Fondatrice et Directrice de Publication
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Mise en page et Graphisme
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P. 3 3 D O S S I E R Ces PME qui se lancent dans le Made in Cameroon
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P. 9 2 E N Q U Ê T E Chococam, quelle est aujourd’hui la recette de l’entreprise chocolatière ?
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P. 2 4 D E C R Y P TA G E DREAMER, Manuela EBE: La promotion du Made In 237 sur les réseaux.
S O M M A I R E
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P. 1 0 D E C R Y P TA G E Etats des lieux sur la promotion, la commercialisation et la consommation des produits Made in
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Cover Story: Rencontre avec Pauline ROUSSEY
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P. 9 0 E N Q U Ê T E Est-ce vraiment du Made in Cameroon ?
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Cameroon.
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E D I TO
Les produits Made In Cameroon, bien que de plus en plus nombreux, ont-ils réellement la côte auprès des consommateurs? C’est la question que nous nous sommes posés dans le nouveau numéro de C’Koment Magazine. En effet, contrairement aux produits étrangers (très souvent asiatiques) qui ont pignon-surrue dans nos marchés et dans nos commerces, les produits locaux restent encore rares (surtout dans nos placards et nos assiettes). Pourtant, malgré cette bien triste réalité, des entreprises ont décidé de faire du “Made In Cameroon” leur crédo en proposant des produits de bonne qualité, correctement marketés et à des prix avantageux. Elles sont présentes dans de nombreux domaines : de l’alimentaire aux outils de production, sont de diverses tailles : TPE ou même géant de l’industrie et font déjà le bonheur de nombreux consommateurs. Conscients de l’importance de cette problématique, nous avons décidé de porter notre numéro Mars-Avril sur la promotion et la valorisation des produits locaux. Nous nous sommes posés diverses questions: Le Made In Cameroon séduit-il réellement les consommateurs camerounais? Sont-ils toujours de bonne qualité (à quoi doit-on faire attention)? Outre ces questions, nous avons également porté notre regard sur les entreprises qui excellent dans le Made In Cameroon, grandes comme petites, qui sont ces entrepreneurs qui à l’instar de Pauline Roussey d’Africa Bio ici en couverture, s’attèlent au quotidien à mettre en valeur les produits locaux camerounais ? Tout cela et bien plus encore, sont les condiments que vous retrouverez dans la sauce (clin d’oeil à Reniss - La Sauce) du numéro Mars-Avril de C’Koment Magazine que je vous invite à déguster sans modération et à partager autour de vous également. Que vous souhaiter de plus si ce n’est une bonne lecture ! Amicalement .
Gaëlle Onana / @stella_onana Directrice de Publication C’koment Magazine
NEEMA AGENCY
CONTACTS :
N N O O O O R R E E M M A A C C N N AM DMEADIE I
DECRYPTAGE
LE MADE IN CAMEROON DIFFICILE A PROMOUVOIR ? ETAT DES LIEUX
VOX POP AVIS
PROMOTEURS
MARS-AVRIL 2017 /
Etat des lieux sur la promotion et la commercialisation des produits Made in cameroon
15.
VOX POP: Les consommateurs sont-ils réceptifs aux produits Made in Cameroon ? Achètent-ils plus les produits locaux ?
16.
Le Made in Cameroon: Ce que pensent les internautes (avis et sondages)
21.
AKOUM, l’application qui fait la promotion des produits Made In 237
23.
DANGER: Eaux minerales & whisky en sachet Made In 237. Quels sont les risques pour la santé ?
25.
DREAMER, Manuela EBE: La promotion du Made In 237 sur les réseaux. Pourquoi cela est-il important ?
DÉCRYPTAGE
10.
D E C R Y P TA G E PA R O L E À U L R I C H D ' P O L A
ETAT DES LIEUX:
LA PROMOTION, LA COMMERCIALISATION & LA CONSOMMATION DES PRODUITS MAD E IN C AM EROO N Ulrich D’POLA KAMDEM est Économiste-Banquier. Diplômé du Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire en Economie, il est passionné par la création de richesses et les problématiques relatives au développement économique de l’Afrique. Ses centres d’intérêt vont de l’Économie Internationale à l’Inclusion Financière, en passant par l’Économie Monétaire et Bancaire, la Macroéconomie et l’Entrepreneuriat. Assistant Professeur en Banque et Finance, il a fondé et dirige la Start-Up « POLA CAPITAL » dont la mission principale est de promouvoir l’inclusion financière en Afrique. 1- Les produits Made In Cameroon n’ont pas réellement pignon sur rue dans nos marchés, nos assiettes ou nos placards, comment expliquer cela ? U.D: En partant du postulat classique selon lequel « l’offre crée sa propre demande »,, on peut dire que les produits made In Cameroon ne sont pas vulgarisés à cause de la faible offre qui les caractérise. En effet, le Recensement Général des Entreprises (RGE, 2009) réalisé par l’Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun montre que les Très Petites Entreprises (TPE) forment 85% du secteur de l’industrie camerounaise contre seulement 2% pour les Grandes Entreprises (GE). En rappel, les TPE emploient moins de 5 personnes et réalisent un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 15 millions FCFA (selon la classification de l’INS Cameroun). Ainsi, la faiblesse des effectifs et une capitalisation chétive de ces entreprises sont des facteurs limitants qui ne permettent pas de bénéficier des économies d’échelles afin d’avoir une production en masse des produits concernés.
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D E C R Y P TA G E Tout cela pourrait expliquer le sentiment de raréfaction que peuvent ressentir les consommateurs. 2- Existe-t-il aujourd’hui au Cameroun des politiques publiques qui visent à promouvoir la consommation des produits ‘Made In Cameroon’? U.D: Le contexte mondial actuel est dominé, au plan commercial, par des politiques du type « Produire localement, Consommer localement ». Loin d’être une négation de la mondialisation, ce nouveau postulat, emprunté au courant de l’Économie Sociale et Solidaire, s’impose aux Etats au regard des effets pervers d’une ouverture commerciale non contrôlée. Le Cameroun, pour sa part, ne saurait rester en marge d’un tel processus. En effet, suivant les instructions du Président de la République, Son Excellence Monsieur Paul BIYA qui appelait à « produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons », des initiatives ont été prises dans ce sens. Ces initiatives varient de la sphère publique à la sphère privée. Au niveau public, par exemple, le FESTICOFFEE (Festival International du Café du Cameroun) est organisé depuis 2012 par le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café et le Ministère du Commerce. Cet évènement national donne l’occasion de déguster dans plusieurs régions, les saveurs du café Made In Cameroon. A cet effet, en 2014, environ 500 000 tasses de café ont été dégustées au cours de cette manifestation. Dans le ressort de la sphère privée, l’association Fiers de Consommer Made In Cameroun (FCMC) s’est donnée pour mission la sensibilisation des camerounais à la consommation des produits locaux qui serait le gage de la croissance économique du pays. De même, les évènements culturels et d’affaires comme la foire FOMARIC, le salon PROMOTE, ou la foire YA-FE sont des plateformes qui permettent de promouvoir les savoir-faire locaux camerounais.
3- Les consommateurs que nous avons interrogés se plaignent de la qualité, du manque de communication et des faibles stocks, des produits ‘‘Made In Cameroon’’, quelles sont selon vous les limites à la commercialisation massive de ces produits ? U.D: Une commercialisation massive des produits Made In Cameroon passe d’abord par une production massive desdits produits. Il s’agit d’une relation de correspondance puisque comme nous l’avons dit précédemment, « l’offre crée sa propre demande ». En effet, dans la sphère réelle, on ne vend que ce qu’on a produit. Dans ce sillage, les Très Petites Entreprises existantes doivent urgemment migrer vers le segment des Petites et Moyennes Entreprises afin de densifier l’offre de produits. Ensuite, il faut communiquer suffisamment. En effet, les limites évoquées par notre panel de consommateurs sont réelles et pertinentes. Malheureusement beaucoup d’entreprises, au Cameroun, ne communiquent pas ou alors communiquent peu sur leurs produits. De par mon expérience personnelle, j’ai souvent remarqué la présence de certains produits camerounais sur les étalages et bizarrement, n’avoir jamais entendu en parler soit à la télé ou alors à travers les réseaux sociaux. C’est regrettable car nous sommes à l’ère de l’information. Par conséquent, seules les entreprises qui mettront l’information et le client au cœur de leurs métiers pourront prétendre à des parts de marchés considérables. On peut également constater que le nonrespect des normes est une autre difficulté qui menace la commercialisation massive des produits Made In Cameroon. Certaines entreprises s’efforcent d’avoir des produits ne respectant ni les normes prévues par l’ANOR (Agence de la Norme et de la Qualité du Cameroun), ni celles éditées par l’Organisation Internationale de la Normalisation (ISO). Cela est de nature à générer ce que les experts
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D E C R Y P TA G E PA R O L E À U L R I C H D ' P O L A K A M D E M du marketing appellent « une mauvaise expérience-client » qui, inéluctablement, induira des pertes de parts de marché. 4- Pouvons-nous dire que la concurrence (et la pression) opérée(s) par les produits étrangers au Cameroun est déloyale (Oui/ non, et pourquoi ?) U.D: Nous vivons dans un monde globalisé avec une internationalisation des échanges qui s’est accrue au cours des années 1980. Ainsi, le Cameroun ne vit pas en autarcie. Vu sous cet angle, dire que la concurrence opérée par les produits étrangers au Cameroun est déloyale serait faire preuve de myopie intellectuelle. En effet, le postulat d’Adam Smith (le père de l’Économie Politique Internationale) stipule que « Chaque pays doit valoriser son avantage absolu ». Il n’y a donc aucune raison de craindre la pression opérée par les produits étrangers puisqu’il y a toujours un gain à échanger. Je pense sincèrement que le problème de nos entreprises camerounaises se trouve ailleurs. Il réside dans leur capacité à innover et à anticiper sur les besoins futurs de notre société. La question c’est de savoir quelle valeur ces dernières mettent dans leurs produits ? Un génie du monde des affaires, Peter Drucker en occurrence, montre qu’il existe deux départements clés dans une entreprise à savoir : le Département de la Recherche-Développement ou de l’Innovation et le Département du Marketing. Dans ce sillage, les entreprises étrangères ont certainement une longueur d’avance sur les nôtres vu que ces dernières investissent massivement dans la R&D (Recherche et Développement), l’Acquisition des Talents, et le Marketing. Avec ces actions, elles se comportent en « leader » et deviennent des « price makers » (faiseurs de prix). Par contre, nos entreprises ne vont se contenter que de réagir ; et devenir des « followers ». Une illustration parfaite de cette situation
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c’est de voir qu’au Cameroun, beaucoup de personnes possèdent des iPhone et Samsung Galaxy alors qu’il existe une entreprise camerounaise qui fabrique le X-Net Phone par exemple. 5- Les producteurs des produits Made In Cameroon prennent comme principal argument aujourd’hui la qualité de produit pour justifier les prix souvent dérisoires qu’ils appliquent, est-ce selon vous un argument commercial suffisant et réaliste ? U.D: Pour le commun des mortels, un prix bas est nécessairement un indicateur de la mauvaise qualité d’un produit. Par contre, un prix élevé signifierait que le produit a une qualité supérieure. Cependant, n’oublions pas que le prix de vente d’un produit reflète les coûts de production et la valeur (ou bénéfice) que l’entrepreneur souhaite dégager de sa production. Ainsi, au rang des coûts de production, la main d’œuvre est une composante essentielle. Plus le prix de la main d’œuvre est bas, plus le coût de production est bas et, en définitive, on obtient un prix de vente raisonnable. Les produits d’origine chinoise en sont la parfaite illustration. Dès lors, le problème dans notre système ne serait pas tant le bas prix relatif de la main d’œuvre, mais plutôt la qualité de cette main d’œuvre. Il est alors crucial de savoir si ceux qui contribuent à la production de nos produits sont les bonnes personnes occupant les bons postes. En effet, en recrutant un Licencié en Biochimie à la place d’un Ingénieur en Biologie Moléculaire, on peut nettement nuire à la qualité du produit final durant le processus de fabrication d’un lait de toilette par exemple. Davantage, en matière de stratégie commerciale, la différenciation par les prix est un argument pertinent si et seulement si une réduction du prix de vente permet d’augmenter les quantités des produits vendues. Or, dans notre contexte, une réduction du prix de vente des produits Made
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D E C R Y P TA G E PA R O L E À U L R I C H D ' P O L A K A M D E M In Cameroon ne se traduit pas nécessairement par une augmentation des quantités vendues. 6- Au niveau des grand groupes, certains comme le Groupe Nana Bouba, ont réussi à avoir un positionnement favorable au sein de la société camerounaise, pourtant d’autres société comme la SEMRY peine à commercialiser leur produit au niveau local, comment expliquer ce paradoxe ? U.D: Votre remarque est pertinente. Nous avons, premièrement, devant nous deux modes d’organisation diamétralement opposés. Le Groupe Nana Bouba, spécialisée dans l’Agroalimentaire et 13ème fortune en Afrique Francophone selon le Magazine Forbes Afrique 2016, est un groupe privé dirigé par un visionnaire et un capitaine d’industries à savoir Monsieur Nana Bouba. Par contre, la SEMRY qui désigne la Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua est une société à capitaux public, spécialisé dans l’Agroalimentaire, dont l’Etat du Cameroun est l’actionnaire unique. Deuxièmement, ces deux entités diffèrent de par leurs objets. En effet, la SEMRY a plus une mission sociale et moins orienté vers le profit alors que le Groupe Nana Bouba vise essentiellement le profit. Ce dernier possède d’ailleurs une fortune estimé à environ 320 millions de dollars US. Cette différence en termes d’objet trouve son prolongement au niveau de la vision qui caractérise leurs dirigeants respectifs. Le manager de la SEMRY est nommé par décret et ne rend compte qu’à celui qui l’a nommé tandis que celui du Groupe Nana Bouba est élu et rend des comptes auprès des actionnaires. Le premier est alors limité dans sa vision tandis que le second a une vision plus globale de son activité. Ainsi, l’obligation de résultats pousse l’équipe dirigeante du Groupe Nana Bouba à adopter des stratégies commerciales innovantes afin d’être présente sur tous les segments de son
secteur d’activité. Cela leur permet de gagner des parts du marché et contribue alors à rentabiliser leur activité. 7- Le circuit de distribution des produits en est sûrement pour beaucoup également, les grandes surfaces ne laissent pas (voir très peu) de place au Made In Cameroon dans leurs rayons. Cela devrait-il constituer une contrainte ? U.D: Dans la sphère réelle, on ne vend que ce qu’on a produit. S’il n’y a pas de production, il n’y a pas de ventes. Le patriotisme doit être de mise dans la promotion du Made In Cameroon. Dans ce sillage, j’appelle à la création du Salon International de la Promotion du “Made In Cameroon” (SIPMIC). Cela permettrait de mettre en relief les initiatives locales et favoriserait la promotion des circuits courts de production et de consommation. Cependant, le capitalisme étatique doit pouvoir vanter et mettre en avant les produits faisant la fierté du Cameroun. Voilà la réflexion majeure de l’article que j’ai publié au mois de Février 2016 sur le sens de la création des richesses au Cameroun. Nos dirigeants pourraient exiger, à travers une série d’ordonnances, la création des rayons de produits uniquement Made In Cameroon dans toutes les surfaces de distribution et de commercialisation (supermarchés, supérettes, etc.) sur l’étendue du territoire national. Au-delà de promouvoir des rayons Made In Cameroon, l’Etat du Cameroun pourrait aussi s’engager à réserver 85% des marchés publics aux Petites et Moyennes Entreprises camerounaises. On verrait alors une redynamisation de ce secteur aujourd’hui essoufflé. L’idée c’est de ne pas importer ce que les entreprises locales seraient capables de produire. Par exemple, les tables et les chaises dans nos administrations publiques pourraient être aisément produites à Bonabéri, à Muyuka ou à Mvog-Bi au lieu d’être importées de la Chine ou de la Suède. C’est
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D E C R Y P TA G E le « protectionnisme éducateur » et des pays comme la France, à travers l’Ex-Ministre Arnaud Montebourg, encouragent la création des espaces de promotion du «Made In France» depuis 2011.
IDEE
8- Enfin, pour terminer, vous en tant que consommateur, seriez-vous prêt à payer 10, voire 15% de plus pour un produit “Made In Cameroon” ? Et pour quelles raisons ?
ENTREPRISES
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U.D: Promouvoir le Made In Cameroon est une impérieuse nécessité pour notre économie nationale et nos systèmes productifs locaux. Le Made In Cameroon est notre apport, en tant que pays, au concert de la mondialisation. Le Made In Cameroon c’est notre carte d’identité dans le système des échanges internationaux. À cet effet, je ne vois pas comment je serai réticent à débourser 10 voire 15% de plus pour un produit local ; du moment où ce dernier permet à notre pays de prétendre à des avantages stratégiques dans les continents d’avenir que sont l’Afrique et l’Asie. Ce n’est qu’à travers des actions pareilles que nous pourrions aider à relever nos taux de croissance, à réduire les inégalités de revenus et contribuer à la réalisation des objectifs de la « Vision 2035 » contenus dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi.
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Propos recueillis par Gaëlle ONANA
STRATÉGIES
SUCCÈS
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D E C R Y P TA G E
VOX POP
Les consommateurs sontils réceptifs aux produits Made In Cameroon ? Achètent-ils plus les produits importés ou les produits locaux ? Pour diverses raisons, les produits du marché local n’ont pas assez de succès auprès des consommateurs. Il semblerait que les camerounais n’ont d’yeux que pour ce qui vient d’ailleurs. Afin d’en savoir plus sur le sujet, nous sommes allés à la rencontre de ces consommateurs là. A travers leurs mots, ils nous en disent plus sur ce qu’ils pensent exactement du sujet.
Amanda: « Ces produits-là ne sont pas donnés » Les consommateurs sont peu réceptifs aux produits made in Cameroun. La raison est qu'ils ne sont pas donnés. Les prix ne sont pas souvent abordables. Je prends l’exemple de Bold Make Up, combien achèterait un crayon de maquillage à 24000 FCFA ? Les bourses des camerounais ne le permettent pas! Aussi au niveau de la qualité, ce n’est pas toujours ça en ce qui concerne les produits du 237 donc voilà pourquoi les consommateurs préfèrent ce qui vient d’ailleurs.
Jonathan : « Je ne fais pas encore assez confiance à ce qui se fait localement » Pour ma part, les camerounais sont, ou plutôt nous sommes plus réceptifs aux produits importés
tout simplement parce qu’ils paraissent plus authentiques. La qualité des matières, les finitions, le design et même parfois le prix. Je ne fais pas encore assez confiance à ce qui se fait localement.
Pamela : « Ca dépend des produits » Les consommateurs ne sont pas très réceptifs aux produits Made In Cameroon parce qu’ils mettent très souvent en doute la qualité de ces produits. Après je pense que ça dépend des produits ; quand il s’agit du domaine du textile par exemple, on constate que de plus en plus, on achète ce qui se fait ici chez nous. Je parle notamment des différentes marques de vêtements et autres. Maintenant en ce qui concerne les produits alimentaires, les cosmétiques, etc, c’est beaucoup plus des produits étrangers.
Francky Y : « Les Camerounais sont négligents » Je pense que les camerounais sont tout simplement négligents dans le sens où, même quand ils décident de faire quelque chose, ils ne prennent pas le temps de bien le faire. Ils ne mettent pas assez d’accent sur le packaging par exemple, et parfois même sur le nom du produit. Tout ceci fait en sorte que le produit n’attire pas de clients même si au fond il peut s’avérer être bon. Aussi, le plus souvent, quand le produit est bon, au fil du temps, les producteurs ou l’entreprise qui s’en occupe se contente de faire ce qu’elle a toujours fait, elle ne cherche pas à innover.
Christian Z : « Les fabricants Camerounais ne sont pas suffisamment convaincants » Les camerounais préfèrent acheter les produits importés que les produits locaux parce que nous pensons encore que ce qui est étranger est forcément de meilleure qualité. Mais il ne faut pas croire que le Cameroun n’est pas prêt à consommer des articles « Made In Cameroon » c’est juste que les fabricants ne sont pas suffisamment convaincants. Reporter : Kevin ALIMA
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D E C R Y P TA G E SONDAGE
LE MADE IN CAMEROON DES INTERNAUTES Si le Made In Cameroon devient de plus en plus à la mode, c’est aussi grâce à la promotion faites sur les réseaux de produits créés par des jeunes entrepreneurs visant à encourager les camerounais à consommer local. C’est donc tout naturellement que nous avons interrogé les internautes sur la question. Regardons ensemble leur réponse.
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1/ A quoi attachez-vous le plus d’importance quand vous devez acheter un produit empaqueté / brandé alimentaire ?
A cette question, nous avons récolté 112 participations. Le sondage a été effectué sur Twitter sur une durée de 48Hrs. Les résultats sont les suivants :
• 28% s’attardent sur le prix du produit ;
• 4% regardent surtout l’origine ;
• 20% sur le packaging du produit ;
• 48% sont très pointilleux sur la qualité.
Nous en ressortons donc que selon notre panel composé de 112 internautes, 48% attachent surtout de l’importance à la qualité du produit avant de l’acheter. La question que l’on peut se poser est, comment jugent-ils donc cette qualité ? Des éléments de réponse croisés avec la consommation des produits Made In Cameroon dans la suite de notre mini-enquête 2.0
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2/ Êtes-vous aujourd’hui capables de dépenser 10 à 20% de plus pour acheter un produit Made In Cameroun ?
75 internautes se sont prononcés sur cette question et il en ressort les résultats suivants : • 16% ne sont pas prêts à payer plus pour du Made In Cameroon ; • 13% disent pouvoir le faire par solidarité ; • 7% ne le feront pas, ils pensent d’ailleurs ainsi “l’argent de qui ?” • Et enfin, 64% sont prêts à le faire si la qualité est bonne.
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La variable qualité revient encore ici nous montrant qu’elle reste un critère prioritaire dans l’achat du produit, surtout alimentaire. En effet, la qualité d’un produit peut se rapporter non seulement à sa provenance, son goût, son empaquetage, etc. C’est une notion plutôt subjective en fonction des consommateurs, mais qui est tout de même encadrée par des normes juridiques qui régulent la possible mise en vente ou pas d’un produit.
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D E C R Y P TA G E Pour Djouwe Gervais le problème vient de : “Packaging, accessibilité et professionnalisme. L'emballage et l'achalandage ne sont pas souvent très attractifs. Quand tu as la chance d'en trouver tu en prends beaucoup car on sait jamais, tu ne vas pas en trouver chez Mamadou ou au supermarché. Et les promoteurs font du jonglage au lieu de faire de la gestion. Du coup, fabrication artisanale, peu d'accès aux finances, faible quantité de production et donc faible niveau de ventes et ça disparait. Je refuse de faire mention de la qualité car j'ai très rarement eu des retours négatifs des produits MIC. Il y a de la qualité mais l'exécution est bancale”.
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Pourquoi consomme t-on peut de produits Made In Cameroon ?
Une question centrale, à laquelle 147 internautes ont bien voulu répondre. Les résultats de sont plutôt intéressants : • 5% trouvent les produits Made In Cameroon brandés trop chers ; • 10% considèrent qu’il manque de diversité dans les produits proposés ; • 16% pointent du doigt la mauvaise qualité ; • Tandis que les 69% restants s’accordent sur le fait que les produits Made In Cameroon souffrent d’une mauvaise communication. La mauvaise communication dont il est question peut se rapporter à plusieurs choses : la communication visuelle avec le client (au niveau du packaging), la promotion du produit (à travers des campagnes de communication) mais aussi l’accessibilité. En effet, plusieurs internautes interrogés sur Facebook cette foisci, ont relevé ces points. Revenons sur leurs points de vue :
Pour l’entrepreneur Tony SMITH : “Le packaging et le branding restent le gros problème des marques et produits made in Cameroon. Ca ne donne pas envie d'acheter ou de consommer. Et aussi, Les entreprises derrière ces produits n'accordent très peu d'importance à leur identité visuelle. Ceci laisse penser à la mauvaise qualifier et aussi à un processus de production qui ne respecte pas les normes.” Rollin Lowolong quant à lui s’explique en disant “Pour ma part, il y a une généralisation du mauvais goût dans le style/Design des packagings. Aussi parfois quand le travail du graphiste (équipe créa) est bien fait, l'imprimeur vient réduire le tout à zéro. Conclusion: Mauvaise impression. Produit pas attrayant du tout.” Pour Stella Ekassi : “La qualité, le packaging et la disponibilité des produits. Pour ce qui est de la qualité les produits MIC ne sont pas toujours axés sur la qualité que l'on offre aux consommateurs on veut juste pourvoir à des besoins sans toutefois remplir ce critère pour illustrer, je prends l’exemple de camlait. Le packaging est moindre on ne mise pas sur l'emballage et le conditi,onnement qui d'ailleurs constituent des critères importants pour le choix du produit. La disponibilité, certains produits sont disponibles au lancement mais après ou pendant la phase de maturation on ne le retrouve que dans quelques surfaces. Ou alors il n’est disponible que dans certains endroits où certains ne peuvent pas s'en procurer”.
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D E C R Y P TA G E Pour Hiram Iyodi : “Je dirais qu'il y a aussi la qualité de la communication des producteurs eux-même. Ils ne vendent pas assez leur "Made In Cameroon". Tradex le fait assez bien dans la distribution des produits pétroliers, et O'pur avec son eau minérale. Sinon en général on ne sait pas quels sont les produits "M.I.C" et ou facilement les retrouver”.
malheureusement, même si la qualité est là d’une manière générale, l’attrait au niveau du packaging reste moindre. Le manque de communication, devient donc l’un des principaux handicaps des produits locaux. Qui pourtant pourraient séduire plus de monde. Car en effet, vu que très peu de consommateurs vérifient l’origine des produits qu’ils consomment avant de les acheter, il faudrait que les produits Made In Cameroon se mettent au standard des produits étrangers en terme de packaging et de communication, pour attirer plus les consommateurs. Mais l'État dans tout cela, a t-il un rôle à jouer ? Nous avons demandé aux internautes s’ils pensent que le gouvernement devrait mettre en place des politiques de concurrence plus efficaces entre les produits Made In Cameroon et les produits locaux, voici les réponses de nos 93 répondants :
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Face à tout cela, il nous a semblés intéressant, de nous interroger sur l’origine des produits brandés consommés par les internautes au quotidien. Retour donc sur Twitter, où 137 internautes ont bien voulu répondre à notre question :
• Pour 11% d’entre eux, les produits qu’ils consomment en général viennent d’Asie ; • Pour 21% de la France ; • Pour 25% du Cameroun ; • Et tenez vous prêts, 45% de notre panel affirment ne pas regarder l’origine du produit qu’ils consomment.
• 4% pensent que ce n’est pas utile ; • 6% ne sont pas vraiment pour car ils maintiennent qu’ils veulent continuer à pouvoir profiter des produits moins chers ; • 9% pensent qu’ils ne s’agit pas à l’heure actuelle d’une priorité ; • Et 81% affirment que oui, il faut de meilleures politiques. Le Made In Cameroon a donc encore du bon chemin à faire pour se positionner de manière considérable dans nos placards et frigos, mais rien n’est perdu, car au final, impossible n’est pas camerounais. Merci à #Twitter237 pour les réactions à nos sondages.
Article & Enquête réalisés par Gaëlle ONANA
En somme, les consommateurs sont pointilleux sur la qualité, une qualité qui au final est d’abord visuelle, car on achète un produit avec les yeux avant de le tester. Et au niveau des produits Made In Cameroon
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D E C R Y P TA G E
Origine des produits Inconnue Cameroun France Asie
Le gouvernement doit-il mettre en place des politiques de concurrence plus efficaces entre les produits Made In Cameroon ? 93 internautes ont répondu
oui ce n’est pas une priorité à l’heure actuelle ne sont pas pour ce n’est pas utile
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D E C R Y P TA G E
AKOUM, L’APPLICATION QUI FAIT LA PROMOTION DES PRODUITS MADE IN 237 On ne parlerait certainement pas de made in Cameroon ou le concept n’animerait pas de débats comme c’est le cas aujourd’hui s’il n’y avait pas eu des plateformes faisant la promotion des produits faits au Cameroun par des camerounais et à base des matières premières essentiellement camerounaises. Akoum, application mobile qui verra le jour en Mai prochain et qui compte à ce jour près de 700 abonnés sur les réseaux sociaux compte bien s’inscrire dans ce créneau et plus que jamais devenir l’annuaire de promotion par excellence des produits faits chez nous. La jeune Jessica EYA’ANE, fondatrice et promotrice de l’application a accepté de nous en dire plus. Jessica EYA’ANE - Fondadrice AKOUM 1- C’est quoi Akoum ? J.E: Avant toute chose, il est important de signaler qu’ Akoum veut dire « Richesse ». C’est une application mobile qui facilite la recherche d’informations sur les produits Made In Cameroon et les richesses de notre pays. Elle vous livre toutes les informations pratiques pour accéder aux produits.
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D E C R Y P TA G E 2- Qu’est-ce qui a véritablement été à l’origine de la mise sur pied du projet Akoum ? J.E: C’est parti d’un constat et d’une nécessité. La consommation locale joue un rôle déterminant dans le développement du tissu industriel d’un pays. En renforçant le secteur de la production, la consommation locale contribue non seulement à une augmentation significative du PIB national mais aussi encourage l’investissement local. Ces points de vue sur le secteur nous conduisent à faire les constats suivant : l’industrie locale résiste mal à la concurrence féroce livrée par les industriels étrangers qui bénéficient des économies d’échelle et les consommateurs camerounais sont davantage tournés vers la consommation de biens importés. En outre, de nombreux produits camerounais de qualité et à caractère innovant restent en marge d’achalandage et d’ouverture au marché intérieur et extérieur. C’est donc pour palier à ces différents enjeux que Akoum a choisi de répondre à l’appel du made in Cameroon. Sachant que favoriser la production locale, soutenir l’agriculture et le jeune tissu industriel camerounais en encourageant les producteurs locaux permettra de transformer structurellement l’économie nationale. Akoum fait la promotion tant des produits agricoles que des produits cosmétiques et d’autres vestimentaires. Elle met un accent sur la promotion des biens manufacturés pour encourager l’essor de notre industrie. 3- Par quels moyens Akoum compte-t-elle contribuer à l’essor du made in Cameroon ? J.E: Akoum choisit une démarche, celle d’interpeller tout un chacun sur la nécessité d’une consommation locale comme élément clé de la croissance d’une économie, sur la solidarité à l’achat des biens locaux, sur une conscience collective, sur les bienfaits de consommer des produits locaux et enfin sur le vivre ensemble. Akoum est conçue pour inciter à l’achat tout utilisateur de l’application mobile, changeant ainsi sa perception des produits locaux par le fait de lui proposer des produits
de qualité respectant les normes définies par les organes nationaux et internationaux. Akoum est également conçue pour arrimer chaque producteur aux normes suscitées. 4- Comment procédez-vous à la sélection des produits ? Quels en sont les critères ? J.E: Les consommateurs camerounais comme ceux du monde entier sont assez regardants sur les différents détails. Car ils sont eux aussi à la recherche de la qualité. C’est pourquoi nous l’équipe AVPL (Association pour la valorisation des produits locaux), dont fait partie Akoum nous nous rendons dans chaque localité de production pour observer et vérifier la conception des produits avant leurs référencement dans l’application. Nous sommes en contact permanent avec tous nos producteurs. Nous sélectionnons pour les camerounais les produits locaux qui répondent à leurs attentes. 5- Qu’est-ce qui distingue Akoum des autres plateformes de promotion du Made In Cameroon ? J.E: Akoum se distingue par le fait qu’elle est une application mobile facile d’utilisation et très pratique. Akoum fonctionnant comme un annuaire est conçu pour être plus qu’une application, c’est un outil de référence en matière d’achat. 6- Où trouvera-t-on l’application ? A quel moment les camerounais pourront enfin en profiter et en attendant par quels moyens contribuez-vous à la promotion du MIC en attendant sa mise à disposition ? J.E: Akoum sera disponible en Mai prochain sur Playstore, Appstore et Mboastore pour un début. En attendant nous sommes présents sur Facebook, Instagram et twitter. Nous avons également mis sur pied une communauté constituée d’amoureux du MIC. Propos recueillis par Stéphane TANG
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D E C R Y P TA G E
DANGER :
EAUX MINÉRALES & WHISKY EN SACHET MADE IN 237, QUELS SONT LES RISQUES POUR LA SANTÉ ? L’on se souvient de cette date du 14 septembre 2014 , date à laquelle était annoncée l'interdiction de production de substances alcooliques en sachets, et de l'interdiction au cameroun de vente de sachets d'eau non autorisés. Fort est de se questionner sur le pourquoi de ces interdictions. Eh bien cela est intrinsèquement lié au caractère néfaste de ces substances sur la santé. Pourquoi le gouvernement dit non ?
Eaux “minerales” en sachets, que buvons nous vraiment ?
En effet, pour les consommateurs excessifs d'alcool en sachet, ceci peut être une déclaration de guerre. Il a toujours été affligeant de constater que bon nombre de camerounais, jeunes ou plus âgés, dans le cadre urbain mais en majorité rural s’adonnent corps et âme à la consommation de l'alcool en sachet moyennant une modique somme de 100 francs ou même 50 francs cfa mais ceci à quel prix ? Évidemment c'est une occasion en or que de boire quelques centilitres de whisky au prix de rien, mais une occasion en or aussi de se retrouver six pieds sous terre de la manière la plus facile qui soit. Mais pourquoi ? Déjà, les principaux consommateurs de ces produits se recrutent parmis les couches défavorisées des populations sans forcément se préoccuper de leur santé, pour certains “la bière est trop chère” et pour d'autres “moins bonne que ces whiskys en sachets”. Cependant les professionnels de santé confirment que ces substances de par leur faible teneur en eau et leur teneur plus forte en alcool, réduisent
Ceci n'est pas un fait d'existence récente, l’eau en sachet fait son “show” en terre camerounaise depuis bien longtemps. Elle fait la joie des taximen, de bon nombre de passants, de joueurs de foot et même de commerçants en quête d'eau et de manière équivoque la richesse des différents producteurs de ces eaux qui tirent vers la centaine aujourd'hui. Cependant la question subsiste “que buvons nous?” La minéralité et la potabilité de ces eaux ne sont pas certaines, ni les conditions de production, ni même le cadre dans lequel ces eaux sont produites. Aujourd'hui pullulent encore dans l'illégalité de nombreuses eaux minérales en sachets produites clandestinement consommées par des camerounais. Pour les experts médicaux, le plastique a des effets cancérigènes pour l'homme, surtout lorsqu'il n'est pas approprié à la conservation de ces eaux considérées potables et minérales. Malgré les interdictions et différentes mesures prises par le gouvernement pour éradiquer ces substances en sachets, le danger subsiste, la vente clandestine , la
la capacité physique, conduisent aux attaques cardiaques , aux cirrhoses de foie, troubles nerveux et souvent à la folie.... De tels maux seulement au prix de 100 francs?
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production frauduleuse et la commercialisation illégale continue sur le territoire, la prise de conscience doit être impérative et immédiate pour les populations. Acheter un sachet d'eau, de whisky en sachet au prix de 100 francs cfa peut constituer une bonne affaire oui mais c'est aussi acheter “la mort à vil prix” Yvain KEMOGNE
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D E C R Y P TA G E
DREAMER AGENCY L’Agence de Promotion Commerciale.
« Consommons ce que
nous produisons, Produisons ce que nous consommons. »
Credit photo: Simone SONGUE
Le Made In Cameroon, c’est bien plus qu’une mode, certains en ont fait un réel leitmotiv. C’est le cas de Manuela EBE, banquière de profession, amoureuse des produits Made In Cameroon, qui à travers la plateforme Dreamer veut mettre en vitrine ce qui se fait de mieux au niveau local au Cameroun.
Premièrement Manuela, dites-vous d’où vous vient cette passion pour les produits locaux et surtout l’envie de les promouvoir à travers votre plateforme Dreamer ? M.E: Bonjour C’KOMENT Magazine et merci
de m’accorder cette interview. J’ai toujours été passionnée d’art et culture et très fouineuse de nature. En rentrant au Cameroun, j’ai été particulièrement frappée par des remarques de mes amis de promo qui étaient intrigués par ma décision de retrouver aussitôt ma terre natale à la fin de mon mémoire. J’ai eu droit à des « tu vas rentrer à la nage ? …Tu vas t’habiller comment désormais ? » .. J’ai alors compris à quel point, l’Afrique, malgré des avancées significatives, souffre encore de la vision tiers-mondiste très loin de la
Manuela EBE - Fondadrice DREAMER
réalité économique actuelle. Mon but était alors défini : porter les couleurs de mon pays le plus haut possible, en revalorisant son image notamment au travers du contenu digital (de qualité) qui se veut facile d’accès et sans limite de portée. Challenge que je me suis aussitôt lancée à travers AKOUMA dans un premier temps et que j’espère atteindre dès lors à travers ce nouveau projet qu’est DREAMER.
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D E C R Y P TA G E (La promotion du Made In 237) Elle n’a pas toujours été la vocation première de Dreamer, pourquoi avoir opéré ce changement d’angle ? Le Made In Cameroon serait-il donc aussi “vendeur” ? M.E: DREAMER se veut être une
plateforme de promotion commerciale et touristique de nos capitales. Parti d’un environnement global, nous avons affiné notre ligne éditoriale sur la valorisation des commerces/entrepreneurs locaux (qui se meurent par manque de visibilité) et le made in 237 qui est en plein essor et dont nous remarquons la qualité. Service pour les consommaterus
En parlant du Made In Cameroon, avec votre oeil d’expert et de passionnée, pourquoi selon vous a t-il encore du mal à gagner le coeur des consommateurs camerounais ? M.E: Selon moi, ces produits n’ont pas de mal à se faire aimer, mais plutôt à se faire connaître. Je l’ai très vite remarqué à chaque post portant sur un entrepreneur local, la portée est multipliée par dix ; ça a été le cas pour VIDAL dont la publication a été vue par près de 74 000 personnes et partagée 312 fois à ce jour via notre page Facebook. Cela prouve bien que les camerounais sont solidaires et veulent pousser leurs frères mais sont bien souvent en manque d’information. Le but est donc de faire correspondre l’offre et la demande selon un besoin bien ciblé.
Adresses sur DREAMER:
- Restaurants VIDAL dans son atelier Service pour les annoceurs
- Bons coins - Hôtels - Designer - Artisants - Idées activités
Profil DREAMER sur facebook
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D E C R Y P TA G E Vous conviendrez avec nous qu’il ne s’agit pas que d’une question liée aux consommateurs mais aussi souvent les producteurs, qui peut être ont encore des limites dans la commercialisation de leurs produits ? Vous qui observez ce secteur quelles sont-elles (limites) ?
Prenons un exemple simple : le riz, qui est un produit basique et très consommé au Cameroun, mais pourtant, la société de production de riz de Yagoua, trouve plus de clients à l’étranger qu’au Cameroun, dites-nous, qu’est ce qui n’a pas marché chez les camerounais ?
M.E: Tout à fait, les producteurs ont leur part
M.E: Partant de cet exemple, je pense qu’il
de responsabilité, leur manque de formation en marketing et études de marché est la principale limite à leur développement. En effet, produire ou réaliser c’est bien, mais encore faudrait-il s’assurer de la faisabilité de son projet. De l’agriculteur au chef d’entreprise, il est question ici pour chaque acteur d’une part d’évaluer le coût global de sa production (en prenant en charge l’ensemble des matières intervenant dans la chaîne, les coûts de consommation en eau-électricité, le coût de la main d’œuvre, l’amortissement du matériel…). D’autre part en fonction de ce coût de production défini établir sa cible, sa grille tarifaire et par conséquent les moyens mis en œuvre pour atteindre cette cible (étape souvent négligée).
y a là un problème de distribution déjà localement. Malheureusement on trouvera plus facilement du riz parfumé chinois dans une alimentation de proximité que du riz camerounais or les producteurs ont tout intérêt à chouchouter cette cible.
Pourtant ce n’est pas la qualité qui manque sur certains produits, mais du coup le Made In Cameroon ne devrait-il essayer de se faire son bout de chemin d’abord à l’exportation ? On dit que les camerounais aiment ce qui est à la mode non ? M.E: Je reste persuadée que l’exportation
ne serait pas la solution exclusive sur le court terme pour les acteurs du made in 237 car très peu accessible à chacun d’entre eux. Par ailleurs, les hommes de médias et autres célébrités (sportifs, DJ, artistes etc..) pourraient jouer un rôle déterminant sur le CONSOMMONS CE QUE NOUS PRODUISONS, PRODUISONS CE QUE NOUS CONSOMMONS.
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D E C R Y P TA G E Revenons à votre plateforme. Quand on sillonne votre page Dreamer sur Facebook, on tombe sur de nombreux produits. En terme de denrées alimentaires et de services, quels sont les projets qui vous ont le plus marqué depuis que vous faites la promotion du Made In Cameroon ? M.E: Depuis le lancement de la
page j’ai découvert tellement de produits et projets impressionnants grâce à mes recherches et certains contributeurs. J’ai par exemple adoré que Jean Francis me fasse découvrir cet agriculteur qui produit des fraises à Dschang, les conditionne et les revend à 2 000 f cfa la barquette ; j’ai été séduite par le talent et la disponibilité du maître boitier Vidal chez qui mon père s’est empressé de commander une paire et qui vous fait du sur mesure pour 100e (F CFA 65 957) et enfin j’ai été admirative par la qualité de travail et de services mise en œuvre chez ITONDI Maison d’hôtes, faites y un tour lors de votre prochain séjour à Yaoundé (mention spéciale pour leurs brunchs dominicaux).
Avant de se quitter Manuela, tout d’abord merci, et enfin, un petit dernier mot pour nos lecteurs qui ont surement eu un énorme plaisir à en apprendre plus sur Dreamer M.E: Merci à vous, merci pour cet espace
dédié aux jeunes camerounais et beaucoup de courage a votre équipe. J’invite tous les promoteurs camerounais, entrepreneurs et commerçants qui souhaiteraient se faire connaître via notre page et tous les passionnés de tourisme et blogueurs lifestyle intéressés par le projet à nous envoyer un mail : dreameragency1@gmail.com. Propos recueillis par Gaëlle ONANA
Nous arrivons à la fin de ce petit entretien, l’occasion pour vous de nous parler de Dreamer plus en profondeur. Quels sont vos orientations futures et surtout pourquoi & comment faut-il suivre vos activités ? M.E: Les orientations de DREAMER
ITONDI maison d’hôtes
sont tout d’abord de finir le site qui est construction, le projet est lancé depuis 2014 et a été réajusté suite aux retours de notre public. Nous préférons garder la surprise sur l’orientation définitive de DREAMER AGENCY, mais nous restons actuellement disponibles sur Facebook, Twitter et Instagram. Barquette de fraises cultivées à Dschang vendu à 2000 fcfa
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Rejoigneznous L'année 2017 s'annonce pleine de surprises chez C'KOMENT MAGAZINE. Si vous souhaitez rejoindre notre équipe, envoyeznous CV et lettre de motivation à l'adresse ckomentmagazine@gmail.com Nous recherchons : Des journalistes Des passionnés de culture camerounaise Des contributeurs Des photographes Des Event' ambassadeurs Des chefs de projet événementiel ... Et bien d'autres profils !
N N O O O O R R E E M M A A C C N N AM DMEADIE I
DOSSIER
CES PME QUI SE LANCENT DANS LE MADE IN CAMEROON AGROALIMENTAIRE
INVENTIONS
ENTREPRISES
BEAUTE
MARS-AVRIL 2017 /
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KENZA MARKET
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Le Made In Cameroon serait-il «sous-côté» ?
GARYLAND INTERNATIONAL:
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Artur ZANG
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Au coeur des nos plantations
au service de la santé
WENGE WOODS Cover Story: AFRICA BIO ZA’A AFYA TEA
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DOSSIER
N
INTRODUCTION:
PAGE 48 PAGE 52 PAGE 55
HABITÂT 237
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KMER PAD
PAGE 61
La boutique qui célèbre le «Made In Cameroon» La serviette hygiènique Made In Cameroon d’Olivia MVONDO B.
MADLYN CAZALIS SHU ANTA
PAGE 64 PAGE 67
Des produits de beauté Made In Cameroon
SANZO’O NATURAL BEAUTIES
PAGE 69 PAGE 71
FAM-BEURRE DE CACAO
PAGE 74
HIGOMA
PAGE 77
LA MBOX
PAGE 80
Tambours parlants
MIEL ROYAL
PAGE 83
Le Made In Cameroon serait-il sous côté ? La définition la plus basique du “Made In” renvoie à un terme qui s'utilise pour indiquer le pays dans lequel est fabriqué un produit. Il est donc question ici de mettre en exergue l’origine de tous ces produits que nous utilisons au quotidien. Le “Made in France”, le “Made in Usa”, voir encore le plus controversé “le Made in China” sont des marques déposées sur la plupart des objets du quotidien. Chacun de nous a un pull-over, une chaussure, un sac, une cravate venus de l’autre côté de la mer. Mais qu’en est-il du Cameroun ? Notre tendre et beau triangle national ne produit rien ou ses produits sont sous-cotés ? Nous penchons pour la deuxième hypothèse. Il est certes vrai que notre pays ne possède hélas pas encore le niveau d’industrialisation des pays développés mais nous avons des pépites que nous ne vulgarisons pas assez ! Avant de nous lancer dans une telle thématique, nous avons parcouru les rues et demandé à certains passants s’ils connaissaient tel produit ou tel
service, et à notre regret la réponse majoritairement donné était NON. Nous, par contre nous disons NON à l’ignorance, NON au silence qui entoure les créations et l’ingéniosité dans un climat socio-économique pas toujours favorable à des entrepreneurs. Ainsi, dans ce dossier, nous ferons un tour des idées les plus originales propres à notre Mboa. Elles se manifestent dans plusieurs secteurs tels que la mode, la cuisine, l’électronique, la beauté, la santé et bien d’autres. Nous ne sommes pas les premiers à promouvoir le Made in 237, nous ne serons sans doute pas les derniers mais nous voulons par ce geste participer à la vaste initiative de promotion de nos produits à l'échelle mondiale, à la revalorisation socio-culturelle notre mode de vie, de notre environnement ; ainsi qu’au soutien de ce qui se fait le mieux chez nous. Le meilleur se trouve à la suite !
Iris Afrika Rédactrice en Chef
Kenza ET SI ON CONSOMMAIT DU “237” ?!
Kenza Market est une boutique qui se veut à la fois promouvoir les produits du terroir mais aussi une alimentation saine et équilibrée.
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DOSSIER
• D’où vient cette idée ?
Kenza Market est l’accomplissement de la vision de Gaëlle Laura ZAMBOU KENFACK. Cette ingénieure en télécommunication employée chez BMW Munich voulait rendre accessible sur les marchés internationaux les produits camerounais 100% BIO et faire découvrir nos richesses alimentaires. Il faut avouer que cette initiative s’éloigne quelque peu des diplômes obtenus par la jeune camerounaise et de son domaine de définition. La tête pensante de Kenza Market n’y voit aucun problème, au contraire il s’agit d’un privilège : Elle veut montrer non seulement que les métiers de la terre ne sont pas des métiers ingrats comme certains semblent le penser mais aussi que la meilleure alimentation vient de chez nous car elle est saine, bon marché, contrairement aux produits industrialisés auxquels on s’affectionne de plus en plus. Au vu de la fabrication de ces produits dans les usines européennes, elle lance un cri d’alerte à chacun d’entre nous, nous suppliant presque d’arrêter la consommation de ces sources de maladies cardio-vasculaires.
• Promotion du 237 Avec la proximité que procure Internet, elle vise à promouvoir les produits locaux camerounais à l’extérieur du pays et faciliter l’achat de ces derniers par les expatriés qui ont du mal à s’en procurer ou qui les trouvent à des prix exorbitants. De la pâte d’arachide, les graines de koki au Moringa, du bissap pour faire des jus ou des thés protéinés en passant par les cosmétiques comme le beurre de karité, le beurre de cacao ou l’huile de ricin très courus pour l’entretien des cheveux, Kenza Market vous offre un large éventail de choix.
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• Lutte contre la mauvaise alimentation Ce “marché spécialisé” s’engage dans la lutte contre la mauvaise alimentation. Que ce soit au Cameroun ou ailleurs, les populations consomment de plus en plus des produits avec des additifs alimentaires et chimiques. Kenza Market s’engage à une meilleure qualité en contrôlant tout le schéma productif des ingrédients qu’elle met à la portée du public. Les vivres sont transformées, emballées avec soin et prêtes à la cuisson pour le plus grand bonheur des consommateurs. Sur leur page Facebook et même sur leur site internet, vous pouvez retrouver des publications qui mettent en avant des produits permettant de combattre les maladies liées à l’obésité, au cancer, à l’hypertension, au diabète et bien d’autres. Vous avez des conseils pour manger équilibré sans se priver; Les dames ont droit à des astuces leur permettant de se démaquiller avec de l’huile bio ou encore de lutter contre les taches avec le Bicarbonate de Soude; Les recettes de cuisine les plus populaires vous sont livrées et bien d’autres.
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DOSSIER
• Rien que du positif Kenza Market est sans aucun doute une idée novatrice qui permet d’aider les agriculteurs dans nos villages, qui vivent pour la plupart de la commercialisation de leurs cultures. Elle se met à la fois du côté du producteur mais aussi de celui du consommateur en permettant la réduction significative des canaux de distribution et des intermédiaires qui font augmenter le prix des ingrédients et des mets camerounais dans les marchés et les supermarchés. Pour les plus flemmards d’entre nous ainsi que pour les travailleurs qui manquent de temps, il faut avouer que ce procédé nous évite de marcher des heures sous le soleil à la recherche d’un ingrédient précis et encore de longues minutes à discuter du prix avec notre “asso”.
• Où les trouver et comment commander ? A la suite de ce qui précède, nous sommes sûrs que beaucoup d’entre vous auront recours à cette page culinaire. Alors, vous pouvez passer vos commandes via le site web (http://kenzamarket.com/), par téléphone (+237.671.022.327 / +237.668.603.111 / +237.698.874.521) ou directement vous rendre à la boutique située à Biyem-assi en face de la Banque Bicec (Yaoundé). Vous pouvez également visiter leur Facebook : https://www.facebook.com/DuBio100pour100Kamer/
Iris Afrika
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DOSSIER
Garyland A U C O E U R D E N O S P L A N TAT I O N S !
Garyland International est une société coopérative qui se sert d’ingrédients made in 237 comme du manioc, du tapioca, du macabo, des pommes de terre pour en faire des produits dérivés qui restent sains et gardent toute leur saveur. Elle est située à Mbalmayo. A la tête de cette initiative de valorisation des produits locaux, nous avons Dorothy SELAMO. La délégué du groupe d’initiative commune Garyland International a fait de la malnutrition l’objet de toutes ses batailles.
Dorothy Selamo, GARYLAND
INTERNATIONAL
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DOSSIER
• Historique L’histoire de cette coopérative part d’un constat : «Seulement 5% des institutions d’enseignement possèdent une cantine conventionnelle. Celles qui en ont vendent une nourriture trop grasse ou riche en sucre ». C’est ainsi qu’en 2002, Dorothy Selamo abandonne son métier d’enseignante au Collège Adventiste d’Odza à Yaoundé pour mener la grande croisade contre la malnutrition en milieu scolaire. Avant de s’attaquer à la production de pâtes et de tout autre produit dérivé, elle commence par offrir dans les écoles des produits riches en fibres
• Pourquoi se lancer dans l’alimentation ?
agrandir les différentes variétés de tubercules. Cette promotrice a également besoin de grandes superficies de terre. Cependant, il existe des points positifs. Garyland International a établi avec Camlait un protocole d’agrément permettant l’industrialisation à long terme de l’un de ses produits phares. Un autre projet de collaboration avec l’entreprise Africa Company SARL permettra d’obtenir environ 5677 hectares de terres à Belabo (Est du Cameroun) pour cultiver les tubercules. De plus, Garyland, avec l’appui technique du Ministère de la Recherche Scientifique, a mis au point un «présentoir isothermique mobile à plaques photovoltaïques» qui permet de conserver les produits aussi bien secs que frais à température constante.
La promotrice souhaite ajouter de la valeur à la production locale en mettant les tubercules au centre de ses productions. En effet, la nature nous a fait un don en mettant à notre disposition des tubercules accessibles dans la plupart des zones agricoles africaines et consommées à 90% par la population. De même, ne pas avoir à utiliser du blé importé d’Europe comme les autres opérateurs de la filière pâte alimentaire revenait à offrir des produits accessibles à tous les pouvoirs d’achat.
• Les Obstacles et les avancées Le financement est comme dans toutes les structures entrepreneuriales le problème majeur. La structure manque de fonds non seulement pour acheter les équipements nécessaires pour augmenter sa production, pour engager du personnel qualifié mais également pour s’offrir des emballages et s’approvisionner en tubercules. Il est également à noter le manque d’implication des experts et des autorités dans l’expansion de l’activité. Il serait impensable que cette femme puisse atteindre ses objectifs de production et le développement de la firme à elle seule. A ce jour, malgré les 150 sachets produits par jour, elle a besoin d’experts pour cultiver et
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DOSSIER
LES PRODUITS •
MIONDONINI
Après les émeutes de la faim survenues au cours de l’année 2008, Dorothy SELAMO a entrepris de substituer le manioc et le blé dans la fabrication des pâtes alimentaires. Cette dernière a mis sur pied des spaghettis à base de manioc. Les Miondonini désignent des pâtes alimentaires à base de fécules des racines et tubercules qu’il s’agisse du manioc, du plantain, de l’igname et du macabo. Ce projet alimentaire donne le choix aux consommateurs un aliment à base de farine de blé et une pâte alimentaire alternative à base de fécule de racines et tubercules plus compétitive et plus saine. Malheureusement on ne retrouve pas encore les Miondonini dans les grandes surfaces du Cameroun. La vente se fait dans les ministères, certaines boutiques et restaurants. Il faut se rendre notamment au restaurant Le Club Municipal à Yaoundé pour en déguster. Notons que cette innovation est protégée à l’OAPI par l’existence d’un brevet d’invention PV N° 1201000424 datant du 21 décembre 2010. A cause des obstacles cités plus haut le prix d’un sachet de 300g de Miondonini est de 500Fcfa contre 350Fcfa pour un sachet de 500g de La Pasta, le principal producteur de pâtes alimentaires au Cameroun. C’est loin de l’objectif de vendre un sachet à 100 FCFA pour la clientèle cible qui reste “les pauvres et ceux qui ont un faible pouvoir d’achat”.
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•
COCOA CAKE
Il en existe deux variantes. Ils sont commercialisés sous le nom de “Perles Noires” pour le premier et sous la marque “Pralines” pour le second. Les perles noires renvoient aux «enrobés de dattes aux fèves de cacao», les noyaux des dattes sont habilement remplacés par des fèves et les pralines quant à elles désignent des «fourrés de fèves de cacao» dans lesquelles les fèves séchées sont incorporées dans une sorte de gâteau à base de farine de patates. Après les Miondonini, ce sont les produits les plus populaires de la coopérative. Ils ont d’ailleurs fait un tabac lors de sa présentation le 11 décembre 2015 au cours d’une mini-foire organisée autour du cacao par la responsable de la coopération allemande au Cameroun.
• Où les trouver ?
Notons que Garyland International possède une multitude d’autres produits tels que des glaces, des aliments pour la nutrition infantile, des boissons telles que: le Jus de Tapioca qui a tapé dans l’oeil du président de la République au Comice agro-pastoral à Ebolowa que vous pouvez retrouver sur leur site internet : https://garilandacademy.org/index.php/ tous-nos-produits. Pour prendre contact avec les promoteurs ou pour commander les produits, vous pouvez également appeler ces numéros : +237 696.563.832 / +237 699.474.700 / +237 652.225.454 / +237 671.051.414 ou envoyer un mail à garilandinternational@gmail.com
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Paul Nke UN AMOUR POUR LES MACHINES !
Après son CEP en 1968, Paul Nke fait trois ans de formation sur le tas en mécanique. De 1971 à 1976, il suit des cours par correspondance à l'UNIECO (Union Internationale des Ecoles par Correspondance). Il en sort nanti d'un certificat de scolarité équivalant au BTS en mécanique (Brevet de technicien supérieur). Possédant ce brevet de technicien supérieur, Paul Nke devient un “inspecteur gadget” des temps modernes. Il s’est attelé depuis une vingtaine d’années dans la recherche mécanique pour améliorer le quotidien des agriculteurs et étendre la production. A ce jour, nous ne comptons plus les inventions du ressortissant d’Obala. Nous vous proposons un #TopFive de ses meilleures inventions.
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DOSSIER
5- LA CABOSSEUSE La fabrication d’une cabosseuse plonge l’inventeur dans le domaine du cacao. Il vise la transformation complète du cacao. Notons que cet appareil ne sert pas à récolter le cacao, mais à casser les cabosses pour en extraire facilement les fèves.
4- L’ASSIAGRI C’est à la foire exposition organisée du 7 au 9 Octobre 2008 à Yaoundé que « l’Assiagri » s’est faite connaitre. Le terme ‘Assiagri’ vient de la contraction entre « assistant » et « agricole ». Nke Paul a conçu cet engin pour assister les agriculteurs dans leurs travaux champêtres. C’est une machine faite à partir d’un moteur de motocyclette qui est le coeur de toute l’activité. Elle permet ainsi de : défricher, casser les mottes de terre, labourer, semer etc. Fonctionnant à base du carburant, cet engin peut transporter jusqu’à 400 kilogrammes de charges diverses. Il a fallu deux mois à M. Nké pour la mettre sur pied et 800.000 FCFA. Le concepteur estime pouvoir la revendre à 400 000 Francs pour permettre à tous les paysans de s’en procurer.
3- L’ÉGRAINEUSE DE MAÏS Quand la production de maïs est conséquente, les agriculteurs doivent fournir beaucoup d’efforts pour égrainer. La tâche est encore plus éprouvante quand les épis de maïs ont déjà séché. Pour résoudre ce problème, Paul Nké a fabriqué une égraineuse fonctionnant avec un moteur alimenté par de l’essence. Selon son concepteur, l’appareil peut fonctionner pendant toute une journée avec quatre litres d’essence seulement et égrainer jusqu’à 3 tonnes de nais par heure. Vous nous direz: “Éplucher une grande production de maïs constitue également un travail éreintant”. Nous vous répondrons que Paul Nké a pensé à tout. En même temps que la machine égraine, elle vanne. L’appareil possède ainsi deux sorties: une pour les grains et une pour les déchets. La machine vaut un million de francs Cfa. La livraison se fait une semaine après la commande. Compte tenu du prix élevé de l’appareil, le concepteur accepte l’achat groupé, c’est-à-dire qu’il offre la possibilité aux paysans de se regrouper en GIC ou en associations pour l’acquérir.
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DOSSIER
2- L’HÉLICOPTÈRE Oui, vous ne rêvez pas, ce monsieur a bel et bien inventé un hélicoptère fonctionnel. Paul Nké, garagiste chercheur à Obala, avait alors fabriqué un hélicoptère. Nous en savons très peu sur cette invention étouffée dans les années 1980 par les autorités administratives d’Obala pour des raisons de sécurité. L’on sait néanmoins que la construction s’est courue entre 1976 et 1987 et plusieurs témoins ont vu ce passionné de mécanique effectuer un vol dans sa ville natale. Paul Nké avoue que son désir était d’aller plus loin avec la fabrication des hélicoptères mais il n’en avait pas les moyens donc il s’est reconverti dans la mécanique agricole. Pourrait-on envisager une réhabilitation de cette invention propre au Cameroun avec les moyens techniques et financiers nécessaires ?! L’avenir nous le dira.
1- LA VOITURE MADE IN 237 C’est au cours des journées technologiques tenues du 26 au 28 octobre 2011 au boulevard du 20 mai à Yaoundé que Paul Nké dévoile pour la première fois cette invention. Elle est fabriquée avec des roues, un moteur à essence et les clés d’une moto. La batterie est celle d’un véhicule de 7 chevaux. Le réservoir a une contenance de 12 litres. Le chef d’oeuvre s’appelle Vemoto car on y retrouve des pièces de voiture mais la plupart des
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accessoires proviennent de la moto. Il s’agit notamment du moteur, des quatre roues, du rétroviseur. Les pièces de voiture comprennent la boite à vitesse, le frein à main, la batterie, les pédales. La Vemoto n’est pas qu’un assemblage de pièces détachées. Paul Nké a fabriqué de lui même le réservoir d’essence de 12 litres et la coque du véhicule. Ce véhicule de huit places comme la majorité de ses inventions est créé en faveur des agriculteurs. Ces derniers qui n’ont pas les moyens de se procurer une voiture peuvent utiliser la Vemoto pour non seulement se déplacer des villages aux plantations mais aussi pour exporter leurs récoltes dans les marchés. Le coût de fabrication de la Vemoto s’élève à 3.000.000 FCFA mais avec l’aide de l’Etat ou de possibles investisseurs, elle peut être commercialisée à 1.000.000 de Francs Cfa.
Paul Nke a fabriqué bien d’autres machines: un Tricycle, le Pulvar (pulvérisateur arroseur) en 1987, la Décortiqueuse à café, Concasseur à palmiste, Pressoir à huile de palme, Système de séchage du cacao. Pourtant ce brillant mécanicien ne possède pas de brevet d’inventions pour toutes ces dernières estimant qu’il n’en a pas les moyens. Pour toute commande, information, veuillez contacter Paul NKE au +237 674.197.294
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Iris Afrika
Artur Zang A U S E R V I C E D E L A S A N T É - L A C A R D I O PA D
Petit Rappel Si vous ne le connaissez pas encore, Arthur Zang est ce jeune camerounais qui s’est donné l’objectif de lutter contre les maladies cardio-vasculaires.
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Tout part des révélations du Pr. Samuel KINGUÉ. En effet, celui-ci lui révèle qu’au Cameroun, il y a moins de 50 cardiologues pour 20 millions d’habitants ! Si les médecins pouvaient ausculter davantage de patients surtout ceux reculés dans les villages, cela permettrait déjà d’améliorer la situation. Pendant un an, cet ingénieur de Polytechnique travaille avec le Pr Kingué sur le traitement numérique du signal cardiaque puis sur l’écriture des algorithmes capables de traduire les données cardiaques afin d’en extraire les informations utiles au praticien pour effectuer un diagnostic.
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Un prêt bancaire souscrit par sa mère, un don du président de la république, des concours gagnés plus tard, la tablette médicale est créée. Elle permet à toute personne, même sommairement formée, de mesurer les données physiologiques cardiaques. Des informations telles que la fréquence des pulsations ou encore la durée des « intervalles RR » entre deux battements sont calculées, visualisées et enregistrées par cette tablette et peuvent être simultanément transmises à distance à un cardiologue afin que celui-ci établisse un diagnostic.
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Arthur Zang, the 2015/16 Africa Prize for Engineering Innovation
C O M M E N T C E T T E TA B L E T T E A I D E A U Q U O T I D I E N ? Les chiffres sont alarmants. 17,3 millions n’est pas à la portée de tous. de personnes meurent d’une maladie cardiaque soit 30 % de la mortalité. D’ici à Là encore, celui qui compte ouvrir une 2030, près de 23,3 millions de personnes usine de montage d’équipements médicaux mourront d’une maladie cardio-vasculaire (Himore Medical Equipments), a trouvé (cardiopathie ou AVC principalement). la solution. En partenariat avec plusieurs hôpitaux de la ville de Yaoundé, il vous est 50 kits de cette tablette se sont déjà vendus proposé de faire autant de “check-up” par principalement au Gabon, en Inde, au Népal an que vous le souhaitez pour la modique et le Ministère de la Santé lui même s’est somme de 40.000 FCFA. procuré des exemplaires pour les fournir aux hôpitaux. Testé au CHU de Yaoundé et dans Le check up est un bilan de santé qui vous le petit hôpital de Mbankomo, le Cardiopad permet de faire tout un ensemble d’examens apparaît comme la solution à beaucoup de médicaux. En moyenne au Cameroun il ne maux mais il faut être réaliste: ce petit bijou coûte pas moins du quart de million. technologique qui coûte 2 millions de FCFA
Himore Medical offre alors à toutes les bourses de suivre de près leur état de santé. Pour plus d’informations, contacter le +237 242.89.09.61 ou contact@ himore-medical.com Iris Afrika
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Wenge LE BOIS SOUS SES PLUS BELLES FORMES !
WENGE WOODS est une entreprise qui met le bois au centre de son affaire. En effet, le promoteur Carl Joseph Mandeng veut offrir aux consommateurs camerounais la possibilité d’acquérir tout type d’objet en bois de qualité supérieure.
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DOSSIER
Nombreuses sont les plaintes à propos d’oeuvres de mauvaise qualité de menuisiers, du non respect des délais, de la mauvaise qualité des matières premières et bien d’autres. Wenge Woods veut donner une toute nouvelle image du secteur de la transformation du bois et redorer le blason du Made in Cameroun. Ils affirment ainsi que “Le luxe c’est avoir le choix” et vous le servent à petits prix au travers de leurs différents produits. Wenge Woods vous propose des dressings, de recouvrir vos murs de bois finement superposé (Collection Queen NJIKE), des cuisines de luxe (Collection KING NJOYA), des parquets uniques (Collection King BELL), des portes/façades et tout autre objet à la demande. Comme toutes les initiatives mises en lumière dans ce dossier, Wenge Woods entre véritablement dans le Made in Cameroon. Leur clientèle bénéficie de produits en bois massifs issus des forêts camerounaises. Le consommateur a donc accès à diverses essences telles que le Padouk, l'Ébène, l’Iroko, le Movingué, le Pachyloba, le Doussié et bien d’autres. En dehors d’utiliser des produits du terroir, cette entreprise met en avant la création de richesses sous plusieurs aspects. C’est une main d’oeuvre locale qui est au centre de la production. Bien mieux, la moyenne d’âge de l’équipe tourne autour de 29 ans ce qui contribue à la création d’emplois pour la jeunesse .
Calors Mandeng, WENGE WOODS
Nous voyons bien avec la dénomination des gammes de produits que Wenge Woods revendique son origine. Chaque gamme de produits fait référence à des personnalités qui ont marqué l’histoire du Cameroun. Enfin, la fabrication des produits se fait majoritairement en zone rurale ce qui permet de participer activement au développement économique de la localité. Wenge Woods c’est le projet d’implanter des showrooms dans les principales villes du Cameroun et de conquérir toute la sous-région voir le monde en desservant également une clientèle étrangère.
Pour commander une œuvre de WENGE WOODS, il suffit de les contacter via l’adresse team@wengewoods.top ou au +237 693299446. Wenge Woods vous accompagne dans le choix de vos produits en vous proposant des essences adaptés à votre environnement, dès la confirmation de commande il vous est proposé une modélisation 3D de votre produit, la livraison et bien sur un service après vente de qualité. Iris Afrika
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Cover Story
Africa L A V A L O R I S AT I O N D U M A D E I N 2 3 7 S O U S P L U S I E U R S F O R M E S
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DOSSIER
Quel est votre parcours et comment vous êtes vous retrouvée à oeuvrer dans le Made in 237?
J’ai un profil assez atypique car j’ai de l’expérience dans des domaines très différents : la pédagogie et l’enseignement, dans la coordination culturelle puis le marketing… Je suis curieuse de nature et je suis née avec le goût du voyage mais ce sont tout simplement mes origines qui m’ont poussée à revenir au Cameroun. Pour moi ce n’est pas un voyage c’est un retour. Je pense que voir le monde donne envie de revenir aux sources et d’utiliser tout ce qu’on a appris pour en tirer le meilleur. Quel est votre poste et quelles sont vos responsabilités chez Africa Bio?
Je suis responsable commerciale pour Africa BIO. Je représente l’entreprise auprès des clients et je suis leur interlocutrice. Je veille à la satisfaction de nos clients et cela passe par un rôle de coordination et de communication entre ces derniers et notre équipe. Pouvez-vous nous présenter Africa Bio? (Dates, motivations et objectifs, produits)
Africa BIO est une structure qui existe depuis 10 ans maintenant. Tout a commencé par Calvin et Béatrice Picker, sa maman, ma tante. Elle avait déjà le rêve de mettre en valeur le BIO made in Cameroun et c’est pourquoi Africa BIO a été créée pour la culture et l’export de fruits frais BIO. Nous faisons partie des rares organismes camerounais qui produisent des fruits issus de l’agriculture biologique et certifiée. Cela nous a valu d’élever nos standards et nos processus à une exigence reconnue à l’international. Nous bénéficions aujourd’hui de 3 certifications qui garantissent à nos consommateurs la qualité et la traçabilité de tous nos produits aussi bien les fruits frais que les fruits déshydratés et les jus de fruit BIO ZA’A.
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« Africa BIO est une structure qui existe depuis 10 ans maintenant. Tout a commencé par Calvin et Béatrice Picker, sa maman, ma tante. Elle avait déjà le rêve de mettre en valeur le BIO Made In Cameroon et c’est pourquoi Africa BIO a été créée pour la culture et l’export de fruits frais BIO. »
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DOSSIER
« Je pense que voir le monde donne envie de revenir aux sources et d’utiliser tout ce qu’on a appris pour en tirer le meilleur [...] » Pauline ROUSSEY Responsable Commerciale Africa BIO PREMIER MAGAZINE NEWS, BUSINESS ET LIFESTYLE DU CAMEROUN
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DOSSIER Quels sont les moyens pour contrer ces difficultés (même idéalement) ? Quel est le rôle qu’à votre sens les entreprises comme la vôtre ont à jouer dans le Made in 237 et quel est le positionnement de Africa Bio? Au Cameroun, en 2017, je peux dire que nous sommes à un tournant. C’est une période de transition j’aime même à dire de l’Afrique en général aussi bien culturelle, qu’économique ou sociale. Si le Made in 237 est un phénomène qui a toujours existé, il n’a pas toujours été mis en valeur. Aujourd’hui c’est plus qu’un mouvement, c’est une envie, plutôt même un besoin de la jeunesse dynamique camerounaise de mettre en valeur ses atouts, son savoir-faire et son patrimoine. Le nom Africa BIO parle de lui-même : après l’export, notre rôle et notre grand projet c’est surtout de proposer des produits d’une qualité toujours meilleure sur le marché local. Nous sommes très fiers de faire partie de ce courant et de côtoyer des structures avec lesquelles nous partageons cet idéal. Quelles sont, en général, les difficultés rencontrées par les produits Made in 237 sur le marché et plus particulièrement celles rencontrées par vos produits ? La première difficulté est surtout de gagner la confiance des consommateurs. Faire face à ds produits importés qui viennent de grandes enseignes européennes n’est pas facile car ces marques sont ancrées comme références mondiales auprès des consommateurs. Ce n’est pas facile de s’imposer sur le marché mais il suffit d’un peu de curiosité au début pour être conquis par ce jus de fruits. Pas de sucres ajoutés, pas de colorants, pas de conservateurs, pas d’ajout d’eau… juste du fruit en tenue d’Adam. Quoi de plus simple ?
L’attrait des produits importés n’est plus le même qu’il y a quelques années. Les consommateurs sont de plus en plus conscients et de plus en plus exigeants. C’est cette jeune vague du « made in cameroun » qui abrite en réalité nos consommateurs les plus fidèles. Pour pouvoir faire découvrir ZA’A et faire la différence, nous prenons le temps de communiquer avec nos consommateurs et d’être auprès d’eux et à l’écoute de leurs questions et suggestions. Cela passe également par les sensibiliser à ce qu’est vraiment le BIO, et quels enjeux cela implique pour l’environnement, le produit, et leur santé. Il n’y a que de cette façon que nous pouvons les toucher au plus près er répondre au mieux à leurs attentes. Quels sont vos pronostics sur l’évolution du secteur et quels sont dans ce sens les objectifs d’Africa Bio ? Notre objectif est très simple : exister au Cameroun comme une marque de référence. A travers ZA’A, nous véhiculons également un réel état d’esprit, une culture de la persévérance. Nous souhaitons offrir aux consommateurs des produits d’une qualité de constante à toujours meilleure. Nous souhaitons montrer au monde que le consommateur camerounais est exigeant et qu’il sait faire le choix de ce qui est bon pour lui, sa santé, et celle de ses proches. Pour terminer, où est-ce que nos lecteurs peuvent se procurer les produits Africa Bio ? Nous sommes en vente en grande surface Super U et CASINO sur Douala et Yaoundé. On nous trouve aussi en libre-service dans les stations TOTAL et les Croissanteries de Douala et de Yaoundé. Propos recueillis par Eva UM
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JUS DE FRUIT MADE IN CAMEROON
Entretien avec Calvin PICKER / Directeur Général d’Africa Bio
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DOSSIER
S’il est un domaine où le 100% Made In Cameroon occupe une place de choix c’est bien dans l’agro-alimentaire. La richesse de nos sols, le talent de nos ingénieurs et de nos entrepreneurs sont entre autres des atouts grâce auxquels nous pouvons nous délecter de produits Bio Made in Cameroon à l’instar du jus d’ananas ZA’A.
Quelles difficultés avez vous rencontré au lancement de votre marque et comment les avez vous surmonté ? De nombreuses difficultés ont été rencontrées, notamment l’acquisition des machines et la définition du processus. Toutefois, le fait de contrôler toute la chaîne depuis la production des ananas jusqu’au jus nous permet de maintenir notre qualité grâce au contrôle sur la matière première.
Pouvez vous nous parler de la marque ZA’A ? (origine, fonctionnement, objectifs) La marque ZA’A est née en 2015 avec la volonté de proposer un véritable jus de fruits BIO, 100% pur jus. L’objectif est de proposer une réelle alternative aux jus de fruits importés. Pouvez-vous nous décrire le processus de production des jus d’ananas ZA’A ? (de la matière première à la distribution du produit fini) Le processus de production du jus d’ananas commence par la récolte et sélection des fruits qui sont ensuite transportés sur le site de transformation où nous procédons à la préparation des fruits : parage, lavage. Et finalement on procède au broyage, pasteurisation et à l’embouteillage. Êtes-vous satisfaits par les ventes que vous effectuez sur le territoire camerounais ?
Pour l’instant les jus ZA’A ne sont vendus qu’au Cameroun, la marge de progression est importante, et le marché export est également envisagé.
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DOSSIER
Quels sont les avantages à commercialiser des produits “Made In Cameroon” ? Il y a une vraie volonté des Camerounais à consommer des produits « made in Cameroon ». A plus forte raison, quand il s’agit de fruits disponibles au Cameroun, qui sont exportés et transformés à l’étranger, et reviennent sous forme de jus, ce qui est aberrant. Proposer des produits de qualité avec un standard élevé permet aussi de montrer que de belles choses peuvent être réalisées localement avec de jeunes camerounais talentueux.
Quels sont vos projets d'avenir pour ZA’A ? Les projets d’avenir pour ZA’A sont d’asseoir la marque au Cameroun, et d’augmenter la capacité de production. Également, de créer de nouvelles saveurs avec les fruits de nos plantations certifiées BIO.
De quelle manière pensez-vous que l’on puisse inciter les camerounais à consommer des produits locaux ? Il faut que les camerounais consomment le plus possible les produits locaux, et je pense qu’ils le font déjà. Seulement, les standards proposés et la disponibilité même de ces produits sont aujourd’hui insuffisants, d’où le recours à l’importation. Des dispositifs d’accompagnement devraient être mis en place pour aider les jeunes à se lancer et à augmenter l’offre de produits locaux sur les étals des supermarchés. Propos recueillis par Samuel BALEPA
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Afya L E T H É 1 0 0 % N AT U R E L À B A S E D E F E U I L L E S D E M O R I N G A .
Le secteur du thé au Cameroun est sans nul doute l’un des fleurons du Made in Cameroon. Il jouit d’une belle réputation à l’international et devient au niveau national de plus en plus concurrentiel. Une jeune PME, Afya Tea, loin d’être de la dimension des mastodontes qui dominent aujourd’hui le marché local, s’inscrit peu à peu de par ses spécificités comme une marque qui compte et une référence dans le milieu.
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Vanessa Zommi, AFYA TEA Afya Tea est l’œuvre de Vanessa ZOMMI jeune camerounaise de 22 ans au parcours et au dévouement exceptionnels. Face au décès quasi programmée de sa maman atteinte du diabète, la jeune femme à même pas 20 ans à l’époque et étudiante en génie chimique à l’Université Catholique de Buea va entreprendre de trouver et mettre sur pied un produit qui permettra à sa maman de recouvrer la santé. De ses nombreuses recherches va naître Afya Tea, un thé 100% naturel fait à base de feuilles de Moringa, petit arbre poussant dans les tropiques camerounaises et aux valeurs nutritives exceptionnelles. Séduite par cette plante, Vanessa va faire d’elle l’ingrédient principal de son thé, pour elle, le Moringa est la plante parfaite pour donner au thé les saveurs, la beauté et la force de la nature, sa pureté,d’où le nom Afya qui en langue swahili signifie « Sain ». C’est de cette pureté que l’Afya Tea puise sa spécificité et se différencie des autres. 100% naturel, il permet de réduire considérablement le taux de sucre dans le sang. Une particularité qui a valu à sa fondatrice de nombreux prix nationaux et internationaux et qui confère à l’Afya un rôle social et sanitaire prépondérant dans la société camerounaise en général et la localité du Sud-Ouest en particulier. Localité dont l’humidité du sol, le vent frais et les pluies douces sont à l’origine de la qualité et la nature savoureuse des feuilles de Moringa à base desquelles est fait le thé Afya, lequel est traité à basse température pour préserver tous ses éléments nutritifs.
L’Afya Tea est à ce jour le seul thé de marque africaine commercialisé dans plus de six (06) grandes surfaces au Cameroun et ce malgré la présence des poids lourds du secteur, des livraisons à domicile sont également effectuées et la demande à l’international ne cesse d'accroître, des pays tels que l’Angola, le Brésil, le Portugal, Les USA ou encore l’Allemagne ont clairement manifesté le désir de s’en procurer. Malheureusement du fait notamment du manque de moyens financiers considérables, la PME n’est pas encore en mesure de se lancer dans l’exportation. Une campagne de financement participatif sera d’ailleurs lancée dans les mois à venir sur la plateforme Indiegogo pour permettre à Afya Tea d’atteindre ses objectifs de développement.
Bien plus qu’une entreprise, Afya Tea est une communauté. Il a été mis sur pied le Programme de Développement des Agriculteurs du thé d’Afya. Tous les deux mois, des personnes qui aspirent à l’agriculture sont formées lors des sessions de Bootcamp. Elles sont formées pour cultiver et nourrir des plantes Moringa. La formation dure trois (03) semaines au terme desquelles des graines de Moringa sont offertes aux participants pour permettre à ces derniers de développer leurs propres fermes. Elles seront supervisés par un réseau d’agriculteurs qualifiés de l’entreprise afin d’assurer un développement de qualité des différentes fermes qui seront créées. Afya achète 70 à 80% des feuilles de Moringa récoltées et les transforme en thé. Aujourd’hui on dénombre pas moins de quarante (40) agriculteurs formés par la PME et qui sont à la tête de PME agroalimentaires. Stéphane TANG
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Habitât L’ A R T A U S E R V I C E D E L’ A R C H I T E C T U R E D ’ I N T É R I E U R
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DOSSIER Les art’addict et les férus de déco, nous ne vous avons pas oubliés, nous n’aurions pas pu parler du Made in Cameroon sans évoquer de ce talent artistique dont regorge l’Afrique en miniature. Ce talent, Habitât 237 a décidé de le mettre au service de l’architecture d’intérieur et de la décoration. Entretien avec celles qui décoreront peut-être vos intérieures en mode 237 : Ladifah Zeh Nsangou et Laure Krans. Laure, Ladifah merci de nous accorder cet entretien.
Habitât 237, qu’est-ce que c’est exactement ? Quels sont les objectifs de la marque ? Habitât237 est une entreprise Camerounaise de décoration d’intérieur pour particuliers, entreprises et évènements qui allie un style «entre modernité et tradition». Notre principal objectif est la promotion de la culture africaine, et camerounaise en particulier, à travers nos produits et services, mais aussi via la promotion d’artistes made in 237 talentueux connus ou peu connus. Pourquoi avoir choisi de vous positionner sur ce créneau ? Existe-t-il un réel marché au Cameroun pour ce type de produit ? Par passion tout simplement. Nous sommes deux jeunes Camerounaises fans de décoration et de leur pays. Conscientes de la richesse culturelle du Cameroun et de l’Afrique, nous avons fait le choix de mettre en avant cette richesse à travers notre passion qu’est la décoration. De plus il suffit de regarder les tendances dans la mode ou le design ces huit dernières années pour se rendre compte que « l’éthnique » est revenue à la mode les africains et les camerounais en particulier revendiquent de plus en plus leur appartenance à leur culture et cherchent d’une façon ou d’une autre à montrer leur appartenance à cette culture « afro ». Cela passe par une consommation des produits
locaux ou de produits mettant en avant l’Afro attitude (vêtements et accessoires en pagne, décoration, expressions en langue vernaculaire plus répandu dans les conversations, etc). Dans le domaine que vous avez choisi vous devez probablement faire face à beaucoup de concurrence venant des produits étrangers par exemple. Comment réussissez-vous à tirer votre épingle du jeu ? La concurrence n’est pas une mauvaise chose en soi car elle permet de nous remettre perpétuellement en question, elle met en quelque sorte «la pression» et nous pousse à faire toujours mieux pour satisfaire les clients. Habitât237, au-delà de la qualité de ses produits et services, met un accent particulier sur la relation client. Nous sommes à l’écoute de ces derniers et nous travaillons avec eux pour leur satisfaction. De plus nous comptons sur la tendance afro actuelle pour nous enraciner sur ce domaine. En effet le temps est venu d’intégrer dans notre mode de vie la consommation locale, car paradoxalement nous voyons nos compatriotes s’émerveiller devant la décoration, l’art 100% occidental et dévaloriser le travail des artistes locaux . Est-ce parce que le Made in 237 / Afrique serait de moins bonne qualité ou moins beau? Si nous ne valorisons pas notre culture qui le fera ? Avons-nous systématiquement besoin que nos talents soient reconnus par l’extérieur pour leurs accorder du crédit ? Notre culture est notre âme nous devons encourager nos artistes, nous devons prendre conscience de qui nous sommes. Qui sont à l’heure actuelle les principaux consommateurs de vos produits et pourquoi disent-ils aujourd’hui se tourner vers vous ? Nos produits s’adressent à tous, et nous avons des clients de tous horizons. Une bonne partie de nos clients est camerounaise expatriée, mais nous avons aussi une clientèle locale pour nos produits , et pour notre offre de service
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DOSSIER (décoration d’intérieur). Nous l’avons mentionné plus haut le style «Afro» ou «retour aux sources» est dans l’air du temps. Nos clients recherchent ce « retour aux origines » avec un brin de modernité et d’originalité que vous pouvez retrouver dans nos décorations et c’est cela que propose Habitat237 comme l’illustre Notre slogan/ devise « entre modernité et tradition». Et si nous parlions un peu de vous ? Comment en êtes-vous arrivés à vous lancer dans l’entrepreneuriat (Made In Cameroon) ? Habitât237 c’est une rencontre de deux Camerounaises (Ladifah Zeh Nsangou et Laure Krans) passionnées d’art et de déco, mais aussi de leur pays et sa culture. Nous nous sommes rencontrées au sein d’une association dans laquelle nous sommes toutes les deux adhérentes (Synergie de la jeunesse Camerounaise). La nature faisant bien les choses nous nous sommes découverte cette passion commune et nous avons décidés de nous unir autour d’un projet de décoration. Ladifah ayant déjà un pied dans l’entreprenariat via l’artisanat malgache et la
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décoration d’intérieur et Laure passionnée par le mélange de décoration alliant modernité et tradition nous avons décidé de créer Habitât237 avec des produits Camerounais et des artisans Camerounais. Au quotidien, quelles sont les difficultés qu’une jeune marque comme la vôtre rencontre ? Comment les surmontez-vous La première difficulté que nous rencontrons est le fait que les consommateurs ne sont toujours pas prêts à payer le juste prix pour les services que nous proposons. Ils apprécient le travail fourni (messages privés, commentaires sur nos pages Facebook et Instagram) mais malheureusement le dénigrent quand il faut payer. Les articles que vous vendez et les artistes que vous mettez en avant sur quelle base les choisissez vous ? Est ce que vous allez les chercher ou eux viennent vers vous ? Les artistes avec lesquels nous travaillons sont des coups de cœur en termes de qualité, finition et beauté (selon notre perception bien sûr) alliant toujours modernité et tradition.
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DOSSIER
Nous allons généralement vers eux, comme vous le savez nous sommes une jeune marque et beaucoup d’artistes ne nous connaissent pas donc ne savent pas ce que nous faisons avec eux pour la valorisation de leur art. En guise de dernier mot, selon nous ce qui freine la consommation des produits Made in 237, c’est cette aliénation vis-à-vis de la conception de la beauté, de l’art selon les critères occidentaux dont nous ne nous détachons pas complètement. Pourquoi certaines personnes seraient prêtes à payer un tableau en occident d’un artiste connu ou pas à des centaines de mille et ne pas acheter pour son frère camerounais en payant les mêmes coûts ? Nous tuons nous-mêmes notre industrie sur la même lancée dévalorisons notre culture et notre savoir-faire en pensant que le Made in 237 n’est pas de qualité, pourtant cela est faux. En terme de décoration nous avons des pépites, nous faisons des œuvres magnifiques qui doivent intégrer notre mode de consommation et c’est pour cela que nous allons nous battre. Ce qui freine la consommation des produits Made in 237 c’est donc nos mentalités , nous devons valoriser notre industrie , notre culture qui est notre âme.
Pour vous offrir les services de Habitat 237 vous pouvez les contacter :
Tel: +237 674 195 947 +237 651 538 000 Facebook: Habitat237 Instagram: Habitat237 Twitter: Habitat237
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1- Guide d’utlisiation & d ’e n t r e t i e n 2- Serviettes hygièniques lavables
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3- Inserts 4
kmer LA SERVIETTE HYGIÈNIQUE MADE IN CAMEROON
d’ Olivia MVONDO BOUM
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4- Sachet tranportables
DOSSIER
Âgée d’une trentaine d’années, Olivia MVONDO BOUM est la fondatrice de KmerPad, une initiative sociale qui met l’hygiène menstruelle au service de l’éducation des jeunes filles. En effet, son projet a pour mission d’améliorer les conditions de vie et d’hygiène de milliers de jeunes filles et femmes Africaines à travers des accessoires d’hygiène intime réutilisables et lavables et des ateliers de sensibilisation.
Le projet par d’un constat frappant : les jeunes filles camerounaises sont nombreuses, au Cameroun, à ne pas avoir la possibilité de se procurer des serviettes hygiéniques durant la période scolaire. Les produits sont fabriqués au Cameroun, car comme l’explique Olivia dans une interview donnée au média Femmes Lumières : “Il y a au Cameroun de la matière pour le faire. Aucune raison donc pour nous que nous la prenions ailleurs. L’idée est de faire travailler au Cameroun, toute la chaîne de production. A savoir du producteur local au magasin qui distribue le produit fini”.
Pour cela, un partenariat a été signé avec le centre de promotion de la femme et de la famille de Yaoundé 3, qui se charge de trouver dans leurs bases de données de contact des couturières. Et cela se fait via un modèle simple, des stages pré-emplois qui sont pour la fondatrice un bon moyen selon la fondatrice, d’aider les filles et femmes qui viennent de terminer leur formation, à trouver un emploi stable. Et, la fondatrice l’a dit elle même, les utilisatrices sont satisfaites et trouvent cela pratique, notamment car cela répond à un réel besoin. Par Gaëlle ONANA Basé sur Interview Femmes Lumières du 11 Août 2016 Visitez : www.femmeslumières.com
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Madlyn L A N AT U R E A U S E R V I C E D E L A B E A U T É A F R I C A I N E De tous les domaines dans lesquels le Made in Cameroon doit être encouragé, la cosmétologie occupe une place de choix compte tenu de l’importance que nous accordons à notre peau. C’est le combat qu’a choisi de mener Mr Christian NGAN avec sa marque Madlyn Cazalis, qui entend se positionner comme une marque de cosmétique naturelle africaine 100% Made in Cameroon. Entretien avec cet entrepreneur soucieux de la santé et la beauté de la peau africaine.
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DOSSIER 1-Pour commencer pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours ? Je suis Christian Ngan, fondateur de Madlyn Cazalis, leader africain de la cosmétique naturelle en afrique sub-saharienne. Je suis un ancien banquier d'affaires qui un jour en 2012 a décidé de quitter un emploi confortable à Paris pour rentrer monter ma société au Cameroun. 2- En tant que jeune entrepreneur pourquoi avoir choisi le domaine des cosmétiques plutôt qu’un autre ? Les cosmétiques pour 3 raisons : lutter contre la prolifération des produits dépigmentants qui fait beaucoup de mal aux femmes noires africaines, le plaisir de rendre les femmes africaines toujours plus belles, et l'intérêt suscité par ma Maman pharmacienne.
Christian Ngan, MAYDLYN CAZALIS
3- Pouvez-vous nous parler de votre marque et de ses objectifs ? Madlyn Cazalis est une marque de cosmétique naturelle africaine 100% Made in Cameroon. Nous produisons des crèmes, lotions, gommages et laits de toilettes destinés essentiellement aux peaux noires et métissées car nous avons constaté qu'il y avait un manque accru de produits adaptés au milieu tropical. La peau noire est sensible et a besoin de produits adoptés. Madlyn Cazalis a la particularité d'avoir des produits entièrement localement avec des ingrédients issus de
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l'agriculture camerounaise : aloe vera, beurre de cacao, citron, concombre, melon, argile, pour ne citer qu'eux. Nous vendons déjà 24 produits à des clients dans plus de 12 pays, travaillons avec 6 plateformes de vente en ligne et une nouvelle unité de production devrait voir le jour à Yaoundé d'ici la fin de l'année. Notre objectif est de consolider notre présence au Cameroun et concrétiser nos futurs partenariats en Europe, au Moyen Orient et en Asie.
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DOSSIER 4- Nous aimerions connaître les grandes étapes du processus de production de vos gammes (des matières premières à la commercialisation) Premièrement nous collectons les meilleurs fruits et légumes de nos fournisseurs (agriculteurs et revendeurs), ensuite selon des normes très précises nous nettoyons, mixons, filtrons, transformons et conservons les produits semi-finis et finis en fonction de formulations et cahiers de charge très précis. En troisième lieu nous transférons les produits dans l'atelier de conditionnement. Nous effectuons des tests qualités sur nos produits puis ils sont stockés et prêts pour des futures commandes au Cameroun ou à l'étranger.
5- Quelles difficultés avez vous rencontrées au lancement de votre marque et comment les avez vous surmontées ? Nous avons souvent fait face aux complexes en comparaisons à des produits occidentaux. Il a fallu dès le début convaincre que nous pouvions fabriquer localement des produits camerounais de qualité. Nous avons besoin de consommer camerounais, c'est nécessaire pour le développement et l'emploi. Ce que beaucoup ne savent pas c'est que plus nous consommons des produits manufacturés européens au détriment des produits africains, plus nous nous appauvrissons. Effectivement, nous ne produisons pas encore tout localement mais nous devons faire encore plus d'efforts pour consommer nos propres bonbons, nos propres biscuits, nos propres concentrés de tomates et bien-sûr nos propres produits cosmétiques. Nous avons réussi à le surmonter (ce complexe sus-mentionné, ndlr) lorsque certains de nos clients se sont rendus compte que nos produits étaient même plébiscités à l'étranger. Nul n'est prophète chez soi.
6- Y a-t-il des avantages commercialiser des produits principalement au Cameroun ? Il y a un avantage à commercialiser des produits principalement dans son pays car nous contribuons au développement du tissu économique local. Rien que le fait de créer des emplois, créer de la richesse et faire rayonner le Made in Cameroun à l'étranger, est une grande fierté. Après je conseillerais toujours à un jeune entrepreneur de commencer petit mais de très vite étendre son marché et ne pas se limiter à son village.
7- Quels sont vos projets d'avenir pour Madlyn Cazalis ? Il y en a tellement. J'en citerai un dans un premier temps : nous travaillons sur l'installation d'une nouvelle unité de production et faire passer nos capacités à plus de 5 millions de produits par an.
8- Un dernier mot pour nos lecteurs ? Arrêtons les complexes, consommons africain. Achetez Madlyn Cazalis, rendez-vous sur madlyncazalis.com. Samuel BALEPA
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Shu Anta COSMETIQUES MADE IN CAMEROON
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DOSSIER
Inspirée par l’immensité des richesses et traditions africaines, Shu Anta vous emmène à la découverte des régions du Cameroun. Du Karité du Nord, au Cacao du Sud, en passant par la Roche volcanique de Limbé, au Peu (Padouk) de l’Ouest. Retrouvez chez Shu Anta, des cosmétiques naturels destinés aux soins corporels et capillaires pour hommes, femmes et enfants. Des gammes diversifiées, alliant le côté santé, bien-être, original et ludique à utiliser chez soi ou en institut. N’hésitez pas à leur rendre visite au centre Shu Anta situé à Yaoundé (à la montée Anne rouge, galeries Mazo) ! Vous y aurez un diagnostic gratuit, et repartirez avec les produits qu’il vous faut. Et, Il est également possible d’y effectuer vos soins de visage.
Votre centre Shu Anta est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 18h le samedi et jours fériés de 9h à 16h. Contact: +237693058305 / +237695503014
Lisa Curvy BLOG
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Sanzo’o
LA MAISON SANZO’O-COSMETIQUES MADE IN CAMEROON
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DOSSIER
La Maison SANZO’O est une jeune entreprise camerounaise qui fabrique des produits cosmétiques bio et naturels.
Une entreprise dont la vision est de promouvoir les richesses du terroir et de développer le « consommons local ». Du manyanga au beurre de karité, Maison Sanzo’o vous propose des produits 100% naturels et bio provenant des différentes régions du Cameroun et d’Afrique, et revisités afin de les présenter sous un nouveau jour.
Dans la gamme cosmétique: - Découvrez ainsi l’huile de palmiste ou manyanga parfumé (les vertus du manyanga combiné aux bienfaits du citron, coco, citronnelle, Ylang Ylang) pour le bienfait du corps et des cheveux et qui convient aussi bien aux bébés qu’à Toute la famille. - Les produits à base de karité, ( beurre de karité pur, soin karité- moringa et baume fondant karité-vanille-cannelle) pour le corps et les cheveux. - L’huile vierge de coco et de karité. Des produits naturels sans produits chimiques, ni conservateurs présentés dans un conditionnement moderne et pratique. Téléphone : (237) 677 251 159 E-mail : maisonsanzoo@gmail.com Par Lisa Curvy Blog
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Natural L’ H U I L E D E PA L M I S T E A U C O E U R D E L A C O S M É T I Q U E N AT U R E L L E
À l’heure où le marché des cosmétiques au Cameroun est dominé par les marques étrangères, Natural beauties by BM VM a fait a décidé de s’y imposer avec des produits 100% made in Cameroon et 100% naturels. Le bio est meilleur pour votre peau et plus économique. Voilà le message que la jeune Marie Vanessa BILE (P.D.G de Natural beauties) voudrait faire passer. La jeune marque est née le 09 Avril 2016 à Yaoundé dans le but de valoriser la nature dans le domaine de la cosmétique. Force du constat que certains produits cosmétiques fortement chimiques ont à la longue des effets nocifs sur la peau, la marque a décidé de sensibiliser sa cible sur les bienfaits des produits 100%. Votre peau vous remerciera!
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DOSSIER Parlons un peu de vous ? Comment en êtes-vous arrivé à vous lancer dans l’entrepreneuriat (Made In Cameroon) ? Je n’ai jamais apprécié de voir autour de moi les hommes et femmes avec des peaux endommagées par des laits corporels composés ou alors importés, utilisés sans consultation préalable d’un dermatologue. J’ai donc pensé apporter mon soutien à toutes les victimes de ce phénomène. Au-delà de cette motivation, toute petite durant mon enfance, j’ai toujours pris soin de mon corps avec passion du coup après mes études j’ai décidé de vivre cette passion tout en apportant une solution au problème en me lançant dans l’entrepreneuriat. C’est vrai qu’au début, je ne savais dans quel domaine me situer exactement, mais grâce à cette recette MADE IN CAMEROUN qui fait du bien à plusieurs personnes, j’ai décidé de prendre le train et actuellement je travaille avec ma tante, que j’appelle affectueusement «tatie», qui est une spécialiste hors pair dans le domaine. Elle est une source d’inspiration pour moi. Pouvez vous nous parler de vos produits phares ? Nous avons développé un produit unique en son genre, un lait de toilette fait à base d’huile de palmiste, d’huile de coco, Aloe Vera et de pierre jaune. Ce produit est mis sur le marché Camerounais il y a un an déjà et au regard des feedback clients reçus, ce produit fait des ravages dans les villes du pays où nous sommes représentées. Dans le domaine que vous avez choisi vous devez probablement faire face à beaucoup de concurrence venant des produits étrangers par exemple. Comment réussissez-vous à tirer votre épingle du jeu ?
produits cosmétiques locaux et importés, la plupart étant des produits chimiques, d’autres des produits contrefaits. Il n’est donc pas évident pour nous de faire face à ce challenge, challenge que nous sommes d’ailleurs fiers de relever grâce à la vision que nous avons et aux stratégies que nous développons au jour le jour pour répondre et satisfaire aux besoins de notre clientèle. Pour tirer notre épingle du jeu, nous nous sommes spécialisés dans la promotion de produits naturels autour de laquelle nous organisons des ventes privées et publiques dont l’objectif principal est de sensibiliser les adeptes de la cosmétique à l’utilisation de produits naturels. L’autre élément très important qui nous tient à cœur est le suivi client. Après avoir bénéficier de nos services, nous nous efforçons à avoir le feedback du client ce qui nous permet de nous améliorer tous les jours.
Qui sont à l’heure actuelle les principaux consommateurs de vos produits et pourquoi disent-ils aujourd’hui se tourner vers vous ? Nos principaux consommateurs sont en général des personnes de classe moyenne hommes comme femmes, mais les femmes en particulier. Nombre d’entre elles ont eu à utiliser des produits cosmétiques surtout étrangers et n’ont pas trouvé satisfaction du fait que le résultat escompté n’était pas atteint et les prix pas du tout abordable. Notre clientèle adopte donc nos produits sur la base de leur efficacité garantie à 100% du fait qu’ils sont naturels, en plus c’est moins coûteux!!! Elle nous fait entièrement confiance et nous tire un coup de chapeau sur la façon dont elle est gérée avant, pendant et après service, ce qui la met véritablement en confiance.
En effet, comme dans tout secteur d’activité, il y a de la concurrence. Et à ce propos, le marché est effectivement inondé de divers
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DOSSIER
Où et comment peut on se procurer des produits natural beauties ? Natural beauties by Bm Vm est situé à Yaoundé, à côté de la Pharmacie Nkolndongo. Nous répondons au 690100937/ 661206632 Page Facebook: natural beauties by Bm Vm E mail: naturalsbeauties@yahoo.com
Qu’est-ce qui selon vous freine la consommation des produits Made In Cameroon ? Et comment selon vous peut on inciter les camerounais à consommer plus de produits locaux ?
Marie Vanessa Bile, PDG NATURAL BEAUTIES
Au quotidien, quelles sont les difficultés qu’une jeune marque comme la votre rencontre ? Comment les surmontez vous ? Il est difficile pour nous de nous faire véritablement connaître face à la concurrence Pour surmonter toutes ces difficultés que nous considérons comme des challenges à relever, nous sommes en éveil permanent, à développer des stratégies qui nous permettant de nous maintenir dans la course. Notre vision et ambition sur le long terme est de fabriquer et développer la marque Bm Vm de produits cosmétiques. Nous ne cessons de nous armer d’outils stratégiques et de nous entourer de bonnes personnes pour nous soutenir et nous guider dans la concrétisation de cette vision.
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Dans le domaine des cosmétiques la consommation des produis locaux est freinée à cause de la tendance qu’a la gente féminine à se comparer aux femmes au teint plus claire sous l’influence d’un certain nombre de facteurs. Pour certains, c’est l’ignorance des méfaits de l’utilisation des produits décapants et pour d’autres c’est tout simplement le doute ou le manque de garantie d’efficacité des produits locaux à cause de la contrefaçon. Pour amener les camerounais à consommer les produits locaux, nous pensons qu’il faudrait au préalable limiter l’importation massive des produits étrangers, ensuite valoriser nos ressources culturelles ceci en sensibilisant la population à utiliser les produits locaux à travers des débats télévisés sur les conséquences de telles pratiques, des forums,des foires, des programmes d’animation socioculturelle auprès des femmes, de la jeunesse, etc… Propos recueillis par Samuel BALEPA
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Fam BEURRE DE CACAO
Rencontre avec le promoteur, Chris NANGA
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DOSSIER Pourquoi avoir choisi de vous positionner sur ce créneau ? Existe t-il un réel marché au Cameroun pour ce type de produit ? FAM (Fermes Agricoles de Missolè) existe depuis bientôt 15 ans. Le cacao n’est pas notre seule culture, mais la principale. Dès nos débuts, nous avons cultivé le cacao dans nos plantations. Notre circuit de distribution des fèves de cacao est bien rodé depuis le temps. Guidés par l’envie de créer une valeur ajoutée supplémentaire, de créer un produit qui pourrait nous mettre en contact direct avec le consommateur final, nous avons pensé à la transformation de nos fèves en beurre de cacao. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés sur le marché du cosmétique qui est encore un marché porteur au Cameroun.
Chris Nanga, FAM / BEURE DE CACAO
Parlez-nous de votre produit le Beurre de Cacao FAM, de quoi s’agit-il exactement et quelle en est l’utilisation ? Le beurre de cacao FAM est un produit bio certifié par le centre pasteur de Yaoundé, qui peut être utilisé de différentes manières. Une fois qu’on l’a fait fondre au bain-marie, on peut directement l’appliquer sur la peau, il est riche en antioxydants, il aide la peau à se réparer et à cicatriser, c’est un anti-inflammatoire, il ralentit le vieillissement de la peau. Il est également excellent pour lutter contre les stries communément appelées vergetures, ou les irritations comme les fesses rouges chez les bébés. On peut également l’utiliser sur les cheveux pour les hydrater, et les rendre plus souples. Les retours que nous avons des nos utilisatrices sur la santé de leurs cheveux après utilisation sont très encourageants. Personnellement j’en mets un peu dans mon café ou mon thé, c’est un arôme que j’apprécie beaucoup et c’est bon pour l’estomac.
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Vous faites aujourd’hui dans le “Made in Cameroon”, dans une période où la concurrence des produits notamment asiatiques est forte. Comment réussissezvous à tirer votre épingle du jeu ? Nous sommes encore au début de notre aventure concernant ce produit. Nous cherchons encore par quel bout attraper l’épingle sans trop se piquer, mais ça fait à peine quelques mois que nous l’avons lancé pour le grand public et on peut dire que le grand public est réceptif. Effectivement les produits asiatiques on en trouve sur ce marché, à des prix au rabais. Mais là où ils attaquent par le prix, nous apportons la qualité. Nous pensons que quand il faut appliquer un produit sur sa peau, sur ses cheveux, ou même le consommer par voie orale, il vaut mieux qu’il soit de bonne qualité pour éviter un certain nombre de désagréments. Heureusement pour nous, de plus en plus de gens (hommes comme femmes) sont de notre avis et font attention aux produits qu’ils utilisent. Beaucoup préfèrent débourser un peu plus, en ayant l’assurance qu’ils utilisent un produit qui n’aura que des effets positifs sur eux.
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DOSSIER
Qui sont à l’heure actuelle les principaux consommateurs de votre produit et pourquoi disent-ils aujourd’hui se tourner vers vous ? Contrairement à ce qu’on peut penser, et à ce que nous pensions d’ailleurs au début de notre aventure, le beurre de cacao est un produit encore assez méconnu du grand public. Nous étions dans le cacao depuis tellement longtemps que nous sommes tombés des nus quand nous nous sommes rendus compte que 95% des gens nous demandaient à quoi sert le beurre de cacao. C’est un peu ça le problème d’avoir la tête dans le guidon comme on dit. Le beurre de cacao est beaucoup moins connu que le beurre de karité par exemple pourtant il a beaucoup plus de vertus. Cette méconnaissance s’explique parce qu’aujourd’hui le cacao reste quasiment essentiellement une culture destinée à l’exportation. Très peu de producteurs font le choix de le transformer, parce que transformer ça prend du temps, de l’énergie et ça a un coût. C’est plus simple après la récolte, de vendre à l’export. Donc aujourd’hui beaucoup de clients se sont
tournés vers nous par curiosité, beaucoup avaient entendu parler du beurre de cacao sans savoir quelles étaient ses vertus ou comment il peut être utilisé. Nous avons beaucoup répondu à « ça sert à quoi ? » et nous le faisons encore aujourd’hui. Pour un pays qui produit le cacao depuis des décennies c’est assez cocasse d’ailleurs. Donc à ce jour, il y’a un gros travail d’information et d’éducation du consommateur à faire. Le bon point c’est que beaucoup reviennent parce qu’ils ont apprécié vraiment le produit. Notre marché aujourd’hui c’est environ 90% de femmes. La remarque qu’on fait c’est que les femmes tirent le marché et certains hommes adhèrent par la suite. Nous distribuons au Cameroun, dans certaines régions de France également. Nous avons des demandes en Afrique de l’Ouest que nous avons encore du mal à satisfaire mais nous mettons des actions sur pied pour y arriver.
Et si nous parlions un peu de vous ? Comment en êtes-vous arrivés à vous lancer dans l’entrepreneuriat (Made In Cameroon) ? C’est une aventure qui a commencé j’étais tout jeune, mon grand père avait un petit champs de cacao. J’y allais essentiellement pour « emprunter » des cabosses et déguster
la grappe à l’intérieur (rires). Ça m’a valu quelques punitions à cette époque. Plus tard donc, quand mon père a décidé de se lancer dans l’agriculture c’est tout naturellement
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Higoma
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DOSSIER Des tambours parlants, en voici une invention originale. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre produit ? HiGOMA ce sont des enceintes audios ayant la forme de djembés, ce qui en fait des tambours parlants. Elles sont conçues pour un usage domestique, fonctionnent en Bluetooth, et n’ont rien à envier à leur concurrentes européennes. Comment vous vient l’idée de produire ce type de produit ? Quel est le besoin auquel il répond ? Les tambours parlants HiGOMA sont la personnalisation de la citation africaine : “Quand les tambours parlent, même les rois font silence”, mettant en avant l’importance de la rythmique sur ce continent. L’objectif était de créer un objet qui fasse le pont entre tradition et modernité afin que chacun puisse découvrir ou redécouvrir l’Afrique avec un regard neuf.
Simon Constantin, HIGOMA Tambours Parlants
Vous avez choisi de faire appel à des artisans camerounais. Une main d’œuvre locale donc, un produit Made In Cameroon, pourquoi ? Parce que ça a du sens. Un tel produit se doit d’être fabriqué artisanalement dans un pays africain. J’ai choisi le Cameroun parce que c’est le pays que je connais le mieux et que j’y ai rencontré les bonnes personnes pour m’accompagner dans cette aventure. Le travail des artisans camerounais est sous-évalué alors que leur savoir-faire est incroyable. Il faut changer cela. Il faut montrer au monde ce dont ils sont capables !
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DOSSIER Pouvez-vous justement nous en dire un peu plus sur le processus de fabrication d’un HiGOMA ? Il n’y a pas grand-chose à dire d’intéressant, tout part d’une pièce en bois d’Iroko sur laquelle mon artisan fait plusieurs opérations (tournage, sculpture, perçage...) pour lui donner la forme finale. Tout cela est fait à la main ou à la machineoutil et demande de longues heures de travail. Chaque pièce est unique, élégante avec énormément de caractère. Je suis très fier du travail de mon artisan. Et d’ailleurs, HiGOMA, ce nom a sûrement une signification bien particulière, dites-nous tout. HiGOMA signifie simplement tambour dans la langue maternelle de mes parents. Moi, je m’appelle Simon Constantin, 29 ans. Designer chez noumbissidesign, une agence qui conçoit des produits innovants et développe l’identité de marque des entreprises. Avant de vous lancer dans la commercialisation de tambours parlants, que faisiez-vous dans la vie ? Eh bien, à la fin de mes études, il y a quelques années déjà, je me suis résolu à monter ma propre agence. Une “maison de la création” qui accoucherait de produits inspirés des cultures africaines et répondant aux besoins du quotidien. En résumé ; s’inspirer de ce qui se faisait hier pour apporter des solutions aux maux d’aujourd’hui. Les tambours parlants, sont donc une production de Noumbissi Design, quels sont les autres types de produits que vous commercialisez ? Avant HiGOMA il y a AKU • AKO, les poupées de motivation. Sorte de coaches de développement personnel à destination des femmes. Ce produit renvoie une fois de plus aux légendes africaines et à l’imaginaire. C’est un concept qui plait beaucoup et que je continue de développer.
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Revenons-en à l’HiGOMA. Vous lancez en début Avril, une campagne de prévente sous forme crowdfunding, pouvez-vous nous en dire plus ? Cette campagne servira à communiquer autour du produit et à trouver nos premiers clients. Il y a deux manières d’y participer : Soit vous êtes conquis par la voix mélodieuse des tambours et ce sera donc l’occasion de vous les procurer à un prix avantageux. Soit vous voulez simplement contribuer à notre vision en faisant un don, et ainsi permettre à nos tambours de résonner pardelà les frontières. Dans tous les cas je vous encourage à parler du projet autour de vous, à partager l’info et à nous soutenir au maximum. Les rois sont unanimes, le mois d’avril vibrera au son des tambours !
En guise de dernier mot à nos lecteurs, comment vous contacter ? Téléphone, E-mail, Réseaux sociaux ? Nous sommes persuadés que tout comme nous, nos lecteurs ont été séduits par ce projet original et audacieux ! Je tiens déjà à vous remercier de nous offrir l’opportunité de parler de ce beau challenge qui nous anime chaque jour. Je vous remercie également, vous lecteurs et j’espère vous avoir rallié à notre cause et sensibilisé au “made in cameroon”. Venez donc jeter un œil sur le site NOUMBISSIDESIGN.COM et sur tous les réseaux sociaux (@noumbissidesign). N’hésitez pas, suivez-nous dès maintenant ! Propos recueillis par Gaëlle ONANA
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DOSSIER
MBox
Longtemps consommatrice des nombreuses innovations des TIC la jeunesse camerounaise est devenu depuis quelques années elle même créatrice d’innovations. Des applications mobiles aux Équipements médicaux high-tech en passant par les jeux vidéos ou encore le développement de moteurs de recherche, le génie créatif de la jeunesses 237 semble n’avoir que très peu de limites. Dans le sillage des NTIC made in Cameroon découvrons ensemble la Multipurpose Box.
U N E B E L L E D É M O N S T R AT I O N D U G É N I E CAMEROUNAIS
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DOSSIER qu’il a commencé par le cacao. J’ai grandi au contact de tout ça, sans être impliqué de façon officielle, j’observais, je prêtais main forte quand je pouvais, etc. Ensuite, j’ai pris le temps de faire mes classes, et de me former dans divers domaines au Cameroun et ailleurs, formations qui peuvent être utiles aujourd’hui. Ça fait quelques mois que j’ai officiellement pris le train en marche et que je passe plus de temps la plantation. Je passe 50% de mon temps sur ce projet et c’est appelé à évoluer progressivement. Au quotidien, quelles sont les difficultés que vous rencontrez et quel est votre leitmotiv pour les surmonter ? Le challenge de tous les jours c’est comment toucher plus de monde sachant qu’on a très peu de moyens à investir. Rappelons qu’entre la production de cacao, la récolte, la transformation, le producteur a déjà laissé beaucoup de plumes. Pour le volet commercial il reste très peu, donc il faut être créatif, efficace, bien cibler les méthodes de communication et les évènements auxquels assister.
Revenons-en donc au produit, comment le distribuez-vous ? A quel prix et surtout quel est le schéma de production ? Pour faire connaître et distribuer le produit, nous passons par des foires (foire de camtel, foire des produits bio Sanzo’o), nous sommes également entrain de constituer une communauté sur Facebook avec la page Beurre de Cacao FAM, sur laquelle nous parlons des différentes utilisations du beurre de cacao. Pour la production, une fois le cacao récolté, décabossé, et les graines séchées, nous pratiquons l’extraction
à froid. Nous utilisons une presse à vis pour pousser la graine dans une cavité en forme de tonneau. La vis compresse la graine et l’huile sort par les ouvertures, alors que les débris restent dans le tonneau. Nous faisons ensuite chauffer l’huile pour éliminer les dernières impuretés, et au refroidissement nous obtenons le beurre de cacao qu’il faut packager après pour le commercialiser. Vous comprenez donc que c’est du beurre de cacao pur, sans ajout. Nous proposons plusieurs formats pour notre beurre de cacao FAM : 100g à 2000 fcfa, 200g à 4000fcfa, 500g à 9000 fcfa et 1 kg à 18000 fcfa. Pour toute information supplémentaire, on peut nous joindre à famissole@gmail.com, ou au 694827453 / 663 91 95 32.
En guise de dernier mot, qu’est ce qui selon vous freine la consommation des produits Made In Cameroon ? Le made in Cameroon a plusieurs freins. Pour en citer un, sur notre marché par exemple, je parlerais des produits de moins bonne qualité qui viennent de l’étranger mais qui coûtent autant que les nôtres ou alors plus cher sur la marché. Les consommateurs sont très exigeants envers les produits made in Cameroon, à raison certainement, mais certains d’entre eux sont souvent plus complaisants avec les produits étrangers. Dans leur grille d’analyse, le produit qui vient de l’extérieur a un plus, alors qu’en réalité le consommateur doit comprendre que ce qui vient de l’extérieur n’est pas gage de qualité. Nous qui sommes acteurs du domaine avons également notre responsabilité dans l’amélioration de l’image de nos produits auprès de nos compatriotes. Ça passe par mieux s’outiller, être plus professionnels, mieux cibler les clients et mieux communiquer sur nos produits. Merci à vous pour le temps que vous m’avez consacré. Propos recueillis par Gaëlle ONANA
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DOSSIER
La MBox est un réseau mobile sans fil permettant à tout appareil connecté à 50 mètres d’avoir accès à internet mais aussi à une médiathèque immense et variée. Les implications pour les entreprises sont multiples ; une entreprise dont les services comprennent de longues périodes d’attente pourrait grâce à la MBox permettre à sa clientèle d’avoir accès au divertissement. Pour une compagnie de transport inter urbain par exemple il s’agira de permettre a chaque passager d’avoir accès à un vaste répertoire multimédia et de se servir selon ses goût propre et non plus de se contenter du contenu diffusé pour tout le monde. Pour mieux vous informer sur cette innovation made in 237 nous nous sommes entretenus avec Nicolas Tchoua Ngwa, l’initiateur du projet de conception de la MBox Bonjour Nicolas merci de nous accorder cet entretien.
Bonjour et merci à vous pour l'intérêt que vous nous portez. Qui sont les concepteurs de la M Box ? Comment leur ai venu cette idée ?
Nous sommes 3 ; Nicolas TCHOUA (initiateur du projet), Chris-Willer KAMTA (Développeur) et Jacques Bernard KAMENI (Développeur). Durant un voyage au nord du Cameroun avec le train, je me suis ennuyé à mort. Aucun moyen de divertissement et en plus pour acheter quoi que ce soit je devais me déplacer pour commander. Il fallait que je rectifie ce problème. Dès mon retour à Yaoundé, avec une solution au stade d’embryon, j’ai contacté
Chris et Jacques. Nous avons développé mon idée et 2 semaines plus tard, on avait un prototype qui fonctionnait. Quelles difficultés vous rencontrez dans la commercialisation de votre M Box ?
Le plus difficile est d’abord de trouver et de convaincre la clientèle, ce produit peut être vendu à une large variété de business, mais notre cible principal était (et est toujours) les agences de voyage en commun. Malheureusement ces entreprises sont généralement dirigées par des personnes déconnectées des avancées technologiques, donc les convaincre d’acheter notre produit est très souvent difficile. Nous avons même effectué des tests avec BUCA voyage et Touristique express sur plusieurs voyages, de plus il est difficile de convaincre notre cible car les dirigeants de ces agences ne sont pas accessibles. La MBox est-elle une solution réservée aux entreprises ? les ménages peuvent aussi l'adopter ?
Bien évidemment les ménages peuvent aussi se procurer des MBoxs, même si nous nous focalisons un peu plus sur les entreprises. Où / Comment peut-on se procurer une MBox ?
Pour profiter des services de la MBox il suffit de nous contacter par mail : ktika2013@gmail.com ou tchouanicolas@gmail.com . Ou par téléphone au +237 697 604 891. Merci Nicolas nous vous souhaitons beaucoup de courage et de chance dans l’accomplissement de vos projets.
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Miel Royal L E S A P I C U LT E U R S D U 2 3 7 O N T D U TA L E N T !
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DOSSIER
On ne le dira jamais assez ! Notre pays regorge de richesses qui ne demandent qu’à être mises en valeur. Heureusement pour nous le talent pour exploiter ce que la nature nous offre ne manque pas aussi. Ainsi certaines de nos régions sont reconnues pour leur miel excellent, la marque Miel royal a décidé de se positionner sur ce créneau.
MIEL ROYAL C’est plus de 1000 familles d’apiculteurs soit environ 10000 personnes réparties sur tout le territoire national. Ce qui permet à la marque d’offrir une diversité de produits venus de tout le pays. C’est aussi une unité de production à Douala avec une dizaine d’employés ainsi que des agents marketing pour la distribution et la promotion ainsi que des contrôleurs et collecteurs locaux. La marque Miel Royal est une histoire qui remonte à une décennie avec la volonté de mettre en avant le meilleur de ce qui se fait dans la chaîne de valeurs apicole au Cameroun et de raconter l’histoire du Cameroun au travers du miel. C’est une marque qui se veut distinctive, innovante et excellente. C’est une innovation constante qui a conduit aux mutations dans la présentation du produit des premières bouteilles qui étaient en plastique jusqu’au format unique actuel en pots de verre. Avant d'être mis à votre disposition le miel passe par plusieurs étapes pour en assurer la qualité.
Des producteurs locaux récoltent le miel à la ruche selon les méthodes traditionnelles et selon les standards biologiques fixés dans le cahier de charge auquel l'activité de la marque est soumise. Le miel est ensuite examiné par un contrôleur local après une première filtration puis conservé, il est enregistré et acheminé vers l’unité de production Miel Royal à Douala où il est à nouveau contrôlé et enregistré avant d’être filtré à nouveau 2 fois puis mis en pots et étiquetés pour la distribution. La gamme Miel Royal se décline en 6 produits distincts représentant les différentes zones écologiques du Cameroun que sont le Miel de l’Adamaoua, le Miel des HautsPlateaux, le Miel des Forêts, le Miel des Monts Mandara, le Miel du Mont Cameroun, et le Miel Blanc d’Oku. Les prix recommandés des pots de 500 grammes pour le public Miel Royal vont de 3500 à 6000 francs CFA.
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DOSSIER
Miel Royal c’est donc surtout une marque qui a décidé de s’arrimer aux nouvelles règles de ventes de communication et surtout de garantir des produits de qualité. Démontrant ainsi le savoir faire des apiculteurs Camerounais.
Pour vous aussi vous profiter de ce que les apiculteurs Camerounais ont de mieux à offrir, rendez vous dans des grandes surface où contacter l'équipe au : +237 22664033. Où alors sur la page Facebook : Miel Royal.
Le mot de la direction : “Pour inciter les camerounais à consommer plus de produits locaux la première chose à faire est la communication sur les produits locaux mais conséquemment la formation et l’accompagnement sur l’implémentation de standards de qualité. Nous croyons que si le produit est connu du public, et que derrière la qualité est assurée par les producteurs, la consommation des produits locaux sera grandement améliorée.”
Par Samuel BALEPA
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N N O O O O R R E E M M A A C C N N AM DMEADIE I
ENQUÊTE
LES GEANTS DE L’INDUSTRIE MADE IN CAMEROON CAMLAIT
CHOCOCAM
MARS-AVRIL 2017 /
ENQUÊTE CAMLAIT,
PAGE 90
Est-ce vraiment du Made In Cameroon ?
CHOCOCAM:
PAGE 92
Quelle est aujourd’hui la recette de l’entreprise chocolatière ?
ENQUÊTE
CAMLAIT
est-ce vraiment du Made In Cameroon ?
La société camerounaise des produits laitiers plus connu sous le nom de Camlait est un géant dont le leadership ne saurait être remis en cause tant au niveau national, qu’au niveau sous régional. Toutefois, l’on est amené à se demander si Camlait aujourd’hui fierté de tout un pays qui ambitionne clairement de se positionner comme une entreprise incontournable sur le continent, est un véritable ambassadeur du made in Cameroon.
Fondée en 1972 par un trio d’hommes d’affaires camerounais, la société Camlait affiche depuis lors des résultats sans cesse croissants et plus que satisfaisants. Un Capital social de 3.3 milliards FCFA en 2015, un chiffre d’affaires estimé à 6.5 milliards FCFA en 2010 et qui n’a de cesse d’aller crescendo au fil des années, une gamme de produits de plus en
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plus variée, signe que l’entreprise souhaite se diversifier, adapter et étendre son marché à d’autres secteurs. Tous ces éléments font dire à de nombreux observateurs que Camlait est le leader dans le secteur des produits laitiers au Cameroun et dans la Sous – région Afrique centrale. Une place que revendique pleinement l’entreprise camerounaise dont l’objectif est plus que jamais de devenir l’entreprise d’agroalimentaire africaine de référence dans le monde. Pour atteindre ces objectifs, Camlait a choisi de mettre en avant les richesses du Cameroun, elle se veut promotrice des valeurs et bienfaits des éléments et matières premières découlant de la richesse du sol camerounais, une entreprise qui parie désormais sur la production locale et souhaite de ce fait promouvoir le made in Cameroon.
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ENQUÊTE En 1979 déjà, l’entreprise décide de produire du lait liquide pour diversifier ses activités, elle participera la même année à la création de l’Union pour la transformation des plastiques (Uniplast) pour faire face au problème d’emballages importés d’Europe.Uniplast avait pour but de fournir Camlait en emballages et de produisant ceux-ci au Cameroun à partir de la matière première camerounaise preuve du souci de l’entreprise d’être indépendante et de contribuer au développement de l’industrie camerounaise en produisant et en transformant sur place. Face à la concurrence devenue de plus en plus rude dans le marché du yaourt et des produits laitiers, Camlait a décidé d’investir la somme de 3 milliards de FCFA dans la construction d’une usine de production de yaourts à base de soja. Lui permettant ainsi de réduire de 50% les coûts de production et d’espérer augmenter de 65% son chiffre d’affaire, mais surtout de plus que jamais s’inscrire comme un acteur majeur du made in Cameroon, car les yaourts à base de soja sont 100% camerounais, une matière produite localement et qui s’avère non seulement être une réelle alternative au lait qui lui est importé à grand frais du fait selon les experts, du faible rendement des vaches utilisées et de l’enclavement des zones de production , mais dont les atouts nutritifs en font un ingrédient majeur pour Camlait qui fait du bienêtre des populations l’une de ses priorités. On estime à ce fait à 125.000 tonnes la production nationale de lait pour une demande estimée à 297.000 tonnes (Investir Au Cameroun). Camlait, leader du segment, a décidé de faire de la production locale sa grande priorité pour les années à venir, cela passe par la production et la transformation du soja camerounais. La société camerounaise des produits laitiers s’est également lancée dans une grande politique de diversification de sa gamme de yaourts avec en vedette le yaourt à base de soja River. Un engagement qui lui a valu le tout premier Grand Prix Award de la Marque OAPI décerné par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) en partenariat avec le Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM), récompensant un produit ou un service à forte réputation dans le pays. Le yaourt n’est pas le seul produit au travers duquel Camlait marque son désir d’évolution. L’entreprise met désormais l’accent sur la production de jus à base de fruits locaux et de soja. Malgré une importation du lait toujours effective, l’entreprise Camlait s’est véritablement muée en une entité désireuse de contribuer au développement de la production locale, désireuse de mettre en avant les bienfaits des produits camerounais. Une bien bonne nouvelle pour les adeptes et les défenseurs du « produire et consommer local » pour qui le virage entrepris par une entreprise de la taille de Camlait serait un véritable atout dans la promotion et la vulgarisation du Made in Cameroon au Cameroun et à travers la sous-région. Par Stéphane TANG
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CHOCOCAM
La recette de l’entreprise chocolatière
Après un échec quant à l’introduction sur le marché local du riz et des pâtes alimentaires de marque << tastic >>, il n’a fallu que quelques mois pour que l’entreprise agroalimentaire reprenne confiance auprès de ses consommateurs. En 2015 le chiffre d’affaire de CHOCOCAMTiger Brands croissait de plus de 7% et voyait ses volumes de vente augmenter quant à eux de 9%. Depuis, la société n’a cessé de faire ses preuves dans le marché agroalimentaire en figurant en 2016 dans le classement Jeune Afrique des 70 entreprise agroalimentaires d’Afrique centrale. Qu’elle est aujourd’hui la recette de l’entreprise chocolatière?
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Fondée en 1967, CHOCOCAM (chocolateries et confiseries du cameroun ) fabrique et vend des produits à base de cacao au Cameroun, au Nigeria et dans d'autres pays d'Afrique centrale et occidentale. Bon nombre de ses produits sont connus et aimés de beaucoup de locaux notamment Tartina , Mambo , Matinal, etc. Rachetée à 74,7% en 2008 par la société agroalimentaire sud africaine Tiger Brands , l'entreprise fait un chiffre d'affaires de 18 milliards de francs cfa d'où a priori son succès sur le marché local camerounais. En effet malgré la forte concurrence externe, la société CHOCOCAM ne cesse de se battre pour mener à bien son expansion commerciale au sein des plates formes alimentaires locales , sous régionales et
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même régionales. Aujourd'hui il est bien difficile de parcourir différentes boutiques au Cameroun sans remarquer l’afflux des produits de l’entreprise chocolatière dans les rayons. Questionné, un boutiquier camerounais au quartier éleveur affirme : << cela fait 10 ans aujourd'hui que je commercialise le produit chocolaté de chococam et malgré l'arrivée de nouveaux produits , je ne compte pas changer de fournisseur >> , CHOCOCAM s'est donc assuré d'avoir une clientèle de confiance. Aussi, l'entreprise CHOCOCAM innove : de nouveaux design ; nouveaux produits scellés CHOCOCAM font leur entrée dans le marché de la confiserie, notamment Davita , la nouvelle boisson soluble signée CHOCOCAM ; mais aussi les nouveaux bonbons Kola Pop Sweet, Kola Ginger, Kola big gum ainsi que le nouveau Mambo chocolat au riz au lait croustillant. Autant de nouveautés pour assurer la pérennité de la politique commerciale de l'entreprise chocolatière.
Cependant CHOCOCAM a récemment décidé de se lancer dans le cosmétique en commercialisant leur toute première gamme de produit de beauté Miadi. Chococam-tiger Brands s'est donc imposée sur le marché local, quoique la réalité commerciale chocolatière est autre. En effet dans les grandes surfaces, la concurrence est nettement défavorable aux produits locaux. Ainsi beaucoup de camerounais se retrouvent plus à acheter les produits chocolatier étrangers ( Ferrero rocher, Mars…) au détriment des produits CHOCOCAM. Quand est-ce que le chocolat du Cameroun va vraiment ravir le coeur des consommateurs camerounais ? Yvain KEMOGNE
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SHOW LES ÉVÈNEMENTS DE C’ KOMENT MAGAZINE
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CK AfterWork 1 e édition Mama mia Douala
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Musée National à Yaoundé
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La première édition du CK AfterWork Le C'Koment Afterwork, le nouveau rendez-vous de la jeunesse active au Cameroun, tous les deux mois au MaMamia Lounge à Douala. Revivez en images la première édition qui a eu lieu le 01 mars 2017 en présence de plusieurs artistes et professionnels de la musique urbaine, du showbiz, de plusieurs professionnels de la place et nos charmants lecteurs venus nombreux pour découvrir l'univers C'Koment, passer un bon moment de détente et networker. Prochaine édition : 24 Avril 2017. Merci à tous nos partenaires : BVS, Orange Cameroun, Thara Tv, Grassphields, Royal Wax, Malepah, et tous les autres.
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AU COEUR DU LIFESTYLE CAMEROUNAIS
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Le Célébrating Women 02 jours de célébration de tout ce qu’il y a de formidable en chacun de nous. C’est ce que vous proposaient les magazines camerounais C Koment Magazine et Starter Mag sous la forme d’un événement organisé à Yaoundé. Celebrating Women se tenait les 24 & 25 Mars 2017 à l’esplanade du Musée National. Ateliers, conférences thématiques, concert, karaoké et pleins d’autres activités étaient au rendez-vous de cette toute première édition très riche.
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