Melvin Way

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photo : andrew catrucci

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photo : andrew catrucci

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melvin way a vortex symphony

Christian Berst : avant-propos Jay Gorney : introduction Laurent Derobert : principes d’incertitude Andrew Castrucci : le stylo et l’épée texts in English œuvres / works

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christian berst art brut


6 melvin way : a vortex symphony


melvin way : a vortex symphony 7


christian berst

avant-propos


Né en 1954 en Caroline du Sud, il grandit à Brooklyn et se passionne pour les sciences et la musique. La schizophrénie l’empêche néanmoins de poursuivre ses études et, à partir des années 1970, il alterne les séjours en institutions psychiatriques et en centres pour sans-abris. Et c’est dans l’un d’entre eux, sur Wards Island, que l’artiste Andrew Castrucci le découvre en 1989. Mais comme « toujours, imaginer sera plus grand que vivre » ainsi que l’écrivait Bachelard, Melvin se met à exprimer sa quête d’ailleurs par la création. C’est durant un long processus, pouvant s’étendre sur des mois, que Melvin recouvre des fragments de papiers d’écritures, de chiffres, de formules mathématiques et chimiques, de figures géométriques. Glissés dans un livre ou dans une poche, ces faux palimpsestes gardent les traces de tous ses repentirs, des moindres soubresauts de l’âme. Les notations de Melvin Way finissent par ressembler, comme le souligne Jay Gornay, « aux remarquables partitions de John Cage », mêlant pareillement composition fiévreuse et poétique du signe en une symphonie prodigieuse dont la musique s’entend avec les yeux.

melvin way : a vortex symphony

Rares sont les œuvres qui, dans une vie de galeriste, offrent un tel potentiel d’ébranlement que les billets talismaniques de Melvin Way.

Pour le peu que l’on sache, ses pages – comme surgies d’un codex mélancolique - témoignent de son obsession pour l’espace et le 9


melvin way : a vortex symphony christian berst : avant-propos 10

temps ; ses équations paraissent vouloir localiser les vortex, ces lieux de passage qui mènent de l’un à l’autre. Comme une manière - pour celui qui signe parfois Melvin « Milky » Way - de s’affranchir de sa condition terrestre. Car, comme le souligne Laurent Derobert à son sujet : “L’œuvre de Melvin Way de ceci est le plus bel enseignement : il s’agit moins de nous comprendre que de nous émerveiller”. Ceci est la première exposition monographique en Europe de celui que Jerry Saltz - critique d’art du New York Magazine - saluait récemment comme un « génie mystique visionnaire ».


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melvin way : a vortex symphony

jay gorney

introduction

ancien galeriste. commissaire d’exposition indépendant et art advisor new-yorkais 12


melvin way : a vortex symphony

Melvin Way réalise des dessins complexes composés d’écritures de formules scientifiques, d’équations mathématiques, de diagrammes et de mots étroitement liés. Dans ses travaux, de discrètes zones ombrées séparent et bordent les blocs de texte, créant souvent des formes abstraites. Cet usage extrêmement habile du négatif et du positif est l’un de ses nombreux indéniables talents tout comme l’est son sens de la composition inné et de toute beauté. Le langage alambiqué et le charabia parle à la maladie mentale de Way ; les jeux de mots et les doubles sens attestent de son génie. Way semble être le canal d’informations qu’il peut appréhender et nous non, qu’il transmet comme dans une sorte de bégaiement visuel. Le caractère sacré de ses productions est particulièrement captivant. Les dessins de Melvin fonctionnent comme des talismans ou des amulettes. Ils sont manipulés, pliés, conservés dans la poche de l’artiste. Souvent, ils sont « réparés » ou joints à d’autres dessins avec du papier collant, sur lequel il va alors aussi dessiner. Ses billets nous envoûtent comme des incantations. L’œuvre de Way, cependant, peut aussi être comprise dans le contexte d’autres œuvres d’art moderne ou contemporain. Way est un musicien, et ses pièces ont des affinités avec les partitions remarquables de John Cage, qui existent de la même manière à la fois comme notation musicale et dessin abstrait. En même temps, leur densité visuelle évoque les dessins de Mark Tobey. Les créations de Melvin Way rappellent en outre les œuvres d’artistes dont les peintures et dessins sont des canaux qui mènent à un autre niveau plus spirituel. Comme Alfred Jensen, qui exploite de façon similaire l’élégance de l’équation, Way agence les mots écrits à la main et les nombres selon des systèmes d’arcane. Comme Hilma af Klint et Channa Horwitz, il dessine dans un langage secret tout en utilisant la beauté intrinsèque des diagrammes et des symboles. J’ai toujours envie de décrocher du mur un Melvin Way pour le tenir dans mes mains. Ses petits travaux agréables au toucher ont une gravité particulière qui leur donne de la force. Mais ils ont aussi une familiarité qui nous parle tendrement et sans détours.

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melvin way : a vortex symphony

laurent derobert

principes d’incertitude

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docteur en sciences économiques et chercheur (CNRS et Université d’Avignon), il est l’auteur de Fragments de mathématiques existentielles (2012, éd. Delirium).


melvin way : a vortex symphony

Dérivées en dérive, intégrales tressées en un art des primitives, équations éthérées et chimie sans solution, les fragments bouleversants de Melvin Way jettent un sort à qui les scrute : celui d’êtrerendu à un doute radical, embrassant, par-delà son œuvre, tout ce que peut toucher un regard. Δ𝑝xΔ𝑞x >h

La formule du principe d’incertitude telle qu’énoncée par Heisenberg, apparaît dans l’œuvre de Way comme prémisse qu’il mettrait en abîme : on ne peut connaître à la fois le lieu et la vitesse d’une particule. La maîtrise de l’un révoque celle de l’autre. Mutatis mutandis, les rares fois où l’on pense localiser la pensée de Melvin Way, elle fuse déjà bien vite sans que l’on puisse dire comment. Réciproquement, épouser un instant sa vitesse égare sur là où elle opère. Dit autrement, selon une seconde écriture de la relation d’indétermination inscrite en ses dessins : ΔEΔt≥h/4π

il est impossible de saisir avec justesse le temps et l’énergie d’un phénomène. Sic d’un artiste ou d’une œuvre. Les équations de buvard de Way rejoignent celles de la physique quantique pour révoquer toute tentative d’embrasser la dynamique d’une pensée. La seule certitude est qu’il ne saurait y en avoir. QED : si les travaux de Melvin Way laissent sans voix, en eux il est démontré pourquoi. Mathématiques sévères et théorie quantique sont néanmoins secondaires pour appréhender l’œuvre de Way. Car la science qu’il manipule n’est qu’un medium pour des révélations plus hautes. Son

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melvin way : a vortex symphony

principe d’incertitude I relevé par Laurent Derobert dans une oeuvre de Melvin Way.

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L’œuvre de Melvin Way de ceci est le plus bel enseignement : il s’agit moins de nous comprendre que de nous émerveiller.

laurent derobert : principes d’incertitude

Une écriture, magique, évanescente et hiéroglyphique, propageant les confusions possibles sans qu’il ne faille pourtant s’en inquiéter. Car après tout un quiproquo perd moins le sens qu’il ne le multiplie, ouvre l’herméneutique à tant de champs possibles. La pierre de Rosette manquante, indicée dans la première œuvre qui se donne à voir dans le catalogue, est ce qui fera éternellement défaut dès qu’on entreprendra de traduire la pensée de l’artiste. Et là encore la démonstration est hyperbolique : c’est bien l’incommunicabilité entre les êtres qui est l’universel dont Way est un vecteur singulier. En dépit des apparences, manquera toujours la pierre de rosette de nos langages, acculés que nous sommes à l’illusion d’un partage de sens au fond jamais partagé.

melvin way : a vortex symphony

algèbre est fondamentalement lettriste, sa chimie tendanciellement alchimique. Ses équations sont sans entorses, mais il s’agit moins d’une mathématique sans erreur que d’une algèbre de l’errance. Les théorèmes sont ici moments de poèmes, les chiffres vecteurs de l’indéchiffrable. Au fond c’est au modèle grec antique qu’il conviendrait de se référer : le contraire de la vérité (ἀλήθεια) n’est pas le mensonge ou l’erreur, mais l’oubli. Et c’est sans doute là une force majeure de l’artiste : faire trembler cette vérité avant qu’elle ne vacille définitivement dans l’oubli, le devenir-noir selon l’étymologie. Obscurcissant ses dessins comme pour en formuler une démonstration par l’absurde, l’artiste dispense des pans de ténèbres gagnant inexorablement sur l’écriture.

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andrew castrucci

le stylo et l’épée

artiste, blogger, poète. a animé un atelier d’art de 1987 à 2006 dans le cadre du programme HAI (healing arts initiative).


C’était en 1989, en pleine épidémie de crack et de SIDA. Le centre pour hommes de Wards Island connaissait aussi une recrudescence de tuberculose à ce moment-là, 40 pour cent des pensionnaires en était atteint. Le personnel devait souvent faire du chantage : s’ils ne prenaient pas leur traitement, ils n’avaient pas de nouvelles baskets. Au travers du bois, il y avait des campements de squatteurs, des hommes qui avaient quitté le centre pour vivre à l’extérieur. Certains se sentaient plus en sécurité au dehors. Avant d’atteindre le pont, j’ai épinglé ma carte d’identité pour avertir de potentiels voleurs que je travaillais au centre, ce qui m’éviterait d’être dépouillé ou d’être accidentellement pris pour un résident.

melvin way : a vortex symphony

J’ai pris la ligne numéro 6 en direction de la 103e rue. J’ai longé un pâté de maisons vers la East River et j’ai pris le pont piétonnier qui mène à Wards Island. J’ai traversé une petite zone boisée pour atteindre le foyer pour hommes sans abri Keener. Dans un centre de 800 lits, 300 des hommes sont atteints de troubles mentaux. C’est ici que j’ai rencontré Melvin Way pour la première fois, alors qu’il participait à un atelier d’art réservé au public de l’hôpital.

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« Ses dessins sont une salade composée d’équations chimiques, de prophéties, d’anges préparant un projet n’ayant aucun sens pour le commun des mortels. »


cause des dealers de drogue et des voleurs, mais par son côté sauvage. Je pouvais souvent repérer des faucons à queue rouge (à l’époque où il n’y avait plus qu’une douzaine de nids à New York). J’ai aperçu quelques fois des coyotes et un jour j’ai vu Anthony Quinn à vélo sur Wards Island. On pouvait sentir les esprits des âmes perdues sur Wards Island ; on entrait dans une réalité parallèle.

Marcher jusqu’à Wards island avait quelque chose d’orwellien, avec ces malades isolés sur l’île. L’hôpital public de Manhattan et la prison pour les criminels fous se trouvaient près du centre. On était en lien avec Randall’s Island, puis, de l’autre côté de Hell Gate, il y avait Rikers Island. Il règnait une atmosphère agressive sur Wards Island, pas seulement à

Autour de sa vingtième année, il a commencé à manifester des signes de schizophrénie et devint sans domicile fixe. Il s’est retrouvé sur Wards Island dans le service psychiatrique du centre Keener. Certains des types venaient de Rikers, d’autres de la prison juste à côté. Quelques-uns racontaient des histoires insensées de cohabitation avec le tueur en série David Berkowitz

melvin way : a vortex symphony

Les gosses de Harlem s’en prenaient souvent aux malades mentaux. Au cours d’une nuit tragique d’Halloween, un gars sans abri a été jeté par-dessus le pont. Une autre fois, ils se sont mis des masques de la série de films d’horreur Vendredi 13 et ont volé et poignardé deux hommes du centre dont un qui en est mort. Le jour de versement des pensions par la Sécurité sociale les résidents les plus stables et les plus solides accompagnaient les plus fragiles de l’autre côté du pont jusqu’à Manhattan pour toucher leurs chèques. Les dealers de drogues s’attaquaient aussi aux résidents du centre, et récupéraient parfois 400 ou 500 clients. Ils savaient quand les hommes avaient leurs chèques de la Sécurité sociale. Ils prenaient aussi 30 à 50 pour cent d’intérêt sur des prêts majorés. Le personnel du centre a fini par organiser un système de gestion de l’argent des résidents, en ne leur délivrant qu’un salaire journalier afin que leur pension ne soit pas épuisée avant la fin du mois.

Entre Rikers and Blackwell Islands

andrew castrucci : le stylo et l’épéé

Melvin Way est né à Ruffin, dans l’état de Caroline du Sud en 1954. Dans son enfance, il a fait le yoyo de Caroline du Sud à New-York avant de s’installer finalement à Brooklyn. Au collège, il s’intéressait beaucoup aux sciences, à la botanique, à la chimie et plus tard, apprit à jouer de plusieurs instruments de musique. Après le lycée, il a intégré l’école technique RCA et a travaillé un court moment comme machiniste avant d’atteindre le grade d’homme de presse qualifié.

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andrew castrucci : le stylo et l’épéé

Chaque semaine où je suis venu sur l’île j’ai apporté de nouveaux livres pour Melvin : diagrammes médiévaux, cartes, graphiques, profondeurs navigables des eaux environnantes. J’ai partagé avec lui certains de mes propres travaux. On parlait de Einstein et des pouvoirs hallucinatoires du cerveau humain. Entre la matière grise et la matière blanche, « nous n’utilisons que 10% des capacités de notre cerveau ». Melvin n’était pas d’accord avec ce mythe et prétendait atteindre 30 à 40 pour cent.

Un jour, il mangea ses spaghettis avec du ketchup. Je lui dis que c’était un péché mortel d’utiliser du ketchup comme sauce, surtout en présence d’un italien. Il affirmait avoir une foule de connections de l’autre côté du pont – dans le Harlem espagnol, à l’ancienne frontière entre les italiens et les Portoricains – tout au long de la 116e rue. Des anges gardiens, parlant souvent une langue que lui seul comprenait, le protégeaient. Hermétique, compulsif, il s’acharnait sur des lettres, des nombres et des codes. Ses dessins sont une salade composée d’équations chimiques, de prophéties, d’anges préparant un projet n’ayant aucun sens pour le commun des mortels. La poésie qu’il y ajoute produit un rythme apaisant et statique à la fois. Il était très confiant sur ce qu’il disait à travers ses travaux.

melvin way : a vortex symphony

(alias Fils de Sam) et avec le meurtrier cannibale Rakowitz. Melvin raconte avoir cohabité avec le pianiste Thelonious Monk à l’hôpital d’état de Manhattan. J’ai découvert Melvin à ce moment-là car il participait à mon cours d’art. Toutes les semaines, il me montrait les formules secrètes qu’il mettait au point. Il était très paranoïaque, « Je ne les partage avec personne d’autre ». Plus tard, j’ai apporté les carnets de notes de de Vinci ; il était fasciné et a commencé à décoder ses écrits en les convertissant en symboles, insistant sur le fait que son interprétation faisait parfaitement sens. Il a aussi été attiré par les couleurs vibrantes des Postimpressionnistes, et a utilisé le terme de « fauvisme » dans une nouvelle acception. Nous parlions de l’artiste comme d’une bête sauvage, vide de toute histoire de l’art et recherchions une nouvelle forme abstraite, une nouvelle couleur.

Dans ma classe d’art, je travaillais avec des malades mentaux. Sur les 800 pensionnaires, 100 d’entre eux fréquentaient la salle. C’était comme de pêcher : je devais au moins en attirer trente d’entre eux, même s’ils ne faisaient que regarder un livre d’art. Ils étaient surtout attirés par les livres de graffitis. Les auteurs de graffitis étaient souvent mon appât. J’ai grandi avec beaucoup d’entre eux, y compris Tracy 168 avec qui j’ai été coursier dans le centre-ville.

melvin way shots in exhibition from andrew castrucci and alexandra rojas photos, installation Bullet Space, «One More Thing»,

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melvin way : a vortex symphony

1989 a été une année sombre à New York City. Mon boulot consistait à amener l’art dans la vie de mes étudiants pendant mes 2 heures de cours hebdomadaires. Pour beaucoup, faire de l’art était thérapeutique, mais quelques-uns avaient un vrai talent. Leur art avait plus de force que ce que je voyais dans les galeries, dans le monde de l’art professionnel. Je menais une existence marginale à cette époque, squattant dans un immeuble appelé le Bullet Space, un collectif d’artistes urbains.

recouverts de couches et de couches de scotch, et d’encore plus d’encre. Certains rehauts étaient faits de points ; c’était un pointilliste comme je n’en avais jamais vu. J’ai toujours eu le sentiment que ses dessins devaient passer par une sorte de baptême avant qu’il ne les révèle au monde.

Il était très paranoïaque quand il me montrait ses dessins. Ils étaient top secret. Diagrammes informatiques et cryptogrammes décodés dans des formules chimiques. C’était comme parler à Walt À Wards Island, l’art venait de l’esprit de Disney sous LSD. Barry White, Isaac mes étudiants, directement de leurs expé- Haynes, le futur des choses à venir. La riences de vie, pas d’une histoire de l’art Russie rachetant l’Alaska… la taille du ou d’un livre d’art. Leurs formes abstraites Texas… plan de cocaïne… « viginas », saétaient vraiment originales. lamandres, réactions chimiques, polynomiales, quadratiques, variables, « artisans Melvin Way sortait du lot. des directions et des moyens ». Collisions très tendues, une étoile en feu explosant, Il ne participait jamais directement à mes un trou noir, incohérent mais magique ; cours de dessin, mais il vidait ses poches Melvin « Milky » Way était un communipleines de messages secrets, dessins quant dans un « omnivers » de people. enveloppés de ruban adhésif, comme les Les dessins de Melvin n’ont rien apporté peintures vernissées de Turner. Il portait à la numérologie ni à la cryptologie, mais habituellement un imper avec plein de ils étaient poétiques, lyriques, concrets. Le poches et transportait quelques fois 200 chaos était ordonné. Dans cette matière à 300 petits dessins au stylo à bille à la noire quelque chose existait. Son traitefois. Quelques-uns donnaient l’impression ment pour la schizophrénie a donné à ses d’avoir étaient trempés par des trombes dessins une structure d’équilibre et de d’eau avec leur encre dégoulinante, mais rythme. Ses dessins étaient perturbants, il continuait d’y ajouter des notations. lourds comme du métal mais aussi fragiles Certains dessins lui prenaient des mois, et fins comme un lac gelé. 24


andrew castrucci : le stylo et l’épéé

Un autre a relié cette composition en ajoutant un pont. Ce gars-là peignait toujours des ponts, il s’échappait souvent pour aller peindre le George Washington bridge un peu plus loin, depuis la plus haute colline de Manhattan. Un jour, il eut une crise de délire et poussa un voyageur innocent du quai du métro ce qui lui sanctionna les deux jambes. Après cet accident, les flics, les détectives, les assistantes sociales, les psychiatres envahirent l’asile et l’état fit passer une nouvelle loi qui obligeait les malades mentaux à prendre leurs médicaJ’ai demandé à être transféré à Fort Wash- ments de façon rigoureuse tous les jours. ington où Melvin été installé. Nous avions Après cela, il a été difficile pour moi de rebesoin de nous voir et attendions avec im- prendre mes ateliers, tout le monde était patience nos rendez-vous hebdomadaires. tétanisé. Fort Washington est devenu un Il est devenu mon professeur tout comme fort de zombies. j’étais le sien. J’ai continué à animer mes ateliers et en- Une épée à double tranchant tamé un projet de peinture murale à Fort Washington. J’avais déjà organisé des Lorsque Melvin n’est pas sous l’influence projets collaboratifs de ce type dans de des médicaments, il est plus productif ; ses nombreux lieux où j’avais travaillé aupa- dessins deviennent sa thérapie. Certains ravant mais celui-ci a été davantage sujet des hommes et des femmes du “dispenà controverses. Melvin et moi dirigions saire” prenaient tant de chimie, parfois ce projet ensemble - une ligne d’horizon dans le cadre d’un protocole expérimental, renversée de silhouettes de gratte-ciel qu’il était difficile de travailler avec eux. new yorkais sur laquelle Melvin ajoutait Quant à lui, il a besoin de travailler quodes écritures, expectorant ses mots et ses tidiennement au moins pendant trois à codes comme un fleuve enragé lors d’une quatre heures sans quoi il tombe malade. marée haute. D’autres types de l’asile ont Il apparaît parfois comme une sorte de fou colorisé les silhouettes des immeubles. délirant parlant un langage “semio-texto-

melvin way : a vortex symphony

Après son séjour à Wards Island, Melvin a beaucoup bougé. La résidence de Bowery sur la 116e rue était moins carcérale que Wards Island. Quelques temps après, accusé d’avoir provoqué un incendie dans cette résidence, Melvin fut renvoyé au foyer pour hommes mais à Fort Washington cette fois. J’organisais aussi des ateliers dans cette structure et nous avons donc continué notre relation qui s’est muée en véritable amitié. L’art est devenu le traitement thérapeutique de Melvin et aussi le mien.

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Les foyers : la ligne fragile de la santé mentale

photo : Andrew Catrucci

Melvin est un marginal qui commence à J’ai toujours considéré Melvin comme l’ar- entrer dans notre monde. Son temps est tiste contemporain en vie le plus honnête, venu exactement comme il l’a prédit dans une sorte de visionnaire qui représentait son dessin le baume universel. comme dans un miroir notre folie à tous. Melvin est un vrai futuriste, un dadaïste, un musicien dont les mots et les chiffres sont sonores et dont l’œuvre est restée pure de tout vocable en -isme. Aujourd’hui encore il voyage avec ses dessins, fouillant ses poches pour les retrouver comme d’autres cherchent obsessionnellement leur téléphone mobile pour envoyer un texto. Lui, il a son stylo et son épée, toujours prêts à griffonner sur son papier froissé, taché, gras de sueur. Sans cesse en éveil, prêt à acceuillir l’étincelle créatrice.

andrew castrucci : le stylo et l’épéé

J’ai rencontré beaucoup de génies dans ces foyers pour sans abris, des gens pour qui la vie était allée trop vite, submergés par l’électricité, le bruit, le rythme effréné de la ville. Ces asiles servaient de maison de retraite pour prostituées, transsexuels, coiffeurs, anciens drogués qui se sentaient perdus dans la mégapole. J’avais l’impression d’être devant les meilleurs artistes de New York durant cette période de 20 ans ; Melvin avait la production artistique la plus authentique de tous.

melvin way : a vortex symphony

schizo-esque”, et au cours des années, à cause de cela, il a souvent été mal compris par les assistants sociaux et les médecins qui ont posé des diagnostiques erronés. Ils l’ont envoyé au Manhattan State Psychiatric Hospital et l’ont obligé à prendre des médicaments qui parfois étaient nécessaires et parfois non. Lorsque j’ai appris qu’il était à l’hôpital, je suis allé souvent lui rendre visite et je lui ai apporté des stylos, du papier et des cassettes. Ses dessins se sont adoucis, ont comporté d’avantage de bleus et de verts sous l’influence des médicaments et ils m’ont rappelé les peintures de Van Gogh lors de son séjour à l’asile de Saint Rémi.

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christian berst

foreword


Born in 1954 in South Carolina, he grew up in Brooklyn and became passionate about science and music. Schizophrenia prevented him from continuing his studies however, and beginning in the 1970s, he went back and forth between psychiatric institutions and homeless shelters. And it is in one of these, on Wards Island, that the artist Andrew Castrucci discovered him in 1989. But since “imagining will always be greater than living,” as Bachelard used to write, Melvin began to express his quest for new horizons through art. It is during a long process, which can last for months, that Melvin covers fragments of papers with writing, numbers, mathematical and chemical formulas, and geometric figures. Slipped into a book or in a pocket, these faux palimpsests keep the traces of all his regrets, even the slightest convulsions of his soul. Melvin Way’s notations end up looking, as Jay Gornay pointed out, “like the remarkable music scores of John Cage,” blending in the same way feverish composition with poetics of the sign in a prodigious symphony whose music stretches out before the eyes. For all we know, his pages – as if emerging from a melancholic codex – attest to his obsession with time and space; his equations appear to want to locate vortexes, these crossing points that lead from one to another. It is a way – for the man who sometimes signs Melvin “Milky” Way – of freeing himself from his earthly condition. ”

melvin way : a vortex symphony

Rare are the works that, in the life of a gallery owner, offer such a potential to shock as do the talismanic notes of Melvin Way.

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melvin way : a vortex symphony christian berst : foreword 32

For, as Laurent Derobert says about him: “Melvin Way’s work on this is the best teaching: it is less about understanding us than it is about filling us with wonder.” This is the first monographic exhibit in Europe on the man who Jerry Saltz – a critic for the New York Magazine – recently recognized as a “mystic visionary genius.


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jay gorney

introduction

ran a gallery. independent curator and New York art advisor 34


melvin way : a vortex symphony

Melvin Way makes intricate drawings composed of closely written scientific formulas, mathematical equations, diagrams, and words. In these works, discrete shaded areas separate and create borders for blocks of text, often forming abstract shapes. This extremely skillful use of positive and negative space is one of Way’s many formal accomplishments, as is his innate and exquisite sense of composition. Convoluted language and word salads speak to Way’s mental illness; puns and double meanings attest to his brilliance. Way seems to be channeling information that he can apprehend and we cannot, passing it along as in a kind of visual stutter. Particularly compelling is the numinous aspect of these works. Way’s drawings function as talismans, or amulets. They are handled, folded, kept in the artist’s pocket. Often, they are mended, or joined to other drawings with tape, which is then also drawn on. They have the power of charms or incantations. Way’s oeuvre, however, can also be understood in the context of other modern and contemporary artworks. Way is a musician, and his pieces have affinities with John Cage’s remarkable scores, which similarly exist as both notation and abstract drawing. At the same time, their visual density is reminiscent of the drawings of Mark Tobey. Way’s creations additionally conjure works by artists whose paintings and drawings are conduits to another, more spiritual plane. Like Alfred Jensen, who similarly mined the elegance of the equation, Way orders handwritten words and numbers according to arcane systems. Like Hilma af Klint and Channa Horwitz, he draws on a private language while utilizing the innate beauty of diagrams and symbols. I always want to lift a Melvin Way off the wall and hold it in my hands. These small, tactile artworks have a high specific gravity, giving them force. But they also have an intimacy that speaks softly and directly.

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melvin way : a vortex symphony

laurent derobert

principles of uncertainty

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doctor in economics and researcher (CNRS and University of Avignon). Author of Fragments de mathématiques existentielles (2012, éd. Delirium).


melvin way : a vortex symphony

Off-course derivatives, integrals woven into an art of primitives, ethereal equations and chemistry without a solution, Melvin Way’s deeply moving fragments cast a spell on the person examining them: that of bringing about a radical, embarrassing doubt, beyond the work itself, everything that can a gaze can touch. Δ𝑝xΔ𝑞x >h

The formula for the principle of uncertainty as formulated by Heisenberg appears in Way’s work as a postulate that he apparently puts into infinite regression: one cannot know both the place and speed of a particle at the same time. Knowledge of the one precludes that of the other. Mutatis mutandis, in the rare moments when we think we might have identified Melvin Way’s thoughts, they are already streaming forth without us being able to explain how. Reciprocally adopting his speed, for a split second, leads astray in the places where he operates. In other words, according to a second writing about the relationship of indeterminacy inscribed in his drawings: ΔEΔt≥h/4π

It is impossible to accurately grasp the time and the energy of a phenomenon. Just as with an artist or a work. Way’s blotting paper equations go with those from quantum physics in that they preclude any attempt to embrace the dynamics of a thought. The only certitude is that there could never be one. QED: if Melvin Way’s works leave us speechless, the reason why is demonstrated within them. Rigorous mathematics and quantum theory are nevertheless secondary for understanding Way’s works. For the science he manipu-

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melvin way : a vortex symphony

principle of uncertainty II noted by Laurent Derobert in a work by Melvin Way.

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laurent derobert: principles of uncertainty

A magical, evanescent and hieroglyphic writing, propagating possible confusions, though without causing alarm. For after all, a misunderstanding is less a loss of meaning than it is a multiplication, a hermeneutic opening to as many areas as possible. The missing Rosetta stone, indexed in the first work, which is shown in the catalog, will be eternally wanting as soon as we try to translate the artist’s thoughts. And even then the demonstration is hyperbolic: it is the very incommunicability between beings that is the universal of which Way is a singular vector. Despite appearances, the Rosetta stone of our languages will always be missing, cornered as we are in the illusion of a sharing of meaning that deep down is never shared.

melvin way : a vortex symphony

lates is none other than a means to greater revelations. His algebra is fundamentally Lettrist, his chemistry tendentiously alchemical. His equations don’t break the rules, but it is less about math without errors than about an algebra of wandering. The theorems here are moments of poetry, and the numbers vectors of the undecipherable. Ultimately, we should be referring to the ancient Greek model: the opposite of truth (ἀλήθεια) is not a lie or error, but forgetfulness. And surely that is a force majeure for the artist: making this truth quiver before it definitively vacillates into oblivion, a becoming-black, as in the etymology. Obscuring his drawings as if to use them to formulate a demonstration through the absurd, the artist dispenses sections of shadows, inexorably winning over the writing.

Melvin Way’s work is in this way the best teaching: it is less about understanding us than it is about filling us with wonder. 39


melvin way : a vortex symphony karen wong : preface

andrew castrucci

the pen and the sword

artist, blogger, poet. ran artists workshop from 1987-2006, thru HAI (Healing arts Inititive) 40


I took the #6 line to 103rd. I walked a block towards the East River and took the footbridge to Wards Island. I walked through a small wooded area to get to Keener Men’s Shelter. In an 800-bed shelter, 300 of the men were diagnosed with mental illness. I first met Melvin Way here running an art workshop through Hospital Audiences. It was 1989, at the time of the crack and AIDS epidemic. Wards Island Men’s Shelter also had a TB outbreak at this time, 40 percent of the shelter had TB. The staff often had to bribe the men: if they didn’t take their TB meds, they wouldn’t get new sneakers. The walk through the woods had squatter encampments, men who had abandoned the shelter to live outside. Some felt safer outside. Before hitting the footbridge, I pinned on my ID to let any thieves know I worked at the shelter so I wouldn’t get robbed, and also wouldn’t accidentally get mistaken for a resident. The kids from Harlem often preyed on the mentally ill. On one tragic Halloween night, a homeless guy was thrown off the bridge. They wore Friday the 13th masks, and robbed and stabbed two men from the shelter, one fatally.

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melvin way : a vortex symphony 42

« His drawings are a mixed salad of chemical equations, prophecies, angels rehearsing a plan that makes no sense to the common man. »


into the Harlem River and spitting out into Long Island Sound under Hell Gate. Many ships have sunk in these treacherous underwater canyons. You could feel the spirits of lost souls on Wards Island; you were stepping into another realm.

andrew castrucci : the pen and the sword

Melvin Way was born in Ruffin, South Carolina in 1954. In his childhood years, he seesawed back and forth from South Carolina to New York, finally settling in Brooklyn. In high school, he had a great interest in science, botany, and chemistry, and later learned how to play various musical instruments. After high school, he Walking to Wards Island had an Orwellian entered R.C.A. Technical School and briefly feeling, the sick segregated to an island. worked as a machinist, later graduating to Manhattan State Hospital and the prison a power press man. for the criminally insane were next to the shelter. We were connected to Randall’s In his late teens and early 20s, he started Island, then past Hell Gate was Rikers to develop schizophrenic tendencies Island. Wards Island had a predatory and became homeless. He wound up on atmosphere, not only with drug dealers Wards Island in the psychiatric ward of and thieves, but in the wild. I would often the Keener Men’s Shelter. Some of the spot red-tailed hawks (when there were guys from Wards Island came from Rikers, only a dozen nesting in NYC), watching others from the prison next door. Some them only eat the heart and inner guts of of the guys told exaggerated stories of a wild rabbit. Occasionally, I saw coyotes, rooming with David Berkowitz (Son of and once saw Anthony Quinn biking on Sam) and Rakowitz. Melvin claims to Wards Island. have roomed with Thelonious Monk at Manhattan State Hospital. Between Rikers and Blackwell Islands I discovered Melvin at this point participating in my art classes. Each week he I discovered fishing holes on Wards Island, would show me secret formulas he was the triangle of the East River slowing going developing.

melvin way : a vortex symphony

On Social Security check day, the more stable, stronger shelter residents walked the more frail men across the footbridge into Manhattan to cash their checks. Drug dealers would also prey on shelter residents, sometimes collecting 400-500 customers. They knew when the men got their SSI checks. They also took 3050 percent interest on marked-up loans. Eventually, the shelter staff organized a money management system for the shelter residents, only giving them daily stipends so their money would last through the month.

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44 melvin way : a vortex symphony


In my art class, I worked with the mentally ill. Out of an 800 bed shelter, 100 men filled the room. It was like fishing: I had to hook in at least 30 of them, even if they only looked at an art book. They mostly gravitated to graffiti art books. The graffiti writers were often my hook. I grew up with many of them, including Tracy 168, who taught me how to the ride the subways when we were both messengers in Midtown.

andrew castrucci : the pen and the sword

Each week I visited the island I brought new books for Melvin: medieval diagrams, maps, charts, navigational depths of the surrounding waters. I shared with him some of my own work and tried to get him to interpret local tide charts, the new moon. We spoke about Einstein and the hallucinatory power of the human brain. Between gray and white matter, “we only use 10 percent of the brain.” Melvin disagreed with this myth and claimed he reaches 30–40 percent, he had his rocket fuel. He had his spaghetti with ketchup one day. I told him it was a mortal sin to use ketchup as a sauce, especially so close to an Italian neighborhood. He claimed to have mob connections on the other side of the footbridge – in Spanish Harlem, the former border line between

the Italians and Puerto Ricans – all the way up to 116th street. Guardian angels were protecting him, often speaking in languages only he could understand. Hermetic, compulsory, he was raging with letters and numbers and codes. His drawings are a mixed salad of chemical equations, prophecies, angels rehearsing a plan that makes no sense to the common man. The poetry adds up to a rhythm that’s soothing and static at the same time. The receiver is off the hook, numbers just keep coming out, he was extremely confident in what he was saying in his works.

melvin way : a vortex symphony

He was extremely paranoid, “I do not share them with anybody else.” I later brought in da Vinci’s notebooks; he was fascinated, and started to decode da Vinci’s backwards writing in symbols, insisting that his interpretation made perfect sense. He also gravitated to the vibrant colors of the Post-Impressionists, and used the term “fauvism” in a new equation. We talked about the artist as a wild beast, void of all art history, other past art as forgeries. We talked about searching for a new form, a new abstract shape, a new color.

1989 was a dark time in New York City. My job was to bring art into the lives of my students during my weekly 2 hour visit. For many of them it was therapeutic to make art, but there were a few who had real talent. Their art was more powerful 45

Castrucci and his students, Wards Island, 1991, photo: Erica Berger, NY Newsday


melvin way : a vortex symphony 46

than what I was seeing in the galleries, in the professional art world. I also lived a marginal existence during this period, squatting in a building named Bullet Space, an urban artists’ collaborative.

He was very paranoid when he showed me his drawings. They were top secret. Computer diagrams and cryptograms decoded into chemistry formulas. It was like talking to Walt Disney on LSD. Barry White, Isaac Haynes, the future of things to come. RusAt Wards Island, art came from my sia buying back Alaska… the size of Texas… students’ souls, from direct experiences cocanada, viginas, salamanders, chemiin their lives, not from an art history or cal reactions, polynomials, quadratics, art book. Their abstract shapes were so variables, “wrights of ways and means.” original. Highly-charged collisions, a fiery star exploding, a black hole, incoherent yet Melvin Way stood out. magical, Melvin “Milky” Way was an outer space communicator in a jet-set omniHe would never directly participate in verse. my drawing classes, but he would empty As numerology or cryptology, Melvin’s out pockets filled with secret messages, drawings didn’t always add up, but at drawings wrapped in Scotch tape, like the same time they were poetic, lyrical, glazed Turner paintings. He usually had a concrete. Chaos was ordered. Something rain coat on with many pockets, sometimes existed in this dark matter. His meds for carrying 200–300 small ballpoint pen schizophrenia gave his drawings structure, drawings at a time. You could tell some of balance, and rhythm. His drawings were these drawing had been through a couple confusing, heavy as metal but frail and of rain storms, ink bleeding, but he kept thin as a frozen lake. adding more markings. Some drawings took months, covered in layers and layers Melvin moved around a lot after his time of tape, then more ink. Some highlights at Wards Island. The Bowery Residence were dots, he was a pointillist like I’d never on 116th Street was less prison-like than seen before. I always felt that his works Wards Island. Later, after being blamed had to go through a kind of baptism before for a fire at 116th Street, Melvin was sent he released them into the world. back to the shelter system, this time to


Double-edged Sword When Melvin is not on his meds he’s more productive; his drawings become his therapy. Some of the men and women at the shelters were on so many medications, some experimental, that it was hard to work with them. He needs to draw everyday, at least 3-4 hours sporadically, or he’ll get sick. He would sometimes come off as some sort of rambling mad man, speaking in semiotext-schizo-jisms, and over the years he was often misunderstood by his caseworkers and misdiagnosed by his doctors. They would send him to Manhattan State Psychiatric Hospital, where he was forced to take meds that were sometimes needed and sometimes not. When I got the word that Melvin was at Manhattan State, I would often visit, bringing pens, paper, and tape with me.

andrew castrucci : the pen and the sword

I continued my workshops, starting a mural project at Fort Washington. I’d painted collaborative murals at many of the places I’d worked before, but this one was more controversial. Melvin and I directed the mural design, an upside down skyline of New York, Melvin adding his writings, spitting out words and codes like a raging river at peak tide. Other guys from the shelter filled in colors and silhouettes of buildings. Another guy tied the skyline composition together by painting a bridge. This guy always painted bridges, often escaping to draw the George Washington bridge a block away, from the highest hill in Manhattan. One day, he broke down and pushed an innocent rider off the subway platform, severing both his legs. After this incident, cops, detectives, social workers, and psychiatrists were all over

the shelter, and the state passed a new law that required mentally ill patients to take their meds on a strict regimen of daily doses. Afterwards, it was hard to run my workshops; everyone was in a catatonic state. Fort Washington became a fort of zombies.

melvin way : a vortex symphony

Fort Washington Men’s Shelter. I also had workshops at these sites, so we continued to keep up with each other, building a friendship. Art became Melvin’s meds, and also mine. I asked to be transferred to Fort Washington where Melvin was based. We needed to see each other, and looked forward to our weekly meeting. He became my teacher, as I was his.

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48 melvin way : a vortex symphony


I always saw Melvin as the most honest artist alive today, a visionary, who could put a mirror to the rest of us, to our madness. Melvin is a true futurist, a Dadaist, a noise musician with words and numbers, but his work is still pure of any -isms.

I felt like I was witnessing the best artists in New York during this 20 year period. My bosses often missed the boat, not gravitating to the Melvins out there who were making the most heartfelt art of anyone alive.

He still travels with his drawings, digging into his pockets for them like others obsessively searching for a cell phone, text-messaging. He has his pen, his sword, always nibbling away, writing on his textured, stained, sweaty paper. Always dialing, waiting for the next spark.

The frustration of talent trying to rise to the top, expo sure to get Melvin’s work out there.

photo : Andrew Catrucci

The shelters: the fine line of sanity

Melvin is an outsider now starting to move inside. His time has come, just like he predicted in his drawing, The Universal Balm.

andrew castrucci : the pen and the sword

The shelters I worked at felt like retirement homes for prostitutes, transexuals, hair dressers, former addicts, display window artists, graf artists who got lost in this big city.

melvin way : a vortex symphony

His drawings turned softer, with more greens and blues, as his meds were kicking in. They reminded me of van Gogh’s paintings when he was sent to Saint Remy Asylum.

I came across many geniuses in those shelters, people for whom life had become too fast, people overpowered by the electricity, the noise, the speed of this naked city. Lloyd Williams, a famous basketball player from the 1970s, wound up at “the Fort.” So did Noc 167, the front man of the graffiti “wildstyle» movement.

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œuvres / works


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right Phantasm Assembly, circa 1994 Encre sur papier et ruban adhésif, 5 x 10.3 cm Ink on paper and tape, 2 x 4 in

52

Bar Crystals Nebula, circa 1995

Internationary Chamber of Commerce, circa 1994

Encre sur papier et ruban adhésif, 17 x 14.8 cm Ink on paper and tape, 6.7 x 5.5 in

Encre sur papier et ruban adhésif, 7.5 x 13 cm Ink on paper and tape, 2.7 x 5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Wrights of way and means committe, circa 1997 54

Stylo bille noir et bleu sur papier et ruban adhésif, 7.7 x 11.2 cm Black and blue ballpoint pen on paper and tape, 3 x 4.4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

#9 Key to life, circa 1997 56

encre et ruban adhésif sur papier, 15 x 11 cm ink and tape on paper, 3 x 4.4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Cedar Leigh, circa 1997 58

encre et ruban adhésif sur papier, 22.5 x 22.5 cm ink and tape on paper, 8.75 x 8.75 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

#11 C 2 H 3, circa 1997 60

encre et ruban adhésif sur papier, 17.5 x 7 cm ink and tape on paper, 6.9 x 2.7 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works 62

vue de l’exposition | view of the exhibition melvin way : a vortex symphony, christian berst art brut, 2016



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

B - 9 Bargroove, sans date 64

encre sur papier, 14.7 x 10.8 cm ink on paper, 5.8 x 4.25 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

Touchstone, 1998 66

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 9.3 x 21.3 cm Ballpoint pen on paper and tape, 3.66 x 8.4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Entrance discharge, circa 1998 68

technique mixte sur papier plié en étui, 7 x 21.5 cm mixed media on paper folded in case, 2.76 x 8.4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

sans titre / untitled, circa 1998 70

stylo à bille sur papier plié avec ruban adhésif, 6.5 x 27 cm ballpoint pen on paper folded with tape, 2.56 x 10.63 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

Concrete roots, circa 1999 72

Stylo à bille avec ruban adhésif, 14 x 18 cm Ballpoint pen on paper with tape, 5.5 x 7 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

sans titre / untitled, circa 1998 74

Encre sur papier, 10.5 x 14.5 cm Ink on paper, 4 x 5.7 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

« His pages attest to his obsession with time and space ; his equations appear to want to locate vortexes, these crossing points that lead from one to another. » Christian Berst

76


« Ses pages témoignent de son obsession pour l’espace et le temps ; ses équations paraissent vouloir localiser les vortex, ces lieux de passage qui mènent de l’un à l’autre. » Christian Berst


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

Cocaine Wharlock, circa 1999 78

Stylo à bille sur papier plié avec ruban adhésif, 17.5 x 14 cm Ballpoint pen on paper folded with tape, 6.9 x 5.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

sans titre / untitled, circa 1998 80

Encre sur papier, 8.5 x 14 cm Ink on paper, 3 x 5.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

Cogito Ergo Sum, 2000 82

Encre sur papier, 14 x 10 cm Ink on paper, 5.5 x 4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

D’Sairen, 2000 84

Encre sur papier, 5 x 10 cm Ink on paper, 2 x 4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works 86

vue de l’exposition | view of the exhibition melvin way : a vortex symphony, christian berst art brut, 2016



Complexions Are Verdant, 2000 Encre et ruban de machine à écrire sur papier, 14 x 10 cm Ink and ribbon on paper, 5.5 x 4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

No², 2000 90

Stylo bleu sur papier et ruban adhésif, 9.5 x 12.8 cm Blue pen on paper and tape, 3.74 x 5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

Garbanion, 2001 92

Stylo bille sur papier plié avec ruban adhésif, 5 x 12.5 cm Ballpoint pen on paper folded with tape, 2 x 5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Vibraharp, 2001 94

Stylo à bille noir sur papier plié et ruban adhésif, 22.5 x 7.5 cm Black ballpoint pen on folded paper and tape, 8.8 x 3 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Ferns, circa 2001 96

Stylo à bille sur papier plié et ruban adhésif, 25.2 x 9 cm Ballpoint pen on folded paper and tape, 10 x 3.5 in



« Melvin Way’s hermetic talismans unsettles all kind of analyses. » Philippe Dagen (Le Monde)


« Les talismans hermétiques de Melvin Way déconcertent toutes les analyses. » Philippe Dagen (Le Monde)


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

PE1, circa 2002 100

Stylo à bille noir sur papier avec ruban ahésif, 4.3 x 12.7 cm Ballpoint pen on paper with tape, 1.7 x 5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

102

C76H52046, 2003

Bashaw, circa 2002

Stylo à bille et crayon sur papier avec ruban adhésif, 8.5 x 10.5 cm Ballpoint pen and red pencil on paper with tape, 3.35 x 4 in

Stylo à bille sur papier, 9.5 x 10.2 cm Ballpoint pen on paper, 3.75 x 4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Capote, circa 2002 104

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 8.2 x 6.5cm Ballpoint pen on paper and tape, 3.23 x 2.5 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Clinical coordinate, 2002 106

Stylo bille noir et bleu sur papier, 11.5 x 13 cm Ballpoint pen on paper, 4.5 x 5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

108

CO²CH3, circa 2002

KMNO4, 2002

Encre sur papier, 7.8 x 9.2 cm Ink on paper, 3 x 3.6 in

Styloà bille sur papier avec ruban ahésif, 5.7 x 7.5 cm Ballpoint pen on paper with tape, 2.24 x 3 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Dracula, 2003 110

encre sur papier, 18 x 14 cm ink on paper, 7 x 5.5 in



« Melvin Way is a mystic visionary genius, one of the greatest living American artists. » Jerry Saltz


« Melvin Way est un génie mystique visionnaire, l’un des plus grands artistes américains vivants. » Jerry Saltz


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Venus Spank, 2002 114

Stylo à bille sur papier, 11.2 x 7.5 cm Ballpoint pen on paper, 4.41 x 3 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

116

Nh², circa 2014

Andromeda.DELPHINUS, circa 2002

Stylo bille sur papier et ruban adhésif, 6.3 x 11.8 cm Ballpoint pen on paper and tape, 2.5 x 4.75 in

Stylo à bille noir sur papier vert, 7 x 9 cm Black ballpoint pen on green paper, 2.75 x 3.5 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

UnA:la, circa 2002 118

Stylo à bille noir sur papier vert, 7 x 9 cm Black ballpoint pen on green paper, 2.75 x 3.5 in



120 œuvres / works

melvin way : a vortex symphony



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

oeuvre dépliée / work unfolded

Conquerer Conquest! Serotype, 2002 122

Stylo à bille noir sur papier avec ruban adhésif, 14 x 21.5 cm Ballpoint pen on paper with tape, 5.5 x 8.46 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Bargroove, 2003 124

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 22.5 x 7.5 cm Ballpoint pen on paper and tape, 8.86 x 3 in



126 œuvres / works

melvin way : a vortex symphony



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

128

(BN)², 2003

O.H, circa 2003

Stylo à bille et encre sur papier plié, 9.5 x 11 cm Pen and ink on folded paper, 3.74 x 4.33 in

Stylo à bille sur papier, 7 x 10 cm Ballpoint pen on paper , 2.75 x 4 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right Charles Lawillie, 2004 Encre et ruban de machine à écrire sur papier, 7.7 x 12.6 cm Ink and scotch tape on paper, 3 x 5 in

130

Sclavo, 2003

Hexagon, 2004

stylo à bille sur papier, 10 x 15 cm Ballpoint pen on paper, 4 x 6 in

Encre et ruban de machine à écrire sur papier, 7.7 x 11.5 cm Ink and scotch tape on paper, 3 x 4.5 in



« I always felt that his works had to go through a kind of baptism before he released them into the world. » Andrew Castrucci


« J’ai toujours eu le sentiment que ses dessins devaient passer par une sorte de baptême avant qu’il ne les révèle au monde. » Andrew Castrucci


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Decompose, 2004 134

Stylo à bille sur papier plié, 15.3 x 11.5 cm Ballpoint pen on folded folded paper, 6 x 4.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Solvent, 2004 136

Stylo bille sur papier plié et ruban adhésif, 13 x 14.5 cm Ballpoint pen on paper folded and tape, 5.12 x 5.71 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Springs, circa 2004 138

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 5.7 x 9.3 cm Ballpoint pen on paper and tape, 2.24 x 3.66 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works 140

vue de l’exposition | view of the exhibition melvin way : a vortex symphony, christian berst art brut, 2016



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Tantric Sect (2), 2005 142

Stylo à bille sur papier, 15 x 11.2 cm Ballpoint pen on paper, 6 x 4.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

144

Vanilla styrene, 2005

Volvox: Waternet, circa 2008

Stylo à bille bleu et noir sur papier, 11.5 x 12 cm Blue and black ballpoint pen on paper, 4.5 x 4.75 in

Stylo à bille bleu et noir sur papier, 11 x 13.5 cm Blue and black ballpoint pen on paper, 4.3 x 5.3 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Perpetual incessance affinitive, circa 2005 146

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 9 x 13 cm Ballpoint pen on paper and tape, 3.5 x 5 in



148 œuvres / works

melvin way : a vortex symphony



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Dark Blue Yellow Red, 2005 150

Stylo à bille sur papier, 10 x 14 cm Ballpoint pen on paper, 4 x 5.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

verso

ci-contre / on the right

152

Nuclear, sans date

Mr. Universe, circa 2008

Stylo à bille sur papier coloré avec ruban adhésif, 5.5 x 8.5 cm Ballpoint pen on colored folded paper with tape, 2 x 3.5 in

Stylo à bille noir sur papier avec ruban adhésif, 4.5 x 12 cm Black ballpoint pen on paper with tape, 1.75 x 4.75 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

S.O.S., circa 2008 154

Stylo à bille sur papier, 10 x 15 cm Ballpoint pen on paper, 4 x 6 in



Ethreal Firmament, 2009 Stylo à bille bleu sur papier plié et collé en enveloppe, 16 x 14 cm Blue Ballpoint on paper folded and glued in envelope, 6.3 x 5.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

158

Crystal Nebula, 2009

KKK (240 degrees), 2009

Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 11.4 x 15.3 cm Ballpoint pen on paper with tape, 4.5 x 6 in

Stylo bille bleu et noir sur papier plié en quatre, 15.7 x 23 cm Ballpoint pen on paper into four, 6.25 x 9 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

page suivante / following page Crystal Nebula, 2009 160

Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 11.4 x 15.3 cm Ballpoint pen on paper with tape, 4.5 x 6 in

Crystal Nebula, 2009



162 œuvres / works

melvin way : a vortex symphony



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Spodumene, circa 2010 164

Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 13.5 x 21.5 cm Ballpoint pen on paper with tape, 5.3 x 8.45 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Heredity Genes, circa 2003 166

Stylo à bille noir et bleu sur papier plié, 15 x 10 cm Ballpoint pen on paper folded, 6 x 4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

sans titre / untitled, sans date 168

Stylo à bille noir sur papier plié , 10.8 x 17.7 cm Ballpoint pen on paper folded, 4.25 x 7 in.



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

170

Schwahn, circa 2010

Polypeptide, 2010

Stylo à bille sur papier plié et ruban adhésif, 8 x 11.3cm Ballpoint pen on paper folded and tape, 3.15 x 4.45 in

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 9.5 x 10.5 cm Ballpoint pen on paper and tape, 3.74 x 4.13 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

sans titre / untitled, circa 2015 172

gouache sur papier, 63 x 38 cm gouache on paper, 25 x 15 in.

verso



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

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174

Incorporate Artemisia II, 2010

Phalloway, 2010

Encre sur papier, 11.8 x 12.5cm Ink on paper, 4.65 x 5 in

Encre et collage sur papier, 16.4 x 11 Ink and collage on paper, 6.46 x 4.37 in



176 œuvres / works

melvin way : a vortex symphony



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Heat, circa 2010 178

Encre sur papier, 7.5 x 10 cm Ink on paper, 3 x 4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

D’Sairen, circa 2010 180

Encre sur papier, 5.5 x 9.5 cm Ink on paper, 2.17 x 3.75 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

FHWLdN, circa 2012 182

Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 3.5 x 12.8 cm Ballpoint pen on paper with tape, 1.38 x 5 in


verso


184 œuvres / works

melvin way : a vortex symphony



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Black diamond, circa 2012 186

Stylo à bille sur papier plié et ruban adhésif, 7 x 21.5 cm Ballpoint pen on paper folded and tape, 2.75 x 8.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

188

Oscar, circa 2012

H/BC., circa 2012

Stylo bille sur papier et ruban adhésif, 7.7 x 9 cm Ballpoint pen on paper and tape, 3 x 3.5 in

Stylo bille sur papier et ruban adhésif, 16 x 10.5 cm Ballpoint pen on paper and tape, 6.3 x 4.13 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

KE = 7²mv², 2013 190

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 16 x 10 cm Ballpoint pen on paper and tape, 6.3 x 4 in



« Often, his drawings, kept folded in his pocket, are mended, or joined to other drawings with tape, which is then also drawn on. » Jay Gorney


« Souvent, ses dessins, conservés dans sa poche, sont « réparés » ou joints à d’autres dessins avec du papier collant, sur lequel il va alors aussi dessiner. » Jay Gorney


verso

194 œuvres / works

melvin way : a vortex symphony



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

détail

page précédente / previous page Portrait, 2013 196

Encre et ruban adhésif sur papier, 37 x 17.7 cm Ink and tape on paper, 14.5 x 7 in

Kamaere-Flatleaf-KHU, 2013 Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 16.5 x 9.8 cm Ballpoint pen on paper with adhesive tape, 6.5 x 4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

I3, circa 2013 198

Stylo à bille sur papier avec ruban ahésif, 24.5 x 8.3 cm Ballpoint pen on paper with tape, 9.65 x 3.27 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Baptist, 2013 200

Stylo à bille sur papier avec ruban ahésif, 23 x 8.2 cm Ballpoint pen on paper with tape, 9.06 x 3.23 in

verso



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

202

Nicotine molecule, 2013

Psychedelic Compound, 2013

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 28.7 x 10 cm Ballpoint pen on paper and tape, 11.3 x 4 in

Stylo à bille sur papier plié et ruban adhésif, 40.8 x 15 cm Ballpoint pen on paper folded and tape, 16 x 6 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works 204

stand à Drawin Now | booth at Drawing Now focus melvin way, christian berst art brut, Paris 2017



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

sans titre / untitled, 2013 206

Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 22 x 10 cm Ballpoint pen on paper with tape, 8.66 x 4 in.



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Composmentis, 2013 208

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 29 x 13.7 cm Ballpoint pen on paper and tape, 11.4 x 5.4 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

210

ch3, 2014

Chocolate City, circa 2014

Stylo à bille sur papier et ruban adhésif, 14.5 x 7.3 cm Ballpoint pen on paper and tape, 5.75 x 2.85 in

Stylo à bille sur papier avec ruban ahésif, 29.2 x 12.4 cm Ballpoint pen on paper with tape, 11.5 x 5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

212

R (X>Z), 2014

kRISTO, 2014

Stylo à bille noir sur papier avec ruban adhésif, 3.5 x 9 cmn Ballpoint pen on paper with tape, 1.4 x 3.5 in

Stylo bille sur papier et ruban adhésif, 6.2 x 10.5 cm Ballpoint pen on paper and tape, 2.44 x 4 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Noise, circa 2014 214

Stylo à bille sur papier, 7 x 10.5 cm Ballpoint pen on paper, 2.75 x 4 in


verso


melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Cinnamaldehyde, circa 2014 216

Stylo bille sur papier et ruban adhésif, 20 x 29.2 cm Ballpoint pen on paper and tape, 8 x 11.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right sans titre / untitled, circa 2015 218

Cinnamaldehyde, circa 2014 (verso)

gouache sur papier, 68.5 x 52 cm gouache on paper, 27 x 20.5 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Geo Sy, circa 2014 220

Stylo bille sur papier et ruban adhésif, 17.5 x 14.5 cm Ballpoint pen on paper and tape, 7 x 5.7 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Kub Came, 2014 222

Stylo à bille noir sur papier coloré et ruban adhésif, 24.7 x 8.5 cm Ballpoint pen on coloured paper and tape, 9.72 x 3.35 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Drel Thrice, 2015 224

Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 20 x 7.5 cm Ballpoint pen on paper with tape, 7.85 x 3 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works 226

vue de l’exposition | view of the exhibition melvin way : a vortex symphony, christian berst art brut, 2016



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

ci-contre / on the right

228

sans titre / untitled, circa 2015

H²1NO4, 2014 sans titre / untitled, circa 2015

gouache sur papier, 40 x 63.5 cm gouache on paper, 15.75 x 25 in.

Stylo à bille sur ruban gouache surpapier papier,plié 44et x 74 cm adhésif, 24 x 24 cm Ballpoint penon onpaper, paper 17.32 foldedx and gouache 29.1 tape, in. 9.45 x 9.45 in



melvin way : a vortex symphony œuvres / works

Solor motion, 2015 230

Stylo à bille sur papier avec ruban adhésif, 14.5 x 12 cm Ballpoint pen on paper with tape, 5.7 x 4.75 in



« He still travels with his drawings, digging into his pockets for them like others obsessively searching for a cell phone, textmessaging. » Andrew Castrucci


« Il voyage encore avec ses dessins, fouillant ses poches pour les retrouver comme d’autres cherchent obsessionnellement leur téléphone mobile pour envoyer un texto. » Andrew Castrucci


remerciements / acknowledgments

hélène barré, elisa berst, andrew et alexandra castrucci, laurent derobert, aurélien farina, jay gorney, france jacob, selma khallaf, carmen et daniel klein, margot miossec, flossie way, melvin way.


Christian Berst et Melvin Way, New York, 2015


photos par Phillip March Jones


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