Revue FOI 41

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Revue trimestrielle FOI N°41 - Juin-Juillet-Août 2014 - 5,50 €

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a Dossier

UN COEUR DE CHAMPION e t sion r ô e v c n o e c t et de la r a Pen c e s u a ent V Du grand


VIE Sommaire

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Editorial du Père Laurent FABRE Dossier

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Un cœur de champion

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Œcuménisme

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Formation Chrétienne

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Jeunes

14 • Retour sur la rencontre « Chrétiens d’Orient » à Lyon . - M. Younès 16 • Ouvrage d’André Birmelé, « L’horizon de la grâce ». - A. Strojny 18 • Prière

20 • Bible. Du grand vent au secret de la conversion - J. Cazeaux 22 • Foi et art. Interview de Marko Rupnik - B. Lagrut 24 • Famille missionnaire - N. et P. Nowicki

26 • Comment devenir Fair-play avec JC ? - A. Vanhems 28 • Témoignages

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Vie de la Communauté

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Jeune Talent

30 • Le tour du monde ... au Tchad ! - L. Watine 32 • Repos et vacances dans la communauté, par un célibataire et une famille

35 • Anselme Servain

La revue FOI (Fraternité Œcuménique Internationale) est publiée par la Communauté du Chemin Neuf-10 rue Henri IV-69287 Lyon cedex 02 Directeur de la publication : P. Laurent Fabre Directeur délégué : Jean-Charles Paté, Rédactrice en chef : Pascale Paté, Comité de rédaction : Franck Démaret, P. François Lestang, Marie-Farouza Maximos, Isabelle Rambert, P. Gabriel Roussineau, P. Adam Strojny. Création graphique : Annick Vermot (06 98 61 98 76), Crédit photos : AFP : Bertrand Langlois, Carl De Souza, Doug Pensinger, Olivier Morin, Romeo Gacad, Pool, Getty Images : Scott Heavey, Warren Little, CIRIC : Ziad Alset, fotolia.com : angelo.gi, Andres Rodriguez, kasiap, herreneck, Eisenhans, fovivafoto, TTstudio Abonnement : Nicole Zébrowski, Gestion-Administration : AME, Réalisation PAO : Bruna Atallah Impression : Saxoprint.fr, Dépôt légal : juin 2014, CPPAP : 0315 G 83338, ISSN : 1770-5436

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Editorial « Que l’homme de désir reçoive l’eau de vie gratuitement » (Apocalypse 22, 17)

« Depuis quelques jours, nous avons la chance d’être une dizaine d’accompagnateurs à rencontrer chaque jour, individuellement, une soixantaine de retraitants qui font ce qu’on appelle « les Exercices spirituels de 30 jours selon St Ignace », dans un cadre vraiment magnifique au-dessus du lac de Sarnen, dans le Monastère des Sœurs Dominicaines de Béthanien. Comme nous sommes tout proche de Saint Nicolas de Flue, et sur le parcours du chemin de Compostelle, nous voyons aussi chaque jour des jeunes et des moins jeunes pèlerins, sac au dos, partir pour Compostelle ou en revenir, et ceci au beau milieu de la Suisse. Pour quelqu’un qui ne croit pas en Dieu, ce genre de sport de 30 jours de silence dans un Monastère, ou cette longue marche vers Compostelle en Espagne a quelque chose de mystérieux, d’incompréhensible. Deux Abbayes de la Communauté du Chemin Neuf, l’une aux Pays-Bas, l’Abbaye St Paul d’Oosterhout, et l’autre en Charente Maritime, l’Abbaye de Sablonceaux, pas loin de Royan, ont vu débarquer des caméras et des kilomètres de câbles d’une équipe de télévision néerlandaise. Le projet, fort réussi, était de dévoiler au grand public quelque chose de ce mystère... le mystère de la prière et de la rencontre de Dieu dans la solitude. Dans les deux cas, en France, comme aux Pays-Bas, il s‘agissait de permettre à des artistes ou des personnalités très connus de faire l’expérience unique d’une retraite en silence, guidée par un père Jésuite. La plupart d’entre eux étaient incroyants. L’expérience est très concluante et le film est encore diffusé six fois ce mois-ci.

Père Laurent FaBRE Fondateur et responsable de la Communauté du Chemin Neuf

Ce nouvel engouement pour les pèlerinages, cette soif de solitude, ces émissions grand public qui nous parlent de la prière ne sont que les reflets de deux soifs très grandes : tout d’abord un besoin d’authenticité, de vérité…faire la vérité en soi, quitter le tourbillon de notre quotidien et de notre société de consommation, pour se retrouver enfin soi-même, et d’autre part, pourquoi ne pas le dire, cette soif de Dieu dont parlait si bien Claudel : « Fouillez mon coeur ! et si vous y trouvez rien d’autre qu’un désir immortel jetez-le au fumier, faites-le manger par les cloportes » (Tête d’or, 1ère version, 2ème partie).

Autrement dit, se trouver soi-même c’est enfin trouver Dieu. Beaucoup en font l’expérience, pourquoi pas vous ? »

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Le FILM

Un cœur de champion

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Christians in sport

Prie, joue et parle !

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Témoignages

Ils ont couru vers Dieu

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Films et Livres

Pour vos vacances

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dossier

Un cœur de champion Le film du mois d’avril 2014, « Un cœur de champion » (> www.youtube.com), aborde la question de la foi et du sport de haut niveau. Ils sont footballeur, cycliste, rugbyman, escrimeur, coureur de fond, hockeyeur, tennisman. Outre le fait d’être des sportifs professionnels, ils ont cet autre point commun d’avoir rencontré Dieu en cours de compétition, dans leur vie de champion, vainqueur ou vaincu. Et de l’exprimer sur le terrain et en dehors du terrain, seul ou collectivement. Un certain nombre d’engagés qui ont rejoint l’Eglise et le sacerdoce n’ont pas renoncé à courir et à jouer, prenant appui sur leur passion pour transmettre la Parole et en irriguer un milieu de plus en plus accaparé par le seul résultat, où la performance occulte souvent la dimension spirituelle de l’effort. Ce dossier a été réalisé en collaboration avec Gilles LELUC, journaliste, Net for God et la revue FOI. Chaque mois, une vidéo est réalisée, traduite et envoyée dans plus de 72 pays à travers le monde. Un réseau de prière est créé, c’est la Fraternité Œcuménique Internationale NET FOR GOD. (www.netforgod.tv) DVD en vente sur ame-boutique.com

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Uncœurdechampion

Ricardo dos Santos Leite, dit Kaká, joueur de football brésilien au sein de l’AC Milan

Al’épreuvedelafoi Goût de l’adversité et du combat, défi personnel et dépassement de soi, quête de la performance et de la victoire : comment concilier l’esprit de compétition avec l’esprit d’évangile quand on est à la fois chrétien et sportif émérite ? Il semble que le sport engage les « chrétiens du stade » sur les voies exigeantes d’un triple effort physique, mental et spirituel. Qui déclarent livrer un match intense sur le terrain de leur propre foi.

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« Ai-je le droit de chercher à être le premier ? A passer devant les autres ? » Est-ce cohérent avec le message de Jésus qui veut que « les premiers seront les derniers, et les derniers, les premiers » ? René Pichon est prêtre à Chambéry et ancien coureur de fond semi-professionnel. Avec un éloquent palmarès de champion régional ; une quinzaine de titres sur 5.000 et 10.000 mètres, et quantité de places d’honneur aux championnats de France de cross-country. Problème : alors que René Pichon parcourt les stades – nous sommes dans les années 60 – le jeune champion qui se destine au sacerdoce entre au séminaire d’Annecy. Une épineuse question le taraude : « [J’étais appelé à devenir] le messager de l’Evangile : Aimez-vous les uns les autres ! Or, en compétition, c’est plutôt : Battez-vous les uns les autres ! ». Et puis, « quelqu’un qui doit cultiver l’âme, l’intériorité, la vie spirituelle... N’est-ce pas anormal de consacrer

Le film tant d’énergie au culte du corps, plusieurs heures par jour ? » René Pichon fréquente d’autres séminaristes à qui l’on demande d’arrêter la pratique intensive du sport. Lui, plus jeune de quelques années, a la chance de l’âge et du changement d’époque. Il est autorisé à enfiler le maillot et chausser les crampons pendant les études, ce qui lui permet d’expérimenter la compatibilité de deux univers qu’on a souvent opposés jusqu’ici. C’est alors une révélation de ce que peut véritablement être le sport pour un chercheur de Dieu. « J’ai découvert que la compétition répondait à la loi de l’émulation qui est une condition du dépassement de soi, qui pousse aussi les autres à se dépasser eux-mêmes. » Il s’agit d’« une autre manière d’aimer, un amour exigeant où l’adversité permet justement ce sens de l’autre. Un ennemi, je cherche à le détruire. Un adversaire, je l’aide à se dépasser». Et réciproquement : « Quand il y a de bons adversaires, on va beaucoup plus loin soi-même. On triomphe de soi-même ».


dossier Elysabeth Hunt, hockeyeuse sur gazon au sein de l’équipe anglaise Reading HC (photo personelle d’Elyzabeth Hunt)

L’ambition,moteurdelafoi A la question de l’ambition, le prêtre répond : « C’est le moteur même de la foi ». Et de citer le sermon sur la montagne : « Soyez parfait comme le Père du ciel est parfait ! », «Être chrétien, ce n’est pas chercher à être médiocre », mais « aller le plus loin possible pour ressembler à celui qui est parfait, Dieu ». Quitter le confort de ses habitudes infertiles et se lancer sans hésiter dans cette ascension, devenir « premier de cordée, celui qui tire les suivants pour les aider à franchir les passages difficiles ». L’ambition de l’humble grimpeur, non celle de la star. L’ambition du serviteur, non celle de l’idole. Pour René Pichon, aumônier de jeunes pendant 40 ans, le sport peut s’avérer une véritable occasion de muscler sa foi un peu plus chaque jour, à l’instar de l’athlète qui, méthodiquement, répète ses exercices et enchaîne les championnats par amour de cette perfection ultime jamais atteinte. Cette transposition au sport de l’amour chrétien du partage, du don de soi, de l’offrande de ses efforts à Dieu, Elyzabeth Hunt, capitaine de l’équipe nationale anglaise de hockey sur gazon, l’a également éprouvée. « Le sport est un milieu parfois dif-

ficile pour un chrétien ; ce sont souvent les performances qui comptent avant tout. Il y a toujours la tentation de tricher, d’insulter ou agresser les arbitres. Le chrétien peut donc se distinguer en pratiquant des valeurs différentes et amener ses équipiers à questionner, à lui donner l’occasion de parler de sa foi. » Car le sportif profondément chrétien « joue pour Dieu », poursuit Elyzabeth, « un public d’une personne » qu’il convient d’honorer en toute circonstance, autant dans les moments de grande liesse, de victoire que dans les moments d’énervement contre l’adversaire, « quand je pense que l’arbitre a pris une mauvaise décision ». Relativiser la défaite, bénir la victoire et rendre grâce à Dieu audelà des résultats, qu’ils soient bons ou décevants. « J’essaie de me souvenir que Dieu m’aime toujours, que je quitte le terrain en héros ou sifflée par le public, que je sois une bonne sportive ou non, que je joue en équipe locale ou pour mon pays. L’important est de savoir que mon identité est en Dieu. » Devenir chrétien au-delà de la gagne et des résultats, c’est également le chemin de foi difficile qu’a parcouru le joueur de football brésilien Kakà.

Rendu aussi célèbre par son talent sur les terrains que par sa revendication chrétienne et évangélique – nombre de passionnés conservent en mémoire son geste exhibant en fin de coupe d’Europe un maillot à la louange de Jésus, agenouillé sur la pelouse – le joueur avoue avoir traversé de multiples épreuves, notamment des blessures physiques, qui l’ont mûri dans sa relation à Dieu. « J’ai commencé à apprendre que quand Jésus vient, il inaugure un temps de grâce. Ce qui veut dire que je ne mérite rien. Je remercie Dieu pour tout ce qu’il m’apporte, parce que c’est gratuit. Je fais de mon mieux. Je me prépare du mieux possible. Je plante, j’arrose et le fruit vient de Lui. Que je gagne ou que je perde, cela ne m’appartient plus. »

« Je remercie Dieu pour tout ce qu’il m’apporte, parce que c’est gratuit. Je fais de mon mieux »

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Prie, joue et parle !* L’association Christians in sport, officiellement créée en 1980, à Oxford, en Angleterre, a pour objet l’évangélisation dans les milieux sportifs scolaires, universitaires et professionnels (> www . christiansinsport.org). Depuis, elle a déployé sa mission dans plus de 150 pays du monde. Son adage ? Prie pour ton adversaire, joue avec lui, et parle lui du Christ ! Andrew Wingfield Digby, 63 ans, pasteur anglican et éminent joueur de cricket, a été à l’origine de son développement. Interrogé par NetForGod, il raconte :

« Cette mission ? Elle consiste à faire connaître le royaume de Dieu et les critères de Dieu au monde du sport. Nous incitons les sportifs reconnus à se mettre en relation avec une paroisse. J’accompagne les joueurs de haut niveau de manière amicale et pastorale, sans jamais me référer au sport en question, évoquant plutôt leur famille et traitant avec eux des aspects ordinaires de leur vie personnelle. Je ne les prends absolument pas pour des héros. Nous tâchons ainsi de familiariser les sportifs avec Dieu et d’amener les églises à s’intéresser au domaine du sport. » « Dans ce milieu, on me demande souvent de prier pour gagner. Mais on ne prie jamais pour gagner. On prie pour faire de son mieux, on remercie Dieu pour son talent, on confie son talent à Dieu, pour le sport. On lui demande d’être avec nous pendant le match. Nous devons aussi prier pour que l’adversaire joue du mieux qu’il peut parce que ça n’a aucun intérêt de le battre s’il ne joue pas bien. Il m’est toujours difficile de faire cette prière, même à mon âge, parce que j’aime trop gagner mais c’est une vraie prière de sportif chrétien que de vouloir battre un adversaire qui a joué contre lui à son meilleur niveau. » *Pray, play and say ! (traduit de l’anglais)

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® Courtesy of Oxford Mail/The Oxford Times (Newsquest Oxfordshire)

« Le sport et mon engagement pour le Christ ont été deux préoccupations en tension dans ma vie. Quand j’ai commencé mes études pour être ministre du Christ, je me souviens m’être agenouillé au pied de mon lit et avoir fait la promesse à Dieu de ne plus jouer au cricket, sauf si Lui le voulait. Je pensais devoir être vicaire à plein temps et que l’université me tiendrait le même discours. Mais le directeur, qui n’était pas du tout sportif, m’a dit tout le contraire: « Andrew, vous devez jouer. Dieu vous a donné un talent pour l’exprimer ». C’était une chose incroyable ! J’ai senti que Dieu me rendait le cricket parce que j’étais prêt à l’abandonner. Nous étions trois ou quatre chrétiens à faire du sport de haut niveau à l’université et nous avons décidé de nous retrouver chaque semaine avant de correspondre plus largement avec d’autres sportifs chrétiens du pays. C’est ainsi qu’a commencé Christians in sport. A travers ce mouvement, nous reconnaissons que Dieu nous donne la capacité d’être bons en sport mais il s’agit d’un don, pas d’un droit. Nous sommes prêts à remettre ce talent à Dieu s’il ne veut pas que nous l’utilisions. Et à l’utiliser s’Il le veut pour mener notre mission en jouant pour sa gloire, en témoignant de Lui auprès de nos amis, de nos équipiers, de nos adversaires. »


dossier Au-delà de soi-même

Andrew Wingfield Digby

Star internationale, idole de milliers de jeunes, Kakà n’oublie pas d’où il vient, comment il s’est converti, lui qui a grandi au sein d’une famille évangélique. Une chute dans une piscine thermale lui vaut une grave fracture du dos ; non seulement il en guérit mais il vit cet événement comme « une libération de Dieu ». Promis à la paralysie, il se remet à jouer et devient joueur de haut niveau avec le succès qu’on lui connaît, porteur d’une infinie reconnaissance envers celui qu’il considère comme étant son sauveur. Au souvenir de cette douloureuse épreuve, le footballeur déclare : « Ce fut une chance qu’il m’a donnée de pouvoir apporter un témoignage fort et percutant ». Les « champions de Dieu » ne sont pas avares de leur foi. Qu’ils la manifestent de manière visible ou la vivent discrètement au fond d’eux-mêmes, elle est vécue comme un don précieux à véhiculer en dehors du terrain, avec les coéquipiers, les supporters affamés d’autographes. A propos de ces jeunes qui l’admirent tant, Kakà adopte un ton

fraternel et confiant : « Je les encourage à rechercher la profession, la carrière qu’ils souhaitent, ce qui est au plus profond de leur cœur, mais aussi de chercher Jésus car ils ont besoin de Lui. Jésus peut donner ce qui remplit nos manques. Il est le sauveur unique et suffisant. » Enfin, Dieu guérisseur, consolateur du sportif mais aussi purificateur au bout de l’effort pleinement accompli. Dieu récompense le compétiteur dans sa chair fatiguée, épuisée, dépassée. « Le corps n’enferme pas l’âme ; au contraire, elle sait être le tremplin de l’âme, explique René Pichon. En travaillant son corps, on vit des sensations d’élévation vers plus grand que nous, vers l’infini, la plénitude. » Parce qu’ « au bout de notre corps, il y a le monde spirituel. Le sport est fondamentalement une spiritualité et pas seulement une activité physique », assure le prêtre chambérien. Qui promet au-delà du corps exténué un « au-delà de soi-même » lavé de ses mauvaises crampes et de ses meilleures vanités. Gilles LELUC

Kelly Clark, Championne américaine de snowboard, la plus titrée de l’histoire.

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IlsontcouruversDieu

Joe Rocokoko, rugbyman néo-zélandais, 68 sélections en équipe nationale, 3e de la Coupe du monde 2003

® DR

« Fin 2004, je me suis rendu compte que je devais faire quelque chose au sujet de ma vie spirituelle. Je connaissais un jeune responsable d’église et je lui ai demandé de m’aider. J’avais vraiment le désir de mettre ma vie en règle avec Dieu. Il m’a dit qu’il devait partir à 4 h du matin le lendemain pour aller à l’étranger mais ça ne m’a pas découragé. Je l’ai retrouvé dans un café à l’aéroport et j’ai prié avec lui pour donner ma vie au Christ. A partir de ce moment-là, Dieu a placé sur ma

route d’autres chrétiens qui m’ont aidé à grandir dans ma relation avec lui. Dieu m’a montré à quel point la prière est puissante et combien il est fidèle si nous sommes patients. Je continue à le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi. J’ai toujours des luttes de temps en temps, mais Dieu est là pour me fortifier et il m’aide dans mes difficultés. Je n’ai plus à m’inquiéter ! Mes versets favoris de la Bible, Esaïe 40 : 30-31, m’ont vraiment aidé. Voici ce qu’ils disent : Les jeunes gens se

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lassent et ils s’épuisent, et même de robustes gaillards tombent, mais ceux qui comptent sur l’Eternel renouvellent leur force : ils prennent leur envol comme de jeunes aigles ; sans se lasser, ils courent, ils marchent en avant, et ne s’épuisent pas. »

Michaël Chang, tennisman américain, vainqueur de Roland-Garros en 1989 « Je suis devenu chrétien en 1988, à l’âge de 15 ans. Je faisais beaucoup de recherches spirituelles. Je pense que c’est un âge particulier où l’on se pose des questions sur les choses de la vie. Je me posais une foule de questions. Mes grands-parents m’ont donné une Bible et ils voulaient que je la lise chaque jour. Et un soir où je n’avais rien de particulier à faire, je décidai de me pencher sérieusement

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® DR

sur la Bible afin de voir ce qu’elle avait à me dire… J’ai découvert que les sujets traités par la Bible concernant les relations d’amitié et d’amour en général étaient réellement purs, vrais et dans un sens, ils étaient tels que j’aurais aimé conduire ma vie. Alors j’ai commencé à lire la vie de Jésus et à comprendre son amour pour tout le monde. Je l’ai donc accepté comme mon Seigneur et Sauveur. »


dossier ® DR

Hudo Bölts, cycliste allemand, vainqueur de la Classique de Saint-Sébastien en 1996 et du Dauphiné Libéré en 1997

« J’ai trouvé un boulot de rêve: pro de vélo. Le cyclisme a marqué ma vie. Par ce moyen j’ai rencontré beaucoup de monde et par le sport je suis arrivé à la foi en Dieu. En 1988, j’étais assis dans le village olympique à Séoul : j’étais déçu et étiqueté comme « touriste olympique «. Après les sélections, je n’étais que 2e remplaçant. Un pasteur pour sportifs m’aborda et parla longuement avec moi. J’ai compris que malgré la déception, j’aurais d’autres

chances dans ma vie et dans le cyclisme en particulier. Je me rappelai comment ma mère avait partagé sa foi avec nous. Jeune, j’étais une vraie tête en l’air mais cette expérience à Séoul me fit découvrir une véritable foi en Dieu et en son fils, Jésus Christ. Je devins plus réfléchi et sensé. […] Aujourd’hui, après une compétition fatigante et harassante, je cherche un moment de calme ... parfois dans une petite chapelle dans les bois.

Là je parle avec Dieu et cherche à renouveler mes forces : je le remercie pour sa protection et son soutien. Si je vois qu’un coéquipier s’intéresse à ma foi en Dieu, je lui en parle. [...] J’aimerais que mes coéquipiers découvrent aussi le chemin de Dieu. Jc 1, 9, est très important pour moi : Que le frère pauvre soit fier de ce que Dieu l’élève. »

® DR Laura Flessel-Colovic, escrimeuse française, 6 fois championne du monde, double médaillée d’or olympique en 1996 « Ma mère nous emmenait régulièrement à l’église, avec mes frères et sœurs. Je continue d’y aller souvent. Mais je considère que la foi est surtout intérieure. Elle m’habite en permanence. Au cours de ma carrière, je n’ai pas toujours eu la possibilité d’aller dan un lieu saint pour prier, alors c’est l’église qui venait en moi. Lors des heures passées sur les pistes d’escrime, à l’entraînement comme en

championnat, j’ai pu puiser dans ma foi une importante source d’énergie et de motivation. Il m’est même arrivé de prier dans d’autres lieux de culte, comme des églises orthodoxes, et d’y allumer un cierge quand j’étais en voyage, juste avant une compétition. »

* Témoignages recueillis sur le site www.egliseetsport.fr

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Pourlesvacances, Le ciel pour seule limite, à chacun son Everest, par Philippe Martinez Ed. Presses De La Renaissance

Philippe Martinez se lance dans un défi : gravir l’Everest. Mais il n’y va pas pour l’exploit. Son but est de célébrer un culte chrétien sur le Toit du Monde et d’y enterrer une Bible. Ce livre au punch saisissant mêle habilement l’exploit sportif, le suspens et l’aventure intérieure.

La Bible de la Montagne. Ed. Le chemin de la vie

Cette nouvelle petite Bible est un Nouveau Testament en français courant. Vous y découvrirez également des récits et des témoignages richement illustrés par de magnifiques photos. Elle se veut être un pont entre le Créateur et Sa création.

Disponible aussi en DVD.

Sprinteuse pour Dieu, par Marie Françoise Lubeth Ed. Presses De La Renaissance

Marie-Françoise Lubeth retrace son enfance de petite fille pauvre de la banlieue lilloise, sa révolte et sa frustration face à la situation de sa famille et son besoin de s’évader dans le sport, qui la mène jusqu’aux JO de Los Angeles, en 1984. Travailleuse et battante, elle construit avec acharnement son bonheur jusqu’au jour où tout s’écroule autour d’elle. C’est alors que Jésus-Christ croise son chemin.

J’ai fait une promesse… Parce que la foi a changé ma vie, par Nicola Legrottaglie, Ed. l’Oasis

Nicola Legrottaglie, né à Gioia del Colle en 1976, est défenseur dans l’une des équipes les plus titrées de série A d’Italie, la Juventus. Mais aujourd’hui, si quelqu’un lui demande : «Qui es-tu ?», il répond sans hésitation: «Je suis le frère Nicola, j’ai rencontré Jésus, je lis la Bible». En tant que joueur de football, il a atteint le sommet de sa carrière en 2003.

Jesse Owens, par Paul Neimark, Ed. Foi de victoire

Aux Jeux Olympiques de 1936, Adolf Hitler voulait prouver la supériorité de la race aryenne. Jesse Owens démontra qu’il se trompait. Dans son autobiographie spirituelle, l’étoile olympique raconte comment il a trouvé Dieu.

La Bible des surfeurs. Ed. Société biblique française

Ces surfeurs, souvent de très haut niveau, ont voyagé autour du globe à la recherche de la satisfaction par le surf. Dans ce livre vous lirez leur histoire, et comment ils ont trouvé la véritable satisfaction en rencontrant le Dieu qui a fait les vagues.

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La course de ma vie, par René Pichon Ed. Le Cerf

Au fil de ces pages, on découvre la vie d’un jeune Savoyard issu du monde paysan, qui va connaître la compétition de niveau national tout en suivant ses études au séminaire et, plus tard, en accomplissant son ministère de prêtre. Comment concilier la parole du Christ : «Les premiers seront les derniers» avec la logique de la compétition ?


dossier La légende de Bagger Vance, Robert Redford, 2000.

Enfant prodige de Savannah, champion de golf précoce, petit ami de la ravissante et richissime Adele Invergordon, Rannulph Junuh est envoyé au front, où l’horreur du premier conflit mondial le frappe de plein fouet. Après plusieurs années de silence, ce héros de guerre désenchanté revient à Savannah dans le plus parfait anonymat, hanté par le souvenir atroce de ce qu’il a vécu.

Une vie à sauver, de Bryan Baugh, 2012.

Jake, jeune basketteur talentueux, est la star du lycée. Il a tout pour être heureux: une petite amie et de nombreux amis qui l’entourent. Mais sa vie va changer lorsque Roger, son ami d’enfance, se donne la mort sous ses yeux. Jake se sent en partie responsable de ce drame... Avec l’aide d’un pasteur il décide de prendre sous son aile les exclus de son lycée, au risque de s’éloigner des siens…

Soul Surfer, de Sean Mc Namara, 2011.

Soul Surfer raconte l’histoire vraie de Bethany Hamilton, surfeuse qui s’est fait arracher un bras par un requin à l’âge de 13 ans. Malgré cet accident, la jeune fille n’a jamais cessé de pratiquer son sport favori et est devenue championne du NSSA (National Scholastic Surfing Association) en 2005 et vice-championne du monde junior ASP (Association of Surfing Professionals) en 2009.

Facing the Giants, de Alex Kendrick, 2006.

Depuis qu’il est entraîneur des Shiloh Eagles, Grant Taylor n’a jamais connu de saisons gagnantes. Alors qu’il envisage d’abandonner, une rencontre inattendue le pousse alors à persévérer.

Rêve de champion, de John Lee Hancock, 2002.

Jimmy Morris, un professeur de chimie qui est également entraîneur de base-ball dans son lycée texan, a été contraint, douze ans auparavant, de mettre fin à sa carrière de lanceur à cause d’une blessure à l’épaule. Aujourd’hui, à l’âge de 35 ans, marié et père de famille, il fait un pari avec son équipe : si ses joueurs remportent le championnat régional, il s’engage à reprendre la compétition au sein d’une grande équipe nationale.

Jappeloup, de Christian Duguay, 2013.

Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup.

A nous la victoire, John Huston, 1981.

Comment s’évader d’un camp de prisonniers tout en gagnant un match de foot contre les nazis.

Sportif par amour, de James W.Horne et Buster Keaton 1927.

Visions of Eight, de Juti Ozerov, Mai Zetterling, Arthur Penn, Michael Pfleghar, Kon Ichikawa, Claude Lelouch, Milos Forman, John Schlesinger, 1973.

Film inédit tourné par huit réalisateurs pendant les jeux Olympiques de Munich. Huit visions des athlètes et des J.O. : performances, gagnants, perdants, athlètes féminines…

Amoureux d’une jeune fille qu’entourent les plus beaux gabarits de la fac, un étudiant solitaire doit se dépasser pour la conquérir. Un chef-d’œuvre des années vingt de et avec Buster Keaton, génie du burlesque.

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VIE

œcumén

œ

œcuménisme

Chrétiens d’Orient et Islam

Quelle vocation pour les chrétiens d’Orient ? Comment construire et soutenir un vivre-ensemble qui engage l’avenir des chrétiens d’Orient à partir de ce qu’ils sont appelés à être, c’est-à-dire des témoins de la Bonne Nouvelle ? Un colloque international s’est tenu à ce propos à l’Université catholique de Lyon (26-29 mars 2014), rassemblant plus de deux cents participants et une trentaine d’intervenants venus essentiellement des pays du Moyen-Orient. Dès la conférence d’ouverture prononcée par le patriarche de l’Eglise chaldéenne, l’esprit était donné : rechercher la vérité et la fraternité.

Michel YOUNES,

Professeur de théologie Université catholique de Lyon

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Venus d’Egypte, de Terre Sainte, de Jordanie, du Liban, de Turquie, de Géorgie, d’Arménie, d’Iran, d’Irak… plusieurs évêques, universitaires et acteurs, ont évoqué la situation des chrétiens d’Orient et réfléchi sur les actions à mener dans un contexte en crise. Sous l’angle de la vocation, il s’agit de sortir de deux logiques mortifères : la victimisation, qui conduit à l’enfermement, et le déni, qui anesthésie les consciences et occulte la réalité. Parler de vocation implique un retour à soi dans le contexte présent, en lien avec l’autre qui le constitue. Ici, l’autre des chrétiens d’Orient est le musulman avec qui est partagée une histoire, ou encore un certain nombre de valeurs culturelles, voire religieuses.

« Ici, l’autre des chrétiens d’Orient est le musulman avec qui est partagée une histoire, ou encore un certain nombre de valeurs culturelles, voire religieuses. » Le déroulement du colloque s’est construit autour de cette dynamique, avec conférences, ateliers et tables rondes. Le premier jour a privilégié l’angle géopolitique. Depuis une trentaine d’années, la radicalisation de l’islamisme politique et djihadiste a eu des conséquences majeures sur les chrétiens d’Orient, amenant certains à vouloir fuir une situation intolérable. Comme la réalité diffère selon les pays, le travail en atelier a permis de mieux comprendre chaque situation.

Le deuxième jour s’est centré sur la diaspora et la solidarité. Parler des chrétiens d’Orient exige un élargissement du regard. La diaspora, présence des chrétiens d’Orient en Occident, fait partie de cette réalité. Avec leur expérience, parfois leur blessure, quelle place ont-ils à tenir vis-à-vis de leur région d’origine ? Compte tenu de leur histoire et de leur sensibilité culturelle et religieuse, quel rôle sont-ils appelés à jouer dans le contexte occidental, notamment dans le rapport à l’islam ? La dernière journée s’est concentrée sur le rapport aux musulmans, avec une double question : la diversité des Eglises orientales reflète-t-elle une division historique néfaste, ou signale-t-elle une capacité à poser un regard nouveau sur la différence, d’ordre rituel, culturel ou religieux ? Et pour la présence vis-àvis des musulmans : quel type de relation, de dialogue, serait à vivre dans le contexte actuel ? On perçoit à quel point la question des chrétiens d’Orient est à la fois complexe et urgente. Agir implique une prise de hauteur pour ne pas laisser l’affectif, parfois l’imaginaire, prendre le dessus et conduire à des réactions épidermiques, négatives et irrationnelles. Mais ne pas agir, ne pas prendre la mesure et la gravité de la situation, serait faillir à sa responsabilité. Le soutien des chrétiens d’Orient est un devoir, au moins moral, qui incombe à tous : aux chrétiens d’Occident ou d’Orient vivant en Occident ; aux Nations, notamment occiden-


nismeœcuménisme œcuménisme

œcuménisme

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1. Colloque international Université catholique de Lyon (26-29 mars 2014)

2. En Syrie, Maaloula est l’un des principaux centres religieux des débuts de la chrétieneté. On y parle encore l’Araméen, la langue du Christ.

1 tales, soucieuses du respect de la démocratie et des droits de l’homme ; aux juifs et aux musulmans, notamment de la région, qui se veulent témoins d’une foi religieuse. La crédibilité des personnes de foi se mesure aujourd’hui à l’attention qu’elles accordent à ceux qui ne partagent pas leurs convictions et qui sont, de fait, en situation de minorité. En ce sens, la pérennité des chrétiens d’Orient devient une nécessité, pour ceux d’entre eux qui vivent en Occident comme pour les chrétiens occidentaux, mais aussi pour les nations où ces chrétiens vivent. « Si les chrétiens disparaissaient, disait Pascal Gollnisch1, cela voudrait dire que les nations où ils vivaient n’ont pas réussi le passage de la démocratie. On ne peut pas avoir la paix au Proche-Orient si on élimine les minorités. » Les riches échanges de ce colloque ont abouti à une déclaration finale en cinq points.

1. Approfondir la réflexion sur la vocation des chrétiens d’Orient, et spécialement sur leur manière d’être témoins. Occulter cette dimension risquerait de faire perdre l’âme de cette présence. Etre solidaire avec les chrétiens d’Orient, c’est d’abord être en communion avec des témoins de la Bonne Nouvelle. 2. Renforcer l’œcuménisme : sans lui, toutes les communautés se trouvent fragilisées. Il existe déjà des structures regroupant des familles d’Eglises ; faudrait-il renforcer leur visibilité en adoptant à une dénomination commune, comme par exemple « l’Union des Eglises d’Orient » en vue d’un agir commun qui respecte différences et richesse des traditions ? 3. Œuvrer ensemble pour une citoyenneté reconnue. En sortant de la logique majorité/minorité, coopérer avec les musulmans à tous les niveaux, en vue d’un changement des constitutions pour une égalité citoyenne. L’expérience occidentale peut être un socle. Il

s’agit aussi de faire pression sur les Nations, notamment occidentales, pour qu’elles restent attentives au respect des droits de l’homme et de la liberté de conscience dans cette région. 4. Renouer avec l’histoire des communautés chrétiennes, prenant en compte la médiation culturelle pour une présence féconde. Adapter sans arrêt son vocabulaire, liturgique ou théologique. Faudrait-il encourager la création de chaires universitaires, ou encore d’Instituts d’étude en Europe et en Orient, mutualisant les compétences ? 5. Construire une stratégie d’investissement d’ensemble. Il ne s’agit pas d’aider à survivre, mais d’investir économiquement pour un enracinement territorial viable. Seul un investissement sur le long terme permettra de maintenir des emplois et des familles en place. v 1

Directeur de l’œuvre d’Orient dans une interview à la revue Géo

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œcuménisme Ouvrage de Théologie

« L’horizon de la grâce » L’horizon de la grâce. La foi chrétienne 1 est le titre du dernier livre d’André Birmelé, pasteur luthérien et doyen honoraire de la Faculté de Théologie Protestante de l’Université de Strasbourg. Après ses deux grandes publications précédentes Le salut dans les dialogues œcuméniques (Cerf – Labor et Fides, 1986) et La communion ecclésiale (Cerf – Labor et Fides, 2000) qui traitaient de questions œcuméniques bien ciblées, André Birmelé présente une approche globale de l’ensemble des convictions majeures de la foi chrétienne.

P. Adam STROJNY, ccn Professeur de Théologie

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En effet l’ouvrage est un commentaire de la foi chrétienne qui, même s’il est privé de milliers de notes et références, reste bien enraciné dans la tradition chrétienne, nourri par une multitude d’études théologiques, documents et discussions œcuméniques. Les sources de l’auteur sont souvent indiquées de façon succincte, mais laissent voir la richesse de la réflexion qui a permis la formulation d’affirmations dogmatiques et leurs interprétations. Nous recevons une vraie synthèse théologique qui nous introduit dans l’intelligence de la foi, telle qu’elle peut être partagée par des chrétiens de différentes confessions. La foi est vue comme une relation. Celle-ci se base sur l’accueil de la grâce ; elle prend conscience de l’abondance de grâces à cueillir dans la vie personnelle et ecclésiale; enfin, elle appelle à une réponse libre et consciente de la part des hommes et des femmes d’aujourd’hui. L’ouvrage ne reste pas au niveau d’une apologie. Pour l’auteur celle-là est impuissante à transmettre la foi dans le monde d’aujourd’hui. Il encourage plutôt les chrétiens à « montrer par leur vie et leur témoignage que leur option vaut la peine d’être vécue et que leur foi leur permet une vie d’amour et d’espérance »2. La voca-

« Nous recevons une vraie synthèse théologique qui nous introduit dans l’intelligence de la foi, telle qu’elle peut être partagée par des chrétiens de différentes confessions. »

tion des chrétiens est d’« être les anges de Dieu en ce monde ! Proclamer le Dieu vivant qui met un terme à l’angoisse des humains désorientés. Rouler les nombreuses pierres des chemins chaotiques de ce monde »3. Cet ouvrage réalise le souhait annoncé dans l’avant-propos de « montrer comment et pourquoi maints sujets qui ont provoqué des divisions entre Eglises sont à présent le lieu d’une compréhension mutuelle, le fondement d’une diversité réconciliée »4. L’auteur explique différentes controverses autour de la compréhension de la christologie, de la théologie de la grâce et des sujets ecclésiologiques. Cela permet d’entrer dans une longue histoire des questions qui furent difficiles dans les relations entre chrétiens, et dans la compréhension de vrais points nodaux. On peut constater que le pasteur A. Birmelé répond, de façon très accessible, à un besoin méthodologique bien reconnu par le cardinal W. Kasper dans un article publié dans La passion de la grâce : On doit distinguer « entre des oppositions venimeuses et mortes et des oppositions qui sont au service de la vie, fécondes. Comme toute vie se meut dans des oppositions, ou, dit autrement, dans des polarités complémentaires, de telles oppositions doivent exister dans l’Eglise. Plutôt une Eglise qui discute qu’une Eglise qui dort. Mortes ou mortelles, ces oppositions le sont seulement dès lors qu’elles deviennent, au sens littéral, des « vérités folles », c’est-à-dire des vérités qui sont sorties


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œcuménisme

du contexte d’ensemble, isolées et absolutisées et qui, ensuite, rendent folle la communauté des croyants. L’œcuménisme pourrait ainsi être défini comme ce travail consistant à retirer de ces vérités, qui en soi ne sont pas fausses (aucune hérésie n’est à ce point fausse et bête qu’il n’en subsisterait rien du tout de vrai) le poison de la séparation unilatérale pour les replacer dans leur contexte plus large et maintenir ainsi leur droits relatifs. Tous ainsi en seraient enrichis et la communauté des croyants pourrait dès lors vivre en paix. Tous les chrétiens n’ont pas à maîtriser la gymnastique de nos contorsions cérébrales théologiques. »5 L’horizon de la grâce permet cet enrichissement dans la compréhension paisible de grands débats, sans se noyer dans les détails techniques. Dans de nombreux domaines, tels que la proclamation d’un Dieu unique, la reconnaissance de la parole biblique comme Parole de Dieu, la compréhension de la nature du péché et de la grâce, mais aussi de la résurrection du Christ, du salut, l’œuvre de l’Esprit, l’Eglise, l’eschatologie, A. Birmelé opère le tri dont parle W. Kasper. Les grandes discussions sur la sola gratia, sur les sacrements (avec les questions épineuses de la signification du baptême et de la présence réelle dans l’Eucharistie) nous sont montrées à la lumière de la Parole de Dieu et de la relecture œcuménique de la grande Tradition de l’Eglise. L’auteur reconnaît que la nature de l’Eglise reste l’objet de dialogue difficile entre les chrétiens. Il formule une interpellation forte adressée à l’Eglise catholique romaine : « La capacité de reconnaître une autre Eglise comme ex-

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pression pleine et légitime de l’unique Eglise de Jésus-Christ est finalement la question dernière qu’il convient de poser à la tradition catholique romaine, la question à propos de laquelle se décide sa capacité d’être œcuménique. »6 Même si un livre ne peut pas épuiser toutes les questions, l’abondance des arguments traités par A. Birmelé montre bien le fondement solide qui unit les chrétiens dans la foi. Puisse ce livre apporter sa contribution dans l’accueil de la vie passionnante de Dieu dans laquelle Il veut introduire les humains « en les plaçant dans l’horizon de la grâce »7. 1 -A. Birmelé, L’horizon de la grâce. La foi chrétienne, Paris, Cerf – Olivetan, 2013 2 -L’horizon de la grâce, 54. 3 - L’horizon de la grâce, 443. 4 -L’horizon de la grâce, 9. 5 - W. Kasper, « Un regard rétrospectif de gratitude et prospectif non sans espérance », dans La passion…, op.cit., 307. On peut noter au passage que le pape François aussi préfère « une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités », Exhortation Evangelii Gaudium, n. 49. 6 - L’horizon de la grâce, 369. 7 - L’horizon de la grâce, 473. 8 - M. Deneken – E. Parmentier, eds., La passion de la grâce, Mélanges offerts à André Birmelé, Labor et Fides, Strasbourg, 2014. 9 -« L’introduction », dans La passion…, op.cit., p. 11.

André Birmelé, lors du Colloque sur le Baptême dans l’Esprit Saint, mars 2013 en Suisse.

« On doit distinguer entre des oppositions venimeuses et mortes et des oppositions qui sont au service de la vie, fécondes. » W. Kasper

Comme une réponse à son dernier ouvrage, un livre a été publié en l’honneur d’ André Birmelé par ses amis, collègues et anciens doctorants, protestants et catholiques, dont le titre fait écho à l’horizon…et va jusqu’à parler de la « Passion de la grâce »8. En effet, André Birmelé est passionné par la vie dans la grâce de Dieu et par l’approche œcuménique, dans le partage du trésor de la foi chrétienne. Ceux qui le connaissent bien, grâce à l’expérience de collaboration et de débat avec lui, n’hésitent pas le considérer comme « l’un des ouvriers les plus zélés sur le vaste chantier de l’unité des Eglises et des chrétiens (…) un spécimen typique de l’Homo oecumenicus de troisième génération ».9 Notre revue FOI se joint à l’expression de reconnaissance envers celui qui est également grand ami de la Communauté du Chemin Neuf et architecte de plusieurs sessions œcuméniques qu’il anime avec nous dans plusieurs pays.

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« Pour réussir

à être du pain, le blé a un long chemin à accomplir, un travail tenace dans lequel sont éliminés écorce, emballage et carapace protecteurs, afin qu’apparaisse le bon caché dans chaque cœur : l’épi dans la paille, le grain dans l’épi, la farine dans le grain. Le parcours du pain est le chemin de ceux qui aiment sans compter leur fatigue.

Tu sèmes le grain dans

la terre obscure, il pourrit, puis les petites pousses percent. En janvier, il est beau de les voir trembler alors qu’elles se soulèvent sous la neige. Or, si tu t’arrêtes là, tu as vaincu le noir de la terre et le blanc de la neige, mais tu ne deviens pas du pain. Pour le devenir, tu dois aller vers le haut, sortir et, en juin, l’épi gonflé ploie vers la terre, comme s’il voulait y retourner, comme pour dire : j’ai fini.

Au contraire, la moisson arrive et si la tige disait : « ça suffit avec la violence de la faucille ! », elle ne deviendrait pas du pain. Puis arrive le battage, la meule, le feu, tous ces passages difficiles pour le grain. [...] Voici alors que l’espérance change de nom et devient persévérance, courage et résistance.

Finalement, à

quoi sert ce long parcours ? Dieu transforme l’épreuve en opportunité. La souffrance n’est pas une nécessité, mais peut devenir la terre privilégiée de l’espérance ; elle est le lieu de l’impuissance de l’homme, dans lequel chacun choisit, ou de descendre vers le précipice du désespoir, ou de s’abandonner confiant dans les mains du potier : « Entre tes mains, je remets ma vie… » L’agriculteur – qui est Dieu – maintient la bonne garde de l’intérieur de chacun, souffle sur la bale afin qu’apparaisse le grain, enlève le son afin qu’apparaisse la farine. Dieu le fera. Pour le bien de chacun. » Ermes Ronchi, Le petit livre de l’Espérance - EdB

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Formation chrétienne Bible : la Pentecôte

Du grand Vent au secret de la conversion

Le vent d’Élie et d’Ézéchiel, les feux du Sinaï et la connivence des langues tout comme avant la Tour de Babel, voici donc aujourd’hui la Loi et les Prophètes réunis pour ce Chabbat des chabbats, au Jour « Cinquantième », en français, et de la Pentecôte, en grec. Nous avons l’habitude de regarder en avant, et de voir dans la Pentecôte le point de départ de la grande expansion de l’Eglise. Pourtant, il vaut mieux oublier provisoirement l’expansion et plutôt regarder en arrière.

Jacques CAZEAUX

Exégète, Chercheur au CNRS

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Entendre exactement trois pages des Actes Le récit de la Pentecôte est devenu fabuleux, irreprésentable. C’est qu’il ne s’agit pas d’un film. La page est une enluminure sacrée, et elle a donc été remâ­chée, voire cuite d’abord et recuite au fourneau des Écritures d’Israël. Pour les Apôtres de Jésus la Pentecôte est celle d’Israël. Or, en Israël elle est la Fête du don de la Loi. Elle voulait rouvrir en Israël les oreilles de chacun pour qu’il entende la Parole de YHWH Dieu au Sinaï, la Loi. Elle voulait, toute destinée à l’oreille, rem­pla­cer la Fête cananéenne des premières moissons, où les Baalim cherchaient à éblouir les yeux au merveilleux spectacle de la féconde Nature, dont l’homme serait solidaire, c’est à dire aliéné. Inutile d’abord de presser chaque mot du récit, en imaginant de surcroît que les Apôtres étaient cachés au Cénacle et que l’Esprit leur a soudain donné le courage de parler dans une Jérusalem hostile, un roman dont le texte ne dit rien, mais qui sert souvent d’homélie destinée à sortir les chrétiens de leur torpeur, pour la conquête du monde.   Voici ce qui est dans le texte : • à la suite d’un prodigieux ébranlement, la parole des Apôtres atteint des fils d’Israël des pays de la Diaspora, et elle les divise, alors que le drame de Babel est effacé; • cette parole est célébration des hauts

faits de Dieu – le nom ou l’histoire de Jésus ne sont pas encore prononcés. • Mais, contrairement au Lectionnaire, il faut poursuivre : vient le discours de Pierre, qui recentre son public sur les Judéens et Jérusalem. Pierre parle de Jésus, de sa Résurrection, mais l’aspect physique en est comme couvé sous les paroles des Psaumes, célébrant la Présence de YHWH Dieu. Pierre ramène les trois événements stupéfiants, tempête, langues et Ré­ surrection, à une audition des Écritures. Si bien qu’au lieu de demander à Pierre, comme on s’y attendrait, de faire venir Jésus, décidés qu’ils seraient désormais à l’entendre, les auditeurs se frappent la poitrine, demandant chacun ce qu’ils doi­ vent faire, et la réponse tombera, quasi décevante après un tel mouvement : Convertissez-vous et soyez immergés, chacun de vous, par le Nom de Jésus l’Oint, pour l’affranchissement de vos péchés, et vous recevrez ce que donne l’Esprit saint.

« De la foule on passe à chacun; du spectaculaire on passe à la conscience; du personnage fantastique du Res­suscité, à l’audition de la Parole » De la foule on passe à chacun; du spectaculaire on passe à la conscience; du personnage fantastique du Res­suscité, à l’audition de la Parole qui l’a accompagné sa vie durant et l’a embaumé dans sa mort pour la Vie qui est Dieu même.


ion chrétienne ion chrétienne formation Les douze Apôtres du porche de l’église de Caudan (56) sculptés sur bois par Francis Pellerin (1962)

Ni expansion, ni départ. Pierre recentre les regards des Nations, comme ceux des Mages jadis, vers Jérusalem, dépositaire malgré elle des Écritures, la Parole du Père dont la Présence fait de Jésus le Fils et le garde dans Sa Vie. Ainsi, le récit suit la courbe de l’aventure d’Élie. Ce prophète subit d’abord un grand vent, puis un grand tremblement de terre, puis un feu violent, mais YHWH n’est pas dans ces grandeurs : soudain, Élie perçoit une brise infime, d’où vient la Voix (I Rois, ch. 19). L’auditeur de la Pentecôte doit à son tour descendre du grand Vent, de l’émotion grande des foules, jusqu’à l’infime conversion du cœur. De plus, l’épisode de la Pentecôte est le troisième d’une séquence allant de l’Élévation de Jésus à la fin de ce discours de Pierre. Tout d’abord, le récit de l’Ascension montre les disciples fasci­ nés par la vieille tentation de la royauté : en eux l’Israël de jadis réédite le désir de voir cette image grandiose, le roi quasi divin : c’est le crime originel d’Israël. Vient ensuite souvent oubliée mais décisive, la reconstitution du groupe des Douze, défait par la trahison de Judas. Cet épisode central rappelle les disciples à la vérité politique d’Israël, la Fédération des Douze. Elle était le sacrement d’Israël : ce système des Tribus indépendantes était son rempart contre la royauté, cause de la centralisation, de la volonté tyrannique, de la guerre, de l’ambition, le tout noué autour d’un crime théologal, la

fascination du roi qui ruinait la Présence du seul Dieu et la dignité de l’homme. Or, cet épisode central du choix de Matthias est dénué de tout merveilleux. Ainsi, à hauteur d’homme, d’Israélite, il dit la vérité d’Israël, en reniant en chacun la volonté de puissance. Entre deux pages de prodige, l’Ascension et la Pentecôte, les Actes ont logé leur vérité, l’humble confession d’Israël.

La Galilée et la confession de chacun en Israël Lisons bien. Un modeste signal devrait alerter l’auditeur de ces trois pa­ges : le rappel de la Galilée. Curieusement, l’Ange qui demande aux disciples de ne plus regarder le Ciel les désigne d’après leur province, Hommes de Galilée. Plus loin, l’étonnement des gens de la Diaspora, le jour de la Pentecôte, leur fait dire : Ces hommes... ne sont-ils pas tous de Galilée ? et enfin, après avoir évoqué Joël, Pierre présente Jésus comme de Nazareth, soit de Galilée. En trois coups de gong, le nom de la Galilée résonne de très loin, du pays même de Jésus le Galiléen, de son être vibrant de la Parole de YHWH Dieu. En effet, aux oreilles d’un familier des Écritures Galilée évoque le crime dont l’horreur dicta la rédaction des Écritures, la royauté, jadis issue de la volonté de puissance du Peuple. Entendons Isaïe : il annonce au roi Achaz, qui se croit maître de Jérusalem et donc roi du peuple de YHWH Dieu, que la

Lumière se lèvera en Zabu­lon et Nephtali, deux Tribus de la Galilée, et non pas à Jérusalem ! La Galilée était alors depuis longtemps perdue pour Israël. C’était à cause du schisme séparant Israël en deux royaumes ennemis. Et ce schisme était le fruit de l’institution de la royauté en Israël. Devancée par cette Galilée perdue, Jérusalem était alors disqua­li­ fiée, avec son palais royal et son Temple – Jésus l’a redit, avant sa Passion. Dans cette enluminure des Actes, dire « Galilée » a un impact immédiat, comme chez nous « Colombey-les– deux-Églises », ou « Verdun », par exemple. Seulement, ce n’est pas pour rappeler à Israël une gloire nationale, mais bien son crime majeur, et donc l’inviter à la confession. Le nom Galilée ne figure pas dans l’épisode central, le choix d’un Douzième apôtre, mais la substance y est en clair : le choisi doit avoir suivi Jésus depuis l’immersion de Jean. Non pas depuis les mira­cles, mais depuis le Jourdain, cette eau particulière dont le simple nom appelle à la confession de chacun. Crier à la Pentecôte « N’ayez pas peur, évangélisez le monde entier ! » n’a que ce sens : « Renonce au Mal qui est en toi. Que ta confession soit contagieuse ». Les éclairs du Sinaï, le Vent originel et ici le Souffle frappent net à cet endroit de chacun, un point infime, dur comme diamant, mais secret – comme Jésus par trois fois dans le Sermon sur la Montagne. v

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Formation chrétienne Art et Foi : Marko Rupnik

Quand la vérité devient chair, cette chair est l’amour Marko Rupnik est mosaïste. Après une enfance en Slovénie où il entend l’appel à devenir prêtre, il entre dans la Compagnie de Jésus. Ses dons artistiques le conduisent à fréquenter l’académie des Beaux-Arts à Rome. Il obtient aussi un doctorat en théologie. Après un temps d’apostolat durant lequel il travaille pour la réconciliation italo-slovène, on l’appelle pour fonder le centre Aletti.

F.O.I : Selon vous, quel est le point de départ de votre vocation ? Marko Rupnik : Je suis né en Slovénie, dans la partie alpine, je suis le dernier après trois sœurs. J’ai toujours dessiné, au point que tout le monde autour de moi s’inquiétait pour mes études parce rien ne m’intéressait sinon la peinture, le dessin et… le saut à ski. Mon appel au sacerdoce nait du désir de l’infini. Enfant, je regardais la montagne et mon père me disait : « Dans la vie, il faut toujours avoir une montagne devant soi, une montagne à franchir. » Et moi je m’interrogeais : qu’est-ce qu’il y a derrière ? Il y a, au plus profond de moi, le désir de connaître « ce qu’il y a derrière ». L’unité des choses se perçoit quand on découvre que la réalité est un symbole : à l’intérieur d’une chose j’en découvre une autre, plus profonde. C’est cela, l’art de la contemplation. Mon père travaillait aux champs, et dès que la neige était fondue, il partait. Avant de travailler, il bénissait le champ. J’ai vu ses mains. Il avait quelque chose de majestueux, de liturgique. Après le travail mes sœurs apportaient le repas. De nouveau il bénissait le pain. Puis il mangeait. Derrière ces choses, il y avait un mystère qui m’attirait. F.O.I : Comment vous décidez-vous pour une œuvre plutôt que pour une autre ?

Marko RUPNIK, sj

Jésuite slovène, mosaïste

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M.R : Fondamentalement, le discernement est une attitude, un certain état de disponibilité. À un moment, un certain parfum se laisse percevoir. C’est le par-

fum de Dieu. Quand on m’appelle pour un projet, je prends le temps d’écouter, comme un père spirituel écoute son accompagné. Librement. Cette écoute requiert un détachement. Lorsqu’on est dans cette disponibilité, souvent la première idée qui nous vient à l’esprit est de Dieu. Un autre critère de discernement c’est le sens de l’Église. S’il n’y a pas une vive expérience du Christ, du corps, de notre dimension ecclésiale, alors cela ne vaut pas la peine. L’œuvre n’est pas le triomphe du « soi » mais une affirmation de l’Église, une affirmation de ce que nous sommes en vérité, tels que nous l’expérimentons dans l’eucharistie. F.O.I : Pour vous, l’œuvre nait à l’intérieur de l’Église. Pourquoi ? M.R : Après la Renaissance, l’art devient le produit du sujet, l’expression du sujet. Aujourd’hui l’art contemporain est un confessionnal où l’artiste épanche tout ce qu’il est. Mais qu’est-ce que l’art si on ne peut pas le définir par la beauté ? Cela ne veut pas dire qu’il faille assimiler la beauté à la perfection formelle. Pour nous, chrétiens, la beauté est la vérité révélée, la vérité révélée est l’amour et l’amour réalisé est la beauté. Comment se réalise l’amour ? Avec des formes parfaites ? Pas du tout. Avec la croix, la passion, le mystère pascal. C’est très différent. Nous sommes les héritiers de cinq siècles d’une culture basée entièrement sur l’individu. Dans la pensée classique, chaque individu est l’expression de sa nature. Or la nature humaine est bles-


ion chrétienne ion chrétienne formation sée, contaminée et il est normal que l’individu cherche à s’affirmer, à se sauver. Les Pères grecs comprenaient le baptême comme ce qui permet de passer de l’individu à la personne, de l’individu qui n’est que la réalisation de sa nature à la personne qui exprime dans sa nature la nouveauté qu’il reçoit de Dieu. Si nous n’avons plus d’art liturgique, c’est parce que l’art liturgique exprime la foi de l’Église. L’art moderne au contraire exprime l’individu. Dans une galerie d’art on peut demander à un artiste « Que voulez-vous exprimer ? » Moi je n’exprime pas les idées de Rupnik. Je suis au service de la communion, de la foi de l’Église. F.O.I : Au Centre Aletti, ce choix de vivre ensemble est une priorité. Comment cela se passe-t-il ? M.R : Dans des temps anciens, un jeune homme arrive au couvent. Il veut apprendre du maître comment on fait les fresques. Il apporte ses crayons, ses pinceaux. Que fait le maître ? Il les met sous clé dans l’armoire. Pourquoi ? Parce que la vie doit venir en premier. Vis avec moi, entre dans la vie nouvelle, et une fois que tu seras pleinement en elle ce sera facile de l’exprimer. Sans cela, tu auras beau faire, tu feras de la « cosmétique». Ici [l’école Aletti] c’est la même chose. Nous vivons. L’école dure quatre ans, pendant quatre ans on demande à ce que la personne vive ici. On peut certes enseigner les techniques, les procédés. Mais le plus important ne s’enseigne pas. On peut seulement en témoigner dans la vie quotidienne.

Quand on me propose un projet, je commence à penser « dans » les images. Nous, les occidentaux nous commençons à penser dans les concepts, et ce n’est qu’ensuite qu’on cherche des illustrations ! Puis je reviens, nous parlons, j’aime que l’œuvre naisse de manière ecclésiale Pour certaines œuvres ça peut prendre deux années de discussion. S’ensuit une période de création avec l’assistance de Maria Stella ici à Rome. Avec les autres artistes du Centre Aletti, on crée les figures ici à Rome, puis on va sur place. Je ne dessine jamais une esquisse. Par exemple, ce qu’on fera à Cracovie1 je l’ai « à l’intérieur ». Je prends le temps de leur expliquer comment je vois les choses, mais je ne donne pas de dessin, parce que le risque est d’en

devenir esclave. Quand j’arrive sur le lieu, je commence à dessiner sur le mur et les artistes commencent à travailler. Mon rôle est de maintenir l’unité, la concorde entre toutes les parties. Parfois un artiste commence à faire tellement bien que c’est bien différent de ce que j’avais pensé. Qu’est-ce que je fais dans ce cas ? Je modifie toutes les autres parties pour s’harmoniser avec lui. On prie continuellement pour que l’Esprit Saint nous donne la charité. Je suis convaincu que nos œuvres sont habitées de Dieu parce qu’elles sont faites dans l’amitié.v Interview recueilli par Blandine Lagrut, ccn 1 - La construction d’un sanctuaire dédié à Jean-Paul II.

CENTRO ALETTI

Le Centre d’études et de recherche «Ezio Aletti» a été fondé à Rome en 1991. Il s’adresse à des artistes de l’Europe centrale et orientale, pour créer l’occasion d’un échange avec leurs collègues occidentaux. Il favorise la coexistence et la rencontre entre chrétiens orientaux et occidentaux. Inauguré personnellement par le Pape Jean-Paul II le 12 Décembre 1993, le Centre Aletti fait partie de la mission jésuite. Il est dirigé par le père Marko Rupnik,sj . La manière qui caractérise le travail du Centre est d’aborder l’étude et la recherche dans un contexte relationnel, toujours «en mettant l’accent sur ​​les relations interpersonnelles» ( Peter Hans Kolvenbach , le général des jésuites jusqu’en 2008). «Ici, vous pouvez déjà voir comment vivre ensemble, se connaître, la profondeur du visage est une voie royale commune dans la recherche d’une communion plus profonde entre les Eglises.» (Jean-Paul II, Décembre 1993) Le Centre combine de manière originale des facteurs théologiques, spirituels et culturels qui, souvent, dans la culture chrétienne contemporaine ont vécu séparément. Il donne lieu à divers domaines d’activités: l’art, l’éducation, et de l’édition.

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Formation chrétienne

Couple et famille : Famille missionnaire

Famille, témoin de la Bonne Nouvelle Chaque chrétien est appelé à la moisson, non pas seul mais avec d’autres. Ce principe fondamental de la mission s’applique aussi à la cellule de base de la société : la famille. C’est le lieu fondamental pour découvrir les joies et pauvretés du vivre ensemble, apprendre à servir les autres, d’abord en son sein puis à s’ouvrir vers l’extérieur. La famille, fortifiée par l’Esprit Saint, peut même être envoyée sur les « routes du monde ».

Peter et Nicole Nowicki, ccn

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Accueillir joies et pauvretés en famille La vie en famille nous apprend à regarder comment Dieu nous aime : le Seigneur aime chaque personne de notre famille de manière particulière et Il nous invite régulièrement à aiguiser notre regard pour re-choisir notre famille, nos enfants. Pour cela, en tant que parents, il est bon de consacrer du temps pour prendre soin de la famille, être attentif à la préserver, donner des repères, se ménager des temps de rencontre gratuits, des fêtes simples qui remettent du pétillant et cassent la routine. Faire attention à notre famille, c’est aussi ne pas avoir peur de mettre le doigt sur certaines tensions, limites, faiblesses dans nos relations ou nos choix, faire l’expérience de notre pauvreté (patience, communication), accepter de ne pas avoir réponse à tout. Dans nos relations avec le monde extérieur, nous pouvons aussi réfléchir à l’équilibre entre vie de famille, monde du travail et vie sociale. C’est bien dans l’amour que Dieu a pour notre famille que nous pouvons quitter nos modèles de famille idéale, accepter la faiblesse comme le lieu où le Seigneur peut venir nous rejoindre, et passer du rêve à la réalité. Dieu lui-même nous invite, comme parents, à partager son bonheur

d’aimer. Notre vocation en famille trouve son sens dans la parole du Christ : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

Envoyée par l’Esprit Saint, avec l’Esprit Saint S’engager comme parents à la suite du Christ et y entraîner nos enfants, même s’ils ne sont pas encore en situation de choisir, est difficile. Mais, il en est de même pour tous les choix qui orientent la vie de nos enfants : un déménagement pour le travail, notre style de vie, l’école... Le risque de se « tromper » est inévitable. Or, nous avons à répondre de nos choix devant nos enfants, qui respecteront d’autant plus notre positionnement s’ils se sentent personnellement aimés et que notre leitmotiv est d’Aimer pardessus tout. Quel est ce chemin de « sainteté » auquel nous sommes appelés ? Comment mettre le Christ au centre de notre vie de famille ? C’est la Parole de Dieu qui nous indique le chemin.

1. Les disciples de Jésus reçoivent l’appel à devenir « pêcheurs d’hommes » (Mt 4.19). Pourquoi pas nos familles ? Invitées à se mettre en mouvement, il leur faut aussi demeurer auprès du Seigneur (Jn 1.39).


ion chrétienne ion chrétienne formation 2. Les Béatitudes nous conduisent radi-

calement au Christ. Et si nous relisions en famille ce que veut dire « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre », « Heureux les doux » (Mt 5.3-4) ?

3. La Parole de Dieu nous fait revisiter

notre relation à l’argent, qui est outil plutôt que fint vers la simplification de vie et le partage. En Mt 6.19 : « Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la rouille et le ver consomment ». En Mt 6.24 : « Nul ne peut servir deux maîtres à la fois ».

4. Dans nos relations humaines, nous

apprenons à vivre la « chasteté », c’est à dire ne pas mettre la main sur l’autre, nous réconcilier (Mt 5.43), ne pas juger (Mt 7.1). Ce qui revient à vivre la règle d’or : « Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous ... voilà la Loi et les Prophètes », (Mt 7.12).

5. Croire en la force de la Prière, personnelle et en famille, pour faire bouger les montagnes et éduquer nos enfants à la renconttre du mystère ; vivre le Notre Père, pierre angulaire de notre église domestique ; apprendre à découvrir ensemble sa Providence : « Demandez et vous recevrez » (Mt 7.7). 6. Jésus nous envoie comme Missionnaires : « Faites des disciples,

baptisez au nom de Père, du Fils et du Saint Esprit » (Mt 28.19). Quel programme ! Où en sommes-nous avec notre désir, notre soif de suivre le Christ ? Nous sommes appelés à devenir des familles missionnaires pour témoigner de l’espérance qui habite en nous, avec l’espoir que, grâce à l’action de l’Esprit Saint, ceux qui nous entourent rencontreront et aimeront Jésus ressuscité.

Suivre Jésus au cœur de notre vie de famille Mais être une « famille missionaire » concerne aussi notre quotidien, dont il nous faut prendre soin, comme Jésus nous y invite dans la Parabole du Semeur (Luc 8. 11-15). A la maison, répéter chaque jour avec amour les petits gestes : faire la cuisine, soigner un enfant, etc. Travailler pour permettre à la famille de vivre, mais ne pas surinvestir dans le travail, mener une vie équilibrée en famille, renoncer à une « carrière » professionnelle, si elle se fait au détriment de la famille et de notre couple. Prendre soin de la prière en famille, recevoir les sacrements, protéger notre couple. Trouver avec amour le délicat équilibre avec nos enfants pour leur transmettre la foi avec des moyens simples, comme

par exemple, bénir la table. Éduquer leur cœur tout en les respectant et en restant à leur écoute. Les faire entrer dans l’exigence – d’une certaine régularité, par exemple – sans autoritarisme. S’engager dans l’Eglise et le monde, en témoignant de la fidélité du Seigneur dans notre couple, avec nos enfants ; en partageant généreusement les dons que nous recevons par le service (y compris en famille si possible) auprès de ceux qui nous entourent, l’aide spontanée à ceux qui nous demandent, et le partage financier expliqué à nos enfants (ou en les invitant à faire de même avec leurs petites économies…). Il y a bien de multiples formes d’engagement dans l’Eglise et dans le monde ; l’important est de ne pas rester seul, une famille seule est une famille en danger ! Pour certains, cet appel à suivre Jésus Christ, pauvre et humble, s’inscrira dans un engagement communautaire, en sachant que notre mission première est d’éduquer nos enfants et vivre le quotidien avec eux comme Famille Missionnaire.v

Cana Famille Cana Famille a développé en France une pédagogie qui répond à l’exhortation que lançait le Pape Jean-Paul II aux familles, le 10 novembre 1980 : « Le Christ s’engage tout entier avec son visage humain, son affectivité, toute sa conscience d’homme et de fils de Dieu… La pastorale des foyers chrétiens, tout en faisant une juste place aux sciences humaines, doit d’abord apprendre aux époux, à tous les membres de la petite église domestique, à regarder comment Dieu aime. » La semaine Cana Famille est conçue pour redécouvrir la beauté de notre famille à travers de bons moments de jeux, d’échanges et pour cheminer ensemble vers la joie du pardon. Cet été, Cana Famille se tiendra pour la première fois hors de France, en Pologne, du 4 au 10 août. Quelle chance ont ces familles de prendre ainsi une semaine sous le regard de Dieu pour grandir dans l’unité !

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C’est un mot anglais généralement employé en sport. Fair est traduit par: clair, franc, honnête, sans tricherie. Play signifie « jeu ». Alors « être fair-play », c’est avoir une conduite honnête dans un jeu ; et, plus largement, dans toutes les circonstances de la vie. Ici s’arrête les définitions. Entrons sur le terrain ! JC a toutes les clefs pour faire de toi un joueur « fair-play », un ange, sur le terrain, en famille, en cours et même dans la queue de la cantine ! Voici les 4 vertus du sport selon JC.

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Agnès Vanhems

1. Courage et humilité : JC t’emmène faire le grand saut ! En baskets comme dans la vie, il faut un minimum de courage pour avancer. En France, 65% des plus de 15 ans ont une activité physique au moins une fois par semaine.1 Si tu es plutôt de l’autre côté du pourcentage, parce que timide, fainéant ou endormi, sache qu’en suivant JC : « Il donne de la force à celui qui est las, et il augmente l’énergie de celui qui n’a pas de vigueur ». (Ésaïe 40.29) Donc rien n’est perdu ! Et souviens-toi que quand Il a fait les équipes Il a bien dit : « Ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ». (Ésaïe 43.1) Le sport t’apprend à dépasser tes limites et tes peurs. Le parapente en est un bon exemple. Tu prends ton courage à deux pieds, tu cours, tu cours, et là tu sautes ! Pas pour tomber plus bas, mais bien pour prendre de la hauteur et revenir chargé d’oxygène divin pour embrasser le monde ! Ça s’appelle la Joie, la vraie. Avec Dieu c’est pareil. A un moment, tu décides de faire ce saut de confiance, de courage et d’humilité pour aller plus haut. Vu d’en-haut c’est très beau ! Te lancer dans le sport, avec JC, te permet de découvrir ces sentiments d’accomplissement, de réussite, de réunion entre ton corps et ton esprit ; le tout ponctué par une Joie profonde bien connue des sportifs. 2. Persévérance et discipline : JC t’encourage ! « Accroche toi, ne lâche rien ! » crie l’entraîneur de Vincent, sportif multisports, lors d’un 6km800. « Je me

suis senti comme pousser des ailes pour revenir en milieu de peloton ». Résultat des courses : Vincent finit deuxième sur les marches du podium. JC, c’est comme l’entraîneur de Vincent. Il t’encourage à te donner pleinement dans ce que tu fais, pour te faire atteindre le ciel. « Celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. » (Matthieu 24.13) La persévérance et la discipline donnent le résultat. Et dans tout ça : pas de sport sans effort ! L’effort te permet de savourer le résultat. L’ascension d’un sommet n’aurait pas de saveur si tu n’avais pas sué un peu pour admirer ses hauteurs. Ainsi, à moins d’un coup de grâce (et ça peut t’arriver !), tu n’arriveras pas au sommet du Mont-Blanc en trois coups de crampons. Il va falloir y aller par palier, suivre un entrainement adapté. C’est la discipline. Tu suis et tu acceptes les règles du jeu. Tu suis également les limites de ton corps qui te demande de stopper quand tu vas trop loin. Et c’est ici que tu deviens un vrai « fair-play » : quand tu as été honnête dans ton jeu et dans tes limites. 3. Esprit d’équipe : JC t’apprend à jouer avec tes coéquipiers Quand tu choisis un sport collectif, tu développes l’esprit d’équipe. Dans une barque ou dans un canoë kayak, tu as intérêt à ramer dans le même sens que ton frère, et à suivre les conseils du capitaine ! Parce que les Apôtres, s’ils n’avaient pas écouté JC, ils se seraient renversés. Sans l’écoute de ton frère, le respect de ses différences (caractère, milieu, culture, faiblesse), et une dose minimale de patience, pas de victoire. « Celui qui aime son frère demeure

dans la lumière, et il n’y a point en lui d’occasion de chute. » (1 Jean 2.10) Un sport collectif, c’est déjà s’entraîner à la vie fraternelle, à « aimer son prochain » comme dirait JC. L’esprit d’équipe c’est aussi compter les uns sur les autres, accepter les forces et les faiblesses de tes coéquipiers, et les aider à les porter. Un exemple : la course d’orientation. Pour la gagner il vaut mieux écouter le rythme de chacun, se soutenir physiquement et moralement, et rester solidaire jusqu’à la fin de la compétition. 4. Espoir d’une victoire : JC te fait gagner ! Etre « fair-play » jusqu’au bout, voilà la vraie victoire ! Accepter de jouer, c’est aussi accepter la possibilité de perdre. La victoire, souvent extérieure, car matérialisée par une coupe, une médaille, ou un tour de piste, n’est pas complète. En réalité la victoire est plus grande que celle du gain de jeu. Elle est surtout intérieure. Parce que tu as donné le meilleur de toi-même, parce que tu as communié avec les autres, parce que tu as suivi les règles du jeu et les conseils de JC, la victoire est celle qui te fait sentir cette Joie profonde d’être gagnant, pour toi et avec les autres. Tu sais que JC t’attend au Festival Welcome To Paradise cet été à Hautecombe. L’invitation est formulée, la Joie est assurée.

welcometoparadise.fr 1 -Les Chiffres-clés du Sport, fév. 2013 : document du Ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie Associative

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L’ouverture à l’Autre par le sport « Tout près de l’endroit où j’habite, il y a un petit stade de foot. Là se retrouvent souvent des Roumains qui y trainent et de temps en temps jouent au foot. J’ai décidé d’aller jouer au foot avec quelques amis et on a joué avec les Roumains, ces gens que personne n’aime, parce qu’ils « squattent »… On a tous passé un super moment et

j’ai presque réussi à comprendre ce qu’ils me disaient !! Sincèrement le sport enlève beaucoup de barrières et c’est génial de pouvoir partager des moments comme ça, avec des gens étrangers, inconnus ou différents. C’est un peu comme des micros-amitié. »

Marc, 21 ans

Retrouver un équilibre physique et spirituel « Pendant pas mal d’années au niveau de ma foi et du sport c’était très « standard ». Je n’étais pas vraiment sportif et je ne pratiquais qu’avec trop peu de Foi ma religion… Je m’éloignais de plus en plus loin de la Foi, même si je continuais à aller à la messe et à animer des groupes de partage. Puis, j’ai décidé de sortir de cette phase. J’ai alors arrêté de fumer pour pouvoir faire du sport ! Pendant plusieurs mois, j’ai été fidèle à mes 60 minutes par jour au club. En parallèle, j’ai suivi un régime alimentaire et j’ai perdu les 40 kg que j’avais en trop. Pendant ces mois, j’ai senti combien le fait de faire plus de sport, de perdre

du poids, me rendait plus libre et plus chaste. Ça a changé ma manière de voir les choses. Je devenais plus optimiste, je gagnais en qualités, et je dirais même que j’ai adopté, à partir de ce moment-là, une vision plus chrétienne ! Ça s’est reflété dans les réunions que j’animais et dans ma relation aux autres. Notre corps est le temple de l’Esprit Saint ; alors plus ce corps est saint, plus l’Esprit Saint aura d’effet dans notre vie et rayonnera ! Maintenant, ce sont des hauts et des bas, mais il est clair que plus je suis fidèle à mon temps de sport, plus je suis fidèle au Seigneur. »

Michel, 24 ans

Faire l’apprentissage de la confiance « Je n’ai jamais été une grande sportive. Du moins, je ne me suis jamais considérée comme telle. Fille unique, dans ma jeunesse, j’ai suivi 15 ans de danse classique et 10 ans de modernjazz, ponctués de quelques sorties en vélo au bord de la rivière. Étudiante, j’ai complété par quelques sessions footing et de nouvelles explorations en danse contemporaine. C’est en grandissant que j’ai senti un certain manque par rapport à mes amis. La

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plupart, ayant été boosté dès l’enfance par leurs frères et soeurs, savait monter des côtes à vélo, courir au moins 45 minutes, jouer au tennis et au badminton. Ce qui a été le plus dur à réaliser, c’est que je n’avais pas confiance en mon corps. Du coup, je ne savais pas exploiter mes capacités alors même que tout le monde, autour de moi, me disait que je disposais de toutes les compétences physiques pour y arriver. Et c’est en confiant cette honte à des

amis sportifs que j’ai appris à m’accepter et petit à petit à tenter de nouvelles expériences comme le vélo de montagne et surtout à prendre confiance. Je pense notamment à des chemins de randonnée dans des pierriers, ou sauter de pierre en pierre au-dessus d’une rivière. Au début, ces activités me faisaient très peur ; aujourd’hui, elles me semblent très communes. »

Adeline, 26 ans


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jeunes 18-30 ANS

• FESTIVAL Welcome to Paradise 3-10 août à Hautecombe (73). Une semaine de vacances entre lac et montagnes avec plus de 1700 jeunes venus des quatre coins du monde. Un programme « à la carte », chacun pourra choisir à sa guise de quoi nourrir corps, âme et esprit !

Welcome to Paradise

• RETRAITE CHOIX DE VIE 11 au 17 août à Montagnieu (38). Une semaine en silence, selon les Exercices Spirituels de Saint Ignace, pour se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, apprendre à faire des choix à la lumière de l’Esprit Saint dans ses études, son travail, ses relations et son appel… • STAGE COMMUNAUTAIRE 6 juillet - 17 août à Hautecombe (73). Six semaines pour se ressourcer et découvrir la vie communautaire, avec une trentaine det jeunes de différents pays et églises. Vivre un temps de formation et de service suivi du Festival Welcome to Paradise et de la retraite Choix de Vie. • PELE JEUNES 20 juillet - 3 août. Deux semaines pour découvrir la Bible avec ses pieds ! Une expérience fraternelle et spirituelle forte pour approfondir sa foi en marchant sur les pas de Jésus, à la rencontre de ceux qui vivent aujourd’hui en Terre Sainte, et avec des temps forts communs avec le pélé national. •E COLE DE LANGUE 6 - 19 juillet à Storrington, West Sussex (UK). Deux semaines avec 40 jeunes de 19 à 35 ans venant de différents pays pour améliorer son anglais, découvrir la vie communautaire et approfondir sa vie spirituelle. • Secretariat 18-30 ans : 01 47 74 93 73 ou 06 30 14 06 96 jeunes.france@chemin-neuf.org www.jeunes.chemin-neuf.fr

14-18 ANS

• SABouge : du 07 au 12 juillet pour les 14-15 ans : Une semaine pour se donner à fond chaque jour. Des grands jeux aux topos, des temps de louange aux soirées à thème, de quoi construire des amitiés, vivre des moments forts ensemble et laisser Dieu bouger les frontières de notre cœur pour mieux le connaître.

• Step by Step : du 07-12 juillet pour les 16-18 ans : Camp itinérant à travers la Charente jusqu’à l’abbaye de Sablonceaux. Une semaine pour vivre la fraternité, la prière et se connaître en se dépassant et en allant jusqu’au bout avec veillée au coin du feu, dormir à la ferme ou à la belle étoile,… ! Esprit d’équipe vital garanti.

• F estival de Sablonceaux : du 14 au 19 juillet pour les 14-18 ans : 5 jours pour vivre des vacances de “OUF”. Au programme : activités artistiques ou sportives à la carte dans un festival de propositions. De la prière au sport en passant par la musique et les échanges, le tout dans une ambiance de fête ; bref une semaine inoubliable. • Secrétariat 14-18 ans : 04 78 15 07 98 ou 06 61 61 02 72 14-18ans@chemin-neuf.org www.14-18ans.chemin-neuf.fr

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Un tour du monde...

destination Le

Tchad

CONTEXTE DU PAYS Le Tchad est un pays d’Afrique centrale situé au nord du Cameroun et de la République Centrafricaine et au sud de la Libye. Sa capitale est N’Djamena. Géographiquement et culturellement, le Tchad constitue un point de passage entre l’Afrique du nord et l’Afrique noire. Il est le cinquième pays le plus vaste d’Afrique.

Tchad : République Superficie : 1 284 000 km² Capitale : N’djamena Population : 10 980 000 habitants Villes principales : Abéché,sarh,Doba,Moundou ... Langues officielles : français et arabe Monnaie : Franc cfa indépendance : 11 août 1960

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La partie nord du Tchad qui représente les deux tiers du pays, est une région désertique et semi-désertique faisant partie du Sahara et du Sahel. Le sud est une région de savane plus humide. Le lac Tchad, qui donne son nom au pays, est son principal plan d’eau. L’Etat du Tchad est une création de la colonisation européenne. Ses frontières résultent de négociations entre Français et Allemands dans les années 1880. Mais, l’espace tchadien possède une histoire riche et relativement bien connue. Il est sans doute un des berceaux de l’Humanité (découverte récente de « Toumaï »). Il a été le siège de trois grands royaumes sahéliens : le Kanem-Bornou, le Baguirmi et le Ouaddaï. De la fin du XIXème siècle au début du XXème siècle, la France affirme progressivement sa souveraineté sur l’ensemble du territoire du Tchad actuel qu’elle incorpore à l’Afrique Équatoriale française en 1920. Le pays obtient son indépendance en 1960. Il conserve néanmoins une relation privilégiée avec son ancien colonisateur qui y est intervenu militairement à plusieurs reprises. Le pays a été le théâtre de troubles répétitifs liés à des dissensions internes et, plus récemment en 2008, à l’extension du conflit du Darfour (Soudan). En 2003, le pays est devenu exportateur de pétrole alors que son économie reposait principalement sur la production de coton, d’arachide et de viande bovine. Cela a considérablement accru les ressources financières de l’État dont le chef actuel est Idriss Déby. Pour autant, le Programme des Nations-Unies classe toujours le Tchad comme le quatrième pays le moins développé au monde. Les langues officielles sont le français et l’arabe, mais la langue courante du tchadien est celle de son ethnie, et il en existe plus de 50 dans le pays ! Les deux religions les plus pratiquées au Tchad sont l’islam et le christianisme. L’islam est majoritaire dans les deux tiers nord du pays, quant au christianisme (catholiques et protestants évangéliques), il prédomine dans le tiers sud. Le pays a été évangélisé il y a moins d’un siècle. Une grande soif d’approfondir la foi en Jésus-Christ existe, malgré les mirages du modernisme.. v


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1.Luc et Sophie, couple en mission JET (Jeunes à l’ETranger) 2 . Cycle Samuel, été 2013 3.Thérèse, médecin au centre diocésain de dépistage et de traitement du SIDA 4. Roberto et Renzina, couple responsable de la communauté au Tchad

LA COMMUNAUTÉ au tchad La présence de la Communauté au Tchad a débuté en 1995 par un appel de Mgr Vandamme, alors archevêque de N’Djamena. Il souhaitait des sessions Cana pour les couples de son diocèse. Des sessions successives, tant à N’Djamena que dans le sud du Tchad, ont permis de proposer la fraternité Cana à de nombreux couples, jusque dans des villages très reculés. Ces couples portent souvent le surnom de « Deux / deux » car on les voit vivre en public à deux, ce qui n’est généralement pas le cas des couples tchadiens. En 2006, Mgr Kouraleyou, évêque de Moundou, appelle la communauté en lui confiant le Centre Gabriel Balet, la maison d’accueil de son diocèse, situé dans la brousse à Ku-Jéricho, à une quinzaine de kilomètres de Moundou. C’est la deuxième ville du Tchad. Elle se trouve dans le sud-ouest du pays, une région agricole majoritairement chrétienne et animiste. Le Père Jacques Monfort et quelques frères et sœurs de la Communauté ont

pris en charge cette nouvelle mission. Elle fut très vite complétée par la direction médicale du nouveau centre diocésain de dépistage et de traitement du SIDA. Brigitte Faure, puis Thérèse Ehouzou, avec en relais quelques frères médecins de la Communauté, assumeront cette mission si prenante. Progressivement, de nouveau frères et sœurs européens et africains prendront la suite de la mission. Après Félicité Moizard, ce sont Roberto et Renzina Rota qui, aujourd’hui, sont responsables de la Communauté au Tchad. Mathieu et Germaine Roné furent les premiers Tchadiens à s’engager dans la Communauté en Juillet 2011. Depuis, d’autres couples et célibataires les ont suivis, dont Felix et Augustine Belkoulayo, les responsables nationaux Cana. Tous les ans, la Communauté au Tchad accueille des entrées en Bethléem et en Nazareth, et vit la joie des engagements de couples et de jeunes. Le Centre Gabriel Balet permet de proposer sessions et retraites Cana, exer-

cices spirituels, formation de responsables et le cycle Samuel. Ce cycle de formation reprend les fondamentaux du cycle A. Il se déroule sur deux ans, deux fois cinq semaines, et accueille jeunes et familles. La Communauté anime au Centre un petit dispensaire et une école maternelle pour la population avoisinante de Ku-Jéricho. Ce sont là les prémices d’un grand projet d’école et de centre de santé en cours d’élaboration, à la demande de l’évêque de Moundou. Quant à la mission auprès des jeunes, elle s’est très vite développée sous l’impulsion du père Franck Diant. Des week-ends, des retraites, des sessions Jéricho touchent plusieurs centaines de jeunes venant des quatre coins du pays. Depuis 2013, il existe des fraternités de JCN ( Jeunes du Chemin Neuf ). Aujourd’hui, la Communauté loue l’Esprit Saint pour tout le chemin parcouru et rêve d’un foyer d’accueil pour les étudiants. v Luc Watine, ccn

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Vie de la Communauté

Témoignages

Vacances : Mode d’emploi

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Vacances en communauté !

L’été dernier avec Christophe, Thomas et Pierre-Louis, j’ai eu la chance de vivre des vacances inoubliables !! Nous avons parcouru le célèbre ‘Tour du Mont Blanc’, mais en « trail running », c’est-à-dire en courant !! Eh bien, oui !! 5 jours de course, 170 kms parcourus et surtout 10000 mt D+. Départ et arrivée aux Houches… tout en traversant la France, l’Italie et la Suisse !! Ce que je retiens de ces vacances, c’est

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La coupure des vacances est, pour moi, une bonne occasion de prendre du recul, de relativiser quelques peu mon activité et parfois mon activisme pour prendre un peu de hauteur. Pour décrire ce qui me fait du bien et me permet de refaire mes forces, j’utiliserais trois mots : les amis, le sport et la nature. Un petit effort est nécessaire pour composer le numéro de téléphone de celui que je ne fais que croiser entre deux portes pour l’inviter à boire un verre. Si ce n’est pas une personne ou une famille, c’est un groupe plus large avec lequel partager un bon repas, rappeler les bons souvenirs, échanger des nouvelles et surtout bien rire.

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la joie et la simplicité vécues avec des frères de communauté. Ce tour pouvait être compliqué, fatigant, éprouvant… eh bien, je n’en ai qu’un souvenir très joyeux ! Nous avons ri tout le temps ! Je me rappelle encore le passage critique au Grand Col Ferret, complètement dans le brouillard, où tout en riant nous avons fait une vidéo pour poster sur facebook ! De plus, ce ne fut pas qu’un défi sportif, mais aussi une expérience particulière de prière. Il était difficile de prier en

marchant, comme lors d’un pèlerinage, par exemple. Le rythme était trop soutenu, il fallait être concentré pour voir où l’on mettait les pieds ! La grâce fut d’avoir des temps de prière avec des frères. Je me rappelle d’un office du matin sur le Col de la Croix du Bonhomme, avec une vue superbe sur la vallée, où nous avons loué le Seigneur pour sa Création!!

En ce qui concerne l’activité physique, aller nager, marcher ou taper dans un ballon est une grande source d’équilibre ! Après un effort et une bonne débauche d’énergie, c’est toujours une grande joie et une source d’action de grâce lorsque je réalise un peu plus que je suis en bonne santé. A l’âge de 18 ans, j’ai vécu une expérience importante de l’amour de Dieu. Une grande paix m’a saisi et j’ai reçu la promesse que le Seigneur ne me lâcherait pas et me conduirait durant toute ma vie. Quelques temps après, je me suis découvert sensible aux éléments de la création : les arbres, les montagnes, les grandes étendues. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir beaucoup râlé

lorsque, plus jeune, mes parents nous emmenaient marcher ! A l’époque, je ne comprenais pas comment l’on pouvait perdre tout ce temps au milieu de rien. Aujourd’hui, à l’occasion d’une balade en pleine nature, la beauté de la création me parle toujours de Dieu et de sa présence faite de parole et de silence. C’est lui, le Créateur de toute choses, qui, le premier, s’est reposé de ses œuvres, alors j’essaie de l’imiter à ma manière.

Gionata Fausone

Loïc Welchner


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Stephane

Pierre-Thomas

Augustin

Benoit

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Romane Vacances en famille !

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Romane (12 ans) : « J’aime bien quand il y a un moment en vacances qu’on passe juste entre filles, mais pas tout le temps ! Je me souviens une fois où mon grand frère m’a emmenée faire une activité avec lui (sauter dans les vagues !) c’était trop bien ! J’aime aller dans des musées. Quand on reste dans une maison de famille, on est moins ensemble. Quand on est juste en famille, on prend le temps de se dire ce qu’on a aimé, ce qui n’est pas possible quand on est plus nombreux, on est trop dispersé. » Blanche (9 ans) : « J’aime bien quand on est en famille, parce qu’on rigole ! J’aime les balades en famille, j’aime être avec mes grands frères, ils font plein de blagues. » Augustin (19 ans) : « Les vacances en famille, c’est se retrouver tous ensemble pendant une

semaine ou deux. Ça change de la vie familiale à la maison où chacun a ses occupations. On a le temps de faire des activités ensemble, ça renforce l’unité entre nous. On rigole bien, on joue, on s’entraide, on est solidaire. Personnellement ça m’a permis d’apprendre à découvrir et aimer mes parents, mes frères et sœurs tels qu’ils sont. Parce que contrairement à mes amis, ma famille je ne l’ai pas choisie ! A force de vivre des vacances ensemble il y a des liens, une complicité qui se créent. Avec mon grand frère on a tissé une vraie relation d’amitié fraternelle. Mais ce qui reste le meilleur pour moi ce sont les soirées photos où on ne se rappelle que des bons souvenirs passés ensemble. « L’essentiel ce n’est pas de vivre vieux mais d’avoir vécu heureux ! » Benoit (21 ans) : Ce que j’aime dans les vacances en

famille, c’est tout d’abord que l’on est ensemble, ce qui permet d’avoir des activités variées, adaptées ou alternées entre les petits et les grands. C’est aussi de voir qu’on aime plutôt les mêmes choses, on se comprend très bien. On peut être nous-mêmes, on n’est pas jugé, on se connait tous depuis que l’on est né, on est en vérité. En tout cas on s’y sent bien et aimé ! Stéphane : Ce que j’aime finalement pendant les vacances, c’est d’abord de pouvoir mener à bien des projets qui prennent du temps et de les faire ensemble : construire un mur, découvrir une nouvelle région ou un nouveau pays. Je pense avoir appris progressivement à aimer le changement, mon aspiration première étant plutôt de se poser et de ne plus courir. Sans doute à cause d’un besoin de récupérer ou de se retrouver lorsque j’étais très chargé professionnellement. J’aime bien aussi

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Une belle leçon d’humilité et une grande chance de voir ce dont chacun est capable, de l’entraide et de l’attention à l’autre qui s’installent. J’aime aussi voir les liens qui se créent entre les enfants dans ces moments privilégiés. Les vacances sont souvent un effort important d’organisation mais une source d’émerveillement et de grandes joies ! J’aime confier les vacances à l’Esprit Saint pour que chacun vive ce dont il a besoin.

... Un chemin neuf pour vos vacances !

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Anne-Sophie : Les vacances sont pour moi d’abord synonyme de « projet », rencontres, découvertes… puis assez vite elles deviennent synonyme de « casse-tête » voir frustrations ! Comment concilier

les engagements, les projets de chacun, avec le désir de retrouver la famille élargie ou des amis, et le besoin de passer du temps juste entre nous? Nous avons pu partir chaque année au moins une semaine en famille en adaptant les projets aux âges et capacités de chacun, en particulier de PierreThomas du fait de son handicap. Il nous faut toujours inventer et surtout oser : marcher en montagne puis se balader avec des ânes qui portent Pierre-Thomas. Puis nous avons voyagé, souvent à l’aventure ! Quitter nos repères, vivre l’inconnu, c’est pour nous devenir égaux, c’està-dire faire un effort d’adaptation, comme Pierre-Thomas dans le quotidien... et pour lui, c’est toujours la découverte de nouvelles capacités !

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l’idée de faire la fête : c’est l’époque des anniversaires, des mariages, un temps particulier pour se retrouver avec du temps en famille notamment. Il y a aussi le fait de donner du temps aux autres, à travers la mission par exemple et c’est vrai que j’aime bien cela. Ce qui me tend quelquefois, c’est la difficulté à accorder les envies au sein de la famille - il faut du temps pour être vraiment ensemble. Et puis la façon dont cela va se passer pour Pierre-Thomas (15ans) : qu’il ne tourne pas en rond et que nous puissions nous aussi être un peu «en vacances», soulagés de l’attention et des gestes quotidiens qui sont aussi exigeants avec lui. Je reconnais que nous avons pu faire des choses a priori impossibles avec Pierre-Thomas : l’audace nous a toujours réussi... Je suis content de voir que progressivement nous commençons à alterner pour chacun les temps tous ensemble et les moments ou chacun aura son propre programme (camps ou autre...). C’est une des respirations importantes pour tous dans l’année.

communauté du chemin neuf

Contact : agnes.dechamps@gmail.com


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Talents

« J’ai 14 ans et je suis passionné de photo depuis tout petit, mais je considère que j’ai vraiment commencé il y a environ un an. J’essaie de plus en plus de faire des explorations autour de notre identité, notre existence, à travers mes photos. Je suis inspiré par beaucoup de choses, mais la nature, la mythologie celte, et parfois les scènes sombres sont mes sujets de prédilection, où j’aime me mettre en scène dans des autoportraits. Des autoportraits, sûrement pour l’acceptation de soi-même, apprendre à se connaître…

Jeune talent

La photo est pour moi une bouffée d’oxygène au quotidien, qui m’a, jusque là, permis de tenir et de traverser des moments difficiles. Je me suis lancé dans du Land Art il y a peu, créant mes propres décors naturels pour mes photos. J’ai fait une série intitulée «Silences», toutes les photos sont prises dans une église, en n&b. Cette série pose un regard sur les personnes seules, qui n’ont personne à qui parler, qui cheminent dans un monde bruyant, alors qu’eux même sont voués au silence... Je me suis lancé dans un projet «Semaine 52 : une photo par semaine pendant un an, que je poste sur un blog : http://anselmeservain.wordpress.com

ANSELMe

SERVAIN

FOI • N°41 • Juin - Juillet - Août 2014

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