Cheval du maroc Numero 7

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w w w. c h e v a l d u m a ro c . c om

Après l’incroyAble succès populAire du trophée hAssAn ii, lA tbouridA serA encore en fête, à l’occAsion du GrAnd priX de sA MAJesté le roi MohAMMed Vi, dAns le cAdre prestiGieuX de lA diXièMe édition du sAlon du cheVAl d’el JAdidA (17 Au 22 octobre).

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août-sept 2017

M A r r A K e c h - c A s A b l A n c A - r A bAt - AG A d i r - tA n G e r - f è s - e s s Ao u i r A - pA r i s - lyo n


rÉGIon saFI-marraKeCH.- Le photographe jéremy durand a réalisé une exposition sur le thème «Le cheval Barbe au maroc», en partenariat avec la soreC, dans l'objectif de mettre en lumière cette race historique du royaume. jéremy a rencontré plusieurs éleveurs à Benslimane, meknès, dans le moyen-atlas, ou encore dans les zones plus arides entre safi et marrakech. C'est un cliché dans cette dernière région que nous vous proposons. «malgré l'aridité, les cultures sont variées. Le cheval Barbe semble attiré par le soleil déclinant. et se demande qui habite la maison, au fond, derrière» a légendé jéremy durand qui a proposé aux éleveurs de lâcher quelques chevaux en liberté . PHOTO jeremy durand



DIRECTRICE EXÉCUTIVE DU FESTIVAL INTERNATIONAL DES COURSES DE CHEVAUX ARABES DE SON ALTESSE LE CHEIKH MANSOUR BIN ZAYED AL NAHYAN, LARA SAWAYA EST UNE FIGURE INCONTOURNABLE DES COURSES DE PUR-SANG ARABES. NOUS AVONS EU LA CHANCE DE LA RENCONTRER EN MARGE DE LA 8E CONFÉRENCE MONDIALE DU PUR-SANG ARABE DE COURSE ET DE L'ABU DHABI DAY, DEUX ÉVÉNEMENTS QUI SE SONT TENUS À MARRAKECH AVANT L’ÉTÉ. LA LIBANAISE NOUS A PARLÉ DE L'ÉVOLUTION DU FESTIVAL ET DE LA PLACE DU MAROC AU SEIN DE SON ORGANISATION.

marraKeCH.- Le Festival International des courses de chevaux arabes de son altesse le Cheikh mansour Bin Zayed al nahyan est un formidable vecteur pour la promotion des courses de pur-sang arabes à travers le monde. Il peut compter sur le professionnalisme et le dévouement extraordinaire de sa directrice exécutive, Lara sawaya. PHOTO dr


conférence world arabian horse racing à marrakech

LARA SAWAYA : « Le Abu DhAbi DAY SeRA ReconDuit à MARRAkech » PAR DIMITRI FERREIRA

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a discrétion n’est pas un frein à l’action. Lors du Festival international du Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan, qui a ainsi fait escale, à Marrakech - une première historique en Afrique - Lara Sawaya a évité autant que cela soit possible les sollicitations médiatiques. Citoyenne du monde, ouverte et généreuse, elle dirige et incarne, depuis 2008, une institution fondée par le vice Premier-ministre des Émirats arabes unis et Ministre des affaires présidentielles, le Festival International des courses de chevaux arabes du Cheikh Mansour Bin Zayed Al Nahyan. Une entreprise intercontinentale parfaitement huilée, qu'elle a su transformer au fil des ans, en un rendez-vous incontournable pour tous les amoureux et les professionnels de courses de chevaux arabes. «Nous sommes particulièrement fiers que le Festival ait commencé avec quatre courses en 2008, pour atteindre aujourd'hui plus de cent événements à travers le monde» dit Lara Sawaya. «C'est vraiment une énorme satisfaction que les objectifs de Son Altesse le Cheikh Mansour et de Son Altesse la Cheikha Fatima Bint Mubarak aient été atteints» se félicite la directrice qui, malgré cette réussite, souhaite rester discrète sur son action au sein du Festival, comme sur son propre parcours. C’est le point commun de ceux qui font beaucoup et disent peu. Elle précisera simplement qu'elle a intégré l'équipe du Cheikh Mansour, après avoir commencé à prêter main forte à l'Al Wathba International Endurance Village, haut lieu des courses d'endurance aux Émirats arabes unis. Surtout, elle souhaite mettre en avant les objectifs du Festival, pour qu'un message clair et précis soit véhiculé. «Notre mission est triple» dit-elle. «D'abord veiller à ce que le cheval pursang arabe soit préservé, protégé et promu, car cet animal fait partie intégrante de l'histoire, de la culture et du patrimoine des Émirats arabes unis. Ensuite, améliorer le statut et l'image de cette splendide créature. Enfin, assurer la promotion d'Abu Dhabi, aussi bien en tant que capitale mondiale du sport que comme capitale mondiale des courses de pur-sang arabes».

Pour atteindre ces objectifs, quatre séries de courses ont été progressivement imaginées puis mises sur pied, depuis le lancement du Festival il y a bientôt dix ans. Il s'agit des Cheikh Bin Sultan Al Nahyan Series, dont l'allocation culmine à 1.2 million d'euros rien que pour la finale, des HH Sheikha Fatima Bint Mubarak Ladies World Championship Series (championnat du monde des cavalières pour chevaux arabes), des HH Cheikha Fatima Bint Mubarak Apprentice World Championship Series (championnat du monde des apprentis pour chevaux arabes) ainsi que des Watha Stallions Cup Series, une compétition destinée à encourager et à soutenir les petits éleveurs. « Grâce aux bonnes graines semées par le Cheikh Mansour et la Cheikha Fatima, les épreuves du Festival se déroulent désormais sur les plus grands hippodromes de la planète», se réjouit la directrice de l’événement. «Aussi, leur nombre est devenu si important qu'il permet à la fois aux petits propriétaires comme aux grands de tirer leur épingle du jeu. » Si ces courses hippiques tiennent donc une place importante au sein du Festival, les soirées de remises des trophées (Darley US Awards, H.H Cheikha Fatima Bint Mubarak International Awards), organisées au prestigieux Dolby eatre à Hollywood, ou bien encore le circuit mondial des courses d'endurance (Cheikha Fatima Bint Mubarak Endurance Cup Series), participent eux aussi à ce succès et à la renommée de cet événement. «Au sujet des courses d'endurance, presque tous les chevaux impliqués sont des chevaux arabes et principalement des pur-sang arabes» précise Lara Sawaya. «Cela rend ce sport très important dans notre volonté de promouvoir les chevaux arabes, d'autant que les femmes, une catégorie à laquelle le Festival attache beaucoup d'importance, réussissent souvent très bien dans cette discipline exigeant un lien fort entre cavalier et animal. »

Des femmes qui sont de plus en plus représentées au Maroc, et qui parviennent même à se distinguer sur les hippodromes. « Le Maroc et la SOREC encouragent de plus en plus ses jockeyttes» se félicite Lara Sawaya. «En plus, le niveau actuel est très bon, puisqu'en 2015, Bouchra Marmoul est parvenue à s'imposer dans une étape du H.H Cheikha Fatima Bint Mubarak Ladies World Championship. Une fille comme Zineb El Briouil, est également promise à un bel avenir, car elle est très sérieuse et a beaucoup progressé. » Outre les volets «promotion des femmes et compétition», le Festival du Cheikh Mansour met aussi l'accent sur la formation, l'éducation ainsi que sur la promotion des jeunes-jockeys avec la Fédération Internationale des métiers des courses hippiques (IFHRA). Naturellement, il souhaite faire bouger les lignes avec la Conférence Mondiale du pur-sang arabe de course, un événement annuel réparti sur trois jours, durant lesquels plusieurs conférenciers possédant une grande expertise dans divers aspects de la course, expriment leur point de vue. «L'une des directives de Son Altesse le Cheikh Mansour est de passer par tous les continents» précise Lara Sawaya. «Le Maroc ayant une longue histoire et une tradition avec le pur-sang arabe, c'était le pays idéal pour organiser notre première Conférence sur le continent africain.» Formidable vecteur pour la promotion des courses de pur-sang arabes à travers le monde, le Festival international du Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan a ainsi fait escale pour la première fois à Marrakech, alors le Maroc avait officiellement fait son entrée au sein du Festival, depuis la création d'une étape du H.H. Sheikha Fatima Bint Mubarak Ladies World Championship en 2012. Organisée traditionnellement à Casablanca-Anfa, cette manche du championnat du monde des cavalières pour chevaux arabes, a du même coup été transférée cette année à Marrakech.

Orchestrée de main de maître par la SOREC, l'ouverture de l'hippodrome de Marrakech a été un signe fort des énormes progrès réalisés par la filière hippique marocaine.

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conférence world arabian horse racing à marrakech A ce grand événement, qui a symboPHOTOS dr liquement marqué l’ouverture du dernier né des hippodromes marocains, figurant au programme de l'Abu Dhabi Day, a été ajoutée une série de quatre courses du Festival du Cheikh Mansour, qui a ponctué la 8e édition de la Conférence mondiale du pursang arabe de course. «Depuis 2012, nos liens avec le Maroc et la SOREC se sont considérablement renforcés» reconnaît la directrice du Festival. Des mots qui évoquent naturellement la confiance dont jouit la filière hippique marocaine auprès du Festival. « La filière du pur-sang arabe de course est vraiment prometteuse au Maroc, solide au niveau de la base et ayant le potentiel pour devenir un énorme secteur d'activités» ajoute Lara. «Les programmes d'élevage sont en bonne santé et la qualité de la race Arabe est très élevée. Les courses marocaines sont entre de bonnes mains avec le Directeur Général de la SOREC Omar Skalli, dont il faut saluer l’immense travail.» Orchestrée de main de maître par les dirigeants de la SOREC, le lancement de l'hippodrome de Marrakech, durant le Festival du Cheikh Mansour, a également été perçue comme un signe fort des progrès réalisés par la filière hippique marocaine. «Les gens de Marrakech nous ont réservé un accueil très chaleureux», précise Lara Sawaya. «C'était un événement formidable, très réussi et très satisfaisant. Marrakech est une destination formidable que tout le monde connaît. C’est un lieu qui véhicule du rêve aux quatre coins de la planète. Pour cela, l'Abu Dhabi Day sera reconduit à Marrakech l'an prochain. » En 2018, sur l'hippodrome de Marrakech, l'exercice va donc être le même, à un détail près peutêtre, et non des moindres. Il coïncidera, en effet, avec le dixième anniversaire du Festival International des courses de chevaux arabes du uelques semaines après Cheikh Mansour Bin Zayed Al Nahyan, lequel le magnifique dénouesera célébré un peu partout dans le monde, no- ment de la 8e ème Conférence tamment lors de la 9e Conférence internationale mondiale du pur-sang arabe de du Pur-sang arabe de course, qui se tiendra à Sé- course et de l'Abu Dhabi Day à ville, en Espagne. «De nouveaux sujets et un nouMarrakech, Lara Sawaya a anveau panel d'experts seront présents pour faire noncé que le Festival Internaévoluer la Conférence à un niveau supérieur» tional des courses de chevaux précise Lara Sawaya, qui, avant cela, va devoir se concentrer sur la grande semaine Un monde, six arabes du Cheikh Mansour Bin continents - Abu Dhabi capitale du monde qui Zayed Al Nahyan allait créer aura lieu à Abu Dhabi, du 6 au 12 novembre une course de poneys pour aider les jeunes cavaliers, prochain. Une chose est certaine, à Abu Dhabi, comme à comme il l'a déjà fait avec sucMarrakech, Lara Sawaya préférera toujours cès pour les cavalières ou les apl’ombre à la lumière qu’elle réserve aux pur-sang prentis et jeunes jockeys, à entrer dans la lumière. arabes. u

marraKeCH.La filière hippique marocaine bénéficie d’une grande confiance auprès de Lara sawaya (ci-dessus). «depuis 2012, nos liens avec le maroc et la soreC se sont considérablement renforcés» reconnaît la directrice du Festival, qui ne manque pas de louer le travail du directeur Général de la soreC, omar skalli (ci-contre).

Les poneys au premier plan ! Q

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« Cette compétition se disputera lors de la grande réunion ‘ Un monde, six continents, Abu Dhabi capitale du monde’, en novembre prochain» a expliqué Lara Sawaya. Il y aura huit participants venus du monde entier, représentant les six continents dans cette épreuve.» Cette nouvelle compétition sera baptisée Cheikha Lateefa bint Mansour bin Zayed Al Nahyan Ponies Cup en référence à l'un des enfants de Son Altesse le Cheikh Mansour, la Cheikha Latifa.

Cheikha Lateefa bint Mansour bin Zayed Al Nahyan Ponies Cup s'adressera aux enfants de 8 à 12 ans et promet de devenir un grand rendez-vous annuel au sein du Festival. «Aux PaysBas, par exemple, nous avons vu beaucoup de courses de poneys» a poursuivi Lara Sawaya. «C’est aussi le cas dans de nombreux pays. Cela va donc être l'occasion idéale pour apporter une nouvelle dimension au Festival et nous rapprocher encore davantage de la jeunesse.» u D.F.


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L’UAE ABU DHABI DAY, UNE SÉRIE DE QUATRE COURSES POUR PUR-SANG ARABES, INSCRITE POUR LA PREMIÈRE FOIS AU CALENDRIER DU FESTIVAL DU CHEIKH MANSOUR, A LANCÉ EN BEAUTÉ L'HIPPODROME DE MARRAKECH OÙ KAMAL DAISSAOUI A GRAVÉ SON NOM.

marraKeCH.- départ du Grand prix Cheikh Zayed Bin sultan al nahyan Cup, l'épreuve phare de l'uae abu dhabi day, pour l’ouverture de l’hippodrome de marrakech.

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PAR DIMITRI FERREIRA

kAMAL DAiSSAoui gRAve Son noM D

imanche 7 mai, Hippodrome de Marrakech. Il est 17h25. Cinq petites minutes nous séparent du Grand Prix Cheikh Zayed Bin Sultan Al Nahyan Cup (Listed PA-1.900m), l'épreuve phare de l'UAE Abu Dhabi Day que la chaîne émirati ''YAS TV'' retransmet en direct à l'instar des trois autres courses du Festival du Cheikh Mansour inscrites au programme. L'allocation est dotée de 400.000 dirhams et la compétition a réuni dix participants. Les turfistes se pressent vers les guichets pour effectuer leurs derniers paris. Les propriétaires et les entraîneurs commencent à retenir leur souffle. 17H30 : le départ est donné. Autza (Jaman) l'une des concurrentes les plus en vue, s'empare rapidement des commandes du peloton. Le train est vif et quand certains chevaux commencent à rendre les armes dans le dernier tournant, les encouragements et les cris des supporters amassés dans le magnifique restaurant qui surplombe les lieux se mêlent à ceux des parieurs. Syndella (Scoubidou de Carrere), Bachar de Carrere (Kerbella) et Salma Al Khalediah (Dormane) se classent finalement aux trois premiers rangs et franchissent la ligne d'arrivée dans cet ordre, loin, très loin, devant leurs adversaires. Une démonstration de force et un trio gagnant signés par l’écurie de Kamal Daissaoui, figure incontournable des courses marocaines avec une centaine de chevaux, dont quarante pur-sang arabes. «Je pensais que Bachar de Carrère et Salma Al Khalediah seraient devant Syndella, mais elle m’a vraiment surpris» confie Kamal Daissaoui.

marraKeCH.- noyé au milieu des officiels du Festival International du Cheikh mansour Bin Zayed al nahyan, Kamal daissaoui reçoit la coupe offerte au vainqueur du Grand prix Cheikh mansour Bin Zayed al nahyan, l'épreuve phare de cette uae abu dhabi race day. a ses côtés et brandissant également un trophée, son épouse rachida allali ainsi que le jockey abdelkader elkandoussi.

Comme les quelques quatre-cents invités et participants venus de 86 pays différents, Kamal Daissaoui est arrivé quatre jours plus tôt dans la ville ocre, pour participer à la 8e édition de la World Arabian Horse Racing Conference dont les conférences furent d'un niveau très élevé avec notamment le Docteur Mohamed Azzedine Sedrati, référence suprême depuis pratiquement trois décennies dans l'élevage du pur-sang arabe au Maroc. Son intervention fut passionnante et a notamment montré comment cette race est devenue une partie de l'ADN de la filière hippique marocaine. Il convient de préciser que lorsque l'Association Royale Marocaine des Éleveurs de Pur-Sang Arabes (ARMECPSA) a été créée en 1985, année qui marque véritablement le point de départ de l'aventure Pur-sang arabe dans le Royaume, le cheval arabe avait un rôle dérisoire et se limitait à quelques épreuves.

Sous l'impulsion de ce groupement de professionnels, le nombre d'éleveurs marocains de pur-sang arabes a été multiplié et le nombre de naissances de chevaux de cette race a augmenté de façon impressionnante. La SOREC a joué un rôle d'accélérateur en multipliant les mesures d'encouragements, alors que dans le même temps, les propriétaires et éleveurs marocains ont consenti à de gros investissements. Clairement, tout a été fait pour que le pur-sang arabe devienne un acteur majeur de la filière hippique marocaine. Aujourd'hui, il y a près de 600 courses par an au Maroc pour les pur-sang arabes et ce nombre représente environ 40% du programme général. «Le Maroc a accompli des progrès considérables dans le domaine du pur-sang arabe et en particulier lors de ces cinq dernières années», commentait Khalid Khalifa Al Nabooda, propriétaire et éleveur tête de liste chez les pursang arabes à Abu Dhabi. «Si les choses continuent d'évoluer dans ce sens, le Maroc devrait pouvoir rivaliser avec de grandes nations du Pursang arabe, comme les Emirats arabes unis ou la France dans un futur proche.» On l’a compris, le Maroc poursuit son ascension dans le monde des courses. Plus d’un siècle après la création de son premier champ de courses sur le site de Casablanca-Anfa (1912), marqué par la construction au fil de plusieurs décennies d’autres sites comme ceux de Rabat-Souissi et El Jadida (1920), Settat (1986), Meknès (2004) et Khemisset (2009), Marrakech est devenu le septième hippodrome marocain à voir le jour. Une nouvelle avancée spectaculaire pour la SOREC, qui a mis tous les moyens en oeuvre pour satisfaire les professionnels et le grand public ! u

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courses: gp sar prince moulay hassan FAMOUS MARK, LE CHAMPION DE L'ÉCURIE JALOBEY RACING, A ACCROCHÉ UN NOUVEAU CHEF-D'OEUVRE À SA PANOPLIE DE CLASSIQUES AU GRAND PRIX SAR LE PRINCE HÉRITIER MOULAY EL HASSAN. HISTOIRE DE SE RAPPROCHER ENCORE UN PEU PLUS DU RECORDMAN DU CIRCUIT, ZOUBAYD (HARAS ROYAL LES SABLONS).

CasaBLanCa (Hippodrome Casa-anfa).yohann Bourgois, le nouveau pilote de Famous mark, a remporté le Gp sar le prince moulay el Hassan, en dominant, à la lutte, l’espoir du Haras royal les sablons, az-Zubayr (ci-contre).

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PAR DIMITRI FERREIRA, À CASABLANCA

FAMouS MARk

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es marocains connaissent peu Yohann Bourgois, le nouveau pilote de Famous Mark (Mr Sidney), qui a remporté le Grand Prix de Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan (CP-2.100m) en dominant à la lutte le nouvel espoir du Haras Royal les Sablons, Az-Zubayr (Sensible). Ils se souviennent pourtant que le jockey français, aujourd'hui âgé de 30 ans, avait acquis une certaine notoriété dans l'Hexagone, grâce à sa victoire avec Blek (Chichicastenango) dans l'édition 2010 du Prix Maurice de Nieul (Gr2-2.800m). A cette époque, un homme venait quant à lui de faire une entrée fracassante au sommet du monde des courses marocaines : Sharif El Alami. Né à Paris et issu d'une famille respectée et renommée, ce jeune industriel marocain, alors âgé d'une vingtaine d'années, s'était lancé avec force quelques années plus tôt dans le domaine hippique. Passionné à outrance, c'est lui qui a fondé Jalobey en 2006, à 20 kilomètres de Rabat, tout en investissant dans de nombreux pur-sang en France, surtout des femelles afin de se créer une jumenterie.

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C'est ainsi qu'au mois d'août 2007, il s'était porté acquéreur d'une certaine Empreinte Célèbre (Peintre Célèbre), lorsque cette fille d'un gagnant du Prix de l'Arc de Triomphe (Gr1) concluait au deuxième rang d'une course à réclamer. «J’ai été séduit par sa valeur « course » et son pedigree», expliquait-il au détour d'une interview. «On ne trouve pas toujours ce genre de pouliche à réclamer. Ceci-étant, nous avions mis à l’époque un bulletin assez conséquent pour l’acquérir (NDLR: 31.000 euros).» Fiancée deux ans plus tard à Best of Luck (Broad Brush) lequel venait d'entamer sa deuxième saison de monte chez Jalobey, la jument donna naissance à son premier produit en 2010 : Celebrity (Best of Luck), une pouliche assez modeste, à l'inverse de son frère utérin, fils de l'étalon américain Mr Sidney (Storm Cat), né en 2012 et qui ne tarda pas à se faire remarquer. Tout d'abord grâce à son nom : Famous Mark. Un nom tellement évident qu'à la simple lecture du programme et sans connaître son potentiel, on peine à croire qu'il est là pour la figuration.

D'ailleurs, dès ses débuts, on entendra parler de ce splendide alezan comme d'un phénomène. «Personnellement, j’ai toujours beaucoup aimé ce cheval, et ce, dès ses premiers canters améliorés», précisait son propriétaire-éleveur. «Comme souvent, nous préservons nos jeunes chevaux à 2 ans, surtout ceux qui pourront avoir de la qualité à 3 ans. Il était prêt à courir en fin d’année 2014, nous lui avons donné des débuts faciles. » La suite ? Vous la connaissez probablement. Après avoir débuté par une victoire, le 9 décembre 2014, à Rabat-Souissi, Famous Mark a glané pratiquement 1.700.000 dirhams de gains et la quasi totalité des Grands Prix du circuit : le Prix Zakaria Hakam/Derby des 3 ans (CP-1.750m), le Grand Prix de l'Elevage (CP-1.750m), le Prix de l'hippodrome de Rabat (CP-1.750m) mais aussi à deux reprises le Grand Prix de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid (CP1.900m) et en juin dernier, le Grand Prix de Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan (CP-2.100m). L'ancien compère d'Abderahim Faddoul termina aussi premier au Grand Prix des Propriétaires (CP-1.900m), en 2015.


courses: gp sar prince moulay hassan Pour résumer, Famous Mark a remporté toutes les classiques réservées à la génération des 3 ans. La vedette des pur-sang anglais, qui a connu une seule défaite pour disqualification dans le Royaume, a même eu une certaine réussite hors de ses frontières, avec une troisième place dans le Pramms Aber Memorial (Listed) à Jägersro (Suède) en mai 2016, puis la cinquième place de la Corea Cup (Int) à Séoul (Corée du Sud), quelques mois plus tard. Des résultats exceptionnels, lui ayant permis de devenir le pur-sang anglais en activité le plus titré du stud-book marocain et de prendre la succession de son compagnon d'écurie Billabong (Gentlewave), entré au haras à 7 ans, en mars dernier. Ces deux fleurons de l'élevage marocain illustrent d'ailleurs parfaitement la réussite de l'écurie Jalobey Racing à l'étranger, même si son dirigeant Sharif Alami l’exploite majoritairement au Maroc. «Pour moi la reconnaissance d’un travail doit venir de la référence ; en d’autres termes de l’international» dit-il. Depuis 2006, c'est ainsi que le détenteur des couleurs grenat et blanc s'est forgé l'un des plus beaux palmarès du sport hippique marocain, aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Cette régularité au plus haut niveau, tant chez les pur-sang anglais que chez les pur-sang arabes, inspire évidement le plus grand respect. Du coup, on imagine Famous Mark poursuivre sur sa lancée dans le Grand Prix de feu Sa Majesté le Roi Hassan II (CP-2.100m), le prochain grand rendez-vous de l'année pour les pur-sang anglais du stud-book marocain qui se déroulera le 8 octobre prochain, à Rabat. En tout cas, une victoire dans cette course principale n'aurait pas vraiment d'incidence sur son bilan. N’empêche, avec 7 réalisations, Famous Mark qui est passé successivement par les boxes de quatre entraîneurs différents (Jean de Roualle, Pascal Bary, Emilio "Mil" Borromeo et désormais Robert Laplanche) se rapprocherait encore un peu plus du recordman du circuit, Zoubayd (Sensible) un représentant du Haras Royal les Sablons, aujourd'hui étalon et qui a décroché la timbale à 10 reprises ! u

Les résultats exceptionnels de famous mark lui ont permis de devenir le pur-sang anglais en activité le plus titré du stud-book marocain et de prendre la succession de son compagnon d'écurie Billabong.

PAR DIMITRI FERREIRA

Pur-sang anglais nés en 2014: une incroyable génération chez Azzedine Sedrati ! Au Maroc, les pur-sang anglais nés en 2014 peuvent s’aligner en compétition depuis le 3 juin 2016. Depuis ce jour, cinq courses principales réservées à cette génération ont eu lieu, et les cinq ont été remportées par des représentants du Docteur Azzedine Sedrati (la dernière en date remontant au 30 juin dernier). Une performance exceptionnelle !

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u’on se le dise, l’écurie Sedrati a de beaux jours devant elle. En atteste sa moisson dans les courses de pur-sang anglais, nés en 2014. Ainsi, le Prix Ahmed Lyazidi / Critérium des 2 ans (CP-1.750m) pour chevaux nés et élevés, a été la proie de Didawa (Dijeer). On se souvient que cette pouliche avait devancé Rajsman of Grine (Rajsaman). Dans le Prix Jean-Pierre Laforest/Critérium des 2 ans (INT-1.750m), la deuxième course principale réservée à cette génération, la palme est revenue au compagnon de casaque de Didawa, un certain Warscip (Il Ward). Depuis, celui-ci a pris la deuxième place du Prix Zakaria Hakam/Derby des 3 ans (CP1.900m) où il n'a pu mettre en doute la supériorité de son compagnon de couleurs, Ruspanter (Russian Cross) avant de remporter tour à tour, le Derby des 3 ans (CP-1.900m) et le Grand Prix de l'Elevage (CP1.900m). A cette razzia classique, il faut ajouter d'autres bons poulains, comme Montag (Mount Nelson), Dijback (Dijeer) ou encore Soldush (Soldier Hollow). Ainsi, en douze mois de compétition, cette génération dorée a étalé son talent naissant.

Du jamais vu ? Fort probablement, même s’il est toujours plus difficile de comparer les années aux autres, avec la revalorisation et la multiplication du nombre de courses. Mais comment expliquer un tel score ? Tout d'abord, il faut dire que l'élevage du Docteur Azzedine Sedrati, chez les pursang anglais, est relativement jeune. Alors forcément, la qualité ne peut que s'améliorer. Ensuite, sa réussite s'explique aussi par le nombre (il a été représenté par 24 chevaux différents et a couru 202 fois). Avoir une écurie aussi importante, cela permet de faire un tri, d'avoir plusieurs entraîneurs et dans ces conditions, c'est se donner la chance d’être en haut de l’affiche. De bons résultats qui s'expliquent également par ses talents de dénicheur, puisqu'il achète des chevaux et en élève depuis plus de 30 ans, ce qui veut bien dire qu'il connaît les chevaux et les pedigrees mieux que tout le monde. Il faut également préciser que le Docteur Azzedine Sedrati sait s’entourer des meilleurs entraîneurs. Si son plus gros contingent est à l'actif du Français Jean-Claude Pecout (13 équidés) qui précède le Marocain Fatmi Ech-Charty (11), il fait également confiance à d'autres entraîneurs du top 5, à l’image de Mustapha El Kandoussi. On l’a compris, le célèbre propriétaire-éleveur n'est pas arrivé au sommet de la hiérarchie par hasard.îu

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Le docteur azzedine sedrati n'est pas arrivé au sommet de la hiérarchie par hasard. Le célébrissime propriétaire-éleveur achète des chevaux et en élève depuis plus de 30 ans: il connaît les chevaux et les pedigrees mieux que tout le monde.

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tbourida:trophée hassan II

raBat (dar es saLam).driss jabri a été juge fédéral lors de l’emblématique trophée Hassan II de tbourida dont le succès populaire a été énorme, à dar es salam.

PAR JÉRÔME LAMY, (À RABAT)

DRiSS jAbRi :

«MoDeRniSeR LA tbouRiDA SAnS peRDRe Son âMe » JUGE FÉDÉRAL LORS DU DERNIER TROPHÉE HASSAN II, DRISS JABRI EST UN DES PLUS GRANDS EXPERTS DE LA TBOURIDA. PORTRAIT D’UN CAVALIER RESPECTÉ, D’UN HOMME DE L’OMBRE QUI MÉRITE LA LUMIÈRE.

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n juge de Tbourida doit avoir l’équitation qui coule dans ses veines. Qui soit présente au fond de son cœur, dans ses gênes. Pour départager deux troupes très proches, il faut ressentir quelque chose de très fort qui ressemble à des frissons.» En trois phrases comme en cent, Driss Jabri a résumé les qualités nécessaires pour devenir un expert en Tbourida. Il faut dire que Driss Jabri connaît son sujet. Non seulement, il était juge fédéral lors de l’emblématique Trophée Hassan II de Tbourida dont le succès populaire a été incontestable, à Dar Es Salam, en mai dernier. Mais surtout, il est de ceux qui ont rédigé le règlement des concours de Tbourida tel qu’il est appliqué actuellement. Et comme il vient d’être décoré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Wissam de Mérite National première catégorie, l’occasion était belle d’ouvrir nos colonnes à cet homme de l’ombre qui mérite la lumière.


tbourida:trophée hassan II

raBat (dar es saLam).- C’est sar le prince moulay rachid (ci-contre) qui a procédé à la remise des prix du trophée Hassan II, aux côtés du prince moulay abdallah alaoui, président de la Frmse, ajoutant de la solennité à cette prestigieuse compétition

PHOTOS pHILIppe LemIre

Fils de l’adjudant chef Achour Jabri, Driss est né en 1958, l’année de la création de la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres (FRMSE). Il n’y a pas de hasard. Juste le destin d’une vie qui sera liée et dévouée au cheval, marchant ainsi sur les traces de son père, Achour ô combien respecté et renommé pour son honnêteté, sa domination sur l’épreuve de concours complets ... et son cheval, le fameux Kazan. «C’était un anglo-hispano-arabe-barbe vraiment difficile à monter, très costaud» précise Driss. «Et c’est avec ce cheval que sa Majesté le Roi Mohammed VI, alors Prince Héritier, a remporté de magnifiques concours. Sa Majesté n’aimait pas monter les chevaux stars venus de l’étranger, il préférait seller les chevaux du pays.»

C’est au Lycée Moulay Youssef, à Rabat, que Driss Jabri suit ses études et passe avec succès son baccalauréat série D. Mais il a le virus de l’équitation. En 1976, il obtient son premier degré. Le jour-même, il monte sur la troisième marche du podium d’une épreuve juniors, sur Tribune, une jument anglo-hispano-arabe. Il se taille très vite une réputation élogieuse et devient un pilier de l’équipe nationale marocaine. Sélectionné pour les Jeux Panarabes de Tunis, en 1980, il obtient la médaille d’argent par équipes aux côtés de Chafik Benkhraba, Bachir Chouqi, Ahmed Derrar et feu le commandant Omar Adli. «Et encore, on a cédé symboliquement notre première place à la Tunisie qui représentait la Palestine» précise Driss Jabri.

son ami d’enfance Khalid Mediouri, fils de Lhaj Mohamed, grand patron de la sécurité royale, lui propose de le rejoindre, en 1991...

Cette médaille aura d’autant plus de saveur qu’elle sonnera comme une pause dans la carrière de Driss Jabri. «J’ai dû faire des choix et j’ai mis ma carrière entre parenthèses pendant 23 ans» dit-il sobrement. Diplômé de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, il prend la direction de la Belgique où il suit des études informatiques. De retour au Royaume, en 1984, il suit une formation de maître-sondeur avec une équivalence d’ingénieur appliqué en pétrole. L’idée, c’est de travailler dans le forage pétrolier, porteur à l’époque de tous les espoirs. Déçu par cette expérience, il passe, en 1985, le concours d‘inspecteur de police. Bonne pioche! Driss ne s’arrête pas là: il réussit brillamment un concours pour entrer dans la police frontalière. Affecté à l’aéroport de Rabat où il sera au poste frontière de 1986 à 1990, il quitte cette place avec des états de service qui forcent le respect.

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tbourida:trophée hassan II Ça n’échappe pas à son ami d’enfance Khalid Mediouri, fils de Lhaj Mohamed, patron de la sécurité royale, qui lui demande de le rejoindre, en 1991. Même si son épouse lui propose un emploi à Montréal où elle travaille, Driss n’hésite pas une seule seconde, heureux et fier de servir Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Driss Jabri a trouvé sa voie et retrouve le chemin des écuries. Il y a des propositions qu’on ne refuse pas. A l’instant d’organiser un concours international à Azemour, en 2004, avec une épreuve réservée aux anciennes gloires, le Prince Cherif Moulay Abdellah n’oublie pas Driss Jabri. Il demande à son frère, le Colonel Hassan Jabri, cavalier international, de lui proposer de remonter à cheval. L’actuel Président FRMSE demande même au Général Mimoun Mansouri, patron de la Garde royale, de lui prêter un cheval. Pour un retour, c’est un coup d’éclat. Driss remporte deux épreuves. Abdelkrim Lyazidi, qui a participé à l’épreuve, est impressionné. Il propose à Driss de s’entraîner chez lui et offre une jument, Bianca, à son fils. Feu SAR la Princesse Lalla Amina, Présidente de la FRMSE, lui propose de s’occuper des jeunes chevaux de la FRMSE et de veiller à la gestion du club de Dar Es Salam. «J’ai redressé la situation financière» dit Driss Jabri. «Surtout, j’ai formé de nombreux cavaliers qui sont aujourd’hui au premier plan. En tout cas, quel bonheur ce fut de retrouver le monde de l’équitation après vingt-trois ans d’abstinence.» Une fois sa mission accomplie, Feu SAR La Princesse Lalla Amina lui propose une collaboration à la FRMSE dans le cadre d’une restructuration. A Badr Fakir, l’actuel Directeur Général de la FRMSE, la responsabilité du saut d’obstacles, à Driss Jabri, la charge de la Tbourida. «C’était une mission captivante et importante» confie Driss Jabri. «Je m’y suis totalement investi. J’ai également beaucoup travaillé dans le domaine de la formation. Non seulement, j’ai adapté aux spécificités marocaines le manuel de formation de moniteur et animateur de chevaux et poneys mais j’ai aussi mis en place, avec Alexandre Gros, le Faris, diplôme fédéral cavalier.» La Tbourida n’est pas tombée par hasard dans la marmite de Driss Jabri. Loin s’en faut ! C’est que Aïssa, son grand-père, possédait de nombreux chevaux de fantasia. Respectant ainsi la culture des habitants de la région de Zaërs. «Dans nos coutumes, une famille qui ne possède pas de chevaux de tbourida n’avait aucune chance d’être anoblie» précise Driss Jabri. «Même ma tante paternelle, Kadouria, avait quatre chevaux chez elle, à l’âge de 90 ans. Aujourd’hui, ce sont ses enfants qui s’en occupent. Ils ne montent pas à cheval. Mais ils entretiennent cette belle tradition de l’élevage.»

raBat (royaL CLuB equestre menZeH ).une des vocations actuelles de la tbourida est l’utilisation traditionnelle du cheval barbe. «non seulement, nous avons réussi à sauver cette race locale qui est si chère à notre cœur. mais nous avons aussi réussi à l’améliorer» précise fièrement driss jabri.

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tbourida:trophée hassan II Inscrite dans les gènes des Marocains, qui l’associent à la noblesse et à l’honneur, aux cérémonies et aux fêtes, la Tbourida rayonne de mille feux dans chaque région du Maroc. Là où les sorbas passent, passe le bonheur. A la question de savoir si la Tbourida était un art avant d’être un sport ou un sport avant d’être un art, les responsables de la FRMSE ont créé, en 2000, le Trophée Hassan II, énorme rendez-vous national, qui magnifie autant l’art que le sport. Les concours régionaux qualifiaient seize troupes pour la grande finale disputée à Dar Es Salam, devenue très rapidement le Graal de toutes les sorbas du Royaume. «Le Trophée Hassan II a tout de suite déclenché de réelles passions» confirme Driss Jabri. «Du coup, il a fallu très vite se structurer. Tout n’était pas parfait notamment dans la manière de juger. Cette tache ô combien capitale était confiée aux moqadems, les chefs de troupes, qui étaient donc juges et parties. Alors que pour les concours régionaux, c’étaient les directeurs de haras nationaux qui s’en chargeaient avec une vraie probité. Nous avons donc décidé d’uniformiser la manière de juger et de confier cette responsabilité aux directeurs des haras nationaux et aux juges fédéraux.»

Actuellement, le Maroc compte trois juges fédéraux. Outre Driss Jabri, Saad Bensalah et Bachir Choukri possèdent également cette qualification. «Comme la gymnastique ou le dressage, juger la Tbourida fait toujours appel à une forme de subjectivité» avoue Driss Jabri. «Mais on essaye qu’elle soit la plus infime possible en établissant des règles claires susceptibles de faire des différences, appliquant ainsi les volontés fédérales.» Que ce soit, lors du premier passage, la Hadda, au trot pour afficher ses plus beaux atours au niveau des chevaux, de l’harnachement, de la tenue vestimentaire ou lors du second passage, la Talqa, au galop pour dévoiler un alignement idoine, le maniement des fusils avec en apothéose le tir synchronisé, la Sorba du Moqadem Aziz EL Fatehy (Région Beni Mellal Khenifra) a fait l’unanimité du jury lors du Trophée Hassan II, ne laissant aucune chance à la troupe de l'Association Assala des arts équestres traditionnels Settat (Région Casablanca-Settat) menée par le Moqadem Toufiq Nassiri, ni à la troupe de l'Association Forsane Taourirt de la (Région de l'Oriental) dirigée par le Moqadem Laaraj Faraji, classée troisième.

C’est SAR le Prince Moulay Rachid qui a procédé à la remise du Trophée, aux côtés du Prince Moulay Abdallah Alaoui, Président de la FRMSE, ajoutant à la solennité du moment. Driss Jabri reconnaît que la Talqa a été compliquée à juger lors du dernier Trophée Hassan II. «Beaucoup de troupes ont mis en évidence le drapeau marocain sur leur tenue» précise celui qui a cessé de juger entre 2009 et 2016, notamment pour s’occuper du Royal Club Equestre Menzeh, dont il est propriétaire. «C’est évidemment une très belle initiative. Mais l’habillement doit toujours mettre en lumière les couleurs régionales. C’est aussi une manière de créer des différences. En conséquence, j’ai conseillé aux troupes d’afficher leurs spécificités locales et de nicher le drapeau marocain quelque part dans leur habillement.» La qualité des chevaux est aussi précieuse pour les juges. Il ne faut pas oublier qu’une des vocations actuelles de la Tbourida est l’utilisation traditionnelle du cheval barbe. «Non seulement, nous avons réussi à sauver cette race locale qui est si chère à notre cœur» confirme Driss Jabri. «Mais nous avons aussi réussi à l’améliorer. Aujourd’hui, les chevaux sont magnifiques et très bien entraînés. D’ailleurs, la différence est très «je veux saluer la compétence du personnel de la SOREC qui fait nette au niveau de leur prix de vente qui a explosé. Sinon, je veux saluer la un travail merveilleux dans le suivi des chevaux de tbourida. compétence de tout le personSans eux, sans les directeurs de haras nationaux, rien ne serait possible.» nel de la SOREC que ce soit les vétérinaires, les infirmiers, les techniciens. Ils font un travail merveilleux dans le suivi des chevaux. Sans eux, rien ne serait possible.» Surtout pas le Trophée Mohammed VI de Tbourida, qui dès sa première édition, est devenu un moment phare du Salon du Cheval d’El Jadida. Pour le dixième anniversaire du Salon (17-22octobre 2017), on imagine, non sans peine, l’ampleur que ne manquera pas de prendre l’événement. «Cette effervescence nous donne plus de devoirs que de droits» précise Driss Jabri. «Nous devons tendre vers une exigence de sérieux, de qualité. C’est la volonté du président Cherif Moulay Abdellah. Nous devons nous structurer, encore et toujours. Dire que nous deraBat (dar es saLam).vons nous professionnaliser seLe trophée Hassan II a, très vite, déclenché de réelles passions. rait une erreur car ce sont les «au début, tout n’était pas parfait dans la manière de juger» confie driss jabri. «Cette tâche était confiée aux moqadems, amateurs qui ont sauvé la les chefs de troupes, qui étaient donc juges et parties...» Tbourida. Nous devons moderniser la Tbourida sans qu’elle perde son âme.» u

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«La qualification pour les JO de Tokyo est dans tous nos esprits. C’est la grande ambition du Président de la FRMSE Cherif Moulay Abdellah. mais nous devons d’ores et déjà préparer aussi les JO de 2024, à PARIS.»

moHammedIa (royal Club equestre le Carrefour).marcel delestre, ici aux côtés de l’espoir rayan al ouarzazi, a été étonné par la qualité des jeunes cavaliers. «nous devons d’ores et déjà préparer les jo de 2024 qui se dérouleront à paris» dit le coach. «mon adjoint Thierry Clin va suivre ces jeunes cavaliers avec beaucoup de passion. Il ne faut pas se contenter de dire que nous possédons un réservoir de talents, il faut s’en occuper et préparer ces jeunes avec l’attention qu’ils méritent.» PHOTO pHILIppe LemIre


sports équestres

MARceL DeLeStRe : « MêMe LA FRAnce eSt Loin DeRRièRe » MARCEL DELESTRE NE TARIT PAS D’ÉLOGES SUR LES INFRASTRUCTURES DE LA FÉDÉRATION ROYALE MAROCAINE DES SPORTS ÉQUESTRES. «DAR ES-SALAM EST UNIQUE AU MONDE» DIT LE NOUVEL ENTRAÎNEUR QUI VISE LA QUALIFICATION DU MAROC AUX JO DE TOKYO.

PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME LAMY, (À RABAT)

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es entraîneurs français ont la cote au Maroc. On pense, bien sûr, à l’incontournable Marcel Rozier qui veille comme le lait sur le feu au couple star Kebir Ouaddar et Quickly de Kreisker. Et quand il a fallu remplacer son fils, Philippe Rozier, à la tête de la sélection nationale de sauts d’obstacles, la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres et son Président Cherif Moulay Abdellah ont fait appel à un autre hexagonal, en la personne de Marcel Delestre. Ancien compétiteur international, père de Simon, un des meilleurs cavaliers du monde, Marcel Delestre avance avec l’objectif chevillé au corps de qualifier le Maroc pour les Jeux Olympiques de Tokyo, en 2020. Le Mosellan, qui fut sélectionneur de la Colombie et entraîneur national des juniors et jeunes cavaliers pour la Fédération Française a déjà le recul nécessaire pour dresser un premier bilan de sa mission au Royaume. Cheval du Maroc.- Pouvez-vous dresser un premier bilan depuis votre prise de fonction à la tête de l’équipe nationale? Marcel Delestre.- J’ai découvert des cavaliers très motivés. Cela a été une première bonne nouvelle. Le niveau d’ensemble est également très encourageant. Forcément, dans pareilles circonstances, j’ai procédé à une revue d’effectifs qui a été très intéressante. En tout cas, je veux dire que tous les cavaliers marocains auront leur chance à un moment ou à un autre. Connaissiez-vous déjà quelques cavaliers? Outre Kebir Ouaddar qui est mondialement réputé, je connaissais Abdeslam Bennani Smires, le colonel Hassan Jabri et Leina Benkhraba que j’avais observés aux Jeux Équestres Mondiaux de Caen.

Avez-vous déterminé un quota de cavaliers susceptibles d’intégrer l’équipe nationale? Le chiffre idéal, c’est dix cavaliers. En 2018, il y aura deux compétitions très importantes: les Jeux Méditerranéens, à Tarragone et les Jeux Équestres Mondiaux à Tryon, aux Etats-Unis. L’objectif, c’est de bien figurer dans ces épreuves majeures. Il est évident qu’un même couple ne pourra pas participer aux deux compétitions. On doit donc composer deux équipes compétitives. Voilà notre défi. Êtes-vous confiant? Oui, bien sûr. Même si je n’aime pas évoquer les cas individuels, j’ai été très agréablement surpris par l’équitation de Samy Colman, Mehdi Benbiga ou Ali Al Ahrach lors de notre tournée estivale en France. Nous devons juste combler un petit retard sur la qualité des chevaux en investissant sur des montures de huit ou neuf ans que nous travaillerons pour les mener au très haut niveau. C’est indispensable pour nourrir espoirs et ambitions. Car Quickly de Kreisker, la star du Royaume, est un peu l’arbre qui cache la forêt. La Fédération Internationale vient de porter à 3 le nombre de cavaliers par équipe au lieu de 4 pour les Jeux Olympiques. Est-ce une chance pour le Maroc ? C’est surtout une mauvaise nouvelle pour le sport et l’équité. Avant, un cavalier pouvait avoir un souci ou un cheval pouvait être éliminé sans condamner son équipe. Désormais, on devra appeler ça, la roulette russe. C’est pourquoi beaucoup de spécialistes sont opposés à cette réforme! On ne peut quand même pas concevoir une politique pour les seuls pays émergents qui ont déjà beaucoup de difficultés à figurer honorablement sur la scène internationale tant au niveau des cavaliers que des chevaux.

Une qualification par équipes aux JO de Tokyo, en 2020, est-elle envisageable? Je suis venu au Maroc pour ce seul et unique objectif. C’est réalisable. Je veux aller le plus haut possible avec cette équipe. La qualification pour les JO est la grande ambition du Président de la FRMSE Cherif Moulay Abdellah. Nous devons être à la hauteur de l’ambition qu’il a pour le sport équestre et pour son pays. C’est aussi l’ambition des cavaliers, des entraîneurs, de toute la famille du cheval au Maroc. Tokyo est dans tous nos esprits mais nous devons d’ores et déjà préparer les JO de 2024 qui se dérouleront à Paris. Le Maroc possède, en effet, un réservoir de jeunes talents très intéressants à l’image de Rayan Al Ouarzazi et Sidi Ahmed Mamou qui se sont illustrés et qualifiés, à Alger, pour la Finale FEI World Jumping Challenge ! Mon adjoint ierry Clin va suivre ces jeunes cavaliers avec beaucoup de passion. Car il ne faut pas se contenter de dire que nous possédons un réservoir de talents, il faut s’en occuper et préparer ces jeunes avec l’attention qu’ils méritent. Vous avez assisté à votre première Semaine du Cheval à Dar Es-Salam. Quelle est votre impression? Amine Sajid a été un très beau vainqueur après une finale palpitante. Surtout, il est très jeune. C’est même le plus jeune vainqueur de l’épreuve chez les seniors, prouvant une nouvelle fois la richesse du potentiel des cavaliers marocains. Sinon, j’ai pu redécouvrir et apprécier la Fédération et Dar Es-Salam. Avec Dar Es-Salam, la Fédération Royale Marocaine dispose d’une qualité d’infrastructures qui n’a pas d’équivalent dans le monde. Aucune fédération au monde ne possède de tels équipements. Trouver mieux, c’est impossible. Même la France est très loin derrière le Maroc. Avec de tels outils, nous n’avions pas le droit d’envisager l’échec. u CHantILLy.marcel delestre, ici aux côtés du prometteur ali al ahrach, a profité de la tournée estivale en France pour procéder à une revue d’effectifs. «j’ai été agréablement surpris par l’équitation de samy Colman, mehdi Benbiga ou ali al ahrach» confie-t-il.

Quelles ont été vos premières décisions? J’ai sensibilisé tous les cavaliers avec beaucoup de fermeté sur l’importance du travail des chevaux. J’ai fait beaucoup de pédagogie car nos cavaliers manquaient d’expérience dans ce domaine. Je dois avouer que j’ai été très surpris par leur prise de conscience, leur implication et leur motivation. Il va s’en dire que les bases sont capitales. Avant d’apprendre à courir, il faut apprendre à marcher.

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arts équestres

PAR DIMITRI FERREIRA, À CASABLANCA

SADek eL bAhjAoui, un hoMMe De chevAL Au SeRvice De L'ARt SADEK EL BAHJAOUI NE RISQUE PAS DE CHÔMER AU COURS DES PROCHAINS MOIS. LE CÉLÈBRE ARTISTE ÉQUESTRE MAROCAIN VA PROPOSER TROIS NOUVELLES CRÉATIONS DÈS SEPTEMBRE, À L'HÔTEL SELMAN MARRAKECH. L'OCCASION D'EFFECTUER UN RETOUR SUR SA CARRIÈRE, DE SA COLLABORATION AVEC LA SOREC À SA RENCONTRE AVEC ABDESLAM BENNANI SMIRES.

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a France, la Russie, Hong-Kong, le Japon, la Turquie, la Suisse, les Émirats arabes unis... Il semble que le terrain de jeux de Sadek El Bahjaoui n'ait jamais eu de frontières. Mais cet artiste équestre, qui a longtemps semé son talent aux quatre coins du monde, préfère désormais le cultiver sur ses terres. Sans doute parce que sa passion l'a contraint à quitter le Maroc alors qu’il n'avait que 9 ans. «J'ai toujours su que je rentrerais au Maroc après avoir fait mes armes à travers le monde» confie-t-il. «J'ai constamment eu envie de transmettre, de créer, d'impulser et de faire rayonner la beauté de mon pays à travers toutes ses formes d'art». En fait, lorsqu'il quitte le Maroc pour la première fois, Sadek s'est déjà éloigné de sa famille depuis trois ans. Dès l'âge de six ans, il a décidé de suivre deux de ses frères aînés partis travailler à une cinquantaine de kilomètres de Marrakech (sa ville d'origine), dans un centre équestre basé à Ouirgane.

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Durant ces trois années, il s'est soumis à leurs côtés à un apprentissage de la voltige, au dressage, au travail à pied et à l’acrobatie. Mais en 1991, quand le propriétaire du centre a décidé de rentrer en France, la plupart des membres se sont dispersés. Toutefois, la rigueur de Sadek a rapidement été récompensée, puisque c'est cette année-là, qu'il quitte le Maroc avec ses deux frères et intègre à Paris, l'Académie Fratellini, un centre de formations aux arts du cirque. Un an plus tard, il rejoint même l'un de ses frères, dans le sud de la France, jeune propriétaire d’une écurie de dressage. Sadek suit alors une formation, et à 11 ans, il découvre l'école. Cela ne l'empêche pas de continuer à alimenter sa passion, le jeune écolier aidant son frère durant les week-end et les vacances.

L’année 1999 marque un tournant dans sa carrière. Sadek est en effet repéré par Bartabas, le célèbre fondateur du théâtre équestre Zingaro et metteur en scène de génie. «Ma rencontre avec Bartabas fut enrichissante au niveau artistique et équestre» explique-t-il. «Il a révolutionné le spectacle équestre. C'est vraiment une référence.» C'est ainsi qu'à seulement 17 ans, Sadek intègre une des compagnies les plus prestigieuses au monde et participe durant trois années à une tournée à travers l'Europe. Une expérience qui lui donne la volonté et le courage de se lancer dans l'élaboration de son premier numéro: le Guerrier rêveur, un numéro de voltige orientale qui va connaître un franc succès sur les plus belles scènes européennes. Et si la suite de cette expérience le conduit vers une nouvelle tournée de trois ans avec Bartabas, son envie de rentrer au Maroc se fait de plus en plus pressante.

Ébloui par le show de Sadek, Sa Majesté le roi mohammEd VI lui demande de monter dans sa loge. Sadek croit tout d'abord à une blague. C’est pourtant un rêve éveillé que va vivre l’artiste.


arts équestres

PHOTO drIss BenmaLeK

eL jadIda.- sadek el Bahjaoui partage sa passion avec son fils, Ismaêl, lequel a fait sa première apparition à l’âge de 11 mois, alors qu’il ne savait pas encore marcher.... L’artiste a réalisé une incroyable série de photos à la Citerne portugaise d’el jadida (ci-contre).

Ainsi, en 2010, après avoir acheté trois chevaux, il décide d'entamer une carrière solo et se rend au Salon du Cheval d'El Jadida. En ce jour d'octobre, Sa Majesté le Roi Mohammed VI est présent dans les tribunes et assiste à différentes représentations, pour la troisième édition de l’événement. Ébloui par le show de Sadek, Sa Majesté lui demande de monter dans sa loge. Sadek croit tout d'abord à une blague. C’est pourtant un rêve éveillé que va vivre l’artiste. Informé des projets de Sadek, le Souverain lui propose son soutien. A cette époque, le Marrakchi n'a qu'une idée en tête : rentrer au Maroc pour former de jeunes marocains à l'art équestre. «Les choses se sont vraiment accélérées suite à ma prestation au Salon du cheval d'El Jadida et ma rencontre avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI», explique-t-il. «La SOREC a cru en ce projet et m’a énormément aidé.» Pendant six mois, Sadek sillonne les régions du Maroc à la recherche de jeunes, capables d'intégrer son programme.

Il en sélectionne six (âgés entre 15 et 30 ans) dont trois cavaliers débutants et trois acrobates. Accompagné de dix chevaux barbes et arabesbarbes, il se produit ensuite avec son équipe aux 4e et 5e éditions du Salon du Cheval d’El Jadida (2011 et 2012) où il présente deux créations: Jemaa El Fnaa et Bladi. Le succès est au rendezvous et Sadek décide de se projeter vers de nouveaux défis. «La SOREC continue le travail notamment à travers l’école des arts équestres de Marrakech» se réjouit Sadek. Il devient consultant équestre en 2012, suite à une nouvelle rencontre déterminante: Abdeslam Bennani Smires, cavalier international de sauts d’obstacles et propriétaire du Selman Marrakech, un hôtel de luxe. «Nous nous sommes rencontrés grâce à un ami d'enfance» explique Sadek. «Notre passion commune pour le cheval nous a rapprochés. Depuis, nous sommes devenus de vrais amis et avons décidé de collaborer au sein de son établissement hôtelier.»

Tombé sous le charme de ce magnifique endroit qui abrite notamment deux somptueuses écuries où logent des pur-sang arabes paradant en liberté dans les jardins, Sadek installe alors sa cavalerie en résidence et propose toujours des expériences exclusives autour du cheval. Ça ne l’empêche pas d’assumer également la fonction d'entraîneur de la Gendarmerie royale. Et de continuer à se produire en spectacle avec ses chevaux lors de galas ou d’événements privés. Baptisé Symphonie Équestre, son dernier spectacle a séduit, au début de l’été, Jean-François Girault, l'ambassadeur de France et son épouse Marie-Cécile Tardieu, lors d’une belle soirée organisée à la Résidence de France (voir pages 80 et 81). Il poursuit aussi la préparation de trois nouvelles créations d'origines différentes (Cheval d'orient, Danse avec les chevaux et Fantaisies équestres) qu'il va proposer dès septembre dans le somptueux cadre de l'Hôtel Selman, avant de se lancer dans une tournée nationale et internationale à partir de 2018. Surtout, Sadek partage sa passion avec son fils, Ismaêl lequel a fait sa première apparition sur scène pour l'inauguration de l'institut du cheval Moulay El Hassan de Rabat (en 2013), alors qu'il n'avait que 11 mois et ne savait pas encore marcher.... La relève est déjà assurée ! u

www.sadekequestrianart.com

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filière équine: métiers du cheval

DRiSS koRbi, SecRetS D’un pALeFRenieR ANCIENS TECHNICIENS DE BOXES, LES PALEFRENIERS SONT AUJOURD’HUI DE VRAIS ACCOMPAGNATEURS DE VIE DU CHEVAL ET CONTRIBUENT FORTEMENT À L’AMÉLIORATION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES PERFORMANCES DE L’ÉQUIDÉ. GROS PLAN SUR UN MÉTIER QUI A ÉVOLUÉ AVEC DRISS KORBI, RÉFÉRENCE DU HARAS NATIONAL DE BOUZNIKA. PAR MARYEM LAFTOUTY

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l assure le nettoyage des écuries, il cure les sabots, il étrille, il brosse le poil, il change la litière, nourrit les chevaux et les panse. Ensuite, il les sort du box pour une petite promenade, les prépare aux épreuves physiques et, bien sûr, cerise sur le gâteau, il les monte régulièrement. Driss Korbi est un bel homme de 26 ans, dans la force de l’âge. Il est palefrenier. Sa journée de palefrenier commence à 7h du matin. Son métier est la base des autres métiers liés à la filière équine. C’est un rouage indispensable à la vie des chevaux et au bonheur des cavaliers. Tôt le matin ou tard le soir, le palefrenier veille au bien-être du cheval comme un père chouchoute son enfant. Au Maroc, la mission d’un palefrenier évolue et prend de nouvelles dimensions. En effet, il n’est plus question d’un simple technicien de boxes, mais il s’agit aujourd’hui d’un accompagnateur de vie qui contribue fortement à l’amélioration de l’environnement et des performances de l’équidé. S’il existe bien un homme qui murmure aux oreilles du cheval, Driss Korbi en est la preuve vivante. Palefrenier depuis plus de 12 ans, il a fait du cheval sa vie et il vit à ses côtés depuis toujours. Il nous a accueillis au Haras National de Bouznika où il s’occupe de Robson, comme des autres chevaux, depuis cinq ans. Palefrenier dès son enfance, il rejoint le Haras de Bouznika pour confirmer son dévouement au métier et sa passion pour le cheval. Là, au gré des formations internes, il est deveneu soigneur, chuchoteur et dresseur éthologue. «Il me suffit juste d’un regard pour comprendre ce que le cheval ressent» confie Driss. «Je sais s’il est heureux ou s’il est contrarié. S’il est épanoui ou s’il a subi un préjudice dans le passé. Et cela permet de concevoir la meilleure façon de travailler avec lui», nous confie le palefrenier.

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Un palefrenier s’occupe non seulement de l’environnement du cheval et de son hygiène mais il doit également accomplir avec lui plusieurs activités au quotidien afin de préserver ou améliorer sa condition physique. On n’est pas inquiet pour Robson. La tête hors du box, il la secoue énergiquement à la vue de Driss. Aucun doute. «Il s’agit là de l’expression d’une excitation joyeuse» traduit Driss. En ouvrant la porte, Robson se laisse caresser avec une gourmandise attendrissante. Driss vérifie son abreuvoir avant de jeter un œil sur ses fers, puis son lit. Tout va bien. Il le selle, toujours en échangeant quelques jolies tendresses et mots délicieux. L’heure de la sortie a sonné. Robson est content. Inutile de comprendre le langage du cheval pour le percevoir. «Hier, j’ai fait courir mon cheval» précise Driss qui ne manque jamais une occasion de montrer son lien affectif et possessif avec l’équidé. «Aujourd’hui, il sait qu’il va au paddock. Le cheval a un tempérament assez particulier qui le distingue des autres animaux. Il faut lui varier les activités pour qu’il garde la meilleure condition psychique qui lui permettra de monter en performances durant les entraînements. Il faut vraiment comprendre son état d’esprit avant de lui imposer un effort. Sinon, il risque facilement de le rejeter». Chaque jour, Driss, comme les quatorze autres palefreniers du Haras, est vigilant aux moindres changements d’habitude ou de tempérament de ses protégés et veille à leur état de santé. Il repère tout comportement anormal, blessure, nervosité, refus de s’alimenter. Il est même capable de dispenser quelques soins vétérinaires élémentaires en cas d’urgence.

« Il me suffit d’un regard pour comprendre ce que le cheval ressent. Je sais s’il est épanoui ou s’il a subi un préjudice dans le passé. Et cela permet de concevoir la meilleure façon de travailler avec lui. »

L’expérience de palefrenier a permis à Driss d’acquérir une aisance et une fluidité de communication avec le cheval quelle que soit sa race. «Chaque cheval a son tempérament, le pursang arabe est un cheval assez énergique» dit-il. «Du coup, il faut être très calme pour pouvoir communiquer avec lui. Contrairement au barbe qui est plutôt très posé, il comprendre rapidement mais nécessite beaucoup d’énergie pour répondre à la communication». Driss Korbi est aujourd’hui un dresseur éthologue respecté. Sa polyvalence est devenue indispensable au Haras national de Bouznika. Il n’hésite jamais à exercer les autres métiers, en parallèle, comme maréchal -ferrant, ou encore chuchoteur, quand on fait appel à lui. Il a fait du cheval son univers, son métier et sa passion. Originaire de Benslimane, où il a vécu sa tendre enfance, il a quitté ses études très tôt pour se consacrer entièrement au monde équestre. «S’occuper du cheval est un bien-être personnel plus qu’un simple métier» avoue-t-il. «C’est le seul animal avec lequel nous pouvons coexister en parfaite harmonie» a-t-il avoué. Il a commencé à monter à cheval à l’âge de sept ans sur les chevaux de l’élevage familial. «Quelques années plus tard, j’ai décidé d’aller plus loin et j’ai travaillé dans d’autres fermes afin de renforcer mes connaissances et mes compétences avec le cheval».

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PHOTOS jeHad aBdaLLaH

BouZnIKa (Haras national).palefrenier dès son enfance, driss Korbi est devenu soigneur, chuchoteur et dresseur éthologue, au Haras national de Bouznika.


filière équine: métiers du cheval Et cette expérience porte ses fruits. Nombreuses sont les courses et les concours qu’il a remportés dès l’adolescence à l’image du Festival de Bouznika ou du Mousem al Inab. Il a même brillé dans des concours de randonnées. N’empêche, Driss ne trouve pas son bonheur dans ses seuls succès mais il s’épanouit dans sa relation avec le cheval. «Quand on est dans un concours, on peut monter l’animal une seule fois et ne plus le revoir» explique Driss, qui continue à participer aux concours de Tbourida. «Le cheval n’est plus alors qu’une simple monture. Il n’y a pas de contact ou de lien qui se construit et perdure. En plus, le cheval risque de se blesser et cela me faisait très mal au cœur. J’ai toujours aspiré à le mettre dans les meilleures conditions et à travailler sur son bien-être». Exercer le métier de palefrenier demande beaucoup de douceur et de sensibilité. C’est un métier prenant mais la passion reste un moteur très puissant. Et valorisant. «Financièrement, j’ai rapidement évolué» confie Driss. «Mais le plus important pour moi était de faire quelque chose que j’aimais. Et le contact avec le cheval n’a jamais eu de prix à mes yeux. Même durant mes jours de congés, je me retrouvais dans les boxes, heureux, à nettoyer et à m’occuper de mes chevaux. Je passe toutes mes journées avec le cheval. Il m’apporte beaucoup de bien et c’est normal que je le lui rende». Aujourd’hui, sa riche expérience avec le cheval lui a permis de devenir dresseur éthologue. L’idée, c’est de dresser le cheval en utilisant une nouvelle façon de communiquer avec lui qui se base sur la délicatesse et se concentre sur l’étude comportementale et psychologique. «Pour obtenir le meilleur d’un cheval, il faut tout aussi bien travailler le contact, le bien-être, le comportement pour améliorer la condition physique» confirme Driss. Pour cela le dresseur doit savoir communiquer avec le cheval sans le vexer. Il faut faire appel à des méthodes non violentes ni contraignantes basées sur la compréhension de la nature de l’animal, de ses besoins et de ses envies. «La réussite du métier dépend également du travail d’équipe entre accompagnateurs et responsables palefreniers, soigneurs et manager de la SOREC» assure Driss. «Nous communiquons beaucoup entre nous. Nous faisons régulièrement des réunions pour évoquer de l’état de chaque cheval et assurer son suivi dans les meilleures conditions». A Bouznika, les chevaux sont entre de bonnes mains... u

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PHOTOS jeHad aBdaLLaH

BouZnIKa (Haras national).driss Korbi est un homme de passion. «Le contact avec le cheval n’a jamais eu de prix à mes yeux» dit-il. «Le cheval m’apporte beaucoup de bien et c’est normal que je le lui rende.»

PAR M. LAFTOUTY

Adil Logdali: « il faut parler de soigneurs... » A

dil Logdali, responsable des écuries du haras national de Bouznika, ne tarit pas d’éloges sur Driss Korbi. «Peu de palefreniers ou soigneurs sont aussi qualifiés que Driss» précise Adil. «Il a eu droit à des formations spécialisées avec la SOREC, dispensées par des formateurs étrangers, qui nous apportent un savoir et de nouvelles techniques. Driss a plusieurs cordes à son arc. Nous avons besoin de cette polyvalence pour promouvoir la filière et contribuer efficacement à son développement. Puisqu’il est aussi chuchoteur, Driss comprend parfaitement le langage du cheval et peut facilement communiquer avec lui. Driss est indispensable à un élevage».

Adil Logdali a aussi une vision très précise du métier de palefrenier. «Le métier de palefrenier a évolué» précise-t-il. «Avant, le palefrenier classique était quelqu’un qui s’occupait uniquement de l’entretien des boxes. Aujourd’hui, le terme de palefrenier n’est plus utilisé. On parle de soigneur d’équidés. Et d’ailleurs les nouveaux lauréats de l’institut spécialisé sont tous initiés à être des soigneurs. C’est cette appellation de soigneurs que nous souhaitons véhiculer. Rentrer dans le box et déceler, tout de suite, ce qui ne va pas, voilà le défi du soigneur. Ensuite, le soigneur doit être qualifié pour l’alimentation, le bienêtre et la condition physique de l’équidé.» u


sous le sabot

M'hammed Karimine veut marcher sur les traces de Ismail Nassif...

m’hammed Karimine

Ismail nassif

IL TRACE SON CHEMIN à grande vitesse dans le monde des courses. Alors qu'il n'a demandé ses couleurs à la SOREC qu'en 2012, M'hammed Karimine a d'ores et déjà remporté quelques-unes des plus belles épreuves du circuit marocain et même brillé en France dans une compétition pour chevaux arabes. Mais le nouveau Président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar) ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, lui qui a décidé de relever un nouveau challenge en plaçant à l'entraînement, en France, Royal Grine (Montmartre) un pur-sang anglais de 3 ans, qu'il a fait naître et élevé.

Royal Grine sera désormais entraîné par Lisa Carbery. Il espère ainsi suivre les traces de Ismail Nassif, qui avait, en 2002, porté haut et fort les couleurs du Maroc dans la discipline de l'obstacle, grâce au MOR Matador (Zafaan) lequel s'est imposé dans l'Hexagone, sur l'hippodrome de Divonne-les-Bains, sous l'entraînement d'Arnaud Chaillé-Chaillé. A noter que Royal Grine, gagnant dans le Royaume de trois courses en plat, est le propre frère de Titi de Montmartre (Montmartre) une petite championne en haies, qui a gagné deux épreuves de groupe 3 et pris une quatrième place dans un Groupe 1. u

Belle fête au Trophée Maroc Équestre LA 13e éDITION du Trophée Maroc Équestre, placée sous le signe «Le Galop des étoiles» et organisée de main de maître par Badr Fakir, fondateur du magazine Maroc Équestre, a rendu hommage aux cavaliers marocains et notamment à Kébir Ouaddar, illustre porte-drapeau du Maroc aux JO de Rio, dont la récompense (photo) a été remise par Omar Skalli, le Directeur Général de la SOREC. A noter le prix spécial remis à la FRMSE, qui s’est vu octroyer le trophée FEI Solidarity par la Fédération équestre internationale. u

Nawal El Moutawakel à Dar Es-Salam ! La 33e édition de la Semaine du Cheval est devenue un événement incontournable du paysage sportif. En atteste la pluie de personnalités qui ont défilé à Dar Es-Salam pour assister à ce magnifique spectacle. A l’image de Nawal El Moutawakel, médaille d'or du premier 400m haies féminin de l'histoire aux Jeux Olympiques de Los Angeles, en 1984. L’icône du sport marocain, vice-présidente du Comité international olympique, n’a jamais quitté sa bonne humeur, multipliant les photos avec les cavaliers, les officiels et les spectateurs. u

Le MRT fait sa promotion à Chantilly !

Belle complicité entre nawal el moutawakel et Badr Fakir, secrétaire Général de la Frmse.

Dans le sillage du docteur El Habib Marzak (photo), commissaire du Salon du Cheval (17-22 octobre, à El Jadida), les responsables de la FRMSE ont profité du Jumping de Chantilly pour faire la promotion du Morocco Royal Tour dont les trois étapes auront lieu à Tétouan (5 au 8 octobre), Rabat (12 au 15 octobre) et El Jadida (19 au 22 octobre), dans le cadre du 10e Salon du Cheval d’El Jadida. u

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ambassade de france PAR JÉRÔME LAMY, (À RABAT)

LA DipLoMAtie pAR Le chevAL O

n appelle ça une grande idée. En organisant, à Rabat, à la Résidence de France, une soirée inédite destinée à célébrer « le cheval, une passion partagée entre la France et le Maroc », l’Ambassadeur de France au Maroc Jean-François Girault et son épouse Marie-Cécile Tardieu ont réussi une grande opération de prestige et de fraternité. «Cette soirée est le fruit de la coopération exceptionnelle entre l’Ambassade de France, le Ministère de l’Agriculture et la SOREC» a confié Marie-Cécile Tardieu. En présence notamment du Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Monsieur Aziz Akhannouch et du Directeur Général de la Société Royale d'encouragement du Cheval, Omar Skalli, l’Ambassadeur de France, Jean-François Girault, a réuni d’éminentes personnalités : cavaliers, jockeys, dresseurs, entraineurs, propriétaires ou autres responsables des sociétés de courses. «La France partage avec le Maroc une ancienne et haute culture du cheval dont nos deux pays ont à cœur d’entretenir la tradition et le rayonnement» a précisé Jean-François Girault. «Les coopérations sont déjà nombreuses dans la filière équine et les sports équestres. Mais la France peut partager davantage d’expériences avec le Maroc. Le poids économique de la filière équine doit être pris en considération pour le développement de nos relations économiques.» M. Deroubaix, membre de la direction de France Galop, du French Racing and Breeding Committee et du Syndicat des éleveurs de chevaux de sang de France, avait fait spécialement le déplacement pour l’événement. Des échanges ont ainsi eu lieu dans le dessein de faciliter les mouvements entre la France et le Maroc au bénéfice de la filière du cheval des deux côtés de la Méditerranée. La prochaine étape prendra la forme de rencontres que l’Ambassade de France souhaite promouvoir à l’occasion de la 10e édition du Salon du Cheval d’El Jadida. u

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raBat (rÉsIdenCe de FranCe).(1).- aziz akhannouch (ministre de l’agriculture), aux côtés de son épouse salwa akhannouch, de l'entraîneur international marcel rozier, de jérôme Lamy (directeur Général du magazine Clin d'œil) et de jean-François Girault (ambassadeur de France) (2).- marie-Cécile Girault (épouse de l'ambassadeur) avec le jockey david Bouland. (3).- Les cavaliers abdelkader maamar et abdeslam Bennani smirès, en compagnie de leurs épouses et marcel rozier. (4).- L’ambassadeur de France a réuni d’éminentes personnalités ! (5).- Le ministre de l’agriculture, aziz akhannouch, s'est entretenu avec l’ambassadeur de France, jean-François Girault. (6).- michèle Laforest, veuve de jean pierre Laforest, l'ancien directeur du Haras royal Les sablons, a de bonnes lectures... (7).- Belle complicité entre omar skalli, directeur Général de la soreC et marcel rozier. (8).- sharif el alami, propriétaire de l'écurie jalobey racing, en pleine discussion avec ahmed Bentouhami, directeur Général de l'onssa. (9).- patrick GuerrandHermès, homme d'affaires, passionné de polo, heureux de retrouver son ami marcel rozier.

PHOTOS pHILIppe LemIre


carte postale: sur la route de tryon (etats-unis)

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C’est Quickly qui décidera...

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our dire la vérité, une saison, après les Jeux Olympiques, est toujours très difficile. Nous avions une telle pression pour la régularité du travail, la préparation des chevaux que la décompression est naturelle. C’est à ce moment- là, dans les creux d’une carrière, que l’on reconnaît les champions. Il faut savoir se remettre en question. Il ne faut pas se crisper ou s’énerver. Car, on transmet son stress aux chevaux. Il faut garder la confiance. Et ne pas écouter les commentaires des uns et des autres. Il faut aussi préciser que sans Quickly, tout est plus compliqué. Après sa petite entorse sans gravité à Doha, en début d’année, Quickly a bénéficié de trois mois de soins et de trois mois de repos en thalasso. En fait, sa blessure est un mal pour un bien. A l’âge de treize ans, il avait besoin de souffler et de se reposer. Il avait besoin d’oublier les obstacles. Il vient de rentrer aux écuries, à Boisle-Roi, en cette fin d’été. Il a musclé son dos. Il est magnifique. Nous allons le remettre progressivement au travail pour prolonger le plus longtemps possible sa carrière. Pendant quatre ans, on l’a parfaitement géré. Nous devons travailler sa résonance au sol. On ne peut pas passer de la thalasso aux épreuves de Grand Prix. Il faut le remettre en activité progressivement. L’idée, c’est qu’il soit prêt pour les Jeux Mondiaux de Tryon, en 2018, puisque nous sommes déjà qualifiés. Quoi qu’il en soit, il faudrait trouver le plus rapidement possible un autre cheval afin de ménager des plages de repos à Quickly mais aussi et surtout de permettre à Kebir de travailler dans le très haut niveau même quand Quickly est au repos. Pour qu’un cavalier soit performant, il faut qu’il soit au plus haut niveau dans toutes les compétitions. Les barres de 1m60 doivent devenir une habitude. De toute façon, nous devons aussi penser à qualifier Saphir pour les Jeux Mondiaux afin d’avoir un plan B ou C.

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PHOTO aBdou moKHtarI

Cheval du Maroc a décidé de mettre ses pas dans ceux de Kebir Ouaddar et de son entraîneur, Marcel Rozier. Jusqu’aux Jeux Equestres Mondiaux de Tryon aux Etats-Unis ( 10 au 23 septembre 2018 ), le couple vedette des sports équestres marocains vous fait partager le quotidien de leur fabuleux cheval Quickly de Kreisker, leurs joies, leurs doutes, leurs espoirs, leurs rêves. Confidences exclusives...

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Saphir du Talus est un cheval qui a d’énormes moyens. C’est sans doute même un cheval qui a le niveau des Jeux Olympiques. Mais il ne correspond pas forcément à l’équitation de Kebir. Car c’est l’opposé exact de Quickly. Pourtant, il a un énorme talent que le public marocain pourra apprécier car il participera aux deux premières étapes du Morocco Royal Tour à Tetouan et Rabat. Quickly nous accompagnera au Maroc. C’est une certitude. On le fera beaucoup travailler sur le plat. Et il effectuera peut-être son grand retour lors de la dernière étape du Morocco Royal Tour à El Jadida. Pour le dixième anniversaire du Salon du Cheval, ce serait un grand moment d’émotions. Mais nous ne nous laisserons pas griser par l’événement. C’est le cheval qui commande. Ce sera Quickly qui décidera ou non de sa participation à l’événement. On s’adaptera à ses capacités physiques, à sa forme du moment, à son moral. Dans notre scénario idéal, Quickly participera aux épreuves d’El Jadida, Lyon, Genève et Paris avant de se reposer en fin d’année. Et commencera l’année 2018, en pleine forme, pour la tournée aux Emirats avant de la terminer en beauté aux Jeux Equestres Mondiaux. Cet été, nous avons quand même remporté un Grand Prix 3*, coté à 140 cm avec barrage, sur la carrière des Princes avec Cordano Sitte Z, grâce à un second parcours très rapide. Entendre l’hymne marocain, c’est toujours bon pour le moral. Cordano, c’est un bon guerrier. C’est un très bon cheval d’appoint. Il n’a pas la qualité pour sauter des barres de 1m60 mais sur des barres de 1m45 / 1m50, il est parfait. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’il a 15 ans. Les années passent si vite. Notre histoire a commencé il y a cinq ans. Elle est merveilleuse. Nous remercions Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour son inestimable confiance. Et nous espérons que les plus belles pages restent encore à écrire. u


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