capables d'engendrer une connaissance de soi qui doit, à son tour, canaliser les propres énergies aussi bien les négatives que les positives, vers une acceptation réaliste de notre existence, loin de la violence. Cette dernière, précisément, est reconduite pour ne pas être présente dans cette réalité existentielle et nous permettre d'atteindre à petites doses des moments d'harmonie et d'équilibre (physique et psychique) et ainsi frôler ce que nous appelons le bonheur.


La Colonne de Raul Gutiérrez

« Je prie pour n'avoir pas à utiliser mes connaissances des arts martiaux et pour éviter le conflit, c'est pour cela que j'adresse à toi, honnêtement, avec les mains nues, et que je veux seulement voir le bon qu'il y a en toi. Je ne montrerai pas mes connaissances des arts martiaux sans raison ni justification, seulement pour défendre les droits des hommes, des innocents et de la vie. »

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Quand, comment et pourquoi avez-vous commencé à pratiquer les arts martiaux ? Il y a 21 ans, j'ai commencé mon parcours martial avec le Judo tout comme de nombreux enfants en Espagne. Mon professeur était Mario Muniesa, à Ségovie. Comme j'avais de l'asthme, les médecins me déconseillèrent de pratiquer les arts martiaux. À l'âge de 12 ans, j'ai donc été obligé de cesser de les pratiquer, à mon grand dam, mais à l'âge de 16 ans, faisant la sourde oreille à tous les bons conseils, j'ai recommencé à les

pratiquer. À la recherche de ce qui correspondait à mes aspirations et à ma capacité pulmonaire, j'ai commencé à pratiquer le Taekwondo et le Kick Boxing et à l'âge de 21 ans, j'ai opté pour la voie du Kenpo. Aujourd'hui, à 27 ans, je peux dire que les arts martiaux guérirent mon corps et mon esprit. Quelle est votre relation avec le Kyôshi Raúl Gutiérrez, el Fu-Shih Kenpo et la FEAM ? Comme n'importe quel pratiquant d'art martial, je connaissais le Kyoshi Raúl parce qu'il apparaissait dans les magazines, mais nous ne nous sommes rencontrés que le jour où il me vit dans un championnat. En même temps, je reçus une invitation à m'unir à une sélection de compétiteurs de Kenpo. Mon école étant d'un autre style de Kenpo, je lui fis part de mon désir d'être son élève. Et non seulement, il m'ouvrit les portes de sa maison, mais encore il me donna une opportunité à un moment où j'étais perdu. Je suis actuellement 3e dan de Fu-Shih Kenpo, élève direct et délégué de la FEAM pour Castille-et-León. Que vous a apporté la pratique des arts martiaux ? Pour répondre à cette question, j'aurais besoin d'un numéro entier de votre magazine, pour remercier les arts martiaux de la personne que je suis devenue… Comme beaucoup d'enfants trop gros, qui sont malades et ne peuvent, en regardant par la fenêtre de leur chambre, que rêver à jouer avec d'autres enfants, passer une après-midi au parc ou simplement aller à l'école sans se sentir un paria, je rêvais de tout cela et bien plus encore. Je rêvais d'un monde sans limites, de rompre les barrières qui m'attenaient au lit et ne me permettaient pas d'être qui j'étais… C'est à ce moment-là que j'ai désobéis aux médecins, ce fut mon premier acte de rébellion. J'ai commencé par le style coréen du Taekwondo et m'entraînant parallèlement au Kick-Boxing, je suis passé de 120 à 80 kilos ! Ce fut très dur. Je pratiquais cinq jours par semaine. Je me souviendrai toujours de ces années

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« …et où j'ai commencé à enseigner, alors qu'on me traitait de rêveur, qu'on me disait que je n'aurais jamais aucun élève, car j'étais trop jeune et que mon style était trop exotique pour mon adorable ville de Ségovie. Le Kenpo s'est enraciné et j'ai actuellement 5 écoles et 80 élèves fédérés, tous merveilleux. » avec beaucoup de tendresse, j'ai connu mon meilleur ami, David Posadas, il avait 12 ans et moi j'en avais 16, mais nous nous entendions bien, il était et est le meilleur compétiteur que j'ai jamais vu. J'ai aussi commencé la compétition et j'adorais, mais dans le fond, après des années de compétition, je continuais de sentir que quelque chose n'allait pas. Deux choses alors arrivèrent en même temps, j'ai commencé à enseigner… Ces enfants qui apprenaient grâce à moi une défense ou un coup de pied circulaire, cette sensation de partager avec quelqu'un les quelques connaissances d'arts martiaux que je possédais, ce fut la chose la plus passionnante que j'ai pu expérimenter. À ce moment-là, j'ai su que je voulais enseigner, la voie de la maîtrise s'ouvrait à moi, mais en tant que pratiquant et expert des arts martiaux, je savais qu'il y a avait quelque chose de plus que des coups, quelque chose de plus que gagner face à un autre ou à moi-même. J'avais besoin plus que jamais de trouver ce fond spirituel qui m'appelait. C'est alors que j'ai fait la connaissance de mon maître Raúl Gutiérrez, qui m'éclaira et me parla d'un homme qui pensait comme moi, qui savait que les arts martiaux étaient une voie qui nous conduisait vers quelque chose de plus élevé que de gagner des trophées ou des dan. Cet homme, c'était James Mitose… Les arts spirituels du Kosho Ryu pénétrèrent très rapidement en moi car je les possédais déjà, mais je ne savais pas comment les assembler.


Interview Aujourd'hui, j'enseigne le Fu-Shih Kenpo soutenu par les arts spirituels du Kosho Ruy Kenpo. Mais je crois que j'ai débordé… la réponse était très simple, les arts martiaux m'ont tout donné, la santé, la paix et surtout l'amour. Quel est votre curriculum martial ? Comme je vous l'ai dit, il y a quelques années, je voulais seulement faire de la compétition, je n'ai jamais été un grand champion, mais j'ai eu mes bons moments, car j'ai pu me battre contre de véritables dragons. J'ai actuellement plus de 30 podiums nationaux et internationaux en combat (semi contact, light contact, full contact, Koshiki, Taekwondo) et en katas, ces derniers étant ceux que je thésaurise avec le plus de tendresse : sous-champion d'Europe en semi contact (2006) et troisième d'Europe en Koshiki Karaté-do (2006). D'ici, je voudrais embrasser très fort mon ami Oscar Nevado, un grand champion avec qui j'ai eu le privilège de croiser les gants, un véritable guerrier et un bon ami. Je dois admettre que j'ai assez bien d'élèves qui, en compétition, m'ont dépassé depuis longtemps, mais ne leur dites pas, c'est un secret, c'est cette petite fierté qu'un compétiteur aura toujours et qui fait que nous voulons nous dépasser. Quels sont vos projets actuellement ? Les mêmes que ceux que j'avais le premier jour où j'a mi un kenpo-gi noir et où j'ai commencé à enseigner, alors qu'on me traitait de rêveur, qu'on me disait que je n'aurais jamais aucun élève, car j'étais trop jeune et que mon style était trop exotique pour mon adorable ville de Ségovie. Le Kenpo s'est enraciné et j'ai actuellement 5 écoles et 80 élèves fédérés, tous merveilleux. Mes projets sont donc de continuer comme cela, de continuer de pratiquer, de continuer d'apprendre, dans aucun autre projet en particulier, continuer tel que jusqu'à présent, tout comme mon maître, en vivant le

moment… Il m'a souvent dit et il en est une preuve vivante que le véritable guerrier n'avait qu'un homme à vaincre : lui-même. La voie du guerrier est la voie libre du savoir, sans s'accrocher à rien ni à personne, c'est la voie du véritable Kenpo. Chacun sculpte sa voie, la voie se trouve dans notre cœur, c'est la source de notre conscience, de notre esprit, faire du cœur de l'Univers notre cœur, c'est la voie du guerrier… je ne veux pas de projets, simplement vivre.

que j'enseigne, c'est ce que je fais dans ma vie quotidienne. Pour terminer, je dirais : entraînez-vous durement chaque jour et accompagnez les arts martiaux de la spiritualité qu'ils possèdent et vous deviendrez meilleurs. Dans mon cas, je suis devenu libre en servant les autres. Ikuru, Heiwa ai Kofuku.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose en particulier ? Bien sûr, mille choses, mille expérience, mais qui méritent d'être racontées. Simplement remercier mon maître, non pas pour me guider et m'avoir tout donné, mais pour m'avoir sauvé la vie. Oui, mon maître Raul me sauva et me donna une voie. Merci à chacun de mes élèves de m'enseigner ce que je ne dois jamais oublier : ne jamais me rendre. Merci à ma compagne Irene car sa patience et son amour m'ont donné vie, je lui dois tout. Et surtout merci à ma famille, pour m'avoir donné tant d'amour, surtout mon père, qui bien que ne pratiquant pas les arts martiaux, aurait été un grand maître de Kosho Ryu. Mon père m'inculqua la bonté, cette chose si simple qu'il y a des années, je ne comprenais pas, parce que j'étais un enfant idiot et gâté, c'est aujourd'hui l'axe central de ma vie. Être bon avec chacune des personnes qui m'accompagnent dans la vie, toutes les personnes qui ne savent pas

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www.budointernational.com Attention, nouveau livre ! Martin Sewer est un élève direct du grand maître Chiu Chi Ling (le tailleur du film Crazy Kung-Fu), très célèbre en Occident pour ses nombreuses apparitions dans le cinéma d'arts martiaux. Mais Martin est surtout un professeur passionné de la tradition qu'il a adoptée, l'école Hung Gar de Kung Fu. Il exerce sa profession en Suisse, mais il enseigne également dans d'autres pays qui font régulièrement appel à ses services depuis déjà des années. Aidé par son maître, qui a même pour l'occasion enregistré une partie de la vidéo, Martin démarre avec son livre pour Budo International et prend le large dans les médias du panorama martial. Un travail dont nous sommes fiers aussi bien pour sa qualité technique que pour l'intégrité et l'engagement personnel de ce maître. Martin est quelqu'un de sensible et de profond qui aura beaucoup de choses à transmettre dans ce secteur au cours des prochaines années car c'est un réellement maître et pas seulement un instructeur de techniques, une lumière sur le chemin pour ceux qui s'approchent de lui, un exemple, un modèle. Martin possède tout ce qu'il faut pour ça, car à côté de son caractère aguerri, il offre un sourire sain et empathique qui fait la conquête des autres. Je recommande donc chaudement ce travail du professeur Sewer à tous les passionnés de la tradition chinoise, qu'ils soient ou pas pratiquants de Kung Fu.

COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C. TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04




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