Siyoum Harambam Paris

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Beth Loubavitch - Paris • 21 Tévèt 5775



LE SIYOUM (La dernière Hala’ha du Rambam, Hil’hot Mela’him chapitre 12, Hala’ha 5) 5. À cette époque, il n'y aura plus ni famine ni guerre, ni jalousie ni rivalité, car les bienfaits seront distribués en abondance, et les délices trouvés comme la poussière. Le monde entier ne s'occupera que de la seule connaissance de D. C'est pourquoi les Juifs seront tous de grands Sages, connaissant les choses cachées, comprenant l'intention de leur Créateur comme ce que peut en saisir l'Homme, ainsi qu'il est dit « car la terre sera remplie de la connaissance de D. comme l'eau recouvre les Océans ».

‫ לֹא יִ ְהיֶ ה ׁ ָשם לֹא ָר ָעב וְ לֹא ִמלְ ָח ָמה וְ לֹא ִקנְ ָאה‬,‫ ו ְּבאוֹ תוֹ ַה ְ ּז ַמן‬.‫ה‬ ‫ וְ כָ ל ַה ּ ַמ ֲע ַד ִ ּנים‬,‫ ׁ ֶש ַה ּטוֹ ָבה ִּת ְהיֶ ה ֻמ ׁ ְש ּ ַפ ַעת ַה ְר ֵ ּבה‬- ‫וְ ַת ְחרוּת‬ ‫ ֵאלָ א לָ ַד ַעת ֶאת ה׳‬,‫ וְ לֹא יִ ְהיֶ ה ֵע ֶסק ָּכל ָהעוֹ לָ ם‬.‫ְמצוּיִ ין ֶּכ ָע ָפר‬ ‫ וְ יוֹ ְד ִעים דְּ ָב ִרים ַה ְּסתו ִּמים‬,‫ וּלְ ִפיכָ ְך יִ ְהי ּו ֲחכָ ִמים ְ ּגדוֹ לִ ים‬.‫ִ ּבלְ ַבד‬ ‫״כי‬ ִּ :‫ ׁ ֶש ֶ ּנ ֱא ַמר‬,‫ָה ֲעמו ִּקים; וְ יַ ּ ִׂשיג ּו דַּ ַעת בּ וֹ ְר ָאם ְּכ ִפי כּ ַֹח ָה ָא ָדם‬ .‫ ַּכ ּ ַמיִ ם לַ ָ ּים ְמכַ ִּסים״‬,‫ָמלְ ָאה ָה ָא ֶרץ דֵּ ָעה ֶאת ה׳‬ .‫ְ ּב ִר ְיך ַר ֲח ָמנָ א דְּ ַס ְ ּי ַען‬

LA HAT’HALA (La première Hala’ha du Rambam, Hil’hot yessodeï hatorah • Chapitre 1, Hala’ha 1) 1. Le fondement de tous les fondements et le pilier de toutes les sciences est d’être conscient qu’il est une Existence Première qui fait venir toute chose à l’existence. Toute chose existante du Ciel et de la Terre, ou intermédiaire, n’est venue à l’existence qu’en vertu de la réalité de Son existence.

.‫אשוֹ ן‬ ׁ ‫ לֵ ַידע ׁ ֶש ֵ ּי ׁש ׁ ָשם ָמצוּי ִר‬,‫ יְ סוֹ ד ַה ְ ּיסוֹ דוֹ ת וְ ַע ּמוּד ַה ָחכְ מוֹ ת‬.‫א‬ ‫וְ הוּא ַמ ְמ ִציא ָּכל ַה ִ ּנ ְמ ָצא; וְ כָ ל ַה ִ ּנ ְמ ָצ ִאין ִמן ׁ ָש ַמיִ ם וָ ָא ֶרץ ו ַּמה‬ . ֹ‫ לֹא נִ ְמ ְצא ּו ֶא ָּלא ֵמ ֲא ִמ ַּתת ִה ּ ָמ ְצאו‬,‫ׁ ֶּש ֵ ּבינֵ ֶיהן‬ 3


Cet article est extrait du

'HABAD MAGAZINE Info & abonnements : habadmagazine@gmail.com

Note de l’éditeur : Cet article est basé principalement sur plusieurs entretiens avec les personnes impliquées personnellement dans ces événements uniques. Nous tenons à remercier de nombreuses personnes qui ont pris de leur temps pour partager leurs souvenirs avec nous et qui ont recherché dans leurs archives pour partager les photos et les documents reproduits ici. Voici les noms de quelques-uns d’entre eux :

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Rav Morde’haï Bistritzky, Rav Shimon Elitov, Rav Shmuel Greisman, Rav Yossef Hecht, Rav Haïm Kaplan, Rav Yossef Kramer, Rav Yossef Its’hak Levenhartz, Rav Hirshel Raskin, Rav Levi Shemtov.

FÈS, LE CAIRE, TIBÉRIADE SIYOUM HARAMBAM AUTOUR DE LA PLANÈTE

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e mois-ci, les Juifs du monde entier achèveront un cycle de l’étude du Rambam : le 33ème cycle pour ceux qui étudient trois Perakim (chapitres) par jour et le 11ème pour ceux qui étudient un Perek (chapitre) par jour.

Il est presque superflu d’expliquer aux lecteurs de ce magazine les immenses efforts que le Rabbi investit dans le Mivtsa (campagne) de l’étude du Rambam et l’énorme importance que le Rabbi attachait à cette étude. Durant les Farbrenguens, le Rabbi ne cessait de demander instamment que chacun prenne sur soi de rejoindre l’un des cycles d’étude du Rambam, de préférence trois Perakim par jour et aussi d’encourager d’autres personnes à en faire de même. Tout au long des années, depuis que le Rabbi instaura cette étude lors d’A’haron Chel Pessa’h 5744 (1984), le Rabbi consacrait une partie de chaque Farbrenguen à expliquer le Rambam du jour selon le cycle de trois Perakim ; parfois, durant des Si’hot entières, il analysait l’enseignement du Rambam du jour et son implication dans la vie de tous les jours et la façon dont un Juif doit se conduire et réfléchir. Le Rabbi était également souvent photographié en train d’étudier le Rambam en voiture sur la route vers l’Ohel. Dans le cadre de cette campagne, le Rabbi a demandé instamment que des Siyoumim (conclusions) festifs soient organisés à chaque fin de cycle et même à la fin


de chacun des quatorze livres du Yad Ha’hazaka. À partir de Zayin Adar 5745 (1985) - vers la fin du premier cycle de Rambam - et tout au long de l’année, le Rabbi encouragea et insista pour que soient organisés des Siyoumim dans le monde entier pour célébrer la conclusion de l’étude. Par ailleurs, en plus de l’attention particulière que le Rabbi a portée aux Siyoumim en général, le Rabbi a montré un attrait notable pour le Siyoumim qui avaient lieu dans les endroits où le Rambam avait vécu et là où il est enterré. Le Rabbi a expliqué dans une Si’ha que l’importance de célébrer les Siyoumim à ces endroits peut être comprise en se basant sur le commentaire du Talmud de Jérusalem sur le verset ‫אך בצלם יתהלך איש‬. Le Talmud affirme que lorsque quelqu’un répète un enseignement de Torah d’un individu, il doit imaginer, il doit être conscient que l’auteur de cet enseignement se tient devant lui. Un Tsadik est uni avec sa Torah et ils forment une seule entité. Par conséquent, n’importe quand et n’importe où, dès lors que quelqu’un étudie sa Torah, c’est comme si le Tsadik est lui-même présent avec cette personne. Ainsi, lorsque l’on étudie la Torah du Tsadik à l’endroit où le Tsadik a vécu ou là où il est enterré, la présence du Tsadik est encore plus palpable. Dans l’article suivant, nous allons raconter l’histoire de ces Siyoumim - comment ils ont été imaginés, qui les a préparés, et la participation active du Rabbi. D’abord quelques repères : Rabbi Moché ben Maïmone, appelé par ses initiales Rambam, est né à Cordoue, en Espagne, en 4896 (1135). Après que les Juifs furent exilés de Cordoue, la famille du Rambam se déplaça au sud de l’Espagne et finit par s’installer à Fès, au Maroc. Pendant ce temps, le Rambam écrivit le Pirouch HaMichnayot, son commentaire sur la Michna. En 4926 (1165),

Extérieur de la maison du Rambam, où le Rambam garda des plaques en céramique indiquant l'heure.

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le Rambam dût quitter Fès et se rendit en Erets Israël. Après quelques mois, il s’installa à Alexandrie, en Égypte et, plus tard, au Caire. Là, il a écrit le Michné Torah – Yad Ha’Hazaka, le livre qui

sera appelé plus tard Sefer HaRambam. Le Rambam est décédé au Caire en 4965 (1204), et fut enterré en Eretz Israël, dans la ville de Tibériade.

LA MAISON DU RAMBAM - MAROC

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n 5745, le Rabbi a parlé de l’importance d’organiser dans le monde entier des Siyoumim pour célébrer la fin du premier cycle d’étude du Rambam. Rav Leibel Raskin a’’h, Chlia’h à Casablanca au Maroc, a décidé d’essayer d’organiser un Siyoum près de la maison où le Rambam avait vécu à Fès, au Maroc. Il s’attela à cette tâche avec ses compatriotes-Chlou’him Rav Shlomo Matusof et Rav Shalom Edelman pour organiser l’événement. La première étape était d’obtenir l’autorisation du maire de Fès.

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Rav Raskin raconte : Il nous demanda : « Pourquoi l’envie soudaine d’organiser cet événement ? ». Nous lui répondirent : « Nous arrivons en Chli’hout (mission) du Rabbi. Le Rabbi a affirmé que puisqu’on était dans la 850ème année depuis la naissance du Rambam, c’est un moment

Le groupe se promène dans les rues hostiles de Fès, en route vers la maison du Rambam


approprié pour organiser des célébrations en son honneur ». Le maire arabe se tourna vers son ami et dit : « Pourquoi est-ce que nous devons attendre un Rabbin de l’étranger pour nous dire que c’est le 850ème anniversaire de naissance du Rambam - nous aurions dû y penser nousmêmes ! ». J’ai déclaré que le Rabbi est le leader de la génération et qu’il pense à toute personne en tout lieu : il leur demande donc de s’assurer de faire ce qu’ils peuvent pour aider à l’organisation de l’événement. Il a immédiatement ordonné à son personnel de nous donner toutes les autorisations dont nous avions besoin.

Rav Leibel Raskin distribue du Machké à la foule pendant le Siyoum en 5745 (1985). Le Machké a ensuite été apporté au Rabbi et fut distribué pour d'autres Siyoumim dans le monde entier.

Ils avaient encore besoin de l’autorisation du bureau du Président, mais ils ont pu l’obtenir très rapidement. Cependant, se rendre à la maison du Rambam à Fès n’était pas simple. Bien que la nouvelle ville de Fès ait été modernisée au fil des années, la vieille ville où se trouvait la maison, était occupée par les musulmans radicaux. Aucun juif ne pouvait y entrer. Mais Rav Raskin n’allait pas abandonner ! Les Rabbanim se sont arrangés pour obtenir un service de sécurité, composée de la police secrète, la police et les responsables gouvernementaux qui les accompagnèrent à la maison. Le 28 Adar 5745, Rav Dovid Raskin a écrit une lettre au Rabbi au nom de son frère, détaillant le plan du prochain Siyoum à Fès et a demandé la Bra’ha du Rabbi... Le Rabbi a écrit sur la lettre

« ‫ויבש"ט‬ », « ils rapporteront de bonnes nouvelles » ! Un autobus fut organisé pour le voyage de Casablanca à Fès afin que la communauté puisse participer à la fête. Au final, le groupe qui se déplaça était composé des Chlou’him, les élèves Chlou’him qui étaient au Maroc en ce moment et un groupe de membres de la communauté juive. Le groupe voyagea ensemble en autobus pour un voyage de plus de quatre heures pour atteindre Fès. Ils s’arrêtèrent en dehors de la vieille ville et le service de sécurité les a accompagnés alors qu’ils parcouraient à pied la vieille ville pour se rendre dans la zone où la maison du Rambam était située. Le Siyoum eut lieu sur le toit d’un bâtiment face à la maison du Rambam. Rav Raskin installa une photo du Rabbi, une photo du Rambam et (LeHavdil) une photo du Roi du Maroc. Les Rabbanim Matusof, Edelman et Raskin ont prononcé le

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elle connaissait quelque chose de spécial à propos de la maison. Elle leur a dit qu’elle avait une tradition familiale que c’était un lieu saint - la maison où avait vécu le Rambam. Elle leur a donné la permission d’entrer ; tout le groupe s’engouffra dans la maison et répétèrent un nouveau Siyoum - cette fois à l’intérieur de la maison du Rambam. Encore une fois, ils dirent « Le’haïm » et dansèrent. Après avoir quitté la vieille ville, ils sont retournés dans le bus et sont allés à la synagogue dans la ville principale de Fès, où les dirigeants de la communauté et une grande foule les attendait. Un grand Siyoum a eu lieu dans la synagogue et les Chlou’him se sont adressés à la communauté. Ensuite, ils se sont rendus à la ville de Meknès où ils ont organisé un autre Siyoum.

Rav Leibel Raskin (au centre droit) et Rav Shlomo Matusof conduisent le Siyoum à proximité de la maison du Rambam à Fès, Maroc

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Siyoum et la Hat’hala (recommencement du cycle) ; s’ensuivit une bénédiction au Roi (comme la coutume du pays l’exige) et à l’équipe de sécurité qui les avaient escortés. Les participants ont trinqué « Le’haïm » et ont lancé la chanson de « Hochia Ete Ame’ha », puis ils se mirent à danser avec fougue. Les membres de la communauté qui accompagnaient les Chlou’him ne pouvait pas en croire leurs yeux ! C’était quelque chose d’inimaginable et quelque chose qu’ils n’avaient jamais connu. Mais cela ne faisait que commencer. Le élèves Chlou’him ont suggéré à Rav Raskin que ce serait une bonne idée d’essayer d’entrer dans la maison même où le Rambam avait vécu. Ils ont frappé à la porte et une vieille femme arabe leur a ouvert. Ils lui ont demandé si

La plupart des élèves Chlou’him revenaient à New York pour Youd Alef Nissan et Pessah, alors Rav Raskin demanda à un des élèves, Levi Shemtov (aujourd’hui Chlia’h à Riverdale, New York) de prendre la bouteille de vodka avec laquelle ils avaient dit Le’haïm et de l’apporter au secrétariat du Rabbi. Leur vol était prévu pour jeudi soir avant Chabbat Hagadol, mais il fut retardé plusieurs fois ; ils sont finalement arrivés à New York moins d’une heure avant Chabbat. Levi courut au « 770 » - avant même de rentrer chez lui - et remit la bouteille au secrétaire du Rabbi, Rav Binyamin Klein. Le lendemain au Farbrenguen, le Rabbi évoqua les Siyoumim qui auraient lieu la semaine suivante, puis il annonça qu’il allait maintenant distribuer du Machké à tous ceux qui organiseraient des Siyoumim jusqu’à Youd Alef Nissan. Le Rabbi ajouta qu’il allait mélanger le Machké qu’il allait distribuer avec le Machké qui avait été rapporté du Siyoum à Fès, au Maroc. Au grand étonnement des élèves, le Rabbi annonça alors : « Mais d’abord,


nous allons donner du Machké à ceux qui méritèrent d’organiser le Siyoum dans la maison du Rambam et qui ont rapporté ici le Machké. Le Rabbi versa dans son verre de la bouteille de Machké de Fès. Les élèves Chlou’him montèrent sur la Bima (estrade) du Rabbi qui versa du Machké dans chacun de leurs verres. Le Rabbi versa ensuite de sa coupe dans les bouteilles de Machké destinées aux autres Siyoumim, mélangeant le Machké de Fès avec celui des autres Siyoumim. Au Farbrenguen de Youd Alef Nissan, le Rabbi demanda qu’en plus de tous ces Siyoumim, il serait souhaitable d’en informer également les non-Juifs qui devraient aussi marquer le 850ème anniversaire de la naissance du Rambam. Le Rabbi dit que chacun devait utiliser pleinement son influence sur les non-Juifs de son entourage pour les encourager à organiser des célébrations et des événements en l’honneur du Rambam et même d’imprimer des timbres à l’effigie du Rambam. Le Rabbi ajouta que ceux qui essaieront d’influencer les non-Juifs dans ce sens, connaitront certainement le succès. Le Rabbi apporta comme preuve le Siyoum HaRambam à Fès : « ...Au cours des derniers jours, un Siyoum HaRambam a eu lieu à la maison du Rambam à Fès, Maroc... Il va de soi que, pour organiser un tel événement, ils avaient besoin de la permission de non-Juifs. Leurs efforts furent couronnés de succès et ils ont pu obtenir la permission d’organiser le Siyoum. Ainsi, c’est grâce à l’aide de non-Juifs que le Siyoum dans la maison du Rambam été possible ». À l’issue du Farbrenguen, après avoir récité la bénédiction de grâce, le Rabbi ajouta : Tous ceux qui organiseront des Siyoumim avant Pessa’h seront en mesure d’obtenir du secrétariat (demain

Le Siyoum HaRambam près de la maison du Rambam, ‘Haï Nissan 5748 (1988).

ou même ce soir), un peu du Machké du Siyoum de la maison du Rambam à Fès. Le Rabbi adressa ensuite des paroles d’encouragement absolument uniques aux élèves Chlou’him : « Et parce que ce Machké a été apporté par des Chlou’him qui sont des ‫בני תורה‬, hommes de Torah, ce Machké est relié à la Torah, ainsi qu’à la Tefila. Et tout cela est d’une façon de ‫כולנו‬ ‫כאחד‬, « tous unis comme un ». Lors de la distribution de Kos Chel Bra’ha (vin de bénédiction) à A’haron Chel Pessa’h, (après un long Farbrenguen dans lequel le

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Rabbi avait longuement parlé du Rambam, le Rabbi a donné à chacun des élèves Chlou’him une bouteille de vin à ramener avec eux pour leur Chli’hout au Maroc. Au Farbrenguen du Chabbat Mevar’him Sivane, le Rabbi mentionna les Siyoumim en Égypte, au Maroc et à Tibériade (voir la Si’ha dans la section Égypte). Après la Si’ha, le Rabbi a donné du Machké à ceux qui organisent des Siyoumim dans les prochains jours. Puis le Rabbi se tourna vers Rav Leibel Groner et lui a demandé d’appeler « le fils de Leibel Raskin ». Rabbi Groner appela Rav Mendel Raskin et le Rabbi lui donna une bouteille de Machké à remettre à son père Rav Leibel Raskin. Sans attendre, Rav Mendel Raskin se rendit dimanche à l’aéroport JFK et trouva un voyageur qui accepta d’apporter la bouteille à son père. Rav Raskin continua l’organisation de ces Siyoumim pendant de nombreuses années jusqu’à ce qu’il tombe malade. Chaque année apporta son lot d’histoires mouvementées sur la façon

dont il reçut les autorisations du Maire, du bureau du Roi, du gouvernement etc. Rav Raskin a raconté : En 5748, nous avons reçu un message et une lettre officielle de la capitale que lorsque nous avions dit Le’haïm au Siyoum, les musulmans de la région avaient également bu du Machké, ce qui était une profanation de leur religion. Par conséquent, le gouvernement avait décidé de ne pas permettre un Siyoum l’année suivante. J’envoyais un Pidyone (une lettre) au Rabbi pour que nous méritions d’accomplir la demande du Rabbi et être en mesure d’organiser une Siyoum à Fès. La fin de l’histoire ? Nous avons pensé : attendons un an et voyons ce qui se passera. Au cours de cette année, le maire a été démis de ses fonctions et un nouveau maire a été élu. Cette fois-ci, ils n’ont pas mentionné la question de l’alcool et tout se passa parfaitement bien.

‫רבות מופתי בארץ מצרים‬ DES MERVEILLES EN ÉGYPTE

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E

n 5738 (1978), le Rabbi lança une nouvelle campagne ayant pour but de faire imprimer le Tanya dans toutes les villes et villages du monde entier, partout où un Juif pouvait se trouver. Quatre ans plus tard, en 5742 (1982), vint à l’idée du Chalia’h à Eilat, Rav Yossef Hecht, d’imprimer le Tanya en

Égypte. Il écrivit au Rabbi à propos de cette idée et reçut peu après la réponse suivante : « ‫הוצהאה לאור של התניא בקהיר וב�א‬ ‫לכסנדריה נכון במאוד מאוד‬ », « l’impression du Tanya au Caire et à Alexandrie est très, très appropriée ». Après avoir reçu une réponse si encourageante du Rabbi, il prit contact avec le consul général égyptien à Eilat qui lui donna


rendez-vous. Avant le rendez-vous, il écrit de nouveau au Rabbi et reçut la réponse : «‫ שדר‬,‫להסביר גודל העיר שפעל בה הרמב''ם‬ ‫»בה וכו׳‬, « expliquez-lui l’importance de la ville où le Rambam était actif, où il a vécu etc. ». Bien que le consul général ait voulu aider ce projet, il découvrit très vite que toute impression en Égypte, en particulier pour des intérêts de l’extérieur du pays, requiert une autorisation spéciale des services culturels, du Ministère des Affaires étrangères et de la police. Imperturbable, il travailla avec l’ambassadeur égyptien à Washington et l’ambassade d’Israël au Caire. L’ambassadeur d’Israël en Égypte à l’époque, M. Moché Sasson déploya de considérables efforts pour accélérer le processus d’approbation. Après de nombreux mois de travail, ils reçurent enfin les documents d’autorisation nécessaires. Le Rav Israël Glitzenstien, Chalia’h lui aussi à Eilat, se joignit aux autres Chlou’him. Ils passèrent deux semaines en Égypte et purent, en conformité avec les instructions du Rabbi, imprimer trois mille copies du Tanya : mille à Alexandrie et deux mille au Caire. Après cette réussite de l’impression du Tanya, cette réponse du Rabbi qui avait insisté sur l’importance de la vie du Rambam en Égypte avait servi de catalyseur aux Chlou’him pour planifier un Siyoum HaRambam en Égypte. Ainsi, ils prirent l’initiative d’organiser un Siyoum en Égypte - l’endroit dans lequel le Rambam avait écrit le Michné Torah. Les Chlou’him écrivirent leur idée au Rabbi qui l’accepta. Ils obtinrent les visas nécessaires et commencèrent à récolter des fonds pour le voyage. Rav Glitsenstein invita son oncle, Rav ‘Hano’h Glitzenstein à se joindre au groupe et lui aussi se mit à collecter des fonds pour le voyage. Cepen-

Le Siyoum HaRambam près de la maison du Rambam, ‘Haï Nissan 5748 (1988).

dant, lorsqu’ils écrivirent à ce sujet au Rabbi, il répondit qu’il n’était pas nécessaire de chercher des fonds puisque le Rabbi lui-même allait payer la totalité des frais ! (Le Rabbi continua par la suite à financer chaque année les Siyoumim en Égypte). Le Rabbi demanda que la délégation soit composée des Chlou’him d’Eilat, les Rabbanim Glitzenstein et Hecht, puisqu’ils avaient déjà imprimé le Tanya en Égypte ainsi que le Chlia’h et Rav de Tsfat, Rav Lévi Bistritzky puisqu’il avait déjà organisé un Siyoum sur le lieu de sépulture du Rambam à Tibériade, et que par ailleurs il était le Rav de cette ville. Le Rabbi ajouta qu’un photographe devait être présent sur place pour couvrir l’événement ; ainsi, le photographe Levi Freidin rejoignit également le groupe. Quelques jours avant le Siyoum, le Rabbi annonça : « ‫דער רב פון‬ ‫כפר חב''ד זאל אויך מיטגיין‬ », « le Rav de Kfar ‘Habad devrait également se joindre à eux ». Ainsi, Rav Morde’haï Ashkenazi rejoignit la délégation.

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Puisque l’arabe est la langue parlée en Égypte, Rav Hecht demanda à Rav Shimon Elitov, un Rav Loubavitch qui tenait une émission de radio en arabe de se joindre à la délégation. Rav Elitov raconte : « Bien que je parle un arabe basique, je n’étais pas familier avec l’arabe égyptien ; mais après avoir été invité à rejoindre un tel Siyoum extraordinaire, je demandais au Rav Shalom Shai Gamliel (Rav à Jérusalem, originaire d’Égypte) de m’aider à apprendre l’arabe égyptien. En règle générale, apprendre une nouvelle langue n’est pas facile et cela m’était très difficile ; j’ai donc appelé Rav Hecht et lui ai demandé si je pouvais être dispensé de me rendre en Égypte, si on pouvait envoyer Rav Gamliel à ma place. « Il m’a rappelé un peu plus tard et m’a annoncé que lorsque Rav Groner raconta au Rabbi qu’ils prenaient Rav Gamliel à ma place, le Rabbi demanda, « ‫ און פארוואס נישט עם אליין‬ », « et pourquoi pas [Elitov] lui-même ? ».

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reliées par un fil. Une belle invitation en deux feuilles a donc été préparée, avec une chaîne de couleur or tenant ensemble les deux feuilles. Ces invitations ont été envoyées à tous les Juifs en Égypte.

Quand j’ai entendu cela, j’ai évidemment repris mes études d’arabe égyptien, pour arriver au moins lors de notre visite à enseigner en arabe égyptien le début et la conclusion du Michné Torah ».

La synagogue du Caire fut spécialement décorée pour l’évènement par la communauté juive égyptienne. C’était magnifique de voir la synagogue, qui pendant tant d’années avait été abandonnée et vide de toute activité, soudain reprendre vie, la communauté étant prête à accueillir ce monumental Siyoum HaRambam historique.

L’attention que le Rabbi porta à chaque détail du voyage étonna tout le monde. Le Rabbi s’intéressa même à des détails aussi infimes que le design de la carte d’invitation. Le Rabbi remarqua que l’invitation devrait être avec un « ‫חוט‬ », un fil. Ce qui impliquait que l’invitation serait faite en deux feuilles distinctes

D’autres personnes ont également rejoint la délégation en Égypte. Chaque année qui passait, encore davantage de personnes rejoignaient l’événement. Rav Its’hak Goldberg de Migdal HaEmek se joignit également à la délégation, il parlait français, langue que parlaient plusieurs Juifs égyptiens. Rav Shmuel


Greisman, Rav Berke Wolf et Rav Its’hak Yehuda Yeruslavsky, entre autres, ont également rejoint les Siyoumim. Le Siyoum a eu lieu le 30 Nissan 5745 (1985). Ce fut un événement que l’Égypte n’avait pas vu depuis plus de cinquante ans et qui fit une profonde impression sur tous ceux qui étaient présents. Les discours ont été prononcés en hébreu, arabe, anglais et français pour s’assurer que tout le monde comprenne. Entre les discours, l’assemblée fut transportée de joie par de merveilleux Nigounim chantés ainsi que de nombreuses danses. Qui pouvait imaginer que cela se produise un jour ? Que, dans la ville où le Rambam avait vécu, une ville qui avait pendant de nombreuses années été abandonnée de toute activité juive, dans cette ville il y aurait un Farbrenguen ‘Hassidique avec des chants et danses en l’honneur du Rambam! Conformément aux instructions du Rabbi, chaque participant reçut un Tanya imprimé en Égypte l’année précédente, avec un lettrage d’or en arabe « souvenir du Siyoum HaRambam ». L’année suivante, à la fin du deuxième cycle de Rambam, le Rabbi demanda que les Siyoumim soient organisés « ‫בכפליים‬ ‫לתושי'ה‬ », « dans une double mesure ». Deux Siyoumim furent donc organisées en Égypte - à Alexandrie et au Caire. Le Siyoum à Alexandrie eut lieu le dimanche 5 Adar Cheni 5746, dans la grande synagogue «Eliyahou Hanavi» dans le centre-ville, avec la participation de toute la communauté juive d’Alexandrie. Le Siyoum au Caire eut lieu le lendemain à la synagogue du Rambam. Les deux Siyoumim attirèrent des foules importantes, on y ressentait beaucoup de chaleur et d’émotion.

Comme l’année précédente, chaque personne reçut un Tanya. La phrase suivante y avait été inscrite : « Souvenir du Siyoum HaRambam à Alexandrie / Le Caire, marquant la fin de la 850ème année de la naissance du Rambam ». Chaque année, l’ambassade d’Israël et le consulat venaient saluer le groupe et se préoccupaient de la sécurité ainsi que de divers arrangements techniques. En général, l’événement se passait ainsi : Rav Elitov animait l’événement en arabe et en ladino. L’ambassadeur d’Israël et le consul général israélien disaient quelques mots. (En fait, la plupart du corps diplomatique israélien en Égypte était présent). Rav Goldberg parlait en français, les Rabbanim Hecht et Bistritzky en anglais et Rav Ashkenazi en hébreu. Le directeur des sites historiques en Égypte transmettait les salutations du gouvernement égyptien. Conformément aux instructions du Rabbi pour tous les Siyoumim, (que les discours et ‘Hidouchei Torah prononcés à l’occasion des diverses Siyoumim soient retranscrits et imprimés), un dépliant, intitulé ‫גינת המלך‬, a été publié. Il contenait les ‘Hidouchei Torah et discours des trois premiers Siyoumim. Chaque année, après le Siyoum, Rav Hecht rendait un rapport détaillé par téléphone au secrétariat du Rabbi. Il envoyait également des albums avec les photos qui avaient été prises lors de l’événement. Une fois, Rav Glitzenstein parla après le voyage avec le secrétaire du Rabbi, Rav Binyamine Klein. À la fin de cet appel, il remarqua que « Shimon Peres souhaiterait recevoir en Égypte un accueil aussi respectueux que les Chlou’him du Rabbi ! » (à cette époque, Shimon Peres voulait se rendre en Égypte mais il n’y avait pas été

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accueilli). Plus tard, lorsque le Rabbi reçut un rapport de l’appel téléphonique, il demanda, « ‫וואס דערציילט‬ ?‫»ישראל גליצנשטיין וועגן די נסיעה‬, « Que raconte Israël Glitzenstein sur le voyage ? ». Lorsque Rav Klein rapporta au Rabbi le commentaire à propos de Shimon Peres, le Rabbi fit un grand sourire… Pendant la journée, le Chlou’him étaient occupés à organiser des événements autour de l’Égypte. Ils visitèrent également la synagogue Ibn Ezra dans la vieille ville du Caire (dont de nombreuses sources affirment que c’était en fait la synagogue du Rambam), ainsi que la maison où le Rambam avait vécu au Caire. (La maison est encore en bon état, y compris le bureau où le Rambam accueillait ses patients et le Mikvé qu’il utilisait). Ils organisaient un Siyoum dans ces deux endroits. Dans les soirées, après une journée remplie de visites et événements pour les membres de la communauté juive, ils se réunissaient dans l’un des coins de l’hôtel et faisaient Farbrenguen, avec des chants et en disant Le’haïm. C’est une expérience dont ils se souviennent avec émotion. Au Farbrenguen de Chabbat A’harei-K’doshim 5745 (1985), le Rabbi a de nouveau parlé de l’étude du Rambam et des Siyoumim. Le Rabbi insista qu’il allait désormais donner du Machké à tous ceux qui organiseraient des Siyoumim après Chabbat, après avoir mélangé ce Machké avec celui de Fès, du Caire et de Tibériade :

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« Ce Machké est mélangé avec celui qui a été rapporté du Siyoum ‫ לגמרה של תורה‬qui a eu lieu récemment, dans la synagogue de Rambam au Caire, l’endroit où le Rambam a vécu la plupart

de ses années et où il a également écrit son œuvre (en plus du Siyoum qui a eu lieu dans la maison du Rambam à Fès, où il vécut environ six ans). Le Siyoum au Caire a eu lieu avec joie et bonheur, et ils ont dit Le’haïm et souhaité des Bra’hot pour tous les Juifs, où qu’ils soient, et un peu de ce Machké a été apporté ici. « Ce Machké est également mélangé avec le Machké du Siyoum sur Sefer Hamada qui a eu lieu à l’endroit où repose le Rambam à Tiberiade où son corps a été enterré après avoir terminé son travail sur cette terre (comme l’Admour Hazakène explique dans Igueret Hakodèch la grande importance du jour de Histalkout – montée du Tsadik chez D.ieu). Bien que seul un «‫»חלק‬, un peu de ce Machké a été amené ici, étant donné que la majeure partie du Machké a été utilisé lors des Siyoumim, néanmoins, il est clair que le principal est l’Essence du Machké - pas la vodka - et ‫העצם כשאתה תופס במקצתו אתה‬


‫תופס בכולו‬, « lorsque l’on tient une partie de l’Essence, on tient toute la chose ! ». Peu de temps après le Siyoum en 5745, certaines personnes qui avaient participé au Siyoum en Égypte sont venus chez le Rabbi pour Chavouot. Une fois de plus, le Rabbi parla du Siyoum, Chabbat Mevar’him Sivan : « Dans la continuité de ce qui a été dit plus tôt au sujet de l’étude du Rambam, nous allons maintenant donner du Machké à ceux qui organiseront des Siyoumim dans les prochains jours, « Après avoir mélange avec le Machké qui a été amené ici du Siyoum qui a été fait dans la maison du Rambam à Fès, au Maroc, et aussi du Machké qui a été apporté du Siyoum qui a eu lieu dans la synagogue de Rambam au Caire, en Égypte, « Pour souligner l’allusion au nom du Rambam : ‫רמב"ם‬, ce sont les initiales de ‫ "רבות מופתי בארץ מצרים״‬, « multiplier Mes grands miracles dans le pays d’Égypte », la période de la vie du Rambam en Égypte, le livre Michné Torah qu’il a écrit en Égypte ainsi que les décrets, coutumes et institutions qu’il initia en étant en Égypte, ainsi que les grands prodiges qui se sont produits en Égypte... « Et comme mentionné à plusieurs reprises, en donnant du Machké ici, nous unissons les gens d’ici avec ceux qui seront présents à de futurs Siyoumim ainsi qu’à ceux qui étaient présents aux Siyoumim organisés dans le passé dans les différents lieux associés avec le Rambam ». Après la Si’ha, Rav Hecht monta à la Bima du Rabbi, et le Rabbi versa du Machké dans son verre. Ensuite, le Rabbi a donné la bouteille de Machké à son père, Rav Moshe Its’hak Hecht a’’h, pour le Siyoum qu’il organisait cette semaine à New Ha-

ven, Connecticut. Se tournant vers Rav Lévi Bistritzky, le Rabbi demanda : « Pourquoi n’êtes-vous pas venu avant ? N’avez-vous pas assisté au Siyoum au Caire ? ». Le Rabbi lui donna du Machké, ainsi qu’à son père, Rav Leibel Bistritzky a’’h, en disant au Rav Bistritzky senior : « ‫והשיב‬ ‫»לב אבות על בנים‬, « Il [D.ieu] ramènera L’invitation pour le Siyoum avec une le cœur des parents chaîne d’or liant les deux parties, selon la par les enfants »… directive du Rabbi.

Le Rabbi se tourna alors vers Rav Ashkenazi et fit signe qu’il devait lui aussi s’avancer. « Tout le monde a besoin d’être appelé ? » demanda le Rabbi. Le Rabbi demanda au Rav Ashkenazi si quelqu’un d’autre était présent au Siyoum au Caire, ce à quoi il répondit que Rav Shmuel Greisman avait également participé. Lorsque le Rabbi versa du Machké au Rav Greisman, le Rabbi le bénit : « ‫זאל זיין בהצלחה רבה‬ », « que cela connaisse un grand succès ». Rav Hecht raconte : « En 5750 (1990), le cycle annuel a pris fin le 25 ‘Hechvan. Toutefois, de manière surprenante, le Rabbi demanda que le Siyoum en Égypte soit repoussé jusqu’à

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‘Hannoucah. Finalement, nous avons compris qu’en combinant l’événement avec une célébration de ‘Hannoucah, beaucoup plus de Juifs du Caire ont assisté, ce qui fut un succès beaucoup plus grand que d’habitude ». Dès lors, ils organisèrent chaque année le Siyoum à ‘Hannoucah. Ils saisirent l’occasion pour faire connaître ‘Hannoucah partout où ils pouvaient et allumèrent même une Menorah devant les pyramides. En 5752 (1992), un clip de cet événement fut diffusé partout dans le monde lors du ‘Hannoucah Live retransmis par satellite. Ces visites apportèrent toujours beaucoup d’enthousiasme et de réconfort pour les Juifs égyptiens. Les visiteurs passaient autant de temps que possible avec les gens du pays qui bavardaient, discutaient, posaient des questions, demandaient conseils et orientation ainsi que des Bra’hot au Rabbi. Avec ces visites, les habitants ont été amenés à comprendre que quelqu’un pensait à eux. Plus d’une fois, les dirigeants de la communauté juive ont dit

au Chlou’him que les quelques heures qu’ils passent ensemble donnent des forces à la communauté pour toute l’année. Une fois, Levi Freidin (le photographe) apporta une pile de photos du Rabbi avec lui et il les distribua aux enfants arabes rassemblés devant la synagogue du Rambam. Soudain, un policier est venu vers lui et lui demanda: « Puis-je avoir aussi une image du Rambam de New York ? ». Une année, lorsque les Chlou’him étaient en Égypte, ils ont rencontré un groupe de touristes, des étudiants américains. Quand ils se sont rencontrés à la synagogue, les Chlou’him invitèrent les jeunes Juifs du groupe à mettre les Tefillines, certains pour la première fois de leur vie. Les Chlou’him célébrèrent plusieurs « Bar-Mitsva » et souhaitèrent à ces jeunes gens tout le bien autour d’un Le’haïm. L’un d’eux s’écria que tout le voyage avait été profitable , ne serait-ce que pour avoir rencontré les ‘Hassidim ‘Habad d’Israël qui leur avaient donné cette opportunité exceptionnelle.

A LA TOMBE DU RAMBAM – TIBERIADE

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L

orsque le Rabbi instaura les cycles d’étude du Rambam en 5744, Rav Lévi Bistritzky, Rav et Chlia’h de Tsfat, a rassemblé un Minian de Anach de Tsfat pour se rendre au Kever (la tombe) du Rambam à proximité de Tibériade pour y entamer la première étude du cycle

du Rambam. Lorsque le cycle atteint la fin du 1er livre (Mada), premier des quatorze livres du Michné Torah, ils célébrèrent à nouveau un Siyoum au Kever. En ce qui les concernait, ce n’était rien de plus qu’une idée nouvelle.


Lorsque Rav Bistritzky vint chez le Rabbi pour Chavouot, il avait apporté avec lui la bouteille de Machké avec laquelle ils avaient dit Le’haïm au Siyoum. Au Farbrenguen de Chabbat Mevar’him Sivan, le Rabbi dit : « « ...Dans le cadre du Siyoum de Sefer Hamada, D.ieu a mis dans le cœur d’un groupe de personnes de se rassembler pour un Siyoum au Kever du Rambam à Tveria où il est enterré... « Ils ont également organisé un Farbrenguen en l’honneur du Siyoum, un Farbrenguen qui a été mené avec la joie et le bonheur - la joie pour l’achèvement de la Torah et aussi parce que c’est un livre de Hala’hoth, qui nous explique comment mener notre vie quotidienne – c’est aussi une ‫שמחה של מצוה‬, une joie associée à une Mitsva. « Du Machké de ce Farbrenguen a été amené ici dans les « Dalet Amot » (quatre coudées) de mon beau-père, le Rabbi... « ...Et quand nous utilisons le Machké pour ce Farbrenguen, alors notre Farbrenguen vient dans le prolongement de ce Farbrenguen et il relie tous les participants de ce Farbrenguen avec les participants à ce Farbrenguen. « Est présent ici celuiqui a organisé le Siyoum, a introduit le Machké, et a rapporté les bonnes nouvelles de ce qui s’est passé. Laissons-le diriger cette joie et distribuer ce Machké à tous les participants du Farbrenguen ici... ». Après la Si’ha, le Rabbi a ensuite donné la bouteille de Machké à Rav Bistritzky. Après un tel soutien et encouragement du Rabbi, les Siyoumim au Kever du Rambam prirent désormais une aura officielle. À la fin de chacun des 14 Sefarim, Rav Bistritzky prenait un Minyan de Anach jusqu’à Tveria, pour faire un Siyoum, dire Le’haïm, et à chaque fois envoyait le Machké au Rabbi. Le Rabbi

répondait avec de réponses extraordinaires concernant ces Siyoumim. Lorsque les quatorze livres du Rambam ont été achevés pour la première fois le 11 Nissan 5745(1985) , Rav Leibel Kaplan a’’h, le Chlia’h principal de Tsfat, a organisé un grand Siyoum près du Kever du Rambam, et il fit de même en 5746. Après la Siyoum au Kever, une grande réception avait lieu dans une salle louée à proximité. En 5749, le Siyoum HaRambam tombait le 10 Tevet (jour de jeûne). Le Chabbat suivant, le Rabbi encouragea que plus de Siyoumim soient organisés à travers le monde en l’honneur du Yohrzeit (anniversaire de décès) du Rambam le 20 Tévet. Le Rabbi mentionna spécifiquement Tibériade : « ...Il est donc normal que parmi les Siyoumim sur le Rambam, qui se déroulent dans le monde entier, des Siyoumim devraient être organisés mercredi prochain, le Yohrzeit du Rambam. Il devrait y avoir au moins une célébration en Eretz Israël et, idéalement, au Kever du Rambam à Tibériade…

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Tseirei Agoudat ‘Habad a immédiatement organisé un Siyoum à Tibériade le 20 Tevet. Le mercredi soir, le Rabbi est venu pour Min’ha-Maariv avec un Rambam de poche et a fait un Siyoum après Maariv (en plus du Siyoum que le Rabbi avait déjà fait le 10 Tevet). Dans le Si’ha, le Rabbi une fois de plus mentionna le Siyoum de Tibériade : « Bien que plusieurs Siyoumim ont déjà été faits à la fois dans en dehors d’Eretz Israël et en Eretz Israël et, notamment, sur le Kever du Rambam à Tveria - Qui, si le corps de chaque Juif est saint, combien plus est le corps du Rambam, dans la mesure où il était un Juif de toute la Torah, qui est un guide pour toutes les générations après lui. De cela, nous pouvons comprendre la signification d’un Siyoum à son Tsioun (tombe) où son corps est enterré. - Néanmoins, il est important de participer à davantage de Siyoumim... ». Dès lors, Tseirei Agoudat ‘Habad organise un grand Siyoum sur le Kever du Rambam chaque année. Le Rabbi a continué à parler de ce Siyoum les années suivantes. Par exemple, dans la Si’ha du Chabbat Le’h Le’ha 5751 (1991) : « ...Puissions-nous mériter de nous rendre immédiatement en Erets Israël, et surtout ceux qui apprennent Rambam. Tout au long de sa vie, le Rambam avait soif d’aller en Erets Israël mais il ne pouvait pas l’accomplir. Parce que c’est précisément en Égypte qu’il a accompli ‫רבות מופתי בארץ מצרים‬. Seulement après avoir terminé son travail dans ce monde, il est allé à Tibériade (- où le Beth Din (tribunal) réapparaîtra lorsque Machia’h arrivera -) pour y être enterré, comme il est raconté dans l’histoire juive. Et surtout depuis qu’un Siyoum HaRambam est organisé près de son Kever.

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En 5750 (1990), peu après le Siyoum qui eut lieu sur le Kever du Rambam, le Rabbi demanda qu’un souvenir soit imprimé à partir du Siyoum à Tibériade. Un livret intitulé ‫ טוב ראי‬a été publié et il inclut les différents discours et photos de la soirée.

Rav Leibel Kaplan (à gauche) regarde le Grand-Rabbin Rav Morde’haï Eliyahou conduire le Siyoum près du Kever du Rambam à Tveria, 5745


LA VIE DU RAMBAM Rabbi Moché ben Maïmon est né, à la veille de Pessa’h, à Cordoue en 4895 (1135), c’est-à-dire dans la partie de l’Espagne qui se trouve à cette époque sous domination musulmane. Sa mère mourut après l’avoir mis au monde. Son père, Rav Maïmon, se remaria et eut un autre fils et une fille. Lorsque les Almohades conquirent la ville de Cordoue, la situation devint intenable pour les Juifs qui y vivaient; l’intolérance qui régnait alors poussa Rabbi Maïmon et sa famille à émigrer au Maroc, à Fez, vers 1160. La famille Maïmon ne s’y trouva pas plus en sécurité dans cette ville, également soumise aux Almohades. Cinq années plus tard, elle s’enfuit vers Israël. Après un séjour de quelques mois dans la ville d’Akko, pendant lesquels il visita Hévron et Jérusalem, le Rambam décide, de façon imprévue, de s’installer à Alexandrie, puis à Fostat (le vieux Caire), en Egypte où, à partir de 1171, va régner Saladin, qui étendra sa souveraineté jusqu’à Jérusalem.

Maïmonide deviendra son médecin attitré. C’est dans cette ville, où il vécut trente neuf ans, qu’il quitte ce monde le 20 Tévet 4964 (1204). Il fut enterré dans la ville de Tibériade (en Israël). L’oeuvre du Rambam est très importante. Le monde a retenu surtout son monumental Michné Torah, recueil de toutes les Hala’hot de la Torah Orale, dont l’étude se poursuit aujourd’hui à travers le monde entier. La théologie, de même que la philosophie, ont été grandement influencées par le Guide des Egarés, ouvrage controversé dans le monde juif, dont la rédaction en langue arabe fut terminée vers 1190. Cette influence a poussé certains à croire que ce livre était destiné aux non-Juifs. Il faut cependant préciser que le Guide des Egarés a été écrit à l’intention des Juifs cultivés, désireux de savoir si la philosophie d’Aristote contredisait ou non la Torah. A côté de ces oeuvres majeures, il écrivit également de nombreux autres ouvrages.

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‫לזכות‬ ‫הילד עמרם שיחי׳‬ ‫לרגל הכנסו לבריתו של אברהם אבינו‬ ‫ביום טו״ב בטבת‬ ‫ולזכות אחיו ואחיותיו‬ ‫לאריכות ימים ושנים טובות‬ ‫נדפס ע"י הוריהם‬ ‫הרה"ת ר' מנחם מענדל אהרן וזוג' שיחיו‬ ‫גבאי‬

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‫וזקניהם‬ ‫הרה"ת ר' יצחק וזוג' גבאי שיחיו‬ ‫מרת מסעודי מויאל שתחי׳‬

‫לזכות‬ ‫הת׳ ישראל ארי׳ה ליב שיחי׳‬ ‫לרגל הכנסו לגיל המצוות‬ ‫ביום י״ג בכסלו ה׳תשע״ה‬ ‫ולזכות אחיו ואחיותיו‬ ‫לאריכות ימים ושנים טובות‬ ‫נדפס ע"י הוריו‬ ‫הרה"ת ר' מנחם מענדל וזוג' שיחיו‬ ‫לסרי‬


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