C'Koment N4/5

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N°004-005

rmations tuit d’annonces et d’info Magazine mensuel gra

Gratuit

Recep.: N°00000054/RDDJ/J06/BASC



Les Yaoundéens entre bilan et résolution. amélioration de notre charte graphique, élargissement de notre équipe, lancement des plate-formes numériques du magazine Douala C’Koment, lancement de notre entité de C’Koment Publishing, etc. Autant de choses pour être toujours plus près de vous et vous offrir un service de qualité.

I

Gaëlle Onana, Directrice de la Publication

l est l’heure de faire le bilan et préparer sa liste de bonnes résolutions. Nous avons voulu résumer l’année 2014 en quelques mots : le grand saut. De part et d’autre de la capitale, cette année a été pour plusieurs d’entres vous l’occasion de se lancer, d’oser et d’entamer de nouvelles choses. Revenons sur ces initiatives qui nous ont marqué. Pour ne prendre quelques exemples, nous citerons la première édition du Comon Success de l’association Give Cameroun, la révélation du talent musical Shawmey Locko au grand public, la qualification de notre belle et jeune équipe des Lions pour la CAN 2015, la publication du premier numéro du magazine gratuit sur l’entrepreneuriat Starter Mag. Mais aussi l’ouverture du restaurant les Cascades du Mfoundi, l’inauguration de la Chapelle de la Gloire de Christ, le lancement du site Internet de Douala C’Koment, et j’en passe ! La liste est longue, très longue même, mais vous l’avez compris, 2014 était une année riche en nouveautés et en émotions. Les Yaoundéens ont su, tout au long de cette année, faire briller leur capitale et leur pays à l’intérieur et à l’extérieur de leurs frontières.

Mais beaucoup reste à faire. Notre belle capitale a besoin de nous tous pour rayonner de milles feux. Les chantiers et les défis sont importants et je suis convaincue que chacun d’entre nous saura se mobiliser pour donner, à la ville de Yaoundé, le visage qu’elle mérite. Pour ce numéro, à cheval entre les mois de décembre et janvier, nous vous proposons une nouveauté : le dossier de la rédaction. Désormais, tous les mois, retrouvez un dossier thématique dans votre numéro de YC’K. Pour cette édition, nous vous parlerons d’emploi chez les jeunes à travers un portrait exclusif d’Armand Claude ABANDA, représentant résident de l’IAI Cameroun, une rencontre avec Christian Ngan de Madlyn Cazalis mais, aussi, Jean Yves Morio, consultant en recrutement. Vous aurez l’occasion à travers leurs témoignages et d’autres articles, de constater comment l’entrepreneuriat des jeunes peut pallier au chômage et au sous-emploi. Également dans ce numéro, un zoom sur les archevêques d’Ongola ; Yaoundé pendant les fêtes de fin d’année ; une escale dans les marchés les plus animés de la capitale ; un détour à l’avenue Kennedy et, le Noël chez maman Chantal Biya. Bonne et heureuse année 2015

De notre côté, un travail acharné a été mené pour vous satisfaire toujours plus :

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Éditorial de Gaëlle Onana 03

ÉVÉNEMENT

Noël avec maman Chantal BIYA

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LE DOSSIER DE LA RÉDACTION

- Interviewes : Jean Yves Morio Amanda Efathel, Christian Ngan - Le Lab

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D’cryptage

CHRONIK Rien ne vaut un merci

L’INVITÉ

Armand Claude Abanda Représentant résident de l’IAI

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D’CRYPTAGE

Les archevêques de Yaoundé Yaoundé est-elle une ville pour étudiants ? Avenue Kennedy : premier centre d’affaires de Yaoundé

CULTE ET RECUEILLEMENT Paroisse protestante ADNA

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ZOOM

- La magie des fêtes de fin d’année - Insécurité à Yaoundé en temps de fêtes - Alcoholism religion in Yaounde

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MÉTIER 39 Portrait Un artiste à part … 41

Les hommes poseurs d’ongles artificiels à Yaoundé

Renaud Martin Atemengue

Marché

Ambiance dans les marchés en temps de fêtes

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Comment faire tenir son maquillage

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BEAUTÉ ET ESTHETIK

SANTÉ 45

Cancer du sein : tous concernés!

MODE

Calara, quand le pagne et le cuir s’unissent en harmonie

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HOROSCOPE 48 NUMÉROS UTILES 50 PHARMACIES DE GARDE 52

Magazine gratuit d’annonces et d’informations Recep.: N°00000054/RDDJ/JO6/BASC Directrice de la publication : Gaëlle Onana Rédacteur en chef : William Oyono Secrétaire de rédaction : Christelle Temgoua Conseil éditorial : Alex Mimbang Conseiller spécial : Marlyse Bernadette Bieme Onana Équipe de rédaction : Gaëlle Onana , Christelle Temgoua, William Oyono Responsable Commercial : Conrad Komo

www.facebook.com/yaoundekoment.infos

Ont collaboré pour ce numéro: Gaëlle Onana, Marlyse Bieme Onana, Arlette Andang, Myriam Abate, Alain Kévin Biyiha, Albert Hongla, Kévin Mebara, Josépha Ondoua, Oly Fallon, William Oyono, Laëtitia Poivre, Brookes, Christelle Temgoua, Cédric Tsimi, Edoli Njimé, CédricMinlo, (caricature). Communication & Publicité: GNA Communication Tél.: +33631865571 - E-mail : gnacommunication@gmail.com Design & Graphisme : Flore Soda Impression : GALMA Sarl (Imprimerie du Soleil Levant) Tél.: +237 222 21 97 84 / 699 59 11 95

Contacts E-mails : Directrice de la publication : publication@yaoundeckomment.com ∙ Rédacteur en chef : redaction@yaoundeckomment.com ∙ Direction artistique: creation@yaoundeckomment.com ∙ Insertions publicitaires : promotion@ yaoundeckomment.com ∙ Informations : contact@yaoundeckomment.com

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Chronik

Rien ne vaut un merci ! Wilmax

L

a saison sèche est celle que je déteste le plus. Point de pluie nocturne pour bercer mon sommeil. A la place, des pics de chaleur qui rendent les moustiques plus excités que d’habitude. Me refusant à dormir sous des moustiquaires imprégnées (de quoi d’ailleurs ?) qui me donnent la désagréable impression d’être dans un cercueil, j’inhale, malgré moi, des bouffées d’insecticides chinois destinés à chasser ces colocataires tapageurs. Un bon ventilateur aurait sans doute fait l’affaire mais, hélas, l’appareil que j’avais acquis récemment a rendu l’âme il y a peu. Lui aussi de fabrication chinoise. Je ne vous apprends rien, la pacotille de l’Empire du milieu a une durée de vie très limitée. Bizarrement, il y a longtemps qu’une crise de palu n’a plus perturbée mon organisme. J’ai sûrement de bons gènes. Après ces nuits où mes tympans ressortent éreintés par les mélodies des anophèles, je me réveille souvent au petit matin pour vider ma poubelle dans le bac à ordures proche. C’est une habitude que j’aime bien. Le genre de réflexe que l’on répète inconsciemment sans se poser de question.

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Ma poubelle à la main et en pyjama (je m’identifie au fondateur de Playboy, Hugh Hefner, qui en porte à longueur de journée. Sauf que, moi, je n’en ai qu’un seul.) j’ai, un jour, croisé un agent de la société chargée de la collecte des ordures HYSACAM qui tentait, avec peine, de faire la propreté autour d’une véritable montagne de déchets. Avant de continuer, je tiens à m’interroger moi-même sur la tenue que j’avais pour aller vider ma poubelle. A bien y penser, je me suis dit qu’il s’agissait sûrement d’un snobisme inconscient, hérité des notables du village pour qui le peignoir, par exemple, est une tenue prestigieuse dans laquelle on peut passer la journée. N’essayez pas de comprendre c’est comme ça. Armé d’une pelle usagée et sans aucune protection des sinus, le monsieur pas si âgé que ça, mais que la rudesse de l’emploi faisait passer pour un octogénaire, arborait tout de même un masque de misère. Le titre d’un vieux film italien me revint à l’esprit : le mec avait vraiment l’air «affreux, sale et méchant». Cette vision matinale, parfumée des odeurs nauséabondes qui imprégnaient déjà mon beau pyjama bleu me figea. C’est le genre d’images qui vous rappelle


Surpris, l’homme sans âge, «astiqueur» de rue me gratifia d’un sourire qui redonna, brièvement, un peu de gaieté à ce visage grisâtre. Il reprit son travail avec une ardeur nouvelle. Ce mot, en apparence anodin, est peut-être le plus important du monde : merci. Nous n’exprimons pas assez notre gratitude à ceux qui font pourtant des choses positives dans nos vies. Nous sommes à l’époque de l’ingratitude et de la mémoire courte. Tel bienfaiteur d’hier devient du jour au lendemain un inconnu : la mère qui nous a donné la vie passe pour une sorcière «mangeuse» de ses propres rejetons à la fin de sa vie ; le chauffeur de taxi qui nous transporte d’un point

à l’autre n’est qu’un automate sans importance ; notre gardien à la maison qui passe ses nuits sous le froid pour protéger nos vies et nos biens n’est qu’un illettré qu’on n’ose même pas saluer le matin …

Chronik

que vous êtes un privilégié de la vie, que vous n’avez pas à remuer ciel et terre pour avoir une misère à la fin du mois en guise de salaire. N’ayant aucune pièce à lui léguer pour l’encourager (normal j’étais en pyjama…) je lui décochais un seul mot, avec toute la solennité et le lyrisme qui sied à une telle scène : « merci ».

Merci ! Ce mot renvoie tout simplement à la reconnaissance. Certes, il est dit dans la Bible (et oui, j’ai fait la catéchèses, il y a des lustres…) que le gain de la bonté n’est pas sur terre mais auprès du Père céleste. Cela n’empêche pas d’exprimer un peu de gratitude aux personnes qui nous font du bien. N’attendons pas le moment de leur mort pour venir les couvrir d’éloges creux, mal venus et qui ne servent qu’à nous convaincre, nous même, que d’autres diront la même chose de nous lorsque nous disparaîtrons. Alors, au moment où 2014 tire sa révérence, toute l’équipe de Yaoundé C’Koment vous dit MERCI ! MERCI de nous accompagner depuis le début de cette aventure. En 2015, nous espérons encore être à la hauteur de vos attentes afin de donner à notre belle cité capitale la vitrine qu’elle mérite.

BIENVENUE DANS

L’UNIVERS DES BEAUTIES GIRLS

Le concept : Avec mybbox, partez tous les deux mois pour seulement 13 000 FCFA / 20 euros* à la découverte du meilleur de la beauté et du lifesyle. 5 à 6 produits cosmétiques composent la Box Beauté et sont accompagnés de leur fiche beauté pour vous expliquer comment marche les différents produits. C’est une box beauté fun, féminine & branchée dans laquelle vous retrouverez les différents produits cosmétiques de votre quotidien adaptez à votre « Beauty Life Style ». ! MyBbox promet de quoi vous pomponner, vous inspirer et vous dorloter en fonction de la saison : avec par exemple en décembre, une «christmas box» pour préparer pour les fêtes. En Janvier, une «détox box» pour se remettre de la fin d’année. En février, une «flirt date box» pour réussir son rencard. Notre équipe souhaite surprendre ses abonnées. Le contenu de la box est secret. Il s’agit d’une surprise : motus, donc !

Comment s’abonner ?

C’est simple, rendez vous sur www.mybbox237.com , onglet : Box Beauté / Abonnements et ajoutez un abonnement a votre panier. Rentrez toutes vos informations, elles nous seront transmises par mail et nous prendrons contact avec vous immédiatement par téléphone ou mail pour mettre en place le mode de règlement et le mode de distribution.

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N°04-05 YC’K (7) Téléphone : +337 50 34 25 16 (Appels, SMS et whatsap)


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Gaëlle Onana

Événement

Noël avec maman Chantal Biya

Le 19 décembre 2014, l’équipe de Yaoundé C’Koment a eu l’honneur et le plaisir de se rendre à la cérémonie de l’arbre de Noël organisée par la Première Dame du Cameroun, Madame Chantal Biya, au sein de l’école « Les Coccinelles du Palais de l’Unité ». Revenons ici en quelques mots sur cette merveilleuse cérémonie.

L

es festivités liées à l’arbre de Noël se sont tenues de 11 heures à 15 heures. Dès la fin de la matinée, l’école «Les Coccinelles du Palais» a vu l’arrivée de différents invités, de parents d’élèves et, ensuite des toutpetits. Une fois les hôtes installés est arrivée la Première Dame, comme à son habitude souriante et joyeuse. Elle a été acclamée par tous les invités présents. Une jolie jeune fille de l’école lui a ensuite remis un bouquet de fleurs et a poursuivi avec un discours de bienvenue en anglais. Les enfants ont ensuite présenté un grand nombre de chants et récits, merveilleusement effectués sous l’œil bien aguerri du personnel scolaire.

Plusieurs autres temps forts ont ponctué cet événement notamment, la prestation offerte par l’artiste Tsala Benoît. Il a présenté une chanson écrite pour Madame Chantal Biya dans un rythme bien de chez nous. Il était accompagné par les élèves de l’école, qui ont effectué un balai traditionnel de la Région du Centre du Cameroun ; la prestation d’un magicien sur la magie de Noël qui sût plaire aux petits comme aux grands. Les enfants étaient en émoi devant les différents tours de magie et répétaient en cœur «c’est la magie de Noël». La prestation s’est conclue sous un tonnerre d’applaudissements. Les enfants de l’école « Les Coccinelles du Palais de l’Unité » ont ensuite exécuté N°004-005 YC’K

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Événement

un balai traditionnel sur la « NDJANG DANCE » et sur la chanson « Mballè Mballè ». L’arrivée de différents petits lutins, des clowns, des fées et du père Noël a marqué la fin des représentations. S’en est suivie la remise des cadeaux par la First Lady et les invités d’honneur dont la ministre de l’Éducation de base. Les invités ont eu l’opportunité de suivre en fond sonore une chanson de la jeune artiste camerounaise Denise Naafa écrite pour la Première Dame, en anglais et en français. La cérémonie s’est terminée par un cocktail offert par madame Biya et la

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distribution du magazine Yaoundé C’Koment aux différents invités. On en retient tant la précision dans les différentes prestations, que la joie et les sourires décelés sur les visages des enfants lors de la remise des cadeaux. Les parents venus assister à cette belle cérémonie étaient à la fois très heureux et très émus. Une maman nous a confié la chance qu’elle a eu de voir sa fille admise dans cette école et, tenait à souligner l’engagement fort de la Première Dame, que tous appellent ici maman, à améliorer le bien-être et l’éducation des enfants de l’école.


Le dossier de la rédaction : l’emploi jeune Arlette ANDANG & Myriam ABATE

L’emploi, une problème qui touche à plus d’un titre les jeunes. L’objectif de tous est devenir «quelqu’un» au terme de ses études. Mais, cela ne se réalise toujours pas d’un simple claquement de doigt, ni d’un coup de baguette magique. Le chemin est parsemé d’embûches et d’imprévus. La rédaction de YC’K oriente sa plume dans cette édition, à l’emploi jeune. Nous verrons, tour à tour, quels sont les points de vue, à ce sujet, de Jean Yves Morio, expert en recrutement, du mannequin Amanda Efathel et, enfin, de Christian Ngan, jeune entrepreneur. A travers ce voyage entre plusieurs acteurs de l’entrepreneuriat jeune, ce sont des modèles de réussite qui sont dévoilés et, peuvent servir d’exemples et de repères aux jeunes lecteurs du magazine. De sont côté, Armand Claude Abanda nous permettra de vous faire découvrir son riche parcours qui, nous l’espérons, en inspirera sûrement plus d’un. Enfin, vous pourrez découvrir quelques réactions d’internautes extraites de notre compte Twitter. YC’K vous souhaite donc de passer un bon moment dans la lecture du «dossier».

INTERVIEW Jean Yves Morio, expert en recrutement

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TALENTS - Amanda EFATHEL - Christian NGAN

LAB

INVITÉ Armand Claude ABANDA

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19 -20

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Interview

Rencontre avec Jean-Yves Morio, fondateur de Morio Consulting International, cabinet conseils en recrutement et Ressources Humaines. William Oyono

« Les grandes entreprises n’embauchent pas beaucoup de jeunes diplômés … La stratégie que vous devez adopter est de rentrer d’abord dans les PME… j’invite la jeunesse camerounaise à continuer de se battre. »

B

onjour Morio, merci de nous recevoir. Vous êtes le fondateur de Morio Consulting International. Pouvez-vous présenter votre structure et votre parcours à nos lecteurs ? Morio Consulting est un cabinet conseils en recrutement et Ressources Humaines créé en 2009 à Yaoundé. Il a eu 5 ans en novembre 2014. J’ai 36 ans et mon parcours professionnel est le suivant : j’ai grandi en France où j’ai fait toutes mes études. Sur le plan professionnel, j’ai commencé comme apprenti comptable à Honeywell où j’ai passé deux ans. Ensuite, je suis devenu analyste comptable au sein de la Société Générale de Banques au quartier de La Défense à Paris. J’y ai également passé deux ans. J’ai rejoins suis le cabinet d’audit d’expert-comptable qui s’appelle GrantThornton. Puis, j’ai intégré le Crédit Agricole Leasing où je suis resté quatre ans comme cadre financier. Parce que depuis tout petit j’étais assez rebelle, j’ai toujours eu envie de créer mon entreprise. J’ai donc décidé, après 25 ans passées à l’extérieur, de retourner au

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Cameroun, de revenir dans mon pays natal et là, j’ai vu les écarts qu’il y avait avec la France. J’ai vu les secteurs d’activités que je pouvais développer et c’est en 2010 que j’ai décidé de rentrer et de démarrer les activités du cabinet. Nous nous intéressons aux opportunités offertes à la jeunesse camerounaise pour accéder à un emploi au lendemain de leurs études. Quelles sont, selon vous, les caractéristiques d’un premier job ? Ce que j’ai souvent tendance à dire aux jeunes diplômés, c’est de faire attention à la gestion de leur parcours de carrière. Celui-ci se construit sur le long terme. Généralement, une partie des jeunes au Cameroun veut tout de suite entrer dans les grandes entreprises, avoir des postes de responsabilités et des salaires élevés. Or, les grandes entreprises n’embauchent pas beaucoup de jeunes diplômés «Le principal problème en Afrique, ce n’est pas le chômage, mais plutôt le sous-emploi», a déclaré Makhtar Diop, vice-président de


Quelles sont les difficultés que les jeunes rencontrent dans la recherche de leur premier emploi ? Comment les surmonter ? Généralement, la problématique soulevée par les jeunes diplômés qui revient régulièrement c’est la recherche de stages. Mais, nous constatons qu’une grande partie s’y prend mal : d’un, dans la conception de leurs CV et de leurs lettres de motivation; de deux, le manque de savoir-être et de la connaissance du monde de l’entreprise ; de trois, sur la maîtrise de l’entretien de motivations. Le projet professionnel en lui-même, un grand nombre ne sait pas véritablement le métier dans lequel il souhaite exercer par absence ou mauvaise orientation au secondaire. Après, en amont, il y a un problème de formation et d’orientation. Je me rends compte qu’il y a beaucoup de jeunes qui choisissent certaines filières d’études parce qu’ils sont influencés par leurs parents ou leurs aînés. Un grand nombre n’oriente pas nécessairement leurs études dans les secteurs porteurs, où il y a une pénurie d’emplois, notamment dans les métiers techniques comme l’ingénierie. Quels sont les profils qui séduisent le plus les recruteurs en ce moment ? Aujourd’hui, la tendance des entreprises est de recruter des profils qui ont une double compétence, à la fois commerciale et technique. Quel

est

le

secteur,

au

Cameroun

aujourd’hui ,qui a le plus gros potentiel en matière emploi ? Je vous dirai trois secteurs : l’agriculture, les mines et l’immobilier. Dans un contexte camerounais où les emplois sont aussi difficiles, pensez-vous que l’entrepreneuriat soit une solution ? Oui. De toute façon, il est prouvé que le Cameroun manque d’entreprises pour résorber la courbe du chômage. Créer une entreprise c’est créer de la richesse et de l’emploi. Mais, il faudrait également que ces entreprises soient accompagnées, financées et que leurs dirigeants soient bien formés à la gestion.

Interview

la Banque Mondiale pour la région Afrique. Que pensez-vous de cette déclaration ? Il n’a pas tort parce que les chiffres du chômage au Cameroun sont de l’ordre de 4% à 5 % selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Ce chiffre nous parait très bas mais, en réalité, l’OIT y intègre le sousemploi, représenté par le secteur informel qui est le premier employeur au Cameroun et en Afrique.

Il y a longtemps eu en Afrique une dictature des études à l’étranger. Est-ce encore le cas aujourd’hui ? Nous vivons aujourd’hui un phénomène qui s’appelle l’africanisation des postes. Ça veut dire qu’avant, les multinationales qui étaient implantées en Afrique, recrutaient essentiellement des européens expatriés dans les postes du top management. Mais, aujourd’hui, on se rend compte que la plupart de ces entreprises préfèrent recruter des africains pour ces postes-là, notamment des managers issus de la diaspora. Pour revenir à votre question, oui, bien évidemment, pour certains postes du top management. Mais, pour d’autres postes, non. C’est l’exemple du domaine marketing ou commercial. Quelle valeur ajoutée possède un étudiant qui a suivi un cursus scolaire au Cameroun ? En comparaison avec un expatrié ou un jeune venant de la diaspora, je dirai une meilleure connaissance de son environnement social, culturel et politique. Si vous aviez une critique à faire à la formation dans nos universités ? Les entreprises se plaignent régulièrement du savoir être, des connaissances du monde de l’entreprise et de la qualité des formations. Il existe un fossé dans la relation

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Interview

école-entreprise qui doit se renforcer et doit bénéficier aux étudiants. Quel pourrait être la passerelle entre l’université et l’entreprise ? L’université doit se rapprocher de l’entreprise car sa mission principale est de former les jeunes afin qu’ils puissent s’insérer dans le monde de l’emploi. Elle doit par conséquent connaître les problématiques des entreprises afin d’adapter ses cours et ses cursus.

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Avez-vous un dernier message à faire passer à la jeunesse ? Oui, un dernier message à Yaoundé C’Koment. Je vous invite à continuer sur cette voie, à vous développer et à rédiger des articles toujours aussi pertinents. A titre personnel, j’encourage la jeunesse camerounaise à créer, à entreprendre, à prendre en main son destin.


Talents

Le mannequinat, un rêve réalisable ! Gaëlle Onana

Devenir mannequin, bon nombre de jeunes en rêvent et peu y croient. Posez-leur la question et ils vous répondront que c’est un métier pour les autres. Ceux qui l’exercent déjà affirment que ce n’est pas une sinécure, et que ça vaut la peine d’essayer. L’équipe de YC’K est allée, pour vous, à la rencontre d’une jeune mannequin professionnel : Amanda Efathel. Veuillez nous suivre.

B

onjour Amanda. Merci d’accorder un peu de ton temps à l’équipe de YC’K. Tout d’abord, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis devenue mannequin grâce à Dio Ali, qui m’a repéré lors d’un défilé dans ma fac mais, également, grâce à Lukra Senomo qui m’a formé très durement.

Je m’appelle Efathel Amanda. J’ai 25 ans et je suis mannequin professionnel. J’ai en parallèle, fait un Master en Contentieux et Arbitrage des Affaires à l’Université Catholique et, j’ai pour projet d’en préparer un autre en Communication et Relations Publiques, associé à une formation en langues étrangères. Je suis également bloggeuse et bénévole, quand j’ai du temps.

La taille, la beauté, la démarche … Des caractéristiques propres à une carrière de mannequin que tu possèdes. Mais, quelles autres qualités/compétences faut-il pour être mannequin ?

Le mannequinat, arrivée là ?

comment en es-tu

Les critères physiques sont un prérequis. Mais je pense que la plus grande compétence d’un mannequin est la persévérance. Il ne s’agit que de ça ! Attendre des heures pour passer un

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Talents

casting, se faire rabrouer ou brimer par des organisateurs stressés, patienter de longues heures en backstages, pendant les essayages, les séances photos sous le froid ou le soleil, des chaussures douloureuses ou des robes serrées mais souvent des paroles blessantes et des castings ratés. C’est ce quotidien qu’il faut endurer et aimer, sans jamais se décourager. Comment fais-tu pour allier tes études et cette carrière ? Je suis assez polyvalente. Limite j’aime être surbookée, occupée. J’adore sauter d’un «event» à un autre, être dans le feu de l’action. Il faut cependant avouer que j’ai négligé souvent mon assiduité académique. J’ai pu rattraper, à chaque fois, par des nuits blanches et une bonne mémoire. On m’a d’ailleurs surnommé «Fax» en Master (rires). Devenir mannequin est un rêve que de nombreuses jeunes camerounaises ont mais selon toi, existe-t-il de réelles opportunités au Cameroun ? Effectivement cela semble assez utopique. D’ailleurs on a tant de fois essayé de me décourager. Les opportunités sont rares au Cameroun c’est vrai, mais elles sont immenses en Afrique. Le Cameroun présente l’avantage d’avoir une excellente formation de mannequins, par rapport à d’autres pays qui ne mettent pas la formation au premier plan. Cela permettrait à de jeunes modèles de se

démarquer sur la scène internationale et, ainsi, exploser au niveau continental. Comment gères-tu ta carrière ? Possèdes-tu un agent ? Un chargé de communication ? Quels types de propositions privilégies-tu ? L’Agence Pannelle & Co située entre Paris - Abidjan - Douala gère mon image et ma communication. Nous privilégions les contributions mettant un accent sur le «Beauty with Brain» c’est-à-dire à la fois intellectuelles et de beauté. Ayant une culture mode assez orientée, je suis aussi très investie dans des collaborations avec les jeunes créateurs africains qui manquent souvent de visibilité. Tu tiens également un blog mode. Comment gères-tu cette activité ? Faistu souvent également la promotion de marques locales ? Nous rejoignons mes orientations mode justement. Oui je travaille beaucoup avec des marques locales, en fait c’est même le but principal de mon blog. Je suis l’ambassadrice (ça a l’air sérieux comme mot là, rires) de MAK, une ligne de bijoux ethniques uniques, made in Cameroon que vous retrouverez dans plusieurs de mes articles. J’ai travaillé avec plusieurs jeunes designers comme Nakuin, Rodrig Tchatcho ou Yves Tchinda. A venir sur mon blog, mes futures collaborations notamment avec Alvine Demanou ou Élise Müller.

Amanda en quelques points : - Un mot pour définir la ville de Yaoundé : * Lumière. - Le quartier où tu as grandi : * Tsinga. - Ton meilleur souvenir à Yaoundé : * Les messes et les personnes à la chapelle Christ Roi de Tsinga. - Ton plat traditionnel camerounais préféré : * Ah là, c’est trop difficile. Okok et Ndolè (je ne peux pas choisir).

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- Ton (ta) chanteur (se) camerounais (se) préféré (e) : * Charlotte Dipanda. - Les trois qualités essentielles d’un mannequin selon toi : * La passion, la persévérance et la discipline. - Ton Leitmotiv : * En baissant les bras, tu te condamnes à ne jamais réussir.


Talents

«Le Conseil phare est de démarrer petit»

Oly Fallon

L’équipe de YC’K vous fait découvrir Christian Ngan, jeune Yaoundéen que le prestigieux magazine américain Forbes a désigné parmis les entrepreneurs africains à suivre.

B

onjour Christian Ngan. YCK est très content de vous rencontrer. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Je suis Christian Ngan, fondateur de Madlyn Cazalys, marque de produits cosmétiques naturels destinée aux peaux noires et métissées créée en 2012. Nous produisons des laits de toilette, des crèmes, des lotions et des gommages destinés aux femmes et aux hommes. Il faut noter que je suis un financier à la base et qui a monté sa société. Elle se développe assez bien. Nous avons 20 références et une cinquantaine de points de vente. Comment vous est venue l’idée de Madlyn Cazalys ? Madlyn Cazalys a été créée dans le souci de trouver des produits adaptés pour les peaux tropicales. Avec les ravages de la dépigmentation de la peau, nous avons observé beaucoup de problèmes sur le marché. En effet, nous avons remarqué que

certaines femmes utilisent des produits qui sont dangereux pour la peau et que beaucoup d’autres ont du mal à trouver des laits adaptés à leur peau. Du coup, les femmes changent régulièrement de laits de toilette car ceux qu’elles trouvent sur le marché sont soit destinés aux peaux blanches, soit aident à dépigmenter la peau. Certaines utilisent même des laits de bébé qui ne sont pas faits pour elles. Ce constat fait, on a jugé utile de créer une marque qui est saine pour la peau mais, également, qui s’adapte aux caractéristiques des peaux qui vivent dans des milieux tropicaux et dans des environnements difficiles puisqu’elles font face à des attaques quotidiennes telles que les moustiques, le soleil, la poussière et bien d’autres. Comment un financier se retrouve-t-il dans le domaine du cosmétique ? Vous êtes seul dans votre entreprise ou avezvous des associés ? Je travaille avec des collaborateurs mais je

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Talents

suis seul dans la mesure où c’est moi qui possède l’entreprise entièrement. Disons que j’ai évolué dans l’univers de la finance donc j’ai été habitué à travailler sur différents types de projets d’investissements dans différents secteurs notamment le luxe ou les produits de consommation. J’avais déjà eu à travailler sur un dossier de cosmétique il y a plusieurs années. C’est à peu près la même démarche. Il faut analyser pour savoir si nous nous trouvons dans un secteur porteur, s’il y existe un fort taux de croissance, connaître la compétitivité dans le secteur, savoir quel est le positionnement que nous voulons adopter, quel est le marché en luimême, quelles sont les rentabilités que nous comptons avoir. C’est vraiment une analyse en profondeur. C’est la même démarche pour tous les projets mais on s’entoure bien évidemment d’experts, de personnes à même de travailler précisément sur des aspects plus techniques. Quelles valeurs votre marque développe-telle autour de la beauté africaine ? Nous sommes une marque qui se veut éthique. Nous essayons de mettre en exergue des valeurs de responsabilité sociale, parce qu’aujourd’hui il y a des charlatans sur les marchés. Beaucoup d’acteurs locaux qui trompent le public. Nous essayons de revaloriser l’image de l’homme et de la femme noire. Nous luttons activement contre le complexe que beaucoup de médias essayent d’encourager. Nous prônons pour ainsi dire des valeurs de fierté africaine, de responsabilité sociale, le travail, la persévérance, la confiance en soi. C’est ainsi que nous essayons d’encourager d’autres entrepreneurs à monter leurs initiatives, à développer leurs propres entreprises. Yaoundé est la capitale politique et non économique, pourquoi avoir choisi de lancer votre activité ici ? Yaoundé ! D’abord parce que j’ai vécu ici et il faut bien commencer quelque part. Si j’avais vécu à Douala j’aurais commencé par Douala. Nous ne négligeons pas Douala, nous y avons déjà cinq points de vente. Ça évolue petit à petit. Nous savons très bien que la ville de Douala est un gros marché et

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nous avons quelques projets pour cette ville. Il n’est pas exclu que le siège déménage à Douala ou ailleurs. Tout est possible. Disons juste que si j’étais né en Alaska j’allais démarrer en Alaska. Forbes vous a désigné comme l’un des entrepreneurs à suivre. De nombreux jeunes souhaitent monter des projets, quels conseils pouvez-vous leur donner ? Ce sont toujours les mêmes conseils que je donne. Le conseil phare est de démarrer petit. Il ne faut pas avoir honte de commencer avec les moyens de bord et il faut éviter les dépenses inutiles. Il faut commencer de la manière la plus drastique possible. Il ne faut pas chercher des milliards pour démarrer. Il faut faire ce qu’on peut avec ce qu’on a. Beaucoup de gens veulent s’asseoir sur le trône, faire de grandes choses mais ne veulent pas se mouiller, ne veulent pas mettre la main à la pâte. Il faut déjà montrer ses preuves à petite échelle, montrer que vous êtes capable de vendre un produit à vos amis ou à votre famille. Il faut aller petit à petit et écouter les critiques des uns et des autres. Il faut toujours avoir cette envie d’apprendre et cette humilité de se dire qu’on ne connaît pas tout. Il ne faut pas être entêté. Il faut écouter en toute chose, que ce soit les clients, les employés, les sages. Quels sont vos projets à venir ? Madlyn Cazalys a énormément d’ambitions. Nous sommes en pleine levée de fonds les choses avancent pas mal. On compte se développer partout en Afrique Subsaharienne. Nous avons l’ambition d’être le leader de la cosmétique organique. 2015 sera aussi l’année où seront développés de nouveaux produits, où seront ouvertes des enseignes de la marque. La première enseigne Madlyn Cazalys ouvrira sûrement ses portes à Douala. Nous étendrons notre segment d’activités aux soins de la peau et, du cheveu qui est délicat. Merci de nous avoir reçu. Nos meilleurs vœux pour l’année 2015 !


Les followers ont eu l’occasion de réagir et d’interagir aux interventions de nos deux invités : • Chrys Eve Nyetam, fondatrice du magazine Inspire Afrika qui met en lumière différents entrepreneurs africains. • Sekou Diawara, fondateur de l’empire événementiel African Money.

LAB

les jeudis, via Twitter et la Ndole Radio, dénommé « YCKLab ».

Plusieurs questions ont été abordées, notamment : - L’entrepreneuriat est-il la solution privilégiée pour palier au chômage et au sous-emploi ? - Quel état d’esprit faut-il adopter pour entreprendre ? - Quelles sont les principales difficultés rencontrées et comment les surmonter ? Nous partageons ici avec vous, en images, quelques réactions des participants au débat. Dans le cadre de notre dossier sur le thème « Jeunesse et entreprenariat », nous avons donné aux jeunes Yaoundéens la parole à travers le forum de discussion sur Yaoundé et ses habitants, que nous organisons tous

Retrouvez le YCLab chaque jeudi sur le compte Twitter #YCKLab.

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L’invité

Armand Claude ABANDA L’audace d’entreprendre W. O

Le représentant résident de l’Institut Africain d’Informatique (IAI) est l’une des personnalités en vue dans le paysage médiatique camerounais et, ce, grâce à la forte visibilité des actions de son institution. Mais derrière la façade d’homme public se cache un parcours riche, parsemé d’embûches mais qui ne l’ont pas empêché de faire vivre ses rêves. Évocation. Cameroun. Après des études au Collège Vogt de Yaoundé et au Lycée d’Obala, où il décroche son baccalauréat, il s’engage sur la voie de l’enseignement et s’évertuera, pendant quatre ans, à faire comprendre les théorèmes mathématiques à ses élèves. Il prendra part la suite le chemin de l’Université Catholique d’Afrique Centrale pour intégrer l’École de Gestion. Mais au même moment, il décroche le concours d’entrée au prestigieux Institut Africain d’Informatique (IAI) de Libreville au Gabon. Nous sommes en décembre 1993.

«

Oser…créer…innover». Tel un forgeron martelant sur un fer chaud, Paul Biya n’a de cesse d’appeler la jeunesse camerounaise à prendre son destin en mains et faire face à une concurrence mondiale de plus en plus accrue. Armand Claude Abanda a fait sien ce leitmotiv présidentiel. Dans un environnement local en panne d’exemples positifs et à l’heure où les jeunes semblent baisser les bras, le quadragénaire fait figure de référence et d’exemple à suivre pour la frange la plus importante de la population de « l’Afrique en miniature ». Pourtant, Armand Claude Abanda n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Il a dû surmonter de nombreux obstacles pour s’affirmer sur la place

Forcer le destin Mais moins de deux mois après son arrivée à l’IAI, l’établissement panafricain est secoué par une grève du personnel enseignant réclamant le paiement de ses arriérés de salaires. L’addition est salée et les cours sont à l’arrêt. Ne souhaitant pas rentrer au pays sur cet échec, involontaire de sa part, Armand Claude Abanda décide de se donner pour mission sauver l’IAI en allant chercher des fonds au Cameroun. Certainement désabusé face à cette impasse devant conduire à la fermeture de l’école, les responsables de l’Institut donne l’aval au jeune étudiant en qui l’on ne pense pas que le miracle puisse venir. Débarquant en catastrophe à Yaoundé, l’ancien professeur de mathématiques a l’idée de se tourner vers le Premier Ministre de l’époque, Simon Achidi Achu. Plus facile à dire qu’à faire, le projet d’Armand Claude Abanda se heurte à sa faisabilité. Il va braver ce mur et faire le pied de grue devant la résidence du chef du gouvernement. Celui-ci finit par le remarquer. Le problème posé à la bonne

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L’invité

personne, les autorités camerounaises réagissent promptement et essuient l’ardoise salariale de l’IAI. Grâce au jeune homme, l’institution est sauvée. Croire en son pays Après ce fait d’arme, Armand Claude Abanda entreprend, en accord avec les dirigeants de l’IAI, d’ouvrir une représentation au Cameroun. Sans moyens, les débuts furent difficiles et les tentations de jeter l’éponge multiples. Tenace, l’ancien élève des écoles catholiques, qui rêvait d’être prêtre, parvient, une fois de plus, à convaincre les autorités de son pays. Cette fois, c’est le Chef de l’Etat en personne qui sera sensible au dynamisme d’Armand Claude Abanda et octroie à l’IAI une subvention spéciale lui permettant de se doter d’un campus moderne. En signe de reconnaissance envers l’homme du 6 novembre 1982, le complexe moderne est baptisé « Centre d’Excellence Technologique Paul Biya ». Patriote dans l’âme, le représentant résident de l’IAI s’est fait remarquer durablement de l’opinion publique avec l’initiative «100

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000 femmes à l’horizon 2012» qui a permis de former aux TIC des ambassadrices, se recrutant dans toutes les sphères de la population. Les femmes étant des boussoles de la société, elles ont pu, par cette opération innovante, découvrir les Technologies de l’Information et de la Communication, levier indispensable devant contribuer à l’émergence du pays. Cette émergence, fixée par le Cameroun en 2035, est devenue, pour Armand Claude Abanda, une nouvelle raison de croire en son pays. Il a ainsi mis sur pied le « MIJEF 2035 » qui ambitionne de former un million de jeunes, d’enfants et de femmes à la pratique des TIC à cette date. C’est un challenge colossal qui bénéficie, tout comme pour l’opération « 100 000 femmes à l’horizon 2012 », du soutien de la Première Dame, Madame Chantal Biya. Armand Claude Abanda pour qui le travail, le courage et la discipline sont des viatiques, n’a pas fini de rêver d’un Cameroun émergeant grâce aux révolutions technologiques. Il représente une jeunesse camerounaise qui croit en elle et qui n’a pas fini de surprendre par son sens de l’innovation et de l’audace.


William Oyono

La célèbre phrase de J.K. Kenney, prononcée le 20 janvier 1964, « Ne demandez pas ce que «le Cameroun peut faire pour vous, demandez plutôt ce que vous pouvez faire pour «le Cameroun» » est toujours d’actualité.

N

ous, les jeunes, sommes à des phases de nos existences où nous avons envie de transformer le monde, de réaliser nos rêves les plus fous, de matérialiser nos ambitions. Mais, comme pour tout projet, rien n’est gagné d’avance. Nous sommes constamment confrontés aux aléas de l’existence qui nous poussent à rejeter, à raison parfois, le tort vers un pays qui ne remplit pas toujours ses obligations vis-à-vis de nous. Alors, face à cette léthargie étatique, nous nous résignons à ne rien faire, nous sombrons dans le fameux « on va faire comment ? » Aucune évolution n’est plus possible, aucune amélioration dans nos vies n’est envisageable. Moi aussi je voyais le monde sous ce prisme déprimant de la fatalité. Pourtant, une rencontre allait modifier ma perception et me pousser à m’impliquer dans un projet qui en valait la peine et pouvait faire bouger certaines lignes. Un ami à moi m’a présenté à une jeune demoiselle dynamique, porteuse d’un nouveau projet éditoriale sur la ville de Yaoundé. Dubitatif, j’écoutais Gaëlle Onana, la Directrice de la Publication du magazine Yaoundé C’Koment me présenter le contenu de son projet : «On veut des jeunes qui écrivent sur Yaoundé. On a trop dit que c’était une ville morte, prouvons le contraire». Rien que ça ! A l’entendre, je ne pouvais que pouffer de rire en me demandant si elle ne s’était pas trompée de personne. Moi, en rédacteur ? C’était le canular du siècle. Les

Tribune

Étudiant et rédacteur jours passaient et je me suis replongé dans ma vie d’étudiant à la suite de la rentrée académique. Bizarrement, le message de Gaëlle ne cessait de retentir dans mon esprit, me poussant à reconsidérer cette proposition qui n’était, à bien y penser, pas si rocambolesque que ça. En écrivant, je pouvais d’une certaine manière faire changer les choses. Alors, j’ai ouvert mon esprit à cette ville, à ma ville de Yaoundé, que je connais finalement plus que je ne le croyais. Mon premier article publié dans le blog du magazine avait pour titre « Yaoundé capitale politique, le cœur du pays » où je soulignais le caractère vital qu’a Ongola sur la vie nationale. Les retours venant du lectorat furent, à ma grande surprise, plutôt positifs. Depuis, j’ai écris sur une floraison de sujets, de l’histoire du Lac Municipal à la vie à l’Avenue Kennedy. Je suis fière de retrouver, à chaque fois, mon nom au bas d’un texte constitué de quelques mots dont la vocation est de présenter un reflet nouveau et positif d’une cité urbaine trop souvent affublée de stéréotypes réducteurs. Avec Yaoundé C’Koment, j’ai le sentiment de contribuer à quelque chose d’important, de passer du « On va faire comment ?» au « Yes, I Did it » de Barack Obama. Vous aussi, vous pouvez rejoindre ce wagon novateur d’une jeunesse qui n’a pas baissé les bras. Vous aussi, joignez-vous à nous parce que Yaoundé le vaut bien.

Notre adresse : publication@yaoundeckoment.com - Twitter Yaounde_Ckoment Sur notre page www.facebook.cm/yaoundeckoment.info. N°004-005 YC’K

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D’cryptage

Les archevêques de Yaoundé W. O

Le 31 octobre 2014, le Pape François a nommé Monseigneur Jean Mbarga, nouveau prélat apostolique d’Ongola. Yaoundé C’Koment vous propose de découvrir les cinq ministres du culte qui se sont succédés à la tête de l’archidiocèse de Yaoundé.

L

e Cameroun est un État laïc mais il existe des passerelles de dialogue qui lui permettent de cohabiter, en toute intelligence, avec les religions. A l’image du Cameroun, Yaoundé est un lieu concentrant une multitude de confessions religieuses et qui se côtoient sans heurts, confirmant ainsi la quiétude légendaire dans laquelle baigne «la ville aux sept collines». La religion dominante dans la capitale est le catholicisme, présent depuis 1890. Le 22

juillet de cette année-là, l’allemand Heinrich Vietter, dont le pays assurait la souveraineté sur le Cameroun, devient le premier vicaire apostolique. Lui succéderont : en 1914 Francis Henneman ; en 1923, Monseigneur François Xavier Vogt dont l’un des célèbres collèges de Mvolyé porte le nom. Le 4 mars 1943, Monseigneur René Graffin, évêque français, prend le relais au moment où le vicariat apostolique de Yaoundé allait connaître d’importantes mutations.

René Graffin, premier archevêque de Yaoundé C’est le 14 septembre 1955 que le Pape Pie XII crée l’archidiocèse d’Ongola. Un archidiocèse est un territoire comprenant en son sein plusieurs diocèses. C’est à l’archevêque de coordonner leurs activités et d’assurer également l’autorité épiscopale de son propre diocèse. Le pape confie à René Graffin la tâche de donner corps à cet acte. Cette période, qui coïncide avec la montée en puissance des mouvements d’indépendance, est très importante pour la province ecclésiastique dirigée d’une main de fer par Monseigneur Graffin. Le premier évêque camerounais, Paul Etoga, est consacré au même moment que la Cathédrale de Yaoundé, dont la première pierre avait été posée le 3 février 1951. Le 1er janvier 1960, l’indépendance du Cameroun francophone est proclamée et les fils du pays sont appelés à occuper les postes laissés vacants par les colons. Le 6 septembre 1961, Monseigneur René Graffin renonce à sa charge d’archevêque de Yaoundé. Il décédera six ans plus tard, le 16 avril 1967, à l’âge de 68 ans. Jean Zoa, le bâtisseur Le 11 septembre 1961, Jean Zoa devient le premier camerounais à diriger un archidiocèse. Il est choisi par le Pape Jean XXIII. Cet événement historique inaugure une nouvelle ère dans la vie de l’Église catholique camerounaise. Le nouvel archevêque, né en 1922, impose rapidement sa marque et devient très vite un personnage incontournable de la vie nationale. Mon Seigneur Jean Zoa était connu pour son franc-parler et la maestria avec laquelle il dénonçait les grands maux de la société camerounaise. Son magistère a été marqué par les deux visites du Pape Jean Paul II en 1985 et 1995, les démarrages des travaux de construction de la basilique de Mvolyé et de l’Université Catholique d’Afrique Centrale. Il décède brusquement le 20 mars 1998 à 76 ans, dans sa Cathédrale de Yaoundé, au cours de la messe de requiem dite en mémoire de Monseigneur Etoga. Les 37 années de Monseigneur Jean Zoa à la tête de l’archidiocèse de Yaoundé restent, pour de nombreux observateurs, comme les plus fécondes de son histoire.

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Le 17 juillet 1999, le Pape Jean Paul II met un terme à la vacance à la tête de l’archidiocèse de Yaoundé. Il y désigne André Wouking, évêque de Bafoussan. Ce choix ne fera pas l’unanimité, des esprits rétrogrades s’étant élevés contre l’arrivée d’un prêtre venu de l’Ouest du pays. Pourtant, Monseigneur André Wouking va rapidement convaincre ses détracteurs et montrer que son origine ethnique et les aprioris défavorables en sa faveur n’avaient pas lieu d’être. En rupture avec le style de Jean Zoa, marqué par de nombreuses prises de positions politiques, André Wouking se fera plus discret et mettra, dans son action l’accent sur l’évangélisation. Malheureusement, la mort ne lui laissera pas le temps de continuer ses réformes. Il décèdera le 10 novembre 2002 à 73 ans et sera inhumé à l’intérieur de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé.

D’cryptage

André Wouking, le prélat météore

Victor Tonyé Bakot, la décennie tumultueuse La succession d’André Wouking s’est faite sous fond de batailles. Avec près de 900.000 fidèles, l’archidiocèse de Yaoundé est l’un des plus importants d’Afrique Centrale et génère d’importants revenus. Entre les tenants du retour aux affaires d’un enfant du pays comme Jean Zoa (originaire de Yaoundé) ou d’un prêtre venu « d’ailleurs » comme André Wouking, le Pape Jean Paul II choisit la deuxième option, confirmant une fois encore, la réputation de Yaoundé d’être une terre d’accueil où les différences s’estompent. C’est Victor Tonyé Bakot, évêque d’Edéa dans la Région du Littoral, qui est finalement nommé à Yaoundé. Son passage à Ongola est marqué par la visite du Pape Benoit XVI en 2008 et ses sermons fustigeant la corruption des élites. C’est aussi avec lui que l’archidiocèse de Yaoundé pourtant réputé riche rencontre d’énormes difficultés financières. Contre toutes attentes, il renonce à sa charge d’archevêque le 28 juillet 2013. Jean Mbarga, une nouvelle page Suite à la démission de Victor Tonyé Bakot, Jean Mbarga, évêque d’Ebolowa dans la Région du Sud, est nommé administrateur apostolique pour assurer l’intérim. Le 31 octobre 2014, le Pape François lui réitère sa confiance en le nommant archevêque métropolitain de Yaoundé, devenant ainsi le cinquième titulaire de la charge. A 58 ans, Jean Mbarga devra relever les défis de la modernité et de la foi auxquels la communauté catholique de son territoire ecclésiastique est confrontée. A la veille des 60 ans de sa création, c’est une nouvelle page de la riche histoire de l’archidiocèse de Yaoundé qui s’ouvre avec la nomination de Monseigneur Jean Mbarga.

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D’cryptage

Yaoundé est-elle une ville pour étudiants ? Cédric Tsimi

La question est une préoccupation importante au moment où les étudiants camerounais à l’étranger occupent les premières places. En octobre 1961, sous la dénomination Institut d’Études Universitaires, à Yaoundé est né le premier établissement d’enseignement supérieur du Cameroun. Le 26 juillet 1962 est créée l’Université Fédérale du Cameroun qui deviendra, en 1973, l’Université de Yaoundé.

De l’État au privé…

Depuis lors, et grâce notamment à la réforme universitaire de 1993, créant six universités d’État, la ville de Yaoundé peut se vanter d’avoir, à elle seule, deux universités d’État : celle de Yaoundé I, située à Ngoa Ékéllé et l’Université de Yaoundé IISoa. La première est dotée de quatre facultés (Médecine et des Sciences Biomédicales, Sciences de l’Éducation, Arts, Lettres et Sciences Humaines, et Sciences) et de trois grandes écoles qui font sa fierté, à savoir : l’École Nationale Supérieure Polytechnique, l’École Normale Supérieure et l’Institut Universitaire des Technologies du Bois. Par sa taille, son âge et son poids (environ 150 000 étudiants), l’Université de Yaoundé I est la plus grande Université du Cameroun. La deuxième, plus récente, est constituée de deux facultés (Sciences Juridiques et Politiques, et Sciences Économiques et

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de Gestion) et trois grandes écoles, qui contribuent également à son prestige : l’ESSTIC (École Supérieure des Sciences et Techniques de l’lnformation et de la Communication), l’IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) et l’IFORD (Institut de Formation et de Recherche Démographique). Avec près de 35 000 étudiants, il est intéressant de voir que la création de cette université a changé la donne urbanistique de la capitale, avec l’apparition de ce que l’on peut appeler « la banlieue » de Yaoundé Soa. Il ne faudrait pas réduire Yaoundé à ces universités d’État. Ce serait ignorer l’évolution radicale et la transformation à laquelle l’on est entrain d’assister en matière d’offres de formations dans l’enseignement supérieur. En plus des deux universités d’État, il y a des universités privées qui ont su se construire une notoriété et une place des plus enviables. C’est le cas de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC), relevant de l’autorité du Saint Siège et des établissements d’enseignement supérieur privé tels que Sup de Co, l’Université Protestante d’Afrique Centrale, l’Institut Supérieur Siantou, l’Institut Ndi Samba, I’IAI


Yaoundé est tout, sauf une ville où on manquerait un étudiant en Commerce, en Droit, en Comptabilité, en Journalisme, en Sciences Politiques, en Littérature, en Informatique, etc. Hélas, cela suffitil pour qu’on dise qu’une ville est bonne pour les étudiants ? La quantité fait-elle nécessairement la qualité ?

Yaoundé, l’anti-Sorbonne ?

Y a-t-il, dans la ville de Yaoundé, une offre culturelle qui puisse permettre à un jeune étudiant de s’émanciper ou, mieux, de se réaliser ? La réponse est cinglante: non. Yaoundé est une ville anti-culturelle. Le point focal de la majorité des activités culturelles dans la capitale se déroule à l’Institut Français du Cameroun. Aucune bibliothèque d’envergure, aucun théâtre, aucune salle de cinéma, comme si la jeunesse étudiante de

cette ville fut insensible à tout ce qui à trait à l’esprit. Autre aspect, les transports. Les véhicules transportant les étudiants du centre ville de Yaoundé pour la banlieue Soa exercent dans l’illégalité. Mais en cas d’accident, qui paie les frais ? La question du logement est tout aussi dramatique, de même que celles ayant trait à la restauration, au sport, etc.

D’cryptage

(Institut Africain d’Informatique) et bien d’autres qui, d’années en années, gagnent du terrain.

Quelques voix vont nous faire constater que, pourquoi malgré cela, de bons étudiants continuent de sortir des écoles de la capitale ? Répondons-leur que le but n’est pas de faire émerger quelques individualités qui s’expatrieront par la suite, mais de créer des conditions globales favorables, de mettre sur pied un système efficace. Yaoundé, ville pour étudiant ? Oui, faisons les malins. Les bars sont partout et les clients sont des étudiants.

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D’cryptage

Avenue Kennedy : premier centre d’affaires de Yaoundé W. O

L’artère située au centre-ville d’Ongola est l’épicentre d’une forte activité économique où s’y retrouve au quotidien une population hétéroclite à la recherche du meilleur « deal ».

La vitrine de Yaoundé ville institutionnelle est fissurée, depuis de nombreuses années, en raison de l’existence d’une avenue où l’intensité et la densité des échanges entre agents économiques n’a rien à envier aux flux marchands effectués à Douala, l’eldorado des businessmen du pays des Lions Indomptables. Cet îlot des transactions d’affaires, de la débrouillardise et du commerce jonché au milieu de la cité administrative a pour nom de baptême un patronyme des plus prestigieux : Kennedy.

Origine

Le 22 novembre 1963, le Président américain, John Fitzgerald Kennedy (J.F.K) est assassiné. Cette disparition brutale du 35ème président des États-Unis d’Amérique créée une onde de choc dans le globe. En signe de solidarité avec le pays de l’oncle Sam, la ville de Yaoundé décidera de rebaptiser l’avenue

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de l’Intendance, qui s’étend de la pharmacie du même nom à l’actuelle Institut Francais du Cameroun, en Avenue Kennedy. Un geste plein de symboles et de sens. En changeant ainsi le nom du deuxième axe goudronné de Yaoundé, après celui reliant la poste centrale à l’ancien palais présidentiel, Ahmadou Ahidjo, le Chef de l’État d’alors, voulait rendre hommage au locataire de la Maison Blanche, qui l’avait reçu quelques mois auparavant lors d’une visite officielle à Washington. Le choix de l’artère ne s’est pas fait au hasard. Elle était déjà réputée d’être un lieu de commerces florissants. Depuis, l’âme de la première puissance économique mondiale a trouvé, en l’avenue, où trône buste de J.F.K., un mausolée idoine.

Une multitude d’activités

En 50 ans, l’Avenue Kennedy a conservé plusieurs de ses bâtisses, datant de la


De l’autre côté du miroir

Le visiteur de passage à l’Avenue J.F.K sera immédiatement frappé par le nombre vertigineux de démarcheurs tentant de lui proposer ses services. Des écouteurs, des équipements électroniques aux téléphones portables derniers cris, tout y passe, sous le manteau. C’est à cet instant que l’on découvre la vraie identité du cœur des affaires de Yaoundé, celles des activités plus ou moins illicites. On est traîné dans des labyrinthes sans fin qui donnent le sentiment d’un voyage au bout de

l’inconnu. On trouve de tout à Kennedy, des pickpockets aux Nanga Boko (enfants de la rue) se battant constamment entre eux, aux bandits de seconde zone terrés au pied de l’immeuble Shell, cette zone de l’avenue d’affaires ressemblant à un vrai « No Man’s Land » que les autorités municipales et les forces de l’ordre tentent chaque année de «dératiser» à coups de déguerpissements et de rafles.

D’cryptage

période coloniale. Dès son entrée venant de la pharmacie de l’Intendance, logée dans le célèbre Immeuble Mavromatis, l’un des plus anciens d’Ongala, on aperçoit aisément des constructions datant d’un autre âge, ayant été quelque peu altérées par l’usure du temps. C’est dans ces vieux édifices que sont logées plusieurs entreprises opérant dans des domaines variés. Des armureries, aux snacks comme «Le Cintra», réputé pour sa belle terrasse, en passant par des boutiques de prêts à porter, l’avenue la plus célèbre de Yaoundé a des allures de sac fourre-tout, que les jeunes yaoundéennes affectionnent tant. A côté de la façade conventionnelle qu’elle présente, à laquelle on peut encore ajouter des sièges de grandes firmes multinationales, des banques et des centres commerciaux, l’Avenue Kennedy est surtout réputée pour être le creuset du secteur informel et des petits métiers, d’où jaillissent le meilleur et, parfois, le pire.

Mais cette image peu reluisante ne doit pas altérer la force de caractère des centaines de commerçants honnêtes qui font vivres cette véritable ruche humaine. Des laveurs de voitures aux marchands de friperie (vêtements de seconde main) qui cohabitent allègrement avec les colporteurs de portraits du couple présidentiel aux tradi-praticiens promettant de guérir tous les maux de la terre grâce à une écorce magique. Tout ce qui peut être acquis au terme d’une transaction financière se retrouve sur les étals peu conventionnels de ce temple des affaires hors normes. Alors, centre d’affaires par excellence pour les meilleurs « deals » ? Ou alors plaque tournante des trafics ? L’Avenue Kennedy, c’est un peu tout cela à la fois, un milieu bouillonnant, en constante effervescence qui donne le tempo à toute la ville de Yaoundé. Tant que respire…

Kennedy

bouge,

Yaoundé

Annonce Concours d’entrée au cycle de Master en Relations Internationales dans la filière Diplomatie. Date limite de dépôt de dossiers de candidature 30 Janvier 2015. Les candidats intéressés peuvent dès à présent consulter la liste des pièces à fournir à l’IRIC ou sur les sites internet : http/www.minesup.gov.cm, www.iricuy2 .net.

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Oly Fallon

Dans ce numéro double, YC’K vous fait découvrir le grand temple protestant situé au lieu-dit rue CEPER.

L

a paroisse Adna est rattachée à l’Église Presbytérienne du Cameroun (EPC) qui est l’une des premières églises autonomes de notre pays. Adna est née de l’éclatement en 1998 de la paroisse Tohi. Les raisons évoquées étaient relatives à l’affectation d’un pasteur d’origine béti à Tohi, le consistoire de Yaoundé n’ayant pas de pasteur de langue bassa en son sein. Le seul pasteur Bassa à cette époque, le regretté Ntep Daniel, fut ainsi affecté à Tohi. A l’origine, la paroisse Tohi se voulait d’expression bassa. Mais le fait que le culte était traduit dans le dialecte du pasteur en fonction n’arrangeait pas les choses. Au-delà des raisons humaines, le pasteur Mbenda, modérateur actuel de la Paroisse ADNA, affirme que cela découlait sans conteste de « la volonté de Dieu, d’un désir profond de propager l’évangile au plus grand

Culte et recueillement

Paroisse Prostestante Adna

nombre ». La paroisse Adna s’installe donc sur la colline de Djoungolo le 12 avril 1981.

Une chapelle imposante

Avec la bâtisse qui abrite la paroisse Adna, la communauté qui y afflue serait tentée de dire qu’Adna est la plus grande paroisse protestante de Yaoundé, et même du Cameroun. Son modérateur, tout empreint de modestie affirme qu’« Il serait présomptueux et surtout infondé d’émettre une telle affirmation car les critères ne sont ni établis ni objectifs. Cependant, tout ce qu’on pourrait dire c’est que la paroisse Adna compte parmi les grandes églises de notre beau pays ». Mais les faits sont là : Adna est immense et fait la fierté de la communauté des chrétiens de l’EPC. La paroisse Adna est un complexe religieux de 15.500m², comprenant plusieurs

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Culte et recueillement

bâtiments à l’exemple du temple des fidèles, du bureau du pasteur, deux salles de réunion et un bloc de toilettes. Un escalier monumental permet d’accéder au parvis de l’entrée du Temple par la façade principale ; la tour du clocher comprend onze bureaux et deux blocs de toilettes au rez-de-chaussée et au premier étage ; une salle polyvalente avec des locaux de services. Le presbytère est constitué de deux logements de cinq pièces. L’ensemble comprend par ailleurs un immeuble se déclinant en bureaux, des salles de réunions, une salle de conférences, une bibliothèque, une salle d’exposition, une infirmerie, un restaurant des logements pas encore aménagés et, enfin une clôture d’enceinte.

l’association des jeunes peut revêtir la robe de la chorale à certaines occasions pour «mettre l’ambiance» en combinant certains cantiques avec des rythmes actuels comme le coupé décalé.

La paroisse a vu son effectif s’accroître au fil des ans, passant de 900 en 1981 à plus de 3000 en 2011, dont plus de 2500 communiants. Aujourd’hui, elle est prête à accueillir 4.000 fidèles tous les dimanches. Les chorales jouent aussi un rôle important et font vibrer les cœurs à la mesure des cantiques protestants. Notons que

Jésus dit à ses disciples : «Vous vous reconnaîtrez en tant que mes disciples si vous êtes unis les uns les autres ». En ces mots résident le cheval de bataille de la paroisse ADNA qui ne tend qu’à se développer et se perfectionner à travers la recherche de l’unité.

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Le partage en décembre

ADNA qui signifie « Union » en langue bassa, a un vaste programme pour les congés de Noël afin que tout chrétien puisse communier avec son frère en Christ et le Seigneur. Plusieurs mariages sont à célébrer. Le Noël des enfants s’est tenu le 21 décembre dernier. Enfin, la semaine de la nativité couvrira la période du 22 au 4 janvier qui n’est autre que le premier dimanche du mois de janvier.


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es hits tels que «Baba» et «Skelewu» ont bercé les oreilles des habitants des différents quartiers de notre cité capitale. Ces mélodies étaient toutes reprises en cœur telles des hymnes à la fête et, non sans le pas de danse esquissé souvent de manière très agréable. Les fêtes de fin d’années étaient rythmées par plusieurs soirées, organisées çà et là par des jeunes yaoundéens comme le « All Go Crazy » au Djeuga Palace et le « D.O.P.E » au Loft Club, pour ne citer que celles-là. Ces soirées étaient l’occasion de revoir certains amis, partis sous d’autres cieux ou alors simplement, avec lesquels on avait plus du tout conversé. Les retrouvailles étant toujours très arrosées, comme un hommage au dieu Bacchus pour des vendanges favorables. Pour ma part, j’ai revu certains camarades de jeux des bacs à sable, L’on se souvenait des short mouillés de certains, des goûters dérobés et des mariages organisés à l’époque. Les fous rires prenaient vite le pas sur les questions embarrassantes au sujet de nos vies respectives. Ces fêtes de fin d’années avaient, à mon sens, deux dates importantes : les veillée de Noël et la Saint Sylvestre. Le 25 décembre, on devait d’abord accueillir l’enfant Jésus,

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La magie des fêtes de fin d’année

Albert Thierry Hongla Mbock

durant les divers services religieux, au rythme des prières, chants et louanges. Ensuite, l’on faisait du nomadisme alimentaire chez les divers oncles, tantes et amis pour nous délecter des différents mets concoctés pour la circonstance. Le 31 décembre était marquée par le non moins intéressant discours du Chef de l’État à la Nation. Puis, un détour par une église pour remettre la nouvelle année au Seigneur. Enfin, l’on devait courir à une soirée du réveillon, organisée pour vivre les douze coups de minuit et, autres, feux d’artifices. Une fois le décompte fatidique terminé l’on entendait les chants de bonne année et les bruits de klaxons faire corps et, apparaître tel un merveilleux alléluia. Pour ma part, mon père m’a rappelé, comme Peter Pan, à quel point nous étions tous des enfants, par l’enthousiasme dont il a fait montre au moment d’esquisser des pas de danse à mesure que les décibels changeaient de tempo. Mes petits frères étaient, quant à eux, euphoriques à l’écoute des musiques de Lady Ponce, X- Maléa et du duo musical Mballè Mballè. C’est tout cela, à mon sens, la magie des festivités marquant le début d’une nouvelle page de nos existences. Je vous souhaite à tous pour la nouvelle année, grâce, santé, amour, joie et paix.

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Insécurité à Yaoundé en temps de fêtes Kevin Mebara

Au Cameroun, la capitale du pays n’est pas connue pour être la ville la plus calme. Pendant les fêtes de fin d’année, les agressions deviennent régulières dans nos rues.

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l est 21 heures à Yaoundé quand Solange, 28 ans, s’apprête à rentrer chez elle, dans son quartier situé à l’avenue Germaine-Essos. La jeune femme ne prête pas attention aux passagers à l’intérieur du taxi qu’elle emprunte. A bord, outre le chauffeur, deux hommes. Le trajet se passe sans encombres jusqu’au quartier Essos au lieu dit « Pakita », où le véhicule ralentit soudainement, puis s’arrête complètement dans une ruelle sombre. Pétrifiée, «Soso» comme l’appellent ses proches n’a pas le courage de crier. Les deux ‘’passagers’’ la menacent avec des couteaux, lui ordonnent de donner tout ce qu’elle a. A l’occasion, elle est copieusement giflée et insultée. Lorsqu’elle est finalement dépouillée de son téléphone portable et de son sac à main qui contenait la somme de 35 000 F CFA, et quelques documents importants dont sa carte nationale d’identité, ses assaillants décident de la violer. «Il faut finir avec elle ! Ses fesses

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doivent chauffer !» lance le chauffeur du taxi quand, soudain, la jeune femme a la brillante idée de les inviter à venir prendre leur « part de Sida ». Des histoires comme celle de Solange, il y en a plein à Yaoundé. Surtout pendant les fêtes, où l’effervescence dans les rues pousse les gens, les jeunes surtout, à se laisser aller à des attitudes dangereuses (sorties tardives, état d’ébriété, etc.) et à l’exposition de leurs biens les plus précieux (montres et autres bijoux de valeur, argent, etc.) à l’heure où certains n’ont pas un toit sous lequel dormir. « Les petits nous manquent le respect ! Nous on a faim ils viennent montrer quoi ici ? Nous on va leur faire !» scandent ces jeunes livrés à eux-mêmes. Selon eux, leurs congénères feraient preuve d’un mépris profond pour leur condition. Les personnes âgées sont également touchées. En effet, les jeunes ne sont pas


Et la police dans tout ça ? Les forces de l’ordre, très présentes et actives dans les rues pendant le mois de décembre, font, pour certains, le maximum d’efforts pour garantir la sécurité des citoyens camerounais, notamment ceux de Yaoundé. En effet, dans presque tous les quartiers de Yaoundé, nous les voyons, notamment la nuit, arrêtant des voleurs et autres malfrats pris de temps en temps en flagrant délit

ou tout simplement, en dissuadant les potentiels agresseurs grâce à leur simple présence. Mais pour certains Camerounais, les policiers ne sont que des «mange-mille», stoppant des véhicules dans le but d’extorquer de l’argent aux conducteurs de taxi qui n’auraient pas tous leurs papiers, et aux passagers qui n’auraient pas leurs cartes nationales d’identité avec eux. Les chauffeurs de taxi seraient les plus visés.

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les seules cibles de ces agressions dites «des fetes». Il nous parvient, tous les jours, dans les colonnes des « faits divers » de certains journaux, des histoires de vieilles dames retrouvées mortes et souvent violées dans les coins de rue de notre chère capitale.

Yaoundé C’Koment recommande à ses lecteurs de rester vigilants et prudents en tout temps.

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Alcoholism religion in Yaounde

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alking along the streets and neighborhoods of Yaounde, one will hardly make 5 kilometers without bypassing at least 8 to 10 snacks bars which by their number favour the massive adherence to these areas and the great consumption of alcohol by the Yaounde city dwellers. The most important category of people involved in the consumption of this substance is the youths. According to Limbo Nteb, author of «L’alcool, un mal qui tue l’âme et le corps», 60% of the youths are consumers of alcohol. The great consumption of alcohol among the youths can be attributed to the fact that most of these snack bars are neighbors to schools, and universities. Apart from the youths, the other age groups are also concerned with this issue of alcohol consumption. With some people, it has turn to be an addiction, as they cannot do without, and are always in close contact with alcohol. Mr Abanda Rodrigue, carpenter in Yaounde, says he cannot take his lunch or pass a day without consuming a bottle of beer. He further confessed that eating without drinking to him is like fire burning without any smoke.

Landry’Brookes Mouafo

«Life is expensive and difficult» is the phrase one cannot pass a day without hearing from someone. The irony here is that, the greater part of people who claim to be unemployed and poor do not think twice when they have the opportunity to go in for a bottle of beer, despite its skyrocketing prices. In Yaounde there exist several and well known night clubs and snack bars where a bottle of beer cost 1,000 F CFA, but they are always full of alcohol customers consuming averagely 4 to 5 bottles, not counting what is offered to friends. We can vividly remember the famous country-wide strike with all its consequences that sparked off in February 2008, because of the increase in fuel and some food stuff prices. But for the increase in the price of beer, no one has ever moved the little finger. Someone even sang «Augmentez le prix (des bières), on va toujours boire» thereby confirming that for alcohol, a consumer is ready to spend any amount of money. A recent statistic stipulated that Yaounde is made up of approximately 10,000 bars thereby, showing the unquenchable thirst for beer by ‘’les Yaoundéens’’. If this institutes keep opening it is because they have a high demand for

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their products. Thanks to the Government for the effort they are making to eradicate this ill from the society by closing some of those bars who violate rules on issues such as; when to open, when to close, the noise they produce and the distance a snack bar should have with the other offering the same services. In Africa, Cameroon occupies the rank of number one as concerns the highest consumer of alcohol, and is also among the top 3 highest consumer in the world. Even if it is the case of us consuming alcohol, a phrase is always written on the wall of each snack bar we visit, ‘’Drink responsibly’’.

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Métier

Les hommes poseurs d’ongles artificiels à Yaoundé

Christelle TEMGOUA

« Ma douce, mon eau de roche, ma poule, ma princesse viens poser !!! » Ces mots flatteurs, les Yaoundéennes les entendent désormais à tous les coins des marchés de la ville. Une invitation à se faire embellir les ongles qui ne laisse pas indifférentes les habitantes de Yaoundé.

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e marché des ongles artificiels se fait de plus en plus florissant dans la ville de Yaoundé. Naguère, au cœur de ce petit métier les femmes. Désormais les hommes y occupent une place de choix avec le concours de la clientèle. Dans les marchés de la capitale politique ils se comptent par centaines, des professionnels à ceux formés sur le tas. Les techniques utilisées et les outils diffèrent quelque peu par endroit, mais les résultats sont les mêmes, toujours aussi appréciés par les dames. L’exercice de leur tâche n’est pas des plus aisés. Pour certains, la pose d’ongles est un métier qui rapporte peu et permet de survivre. Pour d’autres, c’est un métier qui rapporte beaucoup et nourrit son homme. Rendons-nous au marché des ongles artificiels à Mokolo pour suivre ces hommes qu’on regarde souvent avec curiosité. Henri est poseur d’ongles dans ce marché depuis 8 ans déjà. Au début vendeur de mèches, il a « déménagé » (comme ils disent pour parler du passage d’une activité à une autre). Sa motivation ? « J’aime l’esthétique, je viens d’une famille d’esthéticiens. D’aucun font la coiffure et moi j’ai choisi de virer dans le domaine pose d’ongles. C’est ma grande sœur qui m’a appris à le faire » affirme t-il en souriant. Chacun d’entre eux a sa raison à lui de s’être lancé dans cette activité. Ils vous diront certainement tous que « la vie est dure et il faut se lancer partout et, là où ça mord tu t’accroches ». Sur le terrain, on constate que l’apprentissage de la pose d’ongles se passe plus souvent loin des centres de formation spécialisés en beauté et esthétique.

Le quotidien est ordinaire. Dès leur arrivée au marché, les poseurs d’ongles préparent leur place et leur matériel. Puis, ils se lancent à la recherche des clients avec des techniques remarquables. Vous entendrez des paroles douces comme celles-ci : «Ma chérie viens, je fais de toi la plus belle femme du Cameroun», ou «ma mère !!! Un coup de vernis pour séduire ton gars». Des paroles qui, au-delà de leur effet amusant, constituent un message qui, comme une flèche, pénètrent le cerveau de ces dames en un laps de temps. La pose d’ongles est tout un art qui nécessite une certaine expérience. Ici, il y a plusieurs types d’ongles en fonction des fabricants. On note différentes poses à savoir la pose française (french manucure ou demi pose) et la pose américaine (l’ongle est posé jusqu’au fond). On distingue plusieurs outils, chacun avec un rôle bien précis : le stick qui sert à enlever les cuticules, les limes pour la préparation, le ponçage avant la pose, les ciseaux qui servent à tailler les ongles et, les ongles artificiels en question. Aussi, dans l’exercice de leur métier, ces travailleurs doivent croiser le fer avec quelques difficultés en plus des railleries du public. Intempéries, caprices des clientes, concurrence, la Communauté Urbaine qui les chassent, etc.

Mais ce métier rapporte-t-il ?

Nonobstant ces problèmes, les gains journaliers viennent parfois donner un sourire à ces travailleurs de l’informel. D’aucuns se réjouissent en effet de leur revenu qui, permet de survivre, de payer

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Métier

les factures et de nourrir la famille. Zippo, considéré comme le plus ancien poseur du marché Mvog-Ada, se réjouit de son gain journalier et avoue résoudre tranquillement ses problèmes d’argent. Toutefois, ce n’est pas le même son de cloche chez tout le monde, d’autres se plaignent « nous ne vivons pas comme les autres, nous survivons, ça ne rapporte pas grand-chose, mais on n’a pas le choix ». Cependant si les journées sont les mêmes, elles sont loin de se ressembler. Les gains sont fonction de l’affluence et de la coopération de la clientèle. Demandez combien ils gagnent par jour et, les plus sincères vous diront 5.000, 10.000, 20.000 F CFA, surtout le week-end.

Leur clientèle ?

Les femmes sont de plus en plus tournées vers les poseurs masculins, avec des raisons particulières : « Les hommes sont plus appliqués, plus doux, plus créatifs et aussi, ils tolèrent mieux nos caprices que les femmes. Ils font un travail de qualité », nous a confié Justine Ly, une cliente régulière du poseur Henri. Loin des marchés, retrouvons-nous à présent au lieu-dit « École des postes », à la rencontre d’un professionnel de l’esthétique spécialisé dans la pose d’ongles. Le Dr Armstrong Ebot a reçu sa formation en

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esthétique en Belgique et exerce ce métier à Yaoundé depuis 9 ans. Les prix chez lui varient selon les tâches à effectuer : la coupe des ongles entre 500 et 1.000 F CFA ; la pose vernis de 300 à .1000 F CFA ; et la pose ongles entre 1500 et 2000 F CFA. Quelques conseils prodigués par Ebot :« Il faut d’abord préparer l’ongle, et lui donner une forme (française ou américaine). La qualité de la formation que j’ai reçu fait la différence d’avec ceux qui sont dans la rue. Donc quand je parle d’ongles, je sais ce qu’il y a lieu de faire et je maîtrise l’usage du matériel et des produits accessoires. C’est un secteur qui nourrit son homme. Un conseil aux dames : faites attention aux produits utilisés et à la qualité des ongles. Il faut comprendre que les ongles se posent maxi pour 72 heures. Passé ce temps, vous exposez vos doigts à de graves maladies ». Le marché des ongles artificiels, un secteur de choix qui attire de plus en plus la gentS masculine, qui y signe ses lettres de noblesse et s’y établie désormais une place de choix. La clientèle faite de femmes, fait les éloges de ces hommes qui embellissent leurs doigts avec une maîtrise et une douceur particulière.


Renaud Martin Atemengue

Portrait

Un artiste à part …

Kevin Mebara

Le domaine de l’artisanat au Cameroun est méconnu du grand public. Les artisans encore moins. « Yaoundé C’ Koment » est allé pour vous à la rencontre de Renaud Martin Atemengue, un yaoundéen qui « connaît la passion ». pour son enfant. Nous trouvons également des tableaux, un peu plus tristes mais réalistes, qui nous rappellent le fait que nous sommes tous appelés à mourir à l’image de : « Le Chemin des âmes » ou « Le lien », fresque écologique relatant le fait que la nature et l’homme sont indissociables. Il est à noter que toutes ces peintures murales sont accompagnées, chacune, d’un poème qui, pour l’artiste « explique par des écrits pour que les publics puissent se faire une idée plus claire du message que je voulais faire passer. »

«

Je préférerais toujours vendre mes œuvres à quelqu’un qui comprend le message de mes œuvres plutôt qu’à quelqu’un qui n’en apprécie que la beauté esthétique ». Telle est la réponse que nous donne Renaud Martin Atemengue quand on lui demande s’il compte commercialiser les fruits de son imagination. Artiste camerounais résidant au quartier Melen à Yaoundé, Renaud ne pratique pas un art très connu dans la ville. En effet, argile, allumettes, feuilles mortes, feuilles d’écorces et autres objets très souvent ignorés par le commun des mortels constituent son matériel de travail. Ce « fils d’Akonolinga », une localité située non loin d’Ongola, nous offre avec ces objets des œuvres d’art qui, au-delà de leur beauté esthétique, racontent des histoires qui ne laissent pas indifférents. Des histoires qui touchent notre sensibilité comme « Le regard d’une mère », un tableau de l’artiste qui dépeint l’amour sans fin qu’une mère a

L’artisan avoue ne confectionner ses œuvres que quand lui vient l’inspiration. « L’inspiration compte énormément. On ne confectionne pas une œuvre comme ça quand on n’est pas inspiré, on ne réalise pas d’oeuvres .Il faut parfois prendre le temps de se ressourcer et d’accepter le fait que l’on a rien à offrir pour le moment, en attendant que ça revienne.» Il est à noter, que depuis six ans que le jeune homme pratique son art, il n’a pu vendre que trois tableaux, notamment à des occidentaux rencontrés à travers des amis communs. En effet, pour espérer vendre ces gravures d’un style unique dans la capitale, il faut pouvoir les exposer dans une galerie d’art, un centre culturel ou encore dans n’importe quel événement artistique. Mais le jeune Renaud a été forcé de constater que l’accès à ces galeries n’était pas aisé. Quoiqu’il en soit, cet amoureux de l’art ne vit que pour ses œuvres, et rêve toujours de pouvoir les exposer un jour. En attendant, il est également cuisinier dans un hôtel de la capitale. Un jour peut-être !…

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orenoare est une jeune chanteuse camerounaise qui fait ses débuts de chanteuse professionnelle en 2007 en étant engagée dans un cabaret de la ville de Yaoundé. La même année, elle fait partie de l’orchestre des Brasseries du Cameroun et a ainsi l’opportunité de tourner de façon intensive dans tout le pays et d’accompagner la plupart des artistes camerounais en spectacle. Lancée dans une carrière personnelle, elle participe à l’édition 2010 du festival « Massao » des voix féminines africaines à Douala dédiée à Myriam Makeba où elle remporte le Premier prix « Révélation Massao 2010 ». En juillet 2011, elle met sur le marché un album accueilli de façon très élogieuse. Lorenoare écrit et compose elle-même ses chansons qu’elle interprète en ETON, sa langue maternelle, dont la célèbre ZEN (« Le Chemin ») connu grâce au clip. Lancée dans une carrière internationale, à l’été 2014 elle se produit à New York dans plusieurs cabarets de Harlem et Greenwich

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Village et enregistre son second album en anglais et ETON : « 100% ». Celuici sortira début 2015, accompagné d’un clip. Le 10 décembre 2014, à l’occasion du lancement de la Décennie internationale consacrée aux personnes d’ascendance africaine elle interprète aux Nations Unies à New York, en langue Eton sa chanson PUPUMA (La Colombe), dédiée à la Paix et la Liberté (Voir :https://www. youtube.com/watch?v=Uq8-T9Ne7h8). Pour en savoir plus :

http://www.facebook.com/pages/ lorenoare/275340702483969 http://www.youtube.com : «lorenoare» https://myspace.com/lorenoare/music/ songs


Marché

Ambiance morose par temps de fêtes Arltette Andang et Kevin Mebara

Décembre, contrairement à janvier, est une période propice pour les activités commerciales. Yaoundé C’Koment s’est penché sur ce phénomène plus connu sous le nom de « ventes de décembre ».

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l est 15 heures au marché du Mfoundi quand Tio, une vendeuse de tomates s’apprête à partir. En effet, la jeune fille n’a commencé à exercer son activité qu’il y a quatre jours et déjà deux cageots de tomates à la poubelle. Des situations comme celle de Tio sont légion. Michèle Nké, présidente de l’Association des vendeurs du marché du Mfoundi, ne dit pas le contraire. Tout comme Tio, elle ne trouve pas la période de décembre très lucrative. Selon elle, la rareté des clients s’explique par le fait que les populations manquent d’argent pour se procurer les biens nécessaires durant les fêtes de fin d’année. Les salaires tardent à être payés, et ceux qui se rendent au marché y vont surtout pour se procurer des jouets ou quelques vêtements pour leurs enfants, ainsi que des décorations pour l’arbre de Noël.

pas l’argent moi je ne sais pas». Voilà donc quelques raisons selon les commerçants eux-mêmes, qui pourraient justifier cette absence de clients Yaoundéens» dans les marchés de leur belle capitale. Pourtant, la période des fêtes de fin d’année a toujours été un moment incontournable de rencontres entre les populations qui veulent se parer pour les célébrations diverses et, les vendeurs qui proposent des articles relatifs à ces réjouissances. Mais cette année, l’atmosphère générale régnant dans les marchés ne semble apparemment pas traduire un enthousiasme des habitants d’Ongola pour les fêtes de Noël et de nouvel an. Ce qui a pour conséquence l’absence de profit chez les commerçants qui ne cessent pourtant de redoubler d’efforts pour écouler leurs marchandises, notamment à l’aide d’offres promotionnelles.

Il est à noter que le nombre de sapins vendus en temps de fêtes, dans notre capitale, a fortement diminué depuis quelques années. Roland, vendeur de sapins ambulant déclare «Depuis la semaine surpassée que j’ai commencé, je vois flou. Les gens n’achètent pas. Sûrement que les gens n’ont

Force est donc de constater que contrairement aux années précédentes, où les commerçants pouvaient se targuer de vendre plus que d’habitude pendant la période de Noël. Il n’en sera pas de même pendant ce mois de décembre 2014.

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Beauté et esthétik

Comment faire tenir son maquillage Edoli NJIME

Quelques astuces pour votre bien-être Le climat de Yaoundé est chaud et humide, ce qui rend la tenue du maquillage très difficile. Je vous propose donc cinq étapes pour amener votre maquillage à tenir, et garder un teint frais toute la journée. 1. La première des choses : identifiez votre type de peau ! • Peau à tendance sèche : votre visage a tendance à peler et devenir pale quand vous n’êtes pas bien hydratée. • Peau à tendance grasse : liée à l’abondance naturelle du sébum, vous brillez très rapidement. • Peau à tendance mixte/normale : votre peau a une combinaison sèche/grasse. Parfois luisante sur la zone T. 2. En fonction de votre type de peau, exfolier votre visage une à deux fois par semaine. Tout au long de la journée, vous transpirez, votre visage produit naturellement du sébum en plus ou moins grande quantité. Et, la poussière de Yaoundé n’aide pas en s’accumulant à tout le reste. Exfolier votre visage permet de désincruster toutes ces impuretés. 3. Hydrater votre visage. Les laits hydratants dans le commerce se répartissent également en fonction du type de peau. Plus vous aurez la peau grasse, moins ils contiendront de corps gras. Votre lait hydratant pour le visage n’est pas celui que vous utilisez pour votre corps. Ces derniers sont souvent très gras et vous risquez de vous retrouver avec cet

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effet « huilé » sur le visage. Personne ne veut ça ! 4. Utiliser une base Appliquer une base, de préférence matifiante, après son lait hydratant et avant son fond de teint permettra non seulement d’éviter le contact de votre peau directement avec les produits, mais aidera votre peau à garder cet effet « mat » en limitant l’apparition du sébum, et ainsi aider votre maquillage à tenir toute la journée. 5. Choisir soigneusement son fond de teint. Choisir son fond de teint est sûrement l’étape la plus importante du processus. Si votre peau a tendance à briller, évitez au maximum les fonds de teint liquides qui, au bout de quelques heures, auront l’air de « couler » sur votre visage. Privilégiez les fonds de teint poudre, mousse ou fluide sans corps gras (ils portent souvent l’appellation « Oil free »). Si vous pensez pouvoir vous passer du fond de teint, limitez-vous à un correcteur/anti cernes sur les imperfections que vous souhaitez gommer, plus une couche de poudre légère pour unifier le tout. 6. Démaquillez-vous ! Ce n’est pas facultatif. Il est impératif de se démaquiller tous les soirs, sans exception. Pour éviter à tous ces produits de pénétrer vos pores et, surtout pour permettre à votre peau de respirer. Restez belle !


Santé CANCER DU SEIN : TOUS CONCERNES!

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Josepha Ondoua

es seins jouent un rôle important dans la féminité et dans l’image que la femme a de son corps. La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir un nouveau-né. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Bien que l’on considère cette maladie comme « une maladie du monde développé », une majorité (69% selon l’Organisation Mondiale de la Santé) de l’ensemble des décès dus au cancer du sein survient dans les pays en voie de développement. Ceci peut s’expliquer essentiellement par l’absence de programmes de dépistages précoces.

Qu’est-ce que le cancer du sein? Un cancer est une maladie qui attaque les cellules. Une cellule cancéreuse est une cellule qui s’est modifiée. Habituellement, ces modifications sont réparées par l’organisme, mais, lorsque la cellule devient cancéreuse, elle perd ses capacités de réparation et se met alors à se multiplier de manière anarchique ou désordonnée. Ces cellules finiront par former une masse appelée tumeur maligne. Dans le cas du cancer du sein, les cellules cancéreuses peuvent rester localisées dans le sein, ou se répandre dans le corps, à travers les vaisseaux sanguins et lymphatiques, et attaquer ainsi d’autres organes : on parle de métastases. Le cancer du sein en quelques chiffres : q 1 femme sur 9 sera atteinte d’un cancer du sein au cours de sa vie. q 1 femme sur 27 mourra d’un cancer du sein. q 2/3 des cancers du sein surviennent après 50 ans.

q Moins de 1% des hommes présenteront un cancer du sein au cours de leur vie. Les causes du cancer du sein : A ce jour, aucune cause n’a été clairement définie, par contre il existe de nombreux facteurs de risques, en d’autres termes, certains éléments augmentent le risque, pour une femme de développer un cancer du sein. •

l’âge: plus l’âge est élevé, plus le risque de développer un cancer du sein l’est aussi. A partir de 50 ans le risque est bel et bien présent. Pour cette raison, un dépistage du cancer du sein doit être effectué tous les 2 ans, à partir de 50 ans. Les antécédents familiaux: une femme dont un membre de la famille a été atteint d’un cancer du sein, voit son risque potentiellement augmenté. les antécédents personnels : 15% des femmes soignées pour un cancer d’un sein développeront un cancer sur l’autre sein. Les caractéristiques propres à la femme: La survenue des premières règles avant 12 ans et une ménopause après 55 ans ;

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Santé

Une absence de grossesse ou une première grossesse après 40 ans ; La prise importante de pilules contraceptives ; Un traitement hormonal substitutif de la ménopause prescrit pendant plus de 10 ans. •

Auto palpation. Certains gestes simples permettent de mieux connaître sa poitrine afin de pouvoir déceler toute anomalie et la signaler à son médecin, cependant, la mammographie reste l’examen de référence.

Les facteurs liés au mode de vie : Une consommation importante d’alcool (audelà de 02 verres de vin par jour), de sucres, une alimentation trop grasse ; Un manque d’activité physique, le sur poids. En revanche, l’allaitement exclusif prolongé au-delà de six mois diminue le risque de développer un cancer du sein.

Les manifestations du cancer du sein. Il est essentiel de surveiller attentivement les modifications de votre poitrine. Ainsi, toute grosseur nouvelle, au sein ou à l’aisselle, toute modification de la forme ou de la taille de vos seins, tout écoulement par le mamelon ou encore tout changement notoire de l’aspect de la peau du sein ou de l’aréole (cercle qui entoure le sein), doivent être signalés à votre médecin, car ils constituent les signes d’alerte les plus répandus du cancer du sein. Toutefois, il est important de savoir qu’une grosseur au sein n'est pas toujours cancéreuse!! En effet, sur cinq grosseurs examinées, quatre sont bénignes (c’est-à-dire non cancéreuses).

L’importance du dépistage précoce : Un dépistage consiste à détecter un cancer avant qu’il ne soit à un stade avancé. Détecter tôt certains cancers permet de mieux les traiter en proposant des traitements moins lourds et qui offrent plus de chances de guérison. L’examen utilisé pour dépister un cancer du sein est une mammographie (radiographie des seins), celle-ci détecte des anomalies de petite taille à l’intérieur du sein. Si une anomalie est découverte, le médecin prescrira des examens complémentaires afin de confirmer ou d’éliminer le diagnostic de cancer.

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Les traitements du cancer du sein. Chimiothérapie : Traitement à base de médicaments spécifiques qui détruisent les cellules cancéreuses. Radiothérapie : Traitement par exposition de la tumeur aux rayons X. Traitement chirurgical : Mastectomie (ablation des seins).

L’actrice Angelina JOLIE a récemment subi une double mastectomie, car elle présentait 87% de risque de développer un cancer du sein.


Mode

Calara, quand le pagne et le cuir s’unissent en harmonie Laëtitia Poivre

Calara, jeune marque de maroquinerie et chaussures, a vu le jour en début janvier 2014. Créée par Isabelle Claire Ondoa-Essono, c’est d’ailleurs de ce prénom «Claire» qu’est inspiré le nom de la marque «Calara» «Des produits dans le métissage, entre l’Afrique et l’Europe»

différents modèles : sacs de voyage, sac spanier, ballerines, mocassins…

es modèles de Calara ont la particularité de suivre une ligne directrice commune. Chaque produit est fabriqué en bi-matière : tissu pagne et cuir. C’est à travers ses origines que la créatrice trouve son aspiration. Métisse camerounaise, elle utilise des éléments de la culture africaine avec le tissu pagne, qu’elle combine avec des produits plus neutres mais tout aussi nobles comme le cuir pour créer des produits qui ravissent, tous publics confondus.

Des modèles de haute qualité, fabriqués en petite quantité qui créent l’exclusivité.

C h a q u e association tissucuir possède sa déclinaison dans

Faites vos choix rapidement, l’offre est limitée !

L

Calara est une marque qui ne cesse de développer de nouveaux modèles originaux. Sandales, talons hauts et pochettes seront au rendez-vous pour la collection estivale de 2015. Très attentive aux besoins des femmes qui utilisent souvent leur sac à main comme un fourre-tout, Calara a réussi le pari d’allier pratique et élégance dans la création des sacs qui offrent des rangements astucieux pour les effets de toilette. Aujourd’hui vous pouvez admirer et commander les produits principalement sur le site www.calara.fr et lors de ventes dans des boutiques éphémères de la capitale française.

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YC’K (47)


Horoscope

Janvier

BÉLIER (21 MARS- 20 AVRIL)

TAUREAU (20 AVRIL- 21 MAI)

Amour : Un mois pour renforcer les liens avec l’entourage (amis, amours) afin de surmonter bien accompagné les difficultés qui vous attendent sur le plan social ! Vous serez emporté par des projets dynamiques qui ne manqueront pas de faire écho dans votre entourage. Vous ne portez pas de craintes inutiles ou paralysantes, profitez en pour accélérer le cours des choses qui étaient en attente l’an dernier ! Vie sociale : Un mois intense qui inaugure une année de changement et d’ouverture ! Le premier chapitre d’un trimestre qui promet d’être mouvementé mais également de vous libérer de poids et de liens qui vous enchaînaient depuis très (trop) longtemps !

Amour : Vous avez à cœur de défendre vos intérêts au bureau ? Soit mais n’en oubliez pas pour cela accorder un peu de votre précieux temps à ceux qui vous aiment et risquent fort de vous en vouloir si vous les ignorez ! Il sera nécessaire de faire des efforts de rondeur et de patience dans votre vie relationnelle, d’arrondir les angles, surtout si vous devez solliciter l’aide d’autrui. La fluidité des événements que vous souhaitez vivre sera présente à ce prix. Vie sociale : Un mois à enjeux où vous pouvez accomplir beaucoup si vous occupez la place avec brio et efficacité sans demander trop… Tout du moins pour l’instant !

LION (23 JUILLET AU 23 AOÛT)

VIERGE (23 AOÛT – 23 SEPTEMBRE)

Amour : Un premier mois de l’année un peu frisquet où la raison l’emportera sur la passion et où vous seriez bien avisé de vous atteler à étudier de près vos comportements et besoins sur le plan affectif pour redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard ou la ternir fermement pour continuer sur votre lancée, avec exigence et conscience ! Vos amours ne sont pas aussi rutilantes et passionnantes que vous le souhaitez. Il s’agit de laisser passer cette phase de creux sans mettre vos atouts en doute, et sans tomber dans les excès de générosité qui pourrait mettre à mal votre budget ! Vie sociale : Un mois frileux et gris. Pour éviter de noircir le tableau, renoncez à faire des étincelles, mettez là en veilleuse mais évitez de ruminer votre infortune pour ne pas perdre de vue les opportunités de vous distinguer illico ou bientôt !

Amour : Un mois exigeant où l’autre ne vous passera rien mais où vous-même ne serez guère prêt à composer avec les contraintes qui surgissent ! À vous de déterminer ce qui doit être fait, dit et compris en évitant peut-être de croire que vous avez toujours raison. À méditer ! Votre rigueur et votre sens de l’analyse est pleinement au rendez vous de ce mois qui s’annonce intense en activités en tous genres. Profitez-en pour faire avancer votre vie socioprofessionnelle et rattraper le temps perdu ! Vie sociale : Un mois où vous devrez lutter contre certains obstacles qui semblent vouloir vous tirer en arrière (problèmes familiaux ou désaccords avec les associés ou partenaires sociaux) mais vous disposez du ressort et de l’imagination nécessaires pour contourner les difficultés en beauté plutôt qu’en force !

SAGITTAIRE (22 NOVEMBRE- 22 DÉCEMBRE) Amour : Un mois où s’installe une évidence, celle de prendre sa vie en main et d’agir en fonction des priorités qui se sont dégagées peu à peu depuis 2012 de vos réflexions intérieures mais où les résistances (les vôtres et celles de l’entourage) risquent fort de vous perturber encore. Pour tenir votre cap sur le long terme, ouvrez les yeux sur la réalité, sans fermer votre cœur ! Les influx de Saturne vont susciter en vous des sentiments plus vifs en vousmême, que vous serez porté à intérioriser, doutant du fait que les autres puissent vous comprendre. Ces doutes peuvent vous faire accumuler du ressentiment, n’attendez pas trop longtemps pour parler de ce que vous éprouvez ! Vie sociale : Un mois contrasté entre envie de progresser à vive allure et discussions qui traînent en longueur ? Évitez de perdre votre temps et votre énergie à râler et essayez de continuer sur votre lancée sans broncher !

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CAPRICORNE (22 DÉCEMBRE–21 JANVIER) Amour : Un début d’année qui vous place face à vos besoins (de reconnaissance, de plus d’espace ou de marge de manœuvre) mais qui ne vous invite guère à verser dans le romantisme. Prenez garde cependant à ménager ceux qui comptent et dont vous aurez besoin pour étayer votre cheminement lent mais sûr… Vous-même ! Vos ambitions ne manqueront pas de relief, ce mois-ci. Elles risquent d’être envahissantes par rapport à vos sentiments, en vous-même. Ce qui rend votre expression trop dure. Il s’agit de veiller à mettre les formes, ne pressez pas votre entourage proche ! Vie sociale : Un mois contrasté entre opportunités de faire bouger vos lignes et contrariétés qui vous exaspèrent ! Prenez votre mal en patience et surtout restez zen en toutes circonstances malgré les échanges qui s’éternisent et vous donnent l’impression (mais ce n’est qu’une impression) de tourner en rond !


GÉMEAUX (21 MAI - 21 JUIN) Amour : Un mois pour creuser le sujet plus que pour le survoler sinon à vos risques et périls ! Faites en sorte de creuses vos pistes d’investigation sérieusement avant de vous lancer dans de vastes projets, et surtout si vous devez communiquer sur ces sujets, vous éviterez ainsi de ternir votre image, et vous trouverez aisément les soutiens que vous cherchez. Vie sociale : Un mois tendu où l’agressivité n’est pas exclue mais où la meilleure stratégie à adopter sera de tenir plus que de courir, de rassurer autant que d’étonner !

CANCER (22 JUIN- 22 JUILLET) Amour : Un mois pour s’interroger sur le fond plutôt que pour survoler le sujet sinon aux risques et périls d’une union en ballottage ! Il s’agit de rester dans la discrétion et dans les bonnes limites au plan relationnel pour faire évoluer vos liens dans le sens que vous souhaitez vraiment, attention à ne pas laisser en fin de mois vos paroles aller plus loin que votre pensée ! Vie sociale : Un mois âpre où les luttes de pouvoir ne sont pas à exclure, les déceptions possibles mais les avancées non moins certaines même si la charge paraît plus évidente à mesurer que la satisfaction à éprouver

BALANCE (23 SEPTEMBRE- 23 OCTOBRE) Amour : Vous recherchez la complicité mais vous heurtez en janvier à des zones de turbulences qui déstabilisent votre clan et vous font douter de tout ! Évitez alors de noircir le tableau et de jouer les victimes et préférez miser sur l’amour plutôt que sur la critique pour dégager des issues constructives et boucler un mois sensible qui peut vous exposer émotionnellement au meilleur comme au pire ! Vous aurez quelques difficultés à trouver l’harmonie au sein de votre clan, ce mois-ci. Un effort de compréhension au-delà des mots employés par votre entourage vous évitera de prendre la mouche pour des raisons qui n’existent pas ! Vie sociale : Vous continuerez à avancer contre vents et marées en janvier si vous misez sur vos talents et votre constance et parvenez à dédramatiser des tensions familiales qui sinon pourraient se montrer très énergivores et vous priver alors de quelques-unes de vos ressources actives !

SCORPION (23 OCTOBRE- 22 NOVEMBRE) Amour : Un début d’année qui vous invite à la prudence et à la maîtrise si vous souhaitez ouvrir et maintenir le dialogue ouvert en famille et en amour ! Ne vous attendez pas à de grandes facilités pour ce qui concerne vos projets les plus importants, il s’agit de mobiliser votre pugnacité pour avancer, ce moisci et pour évoluer vers un avenir meilleur notamment au plan financier ! Vie sociale : Des débats qui n’aboutissent pas (encore) et la peur du manque qui vous taraude ? Un début d’année qui teste votre capacité à résister sans» péter les plombs» ! C’est bien le moment de développer votre aptitude à la «zénitude» !

Janvier

VERSEAU (21 JANVIER- 20 FÉVRIER)

POISSONS (20 FÉVRIER – 21 MARS)

Amour : Entre envie de plaire, d’aimer et de rayonner et la sensation de devoir se plier à la rigueur d’un contexte exigeant (familial, pro ou social), vous avancerez en janvier entre chaud et froid, doute, blocages et enthousiasme soudain. Ambiance contrastée donc, à gérer en pensant autant au lendemain qu’au moment présent pour ne manquer aucune occasion de vous réjouir sans oublier d’en prévoir les conséquences ! Mettez de la douceur dans vos échanges si vous voulez dépasser vos propres doutes et ceux de votre entourage qui, n’en doutez pas, peuvent être tout aussi forts que les vôtres. Votre cérébralité est utile pour réfléchir, mais n’est pas suffisante dans vos échanges ! Vie sociale : Entre ascension raisonnée et l’envie irrépressible de marquer votre territoire illico, sans hésitation préférez le long terme pour asseoir vos positions et conforter vos avancées récentes mais encore fragiles !

Amour : Un mois tout sauf romantique ? Vous avez d’autres priorités ? Soit ! Ce n’est pas une raison pour oublier ceux qui vous aiment et eux, ne vous oublient pas ! Votre sensibilité vous pousse à l’évasion mentale, plus largement que d’ordinaire à partir de janvier. En effet les influx de Saturne vous confrontent à des changements qui réclament un bonne dose de réflexion de haut vol et vous serez tenté de compenser de cette façon. Oui, tant que ce n’est pas de la fuite ! Vie sociale : Un mois en dent de scie et un début d’année qui exige beaucoup de vous ! N’hésitez pas à vous mobiliser pour la bonne cause (la vôtre) que vous allez devoir défendre parfois envers et contre tout ! Vous en avez les moyens, le talent si vous prenez le recul nécessaire pour voir loin et alors relativiser les soucis du moment ! N°004-005

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NUMÉROS UTILES SÉCURITÉ

Central N° 1 : 222 23 38 11 / 222 23 22 01 ESIR : 117 ou 17 Gendarmerie : 113 (portable) ou 13 (fixe) GMI : 222 21 25 04 Sapeur Pompiers : 118 (portable) ou 19 (fixe) SAMU : 119 (portable) ou 19 (fixe) GSO : 222 30 32 71

HÔPITAUX DE YAOUNDE

C.N.P.S. : 222 23 02 25 C.H.U : 222 21 17 51 / 222 31 19 59 Hôpital Général : 222 20 11 22 / 222 20 28 02 Centre Jamot de Yaoundé : 222 20 43 90 Clinique Dentaire Adventiste : 222 22 11 10 / 677 11 03 09 Centre Pasteur de Yaoundé : 222 23 18 03 / 222 23 01 39 Hôpital Central : 222 23 40 20 / 222 23 32 07 Polyclinique André Fouda : 222 22 93 68 Polyclinique de Tsinga : 222 20 23 37 Polyclinique de la foi : 222 20 23 37 Urgences : 222 23 32 07

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Mois de janvier Collectées par Alain kévin Biyiha Groupe

Pharmacies

I.

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Pharmacie 20 Mai Pharmacie 7 collines Pharmacie Acacias Pharmacie Aéroport Pharmacie Alliance Pharmacie Arche Pharmacie Aumacha Pharmacie Bayard Pharmacie Bruxelloise Pharmacie Bon berger Pharmacie Cypres Pharmacie Mfoundi Pharmacie Notre Dame Pharmacie Theriaque

II.

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Pharmacie Balance Pharmacie Bien-être Pharmacie Bleue de Ngousso Pharmacie Camerounaise Pharmacie Cana Pharmacie Capucines Pharmacie Carrefour Emia Pharmacie Elobi God’s glory pharmacy Pharmacie Provinciale Pharmacie Queens Pharmacie St Martin Pharmacie du Stade Pharmacie Voluntas Dei

III.

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Pharmacie Bethesda Pharmacie Biwolé Pharmacie Brique Pharmacie Chapelle Pharmacie Concorde Pharmacie Crystallis Pharmacie Flèche Pharmacie Hakkore Pharmacie Jourdain Pharmaci Messa Pharmacie Mvog Atangana Mballa Pharmacie Mvog-Ada Pharmacie Sotownek Pharmacie Tongolo Pharmacie Urbaine

IV.

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Pharmacie Béatitudes Pharmacie Centre Messassi Pharmacie Cité Pharmacie Grace Pharmacie Hortensia Pharmacie Intendance Pharmacie Isis Pharmacie Ketchy Pharmacie K’four Moto Georges Pharmacie Mandela Pharmacie Messamendongo Pharmacie Nkodongo Pharmacie Manguier Pharmacie Pétales

Tour1

Tour2

Tour3

Tour4

Tour5

Tour6

Lundi

Mercredi

Vendredi

05/01/ 2015

14/01/ 2015

2301/ 2015

Jeudi

Samedi

Mardi

08/01/ 2015

17/01/ 2015

27/01/ 2015

Mercredi

Vendredi

Lundi

07/01/ 2015

16/01/ 2015

26/01/ 2015

Mardi 06/01/ 2015

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V.

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Pharmacie Bastos Pharmacie Congrès Pharmacie Cygne Pharmacie Emana Pharmacie Jerusalem Pharmacie Lac Pharmacie Lycee bilingue Pharmacie Marché Pharmacie Mindili Pharmacie Moliva Pharmacie Nsam-Efoulan Pharmacie Principale Pharmacie Ste Anne Pharmacie Verset

VI.

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Pharmacie Ecole de police Pharmacie Ekounou Pharmacie Elig-Edzoa Pharmacie Enantia-Chlorantha Pharmacie Etoudi Pharmacie Jouvence Pharmacie Moisson Pharmacie Mongale Pharmacie Obili chapelle Pharmacie Odza Pharmacie Olezoa Pharmacie Rosée Pharmacie Royale Pharmacie Soleil

VII.

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Pharmacie Colombe Pharmacie Emmanuel Pharmacie Française Pharmacie Melen 8 Pharmacie Nations Pharmacie Nkomo Pharmacie Oyom Abang Pharmacie Persévérance Pharmacie Populaire Pharmacie Star Pharmacy Pharmacie Ste Bernadette Pharmacie Vallée Pharmacie Sim-Ba’a Pharmacie Vie

VIII.

a Pharmacie Biyem-Assi a Pharmacie Château de Mimboman a Pharmacie Grde Phie des lumières a Pharmacie Montesquieu a Pharmacie Nsimeyong a Pharmacie Palais a Pharmacie Providence a Pharmacie Référence a Pharmacie Santé a Pharmacie Sion a Pharmacie Elisabeth de Nkomo a Pharmacie Tsinga a Pharmacie Université a Pharmacie Xavyo

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Samedi

Mardi

Jeudi

10/01/ 2015

20/01/ 2015

29/01/ 2015

Lundi

Vendredi

Lundi

Mercredi

01/01/ 2015

09/01/ 2015

19/01/ 2015

28/01/ 2015

Vendredi

Mardi

Jeudi

Samedi

02/01/2015

13/01/ 2015

22/01/ 2015

31/01/ 2015

Lundi

Mercredi

Vendredi

12/01/ 2015

21/01/ 2015

30/01/ 2015

Samedi 03/01/2015



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(dans les locaux de Galma ) 22 21 97 84 France : 14 Allée Jules Verne 94320, Thiais - 0631865571 E-mail : gnacommunication@gmail.com




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