VIVRE LE BASSIN 9

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PRINTEMPS 2023 NUMÉRO 9 —

LE MAGAZINE DES GENS DU BASSIN —

VIVRE LE BASSIN Le magazine des gens du Bassin — Trimestriel — Mars / Avril / Mai 2023

LE MOULLEAU

Notre-Dame des-Passes se dévoile “ Trouve mon galet ” Le concept qui fait fureur

sur le Bassin ! GUJAN-MESTRAS

Cyril,

Les jolis

chocolats

l’homme qui parlait aux plantes

Fourteau CAZAUX

Portrait de Jean-Louis, l’aiguiseur du Bassin

BIGANOS

Delphine et Stan, pêcheurs de palourdes GUJAN-MESTRAS

de la maison

L 11962 - 9 - F: 5,00 € - RD

LA TESTE-DE-BUCH



ÉDI TO

Vivre le Bassin 15 bis rue Gustave Loude 33260 LA TESTE-DE-BUCH Directeur de la publication Rédacteur en chef Yann Crabé infos@vivrelebassin.fr Administration et finance Marjorie Batikian marjorie@vivrelebassin.fr Direction artistique & Design graphique Grand National Studio hello@grandnationalstudio.com RÉDACTION Journalistes & photographes Pascal Bataille, Patrice Bouscarrut, Christine Heim, Ineh, JeanChristophe Lauchas, Sabine Luong, Mélanny Rodrigues Secrétaire de rédaction Isabelle Calmets ABONNEMENTS Vivre le Bassin www.editionsvivre.fr marjorie@editionsvivre.fr VIVRE LE BASSIN est édité par Capitale Publishing SARL de presse au capital de 5 000 € Siège social 55, boulevard Pereire 75017 PARIS RCS Nanterre 517 815 908 Gérant : Yann Crabé PUBLICITÉ & PARTENARIATS Contact : 06 08 68 33 88 infos@vivrelebassin.fr Distribution France MLP Numéro commission paritaire CPPAP : 0324 K 94831 ISSN : 2781-8357 IMPRIMERIE ROTIMPRES Girona, Espagne

Place au printemps et à tous ceux qui s’en réjouissent !

V

oici maintenant deux ans que j’ai le privilège d’écrire avec mes collègues dans ce magnifique magazine qui parle si bien des gens du bassin d’Arcachon. Depuis de nombreuses années, j’ai cette passion de découvrir les talents, de les rencontrer, de raconter leurs histoires dans des articles et parfois même dans des biographies. Je le fais ici, je le fais ailleurs. Je pars parfois au bout du monde pour découvrir d’autres cultures mais je reviens toujours sur le Bassin comme aimantée par cet environnement enchanteur. Alors que l’hiver fuit et que la lumière printanière s’installe, mon cœur aux aguets se réjouit du mimosa en fleurs embaumant ces doux jours qui rallongent. Quel bonheur de voir à nouveau la nature reverdir, les fleurs s’épanouir, les hirondelles virevolter, les couchers de soleil aux mille couleurs ! Vivre le Bassin pendant les quatre saisons est source de contemplation tant il y a de réjouissances à y découvrir, de choses à y faire. Cela vaut pour les privilégiés qui l’habitent et tous ceux qui en sont amoureux. Je ne suis pas la seule à ressentir cet émerveillement devant tant de beautés aux enjeux de taille. Yann de la page Instagram Arcachon Lovers, chaque jour, nous

parle du Bassin en photos comme en mots, Matthias d’Arcachon Écotours avec ses initiatives écoresponsables le fait découvrir autrement tout en le préservant. Il y a une âme ici, des savoir-faire, que certains veulent faire perdurer à l’instar de cette bande de copains qui a restauré la cabane 52 dans le quartier de l’Aiguillon. Que de bien-être ressenti en vivant ici ! Il y a tout ! Même un beau panel d’artistes dont Sylvie Honnart et Uzly Hi-Fi Sound System font partie, des spécialistes qui rajoutent des nouveautés à notre bien-être avec l’aguasofro. Et bien plus encore ! Mais chut… je vous laisse découvrir au fil des pages ce qui fait que l’on aime ce Bassin si cher à nos cœurs.

Sabine Luong

Photo de couverture Maxime Gautier

La reproduction, même partielle, des textes, photos et illustrations est interdite sans l’autorisation de CAPITALE PUBLISHING. Le contenu des textes n’engage que la responsabilité de leurs auteurs respectifs.

facebook.com/ vivrelebassin Le papier de ce magazine est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées. pefc-france.org

instagram.com/ vivrelebassin 003

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EDITIONSVIVRE.FR


SOMMA I RE

© Jean-Christophe Lauchas

© Mélanny Rodrigues

© Jean-Christophe Lauchas

V I V RE L E BASSI N P R I NTEMPS 2023

Culture —

Reportage —

Les mimineries de Nermine Trabelsi p. 25

Uzly Hi-Fi p. 10

Morgan Vignon, toqué de chocolat p. 26

Les sculptures de Sylvie Honnart p. 14

Jean-Louis aiguise et crée ses couteaux p. 30

Sound System

Cabane 52, un rêve devenu réalité p. 16 Anne-Marie peint sur des galets et les cache partout p. 18

Food —

Des chocolats qui font du bien p. 22

L’église Notre-Dame-desPasses pour les marins p. 46

Mer —

Portfolio — Les yeux de l’amour d’Arcachon Lovers p. 54

Delphine, Stan.. La palourde ? Une passion et leur métier p. 34 Les vestiges du Mur de l’Atlantique p. 38 Accastilleur de père en fils p. 42

Café Franklin, le repère de ceux qui se lèvent tôt p. 24

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SOMMA I RE

© Mélanny Rodrigues

© Maxime Gautier

© Mélanny Rodrigues

V I V RE L E BASSI N P R I NTEMPS 2023

Mode Déco —

Benjamin, sculpteur des mers p. 64 Des colliers qui ont du chien p. 65 Anaïs, artisane d’un monde nouveau p. 67 La Fred’O, l’artiste poissonnière p. 70

Green —

Enfants —

Le cercle vertueux d’Arcachon Écotours p. 78

Le cocon de Mila p. 94

Dans la pépinière de Cyril p. 74

Sport Bien-être — J’ai testé l’aguasofro p. 82

Pylaskin, l’alliance du luxe et de l’esprit Bassin p. 86

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Quand l’art devient thérapie p. 90

+ Le billet de Pascal Bataille p. 98




Culture ×

“Un homme sans culture, c’est comme un zèbre sans rayures.” Proverbe africain

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© Sabine Luong

Sound System Paco Géraud alias McGump et Charlie Drouillard alias Uzly HiFi ont été repérés par le label de musique Culture Dub. Un EP de 6 titres, Without connection, est sorti en début d’année sur toutes les plateformes de streaming. Comment a commencé cette aventure musicale ? Paco : Nous étions dans la même classe au lycée de la Mer. Je faisais du saxo, de la guitare, j’écrivais des textes. Je créais des sons sur des applications de musique. Mais le tout départ, c’est ce cours d’anglais où nous devions présenter un dossier sur la prohibition aux États-Unis. J’ai innové en écrivant un slam, et je me suis produit devant la classe. J’ai scotché tout le monde dont Charlie avec un 20/20 à la clé. Charlie : Ah oui, c’était une

révélation ! Lui au chant moi à l’instru, on pouvait faire quelque chose. Car depuis que j’ai 10 ans, je crée des sons, ça me passionne. Mon père fait de la guitare, ma sœur Lüma-G compose des sons électro et anime des soirées. On a créé une association pour organiser des événements culturels. Nos études nous ont séparés avec Paco puis, après le confinement, nous avons enregistré en mode « do it yourself », Maybe, you’re locked down et depuis, on n’arrête plus. Créations ou reprises ? Paco : Que des créations ! On part d’une page blanche, d’un délire, de choses absurdes, parfois de messages à faire passer que j’écris en anglais ou en français. On a posté quelques morceaux sur notre chaine Youtube et on s’est produits dans un bar associatif de Bordeaux, l’Antidote, et dans quelques soirées privées. Comment le label Culture Dub vous a-t-il repérés ? Charlie : Lors du premier festival 010

que nous avons organisé avec l’asso à Callen en juin 2022. Il y avait une personne du label Culture Dub qui nous a dit de le contacter. Without Connection est donc sorti le 18 janvier 2023, trois sons instrumentaux et trois vocaux, avec la participation de Louise Macias (Looiz VR) au chœur, Pierre Lavergne à la trompette, Marie-Lou Drouillard (Lüma-G) au piano et Gilles Drouillard à la guitare. On a quelques touches pour se produire dans des festivals mais rien n’est sûr. Le mieux est de consulter nos actus sur Instagram et Facebook : Uzly Hi-Fi Sound System et sur notre chaîne Youtube et SoundCloud : Uzly Hi-Fi. SLNT

facebook.com/UzlyHiFi



© Patrice Bouscarrut

Simone Gélin

Des truands de Bordeaux aux villas du Cap-Ferret ENQUÊTE. Tout commence sur la presqu’île du Cap-Ferret. Simone Gélin, romancière installée à Lège, discute avec Philippe Goubet, un ancien joueur des Girondins. Il tenait un restaurant dans les années 60 à Lège, et tout le gratin du football bordelais venait le voir. Une anecdote lui met la puce à l’oreille. L’histoire d’une femme extraordinaire, Juanita. D’une rare beauté, cette réfugiée espagnole devient l’égérie du club girondin et devient l’une des figures incontournables du milieu de la prostitution et de la contrebande. À l’époque où la mafia corse tenait Bordeaux. Insolite. C’est le début d’une longue enquête pour Simone Gélin, la rencontre avec les anciens patrons de la police et les truands qui sévissaient à l’époque. Tous connaissaient Juanita, en gardaient un souvenir ému. Simone nous balade entre énigme sur le Cap-Ferret et immersion dans les bas-fonds de la capitale girondine. « Juanita » de Simone Gélin, éditions Cairn, collection « Du noir au Sud »

© Patrice Bouscarrut

Du petit train des dunes au Gabon FLIC DE PAPIER. Au XIXe siècle, le petit train des dunes montait la côte du Canon sur la presqu’île du Cap-Ferret pour transporter des poteaux de mines en pin à destination de l’Angleterre. Une histoire peu connue dévoilée dans le nouveau roman C’est pas sorcier de Guy Rechenmann. L’auteur de polar balade Anselme Viloc, son « flic de papier », entre les rives du Cap-Ferret et Libreville au Gabon. Magie noire, sorcellerie, rebondissements, aventure, tout y est pour rendre ce polar addictif. Guy Rechenmann

« C’est pas sorcier », de Guy Rechenmann, éditions Cairn, collection « Du noir au Sud » 012



L’humain avant tout

Quand on tombe sur les sculptures de Sylvie Honnart, on ne peut pas rester indifférent à son travail tant il émane de ses œuvres une impression de force, de courage et de fierté. Ses bustes en terre glaise qu’elle patine de différentes manières offrent au contemplateur des visages empreints d’émotion, qui semblent avoir tant de choses à dire. Texte & Photo Sabine Luong

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u bout de ses doigts qui malaxent, écrasent, enlèvent, rajoutent cette terre qui lui apporte tant de réconfort, ne sortent pas que des bustes, mais des témoignages. Sylvie n’aime pas trop parler. Déjà petite, elle tentait de s’exprimer par d’autres moyens tels que le dessin, la peinture ou l’écriture. Après avoir travaillé chez un orthophoniste, dans l’animation de centres sociaux ou dans des foyers d’adolescents, toujours à vouloir aider les autres à sa façon, Sylvie a eu besoin de s’aider elle-même après que mari et enfants eurent quitté le foyer, il y a dix ans.

La conscience noire Elle lâche tout et décide de s’adonner au modelage après avoir pris quelques cours à l’Atelier d’art de Tourcoing, ville du Nord dont elle est originaire. Très vite, elle décide de continuer à apprendre seule et avec conviction,

comme guidée par une force, elle travaille dans un seul but : savoir faire parfaitement des visages expressifs, autrement dit ce qu’il y a de plus dur à faire. Elle finit par quitter le Nord et vient s’installer à Lège-Cap-Ferret. « Avant je créais sans thème ce qui me passait par la tête. Essentiellement des bustes car le travail du corps ne m’intéresse pas. Ce sont les expressions du visage qui m’inspirent. J’ai mis beaucoup de temps à faire des yeux ouverts, un regard expressif. Ça m’a pris dix ans. » Son travail a pris du sens il y a tout juste deux ans lorsque Pascale, une danseuse de salsa, a repéré son travail lors d’une exposition à Audenge. Elle était la seule artiste à exposer lors de la Journée brésilienne d’Arès dont le thème était « La conscience noire ». Elle se documente, fait des recherches pour ressentir le sujet et être à la hauteur. Elle accouche d’une quinzaine de bustes : un travail 014

saisissant sur l’esclavage qui force le respect et la reconnaissance. Elle sait maintenant qu’elle va travailler par thème, pour témoigner de sujets qui la touchent et dont on ne parle pas ou peu. La réaction du public, qui ne peut s’empêcher de ressentir des émotions fortes, la conforte dans ses choix. Pour elle, c’est gagné, le but étant de témoigner positivement tout en éveillant les consciences sur un thème qui la touche.

Les mineurs de fond « J’aime l’humain, l’histoire. C’est pourquoi actuellement je travaille sur un autre grand thème qui est « Les mineurs de fond ». Je me laisse une année pour faire un travail abouti sur ce thème avec une quinzaine d’œuvres. Venant du Nord, c’est un sujet qui me parle, qui me touche, ce sont mes racines. Je me suis mise en contact avec un ancien mineur, Henri, pour mieux réaliser ce projet. Les mineurs de fond ont une histoire lourde et moi je n’ai peut-être pas les mots mais j’exprime tout cela à travers mes statues. Je souhaite exposer à la Cité des électriciens, un lieu rénové qui accueille des artistes en résidence. Je ferai tout pour y arriver. » Pour l’heure, elle travaille en parallèle à la demande d’une amie sur le thème de « l’enfant ». Ses sculptures seront visibles à Monségur dans une galerie privée au mois de mars 2023. Il y a de grandes chances pour que les contemplateurs du bassin d’Arcachon tombent à nouveau sur ses œuvres puisqu’elle expose régulièrement avec l’association Les Artistes en liberté sur le port d’Audenge et à la Cabane bleue, à Alias sur le port de La Teste-de-Buch, et à Touzarzimut à Gujan-Mestras. Elle était l’invitée de l’artiste Jerome lors de la dernière exposition des artistes de l’association Artsens à la galerie La Source en janvier. Sylvie Honnart anime des ateliers au Porge. Pages Facebook et Instagram : terresylviehonnart


“Ce sont les expressions du visage qui m’inspirent. J’ai mis beaucoup de temps à faire des yeux ouverts, un regard expressif. Ça m’a pris dix ans.” 015


Cabane 52, un rêve devenu réalité Texte & Photos Sabine Luong

Dans le quartier de l’Aiguillon au bout du boulevard Chanzy, se découvre une enclave composée de cabanes de pêcheurs face aux grands immeubles du bord de plage tel un village gaulois en résistance face aux Romains. Parmi elles, celle qui est renommée n° 3 mais sera toujours la n° 52 pour les amoureux et historiens du quartier de l’Aiguillon, mérite que l’on s’y attarde.

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l s’en est fallu de peu pour que la cabane 52, construite en 1924, ne disparaisse à tout jamais. Mais c’était sans compter sur la pugnacité d’une vingtaine de locaux qui ont tout mis en œuvre pour récupérer son AOT (autorisation d’occupation temporaire) fin 2017. Objectif : la réhabiliter aux normes imposées par le domaine maritime, avec le moins d’impact possible sur l’environnement : éclairage solaire autonome, récupération mobile des eaux usées, utilisation de produits écoresponsables pour l’entretien et la peinture de la cabane. Des ramassages de déchets sont également l’occasion de se réunir tout en nettoyant la plage chaque année. À la tête de l’association Les Coustutiers arcachonnais, créée spécialement pour ce projet de sauvegarde de patrimoine maritime, il y a Claudie Bouyssounouse, pur jus de l’Aiguillon, qui évoque avec nostalgie son attachement à cet environnement exceptionnel. C’est ici qu’elle naviguait, juste devant les anciens chantiers navals Auroux et la Pêcherie où travaillait ses parents.

Un lieu féerique Le livre de cuisine illustré de ses aquarelles, La Cuisine de Claudie, paru en 2020, est un petit bijou qui évoque avec truculence toutes les recettes de ses ancêtres et de la vie ici (À se procurer auprès de l’auteur). Il ne fait que rajouter aux intentions de ce personnage haut en couleur et de son association : rassembler et constituer la mémoire collective du patrimoine maritime du Bassin et plus particulièrement du quartier Aiguillon/Lapin Blanc. « C’était mon rêve de sauver cette cabane pour en faire un lieu d’échanges et de partage. Je viens de récupérer de magnifiques “esquireys” pour la décorer et pour expliquer aux gens à quoi cela servait. En plus des expositions, nous avons l’intention d’organiser des événements ludiques comme des courses de godilles en barque, ou des courses de patins

Claudie Bouyssounouse

“C’était mon rêve de sauver cette cabane pour en faire un lieu d’échanges et de partage” dans la vase. » Ce lieu féerique n’est jamais le même selon l’heure où on l’appréhende. Ici le Bassin se pare de multiples couleurs offrant à nos yeux autant de cartes postales qui se lisent et s’apprivoisent au fur et à mesure des marées. C’est un lieu inspirant, authentique, qu’affectionnent les artistes locaux que l’association souhaite recenser et faire découvrir. Ainsi, peintres, sculpteurs, écrivains, photographes y sont les bienvenus lors d’expositions épisodiques. Des ateliers créatifs y voient également le jour avec des artistes locaux.

Les Journées du patrimoine L’année dernière a eu lieu la première édition des Journées du patrimoine maritime européen, événement gratuit sans but lucratif qui a réuni d’autres cabanes. « Il y avait comme une ambiance de “Petit Montmartre” avec les artistes en expo et les cabanes ouvertes tout autour », se remémore Claudie. Femmes de Mer en partage (cabane 4), les Pirelons (cabane 1), les Moussaillons de l’Aiguillon (cabane 6), les Pinasseyres (cabane 7), 017

et les Coustutiers arcachonnais (cabane 3, anciennement 52) ont pu présenter l’objet de leur association par le biais d’ateliers, de conférences, de visites qui ont émerveillé le public. L’opération a eu un tel succès qu’elle est reconduite les 20 et 21 mai prochains afin de faire découvrir la vie de ce petit univers de la pointe qui gagne à être connu et protégé. On a hâte ! Cabane 52 : au bout du Bd Chanzy FB : Cabane 52 Instagram : cabane52arcachon claudiebouy@gmail.com


Elle peint sur des galets et les cache un peu partout Anne-Marie, jeune retraitée gujanaise, s’est découvert il y a quelques mois une passion : peindre des galets. Pour qui ? Pourquoi ? Elle participe en fait au concept « Trouve mon galet » qui fait fureur sur Facebook, une sorte de chasse au trésor pour petits et grands.

Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

Des galets qui voyagent Très populaire en Angleterre, le concept « Trouve mon galet » est arrivé en France il y a seulement quelques mois. Il fait fureur sur les réseaux sociaux. Ludique et amusant, il s’adresse à toutes les générations. Le principe est simple : il suffit de peindre un galet trouvé dans la nature, et d’inscrire au dos le nom du groupe Facebook avec lequel on va participer. Une fois caché, votre galet est censé voyager. Le promeneur qui le trouvera n’aura plus qu’à le cacher à son tour et poster une photo comme indice sur le réseau social indiqué. Sur le bassin d’Arcachon, le groupe Facebook référent est « Trouve mon galet 33 ». Il compte près de 11 000 abonnés.

Une communauté d’entraide Parmi ses membres très actifs, il y a Anne-Marie, à Gujan-Mestras. Dans sa jolie maison entourée de 018

pins, cette dynamique retraitée a installé un mini-atelier où elle passe beaucoup de son temps libre. Elle y fait quoi ? Elle peint sur des galets, de nombreux galets, plus de 500 en moins de 2 ans. Pour elle, tout a commencé à Albi, en juin 2021. « J’ai trouvé sur la place de la cathédrale un galet peint. J’ai pensé que c’était une belle idée et avec mon petit-fils, on s’est pris au jeu. Et quand je suis tombée sur cette page Facebook “Trouve mon galet 33”, j’ai eu un déclic », raconte Anne-Marie, avant d’avouer qu’« entre les membres du groupe, il y a une très bonne ambiance ; on s’encourage, on s’aide, on se donne des conseils. C’est une vraie communauté basée sur l’échange, l’entraide et la bienveillance. Ça crée du lien et ça permet de faire de belles rencontres. » Ce groupe lui a aussi permis de s’améliorer en dessin. « J’avais certes un petit coup de crayon, mais


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“Le but est de faire voyager ces galets, mais beaucoup les gardent. Je trouve ça beau…” sans plus, et ce qui me plaît c’est de m’améliorer tout le temps. On peut commencer sans savoir dessiner. Il y a des personnes qui mettent des modèles plus ou moins simples. Ça nous donne la possibilité de vite progresser », précise Anne-Marie, qui signe ses galets Ama.

« Le but est de faire plaisir »

Facebook : Trouve mon galet 33

Ses galets, elle se les procure en se promenant. « J’ai aussi des amis qui m’en ramènent et sinon, on en trouve en jardineries », explique AnneMarie. Ensuite, en fonction de son inspiration ou des thèmes proposés sur le groupe, elle dessine avec des feutres acryliques ; les meilleurs sont les Posca car ils ont un bon 020

rendu des couleurs et une résistance à la pluie et au soleil. Pour peindre un galet, il lui faut en moyenne un après-midi. Et après, elle les cache un peu partout, essentiellement sur le Sud-Bassin. « Le but est de faire voyager ces galets, mais beaucoup les gardent. Je trouve ça beau… Une maman m’a récemment avoué que son enfant dort avec celui qu’il a trouvé. Je trouve ça extraordinaire », déclare Anne-Marie. Pour elle, la finalité est « de faire plaisir. À la dernière année de maternelle de mon petit-fils, j’ai fait un galet pour toute la classe ; je me suis dit que ça ferait un bon souvenir pour ces enfants qui allaient ensuite être dispatchés dans d’autres classes ou écoles ». Cette généreuse artiste, amoureuse du Bassin, avoue « aimer faire plaisir », entre deux balades avec son mari qui la soutient dans sa passion, et son petit-fils avec qui elle a « une merveilleuse complicité ».


Food ×

“La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer le bonheur.” Théodore Zeldin

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Photos © Mélanny Rodrigues

Des chocolats qui font du bien

Maison-fourteau.fr

MAISON FOURTEAU. Partagée entre le travail du bois et la chocolaterie, après avoir développé des formations juridiques, reconvertie, Stéphanie Fourteau a finalement préféré les pistoles aux échardes. Déterminée et audacieuse, avec la volonté de donner à ses enfants l’impulsion de poursuivre leurs rêves, elle intègre une école de pâtisserie parrainée par Pierre Hermé, affine sa pratique chez Saunion, l’une des plus vieilles chocolateries de Bordeaux, et obtient son diplôme, avec les félicitations. « Je n’ai pas fait un enfant, j’en ai fait quatre. Je ne sais pas faire les choses à moitié ! » Propulsée par l’engouement des fêtes, en une semaine, cette dynamique confiseuse pense l’intégralité de sa gamme et produit près de 30 kilos de chocolats tous dégustés depuis. Pour les peines, les plaisirs, pour que le chocolat reste un réconfort diététique, l’artisane a fait le choix de remplacer le saccharose de betterave par du sucre de bouleau dont le faible indice glycémique permet aux diabétiques de profiter de ses gourmandises. Amandes de Californie, noisettes du Piémont, chocolat au lait du Vietnam et noir de Papouasie, ses matières premières comme un voyage sont un gage de la qualité de ses assemblages et les signent d’une empreinte gustative propre à sa maison de chocolat cazaline. Écureuils, hérissons, sangliers… inspirée par l’environnement dans lequel elle vit, à l’approche de Pâques, la chocolatière imagine une collection de sujets graphiques qui viendra compléter sa carte permanente. Enrobés, moulés, solitaires ou gigognes, minutieux, gourmands et hauts de gamme, ses chocolats, travaillés à la cuillère et sans machine, laissent sur les papilles un joli goût de reviens-y. MR 022



Photos © Mélanny Rodrigues

Le repère de ceux qui se lèvent tôt

Café Franklin 13 rue Pierre Dignac La Teste-de-Buch

CAFÉS ET GÂTEAUX. Rebaptisé Café Franklin, le Melting Potes change de devanture, comme de propriétaires, avec l’ambition de raviver par son nom ce lieu de rencontre historique qui n’a jamais quitté la mémoire des anciens. À quatre ans d’intervalle, si Rémi Chéreau et Mathieu Malgogne ont réussi a propulsé l’Aillet au rang des plus belles tables du Bassin, ils entendent bien cette année transformer l’essai avec ce nouvel établissement, intimiste et carrelé de rose. Associés au talent de Natasha Bussone de C Si Bon et de Christophe Astre, ancien formateur barista de Maxicoffee, ils ont souhaité, à leur image, créer un espace convivial, qui rassemble à toute heure tous les profils, toutes les générations. À table ou à emporter, cafés torréfiés sur place, jus de fruits frais, brunch, gâteaux de voyage et pâtisseries maison sont autant d’arguments de goût pour faire de ce lieu de vie un incontournable du centre testerin. Fédérateurs, ces quatre épicuriens dans l’âme ont fait le choix de ne rien laisser au hasard et de raccorder à leur succulente vitrine une cave dédiée au vin nature et une épicerie fine de conserves et de jolis produits. Des murs aux étagères, ils réservent une place de choix à l’artisanat local, coutellerie, accessoires zéro déchet, etc. Idéal pour télétravailler, attendre la sortie des classes ou déjeuner, c’est autour d’un poêle à bois que le Café Franklin, inauguré le mois dernier par les affiches de Somewhereinaposter, vous accueille désormais, sans réservation, du lever du jour à la tombée de la nuit. MR 024


Photos © Mélanny Rodrigues

Les mimineries de Nermine Trabelsi Sans avoir fait de la pâtisserie sa vocation de départ, Nermine Trabelsi s’inscrit désormais comme la spécialiste du cookie sur le Bassin. Rencontre avec cette Testerine pétillante, solaire et résolument gourmande. La pâtisserie, une reconversion ? À la base, j’étais ingénieure en production alimentaire, j’ai fait six mois de stage dans une usine de pâtisserie et, à force de voir mes collègues faire des gâteaux, j’ai commencé à en faire. C’est en voulant soutenir l’un d’eux que je me suis décidée à passer mon CAP en candidat libre. Quelques mots à ce sujet ? L’expérience la plus dingue que j’ai vécue ! Religieuses, charlottes, entremets, je me suis entraînée toute seule chez moi et j’ai obtenu mon diplôme haut la main, avec de

très bonnes notes ! C’était très intimidant mais j’en garde de superbes souvenirs ! Comment est né ce projet de cookies ? Je suis une créative, j’avais envie de mettre la main à la pâte et ici, malgré la grande tendance donuts-cookies, je n’arrivais pas à trouver de choses gourmandes. Le paradoxe, c’est que c’est le coach de ma salle de sport qui m’a lancé le défi de lui faire des cookies meilleurs que ceux d’une grande chaine de boulangerie ! Pari gagné ! 025

Et depuis ? Depuis, ma voisine est devenue ma goûteuse, j’ai fait mes premières ventes et, depuis novembre, vous pouvez retrouver mes cookies les dimanches et jeudis sur le marché de La Teste, chaque deuxième vendredi du mois sur le P'tit Mercat du Teich ou par commande, quand vous voulez. Quel est la définition du cookie parfait ? À l’américaine ! Croquant à l’extérieur, moelleux à l’intérieur. Je décline les miens en six recettes dont les incontournables sont praliné-noisettes et tout chocolat, pécan, caramel beurre salé ! Quelles perspectives pour vos biscuits ? Des idées je n’en manque pas, mais je n’ai que deux bras. J’adorerais ouvrir un salon de thé, lancer une boutique en ligne pour vendre mes cookies partout en France, être plus présente sur les anniversaires, les mariages. Je suis consciente que c’est une activité saisonnière, mais je vais essayer d’obtenir davantage d’emplacements sur les marchés, les brocantes. J’attends les beaux jours avec impatience ! unemiminerie.fr


Morgan Vignon, toqué de chocolat

Texte & Photos Patrice Bouscarrut

Il n’y a pas de limite à la créativité de Morgan Vignon. Ce chocolatier qui ne manque pas d’humour enchaîne les surprises visuelles et n’hésite pas à exciter nos papilles. Chaque rendez-vous du calendrier est un prétexte et tout y passe pour surprendre, inventer. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller jeter un coup d’œil sur son compte Instagram. 026


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alloween ? Une mygale posée sur un énorme œil ensanglanté. Le 1er-Mai ? Un pot de muguet hyperréaliste. La Fête des pères ? Une Porsche noire à croquer, avec un cigare au chocolat et sa ganache au rhum cubain. Et que penser des hippocampes, crabes et autres surfeurs ou plagistes pour la reine des fêtes du chocolat ? Pour Pâques justement, Morgan, dans le plus grand secret, est en train de peaufiner ses techniques, tester, pour proposer encore un univers délirant. Si tout se passe bien, Pâques prendra de la hauteur et beaucoup de vitamines !

Des pinasses en chocolat Mais son chocolat « signature », c’est sa série de pinasses. Rien de novateur pourrait-on dire. Mais entre la création du moule, la minutie des détails, les contraintes techniques (plus le moule est complexe, plus la production est délicate)… Les amateurs auront compris la prouesse d’un tel chocolat, décliné en cinq couleurs et parfums. Une nouveauté qui cartonne : les bonbons au praliné à la fleur de sel, dans un décor de cabanes tchanquées. Son préféré ?

« Le bicouche caramel », glisse Morgan, « mais ma gourmandise, c’est le praliné, j’aime sa simplicité. » Morgan Vignon a installé son labo à Andernos en 2019 et sa boutique tout récemment à Claouey. En quatre ans, ce chocolatier est devenu incontournable sur le Nord Bassin. Aujourd’hui, il est à la tête d’une équipe de huit personnes et son frère Grégory, qui travaillait dans la banque, le libère de la paperasse et du marketing. « Dès l’ouverture du labo à Andernos, le bouche-àoreille à fonctionné », explique

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“La prochaine nouveauté, ce sera les macarons glacés, je travaille dessus” Morgan, « on a dû agrandir le labo, il fallait de l’espace. » Dans ces nouveaux 200 m², le chocolatier peut sereinement s’épanouir. Et la sérénité n’est pas un vain mot, la journée s’écoule au fil des productions, guignettes, pâtes de fruits, bonbons, oursons à la guimauve, dans un silence inhabituel dans ces métiers de bouche.

Un esquimau sur mesure Même ambiance feutrée dans la boutique à Claouey, ouverte avant l’été dernier. Ce qui laisse le temps de savourer des yeux chaque trésor. Entre les fontaines de pâtes à tartiner, noisette, pistache, chocolat, les tablettes aux origines prestigieuses… Et la découverte du bar à bâtonnets glacés ! Imaginez, vous choisissez votre parfum de glace, l’enrobage et le « topping », comme des éclats de noisettes. Cet esquimau sur mesure 028

a, cet été, définitivement scellé la notoriété du chocolatier. Mais les surprises s’enchaînent chez la maison Vignon. « La prochaine nouveauté, ce sera les macarons glacés, je travaille dessus », prévient l’artisan. À 30 ans, Morgan Vignon est revenu dans son pays, « pour y transmettre ma vision de la chocolaterie, j’aime travailler de bonnes matières premières, essayer d’apporter des nouveautés, créer, analyser les textures ». Avant de s’installer sur ses terres, le chocolatier a découvert peu à peu le métier, d’abord à Bordeaux, chez Saunion, Cadiot-Badie, puis à Las Vegas dans le labo de Jean-Marie Auboine. « J’y ai appris l’amour du métier, l’esprit de la chocolaterie française, de nouvelles techniques », précise-t-il. C’est à lui à présent de se faire un nom. morganvignonchocolaterie.com


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*************** DON CAMILLO LA TESTE

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Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

Créateur de couteaux et aiguiseur du Bassin Passionné de couteaux depuis son enfance, Jean-Louis aiguise et crée ses couteaux dans son atelier de La Testede-Buch. Il bénéficie d’une solide réputation et ils sont nombreux, particuliers et professionnels de la restauration, à lui faire confiance et apprécier son savoir-faire.

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uand il a 11 ans, un ami anglais lui offre un petit couteau gravé à son nom. Il le perd et son ami décide de lui en offrir un autre en lui disant : « Celui là tu ne le perdras jamais. » C’est depuis ce jour-là que Jean-Louis Piérard, parisien d’origine et ancien ingénieur en design automobile, a le respect et la passion du couteau. Il

lit beaucoup de revues spécialisées et, en 1993, il crée son premier couteau. Il participe ensuite à des salons, montre son travail et deux grands couteliers lui achètent ses créations. « C’est valorisant et ça m’a motivé à continuer », explique t-il, avant de préciser qu’il n’a pas suivi de formation de coutelier et qu’il a tout appris tout seul en pratiquant. 030

Des pièces uniques Dans son grand atelier près du port du Rocher à La Teste-de-Buch, rempli du sol au plafond d’outils et d’une multitude de matériaux, il passe toutes ses journées, c’est un peu sa deuxième maison. En musique car il déteste le silence, il crée ses couteaux, les dessine et les fabrique avec une parfaite maîtrise et le sens


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“Affûter un couteau nécessite quatorze opérations, ce n’est pas juste un coup de meule, ça demande vraiment du temps et je le prends”

de l’esthétisme. Il aiguise aussi, pour les particuliers et de nombreuses entreprises dans le domaine de la restauration qui lui font confiance et apprécient son savoir-faire et son travail soigné. Au fil des ans, il s’est fait une solide réputation. « Affûter un couteau nécessite quatorze opérations, ce n’est pas juste un coup de meule, ça demande vraiment du temps et je le prends », précise JeanLouis. Ses créations ? De la forge aux dernières finitions, tout passe par ses mains expertes face à ses machines qu’il a fabriquées lui-même. Pour confectionner une pièce unique, avec des matériaux originaux et précieux, comme des météorites ou des bois rares qu’il achète dans le monde entier, il peut passer jusqu’à 50 heures.

Créateur de couteaux Parmi ses créations, il y a le Béglais, un couteau pliant à ouverture et fermeture d’une seule main, au mécanisme breveté. Il a été conçu et fabriqué à Bègles en souvenir du commerce prédominant de la morue au siècle dernier. Deux versions sont proposées : une avec une lame en ions mi-satinée, mi-glass, et une autre en acier damassé. Il y a aussi le Pignot, qui a été conçu en reprenant le design élancé des pinasses d’autrefois. De la dune du Pilat aux parcs à huîtres, les références au Bassin se retrouvent dans son manche, incluses dans la résine, quand le bois d’azobé (qui servait autrefois aux ostréiculteurs à faire des piquets pour leurs parcs) lui en laisse la place… Sa lame élancée 032

est frappée d’un logo à l’effigie de la pinasse emblématique du Bassin. C’est un couteau de table haut de gamme. Et puis, il propose aussi un couteau à huître design. « L’équilibre étonnant de ce couteau et son ergonomie particulière lui confèrent une puissance qui, alliée à sa beauté, fait qu’avec un tel couteau, ouvrir des huîtres redevient un moment de plaisir », précise JeanLouis, très bavard quand on lui parle de sa passion pour la coutellerie, mais aussi du bassin d’Arcachon, « un endroit si magique et inspirant », des voyages, et de l’aïkido qu’il pratique depuis plusieurs années à La Teste-de-Buch. L’Aiguiseur 06 08 32 70 50 aiguiseur.fr


Mer ×

“Je ne sais pas parler de la mer. Tout ce que je sais, c’est qu’elle me débarrasse soudain de toutes mes obligations. Chaque fois que je la regarde, je deviens un noyé heureux.” Romain Gary

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Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

Delphine et Stan La palourde ? Une passion et leur métier ! Les Gujanais Delphine et Stan exercent un métier peu connu de tous : pêcheurs de palourdes. Ils aiment ce métier et ils en parlent avec beaucoup d’amour et de lucidité.

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Passionnés et amoureux de la nature Moins connue et consommée que l’huître, la palourde est cependant une espèce emblématique du bassin d’Arcachon et est exploitée depuis des dizaines d’années par les pêcheurs professionnels. C’est le métier qu’ont choisi Delphine et Stan à Gujan-Mestras. Unis dans la vie mais aussi professionnellement, tous deux sont des passionnés et amoureux de ce territoire. Dans leur jolie cabane, au port du Canal, ils évoquent leur bonheur au quotidien, sur l’eau et les pieds dans la vase, « un métier passion », mais aussi la dureté de leur travail en toutes saisons.

Respect de l’environnement Elle, c’est Delphine. Bretonne d’origine et fille de militaire dans la

marine nationale, elle a beaucoup bougé. C’est lors de ses études à Bordeaux qu’elle rencontre Stan. La palourde ? « Ma belle-famille était dans l’ostréiculture et la petite pêche. J’ai testé le métier et je me suis formée. Cela m’a demandé beaucoup de courage au début et, aujourd’hui, j’adore ce que je fais », explique Delphine, un petit bout de femme énergique, enthousiaste et le sourire généreux. C’est elle la patronne. Peu de femmes sur le Bassin exercent ce métier ; elles ne sont que quatre ! Pour elle, « c’est très prenant et, physiquement et moralement, il faut être fort. Il faut aussi être vaillant, téméraire, et avoir de l’opiniâtreté ». Elle ajoute que « ce métier n’est pas du tout routinier, car nous sommes régis au rythme des marées, donc chaque jour, c’est un horaire différent. 036

Unis dans la vie mais aussi professionnellement, tous deux sont des passionnés et amoureux de ce territoire.

L’hiver et l’été, ce n’est pas le même rythme ni les mêmes conditions ». Comme Stan, c’est une amoureuse de la nature, et « le plus possible, on essaie de transmettre à tous ceux qu’on croise l’importance de préserver cet environnement. C’est comme une mission ». Elle ajoute que « dans la pêche à la palourde, on n’abîme rien et il n’y a pas de déchets, c’est juste un râteau et il n’y a rien de mécanique. On a un vrai respect de l’environnement ».

« Un métier intense » Lui, c’est Stan, un enfant du Bassin. Il raconte : « Gamin, mes parents ont tenu le bar Le Rallye à


“Il faut travailler 5 heures à fond avec un geste rapide pour ramasser le coquillage”

Arcachon, une vraie institution chez les marins. J’ai toujours vécu dans cette ambiance-là. Je gagnais mon argent de poche en allant pêcher des palourdes et des couteaux. » Et aujourd’hui ? « Après avoir navigué dans de très beaux endroits dans le monde, je pêche la palourde ici, dans ce si beau Bassin, et j’adore mon métier », avoue Stan, qui en été propose des sorties tourisme où il balade des touristes, des petits groupes, la journée sur ce Bassin

qu’il aime. Lui aussi explique que c’est un boulot où il faut être fort : « On a des patins aux pieds sinon on s’enfonce dans la vase ; ça demande une bonne condition physique. Il faut savoir travailler 5 heures à fond avec un geste rapide pour ramasser le coquillage. C’est intense. » De plus, ajoute Stan, « on est soumis aux pêches avec des hivers plus courts que l’été. L’hiver on fait 15 jours de pêche par mois et l’été on peut aller jusqu’à 28. » C’est fluctuant, avec 0 37

des récoltes aléatoires, « avec des années où on va ramasser beaucoup et d’autres moins et là, actuellement, on est dans le creux ». Les lieux où se trouvent les palourdes ? « On pêche sur les hauts du Bassin, ça peut aller de Biganos à Claouey, sur toutes les zones qui découvrent aux alentours de 3-4 heures avant marée basse et 3-4 heures après marée basse. On est sur les vasières, des zones où personne n’a envie de s’aventurer car assez dangereuses », précise Stan.


Les vestiges du Mur de l’Atlantique Le Gramasa a pour mission d’étudier, préserver et faire connaître les fortifications du Mur de l’Atlantique, en particulier les blockhaus immergés du bassin d’Arcachon. L’association va commencer à publier avant l’été la somme de plus de vingt années de recherches. Une aventure exceptionnelle. Texte Christine Heim Photos Voir mentions

C

omment un parcours individuel a donné naissance à une incroyable aventure collective. Et comment la détermination d’un homme, seul au départ, a permis d’accumuler et de révéler une somme de connaissances considérables sur les fortifications du Mur de l’Atlantique du bassin d’Arcachon, ce patrimoine datant de la Seconde Guerre mondiale et dont une partie est profondément immergée, au sud de la dune du Pilat et à la pointe du Cap-Ferret. C’est

l’histoire, aux allures d’épopée, de Marc Mentel et du Gramasa* qu’il préside. L’association est née en 2008 après un premier travail mené par celui qui était alors jeune enseignant en physique-chimie et grand amateur de plongée sous-marine dans le Bassin. Marc Mentel s’était mis en tête de cartographier les blockhaus immergés découverts lors de ses plongées : deux années de recherches, cinq de plus pour mener à bien son projet. Cette première topographie des fortifications englouties 038

révolutionne le mode de plongée sur le Bassin. Surtout, un petit groupe de plongeurs, archéologues, historiens, biologiste se constitue autour du pionnier, puis en association. « Le Bassin est un village, sourit Marc Mentel, les gens qui ont un centre d’intérêt commun se rencontrent forcément. »

Des experts Les objectifs sont très clairs : le Gramasa veut améliorer les connaissances sur les fortifications


© SpiritProd33

du Mur de l’Atlantique à travers une démarche transversale, puisque le groupe s’intéresse autant à l’aspect historique qu’à l’étonnante biodiversité des lieux et aux problématiques de gestion et de valorisation de patrimoine. En peu de temps, le Gramasa se fait un nom et une réputation : son travail comme sa mission sont hors normes et ses membres tous experts dans leurs domaines. En 2011, une première opération archéologique sous-marine est menée sous la

houlette du ministère de la Culture. La même année, l’association commence à étudier la faune fixée sur les blockhaus immergés, à la demande de la Dreal, en partenariat avec la Station marine d’Arcachon. « Très vite, notre fil rouge a aussi été de transmettre, à travers des publications, des conférences ou des expositions, des visites guidées », rappelle Marc Mentel. Les bénéfices des visites ou de la vente d’ouvrages sont réinvestis dans la recherche et dans la diffusion. 039

“Le Bassin est un village, les gens qui ont un centre d’intérêt commun se rencontrent forcément.”


© Christine Heim

© Christophe Naslain Photographie

© Christophe Naslain Photographie

Plus de vingt ans de recherches dans un livre

© Christophe Naslain Photographie

➀ L’équipe du Gramasa autour de son président Marc Mentel.

➁ Le Gramasa étudie les

blockhaus immergés depuis près de vingt ans.

➂ Les blockhaus abritent

aujourd’hui une faune et une flore d’une grande richesse.

C’est dans ce cadre qu’avant l’été 2023 vont paraître deux publications dédiées au site sousmarin de blockhaus des Gaillouneys, au sud de la dune du Pilat. D’abord, un livret de 52 pages destiné au grand public, raconte l’histoire de cette fortification dont les vestiges, sous l’effet d’une érosion atypique, gisent aujourd’hui, sur une surface de 10 hectares, entre 5 et 25 mètres de profondeur. Ils forment l’un des sites de plongée les plus spectaculaires d’Europe. Le livret décrit également la faune fixée sur ces récifs de béton. Un carnet de neuf plaquettes immergeables doit paraître en même temps. Destiné cette fois aux usagers du site sous-marin (pêcheurs, plongeurs, plaisanciers), il permettra de réaliser des balades sous-marines et sera vendu dans les librairies, magasins de plongée et en ligne. « C’est le résultat de vingt ans de recherches que nous publions. » Et ce n’est qu’un début : un tome 2 est prévu, suivi de publications similaires consacrées au site des Anguillons, à partir de 2025. « En 2027 ou 2028, la boucle sera bouclée » assure le président qui songe déjà à de nouvelles explorations, jamais très loin des blockhaus engloutis. 040

Marc Mentel, président de l’association Gramasa, devant le blockhaus de La Hume, à Gujan-Mestras

Un centre de recherches à La Hume Parallèlement aux sites sous-marins, le Gramasa travaille ou a travaillé sur des bunkers terrestres : à Arcachon, en plein centre-ville, à Gujan-Mestras à l’entrée du parc de la Chêneraie, au Pyla, sur le site de l’Eden, et au phare du Cap-Ferret. L’objectif là encore est d’ouvrir les lieux au public. « Notre rôle est celui d’un facilitateur qui passe ensuite le relais, explique Marc Mentel. C’est le cas par exemple à Arcachon où les visites sont gérées par l’office de tourisme avec des guides professionnels. » En 2024, l’association va participer activement à la valorisation du bunker du phare du Cap-Ferret, aux côtés de la Ville. Son histoire et celle du gardien notamment vont faire l’objet d’un autre ouvrage. Autre projet, à plus long terme, l’ouverture du centre de recherche du Gramasa dans le parc de la Chêneraie. Un lieu qui accueillera la bibliothèque de l’association et des scientifiques au travail. * Groupe de recherches archéologiques sur le Mur de l’Atlantique secteur Arcachon.

GRAMASA gramasa.fr



© DR

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Accastilleur de père en fils Il y a des métiers qui font honneur au bassin d’Arcachon. C’est le cas de celui du Testerin Stéphane Dos Santos, accastilleur et ajusteur au savoir-faire reconnu des professionnels du nautisme. Un beau métier en pleine évolution qui a séduit son fils Thibaut qui s’apprête à prendre le relais ; c’est la troisième génération.

Texte Jean-Christophe Lauchas Photos Jean-Christophe Lauchas & DR

De l’or dans les mains Quand on demande aux professionnels du nautisme sur le Bassin l’adresse d’un bon accastilleur, c’est le nom de la société Dos Santos qui est le plus souvent cité. À sa tête : le Testerin Stéphane Dos Santos. L’homme n’est pas très bavard mais il a une vraie personnalité au charisme évident. Il fait partie de ceux qui travaillent dans l’ombre, il a de l’or dans les mains et il n’est pas exagéré de dire que c’est un peu grâce à lui que beaucoup de bateaux sur le Bassin ont fière allure. « C’est mon père Jean-Pierre qui a créé l’entreprise en 1989 et c’est tout naturellement que j’ai pris le relais. Il en était fier », confie avec émotion Stéphane, avant de présenter son fils Thibaut, 23 ans, qui a décidé de travailler lui aussi dans les pas de son père et de prendre la relève. Pour ce jeune garçon, qui fait déjà 043

preuve de beaucoup de talent, « j’ai toujours baigné dedans et c’est un bonheur de faire perdurer ce qu’ont fait mon père et mon grand-père. » Les deux travaillent ensemble ; ils sont complémentaires et chacun a sa spécialité. Stéphane c’est l’inox et Thibault la ferraille.

« Monsieur Beacher » Dans ses tâches du quotidien, l’accastilleur assure le montage, la pose, l’ajustage et le réglage de l’accastillage de bateaux. Stéphane travaille avec de nombreuses entreprises locales du nautisme, comme les chantiers Dubourdieu, Raba, Arcachon Nautique. Il y a aussi Beacher. Il fait toutes les structures inox depuis la création, il y a plus de vingt ans, de ce bateau unique et emblématique du Bassin créé par Fabrice Dufour. Les T-Top (structure qui se fixe sur la console centrale de pilotage et au plancher


“Thibaut dessine et ensuite on fabrique en s’adaptant à la demande du client”

© DR

Un métier qui évolue

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du cockpit qui dispose d’une toile de protection pour le soleil), c’est lui qui les fabrique. « C’est une fierté et ils sont nombreux à m’appeler aujourd’hui Monsieur Beacher », sourit Stéphane. Dans ses grands ateliers impeccablement tenus et dotés d’imposantes machines, il passe beaucoup d’heures, dans des conditions qui ne sont pas toujours aisées : bruit, poussières de ponçage, vibrations des outils, efforts sensoriels et visuels dans des espaces confinés, positions de travail parfois pénibles… « On fait un métier de passion, on aime ce qu’on fait mais c’est dur. Ça demande du courage », avoue Stéphane. 044

Comme dans beaucoup de professions, leur métier fait l’objet de plusieurs évolutions, avec des demandes de clients qui évoluent. De l’accastillage pendant des années, beaucoup font appel à eux aujourd’hui pour du design d’intérieur, des escaliers, balcons, portails, portillons… Parmi leurs dernières réalisations : un escalier situé au nouveau Pôle nautique de La Teste-de-Buch. Une pièce unique et sur mesure aux finitions remarquables. C’est l’occasion pour le jeune Thibaut de montrer son savoir-faire complémentaire de celui de son père. « On nous passe une commande, Thibaut dessine et élabore le projet sur ordinateur, et ensuite on fabrique en s’adaptant à la demande du client. Il sait faire, il aime ça et je suis fier de lui », explique Stéphane Dos Santos, un amoureux du Bassin, qui passe son temps libre à naviguer, pêcher entre copains. Il y est le plus possible, et il avoue : « C’est mon échappatoire et ça permet de se vider la tête. On est bien ici. »


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NOTREDAME-DESPASSES POUR LES MARINS Dédiée aux marins qui doivent affronter les passes d’entrée dans le bassin d’Arcachon, l’église du Moulleau à Arcachon séduit les croyants mais pas seulement ! Elle intrigue notamment par sa mystérieuse Vierge qu’elle abrite. Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

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Chapelle pour les dominicains Étonnante et élégante église que celle du Moulleau, perchée au sommet d’une dune, avec une vue imprenable sur le Bassin. La perspective, avec dans le même axe la rue piétonne, la jetée et le phare du Cap-Ferret, est exceptionnelle ! Construite en 1863 d’après les plans de l’architecte bordelais Louis Garros, elle fut d’abord la chapelle d’un couvent de dominicains, puis a fait l’objet d’agrandissements pour devenir une église paroissiale en 1928. Elle est alors dédiée aux marins qui affrontent les passes du bassin d’Arcachon, difficiles à franchir ; beaucoup de professionnels de la mer y ont laissé la vie. L’église présentait à l’origine deux clochers, en forme de dôme, décorés de 048

nombreux ornements. Ces clochers ont disparu lors de l’agrandissement de l’église et furent remplacés par des toits en terrasse. C’est, dit-on dans les milieux bourgeois, l’endroit où il faut se marier. Nombreux sont d’ailleurs les Bordelais ou Parisiens qui viennent y échanger leurs vœux. Ils sortent de l’église, traversent l’avenue menant jusqu’à la jetée, pour sauter dans une pinasse les amenant directement sur le banc d’Arguin. Très chic ! En face de l’église (qui fit l’objet d’une importante restauration en 1993), il y a un très joli parc qui est un lieu de promenade très agréable, arboré, tout le temps fleuri, avec toujours cette vue extraordinaire. Les dominicains ? Chaque année, début août et pour quelques jours, les frères et les sœurs reviennent


Perchée au sommet d’une dune, Notre-Dame-des-Passes offre une vue imprenable sur le Bassin.

La perspective avec, dans le même axe, la rue piétonne, la jetée et le phare du Cap-Ferret, est exceptionnelle.

pour des messes, animations et rencontres avec les croyants et non-croyants. Ils viennent de toute la France et en soutane, ils jouent au beachvolley sur la plage, ils invitent les vacanciers à boire le café sur le parvis de l’église, ils vont à la rencontre des jeunes au bord de l’eau pour « répandre la bonne parole » et les sensibiliser à la religion catholique, à la grande surprise des touristes.

Au milieu des anges « Cet édifice religieux complètement atypique, de style néo-romano-byzantin, n’est pas municipal. Il a la particularité d’être toujours impeccablement tenu, à l’intérieur comme à l’extérieur », explique Aimé Nouailhas, président de l’association

Pierre Bonnat est le sacristain depuis 14 ans.

Histoire et traditions bassin d’Arcachon. C’est Pierre Bonnat, le sacristain depuis 14 ans, qui a la charge de cet entretien. Pour cet homme, dévoué et passionné : « C’est une vraie responsabilité. Je suis l’homme de l’ombre mais je suis là du matin au soir. C’est souvent fatiguant mais je suis tellement bien et heureux ici. Tous les matins quand je rentre, je dis bonjour à tous les saints, mes amis. J’ai l’amour de ce site, il est tellement beau ! » Quand on rentre dans l’église (à la face de pierre et de petites briques), on est de suite frappé par 049


H I STOI RE

L’église est dédiée aux marins qui affrontent les passes du bassin d’Arcachon.

la présence d’une multitude de petits anges (en fresque ou en médaillon), de mandorles, et par le côté très coloré des ornements. Parmi ces anges, il y a Paquita Lamarque, une jeune fille de 20 ans décédée d’une méningite foudroyante en 1925 quelques jours avant son mariage. L’histoire raconte que son fiancé, inconsolable, lui apporta sur sa tombe chaque jour une rose rouge. La mère de la défunte, adepte du spiritisme, communiqua très longtemps avec elle. Un livre de leurs conversations fut d’ailleurs publié, ce qui fait qu’aujourd’hui, de nombreux passionnés de spiritisme viennent se recueillir sur sa tombe qui se trouve dans le cimetière d’Arcachon. Pourquoi est-elle représentée dans cette église ? Aimé Nouailhas précise : « Il faut savoir que les peintures et ornements ont été financés par les habitants du Moulleau, dont la maman de Paquita Lamarque. »

Parmi les anges, il y a Paquita Lamarque, une jeune fille de 20 ans décédée en 1925 quelques jours avant son mariage.

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Aimé Nouailhas est incollable sur l’histoire de cette église.

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Un des trois spécimens en France de la Vierge en état de grossesse. Une stèle pour les péris en mer Un monument dédié aux péris en mer a vu le jour en 2011, à quelques kilomètres de NotreDame-des-Passes, sur le site de la Corniche à Pyla-sur-Mer. L’endroit est symbolique car juste en face des passes du bassin d’Arcachon. Il fut inauguré par Jean-Pierre Vallet, le président du Comité des péris en mer, et par Monique Philip qui préside l’Association des femmes de marins. Chaque année, en novembre, au mémorial, une cérémonie regroupe tous ceux qui veulent honorer la mémoire des péris en mer, en présence notamment du Comité d’entraide aux familles de marins qui ont perdu la vie en mer présidé par Claudie Legoff. Ce comité, très actif, soutient par des dons les familles des inscrits maritimes sans condition de ressources et notamment les enfants jusqu’à leur majorité.

La statue de bois a pris place en 1991.

La Vierge enceinte Sa singularité tient au fait qu’elle abrite l’un des trois spécimens en France de la Vierge Marie en état de grossesse, en attente de l’enfant Jésus. Sculptée en 1840 par Gabriel-Jules Thomas (prix de Rome de sculpture en 1848 et spécialiste de l’art religieux et mythologique), elle provient de la maison mère des Filles de la Charité, située à Paris rue du Bac. La statue de bois, qui se situe à droite de l’autel, est protégée par une vitre et joliment éclairée. Elle a pris place en 1991. Nombreux sont ceux qui viennent se recueillir devant la Vierge de l’Avent. « Elle attise la curiosité de beaucoup de monde, des femmes qui attendent un enfant. J’ai même eu un groupe de personnes il y a cinq ans qui, devant la Vierge, se sont mises à pleurer ; la femme venait de perdre son enfant. J’ai tellement d’anecdotes à raconter, c’est toujours touchant », précise Pierre, le sacristain. 052

Histoire et traditions Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette étonnante église et sur le quartier du Moulleau, l’association HTBA (Histoire et traditions du bassin d’Arcachon) organise toute l’année de nombreuses visites guidées et des conférences gratuites. Elle est présidée par Aimé Nouailhas, un personnage au charisme évident, très sollicité par les médias locaux et nationaux quand il s’agit de l’histoire du Bassin et ses environs. Il sait tout, connaît des milliers de dates et d’anecdotes, et il les raconte avec précision, générosité et humour, avec un vrai désir de transmettre.

HTBA - Histoire et traditions du bassin d’Arcachon. htba.fr



PORTFOLI O

Les yeux de l’amour d’Arcachon Lovers Texte Sabine Luong Photos Yann Callens

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On a marché sur la dune.

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PORTFOLI O

Lancée en mai 2021, la page Instagram Arcachon Lovers a séduit de nombreux followers en très peu de temps. Mais qui se cache derrière toutes ces belles photos qui font rêver ?

© Sabine Luong

Yann Callens instagram.com/arcachon_lovers

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evé de soleil sur la dune ou sur l’Aiguillon, coucher de soleil sur Pereire, mise en valeur des maisons de la Ville d’hiver, des cabanes ostréicoles, vitrines de commerces qu’il affectionne (…) le quadragénaire Yann Callens ne se lasse pas de photographier le bassin d’Arcachon sous toutes les coutures avec son smartphone Google Pixel6a. Originaire de Toulon, c’est en venant faire ses études de commerce à Bordeaux qu’il tombe éperdument amoureux de la région. « Passionné de photos, j’en ai plus de 5 000 du Bassin sur mon téléphone. Les copains trouvaient dommage

Rêve ou réalité…

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que je n’en fasse rien et c’est ainsi, sur un pari, que j’ai créé sur Instagram Arcachon Lovers, un jour, une photo. Et je ne pensais pas du tout qu’en un an j’atteindrais 12 000 followers ! » Après avoir travaillé quatorze ans à Paris pour la régie publicitaire de TF1 puis six ans chez Google, chaque vacance ou weekend à rallonge c’est ici, à Arcachon ou à Pyla-surmer, qu’il vient les passer avec sa femme et ses trois enfants pour se ressourcer de cette vie trépidante parisienne. Il se promet de revenir un jour vivre dans le coin. Le confinement remet toute la vie de la famille en question. Yann découvre le télétravail. Il rejoint une boîte d’assurance santé et peut quasiment tout faire à distance. Après tout, rien ne les retient à Paris, surtout que sa femme a l’opportunité de rejoindre un cabinet de psychologues au Roof de La Teste-de-Buch. C’est décidé, ils viennent s’installer ici en août 2022, juste après les incendies. Ces derniers les ont bien sûr touchés au plus haut point. La seule chose que Yann a trouvé à faire depuis Paris, c’est de répondre au « Soutenir c’est venir » du SIBA. Il poste une série de reportages, les coups de cœur qui, pour lui, font cette région. La page s’emballe totalement. De 12 000 il passe à 21 500 en un an et demi à peine. Certainement parce qu’il est assidu, qu’il alimente chaque jour sa page, répond à tous les messages et fait tout avec le cœur, sans d’autres buts. Son œil plein d’amour pour les paysages et les acteurs locaux, sa volonté de transmettre ce qu’il ressent et l’énergie d’ici, les textes, les poèmes ou les musiques qui accompagnent ses photos paradisiaques y sont pour beaucoup. Yann avoue être ici en émerveillement permanent. Et c’est bien cela qui transpire et qu’il transmet à tous ceux qui le suivent. Que du bonheur !


Pinasse à l’aube.

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PORTFOLI O

Seul au sommet avec la tempête Gérard.

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Le roseau pensant. Lac de Cazaux.

Une histoire de bulle sur un livre

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L’Aiguillon. Lever de soleil entre les cabanes.

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PORTFOLI O

Pereire. M’asseoir sur un banc, 5 minutes avec toi.

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“La beauté est dans les yeux de celui qui regarde.” Oscar Wilde

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Benjamin, sculpteur des mers Dans un amalgame de bois et d’outils, c’est au cœur de son atelier que Benjamin Labassa donne vie à de véritables pièces de collection. Queues de baleines, étoiles de mer, hippocampes, entre ses doigts, la matière brute devient trésor. Rencontre avec cet artisan solitaire et minutieux.

Quelles sont vos bois de prédilection ? J’utilise des bois exotiques naturellement teintés, le wengé, le sipo, le teck, des fruitiers mais aussi des essences plus locales, comme l’orme ou le chêne. Tous les bois se lisent différemment, c’est ce qui me passionne ! Comment obtient-on ce degré de précision ? Je dessine des gabarits, j’assemble, je colle. L’art du bois est vaste, ce que je fais se rapproche parfois de la marqueterie ! Toutes les pièces que je monte en série sont fabriquées à partir de bois recyclé électrifié ou brûlé au chalumeau, cela donne des pièces uniques avec du caractère !

Photos © Mélanny Rodrigues

Comment la menuiserie amène-telle la sculpture ? Petit, je faisais des cabanes en bois, j’ai toujours eu envie de travailler cette matière, d’en faire mon métier. J’ai été formé par mon père, il m’a transmis sa passion, son savoir-faire, la sculpture est venue plus tard. J’aime la liberté qu’elle me procure, tourner autour, faire ça pour soi, s’impliquer.

On dirait que la mer vient baigner vos créations .. J’ai envie d’immortaliser toutes les jolies choses du coin ! On a la chance de vivre dans une des plus belles régions qui soit et je suis un passionné de pêche. Pour l’instant, je me concentre sur les poissons mais j’irai peut-être vers les oiseaux marins ! Et que dire de ce bar ? Il est inspiré d’une de mes prises ! Sans compter les croquis, cette pièce représente près de 130 heures de travail, chaque écaille est tapée à la main, le corps est en iroko, l’œil en 064

noyer et la pupille en ébène. Je passe beaucoup de temps à sélectionner les bois et les teintes idéales. Pour que la dorade royale se rapproche au mieux du rendu que je voulais, j’ai d’ailleurs préféré le cuir de raie au bois ! Des projets pour 2023 ? Je consacre tout mon temps à créer, je vis dans un vivier et je commence tout juste à vendre mes créations, l’objectif maintenant est de les présenter sur les marchés et les salons ! MR instagram.com/benlabassa 06 32 86 54 56


Des colliers qui ont du chien

Photos © Mélanny Rodrigues

PIPPOU. Inspirée par son chihuahua, Pippa, auquel aucun collier ne semblait convenir, Maëva Latrille a décidé il y a un an de prendre le pas sur les animaleries et de développer chez elle, Pippou, une gamme de sellerie pour animaux de compagnie. Initiée à la couture par sa grand-mère et encouragée par ses amis, après avoir investi dans une machine à coudre, la Testerine commande des attaches, une sangle, du tissu et conçoit, de ses mains, son tout premier collier. Après avoir équipé son petit chien de toute une collection, consciente de la demande, la jeune femme, exigeante et précise, persévère sans se précipiter et finit par quitter son poste de secrétaire médicale pour se consacrer pleinement à sa nouvelle passion. « C’est un réel plaisir de faire soi-même, de créer quelque chose de différent. » Harnais, laisses, colliers, parfois même pourvus d’un système anti-étranglement… ses accessoires, neutres ou imprimés conviennent à tous gabarits, du spitz aux plus solides molosses, à tous pelages et à toutes les races de chiens ou de chats. Lavables et résistants, parfaitement adaptés à la marche en ville ou les longues promenades à l’ombre de la Chêneraie, ses jolies pièces n’en finissent plus de séduire les passants qui tous, à leur tour, veulent équiper leur compagnon de vie. Si pour l’heure la jeune femme se contente de commercialiser ses créations sur Etsy, une plateforme de vente en ligne dédiée à l’artisanat, elle espère dans les mois à venir lancer son propre site internet et intégrer des marchés, tel que le festival Musettes en juin prochain. MR

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instagram.com/ pippou.accessoires


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Texte & Photos Mélanny Rodrigues

Anaïs, artisane d’un monde nouveau À mi-chemin entre terre et mer, Anaïs Chabeau-Millot transforme la laine en de délicats ouvrages qui réchauffent à la fois le corps, le cœur et les doigts. Mitaines, turbans, écharpes, entièrement assemblés à la main, la jeune femme élève le tricot au rang d’art et fait naître de ses pelotes une gamme d’accessoires pensée dans les moindres détails.

A

naïs crée la Vie moderne, dont le nom est emprunté au titre du film de Raymond Depardon. Dans sa version à elle, elle tire un trait d’union avec sa carrière dans le cinéma et rend à son tour hommage au patrimoine paysan. En 2015, demeurant à Château Rouge, ce quartier-monde où, au sein même de Paris, toutes les cultures

se côtoient, la jeune intermittente, chargée de production dans des documentaires engagés, intègre une coopérative alimentaire pour y donner de son temps. De fil en aiguille, captivée par les rencontres de cette vie associative, elle découvre d’autres formes de « faire » parmi lesquelles le tricot retient toute son attention. Point de riz, de mousse 067

ou de blé, dans cette pratique où tout semble faire référence à la terre, aux récoltes, à mesure qu’elle l’embrasse, la jeune femme ressert son lien plus étroitement encore avec le monde agricole. « Naïvement, j’étais à des annéeslumière de m’imaginer un cours mondial de la laine où le prix est fixé comme au CAC 40 ! »


Avancer à contre-courant

la-vie-moderne.com

Une écharpe après l’autre, journaliste dans l’âme, la créatrice se passionne pour cette matière avec le besoin de dénouer ses origines. Issues de l’élevage intensif et d’un marché plus opaque qu’il n’y parait, importées de Nouvelle-Zélande ou d’Australie, les pelotes parcourent parfois des milliers de kilomètres avant d’arriver entre ses mains. Le bien-être animal est essentiel au lancement de sa petite entreprise, alors Anaïs poursuit son enquête jusqu’à rencontrer Laura, éleveuse de chèvres angoras au cœur de l’Aveyron. À ses côtés, elle complète son apprentissage, trie la laine, vit au rythme du troupeau et découvre avec fascination la complexité de ce travail harassant et manuel qui sera la base de toutes ses créations. 068

Désormais installée sur le bassin d’Arcachon, cette terre qui, comme la laine, fait battre plus fort son petit palpitant, l’artisane fait le parallèle avec ses vies antérieures et c’est sur une machine à tricoter cette fois qu’elle produit ses longs métrages. Minutieuse et appliquée, elle manie l’outil comme un instrument de musique dont elle seule, d’un geste précis, semble maîtriser la partition. Nécessitant jusqu’à trois heures de confection par pièce, physique et contraignant, le tricotage la comble du plaisir simple que ressentent ceux qui malgré la difficulté avancent à contrecourant. La coloration naturelle de ses pièces (seulement teintées par le mélange des toisons et la race des moutons qu’elle sélectionne)


“Je laisse toujours le brin d’herbe dans l’accessoire tricoté, c’est le lien entre le mouton, la personne qui va porter mes créations et moi” leur confère un caractère unique, marqué de poésie. Approvisionnée auprès de coopératives d’éleveurs et de transformateurs de fils ariégeois et normands, la jeune entrepreneuse signe fièrement une production 100 % française. Fidèle à ses convictions, elle se satisfait aujourd’hui de l’ouverture de nouvelles filatures permettant aux agriculteurs de payer la tonte dans des conditions décentes et de dégager des bénéfices autrement que par la viande. « Je laisse toujours le brin d’herbe dans l’accessoire tricoté, c’est le lien entre le mouton, la personne qui va porter mes créations et moi. »

Transmettre son savoir Darwin, le Garage moderne... tandis que les marchés s’enchaînent, depuis l’automne dernier, en plus de sa collection d’accessoires, de vêtements upcyclés et de clips vintages, passionnée de décoration et d’architecture, elle développe une gamme d’ameublement. Couplés avec des toiles métis chaine et trame lin-coton issues d’une vieille usine française, ses coussins tricotés, rembourrés de laine gonflante paysanne, viennent apporter une touche confortable et rustique aux intérieurs les plus travaillés. Avec l’ambition de transmettre à travers des ateliers et des conférences, la créatrice rend son expertise accessible à tous. De la teinture végétale au feutrage, elle considère le sujet dans son entièreté et vient grâce au mouton resserrer le lien entre les territoires, l’animal et l’humain. 069


La Fred’O, l’artiste poissonnière « Avant, j’étais la seule à faire du bois flotté », se souvient la Fred’O, « maintenant, il y en a partout. » C’est vrai que c’est une création qui s’est généralisée, mais le style de cette « artiste poissonnière » autoproclamée reste inimitable et apprécié des amateurs. Texte & Photos Patrice Bouscarrut

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oute fine, les cheveux en bataille, la Fred’O, alias Frédérique Colot, s’agite en permanence. Elle ne se pose jamais. Une véritable ébullition créative incessante. Son univers de prédilection : la peinture sur bois flotté. Cela fait plus de vingt ans qu’elle produit ces œuvres.

Les couleurs surtout Dans sa boutique à Arès, juste à côté de la maison où elle a grandi, on trouve bien sûr de la peinture sur bois, mais plein d’autres œuvres. Car Frédérique à une idée à la seconde et enchaîne les réalisations.

Des porte-clés en forme de poisson, ça cartonne, des citations illustrées, il n’y en a déjà plus. Tout ce qu’elle touche devient un succès parmi ses admirateurs. L’histoire commence très tôt. « J’ai toujours peint », se souvient Frédérique. Une histoire de famille. Son grand-père était artiste peintre, son père peintre en bâtiment et spécialiste dans l’art du lettrage. Après des études à l’école des arts appliqués à Caudéran, elle prend la relève, avec un sacré coup de pinceau. Pour la peinture du bois, c’est une tout autre histoire qui commence dans sa cuisine. « On avait fait les meubles en bardage », 070

raconte l’artiste, « il restait des chutes et j’ai commencé à peindre. » À l’époque, son mari travaillait chez Bouland puis chez le poissonnier Patrice Lucine au Cap-Ferret. Naturellement, elle a commencé à faire des poissons, puis des oiseaux… « Ce qui m’intéresse le plus, c’est les couleurs, moins le dessin. J’ai aujourd’hui mes périodes, je change, un jour ce sera des pinasses, un autre des phares. Avant, je pouvais peindre toute la nuit, c’était de la folie, j’expérimentais les techniques, la peinture au doigt… », poursuit la Fred’O. Avec son énergie pure, elle crée tout le temps. Ce qui parfois


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“Je pars entre le Grand Crohot et Lacanau. Je reviens chaque fois avec plus de 40 kg de bois flotté”

use son mari. « Il peut se réveiller un matin et voir un mur peint en vert qui ne l’était pas la veille », sourit Frédérique. De l’énergie, oui, mais de la patience, non. « Il faut que ça aille vite. Ce matin, j’ai fait un phare, un bar et des bouées. » Mais il faut savoir qu’elle a l’habitude de se lever à 5 h ! Il y a des idées de création qui sont bonnes mais moins passionnantes pour elle. « Les porte-clés en bois, c’est trop long, il faut chantourner la forme, faire le trou pour les yeux, ça m’énerve », reconnaît-elle. Même si elle fera le maximum pour faire plaisir à ses habitués. Car il est vrai que les commandes pleuvent. Dernière en date, un thon de deux mètres. Plus exotique, un iguane qui trône dans une case des Saintes aux Antilles.

La Fred’O, artiste poissonnière 1 avenue de la Libération à Arès 06 83 96 77 26

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Sur la plage, côté océan La pause hivernale est indispensable, car c’est la saison du ramassage des bois flottés. « J’aime le bassin, mais moi c’est l’océan, ça me fait pleurer tellement c’est beau. Je pars entre le Grand Crohot et Lacanau, je pose des sacs remplis sur le chemin. Je reviens chaque fois avec plus de 40 kg. » La matière première de toute création. Et à 50 ans passés, la maturité est au rendez-vous. « Mon père était comme ça ; aujourd’hui, je vois ce qui est bien et va marcher et ce qui ne va pas », glisse-t-elle. Son succès est tel à présent que la Fred’O n’ose plus poster ses dernières œuvres sur sa page Facebook, « sinon tout se vend aussitôt et je n’ai plus de stock pour le magasin ». Ce dernier rouvrira le 8 avril.


Green ×

“Va toujours par le chemin le plus court, et le plus court est le chemin tracé par la nature.” Marc Aurèle

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Texte Ineh Photos Maxime Gautier & Serre Ô Délices

Dans la pépinière de Cyril Nichée en lisière de la forêt boïenne, la Serre Ô Délices réserve bien des surprises à ses visiteurs. Ici, on regarde, on touche, on sent, on goûte et on se laisse porter par d’agréables saveurs, souvent nouvelles, parfois déroutantes. Bienvenue dans la pépinière de Cyril Perpina.

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et endroit, il l’a imaginé pendant près de trois années. Cyril Perpina, ingénieur horticole spécialisé dans les plantes, pensait d’abord s’installer à Léognan, sa commune d’origine, où il possédait un terrain agricole. Mais la lourdeur administrative eut raison de sa bonne volonté. « J’ai donc décidé

d’enclencher mon plan B, à savoir trouver un terrain avec une serre déjà construite. C’est comme ça que je suis arrivé à Biganos. »

Balade olfactive et culinaire Installé depuis 2016, le pépiniériste produit de jeunes plants de plantes comestibles diverses à destination du grand public mais aussi des 074

restaurateurs à la recherche de produits spécifiques. Ouverte au public – chose plutôt rare dans le secteur –, la pépinière de Cyril Perpina accueille les particuliers, les écoles, les groupes. L’occasion pour certains de parler agroécologie, réduction de l’eau ou encore potager avec cet amoureux des plantes. À la Serre Ô Délices, toutes les visites


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© Maxime Gautier


© Maxime Gautier

Dégustée crue, l’huître des dunes se marie très bien avec des plats à base de poisson ou de crustacés.

Depuis 2019, c’est aux côtés de Benoît Alecki que Cyril Perpina partage sa passion pour les plantes aromatiques et médicinales avec sa clientèle.

ne se ressemblent pas mais toutes ont un point en commun : l’atelier dégustation ! Un instant attendu par les curieux désireux de goûter la fameuse huître végétale du bassin d’Arcachon qui participe à la notoriété de la serre. Si Cyril avait seulement quelques plantes à recommander parmi les 140 variétés produites, il s’attarderait sur des « plantes faciles ». Des plantes qu’il utilise quotidiennement dans sa cuisine.

De la serre à votre assiette La Serre Ô Délices 71 chemin de Pardies - Biganos 06 09 28 11 79 serreodelices.com Toute la production de la Serre Ô Délices est 100 % naturelle. Cyril n’utilise ni engrais, ni pesticide.

« Si je devais choisir trois plantes, ce serait la menthe bergamote et son parfum très fleuri, très particulier et pas du tout mentholé. On se rapproche de la lavande. En infusion ou en cuisine, c’est vraiment incroyable. Ça peut remplacer le basilic dans une salade de tomate. C’est une menthe qui pousse facilement avec un feuillage 076

“J’aime voir la surprise dans le visage de mes clients lorsqu’ils goûtent mes plantes” persistant, donc on peut aussi en avoir l’hiver même lorsqu’il gèle un peu. Ensuite, je proposerais la sarriette, une vieille plante parfois confondue avec le thym. Avec son feuillage persistant, elle est très résistante à la sécheresse et en plus très jolie lorsqu’elle fleurit. C’est très poivré. Ce sont des herbes de Provence. C’est chouette pour relever des plats. Je remplace souvent le poivre par la sarriette, rien de tel qu’un steack sorti du feu avec un petit beurre fondu sarriette. C’est le top ! Enfin, en troisième, je choisirais l’œillet passion, un œillet arbustif


Ici, Cyril Perpina ne produit que ce qu’il aime, des plantes comestibles le plus souvent vivaces et rustiques.

De la pépinière à chez vous en un clic, la Serre Ô Délice c’est aussi une boutique en ligne.

absolument magnifique avec un parfum incroyable. Contrairement aux deux autres, il est un peu fragile en période de grand froid, mais protégé des vents, ça tient plutôt bien. C’est très gourmand et parfait pour les salades de fruits, le melon, les crèmes, les infusions, les fraises au printemps… Une vraie plante de gourmandise que l’on a par ailleurs été les premiers à sortir en tant que plante comestible. » D’autres suggestions ? Cyril Perpina en a autant qu’il a de plantes. Nul doute, il saura vous conseiller celles qui seront parfaites pour titiller vos papilles !

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Le cercle vertueux d’Arcachon Écotours

Comment faire pour découvrir le bassin d’Arcachon autrement en limitant les impacts sur l’environnement, tout en étant dans le développement durable et l’écoresponsabilité ? Matthias Labarbe a beaucoup réfléchi à ces questions et propose avec son agence Arcachon Écotours des réponses engagées pour un tourisme alternatif en dehors des périodes estivales. Texte & Photos Sabine Luong

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n l’aime tous notre Bassin à l’écosystème fragile ! Il convient donc de le préserver, de le protéger, d’éduquer et de transmettre son histoire et ses traditions afin d’éveiller les consciences dans un contexte d’urgence climatique.

Une agence labellisée

‹ Matthias Labarbe et la monnaie locale la Gemme

Matthias Labarbe semble avoir un début de solution durable à la problématique liée au tourisme intensif. Il propose des circuits adaptés à des groupes en dehors 079

de l’été et engage de nombreux partenariats avec des associations et des acteurs économiques locaux écoresponsables comme lui. La bonne nouvelle, c’est qu’il vient d’obtenir le label environnemental Envol proposé par l’agence Lucie, un centre de solutions pour aider les organisations à devenir des acteurs de la transition. Ce label Envol l’engage sur cinq ans à respecter une feuille de route qui réduit au maximum son empreinte carbone. « Ce label m’engage à inciter mes partenaires à faire comme moi et ainsi réduire mon propre impact quand je fais appel à eux pour mes prestations de services. Je communique beaucoup sur les outils à notre portée, tel le jeu d’intelligence collective La Fresque du climat, qui évoque les causes et conséquences de chaque action sur l’environnement. L’idée c’est que je puisse, à terme, quantifier les émissions de carbone de chaque séjour et de les réduire encore et encore. » Pour prêcher la bonne parole, de nombreux articles sur son site sont visibles par tous et ont pour but d’éveiller les consciences sur la nécessité d’anticiper pour l’avenir de la planète. Certains mettent en valeur les traditions du bassin d’Arcachon et les actions à suivre des entreprises et ONG green tech. Et Matthias ne compte pas s’arrêter là. Bien qu’il ait déjà établi une charte RSE (responsabilité sociétale des entreprises) sur son site, il souhaite désormais obtenir le label RSE, toujours décerné par l’agence Lucie. Ce qui ne devrait pas tarder.


Balades en bac à voile

“Nous avons la chance d’être dans une région qui prône le tourisme durable et d’affaires”

Prés salés Est

La Gemme locale

Visite du Cap-Ferret

« Nous avons la chance en Nouvelle Aquitaine d’être dans une région qui prône le tourisme durable et d’affaires. Je suis donc référencé à l’office de tourisme de Bordeaux qui a eu le trophée du « smart tourisme », le tourisme intelligent. Cela me permet d’être connu et reconnu dans ma démarche écoresponsable. Et ma charte RSE que l’on peut voir sur mon site est prise en exemple. » Arcachon Écotours s’engage à soutenir les associations, ONG et entreprises à mission telles que Time for the planet, surfrider foundation, ONF, Zéro déchet bassin d’Arcachon, Écho-mer, LPO, la fresque du climat, auxquelles 080

il a reversé 5 % de ses bénéfices l’an dernier. Il va encore plus loin en adhérant à la monnaie locale girondine « la Gemme » dont les euros sont récoltés à la Nef, une banque solidaire éthique qui finance des projets écologiques en Gironde et avec laquelle on peut acheter localement dans les commerces membres du réseau. Elle est déjà présente à Bordeaux et son agglomération, Saint-Médarden-Jalles, le Nord Bassin, la Réole / Sud Gironde, en développement sur le Sud Bassin et l’Entre-deuxMers et en construction à Libourne, Saint-Loubès et le Blayais. Le cercle vertueux tel que le conçoit Matthias a encore du chemin à faire, car tous les prestataires n’ont pas encore cette conscience environnementale mais il est en bonne voie. arcachonEcotours.com 06 68 58 40 93


Sport Bien-être ×

“En amour, on préfère les grâces du corps à celles de l’esprit.” Michel de Montaigne

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J’ai testé l’aguasofro L’aguasofro, mais « kesako » ? Curieuse, je prends rendez-vous au cabinet de Cécile Labouhume qui exerce la sophrologie au 116 cours de Verdun à Gujan-Mestras depuis deux ans. Texte Sabine Luong Photos Marine B

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écile Labouhume est sophrologue, mais cela, on le savait déjà. Les raisons qui nous amènent à découvrir cette branche de la médecine holistique et alternative sont très larges : développement personnel, douleurs diverses, gestion du stress, troubles du sommeil, état anxieux, burn out… Relaxante et apaisante la plupart du temps, elle peut aussi donner des alertes. Reconnecté à soi, le corps parle et laisse émerger ce qui doit être réparé, compris, guéri. Cécile n’est pas analyste. Aussi, elle guide ceux qui ont besoin de l’être vers des confrères qui sauront les accompagner pour gérer la suite. Par contre, aguasophrologue, c’est nouveau.

Un travail profond Tout sourire, elle m’explique que c’est une spécialisation qu’elle pratique depuis le mois de septembre 2022 après une formation faite en juin. Cette méthode a été créée en 2019 par 0 82


Véronique Sophie Riot Gouet dans le but d’amener un bien-être grâce aux effets de la sophrologie renforcés par les bienfaits de l’eau. Seulement une centaine de sophrologues en France propose cette récente discipline et nous avons la chance d’avoir une praticienne sur le bassin d’Arcachon, Cécile. « Souvent on vient me voir pour gérer le stress, les émotions et la douleur. J’ai quelques personnes atteintes de fibromyalgie par exemple. Mais on peut venir juste pour se relaxer, se détendre

et prendre soin de soi. Dans l’eau tout est accentué, les ressentis sont plus forts, c’est certainement dû à l’apesanteur. Le travail s’avère plus profond qu’en cabinet. On n’a même pas besoin de savoir nager. Pour faire connaître la discipline, je travaille avec une photographe aquatique portraitiste, Marine Huck. » Convaincue, je décide de tester une séance avec un petit groupe de six personnes, au centre Vitalitude de Gujan-Mestras avec lequel Cécile a un partenariat pour utiliser leur piscine.

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“Dans l’eau tout est accentué, les ressentis sont plus forts” Un relâchement total Nous sommes deux à découvrir la discipline, que nous explique brièvement Cécile. On enfile une veste néoprène pour prévenir le refroidissement du corps et plouf ! nous voici prêtes à nous détendre, guidées par la voix de


“Peu à peu, les muscles de mon corps se détendent. Le temps n’a plus de prise. Je suis sereine.”

Aguasofro, Cécile Labouhume 116 avenue de Verdun à Gujan-Mestras 06 43 61 20 28 facebook.com/cecile. labouhume.sophrologue

Le groupe aguasofro zen de 8 personnes max ou le groupe thérapie de 5 personnes se retrouvent une semaine sur deux les mercredis de 18h15 à 19h15 au centre Vitalitude, 149, allée du Haurat à Gujan-Mestras. Possibilité de cours individuel en piscine privée.

Cécile. « Prenez conscience de ce qui vous entoure, des bruits, de vos sensations et de ce moment présent rien que pour vous. » Aidées par quelques exercices de respiration et de mouvements doux, les yeux clos, la musique et cette sensation de flotter dans l’eau, j’atteins un état de conscience modifié, plutôt vigilant du fait d’être dans l’eau. Je suis dans un monde parallèle où je ressens mon corps qui se laisse aller. « Tiens, j’ai un peu mal à la cheville. » J’accepte la sensation et 084

la douleur passe. Plus tard, munie d’un « nénuphar » dans lequel je glisse ma tête pour la maintenir hors de l’eau, une frite sous les genoux, je flotte comme dans le ventre de ma mère dans cette eau chaude lénifiante. La voix rassurante de Cécile me paraît lointaine et toute cette douceur apaisante calme le dragon qui sommeille en moi, détend les muscles de mon corps, peu à peu le lâcher-prise s’installe en moi. Le temps n’a plus de prise. Je suis sereine. C’est déjà fini, mais je n’ai pas envie. Le soir, je dors comme un bébé et la journée du lendemain est tout aussi zen. Cela m’a fait un bien fou, si bien que j’y retournerai.


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Pylaskin, l’alliance du luxe et de l’esprit Bassin Extensible, résistante et complexe, la peau, organe barrière qui protège toutes les couches de notre épiderme, mérite qu’on lui réserve le meilleur des traitements. Adepte des produits de beauté, c’est dans cette quête de qualité que la Testerine Émilie Navarro a conçu Pylaskin ; une gamme de produits cosmétiques locale, biologique et haut de gamme fraîchement intégrée par la marque B’A.

Texte & Photos Melanny Rodrigues

I

nfirmière de formation, cette élégante créatrice a toujours évolué dans le milieu hospitalier, avec le besoin de soulager, d’aider, de transmettre avant de se reconvertir dans le bien-être d’une tout autre façon. En 2019, soucieuse alors de ce qu’elle applique sur sa peau, la jeune femme relève la composition des produits de grandes marques qu’elle utilise quotidiennement et s’étonne de son analyse. Tous pour la plupart chargés d’eau et d’actifs controversés ne justifient pas leur prix et soulèvent l’incohérence d’ingrédients sourcés bio en provenance de l’autre bout du monde. Motivée par cette soif de transparence et l’envie d’entreprendre, la jeune créatrice fait appel à l’expertise de 086

laboratoires indépendants pour attester la faisabilité et l’innocuité des formules qu’elle imagine dans le secret de sa salle de bain. Avec leur approbation, elle laisse émerger Pylaskin : deux produits pour le visage, deux produits pour le corps, élaborés naturellement et certifiés biologiques au-delà même du seuil référencé dans le cahier des charges d’Ecocert et de Cosmebio.

Ode à la flore endémique À l’image du masque et du gommage à base de poudre de coquilles d’huître, toutes ces formules, assemblées en Aquitaine, convoquent son amour pour le Bassin et font référence à la flore endémique de notre belle région. Pareille à la crème corporelle à l’oyat


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“Passionnée et engagée, la Testerine a pensé sa gamme au plus proche de ses valeurs” issu de forêts écogérées. Soutenue par Emmanuelle Collin de l’institut Capzen qui distribue ses produits depuis leur création, toujours dans sa volonté d’excellence, Émilie s’entoure localement et fait coudre à la main par les Gujanaises de Muësa les jolies trousses de toilette qui servent d’écrin à son rituel de soins.

De nouveaux produits à venir

Pylaskin.fr

des sables chargée de nourrir la peau en profondeur, combinée aux algues, à l’huile de chanvre et aux extraits d’écorce de pins maritimes, l’immortelle des dunes, cette fleur typique de la côte atlantique devient une crème veloutée idéale pour atténuer les signes du temps. Évolutives, les recettes qu’elle propose passent d’un état à l’autre, laissant sous les doigts s’estomper les grains pour les transformer en lait. Passionnée et engagée, la Testerine a pensé l’intégralité de sa gamme au plus proche de ses valeurs : éthique dans la globalité. Sérigraphiés, sans étiquette, jusque ses miniatures, tous ses contenants sont en verre et leurs étuis en carton 088

Après quatre années de doute et de recherche afin de concevoir une gamme aussi esthétique qu’efficace, celle qui entretient un lien presque maternel avec ses pots de crème espère déjà pouvoir étendre son offre avec une huile sèche corps et cheveux, un gel nettoyant, des carrés démaquillants réutilisables et un contour des yeux. Sensoriels, texturés et subtilement parfumés, les produits d’Émilie sont pensés comme elle aurait aimé les trouver ; elle entrevoit à travers eux un cheminement vers la confiance et l’acceptation de soi. « J’ai toujours vu maman prendre soin d’elle et me répéter depuis mes 20 ans de penser à me mettre une crème hydratante. À force, j’ai laissé s’instaurer cette habitude. » Ainsi, depuis janvier, de nombreuses femmes ont déjà fait le choix de la suivre dans cette belle aventure, et toutes, unanimes, s’accordent sur les propriétés hydratantes, repulpantes et nutritives de cette nouvelle routine beauté. Protéger sa peau du soleil, de la pollution, boire de l’eau, faire du sport, toutes ses actions sonnent comme une évidence pour vivre sainement. À sa mesure, Pylaskin mène sans effort vers cet accomplissement.


Enfants ×

“Un enfant, c’est le dernier poète d’un monde qui s’entête à vouloir devenir grand.” Jacques Brel

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Quand l’art devient thérapie

Texte Ineh

Photos Atelier Min’2rien (sauf mention)

L’art, la transmission et les enfants sont à l’origine de la création de l’Atelier Min’2rien. Ouvert depuis près de trois ans, cet espace de vie gujanais a été pensé comme un lieu où « les enfants ne sont pas bridés. Ils s’expriment ». Rencontre avec Magali Louis, sa fondatrice.

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Magali Louis

Une vocation nouvelle Cette passion pour les arts créatifs, elle avait déjà choisi de la transmettre aux enfants. « C’est à la Maison des jeunes d’Arcachon que j’ai eu mon premier contact avec les enfants. Pendant quelques années, j’y ai donné des cours d’arts plastiques. J’ai également fait de l’animation d’anniversaire, des ateliers créatifs ici et là. » Devenue mère de famille – Magali est à la tête d’une fratrie de trois

garçons –, elle décide d’être AESH afin d’accompagner les enfants scolarisés porteurs de handicap. Cette approche aux côtés d’enfants dits atypiques fait naître en elle une vocation nouvelle. « J’avais cette fibre artistique, ce plaisir d’enseigner et ce contact avec ces enfants qui ont quelque chose de particulier. J’ai recollé tous les morceaux de ce puzzle et j’ai décidé de devenir art thérapeute. » 091

© Ineh

M

agali, c’est l’enfant du pays. Native d’Arcachon, elle fait ses classes au lycée français Magendie à Bordeaux, section Arts appliqués avant de rejoindre l’agence familiale Studio Bleu Citron en tant que graphiste. Puis, c’est à la Dépêche du Bassin qu’elle poursuit son parcours professionnel comme infographiste. En parallèle, elle expose ses toiles du bassin d’Arcachon tantôt au port de Larros, tantôt à la maison Louis David. Magali Peys, c’était elle. Une artiste touche-à-tout, qui cherchait à explorer, à créer et à donner vie aux matières naturelles comme avec la création de ses pignolotes, de petits personnages en pomme de pin qui représentaient chacun un petit peu de son Bassin.

“J’avais cette fibre artistique, ce plaisir d’enseigner et ce contact avec ces enfants qui ont quelque chose de particulier”


Magali Louis se forme, acquiert des compétences supplémentaires en sophrologie, relaxologie et psychologie positive.

Se faire du bien Elle crée alors sa propre méthode portée par le credo « Finalement, tu es capable de le faire ». L’atelier Min’2rien est un endroit où tout est possible d’un point de vue artistique. « Ici, les enfants ne sont pas bridés. Ils peuvent patouiller dans la peinture, s’exprimer librement. Il n’y a pas de contraintes comme dans le milieu scolaire. » L’atelier est ouvert à tous les enfants. « Les enfants dits atypiques sont en inclusion dans chacun des groupes. Et ce qui est intéressant, c’est que les enfants dits normaux apprennent la tolérance. Et les enfants dits atypiques vont quant à eux apprendre le respect. Il y a une sorte d’échange et ils se complètent énormément. Nous sommes tous réunis par notre envie de nous exprimer mais tout en faisant attention à l’autre. » L’art thérapie offre ce champs des possibles. Pas d’initiation, pas de techniques particulières, juste de l’expression pour se faire du bien, se défouler ou se recentrer sur une même thématique souvent positive, le bonheur, la joie, les animaux totem, le monde des rêves…. Un atelier à découvrir tous les jeudis.

Atelier Min’2rien 58 impasse Édouard Branly Gujan-Mestras 06 63 91 12 77 facebook.com/ateliermin2rien Min’2rien, c’est aussi de nombreux ateliers d’initiation autour de la peinture, du dessin, de la technique tout au long de l’année et des ateliers créatifs, récréatifs et bien-être pendant les vacances scolaires. 092



Texte & Photos Ineh (sauf mention)

Le Cocon de Mila

© Prostock-studio

Le bien-être et l’amour des autres. Voilà ce qui a motivé la création du Cocon de Mila. Ce lieu encore virtuel mais parfaitement défini dans la vision de Virginie Delor, sera « un endroit chaleureux dans lequel parents et enfants se sentiront comme dans un nid douillet ». En attendant, c’est à domicile qu’elle exerce afin, dit-elle, « d’aider à renforcer le lien d’attachement qui unit les parents et leurs enfants ». Mais pas seulement…

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C

ela fait une quinzaine d’années que Virginie Delor est éducatrice de jeunes enfants. Ce métier, elle l’aime. Seulement, elle a à cœur de l’exercer autrement et d’orienter son parcours vers l’accompagnement à la parentalité tout en mettant à profit ses connaissances du développement psycho-affectif de l’enfant. Son expérience personnelle de la maternité a grandement motivé son désir de soutenir les autres. « J’ai moi-même eu besoin d’être accompagnée lorsque ma fille est née. J’ai pu bénéficier d’ateliers de massage bébé qui ont été très bénéfiques pour créer ce lien qui n’existait pas encore entre mon enfant et moi. Cela a porté une petite graine qui a germé au fur et à mesure et m’a donné l’envie de transmettre en retour ce que j’avais reçu à d’autres familles. »

Rassurer les parents Au mois d’avril 2022, Virginie donne vie au Cocon de Mila. Tous les samedis matin, elle consacre son temps aux familles. « Pour le moment, je me déplace à leur domicile. Cela reste un univers familier et rassurant pour elles. Ces ateliers individuels sont très bien pour les personnes réservées ou celles qui veulent garder des choses pour elles. Mais moi, je l’ai vécu en groupe et je trouve très intéressant

Virginie Delor

d’avoir à partager avec d’autres parents, d’autres mamans, d’autres papas. Car finalement, nous nous sentons moins seuls. Nous réalisons que d’autres vivent les mêmes problématiques que nous. » Son travail en crèche l’amène chaque jour à réaliser la détresse de certains parents. « Je vois bien que beaucoup sont dans ce questionnement, de savoir s’ils font correctement. Ils ont besoin d’être aidés. Nous avons parfois des familles adressées par la 095

protection maternelle et infantile pour qui le lien ne s’est pas créé de suite entre la maman et son bébé. Et nous essayons de changer la donne. J’accorde énormément d’importance à ce lien d’attachement. Car, c’est la base d’une relation saine et sereine avec son enfant. C’est la raison qui a fait que j’avais aussi envie d’aller plus loin en créant le Cocon de Mila. » En mettant en place des séances de groupe, Virginie permettra aussi aux familles d’échanger « de petits


© Valua Vitaly

“Le lien d’attachement est la base d’une relation saine et sereine avec son enfant”

conseils et astuces » et de relativiser leurs ressentis les poussant à être parfois très durs envers eux-mêmes. Mais un peu de patience, ces ateliers arrivent bientôt !

Des massages et du yoga pour renforcer les liens Pour le moment, la mère de famille consacre l’essentiel de son activité aux séances à domicile. Des séances individuelles lors desquelles les « jeunes parents » apprennent à masser leur bébé et à tisser un lien

particulier avec lui. Selon elle, « les massages permettent de renouer ou de renforcer les liens. Ils permettent aussi au bébé de se sentir aimer, exister ». Formée au baby yoga, Virginie intègre également quelques postures car, indique-t-elle, « l’un ne va pas sans l’autre. Pour le bébé, il s’agit plutôt d’une découverte motrice. Ce sont des mouvements tout simples que nous faisons ou que le bébé fait parfois lui-même naturellement. On l’aide ainsi à prendre conscience de son schéma 096

corporel, à dissocier les différentes parties de son corps. Comme pour le massage, je montre les gestes sur un poupon et le parent les reproduit à sa façon. Tout se fait suivant le rythme de l’enfant. Ces instants donnent la possibilité aux parents d’observer leur enfant. C’est un moment de parenthèse, de détente, de plaisir et de connexion avec lui. » lecocondemila.fr virginie@lecocondemila.fr 06 47 39 70 66



LE BI LLET DE PA S C A L BATA ILLE

Ô bassin d’Arcachon, joyau de l’océan, Tes plages de sable fin, tes pins verdoyants, Tes dunes de sable, ta faune protégée, Offrent à tes visiteurs une beauté sacrée. Ô bassin d’Arcachon, ton charme est unique, À chaque jour la surprise d’une nouvelle crique, Et tout instant passé dans ton cadre enchanté, Est une promesse de bonheur, pour l’éternité. Ce poème à la gloire de notre bassin d’Arcachon n’est pas de l’un des grands écrivains qui, de José-Maria de Heredia à Jean Anouilh ont aimé séjourner dans « son cadre enchanté ». Il est signé par un « cerveau » qui n’y a jamais mis les pieds (et pour cause, me direz-vous, ça ressemble à quoi les pieds d’un cerveau ?). Son auteur est en effet ChatGPT, l’intelligence artificielle qui défraie la chronique depuis quelques semaines. Je me suis connecté sur son site, j’ai tapé sur mon clavier « Écris-moi un poème à la gloire du bassin d’Arcachon » et en quelques secondes est apparu sur mon écran ce texte de deux quatrains en alexandrins !

© Patrice Bouscarrut

Gouverner, c’est prévoir !

Assez fascinant, avouez-le. Fascinant, mais évidemment très inquiétant aussi. C’est du moins mon sentiment. Mais, pour ne pas passer pour un ennemi du progrès, j’ai demandé à notre IA de disserter elle-même sur le thème : « L’IA : quels dangers pour l’homme ? » Voici sa réponse immédiate : « Il y a plusieurs dangers potentiels de l’IA pour les humains, en voici quelques-uns: L’emploi : l’IA et la robotique pourraient remplacer des emplois effectués par des humains, ce qui pourrait causer des perturbations économiques et sociales majeures. Les discriminations : l’IA peut être influencée par les préjugés et les stéréotypes humains, ce qui peut se traduire par des discriminations envers certaines personnes ou groupes. Le contrôle : les systèmes d’IA peuvent devenir autonomes et prendre des décisions sans l’intervention humaine, si ces systèmes ne sont pas conçus pour être éthiques. 098

La sécurité : les systèmes d’IA peuvent être vulnérables aux attaques et aux piratages, ce qui pourrait entraîner des violations de la vie privée, des défaillances du système et même des dangers physiques. L’existence même : certains experts prévoient que les machines intelligentes pourraient surpasser l’intelligence humaine, ce qui pourrait entraîner des conséquences indésirables pour l’humanité. » À l’heure où la France se déchire sur des thématiques aussi existentielles et urgentes que « Faut-il travailler jusqu’à 64 ans » (cf point 1 des dangers listés par l’IA), « La menace du grand remplacement » (cf point 3…) ou « La toxicité des voitures thermiques versus le tout-électrique » (cf points 4 et 5…), je voulais juste livrer ceci à votre sagacité : « Comment politiques, syndicats, experts et polémistes parviennent-ils à se tenir aussi éloignés des véritables enjeux de notre société ? » Bonne réflexion…


Jeep – SIPA Automobiles Arcachon – 931 Boulevard de l’Industrie. 33 260 La Teste de Buch. 05 35 37 24 04 Bordeaux – 54 Avenue du Chut. 33 700 Mérignac. 05 56 18 68 92



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