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Sœur Angélique
Le sourire de Dieu S E N U E J a
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Neuf
Revue trimestrielle FOI N°40 - Mars-Avril-Mai 2014 - 5,50 €
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ité Revue éd
VIE Sommaire
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Editorial du Père Laurent FABRE Dossier
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Sœur Angélique
Le sourire de Dieu 14
Œcuménisme
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Formation Chrétienne
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Jeunes
14 • Walter Kasper, un œcuménisme fraternel 16 • Communiqué sur la fin de vie de la FPF 18 • Prière
20 • Judaïsme : La Pâque juive 22 • Média : Aleteia 24 • Cinéma : « A bout de course », de S. Lumet
26 • La chasse au Trésor 28 • Témoignages
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Vie de la Communauté
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Jeune Talent
30 • Les surprises de l’Esprit Saint 32 • Un tour du monde : le Canada 34 • Cana : rencontre européenne
35 • Benoit Coadic
La revue FOI (Fraternité Œcuménique Internationale) est publiée par la Communauté du Chemin Neuf-10 rue Henri IV-69287 Lyon cedex 02 Directeur de la publication : P. Laurent Fabre Directeur délégué : Jean-Charles Paté, Rédactrice en chef : Pascale Paté, Comité de rédaction : Franck Démaret, P. François Lestang, Marie-Farouza Maximos, Isabelle Rambert, P. Gabriel Roussineau, P. Adam Strojny. Création graphique : Annick Vermot (06 98 61 98 76), Crédit photos : Master Deff, AFP, UNCR B. Sokol, flickr : KD Dijkstra , Monusco, infotresor, José Lodewick - CCN : Gilbert Soobraydoo - Flickr : mhaithaca fotolia.com : angelo.gi, Andres Rodriguez, kasiap, herreneck, Eisenhans, Jasmin Merdan Abonnement : Nicole Zébrowski, Gestion-Administration : AME, Réalisation PAO : Sandrine Laroche, Bruna Atallah (Couverture) Impression : Saxoprint.fr , Dépôt légal : mars 2014, CPPAP : 0310 G 83338, ISSN : 1770-5436
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Editorial Il est difficile de traduire en français le mot « Ubuntu » mais tous ceux qui veulent travailler pour l’Unité, l’unité du couple, l’unité entre les nations, l’unité des Chrétiens… devraient s’inspirer de la manière concrète de Nelson Mandela de traduire l’ « Ubuntu » dans sa vie. Voici six exemples qu’il faut lire en pensant au visage rayonnant de joie de cet homme qui a vécu 27 ans en prison.
Madiba et l’Ubuntu
1/ Dans sa prison, il devient l’ami, le confident, le maître de son gardien James Gregory qui parla de lui avec admiration. 2/ Celui qui vit l’ « Ubuntu » chasse toute amertume et est capable d’aimer son ennemi. En sortant de prison, lui qui est noir, il tend la main à celui qui l’avait maintenu en prison, Frederik Le Klerk, qui est blanc et qui dira plus tard de lui « Mandela était un homme sans amertume ». 3/ Lui qui était de l’Eglise Méthodique avait vraiment un esprit œcuménique ; dans son plan pour établir l’unité, il n’hésita pas, en 1993, à proposer comme Président de la Commission Vérité et Réconciliation son grand ami Archevêque Anglican Desmond Tutu, qui dira de lui : « Nelson Mandela est l’icône mondiale de la Réconciliation » 4/ Comme l’a si bien montré ce film célèbre « Invictus », l’Ubuntu de Mandela lui donna l’audace et l’autorité de faire intégrer un « noir » dans l’équipe nationale très blanche… qui, encouragée par son Président, devint championne du monde de Rugby en 1995, à Johannesburg. Ce jour-là, de manière prophétique, avec humour et joie, le nouveau Président Mandela revêtit le maillot vert et or : l’apartheid était brisé sur le stade aux yeux du monde entier. 5/ Nelson Mandela était chrétien, et comme le Christ, il a beaucoup souffert, non seulement physiquement mais aussi moralement et familialement, dans son couple ou dans ses relations avec ses enfants. Il annonça lui-même la mort de son fils, Makgatho, terrassé par le SIDA. Mais il a toujours été discret au niveau de sa foi, contrairement à d’autres, il ne la mettait pas en avant, et de manière très ouverte il savait, dans ses lectures et ses propos, s’ouvrir à tous ceux qui ne pensaient pas comme lui. Homme sans frontières, il a vécu de manière admirable l’ « interreligieux », se méfiant de tout dogmatisme. Bref, il était un homme véritablement « humble ». Pour vivre l’ « Ubuntu », il faut certainement devenir humble. Il a dit en 2005 : « Je ne pense pas que l’Histoire retiendra grand-chose à mon propos. Je veux qu’on ne se souvienne de moi qu’en tant qu’élément d’un collectif ».
Père Laurent FaBRE Fondateur et responsable de la Communauté du Chemin Neuf
6/ Comment ne pas ajouter que la pratique joyeuse de l’Ubuntu conduit à un certain humour, c’est-à-dire une certaine distance par rapport aux évènements et à soi-même. En bon français, on pourrait dire que celui qui écoute le Saint-Esprit a souvent de l’esprit. Il est mort en 2013 à 95 ans. En 2008 son agenda avait fixé 235 rendez-vous. Cette même année, il plaisantait à propos des foules qui l’entouraient si souvent, notamment lors de concerts géants organisés au profit de sa fondation pour lutter contre le Sida. « Voir un nonagénaire en vrai doit être une tentation irrésistible ! ».
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Le FILM
Sœur Angélique
le pays
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La R.D.C. Panorama
Histoire
Quelques dates importantes
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dossier
SœurAngélique
Le sourire de Dieu
Reconstitution du village d’Ars à l’époque de J-M Vianney
Ce film présente le témoignage exceptionnel de Sœur Angélique Namaika, une religieuse de la République Démocratique du Congo qui a consacré sa vie à aider les femmes victimes de la LRA, une rébellion semant la terreur dans le nord-est du pays. Dans la ville de Dungu, sœur Angélique a aidé, ces dix dernières années, plus de 2000 femmes à guérir de leurs traumatismes et à retrouver la dignité et le goût de vivre. Par sa foi, sa compassion, et son inventivité à leur proposer des formations qui les rendent autonomes, elle entraîne ces femmes sur un chemin de résurrection et de joie. Le 17 septembre 2013, Sœur Angélique a reçu à Genève le prix Nansen du HautCommissariat pour les Réfugiés (UNHCR). Chaque mois, une vidéo est réalisée, traduite et envoyée dans plus de 72 pays à travers le monde. Un réseau de prière est créé, c’est la Fraternité Œcuménique Internationale NET FOR GOD. Le film est en ligne sur www.netforgod.tv DVD en vente sur ame-boutique.com
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SœurAngélique
Le sourire de Dieu Le film
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dossier
Sœur Angélique Namaika, religieuse catholique de la congrégation des Sœurs Augustines, est originaire de la Province Orientale, au nordest de la République Démocratique du Congo, un pays immense au centre de l’Afrique.
Sœur Angélique : « Dans le monde entier, la femme a une grande responsabilité dans la vie de l’homme ; c’est elle qui porte la vie, c’est elle qui éduque cette vie jusqu’à l’âge adulte. Si cette femme, qui porte la vie, n’est pas dans la paix, si sa dignité est bafouée et si elle n’est pas dans la joie, imaginez le sort du pays où elle vit, imaginez le sort du monde entier ! Parce que ce sont les enfants qui naissent de cette femme-là qui seront les acteurs de la vie dans le monde demain. Il faut qu’elles soient bien traitées, bien aimées, pour transmettre cet amour. » NFG : C’est dans son enfance que Sœur Angélique entend un appel à consacrer sa vie aux malades et aux plus pauvres, grâce au témoignage de deux religieuses : une missionnaire européenne, Sœur Tone, et une congolaise, Anuarite, morte martyre en 1964 et béatifiée par le pape JeanPaul II en 1985. Sœur Angélique : « Depuis mon enfance, à travers le témoignage de Sœur Tone, d’origine allemande, j’ai eu le goût de servir les personnes malades. Quand j’ai pris cette décision je ne l’ai partagée à personne parce
qu’en ce temps-là je ne connaissais que des sœurs européennes, je ne savais pas qu’il existait des sœurs africaines. Sœur Tone venait de temps en temps dans notre chapelle pour soigner les personnes malades. A chaque fois, on y allait en famille pour être soigné et recevoir aussi quelques médicaments pour les jours à venir. Je voyais cette sœur toujours seule accueillir les malades et les soigner. Je me disais qu’elle n’avait le temps ni de se reposer, ni de manger et que j’allais tout faire pour devenir comme elle, pour l’aider afin qu’elle puisse prendre du repos. Pendant ma formation, plusieurs passages de l’évangile m’ont beaucoup touchée. Ils racontaient que Jésus était passé partout en faisant le bien. Il n’avait pas le temps de se reposer. Il disait encore: “Tout ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Sœur Tone avait découvert cette parole de Dieu et c’est pourquoi elle soignait les malades. Elle avait découvert le visage du Seigneur à travers les personnes malades, c’est pourquoi elle n’avait pas le temps de se reposer… »
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Etonnant pays que la République Démocratique du Congo, dont la fantastique superficie, les paysages et les richesses culturelles en font l’un des territoires les plus passionnants à découvrir. Elle dispose de trois atouts majeurs : un territoire aux dimensions d’un continent ; des ressources naturelles aussi abondantes que variées ; une population nombreuse et jeune. Un pays... un sous-continent ! La R.D.C. est l’un des plus vastes pays du continent africain. Ses frontières de 9 165 kms entourent une immensité qui, de la Guinée, à l’Ouest, aux Grands Lacs, à l’Est, et des savanes soudanaises du nord à la ceinture de cuivre méridionale, s’étend sur 2 345 409 km2. Le bassin du Congo est l’un des deux plus grands du monde, l’autre étant celui de l’Amazone, et il représente à lui seul 13% de la superficie du continent africain. Le fleuve Congo est un symbole de l’unité nationale. Long de 4 700 kms (la distance de Paris à Moscou !), il peut atteindre une largeur de 25 kms à certains endroits.
La
R.D.C.
Panorama Un pays plein de richesses naturelles A vol d’oiseau, c’est une véritable « mer de verdure », une forêt réellement « vierge », qui s’étend sur des milliers de km2, abritant une flore et une faune extraordinairement riches. Elle reste un mystère autant qu’un défi. A l’image de la forêt vierge et de ses bois précieux, le pays regorge de richesses naturelles. C’est le pays du cuivre, du cobalt, du diamant. C’est celui du chrome, du charbon, du fer et du colombo-tantalite (coltan), minerai rare, recherché par les industries électronique, informatique et aéronautique. Dans la région des Grands Lacs, ainsi que dans la cuvette centrale, il y a des indices d’un très fort potentiel d’hydrocarbures. Une richesse qui explique en partie les guerres que la République Démocratique du Congo a connues depuis qu’elle s’est affranchie de la colonisation.
Une nation : mosaïque de communautés culturelles et linguistiques. L’une des grandes richesses du peuple congolais réside avant tout dans son extrême diversité physique, linguistique et culturelle. Constitué d’une mosaïque de groupes ethniques qui ont su sauvegarder leur caractère, ce grand peuple tente de sauvegarder son unité. Une unité cimentée dans les luttes et les épreuves traversées sous la colonisation et pendant les premières années de l’Indépendance. Une unité qui a été menacée par les dernières guerres, qui ont impliqué au moins huit pays de la région. La langue officielle de la R.D.C. est le français. A côté de celui-ci, les Congolais utilisent quatre langues nationales ; le kikongo appelé également munukutuba, le tshiluba, le kiswahili et le lingala. Extraits du Livre La République Démocratique du Congo, Editions du Jaguar Photos : en fond et en haut : le fleuve Congo, Pêcheurs près des chutes de Boyoma, et ci-contre le parc Kundelungu
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dossier NFG : En 2003, Sœur Angélique arrive à Dungu, une ville située non loin de la frontière entre la Centrafrique, le SudSoudan et l’Ouganda. Dans cette ville de 73 000 habitants, un tiers sont des enfants et femmes déplacés, victimes de la LRA (Lord’s Resistance Army), « Armée de Résistance du Seigneur ». Cette rébellion est née en 1988 en Ouganda et s’est déplacée depuis dans les pays voisins, notamment dans le nord-est de la République Démocratique du Congo. Son leader, Joseph Kony, est recherché par la Cour pénale Internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La LRA s’est rendue tristement célèbre par ses pillages, viols, mutilations, meurtres et enrôlements forcés d’enfants utilisés ensuite comme soldats et esclaves sexuels. On estime que ces 25 dernières années, elle a causé la mort de 100 000 personnes en Afrique Centrale et le déplacement de 2,5 millions d’autres. Alors que Sœur Angélique se trouve à Dungu, la ville est attaquée par les rebelles et elle doit fuir à son tour. Elle entend alors un appel à se consacrer entièrement à la cause des femmes victimes des violences de la LRA pour les aider à guérir de leur traumatisme et à reconstruire leur vie. Sœur Angélique : « Le jour où les atrocités sont arrivées à Dungu, proches de notre communauté, nous nous sommes toutes enfuies dans la brousse. A ce moment-là, j’ai vraiment vécu un grand traumatisme et j’ai connu la peur. Je ne pouvais pas dormir la nuit. C’était difficile de trouver à manger pour l’équipe des postulantes et les autres déplacés qui étaient venus avec nous. On était plus de 30 personnes à se cacher. Avec la vie qu’on menait dans la brousse, j’ai compris, moi qui n’avais jamais rencontré la LRA face à face, les souffrances que ces femmes avaient dû endurer quand elles étaient séquestrées pendant trois, quatre ou cinq ans. Dans ces femmes, c’était Jésus aussi qui souffrait et il fallait les approcher. »
NFG : Monique a survécu à son enlèvement par la LRA, où elle a subi des violences inimaginables ces dernières années. Elle a vécu une vie de misère, en captivité dans la forêt, obligée de devenir l’épouse d’un vieux soldat de la LRA ; obligée aussi de participer au meurtre de personnes enlevées comme elle et qui avaient tenté de s’échapper. Elle est encore très traumatisée et vit aujourd’hui à Dungu avec son fils de six mois.
« J’ai compris, moi qui n’avais jamais rencontré la LRA face à face, les souffrances, que ces femmes avaient dû endurer. » FOI • N°40 • Mars - Avril - Mai 2014
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HISTOIRE Quelques dates importantes 30 juin 1960 : Proclamation de l’indépendance du Congo belge, en tant que « République du Congo », Joseph Kasa-Vubu, Président ; Lumumba, Premier ministre. 25 nov 1965 : Mobutu Sese Seko renverse Joseph Kasa-Vubu et s’empare définitivement du pouvoir. Première République démocratique du Congo sous Mobutu (1965–1971) Dans les années qui suivent la prise du pouvoir par le général Joseph-Désiré Mobutu, ce dernier entame à partir de 1972 une campagne d’« authenticité » afin de maintenir sa popularité. Le pays est renommé République du Zaïre en 1971 d’après un mot local pour rivière, et portera ce nom jusqu’en 1997. En 1996, les tensions provenant de la guerre civile et du génocide au Rwanda se propagent au Zaïre. Le 17 mai 1997: Mobutu fuit le pays, et Kabila fait son entrée dans Kinshasa, s’autoproclamant Président et remplaçant le nom du pays par République Démocratique du Congo.
En 2001, Kabila est assassiné. Son fils, Joseph Kabila, lui succède. Il profite de sa prise de fonction pour appeler à des négociations multilatérales pour la paix, afin de mettre fin à la guerre. En février 2001, un accord de paix est signé entre Kabila, le Rwanda et l’Ouganda, suivi de l’apparent retrait des troupes étrangères. Les troupes de maintien de la paix de l’ONU, MONUC, arrivent en avril. Le conflit éclate à nouveau en janvier 2002 à la suite d’affrontements entre des groupes ethniques dans le Nord-est. 30 juillet 2006 : premières élections multipartites depuis l’indépendance de 1960. Les résultats étant contestés, une nouvelle élection a lieu le 29 octobre 2006. Kabila remporte 58 % des voix. Il sera réélu le 28 novembre 2011. La fragilité du nouveau gouvernement a permis l’installation d’affrontements répétés et de violations des Droits de l’Homme. La RDC est aujourd’hui devenue l’un des pays les plus pauvres du monde, avec 87,7% de sa population en dessous du seuil de pauvreté et des inégalités
Julie avait 13 ans quand elle a été enlevée. Cinq ans plus tard, elle s’est échappée et a trouvé le chemin vers Dungu. Julie : « Chaque matin, je pensais que c’était aujourd’hui que j’allais mourir, ou peut-être demain. Quand on préparait à manger, si les soldats de la LRA voyaient une feuille étrange dans la nourriture, ils disaient qu’on leur avait jeté un sort. Ils disaient qu’on était une sorcière. Quand on faisait une erreur, ils nous fouettaient. Et, s’ils ne nous frappaient pas, ils nous tuaient sur le coup. Lorsque nous avons été enlevées, nous, les filles, nous avons
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été immédiatement placées derrière leur chef et nous avons été données. Ils n’ont pas donné de maris à celles qui avaient 9 et 10 ans; ils les ont laissées vieillir. A partir de 11 ou 12 ans, nous avons été données aux hommes. Sœur Angélique : « J’ai rencontré Julie quand elle est sortie de captivité avec ses deux enfants. Elle m’a dit : “J’ai appris que c’était toi qui nous aidais ici. Heureusement que tu es venue me rencontrer. Je cherchais comment te trouver.” J’ai vu les enfants, le dernier était très malade. Je lui ai donné de l’argent pour aller avec l’enfant à l’hôpital, mais elle aussi elle
dossier Et je dis : “Si cette femme n’a pas des connaissances suffisantes, qu’est-ce qu’elle va transmettre à son enfant, son enfant qui va diriger, qui est l’espoir du pays ou de l’Eglise… Qu’est-ce que cet enfant va faire si elle n’est pas en mesure de lui transmettre quelque chose pour son avenir, avant qu’il puisse commencer à faire ça à l’école ?” C’est pour cela que j’ai dit non : je dois aider celles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, avec des petites formations qui peuvent aussi devenir grandes ! Savoir lire lui permet de lire les journaux, elle peut discuter avec d’autres personnes et va transmettre ça à la maison, pour les enfants. »
très marquées malgré ses multiples et diverses richesses. Il reste dépendant de l’aide internationale.
NFG : C’est un grand jour pour Julie. C’est sa première leçon depuis qu’elle a été enlevée il y a tant d’années.
Au total, 16 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. De nombreux groupes vulnérables se sont formés (réfugiés, orphelins, enfants déscolarisés ou enfants soldats).
Sœur Angélique : « Elle est avec nous aujourd’hui. C’est son premier jour à l’école d’alphabétisation. Je trouve qu’elle est très appliquée. A chaque fois qu’on pose une question, elle n’hésite pas à lever le doigt. Mon rêve, c’est que ces femmes puissent continuer avec l’alphabétisation jusqu’à obtenir le diplôme d’Etat, pour réaliser le rêve qu’elles avaient avant : devenir sage-femme, infirmière ou enseignante afin qu’elles puissent être aussi utiles et trouver l’emploi qu’elles avaient souhaité. »
se sentait malade et je lui ai donné de l’anti-malaria. Je lui ai dit : “Maintenant je n’ai rien, je te donne ce peu d’argent pour que tu puisses acheter à manger pour les enfants, mais, demain, je vais t’apprendre à préparer à manger. Ici, si tu ne fais pas quelque chose, tu ne peux pas vivre comme il faut. Tu dois apprendre, je vais te donner tout le matériel nécessaire.”
NFG : Monique et Julie font partie de ces 2000 femmes à qui Sœur Angélique, depuis 10 ans, a redonné le goût de vivre. Actuellement à Dungu, 150 de ces femmes suivent une formation au Centre pour la réintégration et le développement, dont elle est responsable. La méthode de Sœur Angélique pour leur venir en aide pourrait se résumer en trois étapes : aimer et écouter, répondre à l’urgence, former pour devenir rapidement autonome.
La femme a une grande responsabilité dans le monde, parce que c’est elle qui porte la vie. C’est la mission qu’elle a reçue du Seigneur : celle de donner, de porter la vie et d’accompagner cette vie jusqu’à l’âge adulte.
Sœur Angélique : « Dans un premier temps quand elles sortent de la brousse, je pars vers elles, pour les écouter et voir leur situation : leurs conditions de vie, l’endroit où elles habitent actuellement, le nombre
Les violations des droits humains, – résultat des conflits armés – en particulier des enfants et des femmes, ont eu des répercussions très profondes au sein des populations.
d’enfants qu’elles ont, s’ils sont en bonne santé. Puis, je cherche quelle ONG contacter pour pouvoir aider ces familles qui viennent à peine de sortir. J’essaie aussi de parler avec elles, de leur proposer ma contribution pour la guérison de leur traumatisme. Celui ou celle qui est vraiment pris dans un problème, qui n’a pas d’argent et dont l’enfant n’est pas en bonne santé, qui n’a pas de nourriture, je lui offre ce que j’ai comme argent pour aller à l’hôpital. Grâce aux champs communautaires, nous avons des stocks de nourriture. Quand une femme dit qu’elle n’a pas mangé, je lui donne dans un premier temps à manger. Et après je lui dis : “Nous sommes nombreux. Il y a d’autres personnes vulnérables, qui vont aussi venir. Si on continue à toujours te donner, tu ne seras pas indépendante. Je te propose une formation qui peut t’aider à gagner de l’argent en peu de temps. C’est cela aussi qui me permet de vous aider. Regardez les fours que
j’ai là-bas, les fours à pain. Il suffit seulement d’apprendre pendant deux jours les préparatifs, les recettes de pain, et le troisième jour vous serez capables de préparer vous-mêmes le pain et d’aller le vendre.” Il y a aussi la coupe et couture, mais je n’encourage pas la coupe et couture comme métier d’urgence pour gagner de l’argent parce que c’est une formation à long terme… il faut beaucoup apprendre pour être spécialiste dans la couture. Elles choisissent ce qu’elles veulent, souvent la boulangerie ou la pâtisserie, parce que, après quelques jours, moins d’une semaine, elles commencent à se prendre en charge.
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Après ce temps de formation, en tant que religieuse et comme traitement psychologique, je leur parle de l’histoire de Job dans l’Ancien Testament. C’était un grand homme qui craignait le Seigneur, qui avait foi en Dieu. Il avait beaucoup de biens et aussi beaucoup d’enfants. A un moment donné, il a perdu tous ses biens, ses enfants, et même sa santé et il est devenu malheureux. Même sa propre femme l’injuriait. Mais, il n’a pas perdu la foi en Dieu. Il a dit : “le Seigneur m’a donné, le Seigneur a repris. Que Son Nom soit loué”. Il savait que tous ces biens venaient de Dieu, pas de ses efforts personnels. Et le Seigneur a vu qu’il avait réellement foi en Lui. Malgré
donnée et le fait d’être ensemble, de partager notre joie et des fois nos malheurs, j’ai trouvé qu’elles sont devenues utiles pour la société. » Patricia : « Sœur Angélique me traite comme une mère traiterait son enfant. Elle a les clés de ma survie. Nous nous entendons vraiment bien ; c’est elle qui guide les déplacés ici. » Julie : « Je considère Sœur Angélique comme ma mère, surtout que je n’ai pas de mère, je suis orpheline. Ma rencontre avec Sœur Angélique, m’a permis de retrouver mon corps et mon intelligence. La rencontre avec elle et les autres pour faire ce travail me donne un peu de joie dans mon cœur. J’ai pu retrouver mes idées et je revis comme je vivais avant chez moi au village. » Sœur Angélique : « Des fois je me dis : “Où est-ce-que je puise ces forces-là ?” La santé d’abord, parce que chez nous c’est la malaria qui règne tout le temps. “D’où est-ce que je tiens cette force ?” J’ai beaucoup confiance en Dieu… Alors chaque jour, quand je marche, quand je roule à vélo, je me confie au Seigneur et je lui dis : “Le travail est trop grand ! Je ne peux pas reculer, j’ai déjà accepté et je me retrouve seule. Que dois-je faire ?” Il m’arrive quelquefois de pleurer. Je me dis que je ne vais pas m’en sortir. Des fois, je manque d’argent. Je me demande ce que je vais faire pour répondre aux besoins de ces gens
l’absence de ses biens, il continuait à aimer Dieu. Et il a retrouvé sa joie. Ces femmes méditent sur cette histoire de Job dans l’Ancien Testament, et sur leur histoire, pour qu’elles ne puissent pas perdre la foi. Aujourd’hui la femme peut beaucoup contribuer dans la société. J’ai moimême vu ces femmes quand elle sont arrivées, sortant de la brousse, de la main des rebelles de la LRA après plusieurs années. Quand elles sont arrivées, elles avaient un autre visage, triste, reflétant le sentiment de ne pas être vraiment utile pour la société. Avec cette formation que nous avons
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Les enfants sont là, les gens de la communauté voient que le nombre commence à s’accroître, personne ne vient pour nous aider. Une voix m’arrive dans le cœur : “Même si tout le monde t’abandonne, moi je ne t’abandonnerai jamais.” Et chaque matin, je vais à la messe. Je ne commence pas mon travail sans la messe parce que j’ai confiance dans l’Eucharistie. Quand je communie, je me vois avec le Seigneur qui va m’accompagner tout au long de la journée. Grâce à cela, je ne manque jamais d’argent. Quand je vends le pain, on l’achète toujours. Quand je cultive, j’ai beaucoup de récolte. Voilà la première chose qui me
dossier donne la force de continuer. Deuxièmement, je sais qu’il y a beaucoup de personnes qui prient pour moi parce qu’elles me disent : “Ma sœur, nous ne pourrions pas faire ce que tu fais, c’est ton charisme. Nous n’avons pas la force de faire comme toi. Nous t’admirons, mais la seule chose que nous pouvons faire pour toi c’est de prier. C’est notre contribution.” Il y a aussi d’autres personnes qui m’encouragent, des personnes sages. Elles me donnent des idées : “Tu dois faire ceci ou cela, tu dois aller frapper à cette porte, ne te fatigue pas…” et ils m’encouragent à aller de l’avant. C’est le courage de ces femmes qui me pousse aussi. Elles sont déjà debout. Ce que j’ai beaucoup demandé au Seigneur, c’est de donner cette volonté aux femmes de se mettre debout pour apprendre, pour être avec les autres.
« Si je peux aider une seule femme à revivre, pour moi, c’est déjà un succès. »
L’espérance que j’ai aujourd’hui pour le pays est que si tout le monde a conscience de sa mission et qu’il fait tout pour réussir dans sa mission, on pourra retrouver la paix… Que chacun de nous qui a la force d’ajouter une chose, une pierre de construction pour la paix dans la République Démocratique du Congo puisse le faire. La prière ça ne coûte rien, un Ave Maria, prier pour la paix au Congo, ça peut se faire. On peut même prier pour la conversion de ceux qui sont les auteurs de ces crimes, de ces atrocités.
Le Seigneur est là, il nous attend comme l’enfant prodigue avec son père, il attend tout le monde, il attend pour accorder le pardon. C’est ça, nous devons prier pour ceux qui commettent ces atrocités ; qu’ils reviennent vers le Seigneur. NFG : Le 17 septembre 2013, le HautCommissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR) a décerné à Sœur Angélique le prix Nansen pour son action auprès des femmes déplacées, assorti d’une somme de 75 000 euros pour l’aider dans ses futurs projets. Antonio Guterres – Haut Commissariat aux Réfugiés : « Quand vous regardez Sœur Angélique, tout d’un coup votre vision change. Et vous croyez que si Dieu a une main, elle est cette main. » Sœur Angélique : « Ce prix, cette médaille, ce n’est pas seulement pour moi. C’est aussi pour toutes les femmes, les jeunes filles et les enfants qui ont été enlevés par la LRA. Je ne me découragerai jamais. Je ferai de mon mieux pour leur redonner l’espoir et la possibilité de vivre encore. Si je peux aider une seule femme à revivre, pour moi, c’est déjà un succès. » v
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VIE
œcumén
œ
œcuménisme
Documentaire : Cardinal Walter Kasper
Un œcuménisme
fraternel « On ne peut pas faire de la théologie en restant à son bureau... » Cette phrase du Cardinal Kasper, ancien président du Conseil Pontifical pour la promotion de l’Unité des Chrétiens, semble bien indiquer le pèlerinage œcuménique et spirituel que nous invite à faire ce film sorti à l’occasion des 80 ans du cardinal Kasper.
Walter Kasper, homme de rencontres, a longtemps travaillé avec la tête et le cœur pour cette cause de l’unité, ce testament que le Christ nous a laissé avant sa mort en priant « Que tous soient Un…afin que le monde croie. » (Jn 17,21). Les premières images du film retracent l’enfance de W. Kasper. Le cardinal raconte sa première “rencontre œcuménique”, celle d’une femme protestante dans un petit village au sud de l’Allemagne, à une époque où le climat religieux demandait à un catholique d’aller se confesser s’il avait mis les pieds dans une église protestante. Puis, comme étudiant en théologie, il fait d’autres pas œcuméniques. Il raconte sa joie à l’annonce du Concile Vatican II, qui a ouvert grandement les portes au dialogue avec les “églises sœurs” et à l’Esprit Saint ! Enfin, nous l’entendons relire les fruits de ses années au service de l’unité à Rome, un chemin de joie et de croix.
Ruth LAGEMANN,
Allemande et membre de l’Eglise luthérienne, ccn
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Le film montre bien le souci du Cardinal de vivre l’œcuménisme aussi bien sur le plan théologique et spirituel que fraternel. Ce que souligne le témoignage tout simple de Sœur Elisabeth, Sister of Mercy. Celle-ci apportait beaucoup de soin dans la préparation des repas lorsque W. Kasper invitait des personnalités œcuméniques, chez lui, à Rome. Cela me rappelle que manger ensemble autour de la même table peut (comme
Eglises en dialogue
Cardinal Walter Kasper
Un film de 52 mn disponible en français et en allemand, réalisé par Silvère Lang, ccn www.ame-boutique.com
au temps de Jésus) permettre des rencontres en profondeur. Nous pouvons ainsi réaliser que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise et, après l’avoir constaté, nous pouvons alors aborder les questions plus délicates. « Quelle est ta manière de vivre ta foi ? » Voici une question que le théologien allemand aime poser aux gens qu’il rencontre. Cela peut être une clef, pour nous, lors de chaque rencontre avec des chrétiens d’autres églises. Les différentes rencontres officielles sont soulignées par le témoignage d’expériences œcuméniques « à la base », comme à Berlin dans la paroisse catholique confiée à la Communauté du Chemin Neuf. Le dialogue entre Eglises passe toujours à travers des relations humaines et peut entraîner des amitiés profondes. Ainsi voyons-nous entre Walter Kasper et Christian Krause, ancien président de la Fédération Luthérienne Mondiale et co-signataire de la fameuse Déclaration commune sur la Justification, une profonde amitié en Christ, ancrée dans l’amour, la foi et la charité, pouvant traverser des petits refroidissements œcuméniques. Ensuite, nous rencontrons le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier qui nous témoigne de ce qu’il a pu recevoir dans les contacts, la prière et le travail théologique avec le cardinal de Rome. Selon Bartholomée Ier, ce sont l’amour fraternel, la
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Quand j’étais enfant, les différentes Églises chrétiennes coexistaient avec difficulté. Je n’étais jamais entré dans une église protestante, car je pensais que je devrais me confesser, que c’était un péché. J’ai alors fait une expérience : un jour, j’ai dû aller à la campagne pour demander du pain, de quoi manger, et j’ai ainsi atterri dans un village protestant, chez une vieille paysanne. Elle savait que j’étais catholique, mais elle m’a aidé à me procurer du beurre, de la farine, des œufs, tout ce dont on avait besoin. Alors, je me suis dit : “Les protestants ne sont pas aussi terribles que ce que je pensais !”
compréhension, la louange, la prière et l’engagement commun qui ont permis, et au Patriarche et au Cardinal, de poursuivre ce geste symbolique du pape Jean-Paul II « d’ouvrir ensemble la Porte Sainte » pour le jubilé de l’an 2000 et de faire des pas significatifs sur le chemin de l’unité entre Orient et Occident. Je retiens deux images du film. La première montre la rencontre entre le vieux pape Jean-Paul II et le patriarche œcuménique de Constantinople, se donnant la main. En arrière-fond, on peut voir le visage du cardinal Kasper, rayonnant de joie (…) Cette joie de l’ami de l’Époux qui se réjouit de la joie de l’autre (…)
La joie des moments d’unité qui nous font pressentir un rayon du Royaume et la joie du Père. La seconde est celle de l’oratoire privé de l’appartement du Cardinal, qui me touche par sa sobriété (qui nous est si chère, à nous, protestants). Il est décoré simplement avec quelques icônes anciennes, témoignant de tout son dialogue et de son amour pour les églises orthodoxes. Donc, un vrai oratoire œcuménique, qui montre bien la source de l’engagement de cet homme pour l’unité, promoteur d’un œcuménisme spirituel. En mars 2013, le Cardinal Kasper a fêté son 80ème anniversaire, alors que le pape Benoît venait d’annoncer sa renoncia-
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tion et que le pré-conclave commençait, ce conclave qui a donné François comme nouveau pape. Personnellement, il me semble que le pape François vit précisément ce que Kasper portait dans son cœur : aller à la rencontre des gens, des églises, des cultures, pour annoncer ensemble la joie de la foi en Jésus Christ ! Comme le dit si bien Mgr Kurt Koch, le successeur de Kasper au Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens dans le bonus du film : « Nous ne pouvons pas planifier l’œcuménisme car c’est l’Esprit Saint qui en est le régisseur ! » Ecoutons-le et suivons-le ! v
Walter Kasper, quelques dates : u 5 mars 1933 : naissance à Heidenheim, en Allemagne.
u 17 avril 1989 : nommé évêque de Rottenburg-Stuttgart.
u 1964 - 1970 : professeur de théologie dogmatique
u 1994 : il co-préside la Commission internationale du dialogue
à la faculté de Münster. u 1970 - 1989 : professeur à l’université de Tübingen.
Il est alors reconnu comme un théologien marquant dès son ouvrage intitulé Jésus, le Christ (1974).
u 1985 : secrétaire du Synode extraordinaire des évêques
à Rome.
u Participe en tant que rédacteur principal à l’écriture du caté-
chisme allemand des adultes (La foi de l’Eglise). Il participe également à la commission « Dialogue théologique Foi et Constitution » du Conseil Œcuménique des Eglises. u Membre du comité de rédaction de deux grandes revues
catholiques (Concilium et Communio), il tente de concilier la liberté du théologien et la référence au magistère.
luthéro-catholique. u 31 octobre 1999 : signature de l’accord entre luthériens et
catholiques sur la Justification par la foi à Augsbourg. u 16 mars 1999 : nommé à Rome comme secrétaire du Conseil
Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. u Février 2001 : créé cardinal par le pape Jean-Paul II. u 1er juillet 2010 : remplacé à la présidence du Conseil
Pontifical pour l’unité par Mgr Kurt Koch, jusqu’alors évêque de Bâle. Sa mission internationale « conduit ce baroudeur de l’œcuménisme à aller à la rencontre des responsables des Églises et des Communautés ecclésiales du monde protestant, orthodoxe et anglican. »1 1 - Documentation catholique n°2397 du 02.03.2008
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Texte de la Fédération protestante sur la question de la fin de vie
« Vivant jusqu’à la mort » Communiqué de la FPF du 16 janvier 2014 On souligne souvent la dimension spirituelle, théologique ou fraternelle de l’œcuménisme. Il est d’autres terrains sur lesquels il est encore délicat d’avoir un langage commun entre Chrétiens, par exemple dans le domaine éthique. La publication par la Fédération Protestante de France d’un communiqué sur la question de la fin de vie semble propice à mieux nous connaître et peut-être à chercher ensemble un chemin de respect de « la vie donnée par Dieu ». Par ce texte, « Vivant jusqu’à la mort », pour reprendre une phrase de P. Ricoeur, la Fédération Protestante de France traduit son souci de participer au débat actuel de notre société. Il représente le fruit d’un travail en commun entre différentes sensibilités au sein même de l’Eglise Protestante. En effet, plusieurs Eglises ou Œuvres de la FPF ont mené des réflexions spécifiques en interne et produit des textes que l’on retrouve « en lien » avec le document commun. Un travail de consonance qui pourrait s’ouvrir aux autres Eglises ?
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« La Fédération Protestante de France est consciente que, dans bien des cas, la manière dont la fin de vie est vécue dans notre pays n’est pas satisfaisante. Elle se vit le plus souvent à l’hôpital, hors du cadre familier de la personne, et fréquemment dans une certaine solitude, apparaissant ainsi angoissante pour nombre de nos contemporains. Par ailleurs, bien des gens appréhendent la perte de leur autonomie et souhaitent pouvoir échapper à ce qu’elles considèrent comme une mort indigne. Bien que, selon notre foi, nous croyions que personne n’est entièrement maître de sa vie et que la dignité et la valeur irréductible d’un être humain ne dépendent en rien des conditions extérieures ni même de son état physique ou psychique, nous entendons ces craintes et considérons que la société doit chercher à y répondre. Il est vrai que, trop souvent, par manque d’informations, certaines personnes n’ont pas une conscience très claire des possibilités actuelles au niveau médical et législatif. D’une part, le développement des soins palliatifs est déjà à même de répondre à bien des besoins en prenant soin des souffrances physiques et en accompagnant psychologiquement, voire spirituellement, les personnes dans les
derniers jours de leur vie. Il est nécessaire de développer de tels services et plus encore, de favoriser une culture des soins palliatifs dans l’ensemble des services concernés par l’accompagnement de la fin de vie. D’autre part, sait-on assez que, depuis 2005, la loi a évolué et ouvert des possibilités qui répondent déjà largement aux besoins et aux angoisses des personnes en fin de vie ? Chaque patient est ainsi en droit de refuser toute obstination déraisonnable et même de refuser tout traitement.
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Face à des douleurs insupportables, il est possible de proposer des sédations en phase terminale qui soulagent le patient en le rendant inconscient, même si ce traitement peut parfois avoir également pour effet d’abréger la vie. La loi peut certainement être améliorée, en particulier en rendant plus claire la possibilité de sédation en phase terminale, ou en précisant la nécessité du caractère collectif des décisions à prendre dans ces situations extrêmes. Mais il nous semble qu’ainsi complétée, elle répond très largement aux situations dramatiques qui peuvent se produire. Par ailleurs, si toute demande de mettre fin à ses jours doit être entendue comme un appel, il est extrêmement difficile de déterminer dans quelle mesure cette demande est destinée à durer.
Nombreux sont les cas où une attention affectueuse et un accompagnement de la personne dans ses différents besoins ont abouti à un apaisement réel et à la fin de la demande. Actuellement, la société dans son ensemble – et cela concerne en particulier les soignants qui ont une responsabilité particulière – est perçue comme devant apporter aide et soutien. Un changement de la loi, autorisant à donner ou à faciliter la mort, ne pourrait qu’ébranler la confiance que la personne peut faire à
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son entourage. Elle pourrait même susciter chez certains, par souci de ne pas peser sur les leurs ou même la société, une sorte de « devoir » de quitter la vie. En outre, le poids des contraintes économiques qui prennent une place toujours plus grande dans notre société – et dans notre système de soins – laisse craindre la possibilité de dérives qu’il est facile d’imaginer. Le conseil de la FPF considère donc qu’il serait regrettable et dangereux que l’euthanasie soit dépénalisée et inscrite d’une manière ou d’une autre dans la loi. Une telle affirmation n’empêche pas toutefois de prendre au sérieux la possibilité, dans des cas extrêmes, de répondre à la demande du patient d’une assistance médicalisée pour une fin de vie. Par cette assistance médicalisée s’exprimerait, dans le discernement commun et dans la confiance réciproque, non seulement la reconnaissance de la dignité et de la volonté du patient, mais aussi et surtout la pleine solidarité du corps social tout entier qui accompagne un de ses membres jusqu’à la fin, solidarité de la famille, des proches et du corps médical. Mais une loi ne pourra jamais répondre à tous les cas de figure et on peut imaginer que des situations demeureront dans lesquelles les soignants pourront en conscience penser qu’accéder à la demande d’une personne qui souhaite mourir sera la seule réponse possible. S’il est important que cela demeure une transgression de la loi, il l’est plus encore d’être attentif à la singularité de chaque situation, et d’accompagner les patients, leur entourage, les médecins et le personnel soignant dans ces moments ultimes, où la conscience de chacun est engagée.
COLLOQUE SILOE 2014
L’anthropologie en débat
« Qu’est-ce que l’homme pour que Tu penses à lui ? » Ps 8 De l’euthanasie aux travaux sur les cellules souches embryonnaires, des stratégies économiques au mariage pour tous et à la théorie du gender, de l’écologie aux neurosciences…, l’évolution des pratiques et du droit engage de nouvelles visions de l’homme qu’on ne peut ignorer. Dans le même temps les nouveaux savoirs interpellent nos représentations traditionnelles. La foi chrétienne propose de son côté un modèle anthropologique, fondé sur la Parole de Dieu, et élaboré au cours des siècles par la Tradition de l’Eglise, à travers la confrontation à la culture et à la pensée philosophique et scientifique. Qu’en est-il de cette confrontation aujourd’hui ? Quels repères éthiques une telle anthropologie peut-elle donner ? Avec Mgr Guy de KERIMEL, Xavier LACROIX , Bernard POTTIER, sj, Yves SEMEN, Catherine DENIS, Lydia JAEGER, Pierre DAVIENNE, les Petites Soeurs des Maternités Catholiques
du 13 au 15 juin 2014
Au Centre Siloé, 38460 SOLEYMIEU
Inscriptions en ligne : www.siloe.chemin-neuf.fr
En effet, nous croyons que la vie est donnée par Dieu, qu’elle n’est pas sacrée en elle-même et qu’elle prend sa pleine signification selon le cadre relationnel dans lequel elle s’inscrit. C’est à protéger ce cadre que la loi doit veiller ; c’est à le rendre toujours plus vivant et respectueux de chacun que nous voulons contribuer. » v
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« Dans ma culture, ma tradition, « Yu, u nobuntu » est le plus beau compliment qu’on puisse faire à son prochain. L’ubuntu est l’un des pivots de la philosophie africaine : la qualité d’humanité dans son essence même. Le concept se définit suivant deux axes distincts. D’après le premier, faire preuve d’ubuntu signifie se montrer amical, hospitalier, généreux, attentif à autrui et compatissant
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En d’autres termes, mettre sa force au service de son prochain-du faible, du miséreux, du malade- sans profiter de personne. Le traiter comme on voudrait être traité. Ce qui revient à exprimer le deuxième volet du concept, lequel implique l’ouverture, la magnanimité. Le partage. Celui qui reconnaît l’humanité d’autrui, et elle se mêle inextricablement à la sienne. »
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Extrait du livre : The words and inspirations of Desmond Tutu - Believe « If I diminish you, I diminish myself
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Formation chrétienne Judaïsme : Pessah
La Pâque juive Célébrée depuis plus de 3000 ans, Pessah est la plus ancienne et la plus importante des fêtes juives. Cette année, elle unira dans une même ferveur les juifs du monde entier du 14 au 22 avril.
« Vous observerez ce jour d’âge en âge… » (Ex 12, 18) Avec Chavouot (Pentecôte) et Souccot (fête des cabanes), Pessah (Pâque) est une des trois grandes fêtes de la liturgie juive. A l’époque du Temple, c’est par milliers que convergeaient à Jérusalem des pèlerins venus de Judée, de Samarie, de Galilée et de la diaspora, pour cette fête d’obligation, appelée aussi fête des Azymes, fête du Printemps, fête de la liberté. Une fête de la joie et du salut qui dure sept jours en Israël, huit jours en diaspora, et qui célèbre à la fois l’acte de naissance d’Israël en tant que peuple (Ex 12,2) et l’irruption de Dieu dans l’histoire des hommes. C’est le repas pascal (le seder) pris en famille la première nuit de Pessah, qui sera le point culminant de la liturgie. Autour de la table ordonnancée de manière toute particulière, on lira dans la haggadah le récit commenté de la sortie d’Egypte dans le cadre d’un rituel bien précis se déroulant en 15 étapes.
Jean-Pierre NAVE Bibliste, ccn
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Pour célébrer aujourd’hui la liberté Si Pessah est le mémorial de la sortie d’Egypte, la célébration pascale dépasse largement la simple évocation liturgique d’un lointain événement fondateur de l’histoire d’Israël. Elle le réactive chaque année en lui redonnant toute sa densité et toute sa force spirituelle. Une parole de rabbi Gamaliel, reprise au début de chaque seder, traduit bien cette conviction : « A toute génération, chacun doit se considérer comme si luimême était sorti d‘Egypte, car il est écrit “Tu diras à ton fils : c’est en mémoire de ce que le Seigneur a fait pour moi,
lorsque que je suis sorti d’Egypte.” » (Ex 13,8) C’est le sens-même du mémorial dont la liturgie chrétienne sera héritière. Pessah est donc la fête de toutes les libérations, elle offre à chacun la possibilité d’un nouveau départ dans une vie désaliénée. Comment la joie et l’action de grâce ne seraient-elles pas au rendez-vous ? Sur les quatre coupes qui sont bénies au cours du seder (elles correspondent aux quatre termes bibliques qui désignent la délivrance en Ex 6,1), la seconde et la quatrième sont des coupes levées à la joie et à la liberté : « D’esclaves il a fait de nous des hommes libres !... C’est pour cela que nous voulons le remercier, le louer, le glorifier…, car sa bienveillance ne nous a pas abandonnés et ne nous délaissera jamais », lit-on dans la haggadah. Et pour manifester cette liberté, on boira les coupes accoudé, car à l’époque gréco-romaine prendre ses repas accoudé sur un divan était le signe de l’homme libre. « La porte qui s’est ouverte par l’Exode, écrit André Neher, ne peut plus se refermer. Nous sommes libres d’une liberté éternelle. »1 « Tu diras à tes fils… » Aucune autre fête ne demande une préparation aussi importante. De grands nettoyages la précèdent, la vaisselle réservée à la fête sera sortie pour l’occasion, et, la veille au soir, la maison devra être débarrassée de la moindre parcelle de levain (Hamets) (Ex 12,15.19 ; 13, 3.7) qui peut se nicher dans toute miette ou aliment susceptible de fermenter. Cette traque, à laquelle les enfants ne se privent pas de participer activement, symbolise l’effort pour se purifier de tout
ion chrétienne ion chrétienne formation « Si Pessah est le mémorial de la sortie d’Egypte, (...) elle est aussi la fête de toutes les libérations. »
germe d’esclavage, de toutes passions qui fermentent dans les cœurs et de toute forme de « gonflage » de l’ego. Le souci d’associer les enfants à la liturgie familiale a toujours eu une place centrale dans le judaïsme. Il a gardé à ce vieux peuple une invincible jeunesse. C’est ainsi qu’au cours du repas pascal, le père de famille aura à cœur de déployer toutes ses ressources pédagogiques pour intéresser les plus petits et les tenir éveillés. Le plus jeune posera des questions rituelles introduites par la formule : « Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ? ». Elles appellent en réponse une parole à la portée des enfants. « Cette nuit-là, vous mangerez… » Depuis l’époque biblique, si l’essentiel a été conservé, les rites ont certes évolué. La destruction du deuxième Temple, en 70 de notre ère, a marqué une étape particulièrement importante dans l’évolution du rituel du repas pascal. Depuis lors, le seder est un repas sans agneau
à gauche : le plateau du Seder, en haut : repas de Pessah
puisque le sacrifice d’un agneau, signe de la bonté de Dieu qui avait épargné de la mort les enfants d’Israël (Ex 12,26), ne pouvait avoir lieu qu’au Temple.
juif au cours de son histoire, jusqu’à l’innommable tragédie de la Shoah où se déchaîna l’éternel Amaleq, quintessence de la haine envers Israël.
Un œuf dur, aliment de deuil, posé sur le plateau du seder, rappellera la catastrophe de 70 et un os rôti évoquera l’agneau jadis sacrifié. Ce soir-là, et pendant toute la durée de la fête, on mangera du pain sans levain (matsa), « pain de misère » mangé en hâte lors de la sortie d’Egypte. On consommera des herbes amères, tel le raifort, pour évoquer les souffrances et l’amertume de l’esclavage, tout comme la coupelle d’eau salée (salée comme les larmes) et le harosset. Cette pâte brunâtre à base de noix et de pommes, de cannelle et de vin, symbolise le mortier utilisé par les esclaves hébreux pour la fabrication des briques. Le rappel des souffrances subies en Egypte par les pères ravivera la mémoire douloureuse de toutes les souffrances, pogroms et persécutions vécues dans tous les pays du monde par le peuple
« La nuit qu’il fut livré, le Seigneur prit du pain … » (1 Co 11, 23) A la fin du repas, les enfants chercheront un morceau de la matsa qui a été caché à leur intention au début du repas. Derrière ce côté ludique, ce morceau caché, appelé « afikomen » (dessert), garde un sens mystérieux. Il devait évoquer le morceau d’agneau pascal qui terminait le repas avant la destruction du Temple. Si Jésus a célébré le dernier repas sans agneau (c’est ce que suggère l’évangile selon Saint Jean) peut-être est-ce sur l’azyme remplaçant l’agneau qu’il prononça les paroles de consécration, se désignant luimême comme l’agneau qui allait mourir pour la rédemption d’une multitude. Mais l’énigme demeure entière. v 1- A. Neher, Moïse et la vocation juive, Points sagesses (Livre 191)
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Formation chrétienne
Média : Aleteia, un site au service de l’évangélisation
Un « mégaphone » grand public Depuis quelques mois, un site internet est en train de percer sur la toile chrétienne : Aleteia, qui signifie « la vérité » en grec, n’est pourtant pas un site comme il en existe déjà tant d’autres dans la galaxie des sites chrétiens. A vos tablettes !
Aleteia a pour objectif d’être avant tout une plateforme relayant des informations publiées par un ensemble de partenaires, un relais pour des contenus proposés par différents médias – ou pour employer une autre image, un « mégaphone » grand public international, au service du réseau de l’Eglise et de toutes ses meilleures productions. Aleteia est né d’un constat : il y a aujourd’hui 2 milliards de chrétiens dans le monde, dont 1,2 milliard de catholiques, et pas de grands médias pour faire entendre la voix de la communauté la plus nombreuse sur le web… A l’heure des médias globaux, comme CNN, la BBC, Al-Jazeera, les sites chrétiens sont certes nombreux et ont un réel dynamisme missionnaire, mais sont atomisés. « Seuls et divisés nous n’existons pas au niveau international, mais ensemble nous pouvons faire beaucoup » soulignait à Rome le 25 janvier dernier Olivier Bonnassies, président de la Fondation pour l’Evangélisation par les Médias, à l’origine du projet.
Gabriel ROUSSINEAU
Responsable de Net for God, ccn
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Le but d’Aleteia est donc de créer un réseau social, qui produit un site de référence et qui partage ses contenus dans le monde entier : - Un réseau : c’est-à-dire un réseau d’amitié, une communauté rassemblant des individus, des médias et des mou-
vements, rassemblés parce qu’ils sont tous « chercheurs de vérité » ; - Ce réseau travaille à produire des contenus de référence sur toutes les questions qui concernent la foi, la vie et la société ; - Au fur et à mesure de leur élaboration, ces contenus sont partagés par le réseau sur l’ensemble du continent numérique : Facebook, Twitter, Wikipedia, sites de Questions/réponses, Mobiles, Ipad, Google – bref partout où les gens vont ! Il s’agit de rejoindre dans leurs questions personnelles tous les hommes de bonne volonté sur Internet et dans leur environnement local, pour dialoguer en vérité. La ligne éditoriale d’Aleteia part de l’écoute des surfeurs sur internet (« web listening »), pour savoir quels sont les plus grands nombres de recherches et comprendre les sujets d’actualité (« trending topics »), en vue
ion chrétienne ion chrétienne formation de leur donner une réponse adéquate. Il s’agit bien, lorsqu’une personne a des questions sur la foi chrétienne et tape par exemple « Jésus », « Trinité », « Résurrection », sur un moteur de recherches, qu’elle soit dirigée tout de suite vers des pages qui sont vraiment sûres en termes de contenu. Aleteia a ainsi pour ambition de devenir rapidement le site religieux n°1 référencé sur Google ! L’objectif d’Aleteia est d’évangéliser en réseau, en proposant à des partenaires – 1400 aujourd’hui – de contribuer en partageant leurs contenus. Chacun y trouve son intérêt, en donnant une « seconde vie » à un contenu déjà publié sur internet (article, film…). Le site internet existe déjà en six langues : français, italien, anglais, arabe, espagnol et italien, et devrait prochainement en comporter dix. Aleteia couvre, jour après jour, l’actualité internationale et régionale, tout en visant à devenir un point de référence sur l’Église, la famille, le développement international, les missions, la bioéthique, la liberté religieuse et l’évangélisation.
gression est spectaculaire : entre avril 2013 et janvier 2014, le nombre mensuel de visiteurs uniques du site est passé de 189 000 à 800 000. L’objectif est d’atteindre 12 millions en 2016 et 30 millions en 2018 ! Pour contribuer à financer ce développement, une agence de publicité éthique et solidaire, AdEthic, a été lancée, rassemblant des annonceurs qui s’engagent sur des critères de respect de valeurs et de partage solidaire.
« Un réseau d’amitié rassemblant des individus, des médias et des mouvements, tous “chercheurs de vérité.” »
La section « Dossiers » présente les meilleures pages multimédia, constamment mises à jour, chacune consacrée à un sujet particulier, qu’il s’agisse d’enseignements de l’Eglise ou de questions touchant la vie en société.
Aleteia se veut un projet catholique à vocation œcuménique, car l’évangélisation sur internet ne pourra se faire que dans l’unité des chrétiens, chemin « irrévocable et irréversible » pour l’Eglise catholique, comme le déclarait le pape Jean-Paul II. Internet peut renforcer ces liens entre nos Eglises. « Les nouvelles technologies créent des liens de communication qui permettent des liens de communion » affirme Jésus Colina, président et directeur éditorial d’Aleteia.
Lancé officiellement le 29 janvier 2013 à Rome, le site aleteia.org a présenté sa version 2.0 le 25 janvier dernier. La pro-
La communauté du Chemin Neuf et Net for God sont associés depuis l’origine à la Fondation pour l’Evangélisation par
les Médias, à travers le centre Marie de Nazareth et aujourd’hui Aleteia. La vision d’un réseau mondial qui rassemble tous types de médias et agrège le plus grand nombre de contenus pour évangéliser, ne va-t-elle pas dans le sens de la vision de l’abbé Paul Couturier en 1944 d’un « immense réseau enserrant la terre, un vaste monastère invisible où tous seraient absorbés par la prière du Christ pour l’unité » ? Les films Net for God, les articles de la revue FOI, seront autant de contributions pour les recherches des internautes sur telle ou telle question. Ce réseau invisible a aussi pour vocation de se rendre visible ! Pour permettre à ses membres de se rencontrer, ceux-ci ont tous rendez-vous du 3 au 10 août 2014 à l’abbaye d’Hautecombe pour le Festival Welcome to Paradise, qui se veut le rendez-vous des jeunes « e-Vangelizers »… La révolution digitale est en marche, elle offre de nouvelles manières d’annoncer l’Evangile ! Aleteia est une réponse pour aujourd’hui à l’appel à lancer les filets : « Ce sont des hommes que tu prendras ». v Pour découvrir Aleteia et s'abonner à la newsletter quotidienne, rendez-vous sur le site internet www.aleteia.org
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Cinéma : « A bout de course » de Sydney Lumet
Libres d’aimer Il est rare de trouver réunis dans un film un intérêt cinématographique, politique, familial et musical. C’est pourtant le cas avec ce film que nous vous invitons à (re) découvrir. « A bout de course » (« Running on empty »), de Sydney Lumet, réalisé en 1988. J.Aucagne et P.E.Chavelet, professeurs au Lycée Ste Marie, à Lyon, dégagent les lignes essentielles de ce très beau film qui mène une réflexion à la fois sur l’engagement et les relations familiales. Nous remercions la revue « Maristes » de nous avoir permis de publier ce texte.
m L’histoire. Depuis le début des années 70, la famille Pope est en fuite depuis un attentat commis contre une fabrique de napalm. Traqués par le F.B.I., parents et enfants sont contraints de déménager, de changer d’identité et d’apparence. Pour Danny, le fils aîné, la situation devient de plus en plus pesante et la nécessité, tout autant que le désir de vivre autrement, s’imposent quand il tombe amoureux de la fille de son professeur de piano. Ce film, réalisé par Sydney Lumet en 1988, interroge, comme ses films précédents - Douze hommes en colère, Serpico, Un après-midi de chien - les rapports de l’individu avec la loi et la morale. (…) A bout de course est à la fois un road movie, un film policier, un drame et un mélodrame. Sur la scène intime de la famille, les conflits idéologiques s’épuisent pour plonger dans les profondeurs de l’âme adolescente romantique et rebelle. m « Play it again, Sam ! » La musique tient une place très importante : elle est ce qui unit ce qui sépare. Grâce à elle, Dany se prépare un avenir riche de belles promesses - elle lui ouvre les portes de l’université - et grâce à elle, les grands-parents retrouvent leur petit-fils. De sa mère, Danny hérite la passion pour la musique classique,
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rejetée, on le devine, pour des raisons sociales et idéologiques, par son père qui préfère le rock. Partagé entre ces deux sensibilités musicales, Danny ne choisit pas puisqu’il joue un morceau de chaque lorsque son professeur lui demande de jouer. L’adolescent fait se réunir sous ses doigts par la mélodie, les oppositions parentales. (…) m « On the road again ! » Peut-on parler de road movie pour ce film ? Le genre du road movie est très en vogue dans les années 70. Il met souvent en scène deux pôles qui s’attirent et se repoussent : le fugitif et le policier. (…) Au contraire d’un voyage, le film de Lumet donne à voir une étape. Au contraire d’un film de hors-la-loi, le film montre des parents aux prises avec l’éducation de leurs enfants. Les hors la loi ne sont plus des jeunes gens quittant leur univers familial pour vivre libres « en utopie » contre les conformismes de la société, ils sont les parents déracinés malgré eux et malheureux d’imposer cet arrachement incessant à leurs enfants. m Un film politique ? Le film montre en effet une famille aux prises avec la justice. L’Etat fédéral, qui recherche les Pope, est présent comme une menace qui plane, mais jamais il n’apparaît à l’écran, sinon dans la scène d’ouverture. A part cela, outre les pres-
ion chrétienne ion chrétienne formation « Il ne peut être seulement le fils de ses parents, il doit prendre sa place sur la scène du monde. »
sentiments d’Arthur, aucun agent n’apparaît jamais, et les Pope vivent à peu près normalement leur vie comme des citoyens normaux. (…) Aux Etats-Unis, il est possible de vivre à peu près normalement à condition de vivre caché, c’està-dire avec des identités d’emprunt. Cette duplicité constante, Danny ne la supporte plus. S’il existe pour sa famille, il n’est rien au-dehors (aucune trace de son dossier scolaire nulle part). (…) Certes, la famille est la cellule de base de toute communauté politique, et en ce sens indépendante de l’Etat ; mais, elle n’est pas auto-suffisante, elle a besoin pour exister de communautés de familles plus vastes qui puissent assurer par la nécessaire division du travail, la vie quotidienne. Et cela même permet de « vivre », mais ne suffit pas pour bien vivre. Les communautés intermédiaires, pour fondatrices qu’elles soient, ne permettent pas une existence proprement politique. Seule la communauté politique, qui a pour objet la justice, permet ce bien vivre ensemble. Et la justice, c’est « rendre à chacun le sien », à commencer par sa place dans la société. (…) C’est pourquoi Danny ressent un profond sentiment d’injustice en étant exclu de cette sphère d’existence pour un crime qu’il n’a pas commis. C’est donc sa place qu’il recherche. Il ne peut être seulement le fils de ses parents, et errer sans feu ni lieu, il doit prendre
sa place sur la scène du monde et ne le peut qu’en s’arrachant à la sphère familiale pour jouer sa propre partition. Rien que de très naturel, au demeurant : si le couple est durable, la famille est transitoire et vouée à la dispersion. m Un film familial. (…) Le défi des foyers, c’est de faire converger dans l’amour des différences qui seraient incompatibles ailleurs : virilité et féminité, âge adulte et enfance, mais aussi argent et gratuité, autorité et tendresse. Ici, s’apprend la mise en commun dans la responsabilité. La famille est le creuset de cette éducation à la vie communautaire dans la complémentarité, et, à ce titre, le modèle familial est le seul communisme susceptible de triompher. Parce que film politique, Running on empty est donc d’abord un film familial. Il y est question de deux générations de parents et d’enfants, ainsi que de la difficulté d’éduquer. Deux types de familles s’opposent : celle d’Annie, fille de grands bourgeois aisés, et celle d’Arthur, que l’on devine plus modeste. Jamais ni l’un ni l’autre ne sont jugés ou considérés avec mépris. (…) Danny, par sa soif d’enracinement, sa volonté de s’inscrire dans une généalogie, n’est pas pour autant le symptôme d’une génération plus conservatrice. Son comportement rend sensible un mélange d’attachement-arrachement
qui, loin de décrire une forme de marginalité, caractérise toute existence proprement politique : les hommes sont à la fois les pères et les fils de leur histoire. Ils ont besoin à la fois d’enracinement et d’émancipation. Ils ont à la fois des racines et des ailes. On ne peut couper les racines à moins de façonner des errants libérés pour le vide. On ne peut couper les ailes à moins de façonner des individus immobiles, enfermés dans des coutumes privées de sens. Dany ne renie rien de l’éducation de ses parents. Et son père ne s’y trompe pas, qui, dans la dernière scène, pourrait dire comme le Père éternel de Péguy à son enfant, dans Le massacre des saints innocents : « Demandez à ce père si le meilleur moment, N’est pas quand ses fils commencent à l’aimer comme des hommes, Lui-même comme un homme, Librement, Gratuitement, Demandez à ce père dont les enfants grandissent. Demandez à ce père s’il n’y a point une heure secrète, Un moment secret, Et si ce n’est pas Quand ses fils commencent à devenir des hommes, Libres. (...) » v Julie Aucagne, professeur de Lettres modernes, et P-E Chavelet, professeur de Philosophie
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La Chasse au trésor Vous croyez connaître les ‘chasses au trésor’… détrompez vous ! L’Esprit Saint vient d ’en inventer une nouvelle formule qu’on aimerait vous faire découvrir… Plus de pirates, ni d ’océans en furie, mais à l’ère des jeux de rôles en ville, Dieu a plus d ’un tour dans son sac et propose aux jeunes de son peuple un jeu dans l’air du temps : la ‘chasse au trésor’. Qu’est ce donc… ?
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C’est très simple ! Il s’agit de trouver dans la ville les « trésors de Dieu ». Pour cela, vous disposez de plusieurs cartes sur lesquelles sont reportés les indices. A partir de ces indices, il s’agit de se rendre dans les lieux présumés pour rencontrer les personnes avec qui Dieu vous donne rendez-vous et qui correspondent aux indices de votre carte. Ces personnes sont les « trésors de Dieu » !!! Comme vous le savez, cette personne que Dieu vous invite à rencontrer est « un diadème royal dans la main de son Dieu » Israël 62, 3, et représente pour Dieu un trésor. Ce jeu, couramment pratiqué par les premiers chrétiens, s’appuie sur deux passages bibliques particuliers. Le premier est en Luc 15 versets 8 à 10 où Jésus prend l’exemple d’une femme qui cherche activement dans sa maison une pièce d’or (didrachme) qu’elle a perdue, pour montrer, sous forme de parabole, comment Dieu cherche activement, Lui aussi, son trésor perdu. Le deuxième passage est celui d’Ananie qui doit aller trouver le trésor nommé ‘Saül de Tarse’, en recevant certains indices : « Rue droite, maison de Judas, Saul de Tarse » (Actes 9, 11). Lui, il a reçu le lieu et le prénom, ce qui rend sa chasse au trésor plus facile. Jésus aussi propose à Pierre ce type de chasse au trésor pour récolter une pièce (encore une didrachme), voici les indices : « A la mer, jette l’hameçon, poisson, trésor dans la bouche » (Matthieu 17, 27) et Pierre s’exécute dans la foi… et Ananie s’exécute dans la foi, et la femme s’exécute dans la foi… Comme vous l’aurez compris, ce jeu est accessible à tous, à partir de 7 ans ; il exige, comme simple aptitude, la capacité exagérée d’oser dans la foi… Alors, pour aller plus loin, voici les règles :
1. Vous réunir par groupe de 3-4 !
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« La personne que Dieu invite à rencontrer est “un diadème royal dans la main de son Dieu” Isaïe 62,3 » 2. Préparer la carte au trésor :
Prenez une feuille blanche et écrivez comme titre principal ‘Carte au trésor’, puis écrivez les 5 sous-titres suivants : Lieux, Détails de la personne, Prénom, Maladie, Autres détails. Sous chacun de ces titres, laissez la place pour 3 mots. Et voilà, votre ‘carte aux trésor’ est prête !
3. Remplir la carte au trésor :
Invoquez l’Esprit Saint, regardez le Seigneur de tout votre cœur et entrez dans la joie de la louange. On peut y rester un petit temps... puis remplissez votre carte au trésor en 2-3min ! Agissez dans la foi et répondez tout simplement aux sous- titres en mettant les trois mots qui vous viennent spontanément à l’esprit (l’Esprit Saint est moins compliqué que nous !).
4. Déchiffrer les cartes au trésor : Rendez-vous dans le lieu pour lequel vous avez le plus d’indices, puis recherchez la personne qui a les indices de vos cartes, et… allez à sa rencontre !
5. Rencontrer le trésor : Approche conseillée : « Bonjour, excuse-moi de te déranger, on fait une ‘Chasse au trésor’ et on pense que c’est toi notre trésor ! » (on peut aussi dire ‘vous’ !) Souvent la personne est assez étonnée, mais elle trouve cela amusant, et veut en savoir plus… C’est le moment de montrer vos indices ! « Tu vois, on a ces cartes au trésor ; là, on est au bon endroit », (lui montrer les indices sur les cartes !) car on a les indice 1, indice 2, indice 3… « Et toi, tu vois tu as tous ces indices- là… (lui montrer sur les cartes !) : indice 1,
P. Arnaud BONNASSIES, Mission Jeunes Internationale
indice 2, indice 3… donc tu es la bonne personne, Tu es un trésor de Dieu ! » A ce moment- là on peut commencer à discuter de ce qu’on veut en s’intéressant à notre trésor ! S’il n’est pas intéressé, souhaitez- lui une bonne journée. S’il veut en savoir plus, expliquez- lui : « On est chrétien, on a une heure de libre, on a demandé à Dieu qui Il voulait qu’on rencontre pour lui dire qu’il est aimé infiniment de Dieu. Il nous a menés à toi, avec ces indices... » On peut aussi demander « Est ce que tu as mal quelque part ? Souvenez-vous de vos indices ! « Est-ce que tu voudrais qu’on prie pour toi pour quelquechose ? » Utilisez aussi les indices ! Bonne partie avec l’Esprit Saint ! Un peu d’audace, et à vous de jouer ! Plus profondément, cette méthode renouvelée d’évangélisation de rue. Elle est une belle occasion de grandir dans la vie prophétique, comme St Paul nous y encourage tous : « Désirez ardemment les dons spirituels, surtout celui de prophétie » (1 Co 14,1). Fidèle à la parole redonnée cette année aux jeunes à Rio : « Allez et de toutes les nations, faîtes des disciples ! » ( Mt 28,19) La « Chasse au trésor » est notamment pratiquée à l’église de Béthel à Redding (Californie) depuis une vingtaine d’années. De même que le parcours Alpha, elle est le fruit d’une certaine expérience et suit des règles que vous pourrez davantage découvrir dans le livre suivant : The ultimate Treseare Hunt de Kevin Dedmon. v
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Des guérisons, des miracles... L’amour de Dieu pour les hommes « Fin juin dernier, nous avons eu l’occasion à quelques-uns d’aller à l’église de Bethel, à Redding en Californie et d’y vivre une chasse au trésor. Après 1h d’exhortation, d’exercices pratiques, et de prière, nous voilà fin prêts pour la chasse au trésor ! Sans difficulté, le Seigneur nous conduisit à trouver sur le terrain les éléments que nous avions eçus dans la prière : un parking d’une grande surface, un arbre isolé, une voiture rouge et une dame âgée qui avait mal au dos. A l’exception du mal de dos, tous les éléments correspondaient ! Etonnée et un peu gênée, la dame accepta qu’on prie pour elle ! A peine avions-nous fini que son mari
à Bethel en Californie
arrive avec une amie dans un fauteuil roulant. « Vous êtes nos trésors et le Seigneur nous a conduits à vous pour vous guérir » leur avons-nous annoncé « la bouche en cœur » ! Nous avons prié pour le pouce du mari, qui fut guéri instantanément alors qu’il ne pouvait plus le bouger depuis des mois. Mais le Seigneur nous laissait le plus extraordinaire pour la fin : la dame dans son fauteuil roulant ! C’était une ancienne danseuse atteinte d’une maladie dégénérative, elle souffrait beaucoup ! Nous mîmes notre main dans le bas de son dos et nous priâmes instamment pour qu’elle soit visitée et guérie « in the name of Jesus ! »
Et là…j’ai entendu « crac-crac-crac » et senti sa colonne se remettre en place ! Nous lui avons demandé de se lever de son fauteuil et de se mettre debout, ce qu’elle fit avec notre aide. Des années sans pouvoir y parvenir, maintenant, elle était là, debout, devant nous, devant ses amis qui n’en revenaient pas avec les larmes de joie qui coulaient sur son visage transformé. C’est la chose la plus bouleversante que le Seigneur m’ait donné de contempler. Le Seigneur est vivant ! Son amour est grand et je l’atteste ! »
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nnée derasse au trésor l’a te à l’idée ch e un e ir fa é de sias On m’a propos irée à H4. J’étais trop enthou personne so la e er un tr d’ on rs de renc nière lo et er lis gé an év e it l’expérience d’aller dans la ru ésenter ! Je n’avais jamais fa t nous pr j’ai simplement que Dieu voulai Saint de cette manière, alors e e, même si je m ritd’écouter l’Esp me venaient en tête sur la cart dices ! J’avais i s in écrit les mots qu ent Jésus allait se servir de ce autour de la m m oc cr he demandais co ane” que l’on ac aujourd’hui… Mais an “b e un t ri éc on ait porter ça notamment elle, Ly rsonne ne pouv voit une dame qui avait la Annab pe us pl e qu s ai je pens rue, on ec un chien, taille, alors que Dès nos premiers pas dans la dame blonde, av nc allé à e un t en ! ai si ét t i en ces reçus qu . On est do apparemm place Bellecour t mal , et d’autres indi fameuse banane he de métro, en direction de la iam lui a demandé si elle avai yr uc M bo n, e conversatio à côté d’un r pour elle ). On a pu prie is au cours de la sa rencontre, pu une de nos demandes de prière nous a dit tout naturellle it aux dents (c’éta fectivement mal aux dents ! E nt séparés, dans la joie ef so t ai se s av in em puisqu’elle ux, puis nos ch ie m it la al ça e lement qu ieu ! Royaume de D d’avoir servi le
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P. Stephan Lange, ccn.
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Un trésor aux yeux de Dieu ! « Un samedi matin à Lyon, on s’est retrouvé à quelques-uns avec un grand désir d’évangéliser. Je voulais essayer pour la première fois l’expérience de la chasse au trésor. Quand on s’est partagé les indices donnés par le Seigneur, j’ai été impressionné par le nombre d’éléments communs entre nous, ça m’a donné une grande confiance dans l’action de Dieu. Après quelques pas dans la rue, on tombe sur un magasin qui concorde exactement avec les indications du Seigneur sur le lieu, et on voit un jeune homme qui présente tous les signes qu’on avait reçus : cheveux bruns, sweat à capuche marron, bottines, rouflaquettes, piercings, etc. Jackpot ! C’était évident que le Seigneur nous envoyait vers lui ! On lui a parlé un moment et on a prié pour lui. Son mal de ventre a disparu instantanément et il était carrément émerveillé d’une telle attention envers lui, d’entendre qu’il était un trésor aux yeux de Dieu ! Il est reparti tout joyeux, et nous aussi ! »
Olivier de Gersigny, ccn
jeunes 18-30 ANS
• WEEK-END JUST CHOOSE : 15-16 mars à Tigery (91), 22-23 mars à Hautecombe (73). Mon avenir est-il déterminé ? Où interviennent ma liberté et ma responsabilité ? 2 jours pour apprendre à faire des choix à la lumière de l’Esprit Saint dans ses études, ses relations et son appel...
• FÊTER PÂQUES à l’Abbaye d’Hautecombe. 19-21 avril. Fêter ensemble le Christ ressuscité, vivre la liturgie pascale, goûter à la joie de la résurrection ! Soirée de louange, enseignements, témoignages, fête ! • FORUM JEUNES PROS « Viser quelle réussite ? » 8-11 mai à Lyon. Avec N. de Lambert - Dir. Essilor Europe, B. Faivre-Tavignot - Social Business, P-Y Gomez - Economiste, Mgr Barbarin, P. Laurent Fabre et beaucoup d’autres intervenants. 3 jours de pause pour devenir davantage « coopérateurs de Dieu » ! www.forumjeunespros.com • FESTIVAL Welcome to Paradise 3-10 août à Hautecombe (73). Une semaine de vacances entre lac et montagnes avec plus de 1700 jeunes venus des quatre coins du monde. Un programme « à la carte », chacun pourra choisir à sa guise de quoi nourrir corps, âme et esprit ! •A utres propositions sur le site : Messe des jeunes, Soirées de louange, Fraternités Jeunes Professionnels, Groupe « appel », etc. Secretariat 18-30 ans : 01 47 74 93 73 ou 06 30 14 06 96 jeunes.france@chemin-neuf.org www.jeunes.chemin-neuf.fr
14-18 ANS • WEEK-END 16-18 ans : « Un peu, beaucoup, à la folie… pas du tout ! » : 29-30 mars à Lyon (Pothières) T’es amoureux de Marie et tu ne sais pas comment le lui dire ? Il y a 2 mois, c’était Juliette qui occupait toutes tes pensées... Les sentiments ça te dépasse ? 24h pour ceux qui veulent apprendre à aimer et être aimé. • WEEK-END 14-18 ans : « Vous êtes les saints du 3ème millénaire ! » : 18-19 janv. à Sablonceaux. La sainteté, un chemin personnel et avec d’autres, à dessiner avec Dieu. Pas forcément besoin de partir sur les routes en abandonnant tous ses biens, ou d’aller au Carmel dès ses 16 ans, la sainteté a au moins autant de visages que d’hommes et de femmes qui ont bien voulu suivre le Christ ! •S EMAINE DE REVISION : à Chartres du 21 au 26 avril, à Lyon (Dombes) du 4 au 9 mai. Choisir un cadre porteur, au calme et studieux, pour se donner à fond dans ses révisions. Révisions en matinées et détente ou sport en début d’après-midi avant de reprendre les révisions. • Pâques 19-21 avril, à Chartres pour les 14-18 ans : avec 150 jeunes, un week-end de fête, de témoignage et d’évangélisation avec la chorale d’évangélisation autour de la plus belle cathédrale de France ! à Hautecombe pour les 16-18 ans. Avec 600 jeunes, un programme partagé entre l’ambiance 14-18 ans et 1830 ans. De belles célébrations et des moments forts à vivre tous ensemble ! • Secrétariat 14-18 ans : 04 78 15 07 98 ou 06 61 61 02 72 14-18ans@chemin-neuf.org www.14-18ans.chemin-neuf.fr
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En MARTINIQUE : Se former ensemble
Domaine du fort
La semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui, jusque-là, passait presque inaperçue est devenue en 2014 un véritable évènement historique pour l’Eglise en Martinique. Chaque année, la Communauté du Chemin Neuf, cherchant à être fidèle à sa vocation, organisait une soirée de prière publique dans le centre de l’île avec des pasteurs amis et quelques fidèles de l’Eglise réformée notamment. Mais cette année, nous avons été sollicités par la paroisse catholique de St Pierre proche de la maison communautaire (Domaine du Fort) pour participer et travailler à l’élaboration d’une véritable formation à l’œcuménisme. Chaque soir de la semaine, environ 300 personnes (catholiques, réformés, adventistes et évangéliques, dont certains pasteurs et prédicateurs de l’Eglise du Plein Evangile, pentecôtistes, …) se sont rassemblés de 18h30 à 20h30 au Domaine du Fort, ou dans un lieu public de l’île, pour réfléchir, méditer et prier pour l’unité. A chaque rencontre, un thème était abordé par une confession différente : la Parole de Dieu, l’histoire des Eglises, Le Notre Père, Marie et l’œcuménisme. Lors d’une célébration, les différents ministres des Eglises sont entrés ensemble avec chacun un signe ou un objet représentant sa tradition (par exemple, la Bible pour les baptistes, la colombe pour les pentecôtistes, la croix huguenote pour les réformés, le
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cierge pascal pour les catholiques, …). Le groupe de prière du Chemin Neuf s’est transformé en une véritable assemblée de prière œcuménique. En Martinique, l’unité des chrétiens est un sujet douloureux et source de beaucoup de tensions. En effet, si les catholiques sont de loin majoritaires, de nombreuses familles sont traversées par la division des chrétiens. Pour la plupart d’entre elles, il n’est presque pas possible d’aborder ce sujet. Mais les échanges et les temps de prière entre chrétiens de différentes Eglises, durant cette semaine, ont été source d’apaisement et de plus grand respect. Une femme nous a confié son désarroi devant la conversion de ses deux enfants : l’une devenue adventiste et l’autre évangélique : « Je vivais cela très mal car je pensais qu’ils n’étaient pas bien vus de Dieu ; je pensais qu’il fallait être catholique pour être vraiment aimé de Dieu, je pensais en venant ici que j’aurais les armes pour les faire revenir, … maintenant je suis plus paisible, je ne prierai plus comme avant ! » Pour les évangéliques et les adventistes,il y avait beaucoup de curiosité mêlée à une certaine crainte de voir ce qu’est l’œcuménisme, comme en témoigne la remarque d’un évangélique rencontré lors d’une de ces soirées de prière : « On m’a dit que
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à LONDRES : un Chemin Neuf à Lambeth Palace En janvier, alors que s’ouvrait la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, une fraternité de la Communauté du Chemin Neuf, s’installait à Londres à Lambeth Palace, siège de l’Archevêque de Canterbury, Primat de la Communion Anglicane. Cette décision a été annoncée le 18 Novembre 2013 par l’Archevêque de Canterbury, Justin Welby. Il a souligné à cette occasion que « l’Eglise est sans cesse appelée à réaliser son unité donnée par Dieu. Et le Saint-Esprit qui souffle dans nos vies et nos structures
l’œcuménisme, c’était une pratique mauvaise, voire même démoniaque, alors je suis venu voir si c’est vraiment vrai ! » L’Esprit Saint nous a conduits dans une véritable simplicité les uns avec les autres. Si beaucoup sont venus en curieux, tous sont repartis dans la joie avec le désir de revivre cette expérience… Avant l’an prochain ? Nous sommes émerveillés de ce que le Seigneur a pu susciter en si peu de temps. Tous ces évènements publics ont pu avoir lieu parce que la communauté a tissé pendant de nombreuses années, dans le silence et la discrétion, des liens fraternels avec des pasteurs. qui, pour certains, ont pris le risque de vivre cela sans que leur propre Eglise n’ait fait le choix d’un travail explicite pour l’unité des chrétiens. Nous rendons grâce au Seigneur pour cette soudaine visibilité de la vocation œcuménique de la Communauté et de la Communion du Chemin Neuf. Cela nous a permis de partager avec joie notre expérience et notre pédagogie. Mais nous sentons qu’il nous faut garder une espérance et une vigilance soutenues pour ce travail de dialogue et de réconciliation, sur une île où le mot « œcuménique » fait encore peur, aux uns comme aux autres. Nous nous recommandons à votre prière. v Jean-David Angouroussiva, Marie-Noëlle Oger, France-Lise Prospa, ccn
nous force à entrer dans de nouvelles manières d’apprendre à s’aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés. » Il avait ajouté : « Je suis profondément ému que, par la grâce de Dieu, le Chemin Neuf ait accepté de faire ce pas radical et stimulant de venir vivre à Lambeth Palace pour y être une Communauté de prière, d’hospitalité et de formation. Nous prions que ce pas d’obéissance porte du fruit parmi nous et pour toute l’Eglise ». Le Père Laurent Fabre, fondateur et Supérieur Général de la Communauté du Chemin Neuf a quant à lui déclaré : « Sur le long et difficile chemin vers l’unité des Chrétiens, il y a souvent eu des surprises. Et c’est avec grande joie que nous répondons à cette invitation stupéfiante et merveilleuse, faite par l’Archevêque de Canterbury, à venir vivre et prier quotidiennement à Lambeth Palace, dans le cœur de la Communion Anglicane. Cela démontre de sa part courage et sagesse : courage d’inviter en ce lieu une Communauté Catholique à vocation Œcuménique, et sagesse d’être tout simplement comme les disciples « ensemble dans un même lieu » et de prier avec Jésus « Père qu’ils soient un afin que le monde puisse croire » (Jean 17,20)
Le Cardinal Archevêque de Westminster, Président de la Conférence Episcopale d’Angleterre et du Pays de Galles, Monseigneur Vincent Nichols, avait pour sa part dit : « J’accueille chaleureusement cette annonce de l’Archevêque Justin que des membres de la Communauté du Chemin Neuf vont aller vivre à Lambeth Palace. C’est un signe clair et hardi de l’importance de la prière dans la recherche de l’unité visible des Chrétiens. Une telle unité est un don de Dieu que nous avons plus de chance de recevoir à genoux en prière. » Pour marquer cet évènement, un service d’Action de Grace et d’installation de la Communauté a été célébrée à Lambeth Palace le 20 Février 2014. v
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Un tour du monde...
destination Le Canada « L’été est une saison qui a connu l’hiver » dit amoureusement le poète d’origine haïtienne Dany Laferrière pour expliquer le plaisir des Montréalais à fêter dans les rues l’arrivée de la saison chaude ! On pourrait ainsi définir le Canada : un pays de contraste avec ses températures hivernales et estivales variant régulièrement entre -35 et + 35 Celsius !
CONTEXTE DU PAYS Le pays fut d’abord sculpté par les Français qui le revendiquent dès 1532 puis par la conquête anglaise de 1763, sans oublier les peuples amérindiens présents depuis plusieurs millénaires. Un contraste est également présent au niveau de la religion : les anglophones sont majoritairement protestants alors que les francophones demeurent catholiques. Le Canada, tel que nous le connaissons, a été créé en 1867. Il est maintenant composé de 10 provinces et 3 territoires nordiques. Il est le deuxième pays le plus vaste du monde (après la Russie). Bordé par les Etats-Unis au sud et l’Alaska au Nord-ouest,
Canada : monarchie constitutionnelle fédérale, à régime parlementaire fédération de 10 provinces et de trois territoires.
Superficie : 9,98 Millions de km² Capitale : OttAWA
Population : 35 millions d’habitants
Villes principales : Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary... Langues officielles : français et anglais
Monnaie : dollar canadien (1 euro = 1,5 $CAN)
fete nationale : 1er juillet (jour anniversaire de la confédération)
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il est entouré de l’Altlantique, du Pacifique et de l’océan Arctique. On estime à plus de deux millions le nombre de lacs au Canada. Près de 7% de toute l’eau renouvelable dans le monde coule dans les rivières canadiennes ! La population actuelle du Canada dépasse les 35 millions d’habitants, provenant d’une immigration diversifiée. Les villes principales sont Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary. La capitale du pays est Ottawa, en Ontario. Le Canada demeure une monarchie parlementaire ayant comme monarque la reine d’Angleterre. Les Canadiens sont généralement perçus comme pacifiques. Savez-vous que les Casques Bleus sont une création canadienne en 1956 ? Que la dernière tentative d’invasion par des représentants d’un pays étranger (les États-Unis) remonte à 1812 ? Le Canada est également réputé comme un pays riche. Il possède d’importantes exploitations minières et a accès à une importante production hydro-électrique et pétrolière (sables bitumineux). Cette richesse apporte aussi son lot de défis alors que le pays affiche des taux de suicide, de divorce, ou d’avortement parmi les plus élévés de la planète… Apporter un sens à la vie devant la sécularisation croissante de la population est un défi à relever aujourd’hui. v Alain Gadbois, cycle A à Saragosse
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de Paroisse Ste Rose
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LA COMMUNAUTÉ au canada En 1991, le Père Michel Bouchard, du diocèse de Montréal, prend une année sabbatique durant laquelle il part pour l’Europe afin de visiter des communautés nouvelles. Suite à des lectures et quelques informations, il en retient trois, dont le Chemin Neuf. Dès les premiers contacts, le Père Michel est interpellé plus particulièrement par la mission Cana. Ayant travaillé avec et pour les couples, cette mission lui semble très intéressante pour le Québec. Il apprend alors qu’une session Cana est déjà prévue pour l’été 1993 à Aylmer. Il ira vivre cette session à titre d’observateur et ce sera le début d’une fondation. Au terme de cette année sabbatique, le Père Michel est nommé curé de la Paroisse Ste-Rose-de-Lima à Laval, en banlieue de Montréal. Il invite Robert et Hélène Guilbault, ainsi que quelques autres couples, à se joindre à lui pour vivre une session Cana et ensuite être au service. En 1995, les Guilbault partent faire le cycle A aux Pothières et dans les années suivantes, d’autres personnes partent pour se former, ce qui tranquillement consolide la communauté. Quelques fraternités Cana voient le jour ; c’est le début d’un noyau communautaire. En 1997, une première fraternité de vie s’installe dans une maison prêtée par les Sœurs Ste-Croix à Laval juste à côté de la paroisse Ste-Rose-de-Lima. La communion est également fondée durant cette période.
En 1999, Hélène Guilbault est nommée responsable de la communauté. Les missions s’élargissent ; c’est un temps de croissance pour le Chemin Neuf en Amérique du Nord : retraite des Exercices, Emmaüs, Groupe Jeunes, Jéricho, Anamnèse, session et retraite Cana… Jusqu’alors un peu itinérante, la communauté a maintenant besoin d’un lieu stable pour s’implanter, se faire connaître davantage et offrir ses missions. Dans le dédale des recherches, la maison Val de Paix appartenant aux Sœurs du Bon-Pasteur s’offre comme un lieu par excellence. Des circonstances habitées par l’Esprit Saint permettent l’acquisition de cette maison située en pleine campagne de la région de Lanaudière à Rawdon : le silence et la beauté du paysage invitent à un cœur à cœur avec notre Créateur et de fait, cette maison ne pourrait s’appeler autrement : Val de Paix. Une fraternité de vie y est établie depuis maintenant 12 ans. Le 12 septembre 2004, la paroisse SteRose-de-Lima est confiée à la Communauté du Chemin Neuf en présence de notre berger, Laurent Fabre, et de l’évêque de Montréal, Mgr Jean-Claude Turcotte. Ce même jour, six couples se sont engagés dans la communauté et quatre couples dans la communion. Un témoignage percutant pour cette paroisse ! En septembre 2009, Martin Beaulac est nommé responsable de la communauté au Canada. Une belle expansion
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permettra à Martin d’être vite baigné dans son nouveau rôle puisqu’en 2010, Mgr Émilius Goulet du diocèse de StBoniface au Manitoba, autre province du Canada, exprime son souhait de voir la communauté du Chemin Neuf s’installer dans la ville de Winnipeg, située à 2280 kms de Montréal. L’Esprit pouvant tout, il y a, depuis juin 2011, une fraternité de vie au Centre St-Charles, maison offerte par les Sœurs Oblates Missionnaires. Des missions de la communauté s’y déploient. Winnipeg étant située dans la partie anglophone du pays, cette nouvelle fondation incarne de façon extraordinaire le défi d’unité pour le Canada dans sa réalité du bilinguisme. Merci Seigneur ! Après 10 années de prière, un foyer d’étudiants est en train de voir le jour : la Résidence Ignace-Bourget provoque une nouvelle croissance. Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, travaille généreusement avec le Chemin Neuf afin de permettre que l’œuvre de Dieu s’accomplisse auprès de la jeunesse québécoise, en grande soif de sens à la vie ! Que le Seigneur comble sa communauté au Canada (qui sera peut-être un jour implantée chez nos frères américains avec qui le Chemin Neuf a déjà de beaux liens) de toutes les grâces dont elle a besoin pour évangéliser et annoncer cette Bonne Nouvelle qui vivifie le cœur de tous ses enfants ! v Sylvianne Marchand, ccn
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vie de la communauté
VIE
Vie de la Communauté
CANA : rencontre européenne avec Xavier Lacroix et le P. Laurent Fabre La mission Cana, devenue internationale depuis plusieurs années, a à cœur de réunir régulièrement ses responsables. En décembre dernier, 15 pays d’Europe étaient représentés à la rencontre de Cana Europe, à la maison des Pothières (Rhône). Se rencontrer, échanger, se former dans sa responsabilité, être ensemble à l’écoute du Seigneur, voilà un programme propice à « renforcer les piquets » de la mission du Chemin Neuf auprès des couples et des familles.
Xavier Lacroix, professeur de philosophie et de théologie morale à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lyon et membre du Comité consultatif national d’éthique, est intervenu en balayant différents thèmes aussi importants que celui du « couple durable », ou de « la paternité ».
Gilles et Véronique Cormier, nouveaux responsables de Cana International, ont déjà visité l’Irlande, l’Ouganda, la Chine et le Brésil et ont ouvert la rencontre avec une lecture de ce que vit notre société.
Un week-end aux couleurs de l’Europe : drapeaux, langues, cuisines traditionnelles et diversité œcuménique, puisqu’étaient présents des frères et sœurs orthodoxes, gréco-catholiques, luthériens, anglicans et catholiques.
Le Père Laurent Fabre, fondateur et berger de la Communauté du Chemin Neuf, est revenu sur l’histoire de Cana et en a partagé les « Dix perles ».
« L’union différencie », disait Teilhard de Chardin. La véritable unité, ce n’est pas l’uniformité. Dans le couple : plus on est dans l’unité, plus on découvre le mystère de l’autre, qui est Autre.»
P. Laurent Fabre et Xavier Lacroix
Responsa
bles Cana
CANA
Gilles et Véronique Cormier
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Responsables Cana
en Russie
en Irlande
16 pays d’Europe étaient représentés : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Royaume-Uni, Russie, Slovaquie, Tchéquie et Ukraine.
m
Talents
BENOIT COADIC
Jeune talent
« J’ai 19 ans et suis originaire de Thaïlande. Je suis actuellement à Lyon pour mes études. Ma passion pour la musique est née dès mon plus jeune âge (5 ans), mais je n’ai commencé à jouer au piano que vers 9-10 ans. Du haut de mes 11 ans, j’ai trouvé le rythme du conservatoire (9 heures par jour) trop contraignant. J’ai vite arrêté le conservatoire, puis j’ai stoppé les cours de piano à 15 ans. Ce que je regrette bien aujourd’hui ! En classe de Première, je suis arrivé dans un pensionnat qui m’a proposé un nouveau cadre et de nouvelles relations. Monsieur D. (âgé actuellement de plus de 90 ans) fut l’une de ces rencontres. Il m’a permis de quitter mon appréhension de la musique, et je l’en remercie encore. En ce qui me concerne, on ne peut pas proprement parler de talent, mais d’une passion issue de dispositions naturelles développées dès le plus jeune âge. J’aime la musique et j’essaie de partager cette passion avec d’autres, que ce soit par le piano ou par le chant. J’ai eu la chance de pouvoir suivre des cours particuliers avec un baryton lyrique. Il m’arrive de privilégier le chant, que ce soit de la variété française, de la pop, du rock ou parfois du lyrique. En Terminale, à la fameuse question : « Et toi, tu fais quoi, l’an prochain ? », je ne savais pas quoi répondre. Me voici, cette année, en remise à niveau en Arts appliqués, à Lyon. Dans mon for interieur, je crois que je voulais pouvoir exercer un métier qui côtoie le domaine artistique. Et le design de mode ou de produit m’attire beaucoup sur le plan créatif. La musique est presque omniprésente dans ma vie : elle permet de s’exprimer, de lier des amitiés, de découvrir des facettes cachées chez certaines personnes. Les morceaux que j’interprète, je les choisis en fonction de ce que je ressens. C’est aussi de cette façon que je voudrais choisir mon futur métier. »
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