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international
Photos : Sophie Chapelle
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CITTÀSLOW Des villes où il fait bon vivre C’est à Orvieto qu’a été signée en 1999 la charte fondatrice de Cittàslow – littéralement “ville lente” – par les maires de quatre villes italiennes : Bra, Greve in Chianti, Positano et Orvieto. A ensuite été lancé un deuxième réseau, celui des Città del buon vivere – “villes où il fait bon vivre” –, suivi par d’autres... Pier Giorgio Oliveti, directeur de Cittàslow, s’efforce de briser l’image négative qui colle à l’idée de lenteur, plaidant que l’on gouverne le temps au lieu d’être gouverné par lui. Toute ville du monde de moins de 50 000 habitants peut adhérer à ce réseau, 147 l’ont déjà fait. Enquête de Sophie Chapelle, journaliste. Le cadran solaire de la tour de la Via Duomo affiche 19 heures. Les rues étroites et pavées d’Orvieto, en Italie, s’animent doucement : les magasins sont rouverts depuis la fin d’après-midi, les serveurs installent les tables des cafés au soleil, des papis assis sur des bancs regardent couler le temps. Dans le dédale des ruelles libérées des files de stationnement, le regard s’accroche partout, aux églises, aux arches, aux tours et aux palais. Seuls quelques minibus fonctionnant au gaz viennent déranger les marcheurs. Nichée au sommet d’un rocher de tuf volcanique, la cité médiévale d’Orvieto domine l’autoroute et la ligne à grande vitesse reliant Florence à Rome. La sensation d’être dans un îlot de calme au cœur d’un océan de folie affleure partout.
“La lenteur permet d’être plus efficace” C’est dans cette ville qu’a été signée en 1999 la charte fondatrice de Cittàslow – littéralement “ville
lente” en français – par les maires de quatre villes italiennes : Bra, Greve in Chianti, Positano et Orvieto. À l’initiative de cette réunion, on retrouve Carlo Petrini, le fondateur de Slow Food, un mouvement dans lequel l’art culinaire italien se nourrit de traditions locales, de diversité, de respect de l’environnement et de patience (cf. encadré page suivante). Si l’association Cittàslow s’engage dans sa charte à promouvoir les valeurs de Slow Food, elle affiche des objectifs plus audacieux, dépassant la culture de la bonne table. “Les villes qui se sont distinguées dans la recherche de la qualité gustative ont décidé de mutualiser leurs expériences en élargissant leur attention à la qualité de l’hébergement, des services et du tissu urbain”, mentionne la charte. Un nouveau réseau est né, celui des Città del buon vivere, autrement dit “des villes où il fait bon vivre”. Ces utopies pratiques ont leur quartier général dans un monastère du XIVe siècle en plein centre histo-
novembre-décembre 2011 - N° 381 / URBANISME / 25
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