christian berst art brut prophet royal robertson space gospel texte de / text by pierre muylle
christian berst art brut présente presents prophet royal robertson space gospel
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christian berst avant-propos pierre muylle la forteresse de solitude texts in english œuvres works
christian berst avant-propos
Royal met son habileté de peintre d’enseignes au service d’un évangile pop, historié et hystérique, aux couleurs stridentes et aux typographies hallucinées. Ses calenCette vie paisible, quoique rude, sera prodriers sont comme la chronique d’un temps gressivement dévastée par la schizophrémagique, ponctuée de versets bibliques et nie paranoïde dont souffre Royal. Sa jalouassortie de visions qui paraissent surgies sie maladive et ses bouffées délirantes de comics books au service du redressefinissent par faire éclater toute sa famille et, ment moral. à mesure qu’il s’enfonce dans sa solitude, le Ascensions éthérées, portraits de divinités monde lui paraît de plus en plus hostile. ou d’aristocrates « martiens », architecIl se mue alors en prophète sans disciple, tures futuristes pareilles à des « maisons se plaçant résolument dans un espacetémoin » d’un monde à venir, c’est comme temps mythique rythmé par d’incessants si Royal Robertson, tel un Moïse des temps allers-retours entre l’intimité de sa maison modernes, était descendu de sa planète, entourée d’un véritable yard show et des chargé de ses propres tables de la loi. contrées extraterrestres consolantes. En quête de rédemption – la nôtre comme Chacun de ses « voyages » semble donner la sienne – Prophet Royal Robertson dispalieu à une œuvre portée par un souffle esraît en 1997, cinq ans après que l’ouragan chatologique. Une œuvre gardant constamAndrew eût emporté son havre de prédicament la trace des infidélités supposées de tion. sa femme comme une perpétuation du péché originel, mêlées à d’autres imprécations furieuses et à des litanies de péchés irrémissibles.
prophet royal robertson : space gospel
« Prophet » Royal Robertson naît en Louisiane en 1936. Jeune homme, il migre sur la côte Ouest où il travaille alternativement dans les champs ou comme peintre d’enseignes. Puis, il revient sur ses terres pour y veiller sa mère mourante et pour y épouser, en 1955, Adell, qui lui donnera 11 enfants.
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pierre muylle la forteresse de solitude
commissaire d’exposition indépendant. Après avoir été conservateur du musée d’art contemporain de Gand (S.M.A.K.) il dirigea le MAD musée de Liège pendant 6 ans.
Toujours plus haut ! Toujours plus haut ! Nous monterons au Deuxième Ciel Au Ciel étoilé Et nous verrons les étoiles filantes et les météores en chute Nous longerons Mars et Mercure, Et Jupiter et Vénus, et Saturne et Uranus, Et Neptune, avec ses quatre lunes scintillantes !
1927 « The white Flyer to Heaven », sermon du révérend A. W. Nix
Royal Robertson nous a laissé un grand nombre de superbes dessins, pancartes et tableaux. Il existe aussi quelques interviews, des textes et un documentaire : le mythe et les faits. Frédéric Allamel décrit dans un texte magnifique sa difficulté à approcher le personnage et à avoir accès à sa maison. Ayant traversé plusieurs lignes de défense hérissées de messages menaçants, on atteint lentement le centre de la maison, où des dessins indiquent la voie de la libération, une spirale s’élevant vers le ciel, vers l’infini.
l’ouragan Andrew. Le jardin, les pancartes, la maison avec ses sanctuaires, ses dessins et ses multiples objets, tout fut rayé de la carte. C’est justement cette catastrophe naturelle qui me fournit une lecture de son œuvre : la solitude, les liens rompus avec sa femme et sa famille, l’incroyable perte qui fit de lui un électron libre, un homme déraciné en quête d’une issue et cherchant son salut dans l’espace.
Pour approcher l’œuvre de Royal RobertImpossible d’approcher l’homme au- son sous cet angle, laissez-moi partager jourd’hui, encore moins d’avoir accès à sa avec vous quelques réflexions qui pourmaison car elle fut emportée en 1993 par raient servir de grille de lecture.
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[...] Royal Robertson n’est pas d’ici ni de maintenant, il est de partout et de toujours. Comme Sun Ra et les habitants de Kandor. [...]
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trophée, la miniaturise et la conserve avec tous ses habitants sous une cloche de Kal-El bébé est enveloppé dans une cape verre. Superman parvient à sauver Kandor par son père, le savant Jor-El, et placé dans des mains de “Brainiac” et l’emmène dans un petit engin spatial juste avant la destruc- sa forteresse de solitude où il la protège. La tion de leur planète Krypton. Ce Moïse ex- capitale miniaturisée avec sa ligne d’horitraterrestre dans son panier futuriste atter- zon typique, reliée sous sa cloche de verre à rit dans un petit village du Kansas, où il est des bouteilles d’oxygène, apparaît dans les trouvé et adopté par un couple de paysans. diverses aventures de Superman. À chaque Les parents adoptifs de Kal-El lui révèlent fois, Superman pose un regard nostalgique ses origines des années plus tard, sur quoi sur la cloche de verre pour voir comment la l’extraterrestre part au Pôle Nord où il se vie continue dans cette ville, seul vestige de construit sa ‘forteresse de solitude’. Un lieu son enfance. de retraite où il peut surmonter la perte de ses parents et la découverte de son identité. Entre 1999 et 2011, le plasticien Mike KelHors des murs de cette forteresse de soli- ley a concentré toute son attention sur ce tude, il est connu sous le nom de Clark Kent, détail de la série Superman et produit une vingtaine de versions différentes de Kanparfois aussi Superman... dor, toutes aussi impressionnantes les unes Ce mythe moderne a fait couler beaucoup que les autres. Ses installations montrent la d’encre. On y a vu une allégorie de l’histoire ville sous une cloche, dans une grotte ou moderne du judaïsme. Siegel et Shuster, les dans d’autres formes, faisant pénétrer le pères spirituels de Superman, étaient des spectateur jusque dans le sanctuaire très Juifs américains qui créèrent ce héros dans privé du super-héros. les années 30. Il n’en fallait pas plus pour faire le lien entre l’histoire de Superman, On peut évidemment trouver dans la BD celle de Moïse, la persécution des Juifs en américaine une interprétation freudienne Europe, la fuite en Amérique, la quête de la de la grotte où le héros peut préserver son secret, où il ne laisse entrer personne et Terre Promise... qu’il ferme avec une clé si lourde que lui Plus récemment, un détail morbide du seul peut la soulever. Mais en réutilisant mythe de Superman a inspiré une série cette image, Mike Kelley fait bien davantage que de présenter une maquette spad’œuvres à l’artiste américain Mike Kelley. tiale. En répétant à outrance ce détail, il va Dans les années 70, l’âge d’argent de la sé- bien au-delà de l’évocation d’une icône de rie télévisée, un étrange épisode fut ajouté la génération pop. Avec de telles proporau feuilleton. Juste avant la destruction de tions, cette image prend littéralement une la planète Krypton, un des ennemis de Su- autre dimension au sein de son œuvre, une perman emporte la capitale Kandor comme dimension plus complexe. Ce cycle d’instal-
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Kandor
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lations constitue avec la série educational complex une étude poussée sur l’espace, le temps et la mémoire. Ses installations tridimensionnelles, ses maquettes, ses vidéos, ses sculptures forment ensemble une sorte d’autoportrait.
Sun Ra était, et est toujours pour certains, considéré comme un excentrique, un outsider. En ne voyant en lui qu’un fou isolé, un phénomène marginal qui n’a rien à voir avec l’Histoire, la culture noire ou la réalité, on minimalise sa portée. Cette forme de neutralisation culturelle est d’ailleurs fréquente dans l’appréciation des artistes afro-américains. Trop souvent, les expressions de la culture noire américaine sont vues comme des phénomènes exotiques en réaction à leur environnement. L’apparente facilité de cet art, son caractère ‘cool’ contribuent encore à le classer dans les arts mineurs. Leurs créations sont détachées de la complexité d’une véritable identité culturelle, du contexte historique et social. Cet aveuglement dénote souvent une ignorance de la culture noire, mais trahit aussi une réticence à donner à l’art afro-américain une pertinence culturelle. Il permet surtout de maintenir une suprématie de la culture blanche profondément enracinée.
Sun Ra n’était pas un Terrien, il disait venir de Saturne. On verrait aujourd’hui dans cette annonce l’astuce de marketing d’un artiste qui cherche à se faire remarquer. Mais il n’était pas si fréquent dans les années 50 Space is the Place que des artistes s’entourent d’une telle aura mythique. Cela l’était d’autant moins si vous Sun Ra est surtout connu comme compo- étiez un Noir né en 1914 à Alabama. Il faut siteur de jazz, frontman et pianiste. Puisant faire preuve d’inventivité pour se faire une dans une philosophie cosmique de sa créa- place dans une société blanche dominante. tion, il combine des symboles religieux de l’Egypte ancienne, la science-fiction et des Le mythe de Sun Ra ne se réduit pas aux éléments du gospel dans des compositions costumes qu’il porte avec son orchestre Aruniques qui ont fait de lui un précurseur, un chestra lors de ses concerts. On le retrouve cas unique sur la scène musicale de Chica- dans les illustrations de disques de son lago dans les années 50 et plus tard à New bel Saturn, dans les projections qui accomYork. pagnent les concerts, les textes et les titres... 14
les artistes noirs américains ne sont pas familiers. Les messes de l’église évangélique noire sont rythmées d’hymnes louant l’évasion loin de cette planète, dans le ciel et l’univers, en quête d’un monde meilleur qui échappe à l’éternelle lutte des races, une lutte qui discrimine fondamentalement l’homme de peau noire. Le concept de l’utopie et de la libération devient la force motrice de la culture afro-américaine (y compris hors de la religion chrétienne). Toutes ces références sont souvent passées sous silence ou faussement considérées comme des anecdotes exotiques.
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Tout ce qui concerne Ra est imprégné du mythe de Saturne, la planète des anges, et d’éléments de la mythologie égyptienne. Mais contrairement à des exemples qui apparaîtront plus tard dans la culture funk ou pop comme la « Mothership » et le Dr. Funkenstein de Parliament-Funkadelic qui font la part belle à la science-fiction, ou les albums concepts comme Tommy de The Who ou Sergeant Pepper’s des Beatles, il ne s’agit pas chez Sun Ra d’un concept, d’un habillage futuriste. Ra est à la ville comme à la scène, interloquant ses interlocuteurs lorsqu’il parle d’emblée des aspects hermétiques ou déraisonnables de son univers comme son origine, de la manière dont il a atterri ici...
Les références à l’Egypte ancienne, les liens avec les interprétations afro-centriques de l’Histoire du monde, l’inspiration puisée dans les sermons enflammés de prêcheurs évangélistes noirs, les citations de passages dans lesquels les révérends appellent les fidèles à les suivre au-delà des nuages pour se forger un nouvel avenir, un nouveau passé... Considéré dans le bon cadre de références, cet univers est La chanson Let’s go fly a kite par exemple bien davantage qu’une mascarade. Cette semble donner une note de légèreté au planète offre peu de perspectives à un Noir répertoire de l’Archestra. Elle porte même d’Alabama. Fondamentalement, peu de à rire quand, en concert, les membres de choses ont changé. Prendre les armes, mol’Archestra prétendent jouer avec un cerf- biliser les foules pour des manifestations volant. Mais ce détail absurde prend une pacifiques, créer des réseaux, lancer des tout autre connotation quand on sait qu’une contre-mouvements... ce sont là autant de loi de 1848 des codes noirs du district de tentatives pour rééquilibrer les rapports de Columbia interdisait aux Noirs de jouer force. Puiser dans l’Histoire pour exposer des aspects restés dans l’ombre et les proavec un cerf-volant... jeter sur une autre planète, vers un nouvel Ce qui me touche, c’est qu’à moi, Blanc oc- âge peut être aussi considéré comme une cidental, ces liens et les codes utilisés par stratégie de survie. Celle d’un artiste. Car Ce n’est qu’à un stade ultérieur d’une interview ou d’un concert qu’il introduit de manière presque clandestine une dimension plus pertinente à son message apparemment absurde. Ce qui apparaît à première vue comme un détail anecdotique prend une signification plus profonde lorsqu’on considère son message à la lumière du passé de la communauté noire américaine.
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Sun Ra est aussi cet homme mystérieux pour qui les notions de temps et d’espace prennent un autre sens. “You can call me Mr. Ra, and you can call me Mr. Re, or you can call me Mr. Mysterie”.
Je crois que l’écartèlement entre la souffrance personnelle de M. Robertson et sa Je ne pense pas que Royal Robertson famille et les valeurs culturelles universelles connaissait Sun Ra, pas plus qu’il avait étu- qu’il adopte dans ses œuvres fait de lui un dié les aventures de Superman. Ce que artiste qui apporte une contribution excepnous savons de lui, c’est que c’était un Noir tionnelle à ce que le sociologue James Gilroy définit comme ‘l’Atlantique noir’. Je américain né en 1936 en Louisiane. crois que son œuvre et sa vie sont inextriIl a pourtant modelé son univers avec cablement liées à sa perte personnelle. les mêmes ingrédients que Sun Ra. La science-fiction, les références bibliques à Mais je crois aussi qu’il a su transcender sa l’Egypte, une interprétation hérétique des souffrance avec le talent exceptionnel d’un sermons évangélistes, les distorsions tem- grand artiste, qui, à sa manière très personporelles, l’utopie et la libération, la liberté et nelle, a su donner une dimension intempole mystère… tout cela peuple sa ”forteresse relle à son contexte culturel. de solitude”, construite sur un esprit de ven- Royal Robertson n’est pas d’ici ni de maintegeance suite à une rupture, une perte irré- nant, il est de partout et de toujours. Comme parable. Sun Ra et les habitants de Kandor. C’est la première fois que j’écris un texte sur un artiste sans pratiquement évoquer son œuvre. Admirer l’œuvre fantastique de Royal Robertson sous l’œil bienveillant de Mike Kelley, Superman et Sun Ra me semble suffisant pour en saisir la profondeur. Les maisons de rêve, les villes imaginaires, la transformation de sa maison en un bunker, une forteresse, les références au temps, aux versets bibliques, aux éruptions volcaniques et aux catastrophes nucléaires... toutes ces images prennent une signification abyssale quand on les replace dans leur contexte culturel. Quelque chose d’après moi qu’on ne trouve pas chez Roy Lichtenstein, mais certainement chez Sun Ra.
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Il serait facile de ne voir aussi dans Royal Robertson qu’un excentrique, qu’un outsider inoffensif.
Gilroy, P. (1993), The Black Atlantic, Modernity and Double Consciousness. Harvard University Press. Lock, G. (2010). Right Place, Right Time, Wrong Planet (Chicago Talk Remix). Traveling the Spaceways Sun Ra, The Astro Black and Other Solar Myths. Chicago: WhiteWalls.
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bibliographie
Marshall, K. J. (2010). The legend of Sun Man continues. Traveling the spaceways Sun Ra, the Astro Black and Other Solar Myths. Chicago: Whitewalls . Sconce, J. (2011). When Worlds Collide. In Gagosian Gallery, Mike Kelley Exploded Fortress of Solitude. Rizzoli. Allamel, Frédéric (2001). «’Prophet’ Royal Robertson’s Architectural Odyssey: Psycho-Spatial Drama in Three Acts». Southern Quarterly. The University of Southern Mississippi. 39 nos. 1-2 (Fall-Winter, 20002001, Outsider Architectures: Laboratories of the Imaginary): 152–168.
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christian berst foreword
Prophet Royal Robertson was born in Louisiana in 1936. As a young man, he migrated to the West Coast where he alternated between working in the fields and as a painter of signs.
Then, he went back to his stomping grounds in order to take care of his dying mother and to marry, in 1955, Adell, who would give him 11 children.
supposed infidelities as a perpetuation of original sin, mixed with other furious imprecations and litanies of irremissible sins.
Royal put his talent as a painter of signs to This calm life, however rough, would be pro- use in a pop gospel, illustrated and hystegressively devastated by a paranoid schi- rical, with strident colors and hallucinated zophrenia that Royal was suffering from. typographies. His calendars are like the His obsessive jealousy and his delirious chronicle of a magical time, punctuated flashes ended up dividing his entire family with biblical verse and accompanied by viand, as he went deeper into his solitude, the sions that seem to come from comic books world seemed more and more hostile to for the purpose of moral redress. him. From then on, he evolved into a pro- Ethereal ascensions, portraits of divinities phet without disciples, resolutely placing or “Martian” aristocrats, futurist architechimself in a mythical time-space continuum. tures identical to the “model homes” of a His existence, from this period on, was ca- world yet to come, as if Royal Robertson, denced by incessant trips between the inti- like a Moses of modern times, had come macy of his home – whose entrance was down from his planet carrying his own law bristled with warning signs – and the othe- tables. rworldly regions in which he took solace. On a quest for redemption – ours just as Each of his “trips” seemed to result in a much as his own – Prophet Royal Robertwork of eschatological inspiration – a work son died in 1997, five years after Hurricane always maintaining the trace of his wife’s Andrew had taken his favorite refuge.
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pierre muylle fortress of solitude
independant curator. After being a curator at the museum for contemporary art of Ghent (S.M.A.K.) he moved to Liège to lead the MAD musée for 6 years.
Higher and higher! Higher and higher! We’ll pass on to the Second Heaven The starry-decked Heaven And view the flying stars and dashing meteors And then pass on by Mars and Mercury, And Jupiter and Venus, and Saturn and Uranus, And Neptune, with her four glittering moons!
Royal Robertson produced a large number of stunning drawings, signs and paintings. There are also a few interviews, texts and a documentary about him: the myth and the facts. Frédéric Allamel describes how getting to and into the house was a slow, drawn-out, exploratory process in a magnificent text. As you navigated through various lines of defence with threatening messages, you gradually edged closer to the centre of the house where drawings pointed you towards the path to deliverance, an upward spiral to heaven, to outer space. We no longer have direct access to Royal Robertson or even to his house, which was destroyed in 1993 by Hurricane Andrew. The entire house and its many shrines, drawings and other objects, along with the garden
and the signs were obliterated. This calamity also provides a key to better understand his work: the alienation, the broken ties with his wife and family, the irreparable loss that transformed him into a bottomless pit, with no ties to earth, in search of a way out, of redemption and salvation in space. In order to approach Royal Robertson’s work from this perspective, I want to share a few thoughts with you. They may serve as a filter and influence our interpretation of Robertson’s work.from magazines and crosses out with a pen until the portrait remains buried under the ink’s blackness, disappearing, as we have seen, in order to give way to the monster. 23
[...] Royal Robertson does not exist in the here and now, he is everywhere, he is timeless… just like Sun Ra and the inhabitants of Kandor. [...]
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Kal-el’s father, the scientist Jor-el, swaddled his son in a cape, after which he was rocketed to earth as an infant just before their planet Krypton was destroyed. Like a Moses from outer space, he landed in his futuristic reed basket in a tiny village in Kansas, where he was found and raised by farmers. Over time, his adoptive parents revealed his true parentage to him, after which he built his own place, “the fortress of solitude”, on the North Pole. Here he could come to terms with being himself and the loss of his parents and his identity. Outside of this fortress of solitude, he was Clark Kent, and sometimes also Superman! This modern myth has been the subject of many an essay and article. It is often described as a modern embodiment of the history of Judaism. Siegel and Shuster, Superman’s spiritual fathers, were American Jews and their comic book hero was created in the early Thirties. That is all people need to establish a link between the tale of Superman, Moses, the persecution of Jews in Europe, the quest for the promised land and so on. More recently, one morbid detail from this myth also inspired a series of works by the American artist Mike Kelley. A strange storyline developed in the Seventies, which are widely considered the “silver age” of the series. Just before the planet Krypton was destroyed, one of Superman’s antagonists stole the planet’s capital. The entire city of Kandor was shrunk and stored in a tiny glass bottle. Superman was able to retrieve Kandor
from Brainiac, taking it back to his “fortress of solitude” where he cherished it. This miniature metropolis with its recognisable skyline pops up in various Superman adventures, always under a large bell jar, connected to bottles of oxygen. Superman regularly casts a nostalgic glance into the bell jar to see how life continues in the last vestige of his lost childhood. From 1999 until 2011, Mike Kelley obsessively zoomed in on this detail, creating twenty large-scale, different variations on the motif of Kandor. These installations feature various versions of the city in the bell jar, sometimes in a cave and in different settings. The spectator is admitted to the superhero’s strictly personal sanctuary.
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Kandor
Obviously a Freudian reading of the cave in which our hero can keep his secret, where nobody is admitted and which his locked with a key that is so heavy that only our superhero can lift it, is possible. But by repeatedly using this image, Mike Kelley no longer merely transforms it into a spatial model. Instead he transcends the mere reference to a pop icon by tirelessly repeating this detail. As a result, this image is inflated to such proportions that it takes on a different, more complex meaning within Kelley’s body of work. Together with the “educational complex” series, this cycle is thus an in-depth study of time, space and memory. The spatial installations, scale models, videos, images and so on together almost constitute a self-portrait.
Space is the Place Sun Ra is mainly remembered as an innovative jazz composer, band leader and pianist. From the Fifties onwards, he
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was considered an innovative and unique force on the music scene in Chicago and subsequently in New York, developing a cosmic philosophy that combined ancient Egyptian religious symbols with futuristic science fiction and elements of gospel music.
response to their environment. They are seen as belonging to the “lighter” genre and this perception is only compounded by the effortless cool they exude. They are separate from the complexity of a “real” cultural identity, from history or from a social context. This often is due to ignorance but it also reveals a manifest unwillingness to see them as culturally relevant. Moreover, this hints at a deeplyrooted imbalance of power.
Sun Ra was not born on earth, he came from Saturn. Nowadays such an announcement would be laughed off as just another attention-grabbing marketing ploy of an artist. But in the late Fifties, artists were not in the habit of creating such a myth about themselves. In fact, this was downright unusual, especially if you were born in 1914 in Alabama as a black man. You have no choice but to be inventive if you are raised as a black man in a white, supremacist nation. Sun Ra’s myth was embodied in the costumes in which he and his Archestra performed, as well as in the artwork for his own label called Saturn, the projections during the performances, the lyrics and the titles… The myth of Saturn, of the planet of Sun Ra was and sometimes still is viewed the angels and the elements of Egyptian as an eccentric outsider. Assuming that mythology permeate every aspect of Ra’s he is an isolated madman, a phenomenon output. Unlike other examples in funk or on the fringe, without taking account of pop culture, such as the sci-fi Mothership, history, black culture or reality makes his Dr. Funkenstein whom Parliamentwork less threatening. This form of cultural Funkadelic used for their records and neutralisation is also frequently apparent performances, or concept albums such as in the perception of other Afro-American The Who’s Tommy or Sergeant Pepper’s artists. All too often, expressions of Afro- Lonely Hearts Band by the Beatles, Sun American culture were considered as Ra’s approach is not just about design separate manifestations that are a direct or a specific concept. Offstage Sun Ra 26
A lot of the songs of praise that are sung during mass in the African-American evangelical church refer to a flight from earth, to heaven and the cosmos, in search of a better world, away from the hopeless struggle that is so fundamentally discriminating for people of colour. The concept of utopia and deliverance as a driving force for African-American culture (also outside of Christian religion). All these references are often underexposed or misunderstood as exotic anecdotes.
The references to ancient Egypt, the links to Afro-centric interpretations of world history, the inspiration for the sermons of flamboyant, black evangelical preachers, the citing of passages in which they incite the faithful to follow them up, up and away, through the clouds and into outer space to start a new future, a new past… With the right set of references, this entire universe becomes so much more than just a masquerade. The prospects for a black man from Alabama were minimal at best on this planet. And for the most part, the situation has not changed much since then… Taking up arms, mobilising people for peaceful protests, building an own network, launching a countermovement… These attempts all aim to restore the balance of power to a more equitable balance. Drawing on history to reveal hidden storylines and projecting them on another planet, another era is just another strategy for achieving this. It is an artist’s strategy. Because Sun Ra is and always will be the mysterious man who lives in a different time and space continuum. “You can call me Mr Ra, and you can call me Mr Re, or you can call me Mr Mystery”.
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was no different. He caused confusion by immediately alluding to hermetic or other irrational aspects of his universe, such as his parentage, how he travelled to earth and so on. He only introduced a second, much more relevant dimension in his seemingly absurd message as the interview or performance progressed. Initially this may have seemed like an irrelevant detail but it took on a much deeper meaning when seen in the context of African American history. At first glance, a song like “Let’s go fly a kite” seems like a light-hearted note in Archestra’s set list. And it even becomes downright ludicrous when you see the band members enthusiastically pretend to fly a kite during the performance. But if you knew that a law from 1848 in “the black codes of the District of Columbia” banned African Americans from flying kites, then this absurd detail during the concert took on a whole new meaning. As a white Westerner, I am struck by the fact that I am not familiar with the associations or codes that African American artists use.
I would be very surprised if Royal Robertson knew Sun Ra, just as I would be equally surprised to learn that he had studied Superman’s adventures in great detail. We do know that he was an African American man, who was born in 1936 in Louisiana. He shaped his world with the same ingredients as Sun Ra. Science fiction, the biblical references to Egypt, a heretical 27
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I do not think that I have ever written a text about an artist that had so little to say on the subject of his work. Enjoying Royal Robertson’s work with Mike Kelley, Superman and Sun Ra looking over your shoulder is sufficient, I think, to understand this amazing work.
At the same time, I also think that he has succeeded in portraying this with the exceptional talent of a major artist, who has given his own atemporal interpretation to his cultural background, in his own unique manner. Royal Robertson does not exist in the here and now, he is everywhere, he is timeless… just like Sun Ra and the inhabitants of Kandor.
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interpretation of the evangelical sermons, the time warps, the utopia and the deliverance, the freedom and the mystery… They all populate his “fortress of solitude”, which was built out of revenge, as a consequence of a schism, a break-up, a loss that can never be recouped.
bibliography
The dream houses, the imaginary cities, Gilroy, P. (1993), The Black Atlantic, the transformation of his home into a Modernity and Double Consciousness. fortified bunker, the time indications, Harvard University Press. the verses from the Bible, the volcanic eruptions and the nuclear disasters… they Lock, G. (2010). Right Place, Right Time, all take on an unfathomable depth when Wrong Planet (Chicago Talk Remix). seen in the right cultural perspective. I feel Traveling the Spaceways Sun Ra, The Astro that this perspective does not exist in Roy Black and Other Solar Myths. Chicago: Lichtenstein’s work, but it can be found in WhiteWalls. Sun Ra’s. Marshall, K. J. (2010). The legend of Sun Man continues. Traveling the spaceways It would be easy to dismiss Royal Robertson Sun Ra, the Astro Black and Other Solar as an eccentric, innocuous outsider. Myths. Chicago: Whitewalls . I believe that the enormous dichotomy Sconce, J. (2011). When Worlds Collide. In between the personal suffering of Mr Gagosian Gallery, Mike Kelley Exploded Robertson and his family and the universal Fortress of Solitude. Rizzoli. cultural values that he embraces in his work have contributed to transforming him into Allamel, Frédéric (2001). « ’Prophet’ Royal Architectural Odyssey: an artist who makes a unique contribution Robertson’s Psycho-Spatial Drama in Three Acts ». to the “Black Atlantic”. Southern Quarterly. The University of I also believe that his life and work are Southern Mississippi. 39 nos. 1-2 (Fallirretrievably linked to his personal loss. Winter, 2000-2001, Outsider Architectures: Laboratories of the Imaginary): 152–168. 29
œuvres works
vue de l'exposition visionary architecture, oeuvres de la collection treger - saint silvestre, commissaire antonia gaeta, trienal de arquitectura de lisboa, 2019. view of the exhibition visionary architecture, oeuvres de la collection treger - saint silvestre, curator antonia gaeta, trienal de arquitectura de lisboa, 2019. © photo Marta Pina
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sans titre untitled (stone tower) marqueur, stylo à bille et paillettes sur papier, 56 x 58 cm. marker, pen ball and glitter on paper, 22 x 22.8 in.
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Demons Rise Out Of Earth, recto verso on both sides, 1979 encre sur papier cartonné, 48 x 43 cm. ink on card cardboard , 19 x 17 in.
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sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1970 marqueur et stylo à bille sur papier, 56 x 35.5 cm. marker and ballpoint pen on paper, 22 x 14 in.
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vues de l'exposition in and out of africa, collection treger saint silvestre, oliva creative factory, são joão da madeira, portugal, 2018 views of the exhibition in and out of africa, collection treger saint silvestre, oliva creative factory, são joão da madeira, portugal, 2018.
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prophet royal robertson : space gospel 40
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1987 marqueur et stylo à bille sur papier, 43 x 35.3 cm. marker and ballpoint pen on paper, 17 x 14 in.
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table à dessin de Royal Royal’s drafting table, circa 1980. peinture sur bois, 148 x 65 x 54 cm. painting on wood, 58.3 x 25.6 x 21.3 in.
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[...] The African-American evangelical church masses refer to a flight from earth, to heaven and the cosmos, in search of a better world, away from the hopeless struggle that is so fundamentally discriminating for people of colour. [...] pierre muylle 44
[...] Les messes de l’église évangélique noire sont rythmées d’hymnes louant l’évasion loin de cette planète, dans le ciel et l’univers, en quête d’un monde meilleur qui échappe à l’éternelle lutte des races. [...] pierre muylle
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sans titre, recto verso untitled, on both sides, circa 1991 stylo à bille sur papier, 43 x 35.6 cm. ballpoint pen on paper, 17 x 14 in.
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prophet royal robertson : space gospel 48
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1980 marqueur et stylo à bille sur papier, 35.5 x 28 cm. marker and ballpoint pen on paper, 14 x 11 in.
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sans titre, recto verso untitled, on both sides. marqueur et stylo à bille sur papier, 61 x 46 cm. marker and ballpoint pen on paper, 24 x 18 in.
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vue de l'exposition do the write thing, read between the line, christian berst art brut, 2018 view of the exhibition do the write thing, read between the lines, christian berst art brut, 2018.
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sans titre, recto verso untitled, on both sides, (Visions -1953 AD Oct20). marqueur et stylo à bille sur feuille de carnet de dessin, 60 x 46 cm. marker and ballpoint pen on sketchbook’s sheet , 23.6 x 18 in.
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sans titre untitled. marqueur et stylo à bille sur papier, 43.1 x 34.5 cm. marker and ballpoint pen on paper, 17 x 13.5 in.
59
60
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1983. marqueur et stylo à bille sur papier, 30.5 x 45.7 cm. marker and ballpoint pen on paper, 12 x 18 in.
61
prophet royal robertson : space gospel 62
sans titre untitled, circa 1989. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71.4 x 56.3 cm. marker, ballpoint pen and gouache paper, 28 x 22 in.
63
prophet royal robertson : space gospel 64
sans titre, recto verso untitled, on both sides, circa 1991. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71.5 x 56 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
65
prophet royal robertson : space gospel 66
sans titre, recto verso untitled, on both sides. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71.4 x 56.3 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
67
68 prophet royal robertson : space gospel
69
prophet royal robertson : space gospel 70
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1991. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71.4 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
71
72
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur et stylo à bille sur papier, 72.5 x 57 cm. marker et ballpoint pen on paper, 28.5 x 22.4 in.
73
74
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1991 marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
75
prophet royal robertson : space gospel 76
sans titre, recto verso untitled, on both sides. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
77
78 prophet royal robertson : space gospel
79
prophet royal robertson : space gospel 80
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1990. marqueur, stylo à bille et encre sur papier, 71 x 56 cm marker, ballpoint pen and ink on paper, 28 x 22 in.
81
82 prophet royal robertson : space gospel
83
84
sans titre untitled. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71.4 x 56.3 cm marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
sans titre untitled. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71.4 x 56.3 cm marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
85
prophet royal robertson : space gospel
pochette de disque de Sufjan Stevens, The Age od Adz, 2010. Cet album, qui a atteint le top ten du Billboard, a fait dire à Will Hermès du magazine Rolling Stone que « cette oeuvre a servi à Sufjan Stevens de tremplin pour créer une musique évoquant un esprit visionnaire.» Sufjan Stevens album cover, The Age od Adz, 2010. Will Hermes of Rolling Stone said that Sufjan Stevens uses the artwork "as a springboard for music that evokes a visionary psyche.
86
87
prophet royal robertson : space gospel 88
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1970. marqueur et stylo à bille sur papier, 60.8 x 45.8 cm. marker, ballpoint pen on paper, 24 x 18 in.
89
90
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1987. marqueur, stylo à bille, et paillettes sur papier, 71.4 x 56.3 cm. marker, ballpoint pen and glitter on paper, 28 x 22 in.
91
prophet royal robertson : space gospel 92
sans titre untitled marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
93
94
sans titre untitled, 1994. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
95
prophet royal robertson : space gospel 96
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1977. marqueur, stylo à bille et paillettes sur poster, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and glitter on poster, 28 x 22 in.
97
screen shots du film Make réalisé en 2011 par Scott Ogden et Malcolm Hearn.
100
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1988. marqueur et stylo à bille sur papier, 56.3 x 71.4 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
101
prophet royal robertson : space gospel 102
sans titre, recto verso untitled, on both sides. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 56.3 x 71.4 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
103
prophet royal robertson : space gospel 104
sans titre, recto verso untitled, on both sides, circa 1991. marqueur, stylo à bille et gouache et paillettes sur papier, 56.3 x 71.4 cm. marker, ballpoint pen and gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
105
prophet royal robertson : space gospel 106
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1974. marqueur et stylo à bille sur papier, 35.5 x 28 cm. marker and ballpoint pen on paper, 14 x 11 in.
107
prophet royal robertson : space gospel 108
sans titre untitled, circa 1970 marqueur et stylo à bille sur papier, 45.7 x 60 cm. marker and ballpoint pen on paper, 18 x 23.6 in.
109
[...] Royal put his talent as a painter of signs to use in a pop gospel, illustrated and hysterical, with strident colors and hallucinated typographies. [...] christian berst
110
[...] Royal met son habileté de peintre d’enseignes au service d’un évangile pop, historié et hystérique, aux couleurs stridentes et aux typographies hallucinées. [...] christian berst
111
prophet royal robertson : space gospel 112
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1990. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71.4 x 56.3 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
113
114
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
115
prophet royal robertson : space gospel 116
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
117
118
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1991. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
119
prophet royal robertson : space gospel 120
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1990. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
121
prophet royal robertson : space gospel 122
Dream Vision, recto verso on both sides, 1987. marqueurs, gouache et paillettes sur papier, 70 x 55 cm. markers, gouache and glitter on paper, 27.5 x 21.6 in.
123
124 prophet royal robertson : space gospel
125
126 prophet royal robertson : space gospel
128
sans titre, recto verso untitled, on both sides, circa 1990. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
129
130
Dream Vision, recto verso on both sides, 1987. marqueurs, gouache et paillettes sur papier, 70 x 55 cm. markers, gouache and glitter on paper, 27.5 x 21.6 in.
131
[...] Science fiction, the biblical references to Egypt, a heretical interpretation of the evangelical sermons, the time warps, the utopia and the deliverance, the freedom and the mystery…. They all populate his “fortress of solitude”. [...] pierre muylle 132
[...] La science-fiction, les références bibliques à l’Egypte, une interprétation hérétique des sermons évangélistes, les distorsions temporelles, l’utopie et la libération, la liberté et le mystère…. tout cela peuple sa ”forteresse de solitude”. [...] pierre muylle 133
prophet royal robertson : space gospel 134
sans titre, recto verso untitled, on both sides. marqueur, stylo à bille et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and glitter on paper, 28 x 22 in.
135
136
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1987. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
137
138
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1987. marqueur et stylo à bille sur papier, 45.6 x 60.7 cm. marker and ballpoint pen on paper, 18 x 24 in.
139
140
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1988. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
141
142
sans titre, recto verso untitled, on both sides. marqueur, stylo bille et gouache sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
143
prophet royal robertson : space gospel 144
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1991. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71.5 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
145
prophet royal robertson : space gospel 146
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1991. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71.5 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
147
prophet royal robertson : space gospel
vue de l'exposition prophet royal robertson : space gospel, christian berst art brut, 2016 view of the exhibition prophet royal robertson : space gospel, christian berst art brut, 2016
148
149
prophet royal robertson : space gospel 150
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1998. marqueur, stylo à bille et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and glitter on paper, 28 x 22 in.
151
prophet royal robertson : space gospel 152
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur, stylo à bille, paillettes et collage sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen, glitter and collage on paper, 28 x 22 in.
153
154 prophet royal robertson : space gospel
155
prophet royal robertson : space gospel 156
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
157
158
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. stylo à bille, surligneurs, gouache et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. ballpoint pen, highlighters, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
159
prophet royal robertson : space gospel 162
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. stylo à bille, surligneurs, gouache et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. ballpoint pen, highlighters, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
163
prophet royal robertson : space gospel 164
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1978. marqueur, stylo bille et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and glitter on paper, 28 x 22 in.
165
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1993. marqueur, stylo bille et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and glitter on paper, 28 x 22 in.
167
prophet royal robertson : space gospel 168
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1993. marqueur, stylo bille et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and glitter on paper, 28 x 22 in.
169
170 prophet royal robertson : space gospel
171
172 prophet royal robertson : space gospel
173
prophet royal robertson : space gospel 174
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur, stylo bille sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
175
prophet royal robertson : space gospel 176
sans titre untitled, 1992. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
177
178 prophet royal robertson : space gospel
179
[...] His calendars are like the chronicle of a magical time, punctuated with biblical verse and accompanied by visions that seem to come from comic books for the purpose of moral redress. [...] christian berst
180
[...] Ses calendriers sont comme la chronique d’un temps magique, ponctuée de versets bibliques et assortie de visions qui paraissent surgies de comics books au service du redressement moral. [...] christian berst
181
182
sans titre, recto verso untitled, on both sides. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
183
184
Preacher & Ezekiel, recto verso on both sides, 1997. marqueur sur papier, 71 x 56 cm. marker on paper, 28 x 22 in.
185
186
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1977. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
187
prophet royal robertson : space gospel 188
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1996. marqueur et stylo à bille sur papier, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
189
190
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1991. marqueur et stylo à bille sur papier, 78 x 63 cm. marker and ballpoint pen on paper, 31 x 25 in.
191
prophet royal robertson : space gospel 192
sans titre, recto verso untitled, on both sides. technique mixte sur papier, 71.2 x 56.4 cm. mixed media on paper, 28 x 22 in.
194 prophet royal robertson : space gospel
195
196
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1991. marqueur, stylo à bille, gouache et paillettes sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen, gouache and glitter on paper, 28 x 22 in.
197
198
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
199
200
sans titre, recto verso untitled, on both sides, 1992. marqueur, stylo à bille et gouache sur papier, 71 x 56 cm. marker, ballpoint pen and gouache on paper, 28 x 22 in.
201
202
sans titre, recto verso untitled, on both sides, circa 1990. marqueur et stylo à bille sur papier cartonné, 71 x 56 cm. marker and ballpoint pen on paper, 28 x 22 in.
203
christian berst art brut catalogues publiés depuis 2007 catalogues published since 2007
le fétichiste anatomie d'une mythologie textes de marc donnadieu et magali nachtergael, édition bilingue (FR/EN), 250 p., 2020
éric benetto in excelsis texte de christian berst, édition bilingue (FR/EN), 212 p., 2019
zdeněk košek dominus mundi textes de barbara safarova, jaromír typlt, manuel anceau, édition bilingue (FR/EN), 250 p., 2020
anton hirschfeld soul weaving texte de nancy huston et jonathan hirschfeld, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018
in abstracto #2 texte de raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 264 p., 2020
lindsay caldicott x ray memories texte de marc lenot, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018
albert moser scansions textes de bruce burris et philipp march jones, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2020
misleidys castillo pedroso fuerza cubana #2 texte de karen wong, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018
jacqueline b. l’indomptée texte de philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 280 p., 2019
jean perdrizet deus ex machina textes de j.-g. barbara, m. anceau, j. argémi, m. décimo, édition (FR/EN), 300 p., 2018
jorge alberto cadi el buzo texte de christian berst, édition bilingue (FR/EN), 274 p., 2019
do the write thing read between the lines #2 texte de éric dussert, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2018
japon brut la lune, le soleil, yamanami textes de yukiko koide et raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 264 p., 2019
giovanni bosco dottore di tutto #2 textes de eva di sefano et jean-louis lanoux, bilingue (FR/EN), 270 p., 2018
anibal brizuela ordo ab chao textes de anne-laure peressin, karina busto, fabiana imola, claudia del rio, 240 p., 2019
john ricardo cunningham otro mundo édition bilingue (FR/EN), 180 p., 2017
josé manuel egea lycanthropos II textes de graciela garcia et bruno dubreuil, édition bilingue (FR/EN), 320 p., 2019
hétérotopies architectures habitées texte de matali crasset, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017
au-delà aux confins du visible et de l’invisible texte de philippe baudouin, édition bilingue (FR/ EN), 220 p., 2019
pascal tassini nexus texte de léa chauvel-lévy, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017
prophet royal robertson : space gospel
gugging the crazed in the hot zone édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 in abstracto #1 texte de raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 dominique théate in the mood for love texte de barnabé mons, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 michel nedjar monographie texte de philippe godin édition, bilingue (FR/EN), 300 p., 2017 marilena pelosi catharsis texte laurent quénehen, entretien laurent danchin, édition bilingue (FR/EN), 230 p., 2017 alexandro garcía no estamos solos II texte de pablo thiago rocca, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2016 prophet royal robertson space gospel texte de pierre muylle, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2016 josé manuel egea lycanthropos textes de graciela garcia et bruno dubreuil, édition bilingue (FR/EN), 232 p., 2016 melvin way a vortex symphony textes de laurent derobert, jay gorney et andrew castrucci, édition (FR/EN), 268 p. 2016 sur le fil par jean-hubert martin texte de jean-hubert martin, édition bilingue (FR/EN), 196 p., 2016 josef hofer transmutations textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 192 p., 2016 franco bellucci beau comme... texte de gustavo giacosa, édition bilingue (FR/EN), 150 p., 2016
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soit 10 ans états intérieurs texte de stéphane corréard, édition bilingue (FR/ EN), 231 p., 2015 john urho kemp un triangle des bermudes textes de gaël charbau et daniel baumann, édition bilingue (FR/EN), 234 p., 2015 august walla ecce walla texte de johann feilacher, édition bilingue (FR/EN), 190 p., 2015 sauvées du désastre œuvres de deux collections de psychiatres espagnols (1916-1965) textes de graciela garcia et béatrice chemama steiner, bilingue (FR/EN), 296 p, 2015 beverly baker palimpseste texte de philippe godin, édition bilingue (FR/EN), 148 p., 2015 peter kapeller l’œuvre au noir texte de claire margat, édition bilingue (FR/EN), 108 p., 2015 art brut masterpieces et découvertes carte blanche à bruno decharme entretien entre bruno decharme et christian berst, édition bilingue (FR/EN), 174 p., 2014 pepe gaitan epiphany textes de johanna calle gregg & julio perez navarrete, bilingue (FR/EN), 209 p., 2014 do the write thing read between the lines textes de phillip march jones et lilly lampe, édition bilingue (FR/EN), 2014 dan miller graphein I & II textes de tom di maria et richard leeman, édition bilingue (FR/EN), 2014 le lointain on the horizon édition bilingue (FR/EN), 122 p., 2014
james deeds the electric pencil texte de philippe piguet, édition bilingue (FR/EN), 114 p., 2013
joseph barbiero au-dessus du volcan texte de jean-louis lanoux, édition bilingue (FR/EN), 158 p., 2011
eugene von bruenchenhein american beauty texte de adrian dannatt, édition bilingue (FR/EN), 170 p., 2013
henriette zéphir une femme sous influence texte de alain bouillet, édition bilingue (FR/EN), 2011
anna zemánková hortus deliciarum textes de terezie zemánková et manuel anceau, édition bilingue (FR/EN), 146 p., 2013
alexandro garcia no estamos solos texte de thiago rocca, édition trilingue (FR/EN/ES), 2010
john devlin nova cantabrigiensis texte de sandra adam-couralet, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2013
back in the U.S.S.R figures de l’art brut russe texte de vladimir gavrilov, édition bilingue (FR/EN), 2010
davood koochaki un conte persan texte de jacques bral, édition bilingue (FR/EN), 121 p., 2013
harald stoffers liebe mutti texte de michel thévoz, édition bilingue (FR/EN), 132 p., 2009
mary t. smith mississippi shouting textes de daniel soutif et william arnett, édition bilingue (FR/EN), 121 p., 2013
made in holland l’art brut néerlandais texte de nico van der endt, édition bilingue (FR/EN), 2009
albert moser life as a panoramic textes de phillip march jones, andré rouille et christian caujolle, édition (FR/EN), 208 p., 2012
american outsiders the black south texte de phillip march jones, édition bilingue (FR/EN), 2009
josef hofer alter ego textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 2012 rentrée hors les normes 2012 découvertes et nouvelles acquisitions édition bilingue (FR/EN), 2012 pietro ghizzardi charbons ardents texte de dino menozzi, trilingue (FR/EN/IT), 2011 guo fengyi une rhapsodie chinoise texte rong zheng, trilingue (FR/EN/CH), 115 p., 2011 carlo zinelli une beauté convulsive texte par daniela rosi, édition trilingue (FR/EN/IT), 72 p., 2011
remerciements acknowledgments nous remercions tout particulièrement michael smith et scott ogden pour leur soutien et leurs images. a special thank to michael smith and scott ogden for their support and their images. ainsi que as well as manuel anceau, elisa berst, adriana bustamante, antoine frérot, lola jallet, carmen et daniel klein, clara marques henriques, alice pepey, zoé zachariasen.
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christian berst art brut Ce catalogue a été publié à l’occcasion de l’exposition prophet royal robertson : space gospel à christian berst art brut, du 27 octobre au 19 novembre 2016. La présente version a été augmentée en mars 2021. This catalog has been published to mark the exhibition prophet royal robertson : space gospel at christian berst art brut from October 27th to November 19th, 2016. This extended and revised version was published on march 2021. design graphique et réalisation graphic design and production élodie fabbri & élisa berst traduction translation pamela diaz crédits photo portraits michael smith
© christian berst art brut, 2021
3-5 passage des gravilliers 75003 paris contact@ christianberst.com
du mercredi au dimanche 14h à 19h ou sur rendez-vous