INTERVIEWS
JOSÉ MANOKA
UN VRAI CITOYEN DU MONDE
PAUL MUAMBA AURÉLIE NKASA
DOSSIERS
LA RDC A L’ÈRE DE LA COVID-19
Congo Business Magazine - Juin 2020 1 Vol.3 Numéro 13 • Juin 2020 ISSN : 2368-9420 - 23689439 I CANADA 5$ / USA 3.90$ / AFRIQUE RDC 7000Fc / EUROPE 3€
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SOMMAIRE
RD-Congo: 13 avenue Lubefu Gombé Kinshasa RD-Congo Téléphone : + 243 827 397 494 & +243 845 886 945 Canada: 401 Bay Street Toronto, ON M5H 2Y4 Téléphone : +1 437 240 1702 info@magazinecongobusiness.com
Éditeur Lawrence KITOKO LUBULA
Éditorial invité Page 5 Investir dans les firmes pharmaceutiques, Heri Manenga Henry
Directrice de la rédaction Madeleine MBONGO MPASI
Courriers des lecteurs Page 6 La Covid 19 et l’économie, Gilbert Bidiar, col. de Tejumba
Directeur de la Publication Bolundu RISASI L Directeur de vente Fohony BAHATI
Les Décideurs Interview Page 8 Entrevue de CBM avec monsieur José Manoka Page 12 Entretien avec monsieur Paul Muamba
Coordonnatrice de la rédaction Charlotte MUTOMBO UMBA Secrétaire de la rédaction Milolo KITOKO
Gérer son compte en période de crise Page 17 Madame Malou Nzuzi Les Décideurs Interview Page 20 Madame Aurélie Nkasa Liloko Dossier Covid-19 Page 24 Trois Stratégies permettant aux entreprises en RDC de s’adapter pendant et après la Covid-19. Page 26 La pandémie pourrait permettre d’accélérer les investissements. Perspectives Page 30 Impact sur les relations d’affaires entre le Royaume-Uni et l’Afrique en général, la RDC en particulier, Cédrik Longange Afrique Monde Page 36 Plus de 3 millions d’emplois attendus d’ici 2025 Page 37 Quand l’économie bleue crée une niche d’emploi. Page 38 Chambre de Commerce Congolaise en Grand Bretagne Page 26 La pandémie pourrait permettre d’accélérer les investissements
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Rédaction Charlotte MUTOMBO UMBA Cédric LONGANGE INGONGOMO Derlin Mputu Kinsa Fady-Aa. WISHIYA DIBAYA Heri MANEMA Lawrence KITOKO-LUBULA Madeleine MBONGO MPASI Talents 2 Africa Design Schilo Tshitenga Djane-Kate Minikabu Lozolo Impression & Distribution Yolo Communications Crédits photos Rudy Yaone, Vaya Sigmas, Baudouin Mouanda Istocks, Yolo Communications ISSN 2368-9420 imprimé ISSN 2368-9439 en ligne
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Editorial
Editorialiste invité Heri MANEMA Henry Secrétaire général de l’ACOFEPE/RDC
L’apparition de la Covid-19 dans le monde a déséquilibré les plans économiques, sociaux et sanitaires. Pour bon nombre de pays africains, moins industrialisés, moins équipés et avec peu des ressources financières, est un supplice auquel ils vont encore faire face outre le combat contre le sous-développement. La République démocratique du Congo (RDC) n’est nullement épargnée. La pandémie a révélé toutes les failles dans la gestion du système sanitaire notamment l’impréparation du gouvernement à faire face à la crise. Il a aussi démontré que le moyen affecté au secteur de la santé reste insuffisant voire insignifiant. Elle remet sur la table l’impératif de revoir la politique sanitaire du gouvernement. Avec un budget avoisinant dix milliards de dollars américains, seulement 5 à 8 % est réservé à la santé. En effet, alors que tous les acteurs sociaux et les prestataires des soins de santé, les médecins, les infirmiers, les laborantins… devraient se placer à la première ligne de front pour faire lutte commune contre la Covid-19, la RDC s’est retrouvée en face des différents problèmes l’empêchant d’entrer dans le jeu et se contentant presque de l’aide. L’insuffisance de moyens alloués au secteur de la santé, le manque des appareils respiratoires et des équipements pour le corps sanitaire ainsi que des produits préventifs contre le virus voire même le manque d’hôpitaux modernes, autant des facteurs qui ne mettent pas sa population à l’abri de la pandémie.
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En fait, le pays connait à ce jour des maladies comme le paludisme, le choléra, des épidémies comme la Rougeole, le Sida, l’Ebola, qui déciment, chaque jour, la vie de ses concitoyens. Et pire, vient s’ajouter la pandémie du coronavirus. Pourtant, certains remèdes efficaces contre ces maladies peuvent provenir des produits de la pharmacologie de la pharmacopée indigène dans toute sa diversité à la dimension de la république. Mais fort malheureusement, même la population pauvre se fait soigner avec des produits pharmaceutiques importés et plus couteux. Toutefois, Pharmakina, la grande société agro-industrielle implantée à Bukavu, à l’Est du pays dans la province du Sud-Kivu, réputée dans la production de la quinine qui soigne la malaria, a révélé ses capacités à pouvoir produire la chloroquine afin de prévenir la pandémie. Cependant, son ambition est ralentie si pas freinée par le manque de licence pour produire et/ou commercialiser la chloroquine. Elle a sollicité l’aide du gouvernement pour l’obtenir. Celui-ci est toujours en réflexion sur l’opportunité d’appuyer la Pharmakina dans la production de la chloroquine. Soit dit que la réflexion est menée au niveau de la Task force présidentielle qui est l’organe présidentiel d’appui au Comité de riposte contre la Covid 19. En attendant, le pays est obligé d’importer des médicaments susceptibles d’être produits au pays avec toutes les conséquences allant de la sur taxation à la contrefaçon dont le seul bénéficiaire n’est ni la population ni l’État congolais. En investissant dans la production pharmaceutique avec toutes les ressources de la faune et la flore de la RDC, c’est donner une occasion, à ce pays situé au cœur de l’Afrique, d’émerger en recherche pharmacologique. Structurer de manière décisive et durable la filière industrielle nationale du médicament est également nécessaire pour ce pays qui connait à chaque période la recrudescence d’une maladie spécifique. En effet, nous considérons que l’implantation ou l’amélioration de l’industrie pharmaceutique comme l’encadrement de la médecine traditionnelle pourra contribuer à l’amélioration de système de santé de la république. L’achat des équipements hospitaliers, des produits de santé comme l’amélioration du système sanitaire n’est pas un don qu’on donne à la population, il est de devoir de tout dirigeant de veiller au bien être de sa population.
Si les moyens étaient trouvés pour organiser des élections ou encore pour payer des voyages à des fins de soins de santé pour les politiciens, ils devraient également être de même pour le bien-être de la population au point de vue « Santé » qui est le moteur de toute existence. Pour faire face à toute maladie ravageuse ou pour freiner une épidémie comme c’est le cas avec la Covid-19, l’État recourt non seulement à l’expertise extérieure pour renforcer celle interne. Toutefois, en contexte de la mondialisation, l’Etat tentera d’éviter d’avoir la main en dessous de celle qui lui vient en aide.
Plusieurs auteurs ont eu à discourir sur le fait que les êtres humains utilisent plus de dix mille espèces des plantes comestibles contribuant au renforcement de leur système immunitaire. D’une façon empirique ou soutenue par une recherche, on en trouve en RD Congo cultivées ou à l’état sauvage. Le renforcement des centres de recherches et l’implantation d’une industrie pharmaceutique congolaise pourraient donc à juste titre capitaliser toutes ces plantes, qui restent jusqu’à présent négligées voire ignorées. Le pays pourra se lancer dans la production, la consommation et la commercialisation à grande échelle des produits agro-pharmaceutiques « made in Congo ».
C’est pourquoi, certains acteurs ont proposé à l’Etat congolais de relever son budget alloué à la santé ne fût-ce qu’à 18% de son budget total. Car cela pourrait permettre au pays d’améliorer ce secteur de santé. Le pays pourrait ainsi par exemple se doter de sa propre usine pharmaceutique, s’y investir en subventionnant les privés, valoriser et développer le domaine de la recherche scientifique dans les universités comme dans les centres de recherches. La recherche est un des éléments qui ont rehaussé toute leur importance en cette période de crise sanitaire.
L’implication, de tous les acteurs de développement est utile afin de rendre impératif la nécessité de continuer de parler du développement du secteur pharmaceutique en République démocratique du Congo. Si non, il sera toujours une opportunité pour les opérateurs économiques congolais et étrangers évoluant dans ce secteur à promouvoir leur partenariat gagnant-gagnant sans grand bénéfice pour le pays sauf une sorte d’encouragement à la contrefaçon si pas la contrebande des médicaments avec toutes les conséquences néfastes sur la santé de population et sur l’économie du pays.
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COURRIERS DES LECTEURS
La Covid19 et l’économie Gilbert Bidiar
Collaboration de Tejumba
C’est depuis janvier 2020 que le coronavirus a traversé les frontières chinoises et est devenu la pandémie à la Covid 19. A date, cette pandémie a un rapport étroit et direct avec l’économie en ce sens que lorsque nous parlons économie la première chose que nous voyons c’est la circulation des biens et des personnes et même la circulation des capitaux. La productivité y compris. La situation affecte grandement l’économie sur plusieurs plans et la productivité en tête de la liste. Elle ne peut s’activer que dans le mouvement de déplacement des individus vers les centres de production que sont les usines et consorts. Quand les gens sont confinés c’est-à-dire la circulation des personnes et des biens est affectée et réduite et automatiquement la productivité est affecté comme aussi l’économie en général est aussi affectée et réduite. Aussi longtemps que ce problème de coronavirus va continuer l’économie sera sévèrement affectée. Et pourra subir des nouvelles règles de gestion. Nous constatons que le système économique existant en l’occurrence le capitalisme et le socialisme sont aussi entrain de subir nécessairement de modifications. Le socialisme étant presqu’inexistant, on pourrait maintenant dire que la prédominance du capitalisme va connaitre des changements et peut-être même va perdre de sa valeur. La notion de l’autosuffisance revient en force au risque de démontrer à suffisance les insuffisances de la mondialisation dans ce sens que vue la fermeture des frontières entre Etats, chaque nation est appelée à faire recours à sa production locale pour subvenir à ses besoins durant cette période de confinement. Les pays qui vivaient plus des importations sont les plus frappés, et surement doivent tirer des leçons pour changer leurs politiques économiques de façon à créer et promouvoir l’industrie et la production locale. De façon simpliste prenons le cas de la situation dans les pays développés, l’État joue maintenant le rôle de l’État providence. C’est l’État maintenant qui est entrain de pourvoir Congo Business Magazine - Juin 2020
presqu’à tous les besoins, même aux besoins des entreprises. L’État a accepté de prendre en charge le payement des salaires des employés en versant aux entreprises un pourcentage de leur revenu afin qu’elles puissent subvenir aux salaires des employés. L’État est entrain de prendre en charge les gens dans les hôpitaux, tous ceux qui sont atteints de la Covid 19 ne paie pas c’est à la charge de l’État, Le personnel soignant qui travaille est à la charge de l’État. La motivation de tous ceux qui travaillent par exemple dans les services essentiels à la survie de la population et du fonctionnement de l’État est à la charge de l’État. Donc l’état est entrain de devenir un État provision ce qui est le contraire du système capitaliste actuel. A l’allure où nous allons, la Covid 19 affecte l’économie et même va changer le système économique mondial. Les productions sont à la baisse maintenant le monde est entrain de fonctionner avec les réserves qui étaient accumulées, les gouvernements sont entrain de puiser dans ces réserves pour subvenir aux besoins des populations. Et après, si ce temps vient à passer, nous pensons qu’il y aura restructuration économique. Les gouvernements s’attelleront à récupérer tout ce qu’ils ont perdu et cela pourra se faire sous forme soit d’augmentation de taxes, d’impôts ou de changement des règles et règlements ou autre chose. Il faut s’attendre à beaucoup des bouleversements en rapport avec cette pandémie au point de vue économique. Puisque politiquement il y a peu d’effet de coronavirus mais les grands effets seront ressentis au niveau économique car elle est la plus frappée étant donné que les productions sont au ralenti totalement au ralenti mais les besoins augmentent comme la loi de la demande. La demande est toujours au dessus et nous pouvons même dire la demande est croissante mais la production est au ralenti donc il ya un déséquilibre terrible que le coronavirus a créé dans le système économique dans le fonctionnement de l’économique et puis dans le rôle que l’état doit jouer en économie de marché. 6
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LES DECIDEURS INTERVIEW
Interview
Magazine Congo Business José Manoka Bonjour monsieur Manoka, le magazine CB a le réel plaisir de vous rencontrer il se sent honoré et le prend comme un privilège que vous lui accordez. Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ? Tout le plaisir est pour moi. Je suis né à Kinshasa au début des années 1970. Mon père était un homme d’affaire actif dans plusieurs domaines tels que la construction, l’agroalimentaire ou l’hôtellerie. Il avait instauré une tradition familiale qui consistait à envoyer ses enfants en Europe pour parfaire leur éducation dans des internats catholiques dans le sud de la Belgique. C’est ainsi que je me suis retrouvé, à l’âge de neuf ans, en internat au Collège du Sacré Cœur (aujourd’hui appelé Collège de Godinne - Burnot) à Profondeville près de la ville de Dinant. Du petit garçon insouciant vivant avec ses parents dans la chaleur de Kinshasa, je me suis retrouvé sans mes parents (mes frères ainés étaient en secondaire, donc dans une section différente de l’école) dans le froid de la Belgique. Cette expérience traumatisante a eu un rôle déterminant pour le restant de ma vie car j’ai appris très tôt que la seule chose permanente dans la vie était le changement et qu’il fallait développer de grandes capacités d’adaptation pour survivre et évoluer. Par la suite, j’ai passé 16 années d’études primaires, secondaires et universitaires entre Namur, Louvain-La-Neuve et Bruxelles. J’ai décroché une licence en sciences économiques de l’Université Catholique de Louvain. Au cours de toutes ces années de formation en Belgique, je n’avais pas Congo Business Magazine - Juin 2020
eu l’opportunité de remettre les pieds au Zaïre. Le mal du pays, un marché de l’emploi très discriminant pour les africains, même envers ceux qui parlaient plusieurs langues et étaient détenteurs d’un diplôme universitaire belge (je vous rassure, les choses se sont améliorées depuis la fin des années 1990) et la volonté de contribuer au développement de mon pays d’origine me poussent à rentrer au Zaïre. De retour au pays, je décroche mon premier emploi comme responsable administratif et financier dans une exploitation agro-industrielle. La guerre civile qui éclate à la fin de la dictature Mobutu et l’instabilité qui en découle m’emmènent à reconsidérer mon installation permanente dans mon pays. C’est ainsi qu’au début des années 2000, je reviens en Belgique et entame ma première expérience professionnelle dans le secteur bancaire au sein d’une banque américaine. Cette première expérience ouvrira les portes d’une carrière bancaire au Luxembourg et à New York. Naviguant entre vie familiale (je suis père de trois enfants) et vie professionnelle, j’ai obtenu un MBA de l’Université de Londres (University of London) en 2014. Aujourd’hui, je me considère comme un vrai citoyen du monde qui est né en Afrique, formé en Europe et ayant accumulé une expérience professionnelle en Afrique, en Europe et en Amérique. Pouvez-vous nous parler succinctement de votre entreprise et de ce que vous y rendez comme service ?
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Tout d’abord, j’aimerais préciser que je ne suis pas habilité à utiliser le nom de mon employeur dans le cadre de cette interview à caractère privé. Les points de vue que j’exprime dans cette interview sont mes propres opinions et non pas ceux de mon employeur actuel. Je travaille pour une banque Allemande de règlement, livraison et conservation de titres établie au Luxembourg avec une présence dans plus d’une dizaine de pays dans le monde. C’est ce que l’on appelle, dans notre jargon, une infrastructure de marché ou encore une banque pour les banques. Nous sommes la filiale du troisième opérateur boursier en Europe et nous nous occupons du bon dénouement et de la compensation des opérations boursières (post-trade) dans plus d’une cinquantaine de marchés domestiques des capitaux dans le monde. Nous servons une clientèle institutionnelle (banques privées, banques d’investissements, banques centrales, gestionnaires d’actifs, fonds souverains, compagnies d’assurance et quelques entreprises multinationales) basée dans 110 pays dans le monde. Au sein de cette banque, j’occupe une fonction commerciale en tant que Business Development Manager dans la division « Banking, Funding & Financing ». Mon rôle consiste à attirer de nouveaux clients à utiliser nos services. Cette division est en charge de l’optimisation des revenus nets d’intérêts de la banque mais aussi du service Repo (Repurchase agreement) qui consiste en la gestion en tant qu’agent, d’une transaction dans laquelle deux institutions financières s’entendent simultanément sur deux transactions : une vente de titres au comptant suivie d’un rachat à terme à une date et un prix convenu d’avance. Nous fournissons l’infrastructure technologique, légale et opérationnelle pour l’échange des titres donnés en nantissement (communément appelé collatéral) contre le cash prêté en diverses devises.
Je vais essayer de ne pas être trop technique en répondant à cette question. Un fonds du marché monétaire est un type de fonds commun de placement dont la particularité est de n’investir que dans des instruments financiers à court terme (maturité inférieure à 13 mois) très liquides et à très haute notation de crédit tels que les bons du Trésor Américain, Canadien ou Allemand. Parce qu’ils investissent dans des instruments à haute notation de crédit qui sont très liquides, ces fonds sont souvent assimilés au cash et offrent un niveau de risque peu élevé. Étant donné leur profil de risque et leur grande liquidité, les parts de fonds du marché monétaire peuvent servir de garantie dans les prêts interbancaires. En d’autres termes et de manière schématique, une banque A peut emprunter du cash auprès d’une banque B et donner en garantie à la banque B une partie de son portefeuille de fonds du marché monétaire. A l’échéance du prêt, si la banque A ne rembourse pas le montant prêté, la banque B pourra vendre les parts de fonds et récupérer sa mise de départ. L’existence de ce type de fonds permet de diversifier le type d’instruments dans lesquels les gestionnaires d’actifs peuvent investir pour générer du profit pour les épargnants comme vous et moi, tout en gardant sous contrôle toute exposition au risque. Enfin, puisque ces instruments peuvent servir de garantie dans les prêts interbancaires, ils permettent aux banques de satisfaire leurs besoins de liquidités, liquidités qui sont (normalement) mises à la disposition de l’économie réelle sous forme de prêts aux ménages et aux entreprises. Qu’est ce qui donne de la valeur à la monnaie, à l’argent ?
Nous permettons également aux banques centrales de garder en dépôt dans nos livres, le nantissement (en obligations essentiellement) qu’elles reçoivent des banques commerciales lorsqu’elles injectent des liquidités dans le cadre des opérations de marché en faveur de l’économie réelle.
Dans mes cours d’économie, j’ai appris que la valeur de l’argent était déterminée par la quantité de biens en général que l’on pouvait échanger contre une unité d’argent. La valeur de l’argent est son pouvoir d’achat, c’est-à-dire la quantité de biens et de services qu’il peut acheter.
Votre employeur a-t-il une filiale en RDC, si oui, laquelle ? si non, pourquoi ?
La production nationale en termes des biens et services a –t-il un impact sur la valeur de la monnaie ?
Non, à ce stade mon employeur n’a aucune filiale en Afrique mais nous servons un certain nombre de clients basés en Afrique et disposons, dans notre réseau de banques correspondantes, de quelques banques africaines. Mais Je ne perds pas l’espoir que mon employeur ouvrira une filiale en Afrique et même en RDC lorsque les conditions seront remplies. Je pense que la raison principale de l’inexistence d’une filiale, est le niveau de développement limité du marché des capitaux en Afrique en général et en RDC en particulier. Je rappelle que ma banque est une infrastructure de marché qui opère le règlement, la livraison et la conservation de titres. Nous venons donc en aval d’une bourse des valeurs par le biais de laquelle les entreprises peuvent se financer en émettant des titres et des obligations. A partir du moment où la RDC ne dispose pas encore d’une bourse de valeurs mobilières avec une taille critique, il ne nous est pas encore possible de nous y établir.
Oui, sans aucun doute. Le niveau des prix des biens et services influence ce que l’argent peut acheter. Vous remarquez dans notre vie quotidienne que lorsqu’un bien est abondant sur le marché, son prix a tendance à être peu élevé et nous pouvons donc en acheter plus avec une unité d’argent. A l’inverse, lorsque le marché connait une pénurie de ce bien, son prix augmente et nous devons mettre plus d’argent pour acheter le bien en question. Au niveau macroéconomique, lorsque nous devons mettre plus d’argent pour acheter des biens ou services car ils ne sont pas produits ou ne sont pas disponibles en quantités suffisantes, cela influence négativement la valeur de l’argent. En d’autres termes, la production nationale de biens et services influence le niveau des prix de ces mêmes biens et services. Le niveau des prix influence la valeur de la monnaie.
Dites-nous c’est quoi le Fonds du marché monétaire en garantie ? et quelles en sont les implications sur la création des richesses et la circulation de l’argent ? 9
Comment les espèces de l’économie informelle peuvent-ils être transformées en fonds du marché monétaire ? De manière générale, l’activité de gestionnaire d’actifs utilisant des fonds communs de placement est extrêmement réglementée car il Congo Business Magazine - Juin 2020
s’agit souvent de la gestion de l’épargne des citoyens (fonds de pensions et autres). Dans un monde où la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les crimes organisés sont devenus essentiels pour le bon fonctionnement du système financier et bancaire international, il est difficile d’envisager une injection des revenus issus de l’économie informelle dans le système financier formel. La voie la plus réaliste pour intégrer les revenus de l’économie informelle vers les fonds du marché monétaire serait d’encourager et de faciliter la mise en place de structures formelles, même allégées, pour identifier les opérateurs économiques, leur secteur d’activité et l’origine de leurs revenus. A ce jour, aucune réglementation sérieuse ne permet d’injecter dans le système financier de l’argent dont l’origine est opaque et pour lequel il n’existe pas de lien avec une activité licite. La culture de banque est relativement récente en RDC, que proposeriez-vous comme piliers à l’implantation d’une banque ? Je ne sais pas si la culture de la banque est récente en RDC. Depuis l’exploitation coloniale par les Belges et après l’indépendance, le Congo a toujours eu des banques qui ont servis d’abord la prédation par l’exploitant colonial et puis les dictatures qui ont suivi. Ce qui est récent en revanche, c’est cette stratégie des banques d’atteindre le plus grand nombre et d’instaurer une confiance du citoyen lambda pour qu’il dépose son épargne ou effectue certains de ses paiements auprès d’elles. Je dirais que les piliers pour l’installation d’une banque sont les mêmes que ceux pour l’installation de la plupart des entreprises, à savoir un environnement macroéconomique stable, un cadre réglementaire et juridique prévisibles, etc. Il n’y a pas de recette magique dans ce domaine en ce sens qu’un environnement des affaires favorable aux entreprises de diverses domaines attirera aussi l’installation des banques et d’autres prestataires de services financiers pour accompagner ces entreprises. Aujourd’hui, on constate que, dans les pays de l’Afrique Sub-SahaCongo Business Magazine - Juin 2020
rienne, le modèle classique de banques avec une branche physique laisse de plus en plus place au mobile banking ou à la banque par internet car ces nouveaux modèles sont moins couteux à maintenir et permettent d’atteindre les populations les plus pauvres et les moins susceptibles d’avoir à un compte en banque dans le sens classique. Je suis donc convaincu que les états doivent ajuster et adapter le cadre réglementant les services financiers pour accueillir de nouveaux intervenants mais aussi des services financiers délivrés au moyen de nouvelles technologies. Le stratagème selon laquelle, les responsables, souvent politique, créent des sociétés qui bénéficient de financement public de sommes importantes en vue de la réalisation de projet public mais qui ne rendent pas l’objet de leur décaissement, est un blanchiment d’argent ? A ma connaissance, le blanchiment d’argent consiste à injecter dans le système financier officiel, des fonds provenant d’activités illicites et criminels. Ce que vous décrivez dans votre question correspond à un cas de corruption et de détournement des deniers publics. L’étape du blanchiment commencera quand une banque acceptera d’accueillir ces fonds détournés des caisses de l’état sans lien avec une activité économique légale. Le système de comptes de compensation interbancaire permet-il le transfert d’un compte public (étatique) vers un compte privé (personnel) ? Je ne peux pas répondre à cette question avec précision car tout dépend de la juridiction et de la réglementation du pays dans lequel ces pratiques ont lieu. La réglementation varie d’un pays à l’autre. Le dollar américain circule plus que la monnaie nationale, pensez-vous que c’est un atout pour l’économie de ce pays ? Le phénomène de la dollarisation de certaines économies est un phénomène bien connu et discuté de long en large dans la littérature éco10
nomique. La dollarisation se manifeste souvent dans les économies en développement lorsque la monnaie locale perd de son utilité et que le dollar vient s’ajouter à cette monnaie locale comme moyen d’échange. Si l’on regarde les choses d’un point de vue politique, ce n’est clairement pas une bonne chose qu’une monnaie étrangère viennent s’ajouter à la monnaie locale comme moyen d’échange car cela implique que l’autorité publique a perd une certaine autonomie dans la manière de déterminer sa politique monétaire Du point de vue économique, comme elle est la caractéristique d’une économie instable où sévit l’hyperinflation, la dollarisation peut, en revanche, favoriser la stabilité monétaire et économique. Quelle différence établissez-vous entre le prêt qu’octroie une institution bancaire comme celle pour laquelle vous travaillez à un pays et le prêt de la banque mondiale ou du FMI ? Comme je l’ai expliqué, l’institution pour laquelle je travaille n’est pas une banque commerciale ou une banque de développement. Nous sommes en quelque sorte une banque pour les banques. Certaines banques centrales gardent en dépôt chez nous une partie de leurs réserves de changes en cash ou en titres et utilisent nos services liés à la sauvegarde de titres ou à la gestion de liquidités. Je ne suis pas un spécialiste des prêts octroyés par les institutions multilatérales comme la banque mondiale ou le FMI mais je pense que ce sont des prêts qui viennent au secours des états en difficultés financières pour soutenir les économies ou financer le développement de certains secteurs clés des pays fragilisés. Ces prêts sont souvent conditionnels et pas toujours en faveur des états qui en bénéficient car certaines conditionnalités poussent à la libération accrue de certains pans des économies qui sont essentiels aux populations les plus pauvres. Parmi ces valeurs : Professionnalisme, Intégrité, Créativité et Innovation, Travail d’équipe, Respect et dignité aux clients, Efficacité dans la gouvernance de l’entreprise quelle est celle qui est importance pour forger la confiance de clients envers une banque ? Pour fidéliser les clients d’une banque ? Quelle est celle qui manque pour qu’une banque soit réellement une banque au service des clients ? Il faut choisir une valeur par question si je comprends bien ? Alors, pour forger la confiance des clients envers la banque, je dirai que l’intégrité prime plus que tout. Pour fidéliser les clients, je dirai qu’il faut faire preuve de respect et de dignité. Enfin, celle qui manque dans cette liste pour qu’une banque soit réellement au service des clients, je dirai qu’il faut être à l’écoute des besoins des clients car il ne sert à rien d’être innovant, de faire preuve de respect et de dignité, etc. sans écouter les clients et développer des solutions qui rencontrent leurs besoins. Parlez-nous de l’impact du nombre des banques étrangères dans un pays sur le contrôle de son économie ? A mon avis, tant qu’une économie n’a pas atteint un niveau de maturité qui lui permet d’entrer en compétition avec les acteurs issus d’économies plus matures, il faut restreindre l’accès à certains secteurs clés aux acteurs nationaux. La banque est un de ces secteurs stratégiques clés. Un pays ne peut prétendre avoir un contrôle sur son économie s’il n’a pas d’acteurs bancaires nationaux solides qui mettront les intérêts du 11
pays avant ceux des actionnaires étrangers. Une fois que les nationaux ont les reins assez solides, on peut à ce moment-là ouvrir ces secteurs à la compétition internationale. Entretemps, rien n’empêche des partenariats avec des intervenants étrangers mais ceux-ci doivent garder une participation minoritaire. Beaucoup de pays qui sont aujourd’hui perçus comme les champions du libéralisme et du capitalisme sont passés par ce stade de protectionnisme pour certains secteurs stratégique clés. Et cette question nous ramène à la question des prêts qui sont octroyés par le FMI ou la Banque Mondiale à des états en développement et qui dans les années 80 étaient liés à des conditionnalités par le truchement de programmes d’ajustements structurels. Bien souvent ces programmes d’ajustements structurels ont promu une privatisation de certaines entreprises publiques (distribution d’eau ou d’énergie), la libéralisation de pans entiers des économies (télécommunication, transports publics, banque) qui se sont avérées catastrophiques et ont accéléré la paupérisation de beaucoup de pays. Quel serait le rapport entre le nombre des banques et l’absence des millionnaires dans les pays en développement subsaharien ? Depuis qu’elle connait une certaine stabilité politique, l’Ethiopie a réservé certains domaines de son économie à des nationaux (la banque et les assurances en ont fait partie). Ce protectionnisme temporaire a permis l’émergence d’une classe d’entrepreneurs Ethiopiens prospères qui a mis en avant les intérêts du développement de leur pays. Sans expliquer le rapport entre le nombre de banques et l’absence de millionnaires dans les pays de l’Afrique sub-saharienne (car il existe des millionnaires dans des pays sans un système bancaire digne de ce nom en Afrique au Sud du Sahara), mon propos est de dire que les états doivent protéger temporairement certains secteurs clés comme la banque afin de permettre leur développement pour l’intérêt du pays d’abord avant de s’ouvrir à la compétition internationale. Existerait-il un rapport entre le fonctionnement des banques et l’endettement public? Dans l’absolu et de manière standard non, car, à moins d’être une banque de l’état, une banque est avant tout une entreprise commerciale privée sans rapport avec l’endettement publique. Néanmoins, en situation de crise telle que celle que nous vivons actuellement avec le Covid-19 ou encore celle que nous avons connu pendant la crise financière de 2007-2009, les états sont intervenus massivement pour sauver le système financier dans son ensemble et les banques en particulier. Dans ce contexte-là, nous avons vu les états octroyer un soutien financier sans limite à certaines institutions financières qui posaient un risque systémique sur la structure financière tout entière des pays. Les pays ont fait tourner la planche à billets, ont rachetés des avoirs toxiques et pris toute une série de mesures salutaires pour les banques qui en ont bénéficié mais catastrophiques pour les finances publiques (argent du contribuable) car toutes ces actions ont alourdi la dette publique (qui continuera de peser très lourd sur les générations à venir). En fait, nous avons assisté à une mutualisation des pertes de ces entreprises qui au départ sont des entreprises commerciales et privées.
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LES DECIDEURS INTERVIEW
Paul Muamba Parlez-nous brièvement de vous, qui êtes-vous, que faites-vous ? Mon nom est Paul MUAMBA, je suis juriste de formation avec une spécialisation en droit du travail. Au Canada depuis 1999, je me suis spécialisé dans le domaine de l’employabilité domaine dans lequel j’ai acquis plus de huit ans d’expérience. Aujourd’hui j’occupe le poste de Chargé de projets en immigration économique et employabilité au RDÉE Canada (Réseau de développement économique et employabilité du Canada). Vous travaillez dans l’employabilité, comment évaluez-vous le pourcentage de placement si les petites sociétés comme les restaurants ferment à la suite de la faillite dû au confinement ? L’impact de la Covid-19 sur les chercheurs d’emploi est énorme. Il y a plusieurs secteurs qui avaient l’habitude d’effectuer des embauches massives durant la période estivale qui sont frappés de plein fouet. Statistiques Canada nous informe que le taux de chômage au Canada est passé à 7,8 % en mars, une hausse de 2,2 points de pourcentage par rapport à février. Les petites et moyennes entreprises (PME) sont particulièrement touchées. Le taux de placement dans les PME est quasiment nul durant cette période de crise. Les programmes d’aide du gouvernement fédéral, notamment le programme de subvention salariale, permettront aux PME de garder une partie de leurs mains d’œuvre mais en ce qui concerne les nouvelles embauches, il faudra attendre l’après crise. L’apport de l’immigrant dans l’économie canadienne n’est plus à démontrer. En période de confinement des personnes et de la circulation des certains biens et services comme de la fermeture des frontières pour raison de la Covid-19 quel est l’état de lieu de l’économie par rapport à l’immigration économique ? Les travailleurs étrangers temporaires ayant obtenu un permis de travail et les travailleurs qualifiés ayant obtenu la résidence permanente sont exemptés des mesures de restriction de voyage. Ils peuvent se rendre au Canada mais le grand défi sera sans doute de trouver un vol. Il y a des secteurs économiques au Canada qui dépendent énormément des travailleurs étrangers, je pense notamment au secteur agricole où les exploitations agricoles comptent sur 60 000 travailleurs étrangers temporaires chaque année. Bien que bénéficiant de l’exemption aux mesures de restriction de voyages, les nouveaux résidents permanents et les travailleurs temporaires qui arrivent au Canada doivent avoir un plan pour se placer en quarantaine pendant 14 jours lorsqu’ils arrivent au Canada. Il s’agit d’une mesure obligatoire, même s’ils ne présentent aucun symptôme. L’économie dans l’espace francophone canadien et la Covid-19, pouvez-vous nous brosser la situation ? L’économie dans l’espace francophone canadien ne fonctionne 13
pas en silos. Elle est tributaire de la santé économique du pays en général. Il est vrai cependant que la majorité des entrepreneurs francophones sont à la tête des petites et moyennes entreprises qui n’ont pas toujours les reins solides pour passer à travers des crises de cette ampleur. Il est donc important que les francophones se serrent les coudes et qu’ils s’approvisionnent auprès des petites entreprises francophones de leurs communautés respectives. À votre avis comment doit se comporter un chercheur d’emploi actuellement face à la crise de la COVID-19 ? Il est clair que la recherche d’emploi est très difficile en ce moment notamment parce que plusieurs entreprises qui envisageaient des embauches se sont rétractés à cause de l’incertitude créée par la crise. En termes de conseils aux chercheurs d’emploi je dirais ceci : Si votre recherche d’emploi est urgente, vous devez absolument travailler car vous avez un besoin urgent de revenu et vous n’êtes admissibles à aucune aide gouvernementale, je vous suggère de réorienter temporairement votre recherche vers les secteurs qui embauchent en ce moment et pour lesquels vous avez certaines compétences. Je pense au secteur de la santé, au secteur de l’approvisionnement dans l’alimentaire et au secteur de l’informatique particulièrement l’entretien et la maintenance des réseaux. Si votre recherche d’emploi n’est pas urgente; vous pouvez mettre à profit ce temps de confinement pour améliorer certaines compétences (apprentissage de l’anglais par exemple), améliorer vos compétences culturelles (mieux comprendre le marché du travail canadien par exemple) ou encore mettre à jour et peaufiner votre CV. Ce temps de crise est aussi une belle opportunité pour ceux et celles qui ont toujours eu des ambitions entrepreneuriales, de réfléchir à leurs projet et d’analyser les opportunités actuelles. Comme on dit, chaque crise offre son lot d’opportunité et l’entrepreneuriat pourrait être une de ces opportunités. D’après vous, cette crise va-t-elle changer le monde du travail ? Indiscutablement cette crise va changer notre vie en général et par conséquence notre façon de travail également. Plusieurs entreprises qui ont longtemps réticentes ou réfractaires au télétravail, ont maintenant adopté cette solution d’urgence pour maintenir leurs activités et dans beaucoup de cas cela fonctionne très bien. La crise de la Covid-19 a eu pour effet de «démocratiser le télétravail». Ceci va sans doute être un objet de discussion après la crise. Plusieurs entreprises dans le commerce de détail et la restauration se sont tournées vers la vente en ligne durant cette crise. Cela va sans doute modifier partiellement ou totalement leurs façons de faire du business après la crise. Nous ferons aussi des changements dans les processus de ressources humaines car plusieurs entreprises ont du faire du recrutement à distance. Cette crise aura des impacts sur le monde du travail, il sera intéressant d’en mesurer l’ampleur après la crise. Congo Business Magazine - Juin 2020
des incitatifs financiers et autre pour retenir et attirer les travailleurs qualifiés. C’est le grand défi actuel. Les pays du tiers monde qui ont connu la fuite des cerveaux vers les pays riches durant des années doivent mettre en place une politique agressive pour faciliter le retour de ces travailleurs qualifiés qui ont acquis de l’expérience à l’international et qui peuvent contribuer au développement. Au niveau international, quels sont les impacts de la crise sur le marché du travail ?
Pensez-vous qu’il y aura aussi un impact sur la politique d’immigration et le recrutement à l’international ? Depuis plusieurs années maintenant c’est le discours économique qui prévaut en matière d’immigration au détriment des considérations humanitaires. Accueillir des immigrants est devenu donc uniquement une manière de répondre aux pénuries de main-d’œuvre afin de soutenir l’économie canadienne. Si cette économie va mal, il serait donc normal de revoir la politique d’immigration. Par contre pour les communautés francophones en situation minoritaire (hors Québec), la question de l’immigration se pose en termes de démographie et de survie de ces communautés linguistiques. Si un changement de politique d’immigration doit avoir lieu, on doit tenir compte de plusieurs secteurs économiques qui étaient en pénurie de main d’œuvre avant la crise de la Covid-19 et qui le seront encore après. Si changement de politique il y a, il faudrait aussi qu’on tienne compte des besoins des communautés francophones minoritaires dont les besoins dépassent la vision strictement économique de l’immigration. À propos de la mobilité internationale, les pays pauvres ne sontils pas victime de la fuite de cerveaux vers les pays riches ? Comment le tiers monde peut-il se développer si tous les travailleurs qualifiés s’en vont ailleurs ? Le monde est en compétition en ce qui concerne les ressources humaines au même titre que les autres ressources. Les pays de départ doivent améliorer les conditions de vie et de travail des universitaires et des chercheurs, faciliter la circulation des étudiants et chercheurs et universitaires, encourager le retour des diplômés et les aider à se constituer en diaspora. Si c’est effort n’est pas fourni les travailleurs qualifiés iront toujours vers le pays le plus offrant selon la logique du marché. Il faudra plus qu’une incitation au patriotisme pour dissuader les personnes tentées par une aventure professionnelle extraterritoriale plus avantageuse financièrement. La compétition entre les pays pour attirer les travailleurs qualifiés se fait aussi entre pays riche. Au Canada par exemple, il y a un exode important des travailleurs de la santé (médecins, infirmières, …) vers les États-Unis. Tous les gouvernements du monde sont appelés à créer
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Au niveau international l’impact est énorme et cela varie d’un pays à un autre. Ce qui est encourageant ce que les pays du G20 se sont engagés dernièrement à protéger le marché de l’emploi fortement fragilisé par la pandémie du nouveau coronavirus à travers le monde. Une action concertée est recommandée car malheureusement certains pays en temps de crise on le réflexe de se renfermer sur eux-mêmes et de prôner le protectionnisme. Ça serait une grave erreur car l’économie mondiale est aujourd’hui tellement interconnectée que la solution à la crise ne peut venir que d’une action concertée des plus grandes économies du monde. La pandémie constituera-t-elle un tournant pour les échanges internationaux? J’ai bien peur que non. Rappelez-vous la crise financière de 2008, on s’attendait à ce qu’il y ait de grands changements dans les marchés financiers, le système bancaire, etc… On a par contre constaté un retour progressif à la normale les années qui ont suivi. Il y a peut-être des efforts de changements qui seront faits dans certains secteurs, je pense par exemple à la dépendance de plusieurs pays occidentaux, dont le Canada, envers les entreprises pharmaceutiques chinoises. Des efforts seront faits pour réduire cette dépendance et rassurer l’opinion publique mais à la longue, je crains que la réalité économique du marché ne vienne annihiler ces tentatives de changement. En terminant, comment jugez-vous les différents programmes mis en place par le gouvernement fédéral pour aider les travailleurs ? A mon avis la mesure phare qui permettra de maintenir les emplois et d’accorder une bouée de sauvetage aux PME c’est la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC). En effet ce programme offre une subvention de 75 % des salaires pendant une période de 12 semaines. Ce programme permettra aux entreprises de réembaucher leurs travailleurs mis à pied en raison de la COVID-19, de prévenir d’autres pertes d’emploi et de mieux se positionner pour reprendre leurs activités normales après la crise. En 2017, d’après Statistique Canada, les PME représentaient plus de 80% des emplois à l’échelle nationale. Il était donc urgent de trouver un moyen de sauver les emplois de PME et je pense
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Gérer son entreprise en période de crise
Mme Malou Nzuzi, DG - Agence CSB
o Vous sentez-vous prêt pour gérer votre entreprise dans un contexte de crise comme celui de la Covid-19 ? o Votre leadership saura-t-il s’adapter aux nouvelles situations qui l’accompagnent ? En ce temps de crise, les entreprises surtout les TPE/PME doivent mobiliser toutes leurs énergies pour réduire les conséquences négatives sur leurs activités et prévoir l’avenir à court et à long terme.
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Ne disposant pas de la même trésorerie et solidité financière qu’une grande entreprise, les TPE/PME qui réussiront à passer au travers de cette crise seront celles qui auront su réagir rapidement et avec détermination pour s’adapter aux changements au fur et à mesure qu’ils se présentent. La mise en place d’un plan d’action concret sur une durée de trois à six mois est un incontournable afin de minimiser et de contrôler les impacts financiers, humains, stratégiques et opérationnels et, ainsi, de prévoir la relance des activités. En cas de crise, cinq parties prenantes attendent des réponses opérationnelles et des modes de communication différents de la part de votre entreprise : Congo Business Magazine - Juin 2020
1. Les salariés veulent être sécurisés et assistés immédiatement. 2. Les clients demandent qualité et continuité de service. 3. Les fournisseurs veulent avoir leurs livraisons réglées.
• Un examen ligne par ligne de vos dépenses est essentiel pour déterminer où vous pouvez réduire les coûts à court terme. Chaque dollar compte. La réduction de vos dépenses vous permettra des économies dont vous pourriez profiter après la reprise.
4. Les actionnaires et/ou votre banque ne veulent pas d’impacts négatifs sur votre stabilité financière et sur l’image de votre entreprise pour préserver votre capacité de remboursement de votre prêt ou de leur dividende.
d. Gérer les fournisseurs et les approvisionnements
5. La communauté d’affaires et civile dans laquelle vous évoluez demande de votre part une responsabilité sociale qui soit visible sur terrain (RSE). Que faire ?
En temps de crise, une gestion proactive est nécessaire pour consolider la chaîne et s’assurer de bien servir sa clientèle en toute sécurité. Le processus de gestion des stocks doit donc être analysé et adapté pour limiter l’impact sur les liquidités et éviter des ruptures d’approvisionnement.
a. Une des premières étapes est de sécuriser vos employés. Le COVID-19 est avant tout, un problème humain, qui exige une réponse humaine. Le capital humain reste la mine d’or de votre entreprise. Il vous revient de vous assurer que vos salariés sont placés dans de bonnes conditions tant sécuritaires que technologiques (ordinateurs et logiciels essentiels à leur travail, s’ils sont en télétravail) pour travailler et avoir ainsi un rendement satisfaisant. Il vous faudra également communiquer efficacement et régulièrement avec eux pour leur donner les orientations de l’entreprise et organiser les équipes ainsi que leur travail, ce qui les aidera à garder le cap, à apprivoiser les changements et à les rassurer. • Afin de vous adapter aux nouvelles réalités, il est important de revoir votre plan de main-d’œuvre et vos pratiques en gestion des ressources humaines. b. faire le bilan de votre situation financière à court terme et plus particulièrement d’optimiser votre budget de caisse. Cela vous aidera à avoir une vision et une gestion claire de votre trésorerie c’est-à-dire la gestion de : - L’encaisse. - Des risques financiers qui pourraient s’annoncer. - Des sources de financement possibles. - L’optimisation du fonds de roulement. - L’étalement ou le report de certaines obligations. c. Réduire vos dépenses d’exploitation récurrentes Troisièmement, recherchez des dépenses d’exploitation récurrentes qui peuvent être suspendues à court terme. - Votre propriétaire serait-il disposé à reporter le loyer ? - Pouvez-vous réduire temporairement certains de vos frais de communication ? - Pouvez-vous cesser de recourir à certains services et y pallier autrement à moindre coût ?
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Actuellement, la chaîne d’approvisionnement des entreprises est perturbée.
• Vous devrez pour se faire, solidifier vos relations avec vos fournisseurs, négocier certaines ententes avec eux voire diversifier vos partenariats. e. Se doter d’une procédure clientèle souple et réactive. Ne manquez pas de présenter les solutions envisagées par l’entreprise (gratuites ou à prix réduit) pour continuer de servir vos clients. Vous apaiserez ainsi les premières inquiétudes et montrerez que vous prenez rapidement les choses en main. C’est également l’opportunité de penser à de nouveaux services ou produits qui pourraient leur être utiles. • Vous prenez ainsi l’opportunité d’élargir la gamme de votre offre, de fidéliser vos clients et d’être rentable en bout de ligne. f. Définir vos chantiers prioritaires, anticiper différend scénarii types en fonction des risques identifiés et définir les réponses/actions idoines pour rendre performantes vos opérations et satisfaire le client. Le but de cette démarche n’est pas de réagir mais surtout de planifier et suivre la mise en œuvre des actions essentiels pour garantir la compétitivité voire la survie de votre entreprise, tel que : - Dresser un portrait clair de la disponibilité de vos employés. - Former les équipes, les employés devant intervenir sur une nouveau produit/service. - Réorganiser le process des opérations et des approvisionnements pour assurer le service tout au long. - Etablir un budget trimestriel de trésorerie. - Revoir votre offre commerciale et proposition de prix. - Développer divers canaux de communication et le faire savoir à la clientèle. - Vous assurez que vos employés sont au fait des changements et des particularités relatives à la prise en charge des dossiers client. - Développer un système d’alertes de remontées d’information efficaces vous permettant d’agir promptement. La réactivité et la ra-
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pidité des réponses données sont des éléments cruciaux dans la gestion de crise… Ceci étant dit, la gestion de crise nécessite aussi de l’improvisation parce que cette dernière vient avec son lot de surprises (arrêté gouvernemental pour un secteur d’activité, changement de politique de crédits dans une banque…). Il vous faut donc faire preuve d’intelligence pour que l’entreprise puisse s’adapter à n’importe quelle évolution de la crise et travailler à une organisation idoine de façon très précise. g. Prendre à bras le corps votre responsabilité sociale (RSE) Longtemps considérée comme un simple bonus, la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) fait une fois de plus la preuve de son utilité en cette période de crise. Les décisions des entreprises affectant les travailleurs et leurs communautés sont regardées à la loupe depuis la crise du covid-19 et sans vouloir paraitre d’un mercantilisme sans
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scrupule, il est encore plus qu’hier, important que l’entreprise d’aujourd’hui prenne conscience qu’un des critères de sa performance réside en sa capacité à être un vecteur de changement positif dans sa communauté. g. Garder espoir…. Toute crise finit par passer ! Accélérez vos compétences ! CSB est là pour vous. Nos experts peuvent vous aider dans la formation de vos équipes et dans votre réflexion sur l’optimisation de votre carrière ou de votre modèle d’affaires et la mise en place d’une fructueuse stratégie. Contactez-nous : www.agence-csb.net - www.info@agence-csb.net + 243 82 621 1170 - + 243 81 250 3794 + 243 99 810 8282 - + 243 82 186 0057
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Aurélie Nkasa Liloko Qui est derrière Madame Network ?
alors créé le premier réseau féminin d’affaires ouvert aux hommes: Madame Network.
Je m’appelle Aurélie Nkasa Liloko, 37 ans, en couple, j’ai deux filles de 4 mois et de 4 ans. J’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies en une, toujours avec la motivation d’une jeune femme de 20 ans et le cœur d’une enfant de 6 ans. Mon père est d’origine Congolaise, de Kinshasa, il avait été adopté à l’âge de huit ans pour avoir la “chance” de grandir en Europe, lui qui avait encore toute sa famille, père, mère et toute une fratrie… Déraciné et pas vraiment aidé, je pense qu’il ne s’en est jamais remis. Il est malheureusement décédé il y a cinq ans. Ma mère est belgo-française et c’est avec elle que j’ai le plus grandi. Mais avec un père déraciné, que je vive plus avec l’un ou l’autre n’aurait rien changé. Je suis une pure “Bounty” et fière de l’être. Je me considère comme une enfant du monde, de la terre et de l’univers, de ce fait j’ai décidé que j’étais partout chez moi!
Madame Network est-il un club d’affaires créé pour les femmes seulement ?
Je suis révoltée par les inégalités sociales, la pauvreté. Je ne mange pas de viande. J’adore la vie, la nature, les animaux, les gens et tout ce qui a trait à la beauté de l’existence. Je suis féministe dans le sens où je me bats pour l’égalité et la liberté d’agir pour toutes. Nous sommes là pour que les femmes vivent leurs rêves et leur vie à fond! Il est important que chaque femme se sente considérée, libre de se réaliser, de s’exprimer, de reprendre son pouvoir de création et de décision. La société a besoin de retrouver son féminin sacré, je suis persuadée que beaucoup de problèmes viennent de là. La femme a été trop longtemps considérée comme seconde ou inexistante alors que fondamentalement nous sommes la vie elle-même. Nous devons plus que jamais prendre notre place dans chaque structure organisationnelle de la société et surtout dans les hautes sphères de ce monde si nous le voulons meilleur.
Vous avez été honoré parmi les quinze superwomen carolos, qu’est-ce que cette récompense représente pour vous ?
Comment est née l’idée de Madame Network ? Après avoir participé à beaucoup de Networking en Wallonie et Bruxelles, j’ai compris qu’il y avait un besoin car moi-même je ne me retrouvais dans aucun d’entres eux. Au départ j’ai eu la proposition de travailler pour un réseau exclusivement féminin, ce qui ne me convenait pas. J’ai Congo Business Magazine - Juin 2020
Nous sommes dans une dynamique, une structure, une organisation féminine oui. Car il n’y a rien à faire, même si le non-genré prend de l’ampleur, les hommes et les femmes sont bien différents et cela notamment dans l’envie et la manière de gérer un business. Ce qui veut bien dire que je comprends tout à fait que certaines personnes souhaitent affirmer leur côté féminin ou masculin peut importe leur sexe. Le féminisme n’est pas un sujet de femmes, c’est une question de société qui doit être traitée ensemble car il nous concerne toutes et tous. C’est pourquoi le réseau est ouvert aux hommes. Ces messieurs restent minoritaires mais sont encouragés et les bienvenus.
Je suis honorée d’en faire partie. A présent, je pense qu’il faudrait réellement mettre plus de femmes qui ont des postes à responsabilités en première page dans les médias occidentaux. Notamment ici en Belgique. Nous pensons à tort être moderne mais si nous nous comparons aux pays du sud ou nordiques, surtout en politique, nous sommes mauvais élève. Il y a des avancées mais nous sommes encore loin de la parité. Les femmes de pouvoir et décisionnaire font encore peur dans notre petit pays. Je suis ravie de voir l’élan énergétique mondial en faveur de ce changement mais il y a encore beaucoup à faire. Dans cette période où on demande la distanciation sociale, comment faites-vous ? Comme la plupart des professionnels, nous avons organisé des réunions et workshop virtuels pour maintenir le contact, s’épauler et se conseiller pendant ce confinement et pour la suite. Finalement le format est intéressant et nous allons certainement continuer à organiser certaines activités online. Celles-ci ne remplaceront jamais la qualité du monde réel 20
mais elles peuvent être pratiques pour certaines occasions. Combien de membre compte madame Network ? Nous avons dépassé la centaine de membres en une année et demie. Actuellement, nous devons être une soixantaine de membres actifs. Madame Chouna Lomponda a lancé en Belgique une campagne de la réussite parmi vous, quel est votre avis par rapport à la discrimination systématique que subissent certaines personnes issues de l’immigration ? Le travail de madame Chouna Lomponda est remarquable, bravo à elle! Nous avons besoin de plus d’initiatives qui véhiculent une image positive de l’immigration comme celle-ci. C’est une richesse infinie, tant au niveau culturel, humain qu’économique. Je suis révoltée, attristée et choquée par le racisme. C’est une notion qui m’est étrangère, je ne peux absolument pas comprendre ni cautionner ce type de comportement, il doit être sanctionné. J’ai eu la chance de grandir dans la région de Charleroi où il existe une grande diversité multiculturelle et où le racisme ne se fait pas sentir comme dans certaines villes. Quels sont vos défis et qui sont vos concurrents directs ? Le premier défi est d’organiser des activités de Networking de qualité. Il faut qu’elles soient variées, intéressantes, qu’elles correspondent aux besoins des membres tout en continuant à les surprendre. Il nous faut aussi créer des événements et réunions propices aux échanges constructifs. Le plus gros défi est d’attirer régulièrement de nouveaux adhérents tout au long de l’année. Nos concurrents sont tous des clubs d’affaires, les coworkings, incubateurs et autres communautés susceptible d’organiser des activités de networking. Mais nous préférons parler de partenaires plutôt que de concurrents. En effet, il nous arrive régulièrement de co-organiser des activités avec d’autres clubs d’affaires ou communautés. J’encourage même les autres réseaux d’affaires féminins ou toute autre organisation féminine car il n’y aura jamais trop d’initiative pour la cause féminine! Quelles sont vos priorités dans la vie ? Mon équilibre. Je dois y faire attention pour mener à bien tout ce que j’ai de plus précieux, c’est à dire transmettre des valeurs profondes et authentiques à mes deux filles, veiller à leur épanouissement et au mien. La femme est le moteur d’une famille (tout comme de la société). Si je veux que celle-ci soit heureuse je dois l’être. Je sais ce que je dois faire pour me sentir bien et maintenir l’équilibre entre toutes mes casquettes sans me mettre de pression. Ma vie personnelle, de couple, de mère, de professionnelle, de sportive, de tatie, de fille, d’amie, etc. Je les aime toutes et je dois, comme toutes les femmes, savoir jongler avec. La part divine et spirituelle prend beaucoup de place aussi dans ma vie, j’ai une foi sans limite.
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En 2019, vous aviez été candidate MR, pouvez-vous nous dire un peu plus sur vos ambitions politiques ? Le parti m’avait contacté pour les communales, j’avais refusé mais pour les régionales je me suis dis que cela pourrait être une expérience très enrichissante et cela a été le cas. Je voulais découvrir les coulisses et voir ce que j’aurais pu apporter ou recevoir. J’y ai fait de belles rencontres. Le plus dur a été de me coller une étiquette. Même si je partage en grande partie les valeurs du MR, je trouve qu’il y en a des bonnes et des mauvaises dans tous les partis. J’ai pris cela comme un stage, presque un jeu sauf qu’ici on parle de vie, d’argent et que nous sommes dans la réalité, ce qui n’a pas l’air d’être compris par beaucoup de personnes en politique tous partis confondus. Je n’ai pas été déçue de l’expérience et je peux affirmer ma position. Selon moi, le système politique actuel est archaïque, dépassée, en désaccord total avec la société actuelle. C’est beaucoup d’argent, d’énergie et de temps pourquoi au final? Un pays sans gouvernement. Et cela est positif! Ceci est l’indicateur que ce modèle ne fonctionne plus, nous sommes à la fin d’un système. Choisir dès le départ une couleur, une équipe comme dans un jeu, cela nous divise tous dès le départ. Le concept même de gauche et de droite est dépassé. Les votes en dévolutions, les coalitions qui annulent les programmes pour lesquels les gens ont votés, les beaucoup trop nombreux titres et fonctions, de surcroît cumulables et payés par le contribuable… Pour un si petit pays… C’est malheureux et je comprends que bon nombre de personnes ne croient plus au pouvoir politique tel qu’ils nous le présentent. Je pense qu’il serait grand temps d’adapter et de moderniser le système comme par exemple donner la possibilité de voter pour des IDEES. Voter pour des représentants est dangereux et infantilisant. Avec tous les moyens technologiques d’aujourd’hui, il serait possible d’organiser la structure de la société autrement. Je ne pense pas que le système féodal a un jour été pensé pour donner du pouvoir ou même juste le droit de parole au peuple. Même si cela semble impossible, idéaliste et utopique, j’espère vivre assez vieille pour voir un jour ce système muter. Nous sommes éduqués à réagir en terme économique lorsqu’une crise ou une catastrophe se passe mais je pense que cette situation est l’opportunité de revoir notre mode de fonctionnement global en tant que humain et de manière philosophique. Comment ne pas penser que cette crise mondiale pourrait être l’occasion de mettre fin au système capitaliste? Lorsque je lis encore dernièrement que selon l’ONU le Niger est considéré comme le deuxième pays le plus pauvre au monde alors qu’il est le deuxième exportateur d’uranium… Tant que nous vivrons sous la dictature des oligarchies du capitalisme financier, le monde n’ira pas mieux, spécialement l’Afrique. Quel est l’avenir de Madame Network ? Qui peut prédire l’avenir avec cette pandémie? Avec la Covid-19 nous restons prudents mais l’objectif était d’implanter Madame Network dans 25 villes en 2025. Actuellement, avant tout, nous voulons que nos membres actifs se sentent bien. Continuer à prendre soin d’eux en leur proposant du contenu de qualité afin de devenir des citoyens critiques, épanouis, en accord avec eux-mêmes, avec ce qu’ils font et le monde qui les entoure. Souhaitez-nous bonne chance! Merci!
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DOSSIER
Trois stratégies permettant aux entreprises en RDC de s’adapter pendant et après la Covid-19
L
a pandémie de Coronavirus a créé un changement brusque et brutal dans le mode de fonctionnement des entreprises à travers le monde. Beaucoup de pays ont fermé leurs frontières, les vols commerciaux pour les humains ne sont plus opérationnels, les restaurants ne sont plus ouverts au public, des stades ne peuvent plus accueillir l’effervescence du football…Depuis maintenant 4 mois, le monde vit au rythme du confinement et de la peur de la contamination à la Covid-19. Par conséquent, l’incertitude économique s’accroît chaque jour. Certaines entreprises rencontrent des difficultés pour couvrir certaines charges fixes, notamment le personnel ou la charge du loyer.
Luc Mubay En effet, tant qu’aucun traitement efficace ou vaccin n’aura encore été trouvé, les mesures de distanciation sociale sont d’un faible apport pour relancer la machine économique mondiale, qui pourrait entrer en récession de plus de 3% selon les estimations du FMI. Dans cette optique, la question primordiale d’une entreprise n’est pas de vouloir fonctionner dans la même logique d’avant la pandémie mais de s’adapter aux changements imposés par la pandémie. Le bouleversement du monde des affaires n’est pas une réalité nouvelle. Congo Business Magazine - Juin 2020
Joseph Schumpeter a d’ailleurs constaté que le monde est caractérisé par le phénomène de la destruction créatrice, c’est-à-dire le processus continuellement mis en œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition des secteurs d’activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques. Face au changement certaines entreprises ont réagi pour se réadapter. Ford et General Motors, par exemple, ont transformé une partie leurs usines en fabrication et montage des respirateurs. Michelin a converti 24
la leur en une fabrique des masques et équipements de protection individuelle. La capacité de vite se réinventer ou d’innover a toujours été la meilleure stratégie d’une entreprise pour rester compétitive à long terme. Et dans ce temps, bouleversé par la pandémie, cette stratégie est d’une grande importance pour des entreprises du monde entier, y compris en République Démocratique du Congo. Le besoin du consommateur reste constant, mais le moyen de le satisfaire change Intervenant dans le podcast «Quel modèle d’affaires pour des entreprises en RDC après Covid-19», Patrick Shamba, Professeur de Stratégie au programme MBA for Executive à l’université protestante au Congo et à la Frankfurt school of Finance and Management, pense qu’il est important pour des entreprises en RDC de se focaliser sur ce que les clients veulent accomplir (besoins des consommateurs) plutôt que sur les produits. Il s’agit de deux logiques opposées bien que complémentaires. Sans adaptation, les entreprises risquent de subir le sort de l’entreprise Nokia. En début 2000, Nokia était le plus grand leader dans la fabrication des téléphones mobiles. Elle fabriquait des téléphones qui étaient appréciés par sa clientèle de base, mais n’a pas su adapter ses produits à l’évolution des besoins de ses consommateurs. Petit à petit, l’entreprise finlandaise a perdu sa première place au bénéfice de Samsung, Apple, Huawei... Ces entreprises ont compris que le téléphone ne servait pas uniquement à téléphoner mais aussi à écouter la musique, à regarder les vidéos, aller sur internet etc. Pour cela le clavier physique avait été supprimé dans les nouveaux téléphones et remplacer par l’écran tactile sans touche. Et quoi qu’ayant intégré ces fonctionnalités dans ses appareils, Nokia n’a jamais réussi ni à reprendre son rôle de leader ni à être concurrent sur le marché. En République démocratique du Congo, malgré les mesures de confinement, la population continue à éprouver le besoin de satisfaire ses besoins physiologiques et de sécurité : manger, boire, dormir, se distraire, etc. Si les conditions de travail ont changé, les besoins de la clientèle sont restés les mêmes. Face à cette pandémie, le nouveau défi des entreprises est de continuer à servir les clients de manière innovante a dit monsieur Shamba. Pour des entreprises évoluant dans les secteurs de la santé, de l’agro-alimentaire, la crise sanitaire pourrait s’avérer une grande opportunité pour innover et accroître le chiffre d’affaires en cherchant de nouvelles manières pour continuer à satisfaire les besoins de la clientèle. En revanche, la majorité d’analystes craignent une catastrophe économique et financière si les entreprises continuent à faire les affaires comme à l’habitude (business as usual). S’adapter au nouvel environnement du marché, améliorer l’efficience des processus opérationnels, adopter des approches innovantes dans la distribution ou dans la diminution des coûts de production, ce sont des recettes que les entreprises doivent utiliser pour continuer à être performantes. A titre d’exemple, suite aux mesures de fermeture des bars et l’interdiction des événements publics comme des concerts, la Bracongo s’est retrouvée en grande difficulté pour écouler ses boissons. Pour y remédier partiellement, l’entreprise a mis en place un numéro d’appel à partir duquel les clients peuvent commander et se faire livrer les produits à domicile. Bien qu’elle ne permette pas à l’entreprise d’atteindre son volume de distribution d’avant, cette stratégie lui permet au moins de survivre en attendant de trouver mieux. Certaines banques se sont aussi très vite adaptées. 25
Equity Bank, par exemple, a mis en marche un plan de continuité des affaires pour continuer à servir ses clients, malgré le confinement de la commune de la Gombe qui a poussé à la fermeture temporaire de ses agences de cette commune. Ainsi, d’autres banques commerciales qui n’ont de siège qu’à Gombe sont dans l’incapacité à continuer à servir leurs clients et subiront indubitablement une baisse de revenus, et même elles risquent de disparaître si les mesures de confinement perdurent. Trois stratégies des entreprises pour s’adapter à la pandémie 1. Se centrer sur les besoins du client et non sur son produit Même en temps de la Covid-19, les besoins des consommateurs restent la constance. Les entreprises doivent fixer leur attention non pas sur leurs produits mais sur leurs clients. Leurs efforts doivent être portés à adapter leurs produits et services pour atteindre le plus grand nombre de consommateurs possible. Atteindre cet objectif suppose que des entreprises étudient autant que faire se peut le meilleur moyen de rendre efficaces et efficients leurs processus opérationnels, de revoir leurs canaux de distribution, etc. 2. Innover ou se réinventer dans la manière de satisfaire la clientèle «La création de la valeur est une course contre la montre», dit-on. Le changement profond que la pandémie a créé oblige des entreprises à se réinventer, à tenter des nouvelles approches, à sortir du statu quo et innover. Pour certaines entreprises, il pourra suffire d’améliorer ce qu’elles font déjà pour s’adapter ou de recourir aux expériences du passé pour se mettre à jour. Pour d’autres en revanche, il va falloir se renouveler complètement au risque de disparaître. Des institutions d’enseignement supérieur et universitaire, par exemple, n’ont pas su jusque là tirer avantage de l’apprentissage en ligne pour continuer à offrir des cours à leurs étudiants dans une circonstance où des plateformes d’apprentissage en ligne ont enregistré plus d’un milliard d’étudiants. De nombreux experts prédisent que même après la pandémie, la tendance de l’apprentissage en ligne sera toujours forte et pourra devenir la norme. Et si les enseignements supérieurs congolais ne développent pas suffisamment leur offre en ligne, de nombreux étudiants, qui déjà expérimentent l’apprentissage en ligne, voudront s’inscrire dans une institution à l’étranger qui offre des programmes de qualité. 3. Penser à long terme Plusieurs entreprises sont en train de revoir leurs projections. L’incertitude grandissante autour de la nature de la pandémie, du traitement ou du vaccin a contraint des responsables d’entreprises à ne se focaliser que sur des objectifs à court terme. Il est vrai qu’il est difficile de prévoir ce que le monde sera après la Covid-19 pour se fixer des objectifs dans les trois prochaines années. Par ailleurs, le risque d’une telle tactique est qu’elle empêche de développer une large vision des nouvelles tendances, soit des consommateurs soit des compétiteurs, qui émergent sur le marché. Même si elles doivent privilégier des objectifs d’une semaine, d’un mois ou d’un semestre, des entreprises devraient cependant garder un œil attentif sur l’évolution du marché ou du secteur dans lequel elles évoluent, y compris celui auquel elles n’appartiennent pas. Car ce qui se passe ailleurs peut les affecter aussi.
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COVID-19 EN RDC
La pandémie pourrait permettre d’accélérer les investissements
dans des projets de développement durable et inclusif
Luc Mubay Depuis trois mois, le monde vit un cauchemar en plein éveil. La Covid-19, un virus apparu en Chine fin décembre 2019 a déjà tué près de 89 000 personnes et contaminé près de 1.5 million de personnes dans le monde. Combien de morts y aura-t-il ? Nul ne le sait ni même les experts de la santé publique puisque cet ennemi invisible que l’humanité entière combat a déjà atteint 180 pays du globe. De plus, la maladie a déclenché la pire recession économique globale après la deuxième guerre mondiale en 1945.
Tandis que tous les chiffres du Fond Monétaire International (FMI) avaient prévu une augmentation du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant dans 160 pays en 2020, l’organisation est revenu sur ses prévisions et estime que la croissance du PIB sera négative dans 170 pays en 2020. Bien que des dirigeants des pays et ceux des institutions multilatérales ont pris des fortes mesures pour soutenir l’économie mondiale, leurs efforts s’essoufflent à mesure que la pandémie continue sa progression, ralentissant la production des industries du fait de confinement et créant
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une grande incertitude sur la capacité des pays à faire face à cette crise économique qui se creuse chaque jour. Certaines grandes puissances subissent déjà de plein fouet les conséquences de la pandémie. Le 9 avril 2020, par exemple, la France, deuxième puissance économique d’Europe est entrée officiellement en récession, avec un nombre de chômeurs de près de 6 millions. Cependant, le continent Africain, notamment la région subsaharienne est en grand péril de par la fragilité qui caractérise son économie. Les analyses de la Banque Mondiale indiquent que la région est désormais en récession après 25 ans. Elles estiment que la Covid-19 pourrait coûter entre 37 à 79 milliard USD de perte à l’économie des pays de la région. Et la République Démocratique du Congo est durement touchée par cette nouvelle crise économique mondiale, après celle de 2008. Le gouvernement a baissé à 4,1% le taux de croissance en 2020, initialement prévue à 4,6%, et s’est d’ores et déjà muni d’un arsénal de mesures préventives pour atténuer les effets de la COVID-19 sur
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l’économie. S’il est vrai que nous émettons le vœu de voir ce cauchemar s’arrêter et que la vie reprenne normalement sur la planète terre, il est aussi vrai que la pandémie met en éclat la nécessité d’investir dans des projets de développement durable et inclusif, qui protègent la vie des humains et l’environnement et permettent une distribution équitable des richesses au sein des populations. La COVID-19 a testé la capacité des pays africains, notamment la RDC à faire face à une crise sanitaire et économique. Malheureusement les pays ne sont pas encore outillés. La RDC, par exemple, manque d’hôpitaux, des équipements médicaux et du personnel qualifiés et suffisants pour prendre en charge des patients atteints de la maladie. Le pays compte actuellement 200 cas confirmés de contamination don’t 20 morts, soit un taux de mortalité de 10%, tandis que le taux moyen global est de 3,4%.
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En outre, la flambée des prix des denrées alimentaires à Kinshasa, l’épicentre de la maladie dans le pays, laisse présager la rareté des produits alimentaires dans les prochains jours si la crise sanitaire s’aggravait. Car bien que disposant de près de 80 million de terres arables, la RDC reste très dépendante de l’importation des biens de consommation comme du riz, du maïs, des fruits… Il est donc urgent pour le gouvernement de reformuler ses priorités de promotion des investissements, très focalisées sur le secteur minier jusqu’ici, et les orienter plutôt vers la santé, l’agriculture, l’industrie locale et l’éducation. De plus, le discours des investisseurs dans le monde prend chaque fois davantage le parti pour des investissements qui contribuent au progrès global de l’humain et de la société tandis qu’ils poursuivent également leurs objectifs : faire du profit.
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PERSPECTIVES
Covid-19 :
Impact sur les relations d’affaires entre le Royaume-Uni et l’Afrique en général, la RDC en particulier L’année 2020 avait commencé avec des perspectives positives, marquant le début d’une nouvelle ère pour les relations d’affaires entre le Royaume-Uni et l’Afrique en général, la RDC en particulier. En effet, il s’est tenu le 20 janvier 2020 à Londres, le Sommet UK-Afrique sur l’investissement, la première fois que le Royaume-Uni et tant de pays africains se réunissent pour un événement d’une telle envergure. Comme l’avait souligné le Premier Ministre anglais Boris Johnson lors de son allocution d’ouverture : « nous vivons des moments historiques car nous entrons dans une nouvelle année, une nouvelle décennie avec un nouveau gouvernement britannique ; c’est un nouveau départ pour les relations commerciales entre mon pays et l’Afrique ». Le Royaume-Uni avait déjà annoncé auparavant son objectif de devenir le premier investisseur du G7 en Afrique d’ici 2022. La Chambre de Commerce Congolaise en Grande Bretagne (CCCGB) avec ses partenaires Invest Africa et Africa Finance Corporation avaient profité de la venue du président Félix A. Tshisekedi et sa délégation à Londres, pour lui organiser une table ronde avec des investisseurs britanniques privés en marge de ce Sommet UK-Afrique sur l’investissement. Son Excellence Mr le Président avait présenté les secteurs prioritaires d’investissement comprenant l’agriculture, les infrastructures et les mines. Le Sommet UK-Afrique sur l’investissement avait occasionné des réunions annexes productives qui ont permis par exemple entre autres la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement de la RDC et Bboxx Ltd, une entreprise britannique qui fabrique, distribue et finance des systèmes solaires décentralisés ; un partenariat visant à fournir une électricité abordable, fiable et propre à 10 millions de personnes - soit l’équivalent de 10% de la population - en RDC d’ici 2024. Dans l’entre-temps, la pandémie mondiale du Coronavirus qui a eu son origine à Wuhan en Chine, a inévitablement tempéré les perspectives prometteuses du début de l’an-
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née. Avec aujourd’hui plusieurs millions de cas confirmés contaminés par la Covid-19 à travers le globe, toutes les économies nationales font face à une récession synchronisée plus grave que la Grande Dépression des années 1930 pour paraphraser la directrice générale du FMI, Madame Christine Lagarde. Les relations commerciales entre pays ont été secouées par la fermeture des espaces aériens, des frontières et des mesures de distanciation sociale, décisions prises pour contenir la propagation du virus. Le défi pour les gouvernements a été de maîtriser la pandémie sans impacter les économies. Au niveau du fond, tout le monde a été sur le même diapason que la priorité était de stopper le virus. C’est au niveau de la forme que les avis ont divergé car il a été difficile de prendre des décisions à court terme sans savoir exactement les répercussions à moyen et à long terme vu que la situation est sans précédent. Car lorsque l’on demande à une économie de s’arrêter … en effet, elle s’arrête ! Ce coup de frein a eu des répercussions internationales avec la baisse du commerce extérieur et la hausse de l’aversion au risque des investisseurs. De toute évidence, la crise a touché tous les continents. Au niveau de l’Afrique en général, la croissance qui était prévue à 3,2% descend en dessous de 1,8%. Or, comme l’a expliqué l’économise de la Banque Mondiale, Madame Vera Songwe, dès qu’on descend en dessous de 3%, on crée des pauvres surtout dans le cadre démographique africain. Si les mesures barrières simples comme le nettoyage des mains et le port des masques dans les lieux publics ne sont pas respectées, on risque par ricochet une récession et 48 millions de pauvres risquent d’être créés en Afrique. En RDC en particulier, la projection de croissance serait désormais aux alentours de 0.9% dans les meilleurs des cas contre 4.5% en 2019, et dans le pire des cas, la récession serait possible. Or, l’une des forces d’attrait du pays en termes de flux d’investissements directs étrangers a été jusque-là le taux de croissance élevé de l’économie congolaise de ces dernières années.
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Les autres points forts comprennent : - des ressources minérales abondantes avec 80 millions d’hectares de terres arables et environ 1 100 minéraux dans son sous-sol. - l’appartenance à plusieurs blocs économiques régionaux, dont la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la communauté économique des les pays des Grands Lacs (ECGLC). - l’adhésion à l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). - plusieurs incitations accordées aux investisseurs étrangers. - l’énorme potentiel dans des secteurs comme l’exploitation minière, l’énergie (en particulier l’hydroélectricité) et les infrastructures. Historiquement, c’est l’Afrique du Sud qui enregistre le plus d’investissements britanniques sur le continent avec plus du tiers des flux entrants. Comparativement, la proportion 31
d’investissements du Royaume-Uni en RDC est plus faible. C’est l’une des raisons pour laquelle la Chambre de Commerce Congolaise en Grande-Bretagne (CCCGB) concentre ses activités pour promouvoir au Royaume-Uni les opportunités d’affaires en RDC. Causé par la pandémie actuelle, le frein de l’élan du développement des relations d’affaires entre le Royaume-Uni et la RDC n’est que temporaire. Frappée elle-même comme tous les autres pays, la Grande-Bretagne estime une baisse de son produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 5 à 10% en 2020, suivie d’une reprise plus progressive en 2021. En effet, selon le ‘Decision Maker Panel’ de la banque centrale d’Angleterre, les entreprises britanniques prévoient que leurs ventes seront inférieures d’environ 45% au cours du deuxième trimestre de 2020 et les investissements des entreprises 50% inférieurs par rapport à la période pré-Covid-19. Cette période devrait ensuite être suivie d’une reprise progressive en 2021, bien que le niveau du PIB puisse encore se situer autour de 1,5% à 4% de Congo Business Magazine - Juin 2020
moins que les tendances d’avant la crise d’ici la fin de l’année prochaine. Il est estimé que la fin des confinements entraînera un rebond mécanique de l’activité et de la demande. Bien que tous les pays ne reprennent pas le chemin de la normalisation au même rythme, un redressement progressif est attendu. Le Royaume Uni va devoir redoubler d’efforts pour combler les énormes pertes subies dues à la pandémie, ce qui va accélérer le développement des nouveaux marchés, concrétisant l’objectif de devenir le premier investisseur du G7 en Afrique, y compris la RDC. Et ceci grâce en outre à la coupure des liens entre la Grande-Bretagne et l’Union Européenne que caractérise le Brexit. La Chambre de Commerce Congolaise en Grande-Bretagne (CCCGB) est confiante que l’impact de la Covid-19 sur les relations d’affaires entre le Royaume-Uni et l’Afrique en général, la RDC en particulier va s’estomper dans le temps malgré des relatives séquelles. C’est pour cela qu’elle continue à se concentrer straté-
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giquement sur l’attraction d’investissements de qualité post-Covid-19 qui seront nécessaires à contribuer à la croissance de la RDC. Le développement des relations commerciales entre les deux pays va entrainer plus d’investissements britanniques, ce qui conduira entre autres à plus d’emplois en RDC. Et qui dit plus d’emplois, dit plus de pouvoir d’achat pour la population active congolaise. Ce qui par ricochet va bénéficier les investisseurs qui produisent en RDC car la population sera en mesure d’acheter leurs produits et services. Ainsi, la Chambre de Commerce Congolaise en Grande-Bretagne (CCCGB) stimule une situation gagnant-gagnant : les investissements profitent non seulement à la RDC mais aussi aux investisseurs en termes d’importants retours sur investissements tout en insistant sur leur responsabilité sociale. Cédric Longange Ingongomo Président de la Chambre de Commerce Congolaise en Grande-Bretagne (CCCGB) cedric.longange@cccgb.uk
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RDC : Sortir du piège de la fiscalité
à outrance grâce aux options de la réforme de 2017 Le 13 avril dernier, le ministre des finances, Sele Yalaghuli, a, dans une note adressée au Directeur général intérimaire de la Direction générale des impôts, instruit l’observance stricte des mesures d’allègement fiscal prises par le gouvernement central en vue de soulager, tant soit peu, les opérateurs économiques privés, qui subissent déjà de plein fouet les conséquences économiques de la COVID-19.
Le 13 avril dernier, le ministre des finances, Sele Yalaghuli, a, dans une note adressée au Directeur général intérimaire de la Direction générale des impôts, instruit l’observance stricte des mesures d’allègement fiscal prises par le gouvernement central en vue de soulager, tant soit peu, les opérateurs économiques privés, qui subissent déjà de plein fouet les conséquences économiques de la COVID-19. La décision est saluée tous azimuts par l’ensemble des entreprises, même si les inquiétudes demeurent nombreuses tant le système fiscal actuel de la RD Congo est souvent décriée comme trop complexe et asphyxiante pour bon nombre d’entreprises. Sera-t-il réformé un jour ? Et si c’était maintenant ? La Covid-19 fragilise davantage l’économie de la RDC, déjà en peine de stabilité et d’autosuffisance. Avec la récession de 3% de l’économie mondiale, les pays les plus pauvres sont les plus gravement touchés par cette crise sanitaire, désormais aussi économique. Alors que le monde vient cinq années à peine de sortir de la grande crise de subprime de 2008 et que des chiffres de croissance allaient leur bon chemin, les pays voient leurs efforts de stabilité économique tant consentis se friter en l’espace de trois mois maintenant, depuis l’apparition du virus en Chine, fin décembre 2019. Les analystes du FMI estiment que la croissance du PIB sera négative dans 170 pays en 2020. La RDC, à 4,1% en 2020, a revu à la baisse son taux de croissance, initialement prévue à 4,6%. Bien que le gouvernement se soit doté d’un ensemble de mesures pour mitiger l’impact négatif de la pandémie sur l’économie et le social, le pays est entrain d’encaisser gravement le coup fatal de la baisse de la demande globale des matières premières, qui constituent la principale source des revenus du pays. Déjà en 2019, ces revenus avaient chuté de 310 million USD, représentant une chute de 25%, comparativement à l’année 2018. Congo Business Magazine - Juin 2020
De plus, avec des nouveaux avantages fiscaux accordés aux entreprises pour trois mois, depuis février dernier, les recettes de l’État baisseront davantage. Face à ce tableau, l’alternative la meilleure est de repenser profondément le modèle sur lequel l’économie du pays est basée pour la rendre performante et résiliente. Une des pistes est la réforme du système fiscal actuel. Pourquoi réformer « Trop asphyxiant », « trop lourd », « trop complexe » tels sont les descriptifs par lesquels les opérateurs économiques désignent le système actuel de perception des taxes et de redevances de l’État auprès des entreprises. En effet, le pays compte trois administrations fiscales nationales, 58 services d’assiettes au niveau national, 26 régies financières provinciales et 260 services d’assiette au niveau provincial. Cette liste pléthorique permet de renseigner sur la complexité des procédures administratives auxquelles les opérateurs économiques font face, outre le nombre important d’intervenants avec qui elles doivent traiter. A cela s’ajoute les visites intempestives des agents du service fiscal, qui, si elles sont nombreuses, réduisent la productivité de l’entrepreneur à cause du temps considérable que celui-ci doit lui consacrer. Par ailleurs, cette fiscalisation à outrance, étouffe la croissance des entreprises et pénalisent des investissements. A la suite des conséquences désastreuses du nouveau Coronavirus, de nombreux pays d’Europe, d’Asie ainsi que les Etats-Unis ont injecté des capitaux importants dans leurs économies pour soutenir la production et la consommation, ainsi limiter le risque de récession. Cependant, ces mesures, aussi drastiques ont pu-telle être, n’ont pas toutes réussi à stopper la vague de la pandémie, qui a fini par engloutir certains pays comme la France, qui est entrée officiellement en récession le 06 avril dernier. Aussi, tant que les économies resteront fermées à cause des mesures de confinement, qui touche actuellement 2/3 du globe, il est à craindre que la situation économique globale devienne très critique et irréversible pour certains secteurs. Par conséquent, de plus en plus des capitaux seront nécessaires pour relancer la machine économique du monde. Survivra le pays qui sécurise les investisseurs et dont le climat des affaires est propice. Et que fera la RDC ? Le système fiscal actuel décourage des opérateurs
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économiques et freinent des investissements privés. A peine nées, des entreprises se voient contraintes de subir des tracasseries des services fiscaux, qui exercent une telle pression sur des opérateurs qu’ils se sentent en terrain hostile et finalement se résignent à plier bagage et scellent leurs bureaux, envoyant des gens au chômage et ne contribuant plus aux recettes de l’État. Plusieurs dirigeants d’entreprises ont décrié ce système qui crispe le climat des affaires congolais. Intervenant au cours de l’assemblée générales ordinaire du patronat congolais tenue à Kinshasa le 31 mai 2018, monsieur Albert Yuma avait déclaré : « Le système appliqué en RDC tue l’entreprise, pousse à l’informel et favorise la contrebande ». Ceci peut expliquer l’explosion du secteur informel en RD Congo. Selon des experts, le secteur informel représenterait 80% de l’économie. Quoiqu’il n’existe pas des études dûment prouvées pour attester de la véracité de ce chiffre, la réalité sur terrain n’en est pas loin. En effet, beaucoup d’«entreprises» exercent des activités en dehors du cadre formellement établi pour se soustraire de la complexité du système fiscal. Si cette attitude est contraire au civisme fiscal, elle justifie à suffisance la nécessité de la réforme, en vue de faciliter la collecte des taxes et redevances de l’État chez tous plutôt que s’acharner sur un petit groupe. Le système fiscal devrait favoriser la confiance des opérateurs et inciter à plus de responsabilité sociétale. Quand cette confiance disparaît, le système fiscal devient une structure de corruption. Une nouvelle réforme est possible En septembre 2017, Henri Yav Mulang, alors ministre des finances avait convoqué le forum national sur la réforme fiscale de la RD Congo (FONAREF). 13 options avaient été retenues : 1. La rationalisation de nomenclatures des impôts et taxes à percevoir à l’initiative du pouvoir central et des provinces, ainsi que des ETD ; 2. La révision de la nomenclature des actes générateurs des recettes non fiscales du pouvoir central, des provinces et des ETD ; 3. La globalisation de l’impôt sur les revenus ;
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4. La suppression de certaines taxes et perceptions sans fondement légal ; 5. La rationalisation et la baisse des taux de certains impôts taxes et redevances ; 6. La revisitation des régimes fiscaux d’exceptions et l’intégration de certaines de leurs dispositions dans le code des impôts ou de Douanes ; 7. La mise en conformité des politiques économiques, budgétaires, financières et fiscales ; 8. La poursuite du renforcement de l’informatisation des services de l’administration fiscale et leur interconnexion ; 9. La fusion progressive des administrations fiscales actuelles en une administration publique ; 10. La création d’un guichet unique de perception des taxes ; 11. L’instauration de la TVA à plus d’un taux moyennant renforcement de la capacité de l’administration fiscale et d’en assurer la gestion ; 12. Le renforcement de la formation et des capacités des agents et cadres de administration fiscale 13. Et le renfoncement des sanctions positives comme négatives tant contre les agents cadres de l’administration publique que contre certains opérateurs économiques. Ces assises avaient suscité un vif intérêt auprès des opérateurs économiques. Cependant ces options attendent encore d’être appliquées jusqu’à ce jour pour alléger le système fiscal du pays. L’application de ces mesures devrait être la priorité du gouvernement pour relancer l’économie après la Covid-19. Car, bien que des décisions sont prises au jour le jour à cause de l’imprévu de la pandémie, le gouvernement devrait aussi penser à ce qu’il adviendra de l’économie du pays une fois le virus vaincu. Et la réforme du système fiscal est une des pistes importantes à emprunter pour ressusciter l’économie et favoriser des investissements privés. Luc MUBAY est spécialiste en investissement en RD Congo, https://believeindrc.com
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AFRIQUE MONDE
Plus de 3 millions d’emplois attendus d’ici 2025
grâce au secteur du commerce en ligne
Talents2africa.com Dans un monde où l’économie est, désormais, fortement digitalisée, 1462 milliards d’euros ont été générés par l’e-commerce en 2014 avec en tête la Chine et les États -Unies. L’Afrique n’est pas restée en marge de ce mouvement de digitalisation. Ainsi, dans le continent noir, l’e-commerce a atteint plus de 50 milliard en 2018. Cette activité visant l’achat et la vente de biens et services sur internet, suscite un réel engouement en Afrique, malgré la fracture numérique qui caractérise ce continent. En effet, 26% seulement de la population africaine a accès à internet. L’e-commerce se veut, par ailleurs, un véritable moyen permettant de réduire le chômage en Afrique. C’est du moins ce que révèle une nouvelle étude du Boston Consulting Group. Selon cette dernière, la collaboration entre les secteurs publics et privés en Afrique peut libérer le potentiel du e-commerce afin de stimuler la croissance économique du continent africain et créer jusqu’à 3 millions d’emplois d’ici 2025 Selon les conclusions de ce rapport, intitulé « Comment les Marketplaces digitales peuvent propulser l’emploi en Afrique », publié par le Boston Consulting Group (BCG), les Marketplaces digitales comme Jumia, Souq, Thundafund et Travelstart pourraient créer environ 3 millions de nouveaux emplois d’ici 2025 à travers toute l’Afrique. “Ces sites « e-commerce », qui mettent en relation acheCongo Business Magazine - Juin 2020
teurs et fournisseurs de produits et de services, pourraient également accroître les revenus et favoriser la croissance économique internationale sans pour autant perturber l’activité des entreprises existantes“, précise ce rapport. L’Afrique bénéficiant d’une population très jeune et de l’essor d’une classe moyenne, est un cadre propice où l’e-commerce a de beaux jours devant lui. Toutefois, il reste beaucoup à faire pour donner une véritable impulsion à l’e-commerce en Afrique. L’étude de l’écosystème du commerce en ligne en Afrique permet de se rendre compte que ce secteur a de nombreux défis à relever sur le continent noir. A titre d’exemple, selon le rapport, pour que les Marketplaces digitales atteignent leur plein potentiel en Afrique, les secteurs public et privé doivent travailler de concert pour créer l’environnement numérique approprié dès le départ. Et ce dernier de renseigner qu’en Afrique, environ 58% des nouveaux emplois concerneront le secteur des biens de consommation, 18% les services à la mobilité et 9% le secteur des voyages et de l’hôtellerie. Autitredesobstaclesquipeuvententraverl’expansiondel’e-commerce en Afrique, il faut citer, selon les conclusions du rapport, le déficit d’infrastructures, le manque de clarté réglementaire et
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l’accès restreint à certains marchés. Pour leur part, les décideurs politiques africains sont préoccupés par des problématiques liées à la sécurité des données personnelles des citoyens et les risques de perturbation possibles dans les secteurs d’activité. Tout compte fait, en dépit de ces obstacles, il est permis d’espérer une évolution du commerce en ligne en Afrique et par, ricochet,
la création de nouvelle niches d’emploi dans ce continent qui est devenu la principale destination des investisseurs. Les jeunesses africaines devraient alors saisir cette belle opportunité qu’offre le commerce en ligne pour booster leur chance d’emploi. Pour ce faire, se former aux TIC est un impératif incontournable.
Quand l’économie bleue crée une niche d’emploi
Talents2africa.com Contrairement aux stéréotypes entretenues ça et là et à la vision déformée des afro-pessimistes, l’Afrique regorge de potentiels. Ce n’est d’ailleurs pas, par hasard, si de plus en plus d’investisseurs jettent leur dévolu sur le continent noir pour y faire des affaires. Justement, il faut compter l’économie bleue parmi ces secteurs qui offrent des grands potentiels en termes d’investissement et par ricochet d’emploi. L’économie bleue crée ainsi une niche d’emploi en Afrique et participe de manière effective à la réduction du taux de chômage sur le continent noir. Ainsi, à en croire les chiffres des experts, environ 12 millions de personnes travaillent dans le secteur de la pêche. Ce dernier assure la sécurité alimentaire de plus de 200 millions d’Africains et génère une valeur ajoutée d’au moins de 24 milliards $US, soit 1,26% du PIB de l’ensemble des pays africains. L’économie bleue en Afrique, selon les experts, joue un rôle primordial dans la promotion d’une croissance économique durable fondée sur les ressources issues des océans, des cours d’eau et des lacs, et sur d’autres ressources liées à l’eau. Cela est d’autant plus vrai que sur les 54 États du continent, 38 sont des pays côtiers tandis que plus de 90% des exportations et importations africaines passent par la mer. Fort de ce constat, certains observateurs considèrent l’économie bleue comme la « nouvelle frontière du développement de l’Afrique ».
135 000 pêcheurs et 700 000 personnes travaillant dans le secteur du traitement et du commerce de poissons et génère des recettes à l’exportation de 87,5 millions de dollars. Un secteur majoritairement contrôlé par les entreprises étrangères… S’il y’a constat largement partagé par les observateurs, c’est que l’économie bleue en Afrique, est contrôlée majoritairement par les entreprises étrangères. Corroborant cet état de fait, les statistiques de l’Organisation Mondiale pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) montrent que, bien que disposant d’un potentiel non négligeable, l’Afrique demeure un producteur relativement modeste de poissons, et ne se classe qu’au quatrième rang mondial avec 4 500 000 tonnes. La pêche continentale se pratiquent principalement dans la région des Grands Lacs d’Afrique, (Ouganda et Tanzanie) et au Nigeria pour les pêcheries fluviales. Ce secteur gagnerait alors à s’ouvrir davantage aux pêcheurs locaux pour que l’économie bleue contribue davantage à réduire la pauvreté en Afrique. Une plus grande participation des nationaux dans ce secteur est alors nécessaire.
Des millions d’emplois directs… Le secteur de la pêche en Afrique génère des millions d’emplois directs et encore plus d’emplois induits. Ces derniers vont de la transformation, au conditionnement, en passant par commercialisation des produits, la confection de filets et d’engins, la fourniture de glace, la construction et l’entretien des navires. D’ailleurs, le rôle économique de ce secteur est confirmé par le WorldFish Centre, un institut de recherche indépendant basé en Malaisie, qui renseigne qu’en Ouganda, par exemple, la pêche sur les lacs rapporte plus de 200 millions de dollars par an, ce qui représente 2,2 % du produit intérieur brut national. Ce secteur d’activité emploie
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PRESENTATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE CONGOLAISE EN GRANDE BRETAGNE
CCCGB
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VISION La vision de la Chambre de Commerce Congolaise en Grande Bretagne (CCCGB) est d’établir un pont entre le Royaume-Uni et la RDC dans le commerce, les investissements et les affaires.
MISSION Basée sur sa vision, la CCCGB incite les investisseurs du Royaume-Uni à investir en RDC.
Elle promeut la facilité de conduire des affaires en RDC en se concentrant stratégiquement sur l'attraction d’investissements qualitatifs pour contribuer au développement du pays. La CCCGB stimule une situation gagnant-gagnant où les investissements profitent non seulement aux investisseurs au point de vue de retour sur investissement élevé mais surtout à la RDC en termes de développement et de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
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OBJECTIFS L'objectif général est de soutenir le gouvernement congolais en apportant une contribution à attirer des investissements qualitatifs du Royaume-Uni vers la RDC. Cela entre dans la vision du Chef de l'Etat, Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de créer un environnement économique favorable au développement de la RDC. La CCCGB vise à servir de point de contact ainsi que de soutien stratégique fiable pour les investisseurs basés au Royaume-Uni qui ont l'intention d'entrer sur le marché de la RDC. Le résultat serait un engagement efficace et efficient entre les acteurs économiques des deux pays. Faciliter les opportunités d'affaires pour les investisseurs aiderait en même temps la population locale (création d'emplois, nouvelles infrastructures, etc.)
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STRUCTURE LÉGALE La CCCGB est une société à responsabilité limitée par garantie enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles sous le nom "CCCGB LTD" immatriculée au registre du commerce sous le numéro 10917964.
L’ÉQUIPE DE DIRECTION La CCCGB est gérée par une équipe de professionnels de grand calibre ayant une connaissance acérée du monde des affaires et les compétences nécessaires. Non seulement l’équipe est bien qualifiée, il s’agit de techniciens congolais et britanniques ayant une vaste expérience au Royaume Uni et en RDC.
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Cedric Longange Président
Adrien Mizuma Directeur Exécutif RP RP
Maître Mike Kitiaka Directeur Administratif
Martine Mbuyi Connell Intégration des Affaires Affair
Peggy Simos Chargée de Mission
Paul Mallard Conseiller Spécial
Iba Luntadila Directeur Développement
Nuno Frota Membre d’Honneur
Marianne Mulangala Représentante RDC
Nancy Katambala Consultante Juridique
Jonathan Storey Stagiaire
Paul Valery Lumumba Développement Jeunesse
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SERVICES ▪
Informations
sur
les
opportunités
d'investissement dans les différents secteurs de la RDC ▪
Organisation de séminaires, conférences et dîners d’affaires
▪
Aide à l'obtention de visas pour la RDC
▪
Accompagnement en mission de prospection en RDC
▪
Appui à la création d'entreprises en RDC
▪
Aide à la recherche de financements
▪
Assistance à l'obtention de licences spéciales
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Facilitation et mise en relation
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Conseils juridiques
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Responsabilité sociale des entreprises (RSE)
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PARTENAIRES
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CONTACT SITE WEB www.cccgb.uk COURRIEL info@cccgb.uk ADRESSE 27, Old Gloucester Street London WC1N 3AX United Kingdom TELEPHONES +44(0)74 2432 7715 (WhatsApp) +44(0)20 8720 6885
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