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Interview de Bernard Nicod

«AGISSONS TOUS POUR ÉCONOMISER L’ÉNERGIE!»

Le Groupe Bernard Nicod a publié un dépliant, distribué à près de 38’000 locataires et copropriétaires, qui donne des recommandations simples pour optimiser la consommation d’énergie. Interview de l’entrepreneur vaudois.

Le Groupe Bernard Nicod a déjà pris des mesures pour limiter les effets de l’augmentation des coûts de l’énergie, notamment en régulant de manière optimale les productions de chauffage et d’eau chaude dans les immeubles que gère la régie. Il a publié un dépliant «Ensemble, faisons des économies d’énergie» à destination de ses locataires et copropriétaires. Interview de

Bernard Nicod.

Pourquoi avoir mené cette action maintenant? Comme le disait très bien l’écrivain Albert Camus, «il vient toujours un temps où il faut choisir entre la contemplation et l’action». L’éventualité d’une pénurie hivernale d’électricité n’est certes pas nouvelle. Cependant le risque est toutefois exacerbé cette année par la sécheresse, les hausses de prix et l’arrêt forcé de nombre de réacteurs nucléaires en France. Par conséquent, il y avait urgence à agir aussi bien comme professionnels que comme citoyens. Un degré en moins, des économies en plus Deux degrés en moins, c’est jusqu’à 20% d’économie de chauffage. En diminuant la température à 18 degrés dans votre chambre et à 20 degrés dans le reste de l’appartement, imaginez le potentiel d’économies! Et pour les moments douillets, mettez votre pull favori!

Le vide coûte cher Ne faites tourner vos lave-vaisselle et lave-linge que quand ils sont remplis. Choisissez un programme «Eco», à basse température. Evitez les programmes rapides ou intensifs, qui sont 45% plus gourmands en énergie. Il n’y a pas de petites économies Eteignez les lampes (équipées d’ampoules LED, bien entendu) chaque fois que vous n’en avez pas l’utilité. Et profitez de la lumière naturelle en vous installant près d’une fenêtre pour travailler ou lire. Quant aux appareils électroniques, est-il encore besoin de répéter qu’il faut les débrancher au lieu de les laisser en veille?

Faites disparaître la banquise de votre congélateur Comme il tourne à plein régime 365 jours par an, votre congélateur représente un coût énergétique important. En le dégivrant, vous lui redonnerez sa pleine efficacité!

Le sèche-linge, l’ami glouton Le sèche-linge est l’un des appareils domestiques le plus vorace: avec sa puissance de 2500 W, il consomme l'équivalent de 500 recharges de téléphones portables! Optez donc pour l’étendage, vos vêtements délicats vous en seront reconnaissants. Fini de traîner sous la douche! Prenez une douche rapide, à température modérée et à débit réduit. C’est bien plus vivifiant et par rapport à un bain, c’est beaucoup d’énergie économisée.

Economies sur la facture d'électricité

Jusqu’à 5x moins avec des LED’s

Jusqu’à -10% en débranchant les appareils

Jusqu’à -10% en ajustant la température De -40% à -70% en lavant à température plus basse

Jusqu’à -45% avec les programmes Eco

Eclairage

TV Ordinateur Frigo Lave-linge Lave-vaisselle Seriez-vous devenu un écologiste? Il ne s’agit pas simplement d’écologie mais de bon sens. Il convient de mettre fin au gaspillage actuel.

A qui avez-vous adressé votre dépliant? Nous les avons remis dans les 37’300 boîtes aux lettres des locataires et copropriétaires dont nous assurons la gérance et/ou l’administration de copropriété, dans les cantons de Vaud, Valais et Genève.

Quel est votre objectif? Nous souhaitons contribuer à réduire la consommation énergétique d’au moins 15% au moyen de mesures simples et à la portée de tous. Pour notre part, nous avons déjà réglé de manière optimale les productions de chauffage et eau chaude dans la presque totalité des immeubles que nous gérons. Mais les anciennes installations sont plus difficiles à régler.

Oserais-je vous demander quelle sera la température dans les 11 bureaux de votre Groupe cet hiver? Ce serait absurde de ne pas pratiquer ce que nous prêchons. La température sera de 19° la journée et de 17° la nuit. D’autre part, j’ai décidé d’éteindre nos enseignes dès 21 heures pour être en adéquation avec nos objectifs d’économie de 15 %. Propos recueillis par Serge Guertchakoff

Energie renouvelable

De gauche à droite, David Amsler (Associé AB Ingénieurs), Quentin Amsler, Julien Grange, Julien Destré et Mathieu Amsler. DR

«NOUS FACILITONS L'ACCÈS AU PHOTOVOLTAÏQUE»

Cinq entrepreneurs ont lancé Tera Solar en juillet dernier, une société spécialisée dans les panneaux solaires. Elle propose même des installations gratuites. Explications.

L’aventure Tera Solar est née d’un constat: le secteur du bâtiment doit être décarboné au maximum puisqu’il est responsable d’environ un tiers des émissions de CO2 en Suisse.

«Un soir, nous nous sommes rassemblés autour de la table avec mon père David, mon frère Mathieu et Julien Grange pour comprendre comment accélérer cette transition énergétique dans le secteur de la construction et du bâtiment», explique

Quentin Amsler.

La famille Amsler est effectivement très sensible aux questions écologiques. Elle a fait installer, il y a presque dix ans déjà, des panneaux solaires sur le toit de sa maison genevoise. Pourquoi, dès lors, ne pas solliciter Julien Destré, alors directeur d’une entreprise de la place, qui s’était chargée des travaux, pour qu’il rejoigne l’aventure? Cela tombe bien puisque, à ce moment-là, l’expert en énergie solaire désire lui aussi travailler à son compte. La société, comprenant les cinq partenaires, est créée en juillet dernier sous le nom de Tera Solar. Seuls Julien Destré et Quentin Amsler sont dans l’opérationnel.

Façades solaires translucides L’objectif de la société: démocratiser et faciliter l’accès aux énergies renouvelables pour les propriétaires de bâtiments. «Nous proposons des solutions dans le photovoltaïque, mais également un ensemble de prestations complémentaires telles que pompes à chaleur, batteries de stockage et bornes de recharges pour véhicules électriques», poursuit Quentin Amsler. L’entreprise planche également sur le développement d’abris de voitures comprenant des panneaux solaires en toiture. «Nous travaillons sur notre propre design», poursuit Julien Destré, qui explique également vouloir offrir des produits plus esthétiques que ses concurrents, tels que des panneaux imitation ardoises ou des panneaux solaires en forme de tuiles, mais également proposer des façades solaires translucides. «Nous souhaitons être à la pointe là-dessus. Nos clients cibles sont les architectes, les particuliers, les communes et les entreprises.» Afin de proposer des solutions globales innovantes et éco-responsables, la famille Amsler et Julien Grange – membre de la direction de la régie du même nom – ont également lancé l’association Cleantech Construction Lab dont le but est de réduire l’empreinte carbone du

secteur de la construction et du bâtiment. «Nous avons identifié une vingtaine de solutions», explique Quentin Amsler. Ces dernières seront mises en avant dans un «livre blanc» d’une cinquantaine de pages qui sera publié d’ici fin octobre et destiné aux maîtres d’ouvrage. «Nous étudions de près, par exemple, la piste de l’hydrogène comme solution de stockage pour le secteur de l’industrie. Mais cela reste encore de la musique d’avenir.»

Installation gratuite Les cinq entrepreneurs veulent aussi se démarquer en offrant des solutions clé en main: «Le coût de l’investissement peut être un frein puisqu’il se monte entre 20’000 et 40’000 francs pour une villa individuelle, expliquent nos interlocuteurs. Nous proposons ainsi aux propriétaires un véhicule d’investissement – Tera Invest – qui permet de financer l’installation de leur centrale photovoltaïque. L’idée étant ensuite de revendre l’électricité aux habitants du bâtiment à un prix avantageux.» Le propriétaire pourra ainsi réduire sa facture d’électricité sans rien dépenser et surtout se protéger des hausses probables du prix de l’électricité ces prochaines années. Les surfaces de toiture doivent toutefois être assez importantes pour que l’opération soit avantageuse pour les deux parties.

Espace de co-working Installée au chemin de la Mousse à Thônex, la société Tera Solar va partager l’étage avec le Mousse Space, un espace de co-working de 250 m2 dédié au secteur de la cleantech. «Cet espace comprendra des bureaux privatifs, un open space et une grande terrasse, se réjouit Julien Destré. Nous voulons encourager les entrepreneurs qui innovent avec des solutions éco-responsables à venir travailler dans notre espace. Nous souhaitons créer à Genève un véritable écosystème autour de la décarbonisation et de la protection de l’environnement.» Chantal de Senger

1,3% de l’énergie totale

Selon les statistiques de l’énergie suisse en 2021, 26,3% de l’énergie totale consommée était d’origine électrique, tandis que seulement 4,9% de la consommation finale d’électricité a été couverte par le solaire photovoltaïque en Suisse. En d’autres termes, seul 1,3% de l’énergie consommée en Suisse l’an passé est issu du solaire photovoltaïque. Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, qui est l’objectif de l’Office fédéral de l’énergie, il faudra ainsi multiplier par dix la production photovoltaïque.

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Education

L’ÉCOLE MOSER EN QUÊTE DE RÉV OLUTION

Implantée à Nyon depuis 1986, l’école quittera ses locaux du centre-ville pour la verdure de Signy Park, à la jonction autoroutière nyonnaise. Elle pourra ainsi accueillir les enfants dès la première primaire.

Il se murmurait qu’une grande école internationale, avec internat, s’implanterait là, à Signy Park, à la jonction autoroutière nord de Nyon. C’est finalement l’Ecole Moser, fondée à Genève en 1961 et présente à Nyon depuis 1986, qui s’y installera pour la rentrée des classes 2024. Aubin Chaland, responsable du développement chez Nemaco, entreprise propriétaire des 75’000 m2 de parcelles constructibles à cheval sur les communes de Signy et Grens, explique ce choix: «Nous sommes conscients que certaines grandes écoles internationales se fixent des objectifs de rentabilité, impliquant un nombre minimum d’élèves, trop ambitieux. Avec l’Ecole Moser, au bénéfice d’une très bonne réputation, nous sommes en pleine confiance.»

C’est qu’un précédent fait désormais cas d’école: ouverte à Etoy (VD) en 2013, la

GEMS World Academy, qui ambitionnait d’accueillir 900 élèves et qui n’en avait que 340 en 2019, devait fermer ses portes cette

Une maturité cantonale?

L’Ecole Moser propose à ses élèves la maturité fédérale ainsi que le Bac international. Mais pas encore de maturité cantonale vaudoise. «Nous sommes en négociations avec le Canton. Pour nous, c’est assurément une anomalie», assure le directeur Alain Moser. Conséquence de cette décision toute politique visant à préserver les écoles publiques, une inégalité de traitement, selon Baptiste Muller, secrétaire général de l’Association vaudoise des écoles privées (AVDEP): «Les élèves des écoles privées doivent passer leur examen dans des lieux centralisés, en dehors de nos structures et sans bénéficier des notes de l’année. Ce ne sont pas des bonnes conditions.»

L’ÉCOLE MOSER EN QUÊTE DE RÉV OLUTION

Après le centre-ville de Nyon, l’Ecole Moser s’offre un nouveau complexe près des champs. DR

année-là. Pas question de prendre un tel risque. «Le marché est à l’équilibre et cela ne laisse pas beaucoup de possibilités pour un nouvel établissement de s’établir», détaille Baptiste Müller, secrétaire général de l’Association vaudoise des écoles privées (AVDEP). Qui ajoute: «GEMS, qui ne faisait pas partie de notre association, avait des ambitions élevées, comme les infrastructures le montraient. La situation géographique n’était cependant pas idéale. Cela n’explique pas leur mésaventure, mais ça y a certainement contribué.»

En pleine nature «L’Ecole Moser intégrera un bâtiment de 7500 m2 dans un parc végétalisé. Son activité animera tout le quartier», rajoute Aubin Chaland. Car c’est bien la situation de Signy Park qui a décidé l’Ecole Moser à quitter ses locaux du centre-ville de Nyon. «Nous sommes clairement à l’étroit ici dans le centre commercial de La Combe, explique Alain Moser, directeur de l’école. D’abord parce que nos effectifs augmentent, mais surtout parce que nous sommes au centre-ville de Nyon et qu’il nous y manque des infrastructures pour développer le sport, les arts, la science. A Signy Park, nous aurons des champs et de la forêt à proximité et pourrons y établir un campus à la hauteur de notre projet pédagogique. Nous serons en nature et proposerons une offre totale.» Totale? Oui car, jusque-là, l’Ecole Moser enclassait des enfants de la 5P (7 ans) à la maturité fédérale et au Bac international. En août 2024, à l’heure de la rentrée des classes à Signy Park, l’école accueillera des élèves dès la 1P (4 ans). Ainsi, des 400 élèves actuels, l’école passera à terme à environ 600. Globalement, hormis l’épisode GEMS, les écoles privées se portent bien, comme le confirme Baptiste Müller: «Les informations qui nous proviennent de nos membres sont globalement positives.» D’autant que le Covid-19 a rehaussé la réputation des instituts privés: «La pandémie a montré qu’un lien fort existait entre les directions

Un bâtiment par an

Propriétaire des parcelles du Signy Park, qu’elle développe, Nemaco construira pour l’Ecole Moser son troisième bâtiment, après celui conçu pour l’entreprise de biotech Cytiva et un bâtiment à construire prochainement, qui fera office de «porte d’entrée» du site. Il restera alors à Nemaco la possibilité de construire 30’000 m2 de surface de plancher supplémentaire, le tout pour 2030, à un rythme prévu «d’un bâtiment par année», selon le responsable du développement Aubin Chaland.

d’écoles privées et les parents d’élèves.» Alain Moser ne dit pas autre chose: «Je peux affirmer que chez nous la pandémie a été bien gérée. Aujourd’hui, les demandes de parents pour inscrire leur enfant n’ont jamais été aussi importantes.» Rodolphe Haener

ENSEMBLE, PRENONS DE L’AVANCE

Les bâtiments sont les espaces de demain. Ils expriment une culture, une identité... et une vision. Ensemble, avec des partenaires, utilisateurs et investisseurs, nous transformons les idées en réalité. Nous le réinventons dans chaque projet.

Economies d’énergie L’ASSAINISSEMENT DU BÂTI: «UN TRAVAIL DE TITAN»

Le parc bâti représente près de 50% de la consommation énergétique du canton de Genève. Béatrice Grange revient sur le rôle de l’USPI Genève pour aider les propriétaires à diminuer ces dépenses.

Il n’y a pas une semaine sans une annonce en lien avec les questions énergétiques. La semaine dernière, c’est un pool de partenaires étatiques et privés, dont l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI) Genève, qui se réunissaient au sein d’une task force proposant des recommandations d’économies d’énergie pour les logements. Un rôle qui incombe à l’USPI Genève du fait de sa position d’association professionnelle visant à promouvoir la profession de régisseur et à sensibiliser aux nouveaux enjeux liés au climat.

Si le domaine de la rénovation et de la technique des bâtiments a toujours été une préoccupation centrale pour l’USPI Genève, les récents événements que nous connaissons ont accéléré l’importance d’une information claire et incitative. Cela fait des années que l’association sensibilise et agit en faveur d’une meilleure compréhension des enjeux énergétiques à l’instar du Label Vert, développé par l’association en 2011 déjà, qui visait à mettre en place un programme indépendant d’économies d’énergie dans les bâtiments. L’USPI Genève n’a donc pas attendu la crise énergétique pour se positionner et agir sur les questions de l’impact du bâti sur l’environnement. Depuis de nombreuses années, l’association a une priorité: augmenter la qualité énergétique des bâtiments.

Partenariat gagnant Les lois sont par essence très restrictives, donc économiquement peu viables. Dans le nouveau règlement d’application de la loi sur l’énergie (REn) mis en application le 1er septembre dernier, l’USPI Genève a joué un rôle majeur en participant activement à la consultation du règlement qui vise principalement deux nouveautés majeures: la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables et l’abaissement du seuil de l’indice de dépense de chaleur (IDC) des bâtiments. Pour Béatrice Grange, présidente de la commission de valorisation de l’USPI Genève, cet abaissement du seuil de l’IDC permet «d’enclencher un processus d’optimisation et de rénovations énergétiques de la majorité du parc bâti. Et pour ce faire, il existe des subventions encore possibles pour les propriétaires. Nous guidons et conseillons nos membres sur ces différents soutiens, fédéraux ou cantonaux.»

Certificat énergétique Si l’anticipation et l’information demeurent les maîtres mots de l’association, son rôle est également de conseiller et d’accompagner ses membres dans les méandres des lois et dans leurs relations avec les divers services de l’Etat. C’est particulièrement le cas pour les bâtiments considérés comme des passoires énergétiques qui demeurent une priorité sociétale. Les réflexions et les choix doivent être mesurés à l’aune des nouveaux paradigmes énergétiques. «Nous avons des outils développés qui sont des indicateurs intéressants comme le certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB), souligne Béatrice Grange. Ce dernier indique la performance énergétique d’un bâtiment, d’abord pour son enveloppe, puis pour son efficacité globale. Ainsi, cet outil permet d’étudier des solutions d’optimisation énergétique sur-mesure et adaptées au bâtiment étudié et de faire des propositions précises et concrètes au propriétaire qui souhaite rénover son bâtiment. On ne compare pas, pour l’instant, les bâtiments entre eux avec cet outil. Les CECB et CECB+ ne sont pas encore publics ou obligatoires en cas de vente ou de mise en location», conclut-elle.

«Nous guidons et conseillons nos membres sur les différentes subventions possibles»

DR Béatrice Grange, présidente de la commission de valorisation de l’USPI Genève

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