© S. Fautré-CDT50
Le magazine du Conseil général de la Manche Mensuel
Février 2010
N° 10
Préparons notre avenir ! Vous avez été nombreux à participer à Manche 2025, le grand débat d’idées lancé par le Conseil général à l’automne. Cadre de vie, transports, économie… De grands projets sont attendus pour la Manche.
© Jersey Evening Post
Création Noir O Blanc
P. 9-13
Les routes en hiver. p.4
L’adoption. p.14
Portrait de Frédérique Hautemanière. p.15
Sommaire 3
Édito
Le futur dépend de notre volonté d’agir.
4
En bref La soirée des sportifs de haut niveau retransmise sur internet.
8
Développement durable Saint-Vaast-la-Hougue, un port durable.
9
Dossier du mois : Manche 2025 La Manche prépare son avenir.
14
Vie pratique Aide sociale à l’enfance L’adoption : le Conseil général accompagne les familles.
15
Portrait : Frédérique Hautemanière Une sportive au grand cœur.
2 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
L’édito
Le futur dépend de notre volonté d’agir. Le Conseil général a lancé à l’automne dernier une grande opération de consultation des Manchois, « Manche 2025 ». Le but : anticiper les mutations de notre territoire, réfléchir sur ce que nous voulons pour nous-mêmes mais aussi pour nos enfants.
Economie, transports, développement durable, culture ou encore jeunesse et solidarité. Chacun a pu s’exprimer en toute liberté sur le site internet dédié 2025.manche.fr ou par courrier. Les contributions ont été fructueuses et vous en trouverez un petit aperçu dans ce numéro. Les thématiques liées au développement durable, aux transports et au développement économique sont, de loin, celles qui ont suscité le plus d’interventions. Elles sont considérées par vous tous, comme des priorités pour conserver notre qualité de vie et favoriser ce qui fonde l’attractivité du territoire. Cette vaste concertation participative débouchera au printemps prochain sur la rédaction d’un livre blanc qui sera présenté au gouvernement afin de bénéficier du grand emprunt national qui pourrait permettre de financer des initiatives locales.
Légende fenêtre de liberté : « Les rochers du Nez de Jobourg, tels un lagon au large du Cap de la Hague. » Crédit Photo : S.Fautré-CDTManche Ce magazine est disponible en braille et en CD audio. Pour obtenir l'une des deux versions, téléphonez à l'association « Donne-moi tes yeux » au 01 47 05 40 30 ou envoyez un mail à l’adresse : donnemoitesyeux@wanadoo.fr
Vous avez été nombreux à participer à cette initiative, et je ne peux que me féliciter de son succès. Manche 2025 est la preuve tangible que l’e.démocratie est désormais une réalité sur notre territoire !
Le Président du Conseil général
N°10 / février 2010 LE MAGAZINE MENSUEL DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MANCHE / Maison du département 98, route de Candol 50008 Saint-Lô cedex Directeur de la publication : Jean-François Le Grand Directeur de la communication : Michel Chopin Rédactrice en chef : Isabelle Parry Rédaction : Lucile Kergueno, Sylvain Lambert, Bertrand Fizel, Gisèle Guiffard, Nicolas Bourdet Photographies : cg50 (Frankie Jautée, Jean-Pierre Hennequin) sauf mention Conception et réalisation : Libre cours Impression : Imaye Graphic Distribution : La Poste/Mediapost Tirage : 223 000 exemplaires ISNN : 2101 - 8197 - Dépôt légal : mai 2009 Contact Manche Mag’ : • Tél. : 02 33 05 90 73 • Fax : 02 33 05 95 65 • Courriel : manchemag@cg50.fr
3 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
E n bref... ENTRETIEN
DES ROUTES
Des agents en alerte 24h/24 en hiver Cette année, la Manche a traversé une période météorologique exceptionnelle, à la fois par son intensité et sa durée, telle qu’elle n’en a pas connu depuis 1984. Entre le 20 décembre et le 12 janvier, ce sont 6 000 tonnes de sel, dont 3 000 pour la seule semaine du 6 au 12 janvier, qui ont été répandues sur les chaussées du département. Des quantités inhabituelles qui ont largement dépassé les stocks initialement prévus par le dispositif hivernal mis en place chaque année par le Conseil général pour assurer aux usagers de la route une circulation dans les meilleures conditions de sécurité possibles. De décembre à mars, plus de 340 agents du département sont ainsi mobilisés chaque jour et chaque nuit. Placées sous astreinte, des équipes spécialisées, opérationnelles 24h /24, sont prêtes à faire face aux intempéries sur le terrain. Des patrouilles surveillent à tour de rôle les lieux sensibles du réseau routier afin de détecter l’apparition de neige ou de verglas et alerter au plus vite les équipes d’intervention. Afin de traiter les 1 500 km de routes principales, ces agents ont à leur disposition 32 camions équipés de rabots et de saleuses, 20 véhicules légers et des milliers de tonnes de sel en stock.
TÉLÉVISION
NUMÉRIQUE
Le 9 mars : place à la TNT dans toute la Manche
Après Cherbourg-Octeville et le Nord-Cotentin en novembre dernier, c'est l'ensemble du département qui passera à la Télévision Numérique Terrestre (TNT) le 9 mars. La diffusion en mode analogique des chaînes reçues (TF1, France 2, France 3, Canal +, France 5,Arte et M6) via une antenne râteau ou intérieure s’arrêtera définitivement. Grâce à la TNT, les téléspectateurs profiteront au minimum de 18 chaînes nationales gratuites, mais aussi d’une meilleure qualité de réception, d’image et de son. Pour continuer à recevoir la télévision à partir de cette date, pensez à vérifier et à adapter si besoin vos postes à un mode de réception numérique. A noter : tous les téléviseurs commercialisés depuis mars 2008 sont équipés d’un adaptateur TNT intégré ; si votre équipement est plus ancien, il vous suffit de relier un adaptateur à la prise péritel de votre poste (tous en sont munis depuis 1981). Vous n’aurez ensuite plus qu’à rechercher les canaux de diffusion des chaînes, au moment de l’installation, puis, à nouveau, le jour du passage à la télé numérique.
(POUR EN SAVOIR PLUS : 0970 818 818 (du lundi au samedi, de 8h à 21h, prix d’un appel local) ou sur tousaunumerique.fr
TENNIS
« Challenger DCNS » de Cherbourg-Octeville : un tournoi ATP incontournable ! La 17ème édition du « Challenger DCNS » de Cherbourg-Octeville se déroulera du 27 février au 7 mars. Avec une dotation de 50 000 dollars et de précieux points au classement ATP à la clé, les meilleurs joueurs français et internationaux sont attendus. De nombreuses animations seront également organisées tout au long du tournoi, avec notamment un village des partenaires et d’artisans locaux, le challenger de mini tennis pour les 9-12 ans ou encore la journée des écoles de tennis du département. Plus de 10 000 spectateurs feront encore une fois le déplacement pour profiter de ces 9 jours de compétition de haut niveau ! Rendez-vous les 27 et 28 février au complexe Bagatelle de Tourlaville (entrée gratuite) pour assister aux qualifications et dès le 1er mars au complexe Chantereyne de Cherbourg pour les phases finales. (Entrée de 3 à 10 €).
(PLUS D’INFOS : Amicale Challenger de Tennis : 02 33 95 63 26 ou sur tmi.fft.fr/atp.cherbourg Arnaud Clément, le vainqueur de l’édition 2009. 4 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
E n bref... SECOURS
agenda
AUX PERSONNES
Devenez sapeur-pompier volontaire !
LE 13 FÉVRIER
Vous avez envie d’action ? De vous engager au service des autres ? De développer de nouvelles compétences ? Et vous avez un rythme de travail qui vous libère du temps en journée la semaine ? Alors, vous pouvez devenir sapeur-pompier volontaire. Les sapeurs-pompiers volontaires représentent près de 90 % des effectifs des centres de secours de la Manche. Un choix fait par le Département qui permet ainsi d’assurer un maillage du territoire très efficace. Résultat : nous disposons dans la Manche d’un moyen de secours à moins de 10 minutes de n’importe quel point du territoire pour un coût maîtrisé (environ 60 euros par habitant). Rappelons que le secours aux personnes représente 70 % des missions des sapeurs-pompiers, devant les missions incendie, secours routiers et les interventions diverses.
à l’Agora à EqueurdrevilleHainneville. A15h30 : concert rock n’roll pour enfants avec le groupe Les Biskotos. 02 33 10 01 25 Tarif : 1,50€
LE 17 FÉVRIER Concert de Guy Marchand à la salle Victor Hugo à Avranches, à 20H30. Cet artiste aux multiples facettes nous entraine dans son univers latino-jazz. Réservation : 02 33 68 33 27 ou culture@avranches.fr
© Pierre-Yves LE MEUR
En pratique, sur les 54 centres de secours du département, seuls 6, situés en zone urbaine (Cherbourg-Octeville, Saint-Lô, Granville,Valognes, Coutances et Avranches), fonctionnent avec des sapeurs-pompiers professionnels et des volontaires. En milieu rural et semi-rural, les secours ne reposent que sur le volontariat. Les sapeurspompiers ont donc tous une profession à côté de leur engagement volontaire et ils sont indemnisés à l’heure d’intervention. Le système fonctionne très bien le soir et le week-end, mais il trouve aujourd’hui ses limites en journée, dans certains points sensibles du territoire. Or, 70 % des interventions se font de 8h à 20h, le créneau horaire où les
« Le Festibal » 4ème édition
volontaires sont moins disponibles. Ajoutons à cela que le nombre annuel d’interventions ne cesse de croître, passant de 20 000 en 1998 à 32 000 aujourd’hui. Si vous avez un travail de nuit, posté, saisonnier, à temps partiel, et si vous êtes attiré par un tel engagement citoyen, renseignez-vous auprès du centre de secours le plus proche de votre domicile. Que vous soyez un homme ou une femme, âgé(e) de 16 à 60 ans et remplissant les conditions d’aptitude médicale, vous pouvez vous aussi devenir sapeur-pompier volontaire.
JUSQU’AU 28 FÉVRIER Exposition peinture par les « créartistes » de l’ETP de SaintJames au Centre Médico-Social d’Avranches (place du marché). Entrée libre. Ouvert du lundi au vendredi (9h /12h 14h/17h) et le samedi de 10h à 16h. 02 33 89 27 60
(PLUS DE RENSEIGNEMENTS : rendez-vous au centre de secours le plus proche de votre domicile ou consultez le site internet sdis50.fr
LE 28 FÉVRIER
TÉMOIGNAGE
cyclisme
Fabienne Lefetey, 40 ans, sapeur-pompier volontaire à Saint-Clair-sur-Elle
LE 28 FÉVRIER « Les Bons Becs en voyages de notes »
© DR
« Sapeur-pompier, c’est une histoire de famille chez nous. Je suis sapeur-pompier volontaire, ma sœur aussi, mon frère aussi. Nous tenons tous ça de notre papa, sapeur-pompier à Saint-Clair-sur-Elle. Ce qui nous motive, c’est l’idée d’aider son prochain, de se rendre utile. Pour certains, cela se concrétise par un engagement dans une association. Pour moi, c’est les pompiers. J’ai vraiment le sentiment d’être utile, que ce soit un feu ou un secours à personne, et, en face, les gens sont contents de nous voir arriver et, la plupart du temps, reconnaissants. Je suis sapeurpompier volontaire depuis 14 ans, c’est une vraie passion. »
Grand Prix d’ouverture de Saint-Hilairedu-Harcouët. L’après midi : Trophée de la Manche Elite nationale (1ère et 2ème catégories)
au théâtre municipal de Coutances à 16h30. Spectacle musical où l’humour est au rendez-vous. A savourer en famille. 02 33 76 78 68 theatre-coutances.com 5 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
E n bref... S E RV I C E
AU PUBLIC
Une information plus directe et plus rapide Pour faciliter vos démarches et mieux vous orienter, le Conseil général a lancé un vaste projet d’amélioration de la qualité de service rendu aux usagers : D’clicManche. C’est dans ce cadre qu’un nouveau numéro de téléphone et une nouvelle adresse postale uniques ont été mis en place. Une question sur les transports scolaires, les aides à la personne ou les travaux routiers ? Six télé-conseillers vous guident vers le bon service du lundi au vendredi, de 8h à 19h, donnent suite à vos questions écrites dans les plus brefs délais et vous orientent vers les partenaires institutionnels en cas de besoin. Précisons que l’adresse mail du Conseil général reste la même : mail-vert@cg50.fr.
RETOUR
SUR IMAGES
L’actu de la Web TV : Les coulisses du Carnaval de Granville
En parallèle, une meilleure signalétique intérieure et extérieure de la Maison du Département, à Saint-Lô, facilitera aussi l’accès du grand public aux services, avec des espaces d’attente plus accueillants et confortables. Retrouvez ce mois-ci sur la Web TV (webtv.manche.fr), un reportage réalisé à Granville dans les coulisses du Carnaval. L’occasion de découvrir l’ampleur des préparatifs et de rencontrer les nombreux bénévoles qui s’attellent à la réalisation de leur char, certains depuis plusieurs mois déjà. Peindre, souder, visser et coller… Tous sont à pied d’œuvre sous le hangar des chars, rue de la Parfonterie, pour que tout soit fin prêt à temps. Cette année, ce ne sont pas moins de 33 chars multicolores, aux thèmes aussi variés que burlesques, qui défileront lors de la grande cavalcade. Rendez-vous dans les rues de Granville du 12 au 16 février pour les admirer ! L’accueil de la Maison du Département, à Saint-Lô.
R É N O VAT I O N
DU MARITÉ
En restauration depuis 2006, à Cherbourg-Octeville puis à Saint-Vaast-la-Hougue, le Marité rejoindra en septembre Granville, son futur port d’attache, pour d’ultimes travaux d’aménagement intérieur. Alliant prestige, tradition et modernité, le Marité retrouvera sa silhouette historique, mêlant équipements d’origine et aménagements High Tech, le tout répondant aux normes les plus exigeantes en matière de développement durable. Le gréement sera notamment éclairé par un ensemble de lumières LED ou fibre optique dont la couleur pourra varier en fonction des évènements. Le grand salon modulable d’environ 100 m2 pourra tantôt servir de salle de réception pour des séminaires, tantôt se transformer en plateau multimédia ou encore en musée flottant. Formidable défi, la restauration de ce navire de caractère, qui fait appel à des prouesses techniques, tout en étant réalisée dans le respect du savoir-faire ancestral des artisans normands, n’en fera pas une réplique comme de nombreux navires anciens, mais une authentique pièce du patrimoine. 6 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
© V. VORANGER
Un savant mélange de tradition et de modernité
Un programme ambitieux de navigation attend le dernier Terre-neuvier français dès 2012. Outre les rassemblements de vieux gréements à Brest et Douarnenez et le départ du Vendée Globe, il pourrait être présent à Londres pour les Jeux Olympiques !
E n bref... SOIRÉE
agenda
DES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU
Les meilleurs athlètes de la Manche à l’honneur !
Spectacle « Zig Zag »
différentes. Cette année, plusieurs champions du monde seront d’ailleurs à l’honneur en canoë-kayak et en motocross ! Cet évènement convivial permet aussi d’associer tous ceux qui participent, de près ou de loin, à la réussite de la pratique sportive dans la Manche : dirigeants, entraîneurs et bénévoles qui donnent de leur temps et de leur énergie pour leur club. C’est l’ensemble du monde sportif qui est ainsi fêté !
à 18h30 par la Compagnie Etant donné à l’Archipel à Granville. Dans un univers pictural aux senteurs japonaises, une danseuse évolue entre ombre et lumière. Dès 2 ans, durée : 30 min. Réservation au 02 33 69 27 30 - archipel-granville.com
© ACPN Bertrand CAUVIN
Vendredi 5 mars, à Condé-sur-Vire, le Conseil général organise sa désormais traditionnelle soirée des sportifs de haut niveau de la Manche. Avec près de 112 000 licenciés, tous sports confondus, le département regorge de talents ! Parrainée par une personnalité du monde sportif, cette cérémonie est l’occasion de récompenser les meilleurs, qui ont porté haut et loin les couleurs de la Manche en 2009, dans 34 disciplines olympiques
LES 1ER ET 2 MARS
LA SOIRÉE (SUR INVITATION SEULEMENT ) SERA RETRANSMISE EN DIRECT ET EN INTÉGRALITÉ SUR INTERNET. Connectez-vous à partir de 19h00 sur sports.manche.fr NOUVEAU : En vous connectant dès aujourd’hui, vous pouvez voter pour le champion des internautes !
SITES
ET MUSÉES
LES 2, 4, 5 ET 6 MARS dans le cadre de la Saison Villes en scène, concerts du groupe belge Witloof Bay, un mélange détonnant de pop, jazz vocal a cappella et beatboxing : à Saint-James (Espace Le Conquérant), Lessay (Espace culturel), La Haye-Pesnel (Espace du Bocage) et au théâtre de Carentan. culture.manche.fr
Comme chaque année pendant les vacances de février, plusieurs sites et musées du Conseil général proposent des visites et animations diverses. L’occasion pour les vacanciers et les habitants de découvrir ou redécouvrir le patrimoine de la Manche. Du samedi 6 février au dimanche 7 mars inclus, 5 sites ouvrent ainsi leurs portes au public, tous les jours de 14h à 18h* :
● La Maison de la Baie - Relais de Vains (02 33 89 06 06) : Sortie « Découverte des herbus de Saint-Léonard » et atelier « Fabrication du sel de l’Avranchin » les mercredis 10, 17, 24 février et 3 mars.Visite guidée du village de Saint-Léonard vendredi 19 février. ● La Maison Prévert à Omonville-laPetite (02 33 52 72 38) : nouvelle exposition autour des archives manuscrites de l’écrivain. ● Le Musée maritime de l’Ile Tatihou (02 33 54 33 33) : Week-end Saint-Valentin les 13 et 14 février (atelier réflexologie, dîner, soirée jazz et nuit sur l’île) ● La Batterie d'Azeville (02 33 40 63 05) : visite audioguidée du site en plusieurs langues. ● La Maison Millet à Gréville-Hague (02 33 01 81 91)
* Exceptée l’Ile Tatihou, ouverte du mercredi 10 février au mercredi 3 mars, de 14h à 17h30 le week-end et de 14h à 17h en semaine.
Week-end Saint-Valentin sur l’Ile Tatihou.
© Nathaniel CRASSET
5 sites à découvrir pendant les vacances d’hiver
JUSQU’AU 30 MAI Exposition Anges et Superhéros dans la Bande Dessinée au Scriptorial d’Avranches. Plus d’une centaine d’œuvres à découvrir ! 02 33 79 57 00 - scriptorial.fr
Livre Les Barons du Cotentin d’André Davy Edition Eurocibles, Collection « Inédits & Introuvables du patrimoine normand »
(PLUS D’INFOS SUR : patrimoine.manche.fr 7 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
D éveloppement durable ENVIRONNEMENT :
Saint-Vaast-la-Hougue, port durable
rès tôt engagé en faveur de la protection de l’environnement, le port de Saint-Vaast-la-Hougue a été récompensé dès 1996 par le fameux « Pavillon Bleu », décerné aux communes et ports de plaisance exemplaires. Le Pavillon Bleu, c’est bien, mais Saint-Vaast veut faire plus et mieux : en 2001, un poste de « médiateur portuaire délégué à l’environnement » est créé. Sa première mission est de dresser un état des lieux et de lister les points noirs à traiter en priorité, en cohérence avec le Schéma départemental de la qualité des ports. Philippe Charpentier, chargé des ports au Conseil général, rappelle dans quel esprit cette démarche qualité a vu le jour : « Il s’agissait dans un premier temps de réaliser un diagnostic de l’état environnemental et de la qualité d’accueil. » En effet, ces deux aspects sont intimement liés : « Par exemple, si les toilettes sont rénovées, le confort des visiteurs y gagne et l’environnement aussi. »
T
L’un des premiers ports à récupérer les déchets Dès 2004, le port de Saint-Vaast, qui compte 700 emplacements pour la plaisance, se dote d’une « zone technique » destinée au carénage et autres réparations. Les eaux de cette zone sont récoltées et passent par un débourbeurdéshuileur avant rejet. Parallèlement, une déchetterie est mise en place : « Le tri sélectif permet de séparer métaux, huile et bidons, batteries, pots de peintures, piles, chiffons souillés, solvants… »,
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usagers, préservation des autres activités liées au littoral (les parcs à huitres ne sont pas loin…), développement touristique et économique durable. Pour Vincent Pinatel, le bilan est positif : « Le comportement des usagers du port s’est amélioré, et l’utilisation de la déchetterie et du point propre s’est banalisée. » Certains travaux sont peu visibles, mais d’un impact environnemental certain : « Les parkings ont été refaits de façon à récupérer toutes les eaux de ruissellement, qui sont déshuilées avant rejet. » Pour autant, des progrès sont encore possibles : « Nous sommes dans un
© Jean Paul BARBIER
© Jean Paul BARBIER
Récupération des eaux sales et des huiles, sensibilisation des plaisanciers… Pour la protection de l’environnement, le port de Saint-Vaast-la-Hougue reste un précurseur.
précise Vincent Pinatel, l’actuel médiateur. « SaintVaast a été l’un des tout premiers ports à récupérer ainsi les déchets. » Le « point propre » du port de Saint-Vaast-la-Hougue.
Vers une labellisation officielle Pour compléter le dispositif, la station carburant est mise aux normes et un « point propre » est ouvert en accès libre pour le pompage des eaux noires et grises*, des eaux de fond de cale et des huiles usagées. En 2005, l’ensemble de ces démarches est formalisé par la signature d’un « contrat portuaire », soutenu par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, qui se fixe des objectifs ambitieux : maîtrise des rejets polluants et des risques de pollution accidentelle, amélioration de la qualité d’accueil des
processus d’amélioration continue qui débouchera, nous l’espérons, sur une labellisation officielle. »
(CONTACT : Capitainerie du port de Saint- Vaast-la-Hougue 02 33 23 61 00 ou port-st-vaast@saint-vaast-reville.com *Les eaux grises sont des eaux usées d'origine domestique peu chargées en matières polluantes (eaux de vaisselle, lavage des mains…). Les eaux noires contiennent des substances plus polluantes ou plus difficiles à éliminer (matières fécales, produits cosmétiques, produits industriels…).
Les autres ports de la Manche dans le sillage a Manche compte 19 ports, dont 14 appartiennent au Département, les cinq autres sites (Carentan, La Sinope, Querqueville et les deux ports de Cherbourg) relevant d’autres collectivités. Dans le sillage de Saint-Vaast, les ports départementaux se sont eux aussi engagés dans une démarche d’amélioration environnementale, inscrite dans la charte de développement durable « Planète Manche ». La priorité est d’améliorer la gestion des déchets, en traitant les eaux grises et noires avant leur rejet dans l’environnement. De plus, et en attendant une généralisation du tri sélectif, des plaquettes informatives sont distribuées aux plaisanciers pour les inciter à ramener leurs déchets ménagers au port. Le Conseil général de la Manche intervient sous forme de participation financière pour encourager les gestionnaires des ports départementaux à agir.
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Dossier du mois ●
Économie et développement durable - p.10
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Solidarités et sport, culture - p.11
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Numérique - p.13
Vous avez donné votre avis ! A quoi ressemblera la Manche dans 15 ans ? Vous avez été nombreux à exprimer vos attentes en participant à « Manche 2025 », le grand débat d’idées lancé par le Conseil général à l’automne. Une Manche dynamique, des projets durables, des solidarités renforcées ou encore des moyens de transports plus adaptés au rythme de vie des Manchois… Les habitants du département ne manquent pas d’idées pour préparer leur avenir. Près de 300 personnes ont fait la démarche de donner leur avis, par courrier ou par courriel via le site 2025.manche.fr. Ces remarques, suggestions ou propositions constructives sont analysées pour ensuite être soumises au gouvernement, dans le cadre du programme d’actions financé par l’Etat, grâce à l’emprunt national. Les conclusions permettront également aux services du Conseil général de lancer de nouveaux projets pour les années à venir.
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Dossier du mois Économie : vers un dynamisme responsable. L’économie, et donc l’emploi, sont, sans surprise, au cœur des préoccupations des Manchois, sitôt que l’on évoque la perspective de 2025. Le défi qu’ils proposent est clair : développer le département, le rendre plus attractif, tout en préservant la qualité de vie qui le caractérise.
«
La Manche sera plus forte dans une Normandie unie ». A l’instar de cet internaute, de nombreux Manchois réclament davantage de coopération entre les différentes collectivités. Réunification administrative ou pas ? Le débat reste ouvert. En tous cas, de l’avis de tous, il faut œuvrer ensemble au désenclavement de la région. Désenclavement ferroviaire bien sûr : « Comment peut-on espérer attirer des entreprises (...) sans TGV ? ». Désenclavement routier aussi, en prenant exemple sur nos voisins bretons : « Il faudrait un axe Avranches-CoutancesCherbourg. »
une université forte, mais aussi des centres de formation professionnelle et des centres de recherche appliquée en phase avec nos industries.»
Profiter des atouts naturels du département Dans le même temps, le développement durable apparaît comme un enjeu éco-
Retenir les jeunes De nombreux témoignages appellent également à tout mettre en œuvre pour développer la formation et l’enseignement supérieur, « seuls moyens de retenir les jeunes dans la région et de développer son économie à long terme.» « Il nous faut non seulement
nomique majeur : « Profitons davantage des extraordinaires atouts naturels de ce département, tout en montrant l’exemple : pourquoi ne pas se fixer comme objectif que le département consomme moins en 2025 qu’en 2010 ? » Des atouts qui doivent profiter au tourisme vert: « Il faut développer beaucoup plus franchement ce secteur », en mettant en place « des labels de qualité » et « une ouverture des musées, châteaux et autres sites avant Pâques et après la Toussaint ». Reste enfin à accompagner ce qui fonctionne déjà très bien, à commencer par la filière nautique.
Le TGV Normand, un projet très attendu par les Manchois.
La Manche veut un avenir « durable ». Le développement durable est le thème qui a suscité le plus de réactions, dans le cadre de cette consultation. Il faut dire que cette question recoupe des enjeux comme l’énergie, l’environnement ou encore l’agriculture, absolument vitaux pour la Manche. e cœur de la discussion est énergétique. Difficile en effet, dans ce département, de dépassionner le débat lié au nucléaire. Les avis des internautes sont équitablement répartis, entre les « tout nucléaire » pour qui « il n’y a pas d’autre solution viable à cette échelle », les « tout renouvelable » qui veulent « sortir du nucléaire » et les plus modérés, qui considèrent que « le nucléaire doit rester majoritaire, mais qu’il faut tout mettre en œuvre pour favoriser la part d’énergies alternatives. ». Ces dernières font d’ailleurs l’objet d’un autre débat entre les pro et les anti-éoliennes.
Limiter les besoins et préserver les richesses
L
Il y a en revanche consensus sur « la nécessité de diminuer notre consommation d’énergie. Il faudrait par exemple inciter davantage les ménages et les entreprises à opter pour des constructions durables. Il faut aussi aider les agriculteurs à moins polluer.» Les milieux sensibles sont, on le sait, au cœur de ces enjeux. La préservation du bocage apparaît par exemple primordiale. Mais surtout, « mettons tout en œuvre pour préserver nos plages, parfois mal entretenues », exhortent de nombreux internautes.
sir son développement durable dans les 15 ans à venir, c’est aussi « favoriser l’accessibilité », « le développement des crèches », « le réseau cyclable » ou encore « le covoiturage ».
Les maisons en bois ont la cote. 10 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
Reste que le développement durable ne se limite pas aux préoccupations « paysagères ». Pour les Manchois, réus-
© A.Mauxion-CDTManche
© ASM
Le développement durable comme enjeu social
Le Bois d’Ardennes à Ducey.
Dossier du mois Les solidarités de demain se tissent aujourd’hui. La solidarité, c’est d’abord se donner les moyens de venir en aide à l’autre, quelles que soient ses difficultés. C’est aussi l’occasion d’un véritable cercle vertueux. Ainsi, selon les internautes, les emplois générés par l’amélioration de cette entraide doivent revenir à ceux qui en ont le plus besoin.
«
Il faut poursuivre l’effort engagé auprès des personnes handicapées physiques ou mentales. » C’est en substance ce qui ressort des messages des internautes sur cette question fondamentale. Les personnes âgées doivent également continuer à constituer une priorité du département : « L’idéal à terme serait de pouvoir trouver une maison de retraite dans toutes les communes de plus de 2 500 habitants. »
futurs médecins de s’installer dans notre département. »
les services publics chargés de gérer les personnes les plus défavorisées. » Une internaute invite notamment à « favoriser les contrats aidés, notamment pour les jeunes qui sont loin de l’insertion. »
« Il faut développer le service à la personne » Et surtout, « nous avons tout intérêt, dans la Manche, à continuer à préserver
L’enjeu de la démographie médicale Il y a aussi toutes les personnes qui peuvent vivre chez elle mais qui ont pour cela besoin d’être aidées. Se pose, dans ce cas, la question de la démographie médicale : « C’est une bonne chose d’accompagner les communes dans des projets de maisons médicalisées, et de tenter de convaincre de jeunes ou de La crèche des Petits Mousses à Agon-Coutainville.
« Il revient aux pouvoirs publics de préserver le sport et la culture ». En matière de sport et de culture, les Manchois se montrent particulièrement attachés à l’engagement des pouvoirs publics. Il constitue, selon eux, une condition essentielle au dynamisme et à l’attractivité du département. C’est aussi, à terme, le seul moyen de garantir l’accessibilité de ces pratiques au plus grand nombre. e nombreuses propositions visent d’abord la qualité de formation des jeunes dans leur discipline. « Il faut, explique l’un des internautes, porter davantage attention aux petites associations qui œuvrent dans leur coin mais qui sont souvent les premiers piliers de la formation. Or ce sont celleslà qui ont parfois le plus de mal à boucler leur budget.»
D’autres se montrent plus préoccupés par la question de l’accessibilité à la culture et au sport. « Les coûts, tant des spectacles que des inscriptions aux différentes activités, restent beaucoup trop élevés. On ne pourra encourager les jeunes à se tourner vers la culture
Diversifier l’offre sportive et culturelle
© Pierre-Yves LE MEUR
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qu’à condition de leur proposer des tarifs vraiment attractifs. Pourquoi ne pas mettre en place des « chéquiers culture » permettant des accès à des prix enfin abordables ? »
Rendre les tarifs plus attractifs
Reste la question de la diversité de l’offre sportive et culturelle. « Il faut permettre à chacun de pratiquer sa discipline, même si elle n’intéresse pas le plus grand nombre. Or il n’y en a souvent que pour le foot ! » Enfin, plus spécifiquement, les internautes soulèvent le problème de la répartition des piscines dans le département. « Il y en a plusieurs dans le Nord-Cotentin, alors qu’il faut parfois faire plusieurs dizaines de kilomètres pour en trouver une dans le centre et le sud Manche. »
Le centre aquatique du Pays Saint-Lois. 11 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
Dossier du mois Les actifs de 2025 sont au collège aujourd’hui. Quels thèmes plus importants que la jeunesse et l’éducation, lorsque l’on aborde les enjeux du département à l’horizon 2025 ? L’organisation du collège et l’aide à l’orientation sont au cœur des questions soulevées par les Manchois. a première inquiétude exprimée est celle de l’organisation de l’enseignement, et surtout la prise en compte du « temps de l’enfant qui a souvent de longues journées ».
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Faciliter l’aide à l’orientation Et cet aménagement du temps de l’école n’est pas la seule question cruciale. « Il faut faciliter l’aide à l’orientation des collégiens, en multipliant par exemple les journées de découverte en entreprise pendant le collège. » D’ailleurs, nombre d’internautes réclament
« une plus grande adéquation avec le monde du travail, pour aider l’enfant à déterminer ce dont il a vraiment envie. Ce qui permet dans le même temps d’être en phase avec les besoins des entreprises de la région.»
Une université indépendante à Cherbourg ? Pour cela, un internaute propose même d’aller plus loin en « rendant l’université de Cherbourg plus indépendante de celle de Caen. Si on reste dans cette situation, il n’y aura pas de réel pôle uni-
© Patrick ROUGEREAU
Les collégiens d’aujourd’hui sont les actifs de demain.
L’école d’ingénieurs de Cherbourg.
versitaire à Cherbourg et les étudiants, comme moi, se retrouvent, à un moment ou un autre, obligés de quitter la Manche pour Caen, Rennes ou Paris. Et la plupart ne reviennent finalement pas dans la région. Ce n’est pas de la responsabilité du Conseil Général bien sûr. Mais il importe que tous les élus s’engagent comme ils peuvent pour retenir les jeunes ici. »
La Manche doit garder « son clic d’avance ». « Toujours un clic d’avance ». C’est l’un des leitmotivs du département de la Manche, très en pointe en matière de numérique. De nombreux internautes s’en félicitent. D’autres voudraient que la démarche s’accélère encore.
«
Le département tisse une véritable toile de services publics numériques. C’est une excellente initiative.» « Je suis installé depuis longtemps ici et je considère que Manche numérique est une vraie réussite.» A l’instar de ces deux internautes, les Manchois encouragent clairement le Département dans sa dynamique numérique.
« Pourquoi ne pas envisager, d’ici 2025, de dialoguer directement avec nos élus, grâce à ce haut débit ? »
La mise en ligne des archives départementales Enfin, plusieurs appellent de leurs
Le haut débit accessible à tous Ce qui bien sûr n’empêche pas certaines réserves : « Il faut continuer à investir dans ce sens. Car, même si le département a pris le bon train, le haut débit n’arrive pas partout encore…» Un autre espère que ce clic d’avance va permettre, à terme, d’instaurer une forme de démocratie plus directe : 12 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
Le haut débit, facteur d’attractivité pour les entreprises.
vœux la mise en ligne des archives départementales : « Il faut à tout prix y remédier. Des centaines de personnes l’attendent, notamment des généalogistes étrangers. » Un service indispensable qui devrait voir le jour au cours de l’année 2010.
Dossier du mois Le transport, voie d’accès indispensable à la qualité de vie. La question des transports est l’une de celles qui ont suscité le plus de messages. La qualité de vie en dépend en partie. Et, d’ici 2025, les Manchois réclament des transports plus écologiques, plus économiques, et « globalement mieux adaptés à leur rythme de vie ». es remarques adressées par les internautes reflètent bien le cassetête que constitue l’organisation des transports. Les professionnels, par exemple, qui ne peuvent pas se passer de leur voiture réclament davantage de routes, comme « un axe 2x2 voies entre Avranches et Granville », projet porté par le Conseil général et qui va voir le jour. Pour autant, cette requête ne fait pas l’unanimité : « Il faut réfléchir à plus long terme. Nous devons plutôt, dès maintenant, tout mettre en œuvre pour favoriser les déplacements doux ou collectifs. » Ainsi, de très nombreux internautes appellent à « la mise en pratique
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Les cars Manéo transportent des milliers de voyageurs par an.
d’une vraie politique du vélo. Il faut développer un réseau digne de ce nom, non seulement dans les villes, mais aussi entre les petites communes de campagne. Ce ne doit plus être un élément simplement touristique. »
savez qu’il faut 4 heures pour faire Granville-Paris ? »). Mêmes remarques en centre-ville : « A Cherbourg, il faut près de 40 mn en bus pour aller d’un bout à l’autre de l’agglomération. Sans parler des plages ou des autres villes, inaccessibles en transports en commun. »
© Pierre-Yves LE MEUR
Adapter les transports en commun
La RN 174 entre Saint-Lô et Torigni-sur-Vire.
De même, l’organisation des transports en commun « doit réellement inciter chacun à laisser sa voiture au garage. Mais pour cela, il y a deux conditions intangibles : il faut des tarifs très attractifs et des horaires beaucoup mieux adaptés. » La question se pose pour le car (« Je voudrais aller de Granville à Saint-Lô, mais les horaires ne correspondent pas du tout à la vie active.»), mais aussi pour le train (« Comment choisir le train quand vous
Le vélo plébiscité par les Manchois.
Ce qu’on ne peut pas dire ailleurs… Cette consultation organisée par le Conseil Général a ouvert un champ d’expression libre aux Manchois. Nombre d’entre eux se sont ainsi exprimés sur différents sujets. Chacun avec son style, soit très direct, soit plus ironique. Morceaux choisis… armi les propositions, il en est des surprenantes, à l’image de cet internaute, qui envisage un nouveau mode de démocratie très direct : « Le covoiturage est à encourager. Il reste souvent 3 à 4 places dans chaque voiture. On pourrait déjà essayer de mettre en place des journées du covoiturage. Ça ne coûterait rien, au contraire. Celui qui aurait la chance de monter dans la
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voiture de conseillers généraux comme dans celle du Président pourrait engager une conversation fructueuse ! »
Le TGV et mon employeur… Un autre se plaint du réseau ferroviaire dans un style beaucoup plus elliptique : « Les feuilles mortes et le manque de gazole. Paris-Granville : combien de
temps va encore durer la plaisanterie ? » Quant au dilemme du transport polluant, un habitant du sud Manche paraît l’avoir résolu : « Et si j’avais tout simplement moins besoin de me déplacer ? La moitié de mon travail, je pourrais le faire chez moi. Il suffit finalement que mon employeur soit d’accord ! »
13 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
V ie pratique FA M I L L E
Sur le chemin de l’adoption Adopter un enfant implique des démarches souvent longues et complexes. Raisons pour lesquelles le Conseil général de la Manche s’engage à accompagner et soutenir les familles durant la procédure d’adoption. élivré par le Président du Conseil général, l’agrément est le sésame indispensable pour tout candidat à l’adoption. Le Service de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), qui gère la procédure d’agrément, accompagne et soutient les futurs parents de la réalisation du projet d’adoption, jusqu’à ce que la situation juridique de l'enfant soit régularisée.
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La demande d’agrément est suivie d’une évaluation des conditions d’accueil des postulants sur le plan familial, éducatif et psychologique. Une fois les investigations menées, la commission d’agrément donne un avis sur le projet. Dès l’obtention de
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l’agrément, les candidats doivent choisir une voie pour trouver un enfant (auprès des services français de l’ASE, des organismes privés, de l’Agence Française d’Adoption ou en démarche individuelle à l’étranger). Tout au long de ce cheminement, de nombreux parents prennent contact avec des associations telles que l’association Enfance et Familles d’Adoption (EFA 50), dont Annie Deguette est la présidente : « Notre association est un lieu d'échange et
A R O L E S
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de rencontre entre parents adoptifs. Nous accueillons également les postulants à l'adoption pour les informer et les aider à clarifier leur projet ». Le soutien du Conseil général ne s’arrête pas là. Il peut accorder un prêt sans intérêt, remboursable en trois ans, permettant de couvrir une partie des frais liés à l’adoption internationale. (POUR PLUS D’INFORMATIONS : 02 33 055 050 ou sur parent.manche.fr
É L U S
GROUPE
DES ÉLUS SOCIALISTES ET RÉPUBLICAINS Oser défendre les intérêts du Département…
DE LA MAJORITÉ D É PA R T E M E N TA L E Décidons ensemble de la Manche de demain
En ce début d’année 2010, les élus socialistes et républicains vous présentent leurs meilleurs vœux de santé, de réussite, de prospérité et de bonheur. L’année qui vient de s’achever aura été difficile, compte tenu de la situation économique. Et si la bourse semble avoir retrouvé ses couleurs, il n’en va pas de même pour l’emploi et les conditions de vie pour nombre d’habitants de ce Département. Le Conseil général, premier acteur de la solidarité, se trouve confronté à des difficultés financières qui brident son action. Obligé de payer les désengagements d’un Etat qui s’est volontairement privé de recettes, l’exécutif départemental ne réagit pourtant pas. A la dernière session, 220.000 € ont dû être versés en subvention « d’équilibre » à la maison départementale des personnes handicapées sans certitude d’en assurer enfin un fonctionnement correct. Que dire du désengagement de l’Etat sur la protection de l’enfance ? Le Département, sous la pression des professionnels de terrain, a créé, dans l’urgence, deux postes d’éducateurs. La réponse reste insuffisante et les compensations de l’Etat inexistantes. Sur ce point, le Département de Saône et Loire vient de gagner son recours contre le gouvernement. Qu’attendons-nous pour dire « stop » ? Le gouvernement, qui fait reposer sur les collectivités locales de lourdes charges nouvelles, veut dans le même temps réduire leur marge de manœuvre. Est-ce que la majorité départementale restera encore longtemps sans réagir ? Nous, nous croyons encore en l’intérêt de ce pouvoir local, en cette capacité à gérer au plus près des citoyens et surtout en l’engagement d’élus de proximité. Et si la droite manœuvre pour confier aux acteurs privés l’exécution des services publics (comme cela a été présenté en session avec le partenariat public/privé sur les économies d’énergie dans les bâtiments départementaux), nous restons convaincus de la force de la gestion publique. Les choix de société actuels sont fondamentaux. Gardons cela à l’esprit.
Parce que l’Avenir se construit, il convient de s’interroger, de se préparer et de s’adapter aux évolutions de la société. Parce que l’Avenir de la Manche nous concerne tous, le Conseil général a souhaité associer chacune et chacun d’entre vous, en vous proposant de vous exprimer et d’apporter votre contribution au vaste chantier de réflexion prospective « Manche 2025 ». Car, qui peut mieux connaître un territoire, ses atouts et ses faiblesses, que ses habitants ? Vous avez d’ailleurs été nombreux à faire part de vos aspirations, malgré la difficulté qui réside dans le fait d’imaginer ce que sera la Manche dans quinze ou vingt ans, même si de grandes tendances se dessinent. En effet, souci de l’environnement, exigences en terme de services à la personne, ouverture sur le monde… représentent désormais des axes majeurs. Pour répondre à ces défis en y incluant vos observations et analyses, le Département sera porteur de projets auprès du Gouvernement, afin de pouvoir bénéficier de financements d’Etat au travers du grand emprunt national. Le Conseil général tient à remercier les manchoises et manchois de leur participation active à cette démarche, témoignant ainsi leur enthousiasme de voir la Manche prospérer dans le souci du bien être de tous.
(LES ÉLUS DU GROUPE SOCIALISTES ET RÉPUBLICAINS : Pierre Bihet, Equeurdreville-Hainneville – Lucien Boëm, Saint-Jean-de-Daye – Paul Delaunay, Saint-James – Gérard Dieudonné, La Haye-Pesnel – Hervé Houel, Carentan – Jean-Michel Houllegatte, Cherbourg-Octeville nord ouest – Patrick Larivière, Pontorson – Christine Le Coz, Saint-Lô est – Michel Lerenard, Cherbourg-Octeville sud ouest – Michel Louiset, Cherbourg-Octeville sud est – Yves Néel, Valognes – Claude Périer, Coutances – Dieudonné Renaux, BarnevillleCarteret – François Rousseau, Les Pieux – André Rouxel, Tourlaville. (CONTACT : Martial Defoy - Tél : 02 33 05 97 92 - Courriel : martial.defoy@cg50.fr 14 Manche Mag’ n° 10 - Février 2010
GROUPE
(LES MEMBRES DU GROUPE DE LA MAJORITÉ : J. Andro, Avranches – P. Bas, Saint-Pois – A. Bazire, Sourdeval – E. Beaufils, Saint-Malode-la-Lande – G. Beaufils, Tessy-sur-Vire – J. Bizet, Le Teilleul – J. Bouvet, Saint-Hilaire-du-Harcouët – R. Brécy, Montebourg – F. Brière, Saint-Lô Ouest – J. Chanoni, La Haye-du-Puits – G. Coulon, Saint-Sauveur-Lendelin – S. Deslandes, Mortain – L. Desloges, Isigny-le-Buat – H.J. Dewitte, Ducey – J.P. Enguerrand, Torigni-sur-Vire – H. Guesdon, Barenton – J.Y. Guillou, Villedieu-les-Poêles – C. Halbecq, Cerisy-la-Salle – P. Huguet, Juvigny-le-Tertre – J.M. Julienne, Granville – M. Laurent, BeaumontHague – C. Lebacheley, Saint-Pierre-Eglise – M. Lefèvre, Sainte-Mère-Eglise – J.F. Le Grand, Lessay – J. Le Maux, Percy – H. Lenormand, Périers – J. Lepetit, Quettehou – G. Nicolle, Gavray – P. Pillet, Bricquebec – G. Quinquenel, Marigny – J.M. Remoué, Bréhal – P. Ripouteau, Saint-Sauveur-le-Vicomte – J. Thouvenot, Sartilly – B. Tréhet, Brécey. (CONTACT : Brigitte Harel - Tél : 02 33 05 95 32 - Courriel : brigitte.harel@cg50.fr
Portrait F R É D É R I Q U E HAUTEMANIERE
« Courir, c’est rencontrer les gens ». Frédérique Hautemanière, une jeune femme originaire de Saint-Vaast-la-Hougue, court ce mois-ci la « Sénégazelle ». Une épreuve originale qui allie course à pied et aide humanitaire. plusieurs jours. Ça m’a tenté immédiatement. » Bien qu’elle se définisse comme « plutôt casanière », elle est attirée par l’idée de courir dans un milieu qu’elle ne connaît pas. Elle est aussi impatiente de vivre une expérience forte, de partage et de découverte, avec les 70 autres participantes. Elle s’inscrit donc pour l’édition 2010 et commence à réunir l’argent nécessaire.
© Jean Paul BARBIER
Un moment d’échanges avec les populations locales
e vent frisquet chasse les nuages dans la rade de Saint-Vaast-laHougue et Tatihou semble se recroqueviller sous l’immensité gris ardoise du ciel hivernal. Frédérique Hautemanière promène son regard clair et intense sur ce paysage de vagues et de vent, de terre et de mer, où la nature semble s’exprimer avec plus de force que partout ailleurs. Depuis 37 ans, cette fille de marin pêcheur n’a guère quitté ce bout de littoral du Cotentin qui l’a vue grandir : de l’école primaire de Saint-Vaast au lycée de Valognes, et de Colomby, où elle réside désormais, à Carentan, où elle travaille comme technicienne qualité dans l’entreprise Gel Manche.
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marathon des Vikings (du phare de Gatteville au port de Saint-Vaast) ou la Tollevastaise. Détail qui a son importance pour une « amoureuse de SaintVaast » et des paysages du Cotentin : ces épreuves ont en commun de se dérouler dans un milieu naturel exceptionnel : « Évidemment, c’est plus physique que la course sur route, mais c’est tellement plus beau… ». En 2008, au marathon de Caen, Frédérique entend parler de la « Sénégazelle » : « C’est l’une des rares courses exclusivement féminines à se courir sur
Ce n’est qu’ensuite qu’elle découvre que cette épreuve sportive est aussi un moment d'échanges et de rencontres avec les populations locales : chaque après-midi, les « gazelles » se rendent dans des écoles avec un petit colis de fournitures (cahiers, crayons, craies, règles, compas, rapporteurs…) qu'elles remettent aux enfants. Voilà qui ne pouvait laisser indifférente Frédérique, maman d’un petit garçon de 4 ans et demi : « Dans la Sénégazelle, toute l’énergie ne passe pas dans la course. Courir, c’est aussi rencontrer les gens. Il y a les visites dans les écoles, l’accueil des enfants, l’ambiance, les couleurs… » Mentalement et physiquement, elle se sent prête. Pas si casanière que ça, elle se dit « impatiente d’aller courir dans un autre pays. » Cette première participation à la Sénégazelle sera un cadeau inoubliable pour Frédérique, qui fêtera son anniversaire sur les routes du Sénégal.
Aujourd’hui habituée des podiums, la jeune semi-marathonienne n’est venue à la course à pied que tardivement. « Je n’aimais vraiment pas courir. », se souvient-elle avec un sourire.Aux épreuves d’endurance, elle préférait des sports plus intenses : « J’ai fait du handball et de la boxe, que j’ai dû arrêter après m’être cassé le nez. » Elle passe donc à la course à pied. Licenciée à La Valognaise Athlétisme (LVA) depuis six ans, elle reconnait n’être pas très à l’aise sur le marathon, qu’elle trouve trop long. Sa préférence va donc à ce qu’elle appelle les « petites » courses, comme le semi-
© Jean Paul BARBIER
« Je n’aimais pas vraiment courir »
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