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HIVER 2022-2023 / NUMÉRO 34 —
LE MAGAZINE DES BORDELAIS —
10 adresses incontournables pour faire la fête Les pionniers du street art s’emparent de l’Institut culturel Bernard Magrez
Nouvelle formule
FOOD
Le couteau, tout un art… bordelais !
Lisa Germaneau
femme d’influence RENCONTRE
MARGAUX
La biodynamie, kézako ? CULTURE
Bordeaux et le 7e art la cinéphilie dans la peau
BACALAN
Des endives dans un blockhaus
L 15367 - 34 - F: 5,00 € - RD
VIVRE BORDEAUX Le magazine des Bordelais — Trimestriel — Décembre 2022 / Janvier / Février 2023
SÉLECTION
ÉDI TO
C’est la ouate que j’préfère C
’est un numéro aux allures de « doudou ». Symbole de douceur et de sécurité, le doudou est l’objet fétiche qui nous aide à nous endormir, nous calme face au stress. Et pas seulement lorsque l’on est enfant. Posez la question à vos proches, sans tabou, vous serez surpris de découvrir que nombre d’entre eux n’ont jamais remisé leur compagnon de nuit au placard. Que le doudou, quelle que soit sa forme – un coussin, une peluche, un bout d’étoffe – s’invite plus souvent qu’on ne le croit dans la vie des adultes. Car c’est un objet qui réconforte et détend. Et c’est exactement l’effet escompté de ce nouveau numéro de Vivre Bordeaux ! Maintenant que nos nuits sont plus longues que nos jours, quoi de plus agréable que de s’installer confortablement dans le canapé, un plaid sur les épaules et de grosses chaussettes aux pieds – sobriété énergétique oblige – et de s’évader du quotidien en feuilletant votre magazine. Vous y ferez la connaissance de Lisa Germaneau (en couverture), une working girl originaire du Bassin d’Arcachon qui, en un sourire, vous réconcilie avec le « métier » d’influenceuse. Vous découvrirez que la Gironde est l’une des plaques tournantes du cinéma hexagonale et que le génial Max Linder, star du cinéma muet, est originaire de Saint-Loubès. Que le pont de pierre de Bordeaux – que l’on sait fragilisé par l’érosion –, aujourd’hui bicentenaire, est aussi chouchouté qu’un nouveau-né.
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Les températures sont enfin plus hivernales. Que diriez-vous de vous glisser dans une maille bien chaude, 100 % locale, voire de vous lancer dans le tricot. Ce serait aussi efficace que la méditation pour lutter contre l’anxiété. Mais vous n’avez pas hérité du savoir-faire de votre grandmère ? Pas de panique, la journaliste et créatrice de pulls en cachemire Alexandra Golovanoff vient justement d’ouvrir une boutique à Bordeaux et nous l’y avons rencontrée. Ainsi parés pour l’hiver, les noctambules pourront tester l’une des très belles adresses festives de la capitale girondine.
Émilie Dubrul Rédactrice en chef
RÉDACTION CAPITALE PUBLISHING Vivre Bordeaux 9 rue de Condé, Bureau 3, 33000 Bordeaux Directeur de la publication Yann Crabé infos@vivrebordeaux.fr
VIVRE BORDEAUX est édité par Capitale Publishing SARL de presse au capital de 5 000 € Siège social 55 boulevard Pereire 75017 Paris RCS 517 815 908 Gérant : Yann Crabé
Rédactrice en chef Émilie Dubrul emilie.d@vivrebordeaux.fr Direction artistique & design graphique Grand National Studio hello@grandnationalstudio.com Secrétaire de rédaction Estelle Ruet
Distribution France MLP Numéro commission paritaire 1127 K 92550 ISSN : 2416-9609 IMPRIMERIE Rotimpress Girona, Espagne Photo de couverture © Claire Lafargue
Journalistes & photographes Aline Chambras Marie Chevreau Martine Crespin Émilie Dubrul Nicolas Duffaure Pauline Gallard Claire Lafargue Myriam La Selve Administration et finance Marjorie Batikian marjorie@vivrebordeaux.fr
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ABONNEMENTS Vivre Bordeaux marjorie@editionsvivre.fr PUBLICITÉ Catherine Haim 06 20 68 88 66 ch@vivrebordeaux.fr
Le papier de ce magazine est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées. pefc-france.org
La reproduction, même partielle, des textes, photos et illustrations est interdite sans l’autorisation de CAPITALE PUBLISHING. Le contenu des textes n’engage que la responsabilité de leurs auteurs respectifs.
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SOMMA I RE
© Émilie Dubrul
© Julien Bernard
© Nicolas Duffaure
V I V RE B O RDEAUX H I V ER 2 0 2 2/2023
Culture —
Food —
TEE KLUB, des tee-shirts très arty p. 16
De nouvelles cantines asiatiques aussi chics que gourmandes p. 37
Anetha, reine de la scène techno française p. 14
5 livres du cru à lire au coin du feu p. 20 Jeff Aérosol, Speedy Graphito, Miss. Tic... Les pionniers français du street art investissent l’Institut culturel Bernard Magrez p. 22 Bordeaux et le 7e art, une histoire d’amour qui dure p. 26
Green —
Le maté de Damien Conques p. 36
Anh traiteur : la cheffe Sabrina Giuge s’invite chez vous p. 40 L’art de la coutellerie bordelaise en 5 adresses p. 44
Wine —
Copains comme raisins, nouveaux cavistes 2.0 p. 51 Petite leçon de biodynamie au Château Ferrière avec l’association Aquitaine Biodynamie p. 52
006
Franck Valette révolutionne le pain qu’on croyait perdu p. 58 À la Ferme du Lapin bleu, elles font pousser des endives dans un blockhaus p. 62
Coulisses — Le pont de pierre révèle ses secrets inavoués p. 68
SOMMA I RE
© Nicolas Duffaure
© Émilie Dubrul
© Claire Lafargue
V I V RE B O RDEAUX H I V ER 2 0 2 2/2023
Portfolio — Le photographe Adrien Chainier immortalise Bordeaux la nuit p. 78
Top 10 —
Les plus belles adresses bordelaises pour faire la fête après 22 h p. 84
Mode —
Rencontre avec Alexandra Golovanoff, papesse du beau tricot p. 94
Love is in the (moh)air, ce made in France qui tient chaud p. 96 En tête à tête avec Lisa Germaneau, une trentenaire bien dans ses baskets p. 100
Déco —
Escapade — Les hébergements insolites du Parc animalier des Pyrénées p. 122 Marseille, une ville multifacette p. 126
+
Osez changer de déco avec Alcôve éditions p. 106 Dans l’atelier de Suzanne Boureau, céramiste p. 110 Visite : l’architecte d’intérieur Caroline Tissier nous ouvre les portes de sa maison familiale p. 114
008
Carnet d’adresses p. 129 Le Bordeaux de Mickael Baubonne, fondateur de l’association Métro de Bordeaux p. 130
Culture ×
“Le culturel conserve, la culture cultive.” Bernard Lubat, musicien
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© Robert Glowacki
Jour de fête
Julien Ceccaldi, Door to Cockaigne, 2022
INSOLITE. Pour sa nouvelle exposition intitulée Barbe à Papa, le musée d’art contemporain de Bordeaux s’inspire de la célèbre fête foraine qui investit tous les ans la place des Quinconces depuis 1854. En déambulant dans les espaces centraux du musée, découvrez une fête foraine au ralenti et en déconstruction, symbole des différentes émotions que peut provoquer ce type d’événement. Barbe à Papa met en lumière les nombreux points communs entre l’exposition temporaire et la fête foraine. Plus de cinquante artistes seront représentés. Les œuvres empruntent parfois leur nom à des attractions de la Foire aux plaisirs : Sugar Rush, Gravity, Lanternes et Techno Power… Vous avez jusqu’au 14 mai pour découvrir l’expo ! MCh
Découverte de l’art portugais
© Marc Domage
PORTUGAL. Le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA célèbre la saison France-Portugal 2022 jusqu’au 26 février. De son petit nom Les Péninsules démarrées, l’exposition met en valeur l’art portugais depuis les années 60, retraçant l’histoire contemporaine méconnue du pays. MCh Francisco Tropa, Scripta, 2016, Galerie Jocelyn Wolff
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Anetha, reine de la techno
Anna Moreau, alias Anetha, avait une carrière toute tracée dans l’architecture lorsque la musique s’est imposée à elle. « La musique était avant tout une passion, je ne pensais vraiment pas que cela pouvait devenir mon métier. D’autant plus qu’à l’époque, rien n’était structuré et les femmes dans le milieu techno étaient quasi inexistantes. » En 2011, elle monte à Paris effectuer son master. Elle y découvre le monde de la nuit et rencontre son booker. Ainsi, en parallèle de ses études, la jeune femme se produit à Berlin, Amsterdam, Londres, Stockholm et commence à se faire un nom en dehors de nos frontières.
Success story En 2013, diplôme en poche, elle trouve un poste au sein du cabinet d’architecture King Kong à Bordeaux. Mais au bout d’un an, elle s’envole pour Londres « pour changer d’air et se donner une chance dans la musique ». S’ensuivent plusieurs
© Julien Bernard
Anna Moreau a 18 ans, lorsqu’étudiante en architecture à Talence, elle commence à mixer lors de soirées à l’Azuli. En quinze ans, elle est devenue l’une des artistes les plus en vue de la scène techno française. Retour sur son parcours hors norme.
années de vie parisienne à enchaîner les petits boulots en complément de ses cachets de DJ jusqu’au jour où elle signe avec le label berlinois Triangle qui la propulse alors dans une autre dimension. En à peine cinq ans, Anetha est devenue l’une des DJ techno parisiennes les plus acclamées dans le monde. Du festival Berghain au DGTL, en passant par Dour et la Concrete, elle a déjà accroché à son tableau de chasse quelques-unes des scènes les plus prestigieuses d’Europe. Ce qui fait son succès international ? Son style musical à la fois surpuissant et hypnotisant, mêlant trance-électro et techno old school des années 90, qui fait, à coup sûr, danser la foule ! 014
Un engagement au-delà de la musique Très attachée au développement de la scène techno, Anetha continue de s’exprimer via Mama told ya, le label qu’elle a créé avec ses proches. Engagée dans une démarche environnementale, elle négocie avec les bookers afin d’optimiser au maximum les déplacements des DJ en évitant les transports polluants. Tout juste maman, Anetha est de retour à Bordeaux avec de nombreuses dates programmées dans la région. En parallèle, elle accompagne des artistes émergents à développer leur carrière, un rôle que la « mama de la techno » prend très à cœur. MLS facebook.com/anethamusic
© Tee Klub
Des tee-shirts artistiques
En 2012, pendant son année de césure en Australie, Rémi découvre une marque faisant appel à des artistes pour personnaliser ses collections. C’est ainsi que lui est venue cette idée de galerie d’art un peu spéciale. tee-klub.com
GALERIE D’ART. Rémi Brusson est à l’origine de TEE KLUB, une galerie d’art d’un nouveau genre. En plus d’être uniquement disponible en ligne, la galerie ne propose pas de tableaux ou des sculptures, mais des tee-shirts et affiches basés sur des créations d’artistes français. Pour Rémi Brusson, ce sont vraiment les illustrations des artistes qui font la marque, et non pas le produit en lui-même. L’objectif étant d’obtenir des créations originales et exclusives pour agrémenter ses tee-shirts et affiches. Dans l’idéal, chaque collection mettra en avant une forme d’art en particulier. Pour cette première série, quatre artistes ont réalisé six illustrations centrées sur le thème de la musique. En ouvrant cette galerie d’art en ligne, Rémi Brusson tient à mettre en avant l’art graphique et les artistes qui se cachent derrière chaque œuvre. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une commission est reversée à l’artiste concerné après chaque vente. MCh 016
ART AU FÉMININ. Rendez-vous au musée des Beaux-Arts jusqu’au 13 février pour retracer l’histoire de ces femmes artistes talentueuses, pourtant non reconnues à leur juste valeur. L’exposition Elles sortent de leur(s) réserve(s) rassemble plus de quatre-vingts artistes du XVIe au XXIe siècle, venant ainsi compléter les œuvres de femmes artistes déjà présentes au sein du parcours permanent. On y retrouve des peintures, des dessins, des estampes, des miniatures, des photographies, des céramiques, des sculptures, mais aussi des tapisseries. La petite spécificité, c’est que la plupart de ces œuvres quittent pour la première fois les réserves du musée... L’occasion idéale pour découvrir une collection exceptionnelle et inédite ! MCh
© MusBA
Le MusBA rend hommage aux artistes femmes
Domenica Monvoisin, Une prêtresse d’Ischia, détail, 1855
Nos coups de cœur aquitains Sélection par Aline Chambras
Lettres d’engueulade, nouvelle offensive
Les Corps solides
Consolée
Finitude, 2022
Autrement, 2022
L’Arbre vengeur, 2022
Les éditions bouscataises publient pour la sixième fois un roman du Suisse Joseph Incardona : l’héroïne Anne, élève seule son fils Léo, dans un mobile home au bord de l’Atlantique. Tout bascule quand son camion-rôtisserie est réduit en cendres. Les dettes s’accumulent. Pour s’en sortir, une seule issue : un jeu télévisé absurde. Une épopée moderne bouleversante.
Jean-Luc Coudray
Le Bordelais JeanLuc Coudray en remet une couche, avec une nouvelle salve d’engueulades prêtes à être utilisées dans n’importe quelle situation. Les plus triviales comme les plus improbables. De quoi survivre dans un monde décidément hostile. Aux éditions de L’Arbre vengeur, évidemment.
Joseph Incardona
Beata Umubyeyi Mairesse Lauréate 2020 du prix des Cinq Continents de la Francophonie pour son premier roman, l’autrice bordelaise Beata Umubyeyi Mairesse revient sur la scène littéraire avec un second roman puissant. On y rencontre Consolée, une vieille dame énigmatique à la peau cuivrée, qui, enfant, a été arrachée à sa famille et adoptée par un couple de Belges.
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Le Ministre et la Joconde
Bourhis, Bourgeron et Tanquerelle Casterman, 2022
S’inspirant d’un fait réel (le prêt de la Joconde aux Américains, en 1962), Hervé Bourhis, Bordelais depuis 2005, a monté une jolie farce ! Sur le paquebot France, André Malraux, le ministre d’État chargé de la culture, s’affiche en pleine crise paranoïaque suite à sa consommation excessive de stupéfiants. Savoureux.
Vega
Yann Legendre et Serge Lehman
Albin Michel, 2022
Le trait futuriste du dessinateur bordelais Yann Legendre sert parfaitement la BD SF Vega, imaginée par l’auteur Serge Lehman. Dans un futur où sévit la « Guerre sourde », on suit les aventures de la scientifique Ann Vega, entre téléportation, pollution et extinction des espèces animales. Prophétique ?
Aux origines du street art français Jusqu’au 2 avril 2023, l’Institut culturel Bernard Magrez vous invite à découvrir les pionniers de l’art urbain en France à travers une exposition qui nous replonge dans les années 80. Texte Émilie Dubrul Photos Constant Formé Becherat & Émilie Dubrul
© Émilie Dubrul
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our sa toute dernière exposition à la tête de l’Institut culturel Bernard Magrez, Aurélien Desailloud a vu les choses en grand. « C’est un travail qui me tenait à cœur depuis trois ans. L’idée était de réunir les premiers artistes français à avoir peint dans la rue – pour certains dès le début des années 50 et bien souvent dans l’illégalité – et de plonger le public dans un parcours retraçant l’effervescence des années 80 où tout était encore possible. » Miss. Tic, Blek le rat, Epsylon Point, Jean Faucheur, Jef Aérosol, OX, Speedy Graphito, les VLP, Gérard Zlotykamien et Jacques Villeglé… Si ces noms ne résonnent pas aux oreilles des moins de 40 ans, ces artistes reconnus sur la scène internationale ont pourtant écrit l’histoire du street art en France et dans le monde, bien avant les JR, Banksy et autre Shepard Fairey. À travers une sélection d’œuvres phares, cette exposition leur rend un très bel hommage.
Les Pionniers sur les marches du château Labottière, à l’issue de leur résidence.
Liberté créatrice À commencer par l’artiste parisienne Miss. Tic dont une des œuvres illustre l’affiche de l’exposition. De son vrai nom Radhia Novat, elle fut la première femme à s’imposer dans l’art urbain au milieu des années 80 avec ses autoportraits au pochoir, sexy et provocateurs, toujours accompagnés de slogans poétiques. Subtil mélange de légèreté et de gravité, ses créations expriment la liberté et l’urgence, les dénominateurs communs des artistes réunis à Bordeaux. On parlera aussi de passion pour les jeux de mots, le besoin de s’affranchir des murs « étriqués » 022
des écoles d’art par lesquelles ils sont pour la plupart passés. Sans oublier l’esthétique musicale qu’on retrouve dans le travail de nombreux artistes, de l’incontournable Nantais Jef Aérosol, membre des groupes Windcatchers, Open Road et Distant Shores (qui fêtait les 40 ans de son premier pochoir cette année) aux éternels adolescents du duo VLP (Vive La Peinture) qui se sont fait connaître avec leurs performances picturales lors de concerts dans les clubs mythiques parisiens comme le Palace, la Loco ou le Rex Club. « Tout était motif à peindre » racontent Michel Espagnon et Jean Gabaret. « On aimait exploiter les
© Constant Formé Becherat
© Constant Formé Becherat
© Constant Formé Becherat
© Émilie Dubrul © Constant Formé Becherat
“Tout était motif à peindre. En peignant dans la rue, nous avons appris à être libres”
nouvelles technologies et explorer tous les supports. On désapprenait en quelque sorte ce que nous avions appris dans les écoles d’art. Une improvisation totale avec la musique comme seul déclencheur. En peignant dans la rue, nous avons appris à être libres. »
L’effervescence des années 80 Les Pionniers du street art Exposition jusqu’au 2 avril, tous les samedis et dimanches de 13 à 18 heures. Des ateliers artistiques sont également proposés, pour composer soimême une œuvre à la manière de Miss. Tic, Jef Aérosol, Blek ou VLP.
Dans une scénographie pensée comme un voyage dans le temps, les artistes invités se partagent les espaces du Château Labottière « comme ils occuperaient la rue ». L’exposition débute par un retour aux « origines » du mouvement. Dans la première salle, les éphémères de Gérard Zlotykamien, des silhouettes évanescentes peintes en hommage aux victimes d’Hiroshima, côtoient les toiles lacérées de Jacques Villeglé, un artiste plasticien 024
décédé en juin dernier à l’âge de 96 ans, et grande figure du néoréalisme. « Jacques a commencé dans la rue dans les années 50 en développant un travail à partir d’affiches lacérées, dégradées par la pluie ou les passants » raconte Aurélien Desailloud. « Avec Zloty [le petit nom de Zlotykamien], il fait partie de ceux qui ont posé les bases du mouvement. » Aussi connu pour son alphabet sociopolitique inventé à la fin des années 60, le travail de Jacques Villeglé est en prise directe avec l’actualité sociale, politique et culturelle de son époque. Pas étonnant qu’on retrouve en face de lui Epsylon Point, autre figure majeure du street art pour qui « écrire sur les murs est un acte revendicateur : même si c’est esthétique, c’est obligatoirement politique car visible par tous et imposé à chacun quel que soit son goût ». Il est le tout premier à avoir utilisé le pochoir en couleur. Avec les années 80, les esthétiques se font plus provocatrices, le verbe plus poéticopolitique, les supports toujours plus nombreux. Portée par des grands noms comme Blek le rat, les Frères Ripoulin, Jean Faucheur, Speedy Graphito ou OX, la folie créative des artistes est à son paroxysme. On pourrait penser qu’avec les décennies écoulées ces précurseurs s’assagissent. Il suffit de monter à l’étage de l’Institut qui propose une immersion dans leur travail actuel réalisé « in situ » pour se rendre compte qu’il n’en est rien. Si leur style a évolué, ils n’ont perdu ni le coup de main ni cette rage de dire.
PUBL I-C OMMU N IQU É
BoConcept, un showroom inspirant Le design scandinave est dans son ADN, la personnalisation, sa marque de fabrique. À l’occasion des 70 ans de la marque, l’enseigne bordelaise d’ameublement BoConcept s’offre une vitrine à la hauteur de sa nouvelle collection : minimaliste, fonctionnelle et résolument moderne. Découverte.
N
on le style nordique ne se réduit pas au seul travail épuré du bois. C’est ce que nous démontrent les équipes de l’enseigne BoConcept de Bord’Eau Village au travers de leur très beau showroom inauguré en novembre dernier sur les quais. Tout en conservant l’esprit d’avant-garde des fondateurs, la nouvelle collection se veut apaisante. Car BoConcept ne s’adresse pas « aux purs fans du design qui collectionnent les signatures » mais à des personnes qui regardent les tendances et recherchent l’esthétisme, le savoir-faire, la fonctionnalité, la simplicité, le confort sans faire l’impasse sur le raffinement et la qualité des matériaux. La célèbre marque danoise a fait évoluer sa palette de couleurs pour accueillir des teintes plus chaudes et plus crémeuses, proches de la nature. La résine laquée et la céramique brute volent la vedette au bois, même si cette année, le chêne clair revient en force dans la collection. Les matières s’associent dans un élégant mélange de styles.
Un nouvel écrin
Dans un espace pensé pour être plus accueillant, le client
est immédiatement immergé dans des intérieurs uniques et expressifs à l’échelle des intérieurs citadins. « Auparavant, nous étions sur des volumes très grands, on se perdait presque » raconte en souriant Lucie Petit Girard, la responsable des lieux. « Et l’on entendait souvent les gens se dire “ça ne rentrera pas chez moi”, “ça ne passera pas.” Aujourd’hui, nous répondons à la problématique des Bordelais qui vivent dans le centre avec une sélection de meubles adaptés à leurs intérieurs. » Une approche qui se matérialise par huit atmosphères feutrées et épurées, offrant un bel aperçu du savoir-faire BoConcept, dans lesquelles le client est invité à s’installer pour mieux se rendre compte de la taille d’un meuble, du confort d’un canapé, du toucher d’une matière. De s’immerger pour mieux se projeter et cocréer in situ, à l’aide d’outils de visualisation 3D, un intérieur qui lui ressemble. « La grande nouveauté ici, c’est qu’il n’y a plus de comptoir ni de bureaux de vente informels, ce qui nous permet de travailler sans être vus, tout en étant au plus près de la clientèle », souligne Lucie, très attentive à 025
INFOS PRATIQUES Bord’Eau Village Hangar 18 Quai de Bacalan 33 000 Bordeaux Tel: 05 57 87 23 23 bordeaux@ boconcept.fr Showroom ouvert 7j/7 de 10 h à 19 h
la qualité de ses services. « Le but étant, in fine, de rentrer chez le client pour aller au bout du service d’accompagnement et de le satisfaire à 100 %. C’est pourquoi la très large majorité de nos effectifs sont des décorateurs ou des architectes d’intérieurs. »
La personnalisation, la marque de fabrique
Ainsi, le centre du showroom accueille deux espaces de travail simplement cloisonnés par des rideaux de voile, plus intimistes et conviviaux. Les décorateurs d’intérieur y présentent leur ample collection de textiles, de cuirs, mais aussi de tapis ou d’accessoires, car chez BoConcept, « qu’importe le style tant qu’il s’agit du vôtre ». « Chez nous, tout est personnalisable, configurable. C’est le produit qui s’adapte à votre pièce : vous pouvez choisir le modèle, les dimensions, la forme, la couleur et les matériaux. Toutes les pièces sont designées et fabriquées au Danemark, à la demande, dans le but de concevoir un mobilier design de grande qualité et adapté à votre style de vie. » La nouvelle collection ne pouvait trouver plus bel écrin.
BoConcept, c’est l’histoire d’un petit atelier d’ébénistes devenu l’une des plus belles maisons de mobilier design haut de gamme. Fondé il y a soixante-dix ans dans la petite ville danoise de Herning par Jens Ærthøj et Tage Mølholm, BoConcept développe des meubles design et fonctionnels qui sont encore aujourd’hui produits au Danemark. Forte de plus de 300 magasins partout dans le monde, la marque collabore avec de nombreux designers internationaux pour ses collections exclusives.
D OSSI ER
BORDEAUX, LA CINÉPHILE Des tournages, des festivals, des studios, des boîtes de production, des salles art et essai ou des multiplexes, des résidences de création, etc. : dans la métropole bordelaise, la dynamique cinéma tourne à plein régime.
Réalisé par Aline Chambras Photos Voir mentions
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© Gironde Tournages
En Maria, court métrage d’Alice de Lencquesaing
© Gironde Tournages
D OSSI ER
L
Tournage du court métrage Tout péter
e saviez-vous ? Des scènes de La Reine Margot de Patrice Chéreau (1994) ont été tournées en plein cœur de Bordeaux, notamment rue de la Tour du Pin ou Saint-Éloi. Déjà, en 1986, le réalisateur Francis Veber avait choisi la capitale girondine pour planter le décor des Fugitifs : les pérégrinations du duo comique formé par Gérard Depardieu et Pierre Richard se déploient rue Sainte-Catherine, place Meynard, rue Macau, etc. Et c’est au Jardin Public que la séquence de leur séparation a été filmée. Bref, Bordeaux est « cinégénique ». Et surtout, « Bordeaux est une ville qui est très souvent utilisée par les réalisateurs pour figurer Paris, car son centre-ville ressemble vraiment à celui de la capitale et ici les tournages sont bien plus simples à mettre en place », note Marie Rateau, responsable de la structure Gironde Tournages, qui organise les réalisations de film dans le département. François Ozon a d’ailleurs tourné son dernier film, Madeleine, en 2022, dans le quartier Saint-Pierre. 028
Outre les longs métrages, les réalisateurs de séries sont, eux aussi, de plus en plus nombreux à choisir Bordeaux comme cadre : Alexandra Ehle, une série télé créée et écrite par Elsa Marpeau, en 2018, avec Julie Depardieu dans le rôle principal, a ainsi comme décor récurrent l’Observatoire de Floirac. En 2010, la web fiction Addict, diffusée sur Arte, avait pris comme cadre la cité des Aubiers. « Aujourd’hui, le nombre de tournages dans la métropole bordelaise est en augmentation : en 2021, nous avons accueilli 28 productions, dont 9 longs métrages, 9 courts métrages et 10 fictions télé, détaille Marie Rateau. C’est aussi une manière de valoriser le territoire », poursuit-elle. D’ailleurs du côté de la cellule « événementiel » à la Mairie de Bordeaux, on l’affirme : « Nous n’avons encore jamais refusé de tournage. »
Un festival de festivals Ville-décor, Bordeaux est aussi une ville de diffusion et de promotion du cinéma. D’abord grâce à la présence de nombreuses salles de cinéma, que ce soit celles intimistes et classées « art et essai » de l’Utopia à Bordeaux ou du Jean Eustache
© Aurélien Stocco
Série 18 h 30
© J.Shatfo
à Pessac. Mais aussi des complexes « grand public » comme le Mégarama de Bastide, le CGR le Français ou les UGC de Gambetta et tout récemment des Bassins à flots. Sans oublier le Festival à Bègles, le seul cinéma de France à ne proposer que des films d’animation et à effets spéciaux. Autant dire que le nombre de fauteuils par habitant atteint un niveau supérieur à la moyenne nationale. Ce que confirment les chiffres de l’ouvrage La Géographie du cinéma publié par le Centre national du Cinéma (CNC) en 2021. En matière de diffusion, Bordeaux se démarque également par le nombre de festivals dédiés au cinéma qui ponctuent son agenda culturel, à l’instar du FIFIB consacré au cinéma indépendant, des Nuits magiques pour le cinéma d’animation ou de Trente Trente dans le domaine des courts métrages. Enfin, la Métropole est aussi reconnue pour la qualité de ses festivals ultra spécialisés, comme La classe ouvrière c’est pas du cinéma, organisé par Espaces Marx ; les Passagers du réel, de La Troisième Porte à gauche, sur le cinéma anthropologique ; Musical Écran par Bordeaux Rock et bien sûr le Festival du film d’histoire de Pessac. Last but not least : Bordeaux connaît ces dernières années un véritable essor de son économie du cinéma. D’abord parce que la Ville et plus largement la région Nouvelle-Aquitaine ont mis en place une politique ambitieuse de soutien à ce secteur : l’agence culturelle régionale ALCA, par exemple, propose un fonds de soutien au cinéma et à l’audiovisuel (création, production) afin de favoriser « l’émergence et l’accompagnement des
© La Blogothèque
© Gironde Tournages
Série Balenciaga
Le FIFIB, qui défend le cinéma mondial indépendant a lieu tous les ans au mois d’octobre.
“Notre objectif est de faire de Bordeaux une capitale du film de genre” 029
D OSSI ER
nouveaux talents sur son territoire ». En 2021, le montant total des aides à la création et à la production (région et départements) a ainsi dépassé les 11 millions d’euros. Cette dynamique est aussi portée par la mise en place par Bordeaux Métropole, en coopération avec le Centre National du Cinéma et de l’image animée, d’un fonds d’aide à la création numérique et aux nouveaux formats : Magnetic Bordeaux.
© Gironde Tournages
Capitale du genre ?
© Sébastien Brillant © DR
© Sébastien Brillant
Série Baron noir
La Nuée de Just Philippot revisite le film de genre.
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C’est dans ce climat de « cinéphilie » que de plus en plus de boîtes de production ou de studios d’animation d’envergure et de qualité s’installent à Bordeaux. C’est le cas, par exemple, de Sun Creature, un studio international d’animation qui a choisi la Cité numérique de Bègles pour implanter ses locaux français. En 2022, son premier long métrage Flee a été nommé trois fois aux Oscars. Sun Creature travaille actuellement avec Netflix et Ubisoft à la production de l’adaptation en série du jeu vidéo Splinter Cell et prévoit 60 embauches sur son site bordelais en 2023. Dans le domaine de l’animation, une autre société de production bordelaise s’est récemment fait remarquer : la société Midralgar, dédiée depuis 2010 à la production de films documentaires, d’animation et de fiction, a été nommée début 2022 pour le prix du producteur de l’année au Cartoon Movie – un forum européen consacré aux longs métrages d’animation – pour son film Les Voisins de mes voisins sont mes voisins. Une production qualifiée par Télérama de « film d’animation le plus singulier et farfelu qu’il nous ait été donné à déguster depuis des lustres ». Enfin, l’arrivée en 2021 de la société de production Wild West, cofondée par le producteur distributeur Vincent Maraval et Thierry Lounas, qui dirige la société d’édition et de production Capricci et la revue Sofilm, devrait porter Bordeaux encore plus haut dans les villes qui comptent en matière de cinéma : « Notre objectif est de faire de Bordeaux une capitale du film de genre », assure Thierry Lounas. Le succès de La Nuée, une de leurs productions, sélectionnée à la Semaine de la critique du Festival de Cannes 2020, est prometteur : premier film de Just Philippot, tourné en partie à Caubeyres dans le Lot-et-Garonne, La Nuée est un drame fantastique, troublant et touchant, qui réussit autant à renouveler en profondeur le genre qu’à poser les bases d’un cinéma résolument contemporain.
© Final Cut for Real © Le Pacte
© Kazak Productions
Flee
Goutte d’or
© Les films du losange
© Eaux Vives Productions
Nos frangins
Rodeo
Plus que jamais
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“Aujourd’hui, le nombre de tournages dans la métropole bordelaise est en augmentation : en 2021, nous avons accueilli 28 productions, dont 9 longs métrages, 9 courts métrages et 10 fictions télé”
MAX LINDER : DU RIRE AUX LARMES Le grand oublié de l’histoire du 7e art . Ainsi pourraiton résumer la vie de Max Linder, né en 1882 à Saint-Loubès et qui, après une enfance difficile, va monter à Paris, comme on disait à l’époque. Lié à la firme Pathé, il y devient une star du cinéma muet, dont les 500 films (pas que des chefs-d’œuvre !) feront rire aux larmes des générations de spectateurs, avec ses acrobaties burlesques et sa silhouette caractéristique. Chaplin avouera s’être inspiré de lui pour créer le personnage de Charlot ! Mais à l’inverse de Charlot, Gabriel Leuvielle – de son vrai nom – ne quitte pas la veste queue-depie, le chapeau claque et la canne à pommeau… L’œuvre de cet homme adulé des foules en son temps sera effacée par l’arrivée du parlant et seuls quelques cinémas portent encore son nom. Mais ce roi du rire sombrait régulièrement dans de violentes crises de neurasthénie et souffrait d’une jalousie maladive. L’issue est tragique : à 42 ans, en pleine gloire, il se suicide dans une chambre d’hôtel, entraînant avec lui avec sa jeune femme de 20 ans. Ils laissent une petite fille de 16 mois, Maud, aujourd’hui disparue, qui aura à cœur de faire redécouvrir le travail de son père. MC
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D OSSI ER
Travelling avant sur l’Utopia Plus de vingt ans que la paroisse SaintSiméon, dans le vieux Bordeaux, attire quotidiennement des flots de paroissiens… Leur point commun ? Ils sont cinéphiles et fréquentent avec ferveur ce qui est devenu l’Utopia. Leur credo ? Le 7e art.
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n pourrait parler des heures avec Vincent Erlenbach, 42 ans, fraîchement nommé gérant de cette SCOP ( société coopérative et participative) qu’est l’Utopia. De quoi ? Mais de cinéma évidemment, car pour cet ancien de la Fémis, partager cette passion est sa priorité ainsi que celle de son équipe d’une douzaine de personnes. Des visages familiers que l’on retrouve au fil de ses choix, au sein d’une programmation exigeante, où priment les films étrangers et les VO. Avec ces cinq salles (de 60 à 186 places) installées dans une ancienne église, et des exigences auxquelles le public adhère (pas de pub, pas de retard, générique dans le noir), l’Utopia a su faire la conquête de ceux qui, à 11 h ou à 23 h, ont envie d’appuyer cette démarche militante. De soutenir le travail des distributeurs indépendants et donner à réfléchir sur notre monde et notre société par le prisme des films choisis par l’ensemble des salles Utopia de France. Créé en 1976 à Avignon par des passionnés militants, le logo Utopia est désormais synonyme de cinéma qui ne 032
trouverait pas forcément sa place ailleurs, mais aussi d’un accueil et de dialogue autour d’événements culturels. Pas d’avant-premières avec des « grosses » vedettes, mais des ouvertures aux voix alternatives qui y trouvent un écho intéressant. Il suffit de feuilleter le programme – remarquablement bien fait – pour y retrouver les rendez-vous musicaux, théâtraux, politiques ou poétiques qui animent la cité. Pour y découvrir des passerelles avec d’autres outils culturels, tels que La Machine à lire ou le Rocher Palmer. « Un travail citoyen, loin de toute caricature et encartement politique, qui permet de regarder le monde à travers le cinéma », affirme Vincent Erlenbach. Une ouverture qui va bientôt se concrétiser par la création d’ici 2025 d’un Utopia sur la rive droite de Bordeaux, dans l’ancien château Palmer. Trois petites salles (de 60 à 110 places) d’un cinéma qui « doit retourner dans les quartiers ». Redonner l’envie de voir les films dans des salles adaptées et équipées à l’heure où, pour de multiples raisons, le public s’est éloigné du cinéma. En affichant l’un des meilleurs taux d’occupation des salles de la Métropole, un prix moyen du billet de 5,25 €, des petits cycles qui ont leurs aficionados et des films venus du bout du monde, l’Utopia coche toutes les cases. Il a su générer, sur la place Camille Jullian, une animation régulière, faire venir à toute heure de la journée un public différent de celui qui remplit habituellement les terrasses du quartier. Petit détail sympa : les restos des environs lui disent merci… Car le propre de ces projections est que l’on continue, en sortant, avec l’équipe de l’Utopia ou entre spectateurs le dialogue comme au bon vieux temps du ciné-club de nos années étudiantes ! MC
Food ×
“La cuisine, c'est comme l'amour, il faut goûter à tout pour reconnaître ce qui est bon.” Lili Gulliver, L’Univers Gulliver
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La cuisine du Levant DIVIN. Une ambiance de folie et une assiette solaire, colorée, vive en bouche… Après le succès de Mazal, la dream team menée avec fougue par Sarah et Samuel s’est installée cet été à deux pas des quais. Déco incroyable pour une cuisine qui fait la part belle au poisson et aux fruits de mer. À partir de minuit, le bar à cocktails prend le relais pour des fins de soirée qui n’engendrent pas la mélancolie ! MC
Tradition bretonne
© Marie Pierre Morel
INFLUENCES JAPONAISES. Après avoir conquis la Bretagne puis Paris, Tokyo et Lyon, l’enseigne Breizh Café vient d’ouvrir son premier restaurant à Bordeaux, juste en face de la halle des Chartrons. Sous ses airs de crêperie bretonne très traditionnelle, le restaurant nous propose des saveurs étonnantes inspirées du pays du Soleil levant. Ici, on déguste des galettes classiques mais aussi des Breizh Rolls, galettes roulées puis coupées comme des makis ! MCh 034
49 Avenue Henri Vigneau 33700 Mérignac contact@versusmobili.com 05 56 12 02 12
© Atelier Gallien Studio
Le maté, une boisson aux multiples bienfaits Originaire d’Argentine et passionné par le sport, Damien Conques s’est très vite mis à consommer du maté pour ses vertus énergisantes et nutritives. Quelques années plus tard, il décide de créer Mimaté : sa propre marque de maté. Rencontre avec cet entrepreneur dans l’âme. Comment avez-vous connu le maté ? Mon père étant originaire d’Argentine, j’ai toujours connu cette boisson. Mais j’ai vraiment commencé à en consommer vers l’adolescence, quand je me suis mis à faire du sport. Quels sont ses bienfaits ? Beaucoup d’études ont reconnu les bienfaits du maté sur la performance et la récupération sportive, mais aussi sur la concentration et la perte de poids. Pourquoi avez-vous eu envie de créer Mimaté ? J’ai toujours eu la fibre entre-
preneuriale, mais ce n’est qu’en commençant à boire du maté que j’ai compris tous les enjeux de cette boisson. Je me suis lancé dans l’aventure Mimaté en 2019, accompagné de Thomas qui est à l’origine de tout l’aspect visuel de la marque : création des packagings, du logo, des slogans, des réseaux sociaux, du site internet… Comment peut-on consommer le maté ? Sur mon site, on commande directement les feuilles de maté broyées et séchées tout droit venues d’Amérique du Sud, qu’il faut verser dans 036
un petit bol (calebasse) dans lequel on met une paille, du sucre et de l’eau chaude. Comptez-vous élargir votre gamme ? Oui, bien sûr ! Nous avons entamé une levée de fonds pour créer Mimaté Energy : une boisson 100 % saine et totalement transparente sur l’origine des produits. Elle permettra notamment de recevoir toute l’énergie du maté, sans avoir à effectuer soi-même la préparation. Comment peut-on se procurer vos produits ? On les retrouve principalement sur notre site internet, mais aussi au marché des Chartrons chaque dimanche, au Dock des Épices, au Carrefour City Talence et chez d’autres revendeurs de la région bordelaise. On envisage également d’ouvrir notre propre boutique dans les mois à venir ! MCh mi-mate.fr/
HIP HIP HIP. La rumeur food bruissait depuis quelques semaines : Tanguy Laviale (ex-étoilé de Garopapilles) revenait ! C’est chose faite depuis début octobre avec Ressources, sa nouvelle adresse de la rue Fondaudège. Déco contemporaine chic et chaleureuse signée Virginie Linxe pour ce lieu où il s’est associé à un excellent jeune sommelier, Maxime Courvoisier. Sans renoncer à ses projets de « formation à l’écologie sociale destinée aux entreprises », Tanguy a retrouvé le piano avec enthousiasme. Deux espaces, deux ambiances pour la trentaine de couverts qui permettent à ses aficionados de retrouver une cuisine « gourmande et amoureuse » qu’il fait évoluer régulièrement. Parmi les 700 références, beaucoup de vins bio proposés, en cohérence avec la cuisine et les valeurs environnementalistes du jeune chef. Réservations conseillées, car ce come-back était très attendu… MC
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Tanguy, le retour
A cup of tea
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RIVE DROITE. Amies depuis trente ans, Brigitte et Laurence ont eu envie de marier leur passion pour la cuisine et d’imaginer un lieu gourmand, à deux pas de chez elles, sur la rive droite. Un salon de thé – épicerie fine qui rassemble à l’heure du déjeuner les habitués autour d’une formule à moins de 15€ et dans l’après-midi, les amateurs de bons thés et de pâtisseries simples mais goûteuses. Excellente sélection de produits artisanaux made in Sud-Ouest pour la plupart. MC 037
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Les nouvelles cantines asiat À déguster sur le pouce, le bitume ou confortablement installé, la cuisine asiatique fait son show. Zoom sur les dernières adresses ouvertes depuis cet été. Dépaysement garanti. MC ❶ Naï Naï
On adore la déco signée des frères Dircks, auxquels Romain et Gao Lin ont confié la réalisation de leur resto – hommage à leur « mamie ». On y retrouve les recettes traditionnelles chinoises : brioches vapeur farcies à la viande ou aux légumes, raviolis grillés, porc braisé et laqué avec sa « sauce secrète ». Le plus : des produits frais, choisis dans les environs chez des producteurs bio ! 23, rue du Dr Nancel Penard
❷ My Little
Warung
On se croirait dans une cabane de plage balinaise, mais ça manque un peu de surfers, à l’image des créateurs de cette enseigne. Warung = resto de rue. Benoît vient de prendre les commandes de cette petite cantine qui offre tous les classiques de la cuisine asiat, faits sur place. Bò bún, bœuf saté, porc caramel, pad thaï, nasi goreng. Le plus : un bouillon phô très parfumé, au goût frais et puissant pour 4 €.
❸ Jup Jup
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10, rue des Augustins
20, rue Saint-Siméon
50, rue du Pas Saint-Georges
Robin est tout seul à la manœuvre pour garantir, dans son petit resto, une cuisine 100 % faite maison, « sauf le vin » ! Son filet de poulet rôti à la pâte de miso rouge et aux cinq épices fait un carton, ainsi que son « Tout fou » : comprendre tofu grillé au gingembre et à l’huile de sésame servi à « prix mignon », 6 €. Le plus : les bánh mi (sandwichs) sont réalisés dans une baguette tradition label rouge, garnie de mayo végane maison.
35, rue des Augustins 038
Depuis cet été, Queen et Will ont posé leur cuisine familiale à deux pas de l’Utopia. Issus d’une famille de restaurateurs, ils conjuguent l’Asie sur une carte qui change régulièrement. Testés et approuvés, servis avec gentillesse : des samoussas aux légumes, ou encore un canard laqué revisité. Le plus : des plats garantis sans glutamate et une belle offre végétarienne.
C’est un rugbyman gallois, Richard, qui a eu l’idée d’implanter à Bordeaux cette enseigne qui fait déjà un tabac à Toulouse. Au comptoir, à table ou à emporter, une carte de spécialités vietnamiennes servies généreusement, avec le sourire. En projet, des afterworks, deux fois par mois (avec un poulet croustillant et une pinte pour 10 €). Le plus : un rouleau de printemps ultra-frais, légumes croquants à souhait.
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Quand Hanoï s’invite à Nansouty
Originaire du Vietnam et passionnée de street food, Sabrina Giuge a parcouru le monde à la recherche de nouvelles saveurs et techniques culinaires. En 2021, elle s’ancre à Bordeaux les valises remplies d’odeurs, de couleurs et de saveurs d’ici et d’ailleurs. Traiteur et cheffe à domicile, elle partage avec ses convives son amour pour la cuisine authentique vietnamienne.
Propos recueillis par Myriam La Selve Photos DGPRODS 2022
D’où vous vient cette passion pour la cuisine ? C’est une tradition familiale, j’ai toujours vu ma grand-mère organiser de grandes réunions de famille et préparer des repas pour une cinquantaine de personnes le week-end. Mes frères et moi étions au centre de ces orgies culinaires et « Ba-Noi » (ma grandmère) en était le chef d’orchestre. Plus tard, ma mère a également tenu sa cantine vietnamienne dans le centre de Paris. Il m’a cependant fallu du temps avant d’en faire mon métier. J’ai d’abord passé plus de vingt ans en agence de communication et c’est en revenant d’un tour du monde que j’ai décidé d’ouvrir un restaurant 040
avec mon frère, le Rouge DO dans le quartier de Sainte-Marthe à Paris. Deux ans plus tard, avec mon mari et mes deux enfants, nous décidons de nous installer dans sa ville d’origine et en avril dernier je crée Anh traiteur. Comment décririez-vous votre cuisine ? Je propose une cuisine vietnamienne traditionnelle parce qu’il n’y a pas que les nems ! Chaque jour, je conçois de nouvelles recettes de wonton aux légumes de saison, de bò bún, de viande sautée thit bo xào et thit kho, des crêpes fourrées bánh cuôn et bánh cèo… Nous avons la chance d’avoir un patrimoine
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“La cuisine est bien plus qu’une passion, c’est une manière de partager l’histoire de mon pays et des traditions ancestrales”
anhtraiteur.fr Table d’hôte au 125, rue Fieffé du mardi au vendredi midi et le vendredi soir À emporter et en livraison du mardi au vendredi midi via l’appli Blackbird Menu gastronomique sur réservation le vendredi soir et week-end Traiteur jusqu’à 80 pers
culinaire très riche et varié allant du nord au sud du Vietnam et c’est cet éventail de saveurs que j’ai à cœur de partager avec mes convives. Quelques mots sur vos prestations ? En semaine, je propose des déjeuners sur place, à emporter ou en livraison et le weekend des repas privés avec des menus dégustation, des ateliers culinaires et aussi un service traiteur. Le fait d’avoir une cuisine ouverte favorise les échanges. Les personnes qui viennent à mon domicile apprécient de me voir préparer leurs plats, ils me questionnent sur la provenance des ingrédients, sur mes origines et mon parcours. Pour moi, la cuisine est bien plus qu’une passion, c’est une manière de 0 42
partager l’histoire de mon pays, de ma famille et des traditions ancestrales. D’où proviennent vos ingrédients justement ? J’ai la chance d’habiter à côté du marché des Capucins et je trouve quasiment tous mes produits là-bas ou dans des épiceries aux alentours. Je prépare moi-même mes garnitures, mes condiments, mes bouillons et mes sauces comme la sauce nuoc-mâm et notre fameuse sauce ANH, relevée juste comme il faut. Une cuisine vietnamienne locavore, tout comme au pays, en fait ? Oui c’est tout à fait ça. Je fais toutes mes courses au marché du coin et à vélo comme si j’étais au Vietnam !
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Le coutelier-forgeron Philippe Sanchez.
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Texte Martine Crespin Photos Nicolas Duffaure & Émilie Dubrul
AMATEURS DE FINES LAMES, EN GARDE ! Venu de la nuit des temps, symbole fort d’un compagnonnage naturel entre l’homme et l’outil, le couteau n’en finit pas de passionner les amoureux d’un bel artisanat qui se décline sous de multiples formes, pour la poche ou la table, pour la chasse ou le casse-croûte, des lames et des manches à l’infini… ou presque. Petit état des lieux du savoir-faire bordelais.
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Photos © Nicolas Duffaure
Chez Prince, l’arrière-boutique abrite une nouvelle forge.
Chez Prince, fabriquez votre propre couteau En reprenant la coutellerie de ses grands-parents, une institution de la rue Sainte-Catherine fondée en 1917, Muriel Deuil, ex-photographe, ne se doutait pas de l’engouement suscité par le contenu de cette boutique, plutôt vieillotte. D’entrée, elle modernise les locaux, rencontre un ancien champion de ski de fond devenu coutelier-forgeron, Philippe Sanchez, et décide de continuer le travail de forge, dans l’atelier attenant. Si les conditions actuelles de sécurité ne permettent plus d’utiliser l’ancienne forge au charbon, elle en achète une aux normes et imagine des formats de stage pour les amateurs qui veulent créer leur couteau de A à Z. Accompagné par Philippe, en un ou deux jours, vous pouvez fabriquer un pliant à ressort ou un couteau droit : forme de la lame, trempage, montage, ajustage, polissage, fabrication des parties composant le manche… « On a créé notre propre modèle, le Prince, un couteau de poche numéroté, au manche tout inox ou en marqueterie et à la lame en damas, réalisé par Philippe. » Sans 046
oublier les autres « classiques » tels que le simple Opinel, les couteaux japonais, coqueluche des chefs, les Nontron en buis ou en ébène, les couteaux suisses. Et le service affûtage et entretien, sur place, selon un savoir-faire traditionnel reconnu.
Saphores, une vraie caverne d’Ali Baba Les collectionneurs connaissent tous ce nom et cette adresse, créée en 1955 : Saphores. Aujourd’hui, Michel Saphores tient la boutique – avec le concours très efficace de son épouse – et s’occupe des affûtages de lames que les chefs des tables alentour lui apportent régulièrement. Des milliers de références remplissent l’espace de vente : Nontron, Laguiole, Opinel, Victorinox, Sabatier, mais aussi des pinces, ciseaux, nécessaires à manucure, tire-bouchons, etc. En créant sa propre marque, le Bordelais, en 2001, l’artisan imagine plusieurs types de manches, dont certains en ceps de vignes du Médoc… Il a même récupéré une partie du tronc d’un cèdre du Liban du Jardin Public, planté en 1858 et coupé en 2012 pour réaliser de très beaux modèles. On trouve également chez lui des couteaux japonais, à lame damassée, objets de convoitise des foodistas. Chaque été, à Nontron, lors de la Fête du Couteau, il expose et fait participer une cuisinière nipponne
qui, à l’aide de ces précieux outils, en virtuose, sculpte fruits et légumes… La pièce maîtresse de la boutique ? Une version de son Bordelais en acier damassée artisanalement à… 1399 €.
Ici, on ne rigole pas avec la provenance et l’authenticité d’un couteau de légende : le Laguiole. En reprenant cette maison familiale – Castant – des Grands Hommes, la marque Laguiole en Aubrac perpétue la tradition de la haute coutellerie artisanale. Objet de collection et de transmission, le couteau a bénéficié de l’engouement pour le monde de la food, généré lors des confinements. Avec un millier de références, les amateurs éclairés
© Roger Savry
Castant : le temple du Laguiole… en Aubrac Chez Kooto, tous los manches sont issus de barriques (de vin) en fin de vie.
viennent chercher là des types d’acier et des montages spéciaux, réalisés par des MOF. Pour les réparations et affûtages, un atelier à Saint-Émilion peut aussi se charger des commandes spéciales. Forgés main, pièces uniques, manches de palissandre , d’ébène, d’ivoire de mammouth fossilisé ou d’os de girafe, tout est possible. En
Dans le quartier des Grands Hommes, la coutellerie Castant est une institution.
exclu, une gamme de couteaux de cuisine élaborés par Michel Bras avec la marque japonaise Kai. « Un vrai couteau ne blesse jamais ce qu’il découpe » affirme l’étoilé de l’Aubrac. Nous en avons ici mille preuves…
Des artisans très stylés Les bonnes idées surgissent parfois d’on ne sait où… En ce qui concerne Florent Faivre, 48 ans, il s’agit d’une fin de repas entre amis, où il montre un couteau qu’il vient d’acheter à Chamonix, doté d’un manche en forme de mont Blanc… Il commence alors à imaginer en quoi pourrait être fabriqué un manche de couteau dans notre région. Pourquoi pas en douelle de barrique ? Notre homme n’étant pas formé à la coutellerie – il travaille dans la maintenance informatique –, il prend un stagiaire en design, Maxime, qui va l’accompagner sur ce projet et trouver le moyen de fabriquer un manche bicolore (bois et couleur tanin). Kooto, ce « projet plaisir » ainsi qu’il le définit se concrétise avec une campagne de financement participatif Ulule et la création de manches sur lesquels sont gravés l’estuaire de la Gironde et son chenal de navigation. Les lames sont made in Thiers et, lorsqu’il en a le temps, notre informa-
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“Aux deux modèles de départ, office et poche, j'ai ajouté un couteau à huîtres, Bassin oblige !" 0 47
© Émilie Dubrul
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Le Solène de L’Atelier Rosie est décliné en 4 modèles pliables donc faciles à glisser dans la poche.
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“Je façonne mes propres manches en bois, j’assemble, j’ajuste, je décore, je personnalise”
Coutellerie Prince 260, rue Sainte-Catherine 05 56 91 66 37 Coutellerie Saphores 41, rue Judaïque 05 56 48 41 00 Coutellerie Castant 5bis, rue Montaigne 05 56 52 06 36 L’Atelier Rosie 2, chemin de Seguin ZA Port-Neuf 33360 Camblanes-et-Meynac Kooto contact@kooto.fr
ticien monte ses couteaux, disponibles sur son site internet. Une entreprise de tonnellerie lui a donné deux barriques qu’il fait tailler par des salariés d’un ESAT de Mérignac. Aux deux modèles de départ, office et poche, il a ajouté un couteau à huîtres, Bassin oblige…
Clara et les chics lames Nous vous avons déjà présenté Clara Larrieu, trentenaire au parcours étonnant : passer de l’audiovisuel à la coutellerie n’est pas fréquent ! Dans son atelier de Camblanes-et-Meynac, après une formation auprès de grands noms du métier, elle fabrique désormais ses couteaux sous la marque L’Atelier Rosie. Elle y façonne ses manches en bois, décorés, personnali048
sés avec un réel souci du détail. Sa première création, le Solène, se décline en quatre modèles pliables, avec une touche régionale. En effet, l’un d’entre eux possède un manche en coquilles d’huîtres concassées et mélangées à de la résine transparente. Son actu ? Elle vient de lancer une gamme de couteaux de table dont les manches de buis, de bouleau ou de loupe de thuya viennent compléter les essences qu’elle utilise habituellement. Par ailleurs, on peut trouver ses créations à Bordeaux, à la coutellerie Prince. Au-delà de la clientèle privée, elle vise le monde de la restauration, prospecte auprès des chefs et vient de décrocher une jolie commande parisienne d’une ex de Top Chef. On croise les doigts pour Clara !
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“En matière de vin, il faut savoir faire passer le plaisir avant le prestige.” Paul Claudel, écrivain, poète, et diplomate français.
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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
Bains de jouvence NÉO SPA. On connaissait les bains au lait d’ânesse dont les reines égyptiennes raffolaient. Voici venu le temps des bains de bière ou de vin, ou plus exactement aux composants de bière blonde ou de vin rouge. C’est lors d’un séjour à Prague que Sylvie Kebbal, sophrologue de formation, a rapporté dans ses bagages ce concept inédit en France et créé en juin dernier le tout premier Wine Beer spa. « J’ai testé et j’ai trouvé ça fabuleux ! Le houblon est chargé de polyphénols et l’orge regorge d’antioxydants, de vitamines et de minéraux. C’est très bon pour les maladies de peau car la bière possède des vertus cicatrisantes. » La vinothérapie n’ayant plus à faire ses preuves « travailler en plus ici avec du vin était une évidence » poursuit l’intéressée. Dans un écrin de pierre apaisant « chargé d’histoire », à l’abri des regards des allées de Tourny, vous profiterez ainsi d’un immense bain chaud chargé d’ingrédients 100% naturels, tout en vous délectant d’un verre de bière locale ou de montagne saint-émilion. ED © DR
winebeerspa.fr
Roadtrips épicuriens
© Émilie Dubrul
INSOLITE. Mob&Wine propose des sorties en mobylettes à travers les vignobles de SaintÉmilion, Fronsac et Pomerol. Un moment convivial au guidon d’une motobécane ou Peugeot 104 pour partir à la rencontre des producteurs et artisans locaux. Avec deux formules au choix (50€ ou 70€) avec ou sans visite de châteaux, enfourchez l’une de leurs mobylettes vintages pour rouler à petite vitesse et profiter d’une vue imprenable sur les magnifiques coteaux et domaines viticoles. Pour les enfants ou ceux qui n’ont pas l’âme d’un rider, Mob&Wine peut vous escorter à bord d’une véritable Jeep Willys de 1955. Dépaysement et voyage dans le temps garantis ! MLS mobandwine.fr 050
Créé en plein confinement par Aubin Vidal et Anaïs Corporandy, deux jeunes passionnés tout juste sortis de l’ISVV*, Copains comme raisins est une cave en ligne qui regorge de belles trouvailles en provenance de toute la France. Des vins à forte personnalité, à acheter sans modération. Rencontre. Pourquoi Copains comme raisins ? Encore étudiants, nous avons monté un groupe de copains avec lesquels nous faisions régulièrement des repasdégustation à l’aveugle pour exercer nos palais. Chacun devait apporter sa bouteille. Impossible à l’époque de s’offrir de grands crus, on s’est donc mis à chercher et à dénicher ces petites pépites qui font tout le charme des vignobles français. C’est venu de là. Les coffrets portent d’ailleurs les prénoms de nos amis. Qu’est-ce qui vous anime ? Pour nous, le vin c’est le fameux art de vivre à la française, synonyme de partage, de convivialité. Notre métier premier reste de vendre du vin et
Infos pratiques copainscommeraisins.com hello@copainscommeraisins.com 06 14 63 18 61
Photos © Émilie Dubrul
Copains comme raisins
Aubin Vidal et Anaïs Corporandy
surtout de bien conseiller le client, qu’il soit novice ou grand amateur. L’idée de « Copains » est de proposer des vins que nos clients n’auraient pas l’habitude de boire et qu’ils peuvent sélectionner les yeux fermés. Chaque vin [environ 200 références] a été goûté, choisi avec soin, autant pour la qualité du produit que pour le travail du vigneron. Comment choisissez-vous vos vins ? Nous avons un penchant pour les quilles bien faites, agréables et accessibles, entre 7 et 18 euros en moyenne, ce qui ne nous empêche pas de proposer des vins beaucoup plus chers, pour que tout le monde puisse se régaler. Nos vins sont à boire tout de suite, mais ils peuvent également se garder. Nous ne sommes pas arrêtés sur des appellations. Une petite sélection de saison à nous proposer ? Le juliénas d’Armand Heitz, un vigneron bourguignon qui travaille 051
en agroécologie et permaculture et qui s’est fait plaisir en achetant quelques vignes dans le Beaujolais. C’est notre coup de cœur ! C’est un vin complexe, qui a une belle structure avec de la fraîcheur, de la matière et fait pour la garde. Au travers de ce 100 % gamay, c’est aussi l’occasion de goûter le vin d’un très grand vigneron dont certaines bouteilles avoisinent les 600 euros ! Ou encore Château Féret-Lambert en appellation Bordeaux supérieur, produit à Grézillac, sur le même terroir que Saint-Émilion. C’est une cuvée qu’on adore parce qu’on peut l’ouvrir à n’importe quel moment ; c’est bon, c’est simple, ça coûte pas très cher mais ça fait plaisir à boire. Et il vieillit super bien. ED *Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (voir Vivre Bordeaux n° 30)
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Texte & Photos Émilie Dubrul
La viticulture biodynamique, kézako ? La viticulture biologique, on comprend grosso modo de quoi il s’agit. Certains domaines – parmi lesquels de prestigieux châteaux – pratiquent en plus la « biodynamie ». Un concept et une méthode beaucoup moins connus. Décryptage dans le Bordelais pour éclairer nos lanternes.
C
’est une journée comme Alexandre Beaumont, directeur technique de Château Ferrière, grand cru classé de Margaux, les aime. Nous sommes au début de l’automne. Pendant qu’au chai ses équipes ont commencé les soutirages, le coq Balthazar, la mascotte de la propriété profite d’un énorme trou creusé au fond du jardin pour becqueter quelques vers de terre imprudents.
Aux côtés d’Alexandre, Nicolas Jamin, ingénieur agro, œnologue et consultant pour l’association Aquitaine Biodynamie, entouré de vignerons, de maraîchers mais aussi de négociants et de courtiers. Malgré la météo maussade, ils sont venus en nombre ce matin-là pour en savoir un peu plus sur les préceptes de la biodynamie appliqués à la vigne. Les propriétaires du château, Claire et Gonzague Lurton, détiennent à 053
ce jour la plus grande superficie de vignobles conduite en biodynamie de la région bordelaise. Ils sont adeptes depuis longtemps de méthodes plus respectueuses de l’environnement en pratiquant le bio, la biodynamie mais aussi l’agroécologie et l’agroforesterie. « L’idée est de permettre à la terre et au sol d’être plus vivants. Nous souhaitons transmettre à nos enfants un vignoble sain. »
Adaptée au changement climatique Autour d’une longue table de travail improvisée pour l’occasion, une vingtaine de personnes remplissent à la main, avec ou sans gants, des cornes de vache avec de la bouse fraîchement collectée. Ces cornes seront ensuite revendues aux membres de l’association Aquitaine biodynamie ; des grands crus classés comme des petits domaines. « La bouse vient d’un troupeau de vaches élevées au pré, sans vermifuge, ni
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antibiotique, non loin d’ici. C’est la partie la plus rock’n’ roll de la pratique » s’amuse Nicolas en déposant au centre de la table des pelletées de fèces presque sèches. « Avec Alexandre, nous avons ramassé 4 masses hier qui nous permettront de fabriquer 800 à 900 cornes en une matinée. » Ces cornes sont ensuite enfouies dans le sol à environ un mètre de profondeur où elles passeront l’hiver pour n’être déterrées qu’après le solstice de printemps. Pendant ces 6 mois sous terre, la bouse va fermenter et se transformer en humus. Un or brun fondamental pour les biodynamistes car il permettrait de stimuler la vie du sol et l’enracinement des plantes. « Ces bouses de cornes sont utilisées de manière subtile, notamment dans des conditions de changement climatique » explique l’ingénieur agronome. « La bouse de corne agit comme un levain. Pulvériser de la bouse de corne sur le sol, l’hiver, lorsqu’il n’y a plus de feuilles, va stimuler les hormones responsables de son développement végétatif. La bouse de corne va aussi avoir tendance à favoriser l’accumulation de matières, ce qui est hyper intéressant en condition très sèche et chaude, comme cet été. »
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
500 et 501 À cette préparation incontournable de la biodynamie intitulée « 500 » s’ajoute la « 501 », une préparation à la silice de corne. « Nous allons maintenant déterrer 6 à 8 cornes de silice que nous avions préparées et enfouies au printemps dernier » poursuit Alexandre Beaumont. « C’est une préparation complémentaire composée de poudre de quartz broyée très finement mélangée à de l’eau. » Si la bouse de corne fait accumuler de la matière, la silice de corne renforce le végétal : initiation florale, allongement et durcissements des tissus. Pour Nicolas Jamin, utilisée après la véraison, « la silice de corne a
également un effet éthylène (favorise le mûrissement des raisins) et permet d’assouplir les tanins, de maintenir l’acidité et d’augmenter la synthèse d’arômes de fruits, de couleurs de tanins. » D’où l’importance de la pulvériser sur les plantes avant les vendanges, pour que le vin lui-même bénéficie de tous les bienfaits de la biodynamie. D’autres préparations plus classiques viennent compléter cette approche : élaborées à partir de plantes médicinales (achillée, camomille, ortie, chêne, pissenlit et valériane) ces recettes également utilisées en culture bio sont assez proches de nos tisanes de grandmère. Mais la biodynamie ne
serait pas complète sans la prise en compte des rythmes naturels en lien avec le calendrier lunaire et la notion « d’organisme agricole ». « En biodynamie, les agriculteurs considèrent la ferme, les terres, comme un tout autosuffisant, incluant de la polyculture et de l’élevage. Ils travaillent à renforcer les interactions entre ses composantes : le sol, le végétal, l’animal et l’être humain » poursuit Nicolas Jamin. Dans son vocabulaire, des mots qu’on pensait réserver aux pratiques orientales : équilibre, énergie, harmonie, respect,... « La biodynamie, c’est aussi respecter la plante, la contraindre le moins possible : tailler dans le sens de circulation de la
“En biodynamie, les agriculteurs considèrent la ferme, les terres, comme un tout autosuffisant, incluant de la polyculture et de l’élevage”
Alexandre Beaumont enterre les bouses de cornes fabriquées le jour même et déterre les cornes de Silice enterrées au printemps dernier.
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La préparation “silice de corne” (501) doit être diluée dans l’eau et brassée énergiquement (dynamisée) durant une heure avant d’être pulvérisée.
“Cette année, malgré la sécheresse, nous avions parfois l’impression de marcher sur un tapis de mousse”
Château Ferrière est le 2ème cru classé de 1855 certifié en bio en 2015 puis en biodynamie par Biodyvin en 2018.
sève, ne pas la blesser, guider le végétal et ne pas le rogner, car cela revient à déboussoler la plante et bloquerait son lien avec le cosmos d’où elle tire son énergie vitale. » L’agriculture biodynamique s’inspire des préceptes de Rudolf Steiner, philosophe autrichien mort en 1925. Charlatan pour les uns, visionnaire pour les autres, il a fondé l’anthroposophie qui place l’individu au cœur de la nature tout en considérant le monde comme mû par des forces spirituelles. « Aucun de nous n’est anthroposophe et à Ferrière, les portes sont grandes ouvertes. Nous n’avons rien à cacher. On fait de la biodynamie alors que nous sommes des scientifiques à la base » se défend Nicolas Jamin lorsqu’on l’interroge sur les préceptes de Steiner. « Quasiment aucun des membres de l’association n’a lu 056
Steiner. Nous sommes des agriculteurs pragmatiques qui utilisent des techniques qui nous paraissent intéressantes dans leurs résultats. Bio, agroécologie, couverts végétaux et biodynamie, c’est un tout et on en voit concrètement les transformations bénéfiques pour les sols aujourd’hui. Cette année par exemple, malgré la sécheresse, nous avions parfois l’impression de marcher sur un tapis de mousse. » Libre à chacun ensuite d’appliquer à la lettre ou non les conjonctures planétaires ou d’ajouter du soufre au moment de la vinification. « En revanche le calendrier lunaire, c’est du bon sens paysan et de la physique pure » ajoute Nicolas. Château Ferrière 33 bis rue de la Trémoille à Margaux
Green ×
“Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité.” Friedensreich Hundertwasser, artiste, architecte et écologiste autrichien
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© Nicolas Duffaure
Le Crumbler de Franck Wallet
DES BOULANGERIES BORDELAISES QUI « CRUMBLENT »
INNOVATION. « Il n’y a plus de pain à perdre. » La formule est de Franck Wallet, l’inventeur du Crumbler, cet appareil qui permet de transformer les pains invendus et/ou rassis en chapelure. C’est en 2016 que l’idée germe dans son esprit : déjà très investi dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, le trentenaire prend conscience de l’ampleur du phénomène dans le secteur du pain. Certaines boulangeries pouvant avoir jusqu’à 30 kilos d’invendus par jour. Pas question de laisser passer ça ! Frank Wallet décide alors de mener chez lui une petite expérimentation : il passe son pain rassis dans un blender et obtient… de la chapelure, avec laquelle il confectionne de délicieux cookies. Il lui faut ensuite trois ans pour imaginer une machine plus puissante capable de broyer plusieurs centaines de kilos de pain. En 2019, le Crumbler est né. Pour le commercialiser il fonde son entreprise : Expliceat. Aujourd’hui, 300 boulangeries (la plupart en France, mais aussi en Belgique, au Canada, ou encore au Sénégal) ont adopté le Crumbler. AC
À Bordeaux, 20 boulangeries bordelaises sont équipées d’un Crumbler : la boulangerie Le Pain de la Renaissance, cours Portal ; Perrin, rue Fondaudège ou encore Pomponette, quartier Saint-Seurin. Certaines proposent un pain spécial fabriqué à partir de chapelure issue du Crumbler.
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© Benjamin Juhel
Bordeaux River Cruise en mode hybride ET DE DEUX ! Après le Sicambre, son célèbre bateau-restaurant rouge et noir, passé à un mode de production d’énergie à bord hybride en mars 2022, Bordeaux River Cruise accueille depuis novembre un nouveau venu dans sa flotte écoresponsable : le Sirius, d’une capacité de 150 passagers. Doté d’une propulsion électrique grâce au raccordement électrique du quai (effectué en 2016), équipé de 2 panneaux solaires ainsi que de 2 génératrices à moteurs thermiques, le Sirius se veut résolument « plus vert ». Preuve de son ambition à être précurseur dans le tourisme durable, Bordeaux River Cruise est d’ailleurs depuis 2022 la première compagnie de bateau qui a adhéré au réseau des Acteurs du Tourisme durable (ATD). AC croisiere-bordeaux.com
Programme participatif
© Carine Lecoeur
ÉCOLOGIE. Dans un contexte de disparition massive des insectes qui jouent un rôle majeur dans l’équilibre de nos écosystèmes, de nombreuses associations naturalistes de Nouvelle Aquitaine se sont associées pour lancer un vaste programme d’observation et de protection d’espèces méconnues sur notre territoire. Via la plateforme en ligne EntomoNA.org, le grand public est invité à jouer les observateurs nocturnes de différentes espèces comme le coléoptère coprophage ou le perceoreille, afin d’enrichir l’inventaire commun. ED 059
Ora, épicerie végétale
© Myriam La Selve
VÉGANE. C’est dans le quartier des Chartrons que Saphyr vient d’ouvrir la toute première épicerie fine 100 % végane à Bordeaux. Elle y propose des produits snacking salés et sucrés, du café torréfié à Bègles, des pâtisseries confectionnées à Saint-Michel, du tofu de Martignas-sur-Jalle ou encore une sélection de « fauxmages » français, tous produits à partir de végétaux. Qui a dit que végan ne rimait pas avec goût ? MLS Instagram : ora_epicerievegetale
© Nicolas Duffaure
Buvez un verre en lavant votre linge !
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INSOLITE. Avis aux utilisateurs réguliers de laverie en libreservice, un nouveau concept de bar-laverie a ouvert ses portes à Bordeaux. Plus question de s’ennuyer entre deux machines... Laver son linge risque de devenir une véritable partie de plaisir ! C’est en plein cœur du quartier Saint-Pierre que Mike et Cyrille ont eu la brillante idée de créer un espace agréable autour d’une simple laverie. Au centre du projet ? Plusieurs machines à laver et des sèche-linge bien évidemment, mais aussi un bar, des tables et quelques canapés, un espace détente et une pièce intimiste qui accueillera des intervenants extérieurs (psychologie, onglerie, massages...) ! MCh
En selle avec GAYA ! MOBILITÉ DOUCE. En trois ans, les trajets à bicyclette en France ont augmenté de +39 %*. Un engouement qui n’a pas échappé à Amélie Guicheney et Jacques Bonneville, qui ont lancé en 2021 leur marque de vélos électriques français. Leur mission : simplifier la ville des familles urbaines. Après Paris et Lyon, GAYA compte bien conquérir Bordeaux en proposant ses deux modèles phares : le Compact , biplace, et le Cargo, jusqu’à 3 enfants. Pour concevoir ses produits, la marque a misé avant tout sur la sécurité sans renier le design ni le confort. Équipé de clignotants, phare et feu stop, mais surtout d’un traceur GPS, chaque vélo est géolocalisable en temps réel et le propriétaire sera immédiatement alerté sur son téléphone, en cas de mouvement suspect. Un vélo électrique français à partir de 1700 € que l’on peut essayer gratuitement via l’un des revendeurs bordelais, il suffit de « réserver un essai » sur gaya.bike. MLS
GAYA s’est associée avec la start-up bordelaise GOUACH pour codévelopper la première batterie française réparable en dix minutes. « Cette nouvelle technologie permet ainsi de réduire le volume des déchets électroniques et d’abaisser de 70 % le bilan carbone des batteries », précise Alexandre Vallette, le fondateur de GOUACH.
© Dingo Photo
*Selon l’étude de l’association Vélo et Territoires du 1er juin 2022.
UNE HISTOIRE QUI ROULE, POUR LONGTEMPS
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Texte & photos Émilie Dubrul (sauf mentions)
Des endives dans un Blockhaus Depuis un an, l’association La Ferme du Lapin bleu fait pousser des endives du côté de Bacalan. Lieu insolite pour cette nouvelle ferme urbaine : un blockhaus allemand datant de l’Occupation. Découverte.
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“L’endive est issue d’une plante qu’on appelle la chicorée. Il en existe plus de 2000 variétés. À l’origine, il ne faut pas oublier que la racine était cultivée dans le seul but de produire de la chicorée café, le fameux café du pauvre.” « cité-jardin », n’avait pas encore trouvé sa vocation. Grâce à Isabelle, c’est désormais chose faite !
Des endives en terres bordelaises
Les vers de compostage transforment les déchets organiques en engrais.
© DR
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abitante de la cité Claveau, ancien quartier ouvrier situé entre la Garonne et le pont d’Aquitaine, Isabelle David est depuis longtemps investie dans le développement de l’agriculture urbaine, notamment via l’association PLATAU (Pôle local d’animations et de transitions par l’agriculture urbaine). Il y a un an, la citadine « en mal de campagne » a décidé d’aller encore plus loin en transformant un bunker à l’abandon. Le vestige en béton, situé au sein d’un vaste programme de réhabilitation et de revitalisation de la cité Claveau visant à en faire une 064
Assurant obscurité, humidité et protection contre le gel, le blockhaus datant de la Seconde Guerre mondiale s’est révélé le lieu idoine pour la culture des endives. En ce début d’automne, Isabelle, Christine son associée, et une poignée de bénévoles s’affairent à la conception des tables de semis thermorégulées. Les jours sont comptés. La livraison annuelle des racines est sur le point d’arriver. « L’endive est issue d’une plante qu’on appelle la chicorée, explique Isabelle. Il y en a plus de 2000 variétés dans le monde. Elles sont semées et élevées en plein champ de mai à novembre, historiquement dans le nord de la France en raison du climat. Les racines sont ensuite récoltées de septembre à fin novembre, puis stockées en chambre froide. Ce sont ces tubéreuses que nous allons repiquer et mettre en culture. C’est ce qu’on appelle la phase de forçage ; pour forcer la racine chicorée à développer des feuilles blanches, serrées et peu amères par un apport de chaleur et d’eau. » Si 98 % des endiviers français cultivent en hydroponie [racines dans l’eau et ajout de solution nutritive], Isabelle a fait le choix de faire pousser ces chicons dans un mélange de terreau et de compost « fait maison ». Une bonne idée
quand on sait que les endives de pleine terre, devenue rares, sont plus goûtues, plus croquantes et se gardent plus longtemps. « Nous cultivons hors-sol, évidemment, mais nous avons fait le choix de produire dans un sol vivant », nous explique la néo-maraîchère en attrapant une poignée de terre grouillante. À ses pieds, deux tas de matières organiques appelés andains (parfaitement indolores) hébergent un élevage de vers de compostage. « Ces petits lombrics rouges que vous voyez se nourrissent de déchets organiques et enrichissent la terre par leurs déjections. En mélangeant ce vermicompost à du terreau, ça fera un sol super fertile pour nos futures plantations. » Dans une logique d’économie circulaire et durable, Isabelle envisage également de récupérer chez sa nouvelle voisine de blockhaus, qui cultive quant à elle des pleurotes, le substrat usagé pour donner à ses endives « un super petit goût de noisette ».
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Tiers lieu nourricier et pédagogique La ferme vend environ 600 kilos d’endives chaque année, via des AMAP, des épiceries solidaires et en vente directe à la ferme tous les jeudis en début de soirée, au prix de 6 euros le kilo. L’endive étant une culture saisonnière, à court terme, La Ferme du Lapin bleu tend à diversifier son activité. En plus de l’élevage de vers qu’Isabelle et Christine envisagent à terme de redistribuer, les « urbanicultrices » (comme elles aiment se désigner) ont aussi testé la production de chicorée à boisson. « À l’origine, il ne faut pas oublier que la racine était cultivée dans le seul but de produire de la chicorée café, le fameux café du pauvre », souligne Christine. « Nous 065
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“J’ai envie de montrer qu’on peut produire de la nourriture dans des espaces urbains délaissés en permettant à tout un chacun de s’y essayer” LE SAVIEZ-VOUS ? Star des salades d’hiver, l’endive est autant appréciée pour son côté détox (elle nettoie le foie, la vésicule biliaire et renforce les reins) que pour ses vitamines et sels minéraux (vitamine B9, C et provitamines A, calcium, fer, phosphore, potassium). Sans parler de son côté frais et croquant que l’on peut consommer crue ou cuite. On aurait tort de s’en priver !
avons fait des tests qui ont assez bien fonctionné, c’est pourquoi cette année, les racines qui auront fait leur cycle d’endives iront soit aux petits vers, soit nous les feront sécher, pour les torréfier et les transformer en chicorée café. Ce qui nous permettra de proposer un produit sec toute l’année. » À l’extérieur du bâtiment en béton, d’autres projets prennent forme : des jardinières en bois cocréées avec les Compagnons Bâtisseurs, d’autres voisins de palier, accueilleront également des plantes aromatiques et autres plants de fruits rouges : framboises, cassis, groseille à maquereaux et même des baies de goji. De quoi (r)éveiller les papilles de nombreux résidents de la 066
cité Claveau et même au-delà. Avec son association La Ferme du Lapin bleu, Isabelle David souhaite proposer aux personnes éloignées des cultures agricoles d’en apprendre un peu plus sur le contenu de leur assiette, et idéalement de mettre les mains dans la terre. « J’ai envie de montrer qu’on peut produire de la nourriture dans des espaces urbains délaissés en permettant à tout un chacun de s’y essayer via des ateliers participatifs ouverts aux individuels comme aux groupes. » Au-delà de faire connaître des cultures méconnues ou d’apprendre à pratiquer des gestes paysans, le but est, in fine, de faire changer les habitudes de consommation.
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Texte Aline Chambras
Dans les coulisses du pont de pierre Photos Nicolas Duffaure
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Celui qui a été pendant près de 150 ans le seul pont de Bordeaux a fêté cette année son bicentenaire ! Classé monument historique depuis 2002, l’édifice a la particularité d’abriter des salles et des galeries invisibles. Vivre Bordeaux a eu le privilège de les visiter.
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ur le quai Richelieu, à l’endroit de la culée du pont de pierre, c’est-à-dire la partie de l’édifice posée sur la terre ferme, une porte discrète permet de se glisser à l’intérieur de celui qui relie la rive droite et la rive gauche depuis maintenant deux siècles. Car le pont de pierre, aussi imposant qu’il soit de l’extérieur, est un ouvrage construit 0 70
en creux, qui cache sous son tablier et dans ses piles bien des secrets. Ponctuels au rendez-vous, Laurent Rascouailles, en charge de la surveillance des travaux au service des ouvrages d’art de Bordeaux Métropole, et Mohamed Mariko, responsable des ouvrages d’art à Bordeaux Métropole, assurent la visite. Il est temps de pénétrer les entrailles du plus célèbre pont bordelais.
Une des salles où s’effectuent les relevés de surveillance du pont.
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Mohamed Mariko, responsable des ouvrages d’art à Bordeaux Métropole et Laurent Rascouailles, en charge de la surveillance des travaux au service des ouvrages d’art de Bordeaux Métropole.
Des stalactites se forment à cause de l’humidité.
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“En 1822, le pont de pierre était payant et même protégé sur chaque rive par deux grilles” Péage et nivelle mécanique Derrière la porte de bois, on trouve une première salle, minuscule, qui héberge des tableaux électriques, des documents punaisés aux murs et des interrupteurs. C’est là que s’enclenche l’éclairage des pièces suivantes. Sur la droite, un escalier de pierres grimpe de quelques mètres à peine avant de s’arrêter, bouché. « Il menait autrefois au pavillon d’octrois, c’est-à-dire au péage situé à l’entrée du pont », indique Laurent Rascouailles. En effet, lors de son ouverture à la circulation, en 1822, le pont de pierre était payant et même protégé sur chaque rive par deux grilles. Il fallait compter 1 sou par personne, 5 sous par cavalier, 10 sous pour un véhicule à deux roues et 20 sous pour un carrosse pour le traverser. Pour un mouton ou une chèvre, il en coûtait 2,5 sous ! À partir de 1861, après que la Ville de Bordeaux et le département ont racheté les droits à la Compagnie du pont de pierre, le franchissement des piétons est devenu gratuit. Mais les marchandises et les produits destinés à la consommation (bestiaux, poissons salés et séchés, charbon, farine, cidre, alcool) sont restés soumis à une taxe jusqu’en 1928 ! Dans la salle suivante, alors que le tram A fait vibrer les murs de pierre, Mohamed Mariko désigne les différents appareils de mesure installés de-ci de-là depuis les années 80: capteur de déplacement, inclinomètre, nivelle mécanique, etc. Tous ces outils permettent
La salle d’entrée située dans la culée du pont de pierre.
EN CHIFFRES 486,88 m de longueur 17 arches 16 piles 1822 : année de son inauguration 1954 : le pont est élargi et passe de 15 m à 19 de large 2000 ouvriers ont travaillé à sa construction Aperçu d’une des galeries.
de surveiller étroitement l’état du pont et de sa structure. « Il s’agit de suivre notamment l’évolution du tassement des appuis du pont dans la Garonne », explique l’expert. Depuis 2013, c’est le Céréma, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, qui assure la récupération à distance et le traitement des données journalières fournies par l’ensemble des 36 capteurs répartis dans les 16 piles et les 2 culées. Le Céréma 073
Aujourd’hui, il est emprunté chaque jour par 10 000 cyclistes ; 10 000 piétons et 40 000 voyageurs TBM (source : Bordeaux Métropole)
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est également mandaté par la Métropole pour assurer des mesures ponctuelles (4 fois par an) relatives au suivi des fissures présentes dans certaines piles.
Affaissement et érosion
De nombreux réseaux (EDF, fibre, Télécom) passent dans le pont.
Car oui, ce n’est plus un mystère pour personne : le pont de pierre s’enfonce au fil du temps dans la Garonne. « Les fondations originelles du pont sont formées de 250 pieux en bois par pile, or ces pieux n’atteignent pas la marne, c’est-à-dire le sol porteur, mais sont posés sur la vase ou le sable, car à l’époque c’était trop compliqué de creuser aussi profond. C’est pour ça que le pont s’enfonce », détaille Mohamed Mariko. Dans les années 90, les six premières piles ont été confortées : des micropieux en métal, qui eux sont plantés dans
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“Aujourd’hui, de nouveaux travaux ont été planifiés, afin d’assurer la pérennité de l’édifice” la marne, ont été rajoutés. Ce qui a permis de freiner l’affaissement sur cette partie-là. « Quant aux piles 7 à 16 qui n’ont pas encore été confortées, elles s’enfoncent en moyenne de 2 à 3 millimètres par an », indique Laurent Rascouailles. Le pont de pierre souffre aussi d’érosion. « Les piles en créant un obstacle à l’écoulement du fleuve provoquent le phénomène des tourbillons qui eux-mêmes fragilisent
UN PEU D’HISTOIRE
les piles », précise Mohamed Mariko. C’est pourquoi, en 2018, des travaux colossaux ont été réalisés pour renforcer les 16 piles du pont. Avec, en premier lieu, l’acheminement d’énormes sacs de pierres (entre 2,5 et 4 tonnes) chargés de combler les fosses d’érosion. Ensuite, une carapace de protection en gabions métalliques a été posée sur toute la longueur du talus sous-fluvial.
Le pont de pierre a été conçu par les ingénieurs Deschamps et Billaudel, sur ordre de Napoléon Ier, entre 1810 et 1822. En décembre 1813, une crue de la Garonne emporte les pieux d’échafaudage et les fondations de cinq piles côté rive droite, tandis que celles situées côté rive gauche sont envahies par la vase. À la fin de l’Empire en 1815, six piles seulement ont pu être construites et les travaux s’arrêtent faute de financement. Ils reprennent en 1819 et s’achèvent en 1821. Le 30 avril 1822, une messe est célébrée dans la cathédrale et l’archevêque Charles François d’Aviau du Bois de Sanzay bénit le pont de pierre. Un banquet de 150 couverts est même donné au milieu du pont. L’ouvrage est ouvert à la circulation du public le 1er mai 1822. Les aménagements périphériques du pont sur chacune des rives de la Garonne et en particulier les rampes d’accès convergentes, talutées, elles aussi à parement de briques, seront achevées vers 1830. Le pont de pierre a été définitivement fermé à la circulation automobile en juillet 2018. L’intérieur du pont se visite une fois l’an pour les Journées européennes du patrimoine.
« Tram ou pas tram, ce n’est pas la question » Aujourd’hui, de nouveaux travaux ont été planifiés, afin d’assurer la pérennité de l’édifice. Ils devraient commencer en 2024 et durer environ deux ans : « Il faut bien sûr conforter les piles qui ne l’ont pas encore été, mais aussi renforcer l’étanchéité du tablier, poursuivre
Les piles 7 à 16, qui n’ont pas encore été confortées, s’enfoncent en moyenne de 2 à 3 millimètres par an.
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La salle réservée au port de Bordeaux.
les travaux d’enrochement des piles et effectuer quelques travaux de maçonnerie », liste Mohamed Mariko. Ces travaux n’auront pas de conséquence sur la circulation du tram, contrairement à ce que certaines rumeurs laissent entendre. « Ce n’est pas le passage du tram qui provoque le tassement du pont. Ce sont le défaut originel des fondations et son propre poids qui en sont responsables. Le tram continuera donc de franchir le pont de pierre, pendant et après les travaux », insiste Mohamed Mariko. Par contre, la réouverture du pont aux voitures n’est plus une option. Ce
Une maquette permet de rendre compte des travaux d’enrochement.
dont ne devraient pas se plaindre les milliers de cyclistes et de piétons qui l’empruntent chaque jour.
Galeries et réseaux
Pour en savoir plus Bordeaux, 200 ans du pont de pierre Le Festin #123 – Monographie grand format, 19 euros.
C’est le moment de pencher la tête et de se diriger vers le « cœur » du pont, à savoir sous son tablier, au-dessus de la Garonne, dans la galerie large et basse de plafond, humide et poussiéreuse, qui relie les deux rives et dessert les 16 piles. C’est par là que passent tous 0 76
“Le pont de pierre restera debout tant que l’on prendra soin de lui” les réseaux : fibre optique, câbles Télécom, alimentation du tram, EDF, eau potable, dans des gaines de fils multicolores. Autrefois, cette galerie se visitait. Aujourd’hui, pour des raisons de sécurité, il faut des motifs exceptionnels pour la traverser : « Une entreprise spécialisée assure son inspection tous les trois ans et un agent de service effectue une visite de contrôle annuelle », note Laurent Rascouailles. Jusqu’à la première pile, on peut s’y déplacer en restant plus ou moins à l’horizontal. Ensuite, l’exercice relève davantage de la spéléologie. Il vaut mieux rebrousser chemin ! De retour dans la salle d’entrée, nous croisons Olivier Berthier, un employé du port de Bordeaux, qui travaille au service d’instrumentation maritime. Car le pont de pierre accueille aussi des appareils assurant la mesure des marées ou de la vitesse de l’eau. Mais ce matin, la liaison entre les capteurs et son bureau ne se fait pas : il est venu sur place pour trouver la cause de ce dysfonctionnement. Tandis qu’Olivier Berthier inspecte l’armoire informatique réservée au port de Bordeaux, Mohamed Mariko l’assure : «Le pont de pierre restera debout tant que l’on prendra soin de lui. » Laurent Rascouailles désigne un pieu en bois posé contre un mur. C’est un des pieux d’origine, témoin muet de la longévité de ce bel ouvrage. Les murs vibrent une fois de plus, comme à chaque passage du tram quelques mètres au-dessus. Il est temps de quitter le ventre du vieux pont de pierre et rejoindre la terre ferme.
COULI SSES
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PORTFOLI O
Texte Aline Chambras
Adrien Chainier, photographe noctambule 0 78
Aéroport de BordeauxMérignac
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Zone industrielle Bordeaux Lac
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Zones portuaires, industrielles, ferroviaires, commerciales : ce sont ces espaces et ces paysages qu'Adrien Chainier aime par-dessus tout immortaliser, la nuit. Rencontre.
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Le hibou », c’est le surnom qu’il se donne. Car c’est à la nuit tombée qu’Adrien Chainier, 25 ans, endosse le costume de photographe. La journée, il travaille comme opérateur de numérisation. Un job alimentaire qui lui permet jusqu’à présent de monter des projets photo perso en dehors de tout cadre rémunérateur. Dernier en date : photographier la métropole bordelaise de nuit. Mais pas le Bordeaux des cartes postales et des images d’Épinal. « Je m’intéresse aux paysages et aux lieux très urbains, comme les alentours de la gare Saint-Jean, le port à Bassens ou les territoires périphériques, de Pessac, Talence, Gradignan, Bordeaux, Cenon, Lormont. Mais je fonctionne surtout au flair. En fait, ce sont les scènes qui ont un potentiel graphique, une couleur que j’immortalise. » C’est à vélo qu’Adrien Chainier mène ses sessions photo, généralement entre 23 h et 5 h 30. « Le plus souvent quand je rentre chez moi, j’ai fait 2 ou 3 photos et parcouru une quarantaine de kilomètres à vélo. » En rentrant chez lui, il développe lui-même ses photos. « Je suis passé à l’argentique en 2019, j’avais envie de prendre ce risque que le numérique ne permet pas : celui de ne pas savoir tout de suite ce que donne la prise. » C’est en 2017 qu’Adrien Chainier se met à la photo. Via sa découverte du rooftoping, en français toiturophilie, c’est-à-dire la passion de se promener sur les toits. Une activité qui se pratique exclusivement la nuit, discrétion oblige. « C’est là, à plusieurs mètres du sol, que m’est venue vraiment
l’envie de faire de la photographie, je voyais des choses qu’on ne voit pas d’en bas, je voulais en conserver une trace », explique le vingtenaire. Muni de son smartphone, le jeune homme fixe les vues, les perspectives qu’il découvre du haut des immeubles, des bâtiments ou des grues d’échafaudage qu’il escalade. Mais, très vite, il se lasse de la mauvaise qualité des photos qu’il prend et investit dans un appareil numérique, « un Nikon D3300 ». Puis se forme, tout seul, sur le tas et en visionnant quelques « tutos » sur YouTube à la technique de la photo nocturne. « J’ai vite compris que pour les photos de nuit, la seule technique qui vaille c’est la pose longue qui consiste à exposer son capteur ou sa surface sensible plus longtemps pour capter plus de lumière. » Pendant deux ans, Adrien Chainier continue de crapahuter au-dessus du sol de la métropole bordelaise, Nikon en bandoulière, quand la plupart des gens dorment : « Avoir la ville pour moi tout seul, c’est vraiment mon truc, et la nuit mon environnement. En plus aucune nuit ne se ressemble », souffle-t-il. Petit à petit, lui vient l’envie de changer de point de vue et de prendre de « jolies photos » à ras du sol. Au moment du Covid, quand le confinement est déclaré, il abandonne le rooftoping et renoue avec le plancher des vaches. Il vit alors à Libourne. « Je me suis retrouvé bloqué dans une ville que je considérais comme ennuyeuse, alors j’ai pris mon appareil, mon vélo, et la nuit, j’arpentais cette ville. Au début c’était comme un défi personnel, puis ça s’est transformé en mission de 081
Autoportrait au moyen format
création », se souvient « le Hibou ». Pour ses premières photos « au sol », Adrien Chainier poursuit son exploration de ce qu’il appelle le banal, avec toujours la volonté de le sublimer, « en donnant un aspect surréaliste à des scènes autrement très communes et manquant d’intérêt esthétique pour beaucoup ». Ses clichés libournais ont retenu l’attention : Adrien Chainier a été invité à exposer à quatre reprises dans cette ville. C’est là qu’il vend ses premières photos. Une fierté qu’il a du mal à gérer. « Fixer un prix sur ce que je fais m’est très difficile. » Mais il le confesse : son rêve reste bien de réussir un jour à vivre de sa passion. Et de parvenir à trouver des financements pour mener à bien ses projets.
adrien-chainier.com
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Port de Bordeaux
Gare Saint-Jean
Parking Auchan Bordeaux Lac
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Mérignac Soleil
Pont d’Aquitaine
Rue Lucien Faure
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SÉLEC TI ON
Par Myriam La Selve
OÙ SORTIR LA NUIT À BORDEAUX Les terrasses sont désormais rangées, les températures ont chuté, il est temps d’aller se réchauffer. Du resto dansant au night-club en passant par le bar à ambiance, de nouvelles adresses ont fait leur apparition aux côtés des incontournables des nuits bordelaises. Une offre éclectique qui contentera tous les oiseaux de nuit qui n’ont qu’une seule idée en tête, faire la fête ! Alors… on danse ?
© DR
Le Bourbon
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
Le Boucan CAVE À DANSER. C’est en 2015 qu’ouvre le Cancan, l’un des premiers speakeasy de Bordeaux. Ce concept de bars clandestins fait référence aux années 30, aux États-Unis, époque où la vente d’alcool était interdite. L’entrée est donc cachée, l’ambiance feutrée et l’on y déguste des cocktails originaux élaborés à partir de spiritueux majoritairement français, dont une sélection d’une quarantaine de gins. Il y a trois ans, pour prolonger la soirée, Romain et Clément, les fondateurs, ont investi leur sous-sol et créé le Boucan. Une cave à danser où l’on accède via une cabine téléphonique, et où se produisent différents DJ issus de collectifs bordelais comme Open Air ou l’Orangeade. Chaque jeudi, c’est le tout jeune Swann de la Mancha qui a carte blanche pour mettre le boucan sur le dancefloor !
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Du jeudi au samedi de 21 h à 2 h Instagram : leboucanbordeaux
Danse Machine
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BACK TO THE 90’S. Depuis le 13 octobre, les amoureux et curieux de la pop culture ont désormais leur repère ! Situé aux Bassins à flot, ce bar à ambiance offre une programmation musicale autour des années 80 à 2000 et des animations interactives. Un univers coloré où l’on déguste de délicieux cocktails accompagnés de finger food travaillée, avant d’aller se déhancher sous les néons et boules à facettes. Et entre deux chansons emblématiques de l’époque, rien de tel qu’une partie d’arcades ou de flipper Tortues Ninja. Nostalgie quand tu nous tiens… Du mercredi au samedi de 22 h à 2 h Instagram : dansemachinebdx 085
SÉLEC TI ON
Secteur HIP-HOP PARTY. Ouverte il y a tout juste un an à Bègles, cette boîte de nuit a connu un succès immédiat auprès des 30-50 ans se donnant rendezvous chaque week-end au club old school pour se trémousser sur les hits hip-hop des années 90/2000. Tags et graffitis sur les murs donnent le ton. Ici, on rend hommage à la culture hip-hop, soul, funk, RnB et rap français…Ce club d’une capacité de 600 personnes a déjà accueilli Oxmo Puccino, Benjamin Epps, Busta Flex, Sniper et promet de belles surprises à venir en 2023. La toute nouvelle direction artistique propose des sessions live le jeudi avec des collectifs bordelais, parisiens et même américains afin de séduire un public plus jeune.
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Du jeudi au samedi de minuit à 6 h (voire avant les soirs de live) Instagram : lesecteurbx
L’Anarchic
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LE CHIC BRITISH. La famille Ferret, propriétaire du Sail Fish et du Sun sur la presqu’île, réjouit aussi les nuits bordelaises depuis 2018. L’Anarchic est à la fois un restaurant gastronomique et un bar dansant à la déco british, style gentlemen’s club qui n’a qu’un seul mot d’ordre : faire la fête ! Dans l’assiette des saveurs d’ici et d’ailleurs et une jolie carte de cocktails revisités comme le Pandan Smash ou bien le Tropical Mule. Dès 23 h, la musique se fait plus forte, le DJ résident enchaîne les tubes des années 90 à aujourd’hui pour faire danser toutes les générations et ça marche ! L’ambiance y est à la fois distinguée et désinvolte, l’espace intimiste favorise les rencontres et les échanges. Ouvert du mercredi au samedi de 20 h à 2 h Instagram : anarchicbordeaux 086
Le Bourbon établissement de 400 m2 a réussi le pari d’allier dans un lieu exceptionnel gastronomie, mixologie et art de la fête. À la carte, des produits majoritairement locaux, voire bio, en limitant au
maximum les boissons et ingrédients industriels. Une clientèle déjà conquise afflue dès 19 h pour profiter d’un dîner spectacle avant d’enflammer la piste dans ce cadre grandiose.
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RESTAURANT-BAR-CLUB. Le Bourbon affiche clairement sa devise « Bien manger, bien boire et bien danser » et devient depuis quelques mois l’adresse incontournable des nuits bordelaises. Cet
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Du mercredi au samedi de 19 h à 4 h (jusqu’à 2 h le mercredi) et le dimanche de 12 h à minuit avec formule brunch Instagram : lebourbon. bordeaux
SÉLEC TI ON
Gotha briques graffés, le Gotha invite ses clients à un voyage décalé mêlant cuisine audacieuse et animations artistiques surprenantes. L’établissement qui se présente sur trois niveaux leur
propose de débuter la soirée par une formule apéro-tapas, de la poursuivre par un dîner bistronomique puis de la terminer sur le dancefloor. DJ set live chaque soir, danseuses, saxo-
phonistes, animation flair ou soirées à thèmes, le Gotha vous promet de passer des soirées endiablées ! Du jeudi au samedi de 19 h à 2 h Instagram : gotha_bordeaux
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UNIQUE ET ATYPIQUE. Ce restaurant-bar ambiance peut surprendre par sa décoration singulière. Une étagère XXL de bouteilles dès l’entrée, une montgolfière au plafond, des murs de
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Le Mazal et le Yeled RESTAURANTS À L’ÂME FESTIVE. Ouvert depuis juillet 2021, le Mazal a déjà bien fait parler de lui. Les clients raffolent de sa cuisine méditerranéenne aux influences du levant, comme le pigeon braisé au flambadou ou les ribs de bœufs cuits durant huit heures au barbecue. Des plats qui se partagent en toute convivialité sous une lumière tamisée jusqu’à 23 h car ensuite le son monte. Le comptoir prend littéralement feu, les convives grimpent sur les banquettes et se mettent à danser et chanter sur les musiques d’Enrico Macias à Dalida en passant par Jay-Z et Céline Dion. Ambiance garantie ! Forts de leur succès, Samuel et Sarah ont ouvert cet été le Yeled : nouvelle adresse, nouvelle carte dédiée aux produits de la mer mais toujours la même ambiance festive.
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Du mercredi au samedi de 19 h 30 à 2 h Instagram : yeled.restaurant Instagram : mazal.restaurant
Hangar FL
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AMBIANCE UNDERGROUND. Anciennement le Space Opéra, ce vaste hangar situé sur la rive droite a été rebaptisé en 2019 le Hangar FL et propose depuis une programmation 100% électro. Techno, trance, acid core … L’établissement met à l’honneur les collectifs bordelais ainsi que des DJ venus du monde entier, et notamment les femmes de plus en plus présentes dans le milieu. Avec ces jeux de lumières dignes des plus grands festivals, les clients affluent en nombre de toute la France, d’Angleterre et d’Espagne pour s’électriser jusqu’au petit matin. Ouvert le vendredi, samedi et veille de jour férié jusqu’à 6 h Instagram : hangar.fl 089
SÉLEC TI ON
IBOAT NAVIRE DE CRÉATIVITÉ, CONVIVIALITÉ ET CURIOSITÉ. Amarré depuis 2011 aux Bassins à flot, le bateau se veut un espace d’expérimentations dédié aux musiques électroniques et à la musique indé. Salle de concert et club hébergé sur un ancien ferry, l’IBOAT donne donc la primeur à l’éclectisme, invitant des artistes confirmés de la scène nationale et internationale, et proposant aussi une large ouverture sur les scènes alternatives et émergentes, de l’électro à la pop et au rock, en passant par le hip-hop et la chanson. Dès 2023, vous y découvrirez une sélection pointue d’artistes comme Skatebård, Le Motel, Sedef Adasi, Teki Latex, Camion Bazar en live, Audrey Danza…
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Du jeudi au samedi de 20 h à 6 h Instagram : iboatbordeaux
L’Apothek
Photos © Arthur Bremond
COCKTAILS ET DJ. Situé au cœur du quartier des Chartrons, c’est dans une atmosphère cosy et feutrée que ce bar à cocktails accueille ses clients dès 18 h pour progressivement faire monter la température. Des DJ locaux viennent, tour à tour, enflammer le dancefloor et régulièrement des artistes plus connus sont invités tels que Polo & Pan, Dombrance, Dj Llorca – Art of Tones, Yuksek... Des ateliers de mixologie sont également organisés sur réservation. Du mardi au samedi de 18 h à 2 h Instagram : apothekcocktailsbordeaux 090
Mode ×
“La mode est l’armure qui permet de survivre à la réalité de la vie de tous les jours.” Bill Cunningham
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© Pascal Rousse
From Future s’installe à Bordeaux COULEURS. L’enseigne From Future vient de poser ses valises au 10 cours de l’Intendance, à deux pas du Grand-Théâtre de Bordeaux. Une grande première en Nouvelle-Aquitaine pour la marque ! Créée en 2018, From Future propose du cachemire de qualité à des prix défiant toute concurrence. Mais aussi des tops en satin, des cardigans, des joggings, doudounes et autres vestes pour avoir bien chaud cet hiver. Derrière ce projet se trouve Philippe de Hesdin, fondateur de Kookaï, ainsi que ses deux enfants, Thomas et Pauline. En passant les portes de cette nouvelle adresse, on découvre une sélection de pulls tendance et colorés. Vous l’aurez bien compris, on a enfin trouvé la boutique idéale pour illuminer notre teint hivernal ! MCh
Bijoux tout doux
Photos © Marie Vaubourgeix
ACCESSOIRES. Formée à l’école de joaillerie de Paris, Sixtine confectionne des colliers, bracelets, bijoux de lunettes convertibles en sautoirs en or et argent massif. Une première collection qu’elle a imaginée élégante et intemporelle « pour sublimer les femmes actives d’aujourd’hui ». À découvrir sur sixtine-bijoux.fr ou lors d’une de ses ventes privées. MLS 092
BEAUTÉ. Créez votre soin lèvres sur-mesure, signé Clarins. Au cœur de votre boutique bordelaise, venez découvrir The Lip Oil Factory by Clarins. Un laboratoire 2.0. pour imaginer votre teinte d’huile nourrissante au résultat délicieusement glossy. Fort du succès de leurs baumes à lèvres doudous, les biens nommés Lip Comfort Oil, Clarins imagine une expérience plus immersive en vous offrant la possibilité de créer votre couleur. Sur un écran tactile, sélectionnez votre gamme – du rouge classique au bleu plus étonnant –, puis votre famille de nuances, jusqu’à affiner vers la tonalité de votre choix, soit 64 variations à tomber. Enrichis en huile de rose musquée bio, les Lip Comfort Oil sont vos alliés beauté de l’hiver. PG The Lip Oil Factory by Clarins, 26 € l’huile nourrissante. Disponible à Bordeaux jusqu’au 31 décembre 2022
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Trouvez le rouge qui vous sied !
« Un cachemire, c’est comme le vin ! » Elle incarne le chic parisien, le raffinement en toute simplicité. Alexandra Golovanoff, conteuse de la planète mode, est désormais une créatrice passionnée qui a fait du cachemire sa porte d’entrée. Aujourd’hui, elle écrit un nouveau chapitre avec sa maison éponyme et s’installe au cœur de Bordeaux, rue du Ruat. Rencontre entre douceur, chic et volupté. Comment décririez-vous l’univers de votre boutique ? J’aime les devantures foncées, et nous avons choisi du bordeaux, ce qui est assez chic à Bordeaux ! J’essaye de faire des vêtements qui rendent belle, et chez nous il y a toujours quelque chose de cosmétique, d’un peu poudré. C’est féminin, harmonieux et doux. Pourquoi Bordeaux ? On avait l’intuition que nos pulls correspondaient à l’énergie de cette ville, à l’esthétique que je défends, avec
cette recherche de qualité, une certaine discrétion, les choses pérennes que l’on garde et qui se bonifient avec le temps. Ça me paraît assez bordelais. Je dis souvent qu’un cachemire, c’est comme le vin ! Vous connaissiez Bordeaux ? Je suis très bretonne, donc mon bord de mer est beaucoup plus au nord, mais quand on aime la France, la pierre, le formalisme architectural, Bordeaux est un concentré de toutes les beautés des grandes villes françaises. 094
Quels sont vos bests Alexandra Golovanoff ? Mon uniforme, c’est un pull et un jean. Cette saison, j’ai imaginé trois variations de jean : un denim bleu qui doit se faire sur soi, une version écru, et un stretch. Le brief, c’était une taille haute qui ne coupe pas le ventre, des belles fesses et des jambes longues. Ils sont faits en Tunisie dans une usine qui génère sa propre énergie, qui recycle tout. Vous êtes sensible aux problématiques environnementales de la mode ? Je l’ai été par bon sens depuis toujours. Je préfère une pièce bien faite que jetable. Dans ma garde-robe, je garde tout. J’ai des choses de ma mère, ma fille prend mes vêtements. On entretient, on répare, on transforme. Pour le cachemire, je veille à travailler avec les meilleurs fils possibles. Ma marque est infusée de ma culture familiale. PG
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Alexandra Golovanoff
alexandragolovanoff.com
© Concrete Raw
Consommez local grâce à Concrete Raw INITIATIVE. Ouverte depuis mai dernier, la boutique Concrete Raw se situe sur les quais de Bord’eau Village. À l’origine du projet, Fanny et Marine Thyrault, deux sœurs qui souhaitent démocratiser la consommation durable. Dans la première partie du magasin, on retrouve des marques transparentes dans leur chaîne de production. Plus loin, se trouve une friperie centrée sur les années 80-90. « C’est une alternative à la bonne consommation. » Au centre de la boutique, les deux jeunes femmes ont souhaité installer un bar proposant uniquement des boissons locales. Une façon de faire son shopping tout en appréciant une bonne tasse de café ! MCh
Love is in the (moh)air
Texte Pauline Gallard Photos Voir mentions
© Jurate Buiviene
Quand le thermostat frôle les négatives, on se love naturellement dans les valeurs refuge de notre vestiaire d’hiver : les pulls, lainages, châles, tricots et autres réjouissances ouatées, alternatives idéales pour éviter de faire flamber nos factures d’énergie. Déroulons ensemble le fil de la filière laine, qui se tricote – aussi – en Nouvelle-Aquitaine.
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lle est la superstar antifroid, celle qui se transmet de génération en génération, dont chacun connaît l’origine (à quelques nuances près), qui nous bluffe sans cesse par sa simplicité, son efficacité, sa durabilité. Des valeurs plus que jamais plébiscitées par les consommateurs actuels : la laine (au sens générique du terme), car c’est bien d’elle qu’il s’agit, vit un regain d’engouement dans le cœur des Français. Avec son cercle vertueux – elle est récupérée lors des tontes des animaux –, son circuit court – elle nécessite peu de transformations –, sa traçabilité et sa transparence, la laine rassure. Au sens propre, et au figuré. « N’oublie pas ta petite laine ! As-tu pris ta petite laine ? » Elle est le cri d’amour des parents inquiets de voir leur progéniture sortir débraillée, cette petite touche de réconfort bienvenue quand dans notre cœur, parfois, il fait froid.
En France, on a compris depuis longtemps son superpouvoir. Direction la Ferme des 4 vents, à Peyrillac-et-Millac. C’est sur ces terres familiales en Dordogne que Mathieu Lauvie a repris, en 2011, les rênes de l’exploitation agricole de son grand-père. Soyons précis : il ne s’agit pas de laine, mais bien de mohair, comme nous l’explique sa sœur Audrey. « La laine vient du mouton, l’angora du lapin angora… Nous sommes éleveurs de chèvres angora, et donc producteurs de mohair. » Leur secret pour un tissu laineux de qualité ? « C’est comme pour nous, quand on veut avoir de beaux cheveux, s’amuse Audrey. Il faut qu’elles soient en bonne santé. Leur bien-être est notre priorité. » Une chèvre chouchoutée pour un mohair de qualité, au secret de fabrication bien gardé. « Nous nous
La Ferme des 4 vents
occupons de la tonte, du tri, mais la filature se fait en Italie. » Car le travail de la laine, ou ici le mohair, est un chemin de croix pour qui souhaiterait du 100 % made in France. C’est après ces étapes que la tonte se transforme en fil tissé de mohair et vient parer les étagères de ces bobines colorées, comme autant de friandises duveteuses. Une production que l’on retrouve à nos portes, chez Fibres d’Elfes dans le Médoc, où le bien-être animal est au cœur de la préoccupation 097
“Nous sommes éleveurs de chèvres angora, producteurs de mohair”
© Studio Guy Souillac
Une chèvre chouchoutée pour un mohair de qualité
Fibres d’Elfes
© La Manech Biarritz
Laine it be
© Manon Bailo
La Manech Biarritz®, une marque slow fashion 100 % Pays basque.
© Fibres d’Elfes
de Delphine, la fondatrice. « J’ai choisi cette race car tout le monde produit du mohair, les mamies, les petits, nous confie-t-elle. J’aime la proximité que j’ai avec mes chèvres, je les connais toutes. » Des biquettes élevées au grand air, qui offrent un mohair d’exception, que l’on retrouve sous forme de pelotes, de vêtements mais aussi de kits de création, « pour que tout le monde puisse se faire plaisir! »
Car ne serait-il pas là, le nouveau souffle de la laine ? Dans cette ère post-Covid, après avoir redécouvert le temps long, les Français se sont pris d’amour pour le travail manuel. En valorisant le fait maison, le tricot est apparu comme un hobby
La méricaine
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de premier choix, avec une vraie utilité : réaliser le pull de ses rêves à moindres frais. Et pourquoi ne pas s’essayer au DIY, tout en privilégiant des artisans locaux ? À l’image de Madelaine et Filibert, qui rayonne dans notre écosystème bordelais. « Le tricot plaît beaucoup aux jeunes générations, nous confie Catherine, la créatrice. C’est le plaisir de porter un pull fait par soi-même, d’offrir une paire de chaussettes tricotées, sans oublier son aspect méditatif. » La griffe, spécialisée dans la teinture artisanale, propose des tonalités singulières aux noms teintés d’exotisme : de « Tahiti » à « Belle-Île » jusqu’à « Au pays des licornes »… de quoi réjouir ses fidèles qui gravitent dans sa galaxie cotonneuse, à l’affût de laines toujours plus originales. Des laines que l’on tricotera volontiers en s’inspirant des modèles d’Atelier Émilie à Bordeaux. La jeune femme très suivie, elle compte plus de 26 000 abonnés sur Instagram, dépoussière le genre avec ses patrons piles dans l’air du temps. Comment expliquer un tel succès ? Fins et délicats, hypermodernes et désirables, les modèles imaginés par cette designeuse de tricots n’ont rien à envier aux marques de petites mailles branchées. « L’une des choses vraiment géniales dans le tricot, c’est que l’on peut s’amuser et adapter en fonction de ses goûts et souhaits. On peut modifier la longueur, les couleurs, ajouter des rayures, un point de tricot... », souligne-t-elle.
© La ferme des 4 vents
Atelier Émilie
“L’une des choses vraiment géniales dans le tricot, c’est que l’on peut s’amuser et adapter en fonction de ses goûts et de ses souhaits” Reine des superlatifs, si la laine fait des émules côté pulls, elle ouvre aussi le champ des possibles dans le textile. Styliste pour Billabong pendant plusieurs années, Valérie Hernandez a lancé sa marque spécialisée dans les capes, La Méricaine, en Nouvelle-Aquitaine. Une griffe qui porte le sceau d’une production locale. « J’ai toujours eu envie de travailler un produit français de qualité, unisexe. Au départ, la laine travaillée arrivait directement d’Australie. Très vite, ils m’ont proposé cette laine recyclée : leur machine dépiaute des vieux pulls et réforme de la bourre à partir de ces matières premières. Puis elle est refilée, reteintée. En produit fini, il n’y a aucune différence avec un
pull en laine classique. » Grâce à la laine locale, Valérie redonne du sens à ses valeurs : « Je souhaitais revenir à des produits de qualité et durables. » Car il est aussi là l’objectif du made in France : un retour au qualitatif, contre le tout jetable, qu’on décline aussi à l’univers de la déco. À l’instar de la marque La Manech Biarritz, qui a souhaité valoriser « un patrimoine local ancestral » en recyclant la laine de la brebis manech à tête noire avec ses créations de sac cabas et de pouf design. De la tête aux pieds, du sol au plafond, version tricot ou tapisserie d’Aubusson, naturellement isolants, la laine, l’angora et le mohair vous sont chaudement recommandés cet hiver. 099
© Madelaine et Filibert
© Émilie Luis
À la Ferme des 4 vents, le mohair est trié, lavé, cardé et peigné pour lui donner sa texture vaporeuse.
Laine « Au pays des licornes » de Madelaine et Filibert.
La Ferme des 4 vents mohair-aux-4-vents.fr Fibres d’Elfes fibresdelfes.com Atelier Émilie atelieremilie.com Madelaine et Filibert madelaine-et-filibert.fr La Méricaine la-mericaine.com La Manech Biarritz lamanechbiarritz.com
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Lisa Germaneau, la working girl de l’influence Depuis presque une décennie, sa communauté ne cesse de suivre ses péripéties sur la Toile. Alors que Lisa Germaneau a installé récemment ses bureaux au cœur de Bordeaux, la blogueuse originaire du Bassin nous accueille dans un cocon à son image ; moderne et intemporel. Mode, amours et projets, récits d’une rencontre au sommet.
Texte Pauline Gallard Photos Claire Lafargue
Des bureaux flambant beaux Elle nous accueille tout sourire, nous propose immédiatement un verre d’eau ou un café, insiste avec politesse. Lisa Germaneau, superstar des réseaux sociaux, est un peu une shiva 2.0., le mouvement perpétuel avec une tendance d’avance, qui a pris le temps avant de concéder déléguer. « C’est vraiment très beau chez vous ! » Impossible de ne pas s’extasier en découvrant ses bureaux baignés de lumière. Au loin, à défaut des flonflons de la fête, l’on entend les tintements d’un tram en contrebas. Pas de doute, nous sommes bien dans le centre de Bordeaux, dans les locaux flambant neufs de la jeune femme, qui travaille désormais avec deux personnes. Le lieu est épuré, « haussmannien revisité », 101
de son propre aveu. Le triptyque parquet-moulure-cheminée parti à la rencontre de matériaux bruts. Bois massif, travertin, son style est au carrefour des inspirations actuelles. « Chez moi ,c’est très californien, confie Lisa. Je voulais un univers différent de mon bureau, qui me permettrait d’avoir un autre lieu de shooting. » Elle revendique volontiers une influence du style wabi-sabi qui fleurit dans les boutiques de déco branchées, mais fait la part belle au travail d’artisans locaux. « On a gardé la salle de bains pour le côté appartement, et on a créé un espace séparé semi-ouvert avec une verrière, pour conserver la luminosité. J’aime beaucoup le jeu de ses arches. C’est Panca, un artisan de Bordeaux qui l’a réalisé, ainsi que les étagères en bois brut forme libre. »
“C’est très important pour moi de faire profiter des bonnes affaires à mes abonnées”
Dans l’espace salon, un canapé blanc moelleux qui invite au répit et à la paresse. « J’adore notre canapé modulable, c’est la première pièce que j’ai achetée, s’enthousiasme Lisa Germaneau. C’est la masterpiece ! » Pas de doute, Lisa a de la suite dans les idées, dont on s’inspire volontiers, comme ici avec ce modèle Camaleonda signé B&B Italia. Car il est là son business plan, elle donne le la de ce que l’on voudra tous demain, démocratise la mode, la déco, et embarque avec elle sa communauté de fidèles. Dont vous faites peut-être déjà partie ?
Lisa Germaneau, la blogueuse made in Bordeaux Si vous êtes un brin connecté, que vous aimez les nouvelles adresses et autres bons plans bordelais, il est fort probable que vous la connaissiez déjà. La trentaine joyeuse, Lisa Germaneau incarne cette génération « digitale native » qui a développé son métier grâce à
l’émergence des réseaux sociaux. Un peu malgré elle, mais surtout grâce à la mode, sa passion première. « J’adore le fait que ça change tout le temps, et à la fois, c’est un éternel recommencement, précise-t-elle. Parfois ma mère me dit : “Mais tu portes ça aussi !” J’adore m’inspirer des tendances. C’est comme ça que j’ai commencé sur Insta : en reproduisant des looks de stars en moins cher. » Et c’est bien dans son fief bordelais qu’elle trouve son bonheur. « À l’époque, je passais mon temps à chiner dans les magasins. Je me souviens d’un look de Serena [Blake Lively] dans la série Gossip Girl, qui portait un ensemble incroyable : un pantalon bleu électrique avec une veste à sequins. J’avais trouvé le pantalon dans une petite boutique de Bordeaux, ma sœur m’avait offert une veste à sequins. J’ai toujours aimé m’approprier des looks et les rendre accessibles à toutes. » Un mantra qui lui vaut toujours aujourd’hui la fidélité de ses 102
abonnées bordelaises. Car en plus d’être sympa, Lisa a le sens du partage. Direction son adresse mode fétiche : Boutic Addict, rue des Trois Conils. « J’aime beaucoup ce lieu tenu par une indépendante, sa sélection est incroyable. J’essaye d’y organiser régulièrement des vide-dressings le dimanche. » Pour ces grands raouts mode, la jeune femme peut compter sur le soutien de ses proches : « On fait ça en famille, se réjouit Lisa Germaneau. Ma sœur met ses vêtements, mon père est là aussi, ma mère est aux cabines, mon petit ami est à la caisse avec mon beau-frère. » Un moment bon enfant plébiscité par les modeuses en quête de pièces neuves à petits prix comme l’explique la blogueuse. « C’est très important pour moi de donner une nouvelle vie aux vêtements, de faire profiter des bonnes affaires à mes abonnées. » Une jeune femme engagée, qui avoue avoir arrêté certains contrats avec des marques de fast-fashion «trop éloignées de (ses) valeurs. » Sollicitée par les plus grandes maisons, Lisa s’offre le luxe de choisir ses collaborations, toujours avec soin, oscillant entre marques confidentielles et géants de l’industrie. Même si elle avoue ne pas porter que du made in France – « Tout ne peut pas être fait ici! On critique l’Asie, mais ils ont un certain savoir-faire, comme le travail du sequin, que nous n’avons pas. » –, elle soutient le travail des jeunes créateurs français avec son compte @theblissguide, et s’inspire des success-story comme celle
Lisa nous offre une leçon de style avec sa bague Messika, le poignet paré d’une montre et d’un bracelet signés Cartier. Quand le chic se cache dans les détails.
Maroquinerie minimaliste. Alors qu’elle revendique un style casual chic, son sac est estampillé du luxe de la maison Hermès, auréolé d’intemporel.
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SES BONNES ADRESSES Food Osteria Palatino 8, rue de la Merci « J’aime beaucoup l’ambiance et le lieu est incroyable. On ne s’attend pas à ça de l’extérieur. Je valide les spicy spaghettis à la straciatella. » Déco PH7 20, rue Notre Dame « C’est mon repère au cœur des Chartrons! Je suis fan de leur style, d’inspiration wabi-sabi. » Son look Si elle se revendique caméléon de la mode, Lisa affiche un look casual. « Mes bests de l’hiver : un pantalon de tailleur droit, très bien coupé, un peu large. Celui-ci vient de chez Franky Shop. Porté avec un blazer oversize aux épaules structurées (H&M). Sans oublier mes New Balance 990. »
“J’adore superposer les pièces et les laisser apparentes : que la chemise dépasse du pull...”
Une décoration d’inspiration wabi-sabi, un concept dérivé du zen japonais.
de la blogueuse US Anine Bing, érigée en papesse de la mode avec sa marque éponyme. Bien sûr, elle aussi a des projets, mais pas dans le vêtement. « L’offre est suffisamment grande pour trouver son bonheur », précise-t-elle. Sa passion première est avant tout de parler de la mode qu’elle aime, de prendre le pouls des tendances. Son ordonnance fashion pour cet hiver ? « Le grand manteau bien large, sous lequel on superpose les pulls. J’adore faire du layering, superposer les pièces et les laisser apparentes : que la chemise dépasse du pull, que le tee-shirt oversize volé à son mec sorte du gros pull en maille, d’autant que ça tient plus chaud ! 104
Mais je dirais que l’indispensable, c’est le thermo de chez Uniqlo ! » Très attachée à sa région, elle n’a jamais succombé à l’appel de la capitale mais se verrait bien, pourquoi pas, vivre six mois à Bordeaux et six mois ailleurs. « Ça fait partie de mes projets de partir à l’étranger », confie la cheffe d’entreprise. Sa destination de rêve ? « J’adore Bali, son mode de vie, le sentiment de liberté. » C’est sûr, elle est libre Lisa. Retrouvez les aventures de Lisa Germaneau sur Instagram @lisagermaneau et ses conseils et bons plans sur son site lisagermaneau.com
Déco ×
“Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor.” Daniel Pennac, La Petite Marchande de prose
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Photos © Nicolas Duffaure
alcove-editions.fr
Alcôve, manufacture du beau Amoureuse de l’artisanat, Élodie Drevet rêve d’un lieu où trouver des objets de caractère à la fois raisonnables et raisonnés pour décorer sa nouvelle maison. À force de le désirer, elle a fini par créer alcove-editions.fr. Chaque mois, elle imagine une nouvelle « collab déco » avec des artisans français. Qu’est-ce qui vous a poussée à créer Alcôve éditions ? Au moment de décorer ma maison, je me suis dirigée vers les grandes enseignes, mais je n’avais pas envie d’avoir le même intérieur que tout le monde et encore moins d’acheter des objets produits en 10 000 exemplaires à l’autre bout de la planète. J’ai passé de longues heures sur les réseaux sociaux, dévoré des magazines, écumé les boutiques et les concept stores en quête de « l’objet juste ». Alors quitte
à trouver le créateur qui émerge et qui pratique encore des prix raisonnables, autant le partager ! De quelle manière dénichez-vous vos créateurs partenaires ? Je cherche sur les réseaux sociaux, les marchés, les salons spécialisés comme Maison & Objet. Céramique, art de la table, linge de maison, carterie, tableaux, luminaires… Peu importe, tant que l’objet a du caractère et qu’il est beau ! Après, c’est une histoire de rencontre 106
et de feeling car nous créons ensemble une collection exclusive. Ainsi, chaque mois, c’est une nouvelle collab avec un artisan français qui est à l’honneur sur le site. Y a-t-il un style propre à Alcôve éditions ? J’aime les matières naturelles et les couleurs sourdes, un peu dans l’esprit de la marque Caravane, sauf que dans mon cas, tout est produit en France. D’ailleurs chaque pièce est produite en série limitée et numérotée (certificat à l’appui) via un système de précommandes. Mais je ne vais pas m’enfermer dans un style, je souhaite montrer l’éclectisme de l’artisanat français et dans quelques années, qui sait, devenir le réflexe de l’achat déco ! MLS
© DR
Par ici l’Indonésie DÉCO ETHNIQUE. Située à deux pas de la place Gambetta, la boutique de décoration Aux 4 coins du monde fait la part belle à l’artisanat indonésien : mobilier, luminaire, miroirs, bougeoirs, masques, linge de maison… Avec ces mélanges de matières, de couleurs et de styles, tout dans cette chaleureuse boutique vous donne des envies d’ailleurs. Et pour cause, les gérants, amoureux des îles indonésiennes, ont sélectionné sur place les meilleurs artisans afin de proposer des objets de décoration uniques et authentiques. Des collections douces et poétiques qu’ils prennent plaisir à composer au gré de leurs voyages, de leurs coups de cœur ou à la demande de clients pour qui ils réalisent des intérieurs sur mesure. MLS aux4coinsdumonde.net
La Faïencerie de Gien s’installe sur les quais
© Gilles Arroyo
ARTISANAT. Envie d’une table raffinée, d’un décor élégant pour vos agapes de fin d’année ? Direction la nouvelle boutique que vient d’ouvrir la faïencerie de Gien sur les quais. On y retrouve les collections intemporelles de la marque, mais aussi les dernières créations qui feront autant de petits cadeaux sympas à faire ou à se faire. MC Du lundi au dimanche de 10 h à 19 h 1 07
Le retour gagnant du papier peint
Pourquoi le papier peint plaît-il autant ? Panoramique, graphique, abstrait, vintage ou hyper chic, le papier peint déborde d’imagination. Sa fonction d’origine est de décorer, mais pas seulement ! Il offre un incroyable terrain de jeu dans la déco. Il transforme les murs en œuvre d’art et habille avec élégance, originalité et singularité chaque intérieur. Il vous permet de structurer une pièce, en délimitant l'espace ; en faisant office de tête de lit dans une chambre par exemple. Comment trouver le papier peint qui vous correspond ? Que ce soit pour votre salon, votre cuisine et même votre salle de bains, le papier peint se décline pour toutes les ambiances et surtout pour tout type d’espace particulier comme professionnel. Mais ce qui est important, c’est de bien choisir la finition : vinyle (qui se nettoie très facilement) ou papier. Chez Versus Mobili, le conseil est le cœur de notre métier, c’est pourquoi
Photos © Versus Mobili
Véritable manteau de votre intérieur, le papier peint permet de structurer les espaces de vie et de laisser libre cours à la créativité. Uni, géométrique ou panoramique… Passage en revue d’une tendance très déco avec Arnaud Dehallet, directeur du magasin Versus Mobili à Mérignac.
nous proposons des rendez-vous en situation afin de discuter de vos attentes et de vous guider vers le choix le plus adapté. Des marques « coup de cœur » ? Grand Siècle, une maison française qui réédite des motifs de panoramiques et de papiers peints des XVIIIe et XIXe siècles issus des collections du Musée des Arts décoratifs de Paris, de la Bibliothèque nationale de France et du Centre des Monuments nationaux. Plus qu’un papier peint, c’est une invitation au voyage, au sein de paysages détaillés et colorés. Si vous aimez les nouvelles textures, le trompe108
l’œil et la recherche de nouvelles finitions de papier peint, Glamora vous correspond. Cette maison italienne propose un choix de papiers peints inédit. Expert dans la recherche de nouveaux matériaux, sa collection GlamPure faite à partir de matériaux organiques tel que le lin est de toute beauté. Versus Mobili 49 Avenue Henri Vigneau 33700, Mérignac. Accueil le lundi de 14 H à 19 H et du mardi au samedi de 10 H à 19 H 05 56 12 02 12 versusmobili.com
Photos © Nicolas Duffaure
Frédérique Fournier décoration 4, cours Xavier Arnozan 06 87 74 26 03
Frédérique Fournier, le choc du chic SHOWROOM. En posant sa plaque sur ce que les Bordelais pur jus appellent « le pavé des Chartrons », Frédérique Fournier reprend à son compte un chapitre de l’histoire familiale. Issue du monde du vin de Saint-Émilion, elle a grandi dans l’immeuble où elle a eu la chance de pouvoir s’installer, dernièrement, après des années de confinement et de travaux. Diplômée de Penninghen, cette jeune femme n’était pas spécialement destinée à travailler. Un mari, deux enfants, des dîners à organiser et… la vie en a décidé autrement. Elle démarre une carrière de décoratrice en se servant de son carnet d’adresses, avant d’ouvrir une très élégante boutique, dans une ancienne pharmacie du cours Clémenceau. Elle y ajoute un atelier de couture. Très vite, les chantiers se multiplient et elle manque de temps. « L’amour de la décoration, la passion des couleurs et l’envie irrésistible de créer des ambiances originales » lui donnent l’idée de se consacrer à un studio workshop, à la fois lieu de travail, de réception de ses clients, qui viennent y découvrir les créations des plus grands éditeurs de tissus et un espace locatif follement chic. D’hier, les boiseries, les parquets d’ébène des salons en enfilade, les volumes… D’aujourd’hui, la cuisine équipée pour les traiteurs, les accessoires déco, les couleurs, les bouquets… MC 109
Passion poterie Depuis deux ans, Suzanne Boureau alias Subo Ceramics façonne la matière en objets fonctionnels, tout en géométrie. Un nouveau chapitre créatif pour cette graphiste formée aux métiers de l’imprimerie. Rencontre.
Texte & Photos Émilie Dubrul (sauf mention)
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a finesse, la régularité, l’épure : ce sont en ces termes que Suzanne Boureau aime définir son travail. Bien centrée au-dessous de son tour, avec pour seule lumière les premiers rayons d’un soleil d’automne, la céramiste se lance dans la fabrication de bols à ramen, le geste précis et la force tranquille. Un savoir-faire à première vue d’une simplicité enfantine, tant la jeune femme maîtrise son tour de potier, mais que plus d’un amateur mettra de longues années à acquérir. D’autant que chaque pièce devra être rigoureusement identique en épaisseur, en diamètre et en hauteur. « Le tour, c’est vraiment de la pratique. Lorsque j’ai commencé
la céramique, j’ai tout de suite voulu devenir une bête de tournage », raconte-t-elle tout en dressant sa balle de terre. Elle travaille alors sans relâche, ne compte pas les heures passées sur le tour, ni le nombre de loupés parfois source d’inspiration. « Je pense que la rigueur est aujourd’hui l’une de mes qualités », ose-t-elle confier, à mi-mot. Inspirée par le travail de potiers anglo-saxons « qui ont une vraie longueur d’avance sur nous dans le retour à la céramique contemporaine », Suzanne fait partie de cette nouvelle génération qui a à cœur d’utiliser une matière première locale, dans le respect des traditions tout en s’inscrivant dans une démarche moderne.
Une reconversion réussie Graphiste de formation, diplômée de l’école Estienne à Paris, Suzanne Boureau est tombée dans la 110
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La céramiste part d'une balle de terre qu’elle place au centre du tour.
suboceramics.com
céramique « un peu par hasard » en arrivant à Bordeaux. Après une première initiation « histoire de regoûter à la matière » qui n’a fait que conforter son envie d’en faire un métier, la jeune femme s’est ensuite formée auprès de l’artiste bordelaise Florilège Massoubre. « J’ai commencé par créer une petite gamme de récipients fonctionnels – bols, mugs, assiettes, etc. – pour animer mon compte Instagram et c’est ce qui m’a lancée. » À cette collection composée d’objets utiles et durables, Suzanne prévoit d’ajouter quelques pièces plus décoratives : là un prototype d’abatjour, ici des tablettes murales qui 112
attendent d’être « tournasser* ». « Pour le moment je m’amuse, j’expérimente. » Avec sa marque Subo Ceramics – contraction de son prénom et de son nom – Suzanne se fait rapidement remarquer et répond à des commandes pour des marques locales comme Océopin, Soin de soi, Labogie ou dernièrement Alcôve éditions. « Mes débuts dans le métier se sont faits sans trop de stress car je garde mon activité de graphiste à côté. Mais dans un futur proche, quand j’aurai enfin trouvé un atelier et branché mon four, j’aimerais développer ma marque, produire plus de séries, toujours de façon artisanale
Photos © Subo
“Derrière un mug artisanal, il y a un savoir-faire ancestral, une démarche écoresponsable et nos clients sont prêts à mettre le prix pour cela”
mais à la limite de la fabrication industrielle. Et surtout vendre en direct aux particuliers, ce qui est pour moi, étrangement, beaucoup plus engageant que de répondre à une commande. »
Au commencement était la terre Dans un contexte très concurrentiel où de grandes enseignes de déco font de l’ombre aux artisans céramistes toujours plus nombreux, pas facile de se faire un nom ! Cela n’a pas effrayé Suzanne, convaincue « qu’il y a de la place pour tout le monde ». « Derrière un mug artisanal, il y a un savoirfaire ancestral, une démarche écoresponsable et nos clients sont prêts à mettre le prix pour cela. » À la précision du tournage, aux formes japonisantes et aux couleurs douces, Suzanne ajoute à son style le choix de la matière première, qu’elle veut brute, « l’élément clé de ma pratique ». Elle utilise exclusivement de l’argile locale extraite des carrières de Brach dans
le Médoc, exploitées depuis cent ans par une entreprise familiale, les Grès médocains. « Cette terre garde en elle toutes les charges minérales comme les pierres. Ces éléments naturels donneront après cuisson des aspérités originales qui font ma signature. » Ainsi, lorsqu’elle façonne, Suzanne laisse volontairement place à cette
matière texturée, granuleuse. Tout comme elle choisit de ne pas effacer les sillons des doigts imprimés sur la terre au moment du tournage. « Certains potiers les lissent. Moi, j’aime quand certains émaux les révèlent encore plus à la cuisson. » *L’étape du tournassage consiste à affiner ou à sculpter la base de la pièce à l’aide d’outils affûtés.
DÉMARCHE ÉCORESPONSABLE Avec l’argile, rien ne se perd, tout se transforme. Une fois l’étape de tournage terminé, Suzanne récupère la barbotine ou les excédents de terre qu’elle étale sur une plaque de plâtre afin d’absorber l’humidité avant de repétrir la terre qui sera réutilisée. Même chose pour les déchets du tournassage, plus secs, qu’elle concasse, puis réhumidifie avant de passer à l’étape du plâtre.
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Citadine champêtre En quittant Paris il y a trois ans, Caroline Tissier et son mari ont jeté leur dévolu sur une maison des années 70 avec vue sur le golf de Cameyrac, nichée au milieu d’une très belle parcelle boisée. L’architecte d’intérieur y a insufflé un air de maison de vacances. Visite guidée.
Texte Émilie Dubrul Photos Art-Milan (Sauf mention)
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ne maison sur la côte atlantique, Caroline Tissier en rêvait depuis longtemps. Elle aurait pu être en Bretagne, sa région d’origine, ou à Biarritz, qu’elle connaît bien pour y avoir livré quelques chantiers. Le calme de la ville en arrière-saison a eu raison de cette citadine pur jus. Ce sera finalement à Bordeaux, « un bon compromis entre Paris et la côte. C’est une ville en devenir, dans laquelle je retrouve un petit côté Paris, la présence du fleuve et ses quartiers 115
aux différences bien marquées. » Sans oublier le TGV qui les emmène, elle et son époux, plus rapidement à la capitale pour leurs activités professionnelles respectives. « Nous recherchions plutôt une maison très contemporaine ou alors de la belle pierre. Cette maison n’a certes pas le charme de l’ancien, mais nous avons eu un vrai coup de cœur pour son environnement. » Soit à seulement vingt minutes du centre-ville de Bordeaux, une demeure entourée d’une mini-forêt de chênes « qui offre chaque automne son lot de cèpes ». « Et le Covid n’a rien à voir là-dedans, ajoute-t-elle comme pour s’excuser de faire partie des Néo-Bordelais. Avec mon mari, nous nous sommes toujours dit qu’aux 20 ans de notre fille aînée, nous partirions. »
“J’avais envie d’une maison tournée vers l’extérieur. Pour jouer le dedans-dehors, nous avons ajouté des baies vitrées” Importance de la lumière
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Spécialisée dans la décoration d’hôtels et de restaurants de chefs (étoilés ou futurs étoilés) qu’elle accompagne d’un bout à l’autre des projets, on retrouve dans l’intérieur de Caroline Tissier ce goût pour les textures, les effets de formes, de matières et le travail de la lumière. « Sur mes projets, les luminaires, quels qu’ils soient, sont incontournables pour moi. Je trouve que c’est ce qui va structurer la décoration. Un lieu sans au minimum un très beau lustre, par exemple, ne me semble pas abouti. » Une exigence d’autant plus forte que l’architecte d’intérieur travaille avec des contraintes techniques propres à
l’hôtellerie et à la restauration. « Dans un hôtel, la lumière doit être belle ; ni trop forte ni trop sombre. Idem pour les tables de chefs, qui doivent être “instagrammables”. Aujourd’hui, on ne peut pas y échapper. » Dans cet univers baigné de lumière naturelle et tourné vers l’extérieur, chaque luminaire a donc trouvé sa place. Qu’elle soit suggérée, indirecte ou tamisée, chez Caroline Tissier, la lumière participe à une mise en scène pour révéler un espace, un objet, un matériau. « J’aime qu’on ait envie de toucher ce qui nous entoure. Que ce soit un velours, un enduit, un bois, j’aime que ces éléments de textures fassent partie de
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l’expérience. » Ainsi, le chêne clair des façades de cuisine flirte avec la céramique noire du plan de travail. Au-dessus de l’îlot central, le fer forgé de l’étagère ou des suspensions s’adoucit au contact des plantes vertes. Au centre de la grande pièce de vie, le cuir des chaises (Vermissen) tranche avec le bois brut de la table de repas et apporte de la chaleur à l’ensemble, ce qui n’est pas pour déplaire à Sayuki, l’un des deux chats de la maison.
Un univers résolument moderne
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C’est une demeure qui a été pensée comme une maison de vacances, ouverte, avec des couleurs naturelles, minérales qui laissent la place aux textures et aux formes. « Et surtout une grande cuisine car j’avoue qu’on y passe pas mal de temps. » Cette dernière, réalisée par l’agenceur KOAK Design est à l’image des
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➀ Caroline Tissier ➁ Au centre de la table de repas, pot et coupes en céramique chinés lors d’une vente chez Boutik et Objets, au château Féret Lambert. Senteurs de chez PH7 à Bordeaux. 117
➂ Plans de travail en céramique signés Consentino ➃ Caroline Tissier est issue d’une famille d’artistes. Sur la double console en fer forgé, des bronzes réalisés par son
père, peintre et sculpteur. Au mur, tissage tribal de l’artiste Lisa Guéné-Le Palud(Lieu-dit Home) également styliste et designer textile.
➄ Suspensions Wicker Ball par HK Living
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➀ Dans la chambre parentale, en guise de tête de lit, papier peint Pine Tree par Les Dominotiers.
➁ Dans la chambre de sa fille, papier peint effets “trashwall”par Rebelwalls. ➂ Le persan Sayuki profite de la vue.
projets de Caroline Tissier : sur mesure, avec une identité forte mais sans bling-bling. Entourée d’un solide réseau d’artistes et d’artisans français, elle rend ainsi chaque réalisation unique et fait en sorte « que l’on se souvienne du lieu et que l’on ait envie d’y revenir ». Dans un délicat mélange de styles et d’influences, Caroline Tissier aime jouer avec les contrastes et surprendre. Sa décoration est rythmée par d’audacieuses associations où antiquités, œuvres d’art et objets très contemporains se confondent. Elle participe au retour de l’artisanat et de l’upcycling élégant. « Aujourd’hui en décoration, on s’éloigne des grandes pièces de designer, ce qui n’a jamais été mon truc d’ailleurs, pour avoir des pièces plus personnelles et des intérieurs qui ne ressemblent pas aux autres. » Ici, un très vieux meuble de famille en ronce de noyer côtoie une commande en bois patinée. Là, un bougeoir XIXe est associé à un tabouret très contemporain. « L’idée de me cantonner dans un courant décoratif m’ennuie. Je préfère associer des éléments, les faire matcher et 118
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créer une ambiance harmonieuse. » De l’audace qui s’invite aussi dans le travail des couleurs, qu’elle ose franches comme dans le restaurant Origines du chef aveyronnais Julien Boscus où le bleu, sa couleur de prédilection, s’impose. « La couleur doit être en adéquation avec la personnalité du client et les tendances du moment. Je n’aime pas être “agressée” par une teinte, mais je ne m’interdis aucune couleur. C’est plutôt sa nuance qui compte et qui fera qu’un lieu sera agréable à l’œil », conclut-elle.
× “Je n’ai pas encore été partout, mais c’est sur ma liste.” Susan Sontag, essayiste, romancière et militante américaine
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Photos © Hejmo Hostel
Hôtel hybride
Tarifs hébergement À partir de 70 € la nuitée en chambre double À partir de 25 € la nuitée en dortoir Petit-déjeuner 7 € hejmo-hostel.com
LANDES. Un nouveau lieu fait désormais parti des incontournables d’Hossegor : Hejmo - pour « maison » en espéranto ou encore « allons-y » en finois – réinvente la manière de voyager, de travailler et d’explorer une région. Créé par deux couples de trentenaires globe-trotters, ce nouvel hébergement à la fois auberge de jeunesse et hôtel (54 lits en dortoir de 4 à 10 personnes, 5 chambres doubles) s’adresse aussi bien aux familles avec enfants qu’aux routards en solo, aux groupes d’amis, aux CE sans oublier les « digital nomades » souhaitant résider dans les Landes dans un cadre convivial. La fibre haut débit, la cuisine équipée et la buanderie en libre-service ont d’ailleurs été pensées pour eux. Tout comme les prix « défiants toute concurrence pour la région » relèvent les fondateurs. Situé dans la capitale européenne du surf, l’établissement propose la location de surfs mais aussi de vélos, de skate-boards, et même de rollers à la journée. De quoi vous plonger dans l’esprit de la glisse ! Pensé pour favoriser la rencontre et le partage, Hejmo propose un bel espace de vie « en communauté » dédié au travail, à la restauration et à la fête : toitterrasse avec vue sur la forêt landaise, bar-restaurant, jardin privatif, piscine chauffée et bientôt scène de théâtre, concert, écran géant… Avec une programmation éclectique de concerts tous les samedis, l’endroit devient le rendez-vous des noctambules d’Hossegor. ED 120
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Texte & photos Émilie Dubrul
LOUP Y ES-TU ? Depuis quelques années, le parc animalier d’Argelès-Gazost propose une offre d’hébergement pour le moins insolite. Que diriez-vous de passer la nuit entouré de loups noirs du Canada ?
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endez-vous pris dans les Hautes-Pyrénées, à 2 h 40 de Bordeaux, pour une nuit inoubliable dans une cabane de trappeur. Pour y accéder, il faut d’abord grimper un peu*. Blotti en lisière de bois, à flanc de montagne, dans un parc de 14 hectares, ce lodge en bois brut, d’apparence rustique, offre tout le confort de l’hôtellerie haut de gamme. Si l’on est immédiatement séduit par sa large terrasse et sa vue imprenable sur le pic du Viscos, le plateau d’Ardiden ou encore le pic du Midi de Bigorre, le véritable spectacle est ailleurs. 123
Une expérience inédite à vivre en famille Dans la chambre parentale, en guise de tête de lit, une large baie vitrée donne directement sur l’espace naturel des loups noirs du Canada. À première vue, les animaux sauvages ne semblent guère prêter attention à votre présence. Passée l’appréhension enfantine de rencontrer le « grand méchant loup », ce point de vue magique vous permettra d’apercevoir le couple Alpha et Hunter et leurs deux louvards. Nés au printemps dernier, ces deux jeunes sont moins
MONTAGNE CHIC Afin de vous faire profiter pleinement de sa belle région, cet été, la famille Mounard a réhabilité une grange et un moulin en gîtes haut de gamme, situés aux pieds du parc animalier. Le premier, Le Moulin, peut accueillir jusqu’à 5 personnes et dispose d’un bain nordique. À côté, La Grange, d’une capacité de 10 personnes, est aménagée d’une piscine, d’un terrain de pétanque et d’une mini-ferme. Les deux logements bénéficient d’un emplacement idéal au calme, et d’une vue imprenable sur les sommets pyrénéens environnants. Location toute l’année avec un minimum de 3 nuitées. Entre 250 et 700 € la nuitée selon les périodes.
“Dans la chambre parentale, une large baie vitrée donne directement sur l’espace naturel des loups noirs” craintifs que leurs parents. Vers 19 h, une fois le parc vidé de ses visiteurs, il est possible de se promener aux abords du refuge où un imposant bouquetin joue les veilleurs de nuit. Au crépuscule, bien lovés dans votre lit king size, vous entendrez peut-être quelques hurlements. Pas d’inquiétude : c’est Hunter qui, en bon père de famille, prévient sa progéniture qu’il est l’heure d’aller se coucher. Dans la chambre d’à côté, équipée de trois lits jumeaux et d’un lit superposé (famille nombreuse bienvenue !), les plus jeunes découvriront la fascinante organisation sociale des suricates, ces drôles de carnivores venus d’Afrique. Pendant que l’un, dressé comme une flèche, guette la présence d’éventuels prédateurs alentours, d’autres partent à la recherche de nourriture ou creuse un nouveau terrier pour y passer la nuit. Cerise sur le gâteau, les plus matinaux auront la chance de se réveiller avec les marmottes.
Réservation sur pyreneesprestige.com
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SOIGNEUR D’UN JOUR Pour s’émerveiller ou enrichir ses connaissances sur les différentes espèces présentes, les équipes du Parc animalier des Pyrénées proposent aux amoureux des animaux de découvrir le quotidien des soigneurs. Tous les matins, de 9 h à 12 h 30, l’activité « soigneur d’un jour » s’articule autour de la préparation des repas avec un accès privilégié aux enclos des marmottes, des petits singes et des pandas roux notamment. Une fois l’habit de soigneur enfilé (un tee-shirt estampillé Parc animalier), les invités se retrouvent au plus près des animaux, « tout en respectant leurs comportements naturels ».
Émotion garantie. Et si vous êtes plutôt tanière et plantigrade, le parc dispose également d’un écolodge donnant sur l’espace de Micha, Trona et Indou, trois ours pyrénéens âgés de 6 ans. « En général, l’ours mâle est solitaire. Mais s’agissant d’une fratrie, le trio fonctionne bien » se réjouit Fred, l’une des soigneuses du parc.
Un séjour clé en main Créé en 1999 par un enfant du pays, la passion animalière chevillée au corps, le Parc animalier des Pyrénées a pour vocation première de sensibiliser le public aux enjeux de préservation de la faune sauvage. C’est l’un des plus beaux parcs dédiés à la faune européenne de France. « Pour que les visiteurs puissent se prélasser et profiter pleinement de la proximité avec les animaux plutôt que de se soucier de faire à manger, les repas, conçus par un traiteur d’Argelès, sont fournis dès votre arrivée », explique Serge Mounard, le fondateur, aujourd’hui secondé par son fils Mathieu. De l’apéritif au petit-déjeuner, vous n’aurez qu’à profiter pleinement de cette rare proximité avec des animaux sauvages, dans une véritable bulle de nature.
INFOS PRATIQUES Le tarif d’entrée au parc est de 20 € par adulte et 14,50 € par enfant de 3 à 11 ans Pour une nuitée en lodge, comptez 450 € sur la base de 2 personnes en demipension (repas du soir, nuitée, petit-déjeuner + entrée au parc le jour d’arrivée et le jour de départ) Plus d’infos sur parc-animalierpyrenees.com
*Possibilité de prise en charge en voiturette par un des soigneurs.
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Texte Nadège Laurens Photos OTCM (sauf mentions)
Vivre l’expérience d’une ville multifacette
Marseille, ville de contrastes en perpétuel mouvement, offre de multiples visages aux visiteurs. Côté mer ou côté ville, elle met en lumière son patrimoine, ses quartiers et son art de vivre. Entre balades thématiques, visites insolites et shopping, le voyage à Marseille offre la possibilité de découvrir la ville sous un angle toujours nouveau. Suivez le guide !
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’hiver, bien loin de l’agitation estivale, Marseille est idéale pour passer un séjour en famille, entre amis ou en couple. Marseille, forte d’un riche héritage historique, dispose d’une diversité étonnante, à travers ses 111 quartiers notamment, et mille et un trésors qui méritent le déplacement. Cet hiver dans la cité phocéenne, vous aurez amplement le temps d’explorer ses lieux d’intérêt comme la basilique Notre-Dame de la Garde, datant du XIXe siècle, ou la Cité radieuse, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour cette dernière, les visites guidées exclusives de l’office de tourisme sont fascinantes. Un temps de découverte aussi pour quelques expositions qui méritent le détour : Vingt-Deux ! Les moutons de François-Xavier Lalanne au château Borély, Vues sur mer à Regards de Provence, Alexandrie au Mucem ou encore la fabuleuse Cosquer Méditerranée.
Une balade piétonne Débutez cette aventure à pied sur le fameux Vieux-Port, où vous serez entouré de bâtiments historiques comme l’hôtel de ville ou le palais du Pharo, dont la construction fut ordonnée par Napoléon III pour l’impératrice Eugénie dans la seconde moitié du XIXe siècle. Direction les ruelles du centre, avec un stop de rigueur aux halles du Vieux-Port, ouvertes récemment, chez Maison Empereur, la plus vieille quincaillerie de France,
Inaugurée en 1952, la Cité radieuse de Le Corbusier fête ses 70 ans cette année.
“Envie d’une pause inspirante, n’hésitez pas à faire un tour dans le Panier, le quartier le plus ancien de Marseille” et chez Espigas pour découvrir les espadrilles de Marseille. Si vous avez envie d’une pause inspirante, n’hésitez pas à faire un tour dans le Panier, le quartier le plus ancien de Marseille, sur la rive nord du Vieux-Port, que les Phocéens investirent pour fonder Massalia. Avec ses étroites ruelles, ses lieux culturels, ses boutiques de créateurs. En outre, ce quartier a un intérêt particulier : il expose des œuvres d’art… à ciel ouvert ! Il est d’ailleurs devenu depuis longtemps l’autre référence du street art de la ville, en complément du quartier du cours Julien ! Un petit creux ? Option le Golda aux allées Gambetta ou le rooftop Les Réformés. De là, admirez la vue panoramique. 127
Il a aussi l’avantage de se situer tout proche du tissu culturel du quartier, de la librairie Maupetit en passant par l’Odéon ou encore le théâtre du Gymnase. À dix minutes de marche, le parc Longchamp, le préféré des Marseillais, un îlot de verdure de 8 hectares parsemés d’arbres, de pelouses et de musées.
Un hypercentre bouillonnant Il regorge d’adresses shopping en tout genre : des grandes marques aux petites adresses appréciées pour
© Maisons du Monde Marseille
SE LOGER
Les calanques
Maisons du Monde
© Casa Youm
Vicartem fait rayonner des lieux, en complément de l’offre Maisons du Monde Hôtel Marseille : 16 appartements Maisons du Monde Hôtel & Suites du 2e au 5e étage d’un immeuble d’exception au cœur de la ville depuis plus de vingt ans. 31 rue Paradis, 6e
Casa Youm
© Hôtel 96
Avec son grand jardin et sa piscine surplombant la ville phocéenne, cette maison d’hôte sera le lieu idéal pour se prélasser, partager, vous rencontrer. 12 plateau du Peintre, 16e
Hôtel 96
Labellisé Clef verte et idéalement placé pour des balades hivernales dans les Calanques. Construit au XVIIIe siècle, un élégant hôtel à l’atmosphère décontractée, dont vous apprécierez assurément la sérénité ambiante et une cuisine de saison mettant à l’honneur les produits du terroir, du potager et du verger. 96 av. de la Soude, 9e
leurs objets originaux, des boutiques de terroir aux brocantes… Ainsi, de détours en retours, on ne saurait que trop vous conseiller d’aller chez Azul, le concept store et cantine qui met en avant le savoir-faire des artisans et créateurs méditerranéens, et chez Jogging pour la sélection pointue d’Olivier Amsellem. Plongez aussi dans le quartier en plein renouveau de Noailles et ses nombreuses boutiques : tisane marseillaise du Père Blaize, Saladin, Jiji, L’Épicerie, etc. Toujours dans le même périmètre, il est plus qu’intéressant de tester le Livingston, élu meilleur bar à délices par le Fooding en 2022, et labellisé Écotable.
Une ville nature Marseille effervescente, mais ville de nature et de sérénité grâce à sa topographie si parfaite, à la croisée de la Méditerranée et de la nature exceptionnelle de ses collines comme de ses calanques. Loin du tumulte, l’archipel du Frioul, que 128
l’on gagne à bord d’une navette au départ du Vieux-Port, ou que l’on peut admirer depuis la Corniche en toute quiétude, notamment lors des week-ends « La voie est libre », opération qui consiste à rendre piétonne une partie du littoral marseillais un dimanche par mois. Premier parc national périurbain, terrestre et marin d’Europe, le parc des Calanques est le dernier-né des dix parcs nationaux français. Falaises vertigineuses, garrigue sauvage, eaux cristallines, de quoi ravir les marcheurs et vivre une expérience forte au contact de la nature. Autre ambiance, la Treille, petit village dans les quartiers est de Marseille, est perché sur une colline du massif de l’Étoile qui vous conduit sur les pas de Pagnol. Aux heures vespérales, il est temps de renouer avec le monde et la tradition locale… de l’apéro. Oui, l’apéro fait partie du séjour, croyez-nous. Les adresses sont nombreuses, mais pour que l’expérience soit une réussite, rendez-vous au Comptoir d’Endoume ou place des Canailles aux Docks. INFOS PRATIQUES Office métropolitain de tourisme et des congrès de Marseille 11 La Canebière, 13211 Marseille 0 826 50 05 00 marseille-tourisme.com Réservez votre City pass, visites, balades… sur marseilleexperience.com En avion, Bordeaux-Marseille 1 h 10
C A R N E T D’ ADRESSES
Culture
Wine
Musée des Beaux-Arts 20 cours d’Albret 33000 Bordeaux 05 56 10 20 56
WINE BEER SPA 44 all. de Tourny 33000 Bordeaux 07 62 53 51 60
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CAPC 7 rue Ferrère 33000 Bordeaux 05 56 00 81 50 capc@mairiebordeaux.fr FRAC/MÉCA 5 parvis Corto Maltese 33088 Bordeaux 05 56 24 71 36 contact@frac-meca.fr Institut culturel Bernard Magrez 16 rue de Tivoli Château Labottière 33000 Bordeaux 05 56 81 72 77
Food
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Yeled 14 cours du Chapeau rouge 33000 Bordeaux 05 57 30 26 64 Ressources 126 rue Fondaudège 33000 Bordeaux 09 70 66 72 32 Delicatessen 36 rue de la Benauge 33000 Bordeaux 05 56 67 52 10 Breizh Café 19 rue Sicard 33000 BORDEAUX 05 56 44 49 22
Comptoir de l’or 21 bis avenue de la Libération Charles de Gaulle 33110 Le Bouscat 05 19 80 00 48
—
Mode
Château Ferrière 33 Bis rue Trémoille 33460 MARGAUX 05 57 88 76 65
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Maison Alexandra Golovanoff Bordeaux 23 rue de Ruat 33000 Bordeaux 05 56 30 99 42
Green
—
Ora, épicerie végétale 24 cours Portal 33000 Bordeaux 09 88 04 46 42
From Future 10 cours de l’Intendance 33000 BORDEAUX 0557831522
Bordeaux River Cruise Face au n°2 Quai des Chartrons 33300 Bordeaux 05 56 39 27 66
Concrete RAW Bord’eau Village – Quai des Chartrons Bordeaux, France 05 56 36 86 02
Wash Bar 39 rue Ausone 33000 Bordeaux 09 73 89 64 23 06
CLARINS 64 cours de l’Intendance 33000 Bordeaux 05 56 35 54 26
La Ferme du Lapin bleu 7 bis rue Étienne Duperat au fond de la cour 33300 Bordeaux 0782595077
Top 10
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Déco
Le Mazal 4 rue du Puits Descujols 33000 Bordeaux 05 57 83 45 32
Studio primitif 25 rue du couvent 33000 Bordeaux 05 35 38 72 83
Yeled 14 cr du Chapeau rouge 33000 Bordeaux 05 57 30 26 64
FaÏencerie de Gien Centre commercial Bord’eau Village Hangar 17, quai de Bacalan 33300 Bordeaux
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LE BORD EAU X D E …
Mickaël Baubonne
C’est le « monsieur métro » de Bordeaux : depuis maintenant quinze ans, Mickaël Baubonne défend l’arrivée d’un réseau de métro dans la capitale girondine. En 2018, il a créé l’association Métro de Bordeaux, dont il est aujourd’hui le vice-président.
M
SES ADRESSES Un resto « J’adore la cuisine italienne, et particulièrement celle de Sicilia In Bocca, sur les boulevards ou de Simeone Dell’Arte, place Camille Jullian. J’ai découvert récemment la cuisine japonaise grâce à Fufu, cours Portal : une révélation ! » Un bar « Sans hésitation, le Swing Marine, à Talence. C’est là que j’ai créé l’association Métro de Bordeaux. C’est mon repaire. »
© Nicolas Duffaure
ickaël Baubonne en est persuadé. Bordeaux aura un jour son métro. Comme Toulouse, Marseille ou Rennes. « Je ne me suis pas réveillé un matin avec cette idée en tête », précise le trentenaire, qui vient d’emménager à Brazza et travaille comme maître de conférences en droit public à l’université de Haute-Alsace. « Déjà lors de mon arrivée à Bordeaux, dans les années 2000, je pressentais que le réseau de tramway, alors tout nouveau, ne suffirait pas », poursuit Mickaël Baubonne. Le sujet le passionne. En 2009, il participe aux concertations sur « la fabrique de la ville » organisées par Vincent Feltesse, et y fait la connaissance de Jean Piraud, un ingénieur géotechnicien qui a travaillé sur le premier projet de métro en 1986. « Il a mené des études et réalisé des prélèvements dans le sol qui montrent que c’est tout à fait possible de construire un métro à Bordeaux. Il m’a convaincu. » Après cette rencontre décisive, Mickaël Baubonne assume de faire du métro son combat. « Je ne fais pas le procès du tram. Je dis juste que ce réseau suffoque. »
En 2021, l’association Métro de Bordeaux qu’il a fondée en 2018, a publié un livret intitulé Une ligne de métro et 18 stations pour Bordeaux. On peut y découvrir un projet de ligne reliant Talence au Haut-Cenon, le tout étayé de chiffres et de cartes. « Notre idée, c’est vraiment de rendre service au plus grand nombre », insiste Mickaël Baubonne, ravi du lancement tout récent d’une étude d’opportunité sur le sujet par la Métropole. À suivre... AC 130
Une balade « La boucle pont de pierrepont Chaban-Delmas. On peut admirer la Garonne bien sûr et voir combien les deux rives sont différentes : la gauche très urbanisée, la droite plus sauvage. » Un musée « Le Muséum d’histoire naturelle : je trouve ce lieu grandiose. Que ce soit le bâtiment en lui-même ou les collections qu’on peut y découvrir. »