Memoire PFE 2018 - Sheffield, une ville divisée - TOME 1 by Cindy Jouanas

SHEFFIELD, une ville divisÃ©e Les berges dernier territoire de cohabitation ? TOME 1 MASTER ARCHITECTURE, VILLES, RESSOURCES

Cindy Jouanas-Matthieu BROCHIER

Edimbourg

Leeds Manchester

Dublin

Sheffield

Liverpool

Birminghan

Cardiff

Londres Bristol

RĂŠgions du Yorkshire ChaĂŽne montagneuse des Pennines

SOMMAIRE INTRODUCTION

p.2

É Un " mecanisme urbain " qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

p.7

1.1 L'industrie : Grande amÉnageuse urbaine 1.2 Loger une population croissante : des back to back au grand ensemble 1.3 les mutations successive de l’industrie

p.8 p.20 p.30

À la "breath city" de la "steel city" a 2.1 Les années 80 : les suburbs se réinvente autour du plein air 2.2 les années 90 : les industries colonisées par la culture 2.3 les années 2000, un nouveau poumon Économique : la technopÔle

É É É REGENERATION URBAINE : ENTRE ce que l'on attire, Éeloigne et Partage 3.1 Un campus en guise de centre ville ? 3.2 park hill : la gentrification d'un grand ensemble 3.3 les berges : dernier territoire de cohabitation ?

p.37 p.38 p.44 p.48

p.53 p.54 p.62 p.68

conclusion

p.72

BIBLIOGRAPHIE

p.74

Fig. 01: Sheffield une ville du Yorshire 1

INTRODUCTION

INtroduction

Sheffield est une ville du nord de l’Angleterre dans le comté du South Yorkshire. Vous n’en avez sûrement jamais entendu parler et pourtant cette ville a été le berceau de nombreuses avancées techniques dans le monde de la sidérurgie. Autrefois surnommée « Steel City », Sheffield a su utiliser ses ressources naturelles et intellectuelles pour développer son industrie. La ville a été fondée au confluent de cinq rivières (le Don, le Sheaf, le Rivelin, le Loxley et le Porter) et au pied de la chaîne montagneuse des Pennines, riches en minerai de fer, en meulières et en forêts (pourvoyeuses de charbon de bois). Cet environnement favorable a permis à la ville de devenir, dès le 14e siècle, le premier producteur anglais de coutellerie. On estime que dès 1378 envion 25 % de la population travaillait dans la métallurgie. La révolution industrielle a amené la fabrication de l’acier à grande échelle. La rivière du Don est devenue une ressource en énergie favorisée par la topographie, la ville bénéficiant d’un amphithéâtre naturel. L’industrie lourde, qui s’est installée le long des rivières de Sheffield a longtemps contrasté avec le parc naturel Peak District qui se trouve au SudOuest de la ville, dont 1/3 est compris dans les limites administratives de la ville, situation unique en Grande Bretagne. Avec le parc national et les forêts environnantes, Sheffield possède plus de deux millions d’arbres soit le record d’Europe du nombre d’arbres par habitant. Si on additionne les forêts, les parcs, les jardins publics, le parc national et les plans d’eau, 61 % de la ville est consacré aux espaces verts. John Ruskin a qualifié la « Steel City » « d’une image sale dans un cadre dorée »1 de part son contexte entre industries et espaces verts. L’image sale s’est progressivement effacée grâce à la modernisation de l’industrie, qui a réduit les fumées et la pollution. Associé au développement de son industrie, la population est passée de 10 000 habitants en 1750 à 160 000 en 1851, jusqu’à atteindre 550 000

RUSKIN John, «A dirty picture in a golden frame», 19ème siècle. 2

INTRODUCTION

habitants en 1960. Avec la désindustrialisation, elle a commencé à légèrement décroître, et depuis elle stagne autour de 500 000 habitants. Comment l’industrie a-t-elle marqué le paysage urbain de Sheffield? Comment une ville, qui a toujours basé son économie sur l’industrie a-telle pu garder sa population malgré la désindustrialisation ? Quelle nouvelle économie a t-elle developpée? Comment s’est-elle réinventée et comment a-t-elle pu rester attractive? Nous tenterons tout au long de ce tome 1 de comprendre cette ville à distance, nous allons voir que Sheffield a toujours dû et su faire preuve d’innovation pour survivre à la désindustrialisation, puis à la mondialisation. C’est grâce à ses diverses tentatives de regénération que la ville a réussi à maintenir sa population. Dans un premier temps, nous nous attacherons à comprendre comment les ressources naturelles ont été exploité par le mécanisme urbain. Puis, nous observerons comment Sheffield est passé d’une ville industrielle à une ville de plein air. Pour finir, nous nous attarderons sur les conséquences de la régénération urbaine dont a su faire preuve Sheffield.

SHEFFIELD VILLE VERTE

Do n

Loxley

Rivelin

rook

B Porter

PARC NATIONAL PEAK DISTRICT

SHEFFIELD f

Ă&#x2030; un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

1.1

É L'INDUSTRIE : GRANDE AMenageuse urbaine

D’une ressource naturelle à un savoir faire

Les ressources naturelles - l’eau, le minerai de fer, le charbon, la

meulières et les forêts - ont très rapidement permis à Sheffield de se tourner vers le travail du métal et plus précisément sur celui de l’acier. La ville se trouve sur des gisements de minerai de fer, ce qui n’en fait pas un avantage sélectif, car de nombreuses villes du Royaume-Uni sont dans ce cas. Sa situation géographique ne la disposait pas à devenir un acteur majeur dans la distribution de l’acier, le coût du transport ne lui permettant pas de rivaliser sur le marché national. Il en était de même pour le charbon, où malgré d’importantes ressources, son usage était uniquement local. Ne pouvant se positionner sur le marché des matières premières, la ville s’est alors spécialisée dans le couteau. Plus petits et facilement transportables, les couteaux touchaient un large public. Les couteaux de Sheffield sont rapidement devenus un gage de qualité, avec un savoir-faire transmis de génération en génération. L’utilisation des matières premières locales et la mise en place d’un réseau de distribution ont permis aux couteaux de Sheffield de devenir une marque nationale identifiable. « Sheffield était considérée comme le centre anglais de la coutellerie, entre autres avec la puissante guilde des couteliers, « the Company of Cultlers in Hallamshire »2.

Wikipedia, « Sheffield, Economie » [en ligne]. Mis à jour le 28 novembre 2017 URL: https://fr.wikipedia.org/wiki/Sheffield, Consulté le 1 Décembre 2017 2

Fig. 03: Carte ressources naturelle

Edimbourg

Leeds Manchester

Dublin

Sheffield

Liverpool

Birminghan

Cardiff

Canaux Industrie Charbon Mineraie de fer 9

Londres Bristol

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

Le développement de l’industrie de couteau et d’objets en acier a façonné le paysage de Sheffield, toute la ville s’est tournée vers cette industrie. La ville prend le surnom de « Steel City » tant du point de vue de son économie que dans l’imaginaire anglais. Au 19e siècle, grâce à sa proximité avec le port de Liverpool, le plus grand marché d’exportation de l’industrie de coutellerie de Sheffield était l’Amérique. Un tiers des produits manufacturés était destiné à l’exportation vers ce continent.

Fig. 04: Plaquette de vente, John Wragg & Son, 1897 Fig. 05: Artisant coutellier, Sheffield 1970 10

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

LEs riviÈres: premiÈres ouvriÈres de la « steel city »

Les usines ont rapidement investi la ville en s’appuyant sur l’énergie hydraulique fournie par les nombreuses rivières. « En 1660, au moins 49 sites du Don et de ses affluents avaient été canalisés à des fins industrielles »3. En 1794, ce sont les sites le long du Don qui étaient exploités par l’industrie, devenu le « principal ouvrier » de la  « Steel City » . Sa force hydraulique a été convoitée par les industriels, à la fois pour son énergie et ses capacités à refroidir l’acier. Ce « grand ouvrier » de cette période a été, à l’image de chaque travailleur, marqué par le labeur dont il a fait preuve. La création d’un canal et d’un bassin, aujourd’hui connus sous le nom de Victoria Quays, permettait aux bateaux de rejoindre le cœur de Sheffield et d’entreposer et charger leurs marchandises. Le canal servait au transport de marchandises. Il a été conçus pour accueillir des bateaux plus larges que dans d’autres régions d’Angleterre. Dès 1845, le transport fluvial a permis à Sheffield d’être reliée à Gainsborough, Leeds, Londres, Hull et Selby créant ainsi la London and Sheffield Union Company. Néanmoins après plusieurs années de travail, le « premier ouvrier » de la « Steel City » voit un concurrent de taille arriver. Plus rapide et moins coûteux, le chemin de fer prend la place de leader. Au fils des années le canal a été de moins en moins utilisé, jusqu’à tomber en désuétude par manque d’entretient.

Fig. 06: Les rivières, convoîté par l’industrie

territoire

JONES Richard, «How Sheffield became Steel City: what local history can teach us about innovation», Soft Machines [en ligne], Revues de livres, Economie de l’énergie. 14 mai 2017. URL: http://www.softmachines.org/wordpress/?p=2057 Consulté le 21 Novembre 2017 3

Canal RiviĂ¨res Chemin de fer Industrie Aire urbaine 13

Fig. 07: Les berges, territoire colonisé par l’industrie

Fig. 08: Entrepôt et bassin de Victoria Quays

Fig. 09: Les rivières un moyen de locomotion 14

Fig. 10: Le Don pollué par l’industrie

Fig. 11: Les berges, territoire de l’industrie 15

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

Les berges : territoire de l’industrie

Nous pouvons supposer que pour exploiter la ressource des rivières dans sa totalité les industries se sont installées perpendiculairement à l’eau pour en démultiplier l’accès. Avec cette implantation, un maximum d’usines pouvaient utiliser cette énergie. Les berges étaient dédiées à ce secteur, il n’était pas question de se promener le long des cours d’eau. L’utilisation purement industrielle des rivières les ont pollué. En 1980, la rivière du Don a même eu le triste privilège d’être reconnue comme « l’une des rivières les plus polluées d’Europe. »4 L’eau qui s’écoulait le long du Don était devenue jaune à cause de l’oxyde de fer qui ruisselait des mines de charbon abandonnées. L’industrie a planifié et façonné les berges de Sheffield. Les voies d’eau était la propriétait de ce secteur ce qui en faisait des lieux etranger aux habitants.

Fig. 12: Extrait parcellaire montrant la relation qu’entretiennent les usines avec la rivière

The University of Sheffield, «Don Catchment» [en ligne] URL: https://www.sheffield.ac.uk/doncatchment/about/20thcentury Consulté le 30 Novembre 2017 4

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

Fig. 13: Relation entre les usines et lâ&#x20AC;&#x2122;eau, document personnel

UNE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE EXPONENTIELLE

Le développement de l’industrie a créé une abondante offre d’emploi entrainant l’explosion démographique de Sheffield. En deux siècles, la population a été multiplié par 50, passant ainsi de quelques milliers à un peu plus d’un demi-million d’habitants. Pendant ces deux siècles Sheffield connaitra le plein emploi, jusqu’à la fin du 20e siècles.

Fig. 14

Fig. 15

Fig. 16 Fig.17: Diagramme représentant l’aire urbaine de Sheffield de 1750 à 1950

Fig. 14,15,16: Photos d’archives dévoilant l’intérieur d’une acièrie et une vue aérienne montrant l’organisation urbaine

Fig. 18: Évolution démographique de la population de Sheffield 18

1750 10.000 habitants

1832 90.000 habitants

1906

420.000 habitants

1950

520.000 habitants 600.000 520 000

500.000 400.000 300.000 200.000 100.000 habitants 1600

1700

1800 19

1900

2000

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

1.2 Loger une population croissante : des backs to back au grand ensemble

LA « SALETé » de l’image

Avec le développement de son industrie autour de l’acier, Sheffield est devenue un centre important de la sidérurgie et attire un grand nombre d’ouvrier. Au 19e siècle la population de la ville augmente rapidement, et avec elle, la demande de logements. Des quartiers entiers sont construits à proximité des industries sous la forme de « back-to-back ». Un type de logement à faible coût et à haute densité. Adossés deux à deux, ils ne possédent qu’une seule façade donnant sur la rue ou sur une cour. Les familles nombreuses s’entassaient à l’intérieur de ces habitations composées d’une pièce par niveau sur deux ou trois étages. L’entrée se faisait soit par la rue soit par une cour intérieure commune, qui abritait un robinet, un lavoir et les toilettes accessibles par une allée étroite. La pièce du rez-de-chaussée servait de salon, de cuisine, de salle à manger et de salle de bain. Aux étages supérieurs, se trouvaient les chambres. Cette forme de logement ouvrier était la plus répandue dans les villes industrielles du Royaume-Uni. Ces habitats, souvent surpeuplés, manquaient de ventilation ce qui les rendait insalubres. Avec le temps ces quartiers sont devenus des bidonvilles en plein centre ville.

Fig. 19: Quartier back to back pollué, 1865 Fig. 20: Quartier habitation back to back Fig. 21: Une famille entassé dans une habitation back to back 20

Fig. 19

Fig. 20

Fig. 21 21

HABITER À SHEFFIELD PENDANT LA PÉRIODE INDUSTRIELLE MAISON BACK TO BACK - HABITAT OUVRIER

MAISON MITOYENNE - HA

BANDE VÉ

Plan étage

JARDIN PRIVATIF

PASSAGE

COUR

JARDIN PRIVATIF

Plan RDC

RUE

Élévation façade côté rue 22

Fig. 22: Différents types d’habitat pendant la période industrielle

ABITAT CLASSE MOYENNE

PAVILLON VICTORIEN - HABITAT CLASSE AISÉ

Plan étage

ÉGÉTALE

JARDIN PRIVATIF

Plan RDC

RUE

Plan RDC - 1/200

Élévation façade côté rue

Élévation façade côté rue 23

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

habiter le « cadre doré » En 1830, les classes moyennes, enrichis grâce à l’industrialisation s’installent à l’ouest de la ville en créant les premières banlieues. Elles se sont installées dans des maisons en terrasses situées sur les pentes pour se protéger des fumées évacuées par les vents dominants. En s’éloignant de la ville, cette populations se mettaient à distance de la saleté et des épidémies qui faisaient rage. Les classes moyennes émergentes emménagent de ces banlieues où des pavillons entourés de jardins ont été construits, dans un souci d’économie. Un tramway a été mis en place pour relier ces banlieues à la ville. À la fin du 19e siècle, une loi sur la santé publique interdit la construction de logement « back-to-back ». Cette politique se poursuit, avec la loi de 1909 sur l’urbanisme et l’habitation, qui donne au conseil municipal le pouvoir de démolir ceux jugées impropres à l’habitation humaine. Ces logements ont été démolis ou ont muté par transformation de l’existant, là où il y avait deux appartements dos à dos, une maison a pris place et les cours intérieures se sont transformées en jardin. Des banlieues résidentielles ont fleuri tout autour de la ville suivant des dispositions circulaires. Cet urbanisme « organique » s’est développé autour d’espaces verts dans la mouvance de la Cité Jardin. Toutefois, cette disposition a laissé les habitants perplexes et a été critiquée parce qu’elle ne suivait pas les contours naturels de la ville. En 1927, la plus grande banlieue était Manor Estate, construite sur 1,9 km2 dans la périphérie sud-est du centre-ville. On pouvait y trouver 3 754 maisons avec jardin, des terrains de sport et des bâtiments publics. D’autres banlieues de ce même type ont pris place autour de la ville.

Fig. 23: Organisation urbaine de Manor Estate, 1919 Fig. 24: Manor Estate 24

Fig. 23

Fig. 24 25

Park hill, un belvédère sur la ville Un projet de logements sociaux ambitieux, Park Hill, fut développé en 1953. Ce grand ensemble a été réalisé sur un quartier de maisons « Back to Back » surnommé « Little Chicago » eu égard à son taux de criminalité élevé. Suite à la démolition des taudis entrepris par le conseil municipal, il a fallu reloger la population du quartier. Deux jeunes architectes, Ivor Smith et Jack Lynn, se sont lancés dans un projet de construction, inspirés par Le Corbusier et Alison&Peter Smithson. Constitué d’une structure béton, poteaux-poutre, remplis de briques jaunes, oranges et rouges, Park Hill ouvre ses portes en 1961, il surplombe la ville et son payage. L’ensemble est composé de « quatre blocs, construits sur une pente qui descend vers le nord, passant de 4 étages au sud à 13 au nord, en maintenant un niveau de toit uniforme sur l’ensemble du complexe. »5 Il était composé de 1000 appartements et pouvait accueillir jusqu’à 3 000 personnes. En plus des logements, on pouvait trouver des pubs, des écoles, des cliniques médicales et des commerces. Habiter à Park Hill signifiait habiter dans le ciel. Les architectes ont développé des « rues aériennes » de 3 m de large pour remplacer les terrasses de l’ancien quartier. « Ces ponts sont plus que des balcons d’accès [...] ce sont des rues sans la menace de la circulation automobile »6, a écrit l’historien de l’architecture Reyner Banham. Les anciens habitants y ont été relogés, les architectes avaient le soucis de maintenir cette cohésion sociale. Reyner Banham souligne : «   Park Hill semble représenter l’une de ces rares occasions où l’intention de créer un certain type d’architecture arrive à rencontrer un programme et un site qui peuvent difficilement être traités d’une autre manière. »7 Park Hill a été un projet logements sociaux ambitieux. Implanté a proximité du centre ville, il offre un cadre de vue privilégié sur Sheffiled et ses alentours. Il fait partie des innovations de la ville, au même titre que les progrès dans le domaines de l’industrie. ELMER Simon , «Sheffield Tent City and the Social Cleansing of Park Hill Estate», ASH, [en ligne] Mis en ligne le 30 Janvier 2017 URL: https://architectsforsocialhousing.wordpress.com/2017/01/30/sheffield-tent-city-and-the-social-cleansing-of-park-hill-estate/ Consulté le 30 Octobre 2017 6 FREARSON Amy, «Brutalist buildings: Park Hill, Sheffield by Jack Lynn and Ivor Smith», Dezeen, [en ligne] 10 Septembre 2014 URL: https://www.dezeen.com/2014/09/10/brutalist-buildings-park-hill-jack-lynn-ivor-smith/ Consulté le 30 Octobre 2017 7 Ibidem 5

Fig. 25 Fig. 25: Park Hill un belvédère sur le centre ville.

Fig. 26

Fig. 27

Fig. 28

Fig. 29

Fig. 26: Situation de Park Hill dans la ville.

Fig. 27: Park Hill et ses commerces.

Fig. 28: Au coeur de Park Hill.

Fig. 29: « Les rues du ciel », lieu de rencontre et de convivialité. 27

« SHEFFIELD CITY ON THE MOVE » Dans les années 70 un film promotionnel vendait les mérites, la modernité de la « Steel City », et de son industrie prospère. Son attractivité rayonnait à travers le Yorkshire.

Fig. 30: Wigley Peter, «Sheffield on the move.», Ville promotionnel de Sheffield, 1970

« Bienvenue à Sheffield, le cœur du nord industriel de l’Angleterre. La perle du

Yorkshire compte près d’un demi-million d’habitants et des milliers d’autres y affluent chaque jour pour travailler ou faire leur achat.»

« Cette prospérité repose sur la première production de la ville : l’acier. » «Usines de laminage, fonderies, et ateliers sont dotés de machines ultras modernes et emploient quelques 90.000 ouvriers pour fabriquer le meilleur acier du monde. Des poutrelles à haute résistance, aux couverts inoxydables qui font l’orgueil de notre table. Mais, on sait aussi se détendre dans la capitale de l’acier. On peut bronzer au bord de la piscine, applaudir une des meilleures équipes de football du pays ou faire du shopping. Et quand le soleil se couche, d’autres fêtes commencent dans les nombreuses discothèques et boites de nuit de la ville. Oui, les gens du nord savent s’amuser. Le secteur de l’urbanisme est en plein boom lui aussi. Sheffield montre la voie en matière de logements sociaux. Les taudis du siècle dernier cèdent la place aux maisons de demain.»

« Grâce à l’acier, Sheffield est une ville qui va de l’avant. » “The Full Monty”, Peter Cattaneo, 1997. Discours porter sur le film promotionnel “Sheffield, City on the move.” des années 1970 28

Fig. 31

Fig. 32

Fig. 31: Moor Market, Sheffield, 1980

Fig. 32: Monorail Sheffield, 1980

Fig. 33 Fig. 33: Milhouse Park, Sheffield, 1980

Fig. 34: Une ville dynamique

Fig. 34 29

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

1.3 les mutations successive de l'industrie

Nous avons pu voir que Sheffield en développant son industrie a su attirer de nouveaux habitants. Par différentes innovations, elle est restée sur le devant de la scène pendant de nombreuses années. Ses inventeurs n’ont cessé de chercher l’innovation. L’utilisation de la force hydraulique et de matériaux locaux était déjà une avancée technique pour l’époque, elle permettait de multiplier la productivité par 6. Il est important de noter qu’avant le 18e siècle, Sheffield était un adoptant de la technologie et non un créateur. L’invention de Benjamin Huntsman marqua un tournant dans l’histoire de la ville, qui devînt un lieu de création de technologie. En 1740, il mit au point une technique pour produire de l’acier de qualité constante, l’acier au creuset. À la même période, Thomas Boulsover découvrit la « Sheffield Plate »8 un revêtement d’argent sur un corps de cuivre. Ce matériau a permis la conception d’objets plus légers et bon marché qui inonderont rapidement le marché américain. L’industrie et les demandes ne cessèrent de croître, Sheffield devait aller plus vite. En 1856, Henry Bessemer créa une nouvelle façon de convertir la fonte en acier. Le convertisseur du même nom pouvait alors transformer 25 tonnes de fer en acier en une demi-heure, et cela permit de diviser les coûts de production par 5 et d’augmenter le volume produit. La concurrence des autres régions du Royaume-Uni et du monde a vite rattrapé Sheffield. Les industriels de la ville ont alors décidé d’augmenter leur part de marché en se concentrant sur des alliages de qualité supérieure. Un autre facteur est à prendre en compte : le développement d’une compréhension scientifique de la métallurgie. Il est juste de dire que jusqu’au milieu du 19e siècle, les innovations dans ce domaine étaient principalement dues à l’observation, l’expérimentation ou même au hasard. Henry Sorby est à l’origine de ce changement, il a contribué à l’invention des techniques de microscopie métallographique, en 1863. Cette invention permettait de déterminer la structure d’un métal en l’observant au microscope optique. JONES Richard, «How Sheffield became Steel City: what local history can teach us about innovation», Soft Machines [en ligne], Revues de livres, Economie de l’énergie. 14 mai 2017. URL: http://www.softmachines.org/wordpress/?p=2057 Consulté le 21 Novembre 2017 8

un "mecanisme urbain" qui assure l'exploitation de ses ressources naturelles

Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que l’enseignement technique a été mis en place avec la fondation du Collège Firth (1879) et de l’École Technique de Sheffield (1884). Malgré tout, à cette époque, les innovations étaient encore principalement développées dans les industries. En 1882, Robert Hadfield inventa l’acier au manganèse. Ce nouvel alliage a une résistance plus élevée au choc et à l’usure. Mais l’innovation qui a le plus marqué Sheffield et le monde reste celle de Harry Brearley en 1912 : l’acier inoxydable. Ces inventions bien que bénéfique pour l’industrie, ont eu un tout autre impact sur la population. L’évolution des techniques de productions ont amené a une diminution du besoins de mains d’oeuvre ouvrière, face a une demande de scientifique croissante. L’utilisation des sciences pour développer des innovations a été de plus en plus importante. Entre 1880 et 1918, la recherche et le développement de l’industrie sidérurgique ont été institutionnalisés à Sheffield. Ce mouvement était soutenu par les industriels. Les institutions universitaires fournissaient les scientifiques et les techniciens qualifiés tandis que les activités industrielles étaient intégrées dans les réseaux scientifiques.

Fig. 35: Convertisseur Bessmer, nouvelle machine permettant de transformer la fonte en acier. 1857

L’INDUSTRIE CHANGE DE VISAGE Les innovations technologiques ont été pour Sheffield un moteur de développement mais aussi la cause de crise social. En raison de la mécanisation de son industrie, son besoins de main d’oeuvre ouvrière a été de moins en moins important au profit de son besoins d’innovation. Les années 80 marque un tournant pour la ville.

Croquis d'une halle de refusion de l'acier où était élaboré l'acier au creuset, au milieu du 19e siècle.

1740 Benjamin Huntsman Invention de l’Acier au Creuset Production d’acier de qualité constante

1743 Thomas Boulsover

Invention de la Shefﬁeld Plate Revêtement en argent sur du cuivre Développement du marché de couteau à bas prix

1856 Henry Bessemer

Invention du convertisseur Bessemer Nouvel méthode de fabrication de l’acier

1912 Harry Brearley

Invention de l’acier inoxydable Nouvelle méthode de fabrication de l’acier

1888 Robert Hadfiel

Invention de l’acier au Maganèse Développement d’un type d’acier spécial

BESOINS DE MAINS DʼOEUVRES OUVRIÈRES

1897 Université de Sheffield

Ouverture de la première Université de Shefﬁeld

DÉCLIN INDUSTRIEL

980

Fig. 36: Frise chronologique illustrant les nombreuses innovations de Sheffield associé aux besoins de mains d’oeuvre et d’innovation, Document personnel.

Le Ski Village de Shefﬁeld

1992 Université de Hallam

Ouverture de la deuxième université de Shefﬁeld

1990 Technopôle

Shefﬁeld se tourne vers les nouvelles technologies

1998 Partenariat

2017 BOEING

Création de partenariat entre les universités de Shefﬁeld et des entreprises

2000 Programme Objectif 1

BOEING installe une usine à Shefﬁeld

Investissement de l’Europe dans la revitalisation du centre ville de Shefﬁeld 2012

1994 Tramway

Réouverture du tramway

1991 Jeux Olympiques étudiants

6ème place

Shefﬁeld est la 6ème ville d’Europe qui attire les investisseurs étrangers

Organisation et construction d’équipement

BESOINS DʼINNOVATIONS

SHEFFIELD N’EST PLUS LA « STEEL CITY » Avec l’arrivée de l’automation9 et la concurrence mondiale, Sheffield amorce son déclin industriel dans les années 1980. De nombreuses aciéries ferment, cette année marque la pire période pour Sheffield et de nombreuses villes britanniques. Cette période coïncide avec la fermeture des mines de charbon imposée par Margaret Thatcher. En 1984, on peut voir de nombreux mouvements de grève au Royaume-Uni, appelé « Miner’s strike ». La grève des mineurs reste le mouvement le plus important et le plus long de l’histoire du Royaume-Uni. Les grévistes sont retournés travailler en mars 1985, mais sans rien avoir obtenu de la part du gouvernement. C’est à ce moment que Sheffield perd une part de sa population. La ville doit réagir.

Fig. 37: Mineur en grève face aux policiers

« Peu de soutien pour les mineurs en grève alors que les dirigeants syndicaux avalent la ligne du gouvernement sur le bulletin de vote: la Grande-Bretagne est maintenant un pays dirigé par la peur. La vénéneuse Mme Thatcher exploite impitoyablement cette peur. »10 Automation, « Méthode dans laquelle des processus de fabrication sont exécutés par des systèmes automatiques » URL: http://www.cnrtl.fr/lexicographie/automation 10 MCKENNA Kevin, «30 years after the strike ended, our misused miners must have the justice they deserve», Opinion, The miners’ strike 1984-85 [en ligne] The Guardian, 1 mars 2015. URL: http://www.softmachines.org/wordpress/?p=2057 Consulté le 21 Novembre 2017 9

Fig. 38: Grève des miners de 1984

Fig. 39: Les mineurs en grève de Cortonwood rejoignent le défilé du Lord Mayor à Sheffield

Fig. 40: 4 Septembre 1984 35

De la "STEEL city" aĂ&#x2030; la "breath city"

DE LA "STEEL CITY" A LA "BREATH CITY"

2.1

É 80 : LES SUBURBS SE REINVENTEnt É LES ANNEES AUTOUR É Des activitees de plein AIR

Sheffield perd son statut de « Steel City » pendant les années 1980, elle se réinvente autour des activitées de plein air. Cette transformation s’effectue en deux vitesses, la première par des financements privée et la seconde sous l’implusion d’initiative citoyenne. John Fleethman, un entrepreneur de la ville, a eu l’idée surprenante de construire un village de ski sur un ancien site de maison dos à dos. En 1988, la première piste de ski artificielle de Sheffield a ouvert ses portes. Le Ski Village est devenu l’un des plus grands domaines skiables artificiels d’Europe et a coûté près de 2,5 millions de livres sterling. À son apogée, la station accueillait jusqu’à 180 000 visiteurs par an. Les meilleurs skieurs du pays venaient s’y entraîner, et un centre d’entrainement national pour la fédération britannique de ski y a été créé. Depuis Ski Village n’a pas survécu au développement d’autres stations de ski artificielles (les Xscapes), et connaît des difficultés financières. Le ski village ferme définitivement ses portes en 2012 à cause d’un incendie accidentel. Aujourd’hui, il est envisagé pour l’ancienne station soit une réouverture, soit la création d’un lotissement de plus de 70 maisons. Par l’impulsion d’initiative citoyenne, les espaces des suburbs épargné par l’industrie ont progressivement été investi. Ce projet a pris le nom de  « Outdoor City » et vise à travailler sur le caractère vert de la ville dû à la proximité de Peak District. Les habitants comptent bien jouer sur cette spécificité. En 1996, le premier parc a avoir été l’objet d’une réflexion est le « Heeley People’s Park », aujourd’hui le plus grand parc communautaire du pays. Il comporte des aires de jeux pour les enfants, une ferme communautaire, des entreprises et des espaces paysagers. Il appartient aux habitants et aux entreprises qui s’y sont installées, et a permis de revitaliser tout le quartier. Andy Jackson, membre du Heeley Development Trust, a déclaré : « En reliant, les gens, les terres et les bâtiments, nous avons un modèle qui fonctionne. Pendant 20 ans, nous avons travaillé sur ce projet, nous avons Fig. 41: Localisation des suburbs communautaire, Document personnel. 38

des

parcs

HEELEYʼS PEOPLE PARK

Ski village Parcs communautaires Principaux axes routiers Canal Rivières Aire urbaine du centreville et de la technopôle Suburb 39

DE LA "STEEL CITY" A LA "BREATH CITY"

vu la fortune de Sheffield croître et décroître. À notre manière, nous avons essayé de développer des idées autour du jeu, du risque et de l’aventure pour nos jeunes  »11. Le Heeley Development Trust réalise de nombreux projets avec l’aide de bénévoles pour aider les habitants à trouver du travail et avoir accès à une formation. Ces parcs sont des lieux de rencontre, ils apportent de la valeur aux maisons et aux entreprises environnantes, et attirent l’investissement. Son travail prend aussi en compte la rénovation de bâtiments pour créer des lieux propices à l’apprentissage, au développement entrepreneurial et à l’accès à divers services. L’un de ses projets le plus récent, Sum Studios, qui abrite des espaces artistiques, commerciaux et communautaires, a pris place dans l’ancien bâtiment du Heeley Bank School. Heeley People’s Park n’est pas le seul projet réalisé dans le cadre de Outdoor City, les habitants font le pari que Sheffield deviendra la capitale anglaise du commerce autour des activités de plein air. Cette initiative a donné naissance à un partenariat entre le Conseil de la ville, l’Université de Sheffield et le Sheffield and Rotherham Wildlife Trust, intitulé Living with Nature. L’objectif de ce projet est de revitaliser les parcelles de 24 quartiers de la ville. Helen Woolley, qui l’a supervisé entre 2011 et 2014, précise : « C’était un projet pour rappeler aux gens l’importance des espaces verts qui étaient oubliés, et aussi améliorer les aires de jeux pour les enfants. Certaines communautés continuent à faire vivre ces projets. L’implication des résidents dans le projet a contribué à leur donner un sentiment d’appartenance.  »12 Living with Nature a aujourd’hui réalisé 8 projets d’aménagement de parc dans différents quartiers et compte en concevoir 16 autres basés sur des consultations habitantes. Sheffield a décidé de s’appuyer sur ces initiatives locales pour se redonner une identité, espérant ainsi attirer de nouvelles entreprises. Les suburbs sont travaillées suivant un plan d’urbanisme séquencé qui, à terme, donnera une réelle identité à la ville basée sur ses atouts naturels.

MOORE Alex, « Sheffield communities reaping the rewards of urban regeneration » [en ligne] Mis en ligne le 18 Juillet 2016, Consulté le 7 Janvier 2018 URL: https://www.thestar.co.uk/news/sheffield-communities-reaping-the-rewards-of-urban-regeneration-1-8019410 12 Ibidem 11

Fig. 42: Le ski village de Sheffield

Fig. 43: Un festival prend place en 2010 dans le Heeleyâ&#x20AC;&#x2122;s People park

Fig. 44: Heeley city farm, ferme communautaire du Heeleyâ&#x20AC;&#x2122;s People Park 41

OUTDOORS CITY : S’ÉVADER DE LA VILLE

« Sheffield est la première destination du Royaume-Uni pour les personnes à la recherche d’aventure de plein air. Les coureurs et les promeneurs affluent dans ses landes, ses bois anciens et ses vallées sinueuses. Les grimpeurs du monde entier la connaissent comme la capitale de l’escalade du pays, tandis que ses sept collines attirent les cyclistes et les vététistes. »13 Le programme Outdoors City valorise le patrimoine paysager de la ville. Il mets en place des itinéraires, accompagne et conseil les visiteurs en recherche d’aventure.

Fig. 45: S’évader de Sheffield , Document personnel The Outdoor City, « About », Site internet [en ligne] N.c., Consulté le 7 Janvier 2018 URL: http://theoutdoorcity.co.uk/about/ 13

Il est facile de s’évader de la ville pour la journée et de prendre un bon bol d’air grâce à la proximité avec le Parc nationnal Peak District et ses nombreuses activitées de plein air.

Fig. 46

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Fig. 54

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É 90 : LES INDUSTRIEs du centre ville 2.2 LES ANNEES

É PAR LA CULTURE COLONISEES

Comme de nombreuses villes qui ont subi la désindustrialisation, Sheffield se tourne vers l’industries culturelle. À cette époque, le conseil municipal de la ville veut développer des emplois et des formations de qualité pour lutter contre la hausse du chômage dans le secteur de l’industrie. Pour ce faire, il crée en 1988, le Quartier des Industries Culturelles en périphérie de l’hyper centre-ville. Cette initiative du conseil municipal se traduit par le rachat et la reconversion de nombreuses usines situées en centre-ville. La forte présence du secteur privé a joué un rôle essentiel dans la réussite de ce projet via des partenariats publics/privés. Les efforts entrepris pour ce quartier ont permis d’investir plus de 150 millions de livres sterling, « des galeries indépendantes nichent entre les cheminées et les cours, les cafés et les studios jaillissent dans les rues pavées. »14 Le quartier comprend 24 000 m2 d’espaces de travail, qui sont, aujourd’hui très demandé. Il subsiste encore de nombreuses usines inutilisées qui pourraient abriter de nouveaux locaux d’activités dans ce quartier. Il est d’ores et déjà un maillon important pour les entreprises créatives de Sheffield. La preuve en est que la part de la population active de la ville travaillant dans l’industrie créative s’élève à 7,2 % alors que la moyenne nationale est de 4 %. En parallèle, Sheffield a su valoriser une partie de son patrimoine industriel en le transformant en musée et espaces culturels. Pour bien comprendre sa régénération urbaine, il est important de rappeler que les centres-ville britanniques fondés par l’industrie étaient traditionnellements réservés à celle-ci et aux commerces. Par conséquent il y avait très peu de logements et Sheffield n’a pas échappé pas à cette règle. Comme nous l’avons vu précédemment la ville a entamé son déclin en 1980, il en est de même pour le centre ville. Fig. 55 : Localisation du centre ville et du quartier des industries culturelles, Document personnel. LOFTUS Nat, «Cultural Industries Quarter» Sheffield Culture Guide [en ligne] Mis en ligne le 12 Juin 2015 URL: http://www.ourfaveplaces.co.uk/guides/area/cultural-industries-quarter 14

Principaux axes routiers RiviĂ¨res Canal Aire urbaine des suburbs Centre ville Quartier des industries culturelles 45

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En plus de la désindustrialisation deux autres facteurs ont amplifié ce phénomène : le chantier du tramway, le Supertram et l’ouverture en 1991 du centre commercial Meadowhall dans la technopôle. Sheffield a fait le choix de favoriser l’implantation d’entreprise et de logements étudiants pour redynamiser le centre-ville. La montée en puissance des universités, dans la gouvernance urbaine, a appuyé cette orientation. « L’impulsion décisive pour augmenter les standards de qualité des résidences construites, et donc pour favoriser la gentrification du centre-ville, est la création par le gouvernement central d’une Urban Regeneration Company afin de coordonner la régénération du centre de Sheffield en 2000. Sheffield One s’occupe exclusivement du centre-ville qui est présidé par un partenariat public-privé au sommet duquel se trouve le leader du conseil municipal. Dès 2001, l’agence se dote d’un Masterplan pour régénérer le centre-ville. »15 Ce masterplan a été réalisé par

Fig. 56: Cinema Showroom, Workstation Sheffield

Fig. 57: Abert Works réhabilitation d’une ancienne usine en espaces de travail

Fig. 58: Les artistes s’approprient d’anciennes usines en friche 47

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É 2000, Un nouveau poumon economique É 2.3 LES ANNEES : ^ la technopOle

Sheffield a transformé une partie de son ancien territoire industriel en technopôle au Nord-Est du centre-ville. Dans le cadre du programme Objectif One (2000-2006), elle a bénéficié d’investissement de l’union européenne. Ce programme avait pour objectif d’aider à la régénération économique du South Yorkshire, accroître les opportunités pour les entreprises et les habitants. Objectif One a investi 820 millions d’euros dans la région du Yorkshire, dont 70 millions uniquement pour Sheffield. Le programme s’intéressait au caractère innovant des entreprises et a permis la création des locaux pour que ces dernières puissent s’installer dans la région. C’est aussi par ces investissements que Sheffield a pu développer ses universités en proposant des formations et des lieux d’apprentissage de haute qualité. Les financements provenaient de « trois volets de fonds structurels européens : le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE) et le Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (FEOGA). »16 Le directeur du programme, Steve Arnott, a déclaré : « De nombreuses organisations ont directement bénéficié de l’investissement, mais beaucoup d’autres ont profité indirectement de l’activité des projets financés par l’investissement ».17 Le programme s’est essentiellement concentré sur le développement de nouvelles technologies ce qui a permis la création d’un technopôle dans le Lower Don Valley. Un des investissements clés du programme était la création d’un Centre pour la Technologie et les Nanosciences afin d’assurer le transfert des savoirs de l’université vers les entreprises locales.

Fig. 59 : Localisation de la technopôle, Document personnel. N.c., «Objective 1 bows out after eight years of investment» Telegraph [en ligne] Mis en ligne le 9 Janvier 2009 URL: https://www.sheffieldtelegraph.co.uk/news/business/objective-1-bows-out-after-eight-years-of-investment-1-450485 Consulté le 4 janvier 2018 17 Ibidem 16

Meadownhall Center

Principaux axes routiers RiviĂ¨res Canal Aire urbaine des suburbs TechnopĂ´le Centre ville 49

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Ce programme s’est conclu en 2009, Steve Arnott explique : « L’analyse de l’économie du South Yorkshire montre à quel point l’économie s’est développée depuis le début du programme Objectif One. Nous avons maintenant plus d’entreprises, plus d’emplois et nos employés sont mieux formés et possèdent plus de compétences et de qualifications. »18 Ces nombreux investissements ont fini par permettre à Sheffield d’accéder au 6e rang des petites villes européennes pour sa stratégie visant à attirer l’investissement étranger. La dernière à vouloir développer une unité de production à Sheffield est la société Boeing. « Boeing a recruté des employés britanniques pour le site, en capitalisant sur la main-d’œuvre qualifiée de Sheffield »19. On trouve aussi de nombreux centres de recherche qui permettent de faire la liaison entre les universités et les entreprises. Ces firmes qui investissent à Sheffield permettent à l’économie de la ville de trouver une certaine renaissance. L’étude menée par Knight Frank en 2004, un groupe d’agences immobilières, montre que Sheffield était la ville à la croissance la plus rapide en dehors de Londres pour les bureaux et les espaces résidentiels. Malgré la demande croissante, les loyers restent en dessous de ceux de Manchester ou Leeds. « Les principales forces de Sheffield sont ses niveaux de location compétitifs par rapport aux autres villes et sa main-d’œuvre qualifiée, fournie par deux universités dans le centre »20, a déclaré le rapport. Malgré de très importantes dettes, Sheffield se reconstruit et rembourse ce qu’elle doit tout en développant sa technopôle. Nous venons de voir que Sheffield a déployé beaucoup d’énergie et d’investissements pour développer la maîtrise des hautes technologies et proposer une main-d’œuvre qualifiée. Pour ce faire, la ville a développé ses universités.

N.c., «Objective 1 bows out after eight years of investment» Telegraph [en ligne] Mis en ligne le 9 Janvier 2009 URL: https://www.sheffieldtelegraph.co.uk/news/business/objective-1-bows-out-after-eight-years-of-investment-1-450485 Consulté le 4 janvier 2018 19 Boeing, «Boeing Sheffield» Site Internet [en ligne] URL: http://www.boeing.co.uk/boeing-in-the-uk/boeing-sheffield.page Consulté le 5 Janvier 2018 20 BBC News, «Sheffield ‘hotbed’ for investment» [en ligne] Mis en ligne le 6 Octobre 2005 URL: http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/england/south_yorkshire/4314628.stm Consulté le 5 Janvier 2018 18

Fig. 60 : Centre commercial MeadowHall, Sheffield

Fig. 61: Photo aĂŠrienne de la technopĂ´le 51

É É regeneration urbaine: entre CE QUE L'ON ATTIRE, É ELOIGNE ET PARTAGE

regeneration urbaine: entre ce que l'on attire, eloigne et partage

3.1 UN CAMPUS EN GUISE DE CENTRE VILLE ?

studentification 21 : attirer « la matière grise »

Sheffield a su faire preuve d’innovation au cours de son histoire pour se développer dans le monde de l’industrie. En intégrant les sciences, elle a pu résister un certain temps à la concurrence mondiale. Dès le 19e siècle, un programme est lancé pour ancrer et développer la formation universitaire dans les grandes villes d’Angleterre, le « Cambridge University Extension Movement ». Une des préoccupation de la ville était de promouvoir une formation technique de qualité dans le domaine de la sidururgie afin de rester compétitive. En 2011, l’université de Sheffield a été élue université de l’année par le sondage Times Higher Education Student Experience. En parallèle, une autre école s’est développée, la Sheffield Hallam University qui est aujourd’hui la troisième plus grande école du Royaume-Uni. Ces deux universités sont implantées dans le centre-ville. En misant sur ses universités, Sheffield a fait le choix d’attirer des entreprises grâce à « la matière grise » présente sur place. Ces dernières ont mis en place des partenariats entre les étudiants et les entreprises dès 1998. « Sheffield Innovation Program est une initiative régionale, menée conjointement par l’Université de Sheffield et l’Université Sheffield Hallam, qui vise à stimuler la croissance des entreprises et à promouvoir le développement de relations à long terme avec les PME en leur donnant accès à un large éventail de compétences académiques et universitaires. »22

Studentification : « Studentification is the process by which specific neighbourhoods become dominated by student residential occupation. » Dr Jon Anderson, 2013 URL: https://www.cardiff.ac.uk/__data/assets/pdf_file/0003/348510/Studentification.pdf Consulté le 4 Janvier 2018 22 The University of Sheffield, «Sheffield Innovation Program» Site Internet [en ligne] URL: https://www.sheffield.ac.uk/business/supporting-business/sme/sip Consulté le 4 Janvier 2018 21

Centre-ville Rivières Tissus urbain Universités Offre locative étudiante Fig. 62 : Localisation des deux universités et de les offres locatives étudiante

Fig. 63 : Sheffield Hallam Université, un campus en centre ville 55

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Ce programme a été financé par le Fonds européen de développement régional, et le Brexit pose la question de sa pérennité. Il serait néanmoins assuré jusqu’en juillet 2019. Sheffield a réussi un de ses paris, « en 1976, 45 000 personnes à Sheffield travaillaient dans l’industrie de l’acier et il y avait 4000 étudiants dans la ville. Aujourd’hui, il y a 60 000 étudiants et 4000 personnes travaillent dans l’industrie sidérurgique ».23 Cette transformation montre à quel point les universités jouent un rôle primordial dans l’économie locale. Elles appuyent leur développement sur les réponses qu’elles apportent à la fois aux demandes des étudiants mais aussi et surtout aux besoins des entreprise. Pour ce faire, elles comptent accroître le nombre de filière proposées et la qualité des diplômes dans les secteurs porteur de l’ingénierie et le numérique. Les liens etroit qu’elles sont arrivées à tisser entre ces deux mondes, leur permet de développer de nouveaux projets et de créer un partage de connaissances utiles tant pour les étudiants que pour les entreprises. Les universités, qui jouent un rôle de plus en plus important dans la gouvernance de la ville au travers d’un partenariat public et privé, se réjouissent de la tournure prise par la régénération urbaine. Par l’attractivité de son centre-ville, Sheffield attire de plus en plus d’étudiant venant de tout le Royaume-Unis, contribuant au bon positionnement de ses universités. Ce phénomène se traduit dans l’immobilier par une forte augmentation de l’offre de logement, en son centre, tournée vers la population étudiante.

PROFESSEUR HUSBANDS Chris, «Extraordinary transformation of city in 25 years of Hallam university» TELEGRAPH [en ligne] Mis en ligne le 3 Novembre 2017. URL: https://www.sheffieldtelegraph.co.uk/news/education/extraordinary-transformation-of-city-in-25-years-of-hallam-university-1-8839805 Consulté le 10 Décembre 2017 23

Fig. 64 : Fin de journée pour ces étudiants de l’université Hallam

Fig. 65 : Université de Sheffield

Fig. 66 : Devonshire Park, lieu privilégié par les étudiants 57

La nouvelle faculté d’ingénieurie de l’université de Sheffield, appelée Le Diamant, a été réalisée par l’agence Twelve Architects en 2015. «Avec 81 millions de livres sterling, il s’agit du plus important investissement jamais réalisé par l’université. Le cahier des charges demande un bâtiment qui soutienne son ambition de devenir la première université d’ingénierie du Royaume-Uni et de doubler sa taille d’ici 2021. Avec des demandes en hausse de 25% pour l’année universitaire en cours, le commanditaire estime que le Diamant a un rôle clé à jouer pour continuer à attirer des universitaires de classe mondiale et les meilleurs étudiants.»24 La faculté fait 19 500m2 et abrite des laboratoires d’ingénierie spécialisés, des amphithéâtres, des espaces d’enseignement polyvalents, des ateliers, un centre de ressources pédagogiques et des environnements d’étude formels et informels pour jusqu’à 5000 étudiants.

Fig. 67 : « Le Diamant », la nouvelle faculté d’ingénieurie de l’université de Sheffield

Tweleve Architects, «The Diamond / Twelve Architects» ArchDaily [en ligne] Mis en ligne le 23 Decembre 2015 URL: https://www.archdaily.com/779201/the-diamond-twelve-architects Consulé le 6 Janvier 2018 24

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RETENIR LA POPULATION QUALIFIÉE : « upgrader » le centre ville Sheffield compte bien retenir les étudiants diplômés, pour cela, elle développe différents projets dans son centre ville dans le but de créer un cadre privilégié pour ces futurs jeunes actifs. La ville poursuit sa politique d’investissement dans l’espace public ( Jardin d’Hiver, le Peace Garden, la Golden Road ) instaurée dès 1994 avec le projet « Heart of the city » promu par Sheffield One. Ce projet, dès son origine, avait pour ambition de créer un coeur de ville attractif par la qualité de ses espaces publics afin d’augmenter la valeur du foncier, pour attirer des fonds privés et des commerces. Le centre-ville a été très lourdement affecté par l’ouverture du centre commercial Meadowhall (1991) qui continue d’attirer du monde. Le but de l’opération n’est donc pas d’entrer en concurrence avec ce dernier, mais d’attirer une autre clientèle. « Il s’agit de distinguer le centre-ville du centre commercial voisin en jouant sur la qualité de l’espace public proposé afin de séduire un nouveau profil de consommateur »25 (directeur exécutif de Sheffield One). À partir de 2000, les logements construits en centre-ville ont gagné en qualité, par exemple, le quartier de Kelham Island. En 2003, ce quartier était encore en partie en ruine, les usines abandonnées longeaient les routes. Aujourd’hui, suite à des investissements privés, il fait partie des quartiers les plus branchés du Royaume-Uni. Il se situe à la 8e position du « Hip Hang-Out Neighborhood Index » de Travel Supermarket, a égalité avec Dolston un quartier à la mode et gentrifié de Londres. Le prix des logements a augmenté, de nombreux bars et cafés ont ouvert dans d’anciennes usines. En gentrifiant son centre-ville, Sheffield met en place un investissement immobilier et infrastructurel puissant, mais clivant.

6 City Hall

D N ROA

GOLDE

3 4 Peace Winter Garden Garden 5 Crucible theater

Devonshire Park

1 Sheaf Square

Centre-ville Rivières « Golden Road » Tissus urbain Universités Gare Fig. 68 : La « Golden Road », un outil marketing pour upgrader le centre ville 1 2

Fig. 70

Fig. 71

Fig. 72

Fig. 73

Fig. 74

Fig. 69 61

Fig. 76

Fig. 77

Fig. 75

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3.2 Park hill, la gentrification d'un grand ensemble

Souvenez-vous de Park Hill, ce grand ensemble qui a fait la fierté de la ville en 1961. Avec la désindustrialisation, le conseil municipal s’est de moins en moins occupé de la gestion du bâtiment. Dans les années 1990, une partie des logements étaient inoccupés et le béton en façade commençait à se fissurer. En 1997, ce grand ensemble a été classée Grade II par le English Heritage ce qui en a fait un édifice « particulièrement important ou d’intérêt spécial »26. En 2004, Park Hill a été transféré au promoteur Urban Splash pour la somme symbolique de 1 livre sterling dans le but de mener à bien sa réhabilitation. Sa proximité avec le centre-ville et la gare offre un accès à tous les services. Non loin de là se trouve le quartier de Victoria Quays qui a été entièrement rénové. De plus, étant situé sur une des collines de Sheffield, le bâtiment surplombe la ville et propose une vue panoramique. À l’origine, Park Hill comptait 1000 logements, aujourd’hui le projet en comporte 870 et 7 600 m2 d’espace commerciaux. Les appartements ont été entièrement rénovés et réaménagés. Les « rues dans le ciel » qui relient les différents blocs ont été conservées. Chaque appartement est desservi par une coursive ouverte qui devient un espace de rencontre entre voisins. La structure en béton a été réparée et une nouvelle façade a été installée. Les architectes de l’époque, Ivor Smith et Jack Lynn soulignent : « Le soin apporté à la réparation d’une structure abandonnée est impressionnant » Un quart de ce grand ensemble possède maintenant des panneaux brillants aux couleurs flamboyantes, des ascenseurs de verre, ou encore un escalier en acier, avec un prix entre 130.000 et 205.000 livres sterling pour un appartement : «  une affaire pour un jeune professionnel, inconcevable pour les mal payés et les chômeurs qui vivaient là. »27

HATHERLEY Owen, «Regeneration? What’s happening in Sheffield’s Park Hill is class cleansing» The Guardian [en ligne] Mis en ligne le 28 Septembre 2017. URL: https://www.theguardian.com/commentisfree/2011/sep/28/sheffield-park-hill-class-cleansing le 19 Decembre 2017 27 DOBRASZCZYK Paul, «Sheffield’s Park Hill: the tangled reality of an extraordinary brutalist dream» he Guardian [en ligne] Mis en ligne le 14 Aout 2015. URL: https://www.theguardian.com/cities/2015/aug/14/park-hill-brutalist-sheffield-estate-controversial-renovation Consulté le 19 Decembre 2017 26

Fig. 78 : Façade d’origine

Fig. 79 : Park Hill mis à nue, sa structure de béton apparait Fig. 63 : Université de Sheffield

Fig. 80 : Façade de Park Hill après sa réhabilitaton, la brique à fait place à des panneaux d’aluminium anodisé 63

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Au rez-de-chaussée des magasins, bars et restaurants locaux se sont installés. La contrepartie de cette rénovation est que Park Hill a perdu sa vocation initiale de vivre ensemble. L’accès y est aujourd’hui contrôlé avec la présence de conciergeries : « l’accès sera fermé, pour le dire négativement, ou, si vous préférez, il y aura un degré de sécurité que vous pourriez trouver dans un immeuble parisien. »28 Le projet s’est développé en plusieurs phases et devrait être terminé en 2022. La première phase de régénération s’est achevée en 2016. La totalité des appartements rénové a été vendue, 80% des logements proposés étaient considérés comme « abordables » et 20% ont fait l’objet d’aide à l’achat. Les prochaines phases ne prévoient pas la construction de logements sociaux mais 330 logements pour les étudiants de Sheffield’s Hallam University, 210 appartements privés, et des espaces commerciaux. L’ancien caractère innovant de Park Hill en matière de logement social et d’entraide est donc sur le point de disparaître. Une tragédie illustre cet état esprit, le promoteur Urban Splash n’a pas hésité à transformer un drame en stratégie marketing. Jason, un garçon du domaine, a graffé sa demande en mariage à Clare sur le bâtiment  : «  I love you, will you marry me? ». Elle a dit « oui ». Cette histoire est devenue une tragédie lorsque, forcés de se séparer à la demande des services sociaux, Clare décéda quelques temps plus tard. Le graffiti commençait à s’effacer. Urban Splash a longtemps réfléchi à l’avenir de ce message qui ornait le bâtiment et a finalement décidé de le mettre en lumière. L’ancien message des deux amants est alors devenu un slogan pour inviter les classes moyennes à « épouser » Park Hill depuis 2011. Jason, aujourd’hui sans-abri, a fait une demande à Urban Splash : « Vous faite tout cet argent avec mes graffitis et je suis sans- abri. Pouvez-vous me donner un appartement ? » Ce à quoi Urban Splash n’a pas répondu.

MOORE Rowan, «Park Hill estate, Sheffield – review» The Guardian [en ligne] Mis en ligne le 21 Aout 2011. URL: https://www.theguardian.com/artanddesign/2011/aug/21/park-hill-sheffield-renovation Consulté le 20 Decembre 2017 28

Fig. 81 : Jason, à côté de la version néon de son message original

Fig. 82 : «I love you, will you marry me?», un message comme outils marketing

Fig. 83 : Graffiti à Park Hill 65

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Le projet de réhabilitation n’a pas été bien accueilli par les habitants de Park Hill et pour cause. Ces anciens logements destinés aux travailleurs de la ville et aux moins aisés vont être transformés en appartements à prédominance privée. Depuis le début de la régénération, de nombreux habitants ont été délogés, pour ne pas dire expulsés, avec une promesse de «  droit de retour »29 . Cet promesse de fait n’a pu être tenue, la part du logement social ne représentant que 30 % du total des appartements rénovés. En octobre 2016, les jardins de Park Hill sont devenus un centre pour les sans-abris, accueillant une vingtaine de personnes : « Tent City ». Quelle ironie de loger des sans-abris dans des tentes en bas de l’un des plus grands bâtiments de logements sociaux des années 60! Surtout, lorsqu’on sait que plus de 600 appartements sont restés inoccupés, car en attente de réaménagement, pendant plus de 13 ans. Il y a aujourd’hui près de 29 444 ménages en attente d’un logement à Sheffield. « Combien de revenus de location le Conseil municipal de Sheffield a-t-il perdu en permettant à plus de 600 appartements de rester vides pendant 13 ans ? Depuis que Park Hill a été livré à Urban Splash en 2003, le Conseil, qui prétendait ne pas avoir les fonds nécessaires pour rénover les bâtiments, a perdu plus de 724 000 loyers hebdomadaires. »30 Le réaménagement de Park Hill montre définitivement que le conseil municipal a fait le choix de la gentrification comme politique de renouvellement urbain. Ce projet a été financé à hauteur de 38,8 millions de livres sterling par l’Agence Gouvernementale du logement et par l’English Heritage contre 130 à 135 millions de livres sterling provenant du secteur privé. Le poids de l’investissement privé a limité l’offre du logement social au profit du logement en accession. Et c’est bien cela qui est en train de se passer à Park Hill, la totalité des logements rénovés ont tous été vendus. Qui aurait cru qu’un grand ensemble ferait l’objet de gentrification ? Sûrement pas ses anciens habitants.

Owen, «Regeneration? What’s happening in Sheffield’s Park Hill is class cleansing» The Guardian [en ligne] Mis en ligne le 28 Septembre 2017. URL: https://www.theguardian.com/commentisfree/2011/sep/28/sheffield-park-hill-class-cleansing Consulté le 19 Decembre 2017 29

ELMER Simon , «Sheffield Tent City and the Social Cleansing of Park Hill Estate», ASH, [en ligne] Mis en ligne le 30 Janvier 2017 URL: https://architectsforsocialhousing.wordpress.com/2017/01/30/sheffield-tent-city-and-the-social-cleansing-of-park-hill-estate/ Consulté le 30 Octobre 2017 30

Fig. 84 : Nouvel appartement de Park Hill avec vue sur la ville

Fig. 85 : Urban Splash met en place une stratégie marketing visant à séduire de jeunes professionnels

Fig. 86 : Plan appartement réhabilité 67

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3.3 les berges : DERNIER TERRITOIRE DE COHABITATION ?

Nous l’avons vu, les rivières de Sheffield étaient autrefois le terrain privilégié de l’industrie, elles ont été exploitées par ce secteur. Les rivières étaient devenues synonyme de pollution. Au 19e siècle, devenues sales, nocives et dépourvues de vie, elles ont été couvertes par la construction de tunnels. La ville a rapidement compris qu’avec la désindustrialisation, les cours d’eau pouvaient redevenir une force, mais cette fois en les mettant en valeur autrement. L’eau avait déjà été en partie dépolluée avec la mise en place d’un service de traitement des eaux dès la fin du 19e siècle. Aujourd’hui, après plusieurs investissements dans le traitement des eaux usées en 2013, les rivières voient leur biodiversité réapparaître. Les saumons peuvent de nouveau vivre dans les eaux de Sheffield pour la première fois depuis 200 ans. Stefan Schmid, directeur du projet hydraulique du Yorkshire, a déclaré : « Le fleuve Don est maintenant un atout environnemental. Les gens peuvent aujourd’hui en profiter au maximum. »31 Les rivières de Sheffield ont été un levier pour la régénération de la ville. Les réouvrir est devenu un enjeu à la fois environnemental, paysagé et structurel. Les structures qui avaient permis d’enterrer les cours d’eau se sont déteriorées, causant l’effondrement de certaines d’entre elles. L’un des projets de réaménagement des berges le plus connu est le projet de Porter Brook, qui a remporté le prix de l’environnement bâti du concours Living Waterways 2016 de Canal & River Trust. C’est un « parc de poche » qui prend place sur un ancien parking et qui se développe sous la forme d’un petit amphithéâtre descendant vers les berges de la rivière Porter.

MARSHALL Sarah, «Jumping for joy as salmon return to River Don in Sheffield after 200 years» [en ligne] Mis en ligne le 1 Juin 2016 URL: https://www.thestar.co.uk/news/jumping-for-joy-as-salmon-return-to-river-don-in-sheffield-after-200-years-1-7940643 Consulté le 7 Janvier 2018 31

Fig. 87 : Effondrement d’une portion de tunnel sur le Porter Brook

Fig. 88 : Parc de poche du Porter Brook, à la fois parc et bassin d’orage

Fig. 89 : Parc de poche le long du Don, entre agrément et protection 69

regeneration urbaine: entre ce que l'on attire, eloigne et partage

Une résidente de ce quartier explique : « Il n’y a aucun espace vert dans cette partie de Sheffield, donc le « parc de poche » a été un grand succès. Avant, je ne pense pas que les gens se rendaient compte qu’il y avait une rivière qui coulait ici. Vous pouviez voir un peu d’eau entrer dans un tunnel, mais cela ressemblait plus à un drain. »32 Ce succès s’inscrit dans un programme plus large visant à redécouvrir les rivières urbaines dans le monde entier, connu sous le nom de « Daylighting ». Sheffield compte bien réaliser de nombreux parcs dans le même esprit que celui du Porter Brook. Le plus ambitieux sera d’ouvrir une partie de la rivière du Sheaf pour créer une voie navigable en centre-ville. Ces projets ne sont pas uniquement voués à des fins esthétiques, ils ont pour but de lutter contre l’effet d’îlot de chaleur en utilisant le refroidissement passif des rivières, mais surtout contre les risques d’inondations. Le changement climatique est devenu un des principaux moteurs d’investissements. L’influence des universités se retrouve aussi dans ces territoires. Par exemple l’université de Sheffield qui enmène ses étudiants a réfléchir sur le réaménagement des plaines inondables pour les transformer en des lieux de vie et de travail. Parallèlement, des associations se mettent en place pour nettoyer les rivières et les débarrasser de tous leurs déchets. Ces projets et de nombreux autres autour des berges ont donné naissance à la réalisation d’un parcours pédestre reliant Sheffield à Doncaster en suivant la rivière du Don, The Don Valley Way. Aujourd’hui, les berges reviennent aux Sheffielders qui s’empressent de les protéger, de les nettoyer pour pouvoir se les approprier. Elles deviennent un lieu d’investissement d’entreprises qui contrairement à l’époque utilise le caractère paysager des rivières et non leurs forces énergétiques. Ces territoires particuliers représentent le dernier endroit de Sheffield où des initiatives habitantes et des projets privés peuvent encore cohabiter.

COX David, « A river runs through it: the global movement to ‘daylight’ urban waterways » The guardian [en ligne] Mis en ligne le 29 Aout 2017 URL: https://www.theguardian.com/cities/2017/aug/29/river-runs-global-movement-daylight-urban-rivers Consulté le 7 janiver 2018 32

Fig. 90 : Se détendre au bord de l’eau

Fig. 91 : Partie de pêche le long du Porter Brook

Fig. 92 : Entretient des berges organisés par des bénévoles 71

conclusION

CONCLUSION

Tout au long de ce tome 1, nous avons dressé un portrait de Sheffield en partant de sa gloire en tant que Steel City. Les films promotionnels présentaient une ville prospère, moderne et dynamique qui a sans cesse innové pour rester sur le devant de la scène mondiale. L’industrie de Sheffield a survécu jusqu’à ce qu’elle soit rattrapée par la mondialisation. La désindustrialisation, dans les années 80, lui a fait beaucoup de mal, à l’instar de nombreuses villes britanniques. Elle, qui avait basé son économie sur l’acier, devait se réinventer. Il reste encore quelques industries spécialisées dans la sidérurgie et ce secteur, aujourd’hui restreint, est redevenu prospère. Les nouvelles méthodes de fabrication demandent moins de main d’œuvre qu’à l’époque, c’est pourquoi le chômage reste encore élevé dans cette région du Yorkshire. Différents territoire urbain se sont régénérées en fonction des moments de l’histoire et aujourd’hui encore s’adaptent aux variations économiques. Certains projets ont démarré, puis se sont arrêtés, ce qui donne une variété de styles architecturaux et un caractère spécial à la ville. Les suburbs ont été le premier endroit à se transformer par l’impulsion d’initiatives habitantes. Puis, cela a été au tour des usines désaffectées d’être colonisées par la culture à l’image de nombreuses villes européennes au fort passé industriel. Un dernier lieu est apparu dans les années 2000, la Technopôle, qui est devenue le nouveau centre. Ce nouveau poumon économique s’est inspiré du passé innovant et d’une dynamique qui ont fait leurs preuves à la fin du 19e/début 20e. Ces transformations ont amené à la désertification du centre-ville qui a dû lutter pour retrouver de l’attractivité. Pour ce faire, Sheffield a misé sur ses deux universités pour attirer les étudiants. Ce qui l’a menée vers une studentification de son centre. Et pour

conclusION

retenir ses jeunes diplômés, le centre-ville a été gentrifié. En investissant dans l’espace public, elle a augmenté la valeur de son foncier afin de séduire les investisseurs privés. Aujourd’hui, cette politique se traduit par la reconversion de Park Hill, qui était autrefois une innovation en matière de logements sociaux, en terrain gentrifié où la classe moyenne prend place dans des appartements luxueux et s’offre l’une des plus belles vues sur la ville. En parallèle, les berges deviennent le dernier espace de partages et de vivre ensemble géré par la ville ou des associations qui entretiennent les rivières. Entre studentification, gentrification et cohabitation, Sheffield se divise en trois entités qui montrent une fracture entre les suburbs et le centre-ville. Les derniers lieux de cohabitation, que sont les berges, se doivent de jouer un rôle dans l’équilibre de Sheffield.

iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

ICONOGRAPHIE

Fig 01 - Sheffield, une ville du Yorkshire - Document personnel. Fig 02 - Sheffield, ville verte - Document personnel. Fig 03 - Carte des ressources naturelles - Document personnel. Fig 04 - John Wragg and Son Cutlery Maufacturers, Sheffield, 1897, Illustration. Fig Fig Fig Fig Fig Fig

URL : http://www.picturesheffield.com/frontend.php?keywords=Ref_No increment;EQUALS;y07140&pos=704&action=zoom&id=101128 05 - Unidentified Penknife Manufacturer, Sheffield, 1970, Photographie. URL : http://www.picturesheffield.com/frontend.php?keywords=Ref_No_ increment;EQUALS;u03451&pos=856&action=zoom&id=38621 06 - Les rivières, territoire convoîté par l’industrie - Document personnel. 07 - Reg Frost, N.c., Sheffield, 1970, Photographie. URL : https://www.sheffieldhistory.co.uk/forums/topic/15199-sheffield-and-southyorkshire-navigation/ 08 - Reg Frost, N.c., Sheffield, 1970, Photographie. URL : https://www.sheffieldhistory.co.uk/forums/topic/15199-sheffield-and-south-yorkshirenavigation/ 09 - Reg Frost, N.c., Sheffield, 1970, Photographie. URL : https://www.sheffieldhistory.co.uk/forums/topic/15199-sheffield-and-south-yorkshirenavigation/ 10 - N.c., N.c., Sheffield, N.c., Photographie. URL: https://www.sheffield.ac.uk/doncatchment/about/industrial

Fig 11 Fig 12 - Extrait parcellaire montrant la relation qu’entretiennent les usines avec la rivière Fig 13 Fig 14 Fig 15

Document personnel. - Relation entre les usines et l’eau, document personnel - Document personnel. - Peter Stackpole, Men working at the iron and steel mill, Photographie. URL: https://www.art.com/products/p15555796-sa-i3793560/peter-stackpole-men-workingat-the-iron-and-steel-mill.htm - Julian Drake, Making a Doughnut, Firth Rixon, Spring Division, Effingham Road, 1980, Photographie. URL: http://www.picturesheffield.com/frontend.php?keywords=Ref_No_ increment;EQUALS;v03654&pos=1&action=zoom&id=44885

iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

Fig 16 - Aerofilms, Aerial View of Neepsend Area showing, Infirmary Road, St. Philips Church, Penistone Road, River Don, Neepsend Lane Gas Works, Ball Street Bridge, Neepsend Bridge, Cornish Works and Cornish Place Works, 1940-1959. URL : http://www.picturesheffield.com/frontend.php?keywords=Ref_Noincrement;E QUALS;s22115&pos=1&action=zoom&id=24595 Fig 17 - Diagramme représentant l’aire urbaine de Sheffield de 1750 à 1950. Document personnel. Fig 18 - Évolution démographique de la population de Sheffield. Document personnel. Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Demography_of_Sheffield Fig 19 - N.c., N.c., Sheffield, 1965. Photographie. URL: http://www.airqualitynow.eu/pollution_health_effects.php Fig 20 - Nick Hedges, Make life worth, terrace of back to back houses living Sheffield. 1960 URL : http://www.mobilbox.co.uk/shipping-container-conversions-houses/665 Fig 21 - Nick Hedges, Make life worth, Sheffield, 1960. URL : http://www.mobilbox.co.uk/shipping-container-conversions-houses/665 Fig 22 - Document personnel. Fig 23 - The Manor Estate Housing Scheme, 1919, Plan URL: https://municipaldreams.wordpress.com/category/sheffield/ Fig 24 - Housing Department, Aerial View - Manor Estate, roads including Windy House Lane, Wulfric Road (through centre), Fitzhubert Road and City Road (bottom of picture), showing St. Swithun’s Church and Stand House Council School, Queen Mary Road, 1920-1939, Photographie. URL: http://www.picturesheffield.com/frontend.php?keywords=Ref_No_ increment;EQUALS;s12422&pos=1&action=zoom&id=15342 Fig 25 - Heritage Images/Getty, Park Hill estate in Sheffield in 1961, soon after being first occupied. It is now a listed building, Photographie. URL: https://www.theguardian.com/society/2018/mar/01/ivor-smith-obituary Fig 26 - Situation de Park Hill dans la ville - Document personnel. Fig 27 - N.c., N.c., N.c. URL: http://www.sheffieldsalon.org.uk/2012/07/our-house-park-hill-flats-and-the-housingcrisis/ Fig 28 - Image courtesy of the RIBA Library Photographs Collection, Park Hill Estate, Sheffield, 1963, Photographie. URL: https://www.metalocus.es/en/news/brutalist-playground-assemble-and-artist-simon-terrill Fig 29 - Roger Mayne and Mary Evans Picture, Park Hill Estate, Sheffield, 1961, Photographie. URL: http://www.dazeddigital.com/photography/gallery/23204/4/roger-mayne Fig 30 - Wigley Peter, «Sheffield on the move.»,Ville de Sheffield, 1970. URL: https://www.pinterest.com/pin/375558056407837840/ Fig 31 - Guide de Sheffield,Ville de Sheffield, 1980. URL: http://shefeld.tumblr.com/post/104922877624/sheffield-1980s-the-moor

iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

Fig 32 - N.c., Monorail, Sheffield, 1980. Photographie. URL : https://twitter.com/colin__drury/status/431355787730878464

Fig 33 - N.c., N.c., Sheffield, 1980. Photographie. Fig Fig Fig Fig

Fig Fig Fig

Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig

URL : http://news.bbc.co.uk/local/sheffield/hi/people_and_places/nature/newsid_8718000/ 8718231.stm 34 - N.c, N.c, Sheffield, 1980. Illustration. URL : https://www.sheffieldhistory.co.uk/forums/topic/31-the-hole-in-the-road/?page=3 35 - N.c., N.c., Sheffield, 1965. Illustration. URL : https://www.pinterest.fr/pin/415879346820875267/?lp=true 36 - Frise chronologique des inonvations de Sheffield. Document personnel. 37 - Jim Duxbury et Rex Features, Striking miners at Orgreave Colliery near Sheffield in June 1984. Photographie. URL : https://www.thetimes.co.uk/article/thatchers-secret-plan-to-catch-miners-smuggling-sovietcash-xbngtmtlq50 38 - N.c., N.c., N.c.. Photographie. URL : https://libcom.org/library/brief-history-crisis 39 - Martin Jenkinson, Striking miners from Cortonwood join the Lord Mayor’s Parade in Sheffield to thank the people of the City for their support, 1984. Photographie. URL : https://martinjenkinson.photoshelter.com/image/I0000lA8D_2nx2Mg 40 - Martin Jenkinson, Sheffield Trades Council marching in support of striking miners on Yorkshire & Humberside Regional TUC day of action in Sheffield. 21 May 1984. Photographie. URL : https://martinjenkinson.photoshelter.com/image?&_bqG=67&bqH= JxNjs0KwjAQhN.m5ypYSyGHNIm4WBPJj1gvodbWilbEVqFvbyJFPezuN8vuMMPQT p5mn7V5Gb10fUgLGu. 41 - Localisation des suburbs et des parcs communautaire, Document personnel. 42 - N.c,N.c.,N.c., Photographie. URL : https://www.telegraph.co.uk/travel/ski/news/Sheffield-Ski-Village-how-the-dry-slopethat-inspired-Team-GB-lies-in-disrepair/ 43 - N.c,N.c.,N.c., Photographie. URL : https://www.telegraph.co.uk/travel/ski/news/Sheffield-Ski-Village-how-the-dry-slopethat-inspired-Team-GB-lies-in-disrepair/ 44 - Kok Wei,N.c.,2012, Photographie. URL : https://myswagteam.wordpress.com/tag/heeley-city-farm/ 45 - S’évader de Sheffield , Document personnel 46 - @theoutdoorcity, repost @visitsheffield, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/BUMQM9KFMVM/?taken-by=theoutdoorcity 47 - @theoutdoorcity, repost @anna_paxton_, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/BVhmJeAHh3r/?taken-by=theoutdoorcity 48 - @theoutdoorcity, repost @invertimages_, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/Bhy82bejmz_/?tagged=outdoorcity 49 - @theoutdoorcity, repost @pat.dark_ventures, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/Bhyo9ZAD6rs/?taken-by=theoutdoorcity 76

iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

Fig 50 - @theoutdoorcity, repost @erinjoycelorraine, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/Bf0KjuWndBQ/?taken-by=theoutdoorcity

Fig 51 - @theoutdoorcity, repost @_ali_bongo_, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/Bem72pKn5Q1/?taken-by=theoutdoorcity

Fig 52 - @outdoorcity, repost @walkwithnatalie, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/BjIOdzyB_BP/?tagged=outdoorcity

Fig 53 - @outdoorcity, repost @cannonfodderuk, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/BEB5Ld-mDlW/?taken-at=302499021

Fig 54 - @peakdistrict, repost @nicryan91, Instagram, Photographie. URL : https://www.instagram.com/p/BjnVKaEHRAg/?tagged=peakdistrict

Fig 55 - Localisation du centre ville et du CIQ. Document personnel. Fig 56 - Cinema Showroom, N.c., N.c. Photographie. Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig

URL : http://www.sheffield.towntalk.co.uk/events/d/78772/monkey-butler-improv-come dy-show/ 57 - Cart wright pickard, Sheffield. Photographie. URL : http://www.cartwrightpickard.com/projects/workplace/commercial-occupier/al bertworks-sheffield/ 58 - Will Robert, N.c., N.c. Sheffield. Photographie. 59 - Localisation de la technopôle et du centre commercial Meadowhall. Document personnel. 60 - N.c., N.c., N.c. Sheffield. Photographie. URL: http://canacopegdl.com/single.php?id=https://plazalondon.files.wordpress. com/2012/05/search-office-space-meadowhall-sheffield.jpg 61 - Jonathan Webb, N.c. Sheffield. Photographie. URL : https://aeroengland.photodeck.com/-/galleries/yorkshire/sheffield/-/medias/cea36e951219-4b68-b587-f5ea15f6002c-aerial-photograph-of-sheffield-south-yorkshire-england-uk-showi 62 - Localisation des deux universités et des offres locatives étudiantes. Document personnel 63 - Bond Bryan Architects, Charles Street - Faculty of Development and Society, Mars 2016, Sheffield. Photographie. URL: https://www.bondbryan.com/sheffield-hallam-univeristy-charles-street 64 - Sheffield Hallam Université,N.c., N.c.. Sheffield. Photographie. URL: https://www.shu.ac.uk/study-here/postgraduate-study 65 - Jody Dalton, Université Sheffield, 22 mars 2016. Sheffield. Photographie. URL: http://www.catalyst-magazine.net/articles/university-of-sheffields-students-union-best-inthe-uk/ 66 - Westone, N.c, N.c. Sheffield. Photographie. URL: http://westone-student-accommodation-sheffield.co.uk 67 - Twelve Architects, The Diamond - the University of Sheffield, N.c. Sheffield. Photographie. URL: http://westone-student-accommodation-sheffield.co.uk 68 - La « Golden Road », un outil marketing pour upgrader le centre ville. Document personnel. 77

iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

Fig 69 - Max rousseau, Panneau commandité par le conseil à l’entrée du centre-ville, 2005,

Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig Fig

Sheffield. Photographie. URL : http://www.revue-urbanites.fr/la-trajectoire-neoliberale-de-deux-villes-industrielles-britan niques-manchester-et-sheffield-entretien-croise-avec-vincent-beal-et-max-rousseau/ 70 - Shutterstock, Sheaf Square, Sheffield, N.c. Photographie. URL : https://www.shutterstock.com/video/clip-6471542-stock-footage-sheffield-southyorkshire-uk-may-sheaf-square-fountains-sheaf-square-is-part-of-the.html?src=rel/3435461:5 71 - CIQ Urban Forum, Golden road, 5 novembre 2014,Sheffield. Photographie. URL : https://ciqurbanforum.wordpress.com 72 - N.c., Winter Garden, N.c., Sheffield. Photographie. URL : https://fr.hotels.com/ho179852/novotel-sheffield-centre-sheffield-royaume-uni/ 73 - John Shippen, Sheffield Peace Gardens, 14 mars 2009. Photographie. URL : http://gallery3.shippen.org.uk/index.php/2009-Album/2009-03-14-Sheffield-PeaceGardens 74 - Photographie personnel réalisé lors de notre voyage. 75 - N.c., Devonshire Park, N.c. Sheffield. Photographie. URL : http://www.sheffield2let.co.uk/listing/5-bedroomsapt-7-12-walsh-courts1-2fy109-pppwincl-bills/ 76 - Helen Robertson, Crucible Thêatre, 1 avril 2012, Sheffield. Photgraphie. URL : http://www.yti.org.uk/wordpress/2012/04/democracy-in-sheffield-report-by-helenrobertson/ 77 - N.c, Town Hall, N.c., Sheffield. Photographie. URL : https://www.expedia.com/pictures/england/sheffield/sheffield-city-hall.d6326549/ historical?view=large-gallery&photo=167420 78 - Paolo Margari, Park Hill, N.c., Sheffield. Photographie. URL : https://www.archdaily.com/791939/ad-classics-park-hill-estate-sheffield-jack-lynn-ivorsmith 79 - N.c,N.c.,N.c., Sheffield. Photographie. URL : https://www.themodernhouse.com/sales-list/5998-3-park-hill/ 80 - Daniel Hopkinson,N.c.,N.c., Sheffied. Photographie. URL : https://www.architectsjournal.co.uk/park-hill-by-hawkinsbrown-withstudio-egret-west/8644076.article 81 - Murdo Macleod, Jason, next to the neon version of his original message. N.c. Sheffield. Photographie. URL : https://www.theguardian.com/global/2016/aug/21/tragic-story-of-sheffield-park-hill-bridge 82 - Bridgette Meinhold, N.c.,N.c., Sheffied. Photographie. URL : https://inhabitat.com/massive-park-hill-post-war-slum-being-regenerated-into-a-colorfuland-bright-housing-complex/park-hill-hawkins-brown-14/

Fig 83 - Paul Dobraszczyk, N.c.,N.c., Sheffied. Photographie. URL : https://medium.theuxblog.com/park-hill-what-the-most-divisive-building-in-sheffield-canteach-us-about-design-f968690405ad

Fig 84 - Peter Bennett, N.c.,N.c., Sheffied. Photographie. URL : http://cozycountryhomefixins.blogspot.com 78

iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

Fig 85 - N.c., N.c., N.c.. Sheffield. Photographie. URL : https://www.urbansplash.co.uk/residential

Fig 86 - Hawkins Brown architects, Plan appartement réhabilité. Fig Fig Fig

Fig Fig Fig

URL : https://www.archdaily.com/174968/park-hill-hawkins-brown-with-studio-egretwest/5016051528ba0d1598000724-park-hill-hawkins-brown-with-studio-egret-west-plan 87 - Torchlight , N.c., N.c. Sheffield. Photographie. URL : https://www.28dayslater.co.uk/threads/porter-culverts-waitrose-decathlon-shef field-march-2017.107757/ 88 - N.c., N.c., N.c. Sheffield. Photographie. URL : https://www.landscapeinstitute.org/news/national-living-waterways-awards-winners-an nounced/ 89 - Hive Mind, N.c., N.c. Sheffield. Photographie. URL : https://hiveminer.com/flickr_hvmnd.cgi?method=GET&textinput=nursery,sheffield& sorting=Interestingness&page=2&photo_number=50&originput=nursery,sheffield& sort= Date%20Posted,%20new%20first&search_type=Tags&tag_mode=all&photo_type=250&nfor m=t&search_domain=Tags 90 - N.c.,Porter Brook Pocket Park, N.c. Sheffield. Potographie. URL : https://canalrivertrust.org.uk/2016-living-waterways-awards/winners-announced 91 - Theo, Wandle fishing with audience., 11 juillet 2017. Sheffield. Photographie. URL : http://www.urbantrout.net/pic-of-the-day-wander-up-the-wandle/wandle-fishing-withaudience/ 92 - Don Catchment Rivers Trust, N.c., N.c. Sheffield. Photographie. URL : https://dcrt.org.uk/archives/event/don-valley-way-volunteer-day-kilnhurst

FILMOGRAPHIE

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VID 03 - Modernist Estates. Park Hill housing project. [ vidéo en ligne ] Viméo, 2 septembre 2014 [ vu le 3 mars 2018 ] URL: https://vimeo.com/75012877

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iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

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iconographie-FILMOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE

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Sheffield est du ville du nord de l’Angleterre dans le south yorkshire. Cette ville était connu pour son industrie sidérurgique et avait pris le surnom de Steel City. Situé dans un amphithéatre naturel et au confluent de cinq rivières, la ville s’est appuyé sur ses ressources naturelles pour se developper. Avec la désindustrialisation, Sheffield doit se réinventer comme de nombreuse ville d’Angleterre. Sa particularité est du au fait qu’elle a misé sur les deux universités qui se trouve en son centre-ville. La studentification s’est transformé en gentrification, divisant la ville entre le centre et les suburbs. Un dernier territoire reste un lieu de cohabitation, les berges, anciennement colonisé par l’industrie, offre aujourd’hui un espace public qui rassemble.

PROJET DE FIN D’ÉTUDES JUIN 2018 DIRECTEUR D’ÉTUDE ÉTIENNE LENA ET RESPONSABLE DU MASTER STÉPHANIE DAVID