DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE

Le sous-sol campinois et ses millénaires d’histoire...

PAR LAURENCE DOYEN PHOTOS XAVIER CAMBERVEL, DIDIER RULLIER

DANS LES ENTRAILLES DU CENTRE

Sur la partie ouest de la place du marché et le long de la rue de Verdun, derrière les palissades, se déroulait… un diagnostic archéologique, obligatoire avant les futurs aménagements du centre-ville.

Jusqu’à neuf mètres de large et 2,50 m de haut, quatre tranchées jalonnent la parcelle. Un étrange silence règne sur la zone en chantier… Nous sommes, en plein centre-ville, sur un site de recherches archéologiques ! Quelques fragments de céramiques ou de silex ont été trouvés, qui nous reviennent de périodes lointaines - entre - 2 000 av JC et l’époque gallo-romaine -. « L’occupation humaine devait se situer juste audessus, de l’autre côté de la rue », commente l’archéologue Sophie Talin D’Eyzac, en désignant l’angle de la rue Dimitrov. Ici, nous sommes sur la Marne ! Car son lit s’étendait alors jusqu’à l’actuelle rue Jean-Jaurès. Les strates successives du sous-sol témoignent des terrasses qu’a formées la rivière en resserrant doucement son lit. On devine aussi les traces d’un ancien ruisseau, certainement le ru de la Lande, indique la spécialiste, désignant une succession de “structures”, et des vestiges de UHFRXYUHPHQWGHODÀQ e -début 20 e siècle. Le centre-ville raconte ainsi de notre histoire, avant d’entrer dans une nouvelle époque. L’Inrap fournira un rapport complet de son GLDJQRVWLFDUFKpRORJLTXHG·LFLÀQ 2020. Le centre-ville se tournera ensuite vers son futur et ses nouveaux aménagements.

AVIS D’EXPERT

« Tout ce qu’on peut apprendre lors de fouilles constitue les éléments d’une connaissance plus large sur l’humanité. C’est un puzzle dans lequel chaque pièce compte et apporte de nouveaux questionnements. On apprend aussi de ce qu’on ne trouve pas, de ce qu’il n’y a pas. »

Sophie Talin D’Eyzac responsable d’opérations archéologiques à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives)