TOME 3 - Lieu m(émoi)re

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& innovation - 2015 - 2017

mastère design global recherche charlotte polat design d’espace

tome

03

finalisation

03

écoles de condé paris

lieu m(émoi)re



m é m o i r e l a n g a g e d u l i e u e x p é r i e n c e t r a n s m i s s i o n é c l u s e p a s s a g e i n t e r r a c t i o n t r a v e r s é e f l e u v e r e n a î t r e p r é s e n t c o n t i n u 3•


sommaire r e m e r c i e m e n t s (6) i n t r o d u c t i o n (8)

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l’écluse de la monnaie: son histoire, ses valeurs

A. L’ÉCLUSE DE LA MONNAIE A1- Son histoire : un ouvrage disparu, enfoui par les eaux (14) A2- L’écluse avant sa démolition : images d’archives (15) B. HISTOIRE ET EMPLACEMENT B1- Localisation : la pointe Ouest de l’Ile de la Cité, Paris. (16) B2- Pourquoi l’écluse ? (17) Notions, symboliques C. L’ÉCLUSE, UN ESPACE DE TRANSITION C1- Les étapes : amont, aval, sas (18) C2- Franchissement, vitesse (19)

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le contexte mission ile de la cité

2040

A. LA MISSION : L’ILE DE LA CITÉ À L’HORIZON DES 25 PROCHAINES ANNÉES. A1- La demande : comment imaginez vous l’Ile de la Cité en 2040? (22) A2- Les propositions : une exposition à la Conciergerie. (24) B. LE CONTEXTE ARCHITECTURAL: L’ILE ET SA GÉOGRAPHIE B1- L’Ile et sa géographie (28) B2- Ancien emplacement de l’écluse: la pointe Ouest de l’Ile de la Cité. (30) B2 - L’ile et le fleuve : valeur nourricière, valeur d’apaisement, valeur de fête. (34)

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le programme - «passé continu», (re)naissance d’un ouvrage disparu. A. CAHIER DES CHARGES A1- L’écluse de la Monnaie en 2040 : un pavillon mémoriel flottant (39) A2- La demande, les contraintes (40) A3- Pour qui? (41) B. LES RECHERCHES B1- S’imprégner du lieu: photographies (42) B2- Recherches formelles : croquis, esquisses (44) B3- Donner la sensation de l’écluse : recherches sur l’élévation, schémas explicatifs. (45) C. LE PROJET: UN PAVILLON MÉMORIEL FLOTTANT. C1- Scénario d’usage 5 étapes, un passage :recherches d’ambiances par zone (46) C2- Un processus de création autour du fleuve: les courbes de la Seine comme élément de conception architectual. (60) C3- Plans et élévations (70) C4- Le pavillon : inscription dans son environnement : vue générale. (76) C5- Un espace d’expérience: 3 étapes, 3 ambiances. (80)

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un évènement un élément signal sur la seine A. STRATÉGIE DE COMMUNICATION A1- Une identité pour un pavillon en m(émoi)re de l’écluse de la Monnaie. A2- Une affiche d’inauguration: la pointe Ouest de l’Ile de la CIté, point de départ de l’évènement. (92) B. LA MOBILITÉ: DÉPLACEMENTS ET POINTS D’ARRÊTS B1- Une application informative et interractive : concept, l’usager dans le lieu, points de mobilités. (94) B2- «Exclusa agua» : un évènement, des déplacements. (95)

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points techniques flottaison, structure, passerelle, rapport au quai. (96)

c o n c l u s i o n b i b l i o g r a p h i e s i t o g r a p h i e

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00. remerciements

& introduction

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remerciements

À tous les créateurs, À ma mère, pour sa sensibilité et son amour de l’art, À mon père, pour son écoute et sa protection, À mon amour, mes amis et ma famille pour leur présence et leur compréhension, À Guillaume, pour sa capacité à me faire rire, à tout dédramatiser et pour sa précieuse aide, À Louise, pour son aide et son regard de graphiste,

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À Tiphaine Kazi-Tani pour sa maîtrise du design et son ouverture d’esprit, À Gilles Le Bars, pour son soutien, ses précieux conseils et son suivi depuis 4 ans, À Stéphanie Rapin, pour son oreille attentive et simplement pour ce qu’elle est, À Lionel Hager, qui analyse, simplifie et synthétise la pensée, Et à tous ceux qui ont pris le temps de me lire.


« Le Parisien qui traverse les ponts et passe sur les quais est depuis son enfance tellement accoutumé au spectacle qui se déroule sous ses yeux qu’il ne pense guère à s’en rendre compte. » « Grâce à la canalisation du petit bras de la Seine parisienne et au barrage écluse de la Monnaie, une route meilleure est ouverte aux mariniers, et le pont Notre-Dame est presque complètement délaissé aujourd’hui. » DU CAMPS, MAXIME La Seine à Paris, les Industries fluviales et la Police du fleuve Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 72, 1867 (pp. 161-195).

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introduction Comme démontré dans les tomes d’analyses et de recherches, j’ai voulu questionner dans mon projet de fin d’étude, la notion de lieu de mémoire, en me demandant comment repenser le processus et la forme mémorielle institutionnelle. Il s’agira d’agir sur une dynamique de renouvellement dans la manière de communiquer et de spatialiser la mémoire dans la ville. A la manière d’une introduction à mon projet de fin d’étude, j’ai dans un premier temps fait état de la manière dont on perçoit, fait ou conçoit de la mémoire dans le milieu de l’art, du design, et de la philosophie. Tout d’abord dans le tome 1, j’ai évoqué la mémoire et la perception, soit comment réceptionner de la mémoire par des effets visuels, des ressentis (la forme, la couleur, la lumière…) De plus, j’ai abordé la mémoire des gestes et des savoirs faire dans le milieu du design en abordant la question de l’actualisation d’une mémoire par la trace, l’empreinte, l’archivage… Enfin, je me suis demandé comment le design permettait de projeter, prévoir ou imaginer afin de mettre du passé dans l’avenir et ce, par le biais de la rétrospective, de l’autobiographie mais aussi par le biais du corps ou encore des odeurs. Dans un second et dernier temps, j’ai resserré mon propos à la mémoire dans la ville, en analysant et en comparant les différents types de mémoires présents au sein d’un espace urbain.En effet, comme l’individu, la ville est faite de couches, de strates, de stratifications qui évoquent une superposition d’histoires et d’évènements, en me demandant comment est spatialisée la mémoire des lieux dans l’espace urbain, comment se traduit la mémoire d’un évènement, l’aspect commémoratif dans la ville ou encore, comment les individus déposent-ils de la mémoire ?

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Au terme de ce tome 1, la démarche et la reflexion autour du projet se sont dirigés vers le caractère quotidien de la mémoire d’un lieu à savoir son passage, sa traversée. Pour cela, j’ai souhaité m’intéresser aux éléments architecturaux tellement banals qu’ils en deviennent transparents, mis de côté ou oubliés en organisant ma recherche selons trois territoires d’explorations : des traboules oubliés à Saint Etienne, une cour cachée et enclavée à Bordeaux, et une écluse enfouie par les eaux à Paris. Cependant, comme énoncé à la fin du tome 2, ces trois territoires d’explorations sont trois typologies d’architectures différentes, mais ils n’ont pas été choisis au hasard : en effet, ils se rejoignent sur beaucoup de points et beaucoup de notions tels que les lieux quotidiens, les espaces de transitions, de traversées, de passages, de limites. Malgré leurs similitudes, les recherches menées à la fin du tome 2 sur les hétérotropies de Michel Foucault, ont guidé mon choix et ma sensibilité sur le projet à mener. Les hétérotropies sont des lieux qui auraient perdu ce qui les relie à leur passé comme des « vaisseaux qui auraient rompus leurs amarres, et qui vogueraient hors de tout repère spatio-temporel convenu ».

J’ai trouvé interessant le rapprochement entre l’hétérotopie et les lieux permettant la traversée d’autres espaces, tels le train ou le navire – « l’hétérotopie par excellence » dit Foucault qui précise qu’elle peut être « quelque chose à travers quoi on passe […] quelque chose également par quoi on peut passer d’un point à un autre […] quelque chose également qui passe » Selon moi, le fleuve, l’eau dans l’espace urbain est une hétérotopie, car elle se définit comme un “lieu autre”, un lieu qui définit un contre-emplacement, ou l’on peut superposer des temps d’histoires distincts. L’hétérotopie est un ailleurs avec une temporalité propre, qui se trouve devant nos yeux, support de l’imaginaire car dépourvu d’un dehors, d’un dedans, ou bien de réelles limites.


L’hétérotopie serait-elle la métamorphose d’un lieu par notre imaginaire ? Le passage d’un monde à un autre ? Le souvenirs déforme toujours la réalité, la vérité. Le lieu de mémoire serait-il un lieu qui, déformeraient le passé afin de l’ancrer dans un présent continu ? L’écluse est également un lieu que l’on ne peut pas s’approprier, mais qui nous donne la sensation de franchir quelque chose, de passer de l’autre côté, d’aller vers un ailleurs : elle est une porte sur l’eau, un laisser passer. L’hétérotopie est un lieu où l’on est jamais vraiment dedans, ni jamais vraiment dehors, par conséquent, elle est à la fois passage et limite, tout comme l’écluse. Par conséquent, l’écluse est un «lieu autre» très intéressant à traiter en tant que territoire d’exploration pour re-définir la notion de lieu de mémoire, notamment pour les symboliques qu’elle porte en elle : la transition, le cycle, l’étape, la temporalité, le flux, la traversée. Je re-visiterai alors la notion de lieu de mémoire en faisant ressurgir, renaître l’Ecluse de la Monnaie enfouie par les eaux lors de la crue de 1910, par le biais d’un pavillon mémoriel flottant. Ce pavillon évoquera non seulement la mémoire de cettre écluse disparue mais aussi une mémoire autour du fleuve, à la fois lieu de passage évènement, signal et générateur d’une identité collective, mais aussi architecture mémorielle transmettant et diffusant son message au fil de l’eau, en se déplaçant sur la Seine. Comment convoquer le passé au présent? Comment évoquer la mémoire d’un lieu non dans le passé mais dans un présent continu? Comment faire revivre un élement disparu, enfoui sous les couches du passé afin d’exposer le passé dans le présent ?

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EXISTANCE Passé

1838 - 1910: Apogée de son existance En relevant le plan d’eau d’un mètre, l’écluse permettait la naviguation en toute saison.

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DISPARITION Évènement

1910 : Lente progression vers l’oubli. Le barrage de la Monnaie est submergée par les eaux. 1923: Destruction de l’écluse

OUBLI Présent continu

2017 : L’écluse n’existe plus. Son histoire est inconnue, son emplacement n’est pas signalé, elle ne fait plus partie de la mémoire de l’Ile de la Cité. 2040 : L’écluse renaît


“Ce que nous percevons en fait, c’est une certaine épaisseur de durée qui se compose de deux parties : notre passé immédiat et notre avenir imminent. Sur ce passé nous sommes appuyés, sur notre avenir nous sommes penchés: s’appuyer et se pencher ainsi est le propre d’un être conscient. Disons donc, si vous voulez, que la conscience est un trait d’union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l’avenir. »

BERGSON, Henri L’énergie spirituelle Editions Alcan, pages 5-6 1919

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01.

l’écluse de la monnaie histoire, ses valeurs

: son

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A

L’ É C L U S E D E L A M O N N A I E SON HISTOIRE, SES VALEURS

L’Ecluse de la Monnaie et son barrage Photos d’archives - Source : BNF

Le barrage-écluse de la Monnaie fut mis en service en 1838, sur le petit bras de la Seine.

Il relevait le plan d’eau d’un mètre et l’écluse permettait de se déplacer en toutes saisons.

Cette écluse, oubliée de tous, était située sur le petit bras de la Seine en aval du Pont Neuf, 172 mètres de long, 11,80 mètres de large, face à l’Hôtel de la Monnaie dont il a tiré son nom. Elle se trouvait face à l’Hôtel de la Monnaie, dont elle tira son nom, sur la pointe Ouest de l’Ile de la Cité.

La navigation sur la Seine était réservé sur le petit bras au trafic montant, avec les chevaux pour le halage, tandis que la circulation sur le grand bras la circulation était alternée. En 1854, un système de touage à la vapeur sur chaîne noyée a été mis en place : les bateaux joueurs remplacent alors les chevaux.

Photos d’archives - Source : BNF Ecluse de la Monnaie avant la crue de 1910.

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Pointe Ouest de l’Ile de la Cité. L’emplacement de l’écluse avant sa destruction.


Le Génie Civil, Edition du 24 Octobre 1925 La démolition du barrage et de l’Ecluse de la Monnaie à Paris.

L’Humanité Edition du 24 Octobre 1924 Les grands travaux de Paris : la démolition de l’écluse de la Monnaie

Parisienne de photographie Archives Crue de la Seine (Novembre 1910) Au square du Vert Galant

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B

HISTOIRE ET EMPLACEMENT

Plan masse, Paris Localisation de l’Ile de la Cité

Plan masse, Ile de la Cité Pleins et vides - Terre et Seine

Ile de la Cité, 1er arrondissement Axe principal.

Ile de la Cité, 1er arrondissement Pointe de l’île, centre de Paris.

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ÉC SE LU

PO

NT

NE

UF

Plan masse, Ile de la Cité. Emplacement du Pont Neuf et de l’Ecluse de la Monnaie.

L’écluse Des symboliques, des valeurs.

Les éléments architecturaux exploités pour évoquer la m(émoi)re d’un lieu dans mon tome 2, ont été choisis de manière réfléchie par rapport aux symboliques qu’ils portent en eux.

Fonctionnement d’une écluse Schéma - sas intermédiaire

L’écluse a été choisie pour ses symboliques proches de celles de la mémoire : le cycle, la temporalité, les étapes, le franchissement, la transition, les flux et la traversée. Mais aussi pour son rapport à l’eau, élément de rassemblement depuis toujours. Les lieux basés autour de l’eau sont des lieux de vie, évoquant une mémoire vivante et toujours en mouvement, générateur d’une identité collective. L’objectif sera de faire de cette épaisseur mémorielle et de ces volumes d’oubli, une métaphore ouverte, un vecteur et un véhicule possible pour l’imaginaire de ceux qui s’y exposent.

Ecluse de la Monnaie 172 mètres de long - 11,80 mètre de large

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C

L’ É C L U S E UN ESPACE DE TRANSITION

Le système d’une écluse est basé sur des temporalités bien précises. Son franchissement se fait en plusieurs étapes, de manière cyclique. Cet ouvrage est à la fois limite, frontière et passage, ce qui me parrait être interessant à traiter en rapport avec la mémoire. En effet, ces différentes étapes de franchissement pourraient correspondre par exemple, à des étapes, des vitesses dans un parcours. Aussi, la notion de hauteur est également interessante à traiter. La notion de sas et d’espace intermédiaire est une notion que j’aborde sur les autres territoires d’explorations (les traboules et les cours). Les écluses sont pour moi, les hétérotopies du fleuve : quelque chose à travers quoi on passe, par quoi on peut passer d’un point à un autre, quelque chose également qui passe. Enfin, l’écluse fait partie de la mémoire de la plupart des fleuves, elle est un lieu de passage obligatoire dans la naviguation. Nous allons alors nous demander comment se servir de ses symboliques afin de créer un lieu en m(émoi)re de cette écluse qui s’inscrive et qui s’adapte à son environnement, la pointe ouest de l’Ile de la Cité.

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2

Les étapes du franchissement d’une écluse De la limite à la traversée Rapport temps / hauteurs

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Ecluse - Rapport au temps Ralentir le rythme, passer des étapes, faire face à des obstacles, avancer.

AVAL

SAS

AMONT

AVAL

SAS

AMONT

Temps n°1 : arrêt / extérieur / début de la traversée Vitesse n°1 : pause / point de vue bas

Temps n°4 : transition /seuil / passage Vitesse n°4 : montée / mouvement / point de vue haut et dégagé

Temps n°2 : transition /seuil / passage Vitesse n°2 : absence de limites / contemplation / avancée progressive

Temps n°5 : avancée / extérieur / fin de la traversée Vitesse n°5 : absence de limites / contemplation / franchissement

ATTENTE

Temps n°3 : entre deux / changement d’ambiance Vitesse n°3 : montée / mouvement / point de vue haut obstrué

TEMPS LONG

ENTRE DEUX

TRANSITION

PASSAGE

TEMPS COURT

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02. le contexte citĂŠ 2040

: mission ile de la

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A

L A M I S S I O N: L’ILE DE LA CITÉ À L’HORIZON DES 25 PROCHAINES ANNÉES

Mission d’étude - Ile de la Cité Page d’acceuil du site internet Source : http://www.missioniledelacite.paris/la-mission/

Située en plein coeur de Paris, l’Île de la Cité est l’un des lieux les plus iconiques et célèbres de la capitale, illustrant la stratification historique construite au fil des siècles. Sa condition urbaine actuelle peut toutefois difficilement être considérée comme satisfaisante : manquant d’une structure d’accueil dédié et de zones piétonnes, les touristes visitent souvent rapidement Notre-Dame, tandis que les Parisiens préfèrent éviter le lieu. Avec le futur déménagement à la Cité judiciaire de Paris (Batignolles) d’institutions majeures tels que le TGI de Paris et la DRPJ, il est temps désormais d’envisager et d’imaginer comment associer de meilleures qualités urbaines à ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Véritable coeur de Paris et de la métropole, l’Île de la Cité n’a pourtant pas fait l’objet d’un pro- jet d’aménagement global porté par les pouvoirs publics depuis les grands travaux du Baron Haussmann au xixe siècle.

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Sur proposition de Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, le Président de la République a confié en Décembre 2015, en accord avec la Maire de Paris, à l’architecte Dominique Perrault et au président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval, une mission d’étude et d’orientation sur ce que pourrait être la place de l’Ile de la Cité à l’horizon des vingt-cinq prochaines années. Cette véritable « île-monument », qui bénéficie d’une fréquentation touristique élevée et de la présence de plusieurs institutions majeures, doit pouvoir se transformer en un réel lieu de vie, plus intégré encore au reste de la capitale. Il a ainsi été demandé à Dominique Perrault et Philippe Bélaval de proposer ce que pourraient être les axes d’une intervention destinée à répondre aux enjeux multiples de l’île, notamment en matière urbaine et culturelle ainsi qu’en fonction d’une stratégie globale de développement durable pour la Ville de Paris. Il s’agit de penser l’île dans sa globalité, comme un quartier vivant et ouvert, tourné vers les deux rives de la Seine, conciliant activité économique, accueil amélioré des touristes et mise en valeur d’un patrimoine sans égal. Le concours est ouvert à toute personne souhaitant apporté ses idées sur des zones précises de l’Ile de la Cité : ET VOUS, COMMENT IMAGINEZ-VOUS L’ÎLE DE LA CITÉ EN 2040? Selon Dominique Perrault et Philippe Bélaval, ce projet doit être interprété “par la mise en relation des nouveaux usages que chaque projet pourra apporter sur l’île ».


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Pour mener à bien le projet, les auteurs préconisent de mettre en cohérence les espaces publics existants en surface, tout en réaménageant les sous-sols. Ils proposent ainsi une révision des logiques spatiales et une transformation du schéma de mobilité. Parmi les mesures les plus emblématiques, on retrouve la requalification du parvis de Notre-Dame. Doté d’un plancher de verre, il dévoilerait la crypte et une série de nouveaux espaces en sous-sol, en lieu et place de l’actuel parking. Investir la Seine fait aussi partie de la proposition, notamment par l’installation de nouvelles plateformes flottantes sur le bras sud du fleuve pouvant accueillir une piscine, des cafés, des activités, etc. et par l’ouverture d’un embarcadère facilitant le transport fluvial des visiteurs. La place de Lutèce serait elle aussi réinventée: uniformisation du revêtement de sol, du mobilier urbain, de la signalétique et de la mise en lumière. Les institutions situées autour de la place seraient reliées par une nouvelle grande galerie souterraine. La circulation automobile serait interdite sur le pont de l’Archevêché, afin de rendre la rive sud aux piétons pour devenir un véritable belvédère ouvrant sur l’île Saint-Louis et l’hôtel de ville. Par ailleurs, le développement de traversées piétonnes au cœur des bâtiments institutionnels est suggéré, sous la forme de passages couverts. Une coupole en verre pourrait venir surplomber la cour principale de la préfecture de police.

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En analysant la totalité des propositions rendues publiques, je me suis rendue compte que celles-ci se concentrent sur les zones « monuments » ou « institutionnelles » de l’Ile, l’objectif principal étant de revaloriser le patrimoine existant. En effet, une partie de l’Ile n’a pas été exploitée, de par l’absence d’institutions majeures ou de monuments classés à cet emplacement. Cette zone inexploitée est la pointe Ouest, dont la seule attraction st celle de la présence du Square du Vert Galant situé 7 mètres en dessous du niveau du reste de l’Ile et bénéficiant du plus beau de point de vue sur la Seine. Dans la continuité de mes recherches sur le lieu m(émoi) re, j’ai décidé de m’inscrire dans le cadre de cette mission en faisant revivre, renaître en 2040 un élément architectural présent avant sur le site : l’Ecluse de la Monnaie de Paris. Contrairement aux autres projets proposés, cette intervention scénographique paysagère et expérimentale se voudra volontairement éphémère car mobile, afin d’éviter le caractère figé de cette « île monument » autrefois quartier vivant et ouvert sur les deux rives de la Seine, en évoquant l’idée d’une mémoire collective autour de l’eau et en faisant renaître une approche sensible autour du fleuve.


Un balcon sur la Seine et un débarcadère (P. Berté ou P. Cadet / Centre des monuments nationaux.)

Un parvis de verre pour Notre Dame de Paris (P. Berté ou P. Cadet / Centre des monuments nationaux.)

Rotonde : la cour d’honneur de la préfecture de police Dominique Perrault

Le marché aux fleurs abrité par une serre Dominique Perrault

Une promenade piétonne pour la place Lutèce Dominique Perrault

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B

LE CONTEXTE ARCHITECTURAL L’ÎLE ET SA GÉOGRAPHIE

Place Dauphine Ile de la Cité, Paris

Ancien emplacement de l’Ecluse de la Monnaie Petit bras de la Seine.

Notre Dame de Paris et son sol de verre Nouveau parvis

Pont au double et petit pont Ile de la Cité, Paris

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La rotonde et la prefecture de police Ile de la Cité, Paris


Petit Bras de la Seine - Proposition de projets Exposition de la Conciergerie - Mission Ile de la Cité

Pointe Est de l’Ile de la Cité - Proposition de projets Exposition de la Conciergerie - Mission Ile de la Cité

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L’ILE ET SA GÉOGRAPHIE

L’ILE ET SES PONTS

L’île de la Cité est une île située sur la Seine, en plein cœur de Paris. Elle est considérée comme l’antique berceau de la ville de Paris, autrefois Lutèce. Elle appartient aux 1er et 4e arrondissements.

De nos jours, on franchit la Seine à l’aide de neuf ponts, qui ont succédé aux deux simples passerelles de bois qui existaient dans l’Antiquité.

L’île de la Cité est entourée par deux bras de la Seine : le Grand bras au nord et le Petit bras au sud. Sa forme oblongue rappelle celle d’un berceau.Dès l’époque préhistorique, la largeur de ces deux bras était la plus faible, le lit du fleuve étant réduit par la présence de la montagne Sainte-Geneviève au sud et des monceaux Saint-Merri et Saint-Gervais au nord.En outre, une haute berge de sept mètres tranchée dans la plate-forme calcaire délimitait le fleuve sur sa rive droite, au nord-ouest de l’île. Cette géographie particulière participa au développement de l’île en favorisant la communication avec les deux rives du fleuve. Par les aménagements successifs réalisés depuis les premières implantations humaines et l’accumulation de remblais, l’île est aujourd’hui surélevée de huit mètres par rapport au niveau d’alors, que l’on constate toujours à la pointe de l’actuel square du Vert Galant. Cette sédimentation artificielle a permis de protéger l’île des crues de la Seine.

Pont des Arts Ile de la Cité, Paris

S’ils ont rempli une fonction défensive à l’époque des grandes invasions, les ponts ont aussi surtout été un vecteur essentiel de circulation et d’échanges commerciaux à la base du développement de la Cité et de la ville tout entière. Les ponts passants sur l’Ile sont : le pont au Change, le pont Notre-Dame, le pont d’Arcole, le pont Saint-Michel, le Petit-Pont, le pont au Double, le pont des Arts ( sur le petit bras de l’île), et le pont Saint-Louis. Seul le pont Neuf traverse les deux bras (le Grand bras et le Petit bras), permettant de relier la rive droite à la rive gauche en passant par la pointe ouest de l’île.

Pont Neuf Ile de la Cité, Paris

Pont Saint Michel Ile de la Cité, Paris

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L’ILE : LES PLACES ET LES QUAIS

L’ILE ET SES ESPACES VERTS

L’île possède quatre places : la place du Pont-Neuf, la place Dauphine (derrière le palais de justice), le « parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II » (anciennement place du Parvis-Notre-Dame), et la place Louis-Lépine où se trouve le marché aux fleurs et aux oiseaux. Les quais eux, sont divisés en six tranches :

De nos jours, l’île possède quatre espaces verts : le square du Vert-Galant sur la pointe ouest, le square de l’Île-de-France sur la pointe est, le square de la Place-Dauphine et, autour de Notre-Dame, le jardin de la place Jean-Paul-II (anciennement jardin de la place du Parvis-Notre-Dame) et le square Jean-XXIII (anciennement square de l’Archevêché), auxquels on peut ajouter le jardinet de la rue des Ursins.

•Au Nord, les quais de l’Horloge, de la Corse, et Marché aux Fleurs, •Au Sud, les quais des Orfèvres et du Marché-Neuf, •A l’Est, le quai de l’Archevêché.

Marché aux fleurs Ile de la Cité, Paris, 1876

Pont de l’Archevêché Ile de la Cité, Paris, 1910

Square du Vert Galant Ile de la Cité, Paris

Square de la Place Dauphine Ile de la Cité, Paris

Quai de l’Horloge Ile de la Cité, Paris, 1829

Place Dauphine Ile de la Cité, Paris, 1865

Square du Vert Galant Ile de la Cité, Paris

Square de L’Ile de France Ile de la Cité, Paris

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Pointe Ouest Espace paisible, loin des institutions et des lieux touristiques.

Square du Vert Galant 7 mètres en dessous du niveau de l’Ile.

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Pointe Ouest - Square du Vert Galant Ile de la Cité - Vue globale


MAQUETTE DE SITE MAQUETTE DE SITE

La partie Ouest de l’île, aussi bien la place Dauphine que le square du Vert-Galant, est totalement isolée des dynamiques socio-spatiales du reste de l’île, subissant de plein fouet les effets de la fragmentation spatiale causée par la traversée du boulevard du Palais. Aujourd’hui, cette partie de l’Ile est peu exploitée, elle est une respiration, une ligne d’horizon sur le fleuve notamment grâce à la présence du Square du Vert Galant qui permet aux badaud de profiter de points de vues privilégiés sur la Seine. Le square du Vert Galant, d’une superficie de 1 642 m², est situé à la pointe ouest de l’île de la Cité porte le surnom d’Henri IV, en contre bas de la place du Pont Neuf avec statue de Henri IV, face de la place Dauphine.

Il est bordé à l’est par le pont Neuf qui traverse l’île de la Cité par deux ponts, le niveau de la pointe indique l’ancien niveau de l’Île de la Cité qui a été rehaussé, ce qui signifie que le Vert Galant se situe 7 mètres en dessous du niveau de l’Ile. Le pont Neuf traverse la pointe ouest de l’île de la Cité , place du Pont neuf à l’entrée de la place Dauphine avec le jardin du Vert Galant à la pointe de l’île. Il a été construit suite à l’agrandissement de l’Ile de la Cité, suite au rattachement de trois petite îles à la pointe est : l’île aux Juifs, l’Ile de la Gourdaine et l’île des Passeurs de Vaches. C’est le premier pont de pierre piéton, sans maison, pourvu de trottoirs. Il repose sur 12 arches, 7 sur le grand bras de la Seine et 5 sur le petit bras qui accueillait l’Ecluse de la Monnaie.

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Pointe Ouest - Ile de la Cité Plan - Urbanisme

SQUARE DU VERT GALANT

120m PONT NEUF

60m 170m

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Pointe Ouest - Ile de la Cité Pré-maquette - Volumes PONT NEUF

SQUARE DU VERT GALANT

ANCIEN EMPLACEMENT DE L’ÉCLUSE DE LA MONNAIE

VERT GALANT 7M EN DESSOUS DU NIVEAU DE L’ÎLE

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VALEUR MARCHANDE, NOURRICIÈRE Cette pointe Ouest de l’Ile de la Cité est un lieu paisible, qui porte en elle des valeurs commerçantes, de part les flux de marchandises qui arrivaient auparavant par le biais de l’Ecluse de la Monnaie. Une grande partie du bois par exemple était transporté par voie fluviale dont la technique utilisée est celle du flottage ‘à bûches perdues’: « Tout le bois qui se consomme à Paris, bois à brûler et bois à œuvrer, arrive par la Seine en bûches, en perches, en grume et parfois même en poutres débitées. C’est une industrie bien primitive que celle du flottage, et, à en voir l’extrême simplicité, on pourrait croire qu’elle a existé de tout temps et qu’elle remonte à l’époque où l’arche de Noé voguait sur les eaux du déluge. » La Seine charriait bien d’autres marchandises tels que des aliments ou d’autres matériaux tels que la pierre de taille, le plâtre, la chaux, le ciment, les pavés, le sable, les briques, les fers bruts et fers ouvrés, la houille, le charbon de bois… : « Paris attire et reçoit par la Seine bien d’autres objets qui sont indispensables à la vie quotidienne : des vinaigres, des huiles, des trois-six, des sucres, des cafés, des savons, des fourrages, des poissons, des métaux, des cotons, des faïences, des papiers et des meubles. » VALEUR REPOSANTE, RÉCONFORTANTE De plus, ce lieu porte en lui des valeurs de tranquillité, d’apaisement provenant du fleuve, des jeux de transparence, des reflets ou bien même de la lumière. De manière générale, cette Ile en pleine ville porte en elle des symboles liées à l’eau: fontaines, points d’eau, lavoirs, puits sont autant de lieux de rassemblement ou de passage, de réservoirs de paroles, de points de ralliement où peut circuler une relation vivante et fluide entre les êtres.

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En effet, l’autre existe, où passe l’échange et parfois l’entraide. Il est nécessaire de se retremper dans l’histoire pour imaginer l’avenir : au commencement était l’eau. De plus, des bateaux lavoirs et des bains chauds présents jusqu’en 1836 sur l’emplacement de l’actuel square du Vert Galant. Les bateaux lavoirs et les bains étaient des lieux de vies, ou l’échange et le partage étaient très présents. VALEUR DE FÊTE Ce square porte également en lui des valeurs de fête. En effet, un premier jardin est alors planté, en contrebas du Pont-Neuf, dans le prolongement de l’île de la Cité avant d’implanter en 1865, le café concert du Vert-Galant : « Chacun en traversant le Pont-Neuf, a pu voir la joyeuse animation qui y règne depuis quelques mois, du côté surtout de la statue d’Henri IV, endroit pourtant autrefois sombre et bien désert. Il fait nuit, le pont est rempli de curieux ; quelle en est donc la cause ? Regardez : le terre-plein est illuminé ; de charmants massifs de verdure y sont adroitement disposés ; de plus, d’harmonieux sons parviennent jusqu’à vous. D’où sortent-ils ? Regardez encore tout au fond, n’percevez-vous pas un petit théâtre en plein vent, aussi mignon que coquet. C’est le Café-Concert du Vert-Galant. Ne dirait-on pas qu’une fée a présidé avec sa baguette magique à l’installation de ce charmant petit théâtre, qui semble élevé là comme par enchantement ? (…) ». En effet, ce café concert a transformé à l’époque, la pointe Ouest de l’Ile de la Cité auparavant pacifique à la limite du triste, en un lieu vivant, gai et populaire.


Ecluse de la Monnaie Sport, baignade, loisirs

Port des Saints pères - Pointe Ouest de l’Ile de la Cité Base de loisirs, baignades.

Pointe Ouest - Square du Vert Galant Café Concert, cirque, guinguette - Fête

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03.

le programme : «passé continu» (re)naissance d’un ouvrage disparu

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Une écluse est un ouvrage d’art hydraulique implanté dans un canal ou un cours d’eau pour le rendre navigable et permettre aux bateaux de franchir des dénivellations. L’écluse comprend un sas dans lequel on peut faire varier le niveau de l’eau. Il est isolé des biefs amont et aval par des portes. Elle est destinée à faire passer des flux matériels : flux maritimes, flux de marchandises, flux humains. Dans le cadre du projet, l’écluse en 2040, sera, à la manière d’une passerelle, un lieu de passage : des flux de souvenirs, d’image autour de la mémoire du fleuve, espace de rassemblement, de partage et de laisser aller. Ce lieu m(émoi)re autour de l’eau, visera à être générateur d’une identité et d’une mémoire collective, rendant à la pointe de l’Ile de la Cité, son caractère vivant le temps d’un l’évènement : le fleuve, la Seine représente un espace construit qui concilie deux approches : celle du fleuve dans la ville et celle des parisiens sur le fleuve. Il comporte et accumulent les couches qui fabriquent Paris et les Parisiens et participent à leur identité. La présence de cette installation scénographique et paysagère sera flottante, présente de manière éphémère, puisque cyclique : sur une année, la structure se déplacera tous les mois dans des points d’arrêts pré-définis. La pointe de l’Ile de la Cité sera alors le point de départ, la maison mère de l’évènement autour de ce pavillon mémoriel. Arrivé à l’emplacement, ce pavillon flottant créera des passerelles, une traversée entre deux rives ou deux quais : lieu de traversée rendant hommage à cette écluse aujourd’hui disparu.

En effet, il pourra se déplacer le long de la Seine et de ses quais, afin de propager une épaisseur mémorielle urbaine au fil de l’eau. La construction de ce pavillon mémoriel flottant reprendra les valeurs sociales, architecturales de l’écluse ainsi que sa dimension technique, portées par des notions de verticalité et de profondeur. L’espace sera construit, à la manière d’un palimpseste, d’épaisseurs mémorielles qui se superposent : le pavillon sera crée à partir des différentes courbes de la Seine en plan, qui se superposent. L’ensemble de ces couches matérialisera un passage expérimental au fil du fleuve. Le passage, la traversée de chaque espace, correspondra à une étape de la mémoire définit dans le processus de création et donnant à voir un nouveau paysage, un nouvel univers. Ces différentes étapes sont : le réel, l’encodage, la progression vers l’oubli, la réminiscence et la rémanence. Chaque ambiance créée au sein du lieu évoluera en fonction des niveaux de mémoire dans laquelle l’usager se trouve. Cette scénographie plastique agira et mettra en éveil les sens du visiteurs par des dispositifs visuels, lumineux, numériques qui accompagneront le passage. Les passerelles qui entoureront le pavillon, permettront une adaptation à chaque environnement, point d’arrêt de la structure, à savoir, des lieux qui cristallisent des souvenirs liés à la l’eau, à la fête, au partage et aux rencontres, dans le but d’évoquer une. Elle permettront la traversée d’un quai à l’autre, mais aussi une double lecture de passage. En effet, ces passerelles proposeront deux expériences de traversées: une qui reste encrée dans la réalité et qui permet de déambuler au dessous du pavillon, et une autre, mémorielle et introspective, qui engage l’usager à l’intérieur du pavillon.

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A

CAHIER DES CHARGES PROGRAMME

LA DEMANDE # Création d’un pavillon flottant et mobile sur l’ancien emplacement de l’écluse de la Monnaie sur l’Ile de la Cité. Ce pavillon devra rendre m(émoi)re à cette écluse aujourd’hui disparue, tout en évoquant une mémoire du fleuve. # L’emplacement sur l’Ile de la Cité sera le point de départ, la maison mère de ce pavillon, qui devra pouvoir se déplacer afin de transmettre cette mémoire. # Ce pavillon devra faire renaître l’écluse présente auparavant sur la point Ouest de l’Ile de la Cité, dans le cadre de la Mission « Ile de la Cité 2040 », à la manière d’un lieu de mémoire inspiré des valeurs du fleuve . Pour l’emplacement principal (la maison mère) sur l’Ile de la Cité : la traversée devra créer un lien physique ou visuel avec son environnement. # L’intervention devra évoquer l’épaisseur mémorielle du fleuve qui concillie deux approches : celle du fleuve dans la ville et celle des parisiens sur le fleuve. # Elle devra pour cela s’inspirer du lieu à savoir l’ancien emplacement de l’Ecluse de la Monnaie (pointe Ouest de l’Ile de la Cité), auparavant vivant et populaire : les valeurs d’évasion, d’apaisement et d’échange du fleuve, mais aussi des valeurs de fêtes ( Café Concert du Vert Galant, guinguettes…) # Ce lieu de passage expérimental devra apparaître comme une extension du quai où elle s’implante et deva comporter une double lecture de la traversée, afin de créer deux expériences et deux ressentis de l’usager (intérieur et extérieur). # Le dispositif spatial devra comporter : des zones de contemplations, des points de vues et des zones expérimentales. # La structure devra pouvoir se déplacer vers différents points d’ancrages choisis sur la Seine et ses Quais : le pavillon devra devenir un point de repère, un élément signal à chacun de ses arrêts.

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LES CONTRAINTES # Le pavillon mémoriel s’implantera sur l’ancien emplacement de l’Ecluse de la Monnaie : entre le square du Vert Galant et le Quai Bas du port des Saint Pères sur le Petit bras de la Seine. Au bout d’un mois, celle-ci pourra se déplacer à différents points d’arrêts sur la Seine afin de diffuser sa mémoire. # La structure devra être flottante, mobile ou remorquable afin de pouvoir se déplacer facilement sur la Seine et ses canaux. # Les passerelles devront pouvoir s’adapter à chaque nouvel emplacement, en fonction des largeurs entre la Seine et les quais. # La structure ne devra pas empêcher la navigation fluviale du Petit Bras de la Seine. # La scénographie ne devra pas prendre le pas sur le site sur lequel elle s’implante et mettre en valeur son environnement, sans le surexposer ou le dénaturer. # La structure devra s’exposer aux contraintes des péniches en respectant le Gabarit Freycinet (classe CEMT) : elle ne devra pas dépasser 38,50 mètres de long, 5,05 mètres de large, et 4 mètres de haut. (hauteur libre pour pouvoir passer sous les ponts). # Le lieu sera ouvert au public tous les jours pendant la durée de l’évènement, 24h/24h. # L’enveloppe extérieure et la scénographie devront être pensé pour un usage diurne et nocturne.


LA CIBLE Ce projet s’intéresse à toutes et à tous :

# Aux franciliens et franciliennes, pour qui l’Ile de la Cité tend a devenir un territoire attractif et dynamique au coeur du Grand Paris dont l’Ile de la Cité correspond au centre géographique de leur ville. # Aux parisiens et aux parisiennes qui pourront, durant le déplacement de la structure, trouver des points de repères dans différents quartiers de Paris, autre que la rive gauche ou la rive droite. # Aux passants, curieux, qui désirent vivre une promenade expérimentale au fil de l’eau.

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B

LES RECHERCHES ESQUISSES

S’IMPRÉGNER DU LIEU CAPTURER - PHOTOGRAPHIES

Pont Neuf

Depuis le haut du Pont neuf Point de vue vers le Square du Vert Galant

Pointe Ouest de l’Ile de la Cité Square du Vert Galant

Quais du Square du Vert Galant Point de vue vers le Pont des Arts

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Depuis le Quai de Conti (quai haut) Point de vue vers le Square du Vert Galant

Depuis le Port des Saint Père (quai bas) Point de vue vers le Square du Vert Galant

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RECHERCHER PASSAGE, TRANSITION, ENTRE DEUX, VERTICALITÉ.

Croquis - recherches formelles S’inspirer des valeurs techniques de l’écluses: jouer sur une verticalité, une illusion de profondeur.

Croquis - recherches formelles Rotation, basculement : descente progressive sous le niveau de la Seine ? Progression lente vers l’oubli?

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Croquis - recherches formelles L’écluse est un passage, une traversée : la pavillon mémoriel serait entouré de passerelles afin de lier les quais, de faire passage : passer d’un point A à un point B.


S’élever par le biais de l’eau : passage de l’oubli à la réalité. L’usager remonter à la surface grâce à cette élévation, qui rappelle la manière dont un bateau accède au franchissement d’une écluse.

1

RÉALITÉ

Seine OUBLI

2

3

4 Vanne fermées Passage de l’intérieur au dessus du pavillon : nouvelle lecture depuis la réalité.

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C

ECLUSA AQUA:ENTRE DEUX EAUX UN PAVILLON MÉMORIEL FLOTTANT

SCÉNARIO D’USAGE LES ÉTAPES DE LA MÉMOIRE

1 RÉALITÉ

2

3

4

5

ENCODAGE

OUBLI

RÉMINISCENCE

RÉMANENCE

L’écluse de la Monnaie portait en elle, comme toute écluse, les valeurs du fleuve, puisqu’elle est le lieu de passage ou la frontière de ce que charie le fleuve. Deplus, comme évoqué précédemment, le passahe d’une écluse s’effectue en plusieurs temps et différentes étapes. Le passage à travers le pavillon mémoriel sera conçu en fonction de 5 étapes de la mémoire: la réalité, l’encodage, l’oubli, la rémoniscence et la rémanence. Chaque zone du pavillon mémoriel sera traité en fonction des ces étapes : la mémoire du fleuve transparaitra différement en fonction des ambiances proposés. Cette scénographie plastique immergera le visiteur dans une interprétation graphique du fleuve et une approche sculpturale de l’écluse par le biais du par des dispositifs visuels, lumineux, numériques qui accompagneront le passage expérimental.

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01

02

03

LE RÉEL :

L’ENCODAGE

L’OUBLI

Cette étape correspond à l’introduction du pavillon mémoriel : l’usager empreinte une passerelle depuis le quai. Dans un temps court ou long, en fonction du rythme de marche, l’usager arpente, passe, traverse une passerelle qui mène à une première lecture au dessus pavillon flottant, ou à une deuxième lecture interne du pavillon. Cette étape fait le lien entre la réalité du paysage environnant et l’entrée de la structure mémorielle.

De manière saccadée et rythmée, cette étape possède une valeur d’imprégnation, de mise en mémoire par l’acquisition d’informations en provenance des sens.

Effacement, disparition, l’espace se contracte et semble se dématérialiser. Les contour semblent disparaitre, le flou prend le dessus et et les couleurs s’effacent, jusqu’à revenir vers un état de l’ordre de l’informe: les débris, les rebuts, le reste. De plus, un effacement progressif, provoquera une sensation de brouillard, de brume, à la fois apaisante et perturbante. La perte de repère spatiaux, et l’environnement incertain d’un paysage détruit, découlera sur un espace où l’usager s’abandonne, dans les bras d’un fleuve qui repose, qui rassure, qui provoque l’oubli du reste. Cette étape du passage correspond à la fois au retrait mémoriel et physique de l’espace qui s’obscurcit, mais aussi à l’oubli qui permet un laissé aller, un moment de repos, de contemplation qui entraine l’usager vers un moment arrêté, suspendu, coupé de tout. Dans cette sensation de profondeur, cette étape correspond à l’enfouissement de l’écluse sous les eaux, son recouvrement total lors de la crue de 1910. L’usager déambulera autour d’un tunnel, a contourner afin de passer dans le derniers espace ou à emprunter afin de s’élever vers le retour à la réalité : la rémanence.

Elle est un seuil, un espace de transition et de contemplation sur l’environnement. Elle ne fait pas appel à l’imagination du visiteur mais le prépare à l’expérience par une descente progressive sur le fleuve. Le fleuve apparait alors de manière réelle et frontale par le biais de points de vues privilégiés.

04

Cette étape représente le fleuve et ses reflets dans ses valeurs colorimétriques : l’ambiance sera créer par des jeux de couleurs, de lumière et jouera sur des contrastes prononcées. Les lumières qui se reflètent dans un fleuve une fois la nuit tombée, recrée des paysages imaginaires, appellent à un moment d’évasion. Ce temps du parcours correspondra à la fois aux valeurs graphiques du fleuve ( mouvements, reliefs, transparence, colorimétrie…) et aux valeurs sociales ( vivant, gai, populaire).

05

LA RÉMINISCENCE

LA RÉMANENCE

Présence de l’absence, apparition, ré-appropriation, la réminiscence dénature notre perception du temps pour nous faire revivre un instant du passé. L’espace se dilate comme un maillage, une respiration s’amorce, plongeant l’usager dans les indices d’une présence, en réactivant, en remémorant de manière vague et imprécise les stimulis, les traces laissées par le passé.

Ce qu’il reste quand il ne reste rien. Le phénomène de rémanence est une propriété « qu’à la sensation de persister quelques temps, après que le stimuli ai disparu. » La trace produit en l’instant présent, comme dans le rêve, une condensation des temporalité. Cette étape n’apparait pas nécessairement dans le champs de la matérialité, du visible; même si des éléments symboliques sauvegardés, servent d’indicateurs. Il s’agira de tenter de se retrouver dans l’état présent des lieux, des stimuli du temps passé.

Cette étape est le passage d’un état à un autre, une transition, un retour à la conscience d’une image, même confuse: changement d’état de l’eau, de la matière et de l’espace. Un jeux de matériaux envelopperont l’usager dans un univers minéral à la manière d’un paysage sédimentaire. L’écoulement de l’eau résonnera dans l’espace en faisant échos à ses stimulus sonores.

L’écluse est également un lieu que l’on ne peut pas s’approprier, mais qui nous donne la sensation de franchir quelque chose, de passer de l’autre côté, d’aller vers un ailleurs : elle est une porte sur l’eau, un laisser passer Cette étape marque la fin du parcours, à la manière d’une porte qui s’ouvre, pour laisser l’usager emprunter la passerelle qui le ramène au souvenir ou à la réalité: cette étape se matérialisera le soir, par une projection holographique de l’Ecluse de la Monnaie, sur la Seine.

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Penser le scénario d’usage et les différentes étapes du pavillon, par des jeux de hauteurs, reprenant l’idée des vasques communiquants et du sas dans l’écluse.

Le pavillon fait passerelle en relliant le quai au Square du Vert Galant sur la pointe de l’Ile de la Cité : ancien emplacement de l’écluse de la Monnaie

Par la rotation du pavillon flottant, l’écluse devient une limite, car les passerelles se dettachent du quais et ne font plus passage d’une rive à l’autre : l’écluse était également à la fois frontière et traversée.

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Croquis - scénario d’usage: les 5 étapes de la mémoire. Penser le scénario d’usage dans la profondeur ? Evoquer la notion de la verticalité de l’écluse. Les 5 étapes se différencient-elles par des jeux de niveaux? Le volume est-il totalement enfoui sous l’eau?

Croquis - scénario d’usage: les 5 étapes de la mémoire. Etager les étapes afin de rythmer le parcours, le passage ? Problème : les hauteurs sont limitées pour le passage sous les ponts, mais également pour la profondeur du limon de la Seine.

Croquis - scénario d’usage: les 5 étapes de la mémoire. L’espace se contracte et se dillate en fonction des étapes : plus l’usager descend, plus l’espace se rétrécit : espace intime, de replis.

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Pré maquettes - recherches formelles L’écluse: passage, lien, franchissement Faire passerelle, créer un lien entre les rives

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Pré maquettes - recherches formelles L’écluse: linéarité, variations de niveaux, porosité Créer une promenade, générer des points de vues

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INTÉRIEUR Encodage

Réminiscence Passerelle qui amène à l’interieur du pavillon Oubli : sas

DESSUS : LE TOIT Motifs, mouvements, agitation qui se lis depuis le toit du pavillon : les motifs se reflèteraient au sol à l’intérieur grâce à la lumière zénithale.

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Passerelle qui amène au dessus du pavillon, sur les toits : retour à la réalité


Maquette expérimentale en papier - Espace creux Superposition des courbes de la Seine afin de créer de la profondeur dans la structure

Maquette expérimentale - Ombre et lumière / Apparition, disparition. Superposition des courbes de la Seine afin de créer une illusion de profondeur dans la structure, faire vivre la verticalité et le mécanisme de l’écluse à travers différents niveaux.

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Croquis - avancée vers le projet : un pavillon mémoriel flottant Les étapes se traduieraient par des changement d’ambiances et non des changements de niveaux : seul la partie centrale, correspondant à l’oubli, serait semie enfouie sous l’eau, mais l’usager pourrait seulement le voir, et non l’atteindre.

Puit de lumière : laisse entrevoir la partie semi enfouie

L’espace central se contracte et se dillate en fonction de l’apport de lumière naturelle, afin de suggérer le fait que la mémoire est en perpétuel mouvement et afin de laisser entrevoir la partie semi enfouie.

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Partie centrale correspondant au SAS de l’oubli : espace de transition dans l’écluse .


Pointe Oueste de l’Ile de la Cité - Plan d’implantation : La maison mère, le point de départ Recherches, esprit du projet.

Trois espaces : correspond aux trois étapes dans une écluse mais aussi aux princupales étapes de la mémoire Encodage, oubli, réminiscence.

RÉMINISCENCE

OUBLI

ENCODAGE

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LE PAVILLON - RECHERCHES D’AMBIANCES EN FONCTION DES ÉTAPES L’ENCODAGE

SÉQUENCE RYTHME

COLORIMÉTRIE LUMIÈRE

IMPRÉGNATION AGITATION

CONTRASTE SATURATION

FÊTE, GAÏTÉ MOUVEMENTS

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LE PAVILLON - RECHERCHES D’AMBIANCES EN FONCTION DES ÉTAPES L’OUBLI

CONTRACTION DILATATION

INCERTAIN, CONFUS RUINE, INFORME

DISPARITION EFFACEMENT

CONTEMPLATION PROFONDEUR

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PAUSE RETRAIT


LE PAVILLON - RECHERCHES D’AMBIANCES EN FONCTION DES ÉTAPES LA RÉMINISCENCE

STIMULI TRANSPARENCE

IMMATÉRIEL IMPALPABLE

STIMULIS DU TEMPS PASSÉ

COUCHES FRAGMENT

ARCHIVAGE SAUVEGARDE

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UN PROCESSUS DE CRÉATION PALIMPSESTE - ÉPAISSEUR MÉMORIELLE DU FLEUVE

Courbes de la Seine prélevées sur des plans de Paris. Formes archétypales qui serviront à créer la structure du pavillon, à la manière d’un processus de création. Se servir des courbe du fleuve afin de générer un espace palimpseste, une épaisseur mémorielle.

Reprise des superposition en tracés.

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Recherches: suggestion du fleuve un processus de création Les courbes de la seine comme élément de conception LA STRUCTURE DU PAVILLON POURRAIT ÊTRE CONSTRUITE PAR DES STRATES, COUCHES, QUI CORRESPONDRAIENT À DES COURBES DE LA SEINE. CELLES CI SERAIENT VISIBLE UNIQUEMENT AU DESSUS ET À L’INTERIEUR DU PAVILLON ET SERVIRAIENT DE SUPPORTS À LA SCÉNOGRAPHIE, DE RAMPES DE CIRCULATIONS, D’ASSISES...

A l’intérieur du pavillon, les strates, couches inspirées du fleuve, permettraient à la fois une déambulation, mais aussi une création de supports et des espaces de repos, des alcôves.

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S C U L P T E R L E V O L U M E À L’ I M A G E D U F L E U V E RECHERCHE FORMELLE - PREMIER TEST

Pré maquette : se servir des courbes de la Seine afin de créer l’enveloppe du pavillon mémoriel : fluidité, mouvement, pleins, vides.

Découpe des courbes de la Seine prélevées en plans.

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Forme générale qui se dessine par la superposition de ces strates : fragments de la Seine.


Ces courbes auront plusieurs fonctions à l’intérieur du pavillon : lumières, assises, marches...

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S C U L P T E R L E V O L U M E À L’ I M A G E D U F L E U V E PHASE N°1 : PRÉLEVER LES COURBES EN PLAN

Fragments de Seine. Prélèvement des courbes en plan Plan de Paris.

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PHASE N°2 : SELECTION DES COURBES Courbes selectionnées et re déssinées. Ces courbes façonneront la volume à l’image du fleuve. A la manière de strates qui se superposent, elle évoqueront l’épaisseur mémorielle du fleuve.

Fragments de Seine. Prélèvement des courbes en plan Plan de Paris.

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PHASE N°3: TRAVAILLER LES COURBES EN ÉLÉVATION POUR GÉNÉRER DU MOUVEMENT

Fragments de Seine. Passer du plan à l’élévation Travailler les strates comme des fragments, morceaux de fleuve.

1

2

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3

4

5


PHASE N°4: PASSER À LA MISE EN VOLUME SCULPTER, FAÇONNER.

Travail des contres formes, empilement des strates, ajustements... Techniques : plexiglass et thermoformage.

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Travail des contres formes, empilement des strates, ajustements... 3 étapes, une unité : générer un iien entre le sol et le plafond

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Travail des contres formes, empilement des strates, ajustements... Mise en place des courbes afin de créer la forme extérieure Générer du mouvement, de la fluidité.

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LE PAVILLON MÉMORIEL INSCRIPTION DANS SON ENVIRONNEMENT DE DÉPART

ECLUSA AQUA - LE PAVILLON LOCALISATION SUR LA POINTE OUEST DE L’ILE DE LA CITÉ

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2

3


ECLUSA AQUA - LE PAVILLON DÉPLACEMENT LE LONG DU QUAI DU SQUARE DU VERT GALANT

1

Le pavillon peut se déplacer dans le mois le long du quais à la manière d’une transmission de cette mémoire de l’écluse de la Monnaie dans le lieu.

2

Le pavillon se déplace le premier mois le long des quais du Square du Vert Galant. Une fois le pavillon amarré dans les différents points de mobilités, ce dernier pourra se déplacer le long des quais.

3

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PLANS & ÉLÉVATIONS

ECLUSA AQUA - LE PAVILLON PLAN N0 ET N+1 (TOIT)

N0

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N1


A

A’

ECLUSA AQUA - LE PAVILLON COUPE LONGITUDINALE - AA’

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B

B’ ECLUSA AQUA - LE PAVILLON COUPE TRANSVERSALE - BB’

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C

C’ ECLUSA AQUA - LE PAVILLON COUPE TRANSVERSALE - CC’

77 •


ECLUSA AQUA - LE PAVILLON VUE GÉNÉRALE - DIURNE

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79 •


ECLUSA AQUA - LE PAVILLON VUE RAPPROCHÉE DEPUIS LE QUAIS - DIURNE

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ECLUSA AQUA - LE PAVILLON VUE RAPPROCHÉE DEPUIS LE QUAIS - NOCTURNE

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L E S É T A P E S D’ U N P A S S A G E A U F I L D E L’ E A U VOLUMES, AMBIANCES

ECLUSA AQUA - LE PAVILLON FORME ÉCLATÉ - COMPRÉHENSION DES VOLUMES

Toit et garde corps Contemplation et point de vue Sol du N+1 Perforation des motifs remplissage en verre Structure contenant le système élévateur

Strates superposées et enchevêtrées

Tiges filletées Maintient de la structure Passerelles

Gardes corps

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LA RÉMANENCE 70M2

LA RÉMINISCENCE 25M2

L’OUBLI 16M2

L’ENCODAGE 25M2

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ECLUSA AQUA - AMBIANCES L’ENCODAGE - DIURNE

ECLUSA AQUA - AMBIANCES L’ENCODAGE - NOCTURNE : JEUX DE LUMIÈRES, EFFETS DE CAUSTIQUES

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l’ e n c o d a g e

SÉQUENCE RYTHME

COLORIMÉTRIE LUMIÈRE

IMPRÉGNATION AGITATION

CONTRASTE SATURATION

FÊTE, GAÏTÉ

MOUVEMENTS

reflet, sédimentation, forme

m a t é r i a u x

couleur, lumière, mouvement

n u a n c i e r

béton fibré, pigments naturel et éclats de céramiques

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ECLUSA AQUA - AMBIANCES L’OUBLI

“Sas”, boîte élévatrice amenant l’usager jusqu’au toit

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l’ o u b l i

CONTRACTION DILATATION

INCERTAIN, CONFUS RUINE, INFORME

DISPARITION EFFACEMENT

PAUSE RETRAIT

CONTEMPLATION PROFONDEUR

profondeur, illusion, obscurité

m a t é r i a u x

couleur, lumière, mouvement

n u a n c i e r

gamme de couleurs

résine teintée, béton marbré, plexiglass

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ECLUSA AQUA - AMBIANCES LA RÉMINISCENCE

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l a r é m i n i s c e n c e m a t i è r e s a m b i a n c e s

STIMULI MATIÈRE

MINÉRAL RELIEF

STIMULIS DU TEMPS PASSÉ

COUCHES FRAGMENT

ARCHIVAGE SAUVEGARDE

changement d’état, apparition

m a t é r i a u x

minéral, relief, fragment

n u a n c i e r gamme de couleurs

innolin, béton drapé-plissé

89 •


RÉMANENCE: EXPÉRIENCE NOCTURNE PROJECTION DE L’ÉCLUSE DE LA MONNAIE SUR LA SEINE

ÉLÉVATION DE L’USAGER VERS LE TOIT : VUE NOCTURNE VERS LA RÉMANENCE : PROJECTION DE L’ÉCLUSE DE LA MONNAIE SUR LA SEINE

Une fois la nuit tombée, l’usager peut vivre son passage dans le pavillon d’une manière différente. En effet, une expérience nocturne est présente au sein de Eclusa Aqua. En appuyant sur le bouton “M(émoi)re” de l’application, une fois sur le toit du pavillon, l’usager peut, déclancher une projection sur la Seine, représentant, l’Ecluse de la Monnaie avant sa démolition. Celle-ci apparaîtra dans une brume, de manière presque évanescente sur l’eau, comme une renaissance. Chaque photo prise par les usagers seront stockées, archivées dans la m(émoi)re de l’application afin d’être visible par les autres usagers.

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04. un évènement mémoriel un élément signal sur la seine

93 •


A

STRATÉGIE DE COMMUNICATION UNE IDENTITÉ, UNE INAUGURATION

STRATÉGIE DE COMMUNICATION UNE INAUGURATION DU PAVILLON MÉMORIEL SUR LA POINTE DE L’ÎLE DE LA CITÉ

Affiche d’inauguration Eclusa aqua

01/11 2040

OUVERTURE

Logotype Eclusa Aqua

Paris - Île de la Cité

15 Place du Pont Neuf Square du Vert Galant

http://www.missioniledelacite.paris/ Entrée gratuite

entre deux eaux

01/11 2040

OUVERTURE

Paris - Île de la Cité

15 Place du Pont Neuf Square du Vert Galant

http://www.missioniledelacite.paris/ Entrée gratuite

entre deux eaux

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STRATÉGIE DE COMMUNICATION DÉPLACEMENTS DU PAVILLON MÉMORIEL AFFICHES MENSUELLES

Affiches mensuels Eclusa Aqua - déplacements, mobilités

Une fois le premier mois passé sur l’ancien emplacement de l’Ecluse de la Monnaie, à savoir la pointe Ouest de l’Ile de la Cité, le pavillon mémoriel se déplacement tous les mois à différents points d’arrêts sur la Seine afin de diffuser sa mémoire au fil de l’eau.

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STRATÉGIE DE COMMUNICATION UNE APPLICATION MOBILE LE CONCEPT, L’EXPÉRIENCE, LES DÉPLACEMENTS

01/11 2040

OUVERTURE

Paris - Île de la Cité

15 Place du Pont Neuf Square du Vert Galant

http://www.missioniledelacite.paris/ Entrée gratuite

entre deux eaux

• 96

Le barrage-écluse de la Monnaie fut mis en service en 1838, sur le petit bras de la Seine. Cette écluse,oubliée de tous, était située sur le petit bras de la Seine en aval du Pont Neuf, 172 mètres de long, 11,80 mètres de large, face à l’Hôtel de la Monnaie dont il a tiré son nom. Il relevait le plan d’eau d’un mètre et l’écluse permettait de se déplacer en toutes saisons. Son emplacement était sur la pointe Ouest de l’Ile de la Cité entre le Port des Saints Pères et le Square du Vert Galant. Eclusa Aqua est un pavillon flottant sur la Seine, en m(émoi)re de cette écluse. Il est une extention du quai à appréhender comme un passage au fil du fleuve. Tous les mois, Eclusa Aqua se déplacera sur différents points de la Seine afin de diffuser sa mémoire et de devenir un élément signal, un passage d’expérience.


B

LA MOBILITÉ DÉPLACEMENTS, POINTS D’ARRÊTS

PLAN DE PARIS LES DÉPLACEMENTS DU PAVILLON MÉMORIEL SUR LA SEINE

Quai de Bercy Quai de la Gare

12ème arrondissement Paris

97 •


LES POINTS DE DÉPLACEMENTS LE PAVILLON MÉMORIEL ET SA MOBILITÉ SUR LA SEINE

Ile de la Cité, 1er arrondissement Quai de Conti Quai François Mitterand

4ème arrondissement Quai des celestins

10ème arrondissement Quai de Jemmapes Canal Saint Martin

11ème arrondissement Quai de la Rapée Quai d’Austerlitz

12ème arrondissement Quai de Bercy Quai de la Gare

13ème arrondissement Quai François Mauriac

15ème arrondissement Quai de Javel Port bas

18ème arrondissement Quai de la Marne Canal de l’Ourq

Ivry-sur-Seine Quai d’Ivry

Clichy sous bois Quai de Clichy

Saint-Denis Quai de la Gironde Canal Saint-Denis

Saint-Ouen Quai de Saint Ouen Quai Châtelier

• 98


99 •


• 100


05. points techniques flottaison, structure, passerelle, rapport aux quais

101 •


INSPIRATION DU SYSTÈME DES MAISONS FLOTTANTES AUX PAYS BAS.

Je souhaite m’inspirer du principe des maisons flottantes aux Pays Bas et plus particulièrement celles que j’ai pu observer à Amsterdam, dont voici quelques données. En grande majorité, celles qui m’ont inspiré reposent sur un caisson flottante. Ce caisson flottant mesure en moyenne de 5 à 6 mètres de largeur en façace pour une prfondeur de 9 à 10m. La hauteur est généralement de1,50m, l’épaisseur des parois varient de 7 à 14cm en fonction de la répartition des charges. Ces caissons sont réalisés en béton allégé, d’une densité d’environ 1,2. Ils sont coulés d’une seule pièce de façon à être parfaitement étanches. C’est la principe d’Archimède qui permet à ces caissons et donc à ces maisons de flotter.

6m

Principes des caissons flottants

Niveau de l’eau Caisson flottant Poussée d’archimède et répartition des charges

5m

Charge 10m

1,20m

Poussée

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MODULE FLOTTANT STRUCTURE, ENFONCEMENT, FLOTTAISON

Système de pieux inspirés du maintient des pontons dans les ports.

Estimation des volumes et de l’enfoncement. Position des pieux Diamètre 3mètres Enfoncement de 3mètres

Dans mon projet, l’ensemble flottant est constitué de 3 modules d’une seule pièce. Les dimensions sont 14m x 5m x h:1,5m Le caisson réalisé en béton allégé D=1,2 étanche dont la surface flottante est d’environs 67m2. L’épaisseur des parois est de 13cm afin de laisser un volume creux de 92m3. Il sera nécessaire de couleurs 20m3 de béton pour un poids final de 22 tones environs. L’enfoncement du caisson sera de 3 mètres dans l’eau afin de ne pas dépasser la limite de flotaison. Par sécurité le poids admissible total sera inférieur aux 4/5 des capacités.

Système de pieux inspirés du maintient des pontons dans les ports.

Etrier

Galet de coulissement

Etrier

Pieu

103 •


RAPPORT AU QUAI - DIMENSIONS CAISSON FLOTTANT

1 Estimation de l’enfoncement à pleine charge : 1,20mètres. 1,10m

Vue d’ensemble par rapport au quai Approche dimensionnelle

2,40m

QUAI SQUARE DU VERT GALANT

Niveau moyen de l’eau par rapport au quai

1,50m

1,80m

+/- 8 mètres

SEINE

2 Module flottant réalisé en béton allégé étanche : coulé d’une seule pièce Densité d’environ 1,2. 14m 0,13m

0,20m

0,20m

Nervures de renforts

5m

Poids de l’ensemble d’environ 23 tonnes (23000 kg). L’enfoncement prévu dans l’eau à vide est de 0,30m.

2m

4m

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MODULE FLOTTANT DU PROJET COUPE LONGITUDINALE

3 Détail de fixation du plancher bois sur caisson flottant.

Revêtement de 5cm qui repose sur une empreinte de 6cm d’emboîtement dans le plancher.

STRATES

Joint souple de diamètre 6cm étanche par écrasement dans l’empreinte.

Tirant entre les strates afin de les maintenir: fourreau insert positonné au coulage

PLANCHER BAS ÉPAISSEUR 30CM Caisson flottant Fixations chimiques M16 inox : largeur 20cm Cornière inox pour maintient du plancher Entraxe entre chaque fixation.

4 DÉTAIL 15cm

Principe de tirant pour maintient des strates dans les planchers hauts et bas

HAUT

35cm

240cm

Tube acier renforcé Epaisseur 6cm

BAS

105 •


STRUCTURE DE LA PASSERELLE ACCROCHAGE AU QUAI Partie supérieure en coupe Passerelle (plancher + garde corps)

5cm

Fourreaux du plancher bas

10cm

Environ 1m entre chaque

Structure de la passerelle

Accroche sur les quais : butée avant et arrière au bout des rails.

Garde corps

PASSERELLE

Rail UPN 120mm

Galet diamètre 100mm superpolyamide Axe de diamètre 4cm Fixation des chassis sur le quai

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Fixation de chassis sur le quai

+/- 15cm

Articulation pour s’adapter au quai à chaque point d’arrêt

Quai


SYSTÈME DE BOÎTE ÉLÉVATRICE ACCÈS AU TOIT DU PAVILLON

- Boîte élévatrice principe d’ascenceur -Charge maximale : 300kg - Inox revêtement miroir - Mécanisme hydraulique eau

PLANCHER HAUT

PORTES

Guide

PLANCHER BAS

Vérin téléscopique double effet avec amortisseurs de fin de course

Intérieur du caisson flottant flottant. Course 2,40m

Pompe HP

Fixations Bac à eau

107 •


fin

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109 •


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