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Emploi et formation
Les métiers de la régie
LES CONCIERGES, CES FACILITATEURS DE VIE
Gil Ribeiro/Unsplash
Plus d’une dizaine de métiers composent le monde de la régie immobilière. Comptable, gérant de copropriété, courtier, juriste, la liste est encore longue. Mais si chaque fonction trouve sa place, certains rôles emblématiques se démarquent. C’est le cas du concierge. Sa fonction prépondérante est valorisée par l’Union suisse des professionnels de l’immobilier de Genève (USPI Genève) qui a ratifié, en janvier dernier, une nouvelle convention collective de travail.
Figure rassurante croisée au détour des étages, le métier de concierge fait partie d’une tradition qui tend à perdurer, voire à se renforcer, au sein des immeubles. Mais loin de l’image populaire de l’agent d’entretien, le métier de gardien ou de gardienne d’immeuble est plus complexe qu’il n’y paraît. «Un concierge ne se limite pas à faire le ménage dans le couloir et à sortir les poubelles. Nous sommes formés à la technique, aux situations d’urgence, nous avons des procédures à connaître sur le bout des doigts, nous gérons les interventions externes, etc. Une chose est cer-
«Le nettoyage n’est qu’une partie de notre travail. Nous sommes formés à la technique, aux situations d’urgence, nous avons des procédures à connaître sur le bout des doigts»
taine: nous connaissons notre immeuble par cœur! Le nettoyage n’est qu’une partie de notre travail», précise un concierge qui exerce depuis une vingtaine d’années. Représentant de la régie au sein de l’immeuble, le professionnel fait également figure d’intermédiaire entre l’entreprise de gérance et le locataire. Un avantage qui remet au centre la relation humaine. Au contact de l’habitant, le ou la concierge revêt ainsi sa position privilégiée, mêlant voisin, ami et confident parfois. Un rôle qui s’élève bien au-delà de l’entretien des communs, pour s’étendre à celui du lien. Car si s’occuper d’un lieu de vie est un acte fonctionnel, il est aussi profondément social. Personne de confiance, le concierge se matérialise pour certain comme un soutien externe bienveillant, garant du vivre-ensemble et de la qualité de vie dans l’immeuble. Une mission qui s’est confirmée durant la pandémie. «Nous avions beaucoup de personnes âgées qui se sont retrouvées isolées lors du confinement. Nous étions parfois leur seul lien avec l’extérieur. Il m’est arrivé de leur faire des courses, d’appeler leur famille ou simplement de passer un peu de temps avec eux. Mais de manière générale, nous sommes toujours attentifs aux habitants. Les rassurer fait partie intégrante de notre travail. Nous veillons à ce qu’ils soient bien dans leur appartement», souligne un autre concierge qui exerce le métier depuis vingt-huit ans.
Pour Thierry Naz, président de l’USPI Genève, «les concierges sont une vraie valeur ajoutée pour les bâtiments, autant au niveau social qu’économique. En offrant un environnement agréable, sécuritaire et bienveillant, ces hommes et ces femmes confèrent un attrait indéniable à l’immeuble.» Avec plus de 3000 concierges au sein des biens gérés par les membres de l’USPI Genève, ces derniers occupent une place prépondérante dans les régies de la place. Un atout certain qu’il semble indispensable de conserver.
DR
HYPO/CHF/F/ 160322
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Start-up
DES LÉGUMES SUR UN TOIT PERCHÉS
Le contraste est saisissant. A un jet de l’échangeur autoroutier de Crissier, dans cette zone mi-industrielle mi-résidentielle bétonnée de l’Ouest lausannois, des légumes prennent leur aise dans des bacs perchés sur les toits de trois immeubles du nouveau quartier Oassis. En tout, quelque 3000 m2 de cultures réparties dans quelque 90 bacs. De là-haut, à une vingtaine de mètres du sol, la vue du Léman au Jura est saisissante. Ce contraste entre urbanité et agriculture constitue le socle de Légumes perchés, une start-up créée en 2020. «Nous avions deux objectifs, explique l’un de ses cofondateurs Thomas Verduyn: optimiser les espaces en ville et inciter les citoyens à se reconnecter à la nature et à leur alimentation. Le toit était la meilleure option.»
L’idée avait déjà germé dans la tête de ce titulaire d’un master en système d’information à HEC Lausanne pendant ses études. Lors du hackathon Smart City Day organisé par Open Geneva en 2019, lui et quatre autres étudiants avaient même séduit le jury avec leur problématique de base: comment un étudiant avec peu de moyen peut-il accéder à une nourriture saine et locale? Comment peut-il se reconnecter à la nature? A leur grande surprise, ils remportent le concours avec leur solution des toits potagers. «Dans la ville moderne, il ne faut pas oublier ce qu’on mange», philosophe-t-il en cette matinée de mai devant une rangée de bacs où poussent carottes, oignons, choux kale, courgettes, salades, menthe, mais aussi des fraises. Fort de ce succès, Thomas Verduyn crée tout d’abord l’association Légumes perchés pour sensibiliser les gens à l’agriculture urbaine. Puis très vite, il lance la start-up du même nom avec ses amis Constantin Nifachev et David Bollier. L’association, rebaptisée Laboratoire d’agriculture urbaine (LAB-AU*), englobe les expérimentations sociales et agronomiques en lançant des prototypes. La
F. Haller
start-up se charge de la partie conception et installation des potagers urbains, avec un accompagnement sur au moins deux ans, que ce soit sur les toits mais aussi au sol entre les immeubles, les façades et même à l’intérieur.
Légumes perchés propose aux acteurs publics et privés, soucieux de la durabilité, des «espaces comestibles à but productif et social». «Nous travaillons en B to B avec les communes, promoteurs et architectes, indique Thomas Verduyn. Toutes nos installations ont le label B Corp et sont réalisées avec des fournisseurs locaux distants de moins de 80 kilomètres.
Légumes perchés
La terre pour les bacs est fournie par une société suisse.» Si l’alimentaire est essentiel dans ses projets, la start-up ne néglige pas les aspects socialisation et sensibilisation. «Nos ateliers doivent être accessibles à tous. Une grande partie est gratuite pour les habitants, car ils sont payés par les entreprises ou communes qui nous mandatent», assure le cofondateur ravi de voir un nombre grandissant de résidents (re)découvrir le jardinage tout en faisant connaissance autour des bacs. Mais loin de lui l’idée de concurrencer l’agriculture périurbaine, dont trois micro-fermes sont situées de l’autre côté de l’autoroute. Depuis son lancement, Légumes perchés connaît une belle croissance: de 100’000 francs en 2020, son chiffre d’affaires a doublé l’année dernière. Quelque 25 projets (conception, réalisation, accompagnement confondus) sont en cours de réalisation. La start-up a notamment recruté une architecte-paysagiste et une spécialiste de permaculture et compte maintenant six personnes, de 26 à 38 ans dont les profils sont complémentaires. «Dans une start-up, l’innovation compte beaucoup bien sûr, mais l’important est de savoir si l’impact est juste, si cela fait sens, s’il est durable, dit Thomas Verduyn. Nous devons concevoir des projets qui tiennent quinze, vingt ou trente ans.» Et les mandats se multiplient, de Genève à Fribourg en passant par Lausanne ou Estavayer-le-Lac, que cela soit des plans d’affectation de quartiers, comme le futur quartier de Vailly à Bernex (GE), une zone de villas, notamment à la Tour-de-Peilz (VD), ou des petits projets pour des particuliers.
Légumes Perchés se consacre aussi à des projets pilotes et à des recherches, notamment sur la manière de réduire au maximum son empreinte carbone. Récemment, la start-up s’est lancée dans une collaboration avec ceux qui sont
La Suisse à la traîne
L’agriculture urbaine peut avoir des buts divers en fonction de la région. Thomas Verduyn, cofondateur de Légumes perchés, évoque le cas de Detroit aux Etats-Unis. Cette ville autrefois industrielle avait «un besoin vital de se nourrir» et a su faire de l’agriculture urbaine un antidote à la désindustrialisation. Le documentaire à succès , sorti en 2015, l’a très bien illustré. En Suisse, on n’est pas dans ce besoin nourricier. La volonté des citoyens dans nos villes est plutôt dans la recherche d’une alimentation plus saine et d’un retour à la nature. Toutefois, selon Thomas Verduyn, il n’existe pas en Suisse une volonté politique de développer des projets d’agriculture urbaine, ni de label bio hors sol. «On tient de beaux discours, mais dans la pratique les choses évoluent lentement», déplore-t-il. En Suisse, les entreprises comme la sienne sont au nombre de trois. En comparaison, rien que Paris en compte 25. Les Canadiens, eux, sont à l’avant-garde.
pourtant ses concurrents sur les toits: les installateurs de panneaux solaires. «Souvent, la surface qu’on nous alloue pour créer une ferme urbaine se réduit pour installer des panneaux photovoltaïques», regrette Thomas Verduyn. D’où l’idée de partenariat avec Insolight, une start-up basée à Renens, pour développer l’agrivoltaïsme. Le principe consiste à installer des panneaux translucides sur des bacs de potagers. «Nous avons essayé avec des fraises qui se cultivent principalement sous serres pour ne pas développer des maladies. Avec les panneaux photovoltaïques, les fruits ont le soleil, le vent, mais pas la pluie. Et en plus, on produit de l’électricité», explique Thomas Verduyn qui se réjouit de cette nouvelle perspective. Tout en rappelant qu’en 2020, Légumes perchés avaient cultivé sur les toits de Crissier, sans serre, d’«excellents melons bios étonnement sucrés».
Savoir-faire
MENUISIER, ÉBÉNISTE ET… MÉLOMANE
DR
Lorsque l’on parle avec Samuel Moreau, sa jeunesse associée à une large expérience et une forte maturité professionnelle interpellent.
Ce père de famille de deux enfants, âgé seulement de 32 ans, a débuté sa vie professionnelle par un stage de facteur de piano à Lausanne, instrument qu’il pratique toujours avec beaucoup de plaisir, de même que la batterie. Après avoir découvert l’improvisation musicale, il se tourne vers l’ébénisterie.
«J’ai eu une chance immense de travailler pour Patrice Hofer, ébéniste professionnel dont les locaux se situent à Renens, raconte-il. J’ai vécu des années incroyables, faites de défis relevés avec passion. J’ai ainsi eu l’opportunité d’acquérir un savoir-faire qui m’a été transmis par un maître merveilleux ainsi qu’un goût prononcé pour la marqueterie. Avantage et aussi parfois inconvénient de cette approche rigoureuse: j’ai appris à mettre la barre très haut en ce qui concerne la qualité et aujourd’hui encore, je suis particulièrement exigeant en la matière.» Notre interlocuteur nous explique ensuite qu’il a eu envie de compléter cette palette d’expériences par la menuiserie, avec en parallèle, l’obtention d’une maîtrise professionnelle en santé sociale, car il apprécie par-dessus tout d’aider son prochain. Le résultat est impressionnant et Samuel Moreau nous parle avec enthousiasme de ses réalisations effectuées dans des musées, des universités, des entreprises, des régies ou chez des particuliers.
Ses clients sont nombreux à apprécier ce savoir-faire et la polyvalence de notre interlocuteur qui lui permettent de prendre en mains des projets dans leur totalité et d’exceller aussi dans le sur-mesure. Cette approche «haute-couture» lui offre la possibilité de mobiliser une palette de compétences qui caractérisent à la fois sa grande maturité professionnelle et aussi une ouverture d’esprit que l’on rencontre rarement. On citera le cas de cette entreprise d’horlogerie qui lui a confié la réalisation de plusieurs meubles d’agencement. «Je suis conscient qu’une partie de ma valeur ajoutée, aux yeux de mes clients, réside justement dans cette vision large et multidisciplinaire dont j’ai la chance de disposer.» Autre élément qui explique ce succès: un sens aigu du service au client, ainsi qu’une vision positive, associée à un esprit résolument «orienté solution». Autant d’atouts essentiels dans son cheminement vers le succès. Samuel Moreau personnalise non seulement le produit, car il s’agit de son métier, mais aussi la relation. Il accompagne ses clients, s’ils le souhaitent dans le choix du scénario le mieux adapté à leurs besoins et les conseille éventuellement. «Un contact et une relation personnalisés avec ses clients rendent la relation plus agréable et plus facile. Ces derniers ne sont absolument pas des numéros, mais des personnes qui me font confiance et méritent tout le meilleur», explique notre artisan qui souligne qu’il est heureux avec tous types de travaux, qu’il s’agisse par exemple de fixer une bibliothèque contre un mur ou de réparer un meuble. Sa meilleure publicité est le bouche-à-oreille. Samuel Moreau a un autre hobby, la sérigraphie. Et cela lui réussit, car il a ainsi la possibilité d’ajouter une autre pièce artistique à sa palette de compétences, venant nourrir son imagination (très) créatrice.
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Nominations
PIERRE-ANDRÉ LOIZEAU
Le directeur des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, Pierre-André Loizeau, prendra sa retraite le 1er juin prochain. Il a commencé sa carrière au sein de l’institution voici quelque quarante ans et l’a dirigé dès 2006. En reconnaissance de son engagement et de sa contribution significative au rayonnement de la botanique genevoise, en Suisse et dans le monde, le titre de directeur honoraire lui est décerné par le Conseil administratif.
Fabrice Golay, CJBG
JESSICA BRACKMANN ET BESNIK BYTYQI
La direction de Procimmo SA a été élargie avec la nomination de deux nouvelles personnes: Jessica Brackmann et Besnik Bytyqi rejoignent l’équipe en place et renforcent ainsi le management du gestionnaire de fonds immobiliers, qui se composait de trois membres. Jessica Brackmann sera responsable de tous les fonds de la société et en charge du développement des activités immobilières avec les équipes de gestion.
PAUL MERZ
L’entrepreneur en série et expert du terrain Paul Merz est devenu en avril le nouveau président du comité d’experts d’Alp ICT, la plateforme de promotion des technologies de l’information et du numérique. Il a passé dix ans à la tête de MAJ Digital, une agence spécialisée dans la fintech. Alp ICT connecte les entreprises, la R&D et les acteurs institutionnels autour des technologies numériques dans le but de stimuler l’innovation et le développement économique des industries.
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GenıLac°
Ceci n’est pas un l c.
Pour nous, c’est d’abord une immense source d’énergie naturelle pour notre réseau thermique, capable d’apporter plus de 80 % de fraîcheur et de chaleur renouvelables pour des bâtiments genevois d’ici 2030. Vous allez vraiment admirer votre lac autrement.