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Pas de programme sans partenaires ! Voici ceux qui contribuent activement à Planète Manche énergies durables aux côtés du Conseil général de la Manche : Associations professionnelles du bâtiment CAPEB et FFB • Agence de l’environnement et de la maîtrise

de l’énergie (ADEME) Délégation régionale de Basse-Normandie • Caisse des Dépôts et consignations • Chambre d’agriculture de la Manche et Ferme expérimentale de la Blanche Maison • Association Manche développement • CCI Centre et Sud Manche • CCI de Cherbourg • Chambre de métiers de la Manche • Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de la Manche (CAUE) • Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole (CUMA) • Direction régionale de l’Équipement de Basse-Normandie • IUT génie thermique de Saint-Lô • Ordre des architectes de Basse-Normandie • Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin • Parc naturel régional Normandie Maine • SCIC les 7 Vents du Cotentin • Syndicat pour le développement du Pays du Saint Lois (SDSL) • Saint-Lô développement • Syndicat mixte du Point Fort • Syndicat départemental des énergies de la Manche (SDEM) • Université de Caen (Laboratoire CRESO) • Opérateurs énergétiques EDF • GDF

n°3

Écho Planète Manche

La lettre en ligne des acteurs - Eco-construction - Énergies renouvelables

8 défis pour la Planète Manche Dans ses deux premiers numéros, cette lettre s’est fait l’écho des premières réalisations de Planète Manche Energies Durables, un programme d’actions concertées sur l’habitat, les énergies durables et les déplacements qui apporte des réponses concrètes et durables face à l’enjeu majeur du réchauffement climatique. Ce défi est l’une des pièces d’un grand ensemble que constitue la charte départementale du développement durable Planète Manche. Avec ses 8 défis et ses 50 projets, elle avance grâce à la mobilisation de tous et s’ancre dans les esprits. Le 13 juin prochain, les acteurs de ces 8 défis en marche seront réunis à l’initiative du Conseil général de la Manche dans un lieu emblématique, le cap de Carteret. Par leur signature de la charte Planète Manche, ils s’engagent à réussir ensemble ce grand projet de développement durable pour notre territoire. Les acteurs de Planète Manche Énergies Durables organisent également plusieurs inaugurations propres au programme : Agence Manche Énergies, Centre d’Entretien Routier de Saint-Lô, Pôle énergie de la ferme de la Blanche Maison, première pierre de l’atelier relais de l’Écosite du Fleurion, exposition du CAUE de la Manche… Ces événements à la fois officiels et médiatiques concrétisent notre volonté d’inscrire l’environnement au cœur du développement économique et social de notre département. Ils symbolisent le partage de valeurs et d’objectifs communs. Pendant cette même semaine, l’événement se démultipliera en un festival de manifestations organisées pour associer plus largement les habitants de la Manche et les mobiliser autour d’actions fédératrices. Je souhaite que ces événements rassemblent les nombreux acteurs de Planète Manche sans lesquels les 8 défis ne pourraient devenir réalité. Jean-François Le Grand Sénateur de la Manche, Président du Conseil général

Vendredi 13 Juin à 10 h 30 Lancement officiel de la Charte Planète Manche au cap de Carteret La signature de la charte aura lieu au cap de Carteret à l’occasion de l’inauguration des aménagements mis en place dans le cadre de la gestion de cet Espace naturel Sensible du département. Après l’ouverture officielle des signatures par le Préfet de la Manche et le Président du Conseil général de la Manche, tous les partenaires présents seront invités à signer. La matinée se clôturera par un apéritif élaboré avec des produits locaux et biologiques.

www.planete.manche.fr


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Reportage

Énergie : la vache ! La récupération de chaleur dans l’étable, c’est une innovation transposable ?

A première vue, c’est une ferme comme les autres que nous font découvrir Astrid Hardy, ingénieur en agriculture, et Bernard Houssin le directeur du site. Mais les coulisses de la visite révèlent des innovations qui placent l’enjeu énergétique au cœur du travail de recherche entrepris sur la ferme. Bernard Houssin et Astrid Hardy ouvrent les portes de la ferme expérimentale de la Blanche Maison.

Quelles sont les sources d’énergie dont on peut tirer parti dans une exploitation d’élevage ? Éolien, solaire, bio carburants, bois, méthanisation des effluents d’élevage, récupération de chaleur du lait ou de l’aire paillée des vaches… En théorie, toutes les technologies s’appliquent à cette activité. Pourtant, à l’échelle d’une exploitation, l’innovation se doit d’être concrète et transposable pour avoir valeur d’exemple. La ferme expérimente une combinaison de deux sources d’énergies : pompe à chaleur et solaire pour produire l’eau chaude nécessaire au chauffage et au nettoyage des installations de l’exploitation. au e st r é c u p é r é e s o u s l ’ a i r e p a i l l é e La ch ale ur d u t r o u p e

Partout où il y a des animaux en stabulation, la fermentation de la paille dégage une chaleur constante de 35 à 38°. Cette chaleur naturelle peut être récupérée. Le principe et la mise en œuvre sont assez simples. Il s’agit d’un faisceau de tuyaux contenant du liquide caloporteur installé sous l’aire paillée. Ces tuyaux sont reliés à une pompe à chaleur qui produit de l’eau chaude. Cette expérience, unique à notre connaissance, pourra certainement être dupliquée. Pour l’instant, l’heure est à l’expérimentation, elle fournira des références sur le rendement de cette pompe à chaleur. L’eau chauffée par la pompe ressort à 65° ce qui est satisfaisant. Dans le même temps, nous mesurerons la dynamique des échanges de chaleur dans le fumier : puisqu’on en extrait des calories. La diminution de la température permettra peut être de diminuer la prolifération microbienne et les risques sanitaires (mammites).

La ferme compare l’alimentation foin/ensilage de maïs. Cette expérience nécessitant le séchage de l’herbe n’est-elle pas gourmande en énergie ? Notre installation permet de sécher les 1200 m3 d’herbe nécessaire à l’alimentation hivernale de 30 vaches. Une simple couverture en fibrociment noir de la grange sert de capteur solaire et permet de réchauffer de 6° environ l’air du double toit. Propulsé sous le foin par de gros ventilateurs l’air chaud débarrasse l’herbe de son humidité. Ainsi, le séchage s’opère-t-il de manière naturelle évitant toute fermentation.

Ce système de séchage est-il répandu ? Ce mode de conservation de l’herbe permet d’offrir une alimentation d’excellente qualité au troupeau puisque c’est un fourrage jeune et vert qui est fauché, conservant toutes ses qualités nutritionnelles. Une vingtaine d’éleveurs bas normands ont compris l’intérêt de ce système et retrouvé les avantages d’une alimentation au foin de qualité.

La griffe qui mène le foin des cellules de séchage jusqu’à l’étable, sans manutention

Et la chaleur du lait ? Elle est intéressante, elle aussi. Un échangeur coaxial permet au lait d’être refroidi avant son entrée dans le tank, grâce à un échange thermique avec de l’eau froide. Ce système vient d’être installé en amont du tank qui conserve le lait à une température de 4°C. Ces quelques degrés perdus permettent d’économiser de l’énergie et, d’autre part, d’offrir une eau de boisson tiède au troupeau.

L’échangeur coaxial refroidit le lait avant son entrée dans le tank à lait

Pourquoi vouloir une eau de boisson plus chaude ? Les références sont inexistantes à ce sujet… Il semble qu’une eau à 20° favorise l’abreuvement et augmente la performance laitière. Cette expérimentation qui débute devrait en intéresser plus d’un…


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Expérimentation

Dans le prochain numéro… > Le démarrage des travaux du Pavillon des énergies sur l’Écosite du Fleurion.

Quel est l’avenir de l’énergie solaire dans le secteur agricole ? C’est bien sûr une énergie gratuite qui a aussi de l’avenir… Exposés au sud, de nombreux bâtiments agricoles disposent d’une surface adaptée pour l’installation de panneaux photovoltaïques. Cette énergie utile à l’exploitation constitue aussi une source de revenus lorsqu’elle est revendue à des opérateurs d’électricité. La ferme expérimentale prévoit l’installation prochaine de panneaux photovoltaïques sur une surface de 100 m2. La finalité de cette opération sera la démonstration, afin que la ferme devienne un « pôle énergie » utile aux visiteurs en quête de références.

La ferme de demain produira plus d’énergie qu’elle n’en consomme ?

> La commune d’Hébécrevon réalise son éco-hameau.

Demain, nos recherches s’orienteront peut-être vers la méthanisation des effluents d’élevage pour produire de l’électricité et réduire les émissions de gaz à effets de serre. La Manche est consciente du rôle prépondérant que peut jouer le secteur agricole par rapport aux enjeux de société et notamment des énergies renouvelables. Les pistes à explorer sont encore nombreuses, même si les investissements se révèlent lourds.

Les travaux et les équipements de récupération d’énergie et d’énergies renouvelables (aire paillée, tank à lait, séchoir solaire, panneaux thermiques et photovolaïques) sont financés au travers du Pôle d’Excellence Rurale Ecosite du Fleurion, par l’Etat, le Département de la Manche, la Région et l’ADEME Basse-Normandie dans le cadre d’une conventione entre le PNR des Marais du Cotentin et du Bessin et de la Préfecture de la Manche. Portes ouvertes vendredi 13 juin de 10 h à 16 h 30 dans le cadre du Festival Planète Manche Inauguration des travaux à 17h - Sur invitation

Quand l’habitat s’adapte à l’environnement… c’est la nature qui indique la position des futurs logements. Arbres et végétation demeurent intacts, des fossés drainent les eaux de ruissellement et le ruisseau est conservé en l’état… Voilà le projet d’aménagement porté par la mairie d’Hébécrevon pour faire naître 20 logements au cœur d’une zone intégrée à l’environnement. Les pavillons respecteront la charte du paysage, récupéreront l’eau de pluie, utiliseront l’énergie solaire et des matériaux respectueux de l’environnement… Quant aux voitures, elles sont poliment invitées à stationner… à l’écart.

La Ferme de la Blanche Maison, un site de recherche et d’expérimentation Située à Pont Hébert, la Ferme de la Blanche Maison est une ferme expérimentale à mission régionale. Les Chambres d’agriculture de Normandie y travaillent en liaison étroite avec l’institut de l’Elevage, Arvalis, l’Institut du végétal, l’INRA et le lycée de Saint-Lô Thère. Sa mission : rechercher et expérimenter les nouvelles techniques qui permettront aux agriculteurs d’anticiper les évolutions de leur métier tout en répondant aux enjeux environnementaux et énergétiques de notre société. Depuis 1986, la Chambre d’agriculture de la Manche y conduit des études sur l’utilisation de l’herbe pâturée par les bovins et l’incidence de l’alimentation des vaches laitières sur la qualité organoleptique et nutritionnelle des produits laitiers. Depuis 2006, une comparaison de deux systèmes fourragers « pâturage + maïs ensilage » et « pâturage+ foin séché en grange » permettra de mesurer à long terme les effets de l’alimentation sur les performances zootechniques comme sur l’environnement.

> La CUMA Ecovaloris vient de s’équiper d’une déchiqueteuse à alimentation par grappin qui permet d’augmenter la productivité des chantiers de déchiquetage du bois de bocage, de répondre à la demande des particuliers et des collectivités et ainsi de poursuivre le développement de la filière bois de bocage entreprise à travers le contrat d’objectifs bois-énergie du Conseil général de la Manche et du PNR des Marais du Cotentin et du Bessin.


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Inauguration jeudi 12 juin - Sur invitation à 15 h 30 dans le cadre du Festival Planète Manche

Le solaire se lève à l’ouest Entretien avec Michel Frémont, SCIC Les 7 vents du Cotentin Parce qu’elle n’émet pas de gaz polluant, qu’elle est techniquement maîtrisée et renouvelable, l’énergie solaire a tout pour plaire… Au Centre d’Entretien Routier de Saint-Lô, le toit solaire intègre l’enveloppe du bâtiment, il assure la fonction de couverture et devient partie prenante d’un bâtiment producteur d’électricité. Michel Frémont nous fait découvrir cette réalisation dont la SCIC Les 7 vents du Cotentin est maître d’ouvrage. Conversation sur le toit.

Le porteur d’un projet de production d’énergie solaire a-t-il encore des raisons d’attendre ? Les détracteurs ont longtemps argué que 20 ou 30 années sont nécessaires pour rentabiliser l’investissement. Ces critiques étaient fondées à l’époque du cadre d’aluminium, lourd et cher à produire. Aujourd’hui, un panneau solaire n’est plus conçu comme une œuvre d’art et des technologies complémentaires permettent de répondre à tous les cas de figures. D’une façon générale, l’investissement solaire « paie sa dette » en moins de deux ans. Grâce à la technologie de l’amorphe, toutes les industries, les sociétés de transports qui construisent des hangars peuvent envisager une couverture solaire et produire de l’électricité qu’EDF s’engage à racheter pendant 20 ans. Ils contribuent ainsi à atteindre l’engagement de la France au côté des autres pays européens : produire 20 % d’énergie renouvelable à l’horizon 2020. C’est un marché en pleine expansion qui pourrait doubler chaque année dans les trois ans à venir. « C’est en fait une membrane d’étanchéité prévue pour la couverture qui intègre dans sa structure des cellules photovoltaïques »

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ? Aucune difficulté technique n’est à souligner. Le fabricant (Alwitra) garantit vingt ans l’étanchéité de son produit et sa production solaire. Dans 20 ans, ce toit continuera de produire de l’énergie. Ce sont plus des difficultés d’ordre administratif qu’il a fallu relever (contrat d’assurance exigé par ERD, procédures de revente de l’électricité). Dès la conception, le Conseil général envisageait d’utiliser la surface totale du toit pour la production photovoltaïque. La loi interdisant à un Conseil général de revendre de l’énergie, la SCIC a réalisé l’opération et co-financé l’opération. De ce fait, nous sommes devenus maître d’ouvrage de la partie photovoltaïque avec une convention pour la production énergétique. Nous aurions pu implanter plus de puissance et réaliser un bâtiment à énergie positive. C’est un projet pour le futur…

Le toit du CER en quelques chiffres > Surface : 1 320 m2 (dont 26 % couverte de cellules amorphes pour la production d’énergie solaire soit 337 m2) > Energie produite : 15 179 kWh / an > Prix de rachat à Edf : 0,55 € / kWh > Coût total des travaux : 111 300 € 50,7 % du Conseil Général, 49,3 % SCIC Les 7 vents > Revenu annuel du toit solaire : 8 348 € La production énergétique du jour en temps réel (sous l’œil d’une webcam, ce tableau sera bientôt visible sur les sites planetemanche.fr et 7vents.eu)

3 onduleurs électroniques transforment en courant continu sans émettre de champ magnétiques

Une plateforme, pour apprendre et expérimenter

Qu’apporte la technologie dite de l’amorphe ? Les cellules amorphes ont un coût de production bien plus bas que les cellules cristallines, et, si leur rendement est moindre au mètre carré, il est largement compensé par leur souplesse d’utilisation. Utilisant des couches très minces de silicium, cette technologie permet d’exploiter de manière optimale la partie verte-bleue du spectre solaire tout en donnant des rendements électriques constants. Ainsi, on obtient une production électrique équivalente à des panneaux classiques sans qu’il soit nécessaire de les orienter perpendiculairement au soleil.

Lancée en octobre 2007, QualiPV est la dernière née du dispositif national Qualit’ENR qui garantit la qualité d’installation des systèmes à énergie renouvelable : promotion de la qualité des prestations des installateurs, gestion des dispositifs QualiSol, QualiBois et QualiPV. Construite à proximité du CER, elle servira à former des artisans de la Manche à la pose des panneaux solaires photovoltaïques (charpente avec toiture en ardoises et en tuiles équipée de modules photovoltaïques).

Conseil général de la Manche - Maison du département 98, route de Candol - 50 008 Saint-Lô cedex

planete.manche@cg50.fr

• Réalisation : Direction du Développement Durable et des Affaires Maritimes • • Conception : Martine Cartier, Claire Montémont, Daniel Fondimare • Image : Hisbergue design graphic • • Photographies : A.Soubigou-Agence Yo, M. Cartier, CUMA, Agence Folius et BET Prytech , CG 50 • • Imprimé sur papier recyclé par le Conseil général de la Manche • Mai 2008 •


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