La situation et l'emploi des jeunes dans le cotentin by CCI CCI de Cherbourg-Cotentin

LA SITUATION ET L’EMPLOI DES JEUNES DANS LE COTENTIN Février 2015

Sommaire La situation des jeunes dans le Cotentin p3 Les jeunes et le marché du travail dans le Cotentin p12 Des difficultés à conserver et à attirer les jeunes p22 Méthodologie p25

Un peu plus de 32 000 jeunes de 15 à 29 ans vivent dans le Cotentin en 2011 et représentent 16.8% de la population totale du territoire. Si les 15-19 ans sont proportionnellement aussi nombreux dans le Cotentin qu’en France, les catégories des 25-29 ans et surtout des 20-24 ans sont nettement moins représentés sur le territoire. La jeunes du Cotentin sont moins étudiants et davantage en emploi qu’en France. Après 17 ans, ceux qui souhaitent poursuivre leurs études le font dans une large proportion à l’extérieur du territoire. Ceux qui restent ont tendance à fonder leur famille plus tôt ; 33.1% des jeunes du territoire vivent en couple ou en famille monoparentale contre 29.2% au niveau national. La situation des jeunes du Cotentin au regard de l’emploi et du marché du travail apparaît plus difficile sur le territoire. Le taux de chômage des 15-29 ans s’élève à 22.6% dans le Cotentin contre 19.8% dans la Manche, 21.2% en BasseNormandie, 22.1% en Province et 22.2% en France.

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Le tissu économique local, fortement industrialisé, apparaît plus favorable aux hommes et aux catégories socio-professionnelles les plus « masculines » (ouvriers et cadres notamment). Les jeunes femmes trouvent difficilement leur place dans un marché du travail principalement tourné vers l’industrie. Particulièrement touchés par la hausse du chômage survenue en 2008, les jeunes comme partout ailleurs connaissent des difficultés évidentes d’intégration. Dans un contexte d’exode de sa population jeune et de crise économique, les politiques en matière d’attractivité du territoire et d’insertion des jeunes deviennent des problématiques majeures pour le Cotentin. Certains éléments sont en mesure de favoriser le maintien et l’accueil des jeunes sur un territoire. Le dynamisme économique local avec une diversification des activités est un critère évident à même d’offrir plus de solutions d’emplois aux jeunes locaux.

QUELQUES DÉFINITIONS PRÉALABLES Jeunes : Il n’existe pas de définition officielle de l’âge de la jeunesse. L’intervalle la plus utilisée par l’Insee et par Pôle Emploi pour définir cette catégorie de population est celle des 15-29 ans. C’est cette classe d’âge qui est reprise dans cette étude. Étudiant : Selon la définition de l’Insee, un étudiant est une personne inscrite dans un établissement d'enseignement post-secondaire (relevant ou non de l'enseignement supérieur). Généralement, il s’agit d’une personne ayant obtenu le baccalauréat ou un diplôme de niveau équivalent ou supérieur. Actifs : La population active regroupe la population active occupée (appelée aussi « population active ayant un emploi ») et les chômeurs. Taux de chômage au sens du recensement : Le taux de chômage au sens du recensement de la population est la proportion du nombre de chômeurs au sens du recensement dans la population active au sens du recensement. Il est différent du taux de chômage au sens du BIT plus couramment utilisé mais qui n’est pas disponible par tranche d’âge à l’échelle du Cotentin. Catégories de demandeurs d’emploi : Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi sont regroupés en différentes catégories :  Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi sans emploi  Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exécuté une activité réduite courte (de 78h ou moins au cours du mois)  Catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exécuté une activité réduite longue (de plus de 78h au cours du mois)

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LA SITUATION DES JEUNES DANS LE COTENTIN

En 2011, 32 090 jeunes âgés de 15 à 29 ans vivent dans le Cotentin et représentent 16.8% de la population totale du territoire. Cette part est inférieure à celle enregistrée au niveau national, 18.4%, en Province, 17.8% et en BasseNormandie, 17.1%. Elle reste néanmoins supérieure à celle du département de la Manche, 15.6%. Par tranche d’âge, la catégorie des 15-19 ans apparaît aussi nombreuse dans le Cotentin qu’en France, celles des 25-29 ans et surtout des 20-24 ans sont nettement moins représentées dans le Cotentin.

DES JEUNES DE MOINS EN MOINS NOMBREUX Entre 2006 et 2011, le nombre de jeunes a baissé de 3.3% dans le Cotentin. Cette diminution est plus importante que celle observée en France, -1.1% et en Province, -1.5%. La Manche et la Basse-Normandie enregistrent des baisses respectives de 3.5 et 3.6%. Au total, en 5 ans, le Cotentin a perdu près de 1 100 jeunes de 15 à 29 ans. Il apparaît que le solde migratoire des jeunes cotentinois est largement déficitaire. L’étude sur Les flux migratoires dans le Cotentin analyse les départs et arrivées de jeunes de moins de 25 ans 1 sur le territoire. Il en ressort qu’en 5 ans 8 553 jeunes de moins de 25 ans ont quitté le Cotentin et seulement 4 614 l’ont rejoint. Le solde des arrivées et des départs est particulièrement négatif pour la classe d’âge des 20 à 24 ans ; 1 862 arrivées contre 4 229 départs. Ce sont en majeure partie les actifs ayant un emploi (y compris apprentissage et stage rémunéré) de cette classe d’âge, 50.8%, et des étudiants, 39.4%, qui ont quitté le Cotentin.

L’exode des étudiants est massif ; 3 720 partants contre 1 184 arrivants soit un solde négatif de 2 536. En 5 ans, 1 300 étudiants du Cotentin ont ainsi rejoint la ville de Caen. Cette commune concentre à elle seule 35% des migrations d’étudiants en provenance du Cotentin. Près de 60% des jeunes de 15 à 29 ans du Cotentin résident dans les 10 plus grandes villes du territoire. Les jeunes sont ainsi plus présents en milieu urbain que le reste de la population. La seule ville de Cherbourg-Octeville concentre ¼ de la population jeune du territoire et moins de 20% de la population totale. La communauté urbaine de Cherbourg héberge 50% de la population jeune contre près de 43% de l’ensemble de la population du Cotentin. La part des jeunes de 15 à 29 ans est particulièrement élevée pour certaines communes. Plus de 20% des habitants de CherbourgOcteville et Beaumont-Hague ont ainsi entre 15 et 29 ans. Les communes de l’agglomération cherbourgeoise notamment Querqueville et La Glacerie affichent également une part des jeunes supérieure à la moyenne du territoire.

En savoir plus : Les flux migratoires dans le Cotentin, CCI Cherbourg Cotentin, Novembre 2010

L’étude analyse les données du recensement 2007 et permet d’observer les échanges migratoires d’un territoire sur 5 années. À la suite

d’un changement de questionnaire de l’Insee, ces données n’ont pas été réactualisées depuis le recensement 2008.

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Part des jeunes de 15 à 29 ans par commune en 2011

Source : Insee, Recensement de la population (RP), 2011, exploitation principale

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DES JEUNES DAVANTAGE EN EMPLOI Dans le Cotentin, près de 50% des jeunes de 15 à 29 ans occupent un emploi ; un chiffre supérieur à la moyenne nationale, 46%. Les jeunes chômeurs sont également plus nombreux dans le Cotentin qu’ailleurs. Au total, actifs ayant un emploi et chômeurs sont majoritaires et représentent 63.7% des jeunes du Cotentin. Seulement 32% des 15 à 29 ans sont élèves, étudiants ou stagiaires non rémunérés ; un chiffre en deçà de la moyenne nationale, 35.4%, de la France de Province, 35.2%, et de la BasseNormandie, 35%. Ces résultats apparaissent logiques compte tenu du caractère rural du territoire et de l’implantation du grand pôle universitaire régional sur Caen. Les étudiants sont ainsi majoritairement concentrés dans les grandes villes universitaires comme Caen pour la Basse-Normandie.

Les taux de scolarisation des jeunes après 17 ans sont plus faibles sur l’arrondissement de Cherbourg. En effet, entre 15 et 17 ans, 97.6% des jeunes du Cotentin sont scolarisés, soit un chiffre légèrement supérieur à la moyenne nationale, 96%. Entre 18 et 24 ans, le taux de scolarisation tombe à 38.1% sur l’arrondissement de Cherbourg contre 51.5% à l’échelle nationale. Enfin, seuls 3.6% des 25-29 ans sont scolarisés dans le Cotentin ; ils sont 7.3% en France. Au total, le taux de scolarisation des jeunes de 15 à 29 ans est de 40.6% sur le territoire, 41.1% dans la Manche, 45.1% en Basse-Normandie, 45% en Province et 45.6% en France. Après 17 ans, les jeunes du Cotentin qui souhaitent poursuivre leurs études le font dans une large proportion à l’extérieur du territoire.

Part des jeunes de 15 à 29 ans par type d'activité en 2011 60% Cotentin

Manche

Basse-Normandie

Province

France

50% 40% 30% 20% 10% 0%

Source : Insee, Recensement de la population (RP), 2011, exploitation principale

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Comparaison de la situation professionnelle des jeunes âgés de 15 à 29 ans entre le Cotentin et la France

COTENTIN Titre du graphique

FRANCE Titre du graphique

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

10% 0%

0% 15 ans

16 ans

17 ans

18 ans

19 ans

20 ans

21 ans

22 ans

23 ans

24 ans

25 ans

26 ans

27 ans

28 ans

29 ans

15 ans

16 ans

17 ans

18 ans

19 ans

20 ans

21 ans

22 ans

23 ans

24 ans

25 ans

26 ans

27 ans

28 ans

Autres inactifs

Femmes ou hommes au foyer

Chômeurs

Elèves, étudiants, stagiaires non rémunéré de 14 ans ou plus

Actifs ayant un emploi, y compris sous apprentissage ou en stage rémunéré.

Source : Insee, RP 2011, exploitation principale, arrondissement de Cherbourg et France entière

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29 ans

En Basse-Normandie, près de 80% des effectifs de l’enseignement supérieur sont localisés sur la ville de Caen et son unité urbaine. Cherbourg et son agglomération ne représente que 5% des étudiants inscrits dans la région selon les chiffres du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour les effectifs étudiants 2012/2013.

Au total, le Cotentin compte un effectif d’environ 2 500 étudiants. Enfin, il convient de noter le très bon taux de réussite affiché par le département de la Manche au baccalauréat général ; 94.3% en 2013 contre 91.9% au niveau national.

Effectifs 2013/2014 des établissements de l'enseignement supérieur dans le Cotentin IUT Cherbourg-Manche Esix (École d'ingénieurs) STS (Section de technicien supérieur) Classes préparatoires aux grandes écoles École des Beaux-Arts Intechmer École du commerce et de la distribution EAMEA (École des applications militaires à l'énergie atomique) Institut national des sciences et techniques atomiques École des fourriers (Diplômes militaires) Institut de formation en soins infirmiers CFA (Fim et Équeurdreville)

668 179 339 147 25 145 78 20 26 464 246 159

Source : Académie de Caen, CCI Cherbourg Cotentin, Établissements mentionnés

En savoir plus : Atlas régional : les effectifs d'étudiants en 2012-2013, Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avril 2014 Atlas de la formation initiale 2013-2014, Rectorat de l’académie de Caen, février 2014

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PLUS

DE DIPLÔMÉS PROFESSIONNEL

L’ENSEIGNEMENT

A l’instar de la Manche, et dans une moindre mesure de la Basse-Normandie, le Cotentin affiche une part des diplômés de l’enseignement professionnel et technique nettement supérieure à la moyenne française. En effet, 31.8% des jeunes de 15 à 29 ans de l’arrondissement de Cherbourg ayant terminé leurs études ont un CAP ou BEP contre 23.2% au niveau national.

Cette forte proportion de diplômés de l’enseignement professionnel et technique chez les jeunes est due aux caractéristiques économiques du territoire : tissu industriel et rural avec une forte représentation des ouvriers qualifiés et des techniciens. Enfin, la part des diplômés de l’enseignement supérieur long (licence, maîtrise, master…) est plus importante dans le Cotentin qu’en BasseNormandie ou dans la Manche. La forte implantation de l’industrie nucléaire et des métiers de l’ingénierie semble expliquer cette donnée.

En ce qui concerne le baccalauréat, 18.6% des jeunes du territoire ont obtenu un baccalauréat technique ou professionnel. Au niveau national, ce chiffre tombe à 15.8%.

Répartition par niveau de diplôme des jeunes de 15 à 29 ans ayant terminé leurs études 35%

Cotentin

Manche

Basse-Normandie

Province

France

30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Aucun diplôme ou CEP

BEPC

CAP, BEP ou équivalent

Baccalauréat

Diplôme de l'enseignement supérieur court

Diplôme de l'enseignement supérieur long

Source : Insee, RP 2011, exploitation principale CEP : Certificat d’Études Primaires BEPC : brevet des collèges, brevet élémentaire CAP, BEP : Certificat d'Aptitudes Professionnelles, Brevet d'Études Professionnelles Baccalauréat : général, technique, professionnel, brevet supérieur Diplôme de l’enseignement supérieur court : DEUG, DUT, BTS, diplôme paramédical et social (infirmier, assistant social, ...), etc. Diplômes de l'enseignement supérieur long : licence, maîtrise, master, DEA, DESS, doctorat, école supérieure niveau licence et plus (ingénieur, commerce, ...), etc.

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Les jeunes femmes sont plus souvent diplômées de l’enseignement supérieur que les jeunes hommes. Dans le Cotentin, 32.3% des femmes de 15 à 29 ans ayant terminé leurs études sont titulaires d'un diplôme post-baccalauréat, contre 22.8% des jeunes hommes. Ces derniers sont, quant à eux, plus souvent titulaires d'un CAP ou BEP (35% contre 28.2% pour les jeunes femmes). La part des jeunes hommes diplômés de l’enseignement supérieur est plus importante dans l’arrondissement de Cherbourg que dans la Manche ou en Basse-Normandie ; 22.8% contre respectivement 20.6 et 20.7%.

Elle reste néanmoins inférieure aux taux observés en Province et en France ; 24.8% et 27%. Du côté des jeunes femmes, dans le Cotentin, 32.3% d’entre elles ont obtenu un diplôme postbaccalauréat contre 32.4% en Basse-Normandie, 35.8% en Province et 37.9% en France. Ces chiffres corroborent les observations faites précédemment. Le tissu économique local impacte fortement la répartition par niveaux de diplômes et par sexe. Territoire industriel, le Cotentin affiche une proportion comparativement plus importante d’hommes diplômés de l’enseignement supérieur.

Répartition par niveau de diplôme et par sexe des jeunes de 15 à 29 ans du Cotentin ayant terminé leurs études 40% Hommes

Femmes

35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Aucun diplôme ou CEP

BEPC

CAP, BEP ou équivalent

Baccalauréat

Diplôme de Diplôme de l'enseignement l'enseignement supérieur court supérieur long

Source : Insee, RP 2011, exploitation principale, arrondissement de Cherbourg

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LES

JEUNES COTENTINOIS FONDENT LEUR FAMILLE PLUS TÔT

Le fait que les jeunes soient davantage en emploi dans le Cotentin et dans la Manche qu’ailleurs explique ce phénomène. C’est également une caractéristique logique d’un territoire comptant peu d’étudiants et où certains modes de cohabitation privilégiés de cette catégorie de population sont très peu présents ; 3.9% des jeunes du Cotentin vivent hors ménage (internat, résidence universitaire…) ou en colocation contre 7.4% au niveau national.

La part des jeunes vivant chez leurs parents diminue quand l’âge augmente. A 18 ans, 78.4% des jeunes de 15 à 29 ans de l’arrondissement de Cherbourg vivent au domicile parental ; ils ne sont plus que 60% à 20 ans et 19.7% à 25 ans. L’une des particularités du Cotentin est la forte proportion de jeunes ayant déjà fondé une famille. Environ 1/3 (33.1%) des jeunes du territoire vivent en couple ou en famille monoparentale contre 29.2% au niveau national. Cette part est également plus élevée qu’en BasseNormandie, 32.7% ou en Province, 30.6%. Seul le département de la Manche fait mieux avec 34.7%.

L’emploi n’est cependant pas une condition suffisante pour accéder à un logement autonome. Dans le Cotentin, 26.5% des jeunes actifs en emploi vivent chez leurs parents.

Répartition des modes de cohabitation des jeunes par âge en 2011 dans le Cotentin

Titre du graphique

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 15 ans

16 ans

17 ans

18 ans

19 ans

20 ans

21 ans

22 ans

23 ans

24 ans

25 ans

26 ans

27 ans

28 ans

29 ans

Hors ménage Seuls En ménage de plusieurs personnes (hors famille) En couple (avec ou sans enfant) ou en famille monoparentale Chez leurs parents Source : Insee, RP 2011, exploitation complémentaire, arrondissement de Cherbourg A 18 ans : Les élèves et étudiants mineurs éloignés pour des raisons d’études sont rattachés à leur résidence familiale. Les élèves et étudiants majeurs sont comptabilisés sur leur lieu de résidence. En ménage de plusieurs personnes hors famille : Par exemple en colocation Hors ménage : Par exemple en internat, résidence universitaire ou foyer de jeunes travailleurs Note de lecture : à 18 ans, 78% des jeunes du Cotentin vivent chez leurs parents. À 28 ans, 9% vivent chez leurs parents et 72% sont en couple ou famille monoparentale.

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Ce taux augmente considérablement chez les jeunes chômeurs puisque 46% d’entre eux sont au domicile parental. Comme au niveau national, la grande majorité des jeunes qui ne sont plus hébergés chez leurs parents sont en location, 70.8%. Les logements HLM sont très prisés puisque 26.5% contre 13.9% au niveau national ont opté pour ce mode d’hébergement. Ils sont 21.1% à être propriétaires de leur résidence ; un chiffre équivalent au niveau national.

Comparé aux jeunes de France, ceux du Cotentin occupent en moyenne des logements plus grands. Parmi les jeunes ayant quitté le domicile familial, ils sont ainsi seulement 14.2% à habiter un logement de moins de 40m² contre 22.5% au niveau national. Enfin, plus des ¾ des jeunes vivant hors du foyer parental possèdent au moins une voiture pour favoriser leur autonomie. Seulement 13.2% de cette tranche de population ne possède pas de voiture dans l’arrondissement de Cherbourg contre 22% au niveau national.

Répartition jeunes de 15 à 29 ans du Cotentin par type d'activité et mode de cohabitation en 2011 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Actifs ayant un emploi, y compris sous apprentissage ou en stage rémunéré.

Chômeurs

Elèves, étudiants, stagiaires non rémunéré

Femmes ou hommes au foyer

Autres inactifs

Total

Hors ménage Seuls En ménage de plusieurs personnes (hors famille) En couple (avec ou sans enfant) ou en famille monoparentale Chez leurs parents

Source : Insee, RP 2011, exploitation complémentaire, arrondissement de Cherbourg

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LES JEUNES ET LE MARCHÉ DU TRAVAIL DANS LE COTENTIN

En 2011, dans le Cotentin, 20 421 jeunes de 15 à 29 ans font partie de la population active (actifs ayant un emploi et chômeurs).

Taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans au sens du recensement par sexe et par territoire

JEUNES

30%

Au sens du recensement2, le taux de chômage des jeunes est plus important dans le Cotentin qu’ailleurs.

25%

FORT

TAUX FEMMES

CHÔMAGE

DES

Cotentin Basse-Normandie France

Manche Province

20%

Taux de chômage au sens du recensement des jeunes de 15 à 29 ans en 2011 25% 20%

15%

22.6% 19.8%

21.2%

22.1%

22.2% 10%

15% 10%

5% 0% 0%

Hommes

Femmes

Source : Insee, RP 2011, exploitation complémentaire

Il s’élève à 22.6% dans le Cotentin contre 19.8% dans la Manche, 21.2% en Basse-Normandie, 22.1% en Province et 22.2% en France. Les jeunes femmes sont particulièrement touchées avec un taux de chômage largement supérieur aux autres zones comparées ; 26.2% dans le Cotentin contre 22.8% dans la Manche, 22.5% en Basse-Normandie, 23.1% en Province et 22.9% en France.

Les jeunes hommes sont épargnés avec un taux de chômage inférieur aux moyennes régionales et nationales ; 19.7% dans le Cotentin contre 20.1% en Basse-Normandie, 21.2% en Province et 21.5% en France. Le tissu économique du territoire, fortement industrialisé, apparaît plus favorable aux hommes. Tous âges confondus, le taux de chômage des femmes est plus élevé dans le Cotentin que dans les autres zones comparées.

Le taux de chômage au sens du recensement de la population est la proportion du nombre de chômeurs au sens du recensement dans

la population active au sens du recensement. Il est différent du taux de chômage au sens du BIT plus couramment utilisé mais qui n’est pas disponible par tranche d’âge à l’échelle du Cotentin.

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Taux de chômage au sens du recensement des jeunes de 15 à 29 ans par catégorie socio-professionnelle et par territoire 30%

Cotentin

Manche

Basse-Normandie

Province

France

25% 20% 15% 10% 5% 0% Agriculteurs exploitants

Artisans, Cadres et prof. commerçants, Intell. sup. chefs d'entreprise

Professions Intermédiaires

Employés

Ouvriers

Source : Insee, RP 2011, exploitation complémentaire

Le taux de chômage des jeunes dans le Cotentin est proportionnellement plus élevé dans certaines catégories socio-professionnelles (CSP). Il atteint près de 25% chez les employés ; une catégorie représentée, tous âges confondus, à 78% par des femmes.

Les jeunes cadres et professions intellectuelles supérieures enregistrent un taux de chômage endessous des 5%. Les jeunes ouvriers sont comparativement moins souvent au chômage dans le Cotentin, 21.7%, qu’en Province, 24.2% ou qu’en France, 24.5%.

La catégorie des artisans, commerçants et chefs d’entreprises souffre également d’un taux de chômage plus important que dans les autres zones comparées pour les jeunes. Là encore, la féminisation de la profession est conséquente et plus marquée dans le Cotentin qu’en France ; 37% des artisans, commerçants et chefs d’entreprises du Cotentin sont des femmes contre 28% au niveau national.

Ces observations corroborent celles faites précédemment ; les femmes et les jeunes femmes en particulier trouvent difficilement leur place dans un marché du travail tourné vers l’industrie avec des emplois plus souvent occupés par des hommes.

À contrario, les CSP les plus « masculines » affichent des taux de chômage inférieurs à ceux enregistrés en France ou en Province.

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Dans ce contexte, la situation des jeunes femmes dans le Cotentin apparaît plus précaire que pour les jeunes hommes et que dans les autres territoires analysés.

DES CONDITIONS D’EMPLOI PLUS PRÉCAIRES

À l’inverse, les formes spécifiques d’emploi comme l’apprentissage ou les stages rémunérés diminuent avec le temps.

La répartition des jeunes actifs selon le type d’emploi montre des écarts conséquents avec leurs aînés.

Cette situation ne diffère pas des tendances observées au niveau national même si on peut noter dans le Cotentin une part plus élevée de jeunes actifs en apprentissage, en stage ou placés en intérim.

Ainsi, les emplois sont généralement moins durables ; seulement 58.7% des jeunes actifs sont en emploi sans limite de durée (CDI) contre près de 80% pour les actifs de 30 ans et plus. Logiquement, ils sont donc plus souvent en contrat à durée limitée (CDD), 21.8%, apprentis ou stagiaires, 11.3% ou placés par une agence d’intérim, 4%.

Les jeunes femmes connaissent davantage des conditions d’emploi à durée limitée que les jeunes hommes (30% contre 16%). Elles travaillent plus souvent à temps partiel, 30.8%, que leurs homologues masculins, 7.7%. Cette proportion ne diminue pas avec l’âge puisque 35.3% des femmes âgées de 30 et plus dans le Cotentin sont à temps partiel. À l’inverse, elle diminue pour les hommes passant de 7.7% à 4.4%.

Néanmoins, les conditions d’emploi évoluent favorablement avec l’âge. Si seulement 17.9% des actifs de 15 à 19 ans sont employés de manière pérenne, ils sont 71.2% des 25 à 29 ans à profiter d’un emploi sans limite de durée se rapprochant ainsi des conditions d’emploi de leurs aînés.

Répartition des actifs du Cotentin par type d'emploi selon la catégorie d'âge 90% 80%

Jeunes de 15 à 29 ans

Actifs de 30 ans et plus

70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Indépendants Employeurs

Emploi sans Autre emploi à limite durée limitée de durée

Apprentis Stagiaires rémunérés

Placés par une agence d'intérim

Autres

Source : Insee, RP 2011, exploitation complémentaire CCI CHERBOURG COTENTIN – Février 2015

COMMERCE ET LES SERVICES ATTIRENT LES JEUNES

Ils travaillent également plus souvent dans le secteur de la construction ; 11.1% contre 8.5%.

Comparés à l’ensemble de la population active, les jeunes actifs de 15 à 29 ans occupent plus souvent un emploi dans les secteurs du commerce et des services. 40.2% des jeunes travaillent dans ce secteur d’activité ; ils ne sont que 34.5% dans l’ensemble de la population active du Cotentin.

À l’inverse, ils sont sous représentés dans le secteur de l’administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale où seuls 24% des jeunes actifs travaillent contre 32.4% tous âges confondus.

En détail, les jeunes actifs sont proportionnellement plus nombreux dans :  Le commerce : 14.3% contre 11.2% pour l’ensemble des actifs  L’hébergement-restauration : 4.5% contre 3.1%  Les activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien : 11.1% contre 8.9%

La répartition par sexe et par secteur d’activité des jeunes actifs est assez semblable à celle constatée tous âges confondus. La majorité des femmes travaillent dans les secteurs du commerce, des services et de l’administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale. Les hommes occupent plus souvent un emploi dans les secteurs de l’industrie et la construction.

Répartition des jeunes actifs et de l'ensemble de la population active du Cotentin par secteur d'activité 100% Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale

90% 80%

Commerce, transports et services divers

70% 60%

Construction

50% 40%

Industrie manufacturière, industries extractives et autres

30% 20%

Agriculture, sylviculture et pêche

10% 0% Ensemble de la population active

Jeunes actifs de 15 à 29 ans

Source : Insee, RP 2011, exploitation complémentaire

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UNE MAJORITÉ D’OUVRIERS CHEZ LES JEUNES ACTIFS

35.4% des actifs de 15 à 29 ans ayant un emploi dans le Cotentin se situent dans la catégorie socio-professionnelle des ouvriers. C’est nettement plus que l’ensemble de la population active qui totalise 25.2% des salariés dans cette CSP. La catégorie des employés compte 31.6% des jeunes actifs ; un chiffre légèrement supérieur que sur l’ensemble de la population active, 29.7%.

7.5% des jeunes actifs occupent un emploi de cadres et professions intellectuelles supérieures ; une proportion qui s’accroît avec l’âge pour atteindre 10.8% tous âges confondus. Le constat est sensiblement le même pour les professions intermédiaires. En revanche, les jeunes actifs sont peu engagés dans les professions d’artisans, commerçants, chefs d’entreprises ou d’agriculteurs que l’on atteint généralement au bout d’un certain nombre d’années d’expérience professionnelle.

Répartition des jeunes actifs du Cotentin par catégorie socio-professionnelle et par sexe en 2011 Comparaison avec l'ensemble de la population active 100% Ouvriers

90% 80%

Employés

70% 60%

Professions Intermédiaires

50% Cadres et professions intellectuelles supérieures

40% 30% 20%

Artisans, commerçants et chefs d'entreprise

10%

Agriculteurs exploitants

0% Jeunes Ensemble Jeunes Ensemble Jeunes Ensemble actifs des actifs des actifs des actifs actifs actifs Hommes

Femmes

Ensemble

Source : Insee, RP 2011, exploitation complémentaire

CCI CHERBOURG COTENTIN – Février 2015

UN NOMBRE DE JEUNES DEMANDEURS D’EMPLOIS EN TRÈS NETTE HAUSSE Les jeunes demandeurs d’emploi sont proportionnellement un peu plus nombreux dans le Cotentin qu’ailleurs. En effet, la part des jeunes dans l’ensemble de la population des demandeurs d’emploi du Cotentin atteint 34.2% contre 32.7% pour la Manche, 32.1% pour la Basse-Normandie et 29.5% pour la France. Ce constat rejoint celui fait précédemment avec un taux de chômage au sens du recensement plus élevé pour les jeunes dans le Cotentin que dans les autres zones comparées. Au total, au 30 juin 2014, le Cotentin totalise plus de 2 700 jeunes demandeurs d’emploi de 15 à 29 ans inscrits à Pôle Emploi. 50.5% sont des femmes et 49.5% des hommes ; la proportion de femmes augmente avec l’âge (54% de l’ensemble des demandeurs d’emploi).

Part des jeunes de 15 à 29 dans la population des demandeurs d'emploi (Cat. A,B et C) du Cotentin au 30/06/2014 40% 34.2%

35%

32.7%

32.1% 29.5%

30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%

Source : Pôle Emploi, zone d’emploi de Cherbourg

Evolution du nombre de demandeurs d'emploi (Cat. A, B et C) par année (Indice base 100 en 2008)

Jeunes (Moins de 25 ans)

190

Jeunes de 25 à 29 ans Jeunes (Tous)

170

Tous âges 150

130

110

90 2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Source : Pôle Emploi, zone d’emploi de Cherbourg

CCI CHERBOURG COTENTIN – Février 2015

Les jeunes ont été les premiers touchés par la hausse du chômage avec une augmentation importante du nombre de demandeurs d’emplois de catégories A, B et C ; 30.4% entre 2008 et 2009. Depuis, la situation s’est quelque peu améliorée pour cette classe d’âge. En effet, entre 2013 et 2014, le nombre de jeunes demandeurs d’emplois est en hausse de 1.4% contre 5.4% pour l’ensemble des chômeurs inscrits à Pôle Emploi. À l’instar des tendances nationales, ce sont les 50 ans et plus qui restent les plus impactés par la crise.

En effet, en France, 52% des jeunes demandeurs d’emploi ont un bac ou un diplôme supérieur ; ce taux est de 44.3% dans le Cotentin (chiffre équivalent dans la Manche et en BasseNormandie). Il est généralement constaté, au niveau national, un allongement de la durée d’inscription en fonction du niveau de formation ; plus le niveau de formation est faible, plus la durée d’inscription s’allonge. Si cette donnée ne peut être confirmée pour le Cotentin, on constate sur le territoire une part d’inscrits de longue durée chez les jeunes légèrement plus importante qu’en France. 27.1% des jeunes en demande d’emploi sont inscrits depuis plus d’un an à Pôle Emploi dans le Cotentin contre 26.7% au niveau national.

Les jeunes demandeurs d’emploi du Cotentin sont en moyenne un peu plus formés que leurs aînés. 44.3% d’entre eux ont un diplôme équivalent au bac ou plus contre 34.7% tous âges confondus. Néanmoins, leur niveau de formation est inférieur à celui constaté au niveau national

Niveau de formation des jeunes demandeurs d'emploi de 15 à 29 ans par zone géographique au 30/06/2014 100% 90%

7.2%

6.8%

7.7%

10.5%

10.7%

9.8%

Diplômes de niveau Bac+2 26.6%

26.9%

26.7% 28.3%

60% 50%

Baccalauréat général, technologique ou professionnel CAP ou BEP

40% 30%

Diplômes de niveau Bac+3 ou plus

11.6%

80% 70%

12.2%

46.1%

45.5%

43.8% 37.6%

Niveau 3ème

20% 10% 0%

6.0% 3.6%

6.5%

7.3%

6.3%

3.8%

4.7%

4.2%

Cotentin

Manche

Basse-Normandie

France

Sans diplôme ou brevet

Source : Pôle Emploi, zone d’emploi de Cherbourg, hors niveau de formation non déterminé

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Près des deux tiers des jeunes inscrits en catégories A, B, C ont un statut d’employés, dont 22,9% sont non qualifiés et 40.9% qualifiés. Les manœuvres, les ouvriers qualifiés et les techniciens sont un peu plus présents dans le Cotentin qu’en France. Les cadres représentent seulement 1,6% des moins de 29 ans, soit une proportion près de deux fois inférieure à celle observée en moyenne dans l’ensemble des demandeurs d’emploi. Les jeunes chômeurs du Cotentin recherchent en majorité un métier dans le commerce, la vente et la grande distribution.

Sur les 20 métiers les plus recherchés, ce secteur représente 30% des demandes avec la vente en habillement en tête. Suivent les services à la personne et à la collectivité (assistance, nettoyage, services domestiques…) et la construction avec respectivement 26.5% et 14.8% des demandes. Il convient de noter qu’aucun métier industriel (hors BTP) n’est mentionné dans cette liste ce qui interroge sur l’adéquation entre les souhaits des jeunes et la structure des emplois du territoire.

Les 20 métiers les plus recherchés par les jeunes demandeurs d'emploi dans le Cotentin au 30/06/2014 Métiers

Nombre de demandes

Part du nombre de demandes

Vente en habillement et accessoires de la personne

198

4.6%

Assistance auprès d'enfants

131

3.1%

Vente en alimentation

130

3.0%

Assistance auprès d'adultes

112

2.6%

Mise en rayon libre-service

110

2.6%

Magasinage et préparation de commandes

106

2.5%

Nettoyage de locaux

102

2.4%

Personnel de caisse

2.1%

Maçonnerie

2.0%

Peinture en bâtiment

1.8%

Personnel polyvalent des services hospitaliers

1.8%

Secrétariat

1.7%

Entretien des espaces verts

1.6%

Personnel de cuisine

1.6%

Préparation du gros œuvre et des travaux publics

1.6%

Services domestiques

1.5%

Sécurité et surveillance privées

1.1%

Plonge en restauration

1.0%

Accueil et renseignements

0.9%

Construction en béton

0.5%

Source : Pôle Emploi, zone d’emploi de Cherbourg

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MOITIÉ DES ENTRANTS À SONT DES JEUNES

PÔLE EMPLOI

Les jeunes de 15 à 29 ans représentent la moitié er des entrées à Pôle emploi du 1 juillet 2013 au 30 juin 2014. Dans le détail, la classe d’âge des 16 à 24 ans totalise 32% des entrées annuelles et celle des 25 à 29 ans, 18%. La part des jeunes dans les entrées à Pôle Emploi est plus importante dans le Cotentin que dans la Manche, 47.7%, la Basse-Normandie, 46.3% et la France, 45.4%. En un an, 9 722 jeunes se sont inscrits à Pôle Emploi, soit un recul de 10% par rapport à l’année précédente.

Le motif d’inscription le plus souvent évoqué lors de l’inscription à Pôle Emploi est la fin de contrat. er Du 1 juillet 2013 au 30 juin 2014, ils sont ainsi 27.8% à s’être inscrits à la suite d’une fin de contrat à durée déterminée. Ce motif est plus récurrent chez les jeunes que pour l’ensemble des demandeurs d’emploi, 23.6%. Le second motif est la première entrée sur le marché du travail qui concerne 10,7% des jeunes. Enfin, la reprise d’activité (fin de stage, fin de maladie) est le troisième motif invoqué, 8.6%. Ils sont également nombreux à s’inscrire suite à une fin de mission intérim, 6.5%. Dans son ensemble, cette répartition diffère peu de celle enregistrée au niveau national.

Motifs d'inscription à Pôle Emploi du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 dans le Cotentin 40% 35%

Jeunes (15-29 ans)

Tous âges

30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%

Source : Pôle Emploi, zone d’emploi de Cherbourg Licenciement pour PAP anticipé… : Licenciement pour Projet d’Action Personnalisé anticipé, fin de convention de conversion et de CRP (Convention de Reclassement Personnalisé)

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Du 1 juillet 2013 au 30 juin 2014, 8 917 jeunes sont sortis de Pôle Emploi ; un nombre de sorties en recul de 5.3% par rapport à l’année précédente. Comme pour les entrées, les jeunes représentent la moitié des sorties à Pôle Emploi. Le premier motif de désinscription est l’absence au contrôle qui comprend le défaut d’actualisation du statut. 35.2% des jeunes sont ainsi dans ce cas. La reprise d’emploi constitue le second motif de sortie ; elle concerne 18.4% des jeunes de 15 à 29 ans.

Il convient de noter que les chiffres observés dans le Cotentin diffèrent de ceux enregistrés en France avec une proportion d’absence au contrôle beaucoup plus importante sur le territoire national, 43.2%. De ce fait, la reprise d’emploi et surtout l’entrée en stage sont plus souvent constatées dans le Cotentin qu’en France, 18.4% contre 16.4% et 11% contre 7.3%.

Motifs de sortie à Pôle Emploi du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 dans le Cotentin 40% 35%

Jeunes (15-29 ans)

Tous âges

30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%

Source : Pôle Emploi, zone d’emploi de Cherbourg Arrêt de recherche pour maladie… : Arrêt de recherche pour maladie, maternité et accident de travail Changement d’ALE (Agence Locale pour l’Emploi)

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DES DIFFICULTÉS À CONSERVER ET À ATTIRER LES JEUNES

ème

Territoire rural et industriel, le Cotentin connaît un fort exode de sa population jeune plus particulièrement à partir de 18 ans. Les jeunes en études supérieures ou en début de vie active privilégient ainsi les grandes villes et notamment Caen, la capitale régionale. Offre universitaire importante et dynamisme économique font partie des principaux facteurs d’attractivité pour cette population. Pourtant des initiatives existent localement pour attirer, maintenir et favoriser l’insertion des jeunes sur le territoire.

Cherbourg-Octeville est 117 sur les 343 villes de plus de 25 000 habitants en France. Dans ce classement, Talence devance Poitiers, Lille et ème Nancy ; Caen se classe en 9 position. Parmi les 10 plus grandes métropoles françaises, Lille, Toulouse, Montpellier, Bordeaux et Rennes affichent les proportions des 15 à 29 ans dans la population totale les plus importantes. Dans la catégorie des villes de 25 000 à 50 000 habitants, sur 212, Cherbourg-Octeville se classe en 57ème position.

D’autres critères et classements pourraient être établis. Certains site ont mis en avant la part que représentent les étudiants ou les jeunes dans le nombre global de personnes venant vivre dans une ville, d’autres se basent sur une multitude de critères comme les perspectives d’emplois, l’offre de logements, les transports, l’offre culturelle…

COTENTIN,

TERRITOIRES JEUNES

CHERBOURG,

DES

Toulouse, Lille, Rennes, parfois Nancy et Poitiers, ou encore Rennes, Angers et Caen sont nommées comme les villes qui attirent le plus les jeunes. Le classement diffère et dépend des études, des sources et des critères qui sont pris en considération. Mais quelle est la place réelle du Cotentin et de Cherbourg-Octeville en fonction de ces classements ? Au regard du nombre de jeunes de 15 à 29 ans présents sur le territoire, le Cotentin se classe ème en 103 position sur les 342 arrondissements ème que compte la France (il est 107 pour la ème population totale). 192 ville de France, ème Cherbourg-Octeville se classe en 171 position pour le nombre de jeunes. Évidemment, ce classement peut changer en fonction de la classe d’âge prise en compte. Ainsi, Cherbourg-Octeville et le Cotentin sont bien mieux positionnés sur la tranche des 15-17 ans et moins bien sur les 1824 et 25-29 ans. Si l’on prend en considération, la part des jeunes de 15 à 29 ans dans la population totale, le ème Cotentin se classe en 133 position des arrondissements français.

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À la vue de ces différents classements, le Cotentin et Cherbourg-Octeville se situent dans la moyenne tant au niveau du nombre de jeunes sur le territoire que la part de ceux-ci dans la population totale. Sur ce dernier critère, Cherbourg-Octeville apparaît même assez bien classé. Le problème se situe plutôt sur la répartition par classe d’âge avec une proportion de jeunes qui décline avec le temps. Si les 15 à 17 ans sont autant représentés dans le Cotentin que sur le territoire national, les 25-29 ans et surtout les 18-24 ans le sont moins. Le territoire connaît donc d’importantes difficultés à conserver ses jeunes, à contenir l’exode et en attirer de nouveaux.

En savoir plus : Atlas des jeunes en France : les 15-30 ans, une génération en marche, Injep, 2012

QUELS JEUNES

ÉLÉMENTS D’ATTRACTIVITÉ POUR LES

Entre 15 et 17 ans, la grande majorité des adolescents vivent pour la plupart chez leurs parents avec une répartition de ces jeunes sur le territoire qui est souvent proche de celle de l’ensemble de la population. À partir de 18 ans, le taux de scolarisation diminue avec l’âge ; une part des jeunes rentre dans la vie active et l’autre poursuit des études supérieures. Dans son étude (basée sur des données du recensement 2006) Jeunes et territoires : L’attractivité des villes étudiantes et des pôles d’activité, l’Insee souligne : « Ces étapes sont autant de facteurs de mobilité géographique et de concentration territoriale. Les aires urbaines de Paris, Lyon, Marseille-Aix, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Nice, Rennes, Strasbourg, Montpellier, Grenoble, Rouen et Nancy concentrent la moitié des jeunes de 18 à 24 ans, mais seulement un tiers de la population totale ». Pour la tranche d’âge des 25-29 ans, les jeunes ont pour la plupart achevé leurs études et sont entrés dans la vie active. Les villes présentant un fort dynamisme économique sont souvent plébiscitées par les jeunes actifs. L’étude de l’APEC (Agence pour l’Emploi des Cadres) L’attractivité des régions françaises pour les jeunes cadres et les jeunes diplômés recense les freins et facteurs d’attractivité des régions françaises. Pour ces jeunes cadres (de un à cinq ans d’expérience) et ces jeunes diplômés de l’enseignement supérieur (Bac+4/+5 sans ou avec moins d’un an d’expérience), les principaux freins sont un cadre de vie dégradé, un marché immobilier saturé ou trop cher, un temps de transport domicile/travail trop élevé, l’enclavement territorial, un taux de chômage élevé, des bassins d’emplois trop spécialisés et/ou peu qualifiés, l’absence de ville à fort rayonnement, des infrastructures de transports limitées, l’absence d’entreprises à forte notoriété, de sièges sociaux, le climat, le profil démographique (vieillissement de la population, le niveau d’équipement et d’offre de loisir ou encore l’absence d’ouverture à l’international.

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Du côté des atouts, les jeunes interrogés mettent en avant la qualité de vie (les possibilités d’un trajet domicile/travail court, la présence de la nature, un cadre préservé, le climat, les infrastructures de transports, l’offre de loisirs…) et le dynamisme économique (la densité et la diversité des entreprises, la présence d’entreprises à forte notoriété, de sièges sociaux, les infrastructures de transports, de bons niveaux de rémunération, l’ouverture à l’international…). Dans ce classement des régions françaises qui allient le mieux qualité de la vie et dynamisme économique selon les jeunes cadres et jeunes diplômés, les régions Rhône-Alpes, PACA, MidiPyrénées, Aquitaine et Pays de Loire arrivent en tête. Avec moins de 10% des suffrages, la BasseNormandie fait figure de région peu attractive pour cette tranche de population. Compte-tenu des critères évoqués, CherbourgOcteville et le Cotentin souffrent de leur enclavement, d’un chômage élevé ou encore d’un bassin d’emploi très spécialisé. Le climat, l’offre culturelle et l’ouverture à l’international font également défaut À cela s’ajoute une offre universitaire qui ne peut concurrencer Caen. Dans ce contexte, il est difficile pour des villes telles que Cherbourg et des territoires comme le Cotentin d’exister auprès des grandes métropoles et des villes moyennes largement plébiscitées par les jeunes. Pourtant des initiatives et des actions sont mises en place en vue d’accueillir et de maintenir les jeunes sur le territoire.

En savoir plus : Jeunes et territoires : L’attractivité des villes étudiantes et des pôles d’activité, Insee, 2010 L’attractivité des régions françaises pour les jeunes cadres et les jeunes diplômés, Apec, 2012

L’INSERTION

DES JEUNES LE TERRITOIRE

UN ENJEU POUR

Dans un contexte d’exode de leur population jeune, les territoires ruraux lancent des initiatives pour favoriser l’accueil des 15-29 ans. La région Auvergne a lancé fin 2014 la troisième édition de son « New DEAL Auvergne Nouveau Monde » qui propose 100 offres d’emploi avec logement offert aux personnes recrutées qui emménagent sur son territoire et 100 offres de reprises d’entreprises comprenant suivi, accompagnement, frais de déplacement, formations et une prise en charge partielle du loyer.

Pour faire face à la pénurie de médecins, le Conseil Général de la Manche a engagé une politique volontariste en matière de démographie des professionnels de santé. Le Département a ainsi initié un programme de bourses annuelles destinées aux étudiants en médecine s’engageant à exercer dans des zones déficitaires de la Manche. L’hôpital Pasteur à Cherbourg tente également de faire face à la pénurie de praticiens en accueillant des Assistants Spécialistes Régionaux qui partagent leur temps entre Cherbourg et Caen pour des formations au CHU ou au centre François Baclesse. Sur un territoire comme le Cotentin où le chômage des jeunes est élevé, l’insertion de cette population est un véritable enjeu. L’une des premières actions menées est de former les jeunes actifs aux emplois proposés localement.

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La démarche de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences Territoriale (GPECT) menée par la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin et la CCI Cherbourg Cotentin va dans ce sens. Cette démarche vise à anticiper (évaluer et qualifier l’offre et la demande de compétences), à communiquer (sensibiliser sur les opportunités d’emplois et renforcer l’attractivité du territoire) et à accompagner (appuyer les entreprises dans leur GPEC, former les actifs et sécuriser les parcours professionnels). En plus de ces initiatives, des actions partenariales sont menées entre les organismes de formation et les entreprises du territoire. L’objectif est une nouvelle fois de proposer des formations en adéquation avec les besoins des entreprises locales. Forum des métiers, master-class nucléaire ou EMR, rencontres étudiants-entreprises, job dating, labellisation de l’Afpa en « centre d’expertise nationale » sur les métiers des énergies marines renouvelables ou du nucléaire sont autant d’actions qui visent à adapter l’offre de formation. Conserver et attirer des jeunes sur le territoire ; la marche apparaît haute pour le Cotentin tant les données démographiques tendent à un exode de cette population vers les grandes métropoles. Seuls le dynamisme économique local avec une diversification des activités, une offre de formation cohérente et des initiatives favorisant le maintien et l’accueil des jeunes devraient permettre au territoire de freiner l’hémorragie.

En savoir plus : New Deal Auvergne Nouveau Monde Les GPECT dans le Cotentin

MÉTHODOLOGIE Périmètre géographique :

Pour cette étude, le périmètre choisi est celui de l’arrondissement de Cherbourg concernant les données du recensement. Pour les données sur les demandeurs d’emploi issues de Pôle Emploi, le périmètre est celui de la zone d’emploi de Cherbourg.

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Analyse réalisée par Pierric Hourçourigaray en collaboration avec Pôle Emploi Basse-Normandie et la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin. Pour toutes informations complémentaires sur cette étude, contactez Pierric Hourçourigaray : 02-33-23-32-15 phourcourigaray@cherbourg-cotentin.cci.fr Sources : Insee, Pôle Emploi

Publication de la Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg Cotentin, Hôtel Atlantique, boulevard Félix Amiot, BP 839, 50108 Cherbourg-Octeville Cedex Directeur de la publication : Jean-Claude Camus

Toutes nos études sont disponibles sur www.ecotentin.fr