Approvisionnement Energétique de la Loire Atlantique Synthèse de la séance de travail du 20 avril 2006
Première partie - Présentation
Th2/7.1
L’énergie bois Séance de travail avec Monsieur Samuel RIALLAND, Animateur Bois énergie d’ATLANBOIS
1.1 –Atouts du bois-énergie 1 Le bois-énergie est une fraction combustible de la biomasse. Il correspond à l’ensemble des ressources ligneuses d'origine forestière, agricole ou urbaine (également appelées "biocombustibles"), dont la vocation essentielle est la couverture des besoins énergétiques des ménages, des entreprises ou des collectivités. Le bois est utilisé en substitution aux combustibles liquides et gazeux, notamment les énergies fossiles comme le pétrole, le gaz naturel, le charbon…, dont les ressources sont limitées. A titre d’exemple, aujourd’hui 4000 tonnes de bois valorisé en énergie correspondent à 1000 tonnes de pétrole non consommé. Ainsi, il participe à l’indépendance énergétique du pays où il est utilisé. C’est un flux renouvelable, sous réserve de prélèvements respectueux de l’accroissement biologique annuel et d'une politique d'exploitation raisonnée des forêts. C’est une énergie verte. Le bois-énergie contribue à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, puisque le CO 2 dégagé par la combustion est réabsorbé par la forêt pour la photosynthèse. En effet, aujourd’hui 4000 tonnes de bois valorisé en énergie correspondent à 3000 tonnes de CO 2 non-émis, ce qui signifie une division par 5 à 10 des émissions de CO 2 associées à la production de chaleur. Le développement du bois-énergie garantit l’entretien des paysages et de nombreuses interactions entre le milieu rural et la zone urbaine. Cette énergie est aussi source d’économies réalisables au niveau local, 4 000 tonnes de bois valorisé équivalent à 230 000 € injectés dans l’économie locale chaque année.
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Source : Intervention de Samuel RIALLAND – Atlanbois et www.biomasse-normandie.org CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 1/19
1.2 – La filière bois Aujourd’hui, en Europe, la forêt s’accroit d’environ 80 000 m3 en bois rond par an. Seulement 57 000 m3, soit moins de 70%, sont exploités. Les surfaces forestières européennes sont revenues à leur niveau d’équilibre de la fin du Moyen-âge (environ 100 millions d’hectares, autrement dit, avant la déforestation massive du 19ième siècle, effectuée à l’époque notamment pour un usage énergétique) et continuent d’augmenter. A la fin du 20ième siècle, les forêts européennes exploitables représentaient 135 millions d’hectares, soit avec d’autres terres boisées 35% de la superficie européenne 2 . En France métropolitaine, actuellement 28 % du territoire est couvert par des surfaces forestières, soit 15 millions d’hectares. La forêt française croît actuellement de 10 % par an 3 . Elle se compose à 33% de résineux (bois tendre : sapin…, de masse volumique plus faible) et 67% de feuillus (bois durs : hêtre, chêne…, de masse volumique plus élevée). Issus des exploitations forestières (récoltes de bois ronds), le bois d’industrie, le bois d’œuvre et le bois-énergie représente les trois composantes de la filière bois. La filière bois
Le bois d’industrie (issu de coupes d’éclaircies effectuées pour l’amélioration de cultures forestières) part majoritairement vers les usines de fabrication de pâte à papier et de panneaux. 2 3
Source : www.fao.org Source : Michèle Pappalardo, Présidente de l’Ademe CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 2/19
Le bois de feu (les bûches) est principalement à usage domestique. Parmi les rémanents (têtes, souches…), certains partent vers les usines de pâte à papier et de panneaux et d’autres sont broyés pour alimenter les chaufferies collectives et industrielles (les plaquettes forestières). A la première transformation du bois, les grumes partent en scierie : la moitié est dirigée vers les entreprises de seconde transformation pour le bois d’œuvre (charpentes, menuiseries…), l’autre moitié sont des produits connexes (plaquettes, sciures, écorces 4 ), qui sont majoritairement à destination des usines de pâte à papier ou de panneaux ou à usage énergétique. Copeaux-sciures
Ecorces
Granulés
Plaquettes
A la seconde transformation du bois, les grumes ayant subis une première transformation génèrent : des produits connexes (chutes, sciures, copeaux…) qui sont : soit autoconsommés, soit à destination des usines de pâte à papier et de panneaux ou des chaufferies collectives et industrielles, des produits finis, qui en fin de vie sont : soit recyclés en panneaux ou enfouis ou incinérés, soit brulés dans les chaufferies collectives et industrielles (cagettes, palettes…) en bois de classe A non traité non souillé. Le granulé de bois, de la sciure sèche comprimée à haute pression, est un produit qui commence à apparaitre, notamment dans la région Pays de la Loire, et peut alimenter directement des poêles et chaudières.
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Les écorces (bois vert, humide) sont surtout utilisées dans des chaufferies de forte puissance. CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 3/19
1.3 – La filière bois-énergie : approvisionnement et usages L’approvisionnement L’approvisionnement des chaufferies est variable selon le type de bois : Les bois de rebus (palettes, cagettes…) sont des combustibles peu onéreux. Mais les volumes disponibles sont relativement limités, Les produits connexes sont faciles à collecter, puisque ces déchets sont concentrés en industrie et donc directement livrables aux chaufferies ou stockés, Les plaquettes forestières ou bocagères (qui se développent et représentent un fort potentiel) sont directement livrées à la chaufferie (après broyage) ou stocké sous abri pendant quelques mois (pour l’assèchement jusqu’à 20 à 25% d’humidité) avant d’être livré. Organisation de l’approvisionnement
Les utilisations L’énergie bois est utilisée dans trois grands secteurs : l'usage collectif, qui a débuté après les chocs pétroliers des années 70-80 ; il suppose généralement la création de chaufferies à alimentation automatique (alimentées par des produits connexes, des DIB 5 et plaquettes forestières) fournissant le chauffage et l'eau chaude sanitaire à plusieurs logements, ou à des bâtiments desservis par un même générateur thermique via un réseau de chaleur,
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DIB : Déchets industriels banaux CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 4/19
l'usage industriel, qui comprend d'une part, l'utilisation de déchets de bois par une entreprise pour ses besoins propres en chauffage et en process, d'autre part, la production de chaleur et d'électricité (cogénération) dans des unités de forte puissance. Exemple de chaufferie de forte puissance : Schéma de chaufferie pour industriels et collectivités
l'usage domestique, qui comprend les appareils indépendants (cheminées à foyer ouvert, cuisinières, poêles, foyers fermés, inserts...) et les chaudières à eau chaude fournissant le chauffage et l'eau chaude sanitaire ;
Poêle
Insert
Foyer fermé
L’essentiel du bois-énergie utilisé reste actuellement le bois de feu à usage domestique. Les débouchés ne sont pas encore assez nombreux pour écouler les déchets ligneux, actuellement disponibles en quantités importantes.
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1.4 – Chaufferie automatique et bois-énergie : quelles performances ? Aujourd’hui, le système de bi-énergie tend à être systématiquement utilisé pour les chaufferies automatiques en collectivités. Le système de bi-énergie permet au fioul / gaz et au bois d’être complémentaire. On trouve dans une chaufferie au bois des échangeurs à tubes de fumées et des chambres de combustion des gaz volumineux, ce qui la rend plus volumineuse qu’une chaufferie au gaz. Mais cela lui permet d’obtenir des parcours de gaz (extraits de la pyrolyse du bois 6 ) suffisamment longs et donc de meilleurs rendements. La bi-énergie On dimensionne la puissance de la chaudière bois de 40 à 60% de la puissance maximum appelée, de façon à ce qu’elle fonctionne à forte charge et donc à bon rendement. Ainsi elle couvrira tout de même 80 à 95% des consommations. Le reste des besoins est couvert par l’énergie d’appoint (de secours), le fioul ou le gaz. 1.5 – Les coûts du bois-énergie Comparaison des coûts moyens des combustibles en France 7 Type d’énergie Fioul domestique Propane Gaz naturel Electricité Plaquettes de bois (Bois déchets) Plaquettes de bois (Bois forestiers ou bocagers) Granulés
Prix en centimes d’€/kWh 8 4.5 à 6.3 6 à 9.7 2.4 à 4.5 6 à 11 0.6 à 1.5 1.5 à 3 3à5
C’est essentiellement le prix du combustible bois-énergie qui permet de réussir une économie financière d’un projet d’utilisation de l’énergie bois. 6
La pyrolyse du bois est le procédé qui permet la transformation du bois en gaz combustible, produits condensables (eau et goudrons) et du charbon de bois. 7 Source : données DGEMP, Aout 2005 / Atlanbois pour le bois 8 Lors de l’entrée chaudière CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 6/19
Généralement pour une collectivité, une chaufferie au bois nécessite un investissement sur 15 ans (voire davantage s’il y a un réseau de chaleur). De tels investissements (à long terme) permettent d’anticiper, sur la durée de l’amortissement, l’évolution de la moitié du prix de la chaleur (partie verte). Par ailleurs, certaines subventions permettent de diminuer le coût de l’investissement. Exemples de coûts du bois-énergie
L’entretien, la maintenance et l’exploitation varient en fonction de l’inflation et non des coûts de l’énergie. Les prix du bois-énergie sont indexés en partie sur les prix de l’énergie, sur les prix des transports, sur les salaires (industries du bois) et sur les prix des machines-outils à bois. Ces prix sont plus stables que ceux des autres énergies fossiles, qui varient directement en fonction du prix du baril de brut et qui déterminent à hauteur de 60 à 80 % le prix de la chaleur générée par les chaufferies au gaz ou au fioul. Dans le contexte actuel d’augmentation du prix du pétrole, le prix du MWh issu d’un équipement fonctionnant au bois-énergie et ne bénéficiant pas de subventions peut (dans certains cas) égaler celui d’un équipement fonctionnant au gaz ou au fioul. Plus la consommation des bâtiments en bois-énergie est forte, plus les retours sur investissement sont rapides. Ainsi les chaufferies au bois sont plus adaptées à des établissements comme les hôpitaux, les maisons de retraite, les piscines etc., qui nécessitent une chaleur constante et étalée dans le temps.
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1.6 – Le marché bois-énergie Au niveau mondial A l’échelle mondiale, le bois représente moins de 10 % des consommations d’énergie, le nucléaire et l’hydraulique de 10 à 15 % et les énergies fossiles plus de 80 %. Le bois représente la principale source d'énergie des pays en développement, mais ne couvre que marginalement les besoins énergétiques des pays développés. Au niveau européen Consommation européenne d’énergie primaire provenant du bois-énergie en 2004 9
En 2004 55.4 Mtep de boisénergie ont été consommés dans l’Union Européenne, soit une augmentation de plus de 5 % par rapport à 2003. En 2004, la part de bois-énergie dans la consommation totale d’énergie primaire en Europe représentait 3.2 %.
En 2004, l’utilisation du bois-énergie pour la production d’électricité était en forte croissance (35 TWh, soit 23.2 % par rapport à 2003), et logiquement plus importante dans les grands pays forestiers comme la Suède, la Finlande ou l’Autriche. Ce sont également dans ces pays que se trouvent les plus fortes consommations de bois-énergie par habitant (1.39 tep par habitant en Finlande, qui est en première position contre 0.15 tep par habitant en France, qui est en 9ième position, la moyenne européenne s’établissant à 0.12 tep par habitant).
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Source : EurObserv’ER – baromètre du bois-énergie – octobre 2005 CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 8/19
1.7 – Bois-énergie : première énergie thermique renouvelable en France 10 Quelques chiffres En 2004, la France est le premier pays consommateur de bois-énergie en Europe, soit 9.18 Mtep, après la Suède, la Finlande et l’Allemagne. Le bois-énergie en France est la première des sources d’énergie renouvelable thermique (11 Mtep). Aujourd’hui, le bois représente 4 % de l’énergie primaire consommée en France. En 2001, le bois énergie représentait plus de 4% de l’énergie finale consommée en France 11 . La part du bois bûche dans la consommation française de bois énergie représente environ 88 %, celle du bois autoconsommé dans l’industrie du bois 10 %, et celle du bois consommés par les collectivités et le tertiaire, et pour les réseaux de chaleur environ 2 %. Près de 6 millions de ménages sont équipés d’un appareil de chauffage au bois, autrement dit 1 ménage sur 2 est équipé au bois en habitat individuel. Les filières amont et aval du bois-énergie représente en France près de 20 000 emplois. Pour 4 000 tonnes de bois valorisée en énergie, 4 emplois sont créés (gestion de l’approvisionnement, bureaux d’étude, constructeurs, maintenance…) Perspectives pour 2010 Dans le cadre de la loi d’orientation sur l’énergie, l’objectif d’ici 2010 est d’augmenter la production d’énergie renouvelable thermique de 50 % (soit la production de 5.5 Mtep supplémentaires), en relançant le secteur domestique et favorisant le décollage du secteur collectif et industriel. Si la France réussit à atteindre les objectifs fixés, 20 000 nouveaux emplois pourraient être créés sur tout le territoire. Estimation de la création d’emplois dans la filière bois-énergie pour 2010 12 A destination du secteur domestique Industrie (constructeurs) 10 000 Sous-traitants Force de vente Mise à disposition de combustible
10 11 12
2 000
A destination du secteur collectif et industriel Filières 4 000 forestières Filières bois 1 000 rebut Transport 1 000 Industrie 1 000 Service (bureaux 1 000 d’étude, conseil, associations…)
Source : Samuel Rialland – Atlanbois, EurObserv’ER, le SER et l’Ademe La consommation d’énergie finale en France s’élevait à 175 Mtep en 2001. Source : SER CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 9/19
Le plan Bois-énergie 2000-2006 13 En soutien à la filière bois-énergie, un premier plan « Bois-énergie et développement local » (géré par l’Ademe) a été lancé en 1994 14 (pour quelques régions) par le Ministère de l’Industrie, puis un second programme pour la période 2000-2006 (qui s’inscrit dans le cadre des contrats de plan Etat-Régions et est étendu à toutes les régions). Les enjeux du « plan bois-énergie 2000-2006 » sont : d’accélérer le renouvellement du parc d’appareils domestiques par des appareils de chauffage au bois à haut rendement (amélioration de 10% du rendement énergétique et de la performance environnementale des chaudières individuelles) d’augmenter la taille du parc installé. Objectifs du plan Bois-énergie 2000-2006 selon le type de chaufferies
Collectives Industrielles Total
Nbre de chaufferies
Puissance (MW)
600 400 1 000
350 650 1 000
Consommations (Mtep) 0.12 0.18 0.3
Un important volet concerne le développement du bois-énergie dans les secteurs industriels, collectifs et tertiaires, avec pour objectif la mise en service de 1000 chaufferies supplémentaires, pour une puissance de 1000 nouveaux MWh, soit 0.3 Mtep supplémentaires. Fin 2005, 1090 chaufferies supplémentaires étaient installées et en termes d’énergie produite, l’objectif était réalisé à hauteur de 73%. Différentes mesures accompagnent ce plan : l’élaboration du label " Flamme verte " avec les constructeurs d'appareils de chauffage au bois domestique pour promouvoir l'utilisation d'équipements performants (rendements > à 65%) et maitriser les émissions polluantes, des aides aux chaufferies automatiques en industries et collectivités, un crédit d’impôt passé en janvier 2006 de 40 à 50% etc…
13
Source : le Ministère de l’Industrie – DGEMP et EurObserv’ER La région Pays de la Loire n’a pas été retenue lors du premier appel à projet du « plan bois-énergie et développement local » en 1994.
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De 1985 à 1999, les ventes d’appareils de chauffage au bois sur le marché domestique ont été divisées par 2 (soit 235 000 unités par an). De 2000 à 2004, ils on augmentés en moyenne de 5 % par an. Grâce à l’augmentation du crédit d’impôt, les ventes de ces appareils en 2005 ont progressé de 23% par rapport à 2004 (soit un marché de plus de 430 000 unités). En 2005, les ventes de chaudières sur le marché domestique ont eu une croissance d’environ 127%, alors qu’elles stagnaient depuis 10 ans. 1.8 – Etat des ressources dans la région Pays de la Loire La filière bois (regroupant l’ensemble des entreprises qui travaillent le bois dans les Pays de la Loire) est la troisième filière industrielle régionale. Dans la région, environ 220 000 tonnes de bois par an sont valorisées en chaufferies automatiques, essentiellement dans les industries du bois. Les ressources disponibles permettent de doubler cette valorisation. Actuellement, dans la région, 100 000 tonnes de déchets industriels banaux devraient être mobilisables, bien que l’estimation des responsables de cet approvisionnement soit plus forte. Ressources disponibles 15 Ressource (tonnes) Forestière et bocagère Elagage Industrielle DIB (Déchets industriels banaux) Collectivités Total
Ressource disponible Pays de la Loire (t/an) 220 000 ? + de 100 000 100 000 ? 420 000 t/an
Les produits connexes, issus de l’industrie du bois représenteraient environ 100 000 tonnes disponibles. Ce chiffre est approximatif dans la mesure où il est difficile de comptabiliser les tonnes disponibles issues des 3000 entreprises de la région. L’ensemble de la filière bois (incluant les fabricants de meubles) génère 29 000 emplois dans la région, bien que celle-ci soit peu boisée (10% de surface forestière). Ce qui place les Pays de la Loire, en termes d’emplois, en 2ième position au niveau national.
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Source : Etude menée par Synervia, la fédération départementale des CIVAM (Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) et Atlanbois CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 11/19
1.9 – Les installations dans la Région Pays de la Loire et la Loire Atlantique Les installations ci-dessus sont subventionnées par l’Ademe et la Région Pays de la Loire au 31 décembre 2004. Les chiffres avancés (142 installations en milieu rural, 56 en entreprises et 21 en collectivités) ne sont pas complets. Les chaudières à bois à alimentation automatique en Pays de la Loire en 2004
Chez les particuliers, agriculteurs et petits collectifs Depuis 2000, de gros efforts on été portés sur le développement du bois-énergie chez les agriculteurs et les particuliers. Des relais départementaux bois-énergie se sont mis en place dans la région, au sein desquels la Fédération Départementale des CIVAM. Ils sont en charge du développement du bois-énergie chez les particuliers et petits collectifs. Ainsi, les Pays de la Loire est une des régions de France, qui a le plus de chaudières automatiques (environ 200) installées chez les particuliers, agriculteurs et petits collectifs. En Loire-Atlantique, les installations sont estimées actuellement entre 40 et 50 unités et sont en constante augmentation.
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En collectivités et chez les industriels Le nombre de chaufferies installées dans les collectivités en Pays de la Loire est moins important, avec actuellement 18 unités. En Loire-Atlantique, il y a en a quatre :
une à Bouguenais dans la Ferme de la Ranjonnière,
une à Corcoué sur Logne 16 au foyer de vie Lejeune,
une à Saint Nazaire dans un Centre d’Aide par le Travail et
prochainement une au foyer occupationnel du Gâvre pour adultes handicapés.
Depuis 2000, le bois énergie se développe progressivement dans l’industrie régionale. Exemples de développements industriels dans la région Briqueteries
- Fours tunnels alimentés en sciure chez BouyerLeroux 17 à la Séguinière ou à coté de Fontenay - une chaufferie de 2 MW (consommation de 2000 tonnes /an) aux Terres Cuites des Rairies en Maine et Loire… à Basse-Goulaine et Machecoul. D’autres projets sont à venir. Réflexion en cours (représenteraient d’intéressants débouchés…)
Maraichers Laiteries
Dans l’industrie du bois Dans la région, Atlanbois a recensé en 2004 environ 160 MW installés dans un peu plus de 70 entreprises. Ces chiffres ne prennent en compte que les deux principaux chaudiéristes français (Compte et Weiss) et ne sont pas alignés sur ceux de l’Ademe (qui considère essentiellement les installations qu’elle a aidées financièrement). La filière industrie du bois mène actuellement un projet de regroupement des scieurs, exploitants forestiers etc. L’objectif est d’être capable d’alimenter en quantité, en qualité et en prix compétitifs des chaufferies de moyenne et forte puissance sur la région.
16
Cf Annexe 9 Le groupe Bouyer-Leroux est un leader du grand-ouest dans le domaine des produits "terre cuite" destinés au bâtiment. 17
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Dans le secteur de l’approvisionnement Quelques plateformes sont en place dans la région : DUFEU, qui possède une des plus grosses plateformes de l’Ouest, près de Baugé (49). Elle collecte le bois dans les industries du bois, les scieries, le reconditionne, le stocke et le livre dans la plupart des chaufferies bois des collectifs de la région. L’entreprise VRAI environnement, à Paimboeuf (44), qui alimente une chaufferie de 4 MW à La Rochelle et possède une plateforme (broyat de palettes) à St Julien de Concelles (44). Les interlocuteurs dans le département ADEME Conseil Régional Pays de la Loire Service REgional Forêts Affaires Rurales (SREFAR)- Direction Régionale de l’Agriculture des Forêts (DRAF) Relais Départemental Bois-énergie Atlanbois – Chargé de mission régional bois énergie en entreprises et collectivités Espace Information Energie 44
Les bureaux d’études énergie et architectes Installateurs chauffagistes Fournisseurs de combustible (plaquettes de bois déchiqueté…) Fournisseurs de chaudières
Conseil et accompagnement technique et financier Partenaire financier (principalement) Intérêt tout particulier pour les questions d’approvisionnement des chaufferies et de mobilisation des ressources Accompagnement de projet de particuliers Accompagnement des projets de collectivité d’entreprises, réalisation de pré-études, visite de chaufferie… Promotion du bois-énergie auprès des particuliers (principalement), conseil aux collectivités sur la maitrise de leur consommation… SOLISCONCEPT, TRIVALOR (44 – pour installations de collectivités)… Vrai Environnement (44), DUFEU SARL (49), scieries… Compte, Weiss, CEL/Fröling, Polytechnik…
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Deuxième partie - Débat 2.1 – Emissions de gaz à effet de serre et bois énergie Quand le bois est brûlé, il rejette le CO 2 qu’il a capturé pendant sa croissance. Mais quand on laisse le bois pourrir, il dégage également du méthane (environ 20 fois plus réchauffant que le CO 2 ). D’un point de vue environnemental, il semble alors intéressant d’entretenir les forêts en limitant le pourrissement des déchets bois. L’énergie bois : le cycle neutre du CO 2
Il y a donc bien une émission de CO 2 locale. Mais dans un pays où la gestion forestière est durable, on estime les émissions de CO 2 issues de la combustion du bois comme nulles. Néanmoins, les activités de broyage et de transports 18 ne sont pas neutres en ce qui concerne les émissions de CO 2 . L’énergie consommée pour la mobilisation de la ressource est estimée à hauteur de 3 à 11% de l’énergie restituée. Ordres de grandeurs des émissions de gaz à effet de serre du fioul, du gaz naturel et du bois-énergie rapportées à l’énergie consommée en chaudières Fioul 400 g CO 2 /kWh
Gaz Naturel 200 g CO 2 /kWh
Bois-énergie 30 g CO 2 /kWh
Le bilan des émissions de gaz à effet de serre du bois-énergie reste donc relativement bon.
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Le transport s’effectue vers la plateforme puis vers la chaufferie. On considère que le transport vers la chaufferie se fait dans un rayon de 100 km. CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 15/19
En France, la combustion du bois dans les appareils domestiques reste une des cinq premières causes d’émissions de dioxines, bien que celles-ci soient très réparties sur le territoire. C’est pourquoi aujourd’hui l’effort se tourne fortement vers : L’amélioration des rendements et de la qualité des appareils (notamment par le crédit d’impôt, qui impose un rendement minimum et un taux d’émission des polluants assez bas). Evolution envisagée des performances des appareils labellisés Flamme Verte 19
Année 2006 2007 2008 2009
Rendement minimum 65% 70% 70% 70%
Taux de CO maxi 0.6% 0.6% 0.6% 0.3%
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Le label qualité « Flamme verte » représente aujourd’hui 80% des ventes d’appareils de chauffage au bois. Les appareils « Flamme verte » sont éligibles au crédit d’impôt.
L’aide et l’information aux utilisateurs (notamment aux particuliers) quant à la gestion de la combustion du bois (par exemple : choisir des bois nontraités, pas trop humides…) 2.2 – Saturation du marché au niveau régional ? Dans la région, la surface forestière est faible. Alors que la demande de bois est forte, tout le potentiel exploitable de cette surface n’est pas utilisé (comme souvent en France). A l’avenir, l’attention devrait donc être portée sur la mobilisation de la ressource. La demande en approvisionnement des usines de fabrication de panneaux et de pâte à papier est très forte, mais se fait en priorité sur les produits les moins chers, autrement dit les bois de rebut, de scierie etc. Parallèlement la filière bois-énergie a également besoin de bois qui soit le plus facilement mobilisable et donc le moins cher. Les filières de l’industrie du bois vont donc être obligées d’utiliser du bois directement issu de l’exploitation forestière, plus couteux. Cela va probablement entrainer une augmentation des prix dans les deux filières.
19 20
Source : ADEME. CO : Monoxyde de carbone
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Cependant, la filière de l’industrie du bois est plus créatrice d’emplois à la tonne de bois mobilisée que la filière bois-énergie. Cette montée des prix de matières premières peut à court terme poser un problème d’approvisionnement (coûts d’achats) aux usines de fabrication de panneaux ou de pâte à papier, et induire une réduction de la création d emplois dans cette branche de la filière bois. Une des solutions serait d’envisager des aides (par exemples, sous forme de subvention ou de prêt bonifié) à l’installation des futures chaudières bois alimentées en plaquettes forestières et bocagères, de façon à ne pas nuire à l’évolution de l’autre filière.
CODELA – CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 2, Quai de Versailles – BP 44621 - 44046 Nantes cedex 1 Fax : 02 40 48 14 24 – : 02 40 48 48 00
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ANNEXE 9 Exemple du foyer de vie Lejeune à Corcoué sur Logne (44) Plan des bâtiments chauffés
La chaufferie et le réseau de chaleur ont été mis en service en novembre 2003. Ils desservent le foyer occupationnel de 55 résidents en chauffage central et en eau chaude sanitaire. La chaufferie s’étale sur environ 50 m2 et la puissance de la chaudière bois s’élève à 220 kW. La consommation annuelle du foyer est de 230 tonnes de plaquettes de bois par an (à 20% d’humidité).
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Le choix du chauffage au bois par rapport au fuel a permis à l’exploitant d’économiser plus de 14 000 €, en tenant compte des données de 2003 21 . Si on réactualisait le coût de la facture de fuel, on atteindrait probablement 45 000 ou 50 000 € TTC par an (au lieu de 39 958 € TTC/an en 2003). Etant donné l’investissement d’environ 367 000 € à l’époque, l’économie réelle serait plutôt de 20 000 € et le temps de retour sur investissement passerait alors de 11 ans à 7 ou 8 ans. Bilan économique et environnemental Financement des investissements en euros Ademe Région Foyer occupationnel Lejeune (CG 44) Total
148 610 25 766
40.5% 7%
192 512
52.5%
366 888
100%
Economie annuelle par rapport au fuel Surcoût d’investissement, aide déduite Temps de retour sur investissement Quantité de déchets de bois valorisée Economie énergétique Economie en émission de GES
14 533 € 162 911 € 11 ans 230 T/an 74 Tep/an 217 T CO 2 /an
21 Soit les factures totales (énergie + technique + réparations) du scénario fuel : 41 276 € TTC/an et du scenario bois : 26 743 TTC/an CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 19/19