ĂŠdition 2015 Clara Saracho de Almeida
Clara Saracho de Almeida (n. 1990, Pampelune, Esp.) a débuté son parcours artistique à Porto, au Portugal, au sein des études en art plastique et peinture aux Beaux-Arts de Porto. Actuellement, Clara est étudiante aux Beaux-Arts de Paris à l’atelier Michel François. Depuis 2012, elle participe à plusieurs expositions collectives et projets artis- tiques, par exemple, en 2015, B (We can extand the size of your title) à Bruxelles, en 2014, Watch Out ! exposition collective à la Fondation EU à Paris, Atelier Michel François expose, exposition et workshop sous proposition de François Piron, à Paris, en 2013, la VII Biennale de Cerveira, au Portugal, en 2012, le projet Terzo Paradizo en collabora- tion artistique du projet de Michelagelo Pistolleto. Elle développe un travail artistique qui questionne de plus en plus sur l’espace : d’un lieu fictif en résonnance au domaine de l’habitable et du personnel. Avant tout, son travail fait un parallélisme sur la culture portugaise, sur le cinéma, l’histoire des découvertes et les terrains lusitains. Dotée d’une sensibilité plastique analogique et minérale, entre la pellicule et la terre, entre la lumière cinématographique et l’espace concret du spectateur, elle développe un travail qui est en lien avec des principes de la dégradation, de l’absence et de la mutation.
moulage d’un mur en brique d’une cave empreinte en latex 250 x 70 cm 2015
Déplacement Indien empreinte en latex, vidéo, couleur, 2’55, loop extrait du documentaire Continuar a Viver de António da Cunha Telles 300 x 300 x 100 cm 2015
Indios da Meia Praia, de Zeca Afonso chanson, 1975
Continuar a Viver de António da Cunha Telles documentaire couleur, 108 min. 1976
Aldeia da Meia-Praia, ali mesmo ao pé de Lagos Vou fazer-te uma cantiga da melhor que sei e faço
Village Meia-Praia, tout près de Lagos1 Je vais t’écrire une chanson du mieux que je puisse le faire
De Monte-Gordo vieram, alguns por seu próprio pé Um chegou de bicicleta outro foi de marcha a ré
De Monto-Gordo2 ils sont arrivés, en utilisant leurs propres pieds L’un est venu en vélo, l’autre en marche arrière
Quem aqui vier morar, não traga mesa nem cama Com sete palmos de terra se constrói uma cabana
Toi qui vient habiter ici, n’amène ni table ni lit Avec sept mains boueuses, nous construisons des maisons
Eram mulheres e crianças, cada um com seu tijolo Isto aqui era uma orquestra, quem diz o contrário é tolo.
C’étaient des femmes et des enfants, chacun munis d’une brique Ils formaient un orchestre fabuleux, qui dit le contraire est un fou. 1 2
Ville du sud du Portugal. Région du sud du Portugal.
vidÊo, mouvement d’une bache 2015
Manche à Air vidéo 16:9, 3’08 2015
La manche à air est un dispositif très simple qui est situé à proximité de la piste des aérodromes pour indiquer au pilote la direction et la vitesse du vent. On trouve également ce dispositif sur le bord des autoroutes pour avertir les véhicules en cas de vent de travers important. Elle est aussi utilisée comme pictogramme sur les bulletins de prévisions météorologiques.
Maison-Livre moulages des parties d’une cuisine plâtre dimensions variables 2015
sans titre (chez moi, Paris) photomontage argentique 2015
Rosa-dos-Ventos na tempestade (Sagres) installation, sable et projecteur 16 mm dimensions variables 2014
Sagres é hoje um ímpeto parado, a seta indicadora dum rumo perdido, real e simbolicamente. Lugar dum sentido histórico perpetuado pela fatalidade da duração natural, fragão áspero onde a vida não se resigna a renunciar, ali está, retesado num gesto inútil e pertinaz, envolto num burel de cardos, cilícios com que a si próprio se macera.
Sagres (village au sud-ouest du Portugal) est aujourd’hui un élan réfréné, la flèche qui indique une voie perdue, tant réelle que symbolique. Lieu d’un sens perpétué par la fatalité de la durée naturelle, rocher énorme et rugueux où la vie ne se résigne pas à renoncer, il est là, tendu, geste inutile et opiniâtre, couvert avec un manteau de chardons, des cilices avec lesquels il se flagelle.
Miguel Torga, Portugal (Sagres), 1950.
Rose des Vents, ou Cadran Solaire réalisé au XVI siècle, découvert en 1919 Sagres, Portugal
sans titre deux photomontages argentique 2015
sans titre mortier et bois 50 x 80 x 100 cm 2014
L’Horizon vidéo projection, 10’, loop dimensions variables (minimum 350 cm de large) 2015
Strabon, grec né à Amasée vers 64 av. J.-C., mort entre 21 et 25 après J.-C., a été un des premiers géographe de l’histoire qui a devenu connu à avoir réuni des relates de anciens voyageurs. Il a écrit une «Géographie» des régions dépendantes de Rome : l’Asie, l’Egypte, la Grèce, Sicile, Italie, entre autres pays du Méditerrané. Le troisième livre de «Geographie» qui a été dédié à la Péninsule Ibérique, est un des plus anciens témoignages et réfé- rences écrites de ce territoire. Concernant au Promontoire Sacré, à l’extrême sudouest du territoire, aujourd’hui le Portugal, il a écrit: « Ici il n’est pas la fin de l’Europe, mais de tout le terrain habité...».
Tufa Domes, Pyramide Lake (1867) de T. O’Sullivan est une pho- tographie d’un paysage, en format horizontal, pour un document morphologique des rochets. Ces formations qui proviennent de sources volcaniques reçoivent le nom géologique de Tufa Domes. Il s’agit d’un paysage d’un vaste lac avec des rochets inséré dans un terrain désertique. Dans une nouvelle perspective je propose un autre point de vue de ce paysage à l’observateur. Une perspective qui à la fois se transforme dans un espace scénique. L’image est un véhicule d’une constante transformation. Sa reproduction et sa projection sont les instruments de ce changement. L’image devient un objet de mutation, de dégrada- tion et de transformation.
Domos de Tufos série photographique impréssion numérique et retro-projections dimensions variables 2013
Cette nuit, je n’ai pas fermé l’œil. Mon corps est recouvert de taches rouges. Je me gratte de la pointe des doigts, légèrement, pour ne pas provoquer de cicatrices. Si j’y mets l’ongle, et j’en ai la tentation, je suis foutu. Il devait être 3 heures du matin lorsque je suis sorti. Je sentais des battements dans ma tête. Je n’en pouvais plus. Je les sentais encore se promener sur moi, frotter leurs petites pattes de satisfaction. Je m’efforçais de ne pas bouger d’un poil et, soudain, pan ! J’allumais la lumière, je secouais les draps, Recordações da Casa Amarela João César Monteiro film, couleur, 119 min 1989 extrait et voix-off
et je me mettais à fouiller le lit comme un fou. Pas une seule. Pas une seule que je puisse écraser entre mes ongles en faisant jaillir du sang partout. Ces lâches, elles ne s’aventurent que dans le noir.
Et même comme ça, elles doivent se camoufler,
pas un voleur de voitures avec qui bavarder et demander une cigarette.
recouvertes de la poussière des fentes et des recoins de la chambre.
J’ai enfin trouvé une boulangerie ouverte.
Jeter une allumette sur tout ça, mettre le feu à la paillasse pourrie,
Comme toujours, les petits pains m’ont fait du mal.
et danser de joie entre les flammes, tout en les entendant
Je cache un paquet de beurre dans ma chambre.
« crac, crac » éclater comme des marrons sur le feu.
Je parie que la putain de vieille
L’humidité provenant du fleuve transparait mes os. Je cessai d’entendre les coups de cloche de la cathédrale. Et le pire c’est que je n’avais plus de tabac. La démangeaison ne me dérangeait plus tellement, sauf sur les mains. L’ardeur sur les couilles ne commença que plus tard, au long du matin, si je ne me trompe pas. J’enrageai pendant je ne sais pas combien de temps. On ne voyait pas une seule âme,
ne le trouvera pas, même si elle fout tout en l’air. Elle ne m’aura plus ! « M. João, vous ne pouvez pas faire à manger dans la chambre.» La vieille a découvert des bananes pourries au-dessus de l’armoire et ça a été le bordel. Je n’achèterai plus des bananes de Colombie. On les achète vertes et, deux jours après, elles sont pourries.
Vai e Vem (va et vient) installation dans une cave impression sur papier dimensions variables 2015
clara.saracho@gmail.com Edition Limite Paris, 2015 Conception Clara Saracho Graphique Pôle Numérique, ENSBA
Ce livre a été publié pour l’occasion du diplôme de Clara Saracho, à l’Ecole des BeauxArts de Paris, en Galerie Droite, le 10 juin 2015.
Remerciments A mes Parents, à mes amis, Clément, Flore, Marjolaine, Marie, Mathie, Thomas, Gabriel et Diogo, à mes professeurs, Michel François et Marie-José Burki, au magasin de prêt, au pôle numérique, Valerie et Bérnard.