LOCUM CULTURA — HERVET.N & MONTEIL.C — ENSAPVS — 2020

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Noémie Hervet

Camill e Monte il

LOCUM CULTURA R ec o n v e r s i o n d e l ’ h ô p i ta l ra y mond - p oinc a ré , ga rc h e s

Sous la direction de :

ENSA Paris-Val de Seine Rapport de PFE 2019-2020 DE 6 : Friches Urbaines

Ma rc Benard Je an - Fra n ço is C o ignoux Xavie r D o us s on Olivie r Perrier


1.

ROBERT Philippe, ‘‘Transcriptions’’, pp. 14-36 + ‘‘Des bonnes et mauvaises manières de transcrire un édifice’’, pp. 5355, in Philippe ROBERT et Christine DESMOULIN (dir.), Transcription d’architectures. Architecture et patrimoine : quels enjeux pour demain ?, collection débats d’idées, Paris, CulturesFrance éditeur, 2006 Figure 1 Dessin à l’encre, réalisation personnelle, 10.2020

L’histoire de l’architecture est en réalité le résultat de nombreuses évolutions et changements qui s’ancrent dans un processus de transformation et de mutations constantes. Comme l’expérience forge le caractère de quelqu’un, l’histoire forge l’identité d’une œuvre ou d’un ouvrage. ‘‘Recomposer un édifice et lui affecter un nouvel usage, ce n’est pas transformer son identité, c’est au contraire une façon de la respecter si auparavant on a su l’identifier pour mieux la révéler.’’ Philippe Robert1.

Ayant en son cœur la chapelle de Brézin, cette illustration évoque à la fois l’histoire, l’évolution, la transformation, l’espace intérieur et extérieur, le clos et l’ouvert, la vie et la mort, la Terre et le Ciel, la Nature et l’Homme ainsi que le passé, le présent et le futur.


Fig.1


remerciements La réalisation de ce Projet de Fin d’Études a été rendue possible grâce à plusieurs personnes nous ayant guidées et encouragées lors de l’investigation du projet et de la rédaction du rapport de ce dernier. C’est à travers quelques mots que nous souhaiterions leur exprimer toute notre gratitude quant au soutien qu’ils nous ont apporté, sans lequel ce travail n’aurait pu aboutir. Nous désirons tout d’abord remercier l’équipe encadrante du domaine d’étude, à savoir nos directeurs de PFE : messieurs Marc Benard et Xavier Dousson; nos co-enseignants messieurs Jean-François Coignoux et Olivier Perrier, ainsi que le reste de l’équipe pédagogique : Donato Severo, Lila Bonneau, Vesselina Carcelero-Letchova et Marie Gaimard. Merci pour leur patience et leur accompagnement tout au long de l’année. Compte-tenu des récents événements, leur dévouement et leur bienveillance nous ont permis de poursuivre le PFE dans les conditions les plus optimales. C’est avec reconnaissance que nous adressons nos remerciements au personnel soignant de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris et à tous les acteurs ayant participé à la lutte contre la crise sanitaire de la COVID-19 cette année. Merci à nos proches et familles respectives: Anita, Chloé, Lisa et Olivier Hervet, ainsi que Frédérique Leclercq et Morgane Le Pajolec pour leur soutien moral et leurs conseils en ces temps laborieux. Aux trois communes de Garches, Vaucresson et Marnes-la-Coquette pour leur aide précieuse ainsi qu’à monsieur Philippe Bach, directeur de l’école, pour sa gestion de la situation et sa bonne coordination des enseignements.



Sommaire Remerciements Avants-propos Attendus

3 6 8

INTRODUCTION

10

1.1 1.2 1.3

Les Hauts-de-Seine : un département ... Garches : une commune limitrophe à ...?? L’hôpital Raymond-Poincaré : un microcosme

15 16 22 30

2.1 2.2

Quel avenir programmatique ? Un projet dual • Métaprogrammes • Pôle culturel • Pôle agro-alimentaire • Ludicité & pédagogie Temporalités & acteurs

45 46 52 59 62 66 68

L’eau comme matière Séquences & parcours Expression sensible du projet • Matérialité paysagère • Matérialité architecturale

75 76 78 86 86 100

1. INSCRIPTION DANS UN CONTEXTE FRANCILIEN 2. UNE PROGRAMMATION DOUBLE

2.3

3. RÉPONSE PAR LE PROJET 3.1 3.2 3.3

CONCLUSION

108

Sources Annexes

111 119


Fig. 2

Figure 2 Garches vallonÊe flirtant avec la Seine, pe nnific i n d le e e n elie , ill i n l’enc e 10.2020


A VA N T - P R O P O S Notes 2.

Formation

• Noémie : École Boulle — HESAM Université, Paris XII • Camille : atelier préparatoire Françoise Conte, Paris XII puis l’EPSAA — École Professionnelle Supérieure d’Assistant en Architecture, Paris XIX 3.

Mobilité dans le cadre scolaire

• Noémie : semestre de césure au Japon — 6 mois • Camille : stage de formation pratique à Casablanca, Maroc — 1 mois 4.

voir Attendus p.8 5.

Noémie a porté son questionnement de mémoire sur ‘‘comment repenser l’informalité & la précarité urbaine et architecturale des campements du Chili’’

Ce rapport de PFE a été rédigé dans le cadre de notre ultime année de master au sein de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Valde-Seine — ENSA-PVS. Ayant toutes deux démarré notre scolarité dans des établissements distincts2 nous avons intégré cette école en équivalence, en fin de cycle licence. Sortant grandies de nos parcours peu conventionnels et de nos voyages respectifs3, nous avons souhaité mettre à profit nos personnalités et savoirs mutuels dans ce travail étudiant, que nous avons choisi de développer en binôme. Nous avons eu la chance d’expérimenter ensemble la vie à l’étranger par un échange universitaire à Antofagasta, ville côtière chilienne où nous nous sommes rencontrées. Riches de cette expérience commune en Amérique Latine, notre orientation vers ce domaine d’étude nous est apparue comme une évidence. Les thématiques et objectifs pédagogiques4 abordés dans la présentation du DE-6 sont dans la lignée de nos vécus personnels. En effet, lors de ce séjour nous avons été frappées par le peu de considération — et de moyens — portés au patrimoine architectural de cette région du monde. Pourtant riche de son histoire coloniale et minière récente, le district le plus prospère de ce pays florissant sud-américain n’investit pas son énergie et ses ressources en ce sens. Le capital est centralisé et la répartition des richesses inégale, ne faisant pas du patrimoine mineur une priorité. Une importante portion de la population est pourtant mal logée, reléguée au second plan dans des bidonvilles miteux appelés campamentos5. Séjournant en plein cœur du désert d’Atacama — connu comme l’un des plus arides sur Terre — nous avons ainsi eu l’occasion de faire la rencontre de nombreux locaux, tout en travaillant sur des problématiques jusqu’alors jamais

6


abordées au cours de notre formation. Durant cette première année de master, notre intérêt s’est alors principalement porté sur la notion de patrimoine culturel mais aussi sur la construction en zone aride et sur les risques majeurs. Le contexte naturel inhospitalier, le manque d’accès à l’eau — potable ou non — et la rareté de la faune et flore ont été des thèmes récurrents, induisant une grande difficulté à s’approvisionner et à produire localement. C’est dans ce contexte que nous avons réalisé deux projets : l’un portant sur les ruines d’une civilisation inca et l’autre sur la construction d’un équipement tertiaire, se devant de rentrer dans une labellisation ‘‘zéro énergie’’. De façon complémentaire, nous avons chacune interrogé différents aspects environnementaux, économiques et sociétaux dans nos projets respectifs. Ainsi, toutes deux accordons une grande valeur au paysage, à la culture et à la biodiversité, dont l’une portera davantage sa curiosité sur la notion de transmission du patrimoine matériel et immatériel culturel6 tandis que la seconde accordera une importance particulière à l’aspect social, agricole et participatif7. Notre affinité avec le domaine d’étude ‘‘Trans/former — Friches urbaines, ressources pour la ville durable’’, est ainsi née de cette culture du voyage mais également des enseignements dispensés à l’ENSA-PVS. Ayant suivi le séminaire porté par Olivier Perrier sur l’architecture de l’hospitalité ainsi que le cours optionnel rétrospectif sur le travail de Charlotte Perriand tenu par Marie Gaimard, la notion de bien-être et son aspect social et démocratisé sont autant de valeurs que nous mettrons au service de ce projet. Aussi, les cours de processus de conception et d’architecture utopique sont venus nourrir et enrichir notre réflexion tout au long de ce premier semestre de master 2.

7

6.

Camille a étudié, dans le cadre du rapport de fin de licence, l’architecture vernaculaire de la cité du M’Zab comme un modèle contemporain puis a axé sa réflexion de mémoire universitaire sur l’usage du BIM de fin de réemploi dans la déconstruction de demain. 7.

Noémie, a une certaine familiarité avec le monde agricole : ayant vécu son enfance en milieu rural, elle a eu l’occasion de réaliser plusieurs travaux saisonniers dans les champs de culture et a vécu une expérience de bénévolat dans une ferme de thé traditionnelle au Japon. Elle a de plus travaillé avec l’association Techo para Chile au sein de quartiers défavorisés du Chili.


Attendus Nous considérons l’architecture dans sa pluridimensionnalité. Le temps a une part considérablement importante dans un projet de reconversion, dont les traces de l’Histoire et le devoir de mémoire prédominent. La notion de responsabilité et de respect de l’existant appellent l’architecte à faire preuve d’empathie face à des édifices en mutation. Bien que la forme demeure mais que sa fonction change, l’intervention suppose une étude pointue et critique du site, transformant la contrainte en valeur architecturale. Toujours dans une logique prospective, le DE-6 — dans lequel s’inscrit notre projet de diplôme — questionne les us et coutumes d’aujourd’hui afin d’anticiper ceux de demain, et ainsi répondre de façon pertinente à une problématique et des enjeux donnés. Encadré par nos enseignants messieurs Marc Benard, Xavier Dousson, Olivier Perrier et Donato Severo, et en partenariat avec l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris — AP-HP —, ce PFE vient clôturer cet apprentissage au sein de l’ENSA-PVS. Pour cette dernière année, nous avons eu l’opportunité de travailler sur un site élu par nos soins, ou bien sur l’un des trois hôpitaux proposés par l’équipe enseignante: l’hôpital Beaujon à Clichy, l’hôpital Bichat en lisière de Paris ou l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches. Tous se différencient par leur localisation, leur époques, leur architecture, mais se rejoignent en un point, celui de leur reconversion imminente. Ces complexes hospitaliers seront amenés dans les années à venir, et ce, selon la volonté de l’AP-HP , à déménager de leur site d’origine pour rejoindre des plateformes plus techniques.

Quel avenir pour ces futures friches urbaines ?

8


C’est à cette question que ce domaine d’étude tente de répondre. Les motivations nous ayant poussées à y prendre part se déclinent comme suit :

• • • • • • •

la temporalité du développement du projet sur deux semestres, permettant une analyse approfondie du sujet l’approche introspective de la profession par la mutation du cerveau de l’architecte: repenser le métier de façon intrinsèque, autant dans ses principes, que sa culture ou encore ses échanges interprofessionnels, tout en adoptant un esprit critique la considération et l’empathie dont l’architecte doit faire preuve vis-à-vis du patrimoine: ‘‘construire dans le construit’’ devient une préocupation contemporaine et le passage du temps est considéré comme la 4ème dimension de l’architecture le désir de sortir de notre zone de confort en nous attelant à un projet urbain, nécessitant aussi bien la maîtrise du dessin paysager que de la géométrie du bâti et autres aménagements l’application et la consolidation des connaissances et compétences acquises tout au long de notre parcours, elles-mêmes inscrites dans une démarche considérant l’existant et conscientes de la raréfaction des ressources aujourd’hui le perfectionnement de la bonne communication du projet sur des supports variés (volume, audiovisuel, graphisme, rédaction...) ainsi que l’apprentissage de nouveaux outils et méthodes qui tendent à nous professionnaliser et enfin, l’inscription dans une continuité pédagogique vers une potentielle spécialisation ou prospection d’emploi qui adhèrerait à ces valeurs

9


INTRODUCTION L’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, construit dans les années trente, est actuellement spécialisé dans la prise en charge d’adultes et d’enfants souffrant de handicaps lourds — d’origine neuromusculaire ou traumatique — de maladies infectieuses et de troubles du comportement alimentaire sévère. Compte-tenu de la vétusté de son architecture pavillonnaire et de sa nonconformité aux normes de sécurité incendie actuelles, l’hôpital n’est plus adapté à la prise en charge des patients et sera délaissé d’ici à 2030. Cette obsolescence survient à peu près un siècle après sa construction et souligne la nécessité d’une transformation architecturale, paysagère et programmatique. Si nous avons toutes deux choisi de travailler sur ce site, c’est que chacune a été particulièrement touchée par sa valeur historique, la richesse de sa situation et la qualité de son architecture. En effet, ce dernier s’est largement démarqué des deux autres lieux visités. Situé hors métropole, l’hôpital de Garches jouit d’une faible densité qui a permis le développement d’une plus grande biodiversité. Les bâtiments sont espacés les uns des autres par une distance ‘‘Paradoxalement, comprise entre 10 et 30m, et n’excèdent pas 4 étages, ce qui conserver n’aura jamais produit un paysage principalement horizontal, accentué par la canopée des espaces boisés environnants. été aussi moderne !’’ Antoine Renaud

À la fois bucolique, sensible et apaisant, ce lieu empreint de poésie semble être un monde à lui tout seul. Dans le cadre de son éventuelle transformation, l’un de nos souhaits premier serait de préserver sa valeur éthique et sociale, en plaçant l’humain au cœur des questionnements et en mettant le nouveau projet au service de ses futurs usagers. Il s’agirait d’autre part d’ouvrir la parcelle à son quartier tout en l’intégrant dans une logique territoriale et régionale qui encouragerait l’échange et le partage de services et de produits locaux.

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Travailler en binôme s’est alors présenté comme étant un choix subjectif mais aussi logique et stratégique justifié par notre envie commune d’opérer à échelle architecturale, urbaine et territoriale. De plus, penser un projet à deux est l’occasion de pousser un questionnement à son paroxysme, d’entamer un échange s’enrichissant au fil des discussions et gagnant en force aussi bien qu’en référencement. Alors, en plus de se prêter main forte sur le travail à fournir, c’est une véritable réflexion qui prend place; mêlant deux caractères, deux visions, deux personnalités différentes et pourtant complémentaires. Actuellement, la métropole francilienne est en train de subir de profondes transformations. Au vu des derniers événements sanitaires, un nouvel enjeu apparaît, venant s’ajouter au projet du Grand Paris et à la constante évolution des besoins du monde contemporain. Comment repenser notre manière de voir et de concevoir la ville afin de promouvoir égalité, bien-être et salubrité ? Cette question prend d’autant plus de sens avec la récente crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19 que nous avons vécu ces derniers mois et ce qu’elle implique — confinement, gestes barrières, distanciation sociale, hygiène... Ainsi, au grand sujet de l’urgence écologique — faisant débat depuis de nombreuses années déjà — s’ajoutent de nouvelles interrogations sur nos modes de vie sociétaux, nos moyens ‘‘Nous ne sortirons pas de déplacements, de communication le monde de la crise si et de production. Ce qui est vrai à nous ne changeons pas l’échelle planétaire s’applique aussi notre manière de penser.’’ bien à un territoire aussi modeste que celui de Garches. Sans pour autant Albert Einstein prôner l’autarcie, nous nous sommes

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demandé comment se préparer à une récidive épidémique sans pour autant que le monde s’arrête de tourner. Repenser des circuits courts et une façon de consommer local seront alors les prémices d’une réflexion de projet. En ce sens, ce rapport de Projet de Fin d’Études s’articule en trois parties :

Dans un premier temps, est dressée une présentation du site dans lequel s’inscrit le projet, au travers d’une analyse scalaire aussi bien paysagère, urbaine, géographique, historique, architecturale que sociale. Elle naît d’un travail de groupe préalable, alimentée par nos interrogations et sensibilités propres. L’enjeu était donc de mettre en valeur les richesses du site tout en localisant les problématiques et contraintes soulevées lors de notre étude de terrain.

Dans un second temps, et ce une fois ces bilans et diagnostics dressés, découlent nos intentions programmatiques à échelle territoriale, parcellaire et architecturale. Celles-ci répondent à des enjeux que nous avons déterminé en première partie. Ce chapitre traite ainsi de notre volonté de lier la culture de l’esprit à celle du sol, l’existant et le projeté, le construit et le naturel... Cette polarité reflète l’aspect complémentaire de nos projets respectifs ancrés dans un dessein plus grand, celui de la reconversion d’une friche hospitalière en devenir.

En dernier lieu, nous nous attarderons sur les ambiances émanant de ces interventions décrites en seconde partie. Il s’agira d’en définir et d’en détailler aussi bien la matérialité paysagère qu’architecturale — type d’intervention, (ré)emploi de matériaux, rapport avec l’existant, contrastes intérieurs/extérieurs... — et leur relation avec cette thématique de l’eau qui vient éroder ce site.

12



Figure 3 Situation de Garches en île-deFrance Figure 4 Situation de Garches dans les Hauts-de-Seine Figure 5 Situation du site de l’hôpital par rapport aux limites des trois communes de Garches, Vaucresson et Marnes-la-Coquette

Fig.3

Fig.4

Fig.5


1

I N S C R I P T I O N DA N S UN C O N TE X T E 1.1

LES HAUTS-DE-SEINE, UN département...

1.2

Garches, une commune limitrophe

1.3

L’hôpital Raymond-Poincaré, un microcosme


1. 1 Notes 8.

www.ville-garches. fr 9. Réseau hydrographique : ensemble des éléments naturels (rivières) ou ificiel é e , drainant un bassin versant 10.

Une zone classée en nappe sub-affleurante correspond à un secteur dans lequel la nappe se situe en moyenne à u niveau proche de la surface du sol (inférieur à 3m). APUR et le service des Eaux de Paris Figure 6 Schéma de principe d’un bassin versant : structure d’un cours d’e , li ine e , é é i n et urbanisation Figure 7 Plan de situation à échelle territoriale montrant la répartition géographique des ie h i é , des zones végétales et des points d’eau

Les hauts-de-seine :

Situation, densité, végétation, topographie, sol et hydrographie. L’hôpital Raymond-Poincaré se trouve en Île-de-France, dans la commune de Garches, au cœur des Hauts-de-Seine (92). Situé à l’Ouest de la banlieue parisienne, le versant garchois jouit alors des infrastructures métropolitaines existantes du Grand Paris tout en ayant une densité plus faible que celle de la capitale. En effet, cette zone présente un tissu urbain deux fois moins denses qu’à Paris, conférant ainsi une densité démographique départementale s’élèvant à 9 144 hab./km2 contre 20 755 hab./km2 à Paris. De grands espaces verts et boisés ponctuent aussi le paysage de ce département et représentent plus de 50% de la superficie totale des trois communes. À elle seule, Garches dispose de 148,4 hectares d’espaces verts8. Cette richesse naturelle majeure vient s’ajouter à la présence de tout un réseau hydrographique9 lié à la Seine et d’une diversité de situations topographiques (plaines, plateaux et paysages de coteaux). En effet, un riche patrimoine environnemental est né de la qualité des sols et du relief du territoire: de nombreux parcs, forêts, jardins et domaines ainsi qu’un arboretum y sont présents et sont sources génératrices de biodiversité. L’écosystème environnant est aussi favorisé par la présence d’eaux de surfaces et d’eaux souterraines : on retrouve le fleuve de La Seine, plusieurs étangs, des rivières et cours d’eau ainsi que quelques nappes phréatiques sub-affleurantes10. Ces espaces naturels ou articifiels participent à la fois à la création du paysage mais aussi à la qualité de vie, à l’attractivité et même à l’identité du territoire.

Fig. 6

16


échelle graphique 0

500

1 000

1 500

2 000 M

Fig. 8


Figure 8 Carte des reliefs et de l’évolution des méandres et glacis dans les Hauts-deSeine La carte exprime les grands morphologies du département : la plaine de Seine et ses méandres au nord, la vallée de la Briève et ses versants au sud, le plateau entaillé au centre. Source : CAUE 92, Préfet de la région d’Ile-de-France

Fig. 8 0

1000

3000

6000 M

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Légende Emplacement du site de l’hôpital

Figure 9 Carte des reliefs, des cours d’eau et de la végétation. Les motifs naturels marquants (reliefs, Seine, boisements) ne sont pas répartis également dans le territoire Fig. 9 0

1000

3000

6000 M

19

Source : CAUE 92, Préfet de la région d’Ile-de-France


Fig.10

Fig. 11

Figure 10 Vue aérienne des champs de la plaine de Montesson. On y observe la contraste paysagère entre l’horizontalité des paysages agricoles et ruraux avec la verticalité du tissu urbain de Paris et des tours de La Défense. Source: Olivier Ravoir

Fig. 10

20


Figure 11 Vue aérienne d’une partie des Hautsde-Seine depuis la tour hertzienne de Meudon, qui domine depuis le début des années 1950 la forêt de la ville. ‘‘Ces vues aériennes sont la mémoire du département, de son évolution, de sa géographie et de son dynamisme.’’ Fig. 11

21

Source : Olivier Ravoire


1.2

Intercommunalité

Passé historique agricole, emplacement, réseau viaire et accessibilité, Population, équipements..

B o i s de Sa i n t- C u c u f a

Ligne d e c h e m i n d e fe r des t r an s i l i e n s U e t L

G A RC H E S

Au t o ro u t e A 1 3

D o ma i ne na ti o na l de Sa i n t- C l o ud

Figure 12 Emplacement de l’hôpital Raymond Poincaré par rapport à la Seine, aux zones boisées de la région et aux deux grands axes de circulation: ligne de chemin de fer et autoroute A13

Fo rê t d o m a n i a l e d e Fa u s s e s - R e p o s e s

22

Fig. 12


La parcelle de l’hôpital se situe plus exactement au Sud-Ouest de la commune de Garches, à la jonction des deux autres communes de Vaucresson et MarnesLa-Coquette. D’après les figures ci-dessous, on constate un réseau viaire principal allant d’Ouest en Est avec deux grandes zones boisées limitrophes, ainsi que des zones d’eau de surface ponctuelles. L’usage des sols de la commune de Garches est relativement hétérogène puisque son tissu urbain est principalement résidentiel (habitat individuel à 85% et collectif à 15%) et qu’il n’y a que peu d‘équipements ou encore de lieux d’activités ou de bureaux.

VAUCRESSON

Légende

GARCHES

Centre-ville de Garches Site de l’hôpital Zones d’eau Zones boisées Zones pavillonaires Autres

M A R N E S- L A - C O Q U E T T E

Fig. 13

23

Figure 13 Répartition des zones boisées et pavillonaires sur les trois communes de Garches, Vaucression et Marnes-la-Coquette


Cette répartition géographique majoritairement végétale, est notamment dûe au passé historique du territoire, qui, avant d’être urbanisé était un lieu de cultures. En effet, l’identité paysagère et l’expansion urbaine des trois communes s’est formée au fil des siècles où l’agriculture a eu un véritable enjeu. Ainsi, jusqu’à la fin du XIXème, Garches est une commune rurale de moins de 1000 habitants, principalement des agriculteurs qui exploitent des prés, des champs et des vignes afin d’approvisionner la capitale. En 1884, la construction d’une ligne de chemin de fer vient marquer la fin d’une époque et transforme la commune en lieu de promenade et de villégiature pour les métropolitains. De nos jours, ce sont les espaces boisés et domaines qui ont remplacé les paysages agricoles dont ne subsistent que quelques empreintes dans le tracé urbain. Cependant, y sont représentés sur le blason garchois, symbole de la ville, une feuille de vigne et une de chêne, témoins de cet historique agricole.

Notes 11.

Nappe d’eau souterraine contenue dans un sol ou une roche réservoir originellement p e e fi ée, e fi en perméable pour que l’eau puisse y circuler librement. 12.

Analyse de Morgane Le Pajolec — étudiante en géologie avec une spécialité hydrologie source: https:// www.geoportail. gouv.fr/carte

Malgré ces aléas urbanistiques, la qualité du sol, elle, n’a pas été altérée et reste principalement de type argileuse. Autrement dit, la terre y est fertile et riche en minéraux mais relativement difficile à travailler. Historiquement, c’est notamment grâce à l’extraction de l’argile présente dans le sol qu’ont vu le jour deux briqueteries à Garches, vers la fin du XIXème siècle. Ces dernières ont probablement fourni les matériaux nécessaires à la construction des bâtiments en briques de la commune, tels que les édifices Colbert et Rabelais de l’hôpital. Malheureusement, cette richesse s’est aujourd’hui transformée en partie en contrainte puisqu’elle représente un risque naturel majeur exposant la commune au retrait et gonflement des argiles. Le site de l’hôpital ne fait cependant pas partie des zones touchées par ces risques et est donc exempté des mesures préventives prescrites pour la construction. Cependant, la parcelle est située sur le profond aquifère11 du Dogger – entre 1500 et 2000m — et présente un potentiel de géothermie à exploiter pour le chauffage des bâtiments car sa température est comprise entre 60 ou 70°C12.

24


Fig. 14 0

500

1000

1500 M

25

Figure 14 Extrait de la carte de l’état-major établie entre les années 1820 et 1866


Fig. 15

Figure 15 Carte postale de l’entrée du Boulevard de la Station, Garches, 1900 Figure 16 Carte postale de l’Église SaintLouis, de la Poste et de la Mairie de Garches,1900

Fig. 16

26


Selon une étude d’aléa réalisée dans le DDRM 2016 (Dossier Départemental sur les Risques Majeurs) des Hauts-de-Seine, la commune de Garches n’entre pas dans les zones innondables par débordement de la Seine et le site de l’hôpital possède une très faible sensibilité aux remontées de nappes : le risque d’innondation est donc casi-inexistant. De plus, la commune n’est pas concernée par les risques d’effondrements ou d’affaissements de terrains liés aux anciennes carrières dans les Hauts-deSeine : aucune prévention de risque majeur n’est donc à prendre en compte. Avec l’industrialisation, les nouveaux moyens de transport favorisent aussi le déplacement et génèrent de nouveaux axes de circulation tels que l’Avenue Foch menant de la gare à l’église Saint-Louis. C’est à la fin du XIXème siècle qu’arrive la construction de la rue Yves Cariou, que nous appelons l’axe historique, qui tire son importance du fait qu’il relie directement du Nord au Sud les deux communes de Vaucresson et Garches à Marnes-la-Coquette. En remontant cette rue depuis le Sud, on traverse la voie d’autoroute construite en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, pour finalement arriver au cœur des bâtiments Brézin de l’Hôpital Raymond-Poincaré. En termes de chiffres, la commune de Garches se trouve à 6 kilomètres des Portes d’Auteuil et de Saind-Cloud, à environs 12 kilomètres du centre de Paris soit à 25 minutes en voiture ou 35-40 minutes à vélo. Malgré cette situation géographique avantageuse, l’hôpital Raymond-Poincaré se trouve excentré et relativement mal déservi par les transports publiques : seul un arrêt de bus se trouve à son actuelle entrée, l’accès à la gare se faisant en minimum 15 minutes à pied.

27


Les documents d’analyse et les témoignages recceuillis ont non seulement révélé une population garchoise essentiellement familiale mais aussi un grand manque de commerces de proximité. Cette même enquête auprès des locaux souligne que l’abondance des espaces verts est propice à la pratique d’une activité sportive mais que le manque de mobilité entrave le dynamisme de la ville.

Figure 17 Proportion des principales tranches d’âge de la population garchoise, les avantages et les inconvénients qu’elles rencontrent. Figure 18 Relevé des commerces alimentaires de proximité dans les environs de Garches et du site de l’hôpital 13. Se référer à l’annexe 8 p. 133 Base Permanente des Equipements 2013, Recensement de la Population (INSEE) - 2011

En effet d’après la carte à échelle départemantale ci-jointe, on constate que les commerces s’installent principalement dans la banlieue proche de Paris, dans les centres villes et le long du réseau viaire. Une carte de l’APUR — Atelier Parisien d’Urbanisme — publiée en 201113 démontre de plus que chacune des trois communes possèderait moins de deux restaurants pour mille habitants. Ainsi, en plus d’avoir le boulevard Raymond-Poincaré comme unique voie d’accès, le site de l’hôpital ne bénéficie que d’un petit commerce proche à moins d’un kilomètre à la ronde. Il faut marcher minimum 10 à 15 minutes pour croiser un supermarché dans le quartier contre 5 minutes en moyenne au sein de la capitale. Ce manque notable ne touche pas uniquement le domaine du commerce et de la restauration mais concerne aussi par exemple les équipements culturels et de loisirs. Selon le même organisme, il existe moins d’un lieu accueillant ces activités pour mille habitants sur la commune de Garches. D’autre part, environ 56% de la population de la commune possède deux voitures par ménage; par conséquent, le temps de déplacement est minimisé. Il faut cependant considérer les jeunes adultes et les personnes âgées ou handicapées ne pouvant pas se déplacer aussi facilement. Le PDUIF — Plan de Déplacement Urbain d’Île-de-France —, ayant pour but de favoriser la circulation douce comme les déplacements à pied, en vélo ou en transports collectifs, prend alors tout son sens, et se justifie d’autant plus depuis l’apparition de la crise sanitaire que nous vivons, qui a renforcé l’engouement pour les commerces de proximité ainsi que pour les produits et services locaux.

28


0 - 19 ans 20 - 64 ans

65 ans et plus

Fig. 17

G A RC H E S

B o u l eva rd R aymo n d Po in c arĂŠ

A13

Fig. 18 0

2,5

7,5

17,5 km

29


1.3

La parcelle du site et l’hopital Topographie du site, statut, nuisances et contraintes observées

C’est en 1828, sous le règne de Charles X, que Michel Brézin, directeur de la fonderie de l’Arsenal de Paris, lègue à l’administration des Hospices Civils de Paris le terrain de sa propriété, sur la commune de Garches. Un hospice y est construit par les architectes Martin-Pierre Gauthier et François Delannoy. Il est réservé aux anciens ouvriers de la Renaissance et ouvre et 1833. À son ouverture, l’hospice peut héberger 140 personnes. Dix ans plus tard, on y compte 300 lits. Notes 14.

Extrait du rapport de PFE de ALLIET Fleur et VERDIER Charlotte, 20182019, ENSA-PVS

Figure 19 Illustration d’un article de Florence Greffe, Projet d’extension de l’établissement Brézin en 1978 , Etat existant Figure 20 Croquis en vue plongée du site réalisé en S9 11.2019

En 1929, l’Assistance Publique décide de la construction d’un nouvel hôpital sur les terrains voisins de l’hospice Brézin. Celui-ci est inauguré en 1936. C’est de cette époque que datent les pavillons Letulle, Netter, Widal, Colbert, Rabelais, la cuisine et les locaux techniques. À la fin de la guerre en 1946, l’hôpital Raymond-Poincaré annexe l’Hospice de la Reconnaissance qui devient le Pavillon Brézin. Progressivement, l’activité de l’établissement s’oriente vers la prise en charge des séquelles de la poliomyélite. Après les années 70, l’hôpital se spécialise dans la rééducation de patients atteints de troubles moteurs neurologiques.

30


Les premiers kinésithérapeutes de l’AP-HP y reçoivent leur formation. Huit ans plus tard, les façades et toitures de l’ensemble Brézin sont classées aux monuments historiques. Entre 2024 et 2027, l’hôpital Raymond-Poincaré fermera définitivement ses portes suite à une décision de l’AP-HP. Cet établissement qui acceuille des patients depuis les années 30 est encore aujourd’hui un centre de référence dans le domaine du handicap.14

Fig. 20

31


Fig. 21

32


Figure 21 Plan du leg de la parcelle de Michel Brézin, 1829

Fig. X

33

Fig. 22

Figure 22 Plan masse signé M.Pety, architecte de l’Assistance Publique, 08.1899


Figure 23 Plan des différents services de l’hôpital Raymond-Poincaré après 1936, Document provenant des fonds de l’AP-HP.

Fig. 23

34


Fig. 24

Figure 24 Vue d’ensemble du site de l’hôpital Raymond-Poincaré avec la Forêt domaniale de la Malmaison en arrière-plan

Fig. 25

35

Figure 25 Carte postale vue depuis le Boulevard Raymond Poincaré avec l’entrée de l’Hospice Brézin à gauche et la rue Yves Cariou à droite, Garches, 1900


Fig. 26

Figure 26 Carte postale prise depuis la rue Yves Cariou vers l’ancienne entrée de l’hospice Brézin Figure 27 Carte postale de l’entrée principale de l’hôpital RaymondPoincaré en 1938

Fig. 27


Historiquement lié à l’agriculture, l’Hospice de la Reconnaissance ne bénéficiait pas seulement de nombreux jardins d’agrément, mais aussi de parterres cultivables par les pensionnaires eux-mêmes. L’eau y était alors omniprésente en vue, notamment, de l’irrigation et les sols de l’hospice étaient poreux à l’époque. Mais la construction de nouveaux édifices, l’arrivée de l’automobile et autres technologies de mobilité les ont rendus de plus en plus hermétiques. Alors que le rapport plein/vide est relativement équilibré, l’artificialité des sols est disproportionnée et peut même devenir néfaste en cas de forte intempérie ou chaleur. Bien que la plupart de ces espaces soient plantés, il n’en demeure pas moins que la grande majorité est bitumée ou bétonnée. L’accès au site s’est, quant à lui, déplacé au fil des siècles. En effet, sur le plan du leg de la parcelle de 1829, l’entrée se trouvait un peu plus à l’Est de l’Hospice de la Reconnaissance. Lors de la construction de ce dernier, l’accès et l’ensemble du bâtiment, pensé de manière symétrique, ont été alignés à un cheminement Nord-Sud pré-existant incluant la rue Yves Cariou. C’est dans les années trente, lors de la construction des nouveaux pavillons que l’entrée actuelle a été relocalisée. Il n’était alors plus question de faire entrer les chevaux et carrioles au sein de l’Hospice mais bien de désservir un flux humain grâce à un nouveau réseau de transport public passant devant l’hôpital. Ainsi, l’urbanisme du quartier a été transformé avec l’arrivée de véhicules motorisés, induisant le besoin de places de parking, d’arrêts de bus ou encore de bornes d’accueil. L’entrée actuelle de l’hôpital Raymond-Poincaré se situe devant le bâtiment Netter, est bordé d’un espace d’accueil et d’information et distingue une voie d’entrée et une autre de sortie.

37

Fig. 28

Fig. 29

Figure 28 Schéma des vides 37,5% Figure 29 Schéma des pleins 62,5%


Au-delà des différentes transformations qu’a subi l’hôpital, on a constaté lors de nos visites successives une véritable biodiversité. Cette richesse végétale est renforcée par un fort potentiel topographique qui a soulevé des questionnements sur le thème du parcours et du franchissement. En effet, un important dénivelé à double pente incline la parcelle de l’hôpital vers le Sud-Est et place le site en contrebas d’un espace boisé surrélevé, qui le protège des vents du Nord. Le terrain d’une surface totale de 81 850 m2 présente ainsi une pente comprise entre 5 et 30%x. Plus d’une trentaine de mètre de haut distingue la différence de niveau entre le château d’eau de Vaucresson qui se trouve à 165 mètres au-dessus du niveau de la mer (*MAMSL) et le Boulevard Raymond Poincaré qui lui est à une hauteur de 133 mètres. Figure 30 Coupe schématique relevant la différence de niveau entre le château d’eau de Vaucresson, l’espace boisé situé au Nord de la parcelle et le site de l’hôpital en contrebas

Depuis 1956, l’hôpital Raymond-Poincaré est spécialisé dans le traitement de pathologies motrices. Son service de chirurgie orthopédique et traumatologique connaît alors un rayonnement mondial tant par sa modernité que par l’innovation technologique des éléments de prothèse. Mais ironiquement, ce site est difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite — PMR — pour qui le dénivelé et son franchissement pose défaut.

Notes Données calculées à partir de la carte interactive de géoportail.

0

M 08

20

60

04

160 M

02

0


Il est important de souligner que l’accessibilité de ce lieu par tous est primordial, et que privilégier un parcours empruntable par le plus grand nombre semble alors être une priorité dans ce projet de reconversion. Son dénivelé accentué s’avère donc être une véritable préoccupation, si ce n’est un obstacle physique pour les personnes à mobilité réduite ou venues spécialement à l’hôpital pour de la rééducation motrice. Toutefois, il est à noter que cette différence de niveau offre un belvédère naturel avec une vue panoramique de 180° sur les environs. Comment tirer parti de ce dénivelé afin d’en faire une richesse ? Il semble important de noter qu’au vu de la grande différence de niveau, de nombreux murs de soutènement ont été mis en place, permettant de contenir les terres et de prévenir les éboulements ou les glissements de terrains. Le plus imposant borde la limite Est du site et atteint jusque 16 mètres de haut. Il protège donc les bâtiments de l’hôpital situés en contrebas et érige une barrière physique avec les nuisances sonores provenant de l’Allée de la Marche.


Fig. 31

40


Les pollutions sonore et atmosphérique au sein du site font partie de l’une des principales contraintes relevées — cf. annexe n°18, p.145 — En effet, le Boulevard Raymond Poincaré longeant le sud du site fait partie de la départementale D907 et fait partie des problématiques soulevées. De par sa position géographique, la topographie et la présence de vents dominants provenants du Sud-Ouest, ces conditions génèrent à échelle de l’hôpital un micro-climat venant temporiser l’effet d’ilôt de chaleur urbain — cf. annexe n°19, p.145 — observé sur une grande partie de la région Île-de-France. L’ensoleillement de la parcelle quant à lui, est plus important au Sud et à l’Est, du fait de la faible hauteur des bâtiments qui s’y trouvent. En observant les graphiques des solstices d’hiver et d’été on constate de plus larges ombres portées au Nord-Ouest où se trouvent les bâtiments Widal et Letulle.

Figure 31 Rosace et carte des vents présents au niveau de l’hôpital, avec des vents sudouest dominants. Figure 32 Représentation du solstice d’hiver sur le site, 8h-18h

Fig. 32

Fig. 33

41

Figure 33 Représentation sur le site du solstice d’été, 8h-18h.


Il est essentiel de considérer qu’il n’existe pas d’œuvre architecturale en dehors d’un contexte, qu’il soit géographique, topographique, géologique, politique, économique, démographique, social ou culturel, contradictoire ou catastrophique. Patrick Bouchain disait même dans son écrit Construire autrement : comment faire ? que ‘‘ce qui est intéressant, c’est de repérer ce qu’il y a de juste dans ce contexte, de le sortir comme l’élément fondateur de l’acte commun pour répondre à une demande qui ne soit plus l’expression d’une plainte ou d’un besoin.’’x Ainsi, nous avons réuni ce faisceau de désirs et d’intentions de projet par le spectre de nos observations et de l’analyse préalable dudit site. Considérant cette première partie comme un préambule inhérent aux décisions programmatiques et au choix de projet quant à la reconversion de cette future friche hospitalière, plusieurs constats ont été établis :

Figure 34 Noémie & Camille intervenant sur la friche hospitalière de Garches inspiration : Guillaume Chiron sources: carte postale www.delcampe.net photos enfants archives personnelles

• • • • • • • • • •

le déficit de commerces de proximité le peu de place accordée à la Culture le défaut de lieux de restauration le manque de mobilité et de connexions depuis l’hôpital la population majoritairement familiale et bourgeoise le souci de la mémoire du lieu et l’attachement à l’hôpital la conservation de grands espaces verts le potentiel topographique du site avec un dénivelé de 13 m la protection de la biodiversité — faune & flore la présence de nombreux plans et cours d’eau sur le territoire

Compte tenu des richesses et contraintes propres à ce lieu, il était souhaitable de faire preuve d’une certaine empathie pour ces pierres tout en répondant à une nécessité programmatique dans une temporalité donnée. Nous avons opté pour un projet retissant du lien intergénérationnel autour de l’agriculture, la cuisine, mais aussi un parcours scénographique et une muséographie, le tout ponctué d’ateliers participatifs inclusifs et de commerces à disposition.

42




2

UNE P R O G RAM M ATI O N DOUB L E 2.1

QUEL AVENIR PROGRAMMATIQUE ?

2.2

UN PROJET DUAL • Métaprogrammes • Pôle culturel • Pôle agro-alimentaire • Ludicité & pédagogie

2.3

TEMPORALITÉS ET ACTEURS


2.1

Quel Avenir programmatique ? Prospection & reconversion à l’aube de 2050 ‘‘ Pour explorer les horizons d’un paysage, on doit s’engager dans un double mouvement: celui qui nous libère de son emprise; et celui qui, tout au contraire, nous fait revenir sur nos pas pour entrer dans son intimité par une exfoliation minutieuse et progressive de ses divers états limites’’

Fig. 35

Michel Corajoud15

Michel Corajoud ne manque pas d’insister dans son ouvrage sur l’idée que la première impression d’un site est importante mais que la prise de recul par rapport à ce dernier l’est tout autant. De plus, il affirme que la synthétisation du tout s’impose pour la création d’un projet parfaitement inséré dans son contexte et qu’un fil conducteur se dégage souvent d’un ensemble d’observations faites. Ces dernières, comme vu précédemment, soulignent principalement le potentiel du contexte environnant : biodiversité, eau et topographie; et ses contraintes: l’enclavement du site ainsi que sa pollution sonore et atmosphérique au Sud. Figure 35 Reproduction d’un croquis paysager de Michel Corajoud 15. Le projet de paysage : lettre aux étudiants, 2000, Michel Corajoud

Nous ajouterons à cela que ce mouvement scalaire — allant d’une grande échelle à une plus petite et vice-versa — s’applique aussi dans une dimension temporelle et sociale. En effet, pour explorer un paysage et interpréter un lieu, il faut considérer son évolution passée avec son état actuel afin de pouvoir concevoir sa transformation future.

46


Dans le cas de la reconversion du site de l’hôpital Raymond-Poincaré, il était avant tout question de savoir ce qu’il en serait des mœurs et habitudes sociales à l’horizon 2050. Ainsi, quels seraient les divers enjeux d’une transformation prospective du site dans une temporalité donnée? Quels usagers seraient pris pour cibles? Quelle programmatique serait la plus adaptée à ces spéculations? Lors de nos premières visites de site à l’automne 2019, nous avons, de prime abord, été marquées par la situation géographique et topographique de l’hôpital. Déjà fortement excentré, le site est uniquement désservi au Sud depuis le Boulevard Raymond-Poincaré, et présente des limites naturelles ou artificielles cardinalisées. Au Nord, il est bordé d’un espace boisé clôturé; à l’Ouest, d’un tissu pavillonaire et à l’Est, d’un grand mur de soutènement. Le muret et les grilles bordant les alentours de la parcelle renforcent cette idée d’enceinte que nous souhaitons remodeler. Pourtant, l’emplacement de l’hôpital, vraisemblablement reclus au sein du quartier est stratégiquement situé à plus grande échelle. Se trouvant à la jonction de trois communes — cf. partie 1.2 — la future transformation pourrait alors répondre à un enjeu multiple: ouvrir le site à son quartier tout en lui attributant un programme susceptible de lier et mixer ces populations. Une première intention programmatique serait alors d’insérer le site dans un geste territorial. Ce dernier serait défini par deux itinéraires : l’un correspondant à l’axe historique — la rue Yves Cariou — accompagnant la naissance de l’Hospice, et l’autre traversant les zones boisées au Nord du site. Il ne s’agirait plus uniquement d’ouvrir le site à son contexte mais de faire entrer le contexte dans le site, par deux parcours menant au cœur du projet. En effet l’un des axes majeurs de ce site traverse la cour Brézin, qui était l’entrée initiale de l’hôpital dans la première moitié du XIXème siècle. Dans notre volonté de sauvegarde de la mémoire du lieu, nous avons décidé de redonner de l’importance à ce point charnière afin de connecter le site hospitalier avec ses environs.

47


Fig. 36

Il serait question d’instaurer, au fil de l’itinéraire déterminé, des interventions ponctuelles liant différentes activités telles que le repos, l’apprentissage, la restauration ou encore l’observation. On imagine alors aisément la création d’un belvédère sur le point le plus haut surplombant l’hôpital, des jeux ludiques situés sur les points d’eau ou encore des ateliers partagés en plein air ou couverts dans les espaces verts. Un château d’eau situé au Sud de la forêt domaniale de Malmaison a particulièrement attiré notre attention, de même que quelques aires de parking, une aire de repos, une aire de jeu et les deux étangs situés au Sud du site. En plus de guider l’habitant au sein du quartier, ces interventions ponctuelles permettraient de sensibiliser le public à la biodiversité évoluant dans cet environnement, tout en proposant des points de rencontre, d’échange et d’activités pour les grands et les petits. À échelle du site, une double programmatique serait instaurée : un pôle culturel prendra place dans l’édifice de Brézin et un pôle de restauration dans l’édifice Colbert. Ces deux éléments de programme répondraient au manque de commerces de proximité et d’équipements culturels observés dans le quartier — cf. annexes n°7-8, pp.132-133 — Les deux pôles seraient liés par deux thèmes : l’eau et l’agriculture.

Figure 36 Croquis d’intention du geste territorial 10.2019 Figure 37 Esquisse des interventions ponctuelles et du geste territorial 10.2019

Notre souhait serait ainsi de générer deux cœurs de projet complémentaires: l’un étant la première cour des bâtiments Brézin et l’autre le potager installé sur la pelouse de l’actuelle entrée. Installé en contrebas de l’imposante façade du bâtiment Netter et à mi-distance entre les édifices Colbert et Rabelais, le potager prendrait place de façon à réveler la symétrie et la topographie des lieux, de même que le reflet généré par le miroir d’eau. Il s’agirait alors de transformer les contraintes des lieux en valeur tout en développant cette idée de Fig. 37 proximité de service et de production.


Figures 38. 39. 40. Photos de maquette d’intention

Novembre 2019

49

48° 83’ 81,47’’ N 2° 16’ 90,42’’ E


La ferme des Vallées *Elevage avicole*

La ferme des Alluets *Fabrice Robert*

Lycée Agricole et Horticole de Saint Germain Vignes de Suresnes

Giraud Horticulteur *Pépinière* Les fermes de Gally *Fruits et légumes*

Le Miel de Greg *Miellerie*

Société centrale d’apiculture VDA *Caviste*

Les Moulins de Versailles *Minoterie*

Breizh-Truck *Food Truck* École Nationale Supérieure d’Horticulture

Oorain Victoria *Marmelades* La pépinière

Les ruches urbaines *Miellerie* Fig. 63


En effet, afin de valoriser les échanges de produits et de services, il est souhaité ne pas uniquement travailler à échelle du site mais bien de renforcer les liens entre les différents acteurs locaux, à savoir les fermiers, agriculteurs, apiculteurs, vendeurs, cuisiniers et professionnels des Hautsde-Seine ou d’île-de-France. L’ouverture de l’hôpital à son contexte ne sera alors plus uniquement physique mais aussi programmatique. 22.5% Retraités

D’après un relevé sur le type de travailleurs se trouvant à

Garches,

on

retrouve

Ouvriers

16.4%

en plus petit nombre les

Employés

artisans et commerçants.

11.7%

Cette un

envie pôle

restauration

d’instaurer

commerce

et

permettrait

alors de réintroduire ces acteurs dans le quartier

Autres personnes sans activité professionnelle

3.4%

15.3% Professions intermédiaires

26.7% 3.9%

Artisans, commerçants

Cadres et professions intellectuelles supérieures

tout en permettant aux retraités, aux familles ou encore aux professionnels de s’alimenter. Faire participer chacun à l’élaboration de son alimentation serait une volonté portée par ce projet : soit en leur proposant de contribuer à la culture de légumineux, soit en leur dispensant des cours sur la permaculture et l’agriculture, ou encore en les faisant préparer leur propre repas. Alors, des partenariats pourraient-être instaurés avec le lycée Agricole et Horticole de Saint-Germain ou l’ENS d’Horticulture pour des expérimentations, des ateliers, des visites de site etc. Une partie de la toiture du bâtiment Rabelais pourrait par exemple être mise à disposition d’apiculteurs locaux, de la farine de blé serait éventuellement achetée aux Moulins de Versailles... il serait aussi envisageable de faire appel à des cuisiniers professionels et amateurs ou à des élements de restauration itinérants tel que le food truck Breizh-Truck.

51

Figure 41 Carte schématique relevant les services alimentaires locaux existants à échelle régionale Figure 42 Diagramme révélant en pourcentage le type de travailleurs se trouvant sur la commune de Garches


2.2

Dialectique entre deux programmes

Nous accordons une importance particulière au fait de génerer un programme mixant classes sociales et générations. Une seconde intention programmatique est d’instaurer, au sein du site, deux programmes complémentaires, à savoir un pôle culturel et un pôle de restauration. De plus, cette intention accompagne l’actuel rôle que tient l’hôpital RaymondPoincaré sur sa relation avec l’eau comme source de bien-être en balnéothérapie, et sa spécialisation sur les troubles du comportement alimentaire. Ces deux thèmes façonneront une partie de la nouvelle programmatique et du futur paysage de l’hôpital, allant de paire avec notre volonté commune de se lier à l’histoire du site, de questionner son avenir, de l’ouvrir à son quartier et d’y encourager les échanges interculturels et intergénérationnels. La mémoire du lieu — de par son passé agricole mais aussi son architecture — en serait alors révélée. Et comme le souvenir d’un lieu passe par la mémoire collective, nous souhaitions que celui-ci soit accessible à la plus grande majorité. C’est pourquoi, nous avons spéculé l’idée que le moyen de locomotion de demain, au quotidien, n’était pas forcément motorisé. Dans l’idée d’une projection d’ici à plusieurs années, il est probable que les circulations douces aient pris une véritable importance. Dans cette optique, nous souhaiterions privilégier le déplacement à pied ou à véhicule non motorisé au sein du site. Figure 43 Plan masse schématique repérant les deux zones d’intervention projectuelles

Ces intentions seront régies selon deux organigrammes : l’un faisant part de nos objectifs en désirs de projet sur ce lieu, et l’autre exprimant les principaux thèmes de projet servant un métaprogramme défini.

52


Légende

1

Zones d’intervention Acheminement des matériaux biosourcés et locaux Gestion forestière

1

2

2 Stockage,

traitement et

3 transformation de matériaux

PÔLE AGRO-ALIMENTAIRE

4

Stockage et recyclerie

5 Ateliers partagés

PÔLE CULTUREL

3

5

4

0

10

30

Fig. 63

60 M

53


métaprogrammes

sociaux Mixité sociale et intergénérationnelle Sensibilisation à l’environnement Mise aux normes PMR

pa y s a g e r s Désenclavement et accessibilité Travail topographique Agriculture urbaine Préservation biodiversité Revalorisation de l’eau

OBJE CTIF S

economiques Acteurs locaux Circuits courts Favorisation des mobilités douces Usage de matériaux biosourcés Création d’activité

54

architecturaux Centre culturel Commerces et restauration Ateliers partagés Mobilier urbain Galeries


eau Scénographie paysagère Récupération des eaux pluviales Traitement des eaux grises Phytoépuration

c u lt u r e Galerie d’exposition Ateliers d’artiste Café-librairie Espace de lecture et détente Installations ludiques Ateliers partagés

commerces

T hème s du PROJE T

a g r i c u lt u r e Potager Verger Agroforesterie Permaculture Pisciculture

55

Restaurant Ateliers culinaires Bar-dégustation Marché couvert Boutique de produits locaux Ateliers partagés


FERNAND WIDaL Bureaux

GOUIN LEMAIRE ADMINISTRATION

LETULLE LoGEMENTs

CULTURE

RESTAURATION

BREZIN

COLBERT

rabelais

Commerces et ateliers partagés centre culturel R+2 7600m2 x2

Commerces et ateliers agro-alimentaires R+1 1000m2

Commerces et ateliers DE Biodiversite R+1 660m2

VEgetation haute

POTAGER

VERGER

NETT ER Locaux de recherches scientifiques

GROSSIORD Locaux de recherches

AXONOMETRIE PROGRAMMATIQUE

DUPREZ & CHAUFFERIE

HENRI IV

TRAITEMENT -TRANSFORMATION DE LA PRODUCTION

PERMACULTURE

5

4

1

3

2

Stockage matériel agricole et récolte AGRO-ALIMENTAIRE


À l’exemple de la ZAC Saint-Vincent-de-Paul actuellement en cours de réalisation, l’idée serait de générer un projet pouvant, à long terme, être en partie autonome et pouvant subvenir à certains de ses besoins. Il serait pour cela idéal d’instaurer une, ci ce n’est plusieurs ‘‘boucles’’ touchant aussi bien à l’économie — location de bureaux, commerces, événements, etc. — qu’à l’écologie — réemploi, production de matériaux, récupération de matières grises, etc. Ainsi, plusieurs ‘‘boucles’’ seraient instaurées à échelle du projet. Le désenclavement du site est une réelle problématique. Il est donc dans notre souhait d’éviter de générer une autarcie qu’elle soit programmatique ou économique. Ainsi, la production locale et les échanges en circuits courts iraient dans ce sens. Cependant, il nous a semblé intéressant de développer ce concept afin, non seulement de réduire les déplacements et l’empreinte carbone mais aussi d’améliorer la gestion énergétique, et enfin de pouvoir adapter les productions agricoles en fonction des besoins et selon les années.

‘‘Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.’’ Antoine Laurent de Lavoisier Traité élémentaire de chimie — 1789

Les productions réalisées seront alors utilisées pour les différentes activités ayant lieu sur le site mais aussi et surtout, elles seraient mises à disposition de l’usager et pourraient être associées à des services de producteurs locaux déjà installés. Alors, développer un partenariat avec certains commerces, artisans et agriculteurs locaux, ou même des plateformes — dématérialisées ou non — permettrait la mise en place d’une économie circulaire, non plus seulement à échelle du site de l’hôpital mais aussi territoriale.

57

Figure 44 Axonométrie programmatique de la transformation de l’hôpital RaymondPoincaré


Figures 45, 46, 47 Photos de maquette schèmatique représentant un premier souhait d’intervention architecturale au niveau des bâtiments Brézin et Colbert Figure 48 Vue de haut de ladite maquette en bois

Hall d’accueil Restaurant

Marché

Pôle culturel

Ateliers partagés

Accueil

58

Pôle restauration


Pôle culturel

Éduquer petits & grands au sujet de la préservation du patrimoine hydraulique

Bénéficiant aussi bien d’installations extérieures qu’intérieures, l’aile Ouest de Brézin accueille un programme lié à la thématique de l’eau et ses propriétés intrinsèques dans une dimension artistique. Il s’agirait d’héberger un centre culturel intergénérationnel ainsi que des ateliers participatifs qui sensibiliseraient le public au sujet de la rareté de cette ressource. Un pôle d’accueil serait implanté au niveau de la rotonde et signifié par un élargissement des marches donnant sur le cloître. Comme en témoigne la carte de l’APUR — Atelier Parisien d’Urbanisme — sur le recensement des équipements culturels et de loisirs de Paris et Petite Couronne — cf. annexe n°7, p.132 — il semblerait que la commune de Garches n’offre que peu de ces lieux à ses habitants. En effet, il y a moins d’un établissement récréatif ou éducatif à disposition pour mille habitants. L’espace que prodigue cette future friche hospitalière serait une belle opportunité pour un tel projet dont bénéficieraient aussi bien les garchois que les marnois ou cressonvalois, gentilés des communes limitrophes. La répartition des espaces en plan se diviserait ainsi : • Dans le bâtiment de liaison de Brézin n°1 et 2 se déploierait une circulation habitée, autrement dit au niveau de l’espace d’accueil et le bar. Une grande double-hauteur accompagnerait les escaliers conduisant à un lieu d’exposition au premier étage dédié aux artistes et en lien avec leurs ateliers. • Dans l’aile Nord, un grand escalier central s’articulant autour d’un grand vide déservirait des ateliers tantôt individuels, tantôt partagés. • Dans l’aile Sud, un système de passerelles exhiberait les étages successifs d’un parcours muséographique et l’exposition d’œuvres sur l’eau.

59

Figure 49 Plan de zoning programmatique du RDC surface capable Brézin Ouest: 781 m2 Figure 50 Plan de zoning programmatique du R+1 surface capable Brézin Ouest: 861 m2 Figure 51 Plan de zoning programmatique du R+2; R+3 surface capable Brézin Ouest: 2 x 570 m2


285m

2

285m

211m

285m

40m

2

315m

2

2

315m

292m

285m

2

47m

2

2

315m

2

105m

2

2

315m

2

2

2

95m

2

47m

95m

2

96m

2

47m

2

96m

2

47m

96m

2

2

95m

95m

2

2

96m

2

47m

2

2

Fig. 49

Légende RDC

Fig. 50

Légende R+1

locaux à louer

lieu de rencontres

ateliers partagés

collectifs d’artistes

double-hauteur sur R+1

espace d’exposition

hall d’accueil

galeries

retrospective du site

café culturel

pôle information

locaux à louer

zone détente

espace de stockage

conciergerie

espace de stockage

toitures

60


2

315m

2

315m

315m

315m

95m

2

96m

2

95m

2

2

Figure 49 Plan de zoning programmatique du RDC surface capable Brézin Ouest: 781 m2

2

96m

2

Fig. 51

Légende R+2 espace de travail espace de lecture

Légende R+3

locaux à louer

ateliers individuels

espace de stockage

exposition photo

petits ateliers manuels

double-hauteur sur R+2

matériauthèque

double-hauteur sur R+2

toitures

toitures

61

Figure 50 Plan de zoning programmatique du R+1 surface capable Brézin Ouest: 922 m2 Figure 51 Plan de zoning programmatique du R+2; R+3 surface capable Brézin Ouest: 2 x 630 m2


Pôle agro-alimentaire

Apprendre à cultiver et se restaurer de manière ludique et pour tous le monde

L’édifice Colbert situé à l’Ouest du potager comprendra un espace de restauration fonctionnant en symbiose avec des ateliers de cuisine et un marché, tandis que l’édifice Rabelais lui, hébergerait un petit commerce alimentaire et un bar servant des boissons artisanales. La boutique alimentaire de Rabelais revendrait idéalement autant de produits réalisés sur place que de denrées des professionnels de la région. Ainsi, en plus de produire localement pour les acteurs du projet et des habitants du quartier, il serait instauré un échange de produits et de services dans la région : de l’alimentaire, du végétal, du minéral ou encore des matières premières... Valoriser la filière locale permettra non seulement de mettre en valeur les acteurs locaux mais aussi de réduire l’empreinte carbone, de cultiver de manière saisonnière et, en cas de nouvelle vague de pandémie, d’être présent au plus proche des habitants.

Figure 52 Un des premiers croquis d’analyse de site marquant l’emplacement stratégique de l’étendue de pelouse faisant face au bâtiment Netter, et hébergeant la piste d’hélicoptère. Piste éventuelle de transformation en potager de par sa situation géographique et topographique.

Faire participer l’habitant est à la fois une manière ludique et didactique de le sensibiliser au thème de la culture et de de la préservation de la biodiversité. Cette partie du programme entre en effet dans le Schéma Régional de Cohérence Écologique — SRCE — qui a pour but de concilier productivité agricole et accueil de la biodiversité. Conceptuellement, l’idée est d’aller de la graine à l’assiette, et de l’assiette à la graine: produire, récolter, cuisiner, déguster, composter, réintroduire... de sorte à ce que la boucle se poursuivre sans discontinuer. Le consommateur devient de cette manière acteur du changement et apprend lui-même à planter, récolter et cuisiner sa propore production. Les éléments du potager et du verger vont alors directement en vente ou en restauration, tandis que les déchets organiques sont récupérés ensuite pour un compost public avant de repartir en terre et rentrer à nouveau dans cycle.

62


Production Vente

Consommation


Gestion forestière Circuits autour du potager

Fig. 66


En complément des ateliers de cuisine, de jardinage, de construction, la programmatique est pensée de sorte à ce que les événements se prolongent tout au long de la journée. C’est à dire que dans Colbert, le marché serait ouvert le matin, le restaurant à partir du midi jusqu’au soir et les ateliers auraient lieu toute la journée. Afin de se compenser énergétiquement, la chaleur récupérée le matin reste utile jusqu’au soir. Dans l’édifice Rabelais, l’ouverture du bar le soir succède à celle de la boutique en journée. Ce dernier point valorisant l’économie d’énergie rentre dans le plan d’action de l’Agenda 21 qui préconise une sobriété énergétique, une cohésion sociale et une valorisation des ressources. L’économie locale et les ressources naturelles sont mises à l’honneur : à la culture agricole et potagère de proximité s’ajoute l’instauration d’une gestion forestière durable des zones boisées situées au Nord de la parcelle hospitalière. L’exploitation et l’entretien de cet espace permettrait de le préserver tout en mettant à profit la richesse, la qualité et l’abondance de sa ressource naturelle qu’est le bois de chêne. Connu pour ses qualités constructives, ce dernier pourrait-être utilisé dans la réalisation du mobilier de jardin, du mobilier urbain aussi bien que des éléments structurels, comme la galerie liant Brézin à Colbert. La question du transport et de la circulation au sein du site vient alors se poser. Ainsi, la partie Est du site serait dédiée à la culture de matières premières (bois de chêne, matériaux biosourcés tels que le chanvre, etc.), à leur transport, à leur stockage et à leur transformation. La partie du potager fonctionnerait avec les deux bâtiments Colbert et Rabelais, tandis que la partie culturelle fonctionnerait au sein de l’édifice Brézin, les trois s’alimentant et se complémentant. Suite à une première réflexion sur le sujet de la récente pandémie de coronavirus, il serait de plus envisagé de développer le concept de livraison de produits frais ou cuisinés à domicile — principalement à vélo — pour les habitants et acteurs du quartier de l’hôpital Raymond-Poincaré.

65

Figure 53 Vue aérienne programmatique schématique au niveau du pôle alimentaire et agricole Figure 54 Répertorisation des différents usages envisagés dans cette partie du site


ludicité & pédagogie

Ateliers participatifs de sensibilisation des thèmes majeurs L’une des richesses du contexte environnemental dans lequel s’insère le site du projet est sa biodiversité. En plus d’une topographie forte, d’intérêt pratique et paysager, le site est peuplé d’une faune et d’une flore à la fois contrôlée et spontanée. L’une des intentions du projet serait de répertorier toutes les espèces vivantes rencontrées afin de pouvoir les protéger tout en sensibilisant les habitants et usagers des lieux.

Fig. 55

Fig. 56 Figure 55 Richesses observées du site et de ses environs Figure 56 Contraintes observées du site et de ses environs

Il existe déjà près des mares — dans un des parcs au Sud du site, direction Marnes-la-Coquette — des panneaux indiquant la faune qu’elles abritent, il serait alors intéressant d’étendre et de poursuivre cette recherche. Cela permettrait de compléter les informations et de disposer écriteaux et autres cartels explicatifs sur deux autres points de l’itinéraire que nous avons défini, par exemple au niveau de l’espace boisé situé au Nord de l’hôpital, à peine balisé. De plus, instaurer des éléments comme des maisons à insectes ou encore de simples indications sur la flore tout au long du parcours serait une méthode simple et ludique permettant d’informer et de sensibiliser tout un chacun à l’écosystème qui l’entoure. La sensibilisation se fait par l’information mais aussi par la participation, ce dès le plus jeune âge. Il nous semblait alors intéressant de proposer non pas uniquement des ateliers de construction, de fabrication et de cuisine mais aussi des ateliers en plein air de travail de la terre, d’entretien de mares et de forêts afin de laisser le loisir à tous de ‘‘se cultiver en cultivant’’. Et comme la vie n’existe pas sans eau, nous avons jugé bon d’inculquer ces valeurs de conservation et de protection par le jeu.

66


Figure 57 Écosystème ludique expliqué aux enfants de Rachel Ignotofsky, illustratrice et auteure de The Wondrous Workings of Planet Earth

67


2.3

temporalités & acteurs

Gestion du chantier dans sa chronologie et participation citoyenne Actuellement, l’hôpital Raymond-Poincaré est considéré comme étant un établissement secondaire Public Régional d’Hospitalisation dont le propriétaire est l’AP-HP. Dans le cadre de la reconversion du site hospitalier d’ici à 2050, nous souhaiterions faire participer les habitants et usagers des lieux aux futurs choix de transformation. En effet, afin de valoriser l’esprit de communauté, de partage et d’échange, nous souhaiterions que chacun puisse s’impliquer et faire part de ses idées. Ainsi, tout au long de la métamorphose du site, des tables rondes seraient organisées régulièrement entre les différents acteurs du projet; les instances seraient ouvertes à toutes celles et ceux souhaitant y participer, à l’instar de ce qu’il se déroulait aux Grands Voisins. Les établissements en partie Sud seraient ouverts au public en journée et certains en soirée — bar, restaurant et événementiel — tandis que la partie Nord abritant logements et bureaux se verraient fermés à la tombée de la nuit, ou du moins avec un accès limité aux riverains et usagers.

Fig. 66

maîtrise d’ouvrage maîtrise d’œuvre

entreprises

phase de conception L’idée ou le besoin : diagnostic matériaux épe ie n ifie diagnostic ressources Étude de faisabilité

Lister les possibilités : • de réemploi • de réutilisation • de valorisation Diagnostic ressources

préparation Intégration du réemploi : • dans le projet • dans le CCTP Étude d’exécution

Recherche : • de gisement de fili e Convention de don Contrat de cession

68

phase réalisation L’action : • déposer • déconstruire • collecter • reconditionner fi ili e

Finalisation : • réemploi • réutilisation • valorisation


MOE architecte OPC — chef de chantier

MOA — maîtrise d’ouvrage

valoriste

associations

Fig. 66

usagers

L’approche prospective du projet couplée à nos intentions programmatiques ont découlé de contraintes et enjeux principalement observés à échelle territoriale et intercommunale. Nous envisageons donc les mairies des trois communes de Garches, Vaucresson et Marnes-la-Coquette comme étant les potentiels maîtres d’ouvrages du projet. La conception de celui-ci s’effectuerait par phase, selon plusieurs temporalités que nous schématiserons ci-après. Au cœur des prises de décisions, nous retrouverions alors toute une équipe de coordination garante de l’équilibre entre les programmes sur le site et du respect du cahier des charges défini par les commanditaires. Cette dernière se composerait ainsi de ‘‘notre’’ agence d’architecture — que nous nommerons hypothétiquement ‘‘CA•NOÉ’’ — des associations telle que Aurore, Yes We Camp et Plateau Urbain, et des collectifs comme Encore Heureux et Rotor.

69

Figure 58 Frise chronologique des étapes de chantier, incluant la phase ‘‘déconstruction’’ et ‘‘réemploi’’ Figure 59 Organigramme schématique des principaux acteurs du projet


Fig. 60 Fig. 61

70

Fig. 62


Figure 60 Vue perspective du site de l’hôpital depuis la rue Yves Cariou Figure 61 Découverte du miroir d’eau au niveau de la chaussée et esquisse des escaliers rattrapant le niveau en partie haute de la cour

Fig. 63

Fig. 64

Fig. 65

Figure 62 Aperçu de la chapelle dans l’axe d’une des arcades de la première galerie Figure 63 Vue sur les rigoles en périphérie de la fontaine existante Figure 64 Élargissement des escaliers à l’entrée de l’aile Ouest de Brézin Figure 65 Dauphin et gouttière se déversant sur un caniveau ouvert

Fig. 66

71

Figure 66 Détail d’un élément de descente d’eau incrusté dans la pierre de taille d’un des piliers de la galerie


Croquis personnels datant de fin juin 2020, rendu final de S10 du 03.06.20

Figure 67 Vue depuis la galerie existante de Brézin vers l’extension de la galerie Figure 68 Aperçu depuis l’extension en bois vers la galerie en pierre existante Fig. 67

Figure 69 De l’extension de la galerie au potager : Liaison de Brézin et Colbert

Fig.68

Figure 70 Mise en scène de l’agriculture urbaine, vue perspective du potager installé au coeur de l’actuelle entrée, entre les bâtiments Netter, Colbert et Rabelais. Figure 71 Ambiance et aménagement paysager de l’accès ouest de Colbert Figure 72 Récupération des eaux de pluie et traitement par phytoépuration

Fig.69

72


Fig. 70

Fig. 71

Fig. 72

73



3

R é p o n se pa r l e p r oj et 3. 1

L’EAU COMME MATIÈRE

3. 2

SÉQUENCES & PARCOURS

3. 3

MATÉRIALITÉ • PAYSAGÈRE • ARCHITECTURALE


3.1

l’eau comme matière

Introduction à sa dimension symbolique

Genius loci est un concept emprunté à Christian Norberg-Schulz16, traduisant le génie ou l’esprit d’un lieu. Il s’agit de la quintessence même de ce dernier et ses propriétés intrinsèques. Rythmes, tensions, volumes, matérialité, spatialité, parcours, limites, seuils, transitions... sont autant de points qui le définissent. Ci-avant, le story-board illustre cette notion de ‘‘perméabilité d’une limite, confirmant la discontinuité spatiale tout en offrant la possibilité de la franchir, physiquement ou par le regard.’’17 Cette dualité intérieur/extérieur est ainsi exprimée dans ces séquences mêlant minéral et végétal. Ce parcours s’inscrit dans un lieu charnière présentant une polarité architecturale très nette.

16. Christian Norberg-Schulz (1926-2000)est architecte, historien et théoricien norvégien. 17.

Von MEISS Pierre. De la forme au lieu + de la tectonique : une introduction à l’étude de l’architecture, 3ème édition revue et augmentée, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 2012, 383 pages, p.215. 18.

Ibid, p.247.

En effet, l’ensemble bâti de l’Hospice de la Reconnaissance ainsi que ses voisins Colbert et Rabelais renvoient à un dialogue entre deux époques aux architectures contrastées. La dialectique entre la pierre de taille et la brique, la tuile et l’ardoise, le zinc et le fer forgé seraient alors autant de matériaux entrant en résonnance, en vibration par opposition. Alors comment ‘‘faire chanter les matériaux’’18 ? Comment sublimer les qualités architecturales de ces édifices et leurs éléments architectoniques baignés dans leur temporalité propre ? Si la contrainte crée la valeur, la morphologie de la parcelle présente un atout majeur duquel ont découlé nos intentions de projet. En effet, le relief conséquent de cet axe Nord-Sud bordé d’espaces verts présente un intérêt tout particulier dans le dessin paysager que nous avons imaginé. L’omniprésence de l’eau sur le territoire a soulevé bon nombre de questions, notamment quant à l’usage que nous pourrions faire des eaux pluviales et de ruissellement, dont la pente accélèrant la course, la conduit aux portes du site. Nous avons considéré qu’au-delà d’être une simple ressource, l’eau serait matière. Une substance qui dialoguerait avec le déjà-là, apportant une lecture différente de l’existant.

76


Dans son ouvrage H2O : les eaux de l’oubli, Ivan Illich demeure sceptique face à l’usage de cette source à l’heure actuelle, craignant que l’eau des rêves ne soit aujourd’hui qu’une métamorphose d’un fluide recyclé de façon industrielle. Pourtant, il serait possible de percevoir le réemploi de ces eaux usées comme une aubaine. Même si elles ne sont pas qualifiée d’archétypales — pour citer l’auteur — ces eaux grises seraient à considérer comme une matière à réaction poétique19, voire un patrimoine. Il poursuit d’ailleurs son propos en disant que ‘‘[...] les architectes pourraient parfaitement faire naître de ces eaux usées un monument liquide qui répondrait à leurs critères esthétiques’’20 . Au-delà d’être une ressource vitale, l’eau présente une dimension sensible forte dans notre rapport au lieu et à l’espace. La symbolique de l’eau puise son origine depuis la nuit des temps, toutes cosmogonies confondues, allant de la purification de l’âme à la mémoire des défunts. Pour reprendre les termes de Stéphane Gruet, ‘‘[…] ce qu’il nous faut alors préserver et réemployer, ce sont ces éléments épars d’une mémoire incarnée de notre histoire commune, partout présente et toujours renouvelée, comme les mots d’une langue dont l’origine se perd dans la nuit des temps avec lesquels sans cesse nous contons de nouvelles histoires.’’21 Il en va ainsi de la responsabilité de l’architecte dans sa conception du projet de garder une trace de l’histoire du lieu par l’emploi de matériaux revalorisés, empreints du temps qui passe, mais aussi d’en ‘‘On l’entend de loin, on peut la exprimer la matérialité toucher, elle passe, surgit, tourne, par des éléments stagne, fuit et s’évapore, elle tombe construits et naturels. La revalorisation de aussi. L’eau est volume, matière cette architecture par liquide, surface, paysage.’’ l’eau prendrait alors tout son sens par Claude Cosandey et Mark Robinson, Hydrologie continenprésence in situ tale, Paris, Armand Colin, ‘‘Collection U’’, 201222. la

77

19.

ILLICH Ivan. H2O : les eaux de l’oubli, Collection L’Esprit des Villes, 2ème édition, Terre Urbaine, AsM Éditions, SaintMandé, 03/2020, p.24. 20.

Expression faisant référence aux ‘‘objects à réaction poétique’’ FONDATION LVMH, Paris, Le Monde Nouveau de Charlotte Perriand, exposition du 02.10.2019 au 24.02.2020. 21.

GRUET Stéphane. ‘‘C’est avec des mots que l’on fait un poème’’, in Encore Heureux (Julien CHOPPIN & Nicola DELON), Matière grise : Matériaux / Réemploi /Architecture, Catalogue de l’exposition, Paris, Editions du Pavillon de l’Arsenal, 2014, pp. 29-35. 22.

MONUMENTAL. Patrimoine de l’hydraulique, semestriel 2, Éditions du patrimoine, Centre des monuments nationaux, Paris, 2019, 124 pages, p.8.


3.2

séquences & parcours

Révéler l’existant, devoir de mémoire patrimoniale

Site de l’hôpital raymond Poincaré

Liaison entre brézin et colbert

Cheminement du potager à colbert

Le site s’ouvrirait au quartier selon un axe Nord-Sud et serait propice à la promenade et à la flânerie. Sa programmatique, sa biodiversité et sa future richesse culturelle en feraient un lieu de rencontres et d’échanges à la jonction de ces trois communes. Accompagnant ce geste territorial fort, des interventions ponctuelles assureraient une continuité visuelle en unifiant les galeries par un mobilier urbain et des aménagements paysagers suivant la topographie. Ainsi, une galerie extérieure couverte en bois de chêne permettrait de connecter le complexe Brézin et le bâtiment Colbert, dont les programmes respectifs seraient complémentaires. La séquence d’entrée et l’aile se déployant vers l’Ouest du complexe Brézin accueillerait ainsi le pôle culturel évoqué précédemment, tandis que la partie Est s’axerait davantage sur les ateliers participatifs et espaces de workshop prévus à cet effet. Une galerie couverte permettrait la liaison avec le pôle restauration, où l’usager est alors naturellement emmené au niveau du potager qui met en lumière l’agriculture urbaine avant d’être ammené à traverser le bâtiment Colbert pour se restaurer.

78


Dans ce chapitre, nous nous attarderons sur les différentes séquences ponctuant ce parcours au sein des interventions architecturales et paysagères, en commençant par Brézin puis Colbert, et enfin Rabelais. L’Hospice de la Reconnaissance est constitué d’un ensemble d’édifices datant du XIXème siècle, régis selon un plan symétrique en double-peigne. Cependant, l’aile Ouest a connu un épaississement d’une porte cochère ainsi que du bâtiment servant de liaison entre Brézin n°1 et n°2, rendant l’ensemble faussement symétrique. De même qu’un édicule est adossé à la chapelle — point d’orgue de ce parcours. Cette moitié Ouest accueillera le pôle culturel évoqué précédemment. La typologie d’architecture hospitalière propre à cette période présente une spacialité analogue à celle d’un cloître. En effet, les deux cours successives des bâtiments Brézin sont bordées et déservies par des galeries couvertes. Cette circulation périphérique — rythmée par ce jeu d’arcade en pierre de taille — invite le visiteur à déambuler autour de ce second patio. Dans le souhait de désenclaver ce site et de l’ouvrir à la ville, nous distinguerons deux figures architecturales récurrentes : la cour et l’enceinte. ‘‘La première ouvre, tandis que la seconde ferme. Ces dispositifs architecturaux sont complémentaires et féconds. [...]’’23 En effet, la notion de franchissement accompagne ce sentiment de liberté malgré la limite extérieure ; en conservant la grille historique dont la porte resterait en position ouverte, nous serions ainsi dans le lieu. Le collectif Encore Heureux ajoutera même plus loin ‘‘Un bâtiment dont vous pouvez sortir sans être projeté immédiatement dans le tout-venant urbain vous laisse dedans. Le lieu devient un milieu et favorise un climat qui déborde le champ propre de l’édifice. Ces agencements multiplient et intensifient les interactions [...] Ce sont là deux aspects de la morphologie sous-jacente des lieux infinis [...].’’24 Cette notion de seuil et de limite serait alors plus floue, moins nette, et permettrait de reconnecter cette première cour avec l’espace public dès la chaussée, tout comme les différents édifices entre eux et avec l’extérieur.

79

23.

ENCORE HEUREUX — CHOPPIN Julien, DELON Nicola, EYMARD Sébastien. ieu infini n truire de ti ent u de lieux? , Éditions B42, Institut Français, Paris, 06/2018. 347 pages, p.19 24.

di


10

0

20

40 M

Fig. 73 Fig. 74

5

0

10

20 m

Notes 25.

Le point de départ de ce parcours instructif sur la mécanique et la poétique des fluides démarrerait donc aux portes de cette première cour. Le cœur du projet étant articulé autour d’une promenade instructive sur l’ensemble du site, il serait ainsi judicieux d’interpeler les usagers par une séquence d’entrée exceptionnelle, reflètant ainsi les intentions projectuelles sur le thème de l’eau. Inspiré de l’installation urbaine du paysagiste Michel Corajoud sur la place de la Bourse à Bordeaux, ce dispositif modulable serait un appel depuis la rue. Telle une invitation, l’illusion d’optique ainsi générée par ce grand plan d’eau attirerait l’oeil du flâneur et l’inciterait à pénétrer dans l’enceinte de cet ancien hôpital. Cette intervention d’envergure aurait pour but de requalifier cette entrée — condamnée à l’heure actuelle — et lui redonner sa valeur d’origine. En prolongement de l’axe routier historique butant sur le lieu de culte en son centre, l’aménagement d’un miroir d’eau viendrait marquer un seuil, tout en brouillant la limite visuelle entre le bâti et son écho.

MOÏSE. La Bible, Gen. 1:6-7 26.

ILLICH Ivan. H2O : les eaux de l’oubli, Collection L’Esprit des Villes, 2ème édition, Terre Urbaine, AsM Éditions, SaintMandé, 03/2020, p.50. Figure 73 Construction géométrique schématique du miroir d’eau selon un observateur.

Comme exprimé précédemment, la valeur symbolique de l’eau — qu’elle soit mythologique ou religieuse — serait ainsi renforcée par sa mise en scène. Ici, on distingue la division des eaux de façon théologique : celles du dessus et celles du dessous25. Autrement dit, celles appartenant à la voûte céleste en opposition à la voûte terrestre. De même que l’eau évoque l’allégorie du début et de la fin du voyage, ce plan serait l’apologie de ‘‘l’eau qui sépare deux mondes, qui dresse un obstacle entre le présent et le passé dans lequel évoluent les morts.’’26 Nous pourrions ainsi faire le parallèle métaphorique entre l’histoire du lieu et sa mémoire — anciennement un hospice Fig. 75

80 X


accueillant des malades — mais aussi la mémoire de ceux qui ne sont plus, donnant à cette matière aqueuse une valeur d’absolution et de purification. Au delà de cette dimension spirituelle, ce dispositif révèlerait la matérialité du lieu, ses rythmes et répétitions d’arcades ainsi que la symétrie de l’ensemble. Cependant cet état de miroir ne demeurerait pas, car trop gourmand en eau. Il serait alors éphémère, exceptionnel, selon l’action de l’usager ou la programmation journalière voire saisonnière contrôlée par le personnel des lieux.

Fig. 76

Figure 75 Croquis des voûtes terrestre, plantaire, cranienne et céleste, illustration à l’encre, 10.2020

‘‘Les villes sont belles

Figure 76

parce qu’elles sont construites par le temps.’’ Renzo Piano — 2004 La désobéissance de l’architecte

X

Photo de maquette de l’état projeté de la première cour Brézin et mise en situation du miroir d’eau


Fig. 77

Fig. 78

Fig. 79

Fig.80

Figure 77 Perspective de la cour sèche Figure 78 Perspective de la cour miroitante Figure 79 Perspective de la cour embrumÊe Figure 80 Perspective de la cour humide

82


On considèrera alors cet événement comme un cycle. En effet, pour éviter que l’eau stagne ou ne s’évapore, il semblait plus pertinent de pouvoir privilégier tel ou tel état dans une temporalité donnée. L’espace muterait selon quatre scenarii possibles, variant en fonction des besoins des usagers ou des saisons. L’hiver ou à l’ouverture/fermeture, le statut ‘‘sec’’ — cf. figure 77 — serait le plus adéquat pour pallier le gel et la gêne que cela pourrait occasioner au personnel travaillant sur place. A contrario, pendant les périodes printanière et estivale, les modes ‘‘miroir’’ — cf. figure 78 — et ‘‘brouillard’’ — cf. figure 79 — pourraient être activés afin de rafraîchir l’espace et de profiter des installations ludiques actionnées par une manivelle à l’entrée. L’aspect esthétique et poétique de ce lieu serait alors révélé en période d’affluence mais aurait aussi pour finalité de générer un micro-climat dont jouïrait le public, car il existe un ilôt de chaleur conséquent dans cette zone — cf. annexe n°19, p.145.

Figure 81 Photomontage utopique de l’Hospice de la Reconnaissance baignée dans l’eau source: carte postale www.delcampe.net

Fig. 82

Fig. 83

Fig. 81

83

Figure 82 La Dioptrique, Discours cinquième, Des images qui se forment sur le fond de l’œil In DESCARTES René. Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, plus la dioptrique, les météores et la géométrie, Leyde, 1637, 537 pages, p.121. Figure 83 Ibid, p.136.


Notes 27.

Selon Le Corbusier, la 5ème façade est la toiture. 28.

tt lanifi ateur a ntre en net eur e ran e re i n ile de ran e

29. Francisation du provençal re tan — en occitan normalisé re tan a — terme employé en basse Provence et désignant au sens propre un mur de retenue en pierres sèches, parementé sur les deux côtés, barrant le lit d’un torrent intermittent pour provoquer un atterrissement en amont — tout en laissant passer l’eau — et créer ainsi une terrasse de culture permettant des cultures dans des endroits escarpés. 30.

Onde solitaire qui se propage sans se déformer dans un milieu non-linéaire et dispersif.

31.

Se rapprocher du PFE de Fleur Alliet et Charlotte Verdier — S9-S10, DE 6, ENSAPVS, 20182019.

Cette première séquence n’est cependant qu’une entrée en matière. Le plan d’eau n’est finalement que la vitrine du cheminement de celle-ci sur le site. L’envers du décor est tout autre puisqu’afin d’alimenter ce mécanisme, plusieurs installations, de typologies variables, participent à la récupération de ces eaux de ruissellement pour les réinjecter dans ces ‘‘coulisses souterrains’’ — cf. annexe n°X X. La chute des eaux pluviales contient une forme de rationnalité en n° 24page p. 150. architecture. Elles tombent du Ciel pour s’infiltrer dans la Terre puis s’élèvent depuis l’horizon par évaporation. L’eau sous sa forme liquide est ce lien filaire qui connecte la toiture au sol. Cette gravité newtonienne implacable couplée à ce liquide impalpable ont notamment fait jaillir ce désir de considérer la 5ème façade27 au même titre que les autres. Et pour cause, Garches possède un climat océanique chaud sans saison sèche — selon la classification de Köppen-Geiger — et présente une pluviométrie importante, même durant le mois le plus sec.28 Ainsi, plusieurs bassins de rétention seraient creusés sur l’ensemble du site.Certains prendraient la forme de bains en restanque29 accueillant de la phytoépuration pour les eaux polluées en amont; d’autres de mares enclines à la pisciculture à des fins bucolique et alimentaire; d’étangs ou jardins de pluie attrayant faune et flore locales, ou encore de noues paysagères et de fontaines pouvant servir à irriguer les parterres plantés — matériaux biosourcés, potager, verger etc. Seraient également présentes dans cette promenade des assises en béton recyclé — grâce aux gravats des édifices déconstruits alentours — qui suivraient l’écoulement des eaux pluviales; mais aussi des installations hydrauliques mécanisées telles qu’une simulation à petite échelle d’un soliton30 dont la visée pédagogique aurait pour but d’expliquer les phénomènes d’ondes et de vagues; un vortex ou tourbillon à l’instar de l’œuvre du plasticien Anish Kapoor; et enfin un système d’écluses en dehors de la parcelle, qui permettrait le franchissement partiel de la zone boisée au Nord du site, dont la portion de ce versant est assez pentue. Cette infrastructure rejoindrait ainsi la piste dédiée aux déplacements non motorisés imaginée par nos prédécesseurs31.

84


641.9 mm 10.9°C

1.59m² Sanitaire 233_178 08

pp

1.56m² Sanitaire 234_178 pp80

2.66m² Sanitaire 234_180 08 pp

murs en brique de verre

murs en brique de verre pp80

234_180 Sanitaire 2.66m² pp80

233_178 Sanitaire 1.59m²

pp80

234_178 Sanitaire 1.56m²

Figure 84 Plan masse des installations hydrauliques extérieures et des éléments déconstruits

85


3.3 •

expression sensible du projet

Tangibilité et proposition d’une ambiance paysagère et architecturale

matérialité paysagère

À échelle du site, nous allons intervenir sur plusieurs points distincts. Il s’agirait premièrement de rétablir l’entrée principal au niveau de la cour Brézin tout en conservant le point d’accès actuel. Les habitants en provenance de Marnes-la-Coquette seront ainsi naturellement guidés au cœur du pôle culturel de Brézin tandis que ceux provenant de la gare ou de la commune de Garches conserveront la possibilité d’accéder au site par le ‘‘Rien ne se perd, Sud-Est, à hauteur du potager et verger.

rien ne se crée, tout se transforme.’’

Il serait question, dans un second temps, de fluidifier l’accès à la partie Nord de la parcelle que Antoine Laurent de Lavoisier, nous souhaitons ouvrir. Afin d’intégrer le contexte Traité élémentaire de chimie — 1789 paysager naturel à notre zone d’intervention, il devient inévitable de se défaire des deux bâtiments vétustes — SMUR et SAMU — au niveau du mur de soutainement qui obtruent la voie, ainsi que de la longue barette abritant le CHU et le SIL et les deux greffes du bâtiment Colbert. Nous avons choisi de déconstruire ces édifices lorsqu’il était possible de récupérer Figure 84 des matériaux d’intérêt. Ainsi, nous réutiliserons les carreaux de ciment colorés Axonométrie rendant compte d’une des façades d’un édicule jouxté à Colbert mais aussi l’ensemble des des flux, des tuiles couvrant la toiture du SIL-CHU. Nous détaillerons leurs nouveaux usages démolitions/ déconstructions, dans les pages suivantes. Libérée de tout obstacle, cette vaste allée transforme ainsi que des bâtiments d’intérêt la manière de circuler et offre davantage d’espace, limitant l’agglutination des projectuel visiteurs en extérieur. Cette action exprime aussi cette volonté d’aller chercher Figure 85 Plan schématique l’usager au-delà deslimites parcellaires du site grâce à un trajet plus clair et correspondant à l’axonométrie défini, d’une grande porosité.

86


SMUR BRÉZIN

RABEL AIS

SAMU

COLBERT SIL CHU

Fig. 85

Légende Entrée actuelle Nouvelle entrée Flux humain actuel Flux humain futur Zone d’intervention Bâtiments démolis / déconstruits Espaces verts

Fig. 86

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Fig. 87

Fig. 88 Figure 87 Espace tampon végétal au Sud permettant d’isoler de la pollution viaire Figure 88 Zone d’agriculture à l’Est du site pour la culture de matériaux biosourcés Figure 89 Zone plus tranquille, idéale pour des bureaux ou des logements

Fig. 89

88


Les intentions paysagères sont alors l’occasion de définir une zone principale d’intervention adaptée à la programmatique déterminée tout en répondant aux contraintes soulevées. Ainsi, dans le but de créer un espace tampon entre les nuisances sonores, visuelles et atmosphériques générées essentiellement par le trafic du Boulevard Raymond Poincaré, la végétation haute puis basse présente sur toute la partie Sud de l’hôpital sera conservée, voire étendue vers une perméabilisation des sols. Certaines aires de stationnement actuelles seraient déplacées ou plantées, favorisant ainsi les mobilités douces. En ce sens, nous garderions deux zones de parking au Sud-Est et Sud-Ouest de la parcelle dans une logique graduelle quant à l’activité proposée sur ce site: proposant un programme accueillant du public, il nous semblait judicieux de garder ces emplacements au niveau de ce boulevard passant, comme premier filtre — allant du plus bruyant au moins bruyant, du plus public au plus privé ...— jusqu’à tant d’arriver au fond de la parcelle, dans laquelle s’insèreraient bureaux et logements. La partie Est de la parcelle – cf. fig. 88 – semble quant à elle idéale pour y agencer des espaces de cultures. L’exposition y étant propice toute l’année, cette zone agricole en ‘‘L’’ hébergerait trois types de culture : l’arboriculture fruitière — ou verger —, la culture vivrière — ou jardin potager — et enfin la culture de matériaux biosourcés — chanvre, roseaux, bambous. Leur éloignement par rapport aux ERP en partie Sud et aux logements et bureaux en partie Nord évite que leur culture ne devienne une nuisance sonore supplémentaire, par l’utilisation de certaines machines bruyantes. Proche de la déparmentale et des espaces de stationnement évoqués plus haut, le transport de ces denrées alimentaires et matériaux de construction est pratique et favorise ainsi les échanges — imports/exports. Aussi, leur proximité avec les espaces boisés pour la transformation des arbres franciliens en matériau de construction est opportune. Et enfin, le mur de soutènement au Nord de la parcelle protège le site des vents, mais réverbère aussi la lumière et la chaleur emmagasinée par son orientation plein Sud sur les plantations.

89


Fig. 90

Fig. 91

Figure 90 EntrĂŠe principale Centre Culturel Figure 91 Extensions & galeries Figure 92 Agriculture Paysage de culture EntrĂŠe secondaire

Fig. 92

90


Ce secteur englobe les deux pôles — culturel et agricole — bien que nous envisageons ces derniers comme fonctionnant en symbiose avec le reste des activités potentiellement développées sur le site et au sein du quartier, luimême faisant partie de ce grand territoire. Nous nous sommes particulièrement intéressées au contexte paysager dans laquelle s’exprime la matérialité architecturale des bâtiments Brézin, Colbert et Rabelais. Nous avons souhaité les lier entre eux par un traitement des sols allant respectivement du plus minéral au plus végétal. Et pour cause, l’itinéraire ‘‘type’’ envisagé démarrerait dès l’espace public — route puis chaussée — pour arriver dans la première cour de Brézin pavée, puis déboucher sur une galerie de pierre qui se transformerait en galerie de bois. Cette progression serait accompagnée par un revêtement de sol plus naturel, faisant de ce trajet lui-même une transition de l’imperméable au perméable. Ce trajet sera signifié par le prolongement de la galerie en pierre de taille du pavillon Brézin, se transformant en galerie de bois. Métaphoriquement, cette installation greffée à la façade mais auto-portante illustrera cette mutation. Ce lieu de transition fait la liaison entre l’aspect majoritairement minéral de Brézin et le côté agricole de Colbert et Rabelais. L’espace intermédiaire entre les bâtiments Brézin et Colbert abritera principalement des dispositifs de collecte des eaux pluviales — cf. annexes n°21-22, pp.148-149 — ainsi que des systèmes poreux, le tout aménagé en bassins ou espaces plantés. Enfin, le potager sera en plein terre et bordé de voies partagées, s’ajustant aux structures existantes de récupération des eaux de ruissellement, tout en repensant son mobilier urbain. En le longeant du Sud au Nord, celui-ci accompagnera le visiteur dans sa promenade, allant du jardin nourricier aux espaces boisés plus ‘‘sauvages’’. Là aussi, nous avons cette impression de gradation dans le parcours, du plus public au plus intime, du plus contrôlé au plus bucolique.

9X1


1

2

3 4

Fig. X Systèmes perméables

Fig. 94

1

Figure 93 Axonométrie i plifiée permettant d’iden ifie ce ine zones d’action Figure 94 Coupe sur une noue

2

Zones humides

Dans un souci de confort thermique et afin de pallier l’ilôt de chaleur aux portes du site, plusieurs aménagements paysagers humides ont été pensés. Des restanques faisant office de franchissement perméabiliseraient des zones pentues, tandis que des étangs ou plans d’eau auraient ce rôle sur les parties planes. Souhaitant favoriser les mobilités douces, certains endroits asphaltés seraient plantés ou subsitués par un revêtement de sol perméable (terre, gravier, pavés etc.) afin d’absorber les eaux gravitaires dans cette commune où la pluviométrie y est importante.

92

No u e s p ay sag è re s

Sont intégrées de façon itérative des systèmes de noues paysagères accueillant faune et flore locales. Fonctionnant tantôt comme des jardins de pluie, tantôt comme un sol absorbant, ces surfaces tampons permettraient d’éviter de fortes innondations en cas d’intempérie. Outre cet aspect pragmatique, elles moduleraient le relief de manière esthétique tout en préservant une biodiversité préexistante. S’imbibant ainsi d’eau de pluie, le ‘‘trop-plein’’ pourrait être stocké à des fins d’irrigation pour l’agriculture et les différentes installations hydrauliques.


Fig. 95

3

Ph yto é p u r a t i o n

Fig. 96

4

Pe r m a c u l t u re

La permaculture est le quatrième concept instauré au sein du site faisant partie des systèmes perméables. Il vise à créer un ensemble d’écosystèmes, fonctionnant en symbiose et s’inspirant du biomimétisme. Ayant à la fois un rôle éthique, résilient et durable, il s’agit de générer une boucle allant non seulement de la graine à l’assiette mais aussi de l’assiette à la terre. En effet, les déchets produits durant la restauration seraient réintroduits dans le cercle de production en servant de fertilisant naturel au potager. Les variétés cultiet irriguer les parcelles agricoles. vées se complémenteraient. Au sens large, la phytoépuration est une technique d’épuration par les plantes. Elle est utilisée afin de dépolluer trois grands milieux, à savoir: l’air, les sols et l’eau. Nous jouerons ainsi avec la déclivité du site pour introduire ces systèmes, à la fois paysagers et indispensables au traitement des eaux grises, en amont du terrain. Telles de petites lagunes se présentant sous la forme d’une cascade de marches, ces eaux ainsi filtrées par une succession de ‘‘bassins purifiants’’ seront réemployées afin d’alimenter les installations hydrauliques

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Figure 95 Schéma explicatif du système de phytoépuration Figure 96 Schéma du principe de permaculture


DIMENSIONS 11,7x11,7x6 cm (Ø coque) 14,5x14,5x6,5 cm (coque) POIDS 1,25 (Ø coque), 1,34 (coque) KgN.

7 5 6

PIÈCES/M2 46 (Ø coque) pcs./m² POIDS M2 1,08 Kg/m²

7

Fig. X Systèmes imperméables

5

Figure 97 Axonométrie i plifiée permettant d’iden ifie ce ine ne d’ c i n Figure 98 céi i e d’ ne i e de e e ph l e Figure 99 Extrait de la é i li é d de e

Fig. 98

Fig. 99

C i rc u l a t i o n p ié t o n n e

En début de parcours, le cheminement piéton s’effectue sur les pavés carrés sans joint d’origine, présents sur l’ensemble des sols de l’Hospice de la Reconaissance. Afin de baliser ce sentier, nous avons préconisé l’ajout de briques de verre photovoltaïques à capteur crépusculaire. De même nature géométrique que le pavage existant, leur implantation ne serait pas invasive car suivrait le calpinage existant et donc peu visible en journée. De jour, le parcours de l’eau mais aussi du visiteur serait marqué au sol par des saignées dans lesquelles ruissellerait

94

l’eau de pluie descendant des gouttières. Pour ce faire, des rigoles seraient dessinées et creusées dans le cloître de Brézin ainsi que leurs cours Ouest et Est jusqu’à buter contre Colbert. Afin de les signifier, nous réutiliserons la mosaïque en façade Sud d’un des édicules greffés au bâtiment Colbert, tous deux voués à la déconstruction, laissant ainsi une surface totale de carreaux de céramique émaillée ocre d’environ 10m2. Ces carreaux seront essentiellement réemployés dans le cloître et pour l’acheminement vers Colbert, et ce, en guise de signalétique.


6

Fig. 100 Vo i e p a r t a g é e

Quand il ne s’agit pas de sentiers, l’intégralité des voies au sein du site seraient des ‘‘Chaussées à Voie Centrale Banalisée’’ — CVCB. Ce statut suppose que les cyclistes et autres engins non motorisés priment sur les automobilistes, qui se doivent de leur céder la priorité. Partager cette voie selon ces conditions inviterait et encouragerait ainsi le visiteur ou usager à opter pour les mobilités douces plutôt que son véhicule motorisé. Leur présence serait en cas de situation de force majeure telles que l’assistance à la personne, les livraisons, déménagements etc.

7

Fig. 101 M o b ilie r u r b ain

Nous distinguerons plusieurs types de mobilier urbain sur ce projet: • le mobilier dit ‘‘de repos’’ dont les assises seront tantôt en béton recyclé concassé des bâtiments avoisinants ayant perdu leur usage, tantôt en matériaux biosourcés. • des range-vélos en bois de chêne • le mobilier contribuant à la propreté et au confort du site, à savoir les poubelles et points d’eau potable (nous ajoutons une fontaine au niveau du potager, faisant écho à celle du centre culturel, dans le cloître.). L’équipement en éclairage public se fera essentiellement en potelet lumineux, à l’exception de Brézin.

95

Figure 100 Panneau de signalisation CVCB Figure 101 Exemple de mobilier urbain


Boulevard Raymond PoincarĂŠ

Fig. 102

8

0.4

5.4

1.2

0 10

20

40 M

Fig. 103

Fig. 104

96


COLBERT Descente d’eaux existante

Végétation existante

Système de phytoépuration

Potager en pleine terre

Fig. 105 5.4

1.2

0.4

Figure 102 Coupe schématique de l’entrée principale au sein du projet: liaison entre l’urbanisme existant et la transformation de la première cour de l’Hospice de la Reconnaissance Figure 103 Zone illustrant la séquence d’entrée Figure 104 Représentation de la matérialité des sols en plan sur cette portion Figure 105 Coupe schématique du système de traitement des eaux de pluie et de la voie partagée en lien avec le potager

Fig. 106

97

Figure 106 Représentation schématique en plan de la coupe de principe de Colbert


98


Figure 107 Échantillonage de textures relevées ‘‘In situ’’ le premier décambre 2019 à Garches.

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Fig. 108

matérialité architecturale Le Pavillon Brézin et ses voisins Colbert et Rabelais présentent une matérialité architecturale bien particulièrement et d’un grand contraste. Empreints d’époques et de courants bien distincts, le dialogue qui s’instaure entre ces trois entités mérité que l’on s’y attarde. D’un côté, nous avons la majestuosité de la pierre de taille en calcaire coquillé, imposante et robuste, et de façades enduites à la chaux par un badigeon couleur blanc-cassé; de l’autre nous retrouvons le langage industriel de la brique rouge et son aspect néamoins chaleureux. Cette colorimétrie analogue, nous pensons l’avoir observe sur certains clichés, notamment des cartes postales d’époque, illustrant un Pavillon Brézin aux supposées teintes rouges briques similaires à Colbert et Rabelais en façade, soulignant ainsi l’horizontalité de son architecture — cf. figure 110. ardoise

zinc

enduit

Figure 108 Maquette volumétrique en morceaux de sucre de l’Hospice de la Reconnaissance, Colbert et Rabelais, labellisée COVID-19 Figure 109 Maquette rendant compte de la matérialité préexistante du Pavillon Brézin et l’état projeté.

pierre de taille pavés sans joint mOsaïque récupérée in situ miroir d’eau

fonte

Fig. 109

100


Fig. 112

Fig. 110

Figure 110 Photographie axée sur la matérialité paysagère et architecturale de l’édifice é in, n e el p é ence d’ n end i c l é pl e le étages supérieurs qui a aujourd’hui disparu Figure 111 Photographie de li e de l’ e de é in Déjà le jeu et la c n i i li é é ien p é en le i e ce ph d’ chi e de l’AP-HP

Fig. 111

101

Figure 112 ep é en i n ché i e d’ ne de p e d’en ée d i en é in


Figure 113 Vue depuis les escaliers du pavillon Netter vers le parc de Villeneuvel’Étang au Sud. Forte présence de l’espace vert centré entre les bâtiments Colbert et Rabelais.

Fig. 113

Figure 114 Ancienne photographie de la façade principale du bâtiment Colbert Figure 115 Façade principale du bâtiment Rabelais faisant face à Colbert

Fig. 114

Ces photos marquent l’impact du dénivelé du site sur la matérialité architecturale. Le sous-bassement asseois les deux bâtiments tout en leur permettant de s’adapter à la pente. Source : photos d’archives de l’AP-HP, date de prise inconnue

Fig. 115

102


Fig. 119

Fig. 116 Fig. 120

Fig. 121

Fig. 117

Figure 116 Façade existante principale de l’édifice l e Figure 117 Façade existante e , l e Figure 118 Façade existante d, l e Figures 119 et 120 é i li é i e e pierre de taille

Fig. 118

103

Figure 121 P e d’en ée de l e


État des lieux du bâti • vétusté des façades • ouvertures peu généreuses • manque de lien et de rapport avec l’extérieur • circulation monastique via des galeries en pierre de taille • toitutes et façades classées

État projeté du bâti • ravalement de façade et dépôt d’un enduit pigmenté brun-rouge (issu des tuiles concassées de la toiture du SIL-CHU déconstruit) sur les murs ‘‘écrins’’ de la cour Est • remplacement d’une menuiserie en porte-fenêtre afin de le traverser (axe N-S) • ouverture zénithale en toiture

État projeté de la galerie • extension de la succession d’arcades dans sa continuité • expression de celle-ci en bois massif des forêts franciliennes • accentuation de la répétition et de la symétrie de Brézin • prolongement de la promenade couverte

104


Dans les ailes Brézin seront déclinées trois configurations d’aménagement des planchers, tendant toutes à offrir un volume généreux à ces espaces et les connecter entre eux visuellement. L’apport lumineux comme la ventilation naturelle seront de mise et participeront à la qualité thermiques du bâti, en plus de son isolation intérieure en chanvre. Par des jeux de balcons, de passerelles et de double-hauteurs, il serait question d’instaurer un dialogue entre ces espaces, en faisant de la circulation un lieu habité et convivial. Dans l’aile Ouest, l’eau serait mise en scène via des sculptures ou installations mêlant art et science mais aussi des dispositifs lumineux reflétant cette thématique. Pour obtenir de tels effets, le verre serait alors un matériau prédominant utilisé comme seconde peau en étant apposé au niveau du vitrage. De même que pour localiser les espaces servants — sanitaires, escaliers, ascenceurs — des pavés de verre produiront cette ‘‘ambiance aqueuse’’. Récupérées dans Brézin n°3, ces briques de 20 x 20 x 8cm sont au nombre de 574 a minima — faute d’avoir pu visiter l’intégralité des édifices. Cela représente une potentielle surface de 22,96 m2, à laquelle viendront s’ajouter ces mêmes produits neufs.

Fig. 122

Fig. 123

105

Figure 122 Coupe de principe du système de circulation habitée autour d’un vide central Figure 123 Coupe de principe sur les jeux de balcons et doublehauteurs par un système de passerelles Figure 124 Coupe de principe d’un système de double-hauteur centrale continue et suppression du dernier plancher au niveau des combles

Fig. 124


Architectoniquement, la ventilation croisée et naturelle serait ainsi favorisée, grâce notamment à ces différentes configurations spatiales en coupe. La géothermie et le système de puits canadien seraient utilisés car ces techniques sont favorables au vu de la nature des sols. Aussi, les matériaux naturels — tels que le bois de chêne local — et biosourcés — plantés et cultivés in situ — seraient employés comme éléments de façades et/ou isolants thermiques et phoniques. Des espaces tampons seraient ainsi générés et nous utiliserions dans certains édifices des murs Trombe — dont le système de chauffage solaire est dit passif.De plus, des panneaux solaires seront installés sur le toit des édifices dédiés à la transformation des récoltes agricoles, permettant d’alimenter en énergie les engins mécaniques. 1.3 m

1m 0.9 m

1.2 m

Figure 125 Relevé des menuiseries existantes du bâtiment Colbert

1.5 m

2m

4m

1.4 m

1.2 m 2.5 m

Figure 126 Relevé des menuiseries existantes du bâtiment Brézin

2.8 m

Fig. 125

3.50 m

2.3 m

1.80 m 1.80 m

2.3 m

1.6 m

6.5 m

4.3 m

4.3 m

4m

3.8 m

Fig. 126

106


La toiture du centre de recherche sur la biodiversité sera quant à elle végétalisée et inserée dans la pente, afin de profiter de la couche terrestre et d’instaurer un confort thermique naturel. Dans le but d’accompagner cette volonté de mettre en valeur les productions locales, la matérialité du site participera au reflet du savoir-faire français. Alors, pour la matérialité des extensions (galeries et greffes) et du mobilier réalisé dans le projet, nous avons décidé d’utiliser principalement le bois. La charpente actuelle des édifices en bois massif sera découverte, restaurée et mise en valeur. En extension des galeries couvertes en pierre de taille, la structure et la charpente de celle-ci seront en bois de chêne, de même pour les greffes architecturales comme l’agrandissement du restaurant. Faisant partie intégrante de l’histoire des constructions françaises, le bois sera donc le matériau principal utilisé sur le site. Il pourra être récupéré (palettes, petits-bois, sciure de bois etc.) et/ou complété par le bois de châtaigniers (massifs ou non). Il pourra aussi bien être utilisé sous ses formes variables pour le compost, le poulailler, les niches d’abeilles, le mobilier urbain, les murs de soutènement et la tonnelle du jardin, les galeries couvertes, les extensions et greffes ainsi que pour les charpentes. Le chanvre pourrait être utilisé pour l’isolation thermique et serait un matériau cultivé sur place. Il pourrait également se décliner sous forme de béton, moins énergivore, et être coulé pour certaines restanques ou mobilier urbain. Nous imaginions également la culture du bambou qui, à toutes fins utiles, pourrait servir pour le mobilier intérieur ou encore de matière première en vue de workshops. Grâce à sa fléxibilité et sa finesse, il pourrait être tressé en clostrat pour filtrer les espaces, ou encore comme cimaises dans les lieux d’exposition.

107


Conclusion Inspiré de valeurs hospitalières, ce projet s’inscrit dans un certain héritage éthique. L’accueil, le bien-être, la cohésion et le partage sont en effet autant de principes que nous avons souhaité conserver dans la future programmatique. Au patrimoine moral et immatériel s’ajoutent l’identité et la mémoire du lieu. Ces derniers, chers aux habitants et usagers, feront partie intégrante de la transformation du site et de sa requalification spatiale. L’objectif de cette reconversion est ainsi d’adapter les lieux à de nouveaux besoins tout en renforcant son intégration territoriale. Favoriser l’ouverture au quartier va alors participer à renforcer la visibilité, l’attractivité et au site. La promouvoir les mobilités douces l’accessibilité Pareille ambition implique donc un programme privilégiant l’apprentissage, la communication et l’échange. C’est pourquoi, dans le but de redynamiser cette zone et de pallier le manque de lieux culturels et de commerces, nous avons choisi d’y intégrer des Établissements Recevant du Public — ERP. Le parcours, franchissant le site de l’hôpital Raymond-Poincaré serait ainsi rythmé de deux cœurs de projets symbiotiques : un pôle culturel et un pôle agro-alimentaire. Le site transformé, futur lieu de culture(s), traite alors principalement des thèmes du rythme, de l’eau et de l’agriculture urbaine. L’itinéraire sera quant à lui ponctué d’espaces extérieurs aménagés, tous ayant une relation étroite avec la grande thématique de l’eau, acheminée in situ. La revalorisation de ces espaces vient nourrir un ensemble de mécanismes hydrauliques et d’aménagements passifs extérieurs dessinés à des fins de traitement des eaux grises.

108


Ces sujets seraient abordés de façon à sensibiliser un public hétéroclite, via des installations artistiques inclusives ou encore des ateliers culinaires et culturels participatifs. Bien que développé dans un contexte inédit lié à une crise sanitaire sans précédent, nous avons su faire preuve d’accoutumance afin de mener au mieux ce projet commun. De fait, cette situation nous a permis de gagner en perspicacité, adaptabilité et en inventivité / créativité. C’est au travers de cette confrontation introspective que nous avons su progresser et rebondir aussi bien scolairement que personnellement. Fortes de cette expérience, nous avons gagné en lucidité tant sur nos aspirations futures que sur l’apport de connaissances accumulées au fil du temps. L’investigation menée sur des thématiques telles que l’agriculture urbaine, la récupération et le traitement des eaux mais aussi les quelques notions relatives à la culture des matériaux biosourcés et la filière émergente qu’est le réemploi, nous ont confrontées à une réalité concrète du métier. Ce projet marque également l’aboutissement d’un cursus peu empreint de ces préocupations liées à la reconversion, pourtant cruellement d’actualité. Cette année nous a inculqué que le nouveau paradigme de l’architecte réside dans la recherche d’une nouvelle forme de résilience au regard de l’existant, afin de tendre vers une architecture moins ‘‘matériauvore’’ et plus juste. La transformation du déjà-là serait alors un levier à la transition énergétique que nous traversons.

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Sources ARTICLES & OUVRAGES COURS & CONFÉRENCES EXPOSITIONS & CATALOGUES FORM ATIONS & DOCUMENTAIRES SITO G R A P H IE TRAVAUX UNIVERSITAIRES

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02/10/2019 au 24/02/2020. • GAUZIN-MÜLLER Dominique. ‘‘Architecture en fibres végétales d’aujourd’hui’’, Collection Transitions écologiques, Museo Éditions, Plaissan, 10/2019, 144 pages. • MUSÉE DU LOUVRE. ‘‘Léonard de Vinci’’, Paris, 24/10/2019 au 24/02/2020. • PAVILLON DE L’ARSENAL. ‘‘Fibra Architectures - Architectures contemporaines en fibres végétales’’, Paris, du 25/09/2019 au 17/11/2019. • PAVILLON DE L’ARSENAL. ‘‘Hôtel Métropole - Depuis 1818’’, Paris, 16/10/2019 au 12/01/2020.

Fo r m a t i on s & do c um e nta i re s • ARTHUS-BERTRAND Yann. HOME, documentaire, 05/06/2009, 2h, BO: AMAR Armand. • DION Cyril, LAURENT Mélanie. DEMAIN, documentaire, Tomorrow film series, 12/2015, 1h58. • FUN MOOC. MOOC — Agreenium, Agricultures Urbaines, formation en ligne (cours), 6 séquences. • ICEB. MOOC — Bâtiment durable, Le réemploi : Matières à bâtir, formation en ligne (cours + évaluations), 5 séquences subdivisées en 4-5 modules thématiques, du 10/03/2020 au 02/05/2020.

si to g r a p h i e • AGENCE DE L’ENVIRONNEMENT, ET DE LA MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE — ADEME. Changement climatique - transition écologique, énergétique https://www.ademe.fr/ • ARCHDAILY. ‘‘Le site d’architecture le plus visité au monde’’ https://www.archdaily.com/ • ATELIER PARISIEN D’URBANISME — APUR. https://www.apur.org/fr • BAZARURBAIN. Collectif pluridisciplinaire intervenant sur l’espace urbain et social http://www.bazarurbain.com/ • CENTRE D’INFORMATION SUR L’EAU — CIEAU. https://www.cieau.com/

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• CONSEIL D’ARCHITECTURE, D’URBANISME ET DE L’ENVIRONNEMENT — CAUE de Paris 75, des Hauts-de-Seine et de l’Île-de-France https://www.fncaue.com/caue-et-urcaue-d-ile-de-france/ • DATA.GOUV. Plateforme ouverte des données publiques françaises https://www.data.gouv.fr/fr/ • DIRECTION RÉGIONALE ET INTERDÉPARTEMENTALE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’ÉNERGIE (DRIEE Île-de-France) http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr • EKOPOLIS. Pôle de ressources francilien pour l’aménagement et la construction durables https://www.ekopolis.fr/ • GÉOPORTAIL. Portail national de la connaissance du territoire mis en œuvre par l’IGN https://www.geoportail.gouv.fr/ • INSTITUT POUR LA CONCEPTION ÉCO-RESPONSABLE DU BÂTI — ICEB https://www.asso-iceb.org/ • INVENTAIRE NATIONAL DU PATRIMOINE NATUREL — INPN https://inpn.mnhn.fr • JEUNES AGRICULTEURS. Syndicat professionnel agricole http://www.jeunes-agriculteurs.fr/ • LE MONITEUR. https://www.lemoniteur.fr/ • LES GRANDS VOISINS. https://lesgrandsvoisins.org/ • MAIRIE DE GARCHES — site officiel https://www.ville-garches.fr • MINISTÈRE DE LA COHÉSION DES TERRITOIRES. https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/ • PARIS & MÉTROPOLE AMéNAGEMENT — P&Ma https://www.parisetmetropole-amenagement.fr/fr/saint-vincent-de-paul-paris-14e • SAINT-VINCENT-DE-PAUL. Conférences, PDF, Projet en cours https://www.blog-saintvincentdepaul-leprojet.fr/page/63/petites-conferences • WIKIPEDIA, ‘‘L’encyclopédie libre que chacun peut améliorer’’https://fr.wikipedia.org/

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T r a va ux un i v e r s i ta i r e s • ALLIET Fleur, VERDIER Charlotte. Rapport de PFE, ‘‘Pas à pas : de l’hôpital enclavé au quartier ouvert’’, site de l’hôpital Raymond Poincarré à Garches, S9-S10, DE 6, ENSAPVS, Paris, 2018-2019. • BOUNIOL Camille. Mémoire de M2, ‘‘Fluide vital. L’eau : lien entre ciel et sol’’, DE 1, FAIVRE-AUBLIN Cyrille (dir.), ENSA-PVS, S9, 2019. • KRIMAT Riwan. Rapport de PFE, ‘‘Le Mob.’’, site de l’hôpital Raymond Poincarré à Garches, S9-S10, DE 6, ENSA-PVS, Paris, 2018-2019. • MONTEIL Camille. Mémoire de M2, ‘‘Déconstruction : mode de réemploi.’’, DE 2, BAILLY Claire (dir.), ENSA-PVS, S9, 2019.

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RETRANSCRIPTION DE L A PREMIÈRE VISITE DE SITE EXERCICE DE PROSPECTIVE ANTHROPOCÈNE FRISE CHRONOLOGIQUE HISTORIQUE DE GARCHES FRISE CHRONOLOGIQUE HISTORIQUE DE L’HÔPITAL DÉM ARCHE BÂTIMENTS DURABLES FRANCILIENS CALCUL DU COEFFICIENT DE BIOTOPE CARTE DES ÉQUIPEMENTS CULTURELS ET DE LOISIRS CARTE DES RESTAURANTS CARTE GÉOLOGIQUE DE L’IDF ÉTAT DES RESSOURCES EN EAU BRUTE EN IDF CONTEXTUALISATION DE L’ÉCOSYSTÈME INT R O D U CT IO N À L’A R C H IT E CT U R E D E L A N AT U R E

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ANNEXES OBSERVATIONS DE L A FAUNE ET DE L A FLORE IN S IT U M AT É R I A L IT É D E L’ E X ISTA NT E T D E S INT E RV E NT IO N S LES PL ANTES DÉPOLLUEUSES ET LEURS CARACTÉRISTIQUES IN STAU R AT IO N D ’ U N E G E ST IO N F O R E ST IÈ R E D U R A B L E CARTE DES FILIÈRES LOCALES — BOIS ET CH ANVRE CARTOGRAP HIE DE L A POLLUTION SONORE THERMOGRAPHIE D’ÉTÉ DU SITE HOSPITALIER GARCHOIS PL AN D’ÉVACUATION DES EAUX PLUVI ALES PL AN D’ÉVACUATION DES EAUX PLUVI ALES (BIS) PL AN DU RÉSEAU D’EAU POTABLE PL AN D’ASSAINISSEMENT DE L A COMMUNE - PLU PL AN DES GALERIES SOUTERRAINES

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ANNEXE N°1 - RETRANSCRIPTION partielle DE LA 1 ere VISITE DE SITE DE GARCHES Retranscription d’une partie des 14 audios enregistrés le 11 octobre 2019

lation qui est une clé essentielle pour comprendre l’édifice en lui même; c’est-à-dire qu’une fois qu’on a compris comment fonctionne le système de circulation ou de distribution horizontal et vertical, on a compris déjà plus que les 50% du batiment, c’est la clé. [...] Il faut donc bien comprendre comment on circule pour pouvoir accompagner et s’inscrire dans une même logique. [...] Éventuellement, on peut réfléchir sur comment introduire davantage de fluidité.’’

Donato Severo : ‘‘Il y a eu plusieurs PFE qui se sont fait sur ce lieu là, dont les problématiques ont été: Comment valoriser le cœur historique qui est protégé tout en imaginant de nouveaux usages ouverts sur la ville, notamment des usages de type culturels parce que ça permet effectivemment d’avoir une interrelation avec la ville’’. Xavier Dousson depuis la galerie en pierre de Brézin: ‘‘Je fais juste une petite incise sur la question des sols parce que je trouve que c’est l’endroit pour en parler. Il y a des très beaux pavés d’origine aux sol qui sont là depuis deux siècles et, ici, on est sur une rampe en ciment rajoutée pour récupérer le niveau de cet espèce de cloître. Vous verrez qu’ailleurs il n’y a pas le même soin dans les sols : regardez les traces, elles valent le coup d’être conservées, car c’est difficile à mettre en oeuvre, c’est assez coûteux et, une fois que c’est là, ça reste très longtemps. Donc ça peut-être aussi un thème : ce qui fait la gravure urbaine, les sols, la qualité des sols... y compris la végétation : on voit qu’on est dans quelque chose en termes de composition paysagère c’est assez sommaire ce n’est pas tout à fait à la hauteur des lieux mais vous pouvez vous imaginer des choses y compris sur le plan du paysage.’’

M. Benard en réponse à une question de Noémie : ‘‘La charpente traditionnelle est bien en bois mais pour le reste du bâtiment, le matériau prédominant en terme de structure est probablement du béton armé, car on observe bien la trame structurelle des poteaux peints en jaune sur la façade’’. D. Severo : ‘‘En plus d’une végétation riche, l’une des grandes thématiques de ce lieu est la pente et ses possibilités de transformation pour la rendre fonctionnelle. [...] Finalement, le système géographique est assez étonnant et les différences de niveaux sont extraordinaires ! On a des mètres de différence de niveaux. [...] Le site est riche d’occasions pour réorganiser, réimaginer l’espace et son lien avec la ville. C’est un point très important. Vous voyez comme il y a plusieurs axes: un axe Est-Ouest et un autre Nord-Sud qui ont différentes étendues et offrent diverses situations.’’

Marc Benard : ‘‘[...] Soyez également attentifs aux varitations de rythmes. [...] De plus, on est sur des galeries : la galerie c’est très intéressant d’un point de vue circulatoire c’est à dire qu’elle ne relie pas que les bâtiments entre eux...elle est devant, donc elle relie aussi les cours entre elles. Il y a un système circulatoire très sophistiqué qui est non-standard.

Olivier Perrier en parlant du rythme des bâtiments — de leur façade et murs pignons — pris chacun isolément: ‘‘On peut peut-être juste faire remarquer qu’il y a tout un rythme et une qualité dans l’ensemble qui se démultiplie et qui arrive à son expression justement par la démultiplication.’’

D. Severo : ‘‘L’aspect qu’a souligné Marc Benard est très important. Quand on analyse un bâtiment ou un ensemble de bâtiments, c’est le système de circu-

[...]

120


D. Severo : ‘‘La question de la limite et de son traitement se pose. Surtout dans le cadre d’un projet de réhabilitation d’un hôpital, d’un enclôt qui s’ouvre:

véritable opportunité d’imaginer et de se préocupper des questions environnementales avec l’idée de la nature en ville et la thématique de l’espace ouvert. [...] C’est aussi bien de se poser la question du périmètre. Dans quel périmètre ? Jusqu’où vais-je ?’’

Comment unifier un lieu qui s’ouvre et qui présente des situations topographiques, géographiques, morphologiques très différentes ?

D. Severo : ‘‘Beaucoup d’articles ont été publiés et l’annonce de la fermeture des lieux a fait polémique car il y a un fort attachement des usagers et des habitants pour les lieux... Il y a beaucoup d’acteurs, d’institutions, dont les mairies qui interviennent dans ces débats. [...] L’assistance publique a découvert avec joie que nous travaillions sur les hôpitaux : pour montrer au personnel qu’il y aura un possible futur qui évitera la disparition ou stigmatisation des lieux. C’est un élément très fort de dire que l’on ne va pas détruire le bâti même si c’est désuet ou obsolète. La vie s’y est stratifiée. On est là pour stimuler des idées libres dans la programmation pour mettre en valeur les qualités de ce lieu et proposer une sorte de seconde vie.’’

Vous avez observé comme on rentre là. On a des axes, on a toute une relation très directe et ici on est confronté partout à cette relation c’est à dire : Quelles sont les conditions pour ouvrir ce site à la ville ? Comment faire passer la limite comme un moment de clotûre, comme un seuil, comme un passage, comme une relation ? Finalement, dans beaucoup de projets urbains, il s’agit de réimaginer le système de relations, c’est simplement restituer des relations entre des choses qui existent déjà. [...] Dans cette idée, le concept d’acupuncture semble intéressant. Où est que j’interviens sur des systèmes qui sont déjà existants afin de les améliorer ? C’est un mode d’opération qui est discret et qui peut amener à des changements profonds.’’

X. Dousson : ‘‘Ce qu’on vous demande de faire c’est d’être un peu plausible. Voilà, après vous êtes totalement libres dans le choix de transformation de ce site. Extrêmement libres. On est tout à fait preneurs de choses un peu curieuses ou inattendues. Et comme vous vous inscrivez dans une offre pédagogique qui produit depuis des années des PFE, où il y en a qui étaient très rationnels, très réalistes, on peut, dans cette offre là avoir de temps en temps des choses spéculatives qui sortent; comme des grains de folie. C’est tout à fait possible, pas forcément en restant sur les rails de la réalité, mais d’imaginer ce qui se passera d’ici vingt ou trente ans. La transformation de ce lieu là sera probablement terminée en 2040, ça vous engage à être un peu perspectifs.’’

M. Benard : ‘‘Juste un petit point supplémentaire, vous voyez en coupe comment le coteau a été creusé pour créer une plataforme ? Il y a eu des effets de déblais et remblais. Vous voyez comment le faitage correspond à peu près au niveau du plateau qu’il y a derrière ? Donc le bâtiment est complètement à l’abri des vents du nord.’’ D. Severo : ‘‘[...] Là, il y a des hectares et des hectares de disponibles, c’est une vraie respiration qui s’oppère grâce aux divers traitements de sols, une

121


ANNEXE N°2 - EXERCICE DE PROSPECTIVE ANTHROPOCèNe Intégrer le projet dans l’ambiance d’un livre de science-fiction prospective

Le Meilleur des mondes est un roman d’anticipation dystopique écrit en 1931 par Aldous Huxley — poète, journaliste, critique d’art, romancier. Mondialement célèbre, ce chefd’œuvre de la littérature prospective et d’anticipation, développe des théories de ce que pourraient devenir les progrès scientifiques et techniques dans l’avenir. ‘‘Et c’est là, dit sentencieusement le directeur , en guise de contribution à cet exposé, qu’est le secret du bonheur et de la vertu : aimer ce qu’on est obligé de faire. Tel est le but de tout conditionnement : faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper. [...] Le bonheur est un maître exigeant, surtout le bonheur d’autrui. Un maître beaucoup exigeant, si l’on est pas conditionné pour l’accepter sans poser de questions, que la vérité. [...] Notre Ford lui-même fit beaucoup pour enlever à la vérité et à la beauté l’importance qu’on y attachait, et pour l’attacher au confort et au bonheur. La production en masse exigeait ce déplacement. Le bonheur universel maintient les rouages en fonctionnement bien régulier ; la vérité et la beauté en sont incapables. [...] Il est impossible d’avoir quelque chose pour rien. Le bonheur, il faut le payer.’’ Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, 1931, pages 281-282

‘‘Si l’on est différent, il est fatal qu’on soit seul.’’

122


Bleue comme une orange est un roman de science-fiction à visée politique publié à l’aube des années 2000 par Norman Spinrad — auteur de SF américain. Fin du du XXIème siècle. Il y dépeint un réchauffement accéléré de la planète ayant précipité la montée des eaux, éradiqué certains espaces de la carte, transformé les régions chaudes en déserts. La terre serait alors sur le point de se transformer en territoire inhabitable. C’est à Paris, devenue une cité tropicale colonisée par une faune et flore digne d’un bayou, que l’ONU décide d’y consacrer un congrès. On y soupçonne un puissant cartel de provoquer délibérément ces bouleversements climatiques pour vendre sa technologie... ‘‘La Seine grouillait de trafic fluvial, essentiellement touristique en cet agréable fin d’après-midi : gondoles, faux* grands canoës polynésiens à balancier avec de faux rameurs vêtus comme des insulaires, disneys de bateaux libellules et bateaux-mouches ancien modèle, pour la plupart des monstruosités vitrées [...] avec leurs roues à aubes, leurs frises peintes en blanc, leurs guides en costumes crème glacée, et leur exécrable cuisine de ‘‘Louisiane’’ tout droit sortie du micro-ondes.’’

‘‘Pompez de l’eau dans des cratères, et elle s’évaporerait dans l’atmosphère telle de la soupe bouillant sur une cuisinière.’’

123

Norman Spinrad, Bleue comme une orange, 1999, pages 54-55.


ANNEXE N°3 - Frise historique sur la commune de garches

préhistoire

l’hospice de la reconnaissance Des traces d’habitats préhistoriques des époques paléolithique et néolithique ont été relevées au début du XXème siècle dans une sablière.

‘‘Naissance’’ de garches

1063 1170 1298

Garches est mentionnée pour la première fois, par les chroniqueurs, dans un texte datant de 1063 sous la forme de Garziacus. Certains étymologistes attribuent l’origine de ce nom au mot ‘‘Garz’’ — petit taillis — qui viendrait lui-même de ‘‘Harz’’ — une fleur qui pousse dans les montagnes allemandes. Ou encore, Ernest Nègre suggère le nom d’homme e ni e c i id fi e - . l e e h le Rostaing y voient plutôt une variante du bien connu Guerche issu du francique werki, ouvrage défensif. D’autres pensent qu’il s’agirait plutôt de l’influence du mot latin quercus i nifi n ch ne’’, indi n ainsi l’abondance de cette essence dans les forêts anciennes du Vieux Continent, en devenant presque un symbole, d’où la feuille de chêne dans le blason de la commune.

Henri Cachard installe sur le terrain Saint-Cloud un club de golf qui s’étend sur les communes de Vaucresson et de Rueil-Malmaison.

1170 Garches est mentionnée comme village.

1911

1298 Construction de l’église du village, première dédiée à Saint Louis en France.

1905 1901

1702 Le territoire de Villeneuve-l’Étang, désormais Marnes-la-Coquette, est séparé de Garches.

LOISIRS

1702

BUZENVAL Le village Buzenval, devenu désormais un quartier, est un écart de la commune de Rueil-Malmaison, situé sur le chemin de Rueil à Garches. Il y a là un château qui fut, au XVIIIème siècle, la propriété de Michel Ferdinand d’Albert d’Ailly, 5ème duc de Chaulnes (1714-1769). L’impératrice Joséphine de Beauharnais, femme de Napoléon Bonaparte, l’acheta au XIXème siècle.

1805

1837

1871

1884

Hospice

CONFLIT & DESTRUCTIONS

Construction de l’hospice de la Reconnaissance par Pierre Gauthier sur un terrain et avec des fonds légués à l’Assistance publique par Michel Brézin.

Le village est très endommagé lors du siège de Paris en 1870. Le 19.01.1871, le général Trochu et ses hommes livrèrent en vain les batailles de Montretout-Garches-Buzenval, ce qui anéantit une partie de la ville. Suite à cette tragédie, de nombreux habitants ont quitté le village.

124


un peu d’architecture L’urbanisation se développe vers le Nord avec le lotissement Bel-Air où Hector Guimard et Auguste Perret, signent quelques belles maisons.

1924

équipements & recherches En 1929, François Débat, docteur en pharmacie et médecine, fait construire ses laboratoires pharmaceutiques dont il est le fondateur puis président/ directeur général. Il y installe aussi un terrain de tennis et une vingtaine de maisons basses, pour y loger gratuitement les familles du personnel.

1929

2016

limites et territoire La commune a donc également été intégrée le 1er janvier 2016 à l’établissement public territorial Paris Ouest La Défense, qui succède à la communauté d’agglomération Cœur de Seine.

politique & administration Château Civiale Construction dudit château en 1911 par le Dr. Civiale dans lequel la gente aisée de la région parisenne venait se reposer. Il s’agit de l’actuelle mairie.

1901 Garches est déclarée en Préfecture des Hauts de Seine.

2014 seconde guerre mondiale Les forces allemandes réquisitionnent les villas du nord de la ville dont le lotissement Bel-Air.

WWII

La commune était historiquement le chef-lieu du canton de Garches. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune fait désormais partie du canton de Saint-Cloud.

communauté d’agglomération

2005

Avec Saint-Cloud et Vaucresson, Garches faisait partie de la communauté d’agglomération Cœur de Seine, créée le 1er janvier 2005.

réseau ferroviaire

cité des Chataîgners

Le 8 mai 1884 marque l’arrivée du chemin de fer ainsi que le percement de la rue menant de la gare à l’église.

résidence la Verboise

60’s - 70’s

résidence Guynemer

HLM Développement des parcs de l e en ci édifié p de sociétés privées. On en compte 4 majeures sur la commune de Garches à cette période.

125

cité Poincaré


ANNEXE N°4 - Frise historique sur l’Hôpital raymond-poincaré

1828

MICHEL BRézin Sous le règne de Charles X, Michel Brézin, directeur de la fonderie de canons de l’Arsenal à Paris lègue au Conseil général des hospices un de ses terrains sur le commune de Garches. Il stipule dans son testament du 16 décembre 1828 qu’il souhaite i ’édifie ne i n de e i e pour les ouvriers forgerons/serruriers/ mécaniciens sexagénaires sans ressource.

1833 1836 1838 1840 1843

l’hospice de la reconnaissance

BLESSéS DE GUERRE

La disparition le mois suivant du bienfaiteur conduit l’administration à entreprendre les travaux. Un premier hospice ouvre ses portes en décembre 1833, sous le nom ‘‘d’hospice de la Reconnaissance’’. A son ouverture, il accueille près de 140 personnes. Dès 1836, l’installation provisoire s’agrandit sous la direction des architectes FrançoisJacques Dellanoy et Martin-Pierre Gauthier. La construction de nouveaux pavillons lui permet d’accroître le nombre de patients au cœur de l’hospice.

En janvier 1944, l’autorité militaire allemande s’installa dans ses locaux. En février, l’administration réquisitionna la Fondation Foch de Suresnes pour y transférer les malades, et l’établissement fut baptisé pour l’occasion Hôpital temporaire Poincaé- ch. l fin de l’année 1945, l’hôpital fut restitué à l’Assistance publique et les patients de Poincaré-Foch réintégrèrent les locaux de Garches.

210

1944

LITS INAUGURATION

250

LITS

300

LITS

1929 intervention de l’AP-HP L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris entreprend la construction de l’actuel hôpital de Garches. C’est de cette époque que datent les pavillons Letulle, Netter et Widal, Colbert, Rabelais, la cuisine et les locaux techniques.

126

L’hôpital-hospice ouvre le 14 décembre 1936 alors que sa construction décidée en 1929 et entreprise depuis 1932 est à peine achevée. Il porte le nom du président Raymond Poincaré, président de la République française du 18 février 1913 au 18 février 1920, soit essentiellement durant la Première Guerre mondiale et décédé le 15 octobre 1934 à Paris.

1936

1941


annexion Les bâtiments de l’hospice de la Reconnaissance se trouvent annexés à l’hôpital Poincaré et forment le pavillon Michel Brézin.

1946

PROJET DE RECONVERSION

En 1958, on construit des annexes et extensions des bâtiments existants notamment les cours de Fernand Widal, ainsi qu’une pharmacie, un pavillon de balnéothériapie et une salle des fêtes. Puis 1960 : aile André Visal + IFSI, 1970 : la crèche, en 1980 : bibliothèque + SMUR et 1992 : SAMU.

spécialités hospitalières L’année 1941 voit la mise en place d’un service de chirurgie osseuse avec bloc opératoire. Progressivement, l’activité de l’établissement s’oriente vers la prise en charge des séquelles de la poliomyélite (de 1950 à 1970) puis se spécialise dans la rééducation de patients atteints de troubles moteurs neurologiques. Les 1ers kinésithérapeutes de l’AP-HP y reçoivent leur formation.

1956

QUel avenir ?

l’hôpital s’agrandit

La question du devenir de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches se pose depuis de nombreuses années. Son architecture pavillonnaire n’est plus adaptée à la prise en charge des patients et l’établissement nécessite une mise aux normes en matière de sécurité incendie. Depuis 2017, l’AP-HP a un projet de rénovation qui implique sa fermeture et le déménagement de ses services et de ses laboratoires à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt.

1978 PATRIMOINE En 1978, l’ensemble des façades et toitures des édifice é in e cl é ‘‘monument historique’’.

1958

2024-2027 2014

2016

réputation & notoriété En 1956, la chirurgie évolue également et se transforme en ‘‘chirurgie orthopédique et traumatologique’’. Ce service est connu dans le monde entier pour avoir été d’une part le premier centre de prise en charge moderne de la traumatologie lourde, en particulier des polytraumatisés, d’autre part le service où sont nés et ont été développés les concepts sur lesquels reposent la chirurgie de remplacement des articulations par prothèses.

CINéma

PROTESTATIONS Des parents d’enfants cancéreux ont entamé le 26 juin une grève de la faim, dans la chapelle de l’hôpital, pour réclamer la poursuite des méh de pécifi e de l’unité spécialisée dans les cancers des os suite à l’annonce de fermeture prochaine du service d’oncologie pédiatrique de Raymond-Poincaré.

127

Dans Hippocrate, n fil d i e français sorti en 2014, la scène de salle de garde a été tournée dans celle de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches: à cette occasion, le metteur en scène Thomas Lilti a fait repeindre une fresque p i e fi e c e lin i inc n i n nd p n’’ d n le fil . Dans Les Enfants de la chance, sorti le 30 novembre 2016, avec Philippe Torreton, le réalisateur Malik Chibane a raconté l’histoire vraie de Maurice Grosman, enfant juif qui a évité de justesse la rafle du Vel d’Hiv’ en juillet 1942, grâce à une succession de hasards ce jour là, et suite à une jambe cassée. Il a passé de juillet 1944 à la Libération sa convalescence de jambe cassée, caché et protégé par le personnel de l’hôpital de Garches.


ANNEXE N°5 - Démarche bâtiments durables franciliens Simulation d’un rapport d’évaluation du niveau de reconnaissance atteint selon les critères de la grille BDF

Nous avons été sensibilisés à la démarche Bdf - Bâtiments durables franciliens lors du premier semestre de master 2, fin 2019. Cette démarche ‘‘est un dispositif d’accompagnement, d’évaluation et d’apprentissage, destiné aux opérations de construction et de réhabilitation en Île-de-France. Elle s’adresse aux maîtres d’ouvrage, publics et privés, et aux équipes de maîtrise d’œuvre qui souhaitent construire ou réhabiliter de façon durable. […] La démarche Bdf permet de fixer un niveau d’ambition, des objectifs, et de suivre leur mise en œuvre jusqu’en exploitation. La maîtrise d’ouvrage peut ainsi valoriser son opération sur quatre niveaux de reconnaissance: Cap, Bronze, Argent ou Or.’’ Définition de la démarche Bdf par Ekopolis* * Association ayant pour but d’encourager le développement durable dans les champs de l’aménagement et de la construction en IDF

Ainsi, en plus de nous familiariser avec un outil professionnel, nous avons pu aborder plus en profondeur certains thèmes du projet tels que celui de l’eau, de l’énergie ou encore de la gestion de projet.

Nom de l’opération Reconversion de l’hôpital Raymond-Poincaré (Garches) en quartier ouvert à double programmatique culturelle et culinaire. Date évaluation 25/08/2020

Phase évaluation Conception / Réalisation / Exploitation

Résultats 1 - Grille d’évaluation

Note max

Note OP

Pourcentages

85

72,52

12,50

12,04

96%

GED

Gestion de projet

TER

Territoire et site

12

10,05

84%

SOL

Solidaire

12

8,63

72%

ENE

Energie

12

9,13

76%

EAU

Eau

12

12,00

100%

MAT

Autres ressources

12

9,33

78%

CES

Confort & santé

12,50

11,34

91%

2 - Cohérence durable

15

0,00

3 - Innovation

5

0,00

Points

72,52

Médaille

ARGENT

TOTAL

Résultats otbenus lors du remplissage de la grille BDF

128


G ESTION

DE PROJET

14,00

Sur le radar généré suite aux résultats obtenus de la grille Bdf, on constate l’importance accordée au thème de l’eau ainsi que notre souhait d’intégrer le site au territoire tout en travaillant les temporalités de gestion de projet.

12,00

C ONFORT &

10,00

T ERRITOIRE

SANTÉ

ET SITE

8,00 6,00 4,00 2,00 0,00

A UTRES

S OLIDAIRE

RESSOURCES

E NERGIE

E AU

Radar synthétique de la démarche Bâtiments durables franciliens

129


ANNEXE N°6 - Fiche technique de calcul du coefficient de biotope Simulation d’un calcul de Coefficient de Biotope par Surface (CBS) - Biodiversité et écosystèmes dans les territoires

‘‘Le Coefficient de Biotope par Surface (CBS) est un coefficient qui décrit la proportion des surfaces favorables à la biodiversité (surface écoaménageable) par rapport à la surface totale d’une parcelle. Le calcul du CBS permet d’évaluer la qualité environnementale d’une parcelle, d’un îlot, d’un quartier ou d’un plus vaste territoire. La loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové introduit le coefficient de biotope.

Précisions CBS = Surface écoaménageable / surface de la parcelle. Elle est calculée à partir des différents types de surfaces qui composent la parcelle : Surface écoaménageable = (surface de type A x coef.A) + surface de type B x coef.B) + ... + (surface de type N x coef.N)

Le règlement PLU peut ‘‘imposer une part minimale de surfaces non imperméabilisées ou écoaménagéables, éventuellement pondérées en fonction de leur nature, afin de contribuer au maintien de la biodiversité et de la nature en ville’’. Exiger l’atteinte d’un CBS donné dans un document d’urbanisme, dans un projet d’aménagement ou de renouvellement urbain permet de s’assurer globalement de la qualité d’un projet, en réponse à plusieurs enjeux : amélioration du microclimat, infiltration des eaux pluviales et alimentation de la nappe phréatique, création et valorisation d’espace vital pour la faune et la flore.’’ Fiche technique de l’agence de la transition écologique (ADEME)

Coefficient de valeur écologique par m2 de surface

130


Application Un des objectifs de la reconversion de l’hôpital est de conserver la biodiversité et les surfaces perméables existantes tout en insérant davantage de surfaces végétalisées dans l’espace publique. Le PLU de la ville de Garches exige également un CBS minimal pour toute nouvelle opération (A vérifier?) Surface de parcelle : 80 000m2 Surface emprise au sol : 30 000m2 Surface espace libre : 50 000m2 Coefficient emprise au sol (CES) : 0,375 État existant Surface perméable : 12 000m2, soit 15% Surface imperméable : 68 000m2, soit 85% . Surface de bâti : 30 000m2 (37,5%) Représente environs 1/3 de la parcelle . Autres surfaces imp : 38 000m2 (47,5%) 38 000 x (1) 0,0 = 0,0 30 000 x (7) 0,2 = 6 000 12 000 x (6) 1 = 12 000 18 000 80 000

Total = 18 000

= 0,225

Si les surfaces perméables représentes 20 000 dans l’état projeté, nous obtiendrions 26 000 de surface écoaménageable : 26 000 80 000

= 0,325

131

Dans le cadre du projet de fin d’étude (Ici, notre coefficient est égal à 0,06 alors que le CBS minimal à atteindre est de 0,3 (exigé par le document d’urbanisme ou le cahier des charges du projet). Différents scénarios sont donc proposés pour l’atteindre.)


ANNEXE N°7 - Carte des équipements culturels et de loisirs - Paris et Petite Couronne Nombre d’équipements culturels et de loisirs pour 1 000 habitants Légende La Seine plus de 1,5 de 1,25 à 1,5 de 1 à 1,25 de 0,75 à 1 moins de 0,75

0

0

5

5

Base Permanente des Equipements 2013, Recensement de la Population (INSEE) - 2011

10 Kilomètres

source : APUR

15 KM

132


ANNEXE N°8 - état des ressources en eau brute en île-de-france Nombre de restaurants pour 1 000 habitants Légende La Seine plus de 20 de 10 à 20 de 5 à 10 de 2 à 5 moins de 2

0

0

5

5

Base Permanente des Equipements 2013, Recensement de la Population (INSEE) - 2011

10 Kilomètres

source : APUR

15 KM

133


ANNEXE N°9 - Carte géologique de l’île-de-france Sol minéral lithosol régosol rankosol arénosol peyrosol

Nature des sols de la région francilienne

Sol des vallons, vallées, milieux côtiers colluviosol fluviosol thalassosol sodisalisol Sol issu de matériaux calcaires rendisol calcisol rendosol calcosol dolomitosol Sol peu évolué brunisol andosol vertisol organosol Sol évolué fersialsol néoluviosol luvisol véracrisol alocrisol podzosol Sol soumis à l’excès d’eau histosol réductisol rédoxisol colluviosolrédoxisol brunisolrédoxisol néoluvisolrédoxisol luvisolrédoxisol planosol pélosol source : issu de l’IGCS, selon le GIS Sol.

134


ANNEXE N° 10 - état des ressources en eau brute en île-de-france Carte du réseau hydrographique de la région francilienne Seine Aval

Légende

^

Usine de distribution d’eau non potable

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Réservoir d’eau non potable

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Seine Centre

^

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Réseau d’eau non potable parisien

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Piscine

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PASSY

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Nappe subaffleurante

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Eau de surface

CHARONNE !

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Courbe de niveau

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AUSTERLITZ ! ! ! ! !

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MENILMONTANT

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GRENELLE

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Station d’épuration

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LA VILLETTE

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Exhaure du réseau RATP

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MONTMARTRE

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Réseau d’assainissement visitable hors Paris

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VILLEJUIF !

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135

sources : CG 92, CG 93, CG 94, Eau de Paris, RATP, SIAAP, BRGM, APUR


ANNEXE N° 11 - Contextualisation de l’écosystème De la formation de la Terre à l’interconnection des êtres vivants et de leur environnement

L’interconnectivité des êtres vivants formants un écosystème fait partie des chapitres du livre Industry of Nature, another approach to ecology édité par Elodie Terriaux (matériO) en 2012.

‘‘Go, take your lessons from nature, that's where our future lies’’ Leonardo da Vinci 0:00 Formation de la Terre 4,55 Ma

’’

59

:40 ns 10 che Ma Li 00

11:5957’’ Premier humain 2 Ma

12:00 Maintenant !

5

5:5651’’ Montée de l’oxygène atmosphérique 2,3 Ma

Représentation sur une journée, sous la forme d’une horloge de 12 heures de l’intervale de temps depuis la formation de la Terre jusqu’à aujourd’hui

136

52’’

3,5 Ma

* Un écosystème se compose de deux éléments qui s’influencent mutuellement: le biotope physique et la communauté vivante. Le biotope abiotique se compose de d’éléments tels que la température, la lumière, le vent et l’eau. La partie biotique comprend tous les êtres vivants; producteurs (plantes), consommateurs (animaux) et réducteurs (bactéries et champignons). Il s’agit d’un groupe d’êtres vivants interconnectés entre-eux et avace leur environnement, reposant sur un réseau d’échange d’énergie et de matériaux qui assurent l’entretien et le développement de leur vie commune.

’’ x 59 au es :59 anim estr 0 1 s rr r e mie és t Ma e r r 0 b P té 38 r ve

2:46 ctérie Première ba

‘‘Le scientifique français Antoine Lavoisier dit à propos de la nature: ‘‘Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme’’. S’inspirant de cette leçon, l’écologie industrielle suppose que les systèmes de l’industrie soient considérés comme des écosystèmes particuliers, car ils gèrent et génèrent également les flux de matières, d’énergie et d’informations’’ page 167


ANNEXE N° 12 - INTRODUCTION à l’architecture de la nature D’après un mini-documentaire sur une formation de Francis Hallé

‘‘Je ne fais que planter des arbres : je sais que je suis trop vieux pour jamais pouvoir profiter ni de leurs fruits ni de leur ombre, mais je ne vois pas de meilleur moyen.’’ Francis Hallé

Toute l’histoire de notre évolution biologique tient dans la vie d’un arbre. Francis Hallé, professeur et botaniste français, a déterminé vingt-quatre formes d’architectures pour les arbres dans le monde, divisibles en deux grands groupes: les arbres unitaires et coloniaires. De manière générale, les arbres ont une vie organisée, ils sont doté de capteurs sensoriels et d’organes de mémorisation.

Illustration des 24 formes d’architectures pour les arbres dans le monde, Francis Hallé

137

‘‘Un être humain a une centaine d’organes distincts – rein, foie, œil, cerveau, vessie, poumon, cœur, etc. – dont chacun est clairement délimité, doté d’une fonction précise ou d’une sensibilité particulière, mais se trouve en nombre réduit, un ou deux le plus souvent. Les arbres, on le sait depuis Goethe, n’ont que trois organes - tiges, racines, feuilles – mais qui se comptent par milliers. En conséquence, on a longtemps pensé qu’ils avaient moins de fonctions et moins de sensibilités que nous; nous savons maintenant que ce point de vue est faux et qu’ils en ont autant que l’être humain, et même davantage, mais sans les organes correspondants.’’


A N N E X E N ° 1 3 - o bse rvati o n de LA FA UN E ET FLORE ‘‘ in situ ’’ Relevés effectués lors d’un itinéraire de décembre dernier - questionnements soulevés

‘‘Les espaces naturels sensibles ont été institués par la loi de 1976 afin de protéger certaines zones présentant un intérêt pour la biodiversité. Ils bénéficient de modes d’entretiens écologiques et respectueux des espèces animales et végétales.’’ C’est lors de l’une de nos balades in situ — le premier décembre 2019 — que nous sommes tombées sur divers panneaux du département des Hauts-de-Seine évoquant la biodiversité des environs. En plus d’avoir une faune et une flore riche, la commune de Garches abrite certaines espèces protégées telles que le grèbe huppé ou le cygne tuberculé. ‘‘Aulnes, saules, frênes... Plus d’une centaine d’arbres a été récemment replantée autour des étangs pour remplacer les peupliers arrivés à maturité. Près de 40 espèces d’oiseaux ont été observées sur le site dont plus de la moitié est protégée. Deux espèces sont particulièrement remarquables : le chevalier guignette et le grèbe huppé. Vous pourrez admirer également la beauté délicate de nombreuses libellules, dont la libellule fauve, et d’un papillon rare dans le département des Hauts-deSeine, le petit mars changeant. Une observation attentive des environs vous permettra sûrement d’apercevoir quelques reptiles et amphibiens, et pour les plus chanceux, des chauves-souris telles que la pipistrelle de Kuhl, qui utilisent le site comme lieu de chasse, en soirée.’’ De plus, il est sujet sur ces points d’information de la promenade des Quatre forêts, dont font partie les étangs de la Marche, qui débutent au bois de Verrières à Châtenay-Malabry et se poursuivent jusqu’aux forêts de Fausse-Reposes et de la Malmaison. ......ET? ‘‘Une vidange des étangs a permis de nettoyer la vase accumulée au fond.’’ L’écoulement de l’eau entre les étangs et vers le parc de Saint-Cloud a été également optimisé. Ces actions permettent de mieux maîtriser la qualité de l’eau des étangs. Ainsi, la préservation et le développement de la faune et de la flore sont favorisés. Le site, d’une grande richesse paysagère et écologique, a été répertorié Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF).

138


Photographie d’un panneau placé au bord de l’étang de Villeneuve, 92430 Marnes-la-Coquette, 01.12.19

139


ANNEXE N° 14 - matérialité de l’existant et des interventions Matérialiser le projet en s’insérant dans la filière bois francilienne

C

M

P

O

B

M

B

M

O

C

B

U

N

Existance relevée de moellon, de calcaire et de pierre de taille : roche de construction

Calcaire et pierre de taille : roche dure Moellon : pierre tendre irrégulière

Pierres utilisées dans la construction, principalement dans les murs et façades

Pierre de taille et moellon : grossièrement taillées + fragilité de ce dernier

Béton classique existant - béton biosourcé envisagé (avec du chanvre ou de la fibre de bois)

Aspect lisse ou rugueux, mélange de ciment (ou de matériau biosourcé), d’eau et de granulat

Utilisation en gros oeuvre, en isolation, en structure, en mobilier, en dallage et en traitement de sol

Mise en oeuvre à définir au niveau des temporalités du projet + réemploi

Brique : absorbe et rejete rapidement l’eau, bonne hygrométrie et isolation thermique

La brique rouge (ou pleine) est cuite au four à °C, résistante et isolante à l’aspect plus ou moins lisse

La brique est souvent utilisée en façade et dans les murs, elle peut-être utilisée pour son esthétisme

La couleur et l’aspect changent en fonction de la région de fabrication

Il existe au moins deux types de tuiles sur le site : en ardoise et en terre cuite. Elles sont rouge brique et grisées

Elles peuvent être plates, en canal, à la romane ou en moule. Imperméablesrésistantes - durables

Les tuiles sont utilisées en toiture. Concassées, elles peuvent aussi être mélangées à de l’enduit pour le colorer

Résiste 30-70 ans. Pose sur voligeage ou sur des chevrons triangulaires, par emboîtement

Essence : bois de chêne massif naturel Couleur : brun sombre qui fonce avec la patine du temps

Facilité de mise en oeuvre - Durabilité - Qualité - Densité Dureté - Stabilité

Principalement structurel - Charpente (ferme à entraits retroussés),extensions, greffes, galeries

Assemblage tenonmortaise avec le moins de clous ou boulons possible

Laine de chanvre : qualités isolante (thermique et phonique). Plante cultivée pour sa fibre

Stockage de carbone - recyclable ou compostable- Fibre résistante et durable

Utilisé en construction, en paysage, en jardinage et pour la consommation (graines et huiles)

Peut-être cultivé sans engrais, fibres naturellement fongicides et antibactériennes

Plante graminée, nombreuses variétés existantes, peut atteindre plusieurs mètres - tiges ligneuses

Favorise l’assimilation du phosphore Généralement envahissant, pousse rapide, renouvelable

Utile en soin du corps, pour le paysage, la phytoépuration, les toitures, les paresoleils, le parquet, ou encore en intérieur

Peut-être vert jaune ou noir, tressé ou travaillé, à diverses échelles (du bol au clostrat)

B

T

P

140


AN N E X E N ° 1 5 - le s plante s dé po l l ueuses et l eurs ca ra ctéristiques De la possibilité de dépollution du site par des dispositifs naturels joints à la permaculture

Plantes hyperaccumulatrices, utilisées pour la dépollution des sols. A ce jour dans le monde il existe plus de 10 000 plantes différentes hyperaccumulatrices de métaux lourds. Source : Phytoremédiation des plantes pour dépolluer. Site du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). Production de Margot Nouaille et Anna Milhoannic, 03.11.19

141


A N N E X E N ° 1 6 - i nstaurati o n d’une gest ion forest ière d ura bl e Pour l’entretien des zones forestières, la production de cultures ainsi que de matière première de construction

Ava n ta g e s d e l a c u l t u re d e m até r i a u x b i o s o u rc é s schémas de principe comparatifs Source : GAUZIN-MÜLLER Dominique. Architecture en fibres végétales d’aujourd’hui, Museo Éditions, Transitions écologiques, Plaissan, 10/2019, 144 pages, p.140. moment de construction Objectifs 2050 (besoin d’agir avant) période de production

période de régénération

Forêts européennes (période de rotation de 30-50 ans)

concentration de CO2 dans l’air temps

moment de construction période de production

période de régénération

Objectifs 2050 (besoin d’agir avant)

Plantes à croissance rapide (période de rotation de 1-5 ans) Avec des plantes à croissance rapide, la période de production est beaucoup plus courte que le temps pendant lequel elles sont utilisées dans le bâtiment, ce qui permet de bénificier pleinement du potentiel de stockage de carbone avant 2050.

concentration de CO2 dans l’air temps

142


Création d’une gestion forestière dans la zone située au nord du site de l’hôpital, avec traitement du bois dans les bâtiments situés à l’est de la parcelle - cheminement du transport de matière depuis la znoe de production à la ressourcerie.

143


ANNEXE N° 17 - Carte schématique des filières locales du bois et du chanvre Zone Île-de-France Légende Cours d’eau Forêts Paris Site de l’hôpital

Planète chanvre *Fabricant certifié*

La fabrique à bois *Fabricant*

Le bois d’oeuvre en IDF, essentiellement constitué de feuillus :

Gatichanvre *Fabricant local*

47% Chênes 18% Châtaigniers 12% Autres feuillus 10% Peupliers 5% Autres conifères 4% Sapins-épicéas 3% Hêtres 0

20 KM

60 KM

144


ANNEXE N°18 - Cartographie de la pollution sonore Nuisances sonores principalement liée aux axes routiers et au trafic Légende Lden dB (A) < 45 45 - 50 50 - 55 55 - 60 60 - 65 65 - 70 70 - 75 >75

Lden : Level dayevening-night est un indicateur de bruits accumulés sur 24h dB (A) : niveau d’intensité sonore en décibel source : www.carto. bruitparif.fr

ANNEXE N°19 - THERMOGRAPHIE D’été du site hospitalier garchois Détection d’un ilôt de chaleur notable au Sud-Ouest de la parcelle 38°C

25°C

15°C

0

250

750 M

source : APUR


146


ANNEXE N°20 - plan d’assainissement de la commune - plu Extrait au niveau de Garches — document de Cyril VERNIAU, ingénieur travaux de l’AP-HP

147


ANNEXE N°21 - Plan d’évacuation des eaux pluviales Localisation des DEP — document de Cyril VERNIAU, ingénieur travaux de l’AP-HP

148


ANNEXE N°20 - plan d’évacuation des eaux pluviales (bis) Localisation des avaloirs et grilles + emplacement ovoïde collecteur des eaux pluviales + évacuation vers le réseau dédié— document de Cyril VERNIAU, ingénieur travaux de l’AP-HP

CRECHE ECUREUILS

Codification SAP des bâtiments:

RPC-xx-xxx

S.M

01 - 001 01 - 002 01 - 003 01 - 004 01 - 005 01 - 006 01 - 007 01 - 008 01 - 009 01 - 010 01 - 011 01 - 012 01 - 013 01 - 014 01 - 015 01 - 016 01 - 017 01 - 018 01 - 019 01 - 020 01 - 021 01 - 022 01 - 023 01 - 024 01 - 025 01 - 026 01 - 027 01 - 028 01 - 029 01 - 030 01 - 031 01 - 032 01 - 033 01 - 034 01 - 035 01 - 036 01 - 037 01 - 038 01 - 039 01 - 040 01 - 041 01 - 042 01 - 043 01 - 044 02 - 001

023

.U.R

Ouvrant de 70

Ouvrant de 70 Ouvrant de 70

Avec toit

Ouvrant de 70

Groupe de froid

024

HDJ

021

020 Faculté

019

013

2 U 9 15 .M. S.A NTRE CE

ROBERT LETULLE

JULES VERNE

022

Ouvrant de 90

025

ANDRE GROSSIORD

Galerie de liaison

Galerie de liaison

Galerie de liaison

029

018

FERNAND WIDAL

MODULE IFSI 026

Cafétéria

017

030 Galerie Technique

027 Serres BOUGAINVILLE

012 HENRI IV

Mutuelle

ARNOLD NETTER

Cuisine

016 Bibliotheque

CHAPELLE 037

ANDRE VESALE 028

034

011 HENRI DUNANT 035

BREZIN 4

CHU 032

Magasin

GUTEMBERG

GOUIN LEMAIRE

010

BREZIN 2

RABELAIS 006

BREZIN 3

038 logements EST

039 logements OUEST

040 Annexe I.F.S.I.

042 FRANCOIS MANSART

009 G.E.

G.E.

004 005 Module Jardinier

036 Galerie

Réserve

015 Chaufferie

007

COLBERT

043

BREZIN 1

031

DEPREZ Usine

008

003 033

001

E.R.E.A.

LOGE

Patrick BAUDRY

002

Entrée

Logements

Secteur 1 Secteur 2

Loge Logements Patrick BAUDRY DEPREZ Module Jardinier RABELAIS GUTEMBERG Réserve Usine GE GE HENRI DUNANT HENRI IV JULES VERNE SAPE Chaufferie Bibliothèque Mutuelle Cafétéria ANDRE GROSSIORD Faculté Module GROSSIORD S.A.M.U. 92 S.M.U.R. Hôpital de jour ROBERT LETULLE Module I.F.S.I. Serres Bougainville ANDRE VESALE FERNAND WIDAL ARNOLD NETTER COLBERT Bâtiment CHU E.R.E.A. BREZIN 1 et 2 BREZIN 3 et 4 Galerie BREZIN Chapelle Logements EST Logements OUEST Annexe I.F.S.I. Réserve FRANCOIS MANSART GOUIN LEMAIRE Menuiuserie Réserve Crèche DAVAINE

03 - 001 Crèche ECUREUILS 03 - 002 Centre de loisirs

Secteur 3

041

Code t e t Code secteur

0

149

10

30

50m


ANNEXE N° 24 - Plan des galeries souterraines Document extrait des archives de l’AP-HP

150



Noémie Hervet C amille Monteil

L O C U M C U LT U R A R econversion de l’hôpital raymond-poincaré , G arches

‘’Du latin cultura, la culture est le soin que l’on donne à la terre et l’attention que l’on donne à l’esprit. C’est l’action de cultiver la terre et l’ensemble des connaissances acquises par un individu.’’ Dictionnaire Hachette Encyclopédique 1994, page 397 colonne II

Locum Cultura raconte la transformation d’un déjà-là. Un siècle après le legs de l’Hospice de la Reconnaissance à l’AP-HP ce dernier se voit devenir obsolète. Dans un souci de conservation et de devoir de mémoire, nous proposons de redécouvrir l’histoire de ce lieu, tout en développant la démarche de création d’une éventuelle reconversion. En requalifiant, ou plutôt en revalorisant le site, le projet offre une réflexion sur la manière de composer avec l’existant. Il tend vers un nouvel imaginaire paysager dessiné par l’eau et magnifié par sa biodiversité. Les trois chapitres de ce rapport explicitent une pensée double sur différentes temporalités. Rédigé sous forme scalaire, cet essai se veut aussi être un bilan ayant pour fil conducteur nos sensibilités propres et expériences mutuelles. Il marque l’aboutissement d’une formation et les prémices d’une orientation professionnelle. Ouvrage d’exploration à quatre mains, Locum Cultura est le résultat d’une collaboration entre deux étudiantes dont la pratique se trouve à la croisée de questions architecturales et paysagères.

Reconversion – Eau – Culture – Agriculture – Territoire — Topographie Paysage — Biosourcé — Bois — Matérialité — Ateliers — Pédagogie – Inclusion


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