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Pas de programme sans partenaires ! Voici ceux qui contribuent activement à Planète Manche énergies durables aux côtés du Conseil général de la Manche : Association Manche développement • Associations professionnelles du bâtiment CAPEB et FFB • Agence de l’en-

vironnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) Délégation régionale de Basse-Normandie • Agences Locales de l’Energie d’Alba et Ios • Caisse des Dépôts et consignations • Chambre d’agriculture de la Manche et Ferme expérimentale de la Blanche Maison • CCI Centre et Sud Manche • CCI de Cherbourg • Chambre de métiers de la Manche • Commission Européenne • Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de la Manche (CAUE) • Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole (CUMA) • IUT génie thermique de Saint-Lô • L’ensemble des services déconcentrés de l’Etat • Ordre des architectes de Basse-Normandie • Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin • Parc naturel régional Normandie Maine • Région Basse-Normandie • Réseau FLAME (Fédération des Agences locales de l’énergie) • SCIC les 7 Vents du Cotentin • Syndicat pour le développement du Pays du Saint Lois (SDSL) • Saint-Lô développement • Syndicat mixte du Point Fort • Syndicat départemental des énergies de la Manche (SDEM) • Université de Caen (Laboratoire CRESO) • Opérateurs énergétiques EDF • GDF • Et le réseau associatif Manchois et Bas-Normand d’éducation à l’environnement et d’information sur l’éco-construction.

n°6 - Janvier 2010

Écho Planète Manche

La lettre en ligne des acteurs - Eco-construction - Énergies renouvelables

Agissons dès à présent Alors que le sommet de Copenhague vient de réunir à nouveau les pays du monde pour organiser l’action face au réchauffement climatique, il nous apparaît encore plus nécessaire de changer nos habitudes. Nous le savons, les pays industrialisés devront réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025, les diviser par 4 ou 5 d’ici 2050. Le bâtiment, qui émet 25% des GES et consomme plus de 40% d’énergie finale, est un secteur-clé sur lequel nous devons collectivement travailler. Alors, est-il utopique de construire, dès aujourd’hui, des logements neufs basse consommation (BBC), c’est-à-dire moins de 55 kwh ep/m2/an dans la Manche, tout en restant dans une enveloppe maîtrisée ? De rénover des bâtiments anciens en se fixant l’objectif de 88 kwh ep/m2/an ? Cette question, l’Agence Manche Énergies l’a posée à des professionnels devant un auditoire de plus de cent élus et responsables techniques de collectivités manchoises lors de son quatrième rendez-vous de l’Écosite.Vous le lirez dans ces pages : il ne s’agit pas de révolution technologique mais d’une anticipation dès à présent possible de la réglementation thermique qui sera obligatoire en 2012, dans le prolongement du Grenelle de l’Environnement. Plus encore, des collectivités le prouvent en construisant des logements sociaux basse consommation à Quettreville-sur-Sienne, un immeuble de logement BBC à Brécey… Le Conseil général également qui poursuit son programme d’amélioration de ses bâtiments, construit le centre médico-social de Coutances en BBC ou réalise l’extension bioclimatique du collège de Saint-Sauveur-Lendelin. Sans oublier, bien sûr, le Pavillon des énergies de l’Écosite du Fleurion, centre de ressources et d’information, qui ouvrira l’été prochain. Aux côtés des maîtres d’ouvrages, les élus locaux et la profession se mobilisent. C’est un message encourageant. Jean-François Le Grand Sénateur de la Manche, Président du Conseil général


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Penser le bâtiment autrement, Retour sur le 4ème rendez-vous de l’Ecosite organisé par l’Agence Manche Energies Pour le moment, le "BBC" ou "bâtiment basse consommation" est un label de performance. Dès 2010 pour les bâtiments publics et 2012 pour les logements de particuliers, ce sera la nouvelle règlementation thermique. Alors, faut-il craindre ce nouveau niveau de performance ? Pour les professionnels invités par l’AME, le propos est unanime : il n’y a pas de rupture technologique ni d’étape infranchissable. Les techniques, les savoir-faire et les matériaux existent. Travailler ensemble et autrement est le véritable challenge. Le véritable cap sera celui de fin 2020 : à cette date, les constructions devront être à énergie positive, c’est-à-dire produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Autant se préparer dès à présent à penser le bâtiment autrement. L’expérience se construit dès aujourd’hui.

une révolution ?

Comment parvenir à une consommation de 55 kwh ep/m2/an* ? Il faut d’abord maîtriser la consommation d’énergie avec un bâtiment «bioclimatique» où le bon sens prévaut sans pour autant brider le geste architectural. L’isolation, l’étanchéité à l’air, le soin apporté à supprimer les ponts thermiques par une isolation extérieure notamment, sont des éléments clés pour gagner de 3 à 5 °C.

Le témoignage de Bernard Trehet, président de la Communauté de communes de Brécey, et de l’architecte Jean-Louis Tourneux est édifiant. Conçu au départ pour répondre à la réglementation thermique en vigueur (89 kwh ep/m2/an), le projet d’immeuble de 10 logements de la commune a évolué vers le "BBC" en travaillant avec l’Agence Manche Energies.

"Nous avons remis en cause nos habitudes de construire. Ce que l’on a fait aujourd’hui, il faudra le faire demain", précise l’architecte. Bureau d’études et thermicien s’accordent : "maintenant, on ne se pose plus la question, chaque bâtiment est systématiquement étudié dans un objectif de basse consommation". Alors, quelle révolution ? Celle du bien travailler ensemble de la conception à la réalisation. Lors de la table-ronde, tous ont rappelé que le succès d’une opération BBC tient beaucoup au travail d’équipe, entre corps de métiers, au soin apporté à la mise en œuvre. "Le BBC dès aujourd’hui nous embarque dans une grande aventure", a conclu JeanYves Guillou, président de l’AME. * Consommation d’énergie primaire ou brute non transformée (pétrole, houille, gaz…), de 50 kwh ep/m2/ an selon la future norme 2012, corrigée à 55 kwh ep/ m2/an dans la Manche (ep = énergie primaire).

Le bois Depuis plusieurs années, le Conseil général de la Manche intègre une démarche de qualité environnementale à ses constructions. Pour l’extension du collège de Saint-Sauveur-Lendelin, le bois a naturellement imposé ses atouts. Ce matériau noble est à la fois écologique (produit peu manufacturé, non générateur de déchets, stockage de carbone),performant (énergie,mise en oeuvre), esthétique et confortable. L’extension a depuis fait l’unanimité de la profession en recevant le 1er prix bois construction de Basse-Normandie mais aussi de ceux qui la vivent au quotidien. "Nous avions pour premières contraintes de réaliser une extension à un coût maîtrisé, construite dans un site occupé, précise Gérard Coulon, conseiller général du canton


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Des logements sociaux BBC : c’est possible ! Les logements combinent très haute isolation thermique, étanchéité à l’air performante et équipements en énergie renouvelable. Un poêle à bois, placé contre un mur béton qui accumule la chaleur et la restitue, diffuse généreusement sa chaleur. «Dans mon ancienne maison, je dépensais jusqu’à 2500 euros en énergie par an. Ici, avec quelques stères par hiver et l’électricité, mes dépenses ne devraient pas dépasser 600 euros, nous dit une habitante. Et j’y gagne en confort !». C’est une première en France dans le logement social, et cela se passe dans la Manche, à Quettreville-sur-Sienne : quatre locataires de l’organisme HLM Coutances Granville ont emménagé dans les premiers logements sociaux labellisés BBC Effinergie (Bâtiment Basse Consommation) et Habitat Environnement. En ossature bois, dessinés par les architectes LamareFournier de Coutances, ils sont à la fois élégants dans leur habit de mélèze, performants et économes pour leurs habitants. Le bailleur social n’entend pas s’arrêter là : des projets pour un total de plus de 60 logements sont très avancés . Visite commentée par Bruno Guillon, responsable des services techniques.

«En tant que bailleur social, ce qui nous motive c’est justement de faire peser moins de charges sur nos locataires.Vingt panneaux solaires photovoltaïques produisent 4 350 kW par an revendus à EDF. Un revenu qui réduit les charges locatives des deux tiers. «Nous avons isolé de façon renforcée le plancher, les murs et la toiture. Sur le garage, la toiture se compose de plaques profilées et d’une végétalisation par bacs pré-cultivés à réserve d’eau. Les volets extérieurs sont coulissants, pour éviter les ponts thermiques, et les menuiseries mixtes sont à double vitrage». Ce n’est pas tout. La production d’eau chaude est assurée par un ballon thermodynamique composé d’une pompe à chaleur aérothermique.

l’ADEME Basse-Normandie et la Fédération des coopératives HLM. Nous nous sommes demandés comment atteindre la norme BBC 2012, puis nous avons fait des simulations avec un thermicien. Ensuite, nous avons fait nos calculs : +15% de surplus de construction par rapport au traditionnel, mais avec les aides d’EDF, de la Région, de l’ADEME, du Département de la Manche et de la Commune de Quettreville-sur-Sienne, on s’y retrouve». «Nous anticipons la réglementation thermique 2012 et, à notre échelle, nous montrons que c’est possible aussi pour le logement social». L’opération de 545 000 euros TTC a été financée par les fonds propres de l’organisme HLM, des prêts PLUS et Energie performance de la Caisse des dépôts et les subventions. Cette réalisation s’inscrit dans le cadre de la Charte du logement durable et solidaire adoptée par les coopératives d’HLM en 2008. Les actionnaires de la SA HLM sont la Ville de Coutances, la Ville de Granville et Manche Habitat.

«C’est vrai qu’il a fallu franchir des obstacles, mais nous avons été bien conseillés par

sous toutes ses formes de Saint-Sauveur-Lendelin, vice-président du Conseil général. Le bois réunissait ces deux exigences. La préfabrication a permis une pose rapide dans le respect d’un planning organisé. Nous souhaitions également pouvoir chauffer facilement l’extension : il s’agit d’un réfectoire qui ne sert que quelques heures par jour. La conception bioclimatique a pleinement rempli ces objectifs". Ici, le bois a pris de nombreuses formes : murs de structure à ossature bois, charpente et façade vitrée en lamellé-collé, panneaux de sous-toiture mais aussi bardages, brisesoleils, plinthes et habillages. Un profilé bois non industriel, en pin douglas d’origine française, a été utilisé pour le bardage ventilé. Ce bardage, posé à joints ouverts sur un pare-pluie, est raboté en partie basse et brut en partie haute.

Conçue par le cabinet Poupard, l’extension orientée au sud vient chercher haut le soleil, entre deux bâtiments existants. Lumineux, ce grand volume de 144m2, est protégé de la surchauffe par un brise-soleil. La structure est associée à une isolation renforcée. Une ventilation double-flux (avec récupérateur d’énergie) assure le chauffage lors de l’occupation par les élèves, tout en profitant des calories du soleil. De bonnes performances thermiques sont ainsi atteintes, et préfigurent le niveau d’exigence de la norme basse-consommation.

Avec le recul, le comportement du bois au vieillissement comme aux intempéries est très satisfaisant. Et la conception apporte le confort thermique souhaité. Une expérience en bioclimatisme retenue par le Conseil général pour le Pavillon des énergies !


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Pavillon des énergies Retour en images sur 12 mois de chantier. Le bâtiment, de conception bioclimatique, ouvrira ses portes à l’été 2010.

Une forte inertie thermique

Le mur de masse en pisé (de 46 m de long sur 6 m de haut et 60 cm d’épaisseur) qui traverse le Pavillon a été réalisé avec de la terre extraite sur le site, du sable et des graviers. Il régule l’hygrométrie (humidité) et apporte de l’inertie thermique en accumulant les calories apportées par le soleil. Les autres murs intérieurs sont en briques "monomur" de 21 cm d’épaisseur. Ils contribuent également à l’inertie thermique du bâtiment.

Un puits canadien

Un puits canadien préchauffe naturellement l’air renouvelé par échange thermique avec la terre. Aujourd’hui invisibles, 800 mètres linaires de tuyaux (20 tuyaux de 40 m) sont enfouis sous 1,50 m de terre. Il sera bientôt végétalisé en surface.

Une construction bois

Une belle charpente bois en lamellé collé coiffe les différents espaces intérieurs du bâtiment. Toutes les pièces profiteront au maximum de l’éclairage naturel en journée, grâce aux baies vitrées, aux fenêtres de toit et aux puits de lumière. Le bardage en pin Douglas (PEFC et de provenance française) est fixé sur des tasseaux. La lame d’air qui circule sous le bardage permet sa bonne ventilation.

Larges ouvertures au sud

Avec sa grande façade orientée sud, la conception bioclimatique optimise les apports solaires. Des brise-soleils éviteront les surchauffes en été. Des menuiseries en aluminium double vitrage isolant à rupture de ponts thermiques ont été posées sur toute la façade sud.

Eco Energies Manche avance à grands pas ! Ce programme incitatif de rénovations et d’installations performantes d’EDF est né, fin 2007, d’un engagement partagé avec le Conseil général. Il vise à réduire la consommation énergétique des bâtiments et agir significativement contre les émissions de CO2. Depuis 2007, 10 000 tonnes de CO2 ont été économisées sur le département !

accompagnent les porteurs de projets.

Qu’il s’agisse d’isolation, pour gagner en performance énergétique, ou d’installation en énergie renouvelable (pompe à chaleur, chaudière bois, solaire thermique, chaudière à condensation…), les conseillers Bleu Ciel

"Nous agissons sur deux fronts complémentaires : la sensibilisation des publics et l’incitation. C’est l’esprit d’Eco Energies Manche, stimuler et faciliter, souligne Marc Posnic, pilote opérationnel du programme.

Leur intervention va au-delà de l’expertise technique et de la mise en relation avec un réseau de partenaires certifiés et évalués. Des prêts à taux zéro, proposés par EDF, facilitent les projets : 5 000 euros sur 4 ans ou bien 15 000 euros sur 6 ans pour des investissements plus conséquents.

Cette année, nous avons étoffé notre réseau d’entreprises partenaires dans le domaine de l’isolation pour travailler plus encore sur l’amélioration du bâti…" C’est un fait, le programme a trouvé son public. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2009, près de 3 000 opérations concrétisées, ce qui représente 20 millions d’euros de travaux. Dans un contexte économique difficile - au niveau national, les projets de travaux des particuliers ont baissé de 25 à 40%-, le programme contribue clairement à soutenir le carnet de commandes des PME et artisans de la Manche.

Conseil général de la Manche - Maison du département 98, route de Candol - 50 008 Saint-Lô cedex

planete.manche@cg50.fr

• Réalisation : Direction de l’ingénierie territoriale - Service environnement • • Conception : Claire Montémont, Daniel Fondimare, Martine Cartier • Logotype : Hisbergue design graphic • • Photographies : Extension Saint-Sauveur Lendelin : JJ Poupard, architecte • Logements BBC Brécey : Cabinet d’architectes JL Tourneux • Illustration : Caroline Jaegy • • Imprimé sur papier recyclé par le Conseil général de la Manche • Janvier 2010 •


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