1 minute read

LECTURES À PARTAGER

Habiter la pollution. Que font les pollutions à ceux qui habitent à proximité de leurs zones d’émission ? La cohabitation forcée avec des résidus chimiques, potentiellement toxiques, est vectrice de contraintes fortes et de troubles, mais elle n’empêche pas l’attachement aux territoires concernés. Cette cohabitation favorise d’ailleurs le déploiement de tactiques pour vivre avec le danger, forgées par les riverains à partir de leurs perceptions et savoirs expérientiels… Grâce à une série d’enquêtes inédites menées à la fois en France, par exemple dans le golfe de Fos, mais aussi en Espagne et au Portugal, l’auteure analyse les expériences quotidiennes des personnes qui vivent à proximité d’usines polluantes. Elle s’intéresse aux conséquences sociales et écologiques de la contamination chronique et aux changements de pratiques censés les contenir. Elle identifie aussi des pistes de récupération collective, arguant que l’hybridation des savoirs experts et profanes, via des expérimentations de métrologie participative, pourraient permettre de définir des méthodes de régulation des risques environnementaux et sanitaires plus précautionneuses.

Advertisement

Démanteler la pollution. Nous dépendons pour notre subsistance d’un «monde organisé», tramé par l’industrie et le management. Ce monde menace aujourd’hui de s’effondrer. Alors que les mouvements progressistes rêvent de monde commun, nous héritons contre notre gré de communs moins bucoliques, «négatifs», à l’image des fleuves et sols contaminés, des industries polluantes, des chaînes logistiques ou encore des technologies numériques. Que faire de ce lourd héritage dont dépendent à court terme des milliards de personnes, alors qu’il les condamne à moyen terme? Nous n’avons pas d’autre choix que d’apprendre, en urgence, à destaurer, fermer et réaffecter ce patrimoine. Et ce, sans liquider les enjeux de justice et de démocratie. Contre le front de modernisation et son anthropologie du projet, de l’ouverture et de l’innovation, il reste à inventer un art de la fermeture et du démantèlement: une (anti)écologie qui met «les mains dans le cambouis».

Décrire l’absence. HOT, trois lettres rescapées de l’enseigne d’un ancien hôtel sur le port pétrolier de Lavéra. En reconstituer l’histoire, tel est l’enjeu de ce récit graphique. Un voyage à tâtons dans les méandres d’un processus inéluctable. Là, sur la rive du chenal de Caronte, on est aux confins du bassin méditerranéen et au coeur d’un complexe industriel. (...) La construction d’un foyer pour les gens de mer dans les années soixante aura été un événement dans cet univers de travail âpre. Ce lieu chaleureux a vu passer des marins du monde entier en escale et de nombreux habitants des villes alentour. Mais avec le développement du réseau de pipelines dédiés au pétrole et l’évaluation des risques industriels majeurs du site, la démolition de rétablissement s’est un jour imposée. (...) Et là, comment décrire l’absence ?

This article is from: