PEUGEOT LÈVE LE VOILE SUR LA 308 GTi magazine
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Juillet•août 2015
NOUVEAU N°2 002
magazine
E M I T L U P I R T D A LE RO
CAYMAN
GT4
TESLA MODEL S
P 85D
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M 06995 - 2 - F: 4,95 E - RD
BEL/LUX : 5,90€ - DOM/S : 5,90€ - CH : 9,30 FS - CAN : 11,25 $CAD
MUSTANG
MUSTANG LE ROAD TRIP ULTIME • Peugeot 308 GTi • Porsche Cayman GT4 • Tesla Model S P 85D • Mercedes-AMG GT3 • Honda Civic Type-R • Mini JCW • Renault Espace V • Jaguar XE • Opel Corsa OPC...
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MUSTANG vs USA
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S E T A T S D E T I N U OF
G N A T S MU
s déjà, i o m s e u ng quelq a t a s u y l i M , e e r g privilè premiè e a l ue. l q u i e t e d n a t a l n r t a a l A e o v outre TopG ur au e o g t a t d n n o a haud a m c a r e u g a d n s n u e e i n e î b rique de fair es cha o d t s e nce i i t a h r r p F o i s r n t 5 e d 1 g a 0 modèle 2 s avons gardé ce ro rrivée de la Mustan es États d Nous vou omme il se doit l’a : traverser chacun t rc pour fête is de juillet ! Le bu d’origine. ys en ce mo de son pa x, non ? Ambitieu LE, NCAST N HOR RNER A U W T O IE R S : CHARL , IM A G E N O T L E IG H J U S T IN
LE DÉBUT
TEXTE : PAT DEVEREUX •LOÏC DEPAILLER
ÉTAPE 1
Non mais, sérieusement. Vous imaginez la logistique qu’il faut pour préparer un road trip passant à travers chaque État américain ?
G
KM : 2 588,6 Jours : 2.5 États à visiter
1. MAINE 2. NEW HAMPSHIRE 3. VERMONT 4. MASSACHUSETTS 5. CONNECTICUT 6. RHODE ISLAND 7. NEW YORK 8. NEW JERSEY 9. PENNSYLVANIE 10. DELAWARE 11. MARYLAND 11B. DISTRICT DE COLUMBIA 12. VIRGINIE 13. VIRGINIE OCCIDENTALE 14. OHIO 15. KENTUCKY 16. TENNESSEE 17. CAROLINE DU NORD 18. CAROLINE DU SUD 19. GÉORGIE
Comment éviter une prune dans la grande pomme : acheter une Mustang millésime 2015 !
THE START 060
NEW HAMPSHIRE Sa devise : Vivre libre ou mourir
Je transpire ! Les vitres sont fermées et la climatisation est réglée à fond, mais je sue autant que dans un sauna. Il faut dire que l’air chaud et humide circulant dans l’habitacle est déjà tellement saturé de particules d’eau qu’il ne peut pas absorber celui qui s’échappe de tous les pores de ma peau. Face à moi, le terrain de jeu favori de tout bon fan de Muscle Car américain qui se respecte : une piste de dragster... Et l’épaisse couche de gomme sur le tarmac est tellement surchauffée qu’on pourrait s’en servir comme papier tuemouche ! Histoire de me faire transpirer encore un peu plus, les tribunes sont bourrées à craquer d’une foule attendant impatiemment un moment historique. Un gros type affublé d’une barbe format XXL me fait signe d’avancer. J’enclenche la première avec en fond sonore le claquement sec du différentiel Torsen et me dirige doucement vers la ligne de départ. Dehors, des haut-parleurs poussés à fond laissent échapper une voix tout droit sortie d’une bande-annonce de blockbuster : « Mesdames et messieurs, veuillez accueillir comme il se doit la première Ford Mustang 2015 ! » Et, alors que la foule s’exécute avec entrain, j’écrase l’accélérateur, lâche d’un coup l’embrayage et me retrouve catapulté en avant. C’est le tout premier “run” de l’histoire sur une piste de drag réalisé avec une “nouvelle” Mustang. Comment je le sais ? Parce que tout ce qu’on a fait jusque-là, et que nous continuerons de faire durant les deux prochaines semaines, est une première pour le millésime 2015 de la Mustang. Vu que nous avons récupéré la première machine jamais sortie des chaînes de montage, tout ce qu’on pourra faire avec elle – un plein, un excès de vitesse, manger des chips, renverser un café dedans, n’importe quoi – sera une première mondiale. C’est bien évidemment un énorme privilège qui nous a été accordé, mais ça n’a pas été sans mal. D’abord, nous devions trouver une idée
de sujet à même de convaincre Ford de nous confier son tout premier exemplaire pour célébrer l’arrivée de la Mustang en Europe. Nous avions plein d’idées ! Certaines brillantes… d’autres moins, puis finalement nous sommes tombés d’accord pour faire le truc qui nous a semblé le plus évident. La Mustang a 50 ans. Et les États-Unis comptent 50 États. Pourquoi ne pas tous les traverser histoire d’introduire dans son habitat naturel le dernier-né d’une longue lignée de Pony Car, catégorie qu’elle a d’ailleurs inventée. Le problème, c’est que Ford a dit “oui”. Là, il nous a fallu peu de temps pour réaliser que, à moins de passer deux mois au complet là-bas, cette idée de rêve était en réalité un vrai cauchemar logistique. Après nous être usé les yeux sur Google Maps, les oreilles au téléphone et fait imploser quelques calculatrices (quelle distance sépare l’Alaska du reste des États-Unis ?), le tracé définitif de notre itinéraire ressemblait à s’y méprendre à ce qu’aurait pu tracer une araignée trempée dans de l’encre après un triple shoot de Guronsan-VodkaRed Bull. Avec le Maine sur la côte Est comme point de départ, notre route zigzague un peu dans tous les sens avant d’atteindre notre destination finale, la Californie, et plus précisément l’hôtel Sunset Marquis à Los Angeles. Distance totale à parcourir ? 18 000 km à vue de nez. En combien de temps ? Grosso modo, deux semaines. Liste des problèmes potentiels ? Nous avons manqué de papier. Un road trip inoubliable ? Y’a des chances... Coupé ou cabriolet ? V6, 4 cylindres turbo Ecoboost ou V8 ? Boîte automatique ou manuelle ? Nous avons laissé le choix de notre monture à la discrétion de Ford. A posteriori, la configuration idéale aurait été une GT et son V8 5.0 l, équipée des sièges les plus confortables et des suspensions les plus souples, le tout accolé à une boîte automatique histoire de s’économiser dans les embouteillages (et il y en a eu plein). Sauf que chez Ford, ils ont plutôt imaginé notre trajet comme
C’est toujours comme ça au début. On en reparlera dans 17 000 kilomètres.
Des fois, y a des endroits incontournables à photographier.
MARYLAND Il est illégale d’emmener un lion au cinéma.
061
LE DÉBUT un remake du Cannonball. Du coup, ils ont équipé notre Mustang avec tout ce qu’il y a de plus radical dans leur catalogue d’options. Nous avons pris livraison d’une GT (qui dit GT, dit V8) à la livrée Rouge Racing dotée de baquets Recaro et d’un pack Performance spécifique au marché US incluant de plus gros freins, des barres antiroulis de plus gros diamètre, des suspensions plus raides, des jantes de 19 pouces élargies et un rapport de pont court (0,373) couplé à un différentiel Torsen. Nous aurions sauté de joie si notre mission avait été de faire des ronds sur un circuit, mais pour notre marathon routier, c’est loin d’être la panacée. Nous ferons avec... De votre côté, trouvez-vous un canapé moelleux et de quoi boire vu que notre périple s’étale sur pas moins de 32 pages. Bouclez votre ceinture, contact, c’est parti ! « Regardez-moi dans les yeux... J’ai dit les yeux », disait un célèbre mannequin pour le lancement d’une non moins célèbre marque de soutiensgorge. Eh bien, se balader au volant de la nouvelle Mustang provoque exactement le même effet ; partout ; tout le temps ! Ça a commencé dès le premier jour, lorsque nous avons récupéré ses clefs chez Granite Ford à Rochester (New Hampshire). Et une fois le choc passé, la palette d’émotions et d’attitudes s’élargit presque à l’infini : doigt pointé, sourire, éclat de rire, ébahissement, d’innombrables high-five (nous, on dit tape m’en cinq), certains ont même chanté. Bref, cette nouvelle race de Mustang a le don de susciter l’allégresse à son passage. Quand on y réfléchit, c’est un peu perturbant. Qu’un fana d’automobile lève le pouce à notre passage, c’est logique. Mais ici, tout le monde a reconnu et apprécié la Mustang au premier coup d’oeil, comme si sa photo avait été imprimée au dos de tous les paquets de céréales. Hommes, femmes et même enfants tirant frénétiquement sur la manche de leurs géniteurs savaient immédiatement que c’était une Mustang, comme
si elle faisait partie intégrante de la conscience collective américaine. De ce côté de l’Atlantique, l’automobile est bien plus qu’un moyen de transport, c’est un art de vivre, voire pour certains une religion. Chez nous, quand quelqu’un commet une infraction au volant d’une automobile, les témoins se souviennent de la couleur. Ici, ils vous déballeront sans réfléchir la marque, le modèle et même l’année de fabrication. Surtout si c’est une Mustang. C’est le cas de Kim, charmante maman jouant avec ses enfants sur une plage du Maine au moment où nous effectuons notre premier arrêt. Le moteur est à peine coupé que les marmots ont déjà tous lâché pelles et seaux pour courir voir la bête d’un peu plus près. Kim sait que c’est la nouvelle Mustang, vu qu’elle travaille dans la concession Ford du coin. Les enfants aussi le savent, même s’ils sont bien incapables de l’expliquer. « On sait, c’est tout », lâchent-ils surexcités. Après avoir farfouillé dans tous les coins de l’habitacle en laissant du sable un peu partout puis fait des selfies depuis le siège passager, le verdict tombe : « Elle est super cool ! » C’est court mais plutôt de bon augure pour la carrière à long terme de cette nouvelle Mustang, vu que ce sera presque un modèle de collection quand ces mouflets seront en âge de conduire. Fin de la pause, faut pas traîner vu qu’il nous reste encore 18 États à traverser en moins de 48 heures. La première étape de notre périple nous fait traverser le Maine (1), à l’extrême nord-est des USA, puis serpente le long de toute la côte Atlantique (inspirez profondément !) : New Hampshire (2), Vermont (3), Massachusetts (4), New York (5), Rhode Island (6), Connecticut (7), New Jersey (8), Delaware (9), Maryland (10), Pennsylvanie (11), Virginie (12), Virginie-Occidentale (13), Ohio (14), Kentucky (15), Tennessee (16), Caroline du Nord (17) et du Sud (18) avant de faire halte à Atlanta en Géorgie (19),
Même de très loin, tout le monde reconnaît la nouvelle Mustang.
VIRGINIE OCCIDENTALE Vous pouvez manger tout ce que vous écrasez sur la route. Légalement.
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OHIO Il est interdit de faire boire de l’alcool aux poissons.
TENNESSEE Sept Etats sont visibles depuis le sommet de la montagne Lookout près de Chattanooga.
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LE SUD PROFOND
ÉTAPE 2
G
KM : 6 038,2 Jours : 5 États à visiter
Moche, pas mais très popratique je vous prés pulaire, un “donk” ! ente
lieu où la deuxième équipe prendra le relais. Bref, à part pour mettre des images en boîte, interdiction de flâner, d’autant que nous allons devoir naviguer à vue plutôt qu’au GPS intégré qui a la fâcheuse tendance à vouloir tirer au plus court. Pas pratique quand on a l’obligation de traverser 19 États. De toute manière, notre GPS est fâché avec notre accent. En mouvement, nous ne pouvons communiquer avec lui que par la voix et après avoir tout essayé (parler lentement, plus fort, imiter l’accent yankee...), rien n’y a fait. Après nous être finalement arrêtés pour débloquer la programmation manuelle, ce qui s’est affiché à l’écran nous a donné des sueurs froides : d’après lui, il n’y a pas 50 États mais 66 ! Des nœuds dans l’estomac à l’idée que notre sujet vient de tomber à l’eau, nous avons regardé plus en détail la liste puis poussé un soupir de soulagement. GPS local oblige, il intègre tous les territoires sous pavillon américain comme Puerto Rico, les îles Vierges, Guam, les îles Samoa et douze autres régions habitées. Et c’est pas fini ! En effet, vous pouvez encore rajouter à ce chiffre neuf autres destinations inhabitées, comme l’île Baker, portant le total à 75 ! Le système de navigation n’a pas été notre seul problème. La boîte manuelle à six rapports, qui nous a donné du fil à retordre dans les embouteillages de Boston et de New York, semblait anormalement ferme et bruyante.
Besoin de rodage ? C’est ce que nous nous sommes dit, mais après quelques milliers de kilomètres, consistance et fond sonore sont restés identiques. Du coup, nous nous sommes fendus d’un petit coup de fil à l’usine pour savoir si notre boîte n’avait pas un problème. Réponse de Ford : « Non, c’est comme ça tout le temps. » Le pack Performance dédié à la GT V8 a presque été développé avec une seule idée en tête, battre les chronos de la Boss 302 de 2013, variante la plus efficace de la précédente génération. Ford nous assure que c’est le cas, ce qui, au demeurant, est très impressionnant. Mais il y a un prix à payer, notamment en ville. Avec une démultiplication finale plus faible, tous les rapports sont plus courts, voire trop dans le cas de la première. Dans le même ordre d’idées, le Torsen motrice beaucoup mieux qu’un différentiel à glissement limité classique mais donne l’impression que les cardans ont un jeu excessif quand on roule aux vitesses légales. De toute façon, ce Torsen ne fait pas partie de la dotation des versions européennes, pourtant équipées d’office d’un pack Performance. Ne vous sentez pas floué, à moins d’être un pistard acharné, vous n’en voudriez pas. Et c’est tant mieux car cette singularité ne doit surtout pas éclipser un aspect majeur : cette Mustang est infiniment plus aboutie que sa devancière. D’abord il y a le design qui modernise tous les éléments de style du modèle originel sans en perdre l’âme. Et puis il y a l’intérieur s’inspirant de l’aviation avec ses cadrans très… Bell&Ross, la grosse bande de métal barrant le tableau de bord, ou encore les basculeurs permettant d’ajuster l’assistance de direction et les modes de conduite. Il y a bien encore quelques endroits où le plastique aurait mérité d’être de meilleure qualité,
GÉORGIE Premier producteur de cacahuètes, de noix de pécan et de pêches.
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notamment dans la zone autour du frein à main, mais la finition et les ajustements ont fait un énorme bond en avant. Et puis, surtout, il y a le châssis, qui a définitivement bazardé son antique essieu rigide au profit de suspensions indépendantes. Au volant, cela se traduit par une voiture qui semble plus lourde, comme “posée” sur le bitume, spécialement à l’arrière. Mais ce n’est qu’une illusion puisque que cette nouvelle architecture n’ajoute que 25 kilos sur la balance. Autre dommage collatéral des suspensions modernes, on a l’impression de rouler moins vite. Avec les anciennes Mustang, l’arrière devenait de plus en plus baladeur à mesure qu’on haussait le rythme. Ici, le comportement de cette Ford demeure homogène y compris quand on la pousse dans ses derniers retranchements, et même au-delà. Le gain en efficacité est spectaculaire, et c’est un ancien propriétaire de Mustang qui vous parle ! En Europe, Ford a toujours eu la réputation de produire des voitures qui tiennent la route et ce millésime 2015 de la Mustang en est une nouvelle démonstration. Cette impression ne fait que se confirmer à mesure qu’on se rapproche des montagnes de Blue Ridge. Malgré l’oppressante présence des policiers – un job visiblement très en vogue dans la région – la Mustang trouve ici un terrain de jeu bien plus à sa mesure qu’un centre-ville embouteillé. Et malgré la fatigue, je regrette presque de devoir passer le relais à la deuxième équipe pour la suite de notre road trip. À Atlanta en Géorgie, nous avons choisi comme point d’échange un Holiday Inn situé juste à côté de l’aéroport. Sur le papier, ça avait l’air d’un coin parfait. Le genre d’endroit où il ne se passe jamais rien. Grave erreur...
20. ALABAMA 21. FLORIDE 22. MISSISSIPPI 23. LOUISIANE 24. ARKANSAS 25. TEXAS 26. OKLAHOMA 27. KANSAS 28. MISSOURI 29. ILLINOIS 30. INDIANA 31. MICHIGAN 32. WISCONSIN 33. MINNESOTA 34. DAKOTA DU NORD 35. DAKOTA DU SUD 36. IOWA 37. NEBRASKA 38. WYOMING 39. COLORADO
Un autre État, un autre sticker. Piers Ward va finir par manquer de place.
Après une première étape plutôt calme, Dan prend les rênes pour la suite du périple qui s’annonce moins évidente… La dernière fois que je me suis baladé dans l’Amérique profonde (celle du Sud), j’ai bénéficié d’une remise à niveau accélérée sur le droit constitutionnel, notamment le deuxième amendement qui garantit à tout citoyen américain le droit de porter des armes. Mon instituteur du moment, un biker probablement agacé par mon dépassement optimiste, m’a rafraîchi la mémoire à l’aide d’un Colt 45, pointé d’une main experte sur mon genou. Rassurez-vous, tout s’est bien terminé. Après quelques paroles apaisantes (j’ai supplié), il m’a laissé partir en promettant de ne jamais remettre les pieds dans le comté.
Si on devait juger le Sud uniquement à ce qu’on voit sur le bord de ses routes, la faune locale se résume à une bande de mâles obèses amateurs de feux d’artifice (si, si) passant leur temps à 1 : chercher des noises aux autres mâles obèses (ou non), et 2 : régler ça devant un juge. Dès les premiers kilomètres de cette deuxième étape, la forêt de panneaux publicitaires géants donne le ton. Le cowboy Marlboro a été remplacé par des avocats bon marché et des messages rappelant que le Seigneur nous regarde et que tuer – ou avorter – c’est mal. Et entre chaque panneau, des boutiques de feux d’artifice ponctuent notre
FLORIDE Le point le plus élevé au dessus du niveau de la mer est de seulement 95 mètres.
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LE SUD PROFOND parcours aussi sûrement que des bornes kilométriques. Mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien fêter par ici ? Pour voir autre chose, il faudrait probablement aller musarder au-delà des stations-service jalonnant les Interstate (autoroutes reliant chaque État). On aimerait bien, ne serait-ce que pour manger autre chose que des hamburgers qui feraient passer un Big Mac pour un plat étoilé au Michelin, mais on n’a pas le temps ! En quittant Atlanta, le compteur de la Mustang affiche déjà 2587 km, mais il devra indiquer 8530 quand nous tendrons les clefs à l’équipe qui nous attend à Denver. Et d’ici là, le côté droit de notre monture s’ornera des 19 autocollants supplémentaires, soit un pour chaque État restant à traverser. Tout ça en cinq jours. Présentée comme ça, la balade a l’air sympa. Mais ce sont nos prédécesseurs qui ont eu droit aux plus belles sections. Pour nous, ce sera tout ce qu’il y a au milieu de la carte, pour l’essentiel des États produisant des céréales. Sincèrement, entre le massif des Appalaches à l’est et les Rocheuses à l’ouest, le paysage oscille entre herbe, blé, maïs et quelques autres trucs qui ont bon goût une fois mélangés avec du lait. Honnêtement, il y a également plein de coins incontournables recommandés par les guides touristiques mais nous allons presque tous les rater. C’est le seul aspect négatif de notre
Un de nos 32 pleins. Au total, la Mustang aura consommé 1 630 litres d’essence. Les panneaux Fo rd sont omniprésents. Aux “States”, c’est presque une religion.
Une petite pointe ? Non, trop de policiers... Ici le moindre excès de vitesse se traduit par une amende.
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ARKANSAS Le 27ème plus gros État des USA.
En contrepartie d’un volant plus léger à tourner, la quantité d’informations remontant dans le volant est moindre mais cela se révèle plutôt un avantage dans notre cas. Premièrement, cela limite les coups de raquette dans le volant au passage des innombrables nids de poule. On est très loin de la qualité du réseau Hexagonale. Et bien que l’Interstate bordée de pins coupe en ligne droite dans les marais, elle se révèlera une alliée précieuse lors de nos nombreuses manœuvres d’évitements pour épargner la faune locale. Visiblement, les gens du coin ont moins de scrupules que nous. Si vous aimez chasser, ou que vous êtes prêt à ramasser les dépouilles à moitié écrasées jonchant le bas-côté, vous pourrez vous faire un succulent barbecue à base de steak de tatous, de blancs de tortues et de côtes de ratons laveurs. Ensuite, nous enchaînons avec la visite de la Floride (21) la plus rapide de l’Histoire (voir la carte p. 63) avant de couper à travers le Mississippi (22) pour rejoindre la Louisiane (23), terrain de jeu favori de Mère Nature. Là-bas, tout ce qui est au-dessus du niveau de la mer est monté sur pilotis, routes incluses. Le gouvernement local a même pensé à indiquer sur de petits panneaux verts tout ce qui a été enseveli par les eaux. Et si ces panneaux ne vous donnent pas envie de foncer pied au plancher vers le prochain État, le nom des bleds locaux vous en convaincra peut-être. Dans le
“VOUS VOULEZ VOIR À QUOI RESSEMBLE UN REVOLVER DE LA POLICE ? FAITES UN EXCÈS DE VITESSE...”
ues ou Essaim de moustiq au relents habitacle parfumé s ? nt de mâles domina ustiques... Piers choisit les mo
MISSISSIPPI Lieu de naissance d’Elvis Presley.
parcours : pour traverser dans les temps les 50 États, nous devons suivre un chemin bizarre et sinueux qui évite la plupart des endroits intéressants. Et même quand nous y passons, c’est juste pour y faire le plein et avaler le plat du jour dans un Truck Stop local. Pendant les jours qui suivront, nous passerons en coup de vent devant La Nouvelle-Orléans, Saint Louis, Chicago et plein d’autres villes remplies de gens cultivés et bien nourris. Bref, nous sommes pressés... Mais je grille les étapes. D’abord, nous devons quitter la Géorgie et nous diriger au sud-ouest, vers l’Alabama (20) et les marécages du littoral sud, là où le golfe du Mexique vient suinter jusque dans les terres. La police locale manquant terriblement d’humour, le régulateur de vitesse de la Mustang est sagement réglé sur 70 mph (112,6 km/h). C’est l’occasion de bricoler un peu avec les différents commutateurs au tableau de bord. Côté mode de conduite, on a le choix entre Normal, Sport +, Track ou Snow, chacun ajustant le niveau d’assistance de la direction, la réponse à l’accélérateur et le degré d’intervention du contrôle de stabilité. Un autre commutateur permet également de régler indépendamment le degré d’assistance de direction selon trois modes (Normal, Sport ou Confort). Notre choix se portera sur le mode conduite Normal et une assistance de direction typée confort.
KANSAS Il est illégal de mettre une boule de glace sur une tarte à la cerise.
ILLINOIS Le tout premier McDonald a été érigé à Des Plains.
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LE MIDWEST nord-ouest, les colons ont baptisé leurs terres de noms pleins d’optimisme. Ici, beaucoup moins : Murder Creek (le ruisseau du meurtre) ; Gashland (la terre balafrée) ; Turkey Foot (la patte de dinde). D’ailleurs, si on se fie aux panneaux d’information devant les églises locales, le seul espoir de la population locale est que Jésus revienne pour mettre de l’ordre dans tout ça. S’il adopte le style local, il débarquera en surfant pieds nus dans les bayous, vêtu d’une simple salopette, une clope vissée au coin de la bouche. Rien qu’à cette idée, notre arrêt dans la banlieue de la Nouvelle-Orléans se transforme en ravitaillement type F1 et le reste de notre traversée s’effectuera de nuit, ce qui n’est finalement pas plus mal. En remontant vers le nord-ouest sur l’Interstate 49, nous faisons un autre arrêt éclair près d’Alexandria (trois minutes sont amplement suffisantes pour se faire attaquer par une horde de criquets enragés) avant de passer la nuit, ou ce qu’il en reste, dans la ville de Texarkana, à cheval entre deux États. Dix points à ceux qui devinent lesquels. Ça fait six États de plus, soit 25 au total. Allez, plus que 25. En écartant les rideaux le lundi matin, les marais ont été remplacés par des ranchs, nous sommes désormais au pays des cowboys. Accessoirement, la température est plus agréable. Même le V8 de la Mustang semble apprécier le fait que le thermomètre soit passé de 38 à 27 °C. Oui, on sait qu’un quatre cylindres turbo est également
disponible, mais ce choix judicieux pour le portefeuille ne remplacera jamais les gargarismes syncopés d’un gros V8 au ralenti. Sur ses terres natales, un autre choix aurait été déplacé. Et puis ici, même si l’essence est de mauvaise qualité, au moins elle n’est pas chère. Nous passerons la plus grande partie de la matinée dans l’Arkansas (24), État dont le natif le plus célèbre est Bill Clinton. D’ailleurs, c’est la seule célébrité du coin. L’endroit est charmant avec des vallées boisées à perte de vue, chacune abritant une ferme proprette et une grange rouge. Avec un peu d’imagination, nous pourrions nous croire dans un épisode de La Petite Maison dans la prairie. Les panneaux publicitaires ont presque tous disparu et nous nous disons que, finalement, le cœur de l’Amérique est un endroit plutôt agréable. Notre route nous fait sortir un temps de l’Interstate en empruntant une route serpentant doucement au creux des vallées et, miracle, nous trouvons même quelques vrais virages. Calé en mode Sport, la direction se raffermie juste comme il faut. Les remontées d’informations sur le grip disponible ne sont toujours pas au niveau de ce qu’on trouve de plus sportif dans la production germanique mais le guidage du train avant est remarquablement précis et votre fessier calé dans le bacquet Recaro est parfaitement informé de ce qui se passe aux quatre coins de la Mustang. Les réglages spécifiques des amortisseurs du pack Performance apportent la
bonne dose de fermeté pour limiter les gros transferts de masse sans trop dégrader le confort général. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les versions européennes en seront équipées d’office. Le compromis général donne à la Mustang des airs de GT dynamique, laissant à la future GT 350 le rôle de sportive plus radicale. Nous piquons à gauche pour traverser un coin du Texas (25) puis entrons en Oklahoma (26) avant de monter pour traverser le Kansas (27). Ensuite, nous bifurquons sur Joplin, Missouri (28), pour emprunter une portion de la vieille Route 66. À l’époque, c’est là que vous auriez trouvé l’Amérique authentique, celle des wagons de train reconvertis en restaurants et des motels roses, leurs parkings bourrés à craquer de Hudson et de Studebaker. Nous aimerions bien ajouter la Mustang à la liste mais elle n’est arrivée que bien plus tard, en 1964. Le président Eisenhower avait déjà lancé son grand programme de construction des Interstates, scarifiant le paysage des longs bandeaux de bitume qu’on connaît aujourd’hui et tuant au passage tout un pan de la culture automobile américaine... mais donnant un cadre et une trame géniale pour l’un des meilleurs longs métrages Pixar. Dans ce cadre chargé d’histoire, la Mustang raccourcit les distances avec entrain. C’était hier ou presque que nous quittions Atlanta. Aujourd’hui, nous traçons à travers le Missouri direction nord-est et nous nous apprêtons à
affronter le pire orage que j’aie jamais vu. Le ciel, noir de nuages, bat au rythme des éclairs électriques blanc et pourpre frappant frénétiquement la terre ferme. Suivant la distance de l’impact, l’ambiance alterne entre rave party et Photomaton géant... Puis c’est le tour de la pluie. Diluvienne, forcément, et les incessantes projections des camions arrivant en sens inverse sont d’une telle puissance qu’elles rendent nos essuie-glace inopérants. Le seul moyen de ne pas finir dans le bas-côté consiste alors à se guider au son des cat’s eyes (yeux de chat) : des catadioptres insérés régulièrement au milieu de la chaussée. Ça durera jusqu’à ce qu’on passe en Illinois (29). La voiture s’est plutôt bien accommodée de ce traitement. Nous beaucoup moins. Dormir, vite ! À l’aube de notre troisième jour, nous nous réveillons à Terre Haute [en français dans le texte], Indiana (30), patrie de Ron Burgundy et ville voisine d’Indianapolis. Et si nous allions jeter un coup d’œil ? Une fois arrivés devant le fameux Motor Speedway, une charmante vieille dame nous autorise à entrer sur le site des 500 Miles le temps de prendre quelques photos et d’étaler notre carte sur le capot pour faire le point. Nous aurions bien aimé faire quelques tours de l’anneau, mais nous manquons de temps. À la place, nous faisons un crochet de 290 km pour un bref arrêt là où est née la Mustang, dans le Michigan (31). Là-bas, les sobres messages sudistes ont été remplacés
par des publicités vantant les attraits du sexe et des jeux de hasard. Ah ! l’Amérique... Mais nous n’avons pas le temps pour cela non plus. Avant de nous coucher, nous allons successivement : être coincés dans les embouteillages de Chicago, perdre une carte de crédit dans une station-service, nous en rendre compte 50 bornes plus tard, faire demi-tour, revenir et enfin traverser les frontières du Wisconsin (32) et du Minnesota (33). Quatrième jour. Dakota du Nord (34) et du Sud (35) ? OK ! Ça ressemble au Canada. Logique, ce sont les voisins du dessus. Beaucoup d’herbe, quelques bisons. Il est temps de piquer sur l’Iowa (36). L’auteur local Bill Bryson a écrit un jour : « Je viens de Des Moines. Il fallait bien que quelqu’un se sacrifie. » Ces propos obscurs prennent tout leur sens une fois que l’on arrive dans le coin. L’ambiance(ou son absence) est telle que j’ai posé mon carnet de notes jusqu’à ce qu’on arrive dans le Nebraska (37). Là-bas non plus, c’est pas la joie. Les locaux disent qu’ici, si votre chien s’enfuit, vous pouvez le voir pendant trois jours entiers avant qu’il ne disparaisse à l’horizon... C’est un peu exagéré mais ça vous donne une idée du paysage. Notre dernier stop se fait dans la ville de Grand Island. Curieux comme nom, il n’y a pas d’île ici, et la ville est toute petite. Mais nous avons choisi cette destination car elle a été frappée par
plusieurs ouragans en juin 1980. Cet événement est aujourd’hui connu sous le nom de “la nuit des tornades”. Six personnes ont été emportées et deux cent de plus ont été blessées. Ceux qui avaient réussi à rejoindre un abri avaient découvert en sortant que leur maison n’était plus dans sa ruezd’origine. En guise de monument en souvenir des disparus, ils ont empilé tous les débris dans un parc en bordure de la ville et l’ont baptisé Tornado Hill. C’est le cœur un peu serré et le ventre vide que nous sommes partis à la recherche d’un bon petit déj’ avant de reprendre la I-80, droite commeun i justement, pour atteindre notre destination finale : Denver. Le fait que cette autoroute trace une ligne parfaitement droite n’est pas la seule particularité de ce tronçon surnommé Lincoln Highway. C’est également la toute première voie de ce genre jamais construite aux États-Unis. Elle longe le “chemin de l’Oregon”, une vieille route en terre empruntée par les pionniers pour rallier l’Est à l’Ouest. Des milliers de chariots passèrent par là, les uns derrière les autres, traçant des sillons si profonds qu’ils sont encore visibles aujourd’hui. Traverser l’Amérique à l’époque était autrement plus périlleux. Cet endroit n’était pas le plus sauvage de l’Ouest, mais si les bandits et les Indiens ne vous attrapaient pas, les hivers particulièrement rudes avaient encore une chance d’avoir votre peau.
“L’ESSENCE N’EST PAS CHÈRE, MAIS IL NE FAUT PAS ÊTRE TROP REGARDANT SUR LA QUALITÉ”.
INDIANA Santa Claus, ville d’Indiana recoit 1,5 million de lettres par an.
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MICHIGAN La ville de Colon est le premier fabriquant mondial d’accessoires de magie.
MINNESOTA L’agrafeuse a été inventée à Spring Valley.
DAKOTA DU SUD Le sculpteur Gutzon Borglum a immortalisé les présidents sur le Mont Rushmore.
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LE MIDWEST
Le plus difficile avec ces routes, c’est de ne pas s’endormir au volant... Le seul rival de la pour abattre des Mustang bornes.
Plus de km, plus de stickers (air connu).
Piers a trouvé un raccourci ! Finalement on s’est perdu...
Ceci explique peut-être le sens de l’annonce d’époque que nous avons trouvée dans une ancienne station-relais du Pony Express près de Gothenburg. « Recherche : jeunes gens à la carrure svelte. Doivent être des cavaliers chevronnés et être prêts à risquer leur vie quotidiennement. Orphelins de préférence. » Les heureux élus devenaient ensuite des postiers à cheval, chargés d’acheminer lettres et messages entre l’Est et l’Ouest aussi vite que possible. Les meilleurs d’entre eux pouvaient parcourir jusqu’à 160 km par jour, s’arrêtant dans une station-relais tous les 16 km pour changer de cheval. Et si le Pony Express utilisait quantité de pur-sang bien dressés pour traverser à toute vitesse ces plaines gigantesques, les montures les plus efficaces étaient des mustangs sauvages. Avec le système du Pony Express, les nouvelles n’avaient jamais circulé aussi vite en Amérique, mais malgré des efforts héroïques – et une équipe de cavaliers incluant Buffalo Bill en personne –, l’entreprise ne dura que 18 mois. Payer les hommes et soigner les chevaux se révélèrent trop coûteux et l’émergence du télégraphe stoppa définitivement l’aventure. Voilà qui explique peut-être le choix du patronyme de la première Pony Car. Notre Mustang à nous a parcouru un peu plus de 8620 km en sept jours sans faiblir. Et si notre monture piaffe d’impatience de continuer, ses cavaliers ont l’arrière-train un peu usé. C’est donc avec un certain soulagement que, au beau milieu d’une route reliant le Wyoming (38) au Colorado (39), nous voyons une silhouette se profiler à l’horizon. Oui, cet auto-stoppeur chauve n’est autre qu’Ollie Marriage, au bon endroit et pile à l’heure pour prendre la relève. Donc pour nous, c’est la fin de ce voyage. Pour vous, le road trip continue...
ÉTAPE 3
G
KM : 3 452 Jours : 2.5 États à visiter
40. NOUVEAU MEXIQUE 41. ARIZONA 42. UTAH 43. IDAHO 44. MONTANA 45. WASHINGTON
Le Midwest passé, Ollie Marriage prend le relais alors que le voyage épique de la Mustang remonte vers les Rocheuses avant de traverser le désert… Ah, enfin, Dan et Piers. Ils vont m’entendre ! Quand ils m’ont donné rendez-vous au croisement de Jefferson Avenue et Iris Hill Lane (« Tu vas voir, c’est un peu au nord de Denver... »), j’étais certain de discerner une pointe d’amusement dans leurs voix. Quand j’ai vu la tête du chauffeur de taxi lorsque je lui ai demandé de me déposer « dans une banlieue du nom de Wellington, il paraît que c’est pas loin d’ici », j’ai tout de suite su que mes soupçons étaient fondés. À peine 90 minutes plus tard, le type me déleste de 100 $ avant de me larguer à un croisement entre deux chemins de terre, dans un coin perdu du Colorado. Sympa, les gars. Alors forcément, quand ils se sont pointés, sourire aux lèvres à notre point de rendez-vous, je leur ai juste donné le numéro d’une compagnie de taxis avant de les laisser plantés là, avec leurs sacs. Ça n’aurait pas été charitable de ma part de leur infliger la punition des sièges arrière. Et puis nous n’avions pas le temps... C’est donc Justin et moi qui devrons mener à bien cette étape. Aujourd’hui, ce sera à peine 300 km, mais par la suite nous devrons affronter des montagnes, un désert, beaucoup de sel, deux types de crevaison, encore des montagnes et une grande forêt avec en point de mire l’océan
Dans le trafic, la Mustang fait tourner les têtes. Normal, elle est jolie.
?!? al of the World” “The Racing Capit Le Mans mais on ne st c’e i, Bon, en vra xer ! voulait pas les ve
NEBRASKA Si un enfant rote à l’église, les parents peuvent finir en prison.
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WYOMING Le premier État à donner le droit de vote aux femmes.
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LES ROCHEUSES
Routes tortueuses : mauvaises pour la moyenne, bonnes pour la santé mentale.
“PAS LE TEMPS DE FLÂNER, ON A DES KILOMÈTRES À TOMBER.”
NOUVEAU MEXIQUE Les trois quarts de ses routes ne sont pas goudronnées.
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ARIZONA Couper un cactus là-bas est passible de 25 ans de prison.
Pacifique. D’après nos calculs, cela représente un peu plus de 3500 km et le panorama promet d’être autrement plus varié que les territoires traversés par les deux cowboys qui nous ont précédés. Nous sommes jeudi, c’est le matin, et nous devons arriver à Seattle dimanche midi au plus tard. Je reprends donc la direction de Boston avant de piquer à droite en direction des Rocheuses qui se profilent à l’horizon, la radio réglée sur Godrock FM (oui, on peut convertir les gens au catholicisme avec une guitare électrique). Le ciel a l’air menaçant mais mes ex-copains de travail m’ont dit que la Mustang avait vu bien pire. Denver culmine déjà à 1600 m au-dessus du niveau de la mer et l’autoroute de La Grande Armée de la République (alias I-70) va nous mener jusqu’au point le plus haut de notre road trip à travers 50 États, soit 3496 m. Un excellent test vu que la plus haute d’Europe, à Solden en Autriche, est perchée à 2829 m. Une fois de plus, la Mustang traverse une frontière d’État. Et je suis déjà amoureux de ce gros coupé. Entre sa tenue de route, transfigurée, et sa capacité à avaler les kilomètres sans effort, difficile de ne pas tomber sous son charme. Sauf dans ces conditions. Entre l’altitude élevée et des rapports de boîte excessivement longs, la Mustang manque de souffle dans les sections les plus pentues, obligeant à de fréquents rétrogradages. Et même après ça, ne vous attendez pas à un déferlement de puissance. Malgré ses 5.0 l de cylindrée, le V8 est asthmatique à cette altitude. La pause du soir se fait dans la très huppée station de ski de Vail, avec en guise de repas un plat chinois à emporter dégusté en regardant le soleil se coucher devant le lobby de notre Holiday Inn. À vue de nez, il faudra parcourir au minimum 1450 km demain si nous voulons arriver dans les temps. À 7 h du matin, le compteur journalier affiche déjà 160 km. Après avoir traversé Bellyache Ridge, Blowout Hill et No Name (littéralement Sans Nom) puis plongé dans des gorges longeant la rivière Colorado, nous faisons une halte “naturelle” à Carbondale. C’est une ville sympathique mêlant chic et rusticité. Le genre de coin où il est impossible de trouver une voiture dénuée de porte-vélos. Ça deviendra d’ailleurs notre challenge du jour. Nous en avons compté deux. Nous avons maintenant quitté l’autoroute et j’ai des fourmis dans le pied droit... Moins pour voir ce dont est capable la Mustang que pour arriver dans les temps. Les 400 km de l’équivalent local d’une départementale risquent de sérieusement faire baisser notre moyenne. La Route 133 n’offre pas qu’un panorama sublime, elle est également large, sinueuse à souhait, rapide... et vide de tout trafic. La nouvelle suspension arrière a transformé cette
voiture. L’essieu rigide baladeur n’est plus qu’un lointain souvenir et l’avant va exactement là où on lui demande d’aller. L’ensemble est stable, sécurisant, et distille un plaisir de conduite allant bien au-delà de mes espérances. Cette descente vertigineuse nous permet également de découvrir un des plus sérieux atout de la Mustang en conduite sportive : son freinage. A l’avant, les étriers fixes six pistons estampillés Brembo – une référence – couplés à d’énormes disques de 380 mm offrent un mordant démoniaque et une puissance rappelant celle des machines produites à Stuttgart. Quant à l’endurance, il faudra probablement s’aventurer sur circuit pour en venir à bout... Ce très long “quart d’heure américain” n’a pas que des avantages. La consommation, qu’on peut maintenir aux alentours de 9 l/100 km avec un œuf sous le pied, peut flirter avec (voire dépasser) les 20 litres. Et après 390 bornes de plaisir pur sur fond de crêtes, de vallons et de rivières argentées, nous débouchons sur un paysage très différent en arrivant en vue de Cortez. La transition entre forêt luxuriante et désert aride est brutale. Le vert vire au jaune, puis au brun pour devenir monochrome à mesure que s’estompe toute forme de vie : villes, végétation, animaux. Il ne reste plus que la route jusqu’à ce qu’on quitte la I 60 pour passer par Four Corners, seul endroit des États-Unis où se croisent les frontières de quatre États : Colorado, Nouveau-Mexique (40), Arizona (41) et Utah (42). Pour améliorer notre moyenne, c’est parfait, nous allons pouvoir coller quatre stickers d’un coup sur la Mustang. Après être passé devant les innombrables pièges à touristes vendant des souvenirs du Spot (c’est son petit nom), je me prends pour l’Homme de Vitruve dessiné par Vinci le temps d’une photo tout en réfléchissant à la faisabilité d’un drift avec la Mustang autour du complexe entourant le fameux Spot. C’est très faisable, mais la perspective de se faire verbaliser pour conduite dangereuse par quatre polices d’État en même temps m’en dissuade. Nouveau-Mexique : Dans un État qui s’étend sur près de 500 km entre nord et sud, notre visite locale se résume à 750 m avant de passer en... Arizona : après 60 mornes bornes égayées uniquement d’une clinique et d’une école (une vision incongrue tant les alentours sont déserts), nous mettons cap au nord pour pénétrer dans l’Utah. Bon, c’est pas tout ça, mais nous ne sommes pas là pour enfiler des perles, nous filons donc au plus court. En regardant par la vitre côté conducteur, j’aperçois les abords de Monument Valley à 50 km sur ma gauche. J’en informe mon photographe Justin. Mauvaise idée. Déjà frustré d’avoir dû faire l’impasse sur des clichés type La Petite Maison dans
Ollie se prend pour l’Homme de Vitruve à la frontière entre quatre États.
Le soleil se couche sur l’Utah. Dans 560 km, on fera la même chose.
UTAH Lieu de naissance de Philo T. Farnsworth, un pionnier de la télévision.
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LE GRAND DÉSERT
“ LE PARC NATIONAL DES ARCHES : DEUX VILLES ET DES MILLIONS DE CLICHÉS HOLLYWOODIENS.”
Parc National des Arches. Il faut y rester plus longtemps que nous, l’endroit est sublime.
seule chose Dans le désert, la res, arb x au se us po qui illles. ce sont ces boute
La flore locale est... étonnante et plutôt agressive !
la prairie lors de l’étape précédente, il ronge son frein en grommelant. L’ambiance reste morose dans l’habitacle jusqu’à ce qu’on remarque une horde de chevaux sauvages, probablement des mustangs. Du coup, je coupe à travers un chemin de terre pour me rapprocher, soulevant derrière moi un énorme nuage de poussière. L’arrivée de notre bolide rouge les fait détaler aussi sec, nous laissant encore plus seuls au milieu du désert avec l’obligation d’attendre que le nuage de poussière se dissipe avant de pouvoir revenir sur la route... Notre prochain arrêt est le parc national des Arches, qui s’étale sur 210 km. Entre chaque bout, on ne compte que deux villes de taille décente. Deux villes et un million de clichés dignes d’un western hollywoodien. Mais ces clichés sont le
quotidien des gens du coin. Ici comme ailleurs, on trouve des barbus tatoués roulant en Harley, des camionneurs se saluant à coups de klaxon sur des routes tracées au laser. Dans cet endroit, la Mustang laisse tout le monde indifférent. Nous avons bien trouvé deux fans qui ont reconnu “la 2015” mais les gens s’intéressent plus aux stickers collés sur le côté droit qu’à la voiture en elle-même. Du coup, nous leur expliquons ce que nous sommes en train de faire et ils trouvent ça « cooool ». Racontez à un Français que vous faites le tour de l’Hexagone en passant par chaque département et il vous prendra au mieux pour un débile léger... Mais les Américains sont plus ouverts d’esprit et jamais condescendants quand il s’agit d’automobile. C’est aussi ça qui fait qu’un road trip là-bas
IDAHO Lieu de décès de Philo T. Farnsworth, un pionnier de la télévision.
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a une saveur si particulière. À mesure que le soleil se couche, nous multiplions les arrêts impromptus dans le parc. Une heure durant, l’appareil de Justin va crépiter pendant que je me fais un décollement de la rétine en admirant les formes sculptées patiemment par le vent, l’eau et le sable. Jusqu’au moment où nous réalisons qu’il est 18 h 30 et qu’il nous reste 560 km de route avant d’atteindre le lit de notre chambre d’hôtel. Conduire la Mustang, c’est un peu comme recevoir un gros câlin, à la fois tiède et rassurant. Les larges baquets Recaro touchent à la perfection en matière de support et de confort. Pour avaler des kilomètres par centaines, difficile de trouver mieux pour notre duo. Au moment où le soleil passe sous l’horizon, nous empruntons pour la première fois de la journée une double voie...
que nous quittons peu de temps après. Encore 200 km de “nationale” négociée dans le noir le plus complet. Les villes passent, le temps passe mais le paysage éclairé par les phares est toujours aussi lunaire. On continue de rouler. La Mustang est un métronome, enchaînant 520-560 km entre chaque plein. Les occupants sont moins vaillants, leur voyant de réserve s’est allumé depuis longtemps. Le moteur ronronne, les kilomètres s’égrainent, les heures passent et à travers les lumières artificielles qui irradient de Salt Lake City on discerne les formes d’un temple mormon. Puis, vers minuit, mon horizon s’illumine de lumières rouges et bleues qui clignotent devant moi et je lève instinctivement le pied de l’accélérateur. Dix kilomètres plus tard, je passe devant la voiture de police.
Le soulagement et la fatigue me submergent enfin quand nous entrons dans Wendover à 1 h du matin. Pas de chance, j’ai mis le réveil à 5 h 30. Mais c’est pour la bonne cause : un lever de soleil sur le lac salé de Bonneville. Il y a une éternité que je voulais venir dans ce coin mythique et je ne suis pas déçu. La couleur – une infinie variation de blancs tirant entre le bleu et le mauve – la texture et l’échelle de l’endroit ont un effet hypnotique. Les résonnements du V8 se perdent dans les plaines couvertes de sel s’étendant à perte de vue quand les membres les plus matinaux de l’association sportive de Salt Flats arrivent à notre hauteur, à la recherche de portions sèches pour effectuer quelques runs. Ici encore plus qu’ailleurs, la passion de l’automobile est palpable. On serait bien restés avec eux histoire de vérifier si la vitesse
de pointe de notre GT est bien conforme aux 250 km/h annoncés par Ford mais, vous l’avez deviné, on a pas le temps. En frôlant la frontière du Nevada (mais sans y passer encore), nous récupérons la Route 30, ma portion préférée de tout ce voyage. En l’espace de 100 km, nous n’avons croisé que quatre voitures, des bouteilles suspendues à un arbre et un train de marchandises. Nous restons à sa hauteur pendant un moment avant de partir devant pour l’attendre au croisement. Les avertisseurs de proximité sonnent tandis que nous nous approchons aussi près que possible alors que le Léviathan de métal passe à toute vitesse devant nous. Ça décoiffe ! Repeints de poussière et toussotant, cette petite poussée d’adrénaline réveille notre côté joueur. Nous décidons de tester le système Line Lock permettant de bloquer uniquement les roues avant pour faciliter les burnout. Grave erreur. Le bitume ici est incroyablement abrasif et nos pneus sont presque à la toile une fois nos gamineries terminées. Pour préserver ce qui nous reste de gomme, nous passons – plus lentement – à la suite du programme. Idaho (43) : si l’Utah est un État cool bourré de gens extravertis s’amusant dans un paysage loufoque, l’Idaho en est l’exact opposé. Bienvenue dans « l’État de la patate » ! Ce territoire est entièrement dédié à la culture du tubercule. L’agriculture a dompté la nature pour y installer des systèmes d’irrigation et chaque ville que l’on traverse semble construite selon un schéma bien spécifique. Vous voyez quand Scooby-Doo traverse une maison en courant et que chaque pièce revient
MONTANA L’État compte trois fois plus de vaches que d’habitants.
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ENCORE DES MONTAGNES trois portes plus tard ? L’Idaho, c’est ça, un air de déjà-vu permanent. Si Un jour sans fin avait été un road trip, il aurait ressemblé à notre traversée de cet État. C’est interminable mais au moins les autorités locales ont relevé la limitation de vitesse à 80 mph (env. 130 km/h). Montana (44) : mon photographe Justin et moi avons décidé d’un commun accord que cet État était notre favori. Même le cimetière de bus bordant la I-15 à l’est de la frontière nous plaît. Pour être complètement honnêtes, il nous arrive de nous dire que les Américains devraient prendre un peu plus soin de l’endroit où ils vivent. Depuis notre départ, chaque propriété rurale est flanquée d’une épave ou d’un pick-up à moitié rouillé dans son arrière-cour. Mais le Montana est un endroit majestueux où la présence de l’homme est non seulement rare mais aussi jamais intrusive. Le silence et la tranquillité qui règnent ici ont quelque chose de rassurant. Et à l’instar des Highlands d’Écosse, ce petit bout de paradis a un côté hors du temps. Les pics sont fiers et robustes, les collines intégralement recouvertes d’herbe au vert intense et velouté, l’atmosphère est tiède mais l’air y est frais. L’endroit est spécial, à la fois sauvage et accueillant. L’Interstate 90 qui nous ramène vers l’est après avoir dépassé la ville de
Butte perd ses habitudes rectilignes en longeant la rivière Clark Fork. L’occasion pour la Mustang de s’y dégourdir les jambes et nous les bras juste avant que le soleil se couche. La direction a perdu le flou caractéristique des anciens modèles au point milieu et offre une précision surprenante au regard des 1 720 kg de l’ensemble. La Mustang va là où l’on porte son regard, ne laissant apparaître une amorce de sous-virage qu’en cas d’excès d’optimisme dans les virages qui se referment. Et même là, il suffit de lever délicatement le pied pour déclencher un léger déhanchement. Le jeu consiste alors à doser savamment l’arrivée de la cavalerie pour entretenir une légère glisse jusqu’à l’arrivée de la ligne droite ou du prochain virage. Mais c’est justement entre deux virages que le pneu d’un pick-up qui nous précède décide de déchaper. Je réussis à éviter la plupart des débris mais un énorme morceau de bande de roulement vient taper les antibrouillards. Plus de peur que de mal mais nous retraversons la frontière de l’Idaho à un rythme plus calme avant de nous diriger vers le dernier État de notre étape. Washington (45) : juste 16 heures de route aujourd’hui et 1330 km parcourus. Rajoutez les 19 heures et 1500 km d’hier et vous comprendrez que la nuit passée à Spokane a été accueillie
“ NOUS DÉCIDONS DE TESTER LE SYSTÈME LINE LOCK FACILITANT LES BURNOUT. GRAVE ERREUR.”
comme une bénédiction. Et en pénétrant dans Washington (l’État, pas la ville), quelle a été notre surprise en découvrant que c’est la réplique exacte de l’Idaho ! Nous nous étions dit que l’extrême nord-est du Pacifique allait être des montagnes, des arbres immenses à la pelle et de gentils ruraux. Mais cette image d’Épinal ne s’applique qu’à une étroite bande bordant le littoral. À part la zone autour des gorges de la rivière Columbia, l’État de Washington ne devient intéressant que lorsque la cime enneigée du mont Rainier pointe à l’horizon. À partir d’ici et jusqu’à Seattle, le paysage est un festin pour nos yeux. Verte, riche et accueillante, Seattle ressemble à une ville scandinave. Nous arrivons par le viaduc de l’Alaskan Way, le Pacifique à notre gauche et des gratte-ciel à droite, et c’est à ce moment précis que notre GPS décide de tomber en rade. Une première en 3500 km. Nous nous perdons, forcément, mais retrouver notre chemin s’avère moins compliqué que prévu. « Cherche le gratte-ciel qui ressemble à une soucoupe volante », m’a dit Tom. La soucoupe en question n’est autre que la Space Needle, tour futuriste de 182 m de hauteur construite pour l’exposition universelle de 1962. Autant dire qu’on la voit de loin… Nous retrouvons nos remplaçants – Tom Ford et Charlie Turner – devant le bâtiment et, dix minutes plus tard, la Mustang tourne à un coin de rue avant de disparaître. Je me sens un peu désespéré. Justin, qui a littéralement habité dans cette voiture pendant une semaine, a le regard vide. Nous trouvons un bar. Un T-shirt portant la mention « Il y a de la sagesse dans le vin, de la liberté dans la bière et des bactéries dans l’eau » est suspendu au-dessus du comptoir. Je vais boire à ça !
ÉTAPE 4
G
KM : 5 360,5 Jours : 5 États à visiter Nous avons pris ce criquet en autostop depuis l’Arizona jusqu’en Californie.
Puissant et ne nous a ja fiable, le V8 5.0 L mais laissé tomber.
46. ALASKA 47. OREGON 48. NEVADA
La plus grande distance pour le plus petit nombre d’États. Tom et Charlie quittent l’Amérique pour… un autre morceau d’Amérique. Le premier truc qu’on remarque quand on pénètre dans une voiture qui a uniquement été occupée par des mâles adultes pendant plusieurs centaines d’heures d’affilée, c’est l’odeur ! Cette fragrance inimitable dominée par le musc et la testostérone avant de transiter doucement vers la transpiration acide avec en toile de fond une touche de caféine me rappelle ma première voiture. Y faire pénétrer une femme se terminerait en rupture, une personne à la santé fragile en procès pour meurtre avec préméditation. Au moins, c’est raccord avec l’aspect extérieur. Le rouge de la carrosserie porte les stigmates du voyage : éraflures, poussières, insectes divers et variés... À droite, 45 stickers représentant le drapeau de chaque État traversé. Il ne reste pas beaucoup de place, juste assez pour les cinq derniers mais nous sommes encore loin du but. Comme vous l’avez probablement remarqué maintenant, les États-Unis sont un vaste pays et pour traverser les États restants, la plupart des kilomètres que nous allons parcourir ne se feront même pas sur le territoire américain. Le rédacteur en chef Charlie Turner et moi allons devoir passer la frontière canadienne et traverser toute la Colombie-Britannique pour aller jusqu’en Alaska (46). Ensuite, il faudra redescendre par la même route et tirer jusqu’à Las Vegas via l’Oregon (47). Les adieux avec Ollie et Justin ont donc été réduits au strict minimum. Pas le temps de traîner, on a un ferry à prendre à 1772 km d’ici.
WASHINGTON La ville de Zillah héberge la plus vieille station service des USA.
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ALASKA BOUND
Le Ranch de Spring Lake : un petit coin de paradis caché au bout d’un chemin de terre. Souvent pratique, l’ordinateur de bord sait aussi enfoncer des portes ouvertes.
La Mustang essaye d’im une Nissan GT- R sauvagiter e.
C’est bon de rouler. La Mustang a toujours la forme malgré le mauvais traitement que lui a probablement infligé l’ensemble de la rédaction de TopGear. Oui, l’embrayage et la boîte de vitesses n’ont plus la même consistance et le différentiel claque plus que celui d’un camion. Mais l’intérieur n’a pas bougé et le moteur ronronne sous le capot comme s’il sortait de rodage. Malheureusement pour nous, il va falloir attendre avant de profiter de ses hurlements à l’approche de la zone rouge. Embouteillage oblige, nous passons nos deux premières heures à rouler au pas, perdus au milieu d’un océan de feux-stops. Il est 15 h. Une fois expédiée cette punition, nous filons plein nord sur l’Interstate 5 à travers le mont Vernon et Bellingham avant de bifurquer sur une petite route afin de passer au Canada via le petit poste frontière de Sumas. Une tactique qui devait en théorie nous faire gagner du temps. Raté. La queue pour traverser nous fera perdre deux heures supplémentaires. Quand vient notre tour, Charlie se fait charmeur pour amadouer la policière en charge de contrôler nos papiers. Ça ne marchera pas, ou alors trop bien, vu qu’elle nous dira de nous ranger sur le bas-côté pour nous questionner et inspecter de fond en comble la Mustang. Et c’est pas fini...
« C’est une coïncidence que votre nom soit Tom Ford et que vous conduisiez une Ford détenue par la Ford Motor Company ? », nous demande l’officier des douanes d’un air suspicieux. « Vous devez me confondre avec un autre Tom Ford. Je ne suis pas une icône gay de la haute couture. » Je pouffe de rire, le douanier ne comprend pas la référence, puis s’énerve. Dans ma tête, je vois déjà s’éloigner le ferry... Finalement, après d’interminables palabres ponctuées de regards inquisiteurs et de lèvres pincées – et aussi de quelques sourires coquets d’un autre officier bodybuildé –, nous sommes enfin autorisés à passer la frontière du Canada. Nous bifurquons sur la Trans-Canada Highway pour traverser Chilliwack avant de tourner sur la gauche au niveau de Hope et prendre notre rythme de croisière. Mais malgré les qualités évidentes de la Mustang pour abattre les miles sans fatiguer, nous sommes très en retard sur notre programme. Charlie nous réserve un hôtel « pas trop loin » et pas dans « une de ces franchises sordides ». Je lui fais confiance. Quatre heures et demie plus tard, nous nous retrouvons à slalomer entre des vaches sur un chemin de terre en plein milieu de la nuit, quelque part au nord d’un coin nommé la 100-Mile House. Charlie éructe un « Vache ! » juste avant que je frôle
la masse sombre d’un bovin posé en plein milieu de la route. Ce coin me donne la chair de poule. Nous sommes en plein milieu d’une forêt de Colombie-Britannique et l’hôtel est, d’après les indications, à 15 km de la route la plus proche. Nos portables ont cessé de capter depuis longtemps mais nous sommes crevés, il est tard et n’avons pas d’autres alternatives. Nous finissons par arriver devant un ranch, éclairé par une timide ampoule de 40 W, et une charmante dame appelée Myrna nous fait prestement entrer dans une petite cabane en bois équipée de lits superposés. Dehors, on discerne les reflets de la lune sur un lac à quelques centaines de mètres de là et l’intérieur de la cabane sent bon le chaud et la sève de pin. Épuisés et rassurés de ne pas finir assassinés par un croisement entre Norman Bates et Jason Voorhees, nous nous endormons en nous disant que nous sommes au paradis. Tôt le lendemain matin, nous réalisons que nous sommes vraiment au paradis. John et Myrna Barkowsky tiennent le Spring Lake Hotel depuis plus de trente ans. C’est un endroit où l’on peut louer une cabane, mais dans le temps (et encore un peu aujourd’hui), l’endroit servait de refuge aux adolescents en détresse. L’endroit est tellement idyllique que c’en est troublant. Tout y est, le lac,
LAISSEZ UNE MUSTANG TROP LONGTEMPS SUR LES TERRES DE JOHN ET IL LA MARQUERA AU FER ROUGE... ntière canadienn Passage de la fro gars. les e eu qu la s ite Fa
e.
COLOMBIE BRITANNIQUE Plus grande que la France et l’Allemagne réunies. Mais c’est au Canada.
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ALASKA BOUND
Le drapeau américain sur tout et n’importe quoi est un sport national.
Hier, cet homme a pêché un saumon de 30 kg.
Baleine à bosse ou un bateau en train de couler ? On sait pas trop.
“ APRÈS QUELQUES JOURS, NOUS AIMERIONS BIEN VOIR AUTRE CHOSE QU’UN ARBRE.” les canards, des aigles planant dans un ciel bleu sans nuages, des chevaux dans un enclos, et même un cerf là-bas dans le fond. Les chats du ranch sont aussi bien dressés que des chiens de concours et si vous laissez un cheval ou une Mustang trop longtemps sur les terres de John, il le marquera au fer rouge et deviendra de fait sa propriété. Non, c’est une blague, mais la mise en boîte de cet instant potache a déclenché l’hilarité générale. Une fois englouti le petit déjeuner préparé par Myrna, nous repartons le cœur plus léger que la veille. Et nous devons rattraper notre retard. Notre prochaine étape s’appelle Terrace. Un truc facile, genre un petit millier de kilomètres avalés en tout juste 12 heures de route. Mais nous n’avions pas anticipé les camions de transport de bois, une limitation de vitesse digne d’un centre-ville et des paysages tellement beaux qu’ils vous poussent inconsciemment à lever le pied entre deux
dépassements. À ce sujet, l’étagement du sixième rapport, bien trop long, a clairement été choisi pour abaisser la consommation plutôt que pour atteindre une vitesse maxi stratosphérique. Du coup, pour dépasser les trucks traînant des troncs parfois longs de plus de 20 mètres, mieux vaut rétrograder systématiquement en 5e pour bénéficier de reprises digne du badge “5.0 l” ornant les ailes avant. Le copilote, lui, n’a pas grand-chose à faire : le volet navigation se résume à annoncer un gauche serré pour rejoindre la I-16 au niveau de la petite ville de Prince George et à admirer le paysage. Et il y a de quoi faire. Des gorges sillonnées par de larges rivières barrées de traînées blanches signalant des rapides. Beaucoup, beaucoup d’arbres – essentiellement des épicéas, des cèdres et des pruches – en rangs serrés et à perte de vue. Et des montagnes aux noms inconnus se détachant sur un ciel grisonnant. Puis nous passons à travers
Houston et Smithers, avec juste un arrêt pour jeter un coup d’œil à la plus grande canne à pêche du monde dédiée à la pêche à la mouche (incroyablement grosse et terriblement inutile), pour ensuite laisser derrière nous les montagnes Babines et Seven Sisters. Chaque virage dévoile un nouveau paysage et toutes les villes que nous traversons sont de taille modeste, à peine des hameaux, utilitaristes et clairsemés. C’est un endroit à la fois beau et sauvage qui nous a laissés sans voix au début de notre périple mais l’effet s’érode un peu à force d’enfiler les kilomètres par centaines et, au bout de deux jours, nous aimerions bien voir autre chose qu’un arbre. Nous dormons à Terrace, une petite ville à l’urbanisme pragmatique et sans prétention, puis prenons la direction de Prince Rupert le matin suivant. La route est facile mais à mesure que nous nous approchons de la côte, le brouillard s’installe,
Chez TopGear, on aussi faire des ph sait ot façon carte posta os le.
nsporter Le ferry peut tra 750 personnes. Nous n’étions que 26 ce jour-là.
Bon sang, ça en fait de la route ! ALASKA Le sport préféré des locaux, c’est les courses de traineaux.
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ALASKA! En Alaska, le De Havilland DHC-2 Beaver est l’équivalent local du taxi.
semble L’î le de Gravina reséciale sp de an gr s plu à la e. de rallye du mond
“ L A FORÊT NATIONALE DE TONGASS S’ÉTEND SUR 7 MILLIONS D’HECTARES.”
Quelque part en Colombie Britannique, on ne peut pas vous en dire plus...
Et il en reste encore un paquet.
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On est bientôt arrivés ?
teintant l’atmosphère d’un voile sinistre. En attaquant la descente d’une colline, la route plonge dans un creux pour disparaître dans une soupe blanchâtre avant de ressurgir quelques kilomètres plus loin. Arrivés à Prince Rupert, nous attendons le ferry face au coude formé par le fond du golfe de l’Alaska avant d’embarquer pour Ketchikan – et enfin coller notre premier sticker sur la Mustang – mais avant cela il faut d’abord passer un nouveau poste frontière. Par sécurité, j’encourage Turner à garder sa bouche fermée en le menaçant d’un harpon à requin, puis nous embarquons avec cinq autres voitures et 24 autres personnes sur un bateau capable d’en transporter 750. Nous ne sommes donc que 26 à être les témoins du spectacle offert par les baleines à bosse, sautant intégralement hors de l’eau puis frappant la surface de leurs énormes nageoires, tout ça à moins de 30 m du bateau. Nous devinons qu’il s’agit d’un groupe de taille respectable vu le nombre de nuages d’eau rejetés par leurs évents mais seuls quelques adultes viennent faire les malins devant nous. On se sent tout petits face à un tel spectacle et je guette le moment où Nicolas Hulot émergera des eaux en combinaison de plongée pour compléter cette séquence émotion. En vain... Nous arrivons à Ketchikan, sur l’île de Revillagigedo, la portion la plus au sud de l’Alaska, et collons religieusement sur la Mustang le sticker bleu frappé de la Grande Ourse et de l’étoile Polaire. Le coin porte bien son surnom de “dernière frontière”. L’essentiel des revenus économiques sont générés par la pêche à grande échelle et le passage fréquent de luxueux paquebots en croisière touristique. Demain, en attendant le retour du ferry dans l’après-midi, nous irons visiter l’île de Gravina dans l’archipel d’Alexander. C’est là-bas qu’a été construit l’aéroport de Ketchikan. Malheureusement, le pont prévu pour relier les deux îles n’a jamais été construit et pour y accéder il faut obligatoirement embarquer sur un autre ferry pour un court trajet de cinq minutes. À croire que certains de nos énarques ont fait le chemin jusque là-bas… Mis à part le terrain d’aviation, l’île ressemble à une spéciale géante de rallye avec de larges chemins de terre serpentant au milieu de la forêt avant de déboucher sur... des culs-de-sac. Un terrain de jeu idéal pour la Mustang. Logique avec un moteur de 5.0 l et des roues arrière motrices... Nous avons peut-être abîmé la peinture avec les projections de gravier. Peut-être même avons-nous fait quelques tête-à-queue. Rien que pour ça, les 1700 km valaient le coup. Après nous être bien amusés, nous partons à la recherche du moyen de transport favori à Ketchikan, un hydravion. Cet engin si exotique à nos yeux est l’équivalent local du taxi et ils sillonnent le ciel au dessus de nous en permanence. Charlie envisage
Non...
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BORN IN THE USA
On a pas lavé une seule fois la Mustang. Vous l’aviez deviné ?
Rien à voir ici. À part un Stig...
Notre Mustang ne uve ressemble dé une voiture d’occ jà à asion.
Cette ligne droite s’étend sur 41 km. À 110 km/h, c’est loooong.
Traversée nocturne de la zone 51. On a vu des lumières...
Ne laissez jamais conduire Charles Turner. Vous vous ferez arrêter. Longtemps.
un temps de quitter son boulot pour devenir pilote de De Havilland DHC-2 Beaver, avant d’oublier complètement l’idée une fois informé des dangers encourus. Cela renforce la notion d’être dans un endroit à part où le simple fait d’aller d’un point A à un point B requiert plus qu’une automobile. En effet, c’est approprié, la forêt nationale de Tongass au nord s’étend sur presque sept millions d’hectares. De retour sur l’île principale, quelques heures avant l’arrivée du ferry, nous faisons un tour vers l’extrême sud de l’Alaska dans une ambiance façon Alice au Pays des Merveilles avec des forêts d’un vert tirant sur le chrome tant elles sont brillantes et des hordes de saumons remontant les rivières. Jusqu’à ce que nous réalisions qu’ils meurent tous après s’être reproduits et que l’endroit empeste le poisson pourri. Je jette un dernier coup d’œil, guettant encore l’arrivée de Nicolas, puis je me ravise et nous repartons vers le ferry. Le retour de nuit vers le Canada prend du temps. L’eau est aussi calme que sur un lac et, hormis les étoiles, les lampes disséminées sur le pont du bateau sont la seule source de lumière à l’horizon. Avec un peu d’imagination, on se croirait sur un vaisseau spatial en plein milieu de la galaxie. C’est moins glamour dans notre chambre à lits superposés et dénuée de fenêtre. Je n’en dirai pas plus. Programme de demain : un nouveau passage de frontière et la perspective de refaire tout le chemin parcouru en sens inverse. Pat Devereux, le prochain “nous”, plaisante par SMS en soulignant que si nous voulons arriver à temps dans le Nevada, il nous suffit de rouler à 64 km/h de moyenne. À condition de rouler 24 h/24 ! Je tairais le contenu de notre réponse. Ce qui suit jusqu’à la frontière sud du Canada à un furieux air de déjà-vu : Prince Rupert, Terrace, Prince
George, etc. Nous avançons à bon rythme, de jour comme de nuit, la Mustang déchirant le silence ambiant du hurlement de son V8 dans les gorges de Colombie-Britannique tel un avion de chasse en rase-mottes. Elle adore les grandes courbes négociées à des vitesses hautement illégales. Derrière, on sent les suspensions indépendantes gommer sans forcer des imperfections qui auraient donné à l’ancienne génération un arrière-goût de rodéo sauvage. L’autre “nouveauté” apportée par ces suspensions indépendantes, c’est la sensation d’homogénéité qui se dégage de la Mustang. Avant, on sentait clairement un décalage entre train avant et train arrière. Une fois l’avant entré dans le virage, il fallait attendre que l’arrière se cale sur son essieu rigide avant de décider ce qu’on allait faire avec l’accélérateur. La version 2015 jette enfin aux orties cette conduite anachronique. La Mustang vire à plat et d’un bloc sans se soucier de l’état du bitume. En plein appui sur des portions typées champ de mine, l’avant qui supporte le poids du V8 - montre quelquefois sa réprobation en pompant doucement. Et si nous avons hâte de tester la version dotée d’un 4 cylindres turbo de plus de 300 ch - plus léger et qui offrira surement un meilleur équilibre dans les mêmes conditions - le V8 sur ce type de route demeure la motorisation la plus adaptée. Coupleux, puissant, sonore, il va comme un gant au nouveau châssis. Nous finissons par dépasser un panneau signalant le poste frontière de Sumas, gavés de route jusqu’à l’indigestion et des pauses motel tellement courtes que nous n’avons même pas froissé les draps. Le passage de la frontière est expédié en 10 minutes – ha, ha ! – mais nous n’avons collé qu’un seul autocollant en 4000 km – hu, hu… –.
Nous retraversons Washington, coupons en diagonale l’Oregon avant de repasser par l’Idaho. À un moment dans la matinée, j’ai autorisé Turner à prendre le volant. Ça s’est soldé par une conversation sur le bord de la route avec un policier très poli aux alentours de 11 h. Ce sera la seule et unique fois de tout le trajet où nous nous ferons arrêter. Le lendemain, nous piquons plein sud au niveau de Twin Falls pour nous attaquer au Nevada (48), où le paysage se transforme progressivement en désert. À la nuit tombée, nous faisons un bref détour sur la Route Extraterrestre (Extraterrestrial Highway) sur la 375. Nous en avons cherché, mais à part quelques flashs de lumière suspects à l’horizon, nous n’avons rien trouvé. En même temps, nous étions fatigués... Le reste du trajet se résume à deux phares de Mustang éclairant un long ruban noir et rectiligne. Là, le temps s’est suspendu jusqu’à ce que nous discernions le halo de lumière de Las Vegas. Nous y sommes presque ! Après une overdose de nature, Vegas et ses néons, ses clubs de strip-tease, ses casinos et hôtels délirants est la ville emblématique des excès du consumérisme effréné de l’Amérique. Le choc, brutal, nous fait l’effet d’un uppercut. Pour nous remettre, nous finissons dans un bar histoire de célébrer la fin de notre boucle, pauvre en drapeaux mais épique à bien des égards. Un conseil, si vous prenez une cuite, évitez le Mescal. Les maux de tête causés par un excès de cette boisson diabolique sont indescriptibles. Le lendemain, nous retrouvons un Pat parfaitement sobre et lui confions les clefs de notre Mustang pour la dernière étape de ce road trip (et la plus courte) en direction de la Californie. Bonne chance, Pat. C’est toi qui a le privilège de passer la ligne d’arrivée.
Las Vegas, ses néons, ses clubs de strip-tease, ses casinos et hôtels délirants. Ouvert 24 h/24. iller Comment embrou barquant dé un voiturier ? En mme ça . co avec une voiture
“LAS VEGAS ÉMERGE DU DÉSERT DANS UNE EXPLOSION DE LUMIÈRE... ON Y EST PRESQUE.” OREGON Les bébés ne peuvent pas être transportés sur les marche-pieds d’une automobile.
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ÉTAPE FINALE
Passage de témoin pour la dernière étape de notre road-trip. Entre soulagement et tristesse...
La dernière étape : Pat Devereux nous ramène à la maison
Départ du Nevada pour notre destination finale. On y est presque.
17500 km plus tôt, je prenais livraison de la Mustang sans savoir si nous arriverions jusque-là. ÉTAPE 5
KM : 339 Jours : 1
Vous pensiez que nous avions oublié n’est-ce pas ? Eh bien, non ! Oui, notre destination finale, Los Angeles, est à tout juste deux pleins de là. Mais il faut encore trouver un moyen de rallier Hawaii. Notre plan était de traverser 50 États pour fêter les 50 ans de la Mustang et nous avons bien l’intention de tenir notre parole. L’intention ! Vous avez noté ? Le seul petit problème, c’est que nous ne savons toujours pas comment faire. Mais pour une fois, nous ne sommes pas pressés. Les équipes précédentes ont tellement bien fait leur boulot que j’ai un peu plus d’une journée pour trouver une solution. Du coup, nous décidons de prendre les plus jolies routes jusqu’à Los Angeles plutôt que de tirer au plus court.
G
États à faire
49. CALIFORNIE 50. HAWAII
La California State Route 74 peut concurrencer le Nürburgring.
NEVADA Charles Fey inventa la machine à sous à la fin du XIXe siècle.
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Dans les sixties, le Rat Pack, plus connu individuellement sous les noms de Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr, aurait terminé son spectacle avant de filer droit vers Palm Springs pour sa traditionnelle “troisième mi-temps” dans le sous-sol de l’hôtel Cliente Tropic. Plutôt que de prendre l’autoroute, truffée de policiers, il prenait un tout autre itinéraire. C’est celui-là que nous emprunterons. La bande du Rat Pack n’avait pas non plus la réputation de traîner en chemin. Du coup, nous avons fait pareil. Les trois stars avaient à leur disposition toute une flotte d’américaines, lourdes et clinquantes, mais aussi de vraies voitures : Dean Martin possédait une rare Dual-Ghia Coupé, Sammy Davis Jr se baladait au volant d’une Duesenberg SSJ Replica de 1935 et Franky avait un penchant prononcé pour les Jaguar. Sinatra aimait aussi la vitesse, vice qu’il assouvissait avec une Lamborghini, aussi orange à l’extérieur qu’à l’intérieur. Notre Mustang est bien plus sobre. Malgré un kilométrage équivalant à toute une année d’utilisation, je retrouve les mêmes sensations à son volant que le jour où j’en ai pris livraison dans le New Hampshire. L’odeur de neuf a disparu, remplacée par celle du dortoir d’un pensionnat jésuite hébergeant des adolescents en pleine puberté mais, mécaniquement parlant, la Mustang est toujours fringante. On ne peut malheureusement pas rouler aussi vite qu’on le voudrait. La police, et surtout ses radars, sont partout. Mais on peut tourner le volant aussi vite qu’on le souhaite. Ce qui, sur les routes menant sur les hauteurs de Palm Springs, Californie (49), est largement suffisant pour se faire plaisir sans dépasser la vitesse légale. Les kilomètres qui suivent seront pour moi une révélation. La dernière fois que je suis venu par ici, c’était pour un comparatif entre une Fiesta ST et une Mustang GT 500. L’ancienne Mustang prenait toute la route tant le train arrière était volage.
On est arrivés à Hawaii. Vraiment. (C’est un mensonge)
CALIFORNIE Un Américain sur huit habite en Californie..
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ÉTAPE FINALE Pat ramène la Mustang à L.A., patrie du cinéma.
Pas de ça ici, celle-là est un exemple de calme et de sérénité en matière de comportement routier. Ollie l’avait déjà souligné mais le sixième rapport est tellement long qu’il ne sert qu’à limiter la consommation sur autoroute. Même avec notre démultiplication courte. Mais de la seconde à la cinquième, il y a tout ce qu’il faut pour se faire plaisir. Je n’évoquerai pas le sujet du Torsen, je risquerais de devenir désagréable. Mais l’agencement des pédales est idéal pour enchainer les “talon-pointe” et profiter du frein moteur du V8 sur les gros ralentissements. Poussée dans ses derniers retranchements, notre Muscle Car porte bien son nom. Plutôt complaisante à bas régime, la consistance de la boîte de vitesse se raffermit à mesure qu’on grimpe dans les tours. Et malgré ses trains avant
sophistiqués, la Mustang ne fait jamais vraiment oublier sa masse importante, obligeant à anticiper avec clairvoyance ses zones de freinage malgré la puissance incroyable disponible sous la pédale du milieu. Mais quel bonheur ! Après une dure journée à essayer d’effacer les dernières sculptures restant sur les pneus et à user les plaquettes jusqu’à leur garniture, nous faisons une halte chez Roy’s, restaurant hawaïen à Palm Desert, dans le vain espoir de trouver l’inspiration pour arriver jusqu’aux îles volcaniques situées à 400 km d’ici. Puis, dans un éclair de génie, j’ai trouvé la solution. Pourquoi ne pas ignorer cette histoire de date limite et coller la Mustang dans un bateau pendant une semaine ou deux, puis la ramener bien plus tard ? Le sujet serait bouclé avec le 50e État en poche. Notre Mustang ne manquera pas
à Ford, il y en a 49 autres à L.A. disponibles à l’essai. Et même s’ils la réclament, mieux vaut demander pardon plutôt que la permission... Une fois ce plan validé en première et en deuxième motion par notre équipe de deux personnes, nous vérifions le lendemain matin les horaires de départ des cargos pour Hawaii. Argh ! Le dernier cargo en partance cette semaine part de Long Beach dans deux heures. Temps estimé pour rejoindre Long Beach depuis Palm Springs ? Deux heures quinze les bons jours. S’ensuit une course éclair digne d’un dessin animé. En trois secondes, nous sommes dans la voiture, les portes claquent puis c’est le démarrage dans un nuage de fumée, suivi de deux heures de zigzags ininterrompus à travers le trafic. Sueur au front, mains crispées sur le volant, je roule aussi vite
que me l’autorise mon instinct de conservation. « On y est ! » dit Rowan, pointant le port du doigt pendant que nous attaquons la dernière descente sur Long Beach. Je lui demande « quel quai ? » en découvrant 50 bateaux identiques dans la rade. Tous sont séparés d’un gros kilomètre mais nous devons naviguer à travers vingt carrefours pour y arriver. Avec 10 minutes restantes, j’attaque les derniers hectomètres en mode Fast & Furious, décollant au passage du pont amenant aux docks, l’aiguille flirtant continuellement avec la zone rouge. Nous nous dirigeons vers notre dock. Ou du moins celui que nous pensons être notre dock. L’endroit est immense, c’est le plus grand port commercial du monde, et nous avançons au jugé. Je ferai sauter cette damnée Mustang sur le bateau s’il le faut.
ON DOIT LE FAIRE ! Mais au moment où nous arrivons au dernier virage avant le dock, l’implacable réalité de la situation s’offre à nos yeux. Notre dernier espoir d’arriver à Hawaii (50 ) s’éloigne doucement du quai. La déception de conclure ainsi notre sujet ne dure pas. OK, nous n’avons pas réussi à traverser 50 États, mais nous avons essayé et fait un score de 49. Soyez certain que nous mettons un nouveau plan sur pied pour prendre soin de ce petit détail. Vous ne pensez quand même pas que TopGear va laisser ça passer, non ? Mais le plus important, c’est qu’après 50 ans d’attente, nous allons enfin pouvoir profiter de la Mustang chez nous, en Europe. Et après 17 984,4 km, nous pouvons vous assurer que ça valait le coup de patienter aussi longtemps.
“ LE BATEAU POUR HAWAII PART SANS NOUS. DONC CE NE SERA QUE 49 ÉTATS SUR 50.”
La Mustan sans une égg est revenue Ou presqu ratignure. e...
FORD MUSTANG GT 5.0 FASTBACK
Ouais, en kilomètres, ça fait 17 985 ! En 16 jours. Qui dit mieux ?
FIN ! 08 8
(PERFORMANCE PACK) Prix : 40 000 € Moteur : V8 4951 cm3 421 ch, 530 Nm Transmission : 6 manuelle, propulsion Performance : 0-100 km/h en 4,8 secondes, 249 km/h Consommation moyenne : 13,5 l/100 km Poids : 1730 kg
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