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COMMENT VOTRE INTÉRIEUR INFLUENCE VOTRE SANTÉ
Conçu selon les principes des neurosciences, ce mouvement vise à créer des espaces apaisants afin de favoriser la mémoire, améliorer les capacités cognitives et stimuler le cerveau.
Nous ne réagissons pas de manière identique devant un bâtiment ou un intérieur. Cela car chaque cerveau est conditionné différemment. Ainsi, alors que certaines personnes apprécieront des constructions en béton, d’autres préféreront celles en bois. Au niveau du design intérieur, certains privilégieront des aménagements chargés, alors que d’autres plutôt épurés. La neuro-architecture est une science qui explique nos réactions aux textures, aux couleurs, aux courbes et aux différents espaces.
A savoir qu’il n’y a pas de formule toute faite, chacun réagissant différemment aux éléments selon, par exemple, ses souvenirs d’enfance ou son parcours de vie. «La neuro-architecture explique notamment que l’environnement architectural influence de manière positive ou négative notre santé physique et mentale», explique Renata Koglin, architecte d’intérieur qui entend développer cette tendance venue des Etats-Unis en Suisse romande. La température, la lumière, les plantes, les couleurs, les odeurs et l’utilisation de courbes plutôt que d’angles droits sont autant d’éléments qui ont une incidence sur notre comportement et nos stimuli selon la spécialiste.
Le design biophilique
La biophilie est l’une des branches de la neuro-architecture qui vise à inviter la nature et le vivant dans son intérieur. L’idée de ce concept vient du fait que, depuis la nuit des temps, l’être humain a vécu dans un environnement naturel et non pas ar- tificiel. La reconnexion avec les plantes et les éléments naturels comme le bois, le bambou, la lumière ou encore l’eau, peut avoir un impact considérable sur notre santé mentale. «Les éléments naturels permettent aux gens de se déstresser et de se détendre», ajoute Renata Koglin. Les couleurs murales inspirées de la nature – verre, terre cuite, bleu ciel – offrent la sensation relaxante d’être à l’extérieur. «Lorsqu’une personne a une vue sur la nature, le temps de guérison serait plus court et le malade aurait besoin de moins de médicaments», poursuit l’architecte d’intérieur.
Selon plusieurs études scientifiques, la productivité, la créativité et la santé pourraient être améliorées en intégrant des éléments naturels dans les intérieurs. «J’essaye toujours de comprendre ce qui fait du bien à mes clients en réalisant un psycho-briefing avant de proposer d’aménager leur intérieur», explique Renata. «Mon questionnaire est assez poussé. Je dois comprendre le contexte de la famille. Par exemple, je vais suggérer une couleur spécifique dans la chambre d’un enfant hyperactif. Quant à la lumière naturelle, elle va augmenter la production de sérotonine, l’hormone du bien-être. On va éviter un maximum la pollution sonore qui produit du cortisol, l’hormone du stress.» La neuroarchitecture utilise les cinq sens rappelle l’experte. Quand on sait que les gens passent en moyenne 90% de leur temps à l’intérieur, il est indispensable de le rendre le plus sain possible.
Chantal de Senger
Portrait d'un alumni de l'IEI