Mercredi 20 novembre 2019
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2020 : LE CENTRE POMPIDOU-METZ FÊTE SES 10 ANS !
Centre Pompidou-Metz Agathe Bataille Responsable des publics et de la communication téléphone : 00 33 (0)3 87 15 39 83 mél :agathe.bataille@centrepompidoumetz.fr Marion Gales Chargée des relations presse téléphone : 00 33 (0)3 87 15 52 76 mél :marion.gales@centrepompidoumetz.fr Claudine Colin Communication Francesca Sabatini téléphone : 00 33 (0)1 42 72 60 01 mél :francesca@claudinecolin.com
Crédit : Centre Pompidou-Metz © Shigeru Ban Architectes Europe et Jean de Gastines Architectes, avec Philip Gumuchdjian pour la conception du projet lauréat du concours / Metz Métropole / Centre Pompidou-Metz / Photo Jacqueline Trichard / 2019
Première opération de décentralisation d’un établissement public national culturel, le Centre Pompidou-Metz a accueilli plus de 3,6 millions de visiteurs depuis son ouverture en mai 2010. L’institution est véritablement ce lieu « où il se passe toujours quelque chose » pour reprendre les mots de John Cage : expositions, ateliers, visites, performances, projections, concerts… Fidèle aux valeurs de son institution sœur le Centre Pompidou, le Centre Pompidou-Metz place la pluridisciplinarité au cœur des enjeux de sa programmation portée par une volonté d’ouverture au plus grand nombre et une exigence scientifique qui en fait le centre d’art dédié à l’art moderne et contemporain le plus fréquenté en dehors de Paris. Pour célébrer son dixième anniversaire, l’année 2020 s’inscrit pleinement dans cette dynamique en conviant les visiteurs à vivre de nouvelles expériences et à découvrir l’établissement autrement tout au long de l’année.
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Depuis septembre 2019, le Centre Pompidou-Metz propose aux visiteurs de s’immerger dans l’œuvre de l’un des plus grands cinéastes du XXe siècle : Sergueï Eisenstein, réalisateur de films mythiques mais surtout artiste curieux et passionné d’histoire de l’art, d’architecture ou d’anthropologie. L’exposition L’Œil extatique. Sergueï Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts invite à une plongée dans l’« univers eisensteinien ». À partir de novembre, pour la première exposition annonçant les 10 ans du Centre Pompidou-Metz, la collection du Centre Pompidou expose une nouvelle de ses facettes à Metz, avec Des mondes construits : un choix de sculptures emblématiques permet de comprendre comment les artistes modernes et contemporains ont transformé les gestes du sculpteur au XXe siècle et ouvert de nouvelles voies à cette discipline intemporelle. La fin 2019 sera marquée par les derniers jours des expositions Rebecca Horn. Théâtre des métamorphoses et Opéra Monde. La quête d’un art total. L’année 2020 débute avec deux installations monumentales in situ d’artistes contemporains dont les œuvres résonnent avec l’architecture iconique du Centre Pompidou-Metz. Giuseppe Penone investit le Forum avec Indistinti confini - Noce, gigantesque arbre de bronze et de marbre, et Susanna Fritscher crée Frémissements, une installation pénétrable à l’échelle de la Galerie 3, jouant sur le métabolisme du bâtiment (air, lumière, espace). Trois grandes expositions marquent les temps forts de l’année anniversaire. Au printemps, Folklore, exposition thématique conçue en partenariat avec le Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, retrace les relations parfois ambigües qu’entretiennent les artistes avec le folklore en Europe, des prémices de l’art moderne à l’art le plus actuel. En mai, c’est une figure majeure de l’art d’après-guerre, Yves Klein, qui est mise à l’honneur avec Le ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains. L’exposition explore la fascination des avant-gardes européennes et d'artistes tels que Lucio Fontana, Otto Piene, Heinz Mack ou Günther Uecker, pour une relation inédite à l’espace, à l’immatérialité, au ciel, dans une nouvelle approche de l’art. À l’automne, l’exposition Chagall. Le passeur de lumière explore l’importance de la lumière et du vitrail dans l’œuvre de Marc Chagall, en résonance avec la célébration des 800 ans de la Cathédrale Saint-Etienne de Metz pour laquelle il réalisa des vitraux, mais aussi en mettant en avant ses travaux effectués dans l’Est et le Sud de la France, tout comme dans le reste du monde. En fin d’année, l’exposition Aerodream. Architecture, design et structures gonflables 1950-2020 aborde l’histoire des gonflables dans l’architecture et le design, en parallèle à celle de l’aéronautique, depuis les premières exploitations industrielles et militaires, jusqu’aux expériences développées par des nombreux artistes et designers avec de nouveaux matériaux. Toute l’année sera ponctuée de nombreux spectacles et évènements (concours, ateliers jeune public et visites en famille) pour célébrer l’anniversaire du Centre Pompidou-Metz avec en point d’orgue, en mai, l’artiste d’origine taïwanaise Lee Mingwei qui viendra offrir aux visiteurs une expérience musicale unique lors de la performance Sonic Blossom. La programmation du Centre Pompidou-Metz bénéficie du soutien de Wendel, mécène fondateur.
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Les expositions en 2020 : -
Des Mondes construits. Un choix de sculptures du Centre Pompidou Du 22 novembre 2019 au 23 août 2021 Galerie 1
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Folklore Du 21 mars au 21 septembre 2020 Galerie 2
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Le ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains Du 02 mai au 02 novembre 2020 Grande Nef
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Chagall. Le passeur de lumière Du 17 octobre 2020 au 15 février 2021 Galerie 3
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Aerodream. Architecture, design et structures gonflables, 1950-2020 Du 21 novembre 2020 au 19 avril 2021 Galerie 2
Les installations en 2020 : -
Giuseppe Penone Indistinti confini - Noce Du 21 mars au 5 septembre 2020
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Susanna Fritscher Frémissements Du 21 mars au 17 août 2020 Galerie 3
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Lee Mingwei, Sonic Blossom Mai 2020 Grande Nef
Les expositions en cours en 2020 : -
L’Œil extatique. Sergueï Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts Du 28 septembre 2019 au 24 février 2020 Grande Nef
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Opéra Monde. La quête d’un art total Du 22 juin 2019 au 27 janvier 2020 Galerie 3
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Rebecca Horn. Théâtre des métamorphoses Du 08 juin 2019 au 13 janvier 2020 Galerie 2
DES VISUELS DES EXPOSITIONS SONT DISPONIBLES SUR LA PHOTOTHÈQUE (centrepompidou-metz.fr/phototheque). IDENTIFIANT : presse / MOT DE PASSE : Pomp1d57
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Les expositions en 2020 :
DES MONDES CONSTRUITS UN CHOIX DE SCULPTURES DU CENTRE POMPIDOU Du 22 novembre 2019 au 23 août 2021 Galerie 1
Des Mondes construits, dans la continuité de Phares, Musicircus et L’Aventure de la couleur, offre une traversée thématique, sur une longue durée, de la collection du Centre Pompidou - Musée national d’art moderne au Centre Pompidou-Metz. À travers une cinquantaine d’œuvres phares, de Constantin Brâncuși et Alberto Giacometti à Bruce Nauman, Rasheed Araeen ou Rachel Whiteread, ce quatrième volet, accompagné d’une médiation par l’image, explore les recherches sculpturales menées par les artistes du début du XXe siècle à nos jours. Sans suivre un ordre strictement chronologique, le parcours aborde certaines des problématiques fondamentales de la sculpture, en déjouant les présupposés classiques : place du geste, présence, absence ou intégration du socle, invention et réinvention de la sculpture au-delà de la statuaire, du volume, de la gravité ou de l’immobilité. La diversité des œuvres et des courants représentés dans cet accrochage navigue à travers les possibles « paramétrages » d’un médium parfois repoussé vers ses confins : la sculpture graphique, à la limite du dessin, avec les silhouettes soudées de Julio González (Femme à la corbeille, 1934) ; la sculpture « hors sol » et dynamique avec les mobiles d’Alexander Calder (Petit panneau bleu, vers 1936, Fish Bones, 1939) ; la sculpture à la limite de l’architecture avec les architectones de Kasimir Malevitch (Gota, 1923/1989), les empreintes monumentales de Rachel Whiteread (Untitled (Room 101), 2003) ; ou encore la sculpture au bord de la disparition avec les effondrements simulés de Monika Sosnowska (Rubble, 2008). Cessant d’être un objet, la sculpture bascule alors dans le « champ élargi » qu'a pu décrire l’historienne de l’art Rosalind Krauss, pour devenir une structure, une installation, un environnement, un site, une performance… © Constantin Brâncuși, La Colonne sans fin III, avant 1928
Dès le début du parcours, la grande gisante de bois taillée par Joseph Beuys dans un tronc d’arbre à peine équarri, et allongée au sol comme un sarcophage, incarne l’archaïsme anonyme des objets votifs (Nasse Wäsche Jungfrau II, 1985). De la même manière, les monolithes assemblés d’Ulrich Rückriem évoquent l’art des tailleurs de pierre, allant des alignements mégalithiques aux bâtisseurs de cathédrales (Dolomit, 1982). La taille directe dans des matières brutes s’offre comme un point de départ, un geste primordial faisant l’économie de transformations superflues, pour servir des finalités sacrées. Plus loin, des
Francisco Infante-Arana, Maquette Espace-Mouvement-
Infini, 1963 – 1965
Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP © Francisco Infante-Arana
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structures de Robert Smithson (Mirror vortex, 1964), Donald Judd (Untitled, 1978) ou Gerhard Richter (6 stehende Scheiben, 2002/2011) affichent au contraire une finition industrielle parfaitement usinée, des surfaces de verre, de métal ou de plexiglas sans défaut. Tout aussi anonymes, ces sculptures minimalistes semblent être des prototypes sortis d’usine, produits par des machines plutôt que par la main : des objets sans geste, annonciateur d’autres cultes (technologiques, mercantiles ?). Les paradoxes qui émaillent cet accrochage offrent une relecture contrastée d’un pan de l’histoire de la sculpture des XXe et XXIe siècles, en partant de l’histoire des formes, révélant des filiations tout autant que des discordes fertiles. Dans une salle dédiée à un célèbre duel esthétique opposant verticalité et horizontalité, cohabitent ainsi de manière exceptionnelle la Colonne sans fin de Constantin Brâncuși, et un maillage métallique en expansion au sol de Carl Andre (4 Segment Hexagon, 1974). Grand admirateur de Brâncuși – « (avant lui) la verticalité était toujours bornée : le haut de la tête et la plante des pieds étaient les limites © André Cadere, Six barres de bois rond, 1975 de la sculpture. La sculpture de Brâncuși dépasse sa limite verticale et continue au-delà de sa limite terrestre » – Carl Andre décidera néanmoins de « mettre à terre » la Colonne sans fin, en adoptant une horizontalité manifeste. L’accrochage se joue dans ces tensions qui redéfinissent sans cesse la sculpture moderne et contemporaine. En introduction et conclusion de ce parcours, l’artiste Falke Pisano (née à Amsterdam en 1979) a été invitée à concevoir une installation inédite, conçue comme une « petite histoire de la sculpture moderne ». Depuis le milieu des années 2000, Falke Pisano interroge les paradoxes de la sculpture moderne et contemporaine : une sculpture peut-elle être à la fois abstraite et concrète ? une sculpture peut-elle devenir une conversation ? Les textes et conférences de l’artiste développent les problématiques qui lui sont chères – le langage, le corps, la perception ou le contexte. Ces recherches sont ensuite spatialisées dans des dispositifs pouvant accueillir des œuvres, des diagrammes, des affiches ou des projections, aussi bien que des performances. Commissaires : Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne, avec JeanMarie Gallais, directeur par interim et responsable du pôle programmation, Centre Pompidou-Metz et Hélène Meisel, chargée de recherche et d’exposition. Avec la participation de Muse
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FOLKLORE
Du 21 mars au 21 septembre 2020 Galerie 2 Sait-on que Vassily Kandinsky a commencé sa carrière en tant qu’ethnographe en Russie ? Que l’arrière-grand-père de Constantin Brâncuși était un bâtisseur d’églises en bois traditionnelles en Roumanie ? Que Natalia Gontcharova a développé une peinture abstraite en s’inspirant de costumes espagnols ? Que Joseph Beuys déclarait voir dans le folklore un outil de compréhension pour le futur, ou que Marcel Broodthaers comptait ajouter une « section folklorique » à son Musée d’art moderne, Département des Aigles ?
Vassily Kandinsky, Die Raben (Les corbeaux), 1907 Linogravure, 43,8 x 28,1 cm Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne © Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMNGP
Assimilé à la tradition, et donc en apparence à l’opposé de la notion d’avant-garde, l’univers du folklore, sujet à de multiples controverses, infiltre de différentes manières des pans entiers de la modernité et de la création contemporaine. Loin des clichés d’un passéisme suranné et artificiel, les artistes ont pu y trouver une source d’inspiration, une puissance régénératrice, aussi bien qu’un objet d’analyse critique ou de contestation.
Des prémices de l’art moderne à l’art le plus actuel, cette exposition, conçue par le Centre Pompidou-Metz, en collaboration avec le Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), retrace ces relations, parfois ambigües, qu’entretiennent les artistes avec le folklore, de l’emprunt formel à l’imitation d’une méthode, de la fascination à l’ironie critique. Se concentrant essentiellement sur une définition et une histoire européennes du terme, l’exposition Folklore offre également une rencontre entre histoire de l’art et histoire des sciences humaines, car elle dévoile en parallèle l’invention et l’institutionnalisation progressive d’une discipline, notamment grâce aux fonds du Mucem, héritier du musée national des Arts et Traditions populaires. La définition du folklore a suscité et suscite encore aujourd’hui d’importantes polémiques : le terme, créé en Angleterre au milieu du XIXe siècle, et signifiant littéralement « le savoir du peuple », attise de vives querelles au sein des milieux intellectuels et scientifiques, en raison de récupérations idéologiques ou de l’amateurisme de spécialistes souvent autoproclamés – à tel point que l’on a parfois considéré le folkloriste comme un artiste, et inversement. L’exposition s’ouvre sur le fantasme d’une quête des origines, l’attrait d’un « exotisme de l’intérieur », ou de supposées survivances archaïques qui guident Paul Gauguin, Paul Sérusier et les Nabis en Bretagne à la fin du XIXe siècle, Vassily Kandinsky et Gabriele Münter lorsqu’ils s’installent en Bavière, ou encore Constantin Brâncuși, évoquant les traditions artisanales de son pays natal. Apparaissent rapidement les paradoxes d’un domaine fréquemment associé à des revendications nationalistes, ou instrumentalisé par un discours politique – tensions au
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cœur de démarches d’artistes tels que Jimmie Durham, Valentin Carron, Melanie Manchot ou Amy O’Neill. L’exposition se poursuit avec le folklore qui constitue également pour les artistes un vivier de formes et un répertoire inépuisable de motifs et de techniques, ayant contribué au renouvellement du vocabulaire des arts plastiques, comme viennent l’illustrer les travaux d’ateliers du Bauhaus ou de Sophie Taeuber-Arp, ou les peintures de Natalia Gontcharova entre autres. Cependant, cette réappropriation formelle ne doit pas faire oublier que les motifs et les symboles renferment de temps en temps un langage sous-jacent : de la sorte, les œuvres de Július Koller ou d’Endri Dani revêtent eux aussi, à l’image de certaines expressions folkloriques, un aspect subversif. Le terme « folklore » est fondamentalement lié à l’immatériel et à la tradition orale : dialectes, proverbes, musiques, danses, rites et croyances, superstitions, ou créatures fantastiques. C’est cette teneur plus conceptuelle que matérielle du folklore qui intéresse nombre d’artistes après-guerre, © Natalia Gontcharova, Espagnole, 1916-1919 parmi lesquels Joseph Beuys ou Constant, ou plus récemment Michel Aubry ou Susan Hiller, et qui se retrouve également au cœur de l’exposition. Alors qu’au cours des années 1970, la dimension anthropologique de l’art se voit mise au devant de la scène internationale, des artistes empruntent aux ethnologues leurs méthodes d’enquête et de collecte, puis de classement ou de reconstitution, et seront notamment fascinés par cette nouvelle muséographie du quotidien, ainsi qu’en témoignent Marcel Broodthaers, Raymond Hains ou Claudio Costa, de même que les générations les plus récentes, avec Jeremy Deller et Alan Kane, Pierre Fischer et Justin Meekel, amenant à dresser ici le portrait de « l’artiste en folkloriste ». Enfin, à l’ère de la mondialisation, qui s’accompagne d’une tendance à l’uniformisation, et dans laquelle sont perpétués des folklores créés de toutes pièces pour l’industrie touristique, l’exposition explore les paradoxales « nouvelles géographies du folklore » qui, à l’instar des populations, continue de se déplacer avec elles, et ne cesse d’être revisité, voire réinventé par les artistes : Bertille Bak, Corentin Grossmann, Pierre Huyghe, Johanna Kandl…
© Constant, L’animal sorcier, 1949
Présentée à Metz puis à Marseille, entre 2020, année des 10 ans du Centre Pompidou-Metz, et 2021, l’exposition Folklore est ponctuée d’évènements associés (concerts, projections, spectacles), qui s’égrènent au fil des quatre saisons, en écho aux rythmes naturels célébrés dans de nombreux folklores. Parmis ces invités : József Trefeli et Gábor Varga, Alessandro Sciaronni, et Simon Mayer. 7
Commissaires : Jean-Marie Gallais, directeur par intérim et responsable du pôle programmation, Centre Pompidou-Metz, et Marie-Charlotte Calafat, responsable du secteur histoire, Mucem Chargé de recherche et d’exposition : Arnaud Dejeammes, Centre Pompidou-Metz L’exposition Folklore a été conçue et organisée par le Centre Pompidou-Metz en partenariat avec le Mucem, Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée.
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LE CIEL COMME ATELIER. YVES KLEIN ET SES CONTEMPORAINS Du 02 mai au 02 novembre 2020 Grande Nef Le Centre Pompidou-Metz présente à partir du 02 mai 2020 une exposition consacrée à Yves Klein (1928-1962), figure majeure de la scène artistique française et européenne d’après-guerre. « Le ciel comme atelier » dévoile les affinités esthétiques qu’il développa, en dehors de la mouvance des Nouveaux Réalistes, avec une constellation d’artistes, de Gutaï au Japon aux spatialistes en Italie, de ZERO en Allemagne au groupe Nul aux Pays-Bas. « Peintre de l’espace », Yves Klein projeta avec eux l’art dans une nouvelle odyssée. Le ciel, l’air, le vide et le cosmos figurent alors l’atelier immatériel propice à réinventer l’art et le rapport de l’homme au monde après la tabula rasa de la guerre. Dès 1946, Yves Klein signe de son nom l’envers du ciel s’appropriant cet espace infini comme l’une de ses toiles, tandis que les spatialistes autour de Lucio Fontana Lucio Fontana, Concetto spaziale, La fine di Dio (63-FD.17) s’aventurent à faire « apparaître dans le ciel des [Concept spatial, La fin de Dieu], [1963] formes artificielles, des arcs-en-ciel merveilleux ». Piero Manzoni s’engage dans la quête d’un espace sans limites au sein duquel « la matière devient une énergie pure » qui répond à la recherche de sensibilité picturale immatérielle de Klein et à celle d’Otto Piene qui envisage l’art comme le médium sensoriel et régénérateur permettant de reconnecter l’homme à l’univers. Les nouvelles stratégies plastiques développées visent à dépasser la matérialité de l’œuvre d’art, vue comme un obstacle à la liberté, et s’aventurent dans l’expérience de la monochromie, du vide et de la lumière, en des gestes où l’œuvre est, à l’image des toiles lacérées ou trouées de Lucio Fontana, ouvertes à l’infini. Cette aspiration cosmogonique est partagée par ces artistes qui dans la lignée de Klein allient l’eau et le feu, la terre et l’air. Les œuvres de lumière de Günther Uecker, Otto Piene, Heinz Mack qui évoquent des galaxies en formation rendent latentes leurs angoisses face à la menace d’une guerre nucléaire. Le corps se fait le sismographe de cette conscience aiguë que l’homme doit trouver des échappatoires à la terre blessée, s’en échapper ou la re-fertiliser comme les danses reptiles dans la boue de Kazuo Shiraga, qui comme les Anthropométries de Klein, font du corps le médium même de la peinture. Dans le contexte de la conquête spatiale, la dimension poétique du cosmos se trouve mise à l’épreuve et Klein affirme : « Ce ne sera pas avec des rockets, des spoutniks ou des fusées, que l’homme réalisera la conquête de l’espace car, ainsi, il resterait toujours un touriste de cet espace ; mais c’est en l’habitant en sensibilité. » Il explore avec Claude Parent l’utopie d’une architecture de l’air qui fait de l’énergie et de l’air les principaux matériaux de construction en dialogue avec d’autres projets expérimentaux tels que la New Babylon de Constant, la Cité hydrospatiale de Gyula Kosice, le théâtre pneumatique de Manzoni destiné à accueillir les « ballets de lumière » de Piene, qui font de
© Photographies préparatoires pour le Saut dans le Vide d'Yves Klein, Fontenay-aux-Roses.
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l’œuvre d’art l’espace illimité où le corps peut se projeter. Dans le sillage de Klein qui envisage combien « l’homme libre l’est à tel point qu’il peut même léviter ! », cette génération d’artistes partage un nouvel idéalisme libertaire, et font du ciel le bouclier immatériel et spirituel face à la course à l’armement nucléaire et à la prolifération de ses soleils artificiels. Artistes présents ou exposés : Bernard Aubertin, Claude Bellegarde, Alberto Burri, Enrico Castellani, Constant, Dadamaino, Lucio Fontana, Hans Haacke, Yves Klein, Gyula Kosice, Liliane Ljin, Heinz Mack, Piero Manzoni, Sadamasa Motonaga, Saburo Murakami, Henk Peeters, Otto Piene, Shozo Shimamoto, Kazuo Shiraga, Takis, Günther Uecker, Jef Verheyen, Gil J Wolman, Jiro Yoshiwara Commissaire : Emma Lavigne, Présidente du Palais de Tokyo, en collaboration avec Daniel Moquay, directeur des Archives Yves Klein Chargées de recherche et d’exposition : Colette Angeli et Chloé Chambelland
Charles Paul Wilp, Yves Klein sur une échelle devant son relief-
éponge au Neues Stadttheater de Gelsenkirchen
Allemagne, Berlin, BPK © VG Bild-Kunst © ADAGP, Paris 2019 Photo © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BPK
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CHAGALL. LE PASSEUR DE LUMIÈRE
Du 17 octobre 2020 au 15 février 2021 Galerie 3
« Pour moi, un vitrail représente la cloison
transparente entre mon cœur et le cœur du monde. Le vitrail est exaltant, il lui faut de la gravité, de la passion. Il doit vivre à travers la lumière perçue. » Marc Chagall
D’octobre 2020 à mars 2021, le Centre PompidouMetz présentera une exposition inédite, Chagall. Le passeur de lumière qui explorera l’importance de la lumière et du vitrail dans l’œuvre de l’artiste. Les maquettes des vitraux réalisés pour de nombreux édifices, dans la région Grand Est (Metz, Reims, Sarrebourg), l'Allemagne voisine (Mayence) et à l'international (Israël, États-Unis, Angleterre, Suisse) seront rassemblées pour la première fois et seront mises en correspondance avec un important ensemble de peintures, sculptures, céramiques et dessins issus Marc Chagall, Cathédrale Saint-Etienne, Transept nord, côté ouest, Metz, 1963-1964 des collections du Centre Pompidou, du musée © Vitrail de Marc Chagall réalisé en collaboration national Marc Chagall de Nice, de musées avec Charles Marq / ADAGP, Paris 2019 internationaux et de collections particulières. Ces © Photo Christian Legay réalisations permettront de redécouvrir une œuvre passant librement d’une technique à une autre, du profane au sacré, du judaïsme au christianisme, de l’histoire collective à l’intimité de l’artiste, entre tradition et subversion et au-delà de tout dogme. Elle éclairera le contexte historique et politique de chaque commande et explicitera la façon dont Chagall a utilisé et transformé les signes et les symboles, dans un idéal humaniste de liberté et de paix. Dans la France de l’après Seconde Guerre mondiale et dans le contexte d’un renouveau de l’art sacré, Chagall tente de revivifier « l’humanité fatiguée, en cette époque où fanaient les vieux idéaux religieux ou autres » et aspire à « apercevoir un trait de lumière qui éclairerait un nouveau sens de la vie ». Convaincu de la nécessité d’une puissance surnaturelle pour la survie de toute société ou individu, l’œuvre de Chagall ravive la nature polysémique des signes religieux, leur porosité et la possibilité d’un récit non-conformiste, librement émaillé d’emprunts et de souvenirs personnels. Le vitrail constitue pour Chagall l’espace par excellence de l’apparition de cette force invisible. Au-delà d’une technique, il l’envisage comme un phénomène, « une chose mystique qui passe par la fenêtre ». L’artiste sublime la matière du verre qui fusionne avec la peinture, s’allie aux rayons célestes et à l’architecture pour ouvrir l’œuvre, qui devient interface, à de nouvelles dimensions. Cette alchimie résulte de l’association du talent du peintre au savoir-faire unique des maîtres-verriers Charles Marq et Brigitte Simon. L’exposition donnera à voir les différentes étapes de gestation d’un vitrail, des premiers dessins à son inscription dans l’architecture.
Marc Chagall, La rose bleue, 1964 Vitrail d’essai pour la Cathédrale de Metz Dépôt du FNAC Nice, musée national Marc Chagall © Adagp, Paris 2019 Photo © RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall) / Adrien Didierjean
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Cette exposition s’inscrira dans le cadre des célébrations des huit cents ans de la cathédrale de Metz, dont plusieurs vitraux ont été réalisés par Marc Chagall. L’exposition sera accompagnée d’une riche programmation associée. Le pianiste Mikhail Rudy lui rendra hommage au cours d’un récital donné spécialement pour l’occasion. Commissaire : Elia Biezunski, chargée de mission auprès du/de la directeur/trice du Centre Pompidou-Metz avec le concours d’Anne Dopffer et Jean-Baptiste Delorme, commissaires de l’exposition au musée national Marc Chagall.
Marc Chagall, La Tribu de Lévi, 1959-60 Gouache, aquarelle, pastel, encre de Chine et collage de papier, 40, 7 x 30 cm - Coll part. © ADAGP, Paris 2019
Exposition conçue en partenariat avec le musée national Marc Chagall, à Nice.
Photo © RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall) / Gérard Blot
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AERODREAM. ARCHITECTURE, DESIGN ET STRUCTURES GONFLABLES 1950-2020 Du 21 novembre 2020 au 19 avril 2021. Galerie 2
Si le rêve du vol accompagne l’homme depuis Icare, c’est bien avec l’idée d’une enveloppe gonflable, se substituant au déploiement des ailes, qu’il devient effectif à partir du XVIIIe siècle. L’histoire des gonflables, parallèle à celle de l’aéronautique, est celle du développement d’un rapport plus organique à l’aérien. Yutaka Murata, Pavillon du groupe Fuji, Osaka, 1970 / © Yutaka L’enveloppe est une métaphore de la peau, Murata / © Osaka Prefectural Expo 1970 Commemorative Park Office une protection pour un corps, permettant une proximité immédiate avec l’air. Le gonflable porte en lui l’idée du pneuma, du souffle ; un rapport immédiat au vivant, à l’évènement, à la vie. L’exposition révèle cette dimension humaine du « pneumatique », des premières exploitations industrielles et militaires (dirigeables, ballon-sonde, ensembles flottants et leurres gonflables…) aux expériences développées par des nombreux artistes, designers et architectes. Au milieu du XXe siècle, l’apparition de nouveaux matériaux (caoutchouc et dérivés, plastiques, résilles tissées…) a démultiplié les usages et applications possibles des structures gonflables. Dans la lignée des « utopies réalisées » de Richard Buckminster Fuller, de nombreux architectes donnent au gonflable une crédibilité architectonique, comme Victor Lundy, Walter Bird, Frei Otto, Gernot Minke, Cedric Price ou Arthur Quarmby. En mai 1967, un colloque sur le sujet fait événement à Stuttgart et constituera la référence pour des collectifs en quête d’une nouvelle architecture mobile et modulable comme Archigram, Ant Farm, Eventstructure Research Group, ainsi que pour des artistes du monde entier tels Graham Stevens ou Panamarenko, et des architectes (Jean Aubert, Jean-Paul Jungmann, Antoine Stinco, Hans Walter Muller, Johanne et Gernot Nalbach ou Günther Domenig et Eilfried Huth). Mais c’est au travers de quelques expositions mythiques que le gonflable trouvera un écho international et une image publique, notamment l’exposition « Structures gonflables » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1968, les pavillons de l’Exposition universelle d’Osaka en 1970 (dont ceux de Yutaka Murata) et enfin la Documenta V de 1972 à Kassel où des artistes et architectes comme Christo, Hans Hollein, Haus-Rucker-Co, Coop Himmelb(l)au investissent l’espace public avec leurs œuvres. Dès lors, le gonflable s’incarne en autant de mobiliers, d’habitations, de structures. Les polymères plastiques qui se généralisent vont ouvrir à une extraordinaire efflorescence de créations, des formes et des couleurs. Le mobilier de Bernard Quentin, A.J.S. Aérolande, Quasar, De Pas, d’Urbino et Lomazzi, accompagneront l’imagerie du pop art et celle d’une « ludicité » des décors et des usages.
Haus-Rucker-Co, Gelbes Herz (Coeur jaune), 1968 © Haus-Rucker-Co
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Le débat écologique s’empare bientôt du sujet, car si à cette époque on ne se méfie pas encore du plastique et d’autres dérivés du pétrole, l’architecture gonflable apparaît au contraire comme une « architecture de l’air », se soustrayant à l’inscription définitive et irréversible dans le temps et l’espace, échappant à la fondation et aux matériaux lourds. En Angleterre par exemple, l’artiste Graham Stevens s’emploie à donner une dimension écologique à l’utilisation des structures pneumatiques. Il acquiert aussi une fonction critique et politique. L’impermanence du gonflable lui donne en effet une dimension intemporelle, celle de l’évènement, de l’action, de la participation. Il est l’instrument d’une intervention, ce qui n’échappera pas aux artistes, comme ceux du Gruppo N, ou Piero Manzoni, Yves Klein, Hans Haacke, Otto Piene, Marinus Boezem, Lars Englund, Andy Warhol… et aux architectes qui en feront l’instrument d’une alternative critique comme UFO, Utopie ou les créateurs de la scène radicale viennoise. Porteurs de la contestation qui gronde chez la jeune génération, les gonflables servent de prisme de lecture pour voir autrement le monde qui nous entoure (à l’instar des Urboeffimeri d’UFO) et pour vivre ensemble autrement (Instant City, Ibiza, 1971). Le gonflable est ainsi utilisé par le groupe A.J.S. Aérolande, formé de Jean Aubert, Jean-Paul Jungmann et Antoine Stinco, pour remettre en cause le concours du prix de Rome à la veille de mai 68 et proposer une nouvelle manière de bâtir, modulable, festive, sans cesse transformable. Après la crise pétrolière de la fin des années 1970 qui sonnera le glas d’une idéologie de l’usage des plastiques, le gonflable s’efface progressivement, le courant post-moderne mettant à mal l’image de ce produit industriel. Mais depuis une dizaine d’années, avec l’apparition de nouvelles technologies plus écologiques, le gonflable retrouve ses lettres de noblesse et incarne une alternative pour nombres d’architectes (Diller Scofidio + Renfro, Nicholas Grimshaw, Arata Isozaki, Herzog & de Meuron, Snøhetta…). Le gonflable permet de réinventer les possibilités spatiales, introduit des expériences perceptives et cognitives différentes. L’apparition récente de textiles organiques laisse présager le développement de recherches où le gonflable pourra offrir de nouvelles options à l’architecture, au design, et introduire à de nouveaux principes constructifs, ce que démontrent les expériences d’Achim Menges, amid.cero9, Kengo Kuma, Mad Architects Zero, Selgascano… Commissaires : Frédéric Migayrou, directeur adjoint au Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, Centre Pompidou et Valentina Moimas, conservatrice au service Architecture au Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, Centre Pompidou.
© Archigram
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Les installations en 2020 :
INDISTINTI CONFINI – NOCE, GIUSEPPE PENONE Du 21 mars au 5 septembre 2020 Forum
Tout au long de l’année 2020, plusieurs œuvres de l’artiste Giuseppe Penone essaimeront sur le territoire de la Grande Région, nouant entre Metz et Sarrebrück des liens transfrontaliers chers au Centre Pompidou-Metz depuis sa collaboration avec le Saarlandmuseum en 2016, à l’occasion de l’exposition Entre deux horizons. Né en 1947 dans le Piémont italien, Giuseppe Penone explore des matières, des formes et des processus inspirés par la nature. Dès la fin des années 1960, le sculpteur partage les réflexions d’artistes principalement actifs entre Turin et Rome, et rassemblés sous la bannière de l’Arte Povera par le critique d’art Germano Celant. Tous travaillent à partir de matériaux bruts, d’énergies pures, d’expériences du quotidien ou d’actes de langage. © Giuseppe Penone, Indistinti confini, 2015 photo © Archivio Penone Face à l’effondrement du miracle économique italien, comme à l’essor d’une société de consommation et d’industries culturelles, l’« art pauvre » qu’ils élaborent aspire à un dépouillement radical, à une réduction des moyens à l’essentiel, à un nomadisme hors des institutions. Une simplicité revendiquée, qui préfigure des pratiques actuelles, soucieuses de sobriété. La forêt, la montagne, la rivière et le corps sont à l’origine de l’œuvre de Giuseppe Penone. Ses gestes favoris sont élémentaires : embrasser ou empoigner un tronc d’arbre pour en éprouver le lent processus de croissance, concentrique et ascensionnel ; retrouver les branchages enfouis dans une poutre manufacturée, en creusant un à un les anneaux de croissance du bois… Modèle vivant d’une sculpture parfaite, l’arbre s’adapte à son milieu de manière exemplaire. L’artiste le compare à un patineur et un funambule, en équilibre sur des sols instables, déjouant la gravité pour capter la lumière. « Pompe » et « poumon », l’arbre est aussi un organisme vivant qui draine des fluides et respire l’atmosphère. Du Château de Versailles au parc d’Inhotim au Brésil, les arbres sculptés par Giuseppe Penone ont investi les jardins les plus classiques comme les forêts les plus sauvages. Conjointement invité par le Saarlandmuseum de Sarrebrück et le Centre Pompidou-Metz, l’artiste interviendra au printemps 2020 dans ces deux villes, pour y implanter deux sculptures jumelles : des moulages en bronze d’arbres. Pour célébrer ses 10 ans, le Centre Pompidou-Metz invite Giuseppe Penone à investir son Forum pour une durée prolongée. L’artiste implantera dans cet espace en accès libre, largement ouvert sur l’extérieur et remarquablement haut, une installation inédite : le moulage en bronze d’un noyer haut d’une quinzaine de mètres, dont certains tronçons et ramifications seront de marbre blanc. La ramure de l’arbre et la charpente évasée du Centre Pompidou-Metz, dessinée par Shigeru Ban, entreront en résonnance, partageant une structure proche, en ombrelle maillée. Croissance du végétal, fusion de l’alliage et concrétion de la pierre : les éléments convoqués dans Indistinti confini – Noce (« Frontières indistinctes – Noyer ») forment un bois hybride tout à la fois minéral et métallique, immaculé et patiné. L’artiste voit pourtant dans ces différents matériaux le continuum d’une matière unique, prise à différents moments de fluidité et d’écoulement. 15
Les interventions de Giuseppe Penone bénéficient des subventions Interreg V A- Grande Région : projet "NOE-NOAH".
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SUSANNA FRITSCHER, FRÉMISSEMENTS Du 21 mars au 17 août 2020. Galerie 3
Au cœur de l’architecture blanche du Centre Pompidou-Metz, Susanna Fritscher, transforme en paysage imaginaire une des galeries suspendues entre terre et air. L’artiste autrichienne installée en France qui a récemment fait basculer les espaces des Mondes Flottants de la Biennale de Lyon, du Susanna Fritscher, Für die Luft Musée d’arts de Nantes et du Louvre Abu Dhabi © Musée d'arts de Nantes - Photographie : C. Clos. dans l’immatérialité, réinvente notre relation au réel, à ce qui nous entoure, à l’environnement qu’elle soulève, trouble, confondant l’atmosphère avec l’architecture qui devient liquide, aérienne, vibratile. « Les matériaux que j’utilise, plastiques, films, voiles ou fils, sont si volatiles qu’ils semblent se confondre avec le volume d’air qu’ils occupent. Dans le jeu qu’ils instaurent dans et avec l’espace, la matérialité bascule et s’inverse : l’air a désormais une texture, une brillance, une qualité ; nous percevons son flux, son mouvement. Il acquiert une réalité palpable, modulable – une réalité presque visible – ou audible, dans mes œuvres les plus récentes qui peuvent se décrire en termes de vibration, d’oscillation, d’onde, de fréquence… » précise l’artiste. Elle explore le système d’aération du Centre Pompidou-Metz comme un organisme dont elle capte le pouls. Les pulsations de l’air qui émanent de son métabolisme deviennent la matière première d’une chorégraphie de lignes formées par les longs fils de silicone qui captent et reflètent la lumière. Les vagues ondulatoires sans cesse réinventées se propagent et mettent en branle cette forêt impalpable que les visiteurs sont invités à traverser. La nef du centre d’art résonne et amplifie les flux d’air qui y circulent et qui la métamorphosent en un immense corps sonore, instrument à vent qui laisse sourdre les souffles libérés du bâtiment. Ce belvédère sensible et propice à la contemplation capte les mouvements et frissonnements de la nature. Comme par capillarité, les rythmes générés par ces lignes infinies de silicone, que Susanna Fritscher dompte et orchestre, vibrent et s’harmonisent à l’unisson avec ceux des corps des visiteurs-promeneurs, invités à se détacher de la pesanteur, de la gravité. Cet environnant rend également perceptible l’instabilité du temps présent et ses frémissements figurent alors un prélude ou une invitation à de possibles soulèvements.
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LEE MINGWEI, SONIC BLOSSOM Du 13 mai au 21 juin 2020 Du mercredi au dimanche Grande Nef
À l’occasion de son dixième anniversaire, le Centre PompidouMetz invite l’artiste Lee Mingwei pour offrir un moment d’intimité musicale partagée entre un chanteur et un visiteur au cœur des espaces d’exposition. Artiste d’origine taïwanaise, Lee Mingwei met en œuvre des collaborations avec des habitants, des lieux et des institutions du monde entier pour créer des installations fondées sur l’échange d’expériences intimes. De ces interactions permanentes faites d’histoires personnelles, de mémoire et de hasard, Lee Mingwei réalise des œuvres qui interrogent les notions de générosité et de partage. Influencé par la lecture du livre The Gift: Imagination and the Erotic Life of Property de Lewis Hyde, Lee Mingwei s’intéresse à la question de la réception à travers le monde, et se considère comme un « créateur d’offrandes ». À partir de gestes d’une grande simplicité, l’artiste crée des expériences collectives emplies de bienveillance et de possibilités. Que l'on invite une personne à offrir une fleur à un inconnu, que l'on fasse don d’une histoire à écouter sur un oreiller ou d’un air de Schubert à écouter, le spectateur reçoit un moment d'ouverture sur le monde où l’occasion lui est donnée d’embrasser pleinement l’inconnu et de se laisser conduire par le hasard. Puisant dans son histoire personnelle, et principalement dans ses souvenirs d’enfance, Lee Mingwei offre un moment d’intimité et de confiance, où donner et recevoir deviennent des gestes fondamentaux, voire politiques. Ainsi, les actions imaginées par l'artiste permettent de créer du lien, de solidariser, d’entrer en connexion avec l'Autre et de faire naître une énergie sincère et des sensations profondes chez les participants.
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Les expositions en cours en 2020 :
L’ŒIL EXTATIQUE. SERGUEÏ EISENSTEIN, CINÉASTE À LA CROISÉE DES ARTS
Du 28 septembre 2019 au 24 février 2020 Grande Nef Sergueï Eisenstein, réalisateur mythique qui fit la gloire du cinéma russe et soviétique, est bien plus qu’un cinéaste. Cultivant l’art du montage et du rythme au point d’inventer un nouveau langage visuel au milieu des années 1920, Eisenstein s’est toujours placé à la croisée des arts. Homme de théâtre et de littérature, dessinateur, théoricien, collectionneur et lecteur Eisenstein montant Octobre, 1927. RGALI, 1923/1/217, f.1 insatiable, il n’a cessé de se nourrir de © Russian State Archive of Literature and Art l’histoire de l’art tout au long de sa carrière. Le Centre Pompidou-Metz propose une rétrospective de son œuvre en regard de l’influence de cet héritage universel. On y retrouve les grands films qui l’ont fait connaître (La Grève, 1924 ; Le Cuirassé Potemkine, 1925 ; Octobre, 1927 ; La Ligne Générale, 1929 ; ¡ Que Viva Mexico !, 1932 ; Alexandre Nevski, 1938 ou encore Ivan le Terrible, 1944-46), mais aussi ses expérimentations théâtrales, ses dessins déployant un imaginaire foisonnant, ou ses projets inachevés. L’exposition retrace les inspirations artistiques et l’approche visionnaire du cinéaste, aux productions fortement liées à l’histoire russe mais aussi à ses nombreux voyages en Europe, au Mexique et aux Etats-Unis, à ses lectures et à ses rencontres. Si, de son vivant, Eisenstein fut un artiste que le monde entier s’arrachait et dont le travail et la pensée bouleversaient les esprits, cette aura s’est aujourd’hui considérablement amoindrie, du fait que l’œuvre cinématographique d’Eisenstein n’est plus diffusée de manière systématique via les ciné-clubs. De même, la complexité et la portée des accomplissements d’Eisenstein ont été longtemps sous-estimées en raison d’interprétations essentiellement idéologiques réduisant son travail au seul contexte de l’URSS communiste et à ses relations avec Staline. L’exposition L’Œil extatique. Sergueï Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts entend donc faire découvrir et redécouvrir au public français et européen un nom majeur du septième art et de la culture mondiale, un homme considéré comme le « Léonard de Vinci russe », et qui, le premier, se présenta comme un cinéaste en habits d’artiste. Il s’agit ainsi d’insister sur l’Eisenstein faiseur, amateur, collectionneur commentateur et monteur d’images, un Eisenstein visionnaire, toujours soucieux d’expérimentation radicale et d’affecter profondément et durablement le spectateur. En s’appuyant sur le vaste éventail de références mobilisées par Eisenstein dans son travail, cette confrontation entre images fixes et images en mouvement permet de dévoiler de manière exemplaire la manière dont un créateur fabrique ses images, à un moment où la question de la genèse artistique est devenue centrale. Il s’agit de montrer comment Eisenstein se nourrit, dans ses travaux, des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art mondial, d’œuvres de ses contemporains russes et étrangers, mais aussi et surtout du patrimoine artistique précédant l’apparition du cinéma, aussi bien peinture, sculpture, gravure, dessin, architecture. L’exposition insiste également sur l’intérêt et l’appétence d’Eisenstein pour les cultures populaires dans une abolition des hiérarchies qui est représentative de sa logique associative. Eisenstein, en tant que théoricien, relit l’histoire de l’art à la lumière du cinéma. En effet, le cinéma ne représente pas tant pour Eisenstein un médium qu’une opération de pensée, que la réponse la plus élaborée à des besoins humains primordiaux. À cet égard, le cinéma lui permet de repenser l’intégralité de l’histoire de l’art et de la culture mondiale, ce qui 19
se traduit dans l’exposition par une galerie de peintures et de sculptures qu’Eisenstein analyse en termes cinématographiques et dont certaines peuvent également, à sa suite, être interprétées à travers le prisme du cinéma. L’histoire de l’art eisensteinienne est délibérément anachronique et déhiérarchisée, ouverte aux cultures extra-occidentales. Le Centre Pompidou-Metz propose avec cette exposition une redécouverte du septième art, à travers l’une des figures les plus marquantes de son histoire. Pour l’exposition, les commissaires et le scénographe Jean-Julien Simonot exploreront des modalités d’exposition spécifiques qui permettront d’organiser la confrontation des œuvres fixes et des images en mouvement et de présenter les films sous une forme qui ne soit pas réductible à la projection en salle : en inventant des dispositifs immersifs qui renvoient aux différentes « atmosphères » développées par Eisenstein dans chacun de ses films (projections monumentales, approche décorative de l’espace qui évoque le plateau cinématographique), et des dispositifs analytiques, à travers les ralentis, les arrêts sur image et les boucles. Par ailleurs, tout en s’inspirant de l’esthétique constructiviste contemporaine d’Eisenstein, la scénographie et l’accrochage obéiront à des principes fondamentaux dans la pensée et la pratique d’Eisenstein, tels que le montage-conflit, le montage-collision, l’extase, permettant d’instaurer des relations explosives et inattendues entre les images, au-delà des hiérarchies et classifications. Commissaires : Ada Ackerman, chargée de Recherches au CNRS/THALIM, historienne de l’art et Philippe-Alain Michaud, conservateur au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, chef du service du cinéma expérimental Chargée de recherche : Olga Kataeva, artiste et chercheuse Avec le mécénat exceptionnel de la Fondation Total
Retrouvez l’ensemble de la programmation associée dans le dossier de presse consacré à l’exposition :
https://www.centrepompidou-metz.fr/sites/default/files/issuu/dp_eisenstein_fr_1609_web_vf.pdf
Sergueï Eisenstein, La Ligne générale, 1929 © FSF © Centre Pompidou-Metz / Photo Jacqueline Trichard / 2019 / Exposition L'Œil extatique. Sergueï Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts
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OPÉRA MONDE. LA QUÊTE D’UN ART TOTAL Du 22 juin 2019 au 27 janvier 2020 Galerie 3
© Grazia Toderi, Semper eadem, 2004 Projet spécial pour le théâtre La Fenice de Venise
L’exposition Opéra Monde. La Quête d’un art total témoigne de la rencontre entre les arts visuels et le genre lyrique aux XXe et XXIe siècles. Plus qu’une exposition consacrée aux scénographies d’opéra réalisées par des artistes, elle entend explorer, en résonance, ou au contraire en tension avec l’héritage du « Gesamtkunstwerk » (le concept d’œuvre d’art totale) wagnérien, comment les arts visuels et l’opéra se sont nourris mutuellement, et parfois même influencés de manière radicale. Dans ce mouvement de va-et-vient, l’opéra sert ainsi de terrain fertile d’expérimentations et de ferment pour de nouvelles sensibilités esthétiques et politiques.
Exposer aujourd’hui l’opéra a plus d’un sens. C’en est fini avec le mythe du « dernier opéra ». Si la célèbre déclaration de Pierre Boulez en 1967 – « Il faut faire sauter les maisons d’opéra » – semblait tomber comme un verdict fatal et définitif dans les années 1970, on peut constater que le genre a, au contraire, donné lieu tout au long du XXe siècle et précisément ces dernières décennies, à d’importantes et remarquables créations. La spectacularisation dénoncée alors, a amplement touché les autres domaines artistiques. L’opéra comme lieu du spectaculaire permet, dès lors, d’interroger sous un angle nouveau cette théâtralité innervant de plus en plus, après des années d’un art plus conceptuel, le champ de l’art contemporain. Présentant des maquettes, costumes, éléments de scénographie, autant que d’imposantes installations et de nouvelles créations, le parcours, qui mêle images et sons, montre comment l’opéra est la fois une manufacture de désirs artistiques partagés autant qu’un symbole de liberté. Des expériences scéniques des premières avant-gardes, telles que La Main heureuse (1910-1913) d’Arnold Schönberg, aux partitions durablement inscrites au programme des grandes salles comme Saint-François d’Assise (1983) d’Olivier Messiaen, en passant par des formes plus expérimentales mais ô combien emblématiques comme Einstein on the Beach (1974) de Philip Glass et Bob Wilson, Opéra Monde esquissera une cartographie renouvelée de l’interdisciplinarité. Le projet prendra essentiellement pour focus une sélection de créations particulièrement représentatives de ces relations fructueuses scène-artiste. Certains grands classiques – tels que La Flûte enchantée et Norma – seront également exposés, montrant comment le répertoire manié avec audace, a servi à la fois de lieu de transgression, de transformation, tout en garantissant une certaine pérennité du genre. Se déployant en différentes sections thématiques qui aborderont la question de la scène comme peinture en mouvement, les multiples manifestations du corps des cantatrices et des ténors, les notions de féérie ou encore de fureur des mythes, la déambulation mènera progressivement une réflexion sur l’ouverture de l’opéra à d’autres horizons, tant politiques que sociétaux. Certains artistes se sont emparés de la scène de l’opéra comme d’un espace de revendication et de dénonciation, en réinventant les grands classiques à l’aune d’une lecture engagée, ou en créant de nouvelles pièces dont les livrets sont profondément ancrés dans l’actualité de nos sociétés, transfigurant le genre en manifeste politique, à l’instar de Luigi Nono qui relate la maltraitance d’un immigré en quête de 21
liberté dans Intolleranza 1960 ou plus récemment Kara Walker qui transpose l’intrigue de Norma de la Gaule occupée par les romains à un pays africain sous le joug européen à la fin du XIXe siècle. Dans cette perspective de briser l’image d’une maison élitiste et intouchable, l’ouverture sur le monde est par ailleurs incarnée par les initiatives qui gomment les frontières de son écrin centenaire pour convier un public toujours plus large à performer ou à découvrir l’opéra. Parmi ces projets, le film de Clément Cogitore, qui adapte une courte partie de l’opéra-ballet Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau (qu’il mettra par ailleurs en scène à l’Opéra Bastille en septembre 2019) avec le concours d’un groupe de danseurs de Krump, danse née dans les ghettos de Los Angeles dans les années 1990, conclura le parcours dans une énergie partagée. Conçue par Malgorzata Szczesniak, scénographe collaborant depuis trente ans avec le metteur en scène Krzysztof Warlikowski, la scénographie de l’exposition métamorphosera l’espace de la galerie en un cheminement labyrinthique symbolisant les ressorts dramaturgiques de la mise en scène d’opéra. Dans les coulisses d’un décor fantasmé, les visiteurs prendront la mesure de la monumentalité du genre et de ses multiples déploiements expressifs. Ils pourront également découvrir le travail de la créatrice polonaise dès le forum où sera présenté l’impressionnant King Kong, mesurant près de 11 mètres de hauteur, qu’elle avait imaginé pour L’Affaire Makropoulos de Leoš Janácek mis en scène par Krzysztof Warlikowski en 2007 à l’Opéra Bastille. L’exposition tentera ainsi de questionner la capacité même d’une exposition, sinon à restituer, du moins à évoquer le pouvoir sensoriel de l’opéra et son caractère envoûtant. Un important travail de réactivation de certaines créations du passé ainsi que certaines commandes passées à des artistes contemporains permettront de même de montrer la passion que suscite encore le genre aujourd’hui, et de plonger le public dans la magie singulière du spectacle lyrique. Commissaire : Stéphane Ghislain Roussel Chargée de recherche et de coordination : Anne Horvath, Centre Pompidou-Metz L’exposition Opéra Monde est réalisée en résonance avec la célébration des 350 ans de l’Opéra national de Paris. Jusqu’au 31 décembre 2019, l’Opéra national de Paris célèbre son 350ème anniversaire : c’est en 1669, le 28 juin, que Louis XIV a signé la lettre patente autorisant le conseiller Pierre Perrin à établir une Académie royale d’opéra, qui prendra le nom d’Académie royale de Musique. Cet anniversaire est une occasion unique dans la vie de l’Opéra national de Paris de rendre un hommage à son histoire. En parallèle de sa programmation conçue autour de ces trois siècles et demi d’histoire, l’Opéra national de Paris se devait de sortir de ses murs et c’est légitimement qu’il s’associe au Musée d’Orsay, au Centre Pompidou Paris et Metz, à la Bibliothèque nationale de France pour de grandes expositions, mais aussi en répondant à l’invitation du Collège de France et de nombreux théâtres en région. Ces institutions et l’Opéra ont coordonné leurs projets en vue de couvrir la plupart des grandes époques de l’histoire de l’Opéra de Paris et de dresser un ample panorama historique. Des expositions, conférences, master classes et rencontres permettront de croiser l’héritage d’une institution avec ses aspirations futures.
Mécènes de l’exposition
Avec le soutien de
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SAM. 30.11 et DIM. 01.12 WEEK-END DE PERFORMANCES Forum, Studio et Auditorium Wendel La scène lyrique entretient de manière saisissante et parfois inavouée, un lien ténu avec la performance, par le déploiement expressif du corps et de la voix, tel que le relate sous la forme d’une galerie de portraits, la séquence « Corps opératiques » de l’exposition. Le vœu de ce festival, dédié à des formes courtes, où la corporalité est particulièrement mise en jeu, est de provoquer une rencontre entre l’univers expérimental du geste performatif – qu’il soit improvisé ou au contraire réglé suivant un schéma proche de la partition – et le cadre plus monumental, et nourri de traditions, de l’opéra. Les cartes blanches données (à l’exception de Sandra Pocceschi et Gioacomo Strada) à un artiste ou un duo, qui n’a jamais directement créé pour une maison d’art lyrique, mais dont le travail semble avoir un caractère « opératique », se déploient en différents espaces du Centre Pompidou-Metz. SAM. 30.11 15:30 | A journey to tomorrow island (création) | Christophe Haleb - Cie La Zouze 16:45 | Halka/Haiti, suivi de String Quintet for 2 cellos, 2 violas and a corpse (création) | Joanna Malinowska et C. T. Jasper 20:30 | Operville | Ivo Dimchev DIM. 01.12 14:30 | Breathless, Black and Light | Danica Dakic | 87’ 16:00 | Gibt es kein Hinüber? (création) | Sandra Pocceschi et Giacomo Strada | Vidéo de Yuri Ancarani | Environ 45’ 17:30 | Trauerspiel (création) | Gaëtan Rusquet et Joël de France | Environ 45’ | Une proposition de Julien Ribeiro, Gemini’s Tears
Retrouvez l’ensemble de la programmation associée dans le dossier de presse consacré à l’exposition : https://www.centrepompidou-metz.fr/sites/default/files/issuu/dp_operamonde_web_2705.pdf
© Ivo Dimchev
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REBECCA HORN. THÉÂTRE DES MÉTAMORPHOSES Du 08 juin 2019 au 13 janvier 2020 Galerie 2
Rebecca Horn, Die sanfte Gefangene [La douce prisonnière], 1978 Photographie de tournage du film Der Eintänzer [Le Danseur mondain] Collection Rebecca Horn © Adagp, Paris, 2019 © Droits réservés
Le Centre Pompidou-Metz et le Musée Tinguely de Bâle (jusqu’au 22 septembre 2019) ont fait résonner de façon concomitante, deux expositions consacrées à Rebecca Horn. Elles ont offert des perspectives complémentaires sur l’une des artistes les plus singulières de sa génération. Théâtre des métamorphoses à Metz explore les processus de métamorphose, tour à tour animiste, surréaliste et machiniste et le rôle de matrice qu’a pu avoir sa pratique cinématographique, véritable mise en scène de ses sculptures. À Bâle, les Fantasmagories corporelles associaient les premières réalisations performatives et les sculptures cinétiques plus tardives, soulignant ainsi les développements au sein de son travail pour mettre l’accent sur les processus d’altération corporelle et de transformation des machines.
« Tout est imbriqué. Je commence toujours par une idée, une histoire qui évolue vers un texte, puis du texte viennent des croquis, ensuite un film, et de tout cela naissent les sculptures et les installations1 ». Première exposition d’envergure en France, après celle du musée des Beaux-arts de Grenoble en 1995 puis celle du Carré d’Art-Musée d’art contemporain de Nîmes en 2000, Rebecca Horn, Théâtre des Métamorphoses au Centre Pompidou-Metz suit les processus à l’œuvre dans la recherche de Rebecca Horn, de ses dessins préparatoires à ses sculptures et installations. L’exposition laisse transparaître en filigrane les affinités qu’elles entretiennent avec certaines figures du surréalisme et leur récurrence et transformation au cours de cinq décennies de création. Rebecca Horn perpétue de manière unique les thèmes légués par la mythologie et les contes : la métamorphose en créature mythique ou hybride, la vie secrète du monde des objets, les secrets de l’alchimie ou les fantasmes de corps-automates. Ces thèmes fondateurs, qui ont peuplé de nombreux courants de l’histoire de l’art tels que le maniérisme ou le surréalisme, sont au cœur de l’exposition. Celle-ci met aussi en lumière des artistes qui ont nourri son imaginaire, Man Ray, Meret Oppenheim, Marcel Duchamp, ou Jean Cocteau et dont les œuvres sont mises en correspondance avec celles de Rebecca Horn. L’exposition souligne également le rôle de matrice créatrice qu’a pu avoir sa pratique cinématographique. Ses films, qui s’attachent à ses débuts à documenter ses performances intimistes et corporelles, s’affranchissent progressivement pour devenir l’arène privilégiée où les sculptures mécanisées et les acteurs sont engagés dans des récits tout à la fois tragi-comiques ou surréels inspirés par Samuel Beckett, Luis Buñuel ou Buster Keaton. Du théâtre de l’intime que Rebecca Horn active dès la fin des années soixante et qu’elle habite par son corps meurtri dont elle remet en circulation les flux et les pulsations, elle envisage progressivement l’humain, au-delà du genre, dans une dynamique d’extension et de résonance avec l’espace et le monde. « C’est la façon dont nous abritons en nous les émotions, des forces opposées (par exemple la tendresse et l’agressivité, qui sont reliées par un fil tendu, par un arc), c’est cette sensation d’un flux perpétuel d’énergie qui 1
John Dornberg, Rebecca Horn, The alchimist’s tales (pp. 94-99), in ARTnews, décembre 1991, vol. 90, n°10, p. 99.
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maintient les choses en mouvement2». L’artiste insuffle à son œuvre une vitalité libératrice, une poésie et un humour qui désamorcent une profonde mélancolie, une conscience assombrie de l’Histoire et de ses répétitions. Son œuvre s’ouvre au monde afin de rendre sensibles les vicissitudes et le déracinement des hommes déplacés par les conflits et l’exil. Elle oppose aux déséquilibres et au mouvement de fuite qui parcourt le monde, « une stabilité, un lieu où les êtres peuvent retrouver leur identité 3 ». Rebecca Horn exprime ainsi la force de l’art comme expression primordiale de la vie et de la conscience de soi, au-delà de toute limite. L’exposition Théâtre des Métamorphoses est une invitation à partager cette scène sensible afin qu’elle devienne pour le visiteur-spectateur selon les mots de Rebecca Horn « l’espace libre de sa propre imagination 4 ». Commissaires : Emma Lavigne, Présidente du Palais de Tokyo et Alexandra Müller, chargée de recherche et d’exposition, Centre Pompidou-Metz.
©Rebecca Horn, Cutting through the Past [Couper à travers le passé], 1992-1993 / Rivoli-Torino, Castello di Rivoli Museo d’Arte Contemporanea
2 Walter Benjamin, « Le surréalisme, le dernier instantané de l’intelligentsia européenne » (1929), Œuvres II, Paris, Gallimard, 2000, p116,117. 3 Rebecca Horn, Doris von Drathen, Au point zéro des turbulences, in Rebecca Horn, catalogue d’exposition, Institut für Auslandsbeziehungen / Carré d’art, Nîmes, 2000, p. 168. 4 Rebecca Horn, à propos de Der Eintänzer 1978, catalogue exposition de Nîmes p.50
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Informations pratiques : CENTRE POMPIDOU-METZ 1, parvis des Droits-de-l’Homme 57000 Metz +33 (0)3 87 15 39 39 contact@centrepompidou-metz.fr www.centrepompidou-metz.fr #centrepompidoumetz Centre Pompidou-Metz @PompidouMetz centrepompidoumetz_ HORAIRES D’OUVERTURE Tous les jours, sauf le mardi et le 1er mai 01.11 > 31.03 LUN. | MER. | JEU. | VEN. | SAM. | DIM. | : 10:00 – 18:00 01.04 > 31.10 LUN. | MER. | JEU. : 10:00 – 18:00 VEN. | SAM. | DIM. | : 10:00 – 19:00 TARIFS EXPOSITIONS Tarifs individuels : 7€ /10€ /12€ selon le nombre d’espaces d’exposition ouverts Tarif groupes (à partir de 20 personnes) : 5,50€, 8€, 10€ selon le nombre d’espaces d’exposition ouverts
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