L’air de rien Un petit air indien qui vient de loin Un air qui l’air de rien De la tête au rein entraîne dans une douce transe en quête d’une demeure, d’un coeur Né au hasard au milieu de nulle part Mon voyage mirage rend hommage Aux cythares et instruments bizarres Qui planent dans le ciel entre les nuages De Bramapoutre à Zanzibar Petit bijou brillant Joyeux joyaux scintillant De tympan en tympan je défie le temps Murmurant une petite merveille Au creux de l’oreille Je te plane, je te berce Te bouscule à bord de mon petit véhicule Sur mon air en mi bé mol Mille terres traversées en vol A la vitesse de la lumière Comme un fa de Fender fendant l’air Sur mes terres imaginaires De souvenirs en sensations Remontent à la surface comme un rappel Des vagues d’émotions de plus bel.
Je claque raisonne Vibre et délire Pour décrocher des souvenirs sourires Lorsque la magie opère on perd ses petits repères Ses frontières amères Un rythme sincère s’élève dans les airs. Caresse sans paresse La douceur d’un moment La vérité d’un instant En compagnie d’un air indien Au creux de l’ivresse Doucement l’air de rien Je traverse le miroir de la mémoire.
Je cherche mon manteau, celui que j’aurais choisi ou même cousu, tissé. Celui qui aura mon odeur, ma taille qui m’offrira liberté de penser et de bouger.
Scarabée Pied nu dans la mousse Douce quiétude, Belle attitude Petit scarabée Au pied léger Avance au soleil couchant, Au rythme du vent.
Souple comme un léopard Déboulant de nulle part Pour chasser la haine et les vaines querelles À coup de justesses et belles gestuelles Les méchants mangent la poussière Les minorités savourent leur dignité Grâce au doux justicier
Si peu chargé, l’esprit léger, L’Homme au grand cœur écoule la douceur au creux de nos petites peurs.
Petit scarabée rêve à son maître Pour chaque situation retrace la leçon maître de ses émotions en inspiration Se laisse souffler la solution
Balluchon au dos se baladant vagabond abondant de bonté Petit scarabée léger arrive en pays étranger Adouci les cœurs, met à terre les barbares sanguinaires règle les affaires sévères croise des beautés légendaires sans sourciller ni se souiller.
Petit scarabée Vaste éternité Comme un papillon blanc file doux avec le vent Ouvrant l’horizon des vivants Juste un petit peu plus grand. Dialogue douceur sans coller à la douleur Tel est le chemin tout en rondeur du vainqueur.
Petit scarabée Vaste éternité Tu as donné à l’enfant Scotché devant l’écran Un parfum de mystères Échappé d’un monastère Un encens fort et doux qui flotte encore dans mon air. Petit scarabée Parti sur les chemins sans s’exiler vit de l’air et du vent Prend toujours tout son temps sans courir après l’argent Celui qui croise son chemin Verra ce qu’un cœur peut faire La tendresse contre le pot de fer Des miracles, de la lumière, juste un peu plus d’air.
le jour J Le jour où j’ouvrirai le tiroir à amour, Le power-flower, Passera pour des p’tits joueurs. Le jour où j’ouvrirai le coffre à secrets Y’aura plus de regrets Que des choses vraies. Le jour où j’ouvrirai la boîte à mirages Je serais peu être sage Prête au passage. Le jour où je sortirais du flou Le sol paraîtra moins mou Et le chemin sera plus doux. Le jour où j’ouvrirai la boîte à douleurs Elles se transformeront en couleurs Le jour où j’ouvrirai la cage à baisers Ils gazouilleront par milliers tu ne l’auras pas volé. Le jour où j’ouvrirai la porte des rêves On passera de l’autre côté de la terre On jetera la clé sans se retourner. Ce jour, c’est pas pour demain Ce jour, c’est aujourd’hui. Tout de suite avant la nuit.
Je suis le Julien* pas sage Qui a cassé les barrières des mystères et des affaires Les dossiers secrets défenses Les milliards de confidences Les lettres cachés, les dossiers classés j’ai dévoilé le grand bal masqué
Je vis planqué des killers Une bio best seller Un biopic par un grand réalisateur Après je n’aurais plus peur ?
J’ai fait craqué le vernis de la diplomatie tourné la page, révolutionné le langage Je suis le Julien pas sage.
*Julien Assange (créateur de wikileaks)
J’ai déshabillé le mensonge Mis à nu les plus grands, Proses sans pause D’un seul coup Tout le off est devenu in. Les journalistes avaient quitté leur boulot J’ai jeté le brûlot et risqué le cachot. Le water-gate c’est des cacahouètes les secrets de la planète je les jette sur le net. Je dévoile tous les messages J’ai résisté au dressage C’est pas dommage. Discret comme une mésange. Je ne suis pourtant pas un ange Je ne demande rien en échange Histoire strange.
Celui qui a fait volé en éclat la vieille langue de bois, C’est moi.
Ah, le doux plaisir has been De lire un poème spleen sur du papier bible c’est sublime. Ah, le plaisir antédiluvien De voir l’air de rien des visages photographiés sur tirage argentique, dans un labo antique sans retouche digitale doux régal. Vivre has been Ivre de spleen Quête sublime
Au temps des poètes, le temps perdu était de l’or L’ennui, leur muse et les longues heures creuses, le quai d’un voyageur sans carte. Aujoud’hui, la seule façon de percevoir le temps, c’est de courrir après Regarder sa montre, le voir filer en file d’attentes, s’avaler en minutes creuses, se vider en pause-café. Le temps c’est juste la vitesse, le stress, le manque. Chaque pause est un gaspillage, Ne rien faire n’est pas autorisé. Il faut s’activer. C’est pendant la pause, que le temps vit, C’est pendant la pause, qu’il arrive que l’on «play».
Des fragments de conscience se réveillent et alertent nos sens. Je vais trop vite, y’aura-il une suite ? Il fait déjà nuit. Oublier la magie, de la pluie et du vent Qui font naître l’instant, la douceur, le présent. Combien d’aurores faut-il pour qu’un soleil existe ? Combien d’heures perdues faut-il pour qu’un poète persiste ?
Haute couture Tisser des liens Malgrè les freins Ligne de suite Ligne de fuite Entrecroiser les fils Vivre tout de suite Vivre sans suite Dans une suite dans un motel sans motif Point de croix, point de salut Pointer les manques Vivre de fils en aiguille Vivre en fille sans fils Ou casser le fil tendu Se cacher derrière les franges Aller de surprises en reprises Tailler, découper, surpiquer Jusqu’à ce que mort de la bobine s’en suive Choire de ne pas choisir Coudre sans suivre le patron Couper aux vieux idéaux De modes et travaux Se rétrécir comme un ourlet Se faire du mal en surpiqure Oser la déchirure
Suivre la trame magique Pour éviter le drame épique. Fil à fil sans se défiler couper, suturer, Donner du fil à retordre S’emballer, s’embobiner. Boîte à couture, boîte à suture Pas de rature, retrouver sa nature.
C’est vraiment bon d’être un humain Avoir deux mains Pour caresser, toucher, créer
C’est vraiment bon d’être un humain Avoir deux pieds pour avancer. Une bouche pour tout goûter et embrasser.
Chercher sa case
Boîte à fric ou Casamance,
La belle Afrique
Manque de chance
celle qui n’a pas tordu le cou
J’aimerai me poser sur la Case Afrique,
A la part du magique,
A l’aise mais sans fric.
c’est du cinéma pousse-mousse.
Si y’avais pas le hic,
Le vrai Kirikou court nu dans la brousse
De la terre d’Afrique détruite.
Les statuettes devenues muettes
Bien avant les indépendances
rangées quais branly
Les danses en transes
Son imaginaire est un reliquaire
Les rites de passage,
Ses grigris, volé aussi
Les masques à messages
L’Afrique que nos enfants
Les objets symboliques
regardent émerveillés
les totems emblématiques
Dans les dessins animés
tout est parti en kits
On l’a toute bousillée.
dans les galeries chics
Les cases en terre,
de l’art ethnique.
les grands-pères
Et personne n’est quitte.
les grios,
Y’a que Kiroukou
les dialogues
Qui tient le coup
juste un épilogue d’ethnologue
un pensum dans le capharnaum de nos bibliothèques squelettes Les palabres sous un arbre Un homme en pirogue une page de catalogue voyage éthique en lodges écologiques
La Casamance c’est pour la romance. Case en France errance Froide indifférence.
DIACALOGUE Je te dit A Mais tu n’écoutes pas Tu te dit O. Je te dit A Tu entend O qui porte de l’eau à ton moulin Et coule, coule, c’est plus serein. Mais ton moulin a-t-il des ailes Ton moulin joue les Elle. Elle est bien Elle est belle Elle sait, elle. Je te dit A Mais tu n’écoutes pas Tu te dit O.
Et quand tout va moins bien Tiens, tu n’es plus là pour écouter. Les oreilles sont les organes les plus fragiles. Les pavillons papillonnent. On n’a pas toujours une fleur à l’oreille. Mais moi, je m’émerveille De ces sourdes oreilles.
Sens Regardes, voit, écoute Cet arbre te parle. Et toi, étoile qui vit si loin Et qui brille plus que moi à ciel ouvert. En attendant de retrouver le chemin, Revenir de l’exil Exit. Dehors, hors de tout, hors la loi pour une fois. Ah, pour une fois ! Et pas la dernière. Insondable Sans fin sans fond sans fard. Faire sans les dollars se laisser porter par le courant.
Un petit matin, j’ai quitté le living-room à la Livingstones Déployé mes frêles ailes Pour voler tout là-haut Là où on peut être plus beau. Plus loin de la routine qui assassine, Plus loin que l’usine que l’on me prédestine A tire d’ailes, Une petite voix m’a dit, Continue d’ouvrir tes ailes Et ta musique de plus belle. Préférant la vitesse à la vie en laisse Au-dessus des nuages, J’ai plané jusqu’au clair rivage. Pas de miracle, pas de mirage Derrière les voiles, j’ai vu la réalité Et dans l’océan j’ai plongé. Sur la belle plage avec Jonathan je me suis posé content, Savourant la liberté Jonathan m’a confié « Ça fait du bien De voir de temps en temps des humains. » je suis parti de ma tribu tout nu.
Vivre libre à la Livingstone vivre stone dans son living-room. Quel est ton délire, Quel est ton désir. Huluberlu, drôle de zozio, Petit machin, drôle de zinzin j’ai un tas de noms d’oiseau chez les gens normaux. Mis au banc comme le blanc goeland Personne n’a compris De quoi est fait mon nid.
La fabrication de ce livret s’inspire du mouvement lancé à Buenos Aires (Argentine) à travers la maison d’édition ELOISA CARTONERA : mise en forme manuelle, couverture en carton de récupération peinte à la main et unique pour chaque exemplaire.
Exemplaire Numéro : ................
Editions «Mots en Mouvement» 2013 Claire.chabert@orange.fr