immobilier.ch News - Premier parc habité

4-18 Actualité

Les brèves immobilières

L’éclairage éteint le temps d’une nuit dans le Grand Genève

Parc des Crêts: bouquet de chantier d’un projet exceptionnel

Tourmaline, un immeuble multigénérationnel

Un siège sur-mesure pour MSF Sauver le patrimoine bâti du PAV

19-25 Immobilier

Demeures historiques et économies d’énergie

Durabilité et logements: faut-il réduire la surface par habitant?

Peut-on vivre sans table demande Martina Chyba

Chronique CGI: transfert du bail commercial

26 Commerce

Berthaudin inaugure un rendez-vous vinicole

27 Gastronomie

Les brèves gastronomiques

28 Emploi et formation

Genève décerne ses Grands Prix de l’économie

30 Culture

Prix SPG: plume romande primée

31-40 Offres immobilières

Editeur: IMMOBILIER.CH SA

Rédacteur en chef: Serge Guertchakoff

Rédactrice en chef adjointe: Chantal de Senger

Journaliste: Julie Müller

Chef d’édition: Francis Haller

Directeur artistique: Pierre Broquet

Tirage: 105'000 exemplaires

Envoi emails: 80'000 exemplaires

Publicité: info@immobilier.ch Tél +41 22 307 02 20

Toutes les éditions sont disponibles sur immobilier.ch

DE LA RÉDACTION

MICHEL REYBIER ACHÈTE UN BOUTIQUEHÔTEL À LONDRES

La collection Michel Reybier Hospitality s’est agrandie depuis peu. Après Genève (La Réserve), Zurich, Interlaken, Berne, Crans-Montana, Zermatt, Davos, Paris, Ramatuelle et Saint-Estèphe, voici Londres. L’entrepreneur vient de mettre la main sur l’Oscar London, un luxueux boutique-hôtel situé à proximité de Covent Garden. Désigné Meilleur nouveau boutique-hôtel d’Europe en 2019 par une revue spécialisée, cet hôtel a été érigé dans une ancienne église classée de style baroque, construite entre 1901 et 1903 et décorée par Jacques Garcia, le décorateur fétiche de Michel Reybier.

GROS CHANTIER PRÈS DU MOULIN ROUGE

Le bâtiment du Centre universitaire protestant, sis au début de l’avenue du Mail à Genève, a été racheté par la Fondation Nicolas Bogueret qui a démarré une rénovation lourde (chiffrée à environ 12 millions de francs). Cet immeuble, qui était une passoire énergétique, a vu sa façade être retirée. Seuls les plateaux seront gardés. Il abritera à terme une soixantaine de logements étudiants.

BEL-AIR FINE ART OUVRE SA 23e GALERIE À ZURICH

C’est en face de l’hôtel Storchen, à Zurich dans l’ancienne boutique Pomellato, que la galerie Bel-Air Fine

Art s’apprête à inaugurer ces prochains jours sa 23e galerie. Rappelons que la première galerie avait ouvert ses portes en 2004 à deux pas de la place Bel-Air justement, à Genève, dans la célèbre rue de la Corraterie, la plus ancienne rue commerçante de la ville. En mains du Suisse François Chabanian, ce groupe est également présent en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Belgique, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient.

SWISS LIFE ACHÈTE UN BÂTIMENT DE LA GENÈVE INTERNATIONALE

Parallèlement au lancement du chantier du Conseil œcuménique des églises (COE), qui maintient le bâtiment abritant son siège au GrandSaconnex (GE) tout en construisant autour six nouveaux bâtiments, le COE vient de vendre pour 30,3 millions de francs un de ses nouveaux bâtiments au fonds d’investissement de Swiss Life. Rappelons que sur les six nouvelles constructions, quatre seront dévolues à des activités et les deux autres à des logements, une crèche et des résidences hôtelières.

JEAN-CLAUDE BIVER NE S’EST PAS INSTALLÉ À ZERMATT

Le plus dynamique des patrons horlogers a bien vendu son chalet de Crans-Montana, mais il ne réside pas à Zermatt depuis lors, contrairement à ce que nous indiquions dans notre numéro du 29 août. Celui qui vient de fêter ses 73 ans n’est pour l’heure plus domicilié en Suisse romande.

IMMO BRÈVES

René Dürr

CONSTRUCTIONS ALPINES SUISSES PRIMÉES

Lors de sa sixième édition, le 16 septembre dernier, le prix d’architecture Constructive Alps, décerné par la Suisse et le Liechtenstein, a de nouveau récompensé les rénovations et constructions durables des Alpes. Parmi les quelque 240 projets en lice, issus de sept pays, le jury a retenu cette foisci onze ouvrages remarquables ayant su allier esthétisme et du rabilité. Par le biais notamment d’une utilisation parcimonieuse du sol, le recours au bois comme matériau de construc tion et l’autoproduction de leur électricité. Le premier prix a été remis au bâtiment scolaire Feld construit en 2020 à Azmoos (SG) qui remplace l’ancien bâti ment que fréquentaient 80 éco liers. Un immeuble d’habitation Ghiringhelli à Bellinzone (TI) s’est hissé à la deuxième place (photo).

NOUVELLE ARCADE LAUSANNOISE POUR NAEF IMMOBILIER

CHANTAL DE SENGER ANIMERA UNE ÉMISSION SUR LÉMAN BLEU

Chaque mois, la rédactrice en chef du magazine Pres tige Immobilier vous emmènera visiter un bien d’excep tion à vendre sur la chaîne de télévision Léman Bleu. Châteaux, propriétés exceptionnelles, appartements, promotions ou chalets de luxe: ces demeures portées par l’émission Bienvenue chez vous permettront de faire découvrir aux Genevoises et Genevois des logements à acquérir en Suisse romande et aux alentours. Dès le 29 septembre à 20h15 puis rediffusions durant un mois.

Déjà ancré géographiquement dans les principales villes ro mandes, Naef Immobilier poursuit sa dynamique de rentrée et investit de nouveaux locaux dédiés à la vente à Lausanne. An ciennement sise au 2 rue Langallerie, la filiale a déménagé au 10 rue Etraz, dans une arcade au style design et contemporain, entièrement repensée et rénovée par le bureau d’architecture Adeli qui occupait pré cédemment les lieux. On y retrouvera notamment les codes couleurs de la marque, avec des touches de rouge, mais aussi un meuble en corian et cuir au design futuriste trônant à la réception et réalisé également par le bureau d’architecture.

NET RECUL DU TAUX DE LOGEMENTS VACANTS EN SUISSE

Au 1er juin 2022, l’Office fédéral de la statistique (OFS) dénom brait 61’496 logements vacants en Suisse, ce qui représente 1,31% du parc de logements (maisons individuelles comprises). Le taux de logements vacants a donc diminué de 0,23 point de pourcentage en un an. Voilà vingt ans qu’il n’avait plus baissé de manière aussi marquée en l’espace d’une année. Au total, on compte 9869 unités de moins que l’année précédente, ce qui correspond à une baisse de 13,8%.

CENTRE MONDIAL DE FORMATION EN RADIOTHÉRAPIE

Genolier Innovation Hub SA, qui devrait ouvrir ses portes début 2024, annonce un partenariat avec Accuray Incor porated, une entreprise medtech américaine spéciali sée dans les appareils de radiothérapie de pointe, dont le siège international est à Morges. Accuray fera du Hub un centre de formation mondial où les clients pourront obtenir une formation pratique et se familiariser aux tech niques de radiothérapie avancées auprès de spécialistes de renom. La société dispose de deux systèmes d’appa reils particulièrement efficaces dans le traitement d’un large éventail de tumeurs situées quasiment dans toutes les parties du corps. L’équipe médicale dispose ainsi de nombreuses solutions pour gérer l'ensemble des cas on cologiques, des plus courants aux plus complexes.

LE JARDIN DES NATIONS FÊTE SON PREMIER ANNIVERSAIRE

Depuis son ouverture, à l’été 2021, le Jar din des Nations est devenu un nouveau lieu d’attraction à Genève et a déjà ac cueilli plus de 25’000 visiteurs. Au cœur du secteur de la Genève internationale, juste derrière l’immeuble du Bureau inter national du travail (BIT), le Jardin des Na tions a ainsi permis au public de décou vrir un espace vert de plus de 4 hectares, jusque-là inaccessible, grâce à l’initiative de son propriétaire, la Fondation Steiner Investment. Afin de célébrer ce premier anniversaire, des festivités (animations, concerts, etc.) ont eu lieu toute la journée du samedi 24 septembre.

IMMO BRÈVES

PROCIMMO DEVIENT UN GROUPE IMMOBILIER

Depuis sa création en Suisse romande il y a quinze ans, le gestionnaire de fonds de placements immobiliers Pro cimmo n’a eu de cesse d’élargir ses activités. Après avoir fondé une holding regroupant ses cinq sociétés actives dans divers domaines de l’investissement immobilier, sa cotation à la BX Swiss en 2018 et une volonté d’être éga lement plus actif à l’étranger, le changement s’est imposé. Procimmo Group (anciennement nommé SEG Suisse Es tate Group) et sa société fille Procimmo sont désormais tous deux présents sur le marché avec une nouvelle iden tité visuelle, sous la devise «Building Investments».

UN OUTIL D’INFORMATION DIGITAL SUR LES COMMERCES DES CENTRES-VILLES

Figurant parmi les leaders du conseil en im mobilier commercial et de placement, CBRE Suisse propose habituellement son rapport Re tail annuel mais a choisi désormais d’innover en mettant en ligne gratuitement un outil d’infor mation sur les principales rues commerçantes des centres-villes de Genève, Lausanne, Zurich, Bâle, Berne et Lucerne. Gratuit, il permettra aux utilisateurs de se renseigner sur les tendances générales, les loyers et les mouvements de ce marché.

Jura Rhône Arve Chablais

CONSTRUIRE ENSEMBLE LA VISION DU GRAND GENÈVE

Afin de préparer le territoire de demain, les collectivités locales, canto nales et régionales du Grand Genève se sont réunies le 13 septembre dernier pour le lancement d’une nouvelle vision territoriale transfron talière. Jusqu’en 2023, une série de trois ateliers, à l’échelle de trois périmètres (diagnostic critique, co-construction et intégration dans les politiques publiques), associera les responsables politiques, techniciens et experts lors des différentes étapes. Les citoyens sont aussi appelés à participer pour échanger sur le sujet, notamment le samedi 1er octobre avec huit forums qui seront ouverts simultanément dans plusieurs communes du Grand Genève: Gland, Onex, Thônex, Collonge-Bellerive, Genève, Valserhône (Bellegarde), Machilly et la Roche-sur-Foron.

LE RENDEZ-VOUS DE LA QUINZAINE DE L’URBANISME

Du 20 septembre au 6 octobre se tient la Quin zaine de l’urbanisme au Pavillon Sicli, à Genève. Cette huitième édition a pour thématique «Pla nète limite: l’urbanisme de la Quinzaine avec les acteurs de demain». Ateliers, conférences, expositions et tables-rondes, pas moins d’une trentaine d’événements sont prévus pour échanger et en apprendre davantage sur le développement de nos villes et de nos can tons. Le programme est à retrouver en ligne, sur www.pavillonsicli.ch.

ÉTEIGNEZ, ÉCONOMISEZ, ADMIREZ!

Le temps d’une soirée, pas moins de 187 communes du Grand Genève et nombre de privés ont éteint leurs éclairages pour la 3e édition de La nuit est belle! Une opération festive qui inspire et mobilise au-delà du territoire.

Unefois de plus, le 23 septembre dernier, les habitants du Grand Genève ont eu l’occasion de res sortir leur lampe de poche pour arpenter les rues de leur commune. Sous des faux-airs prémonitoires de black-out, l’événement La nuit est belle!, qui a réu ni lors de cette 3e édition pas moins de 60 animations sur le territoire, a sensibi lisé collectivités et population aux enjeux positifs de l’extinction lumineuse.

Autorités et privés au rendez-vous

Ce défi, lancé en 2019 aux 209 com munes transfrontalières sous l’initiative du Muséum d’histoire naturelle de Ge nève, la Société astronomique de Ge nève, la Maison du Salève et du Grand Genève, est d’ailleurs un succès depuis ses débuts. Toujours plus nombreuses, les communes participantes ont d’abord été 152, puis 178 en 2021 et enfin 187 cette année. «Tandis qu’à Genève la totalité des communes joue le jeu, à Nyon, seules 32 sur 47 se sont inscrites. Ce ne sont ni des mauvais élèves, ni une preuve de désinté rêt de leur part, mais la région nyonnaise a un découpage décisionnel et technique complexe qui rend moins évident la mise

en place de ce type de mesures», com mente Laure Fabiani, chargée de com munication de La nuit est belle!

Les privés eux aussi ne sont pas en reste et se sont mobilisés encore davantage cette fois-ci, rejoignant dans le mouve ment des enseignes comme la Migros, la librairie Payot ou encore Genève Aé roport. «La sobriété énergétique, fil rouge de cet événement, présente un réel en jeu économique. Les Services industriels de Genève ont estimé qu’il était possible d’économiser 7000 francs par soir si les éclairages publics de Genève étaient cou pés de 1 heure à 5 heures du matin», sou ligne Laura Fabiani. De quoi motiver une diversité d’acteurs.

S'engager sur le long terme Symbolique plus qu’autre chose, cette soirée spéciale où la pénombre est de ri gueur se veut en réalité être un tremplin pour un changement durable, comme l’indique sa porte-parole: «Tel un effet déclencheur, le travail de zoning réalisé pour un seul soir doit se transformer en actions concrètes tout au long de l’année et notre travail consiste à accompagner les collectivités à aller dans ce sens, ce

lui d’une extinction lumineuse pérenne.»

Si côté Genevois français, plus des deux tiers des communes ont d’ores et déjà sauté le pas en diminuant partiellement ou totalement leur éclairage la nuit, dans le canton de Genève, les aspects sécu ritaires freinent les avancées. «Celui-ci tend plutôt vers une baisse d’intensi té progressive par zone», assure Laure Fabiani.

Une évolution concrète, globale et posi tive qui ne semble d’ailleurs pas s’arrêter aux frontières du Grand Genève puisque les communes voisines montrent à leur tour de l’intérêt pour La nuit est belle! Ef fective aussi dans la vallée de Chamonix et dans le bassin lyonnais, la démarche inspire, ce qui réjouit sa communicante: «Nous avons une portée qui s’étend et espérons établir de nouveaux partena riats, comme avec le canton de Vaud par exemple, car bien que nous n’ayons pas de champ de compétence dans ces diverses régions, nous mutualisons nos outils et partageons volontiers notre re tour d’expérience avec autrui.» Le Grand Genève espère ainsi enclencher la même dynamique peu à peu à grande échelle.

Julie Müller

3 de La nuit est belle!

Cette soirée spéciale et symbolique se veut être un tremplin pour un changement durable. LA NUIT EST BELLE!

Bouquet de chantier

LE PREMIER PARC HABITÉ

Exceptionnelle, la promotion du Parc des Crêts à Troinex (GE) l’est sans conteste. Les 307 lots (appartements et villas) ont très rapidement trouvé preneur via Barnes et Naef. Quelques 1000 personnes sont attendues d’ici fin 2024 sur cette parcelle de 87'000 m2 sur laquelle pousse ce quartier au milieu d’un parc.

C’esten présence de quelque 500 ouvriers que s’est dé roulé, mardi 13 septembre à Troinex, le bouquet du plus important chantier que la zone villas gene voise ait connu. Comme l’a très justement rappelé Bruno Mégevand, de la société 3N Investissements, le maître d’ouvrage, «ce soir, nous fêtons un bouquet de chan tier exceptionnel, pour un projet qui ne l’est pas moins. Le terrain sur lequel le Parc des Crêts est en train d’être construit se trouve en effet sur la plus grande parcelle qui existe en zone 5 dans le canton de Ge nève, sur 87'000 m2. Il est probable que ce soit aussi la plus grande de Suisse.»

A projet exceptionnel, démarche consul tative exceptionnelle. «Nous avons tenu Quelque 200 ouvriers travaillent chaque jour sur le site. DR

Fête d'un bouquet de chantier «exceptionnel». DR

Aucune voiture ne circulera au sein du Parc

avec les voisins de notre parcelle quatre séances pour leur présenter le projet, aux quelles se sont ajoutées deux présenta tions publiques à l’ensemble de la popula tion troinésienne, sans oublier des ateliers de travail avec les voisins, a poursuivi Bru no Mégevand. D’innombrables séances ont aussi eu lieu avec les différents ser vices de l’Etat de Genève concernés et avec le magistrat en charge de l’Aména gement, Antonio Hodgers. C’est ce qui a permis à 3N Investissements, entre la date d’acquisition des parcelles (juillet 2014) et le bouquet de chantier (le 13 septembre dernier), de tenir un calendrier lui aussi exceptionnel. En effet, après la mise en place de l’équipe, l’élaboration de l’image directrice, l’intégration des deux parcelles

Le chantier en sept chiffres

500 ouvriers se seront succédé à ce jour 33 km de canalisations enterrées

5000 pièces différentes de façades préfabriquées

1700 portes intérieures 2000 fenêtres posées

55'000 m3 de béton ont été utilisés 435 arbres de près de 20 essences différentes, actuellement en pépinière, seront plantés

qui n’appartenaient pas au vendeur initial, nous avons pu déposer la demande défi nitive en décembre 2018 et obtenir un per mis de construire en force en janvier 2020, ce qui est extraordinairement court. L’ou verture du chantier date d’août 2020 et nous avons commencé la commercialisa tion pour la vente des lots un mois après. Or, deux ans plus tard, nous avons achevé la commercialisation. Tous les lots propo sés à la vente (267 appartements et 40 villas), sans compter la résidence senior, ont trouvé preneur», a précisé Bruno Mé gevand. Celle-ci comprendra 65 apparte ments de 3 à 5 pièces, gérés par un opé rateur qui les offrira à la location. Le choix de l’opérateur et le suivi de l’opération sont effectués par Capvest, co-pilote du déve

des Crêts.

Le calendrier prévisionnel prévoit une arrivée des habitants étalée entre mars 2023 et septembre 2024. DR

Changement de paradigme

Avec le Parc des Crêts, un site de 8,7 hec tares, il y a eu un «véritable changement de paradigme», comme l’a exprimé Sté phane Pierre Cerutti, à la tête du bureau Cerutti Architectes fondé par son père en 1967. «Nous avons développé ce concept d’habiter dans un parc. Pour y parve nir, nous avons élaboré une charte des espaces paysagers, un parc avec ses propres espaces et fonctionnements, pour ensuite y implanter les différents types de bâtiments tels que des villas contiguës ou mitoyennes, des habitats groupés sous la forme d’îlots et une résidence pour les seniors». Rappelons qu’habituellement, les promoteurs et/ou architectes déve loppent des projets de constructions, et seulement ensuite s’occupent des amé nagements extérieurs. «En trente ans de

L’historique de cette parcelle

La parcelle en question a appartenu à la famille Duvernay depuis au moins 1939. Elle a été exploitée par Robert Duvernay, puis par son fils Patrick. Avant d’être classée en zone villas, puis d’être vendue en 2014 à 3N Investis sements pour environ 85 millions de francs. Cette même famille Duvernay possédait aussi dès 1942 de vastes terrains (20 hectares) juste un peu plus bas, le long de la route de Drize où elle exploitait un domaine agricole et viticole. Au fil des années, l’évolu tion démographique a conduit l’Etat de Genève et la Ville de Carouge à s’intéresser à ce périmètre où se sont construits le collège de Staël, l’entrée du tunnel de Carouge, le cycle d’orien tation de Drize, l’école primaire de la Vigne Rouge, puis un ensemble de 164 logements en 2011.

Marc Gilliéron, administrateur de 3N Investissements, et Magid Khoury, CEO de Capvest, lors de la fête du bouquet de chantier. DR

métier et en soixante ans pour mon père Joseph, c’est la première fois que nos équipes doivent relever un tel défi, avec autant de corps d’état et de personnes, en même temps sur un même chantier.»

En effet, il y a en moyenne 200 ouvriers par jour sur le site. Il n’a pas été simple de déterminer la fin du gros œuvre et le début du second œuvre. Ceci en raison de l’étalement du chantier. «Nous avons d’un côté des entreprises du gros œuvre qui effectuent des travaux spéciaux et du terrassement dans les secteurs Salève et à l’opposé, côté Jura, des entreprises du second œuvre qui effectuent des pré-ré ceptions en vue de la prochaine remise des premières villas et du premier îlot», a complété Stéphane Pierre Cerutti.

L’écologie au cœur du projet

Ce futur quartier se veut vert et écolo gique. Il se distinguera grâce au stan dard THPE (très haute performance énergétique), permettant d’afficher une consommation moindre en électricité et en chauffage. Aucune voiture ne circulera

au sein du Parc des Crêts grâce au par king en sous-sol. Des potagers commu nautaires ont été prévus. On parle de 79% de parc arborisé et végétalisé pour 21% de bâti. Cette vaste parcelle située entre la route de Troinex et le Nant des Marais sera ouverte sur le ruisseau du même nom, Marais. Enfin, 435 arbres de près de 20 essences différentes, actuellement en pépinière à Bernex, seront plantés ces deux prochaines années dans un espace en pleine terre qui va relier le ruisseau des Marais au ruisseau de la Drize.

Ce quartier est le seul à avoir reçu l’éti quette de projet pilote pour la biodiversité et la certification SEED, un engagement fort qui touche de nombreux aspects du projet dont les aménagements pour la petite faune, l’entretien du parc ou encore le type d’éclairage. Ecologie rimant aussi avec qualité de vie, des locaux sont prévus pour les activités des résidents. Une as sociation de quartier proposera diverses activités le moment venu en vue de dyna miser la qualité du vivre ensemble. Serge Guertchakoff

Stéphane Pierre Cerutti, directeur du bureau Cerutti Architectes

TOURMALINE: IMMEUBLE MULTIGÉNÉRATIONNEL

Le bâtiment situé dans le nouveau quartier construit autour de la gare du Léman Express a été inauguré le 15 septembre. Un lieu de mixité offrant des appartements à des personnes à revenus modestes, des jeunes en formation et des aînés.

Opale,

Saphir et Tourmaline.

Ce sont trois bâtiments construits à proximité de la gare du Léman Express de ChêneBourg (GE) baptisés de noms de pierres semi-précieuses. Le premier, une tour de 19 étages, offre déjà une centaine de loge ments, des surfaces de bureaux et com merciales. Le deuxième, caractérisé par un pan coupé en pointe donnant sur la place de la Gare, est en passe d’être terminé. Le troisième a été inauguré jeudi 15 sep

tembre en présence des conseillers d’Etat Fabienne Fischer et Mauro Poggia.

«Etagères urbaines»

Tourmaline se veut un lieu de vie multigéné rationnel. L’immeuble regroupe un foyer de jour pour seniors, des appartements pour personnes à la retraite, des appartements communautaires pour des jeunes en for mation (de 18 à 30 ans), des appartements HM et HLM pour des familles ainsi que des commerces et un poste de police munici

pale. Le maître d’ouvrage est la Fondation Nicolas Bogueret (FNB, lire encadré).

Tourmaline et Saphir ont été dessinés par les architectes du group8 qui ont rempor té le concours lancé en 2012. Les deux nouveaux bâtiments «empruntent un vo cabulaire architectural de trame régulière (...) à la manière d’«étagères urbaines» avec une «typologie traversante», précise le bureau.

Le nouvel immeuble est aussi l’occasion pour la fondation de collaborer avec le Col

L’immeuble sis rue des Charbonniers 7,9,11 comprend 64 appartements. group8

lectif d’associations pour l’urgence sociale (CausE) qui «sera en charge de gérer les quatre appartements relais de notre bâti ment et contribuera ainsi à offrir des loge ments modernes aux personnes dans la précarité ou dans des situations tempo rairement compliquées», a précisé Didier Fischer, le président de la FNB, lors de l’inauguration. Pour lui, Tourmaline repré sente un cas d’école, car les parties concer nées étaient nombreuses (Etat, Commune de Chêne-Bourg, Fondation des parkings, CFF, architectes, banques, membres du conseil de la fondation) pour réaliser ce projet et «personne n’a lésiné sur ses ef forts pour [le] mener à son terme». Point Commun sàrl, de son côté, met à disposition des appartements commu nautaires et mixtes (hommes et femmes) de quatre chambres pour des jeunes en formation. «On essaie de tenir compte des éléments suivants: langue, âge et ni veau de formation proches», précise-t-on.

Défis sociétaux

Cette mixité intergénérationnelle et sociale est fondamentale aux yeux de la commune. «C’est notre priorité, appuie la conseillère

administrative de Chêne-Bourg Beatriz de Candolle. La mixité s’impose comme un principe directeur pour répondre aux défis sociétaux posés par les multiples muta tions que connaît notre société – démo graphique, numérique et écologique.» Le conseiller d’Etat Mauro Poggia, chargé du Département de la sécurité, de la popula tion et de la santé (DSPS), a enchaîné en exprimant sa joie de voir «à quel point cette mixité n’est pas simplement une «mixité de mixer» où l’on met tout le monde au même

endroit et on appuie sur le bouton, mais véritablement une mixité dans laquelle chaque intervenant peut profiter au mieux des autres, en tirer profit, (...) et faire en sorte que la qualité des uns et des autres puisse être améliorée.» Pour le magistrat, il est important «que nos aînés ne soient pas dans des lieux où ils sont uniquement entre eux». Il faut «qu’ils soient véritable ment au cœur de la cité, qu’ils puissent bénéficier de l’ensemble des structures qui sont mises à disposition».

QUALITÉ ET FIABILITÉ LE CHOIX DES GRANDES MARQUES

«Une véritable mixité dans laquelle chaque intervenant peut profiter au mieux des autres, en tirer profit»

Mauro Poggia, conseiller d’Etat genevois chargé de la Sécurité, de la Population et de la Santé

Fondation Nicolas Bogueret

La Fondation Ni colas Bogueret (du nom d’un maçonarchitecte-ingé nieur français de venu citoyen de Genève et mort le 12 décembre 1602 pendant l’Escalade) a pour but de créer, développer, entretenir et mettre à disposition des habitations à caractère social et à loyers modérés à trois types de personnes: celles à reve nus modestes, des jeunes en formation et les aînés. «Tourmaline est un conden sé des trois réunis», indique son pré sident Didier Fischer.

La FNB, fondée en 1958, a aussi construit dans le quartier de Pont-Rouge un im meuble de 39 appartements et studios exclusivement destinés à des jeunes de 18 à 30 ans qui suivent une formation. Elle possède des bâtiments d’habita tion au boulevard Carl-Vogt et des ap partements au Lignon. Elle dispose d’un parc immobilier d’une valeur de 300 à 400 millions de francs. «Un capital qui nous permet d’apporter une bonne par tie des fonds propres nécessaires à nos projets», reconnaît Didier Fischer qui sa lue le travail magnifique des bénévoles du conseil de fondation. Il trouve admi rable «que le bénévolat existe encore. C’est le ciment qu’on met dans la socié té pour que les réseaux s’interfèrent, se parlent, se créent.»

Beatriz de Candolle a enfin remercié les concepteurs de ce «magnifique projet qui marque une étape supplémentaire dans l’évolution du nouveau quartier de la gare». Si des travaux sont encore pré vus, elle assure que «cette densification urbaine harmonieuse sera accompagnée d’espaces végétalisés, augmentant ainsi la couverture arborée». Elle conclut en souhaitant aux habitants et utilisateurs de Tourmaline «que les vertus de cette pierre semi-précieuse – compréhension des autres et de soi-même, empathie et compassion – soient source d’inspiration pour le mieux-vivre ensemble».

Francis Haller

Un projet d’urbanisation intégré autour de la nouvelle gare.

Place de la Gare

Gare du Léman Express

UNE HISTOIRE À SUCCÈS SUR LA RIVE DROITE DE GENÈVE

Situé au centre du quartier de la Servette, ce tout nouvel immeuble se dévoile enfin après 26 mois de construction. Découvrez l’aboutissement de ce projet par trois passionnés du bâtiment.

Cette construction de longue ha leine, nécessitant d’importants travaux spéciaux pour la réali sation de trois niveaux en soussol, a été portée par Philippe et Ibraheem DUTOIT & Alberto FRIGERIO, qui ont dû surmonter de nombreuses difficultés afin de faire sortir de terre cet immeuble flam bant neuf. Sa réalisation a été confiée à RGI Architecture, dirigée par Yannis PEN NACCHIOLI et a été menée à terme par le minutieux architecte Laurent SIBILIA.

« L’année 2021, marquée par la crise du Covid qui a fortement touché le secteur de la construction, a été quelque peu com pliquée, notamment avec les restrictions liées au Covid. Nous avons dû nous adap ter à plusieurs reprises pour nous confor mer aux règles sanitaires, ce qui a ralenti les travaux. Malgré tout, nous avons réussi à terminer le projet dans les délais prévus.

Nous sommes une des rares promotions sur la rive droite. » commente Ibraheem DUTOIT, étudiant à l'institut d'étude im mobilière et fondateur de Bridge SA.

Un bâtiment aux lignes contemporaines Avec sa façade largement vitrée et ses garde-corps de balcon en verre, l’im meuble s’inscrit parfaitement dans l’es pace urbain, apportant même une touche futuriste. Il faut dire que le projet a né cessité de nombreux mois de conception avant l’ouverture du chantier.

« L’objectif était de proposer un bâtiment qui s’accorde avec les nouvelles ten dances du marché. En ce qui concerne la conception, nous avons voulu lui don ner un aspect vraiment différent. Nous avons pris le risque de travailler la façade en verre et aluminium avec l’alternance

de trois couleurs proches et avec des éléments de tailles différentes, sans être assuré qu’il plairait. Mais le retour général a été extrêmement positif, le projet étant apprécié pour son originalité. Grâce à l’option des baies vitrées jusqu’au sol, les pièces bénéficient d’un maximum de lumière. Les acquéreurs ont également apprécié le coté technique dernier cri des diverses installations, notamment l’ouverture automatique de la porte d’en trée par détection des téléphones mo biles des résidents, le système appelant automatiquement l’ascenseur au rez-dechaussée et emportant le résident à son étage, sans autre intervention. » indique Philippe DUTOIT, agent immobilier. Finalement, cette passion pour la construction aura permis la création de 12 lots, 10 appartements de 3 ou 5 pièces, tous avec balcon ou terrasse pour les deux appartements du 1er étage et 2 ar cades. Les places de parking en sous-sol peuvent être équipées de prises, reliées aux compteurs des divers appartements, pour la recharge des véhicules élec triques.

Un très joli cadre de vie pour les heureux copropriétaires qui viennent d’emménager.

Bridge SA Rue Bovy-Lysberg 8 CH - 1204 Genève Office & Whatsapp +41 22 320 33 00

Genève internationale

SIÈGE SUR-MESURE POUR MSF

Adapté aux besoins de Médecins sans frontières, le bâtiment situé dans la Cité internationale du Grand Morillon a fait sensation lors de son inauguration fin septembre.

Discours

officiels, apéritifs, concerts et visites guidées. Le 19 septembre, lors de sa fête de quartier, la toute nouvelle Cité internationale du Grand Morillon, située au Petit-Saconnex, célébrait en grande pompe la finalisation de deux de ses im meubles et pas des moindres. Parmi eux, le siège flambant neuf de Médecins sans frontières (MSF) dont l’architecture a fait des émules auprès des visiteurs.

Ouverture et fonctionnalité Le directeur adjoint de l’organisation hu manitaire, Ralf de Coulon, s’est lui-même montré élogieux concernant la réalisation: «Cette réussite architecturale sera un outil efficace au service de notre mission so

ciale. Il optimisera sans nul doute le soutien opérationnel et institutionnel auprès des équipes sur le terrain.» Après avoir décidé de quitter la rue de Lausanne et sa bâtisse expressive, développer un projet qui ré ponde à ses multiples attentes était donc périlleux, mais MSF Genève a su rebondir.

«Nous avons dû déménager car nos effec tifs augmentaient chaque année alors que nos locaux étaient déjà limités, disparates et financièrement désavantageux», décrit Etienne L’Hermitte, porte-parole de MSF.

C’est donc au terme d’un concours d’ar chitecture remporté au départ par l’Amé ricain Steven Holl, projet finalement jugé trop ambitieux, que le bureau allemand Sauerbruch Hutton, alors second lauréat, a obtenu le mandat. «Etant donné que nous

Les balcons et les façades sont habillés de bois et de végétaux. DR

avions déjà travaillé ensemble à Genève, Sauerbruch Hutton nous a proposé de les rejoindre sur le dossier afin d’allier nos expertises sur ce projet inventif», souligne Fabio Fossati, architecte à la tête du cabi net éponyme.

Quatre ans plus tard, un dossier monté et un bâtiment de huit niveaux réalisé à vitesse grand V, MSF peut se targuer d’avoir fait le bon choix puisque l’édifice qui en résulte répond aujourd’hui à toutes ses attentes. «Il fallait des typologies d’espaces variées, favorisant les échanges et la confidentia lité mais ouvert, tout en transparence», relate Fabio Fossati. Le duo d’architectes s’est donc attelé à créer une promenade architecturale, reliant verticalement les élé ments entre eux par le biais d’escaliers et de coursives étendues. Les parois, vitrées, font pénétrer la lumière de toutes parts, of frant une forme de labyrinthe visuel com posé de verre. Les balcons et la façade, ha billés de bois et de végétaux, ont eux aussi des allures de Tetris, tous interconnectés mais nul n’étant identique à un autre. Parmi les défis à relever, celui du bruit dans l’en ceinte a pu être contourné grâce à l’utilisa tion de lamelles en bois et de mobilier doté de panneaux acoustiques. Quant au cœur du siège, placé au 4e étage, dans la cellule de crise qui est le poumon de MSF, tout est au contraire opaque, l’aménagement se distinguant du reste de l’immeuble avec des murs pleins et une autonomie de fonc tionnement cloisonnée.

Pensé pour coller à la manière de travail ler d’un organisme tel que MSF, ce projet a pu être réalisé en un temps record, mal gré la pandémie et les délais d’approvi sionnement rallongés. «Nous n’avons eu que deux mois de retard sur le planning de livraison», se félicite son concepteur.

Bien qu’il reste encore quelques meubles à monter au dernier étage, les 415 colla borateurs de MSF Genève ont dès lors pu investir les lieux fin septembre.

La renaissance d’un quartier Le siège de MSF fait ainsi désormais par tie d’un véritable puzzle urbain, construit récemment de toutes pièces sur les hau teurs du quartier des Nations: celui de la Cité internationale du Grand Morillon. Au trefois désignée comme la «campagne», cette zone vide et délaissée de 21’000 m2 laisse place à présent à un quartier riche en infrastructures et en animation. Encore en mutation, celui-ci verra bientôt aux cô tés des actuels immeubles de l’Institut des hautes études internationales (IHEID), de la Fondation Terra & Casa ainsi que de celui de MSF, de nouveaux édifices ap paraître dans le paysage (ceux du Conseil œcuménique des églises et de Steiner In vestment Foundation).

Des développements qui expriment la vo lonté du canton de renouveler le visage de la Genève internationale. «La plupart du parc immobilier des organisations in ternationales était vieillissant, souligne Nathalie Fontanet, la conseillère d’Etat chargée du Département des finances et des ressources humaines. Les autorités ont adopté dès 2013 une stratégie permet tant de soutenir les projets immobiliers et, dans le cas présent, l’Etat de Genève, en tant que propriétaire, a mis à disposition ce terrain à MSF et lui a octroyé un droit de superficie gratuit.» De quoi permettre à MSF de rentrer dans le budget global de 57 millions de francs que lui aura coûté ce nouveau siège sur-mesure.

Julie Müller

Cinq dates clés

2006 Genèse du projet, lorsque les locaux de la rue de Lausanne ont atteint leurs limites

2017 Concours d’architecture remporté par Steven Holl

2018 Le duo Sauerbruch Hutton et Fabio Fossati Architectes reprend la main 2020 Démarrage du chantier

2022 Inauguration du nouveau bâtiment lors de la fête de quartier du Grand Morillon

Les parois vitrées font pénétrer la lumière de toutes parts, offrant une forme de labyrinthe visuel

Terra & Casa

Projet Steiner: Jardin des Nations RoutedeFerney

Projet Conseil Œcuménique MSF

IHEID Routedes Morillons

SAUVEGARDER LE PATRIMOINE BÂTI DU PAV

Patrimoine suisse Genève tente une nouvelle approche afin de protéger pas moins de 41 bâtiments situés dans le futur quartier.

Pour cela, pendant une année, l’équipe associative a épluché toute la documen tation qu’il était possible de trouver sur le sujet. «Nous n’inventons pas un pa trimoine selon nos envies, il est repéré depuis longtemps. Concernant celui du PAV, le premier guide d’architecture mo derne de Genève, datant de 1969, faisait déjà état de neuf édifices patrimoniaux. Nous avons simplement recensé et addi tionné les découvertes de plusieurs dé cennies pour arriver à nos 41 bâtiments», témoigne Christian Bischoff, architecte et membre du comité. Parmi les biens à sauvegarder, on retrouve ainsi l’ancienne usine Camy Watch, le site de la Parfu merie ou encore l’ancien centre Eurogas.

S'approprier le quartier

Les autorités devront par la suite statuer sur la nécessité ou non de classer (me sure la plus haute) ou d’inscrire à l’in ventaire (moins contraignant) ces biens à valeur historique, technique, sociolo gique, industrielle ou encore mémorielle.

Souvent

critiquée pour ses actions à retardement, la section gene voise de Patrimoine suisse a dé cidé de prendre les devants face à l’ampleur du projet Praille-Acacias-Ver nets (PAV). «Habituellement, nous ten tons de sauver des bâtiments lorsque nous apprenons leur démolition, ce qui représente en moyenne quatre demandes de mise sous protection par année. Cette fois-ci, nous avons voulu frapper fort et anticiper en formulant une seule fois des demandes pour 41 bâtisses situées sur le PAV», décrit la coprésidente de l’associa tion, Pauline Nerfin. Réagissant à un développement urbain

massif, «partiellement ou très peu» basé sur l’existant, l’association a alors créé un comité l’an passé afin d’établir la liste de ce fameux patrimoine PAV digne d’inté rêt en soi ou propice au réemploi. «Notre but n’est pas de bloquer le projet. Au contraire, pour une fois nous agissons en amont, en proposant nos requêtes dès le départ, pour ainsi éviter les énièmes recours en fin de processus», poursuit la jeune historienne. Loin de l’idée de ge ler tout un pan de quartier, l’association compte donc, à l’aide de cette nouvelle approche, replacer le patrimoine bâti au cœur des réflexions lors de transforma tions de quartiers.

Ce qui permettrait également aux habi tants de s’approprier plus facilement ce quartier parfois encore décrié. D’après Christian Bischoff, «les Genevois se sentiraient moins dépaysés avec une part de bâti ancien». Déposé fin août, le dossier est désormais entre les mains des pouvoirs publics, et ce, bien qu’une nouvelle étape ait été franchie en faveur de ce mégaprojet le 1er septembre der nier. En effet, le plan localisé de quartier «Acacias 1» du PAV vient d’être validé.

Le secteur d’une surface de 14 hectares abritera entre autres 2200 logements et 5000 nouveaux habitants.

Julie Müller

L’ancienne usine Camy Watch figure parmi les biens à préserver, selon la section genevoise de Patrimoine suisse. Francis Haller

«LES VIEILLES DEMEURES ONT UNE CERTAINE RÉSILIENCE»

Le patrimoine protégé représente 28% du bâti à Genève. Un pourcentage qui résume bien la difficulté à concilier préservation du patrimoine et économies d’énergies. Une brochure a été publiée à ce sujet.

Dans le cadre de l’assemblée générale de la section ge nevoise de Domus Antiqua Helvetica ( lire l’encadré ), qui s'est tenue le mardi 13 septembre au do maine de La Gara à Jussy, une tableronde a été organisée par Rémy Best, président sortant de cette section. Le thème: «Energie et demeures histo riques». En effet, très dynamique, cette section vient de publier son cahier n°5 sur cette thématique (70 pages richement illustrées consultables sur www.domusgeneve.ch ).

Favoriser des mesures sobres Babina Chaillot-Calame, conservatrice cantonale des bâtiments à Genève, et Emile Spierer, attaché de direction auprès de l’Office cantonal de l’énergie (OCEN), sont parvenus à tenir à peu près le même discours devant un riche parterre d’envi ron 140 membres réunis dans la grange du domaine. «Comment produire la cha leur dans ces demeures? Nous sommes extrêmement sensibilisés à cette ques tion. Nous avons chaque mois une séance entre nos deux offices pour tenter de trou ver des terrains d’entente», a-t-elle indi qué. En poursuivant que son service est assez inquiet «avec cet engouement pour les nouvelles technologies. A nos yeux, il convient de s’assurer de la réversibilité de toute intervention afin de protéger le pa trimoine et donc de favoriser des mesures sobres. Les vieilles demeures ont une cer taine résilience. Nous avons tout intérêt à faire perdurer ce patrimoine.» Son collègue de l’OCEN s’est voulu le plus

Le domaine de La Gara, à Jussy, où la table-ronde a été organisée. DR

consensuel également: «Le bon sens est absolument nécessaire. Les techniques sont des outils pour apprivoiser les res sources de l’environnement. Il faut se po ser la question de la prestation que l’on veut recevoir. Nous mettons tout nos ef forts sur le patrimoine non protégé (72% du parc bâti) et un peu d’efforts sur le pa trimoine protégé.»

Lorsque Rémy Best, organisateur de la table-ronde et propriétaire du domaine, leur demande s’il y a néanmoins des in terventions non négociables. Emile Spie rer use de l’humour. «Ici en Suisse ro mande, nous chauffons à 21 degrés. Dans certaines républiques de l’ex-URSS, le confort avait été fixé à 12 degrés.» Babina Chaillot-Calame insiste sur la nécessité

pour les propriétaires de biens d’une va leur patrimoniale élevée de s’adresser à un expert reconnu afin d’obtenir une réelle vision d’ensemble.

Le canton de Genève abrite environ 7000 bâtiments classés et/ou à l’in ventaire, auquel il convient d’ajouter 17’000 immeubles situés en zone proté gée. «Nous faisons une vraie différence entre ces deux catégories.» Et Emile Spie rer de regretter que les réseaux de chauf fage à distance déployés par les Services industriels de Genève (SIG) n’atteignent pas encore les quartiers protégés.

Domus Antiqua Helvetica

Lors de son assemblée tenue en pré sence du président de l’Association suisse des propriétaires de demeures historiques, Lukas Alioth, la section ge nevoise de Domus Antiqua Helvetica a chaleureusement remercié son pré sident sortant. Rémy Best a souhaité quitter sa charge après treize années d’engagement intense. C’est sous son impulsion que cinq cahiers richement documentés ont été publiés. Parmi les autres départs, relevons ceux de Cos tin van Berchem, Jean Keller et Ma rie-Christine Streuli. Ariane Haeni a été élue par acclamation, tout comme Co sima Trabichet-Castan qui reprend la présidence.

Serge Guertchakoff

Etude sur les logements

DURABILITÉ: RÉDUISONS LA SURFACE PAR HABITANT!

Des chercheurs de l’EPFL mettent en exergue le besoin indispensable de changer les habitudes des propriétaires et des locataires en termes d’habitat.

Onne cesse de le répéter de puis quelque temps: les bâti ments polluent. En étant à la source de près d’un tiers des émissions de carbone du pays, d’une uti lisation intensive des sols, de l’eau, des matériaux et générateur de déchets, le parc immobilier est aujourd’hui au cœur de toutes les réflexions. Parmi les solu tions avancées pour rendre nos loge ments plus écologiques, notamment au niveau de l’habitat collectif locatif, les mesures d’économies d’énergie captent largement notre attention (du fait bien sûr du contexte actuel) mais des cher cheurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont tenu à corriger le tir, en assurant que le levier détermi nant se situerait davantage au niveau de l’ajustement des m2 par habitant.

Des prévisions qui inquiètent Sachant que la Suisse, pays de loca taires à 58%, a prévu de voir sa popu lation atteindre plus de 10 millions d’ici à 2050, les résultats de la thèse rédigée par Margarita Agriantoni ne sont guère optimistes. «Un appartement de 100 m2, par exemple, est construit et chauffé de la même manière qu’il soit habité par deux ou quatre personnes, c’est donc cette surface par tête que l’on doit im pérativement diminuer à long terme. Or, aujourd’hui c’est tout l’inverse qui se produit», commente la chercheuse. Et en effet, les statistiques attestent d’une augmentation continue de la surface par personne en mètres carrés ces dernières années en Suisse.

Afin de démontrer ce qu’il pourrait adve nir si aucun effort à ce niveau-là n’était

Encourager l’habitat collectif plutôt que la maison individuelle. DR

engagé, les spécialistes de l’EPFL ont élaboré plusieurs scénarios prévision nels sur trente ans, basés sur les don nées d’un parc immobilier locatif de 11’000 logements suisses appartenant à deux coopératives (ABZ à Zurich et la Société coopérative d’habitation de Lausanne) ainsi qu’à la Mobilière. «Dans nos simulations, nous avons appliqué aux données de nos partenaires des mesures comme celle de se contenter d’un logement mieux adapté à la taille du ménage quand on est locataire, celle de réserver les logements fami liaux aux familles et celle de diviser par cinq le nombre de logements construis par les propriétaires. Malheureusement, mêmes combinées, ces typologies de mesures permettent tout juste de frei ner la croissance de la surface moyenne par habitant, puisqu’elle augmenterait dès lors de 3% d’ici à 2050 contre 11% si ces mesures n'étaient pas mises en place», soutient le professeur Philippe Thalmann qui a dirigé la thèse.

2020 2050 %

Surface moyenne des logements 81,4 m2 86,6 m2 +6,4

Surface en m2/pièce 23,8 m2 25 m2 +5 %

Surface en m2/personne 38,8 m2 43,1 m2 +11 %

Face à ce constat chiffré, les auteurs de l’étude sont unanimes: propriétaires et lo cataires doivent tous drastiquement chan ger leurs habitudes en termes d’habitat. Concrètement, les locataires doivent do rénavant accepter d’avoir un peu moins de confort tandis que les propriétaires doivent s’efforcer de reporter leurs inves tissements sur l’amélioration et la flexibi lisation de leurs biens plutôt que sur de nouvelles constructions. Les politiques ont quant à eux la responsabilité de soutenir ces évolutions en favorisant par exemple l’investissement dans l’existant plutôt que l’étalement urbain, ou l’habitat collectif plu

tôt que la maison individuelle, mais aussi en autorisant les pièces plus petites, etc. Devant l’ampleur du changement à mettre en marche, Philippe Thalmann demeure malgré tout confiant: «Il n’y a qu’à s’inspi rer des colocations de personnes âgées, du projet MétamorpHouse dans le can ton de Vaud ou encore des Tiny houses qui fleurissent ailleurs. Une multitude de possibilités existe mais ce sont des réali sations encore trop souvent vues comme simplement exemplaires ou pilotes.» L’ap pel est lancé, reste voir s’il fera écho en Suisse à l’avenir.

Julie Müller

Chronique chez soi

À TABLE!

Peut-on vivre sans table? Drôle de question n’est-ce pas? Plus profonde qu’elle n’en a l’air. Que dit de nous ce meuble? C’est le moment de se mettre à table.

J’ai une sœur qui vit le plus loin possible de l’endroit où je me trouve: à Hawaii au milieu du Pacifique, à 12’500 kilomètres de Genève et 12 heures de décalage horaire. Evidemment, pour un week-end c’est un peu loin, et on se voit peu. Cet été, elle est venue en Europe, nous ne nous étions pas vues depuis trois ans. Elle m’explique qu’elle transforme son appartement, et que désormais, comme elle vit seule dedans, elle l’aménage comme ça lui plait. J’ai évidemment dit «cool, fonce, go, c’est génial, fais-toi plaisir», tout ça.

Centre névralgique

C’est alors qu’elle prononce la phrase suivante: «J’ai enlevé la table.» Je dis «pardon»? Et elle répète «oui, j’ai enlevé la table». Je remanifeste mon incompré hension: «Mais la table euh... la table?

Le truc en bois avec quatre pieds et sur lequel on mange?» Eh bien oui, elle a enlevé la table. Elle m’aurait annoncé un divorce, un licenciement, un souci de santé, ou qu’elle est enceinte à 52 ans, cela ne m’aurait pas plus choquée. Je plaisante, mais à peine.

On parle de la table, bordel. Le centre névralgique de la maison. L’endroit où tout se passe. Moi c’est la dernière

chose que j’enlèverais. Non, il y a le lit d’abord, je crois. Les deux lieux où je me sens le plus en sécurité au monde, c’est mon lit, et à ma table. Qui sert à man ger, travailler, lire, discuter, prendre des décisions importantes, s’engueuler, faire des câlins parfois (plus maintenant c’est dangereux, il y a un pied instable). Bref, la vie quoi.

Suite du dialogue avec ma little sister: «Et du coup, où tu manges?» «Sur le bar de la cuisine, c’est près du frigo ça

glo-saxon. Et il y a la team tralala, qui fait de chaque repas une fête, pour qui la bouffe c’est sacré, qui aime la vraie vaisselle qui cliquette, qui mange aus si avec les yeux, et pour qui le moment passé à table est indissociable de la vie sociale et familiale. Très français ou latin.

Elevées par les mêmes parents, nous sommes étonnamment chacune dans une équipe différente.

L’histoire de notre civilisation aurait-elle été identique sans la table de la Sainte Cène? Sans les Egyptiens qui ont in venté les premières tables? Au MoyenAge, on a pris l’habitude de poser une planche sur des tréteaux pour le repas. C’est pour cela que nous disons encore aujourd’hui «dresser la table». Et les chevaliers se réunissent où, mmmh?

va très bien.» Wow! C’est toujours rigo lo de voir, au-delà des kilomètres, à quoi tiennent les différences culturelles et à quel point elles impactent nos vies dans ce qu’il y a de plus quotidien. Par rapport aux repas, il y a en gros deux équipes. La team qui considère que la nourriture est du fioul que l’on met dans son corps pour générer de l’énergie, et qu’il n’y pas de quoi en faire un tout un plat, on mange et on peut passer à autre chose. Très an

Autour de la Table ronde pardi! On dit bien «A table!» et non pas «A manger!» ou «Au repas!» On définit aussi la quali té d’un restaurant en disant «une bonne table» et pas «un bon cuisinier» ou «une bonne nourriture». C’est une figure de style qui s’appelle la métonymie (merci chères études de lettres) et qui montre l’importance de ce meuble dans notre imaginaire collectif.

Et puis regardez, quand il y a des pro

Ma table est très imparfaite, elle a eu des vies avant moi, car j’en suis tombée amoureuse à la brocante

par Martina Chyba, journaliste à la RTS

DR

blèmes dans le monde, et malheureuse ment ce n’est pas ça qui manque, qu’estce qu’on fait pour essayer d’éviter de se taper dessus? On s’assied à la table des négociations. Bon je vous l’accorde, ça ne marche pas toujours. Parfois il faut en passer par des dessous de table, haha.

Une partie de la famille

Ma table à moi est très imparfaite, elle a eu des vies avant moi, car j’en suis tombée amoureuse à la brocante du Centre social protestant, à une époque où je n’avais pas d’amoureux justement.

Ça fait un peu la fille désespérée qui se rabat sur un meuble mais bon, il faut tout assumer dans la vie. Et après tout, dans une période instable, on cherche du stable et dans le mot stable, il y a... table. Donc, ma table a des taches de gras et de sauce, des traces des devoirs des enfants, je crois même qu’il y a un peu de sang d’un des nombreux doigts coupés en préparant la bouffe, elle est parfois remplie de chenit, de factures, des câbles d’ordinateur de l’amoureux qui est arrivé après elle. Mais souvent, elle est sur son 31, très jolie, bling bling, pleine de petits anges et de bougies, elle s’agrandit et peut recevoir jusqu’à dix personnes. Elle fait partie de la fa mille.

Mais comment peut-on faire table rase de la table? Je reviens à charge auprès de ma sœur. «Et à la place où il y avait la table il y a quoi maintenant?» «Rien pour le moment, on verra. J’hésite à mettre une table de ping-pong mais je crois que c’est trop petit.» Bon allez, au moins ce sera toujours une table.

La table est le centre névralgique de la maison. L’endroit où tout se passe.

CGI CONSEILS

TRANSFERT DU BAIL COMMERCIAL

Je loue une arcade à un locataire qui m’indique qu’il entend transférer son bail. Nous avons conclu un bail pour une durée de cinq ans, il y a de cela deux ans. Il s’agit de l’exploitation d’un restaurant. La personne qui souhaite reprendre les locaux ne m’a soumis aucun document sur sa situation personnelle et financière. Toutefois, on m’a dit que j’étais contraint d’accepter ledit transfert. Est-ce exact? (John K., Vésenaz)

Letransfert du bail est un contrat tripartite par lequel un nouveau locataire (le bénéficiaire du trans fert) acquiert les droits et obli gations d’un locataire sortant (le trans férant), moyennant l’accord du bailleur. L’obligation pour le bailleur de transférer le contrat au bénéficiaire du transfert n’est effective que si les conditions lé gales sont réunies, et uniquement dans le cadre de baux de locaux commerciaux (à l’exclusion des baux d’habitation).

Conditions préalables

Le consentement écrit du bailleur, exigé par la loi, est une condition suspensive du transfert. Il suppose qu’une demande de transfert lui ait été présentée par le lo cataire. C’est le locataire transférant qui

doit solliciter l’accord du bailleur. La re quête devra être formulée suffisamment à l’avance. Votre locataire doit donc vous soumettre le dossier complet au sujet de la personne intéressée à la reprise du bail. En outre, sachez que vous êtes en droit d’exiger du transférant qu’il vous four nisse tous les renseignements vous permettant de vous prononcer en toute connaissance de cause sur la requête de transfert, soit en particulier: les données relatives à la solvabilité du bénéficiaire, les informations concernant ses capaci tés professionnelles et le montant de la remise de commerce. De plus, lorsque vous avez été invité à consentir au transfert du bail, vous de vez disposer du temps nécessaire pour recueillir les renseignements utiles sur le

Si le nouveau locataire ne disposait pas du certificat adéquat pour l’exploitation d’un café-restaurant, il s’agirait là d’un juste motif de refus. Alesx Haney/Unsplash

bénéficiaire du transfert, en sus de ceux qui vous ont déjà été communiqués avec la demande. Ce délai de réponse est fonction de la complexité de l’affaire, soit de trente à soixante jours.

Consentement

Dans l’hypothèse où la requête de trans fert a été formulée correctement, vous êtes tenu d’y donner votre consentement, sauf s’il existe un juste motif justifiant votre refus. Toutes les circonstances objectives et subjectives qui, selon les règles de la bonne foi, ne permettent pas d’imposer au bailleur une relation contractuelle avec le bénéficiaire du transfert doivent être considérées comme de justes motifs. Il en va ainsi dès que le transfert est propre à engendrer un risque de détérioration de

par Géraldine Schmidt, avocate

la situation du bailleur, soit par exemple si le potentiel bénéficiaire n’a pas une aussi bonne assise financière que le locataire, s’il est, de façon générale, un mauvais payeur, ou s’il travaille dans une branche en crise dont l’avenir est incertain. Dans le cas où l’activité envisagée par le re preneur était sensiblement différente de celle du locataire transférant, il se pourrait aussi que ce changement soit considéré comme un juste motif de refus.

Conséquences

Dans votre situation, dans l’hypothèse où la personne intéressée ne disposait pas du certificat adéquat pour l’exploitation d’un café-restaurant, il s’agirait là d’un juste motif de refus du transfert du bail à loyer commercial.

Si le bailleur donne son consentement, le bénéficiaire du transfert prend la place du transférant dans le contrat, le jour où le bailleur a donné son consentement. Toutefois, le transférant reste solidaire ment responsable des obligations dé coulant du bail, soit jusqu’à l’échéance contractuelle ou légale pour laquelle le bail est ou pourrait être résilié (bail de du rée indéterminée), ou jusqu’au terme fixe du contrat (bail de durée déterminée), soit si cette échéance est plus lointaine, jusqu’à l’expiration d’une période de deux ans, à dater du jour où le transfert est ef fectif. Par conséquent, si le bénéficiaire du transfert remplit toutes les condi tions pour exploiter le café-restaurant, et qu’aucun juste motif ne s’oppose au transfert, votre locataire assumera à ses côtés, pendant une durée de deux ans, les obligations découlant du contrat de bail.

Défaut de consentement

Lorsque le transfert de bail est exécuté malgré son refus justifié, le bailleur peut résilier le bail de manière anticipée, après avoir vainement mis en demeure le loca taire transférant de récupérer les locaux. Le locataire s’expose également à payer des dommages-intérêts. Ainsi, il incombe tout d’abord à votre loca taire de vous transmettre les informations nécessaires au sujet de la capacité pro fessionnelle et financière de la personne intéressée pour obtenir votre consente ment au transfert. Ce n’est que si ces der nières sont convenables et qu’il n’existe aucun juste motif légal que vous serez tenu de consentir au transfert.

Pour tout complément d’information,

CGI Conseils est à votre disposition le matin de 8h30 à 11h30 au tél. 022 715 02 10 ou sur rendez-vous.

Si la requête de transfert a été formulée correctement, vous êtes tenu d’y donner votre consentement, sauf s’il existe un juste motif justifiant votre refus

BERTHAUDIN INAUGURE UN RENDEZ-VOUS VINICOLE

Pierre-Igor Cusnir, propriétaire de la société de négoce de vin, organise le 8 octobre un Grand Tasting réunissant une cinquantaine de producteurs de renom au château de Penthes.

Unpeu plus d’une année après son acquisition, Pierre-Igor Cusnir veut se démarquer à la tête de la maison Berthaudin. Le nouveau propriétaire convie ainsi le 8 octobre prochain les amateurs et épi curiens au Domaine de Penthes pour une grande dégustation de crus de pro ducteurs suisses et internationaux. La société de négoce de vin, créée en 1936 par la famille éponyme, souhaite en effet mettre en lumière le savoir-faire unique des professionnels de la branche. Pour cette occasion, une cinquantaine de producteurs feront le déplacement de différents cantons suisses, de France, du Portugal, d’Allemagne et d’Italie. Parmi la liste des participants se trouvent des domaines historiques tels que le Vieux Télégraphe, Faiveley, Phelan Sé gur ou encore Haut-Bailly. La directrice technique du Château Larmande, pre mier cru classé de Saint-Emilion ou en core le Château Giscours, 3e Grand Cru Classé de Margaux seront aussi pré sents. Le magicien d’Alsace, le Domaine Valentin Zusslin, converti à l’agriculture biodynamique en 1997 déjà, présente ra plusieurs de ses délicieux Riesling. La papesse de Sauternes, Sandrine Garbay qui fut, durant vingt-quatre ans, maître de chai de Château d’Yquem et qui dirige actuellement le Château Guiraud sera également de la partie. Tout comme Bibi Graetz, étoile mon tante dans le monde fabuleux des vins toscans. En vingt-deux ans, ce lui qui possède une grande partie des plus vieilles vignes de Toscane est,

en effet, devenu une véritable référence dans le monde du vin.

Au programme: des dégustations à l’aveugle de plusieurs millésimes prêts à boire et des rencontres avec les proprié taires et directeurs des domaines et châ teaux présents. La plupart de ces derniers travaillent par ailleurs en bio ou en biody namie. Plusieurs privilèges seront réservés aux visiteurs tels que des prix spéciaux ou encore la livraison gratuite pour les com mandes du jour. Le salon est ouvert à tous, aux professionnels et aux amateurs.

La maison Berthaudin

Créée en 1936, Berthaudin a été l’une des premières entreprises importatrices de vin en Suisse. Cette maison repré sente en Suisse des petits vignerons de talent jusqu’aux grands domaines re connus mondialement. Elle exploite par ailleurs 7 hectares de vignes entre Tarte gnin et Mont-sur-Rolle pour produire ses propres crus. «Nous voulons être l’acteur de référence du bon vin en Suisse ro mande, souligne le propriétaire et admi nistrateur Pierre-Igor Cusnir. Pour cela, nous passons beaucoup de temps à déguster, voyager, dénicher des pépites pour les faire connaître aux profession nels et aux privés.»

Chantal de Senger

Le Grand Tasting de Berthaudin aura lieu samedi 8 octobre de 9h00 à 18h00 au Domaine de Penthes à PrégnyChambésy. Places limitées. Renseignements et inscriptions sur www. berthaudin.ch (tarifs entre 15 et 20 francs).

Pierre-Igor Cusnir: «Nous voulons être l’acteur de référence du bon vin en Suisse romande.»

GASTRO BRÈVES

PHILIPPE CHEVRIER FAIT SA SALADE CHEZ POULY

Un voyage de saveurs fraîches et gourmandes, telle est la nouvelle création culinaire du chef étoilé Philippe Chevrier pour l’enseigne Pouly. Le propriétaire du domaine de Châteauvieux a créé une salade à base de pickles, navets bicolores et viande séchée du Valais, agrémentée de pistaches, cacahuètes grillées, fèves d’edamame, croûtons de pain Paillasse et caviar d’aubergine. Disponible à l’emporter depuis les enseignes Pouly ou sur les applications de livraison au prix de 21 francs. CdS

BENJAMIN LUZUY

SE MET AU VERT

Le restaurateur genevois qui a lancé le service traiteur Gourmet Brothers en 2009 propose désormais de nombreux plats végétariens à base de fruits, légumes et herbes fraîches. Comme dans ses restaurants, Benjamin Luzuy se fournit principalement auprès de producteurs locaux. L’un de ses grands succès: le potau-feu végétal. Mais aussi ses belles pièces de légumes rôties entières ou laquées avec des jus de champignon ou encore les faux risottos de racines. Le service traiteur est possible dès deux personnes et jusqu’à 2500 personnes. Informations sur www.gourmetbrothers.ch. CdS

BEIGBEDER VA MIXER À L’ESQUISSE

Le 30 septembre, l’écrivain, scénariste et animateur français Frédéric Beigbeder va mettre le feu aux platines du restaurant L’Esquisse Bar & Grill des Eaux-Vives, à Genève. Désormais, l’établissement spécialisé dans les belles pièces de viande offrira une programmation artistique plus poussée les jeudis et/ou vendredis avec la venue de pianistes, chanteurs et DJ. Jacques Dumas, ancien résident du Bagatelle à New-York et du Bus Palladium à Paris officiera également aux platines du restaurant jusqu’à Noël. CdS Réservation: 022 700 04 90 ou www.esquissegeneve.ch

Emploi et formation

GENÈVE DÉCERNE SES GRANDS PRIX DE L’ÉCONOMIE UNE ÉCOLE SE RENFORCE

Le Prix 2022 de l’économie genevoise a été remis à Spineart, pionnière dans les procédures et dispositifs médicaux liés à la chirurgie de la colonne vertébrale. Présentation des différents lauréats.

Les Grands Prix de l’économie, qui se sont tenus le 20 septembre au Bâ timent des forces motrices (BFM), englobent trois prix distincts. Le Prix de l’économie genevoise et celui de l’innovation ont été créés en 2012 dans le but de promouvoir et valoriser le tissu éco nomique genevois. Ils visent également à honorer des entreprises dont la réputation et le rayonnement véhiculent une image positive et dynamique de Genève. En 2021, s’y est adjoint le Prix de l’égalité, décerné à une entreprise qui a déployé des efforts particuliers tant au niveau de ses principes directeurs que de sa pratique pour mettre en œuvre l’égalité au quotidien. Le jury re met, occasionnellement, un Prix spécial. Ces prix sont remis par la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève, l’Etat de Genève, l’Office de pro motion des industries et des technologies et le Bureau de promotion de l’égalité et prévention des violences.

Le Prix de l’économie genevoise revient à Spineart, un pionnier dans la chirurgie de la colonne vertébrale, qui emploie plus

de 60 personnes à Plan-les-Ouates. Les précédents lauréats étaient OM Pharma (2021), Serbeco (2019) et Temenos (2018).

Le Prix de l’innovation est remis à Kugler Bimétal qui succède à Plair (2021), ID Quantique (2019) et Orbiwise (2018). La société est spécialisée dans la conception et la fabrication de produits métalliques antifriction associant bronze et acier et emploie plus de 70 personnes à Vernier.

Ecole Moser primée

Décerné pour la seconde fois, le Prix de l’égalité a été remis à l’Ecole Moser, une en treprise familiale présente à Genève, Nyon et Berlin. Ses documents fondateurs traitent de l’égalité, illustrée par la parité hommesfemmes tant à la direction qu’au conseil d’administration. Enfin, un Prix spécial du jury est venu récompenser la fondation à but non lucratif Artanim active dans la réali té virtuelle et la réalité augmentée. Artanim continue de développer la technologie VR utilisée par Dreamscape et Hollywood pour leurs centres de divertissement et leurs programmes d’éducation.» S. G.

L’ESPP se dote de deux nouvelles directrices opérationnelles dès le 1er janvier 2023.

Fondée

en 1994, l’Ecole supérieure en prévoyance professionnelle (ESPP) annonce la nomination de Laura Saïd et Sandrine Genoud en tant que directrices opérationnelles, chargées de la gestion et création de nou velles formations dans le domaine de la prévoyance professionnelle. Franca Renzi Ferraro, actuelle directrice et fondatrice de l’école, présidera le nouveau Comité de direction dès le 1er janvier 2023.

Laura Saïd, titulaire d’un master en sciences actuarielles, est spécialisée dans le domaine de la prévoyance depuis près de vingt ans. A côté de ses activi tés de conseils aux entreprises et insti tutions de prévoyance, elle est chargée de cours à HEC Lausanne, et également juge assesseur auprès de la Cour des as surances sociales du canton de Vaud.

Sandrine Genoud, titulaire du brevet fé déral de spécialiste en assurances so ciales ainsi que du brevet fédéral de spécialiste de la prévoyance en faveur du personnel, bénéficie de douze ans d’ex pertise dans le domaine de la gestion de caisses de pension. S. G.

Jérôme Trividic, CEO de Spineart.

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Franca Renzi Ferraro, directrice et fondatrice de l’école. .DR

Prix littéraire UNE PLUME ROMANDE PRIMÉE

Ayant pour mission de soutenir l’édition et les auteurs de la région, la récompense initiée par la SPG a été décernée cette année à Louise de Bergh pour son premier ouvrage «Hermès Baby».

Sipour certains lecteurs, la scène littéraire romande se résume en un seul nom: celui de Joël Dicker, celle-ci se veut en réalité très riche et diversifiée. Afin d’encourager et mettre en lumière de jeunes auteurs ro mands et leur maison d’édition tout aussi locale, le Prix littéraire SPG récompense chaque année depuis 2014 une œuvre de fiction avec la somme de 5000 francs. Créé sous l’impulsion de Thierry Bar bier-Mueller, CEO de la Société Privée de Gérance (SPG), ce prix réunissait ainsi le 22 septembre dernier, pour sa 9e édition, un parterre de bibliophiles dans la Maison Rousseau et Littérature à Genève.

Des écrits et profils variés Sélectionnés parmi 18 publications et par un jury composé, entre autres, de l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin, les cinq finalistes concourant à la première place sont passés tour à tour sur scène

à l’occasion de cette soirée afin de pré senter leur œuvre et leur parcours au pu blic. «Chacun d’eux a su se différencier des autres dans le style, la narration. On a du suspens, des beaux personnages et cela représente assez bien la pluralité de la scène littéraire romande actuelle», témoigne Isabelle Falconnier, membre du jury. Une diversité de pitchs qui re flète également la variété de profils des auteurs. Tandis qu’on retrouve une diplô mée en arts visuels ou encore un traduc teur linguistique parmi les écrivains en lice, c’est finalement une jeune artisane en maroquinerie de la riviera vaudoise, Louise de Bergh, qui s’est vue primée par le Prix littéraire SPG 2022.

Un coup d’essai réussi Tombée dans l’écriture par hasard, au cours de son troisième mois de gros sesse, Louise de Bergh se plonge dans Hermès Baby jusqu’à son terme, il y a de

cela deux ans. A travers ce roman choral (récit raconté par plusieurs personnages), elle nous décrit de façon magistrale l’his toire de quatre femmes issues de quatre générations successives, à la fois artistes et mères, toutes liées les unes aux autres par l’enquête menée par Françoise, la plus jeune. Une aventure qui nous porte jusqu’à la ville de Vienne et nous fait voyager dans le temps, jusqu’au début du XXe siècle. «Au fil de l’écriture, les prota gonistes se sont dessinés très naturelle ment, tout comme la temporalité. Pour un premier essai, j’ai pris beaucoup de plaisir durant cet exercice», souligne la jeune femme. Si bien qu’elle avoue s’être déjà lancée dans la rédaction d’un second ma nuscrit, quelques mois seulement après la sortie de Hermès Baby. En attendant cette suite déjà très attendue, son premier «bébé» pourra désor mais s’appuyer sur le Prix littéraire SPG pour se donner de l’élan.

Les cinq finalistes

Louise de Bergh, Hermès Baby, Romann Editions

Valentin Decoppet, Les Deshérités, Bernard Campiche Editeur

Fanny Desarzens, Galel, Editions Slatkine

Emmanuelle Robert, Malatraix, Editions Slatkine

Karin Suini, La promesse de l’Ogre, Editions Mon Village

Julie Müller

Louise de Bergh.

DR

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