Point Economique : numero spécial développement durable

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supplément développement durable

Des entreprises 100 % responsables

8 • Dossier La révolution basse consommation

Face à l’évolution de la réglementation thermique, les acteurs de l’énergie se mobilisent.

n° 281 supplément - avril-mai 2010

14 • export Les éco-entreprises savent se vendre

Dans le sillage d’un leader mondial, les éco-entreprises alsaciennes partent à la conquête du globe.

22 • tourisme hôtellerie-restauration : encore un effort !

Le secteur se convertit peu à peu aux vertus du développement durable.


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Optimiser les énergies et gagner une longueur d‘avance

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L’énergie est notre avenir, économisons-la!


edito

Inventer un nouveau modèle

L

La CCI, pour sa part, se consacre entièrement à ses missions de service public et d’acteur du développement régional. Disponibilité, proximité, écoute, conseil, connaissance des entreprises et de leurs attentes… La CCI mobilise l’ensemble de ses compétences pour accompagner activement les Ces défis se conjuguent au quotidien entreprises sur la voie de la croissance et engagent tous les acteurs, économi- durable. Ce numéro spécial du Point ques, sociaux et institutionnels, dans Éco en témoigne. De l’efficacité énerune concertation gétique aux transet une coopéraports durables en tion fructueuses. De nombreuses entreprises passant par le saont amorcé le changement voir-faire des écoLes collectivités pour une croissance durable entreprises et la ont, les premières, abordé avec formation, ce suplucidité et détermination les thèmes plément rend compte des initiatives évoqués et pris les initiatives les plus alsaciennes. Il met aussi en exergue pertinentes. l’ampleur du dispositif d’accompagnement des collectivités, et des CCI De nombreuses entreprises ont, de leur d’Alsace en particulier. Pour nous, côté, amorcé le changement et orienté c’est bien plus qu’une exigence : leur activité vers un nouveau modèle un engagement. durable en actionnant principalement trois leviers : la gestion des déchets, la Jean-Louis Hoerlé mobilité et les économies d’énergie. Président de la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin

© Yves Trotzier

’Alsace, la plus petite région française en superficie, est aussi parmi les plus actives et les plus peuplées. Cette situation a conduit nos entreprises à maîtriser leur développement et à s’inscrire dans une croissance durable.

Magazine de la chambre de commerce et d’industrie de strasbourg et du bas-rhin


sommaire

13

20

14

9

8 • dossier énergie

La révolution basse consommation Face à l’évolution de la réglementation thermique, les acteurs de l’énergie se mobilisent.

1

edito

Inventer un nouveau modèle 4

actualités

8

5

dossier énergie

8 La révolution basse consommation 10 Plus d’idées, moins de carbone

industrie

4 La fin d’un immense gaspillage

13

5 Pôle BTP : un signal fort

Le poids, voilà l’ennemi...

6

cci en actions

« Les CCI sont en première ligne »

14

export

Les éco-entreprises savent se vendre

22

17

juridique

Label écologique : des procédures simplifiées 18

infos europe

À chacun son green business 20

tic

À l’heure des éco-TIC

22

tourisme

Hôtellerie-restauration : encore un effort ! 25

territoires

Vers des zones d’activités éco-responsables 26

formation

26 Le développement durable, ça s’apprend ! 28 P etit lexique de la croissance durable

N°281 - avril-mai 2010 supplément développement durable - Le Point Économique est édité par la CCI de ­Strasbourg et du Bas-Rhin • 10, place Gutenberg 67081 Strasbourg cedex • Tél. 03 88 75 24 18 • point-eco@strasbourg.cci.fr Directeur général : Philippe Colson • Directeur de l’édition : Patrick Heulin, directeur communication • Journaliste : Éric Pilarczyk • Éditeur délégué : Daniel Reyt (Citeasen) • Conception et réalisation : Citeasen • Couverture : Cyril Hanebna / Citeasen • Impression : Sicop • Tirage : 43 550 exemplaires Publicité : Jocelyne Choukroun Tél. 06 20 46 00 85 Fax 03 88 22 31 20 j.choukroun@strasbourg.cci.fr

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable


Investir et agir

pour le dĂŠveloppement durable de l’Alsace Depuis la signature de la Convention RĂŠgion Alsace/Groupe EDF pour le dĂŠveloppement durable de l’Alsace, le programme Energie Alsace s’est concrĂŠtisĂŠ par près de 70 conventions et plus de 100 actions de dĂŠveloppement durable co-construites avec les collectivitĂŠs, les associations, les entreprises partenaires et les salariĂŠs d’ÉS et d’EDF en Alsace.

Le programme donne naissance à des actions souvent inÊdites et toujours significatives pour les parties prenantes comme pour l’Alsace. Un budget de 16,5 millions d’euros y est dÊdiÊ sur 3 ans. Il se dÊcline sur les trois piliers du dÊveloppement durable.

t $POTUJUVUJPO BWFD M "%*& E VO GPOE S�HJPOBM EF FVSPT E�EJ� QPVS TPVUFOJS MB E�NBSDIF E�WFMPQQFNFOU EVSBCMF EF NJDSP FOUSFQSFOFVST DIBRVF BOO�F t "QQPSU FO DBQJUBM Ë "MTBDF $S�BUJPO Ë IBVUFVS EF NJMMJPOT E FVSPT QPVS MF E�WFMPQQFNFOU EFT KFVOFT FOUSFQSJTFT BMTBDJFOOFT EBOT MF DIBNQ EF M �DPOPNJF WFSUF Engagement au service de la sociÊtÊ, en particulier pour les jeunes, les familles et les personnes handicapÊes. F ormation : t %�WFMPQQFNFOU EFT GPSNBUJPOT MJ�FT BVY N�UJFST EF M �OFSHJF FU BV E�WFMPQQFNFOU EVSBCMF HSÉDF BVY DPOWFOUJPOT TJHO�FT BWFD M */4" 4USBTCPVSH M 6OJWFSTJU� EF )BVUF "MTBDF M &DPMF EF .BOBHFNFOU EF 4USBTCPVSH FU M 6OJWFSTJU� EF 4USBTCPVSH FO DPVST DiversitÊ et solidaritÊ : t 0SHBOJTBUJPO E �W�OFNFOUT DPOG�SFODFT BWFD M *OTUJUVU QPVS MB QSPNPUJPO EV MJFO TPDJBM j$IBMMFOHF &%' OBVUJTNF FU TPMJEBSJU�x BV C�O�m DF E BTTPDJBUJPOT DBSJUBUJWFT TQFDUBDMF USJ OBUJPOBM KPV� QBS EFT DPN�EJFOT QBUJFOUT PV QFSTPOOFMT E IÙQJUBVY QTZDIJBUSJRVFT JOUJUVM� j"MJDF BVY QBZT EFT NFSWFJMMFTx j7JB &OFSHJBx SPVUF Q�EBHPHJRVF USBOTGSPOUBMJÒSF EFT �OFSHJFT

DÊveloppement Êconomique de l’Alsace et du Groupe EDF avec une production d’Ênergie sans Êmissions de CO2 (hydraulique, nuclÊaire et autres Ênergies renouvelables) et le soutien aux acteurs de l’Ênergie verte. t "QQPSU FO DBQJUBM EBOT MB 40%*7 Ë IBVUFVS EF NJMMJPO E FVSPT EFT QS�UT BDDPSE�T QBS 40%*7 TPOU DPOTBDS�T Ë EFT QSPKFUT FO MJFO BWFD MF E�WFMPQQFNFOU EVSBCMF

t $POWFOUJPO BWFD MB '�E�SBUJPO 'SBOÎBJTF EF /BUBUJPO "MTBDF QPVS M PSHBOJTBUJPO E VO DIBMMFOHF BOOVFM EF KFVOFT UBMFOUT BWFD MF $PNJU� 3�HJPOBM EF $BOPÑ ,BZBL FU MB -JHVF "MTBDF EFT 4PDJ�U�T E "WJSPO QPVS M BDRVJTJUJPO EF TJÒHFT BEBQU�T BVY TQPSUJGT IBOEJDBQ�T Culture et patrimoine : t "DDÒT Ë MB DVMUVSF QPVS UPVT MBODFNFOU E VOF DIPSBMF EBOT MF RVBSUJFS EFT $ÙUFBVY Ë .VMIPVTF UBSJG QS�G�SFOUJFM QPVS MFT TQFDUBDMFT BVY %PNJOJDBJOT Ë (VFCXJMMFS

t $POWFOUJPO BWFD M BTTPDJBUJPO "V 'JM EV 3IJO QPVS MB QSPNPUJPO EV 3IJO 1MVSJFM t $POWFOUJPO BWFD MB 1FUJUF $BNBSHVF "MTBDJFOOF QPVS MB S�OPWBUJPO EF M BODJFOOF GFSNF �DMVTJÒSF EFTUJO�F Ë M BDDVFJM EFT WJTJUFVST Appui au programme Alsace Ênergivie de la RÊgion, contribution à la protection de l’environnement et à l’Êco-efficacitÊ ÊnergÊtique. t 3�BMJTBUJPO FO "MTBDF EF DIBOUJFST QJPOOJFST EF S�OPWBUJPO EF NBJTPOT JOEJWJEVFMMFT BWFD EJWJTJPO QBS EFT DPOTPNNBUJPOT FU �NJTTJPOT EF $02 t 3�OPWBUJPO CBTTF DPOTPNNBUJPO EF CÉUJNFOUT QJMPUFT EF CBJMMFVST TPDJBVY BMTBDJFOT DPOWFOUJPOT FO DPVST t 3�OPWBUJPO CBTTF DPOTPNNBUJPO EF CÉUJNFOUT QJMPUFT EF DPMMFDUJWJU�T MPDBMFT BMTBDJFOOFT DPOWFOUJPOT FO DPVST FU VOF S�BMJTBUJPO Ë M �DPMF NBUFSOFMMF EF (V�NBS

100% D’ÉLECTRICITÉ

PRODUITE SANS ÉMISSION DE CO2 -F (SPVQF &%' FO "MTBDF FYQMPJUF VO QBSD EF QSPEVDUJPO E �MFDUSJDJU� QFSGPSNBOU EJWFSTJm � FU DPNQM�NFOUBJSF TBOT �NJTTJPO EJSFDUF EF HB[ Ë FGGFU EF TFSSF 40% de cette Ênergie est renouvelable FTTFOUJFMMFNFOU JTTVF EF M �OFSHJF IZESBVMJRVF FU EFT BVUSFT �OFSHJFT SFOPVWFMBCMFT FU 60% provient de la production d’ÊlectricitÊ d’origine nuclÊaire $FUUF S�QBSUJUJPO EF MB QSPEVDUJPO FTU BV TFSWJDF EV mix ÊnergÊtique en Alsace På M PO QSPEVJU QSÒT EF NJMMJBSET EF L8I E �MFDUSJDJU� QBS BO

-B 3nHJPO "MTBDF B TJHOn BWFD MF (SPVQF &%' VOF DPOWFOUJPO EF QBSUFOBSJBU nUBCMJTTBOU VOF DPPQnSBUJPO QPVS MF EnWFMPQQFNFOU EVSBCMF EF MÂľ"MTBDF 0CKFDUJG SFOGPSDFS MB QPMJUJRVF NFOnF QBS MB 3nHJPO "MTBDF BWFD MÂľ"%&.& EBOT MF 1SPHSBNNF "MTBDF nOFSHJWJF


actualités

La fin d’un immense gaspillage

© Région Alsace

L’électricité, ça rapporte

www.energivie.fr

C’est le Printemps du vélo Promouvoir l’usage du vélo sur le trajet domicile-travail : c’est l’objectif de deux challenges inédits. Le premier concours intitulé « Le Printemps du vélo » proposera aux salariés des entreprises et des collectivités de se rendre au travail à vélo aussi souvent que possible en comptabilisant les distances parcourues. Un prix régional sera attribué aux entreprises qui totaliseront la plus grande distance dans leur catégorie. Un second challenge baptisé « Journée du vélo » se déroulera le 1er juin et récompensera l’entreprise alsacienne qui affichera ce jour-là le plus fort taux de cyclistes par rapport à l’effectif présent. www.fubicy.org/challengealsace

du process, 10 % des emballages sont récupérés pour être valorisés. Le produit restant est stocké en citerne étanche et transféré vers des unités de méthanisation qui produiront de l’électricité.

Une capacité de plus de 20 000 tonnes

© Cyril Hanebna / Citeasen

De nouveaux tarifs de rachat de l’électricité sont applicables. Ils varient selon l’origine de la production : à partir de biomasse, de géothermie ou d’énergie solaire. Dans le premier cas, le tarif est de 12,5 centimes d’euro/kWh pour une puissance comprise entre 5 et 12 MW. Pour la production d’électricité à partir de géothermie, le barème est fixé à 20 centimes d’euro/kWh. Quant à l’énergie solaire, il existe désormais cinq tarifs applicables qui vont de 58 centimes d’euro/kWh pour les installations intégrées au bâti à 31,4 centimes d’euro/kWh pour les installations au sol. Ces nouveaux tarifs de rachat seront maintenus inchangés jusqu’en 2012.

La société Sita Alsace, filiale du groupe Suez Environnement, est à l’origine du premier bio-déconditionneur en France. Une solution innovante qui va transformer les déchets alimentaires en source d’énergie.

Pierre-Antoine Villanova, Directeur général de Sita Alsace (à gauche) aux côtés de Michel Baldit, Directeur du magasin Auchan Hautepierre

L

’ouverture du site est programmée en juin au Port du Rhin à Strasbourg. Ce projet, d’un montant total de 1,2 million d’euros, vise une réduction considérable des tonnages de déchets actuellement incinérés ou mis en décharge. L’idée est de les orienter vers des filières locales de méthanisation agricole afin de produire de strasbourg

l’énergie. Destinée aux industries agro-alimentaires, aux hypermarchés et supermarchés ainsi qu’aux professionnels de l’hôtellerie-restauration, la collecte sélective des bio-­déchets alimentera le biodéconditionneur. Le process est simple : il s’agit de séparer l’emballage – yaourts, jus de fruits…de son contenu par un processus de broyage-­séparation. À l’issue

La méthanisation constitue le processus naturel de décomposition des matières organiques en l’absence d’oxygène. Dans un premier temps, l’unité de bio-déconditionnement pourra traiter 12 000 tonnes par an de bio-déchets pour les valoriser en électricité. « Sa capacité peut être portée à 24 000 tonnes par an, explique Pierre-Antoine Villanova, Directeur général de Sita Alsace, soit une capacité de 21 000 tonnes transformées en biogaz. De quoi chauffer par exemple plus de 1 000 maisons pendant un an ou d’assurer la consommation d’électricité de plus de 2 000 logements environ. » SITA 03 88 65 68 48

Neutralis

Du recyclage top secret Dossier, boîtes archives, classeurs, CD, disquettes, disques durs, bandes magnétiques… Autant d’archives et de documents confidentiels dont la destruction impose des conditions de sécurité particulières. À Strasbourg, Neutralis en fait son cœur de métier. Cette société du groupe Schroll, créée en janvier 2009, intervient

notamment pour le compte des administrations, banques, compagnies d’assurance, groupes industriels, professions libérales, associations. Une fois détruits par broyage, les documents sont destinés au recyclage. La société met à disposition de ses clients des conteneurs métalliques fermés à clé collectés à la demande ou sur

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

abonnement. Un certificat de destruction est remis après chaque intervention. Et depuis janvier 2010, Neutralis propose également un service de broyage mobile pour réaliser la destruction sur place, dans les locaux de ses clients. Neutralis 03 88 40 58 39


Pôle BTP : un signal fort

© Nexoffice

A

u cœur de l ’ Espace Européen de l’Entreprise à Schiltigheim, où s’activent plus de 180 entreprises, le pôle BTP constitue le nouveau siège des organisations du bâtiment et des travaux publics. Mieux : une vitrine du savoir-faire des professionnels qui ont choisi de montrer l’exemple. L’opération conduite par le promoteur strasbourgeois Nexoffice et son partenaire Anthylis a débouché sur un ensemble de 3 500 mètres mulhouse

carrés doublement certifié : « NF Bâtiments tertiaires – démarche HQE » et « Bâtiment Basse Consommation – Effinergie ». Une première en région dont se félicite Claude Geng, directeur de Nexoffice. « Ce programme préfigure la façon dont il faudra construire dans les années à venir. Tous les ingrédients sont réunis : le savoir-faire des professionnels est indiscutable et les solutions sont techniquement et économiquement au point. »

Pour atteindre les objectifs annoncés – 50 % de consommation en moins par rapport à un immeuble répondant à la réglementation actuelle – les concepteurs ont visé juste : un renforcement de l’enveloppe par une isolation extérieure, une pompe à chaleur eau-eau sur nappe réversible, un système de ventilation avec récupérateur de chaleur ainsi qu’une étanchéité à l’air validée par des tests, des jonctions, des ouvertures et des réseaux de ventilation et électrique. Côté éclairage, une gestion centralisée avec détecteur de présence et avertissement à l’éclairage naturel permet d’optimiser les consommations. Résultat : le bâtiment affiche une consommation énergétique inférieure à 65 kWh/m2/an requis par la norme BBC. Des performances que les usagers des locaux comme les visiteurs peuvent visualiser en consultant l’écran dans le hall d’entrée. Nexoffice 03 88 37 11 00

banque populaire d’alsace

PREVair, le prêt écologique Le développement durable, un enjeu majeur pour les entreprises. Encore faut-il qu’elles puissent financer leurs investissements. Sur ce plan, la Banque Populaire d’Alsace a pris une longueur d’avance en lançant dès 1990 son PREVair. Ce produit repose d’abord sur un éco-diagnostic réalisé gratuitement par un ingénieur environnement auprès des entreprises qui en font la demande (consommation énergéti-

que, isolation, traitement de l’eau, des déchets…) « Une démarche qui peut réorienter le projet d’investissement de l’entreprise » souligne Maurice Spettel, responsable Développement Durable. À l’issue de cette première étape, un comité se réunit pour apprécier la pertinence du projet de l’entreprise. En cas d’avis positif, la banque accorde un prêt à l’entreprise à un taux très compétitif. « Au-delà de ces conditions financières

préférentielles, ce cheminement permet à nos clients de mener une réflexion en profondeur concernant les moyens à mettre en œuvre pour limiter l’impact de leur activité sur l’environnement, conclut Maurice Spettel. C’est notre manière de contribuer à la préservation de la planète. » Banque Populaire d’Alsace 03 89 31 64 41

Magazine de la chambre de commerce et d’industrie de strasbourg et du bas-rhin

© Cyril Hanebna / Citeasen

Le pôle BTP Alsace constitue l’une des toutes premières opérations tertiaires françaises à la fois certifiée HQE (haute qualité environnementale) et BBC (bâtiment basse consommation). Une vitrine pour les professionnels du bâtiment et des travaux publics.

Robin des Toits : l’immobilier autrement

Acheter ou vendre un bien immobilier tout en faisant un don à une association caritative : c’est la transaction originale que propose la société Robin des Toits. Animé par Myriam Fictor et Daniel Perenic, Robin des Toits revendique un positionnement à contre-courant. « Nous ne sommes pas obnubilés par le résultat et la marge, explique Daniel Perenic. Notre objectif est de nouer une relation de proximité avec le client et de l’inscrire aussi dans une démarche sociale. » Robin des Toits travaille essentiellement sur recommandation et cultive une image haut de gamme du service. « Nous accordons beaucoup de temps à l’estimation du bien, au conseil. Toutes nos visites sont filmées et les produits mis en ligne sur Internet sont maintenant disponibles sur iPhone. De plus, nous partageons une démarche équitable avec nos clients en les impliquant dans un investissement solidaire. » Car à la différence d’une transaction immobilière classique, la prestation proposée par Robin des Toits contribue au financement d’entreprises ou de projets solidaires portés par des associations comme la Fondation de France ou la Fondation Abbé Pierre. Et ça marche ! En mars 2010, après un peu plus de trois années d’exercice, Robin des Toits a franchi le cap des 100 000 euros de dons. Robin des Toits 03 88 33 54 47


cci en actions

« Les CCI sont en première ligne » Les CCI d’Alsace ont regroupé leurs moyens autour d’un programme régional baptisé Croissance 2D. Aux commandes de cette démarche, Christophe Armbruster. Chef d’entreprise, élu de la CCI de Colmar et du Centre Alsace, il nous livre sa vision de la croissance durable et nous explique le rôle des CCI en la matière.

Les enjeux du développement durable prennent aujourd’hui une place croissante. Nous abordons un tournant stratégique. Les bouleversements économiques et écologiques nous conduisent vers un nouveau modèle. Les entreprises doivent intégrer ces changements et repenser leur action à travers la conception de leurs produits, leurs consommations d’énergie, leur impact environnemental mais

que les CCI d’Alsace ont décidé de mutualiser leurs moyens et d’engager le programme « Croissance Développement Durable ». Les CCI sont en première ligne et entendent bien jouer leur rôle.

Quels sont les grands axes de ce programme ?

Il regroupe les expériences des CCI en matière de croissance durable et se décline en actions concrètes ciblant les trois piliers du développement durable : l’éconoLes bouleversements mique, le social et économiques et écologiques l’environnemennous conduisent vers tal. Illustration de un nouveau modèle. notre démarche : également en respectant des ob- le programme Alsace Excellence jectifs sociaux afin de réaliser l’en- qui pousse l’entreprise dans une treprise 100 % durable. C’est pré- analyse à 360° de son activité. cisément pour accompagner les L’objectif est d’identifier les leviers entreprises dans cette démarche de progrès dans différents do-

© Cyril Hanebna / Citeasen

Pourquoi ce programme Croissance 2D ?

maines : réduction des coûts, fidélisation des clients, mobilisation du personnel, anticipation des pressions réglementaires. Les conseillers des CCI accompagnent l’entreprise dans ce diagnostic. Ces

Un programme en cinq actes Le programme croissance 2D s’articule autour de cinq priorités qui se déclinent dans les entreprises : anticiper par la veille et le management environnemental, optimiser en intégrant les exigences de l’éco-conception, maîtriser la consommation d’énergie et la production de déchets, pé-

renniser en améliorant le fonctionnement global, fédérer le réseau des éco-entreprises d’alsace dont le savoir-faire est spécifique. Jacques Doumas

contact 03 89 20 21 47 CCI

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

échanges débouchent sur des recommandations argumentées qui peuvent faire évoluer l’entreprise.

Les PME, moteur de l’économie, sont-elles prêtes à franchir le pas ?

La règle de base dans l’entreprise est de rechercher l’adhésion, le consensus. La stratégie des petits pas est souvent plus porteuse qu’une approche globale. Fait nouveau depuis un an : le Grenelle de l’Environnement fixe un cadre et représente une réforme de société qui fait consensus. Il va accélérer le mouvement. Un nombre croissant d’initiatives sont prises pour établir des points de connexion entre l’activité et la protection de l’environnement. La croissance durable est en marche.


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dossier

énergie

Objectif 2012. Alors que se profile d’ici deux ans une évolution drastique de la réglementation thermique – dans le neuf comme dans l’ancien – les acteurs de l’énergie se mobilisent en Alsace. Inventaire des idées pour passer à l’ère de la basse consommation.

© Christian Weiss / Ademe

La révolution basse consommation Du bâtiment basse consommation à la maison positive : un objectif ambitieux

A

vec environ 43 % de la consommation française, le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie. L’activité génère également près de 123 millions de tonnes de CO 2 dans l’atmosphère, soit près d’un quart des émissions nationales. Compte tenu de cet impact sur l’environnement, l’habitat doit impérativement se mettre au vert. Et la forte hausse des prix de l’énergie accentue le mouvement. Surtout, le Grenelle de l’Environnement a fixé des objectifs ambitieux dans le domaine du

bâtiment. Le cap est mis sur les bâtiments basse consommation à moins de 65 kWh/m2 par an. Cela rend possible le passage à des bâtiments à énergie positive à condition de couvrir par les énergies renouvelables (bois, solaire thermique, photovoltaïque) les consommations préalablement diminuées. La décision de généraliser par la réglementation en 2012 ces générations de bâtiments favorise la transition vers la BBC. Le label Basse Consommation Effinergie deviendra alors la référence qui définira les standards de la construction en France.

Un objectif : la mise en réseau des professionnels

La Région Alsace et l’ADEME sont en première ligne pour stimuler la demande et enrichir l’offre. À l’appui, un dispositif d’aides publiques particulièrement incitatif. Au crédit d’impôt de 40 % sur les intérêts d’emprunt pendant sept ans s’ajoute une aide régionale de 3 000 euros pour un bâtiment neuf qui s’inscrit dans une démarche BBC. Mais si la basse consommation s’impose dans

le neuf, elle est aussi fortement recommandée en rénovation. L’un des objectifs du Grenelle de l’Environnement est ainsi de réduire d’au moins 38 % d’ici à 2020 la consommation d’énergie dans les bâtiments existants. Là encore, des outils ont été créés pour soutenir l’investisseur, comme l’éco-prêt à taux zéro qui constitue une avance remboursable pour mettre en œuvre un bouquet de travaux (isolation renforcée, chauffage…). Quant à l’enrichissement de l’offre, la Région Alsace et l’ADEME travaillent à la mise en réseau des professionnels, notamment par le biais des Rencontres énergivie, des clubs d’acteurs de l’énergie, mais aussi par la signature de la charte « Partenaires BBC-effinergie Alsace ». Une façon de donner davantage de visibilité aux professionnels qui proposent une offre qualifiée et font preuve d’un réel savoir-faire pour les chantiers d’économies d’énergie. En Alsace, une cinquantaine d’entreprises ont déjà signé la charte. www.energivie.fr

Un moment fort : les Rencontres Énergivie Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

65

C’est le nombre de kWh par mètre carré par an consommé par un Bâtiment Basse Consommation, contre 250 en moyenne pour un logement standard.

200

La Région Alsace et l’ADEME ont lancé un appel pour 200 projets BBC assorti d’aides financières conséquentes.

500

Le groupe EDF s’est lancé un défi : réaliser 500 nouveaux chantiers pionniers de rénovation thermique en Alsace.


Š Soprema

Énergie positive : la preuve par l’exemple

Une vingtaine d’industriels et d’artisans, membres du rÊseau Alsace Ênergivie, ont posÊ en mars 2010 à Oberschaeffolsheim strasbourg

mieux que les performances imposĂŠes par les labels existants (BBC, Passivhaus, Minergie), indique Pierre-Etienne Bindschedler, prĂŠsident de Soprema et du rĂŠseau Alsace ĂŠnergivie. L’Observatoire sera une vitrine des savoir-faire et des solutions alsaciennes dans le domaine de l’efficacitĂŠ ĂŠnergĂŠtique et des ĂŠnergies renouvelables.  La construction de la maison Ă ĂŠnergie positive, dont le coĂťt est estimĂŠ Ă 2 000 euros/m2, sera achevĂŠe Ă la fin de l’annĂŠe. Les concepteurs ont prĂŠvu d’y installer une exposition permanente interactive ouverte au public. www.soprema.fr

eco 2020

La mÊtropole du futur est en marche La dynamique nouvelle de dÊveloppement Êconomique lancÊe par Strasbourg – et portÊe par la feuille de route stratÊgique Strasbourg Éco 2020 - s’appuie sur des secteurs clÊs pour le futur de l’Êconomie strasbourgeoise. Parmi ces axes stratÊgiques : les mobilitÊs innovantes (transports doux, vÊhicules propres, logistique multimodale) et les Ênergies alternatives. Deux

ol_4058- photos non contractuelles

secteurs, pour lesquels l’agglomÊration dispose d’atouts dÊterminants, qui viendront renforcer le positionnement de Strasbourg comme laboratoire europÊen. Par sa proximitÊ gÊographique et culturelle avec l’Allemagne, l’agglomÊration bÊnÊficie d’une image de prÊcurseur pour la qualitÊ environnementale de son tissu urbain. Strasbourg est Êgalement engagÊe dans

l’appel à projet  ÉcocitÊ  qui puise dans les racines de la ville pour en faire une mÊtropole du futur. L’ÊcocitÊ est le lieu du renouvellement de la construction de la ville. Le lieu d’un nouveau mode de vie urbain qui repose notamment sur l’Êco-mobilitÊ, le post-carbone et l’Êconomie innovante. www.strasbourg.eu

SH IV\[PX\L KL [V\[LZ SLZ HTWV\SLZ Votre spÊcialiste de l’Êconomie d’Ênergie Place ClÊment - 67000 Strasbourg (face au Gaz de Strasbourg à 50 m de la Place des Halles)

Š J-F Badias / RÊgion Alsace

la première pierre de l’Observatoire, une maison Ă ĂŠnergie positive d’une surface de 200 m 2 . Ce bâtiment produira plus d’Ênergie qu’il n’en consommera grâce Ă une isolation et une orientation optimales, la suppression de ponts thermiques et l’utilisation de panneaux solaires thermiques et photovoltaĂŻques. ÂŤÂ Avec des besoins en ĂŠnergie primaire de 38 kWh par m2 et par an, on fera

Dans les lycĂŠes aussi

Dans la lutte pour l’efficacitĂŠ ĂŠnergĂŠtique, les bâtiments publics sont aux avant-postes. Ă€ commencer par les lycĂŠes oĂš la RĂŠgion Alsace met en Ĺ“uvre des contrats de performances ĂŠnergĂŠtiques avec l’appui de la Caisse d’Épargne. BasĂŠ sur un partenariat public-privĂŠ, le contrat de performance ĂŠnergĂŠtique vise un objectif ambitieux : rĂŠduire de 35 % sur vingt ans la consommation d’Ênergie dans quatorze lycĂŠes d’Alsace. La mise en Ĺ“uvre de ces programmes a ĂŠtĂŠ confiĂŠe au groupement Cofely-GDF/Suez. Elle comprend notamment l’installation de nouvelles chaufferies bois, l’isolation des bâtiments ou encore la pose de centrales de production photovoltaĂŻques sur les toits des ĂŠtablissements. Une première tranche de travaux portant sur sept lycĂŠes sera achevĂŠe pour la rentrĂŠe 2010, la seconde est prĂŠvue pour septembre 2011. Le partenariat avec Cofely, conclu pour une durĂŠe de vingt ans, est soumis Ă des obligations de rĂŠsultat.

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dossier

énergie

Plus d’idées, moins de carbone

Hervé Luthringer (ÉS Énergies)

F

ace à la menace du réchauffement climatique, la maîtrise de la consommation d’énergie est devenue une exigence première. En France, l’objectif est ambitieux : réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, porter à 23 % la part de notre consommation d’énergie grâce aux énergies renouvelables (EnR), améliorer de 20 % l’efficacité énergétique. Un cercle vertueux mais comment y parvenir ? Le groupe ÉS assume son rôle de pionnier en matière d’éco-efficacité énergétique. « Audelà de l’affichage, il s’agit d’un positionnement très concret, revendique Hervé Luthringer, directeur Marketing et Communication ÉS Énergies. Nous proposons des solutions d’éco-efficacité énergé-

tique auprès des particuliers et des entreprises afin de réduire les factures de nos clients. » Priorité du Grenelle, la réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments a incité ÉS à promouvoir et à faciliter, à très grande échelle, l’isolation de l’habitat couplée, quand c’est possible, à l’installation de pompes à chaleur (PAC). « Nous nous appuyons sur un réseau de partenaires – réseau Esprit PAC – qui s’engagent à respecter un référentiel technique. Nos offres s’accompagnent aussi d’un diagnostic de performance énergétique qui permet d’évaluer le niveau de consommation d’un bâtiment. » L’offre d’ÉS monte en puissance : aujourd’hui, 85 % des pompes à chaleur installées dans le Bas-Rhin sont labellisés Esprit PAC.

© Cyril Hanebna / Citeasen

© Cyril Hanebna / Citeasen

Sur le terrain, les professionnels de l’énergie redoublent d’idées pour gagner la bataille de l’efficacité énergétique.

Voltec Solar, fabricant de capteurs photovoltaïques, monte en puissance

Comment le gaz intègre le développement durable

Preuve de la vitalité du marché, Énerest-Gaz de Strasbourg multiplie aussi les offres innovantes. «Nous assurons la promotion de solutions économes en énergie, comme la chaudière à condensa-

tion qui répond aux exigences de la basse consommation et constitue l’investissement le moins onéreux en terme de performance, avance Sylvain Waserman, président d’Énerest-Gaz de Strasbourg. Suite en page 12

En pôle position Preuve de l’excellence de l’Alsace dans le domaine énergétique : sa candidature à la labellisation d’un pôle de compétitivité éco-technologies. Porté par le cluster Alsace énergivie, ce projet traduit la reconnaissance du savoir-faire de grandes entreprises innovantes et de PME en croissance. La démarche engagée vise les bâtiments résidentiels, les locaux industriels et

tertiaires, les parcs d’activités et les sites urbains. De l’enveloppe des bâtiments aux systèmes de contrôle-commande en passant par les matériaux et les énergies renouvelables, le projet met en jeu des technologies clés pour concevoir et construire les bâtiments de manière totalement nouvelle, en dehors des standards de la construction. Objectif : développer les solu-

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

tions à énergie positive. En créant un pôle de compétitivité, le cluster Alsace énergivie favorise le dynamisme des entreprises alsaciennes et renforce leur visibilité internationale. L’enjeu n’est pas mince. Les 50 premières entreprises alsaciennes concernées par le bâtiment à énergie positive pèsent plus de 4 milliards d’euros et regroupent 13 000 emplois.



dossier

Suite de la page 10

Nous accompagnons également l’arrivée prochaine sur le marché de la chaudière micro-cogénération qui permettra de produire de la chaleur et de l’électricité. Actuellement en phase test avec l’Institut National des Sciences

Appliquées (INSA) de Strasbourg, cette solution d’avenir permettra de répondre aux exigences des réglementations thermiques à venir (Bâtiment BBC, Maison passive et Maison à énergie positive). Pour Énerest-Gaz de Strasbourg, l’objectif est clair : promouvoir les solutions inscrivant durablement le gaz naturel dans les constructions de demain. Pour cela, l’un des atouts sera certainement sa parfaite complémentarité avec les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire. »

Croissance de 200 % pour le photovoltaïque

© Cyril Hanebna / Citeasen

Côté EnR précisément, le photovoltaïque bénéficie d’un contexte extrêmement porteur. Dopé par la perspective de développer fortement les énergies renouvelables, il devrait afficher cette année une croissance de 200 % par rapport à 2009. Il y

a donc des places à prendre pour les fabricants. Parmi eux, la société Voltec Solar, premier fabricant alsacien de panneaux photovoltaïques. Installée à Dinsheim, cette jeune entreprise a l’ambition de fabriquer fin 2012 près de 440 000 panneaux photovoltaïques par an. Nettement plus en avance, les fabricants allemands et suisses comme HB Tech (basé à Eckbolsheim) dominent le marché mondial. Souvent à l’ori- Les installateurs ELEGAZ, un partenariat gine des technologies Énerest-Gaz de Strasbourg les plus innovantes, ils stimulent la demande d’un Jean-Louis Borloo l’a dit : « tout marché appuyé par les pouvoirs est fait pour accélérer le développublics. Le ministre de l’Écologie pement de l’énergie solaire en et du Développement Durable, France. »

Sylvain Waserman (Énerest - Gaz de Strasbourg)

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industrie

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Face à la problématique environnementale, les industries réfléchissent de plus en plus à l’impact de leurs produits et de leurs process. Deux références en Alsace : Brasseries Kronenbourg et Steelcase.

© Anne Milloux / Kronenbourg

Réduire l’impact des produits : une priorité pour les industriels (ici Steelcase)

de progrès. « Depuis 2004, nous avons réduit de moitié le volume des emballages de nos sièges, précise Hélène Babok, directrice du Développement Durable. Ce qui

45 kWh par hectolitre de bière produit en 1990 contre moins de 28 aujourd’hui. À la clé, des économies substantielles pour le site qui produit 6 millions d’hectolitres par an. L’entreprise agit aussi sur ses rejets de CO2, sa consommation d’eau et la valorisation des déchets. Sans oublier l’optimisation des emballages.

Plus de 80 % de matériaux recyclés

« Notre objectif principal est de réduire la quantité de carton, explique Thierry Robin. Une politique que nous conduisons depuis une vingtaine d’années et qui nous a permis de réduire de 20 % le poids de nos emballages. En agissant ainsi, nous réalisons aussi des économies de matière première pour l’emballage. Ces choix s’inscrivent dans une logique d’optimisation de la logistique, de réduction des coûts et de sélection des matières premières. Autant d’exigences que nous partageons avec nos fournisseurs. » Aujourd’hui, les bouteilles en verre de couleur verte utilisées pour de nombreuses marques (Kronenbourg, 1664…) sont par exemple constituées à plus de 80 % de matériaux recyclés. Chez Steelcase, concepteur de mobilier de bureaux et pionnier de l’éco-conception, la réduction de la quantité de carton mais surtout de la taille des emballages ont constitué un axe fort

© Cyril Hanebna / Citeasen

C

omment optimiser la production tout en contribuant à réduire l’empreinte écologique ? Un défi pour la plupart des industries qui intègrent dans leur process une tendance forte : l’éco-conception. Une démarche qui associe le paramètre environnemental dès la conception d’un produit et irrigue l’ensemble du processus de production. Pour les Brasseries Kronenbourg, les exigences écologiques et économiques sont étroitement liées. « Lors de la conception, nous cherchons à la fois à réduire l’impact environnemental de nos produits et à limiter nos coûts de production » confirme Thierry Robin, directeur de l’usine d’Obernai. Pour preuve, l’entreprise a pratiquement divisé par deux les consommations énergétiques liées au process :

© Steelcase

Le poids, voilà l’ennemi... permet d’optimiser le nombre de cartons dans nos camions, donc de diminuer le nombre de véhicules sur les routes. Cela n’aurait pas été possible si nous n’avions pas intégré cet objectif dès la conception de nos produits. Un siège, aujourd’hui, est livré en 3 ou 4 morceaux et remonté par simple cliquage par nos concessionnaires directement chez le client. Sans compromis sur la qualité bien sûr !, Plus globalement, notre objectif est de réduire l’impact de nos produits pendant tout leur cycle de vie, Du choix des matériaux et des composants au recyclage en passant par la production, le transport et l’utilisation. Aujourd’hui, 80 % de nos gammes sont éco-conçus et certifiés NF environnement. »

Hélène Babok (Steelcase)

Éco-conception : quels bénéfices ? Les directives européennes imposent de plus en plus l’éco-conception. Pour quels bénéfices ? Compétitivité, parts de marché, créativité, approche prospective découlent souvent d’une démarche d’éco-conception qui conduit aussi l’entreprise à transformer des contraintes en opportunités. En Alsace, les CCI, la Région et l’Université de Strasbourg ont décidé

Thierry Robin (Brasseries Kronenbourg)

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d’associer leurs moyens pour soutenir la création d’un Institut Européen de l’Éco-Conception. Sa vocation : rapprocher les entreprises des meilleures compétences européennes aux moments clés de leurs processus. Alban Petit

contact 03 88 76 42 06 CCI


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export

Les éco-entreprises savent se vendre Q

uand le savoir-faire technologique alsacien réveille la conscience écologique de cer tains pays… À Vieux-Thann, Europe Environnement a investi avant les autres le créneau du traitement des pollutions industrielles. Au point d’en devenir un leader mondial. Cette PME de 250 personnes est spécialisée dans les installations de dépollution de l’air. Elle peut ainsi traiter toutes les grandes familles de polluants : acides, poussières et particules. « La sévérité des normes européennes, confirmée par le sommet de Copenhague et élargie à l’Europe des 27, a dopé notre activité » souligne Jean-Claude Rebischung, PDG de l’entreprise. Sous la pression positive de Copenhague, c’est désormais partout dans le monde que les industries mé-

tallurgiques, chimiques, mécaniques ou aéronautiques cherchent à restituer un air « propre » en éliminant corrosions, pollutions et odeurs. Unités de traitement de surface, stations d’épuration ou encore centres d’équarrisage : le savoir-faire extrêmement pointu et peu répandu d’Europe Environnement, ses équipements sur mesure ont rapidement trouvé des débouchés en Europe de l’Est, en Russie, en Inde ainsi qu’aux États-Unis.

En perspective : gros contrats et créations d’emplois

« Pour rester en tête et résister à une concurrence naissante, nous jouons la carte de l’innovation » complète Jean-Claude Rebischung. La PME haut-rhinoise, qui vient d’ouvrir une nouvelle

En Alsace, l’effet réseau Réalisée par la CCI de Colmar et du Centre Alsace dans le cadre du programme régional d’intelligence économique COGITO, la plate-forme de veille éclaire les entreprises sur les marchés extérieurs : appels d’offres, brevets, normes et textes réglementaires. De même, le réseau « Enterprise Europe Network » offre aux entreprises un guichet unique vers l’Europe

pour développer leur potentiel d’innovation. À noter aussi que la CCI de Colmar et du Centre-Alsace est membre de l’association pour la promotion et le développement international des éco-entreprises (PEXE). Pascale Mollet

contact 03 89 20 20 82 CCI

© Europe Environnement

Dans le sillage d’un leader mondial – Europe Environnement – une myriade d’éco-entreprises alsaciennes part à la conquête du globe. Dans certains pays, véritables cauchemars écologiques, les besoins sont immenses.

Europe Environnement, leader mondial de la dépollution de l’air

usine à Aspach-le-Haut, consacre chaque année 5 à 8 % de son chiffre d’affaires à la recherchedéveloppement et investit un secteur porteur : les centres de fabrication de capteurs photovoltaïques. « Nous intervenons dans la dépollution des unités de production et nos équipes sont directement reliées au process. » De gros contrats en perspective et la création d’une quarantaine d’emplois en trois ans. Dans le sillage d’Europe Environnement, une myriade d’entreprises alsaciennes exporte leurs prestations avec l’appui des CCI d’Alsace. « Nous apportons une aide spécifique aux éco-entreprises, confirme Pascale Mollet, responsable export à la CCI de Colmar. Car exporter des technologies vertes suppose une démarche complexe : investisse-

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

ments à l’étranger, création de filiale… » Preuve de l’engagement des CCI aux côtés des éco-entreprises : l’organisation d’un forum annuel des éco-entreprises à l’automne.

450

C’est le nombre d’écoentreprises recensées en Alsace et fédérées en réseau. Leur vocation : produire des biens et des services pour mesurer, prévenir, limiter, corriger les impacts environnementaux. Jacques Doumas

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Label écologique : des procédures simplifiées

5HQGH] YRXV FKH] %HPDF SRXU GpFRXYULU SRXUTXRL OH 0DF HVW OH SDUWHQDLUH LGpDO GH YRWUH HQWUHSULVH

Pour des raisons de clarté et de sécurité juridique, l’Union européenne a édicté un nouveau règlement établissant le label écologique communautaire.

L

e précédent règlement n°1980/2000 du Parlement Européen et du Conseil du 17 juillet 2000 avait pour objet d’établir un système d’attribution de label écologique. Son but : promouvoir les produits ayant une faible incidence sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie et fournir aux consommateurs des informations précises et scientifiquement établies concernant l’impact des produits. L’expérience acquise dans le cadre de l’application du précédent règlement a fait apparaître la nécessité de modifier le système de label écologique afin d’en accroître l’efficacité et d’en rationaliser le fonctionnement. D’où le règlement n° 66/2010 du Parlement Européen et du Conseil du 25 novembre 2009. Celui-ci s’applique à toute marchandise ou service qui est fourni en vue d’être distribué, consommé ou utilisé sur le marché communautaire à titre onéreux ou gratuit. Les médicaments, à usage humain

ou vétérinaire, en sont toutefois exclus. Le nouveau règlement permet également de simplifier les procédures à suivre par les entreprises demandant l’attribution du label et de réduire les redevances. Le label écologique européen est destiné à aider les consommateurs à choisir des produits et des services « verts. Actuellement, près de 20 000 produits et services portent le logo en forme de fleur du label écologique communautaire. Parmi ces produits figurent les produits d’entretien, les appareils électriques, le papier, les produits textiles, les équipements pour la maison et le jardin, les lubrifiants ainsi que les services d’hébergement touristique. Tous les Etats membres de l’UE et de nombreux pays tiers comme l’Inde, la Nouvelle-Zélande, le Canada et la Chine proposent de tels produits et services. Clio Poupard

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18 infos europe

À chacun son green business

Un accord sur l’essentiel

Copenhague, sommet des sommets. Plus décisif que Rio en 1992, plus global que Kyoto en 1997, plus ambitieux que Seattle en 1999. L’accord de Copenhague a finalement été le principal résultat de la conférence sur le changement climatique des Nations Unies. L’accord de deux pages et demie a été négocié le dernier jour de la conférence par les dirigeants de quelque 28 pays qui représentent plus de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le compromis confirme l’objectif européen de limiter l’augmentation de la température planétaire moyenne à moins de 2 °C. Cela suppose une réduction des émissions de carbone (De 20 % en 2020 à 50 % en 2050 par rapport à 1990) puis une baisse continue. À l’échelle des Nations Unies, le processus enclenché à Copenhague a débouché sur l’essentiel : intégrer la problématique climatique dans les politiques économiques et de développement. En savoir plus sur la réglementation et les directives européennes, les labels écologiques et le marquage CE ? Poupard contact Clio 03 88 76 42 32 CCI

© Cyril Hanebna / Citeasen

© Galyna Andrushko / Fotolia

L’accord de Copenhague officialise la réduction concertée des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. L’occasion pour les entreprises industrielles de transformer des contraintes en opportunités commerciales.

Nouveaux modèles, nouvelles technologies : les constructeurs automobiles rivalisent d’imagination

C

’était le rendez-vous majeur de l’année 2009. Plus de 130 pays réunis en décembre dernier dans la capitale danoise pour s’accorder sur la lutte contre le réchauffement climatique. L’enjeu : mettre toutes les nations sur la voie des émissions de gaz à effet de serre. L’Europe, avec son plan climat et son objectif de réduction des émissions de 20 % à l’horizon 2020 a pris de l’avance. Les États-Unis et la Chine, pourtant symboles de l’opposition à un

traité international, ont fixé des objectifs d’amélioration de l’efficacité énergétique. En Chine, devenu depuis 2008 le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, un programme impose notamment à 1 000 grandes entreprises d’État de procéder à des réductions draconiennes de leurs émissions. Le mouvement est lancé et les industries s’impliquent en parallèle des débats officiels. L’aéronautique vient de s’engager dans un programme international volontaire de progrès

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

assez ambitieux. Les cimentiers, les sidérurgistes y pensent également. Mais c’est dans le secteur automobile que les initiatives sont les plus audacieuses. Pris en étau entre l’augmentation du prix du pétrole et le durcissement de la réglementation, les constructeurs étudient de nouveaux modèles et de nouvelles technologies. Biocarburants, GPL, pile à combustible, moteurs hybrides, tout électrique : les innovations technologiques fleurissent même si la voiture propre n’est pas encore sur le marché. Mauvaise volonté ou vrai souci technique ? « Cela prend du temps, reconnaît Christophe Koenig, chargé de la communication technologique du groupe BMW. Entre le début des recherches et l’élaboration d’un prototype, il peut s’écouler plusieurs années. Depuis 2007, BMW accélère ses recherches avec en étendard le programme EfficientDynamics qui réinvente la technologie moteur. Il vise à optimiser les consommations et réduire les émissions polluantes tout en conservant le plaisir de conduire. Le constructeur investit aussi le champ du véhicule électrique et de l’électromobilité. « Nous développons un modèle qui répond à des tendances d’avenir en matière de mobilité urbaine. Et nous misons beaucoup sur une nouvelle génération de véhicules hybrides illustrée par la gamme ActiveHybrid lancée en avril 2010. » Un joli coup commercial mais pour BMW, comme pour l’ensemble de l’industrie automobile, l’aventure ne fait que commencer.

2020

L’Union européenne table sur une réduction de 20 % des émissions de carbone en 2020 par rapport à 1990. Chiffre qui pourrait atteindre 30 % si les autres grands émetteurs de carbone participent à l’effort collectif.


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tic

À l’heure des éco-TIC D

u high-tech au « green tech ». Alors que les équipements électroniques se multiplient, leur consommation électrique décroît fortement grâce aux efforts et aux innovations des industriels qui produisent des composants, des appareils et des équipements plus sobres en énergie. Les pratiques d’éco-conception se sont généralisées dans toute la filière numérique. Et les nouvelles générations de processeurs, d’ordinateurs et d’écrans sont en moyenne 20 à 30 % plus performantes sur le plan énergétique. Sans le savoir, en choisissant un ordinateur portable plutôt qu’un PC fixe, le consommateur opte pour une machine moins énergivore, dans un rapport de 1 à 4. À l’échelle des entreprises, les technologies de virtualisation, grâce auxquelles plusieurs applications peuvent tourner sur un même

serveur, permettent de rationaliser le parc d’ordinateurs. En quelques années, France Telecom a ainsi réduit de 6 000 à 600 le nombre de ses serveurs grâce à la virtualisation.

Toute une dynamique autour des éco-TIC

Et si elles contribuent à optimiser les processus métiers, les TIC permettent également de réduire l’empreinte écologique. « Des études montrent que les TIC peuvent réduire de 15 % les émissions de gaz à effet de serre, souligne Patrick Hett, président du pôle Rhénatic, qui œuvre pour une informatique » bas carbone ». La dématérialisation recèle de fortes marges en la matière grâce à la vidéoconférence, au télétravail ou au commerce électronique. Le télétravail, les téléservices, les réseaux intelligents du futur (« smart grid ») facilitent le partage de la connais-

valorisation

© Cyril Hanebna / Citeasen

Si elles permettent d’optimiser la production, les technologies numériques contribuent aussi à réduire les impacts environnementaux. Quand les TIC font la chasse aux GES (Gaz à Effet de Serre).

À l’image d’Advisa, les sociétés de services informatiques sont très impliquées dans le développement durable

sance à distance. L’implication des TIC dans la gestion énergétique des bâtiments (pilotage et optimisation des équipements) participent à l’efficacité énergétique. C’est donc toute une dynamique durable qui s’appuie sur les technologies numériques et les éco-TIC. » Pour preuve, les initiatives prises par les géants du secteur. Google, par exemple, lance sa filiale Google Energy, s’engage à devenir neutre en carbone et finance des projets de réduction d’émissions de méthane. www.rhenatic.eu

600

En Alsace, le secteur des TIC regroupe 600 entreprises, dont plus d’une centaine sont membres du pôle Rhénatic.

7 %

C’est le pourcentage du télétravail en France, contre 13 % en moyenne en Europe et 25 % aux États-Unis.

déchets informatiques

© Cyril Hanebna / Citeasen

Des puces à recycler Pour les fabricants de matériel informatique, la dimension environnementale joue désormais à plein. Parmi les objectifs : augmenter le rendement des puces électroniques en miniaturisant à l’extrême et optimiser le recyclage des composants. Sur ce point, Apple a pris une longueur

d’avance en proposant dans tous les points de vente - dont la société BeMac à Strasbourg - un service de recyclage gratuit de vieux équipements accompagné d’une prime à la casse pour l’achat d’un nouveau matériel. Le constructeur traite 100 % des déchets et plus de 90 %

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

de recyclage matière, ce qui situe sa démarche bien au-delà de la directive européenne. Au printemps dernier, l’opération « Bonus Recyclage », mise en place avec le réseau de revendeurs, avait permis de collecter plus de 56 tonnes de vieux matériel informatique.


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tourisme

Hôtellerie-restauration : encore un effort !

Trois questions à Pierre Valantin, architecte

Quel regard portez-vous sur l’architecture actuelle des hôtels ? Dans leur décoration, dans leur organisation spatiale, dans l’accueil et la restitution des ambiances, l’hôtellerie est en retard par rapport aux nouveaux concepts. La performance énergétique, l’accessibilité, l’agencement intérieur sont des notions importantes mais l’essentiel n’est pas là.

© Cyril Hanebna / Citeasen

© Cyril Hanebna / Citeasen

Le secteur de l’hôtellerie-restauration se convertit peu à peu aux vertus du développement durable. À l’appui, la démarche Ecorisk initiée par la CCI en faveur des établissements.

Pierre Siegel, directeur de l’hôtel Monopole-Métropole à Strasbourg

Quelles sont les tendances qui se dessinent ? Il faut apporter une forme d’inattendu dans l’attendu. L’hôtel doit s’appuyer sur la particularité de ses qualités intrinsèques, valoriser chaque mètre carré et surprendre dans sa conception de l’espace comme dans la lecture que chacun en fait.

© Cyril Hanebna / Citeasen

Les hôteliers sont-ils captifs ? La mission de l’architecte est de rendre son approche accessible. C’est un réel défi pédagogique. Son rôle est d’abord dans l’écoute, la compréhension des enjeux de la profession. Néanmoins, au-delà de la résolution des contraintes réglementaires de plus en plus complexes (sécurité, accessibilité, énergie…), l’architecte est surtout là pour apporter une vraie valeur ajoutée dans l’acte de construire ou de restructurer.

P

réoccupés par l’évolution des normes d’accessibilité, qui implique de nouveaux investissements, les hôteliers-restaurateurs sont contraints de gérer les priorités. Mais la profession intègre progressivement la problématique développement durable. « C’est souvent une question de bon sens » relève Pierre Siegel, directeur de l’hôtel MonopoleMétropole à Strasbourg. Son établissement de 86 chambres, certifié « Ecolabel » depuis trois

ans, s’est engagé dans une démarche d’amélioration continue en appliquant des solutions aussi simples qu’efficaces. « Nous avons pris des engagements pour limiter notre consommation d’eau, d’énergie, de produits d’entretien. Par des gestes simples et évidents, comme la généralisation d’ampoules basse consommation et le renforcement de l’isolation, nous avons réduit

de 20 % notre facture d’eau et d’électricité. » La CCI encourage ces comportements éco-responsables en leur proposant un prédiagnostic environnement. La prestation permet de dresser un état des lieux de l’établissement en matière environnementale : eau, air, bruit, déchets, énergie, aménagement, intégration paysagère. L’objectif : tracer un cadre de référence pour la mise en œuvre de solutions touchant à la fois les aspects environnementaux, économiques et réglementaires. En 2009, une douzaine d’établissements ont réalisé un prédiagnostic environnement. Le compte n’y est pas mais le mouvement est lancé. Pour la CCI, une nouvelle étape se profile en 2011 avec la mise en place de la démarche Respect. Dans une logique de progrès permanent, celle-ci s’articulera autour des trois piliers du développement durable : économique, social et environnemental. Un cap stratégique qui pourrait coïncider avec une nouvelle phase de développement de l’hôtellerie-restauration. Nathalie Schneider

contact 03 88 75 25 59 CCI

À propos de l’hôtel du futur Dans le cadre d’un cycle de conférences annuel – les Rendezvous de l’hôtellerie-restauration – la CCI propose un atelier autour des nouvelles tendances architecturales et HQE. Le débat sera animé par l’architecte strasbourgeois Pierre

Le Point éco • avril-mai 2010 • n° 281 supplément développement durable

Valantin (cabinet Arx Architecture) et aura lieu le 27 mai prochain à 15 heures au monastère de Rosheim. L’occasion de dessiner les contours de l’hôtel du futur orienté vers les énergies nouvelles et la qualité environnementale.


Steelcase s'engage

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A optimiser l’empreinte environnementale de ses produits sur tout leur cycle de vie.

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territoires

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Vers des zones d’activités éco-responsables

L

’Alsace, la plus petite région de France mais aussi l’une des plus actives, est confrontée à des enjeux fonciers très importants. Ici, plus qu’ailleurs, l’espace doit être préservé sans pour autant compromettre le développement régional. Au cœur de la réflexion : les zones d’activités. Des espaces à réinventer en agissant sur trois leviers du développement durable : la densité des implantations, les transports et les services. Audelà des projets urbanistiques, les initiatives les plus marquantes concernent les entreprises et les personnels présents sur

© Cyril Hanebna / Citeasen

Face à la pression foncière très forte en Alsace, quel est l’avenir des zones d’activités, gourmandes en espace et pauvres en services ? La question agite les collectivités et les entreprises.

Gagner en accessibilité et en attractivité : une exigence pour les zones d’activités (ici Parc du Ried à Hoerdt)

ces sites. La mutualisation des services (entrepôts communs, crèche inter-entreprises, secrétariat partagé…) sont des concepts de plus en plus répandus. De même, l’idée d’une mixité des fonctions (des logements aux côtés des entreprises) fait son chemin. Surtout, la mise en place de plans de déplacement interentreprises (PDIE) illustre cette

D’abord une question d’équilibre Le Conseil Général du Bas-Rhin est à l’origine d’une charte de développement durable des zones d’activités du département. Un document stratégique qui s’articule autour de trois grands axes dans une logique d’équilibre du territoire : un ancrage dans le territoire, un aménagement raisonné de la zone et des constructions, un accompagnement dans la durée. À travers cette charte, le département souhaite inci-

ter les collectivités locales, dans leur rôle de maître d’ouvrage, à mieux appréhender les enjeux et les objectifs du développement durable et à répondre aux attentes des entreprises (qualité de l’aménagement, gestion des déchets, restauration, gestionnaire bien identifié). Le soutien départemental, qu’il soit financier ou logistique, est bien entendu subordonné au respect des principes de la charte.

approche éco-responsable. Le but : encourager la mobilité durable, rationaliser les déplacements des salariés, pallier une desserte en commun insuffisante. En un mot : gagner en accessibilité et en attractivité. En témoigne le parc d’activités du Ried, qui associe les communes de Hoerdt de Weyersheim. Deux sites distincts, accessibles principalement par la voiture, 150 entreprises et 2 900 salariés. Le projet a été mené tambour battant : journée d’animation sur les sites pour marquer le coup d’envoi de la démarche en octobre 2008, suivi et animation du projet par un comité technique, enquêtes auprès des entreprises et des salariés pour évaluer les besoins, intervention d’un bureau d’études pour définir un plan d’actions. Cette démarche fédératrice a permis de rassembler tous les acteurs (communauté de communes, entreprises, partenaires) et de conduire une réflexion globale

Magazine de la chambre de commerce et d’industrie de strasbourg et du bas-rhin

sur l’aménagement et le fonctionnement des zones d’activités, et pas seulement en termes de déplacement. Une référence pour des projets futurs.

24 000

Une estimation de l’État chiffre à 24 000 le nombre de zones industrielles et parcs d’activités en France.

150

Le département du Bas-Rhin recense sur son territoire près de 150 zones d’activités de plus de 3 hectares.

Christelle Fierling

contact 03 88 76 24 68 CCI


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formation

Le dĂŠveloppement durable, ça s’apprend ! L’École de Management Strasbourg propose un Executive MBA ÂŤÂ DĂŠveloppement durable et ResponsabilitĂŠ sociale des organisations . En perspective, l’Êmergence d’un nouveau mĂŠtier dans les entreprises.

D

ans les entreprises, la dĂŠmarche ÂŤÂ DĂŠveloppement durable  s’accompagne bien souvent d’un nouveau mode de management. Pour orchestrer le mouvement, elles sont amenĂŠes Ă former un responsable ÂŤÂ DĂŠveloppement durable . D’oĂš le programme de formation continue mis en place depuis mars 2009 par l’École de

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Management Strasbourg : un cycle de 390 heures de formation qui dĂŠbouche sur un diplĂ´me de l’UniversitĂŠ de Strasbourg. ÂŤÂ Nous donnons aux stagiaires toutes les clĂŠs pour faire ĂŠvoluer leurs organisations et ĂŞtre opĂŠrationnels Ă l’issue de la formation , prĂŠsente Pia Imbs, Directrice dĂŠlĂŠguĂŠe de l’EMS et pilote du programme. La formation prĂŠpare Ă l’exercice

Un voyage d’Êtudes ponctue la formation de l’École de Management Strasbourg

de la responsabilitĂŠ ÂŤÂ DĂŠveloppement durable  tant dans sa dimension stratĂŠgique et prospective que dans son approche opĂŠrationnelle. ÂŤÂ Elle apporte de nombreux outils pour dĂŠployer la politique ÂŤÂ DĂŠveloppement durable  dans l’entreprise, Ă tous les niveaux du management. L’approche est rĂŠsolument concrète et critique grâce Ă la confrontation

de points de vue livrĂŠe par les universitaires, les experts professionnels et les directeurs ÂŤÂ DĂŠveloppement durable .  Un voyage d’Êtudes ponctue la formation. De quoi nourrir sa rĂŠflexion et avoir toutes les cartes en main pour conduire ce changement en entreprise. pia.imbs@em-strasbourg.eu

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Le Point ĂŠco • avril-mai 2010 • n° 281 supplĂŠment dĂŠveloppement durable


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formation

Petit lexique de la croissance durable Agenda 21, biodiversité, empreinte écologique… Les mots clés de la croissance durable. Agenda 21

En 1992, le Sommet de la Terre de Rio adopte une déclaration de propositions juridiquement non contraignantes : l’Agenda 21. Un programme qui liste les grands principes d’action souhaitables dans différents domaines - économie, gestion des ressources naturelles, éducation… – en vue de s’orienter vers le développement durable.

Biodiversité

Ensemble des espèces animales, végétales et micro­organiques qui peuplent la terre. Le nombre total d’espèces vivan-

tes est estimé entre 5 millions et 30 millions. De 10 000 à 20 000 d’entre elles disparaissent chaque année.

Bruntland

Dans un rappor t publié en 1987, Mme Gro Harlem Bruntland, alors Premier Ministre de Norvège, s’attacha à définir le concept de développement (sustainable development) qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Depuis cette date, le concept de développement durable a été adopté dans le monde entier.

Ecolabels

Pour qu’un produit soit écolabellisé, il faut qu’il soit conforme à tous les critères établis pour sa catégorie. De la marque NF Environnement au label écologique européen, les écolabels sont attribués aux industriels qui souhaitent les obtenir, après instruction du dossier, audit et contrôle par des organismes tiers impartiaux.

Empreinte écologique

Elle correspond à l’impact d’une activité sur son écosystème. Plus le niveau de vie est élevé, plus l’empreinte et la consommation de ressources sont importantes.

GIEC

Le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat a

été créé en 1988 sous l’égide de l’Organisation Météorologique Mondiale et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

Grenelle

Le Grenelle de l’Environnement a réuni en octobre 2007 l’Etat et les représentants de la société civile afin de définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables. Il a abouti à un plan d’actions de plus de 275 mesures concrètes et quantifiables.

ISO 26 000

Cette future norme définira le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises.

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