REVENUS ET SALAIRES DANS LE COTENTIN Mars 2014
Sommaire Des revenus modérés et homogènes p3 Plus élevés à l’ouest p8 Salaires : un territoire bien orienté p16 Dans le secteur privé : des salaires portés par l’industrie p23 Méthodologie p27
Les revenus et salaires dans le Cotentin marquent une frontière entre l’ouest et l’est du territoire. À l’ouest, des revenus et salaires supérieurs à la moyenne marqués par la prédominance des secteurs industriels et de l’énergie. À l’est, des zones plus rurales où la part des salaires dans le revenu est plus faible. Au centre, Cherbourg-Octeville où les inégalités entre hauts et bas revenus sont les plus marquées.
En 2010, le salaire net mensuel moyen atteint 1 865€ dans le Cotentin contre 1 774€ en BasseNormandie. Compte-tenu du caractère rural du territoire et de son enclavement, les salaires affichés dans le Cotentin apparaissent plutôt élevés. Le secteur privé et plus particulièrement les activités industrielles jouent un rôle important dans la structure salariale de l’arrondissement de Cherbourg.
En 2011, le revenu fiscal annuel médian de l’arrondissement de Cherbourg est de 18 165€. Les revenus dans le Cotentin peuvent être qualifiés de « modérés » et « homogènes » avec de faibles disparités entre les 10% de revenus les plus faibles et les 10% de revenus les plus élevés. Entre 2007 et 2011, l’évolution des revenus est plus forte dans le Cotentin qu’en France métropolitaine (5.8% contre 2.9%) ; le territoire confirmant sa relative « bonne résistance » face à la crise économique. Sur cette même période, les inégalités entre bas et hauts revenus ont également baissé sur l’arrondissement de Cherbourg alors que, dans le même temps, elles ont augmenté en France.
Néanmoins, de fortes inégalités de rémunérations apparaissent en fonction du secteur d’activité. Si l’industrie affiche un salaire brut largement supérieur aux zones limitrophes et à la moyenne nationale, le commerce et le secteur de l’hébergement-restauration enregistrent des rémunérations assez faibles. De la même manière, les disparités entre hommes et femmes et catégories socio-professionnelles sont plus prononcées dans le Cotentin qu’ailleurs et relèvent de la structure économique du territoire marqué par une forte industrialisation.
Quelques définitions préalables Revenu fiscal (Source Insee) : Le revenu fiscal (ou revenu déclaré) du ménage est constitué des ressources mentionnées sur la déclaration des revenus avant abattement. Il comprend donc le cumul des revenus d'activité salariée ou non salariée, des indemnités de chômage, de maladie, des pensions d'invalidité ou de retraite ainsi qu'une partie des revenus du patrimoine. Le salaire : Le salaire est le paiement du travail convenu entre un salarié et son employeur. Les salaires font partie des revenus déclarés mais ne sont pas nécessairement la seule source de revenus. Unité de consommation (Source Insee) : Système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes. Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre d'unités de consommation (UC). Médiane (Source Insee) : Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires..., la médiane est la valeur qui partage cette distribution en deux parties égales. Ainsi, pour une distribution de salaires, la médiane est le salaire au-dessous duquel se situent 50 % des salaires. C'est de manière équivalente le salaire au-dessus duquel se situent 50 % des salariés. Déciles (Source Insee) : Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires..., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties égales. Ainsi, pour une distribution de salaires : le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ; le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires. Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salariés.
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DES REVENUS MODÉRÉS ET HOMOGÈNES En 2011, la moitié de la population de l’arrondissement de Cherbourg vit dans un ménage déclarant un revenu fiscal annuel par unité de consommation inférieur à 18 165€. Comparé à d’autres territoires, le revenu fiscal annuel médian de l’arrondissement de Cherbourg apparaît « modéré », ni très élevé, ni très faible. ème Le Cotentin se classe ainsi à la 161 position sur les 330 arrondissements que compte la France Métropolitaine. Il enregistre un revenu fiscal médian légèrement supérieur à celui de la Basse-Normandie, 18 165€ contre 18 141€, mais inférieur à la France de province, 18 737€ et à la France Métropolitaine, 19 218€. Enfin, au sein de ème la Basse-Normandie, le Cotentin affiche le 3 revenu fiscal médian le plus élevé derrière les arrondissements de Caen et de Bayeux. Il convient de noter que la Basse-Normandie se classe en ème queue de peloton des régions françaises, 19 sur 22 pour son revenu fiscal annuel médian.
A l’inverse, les 10% des ménages les plus aisés déclarent un revenu supérieur à 33 429€, un montant nettement inférieur à la France Métropolitaine, 38 960€ et proche de celui observé en Basse-Normandie, 33 724€. De ce fait, l’écart entre hauts et bas revenus est moins élevé dans le Cotentin qu’en France ; 4.4 pour l’arrondissement de Cherbourg contre 5.6 en France Métropolitaine. Compte-tenu de ce faible écart, les revenus de l’arrondissement de Cherbourg peuvent être qualifiés d’homogènes.
Les chiffres du revenu fiscal sur le Cotentin Revenu fiscal annuel médian
18 165 €
Nombre de foyers fiscaux
81 071
Part des ménages imposés
54,60%
Rapport inter-décile (Rapport entre les 10% de revenus les plus faibles et les 10% de revenus les plus élevés)
Les 10% des ménages les plus modestes du Cotentin déclarent moins de 7 605€, un seuil supérieur à celui enregistré en France Métropolitaine, 6 924€ et en Basse-Normandie, 7 537€.
4,4
Sources : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
du taux d'occupation l'hôtellerie deconsommation plein-air par mois et par année Taux de pérennité àmédian 3dans ans suivant l'apport initialdede"Oui" l'entreprise fiscal par unité de en 2011 EnquêteEvolution sur lesRevenu entreprises deannuel la filière nucléaire : pourcentage aux questions suivantes 21 000
Cotentin
19 000
18 165
Manche
Calvados
Orne
Basse-Normandie
18 829 17 773
17 300
Province
18 141
France Métropolitaine 19 218 18 737
17 000 15 000 13 000 11 000 9 000 7 000 5 000 Sources : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
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3
Revenu fiscal annuel médian fiscal par arrondissement en 2011
Revenu fiscal médian par unité de consommation (en €) De 12 000 à 16 499€ De 16 500 à 17 499€ De 17 500 à 17 999€ De 18 000 à 18 999€ De 19 000 à 19 999€ 20 000€ et plus
Sources : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages Carte réalisée à partir de IGN GéoFla – Datar 2013
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Disparité des revenus : rapport inter-décile* par arrondissement en 2011
Rapport inter-décile par unité de consommation De 3.3 à 3.9 De 4 à 4.4 De 4.5 à 4.9 De 5 à 5.9 6 et plus
Sources : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages Carte réalisée à partir de IGN GéoFla – Datar 2013 * Rapport inter-décile : rapport entre les 10% de revenus les plus faibles et les 10% de revenus les plus élevés
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UNE
ÉVOLUTION DES REVENUS MARQUÉE DANS LE COTENTIN
PLUS
Entre 2007 et 2011, le Cotentin se caractérise par une plus forte évolution des revenus que dans les autres zones comparées. En euros constants, le revenu fiscal médian a augmenté de 5.8% dans l’arrondissement de Cherbourg contre 3.8% en Basse-Normandie et 2.9% en France Métropolitaine. Evolution du revenu fiscal médian par unité de consommation en € constants entre 2007 et 2011 6%
Le graphique ci-dessous indique que le Cotentin est ainsi le seul des 7 territoires comparés à afficher une baisse des inégalités entre 2007 et 2011. Si le rapport entre les hauts et bas revenus reste stable dans la Manche et le Calvados, il augmente de 0.1 point dans l’Orne et en BasseNormandie et de 0.2 point en Province et en France Métropolitaine. Evolution du rapport inter-décile entre 2007 et 2011 0,3 0,2 0,1 0,0
5% 4%
-0,1 -0,2
3% 2% 1% Sources : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des
0%
Sources : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
Fait notable en cette période de crise économique, les inégalités ont diminué dans le Cotentin. En effet, entre 2007 et 2011, le revenu des 10% des ménages les plus modestes a augmenté de 6.1% et celui des 10% des ménages les plus aisés de 4.7%. Le rapport entre bas et hauts revenus a diminué de 0.1 point passant de 4.5 en 2007 à 4.4 en 2011.
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ménages
Ce recul des inégalités s’explique par la relative « bonne résistance » de l’économie du territoire en cette période de crise. Avec un taux de chômage en progression mais de manière moins marquée qu’en France Métropolitaine ou en BasseNormandie, le revenu fiscal des ménages de l’arrondissement de Cherbourg semble avoir été moins affecté.
En savoir plus : Notes de conjoncture sur Ecotentin.fr
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LES 30-39 ANS ET LES MÉNAGES ÂGÉS MOINS BIEN LOTIS QU’AILLEURS Les ménages dont le référent fiscal est âgé de 30 à 39 ans enregistrent un revenu fiscal médian comparativement moins élevé dans le Cotentin que dans les autres zones comparés. En comparant les écarts de revenus entre zones pour cette classe d’âge, les différences de revenus sont plus marquées que pour l’ensemble de la population : -401€ avec la Basse-Normandie sur les 30-39 ans (+24€ pour l’ensemble de la population), -120€ avec la Manche (+392€ pour l’ensemble), -1011€ pour la Province (-572€) et -1579 avec la France Métropolitaine (-1053€). Le constat est à peu près identique pour la population des ménages âgés de 60 à 74 ans et de 75 ans et plus.
Pour la classe d’âge des ménages les plus âgés, cette différence s’explique par une forte proportion de retraités issus du régime agricole dont les faibles pensions sont souvent surreprésentées dans cette catégorie. En ce qui concerne les 30-39 ans, les raisons de cette relative faiblesse des revenus sont plus difficilement identifiables. Les 30-39 ans sont proportionnellement moins représentés dans les catégories socio-professionnelles des cadres et professions intellectuelles supérieures (24.3% dans le Cotentin contre 26.8% en Basse-Normandie) ainsi que dans les professions intermédiaires (25.6% contre 27.8% en Basse-Normandie). À contrario, ils sont plus présents dans la catégorie des agriculteurs (19.3% des 30-39 ans du Cotentin contre 17.3% en Basse-Normandie) où les salaires sont moins élevés.
Revenu fiscal annuel médian par âge, taille du ménage et statut d'occupation du logement en 2011 (Unité de consommation en euros) Revenu fiscal médian en euros
Cotentin Manche Calvados
Ensemble
Orne
BasseNormandie
Province
France Métropolitaine
18 165
17 773
18 829
17 300
18 141
18 737
19 218
Moins de 30 ans
15 646
15 686
15 709
14 820
15 543
15 690
16 210
30 à 39 ans
16 586
16 706
17 659
15 912
16 987
17 597
18 165
40 à 49 ans
17 571
16 997
17 644
16 042
17 079
17 884
18 303
50 à 59 ans
21 232
20 845
21 738
20 357
21 166
21 635
21 995
60 à 74 ans
20 311
20 061
21 573
19 615
20 622
20 813
21 243
75 ans ou plus
16 331
15 663
17 583
16 146
16 477
17 356
17 972
1 personne
16 232
15 822
16 871
15 825
16 276
16 884
17 685
2 personnes
20 299
19 777
21 352
19 641
20 428
21 060
21 784
3 personnes
19 810
19 534
20 308
18 986
19 800
20 478
21 036
4 personnes
18 571
17 984
19 006
17 467
18 322
19 184
19 788
5 personnes ou plus
13 706
13 662
14 105
12 317
13 591
13 594
13 620
Propriétaire
20 827
19 846
21 758
19 316
20 536
21 478
22 323
Locataire du secteur social
11 823
11 959
11 949
10 137
11 668
10 782
11 501
Autre locataire
15 804
15 098
16 152
14 538
15 473
15 291
15 820
Age du référent fiscal
Taille du ménage fiscal
Statut d'occupation du logement
Source : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
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LES PLUS HAUTS REVENUS À L’OUEST Le revenu fiscal médian par unité de consommation est plus élevé dans les cantons de l’ouest du Cotentin qu’à l’est. Trois couches successives se distinguent : Un revenu fiscal supérieur à la moyenne au nord-ouest sur les cantons de La Hague, des Pieux et l’agglomération cherbourgeoise sauf Cherbourg-Octeville
Un revenu fiscal proche de la moyenne d’une ligne allant de Barneville-Carteret à Saint-Pierre Église Et enfin, un revenu fiscal inférieur à la moyenne pour les cantons de l’est du Cotentin et Cherbourg-Octeville
Revenu fiscal médian par canton en 2011
Source : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
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Revenu fiscal médian par commune en 2011
Source : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages Non connu : aucun indicateur n’est disponible pour les zones de moins de 50 ménages fiscaux
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REVENUS D’ORIGINE DIFFÉRENTE SELON LES TERRITOIRES
DES
L’ouest du Cotentin est marqué par une forte représentation des salaires dans le revenu fiscal des ménages. Sur le canton de BeaumontHague, la part des salaires atteint 71.5% du revenu fiscal soit un taux très largement supérieur à la moyenne de l’arrondissement de Cherbourg, 61.5%, et de la France Métropolitaine, 63%. Le constat est le même sur les cantons de Cherbourg-Octeville Sud-Ouest (70.3% des revenus proviennent des salaires), Les Pieux, 68.5% et d’Équeurdreville-Hainneville, 67.7%. Ces 4 cantons avec celui de Tourlaville enregistrent les revenus médians les plus hauts du Cotentin. Ils sont également ceux où la part des ménages imposés est la plus élevée. L’influence de la filière nucléaire, premier employeur du secteur privé dans le Cotentin, est manifeste et favorise les territoires à proximité de ses principales entreprises. Les zones périurbaines et résidentielles proches des grands pôles industriels (La Hague, Les Pieux, Cherbourg et Sottevast pour les Maîtres Laitiers du Cotentin) comptent ainsi des revenus médians supérieurs à la moyenne constatée sur le territoire. A l’inverse, les territoires les plus éloignés des grands centres d’activité ont des revenus médians plus modestes. C’est notamment le cas pour les cantons de Saint-Sauveur Le Vicomte, Montebourg, Sainte-Mère Église et Quettehou. Ces territoires à dominante rurale se caractérisent par une part des revenus salariaux plus faible qu’ailleurs.
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La part des retraites et pensions est également très élevée dans les zones les plus touristiques. Elle atteint ainsi 38.7% sur le canton de Barneville-Carteret, 37.2% sur Quettehou et 32.9% à Sainte-Mère Église. Les revenus médians de ces trois cantons sont néanmoins contrastés. Celui du canton de Barneville-Carteret est le plus élevé des trois et se situe à un niveau proche de l’arrondissement de Cherbourg, 17 859€ contre 18 165€ pour l’ensemble du Cotentin. Sainte-Mère Église et Quettehou sont en-deçà avec un revenu fiscal médian de 16 405 et 16 591€. Barneville-Carteret profite de sa proximité avec le canton des Pieux et affiche une part des salaires dans le revenu plus élevée qu’à Quettehou ou Sainte-Mère Église. Le Cotentin ne déroge pas à un phénomène souvent constaté en France avec des revenus fiscaux plus élevés dans l’espace urbain et en périphérie des villes centres. Néanmoins, le Cotentin offre la particularité de posséder d’importantes installations nucléaires, fortement pourvoyeuse d’emplois et d’activité. Leur influence sur les communes rurales situées en périphérie est comparable, dans une certaine mesure, à celle des « villes centres » avec des revenus médians plus élevés pour ces communes que dans le reste du Cotentin.
En savoir plus : Les revenus fiscaux en 2006 : Reflets de l'urbanisation, Insee Basse-Normandie, Décembre 2008
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Part des revenus salariaux dans le revenu fiscal par canton en 2011
Source : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
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Part des pensions, retraites et rentes dans le revenu fiscal par canton en 2011
Source : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
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INÉGALITÉS : LE CAS CHERBOURG-OCTEVILLE
PARTICULIER
DE
Avec un rapport de 4.4 entre les 10% de ménages déclarant les revenus les plus faibles et les 10% de ménages déclarant les revenus les plus élevés, les revenus sont plutôt homogènes dans le Cotentin. Le canton de Cherbourg-Octeville Sud-Ouest affiche un rapport de dispersion des revenus le plus faible de l’arrondissement. Les 10% de la er population la moins riche (1 décile) déclare un revenu fiscal médian seulement 3 fois inférieur aux ème 10% de la population la plus riche (9 décile). Le revenu fiscal médian de ce premier décile est de 11 726€. C’est le plus élevé du territoire pour cette frange de la population et il est supérieur de 4 121€ au revenu fiscal déclaré pour l’ensemble du Cotentin (11 726€ contre 7 605€ sur l’arrondissement de Cherbourg). Les communes dont le développement s’est plutôt effectué en maisons individuelles et en accession à la propriété présentent ainsi les rapports entre hauts et bas revenus les plus faibles. Hormis Cherbourg-Octeville, seul le canton de Quettehou compte un rapport de dispersion supérieur au taux de l’arrondissement de Cherbourg, 4.7 contre 4.4. Dans ce canton, les 10% de revenus les plus faibles atteignent 7 287€ et les 10% de revenus les plus élevés 34 190€. Le cas de Cherbourg-Octeville est particulier et ne peut pas être comparé au reste du territoire. La plus grande mixité sociale présente au sein des villes donne un éventail de revenus plus disparate que dans les communes rurales et périurbaines. Ainsi, en France Métropolitaine, les communes entre 30 000 et 39 999 habitants affichent un taux de dispersion des revenus de 7.1. Celui de Cherbourg-Octeville (37 754 habitants en 2011) est plus élevé, 9.8.
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Cherbourg-Octeville concentre ainsi une plus grande diversité de population. Les quartiers prioritaires des Provinces ou du Maupas, placés en Zones Urbaines Sensibles (ZUS), présentent les revenus médians les plus faibles. Le centre-ville de Cherbourg et certains quartiers proches des communes périphériques enregistrent les revenus les plus élevés. Ainsi, le revenu fiscal médian des 10% de la population la moins riche est de 3 594€ (le plus faible du Cotentin) contre 35 161€ pour les 10% des plus riches. Le seuil de 3 594€ est très faible au regard du revenu médian observé pour cette frange de la population dans les villes de même taille que Cherbourg-Octeville. Il est de 5 489€ pour les communes de 30 000 à 39 999 habitants, soit 1 895€ de plus que Cherbourg-Octeville. Dans une étude récente sur la Communauté Urbaine de Cherbourg, l’Insee Basse-Normandie relève : « Les zones de Province Ouest et Province Centre sont constituées de grands ensembles d’habitat social construits dans les années 60. Avec une part des chômeurs double de la moyenne de l’agglomération (14 % contre 7 %) et trois fois plus de familles monoparentales (50 % contre 16 %), la quasi-totalité des habitants de ce quartier sont locataires de leur logement, contre 50 % en moyenne dans l’agglomération. Dans ce quartier, la vacance des logements est également importante. Enfin, les jeunes de 18 à 24 ans représentent plus de 13% de la population (9% dans l’ensemble de la CUC). » Entre 2007 et 2011, les inégalités se sont accrues sur Cherbourg-Octeville. En euros constants, le revenu fiscal de la tranche de la population la moins aisée a baissé de 0.6% tandis qu’il a augmenté de 4.2% pour la tranche la plus aisée, creusant le rapport entre bas et hauts revenus, +0.5 point, de 9.3 à 9.8 entre 2007 et 2011.
13
Ce phénomène est particulier à CherbourgOcteville, seuls les cantons d’EqueurdrevilleHainneville et de Montebourg observent également une hausse du rapport inter-décile entre hauts et bas revenus, +0.1 point. La crise économique semble avoir particulièrement affecté les populations les plus modestes de CherbourgOcteville. Les dernières données disponibles datant de 2011, l’effet de l’opération de renouvellement urbain intervenue sur le quartier des Provinces et achevée fin 2011, n’est pas encore mesurable.
En savoir plus : La communauté urbaine de Cherbourg : Un revenu médian faible et une concentration des difficultés sur certaines parties du territoire, Insee Basse-Normandie, janvier 2014
Rapport inter-décile (D9/D1)
Part des salaires (en %)
Part des pensions et retraites (en %)
35 383
4,3
44,1
38,7
9 958
34 627
3,5
71,5
19,6
17 771
8 891
31 077
3,5
64,4
25,5
Montebourg
16 830
7 446
30 228
4,1
55,7
30,2
Cherbourg-Octeville Sud-Ouest
21 703
11 726
35 471
3
70,3
20,5
Les Pieux
18 773
8 963
34 640
3,9
68,5
21,9
Quettehou
16 591
7 287
34 190
4,7
44,8
37,2
Sainte-Mère-Église
16 405
7 517
30 471
4,1
51
32,9
Saint-Pierre-Église
18 115
8 650
33 199
3,8
56,8
30,7
Saint-Sauveur-le-Vicomte
16 061
7 409
28 927
3,9
55,5
29,5
Valognes
18 385
8 068
34 118
4,2
59,8
25,7
Équeurdreville-Hainneville
19 382
8 706
33 182
3,8
67,7
26,9
Tourlaville
18 939
8 700
33 033
3,8
64,1
28,1
Cherbourg-Octeville
16 681
3 594
35 161
9,8
61,5
28
ème
Revenu médian (en €)
1 décile (en €)
9 décile (en €)
Barneville-Carteret
17 859
8 135
Beaumont-Hague
20 155
Bricquebec
Cantons
er
Source : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
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Dispersion des revenus 2011 Rapport inter-décile par unité de consommation et par canton
Source : Insee-DGFIP, revenus fiscaux localisés des ménages
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SALAIRES : UN TERRITOIRE BIEN ORIENTÉ
DEUX SOURCES DIFFÉRENTES POUR ANALYSER LES SALAIRES Pour comparer et analyser les salaires, deux sources sont utilisées.
La source Insee – DADS (Déclarations Annuelles de Données Sociales) couvre l’ensemble des employeurs et de leurs salariés, à l'exception des activités extra territoriales (division 99 de la NAF rév.2 – consulats, ambassades…). Elle comprend ainsi l’ensemble du secteur marchand, les administrations, les établissements publics et depuis 2009 la fonction publique d'État et les particuliers employeurs. Le champ de la publication des résultats exclut en outre les apprentis, les stagiaires, les emplois aidés et les dirigeants salariés de leur entreprise.
La source Urssaf permet d’analyser spécifiquement le secteur marchand. Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande (établissements d’enseignement relevant de l’État ou des collectivités locales), la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile.
La première source (Insee – DADS) est utilisée dans cette étude pour analyser l’ensemble des salaires par catégories socio-professionnelles, temps de travail et par âge du salarié. La seconde permet d’établir un focus sur le secteur marchand et d’analyser les salaires par secteur d’activité économique. Pour l’analyse de l’ensemble des salaires, le périmètre géographique de l’arrondissement de Cherbourg est conservé pour assurer une concordance avec la partie précédente sur les revenus. Pour le focus sur le secteur marchand et la source Urssaf, seule le périmètre de la zone d’emploi de Cherbourg peut être analysé. Celui-ci comprend l’arrondissement de Cherbourg et 29 communes supplémentaires dont Carentan.
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Avec un salaire net horaire moyen de 12.3€ en 2010, l’arrondissement de Cherbourg se classe en ème 98 position sur les 330 arrondissements que compte la France Métropolitaine. Ramené sur la base d’un temps de travail hebdomadaire de 35 heures (151.67 heures/mois), le salaire net mensuel moyen dans le Cotentin est de 1 865€. Comparé aux zones limitrophes, ce chiffre apparaît important : ème 2 salaire le plus élevé derrière celui de l’arrondissement de Caen (12.4€/heure – 1 881€/mois) Seul arrondissement avec Caen à dépasser les 12€ horaires ou les 1 800€ mensuels Nettement supérieur à la moyenne régionale (11.7€/heure – 1 774/mois)
L’arrondissement de Cherbourg enregistre un salaire légèrement inférieur à la moyenne de la France de province, 12.4€/heure soit 1 881€/mois. Compte-tenu du caractère rural du territoire et de son enclavement, les salaires affichés dans le Cotentin apparaissent plutôt élevés. Le secteur privé et plus particulièrement les activités industrielles jouent un rôle important dans la structure salariale de l’arrondissement de Cherbourg. La spécialisation dans certains domaines, énergie notamment, et la présence de grands donneurs d’ordre que sont Areva NC, DCNS ou EDF, tirent la moyenne des salaires vers le haut.
Salaire net mensuel moyen en 2010 (en €)
2 000
1 500
1 000
500
0
Source : Insee – DADS Salaire net mensuel moyen = salaire net horaire moyen X 151,67 heures
CCI CHERBOURG COTENTIN – Mars 2014
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Salaire net horaire moyen par arrondissement en 2010
Salaire net horaire moyen (en €) De 10.4 à 10.9€ De 11 à 11.4€ De 11.5 à 11.9€ De 12 à 12.4€ De 12.5 à 13.4€ 13.5€ et plus
Source : Insee – DADS Carte réalisée à partir de IGN GéoFla – Datar 2013
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CADRES,
PROFESSIONS INTERMÉDIAIRES ET OUVRIERS QUALIFIÉS MIEUX RÉMUNÉRÉS QU’EN PROVINCE
Sur les catégories socio-professionnelles (CSP) des cadres, professions intermédiaires et ouvriers qualifiés, le Cotentin affiche des salaires moyens plus élevés qu’en Province. Ils sont également supérieurs à la moyenne de la France Métropolitaine pour les professions intermédiaires et les ouvriers qualifiés. En revanche, les salaires des employés et des ouvriers non qualifiés sont inférieurs à la moyenne de province et de la Basse-Normandie. La structure du tissu économique du Cotentin explique ces différences de traitement entre CSP.
Les ouvriers qualifiés, les professions intermédiaires (techniciens notamment) et les cadres (dont les cadres techniques d’entreprises) sont, en effet, particulièrement nombreux dans le secteur industriel et affichent des salaires plus importants que dans les autres zones comparées. En revanche, les ouvriers non qualifiés et les employés, moins présents dans l’industrie que dans d’autres activités (artisanat, fonction public, services à la personne), enregistrent des salaires inférieurs à la province ou la Basse-Normandie.
En savoir plus : La structure des emplois dans le Cotentin, mars 2011
Salaire net mensuel moyen en euros par catégorie socio-professionnelle en 2010
3 500
Cotentin Manche
3 000
Calvados Orne
2 500
Basse-Normandie Province
2 000
France Métropolitaine
1 500
1 000
500
0 Cadres
Prof Intermédiaires
Employés
Ouvriers qualifiés
Ouvriers non qualifiés
Source : Insee - DADS
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DES
INÉGALITÉS MARQUÉES
HOMMES
FEMMES
PLUS
Autre conséquence d’un tissu économique et de salaires portés par l’industrie, l’écart de salaires entre les hommes et les femmes est plus marqué dans le Cotentin qu’ailleurs. Il est de 3€ par heure en 2010 pour les salariés à temps complet, soit 455€ sur un mois. Cette différence de traitement est supérieure de 0.5€/heure à la moyenne constatée en France Métropolitaine. Elle est également plus importante dans certaines CSP : 5.3€/heure entre hommes et femmes pour les cadres dans le Cotentin (5.2€ en France Métropolitaine, 4.6€ en Basse-Normandie), et 2.6€/heure pour les professions intermédiaires contre 1.4€ en France Métropolitaine.
Ecart du salaire net horaire moyen en euros et à temps comlet entre les hommes et les femmes en 2010 3
En savoir plus : L’emploi des femmes dans le Cotentin, mars 2010
UNE PLUS FORTE ÉVOLUTION DES SALAIRES Enfin, sur la période 2005-2010, le Cotentin a bénéficié d’une plus forte évolution des salaires. Le salaire net horaire moyen (temps complet) passe ainsi de 12.2 en 2005 et en euros constants à 12.8€ en 2010, soit une augmentation de 5.1%. Evolution du salaire net horaire moyen à temps complet entre 2005 et 2010 (en euros constants) 6% 5% 4% 3%
2 2% 1 1% 0
Source : Insee - DADS
Seule les catégories des ouvriers qualifiés et non qualifiés affichent des écarts de traitement similaires à ceux enregistrés en France Métropolitaine (1€/heure).
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0%
Source : Insee - DADS
La hausse constatée dans le Cotentin est à celle observée en France Métropolitaine, 3.4%, en province, 4.3% ou en Basse-Normandie, 3.1%. Seul le département de la Manche compte une évolution comparable à celle de l’arrondissement de Cherbourg.
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NOUVELLES DISPARITÉS EST-OUEST Sans surprise, les salaires sont plus élevés dans les cantons de l’ouest du Cotentin qu’à l’est. Les grands donneurs d’ordre du territoire impactent de manière visible les rémunérations. Les différences sont notables entre les cantons de Beaumont-Hague, Cherbourg-Octeville Sud-Ouest, Équeurdreville-Hainneville, 13€/heure chacun soit 1972€/mois et le canton de Quettehou, 10.5€/heure soit 1592€/mois. Ces écarts sont la conséquence du type d’activité et des employeurs recensés sur ces cantons : Beaumont-Hague avec Areva NC et une sous-traitance industrielle importante Équeurdreville-Hainneville et Cherbourg-Octeville Sud-Ouest avec des entreprises d’ingénierie et une part de cadres et professions intellectuelles supérieures plus importante que la moyenne de l’arrondissement de Cherbourg Quettehou où les activités de l’agriculture et du maraîchage sont particulièrement représentées
Il convient également de noter que ces cantons, hormis Cherbourg-Octeville Sud-Ouest, participent de manière significative au bon positionnement du salaire moyen observé sur l’arrondissement de Cherbourg. En effet, les cantons de BeaumontHague, Cherbourg-Octeville et Les Pieux pèsent pour plus de 50% dans le nombre de salariés de l’arrondissement. 8 705 salariés travaillent ainsi dans le canton de Beaumont-Hague, 6 451 sur le canton des Pieux et plus de 24 000 sur CherbourgOcteville. Les cantons de Tourlaville, Équeurdreville-Hainneville et Valognes comptent respectivement 8 370, 6 035 et 5 460 salariés ; les autres cantons du Cotentin enregistrent moins de 5 000 salariés.
Nombre d'emplois par cantons en 2010 Cherbourg-Octeville
24 159
Beaumont-Hague
8 705
Tourlaville
8 370
Les Pieux
6 451
Equeurdreville-Hainneville
6 035
Valognes
5 460
Quettehou
3 207
Les rémunérations sont également plus élevées sur le canton des Pieux qui bénéficie de la présence d’EDF ainsi que sur CherbourgOcteville où sont implantés DCNS et la Marine Nationale.
Sainte-Mère Église
2 763
Bricquebec
2 654
Barneville-Carteret
2 206
Montebourg
1 919
Saint-Sauveur-le-Vicomte
1 708
La corrélation entre revenus et salaires est donc assez forte dans le Cotentin. Dans la première partie sur les revenus, il a été identifié que les cantons où les revenus des ménages étaient les plus élevés sont ceux dont la part des salaires dans ces revenus est la plus importante. Ce sont également ces cantons qui affichent les plus hautes rémunérations.
Saint-Pierre Église
1 320
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Cherbourg-Octeville Sud-Ouest
840
Source : Insee RP 2010 exploitation complémentaire – Emploi au lieu de travail
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Salaire net horaire moyen par canton en 2010
Source : Insee - DADS
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DANS LE SECTEUR PRIVÉ : DES SALAIRES PORTÉS PAR L’INDUSTRIE Le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale brute du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Si ce mode de calcul ne rapporte pas le salaire moyen à un équivalent temps plein, il permet de donner des indications sur les rémunérations moyennes versées aux salariés du secteur privé. La zone d’emploi de Cherbourg enregistre le plus haut salaire moyen par tête du secteur privé en Basse-Normandie. Avec 2 235€ bruts ème mensuels au 2 trimestre 2013, elle se classe ainsi devant Caen et pointe largement devant le SMPT régional, 2 078€ bruts mensuels.
Le SMPT de la zone d’emploi de Cherbourg est également légèrement supérieur à celui enregistré en province, 2 235€ contre 2 203€. Il est néanmoins inférieur à la France métropolitaine qui ème atteint 2 440€ mensuels bruts au 2 trimestre 2013. Ces données confortent les observations faites précédemment : le secteur privé et plus particulièrement les activités liées à l’industrie et à l’énergie tirent les salaires vers le haut dans le Cotentin.
Salaire mensuel moyen par tête en euros (au 2ème trimestre 2013) 2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Source : Urssaf Salaire moyen par tête (salaire brut) : masse salariale du secteur privé / effectifs salariés du secteur privé CCI CHERBOURG COTENTIN – Mars 2014
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Salaire mensuel moyen par tête et par zone d’emploi ème Les principales raisons de cette évolution (au 2 trimestre 2013) favorable de l’activité sont liées au marché local. En effet, 72% des entreprises ayant signalé une hausse de leur activité citent l’EPR et le marché local hors EPR (activités liées à AREVA NC ou DCNS) comme causes principales de l’augmentation de leur chiffre d’affaires.
Source : Urssaf Salaire moyen par tête (salaire brut) : masse salariale du secteur privé / effectifs salariés du secteur privé
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3 135€ DANS L’INDUSTRIE, 1 486€ L’HÉBERGEMENT-RESTAURATION
DANS
La zone d’emploi de Cherbourg affiche d’importantes disparités de salaires suivant le secteur d’activité. Dans l’industrie, le salaire moyen par tête ème atteint 3 135€ au 2 trimestre 2013. Un chiffre qui place le Cotentin loin devant les autres zones comparées : 2 879€ pour la France métropolitaine, 2 711€ pour la province et 2 549€ pour la BasseNormandie. La forte représentation du secteur de l’énergie et du nucléaire sur le territoire impactent favorablement le montant des rémunérations. Il convient de noter que 28% des salariés du secteur privé de la zone d’emploi de Cherbourg travaillent dans l’industrie.
Si l’industrie et l’intérim affichent un SMPT particulièrement élevé, le commerce et le secteur HCR (Hébergement-Café-Restauration) enregistrent des salaires nettement inférieurs aux moyennes régionales et nationales ; 1 783€ pour le commerce et 1 486€ pour les HCR. Pour l’hébergement-restauration, la moyenne régionale est portée par le Calvados qui dispose d’infrastructures touristiques haut de gamme avec comme fer de lance la zone de Deauville. La zone d’emploi de Cherbourg se situe à un niveau quasi équivalent à celui des départements de la Manche et de l’Orne.
Salaire mensuel moyen par tête par grands secteurs d'activité (Au 2ème trimestre 2013) 3 500
Zone d'emploi de Cherbourg Manche Calvados
3 000
Orne Basse-Normandie 2 500
Province France Métropolitaine
2 000
1 500
1 000
500
0 Industrie
BTP
Commerce
HCR
Intérim
Autres services
Source : Urssaf Salaire moyen par tête (salaire brut) : masse salariale du secteur privé / effectifs salariés du secteur privé CCI CHERBOURG COTENTIN – Mars 2014
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Dans le commerce, les raisons sont plus difficilement identifiables. Néanmoins, le taux de féminisation des salariés du commerce est plus important dans le Cotentin qu’ailleurs : 53.5% contre 47.5% en Basse-Normandie et 47.1% en France métropolitaine. Avec un nombre important d’employés dans ce secteur et sachant, comme nous l’avons vu précédemment, que les inégalités de traitement hommes/femmes dans le Cotentin sont importantes, ce premier élément explique en partie les bas niveaux de salaires enregistrés dans le commerce et sur la zone d’emploi de Cherbourg. Un autre élément entre également en ligne de compte. La part des femmes chez les travailleurs indépendants du commerce (indépendants et personnes travaillant à leur compte) est supérieure dans le Cotentin ; 43.3% des travailleurs indépendants sont des femmes contre 36.6% en Basse-Normandie et 35% en France métropolitaine. Cet élément renvoie aux problématiques de l’attractivité du territoire pour les conjoints(es) des personnels employés par les grands donneurs d’ordre de l’industrie ou de la Marine Nationale. Avec peu d’opportunités de postes dans leur domaine de prédilection, les conjoints(es) optent parfois pour une activité commerciale peu rémunératrice et utilisé comme salaire d’appoint.
UN TERRITOIRE ATTRACTIF ? Les inégalités constatées sur les salaires selon le type d’activité exercé sont importantes dans le Cotentin. Certes, ces inégalités sont ensuite nivelées sur les revenus en fonction de la taille et de la composition du ménage et donne une structure de revenus homogène. Néanmoins, ces différences de traitement salarial posent des problèmes en termes d’attractivité du territoire.
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En effet, des difficultés de recrutement sont constatées sur certains profils spécifiques qui tiennent particulièrement au manque de débouchés proposés au conjoint(e) de la personne ciblée. Les demandeurs d’emploi locaux peuvent également être confrontés à un manque d’offres dans leur domaine de prédilection surtout si celui-ci n’est pas en rapport avec l’industrie ou les services à l’industrie, secteurs fortement pourvoyeurs d’emplois sur le territoire. Ces problématiques sont prises en compte par les grands employeurs du territoire. Des structures ont ainsi été mises en place pour favoriser l’accès à l’emploi des conjoints(es) tels que Défense Mobilité, Forces 50 ou Manche Attractivité. De la même manière, la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences Territoriales (GPECT) travaille à sensibiliser et à former les personnels locaux aux métiers qui recrutent dans le Cotentin. Avec comme objectif principal de permettre aux recruteurs de trouver localement les profils recherchés. Enfin, il est également nécessaire de favoriser le développement d’autres filières afin d’étendre le panel des secteurs alimentant en emploi la main d’œuvre locale. La filière des produits de la mer, le tourisme ou encore le nautisme font partie de ces secteurs capables de diversifier l’économie locale et le type d’emplois proposés.
En savoir plus : Défense Mobilité Forces 50 GPEC Territoriale
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MÉTHODOLOGIE Périmètre géographique :
Revenus fiscaux localisés des ménages (Insee) : Les revenus fiscaux localisés des ménages sont établis à partir des fichiers exhaustifs des déclarations de revenus des personnes physiques, de la taxe d'habitation et du fichier d’imposition des personnes physiques fournis à l'Insee par la Direction générale des finances publiques. L’exploitation conjointe de ces sources fiscales permet de produire des statistiques sur les revenus fiscaux localisés des ménages à l'échelle communale, supra communale et infra communale pour la France métropolitaine et deux départements de l’outre-mer (DOM) : La Réunion et la Martinique. Il s’agit des indicateurs usuels d'analyse de la distribution des revenus (nombres, quartiles, déciles, moyenne, médiane, etc.) et d'indicateurs de structure de ces revenus (part des salaires, pensions, retraites, rentes dans le revenu fiscal, etc.). Les statistiques fournies sont déclinées selon trois niveaux d'observation : l'unité de consommation ; le ménage ; la personne.
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Salaires – DADS (Insee) : La déclaration annuelle des données sociales (DADS) est une formalité administrative que doit accomplir toute entreprise employant des salariés, en application de l'article R243-14 du code de la Sécurité sociale (décret du 24 mars 1972) et des articles 87.240 et 241 de la loi 51-711 du 7 juin 1951 du code général des Impôts. Dans ce document commun aux administrations fiscales et sociales, les employeurs, y compris les administrations et les établissements publics, fournissent annuellement et pour chaque établissement, la masse des traitements qu'ils ont versés, les effectifs employés et une liste nominative de leurs salariés indiquant pour chacun, les caractéristiques de eurs périodes d'emploi ainsi que le montant des rémunérations salariales perçues. Le champ de l'exploitation des DADS par l'Insee couvre actuellement l'ensemble des employeurs et de leurs salariés, à l'exception des activités extra territoriales (division 99 de la NAF rév.2). En 2009, le champ d'observation a été élargi à la fonction publique d'État et aux particuliers employeurs. Le champ de la publication des résultats exclut en outre les apprentis, les stagiaires, les emplois aidés et les dirigeants salariés de leur entreprise. Le salaire net horaire moyen est le résultat du quotient de la masse des salaires nets rapportée au nombre d’heures salariés calculé sur tous les postes effectués par le salarié au cours de l’année (hors indemnités chômage). Le nombre d’heures salariées prend en compte les heures supplémentaires rémunérées et toutes les périodes au cours desquelles le salarié demeure lié à un établissement du fait du contrat de travail (congés, période de maladie et d’accident de travail), à l’exception des périodes de congés sans solde. Salaires (Urssaf) : Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande (établissements d’enseignement relevant de l’État ou des collectivités locales), la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile. Le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les données sont également corrigées des variations saisonnières (CVS) pour corriger notamment l’impact des versements de primes et les fluctuations saisonnières de l’emploi.
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Analyse réalisée par Pierric Hourçourigaray (CCI Cherbourg Cotentin) en collaboration avec la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin Pour toutes informations complémentaires sur cette étude, contactez Pierric Hourçourigaray : 02-33-23-32-15 phourcourigaray@cherbourg-cotentin.cci.fr Sources : Insee, URSSAF
Publication de la Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg Cotentin, Hôtel Atlantique, boulevard Félix Amiot, BP 839, 50108 Cherbourg-Octeville Cedex Directeur de la publication : Jean-Claude Camus
Toutes nos études sont disponibles sur www.ecotentin.fr