Bulletin d'information n°21 CLI Areva

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Bulletin d’information N°21 - Mai 2012

Commission Locale d’Information Établissement AREVA de La Hague

É ditorial Suite à la catastrophe japonaise de FukushimaDaïchi, ici dans la Manche, nous n’avons pas cédé à la panique et au catastrophisme. Bien au contraire, responsables et conscients qu’en matière de sûreté nucléaire de légitimes questions méritaient des réponses claires. Nous avons fait le choix de l’ambition en lançant une vaste démarche avec les 3 cli du département. (AndraAreva-Flamanville) Après avoir collecté et compilé une série de questions et également sollicité les citoyens de la Manche, la deuxième phase est aujourd’hui en cours et consiste à obtenir des réponses les plus complètes possibles de la part des exploitants, des experts et des autorités. Un livre blanc, synthétisant les réponses, sera diffusé en fin d’année 2012 à l’ensemble des habitants de la Manche. Les CLI auront alors parfaitement rempli leur rôle d’information et de suivi des activités nucléaires civiles. Parallèlement à ces travaux, l’activité de chacune des 3 CLI se poursuit elle aussi de manière dense. Dans ce nouveau numéro du bulletin de la CLI Areva, vous trouverez le détail sur l’exercice de crise qui s’est déroulé le 8 décembre dernier ainsi qu’un dossier de suivi de l’environnement lié au transport de déchets du 18 novembre 2011. Sans polémique, avec le souci de la transparence la plus totale, les membres de vos CLI sont mobilisés pour assurer le rôle de « vigie citoyenne » sur les activités nucléaires du département. Michel LAURENT Président de la CLI AREVA

Sommaire DOSSIER

L’exercice de crise AREVA La Hague du 8 décembre 2011

p. 2 à 5

SUIVI DE L’ENVIRONNEMENT

Accompagnement par la CLI d’une inspection sur un transport de déchets vitrifiés de haute activité p. 6

ACTUALITÉS

p. 7

www.cli-areva.fr Accompagnement par la CLI de l’inspection ASN du 18 novembre 2011 sur le terminal de Valognes (photo ASN)


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DOSSIER L’exercice de crise AREVA La Hague du 8 décembre 2011 La gestion d’une situation d’urgence nucléaire ou radiologique implique tout d’abord en amont une préparation à la fois de l’exploitant responsable de la sûreté du site, des pouvoirs publics et des habitants potentiellement impliqués. Le premier volet de la préparation repose d’une part sur le Plan d’Urgence Interne (PUI), sous la responsabilité de l’exploitant, lorsque le risque (radiologique ou classique, tel que l’incendie) se limite à l’installation et d’autre part sur le Plan Particulier d’Intervention (PPI), sous la responsabilité du préfet, lorsque l’impact d’un accident est susceptible de toucher les riverains ; le périmètre d’intervention du PPI définit la zone théorique dans laquelle sont préconisées des mesures de protection de la population, soit 11 communes pour le PPI de l’établissement AREVA de La Hague (voir le numéro spécial 2007 - Sécurité civile - du Bulletin d’information de la CLI, disponible sur le site internet www.cli-areva.fr > “les travaux de la CLI” > documents > bulletins d’information ). Ces plans sont des documents préparés à l’avance avec les services et organismes qui auront un rôle à jouer en cas d’accident ; ils comprennent en particulier la description de l’organisation à mettre en œuvre, les procédures réflexes ou concertées des dispositifs de sécurité civile selon le temps dont on dispose pour réagir (lequel dépend de la cinétique de l’accident) et les moyens humains et matériels de l’exploitant et des pouvoirs publics qui seront disponibles (avec toutes les informations quantitatives et de communication permettant de les déployer de manière adéquate). En cas d’accident la population sera donc non seulement un enjeu capital du plan de secours mais aussi un de ses acteurs car pour qu’il se déroule de manière optimale, chaque personne doit être consciente qu’elle fait partie d’un dispositif réfléchi de sauvegarde collective qui suppose de faire confiance aux autorités, d’adhérer aux instructions et de les appliquer. C’est pourquoi le second volet de la préparation à la crise consiste dans une information préalable sur le déroulement du PPI et un entraînement régulier ; il est nécessaire de s’entraîner à gérer une situation d’urgence nucléaire (du point de vue des autorités et des services de sécurité civile), mais aussi à la traverser sans dommage (du point de vue de tous). Ainsi les

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Bulletin de la CLI AREVA La Hague - Mai 2012

Réunion préalable d’information – Salle des Fêtes de Beaumont-Hague, 28 novembre 2011

pouvoirs publics organisent tous les 3 ans un exercice de crise autour de chaque site nucléaire en France ; ces exercices permettent de tester l’efficacité des procédures et la coordination entre toutes les parties prenantes : exploitant, météo France, préfecture, pompiers, maires, autorité de sûreté nucléaire, experts, forces de l’ordre, médias, populations, établissements scolaires, services de santé,…

PRÉPARATION DE L’EXERCICE Dans les six mois précédant la date de l’exercice, des réunions thématiques de préparation, par type d’intervention, se sont tenues à la Préfecture de la Manche avec l’ensemble des acteurs. La Commission locale d’information a participé aux réunions du groupe de travail « Communication » ; dans ce cadre, deux postes d’observateur ont été proposés à la CLI pour le jour de l’exercice. Afin de sensibiliser la population à l’importance de sa participation à l’exercice, le public a été invité à une réunion d’information le 28 novembre 2011 à la salle des Fêtes de Beaumont-Hague, en


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présence du président de la CLI, du directeur de cabinet du Préfet, du chef du SIDPC1 et de représentants de la MARN2, de l’ASN3 et d’AREVA. L’objet de cette réunion était : n de présenter les principes du PUI et du PPI ; n d’expliciter les objectifs assignés à l’exercice comprenant un volet sécurité civile et un volet sanitaire (le scénario de l’accident en découle mais n’est connu des acteurs que le jour de l’exercice) ; n de répondre aux questions du public.

DÉROULEMENT DE L’EXERCICE Le 8 décembre 2011, l’exercice de crise nucléaire d’AREVA La Hague a mis en œuvre une simulation d’accident à cinétique rapide (rejets radioactifs dans les 6 heures après l’accident) définissant un périmètre de danger immédiat, mais avec application du PPI en mode concerté et non en mode réflexe. Le scénario consistait dans la chute d’une hauteur de plusieurs mètres d’un caisson de protection radiologique de 4 tonnes (EMEM4) dans l’atelier T25 où se trouvaient sept salariés (8h58). Après les premiers secours de la Force Locale de Sécurité à 9h07, le Service médical de l’établissement intervient à 9h20 et prend

en charge sept personnes contaminées et quatre blessés dont un avec une fracture de jambe. Le Plan d’Urgence Interne (PUI) est mis en œuvre par la direction de l’usine à 9h25 (la procédure prévoit que le préfet en soit informé). Dans un deuxième temps (10h30), un feu d’origine électrique (des circuits ont été rompus lors de la chute du caisson) entraîne une aggravation, avec inactivation de la filtration de l’air et rejets d’effluents radioactifs gazeux non contrôlés dans l’environnement susceptible de provoquer l’exposition du public. Le Plan Particulier d’Intervention (PPI) est déclenché par le Préfet à 10h43 et commence par l’alerte de la population (appels téléphoniques automatisés, sirènes, voitures haut-parleur) signifiant qu’un accident est survenu à l’usine AREVA de La Hague et qu’il est nécessaire de se mette à l’abri et à l’écoute de la radio. 1 - Service Interministériel de Défense et de Protection Civile. 2 - Mission d’Appui au Risque Nucléaire. 3 - Autorité de Sûreté Nucléaire. 4 - Enceinte Mobile d’évacuation de Matériels (servant à remplacer un agitateur, pompe,…). 5 - Atelier d’extraction, séparation et concentration de l’uranium, du plutonium et des produits de fission dans l’usine UP3.

Exercice du 8 décembre 2011 : dès le déclenchement du PUI, le service médical est activé sur le site AREVA La Hague (photo Jacques Potier)

www.cli-areva.fr

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DOSSIER L’exercice de crise AREVA La Hague du 8 décembre 2011 DISPOSITIFS TESTÉS AU COURS DE L’EXERCICE :

OBSERVATIONS FAITES PAR LA CLI LORS DE L’EXERCICE

n la coordination des équipes de sûreté et du service médical de l’exploitant ;

Deux membres de la CLI ont assisté à l’exercice en qualité d’observateur : Mme Clara OSADTCHY au Centre Opérationnel Départemental (COD) à la Préfecture de Saint-Lô et M. Yves BARON au Poste de Commandement Opérationnel (PCO) activé sur le site du planétarium de Ludiver ; leurs observations ont été présentées lors de l’assemblée générale du 1er mars 2012 de la CLI :

n les moyens mobiles d’alerte des populations ; n les zones de bouclage autour du périmètre ; n la mise en œuvre d’un Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) dans trois écoles primaires de Beaumont et au collège « Hague Dike » (la mise à l’abri et à l’écoute des élèves, déconnectée du scénario, s’est déroulée avant l’alerte annonçant le déclenchement du PPI) ; n l’information : les personnes mises à l’abri pouvaient poser des questions à la cellule « Information du public » de la préfecture ;

l Une amélioration a été notée par rapport aux précédents exercices concernant le suivi du déroulement de l’exercice au PCO : l’affichage sur écran en temps réel de l‘évolution de la situation radiologique sur le terrain (logiciel CRITER).

n la mise à l’abri des habitants de deux quartiers de Beaumont après déclenchement du PPI (volet sécurité civile) ;

l L’exploitant n’a semble-t-il pas informé le Préfet du déclenchement du PUI. Ce dernier, informé par un réseau social de la survenue d’une anomalie sur le site, a dû alors interroger l’exploitant6.

n la communication vers la population : la portée de la radio France Bleu sur le plateau de La Hague est-elle suffisante ? ;

l Une connexion audio-vidéo difficile entre le COD, l’ASN et AREVA (obtenue au bout de 40 mn en raison de codes inexacts).

n la coordination avec les hôpitaux pour le traitement de blessés radio-contaminés (volet sanitaire) ;

l Une communication tardive vers les habitants mis à l’abri et à l’écoute des instructions préfectorales à la radio. Le premier communiqué de presse du Préfet a été envoyé à 12H (délai dû à sa validation). Le temps d’attente peut entraîner un certain désintérêt pour l’exercice.

n les dispositifs de mesure de la radioactivité ; n la mise en œuvre de la cellule de décontamination à l’hôpital de Cherbourg.

Exercice du 8 décembre 2011 : arrivée des pompiers sur le site de l’usine AREVA La Hague (photo Jacques Potier)

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Plus d’informations sur : www.cli-areva.fr

Exercice du 8 décembre 2011 : le Poste de commandement opérationnel (PCO) est activé au planétarium de Ludiver (photo Jacques Potier)

l Une difficulté liée à l’existence d’une pression médiatique fictive exercée par des journalistes prestataires, alors que les médias locaux attendaient de l’information pour pouvoir remplir leur mission habituelle. Par ailleurs, il serait souhaitable que l’ensemble des médias, et pas seulement France Bleu, soient impliqués dans le PPI par une convention avec la Préfecture. Ce manque d’information ne favorise pas la motivation des habitants pour participer à l’exercice. l L’exercice a joué une météo fictive (afin d’être sûr de pouvoir effectuer la mise à l’abri dans le secteur prévu). Cependant, afin de suivre la doctrine annoncée (se mettre le plus possible en situation réelle), pourquoi ne pas prévoir de placer l’exercice dans les conditions météorologiques réelles ? l Les exercices visent à entraîner les riverains, dont les populations scolarisées. Mais il existe d’autres populations d’enfants qui n’en bénéficient jamais : garderies, crèches, écoles artistiques,…). l La population n’a pas beaucoup « joué le jeu » alors que l’objectif des services de sécurité civile est de permettre à la population concernée d’acquérir les bons réflexes, ainsi qu’une culture de sûreté. Deux observations peuvent expliquer ce comportement : • La mise à l’abri de la population est basée sur le volontariat des habitants, ce qui sous-entend qu’on peut se passer de l’exercice ; • Des signaux contre-productifs sont envoyés à la population, du type « la probabilité d’un accident grave est infime ».

www.cli-areva.fr

Ceci n’incite pas à prendre l’exercice au sérieux. Le déni du risque devrait être étudié avec des spécialistes de cette question. Le comportement des populations doit être au centre des préoccupations lors des prochains exercices et lors de la révision du PPI. l Les imperfections de l’information des habitants peuvent entraîner une perte de confiance des habitants envers les autorités et influencer négativement leur participation, ainsi que la culture de sûreté. l Comme l’accident de Fukushima l’a montré (niveau 7 sur l’échelle INES ; longue période de crise) et pour sortir de la routine des horaires et de la durée habituelles (9h-16h) des exercices de crise, il est nécessaire d’élaborer des scénarios plus catastrophistes. Le retour d’expérience de tels exercices pourrait avoir des conséquences importantes sur la révision du PPI. l Par ailleurs, la CLI n’ayant pu placer un observateur à l’hôpital Pasteur de Cherbourg, nous rapportons une autre observation publiée dans le journal « La Presse de la Manche » du 9/12/2011 : confusion entre le transport réel et le transport fictif d’un blessé radio-contaminé vers l’hôpital Pasteur : croyant que le scénario prévoyait un transport fictif, les pompiers ont acheminé avec retard la personne simulant une fracture ouverte de jambe (3h30 après l’activation du centre de décontamination de l’hôpital, le personnel spécialisé attendant en tenue Tyvek avec capuche et masque).

6 - Le scénario prévoyait que l’exploitant appelait le Préfet seulement au début de la phase de rejets radioactifs à l’extérieur du site.

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S UIVI DE L’ENVIRONNEMENT Accompagnement par la CLI d’une inspection sur un transport de déchets vitrifiés de haute activité et gamma autour de neuf colis. Les représentants désignés de la CLI ont pu observer le déroulement des opérations, après quoi d’autres membres de la CLI ont pu se joindre à eux pour une mise en perspective de l’inspection et une présentation par l’ASN du processus d’agrément des colis CASTOR et de la réglementation des transports de substances radioactives. Les débits d’équivalent de dose mesurés par l’IRSN et l’ACRO au contact du wagon étaient tous inférieurs à 0,2 millisievert par heure (mSv/h), soit plus de dix fois inférieurs à la limite réglementaire de 2 mSv/h au contact. De même, à 2 mètres du wagon, ils étaient inférieurs à 0,073 mSv/h (donc inférieurs à la limite réglementaire de 0,1 mSv/h à une distance de 2 mètres). Avec ce niveau de dose (0,1 mSv/h), il faudrait ainsi une présence continue pendant 10 heures à 2 mètres du convoi pour attendre la limite annuelle d’exposition pour une personne du public (1 mSv). Par ailleurs, une cartographie des débits d’équivalent de doses à une distance allant jusqu’à 30 mètres a été réalisée par les deux laboratoires de mesures lors de cette campagne de contre-mesures. Les résultats montrent des valeurs du même ordre de grandeur que celles obtenues par AREVA sur le site de La Hague (voir la lettre de suite de l’inspection ASN du 18/11/2011 “INSSN-CAE-2011-0510”, consultable sur le site www.asn.fr).

photo ASN

Après présentation du terminal et des consignes de sécurité par AREVA et des objectifs de l’inspection par l’ASN, l’ACRO et l’IRSN, mandatés par l’ASN, ont réalisé des mesures des rayonnements neutrons

1h à 2m

L’INSPECTION

1h à 2m

1h à 1m

Un transport de 11 colis de type CASTOR chargés de conteneurs de déchets vitrifiés a eu lieu le 18 novembre 2011 depuis le terminal ferroviaire d’AREVA à Valognes vers le site de stockage de Gorleben en Allemagne. Afin de s’assurer du respect des valeurs limites d’exposition radiologique autour de ce convoi ferroviaire, les membres de la CLI ont demandé à l’ASN qu’une expertise pluraliste soit réalisée et de pouvoir assister aux contrôles dosimétriques effectués sur le terrain. L’ASN a répondu favorablement et a proposé à l'ACRO, organisme agréé pour les contrôles de radioprotection, d’appuyer son inspection du 18 novembre, en complément de l'IRSN. Outre Michel LAURENT, Résultats des mesures faites le 18/11/2011 et ordre de grandeur des doses efficaces président de la CLI, étaient présents Yves BARON, neutrons/gamma moyennes reçues pendant 1 heure autour des colis représentant le collège des experts, Yannick Castor HAW 28M (convoi 2011) Limite réglementaire au contact 2 mSv/h ROUSSELET pour le collège associatif de la CLI et Jean-Paul VAULTIER, représentant le collège syndical ; < 0,2 mSv/h Limites réglementaires de plus Pierre BARBEY, membre de la CLI, interve0,1 mSv/h Dose mesurée suivant l’éloignement nait avec Mylène JOSSET au titre de l’ACRO pour 0,1 mSv/h Dose efficace maximale des colis lors de l’inspection du 18/11/2011 prévue par la réglementation réaliser des mesures de débits de dose autour du pendant 1h à 2m du véhicule Dose efficace moyenne par heure mesurée habituellement suivant l’éloignement des colis convoi ferroviaire. Par ailleurs un représentant de < 0,073 mSv/h l’association « stop EPR ni à Penly ni ailleurs », 0,07 mSv/h membre de la CLI de Penly a également pu assister aux opérations de contrôle.

0,01 mSv/h 0,004 mSv/h 1h à 10m

au contact 1m

2m

10m

Limite d’exposition pour le public : 1 mSv par an mSv = milliSievert

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Bulletin de la CLI AREVA La Hague - Mai 2012

1h à 20m

distance des colis

20m

0,1 mSv = 1 radio pulmonaire 0,07 mSv = radioactivité naturelle reçue pendant un vol AR transatlantique 0,01 mSv =1 radio dentaire interproximale 0,004 mSv = radioactivité naturelle reçue en 1 heure à 10000 m d’altitude

D’après : http://www.asn.fr/index.php/S-informer/ Actualites/2011/Transport-de-matieres-radioactives


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A CTUALITÉS 1- Production des usines AREVA de La Hague en 2010 Le rapport de Sûreté et de radioprotection 2010 de l’établissement (publié en 2011) présente le bilan de fonctionnement des usines UP2 et UP3 ainsi que les faits marquants de l’année : évènements relatifs à la sûreté, contrôle des rejets, surveillance de l’environnement, gestion des déchets, dosimétrie, … Dans le tableau ci-dessous, la CLI résume les principaux traitements réalisés par l’établissement au cours de l’année 2010, avec les quantités produites et la destination des déchets.

Combustibles usés

Déchets radioactifs de procédé issus des combustibles eux-mêmes

Nature du traitement

Localisation ou fonction

Quantités produites ou restantes sur le site

Réception, cisaillage et dissolution des combustibles usés

R1 (usine UP2-800)

595 tonnes

T1 (usine UP3)

454 tonnes

Vitrification des solutions de haute activité (produits de fission)

R7 (UP2-800) et T7 (UP3)

Désentreposage des produits de fission vitrifiés

Extension Entreposage des verres Sud-Est (E EV SE) / R7 / T7

Vitrification des déchets de moyenne activité et à vie longue Compactage des coques et embouts (déchets métalliques issus de la structure des combustibles usés).

Désentreposage des coques et embouts

Déchets radioactifs liés au seul usage des installations. Expédiés, selon leur nature, dans les centres nationaux de stockage dédiés existants (y compris ceux issus de traitements pour des clients étrangers).

R7 (UP2-800) et T7 (UP3)

à la fin 2010, 10956 colis de déchets 308 CSD-V (0,175 m3 chacun) ont été vitrifiés (CSD-V) de haute activité (HA) expédiés en 2010 à leurs propriétaires restaient entreposés sur le site. dans les pays étrangers clients. 40 conteneurs de verre de déchets (CSD-B) de moyenne activité à vie longue (MA-VL) ont été produits. Ils constituent la totalité de l’entreposage sur le site fin 2010.

Stockage profond (filière à l’étude : art.3, loi du 28 juin 2006 sur la gestion durable des matières et déchets radioactifs).

Atelier de compactage des coques et embouts (ACC / UP3)

1 472 conteneurs standard de déchets Stockage profond en France (à l’étude) pour la part nationale, ou dans les pays compactés (CSD-C) de moyenne étrangers clients. activité à vie longue (MA-VL).

Entreposage des coques compactées (ECC / UP3)

10 270 conteneurs standard de déchets compactés (CSD-C) restaient entreposés fin 2010. Par ailleurs 1 518 conteneurs de 212 CSD-C de moyenne activité à vie coques et embouts cimentés (ancienne longue (MA-VL) ont été expédiés à leurs propriétaires des pays étrangers. technique utilisée) sont entreposés actuellement sur le site.

Entreposage de déchets solides contaminés en émetteurs alpha (bâtiment 119 / STE 2)

Stockage profond (filière à l’étude : art.3, loi du 28 juin 2006 sur la gestion durable des matières et déchets radioactifs). 1 362 conteneurs ont été expédiés en 2010 au Centre de stockage de surface de Soulaines (Aube)

Unité centralisée de traitement des 471 fûts ont été traités dans l’atelier déchets alpha (UCD / UP2-800), puis : de traitement des déchets alpha puis cimentés. 4 340 fûts de 118 litres étaient MA-VL (filière à l’étude : art.3, loi du 28 juin 2006) ; entreposés fin 2010. FMA-VC : Soulaines.

Station de traitement des effluents – 2e cycle (STE 2) : 1 051 tonnes de déchets cimentés silos d’entreposage des (graphite, gaines) restaient entreposés déchets anciens du sur le site fin 2010. combustible UNGG Plateforme terre et gravats

www.cli-areva.fr

Traitement : séparation de l’uranium (95%), du plutonium (1%) et des produits de fission (4%).

732 conteneurs de verre de déchets Stockage profond (filière à l’étude : art.3, vitrifiés (CSD-V) de haute activité (HA) loi du 28 juin 2006 sur la gestion durable des matières et déchets radioactifs). ont été produits.

Station de traitement des 135 fûts de 1,2 m3 en acier inoxydable effluents–3e cycle (STE 3) : de déchets de moyenne activité à vie conditionnement dans du longue (MA-VL). 11 278 fûts restaient bitume des boues issues du Déchets conditionnés entreposés sur le site fin 2010. traitement des effluents liquides (2 types parmi 7, à titre d’exemples) 1 367 conteneurs « CO » de 213 litres Ateliers de minéralisation de déchets de faible et moyenne activité des solvants (MDSA et à vie courte (FMA-VC). MDSB)

Déchets non conditionnés (3 types parmi 10, à titre d’exemples)

Destination finale ou lieu d’expédition

MA-VL (filière à l’étude : art.3, loi du 28 juin 2006) ; FMA-VC : Soulaines ; FA-VL : Stockage dédié aux faibles activités à vie longue à l’étude.

1110 m3 de terre, gravats et déchets 307 m3 ont été expédiés au centre de bitumeux de très faible activité (TFA) stockage TFA de Morvilliers (Aube) en 2009. restaient entreposées fin 2010.

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A CTUALITÉS (SUITE) Les réunions de la commission sont ouvertes au public et l’ordre du jour est consultable sur le site : www.cli-areva.fr dans les 15 jours qui précèdent la réunion.

CLI AREVA La Hague Mme Catherine BAZIN 98, route de Candol Conseil général de la Manche 50050 SAINT-LÔ CEDEX T. 02 33 05 90 48 www.cli-areva.fr catherine.bazin@manche.fr

Les partenaires de la commission

2- Bilan de la dosimétrie externe du personnel travaillant à l’établissement AREVA de La Hague n Dose moyenne 2010 pour le personnel surveillé (salariés porteurs d’un dosimètre passif, y compris ceux dont la lecture de leur dosimètre s’est révélée inférieure au seuil d’enregistrement de 0,1 mSv) : • Personnel de l’entreprise AREVA : 0,042 mSv/an (0,033 mSv en 2009) ; • Personnel des entreprises soustraitantes : 0,223 mSv/an (0,222 mSv en 2009).

n Rappel – les limites de dose annuelle selon la catégorie de personnel sont de : • 20 mSv/an pour les travailleurs classés en catégorie A (personnels directement affectés aux travaux sous rayonnements ionisants) ; • 6 mSv/an pour les travailleurs classés en catégorie B (personnels non directement affectés) ; • 1 mSv/an pour les travailleurs non classés.

3- Impact dosimétrique des effluents radioactifs rejetés dans l’environnement par l’établissement AREVA de La Hague L’exploitant estime chaque année l’impact des rejets radioactifs de l’usine pour les populations les plus exposées (deux « groupes de référence ») en utilisant un modèle issu des travaux du groupe d’expertise plurielle « Groupe Radio-écologie Nord-Cotentin » (GRNC) : n L’exposition des pêcheurs de Goury aux rayonnements ionisants artificiels dus aux rejets d’effluents liquides (surtout) et gazeux les concernant est estimée à 0,0047 mSv en 2010 ;

n L’exposition des agriculteurs de Digulleville aux rayonnements ionisants artificiels dus aux rejets d’effluents gazeux (surtout) et liquides les concernant est estimée à 0,0088 mSv. Ces doses sont plus de 100 fois inférieures à la limite pour le public de dose artificielle ajoutée (1 mSv) et au niveau moyen de la radioactivité naturelle (2,4 mSv).

4- Groupe de travail inter-CLI « Sûreté post-Fukushima » Dans les suites de l’accident survenu en mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima suite à un séisme et un tsunami majeurs, les 3 Commissions locales d’informations (CLI) de la Manche ont constitué un groupe de travail commun pour examiner toutes les questions de sûreté qui se posent en prenant en compte, autant que faire se peut, le retour d’expérience de cette catastrophe.

Directeur de publication : Michel LAURENT Rédaction : Albert COLLIGNON, Charly VARIN Réalisation : Noir O Blanc 02 33 05 91 34 Crédit photos : CLI, ASN, Jacques POTIER Ce bulletin d’information ne peut être vendu ; il peut être consulté sur www.cli-areva.fr et obtenu auprès de la CLI. Imprimé avec des encres végétales sur papier issu de forêts gérées durablement Imprimerie Artistique LECAUX

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Le Groupe de travail (GT) représente l’ensemble des composantes des 3 CLI (élus, associations, syndicats, personnes qualifiées) ; il se réunit chaque mois depuis juin 2011 pour élaborer un document visant à synthétiser toutes les questions de sûreté posées par ses membres. De plus, depuis janvier 2012, le grand public peut soumettre ses questions par courriel à cli.manche@manche.fr et contribuer ainsi à la réflexion. Les problèmes de sûreté sont abordés de manière thématique dans quatre chapitres : thèmes communs aux 3 sites

nucléaires civils du Nord-Cotentin ; établissement AREVA La Hague ; Centrale EDF de Flamanville ; Centre de stockage ANDRA. Tous ces points font l’objet d’une recherche documentaire sur la base des documents existants (Rapports de sûreté des sites), des analyses officielles en cours (évaluations complémentaires de sûreté (ECS) établies par les exploitants à la demande de l’ASN ; Contre-expertises de l’IRSN et Rapport de l’ASN sur ces ECS ; Inspections ciblées de l’ASN sur les sites) et d’Auditions des autorités et des exploitants par le GT. Les auditions de ces parties prenantes sont programmées au cours du 2e trimestre 2012. L’objectif final est de rédiger un Livre blanc de la sûreté perçue des sites nucléaires civils de la Manche. Vous trouverez plus d’informations sur le site internet le la CLI AREVA : www.cli-areva.fr > “les travaux de la CLI” > documents > dossiers thématiques.

www.cli-areva.fr


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