PORTFOLIO 2019 / ARCHITECTURE

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Clémence Ronze P O RT F O L I O Sélection

2013-2019


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What else could an American bar at the heart of the AustroHungarian empire be but a mirage ? It was authentic, but it wasn’t necessarily real. It’s authentic in its artistic sincerity. Loos designed an original vision that he believed in, rather than a paraphrase of the work of others, and that can be the only measure of real authenticity. Deyan SUDJIC, B is for Bauhaus : An A-Z of the ModernWorld, 2015, 480 pages, Penguin Editions, UK.

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CURRICULUM VITAE

p.4

PROJETS

p.6

ANALYSES

p.56

TRAVAUX COMPLÉMENTAIRES

p.64

SOMMAIRE


CURRICULUM VITAE


FORMATION Juin 2019

DIPLÔME D’ARCHITECTE D.E.

ENSA Saint-Étienne, France

Mention Assez Bien

2018-19

MASTER 2 ARCHITECTURE Habitat Culture Environnement

Clémence RONZE Architecte D.E.

2017-18

MASTER 1 ARCHITECTURE

2013-17

LICENCE ARCHITECTURE

Juin 2013

BACCALAURÉAT Mention Bien Economique et Social / Euro Allemand Option Japonais LV3

CONTACT

ENSA Saint-Étienne, France Facultatea de Arhitectura G.M. Cantacuzino, Iasi, Roumanie ENSA Saint-Étienne, France Lycée Saint-Louis, Saint-Étienne, France

clemence.ronze@free.fr

EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES

06 38 40 67 53 9, rue du clos Badinand 42290 SORBIERS Permis B

QUI SUIS-JE Jeune diplômée de 24 ans, je suis en quête de visions nouvelles et d’approches sensibles de l’architecture. Rigoureuse et curieuse, j’aime apprendre des autres et partager des connaissances personnelles, afin que les échanges soient au coeur du projet.

LANGUES Français Anglais Allemand Roumain Japonais

COMPÉTENCES AutoCAD Revit ArchiCAD SketchUp InDesign Photoshop Illustrator Twinmotion VectorWorks MS Office

Juil. - Sept. STAGE DE 2ÈME CYCLE GB Architecte 2018 2016-17

EMPLOI ÉTUDIANT /VENDEUSE Secteur Meubles, Alinéa

Sept. - Nov. STAGE DE 1ÈRE PRATIQUE 2016 Ferret & Dutreuil Architectes Juil. - Août EMPLOI SAISONNIER /VENDEUSE 2015 Secteur Meubles, Alinéa Juil. 2014

STAGE OUVRIER SARL Pitaval

La Talaudière, France Villars, France Saint-Étienne, France Villars, France Sorbiers, France

INVESTISSEMENTS ASSOCIATIFS ET LOISIRS Depuis 2003 PRATIQUE DU SAXOPHONE

Obtention des 1er et 2ème cycles de pratique et de formation musicale

Conservatoire Massenet, Saint-Étienne et EMAD Berlioz, La Talaudière, France

Depuis 2009 HARMONIE DE LA CHAZOTTE Saxophoniste

Depuis 2011 ASSOCIATION ISSA BERI (loi 1901)

Humanitaire / Animation aux centres pour enfants Don Bosco de Caritas Roumanie

2016-17

ARCHIMATOS (ENSASE) Secrétaire

La Talaudière, France Saint-Étienne, France Iasi, Roumanie Saint-Étienne, France

VOYAGES France, Allemagne, Suisse, Italie, Autriche, Espagne, Portugal, Irlande, Pays de Galles, Royaume-Uni, Belgique, Hongrie, Pologne, Bulgarie, Roumanie, Moldavie, Ukraine, Grèce, Turquie, Russie, Israël, Nouvelle-Calédonie 4



2019 // HABITER LA VILLE POST-COMMUNISTE Iasi, Roumanie

p.7

2018 // COMPLEXE D’HÉBERGEMENTS ET DE SERVICES Galati, Roumanie

p.15

2017 // MAISON RÉGIONALE DES SOLIDARITÉS, HABITAT SOCIAL ET SUPERMARCHÉ SOLIDAIRE Saint-Étienne, France

p.21

2016 // LECTURE DE VILLE ET PROJET URBAIN Valence, France

p.29

2015 // UNE MAISON COMMUNALE EN CENTRE-BOURG Bozas, Pays de Saint-Félicien, France

p.35

2015 // ATLAS DES PAYSAGES Bozas, Pays de Saint-Félicien, France

p.41

2014 // MAGASIN DE PRODUITS LOCAUX Saint-Étienne, France

p.45

2014 // AMÉNAGEMENT EXT. POUR LES RUINES DE L’ABBAYE Charlieu, France

p.49

2014 // LA MAISON DES PÈLERINS Charlieu, France

p.51

2013 // UN REFUGE DE MONTAGNE Lieu fictif

p.53

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PROJETS


PROJET DE FIN D’ÉTUDES / ENSASE MASTER 2 / 2019

Deuxième ville de Roumanie, Iasi a connu une période difficile d’un point de vue politique, sociale et économique, sous le régime communiste, durant la seconde moitié du XXème siècle. C’est alors urbainement et architecturalement que ces problématiques se sont également révélées, et le paysage urbain de Iasi est aujourd’hui à jamais transformé. La société a changé et la Roumanie s’est offert une énième renaissance ; pourtant, les villes gardent toujours les traces de leur passé douloureux, et les habitants vivent en confrontant des mœurs contemporains à des espaces obsolètes. Insalubrité, surpeuplement, faible durabilité, l’habitat de l’époque communiste demande aujourd’hui à s’adapter à de nuveaux besoins et à d’autres manières d’habiter. À travers ce projet de fin d’études, nous avons questionné les problématiques actuelles des usagers et habitants d’un quartier de cette ville de Iasi, le boulevard Independentei, en proposant la réhabilitation d’un ensemble de « blocs » de logements, les blocs Independenta. En choisissant la réhabilitation à la place de la démolition, on choisit le « faire avec » et on accepte un héritage architectural lourd de sens. Entre choix urbains et usuels, entre approche esthétique et durable, l’habitant sera placé au cœur des questionnements du projet, et l’architecture deviendra un outil au service d’un habiter contemporain.

RÉHABILITER LA VILLE POST-COMMUNISTE

UNE PROPOSITION ARCHITECTURALE POUR RÉ-HABITER LES BLOCS INDEPENDENTA // IASI, ROUMANIE 7


Ré-adapter le boulevard Independentei en faveur du piéton : promenade, voie de tramway, végétalisation.

Recréer un lien visuel et physique entre le nord et le sud du boulevard.

Adoucir, connecter, traverser.

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Éclairer, traverser, respirer.

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Ré-organiser les logements pour offrir plus d’espace aux habitants.

Réduire le surpeuplement et souspeuplement des blocs en proposant des types adaptés aux besoins de chaque ménage.

Offrir une double orientation à chaque logement.

Traverser, organiser, desservir.

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DĂŠmolir, conserver, reconstruire.

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Questionner l’existant et mettre en valeur les qualités du déjà-là.

Combiner l’existant et ses transformations pour faire du projet un espace au service des usages et usagers.

Hériter, réhabiliter, ré-habiter.

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PROJET RÉALISÉ AVEC T. ROTARIU / FACULTATEA DE ARHITECTURA G.M. CANTACUZINO MASTER 1 / 2018

La ville de Galati, en Moldavie roumaine, connaît l’une des décroissances urbaines les plus importante du pays. Alors qu’elle était un port danubien essentiel, positionné au croisement de la Roumanie, de la Moldavie et de l’Ukraine, la ville subit aujourd’hui encore les effets de la crise économique des années 1990 et peine à se reconstruire. Les choix de la systématisation du territoire opérés par Nicolae Ceausescu ont mené à la destruction presque totale du centre-ville historique, au profit d’immeubles de logements construits par l’architecte Cezar Lazarescu et destinés aux ouvriers des aciéries et chantiers navals, aujourd’hui bien moins importants. Pourtant, la ville cherche à se renouveler et ce projet de complexe hôtelier s’inscrit dans une dynamique globale, qui trouve racine dans la politique de Galati mais aussi dans son département (judet en roumain). La proximité du Danube et de son Delta, la richesse de ses édifices religieux et certaines qualités architecturales sauvées de la systématisation constituent la clef du développement de la ville par le tourisme. Ce projet propose donc de donner une chance à cette ville, par un choix architectural et urbain cherchant à s’adapter aux besoins mais aussi aux envies contemporains.

COMPLEXE D’HÉBERGEMENTS ET DE SERVICES - HÔTEL

COMPLEX DE CAZARE SI SERVICII - HOTEL //GALATI, ROUMANIE 15


Tenir la rue par un traitement de sol aménagé pour l’accueil des clients et employés. Dialoguer avec le contexte urbain dans son hétérogénéité : l’hôpital, le gymnase, le stade et les logements. Proposer une architecture de l’objet centrée sur la parcelle et autour de laquelle il est possible de tourner.

Connecter, urbaniser, desservir.

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Bar Restaurant

Cuisines

Accueil de l’hôtel

Accès marchandises et employés Rez-de-chaussée : accueil du public et restaurant

Mezzanine : espace employés (bureaux, cafétéria, espace détente)

Accueillir, desservir, divertir.

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Accueillir le public dans un espace ouvert et aéré.

Offrir au personnel des lieux de vie privés, en lien visuel avec la vie de l’hôtel.

Desservir, élever, aménager.

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Passer, se reposer, habiter.

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Alimentation et bar

Proposer des hébergements diversifiés.

Services et équipements publics

Profiter de la situation spatiale de l’édifice pour offrir des vues lointaines depuis les chambres.

Bureaux et locaux réservés au personnel

Séparer les espaces tout en les reliant par un point central, la base de la tour.

Travailler les volumes à la fois à l’horizontal et à la verticale.

Organiser, développer, dynamiser.

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Hébergements


ENSASE LICENCE 3 / 2017

Le quartier des solidarités prend place au coeur du centreville de Saint-Étienne, ancienne ville minière et industrielle. Dans un tissu urbain dense et longeant presque le boulevard contournant le centre-ville, ce projet s’inscrit dans une dynamique urbaine spécifique, dans le quartier Jacquard, et à côté du tout nouveau gymnase Jean Gachet, projet public entrant dans un programme plus large de renouvellement urbain. Conçu pour accueillir à la fois des commerces, des logements et des structures pour l’accueil du public à travers des espaces culturels et universitaires, ce projet combine plusieurs besoins et cherche à les organiser de manière claire et fluide dans leur contexte. Alors que la ville de Saint-Étienne est encore aujourd’hui en décroissance, ce projet va se focaliser sur de nouvelles possibilités architecturales et urbaines afin de proposer des solutions spatiales à des problèmes économiques et sociaux.

MAISON RÉGIONALE DES SOLIDARITÉS, HABITAT SOCIAL ET SUPERMARCHÉ SOLIDAIRE QUARTIER DES SOLIDARITÉS //SAINT-ÉTIENNE, FRANCE 21


La maison régionale des solidarités s’insère dans un tissu urbain dense d’un côté et dans un parc de l’autre.

Son implantation s’accorde à la fois au dessin du parc et à la trajectoire viaire.

Peupler, structurer, connecter.

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Habiter, connecter, partager.

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Simplifier les échanges spatiaux entre l’est et l’ouest de la rue.

S’insérer dans le contexte urbain par la hauteur, la densité et les matériaux.

Prolonger le parc au coeur du projet.

Gérer les différences de niveau par des espaces diversifiés, intérieurs comme extérieurs.

Connecter, parcourir, traverser.

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Éduquer, réunir, loger.

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Proposer des espaces pluriels et libres pour le pôle universitaire et culturel.

Créer des espaces adaptés aux besoins évolutifs des différents évènements de la maison des solidarités.

Accueillir, rencontrer, s’attarder.

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Marcher, border, s’asseoir.

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Permettre aux usagers d’expérimenter des espaces simples et en lien visuel avec l’extérieur.

Faire du marché solidaire un lieu de partage et de vie du quotidien.

Réfléchir aux détails des espaces extérieurs et intérieurs, de l’échelle du passage à celle de l’habiter.

Découvrir, imaginer, flâner.

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TRAVAIL RÉALISÉ AVEC L. CHENU, M. DORUT, L. MARKATSCH, L. MARTIN ET M. VERNAY / ENSASE LICENCE 3 / 2016

Bordant le Rhône et ce que l’on appelle l’autoroute du Soleil (A7), la ville de Valence est un passage obligatoire pour de nombreux touristes allant dans le sud de la France. L’autoroute, séparant la ville des bords de Rhône depuis sa construction dans les années 1960 est une rupture majeure dans le paysage valentinois. Valence s’étant développée de manière centrifuge du côté est du fleuve, autour du centre bourg historique, connait aujourd’hui des difficultés spatiales dues à la fois au développement économique et industriel de la ville au cours du XXème siècle et également aux choix urbains pris par la municipalité tout au long des cinquantes dernières décennies. Valence est aujourd’hui fragmentée et les ruptures - spatiales et socio-économiques - sont des freins au bon fontionnement de la ville et à la qualité de vie de ses habitants. Le travail de lecture de ville résumé ci-contre a permis, en alliant recherches théoriques et travail de terrain, de faire ressortir des problématiques choisies, à travers la thématique «transitions». La seconde étape de ce travail, présenté ci-après, a été de proposer des axes de projet urbain pouvant répondre aux problématiques identifiées précédemment. Ce travail s’est donc développé non seulement au coeur de la ville de Valence mais également dans sa périphérie proche, afin de prendre en compte son contexte direct et de réfléchir à une échelle plus large.

LECTURE DE VILLE ET PROJET URBAIN

TRANSITIONS //VALENCE, FRANCE 29


La limite entre le centre-ville historique et le reste de la ville persiste. Comment créer une continuité entre vieille ville et nouvelle ville ?

Comment organiser la ville, entre autoroute et berges du Rhône, et comment valoriser les abords du fleuve ?

Doit-on préserver un plateau naturel en coeur de ville et privilégier l’expansion péri-urbaine ? Quel équilibre entre industrie et espaces naturels ?

Comment donner une qualité à un espace d’entre-deux et relier deux espaces hétérogènes distincts ?

Comment conserver un passage végétal singulier entre deux terrasses en expansion ?

Constater, identifier, hiérarchiser.

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Un territoire fragmenté entre trame viaire et topographie

Une ville en bord de Rhône qui se déploie vers l’Est

Analyser, identifier, projeter.

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Une intercommunalité administrative et spatialement connectée


Les gares comme éléments de liaison intercommunale

La trame verte mise en valeur pour réduire les ruptures spatiales

Identifier, sélectionner, développer.

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Les entrées de ville requalifiées par leur potentiel économique et attractif


Requalifier le quartier de la gare centrale Démolir pour offrir des aérations dans l’hyper-centre Construire en mixant commerces et logements Valence centre-ville

Proposer un parc de logements en périphérie industrielle S’appuyer sur une trame verte pour ramener le piéton au coeur du quartier Réduire la rupture spatiale créée par la voie ferrée Bourg-lès-Valence

Proposer une mixité spatiale et économique Relier est et ouest grâce à la requalification de la gare Végétaliser les quartiers industriels Porte-lès-Valence

Requalifier, harmoniser, densifier.

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A 10 ans

A 20 ans

A 50 ans

(Re)centrer, relier, ĂŠtendre.

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ENSASE LICENCE 2 / 2015

La commune de Bozas, en Ardèche, se caractérise par son paysage rural et son bourg médiéval. Avec environ 250 habitants pour 19 habitants au km², les enjeux territoriaux sont bien différents de ceux rencontrés dans un contexte urbain. La difficulté des communes à garder leur population face à l’exode rural pose des problématiques économiques et spatiales spécifiques. Comment apporter un dynamisme au coeur du village ? Comment requalifier les espaces publics dans un contexte architectural historique ? Comment lier architecture contemporaine et paysage rural ? L’urbanité dans un milieu rural comme celui-ci se définit de manière plus ponctuelle et le paysage topographique et naturel joue également un rôle important dans le développement des lieux habités. Ce projet public de maison communale inclut un programme modulable et diversifié, qui permet l’accueil d’évènements à l’échelle de la commune mais aussi de la communauté d’agglomération du pays de Saint-Félicien.

UNE MAISON COMMUNALE EN CENTRE-BOURG

L’ARCHITECTURE EN MILIEU RURAL // BOZAS, PAYS DE SAINT-FÉLICIEN, FRANCE 35


Intégrer le bâti dans son contexte direct : le centre-bourg.

Offrir un contact visuel avec le contexte lointain : s’ouvrir sur le paysage ardéchois.

Habiter, surplomber, cadrer.

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Traverser, cadrer, ouvrir.

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Positionner l’édifice dans une logique topographique. Prolonger la place de l’église jusqu’à la maison communale. Utiliser le bois et le béton dans un souci d’inclusion et de démarcation vis-à-vis du contexte.

Cadrer, dynamiser, renouveler.

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Tramer, couvrir, ĂŠclairer.

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Des dortoirs en sous-sol permettent un hébergement pour les randonneurs.

Les salles de bains sont éclairées zénitalement au sud.

Proposer une structure en poteauxpoutres pour offrir un espace intérieur libre et ouvert. Protéger au sud et déployer sur le paysage au nord. Trouver une lumière zénitale en sous-sol et cadrer un panorama qui suit le relief.

Creuser, soutenir, héberger.

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TRAVAIL RÉALISÉ AVEC S. BARILLER, O. BELAADEL, J. DURAND, A. FLAUTO, L. MARKATSCH ET A.TEDESCO / ENSASE LICENCE 2 / 2015

L’Atlas des paysages questionne les espaces naturels, les espaces construits et déconstruits, les chemins, les routes, les passages, les limites ou encore la densité des lieux. A travers un arpentage de la commune de Bozas, cette analyse de site cherche à révéler une vision sensible du paysage. A travers la thématique de la limite, comment représenter et donner une réalité à des espaces qui s’enchainent au fil des kilomètres parcourus ? On met en valeur toutes les formes de limites possibles, en s’appuyant à la fois sur les sens et sur la réalité physique et spatiale. Le toucher, la vue, l’odorat et l’ouïe sont les principaux sens qui peuvent nous guider au travers d’un espace inconnu. Ces sens se couplent avec des connaissances théoriques et des réalités physiques, visibles, spatiales, qui déterminent des lieux, plus ou moins naturels, qui entrent en contact direct avec la formation d’un paysage singulier. L’architecture fait partie de ce processus, mais peut également le guider dans une direction que l’architecte ou l’habitant aura choisi, si bien qu’un simple clou pourrait changer la définition d’un paysage.

ATLAS DES PAYSAGES

ARPENTAGE ET LIMITES // BOZAS, PAYS DE SAINT-FÉLICIEN, FRANCE 41


Le chemin emprunté pour arpenter le paysage traverse divers espaces, chacun définis par leur végétation, leur relief, leur écosystème, mais aussi par la main de l’Homme.

Classer, relier, traverser.

42


Limiter, traverser, identifier.

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Les limites physiques se combinent souvent au passage, à la traversée, pour l’Homme ou l’animal.

La limite visuelle est induite par le relief, la végétation ou les constructions.

Ces limites réduisent, consciemment ou non, les choix de direction, d’implantation ou d’utilisation des espaces.

La représentation de l’Atlas cherche à utiliser les sens de chacun, dans le but de comprendre l’expérience de l’arpentage, tout en faisant appel aux outils du dessin architectural.

Traverser, arpenter, clouer.

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ENSASE LICENCE 2 / 2014

Ville au riche passé industriel et minier, Saint-Etienne est aujourd’hui une moyenne ville en légère décroissance, qui demande à se renouveller et à dynamiser son centre-ville. La place Chavanelle, au coeur du centre historique, accueillait autrefois le marché de gros de la ville. C’était un rendez-vous économique important pour toute la région, qui apportait activités et population dans le quartier. Ce projet s’inscrit donc dans une logique historique et urbaine, pour à la fois retrouver une activité commerciale centrale et combattre la désertification du centre-ville. Dans une dynamique environnementale, ce magasin de produits locaux requiert, à la fois dans sa fonction et dans son architecture, un travail attentif aux problématiques actuelles de développement durable et d’écologie.

MAGASIN DE PRODUITS LOCAUX

HABITER LA PLACE CHAVANELLE // SAINT-ÉTIENNE, FRANCE

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Le contexte relativement riche historiquement a poussé le projet à se développer en un seul niveau de manière à laisser la place à l’architecture environnante sans dénaturer le paysage urbain.

Habiter, couvrir, dynamiser.

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Scinder, dynamiser, ouvrir.

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Proposer une structure légère, qui laisse l’oeil traverser les espaces, aussi bien depuis l’intérieur que l’extérieur.

Une séparation binaire du plan offre des espaces privés au nord et le magasin au sud, ouvert sur la place.

Dynamiser, structurer, détailler.

48


ENSASE LICENCE 1 / 2014

La ville de Charlieu, dans la plaine roannaise, à 80 km de Saint-Étienne et 70 km de Lyon, est une ville riche en histoire médiévale et religieuse. Dépendant de Cluny, l’abbaye de Charlieu était une abbaye bénédictine. Aujourd’hui, les ruines de son église sont conservées en sa place, au coeur du village. Un mur qui fait jardin permettra de mettre en valeur ces ruines à l’aide d’un simple mur qui proposera une promenade intérieure et offrira une organisation spatiale nouvelle à l’espace publique. Charlieu, qui s’est développée par le commerce au Moyenâge et la production de soie au XIXème siècle, est aujourd’hui un passage important pour les pèlerins de Saint-Jacques-deCompostelle. Cette auberge pour pèlerins accueille à la fois des espaces de partage, intérieurs comme extérieurs, et un hébergement pour les voyageurs de passage, au coeur du village.

AMÉNAGEMENT EXTÉRIEUR POUR LES RUINES DE L’ABBAYE

UN MUR QUI FAIT JARDIN // CHARLIEU, FRANCE 49


Le tracé du mur en angle aigu propose à la fois une direction à suivre en son extérieur et un espace protégé en son intérieur.

Les ruines étant en contrebas, le mur offre une promenade surélevée et couverte pour admirer les vestiges de l’Histoire.

Cadrer, longer, surplomber.

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LA MAISON DES PÈLERINS UN MUR QUI FAIT MAISON // CHARLIEU, FRANCE

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Des espaces communs en rez-de-chaussée passent d’extérieur en intérieur, pour s’ouvrir sur des petites cours intérieures.

Les chambres à l’étage sont distribuées autour d’une coursive qui traverse la parcelle.

La recherche de calme et de sérénité mène à intérioser les espaces, afin de créer un espace de respiration à partager.

Traverser, s’abriter, se ressourcer.

52


ENSASE LICENCE 1 / 2013

Un refuge de montagne pour aborder l’architecture comme première approche. Creuser dans la masse, créer du vide et non du plein. Ce projet, dans un site de montagne fictif, questionne les espaces essentiels aux besoins de l’Homme : s’abriter, manger, dormir. Un simple abri, offrant un espace pour se nourrir, une cheminée pour se réchauffer et un espace de couchage pour que le randonneur puisse se reposer et repartir arpenter la montagne dès le lendemain. Ce choix d’un cube de cinq mètres par cinq mètre permet de simplifier le dessin et de se familiariser avec l’expérience et les outils du projet : le plan, la coupe et la maquette.

UN REFUGE DE MONTAGNE

HABITER LA MASSE // LIEU FICTIF

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On entre par le bas, dans un espace de jour, pour accéder ensuite par un escalier à l’espace de nuit, à l’étage. Les ouvertures sont succintes, afin de protéger l’espace intérieur des changements climatiques. La cheminée fonctionne comme un objet accroché à la forme initale. Elle s’impose comme un objet essentiel au refuge : le foyer.

Creuser, habiter, s’établir.

54



2016 // MAISON IZUTSU, TADAO ANDO Kujo, Osaka, Japon

p.57

2015 // MAISON JAUNE,VALERIO OLGIATI Flims, Suisse

p.59

2014 // MAISON GILI, JOSÉ ANTONIO CODERCH Sitges, Barcelone, Espagne

p.61

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ANALYSES


MAISON IZUTSU

TADAO ANDO, 1982 // KUJO, OSAKA, JAPON 57


Établir, organiser, Êdifier.

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MAISON JAUNE

VALERIO OLGIATI, 1999 // FLIMS, SUISSE ANALYSE RÉALISÉE AVEC F. NICOLAI 59


RĂŠhabiliter, requalifier, restructurer.

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MAISON GILI

JOSÉ A. CODERCH, 1965 // SITGES, BARCELONE, ESPAGNE ANALYSE RÉALISÉE AVEC L. MARKATSCH 61


Longer, tramer, encloisonner.

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ÉCRITS VOYAGES WORKSHOP SAXOPHONE PHOTOGRAPHIE ARTS PLASTIQUES

TRAVAUX COMPLÉMENTAIRES 64


MALI, PAYS DOGON Un rythme régulier berçait l’enfant. Comme le battement d’un coeur. Le pilon à la main, la mère chantait. Et elle fronçait les sourcils, maman, elle avait chaud. Portant l’enfant sur son dos, endormi ; à peine s’arrêtaitelle, qu’il commençait à pleurer.

GRÈCE, CYCLADES Le pain était moelleux, à l’époque. Le soleil se frottait aux murs, d’un blanc mur qui envoyait danser la lumière entre les ruelles. Le bleu du ciel se noyait dans l’azur de la mer. Mais les nuages arriveraient bientôt à l’horizon. Elle se doutait que ce petit bout de paradis pouvait s’effondrer d’un jour à l’autre. ALors elle profitait encore de ec pain si exquis, avant que la farine ne s’envole elle aussi en poussière.

MONSIEUR AL Et il continua son histoire. L’histoire de sa jeunesse. Il l’inventait, au fil des phrases. Il ne réfléchissait même pas. Les enfants étaient ensorcelés par ce récit. Un semblant de vécu, sans réelle attache à sa vie. Un morceau de ses rêves, un bout de son imaginaire. Mais savait-il au moins que cette vie n’était qu’une invention de son esprit ? La maladie ne lui faisait plus de mal, il vivait avec, ou peut-être sans, il n’en savait rien. Parfois, il l’oubliait. C’était comme vivre dans une maison sans fenêtres pendant une vie entière. Il se perdait, il y croyait.

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PARIS, ILE DE LA CITÉ La parisienne se promenant sur les quais de la Seine, voltige, voltige. La voilà, admirant les passants, sifflant un air du Moulin Rouge. La ville de l’amour l’engloutit, elle ferme les yeux et se laisse guider par la guitare jusqu’à ces musiciens au pied de la cathédrale.

NOUVELLE-CALÉDONIE

LA MENTHE

Après avoir refermé les feuilles de cocotier, elle s’assit sur l’herbe fraîche. Elle contemplait la chaîne centrale et admirait le soleil. Ce soleil qui brillait tous les jours sur son île, comme pour lui rappeler que rien n’était plus beau qu’un simple bonheur. Elle écoutait le chant du cagou, tout près ; et elle l’entendait presque rire...

Le parfum de la menthe fraîchement cueillie nous chatouillait les narines. Un parfum décalé d’orient, les yeux fermés, qui nous trompait comme l’espièglerie d’un enfant. Le vent frais nous portait, entre les herbes, jusqu’au saule pleureur. Assis sur un banc, face au soleil, nous étions là. Simplement. Sans voix, le regard émerveillé, sans aucun bruit autour de nous. Seuls, sereins, heureux ; et la menthe fraîche entre les doigts. Moment unique, suspendu comme une perle de pluie sur une pétale de rose au petit matin. Abrités par la forêt, nous faisions face au monde entier, car le simple sourire d’un enfant suffit à vivre pour l’éternité.

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DARIUS

ALASKA, NUNIVAK

Les sourcils froncés, il baissait la tête ; ne parlait pas, restait muet. Je m’approchais, tout doucement, comme en marchant sur un nuage. Un nuage d’espoir, un nuage d’amour. Il fronçait toujours les sourcils, baissait encore la tête. Puis, il est parti en courant, il allait aussi vite que le vent, qui l’aidait, le poussait, l’emmenait vers le haut.J’aurais aimé être le vent. Il a enfin fini sa course effrénée et s’est arrêté, tout essouflé devant moi. Alors il a levé la tête. M’a regardée. Ses sourcils étaient hauts sur son front, ses yeux grands ouverts, magnifiques. Brillants, pleins de vie. Je me suis baissée pour mieux le voir, pour l’admirer. Il a souri, il était si beau ! Il me regardait cette fois, avec ce regard qu’il n’avait pour personne, et j’ai compris que j’avais réussi quelque chose, je l’avais aidé, il avait grandi ; en un regard, il devenait quelqu’un. Quelqu’un de splendide. Un petit enfant,aux yeux si pétillants d’amour.

Les yeux plissés, emmaillotée dans des fourrures, elle affrontait ce vent glacial qu’elle aimait tant. Elle n’en aurait pas demandé moins, il lui était vital. Comme un frère qui la protégeait depuis sa naissance. Elle sortait à l’aube chaque matin pour saluer le soleil, portant son fils, léger comme un nuage. Elle restait là, admirant au loin l’invisible Kamtchatka.

MAURITANIE Peindre les murs. Caresser la terre comme on caresse les cheveux d’un enfant. Peindre la vie. Toucher de ses mains cette nature éphémère. Les dessins s’estompent quand tombe la pluie. Alos, il faut recommencer ; et chaque saison dessine une nouvelle histoire.

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PARADIS Un homme debout. Seul. Il marche. Seul. Devant lui, à quelques dizaines de mètres, un mur de béton. L’homme avance, lentement, si lentement qu’il semble reculer. Un effet d’optique évidemment. Il avance sans avancer, mais gagne petit à petit la distance qui le sépare du mur. On croirait qu’il n’y arrivera jamais, qu’il mourra avant de l’avoir atteint ; qu’il mourra avant la mort. Le vent le pousse. L’homme résiste. Qu’adviendrat-il ? Voilà un mètre de parcouru ; un de plus. Plus que trente-sept. Cours petit homme, cours. Fonce jusqu’à t’écraser le visage contre ce béton. Tu ne pourra pas reculer.Tu l’aurais déjà fait. Il y a bien longtemps. Avant même de commencer à marcher jusqu’à lui. Mais, tu sais, il reste un espoir. Sois fort, ménage-toi. Un obstacle insurmontable dis-tu ? La fin ? Ta fin ? Non, escalade-le. Accrochetoi aux parois lisses, glisse, retiens-toi, remonte, tombe à nouveau. Perds patience, retrouve la, recommence et arrive au sommet. Là-haut, assieds-toi. Regarde. Réfléchis. Respire ; et saute. ILE DE LA RÉUNION Des volcans et encore des volcans. Et elle dansait au milieu, dans sa robe couleur de lave. Elle s’envolait audessus des cratères, légère comme une poignée de cendres froides. Aussi vivante que son île colérique. Si magnifique, ses cheveux caressant l’air enfumé. Et elle appelait les oiseaux de sa voix cristalline : « Zwazo, zwazo » ... BOLIVIE, LAC TITICACA Assise en tailleur au bord du lac, elle invoquait les Dieux par une douce musique qui se perdait entre les rochers. Les larmes d’Inti brillaient sous ce doux soleil ; on aurait pu croire à un trésor. Elle jouait en fermant les yeux, sereine et confiante. Elle savait qu’Ils la protégeaient.

68


«

L’architectecture est le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’Homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence. Victore HUGO, Notre-Dame de Paris, 1831, Paris.

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