guidevisite10eglisesSurdoux-117-128

Page 1

Les églises du canton de Châteauneuf-la-Forêt

SURDOUX

09

12ème - 19ème siècle

Guide de visite 117


Sommaire

14. L’édifice et ses origines 15. Une double dédicace 16. L'église et son environnement en 1778 17. Plusieurs campagnes de travaux au XIX°s. 18. L'intérieur : autel, stalles 19. Intérieur 20. Le mobilier

Page de couverture : L’église avant 1914 118


Les origines

01

Aux origines de la paroisse : un prieuré féminin - 1221 Le chevalier RUDEU et son neveu, damoiseau, font donation de tout ce qu’ils ont dans le « burgus de Surzol » , en faveur de l’abbaye féminine de La Règle de Limoges. L’abbaye s’engage à donner en échange aux donateurs des rentes, tandis que l’oncle et le neveu assureront protection aux religieuses. Cette transaction permettra à l’abbaye de la Règle d’installer ( ou de conforter ) un prieuré et de posséder ainsi tous droits sur la seigneurie de Surdoux - 1272 « Surzol » est d'ores et déjà érigé en paroisse indépendante, avec église et cimetière ; sa faible superficie ( 387 hectares ) atteste un démembrement de la paroisse-mère de La Croisille ; la profonde avancée du territoire de Surdoux dans celui de La Croisille correspond au moulin à grain de L’Age dont le prieuré-cure a été doté. Relevant de l’archiprêtré de la Porcherie, c’est l’évêque qui nomme les desservants mais ce droit reviendra ensuite à l’abbesse de la Règle. - 1464 On trouve encore des membres du lignage des RUDEU prêter hommage à l’abbesse de La Règle.

Prospérité du prieuré-cure - Le modeste prieuré était à vocation agricole Malgré l’exiguïté du territoire paroissial, on peut compter dans les actes médiévaux, pas moins d’une quarantaine de noms de villages ou lieux exploités. L’emprise de la communauté religieuse s’étendait même au delà des limites paroissiales puisqu’elle avait des droits sur les villages de Bellegarde, Le Cheyron, Joubert…situés dans la paroisse de Chamberet - Une vicairie dédiée à sainte Madeleine aurait existé dans l’église de Surdoux - Prieuré au Mont Gargan ? Les religieuses de la Règle auraient eu une « maison » sans chapelle au sommet du Mont Gargan ; cette assertion n’est pas vérifiée à ce jour ; les vestiges observés par l’abbé Joyeux et vaguement localisés « un peu au dessous» de la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours n’ont pas été étudiés - En 1775 la cure compte 200 communiants ( environ 280 habitants ) 119


02

Une double d édicace 1 ) La Nativité- de- la-Très- Sainte- Vierge

- Le prieuré adopte par là, le même patronage que sa maison-mère, l’abbaye royale Sainte-Marie- de la Règle de Limoges ; cette dernière fondée au IXème siècle restera un important couvent jusqu'à la Révolution ; elle administrera une vingtaine de prieurés, la plupart dans le diocèse même. 2 ) Saint Léobon - Ermite des Vème et VIème siècles, né à Fursac en Creuse, il choisira deux ermitages successifs : le premier à Fursac, le second à Salagnac prés de Grand-Bourg. On lui attribue plusieurs miracles. Ses reliques auraient été transportées en même temps que celles de Saint Martial sur le « Montjauvy » lors de l’épidémie ravageuse du « Mal des ardents » en 994. On le fête le 13 octobre, jour anniversaire de sa mort.

Statue de Saint Léobon dans l'église de Saint Etienne de Fursac 120

Croix de Saint Léobon sur son socle entre les villages de Lascourgiraud et La Chaise-Nadaud


L' église et son environnement routier en 1778

03

Cette traversée de Surdoux est dite « chemin de Treignac à Saint-Germain »

Le bâtiment proche de l’église est vendu à la fin du XVIIIème siècle sous l’appellation « maison presbyterialle » . En 1787, à la demande des habitants, commencent les transactions pour le déplacement du cimetière. En 1796, période où était interdit le culte public, le presbytère est à nouveau vendu.

Avec la disparition de l’abbaye de la Règle à la révolution, finira la « seigneurie ecclésiastique » de Surdoux. La relation entre l’abbaye et la cure n’aura pas toujours été sereine ; en témoigne le procès en bonne et due forme intenté par l’abbesse contre le curé Laurent Chabrol en 1788, celui-ci réclamant indûment certaines rentes. Ce curé fut déporté en Espagne pendant la Révolution. Parmi les différents curés de Surdoux retenons l’abbé Louis Joyeux ( nommé en 1858 curé de Surdoux et de Saint-Gilles ) à qui l’on doit l’édification de la chapelle de Notre-Dame-du-BonSecours au sommet du Mont Gargan, chapelle aujourd’hui à demi ruinée 121


04

Plusieurs campagnes de travaux au XIX°si ècle

Querelles de clocher L’Abbé Lecler mentionne qu‘en 1803 Saint-Gilles et Surdoux ont eu un seul curé, Antoine Guerrier ; à partir de cette date, les deux églises ont été administrées en binage. Une lettre de 1820 écrite à Monsieur Le Comte, préfet de la HauteVienne, nous révèle que l’église de Surdoux, en très mauvais état, est restée désaffectée pendant douze ans. Les deux paroisses et les deux mairies avaient été réunies pendant cette période. Puis les réparations étant accomplies ,les habitants de Surdoux ont sollicité le rétablissement de leur paroisse avec beaucoup d’arguments : « Saint-Gilles est placée dans une montagne extrêmement élevée, la route qui y conduit est très rude et en mauvais état » « Les exposants sont obligés d’employer des heures entières afin de pouvoir y arriver et malgré la lenteur forcée de leur marche, la fatigue et le changement d’air produits par l’élévation de Saint-Gilles, leur font éprouver des dangers continuels. Surdoux est beaucoup plus au centre, à proximité du chemin qui conduit à Limoges et beaucoup plus peuplée que Saint-Gilles L’église de Saint-Gilles est beaucoup trop petite couverte en chaume tandis que celle de Surdoux est grande, bien voûtée, couverte à tuile plate, bien conditionnée… » La localité exige « que s’il était indispensable d’opérer une réunion, Surdoux serait préférée à Saint-Gilles »

122


En 1853 sont envisagés des travaux de couverture, de crépi et de reconstruction du pinacle entre les contreforts de façade pourle rehausser de cinquante centimètres En 1864 ( maire Mazaudois Jean ) de nouveaux projets de réfection du dallage sont prévus En 1895 des réparations urgentes à l’église et au presbytère sont prévues, tout semble en mauvais état : le plafond menace de s’effondrer, le sol est défoncé. Une imposition extraordinaire de 10 centimes pendant 25 ans est votée ( Breilloux maire ) En 1896 les plans sont, enfin, approuvés, les devis modifiés. Les pierres de l’ancien dallage sont vendues aux enchères ainsi que les tuiles. En 1899 les travaux sont réceptionnés : couverture en ardoise d’Angers reposant sur liteaux en sapin, plafond en sapin peint au vernis, crépis extérieurs.

123


L’ édifice : XIIème - XIXème siècle Commencé au 13ème siècle, remanié au 19ème : ( clocher et couverture ) Le plan à vaisseau unique et chevet plat est une grande constante des églises des hauts plateaux limousins. Le toit à longs pans est surmonté d’un clocher octogonal sur socle carré avec abat-sons.

La couverture est en ardoise sur lambris de couvrement.

La construction de la sacristie a occulté la croisée du chœur et supprimé un des six contreforts

La porte en chêne ouvre sur le mur ouest, elle est surmontée d’un arc légèrement surbaissé, en granite taillé sans décor

124


L'int érieur : autel, stalles

05

Adossé au mur Est, se trouve un autel avec gradin, tabernacle, retable. Le maître autel de grandes dimensions, daterait du 19ème siècle ( auteur inconnu ), le tabernacle du 18ème siècle

Le monogramme A M rappelle que l’église est dédiée à la Vierge Marie

125


Entre les colonnes torses la porte du tabernacle, en bois peint représente le calvaire, avec le Christ en croix et à ses pieds Marie Madeleine ?

Dans le chœur les deux stalles en bois à six places ( il y en avait 11 en 1906 ) présentent un léger décor ( ondulations gravées )

126


L'int érieur

08

L’intérieur est éclairé par trois fenêtres largement ébrasées, situées sur le mur sud. Du lambris recouvre la voûte en anse de panier.

Une allée, centrale, faite de larges dalles de granite mène au chœur fermé d’une grille en fer forgé déjà mentionnée en 1906 : « balustrade en fer fixée au sol »

Le mobilier Contre le mur ouest : trois pierres en granit à cavité, deux petites ayant pu servir de bénitier et une grande cuve à usage de fontaine baptismale.

Le confessionnal en bois est décrit en 1906 « à trois cases sans christ »

127


07

Le mobilier

Statue de la vierge à l’enfant, en plâtre Une statue « adossée au mur » avait été inventoriée en 1906.

Chaire à prêcher

Vase ébréché, en porcelaine, polychrome et doré, seul rescapé des huit vases répertoriés en 1906. - Fabrique Depierrefiche Bd de Fleurus Limoges

Chandelier en laiton avec feuilles de vignes, épis de blé, fleur de lys

Ont disparu depuis 1980 : -Un bras reliquaire de bois sculpté de Saint Fidèle -Un vase d’autel en porcelaine à motifs floraux et étoilés autour du monogramme. 128


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.