L'arbre à la campagne format paysage

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L’arbre de l’homme : un être bénéfique à la campagne Clément Bigot, Nathan Crosnier, Valentin Fontaine, Lucie Lascabes, Célestine Mouge, Johan Transler Classe préparatoire aux Grandes Ecoles du Paysage - 2016


‘‘Auprès de mon arbre, je vivais heureux j’aurais jamais dû m’éloigner d’mon arbre. Auprès de mon arbre, je vivais heureux j’aurais jamais dû le quitter des yeux.’’ Georges Brassens


Sommaire

Introduction

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Première partie : Histoire, symboles, images

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Seconde partie : Rôles, utilisations, impacts

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troisième partie : demain

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Conclusion

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Bibliographie

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Introduction

Il nous faut donc redéfinir l’idée de campagne. La campagne dans nos esprits ne désigne pas seulement les étendues plates de cultures, mais tout ce qui a attrait à l’agriculture, c’est-àdire tout type de culture : plaines, bocages, vignobles… Ce lieu essentiellement peuplé par des agriculteurs, n’appartient pas qu’à ces derniers : c’est bien l’ « idée » de paysage de campagne que l’on traite, et de tous ceux qui l’observent : les exploitants bien sur, les ruraux et les habitants de ce paysage, les citadins habitant les villes alentours, ou encore les étrangers qui découvrent ce paysage (touristes). Dans ce contexte, « arbre » ne se limite à la simple définition de taille. Il s’agit d’un véritable être vivant ligneux marqueur du paysage. Structure qui fait vivre la campagne, structure porteuse d’écosystème, structure qui dérange ... L’arbre à la campagne, fruit de la main de l’homme, subit les modes. Sa place change, son aspect aussi. L’homme «n’a plus de limite, l’arbre ne fait plus office de limite». Mais sait-on vraiment comment fonctionne cet arbre et dès lors, quel avenir pouvons-nous envisager pour ces êtres-refuges de la vie ? A quoi ressembleront nos campagnes du futur ?

ARBRE

(n.M)

Végétal vivace, ligneux, rameux, atteignant au moins 7 m de hauteur et ne portant de branches durables qu’à une certaine distance du sol

campagne

(n.F)

Étendue de pays plats et découverts (par opposition à bois, montagne, etc.) ou assez plat et à l’intérieur des terres (par opposition à montagne, bord de mer, ville) : Passer ses vacances à la campagne.

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Première partie

Histoire Symboles Images 3


L’arbre stereotype L’arbre, l’homme et la campagne sont trois éléments qui ont toujours été en intime corrélation en France. En effet, l’arbre est un élément plurifonctionnel. Il est autant utilisé comme un équipement pour la construction des habitations, comme une ressource, ou comme prestataires de services environnementaux et paysagers. Il est considéré comme faisant partie du patrimoine, de l’identité des régions. Prenons l’exemple des vignes en Bourgogne ou de l’olivier dans le sud de la France. Ces appartenances à un lieu particulier ont parfois amené à des stéréotypes voire des clichés. Nous avons tous en tête l’image des champs de pommiers où pâturent les vaches Normandes ou bien le champ d’amandiers plongé dans une mer de lavandes, imaginairelié aux paysages du sud. Ces images sont largement utilisées par les marques de produits alimentaires ou autres qui en font l’emblème de ceux-ci et en même temps de la région. Nous pourrions par exemple citer la SNCF qui utilise l’arbre à la campagne pour vanter les mérites du paysage observable depuis le train. Sont-ils les fabricants de ces stéréotypes ou utilisent-ils seulement l’image déjà présente dans tous les esprits ?

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Historique de l’arbre champetre en france Pour autant, l’attachement à l’image dite représentative de l’arbre à la campagne n’a pas empêché au cours du temps que celui-ci soit dégradé ou délaissé. Le paysage lui-même se retrouve alors à son tour délaissé. Il ne correspond plus du tout à ces clichés utopiques. Le territoire n’est plus protégé, aucune mesure n’est vraiment prise pour permettre son évolution avec l’époque. Au lendemain des deux guerres mondiales, la tendance était à l’intensification des cultures afin d’obtenir une indépendance alimentaire. A partir de ce moment-là, le paysage rural s’est transformé. Les openfields font place. Ceux-ci sont plus rentables car ils facilitent le passage des tracteurs et autres engins. Les haies bocagères sont devenues des facteurs limitants du travail de l’agriculteur. Elles sont sources de perte d’espace, d’ombre, de mauvaises herbes, et elles nécessitent un entretien fréquent. C’est là qu’intervient la JAC, Jeunesse Agricole Catholique. Une vraie révolution socioculturelle apparaît avec une toute nouvelle approche de l’agriculture : moins de considérations morales et affectives pour la campagne, plus de rationnel et de concret pour produire vite. Cette jeune population a vu ses aïeuls épuisé par ce travail de la terre très manuel et ne veut pas reproduire la même vie. Dans la fin des années 1950 il y a une tendance à se rendre « maître et possesseur de la nature» ; un discours progressiste qui émancipe l’agriculteur par la technique. Tout ceci se traduit par le remembrement qui consiste à regrouper plusieurs petites parcelles en une grande afin de rentabiliser la culture. Aujourd’hui encore, ces openfields sillonnent la plupart du territoire français. Il y a une réelle perte d’identité du paysage rural qui devient alors banal.

Cependant dans l’histoire de l’agriculture qui date du VI millénaire avant J-C, rares sont les parcelles délimitées par des haies bocagères ou par des limites physiques, excepté en Gaule Belgique où des haies défensives formées de jeune arbres recourbés, ronces et arbustes bordaient les cultures. Dans l’époque gallo-romaine les champs formaient un openfield mosaïque semblable aux plateaux du centre de Bassin parisien. Une production massive de céréales sur le territoire. Des cultures d’oliviers dans la zone méditerranéenne. Dans le reste de ce qui constitue aujourd’hui la France, principalement des fruitiers accompagnés d’arbres ornementaux tels que le platane sur les rives de la Manche. Egalement beaucoup de vignes qui ont été pour la moitié arrachées en 92 après J-C par l’Empereur Domitien car cette viticulture empiétait sur la culture céréalière et une forte pression des viticulteurs italiens pesait, il était interdit de planter. Cette loi n’a été abolie qu’en 276 par Probus. S’en suit alors un réel raz-de-marée viticole qui atteint la Normandie et la Bretagne. Au Vème siècle, le paysage rural français est pratiquement inexistant. La cause provient des assauts répétés de populations étrangères telles que les Goths, les Huns ou encore les Saxons. L’ager disparaît peu à peu en faveur des friches qui deviennent des forêts. Des défrichements massifs s’organisent au VI et VIIème siècles. Pendant le Haut Moyen-Age, l’apparition de clôtures qui bordent les parcelles viennent des lois barbares. En effet si un propriétaire n’a pas clôturé sa parcelle l’herbe qui se trouve sur celle-ci aura un usage commun. Ces limites physiques semblent d’ailleurs être très présentes puisqu’il est dit dans ces mêmes lois qu’il possible de franchir les barrières si il n’y a aucun autre chemin pour passer. Il est alors difficile d’imaginer un openfield à cette époque. 5


Une nouvelle vague de défrichement aux XIème et XIIème siècles, le paysage rural médiéval est alors caractérisé par une résorption des forêts, landes et marais mais aussi et surtout un espace agricole de plus en plus ordonné. A la fin du Moyen-Age, le paysage est principalement rural, l’ager domine sur le saltus. Les champs ouverts nommés champagne apparaissent avec l’assolement triennal dans la région de Mayence vers 800 et se propagent jusqu’au XVème siècle. Ces openfields sont caractéristiques du Nord de la France : cœur du Massif Central, Aquitaine, Portes de Lyon. Le bocage est une paysage relique pourrait avoir contribué à l’individualisme des populations de l’Ouest. Cette forme de délimitation n’est en fait qu’une manière juridique de marquer son territoire en outre d’être un élément brise-vent, contenant les animaux ou régulant l’humidité du sol. De cela on peut alors distinguer de forme de haie bocagère : la première ayant une fonction agronomique et l’autre n’ayant qu’un but de délimité. Dans le Sud on parle plus de paysage arboré. En effet cette région a gardé l’amour pour les arbres que Rome lui avait transmis. Le Val de Loire est si peuplé par les arbres fruitiers qu’il est surnommé sous Louis XI Franciae Viridarium. L’arbre est présent en bordures de champs ou bien en plein milieu. Parfois même en plantations exclusives comme le Noyer en Poitou ou Dauphiné, le châtaigner pour le Massif Central et amandier et olivier pour les régions méditerranéennes.

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Au XVIème siècle l’accroissement de la population est tel qu’il est difficile de subvenir aux besoins alimentaires. Le seigle et le forment n’ayant pas un rendement assez important, le châtaigner apparaît comme l’arbre qui pourrait assurer les besoins alimentaires. Le châtaigner a été un des premiers arbres fruitiers complanté avec des céréales. Beaucoup d’autres arbres notamment fruitiers sont cultivés en complantage comme l’olivier, le noyer, le pêcher,… c’est en Corse qu’une ordonnance est signée afin d’encourager les agriculteurs de planter tous les ans quatre arbres fruitiers sous peine d’amende. Au XVIIIème siècle une transformation agricole naît. Cette transformation qui mène à l’individualisme agraire s’inspire de l’enclosure anglaise du XVIIème et XVIIIème siècles. Le paysage rural a subi une forte transformation dont les causes sont l’essor démographique du XVIIIème siècle, la révolution industrielle qui a comme conséquence une augmentation de la production. Cela se traduit par une augmentation de la taille des surfaces agricoles et une spécialisation de plus en plus poussée des cultures. Le paysage rural a subi de nombreuses transformations et des retours en arrière, des évolutions techniques pour passer d’une agriculture extensive à une agriculture intensive. Cependant ces transformations sont principalement un rapport d’échelles. Les cultures sont de plus grandes tailles et les techniques plus performantes. Mais il y a toujours eu une des openfields et des haies bocagères qui ont disparu puis réapparu, selon les cultures et les populations.

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L’arbre a travers le monde Les cultures sont bien différentes dans le monde, donc l’approche de la campagne aussi. Comment concevoir l’arbre dans la campagne mondiale en gardant les yeux d’un occidental ? Les campagnards représentent 3.3 milliards des habitants du monde, la campagne est essentiellement orientée vers l’agriculture. C’est pourquoi nous allons développer ici différentes cultures et leurs rapports à l’espace rural, en particulier agricole. Cultures asiatiques : Chine : Dans la culture asiatique, il faut déjà bien différencier deux cultures majeures très différentes : la chinoise et la japonaise. Ces deux cultures ont de multiples fois prouvé leurs différences, dans leurs cultes, leurs croyances, savoir-vivre mais aussi dans leur système agricole et rural. La campagne en Chine est forte d’importance, empire vieux de 8000 ans, l’agriculture chinoise serait une des plus vieilles encore existante. En effet le 3eme pays le plus grand au monde a longtemps été rural, les villes qui se développent sur le littoral de la mer du Japon, laisse place à un fort passé agricole. L’agriculture chinoise emploierait plus de 300 millions d’habitants (soit 40 % de l’ensemble des emplois) et reste le premier producteur agricole, notamment de céréales. Les parcelles semi-privées sont encore louées en famille et sont pour la plupart l’apport nourricier direct : environ 65 ares pour 200 millions de foyers.

Japon : Tout cela montre la forte relation entre les chinois et le paysage rural qu’ils ont longtemps fasciné. Leur agriculture essentiellement de riz avec tout de même du blé et de la pomme de terre, a modifié le paysage. En effet, elle est responsable d’une très forte déforestation et de l’apparition de paysage de riziculture (voir photo ci-dessus). Et donc même s’il y a une désertification, la campagne reste forte de sens. En revanche au Japon, la campagne est moins importante dans les préoccupations des japonais, bien souvent urbains depuis plusieurs générations. L’agriculture pour cette petite péninsule est plus souvent liée à l’importation qu’à l’exploitation. Elle représente 1,4 % du PIB et 5,3 % de l’emploi. L’espace rural est restreint, souvent coincé entre les grandes villes et les montagnes, les champs sont plus espace à urbaniser qu’à cultiver. Il existe un dieu lié à la campagne : KAYA-NU-HIME Kami (divinité en japonais) de l’herbe, des champs, des prés, et non pas de l’arbre. Arbre qui selon les espèces a de nombreux Kami. Pour les chinois l’arbre est donc plus objet de limites que de potentialités même s’il reste un peu présent à proximité des grandes esplanades de rizière. Au Japon, l’arbre est plus symbole qu’élément intégré à la vie rural. L’arbre représente pour eux un élément de culte et de religion. Ceci est un point commun à beaucoup de peuples asiatiques qui vénèrent la forêt (Cambodge, Laos, Viêt-Nam…), mais n’hésitent pas à couper un arbre pour le bien de leur communauté. Remarque : Parfois l’arbre est totalement absent, et c’est le cas des grandes steppes de Mongolie. 9


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Cultures des USA, les rois de l’agriculture de masse : Fondateur de l’économie des Etats-Unis, l’agriculture américaine n’emploie seulement que 1,7 % de la population. Les USA restent tout de même les premiers exportateurs, mais aussi le deuxième importateur mondial. Cette agriculture est issue de celle pratiquée par les indiens, les américains fraichement débarqués, ont repris les zones agricoles et ont transformé ces zones en véritable usine de production. Utilisant au début les esclaves noirs, pour les champs de coton, ils sont passés aux énormes tracteurs pour la récolte du blé ou du maïs.

L’arbre n’a donc aucun point face à cette économie forte. Il y a un quasi non-respect de l’environnement de production : sol, faunes, flores… et l’arbre en est encore une fois le premier témoin. On peut remarquer aussi, que ce système est comme tous les systèmes américains (fast food, construction d’immeubles) reproduit partout, à plus ou moins forte intensité, mais on le retrouve au-delà des frontières américaines. En particulier dans le pays voisin le plus proche : le Canada (voir ci-bas). Canada qui reproduit à l’identique ces énormes silos qui servent de stocks surdimensionnés.

Les grandes plaines agraires représentent près de 371 millions d’hectares de surface agricole utile , chaque « farm » possède en moyenne 169 hectares, alors qu’en France la moyenne est de 55 ha. De cette économie primaire s’est développée une autre économie, l’agro-industrie, certaines entreprises sont mondialement connues comme John Deere (constructeur d’engin agricole) ou encore la sulfureuse compagnie Monsanto. Entreprise américaine spécialisée dans les biotechnologies agricoles, elle produit la plupart des semences et pesticides mondiaux. Véritable lobbying, les producteurs de pesticide et de semences tiennent les agriculteurs qui chaque année, doivent acheter leurs produits et suivre leurs recommandations. Entre autres produire toujours plus, même si on jette après. Les semences sont toujours plus chères et donc la production doit toujours être plus forte. La culture des grands espaces étant profondément ancrée dans les esprits américains ce système de production choque peu, ou du moins pas assez. Et l’arbre même s’il n’est pas la première victime, en souffre tout autant. Comme on le constate sur les images, il est inexistant, a part autour des fermes pour les rendre un peu plus intime face à ses grandes surfaces sans fin. 11


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Cultures américaines du sud : La culture sud-américaine est issue d’une longue liste de peuples qui se sont suivis ou chevauchés dans le temps. On a pour les plus connus : Aztèque (actuel Mexique), Inca (Colombie), ou encore Maya (Guatemala, Honduras et Salvador) Les Aztèques étaient de grands cultivateurs , leur alimentation essentiellement végétarienne à base de maïs, courges, haricots, et piments nécessitaient un grand savoir, et un certain rapport au rural. Ils développèrent même les Chinampas (voir ci-contre), sorte de culture sur des ilots artificiels constitués de terre de qualité.

Cependant ce système aussi disparait, ces fermes plus de prestige que de production sont peu à peu transformer en usine agraire. Inspirées du système américain, les structures sont imposantes et détruisent de plus en plus le paysage, qui là-bas n’est pas ou peu protégé. Donc fini tout ce passé en lien avec la nature, là-bas la culture ancestrale de la campagne et de ces bienfaits, disparait aussi vite que la forêt amazonienne. L’arbre étant fortement présent dans les espaces les plus naturels, n’avait donc peu d’importance dans les cultures agricoles, cependant maintenant que tout est détruit (nature et campagne) l’arbre n’a plus aucune place dans ce système, qui a déjà chuté.

Les Incas eux, installés dans les hauteurs ont développé une agriculture de montagne. Fin connaisseurs des tubercules, ils cuisinaient aussi du quinoa, une graine qui pousse jusqu’à 4 000 m d’altitude. Maya, peuple le plus ancien et aussi le plus emblématique, n’indique pas spécialement une forme d’agriculture précise, ce peuple essentiellement urbain devait tout de même avoir un système agricole des plus sophistiqués, vu leurs avancées dans d’autres domaines. Cependant, on peut penser qu’une des causes de leur disparition soudaine est leur système agricole, dû à la surexploitation des sols qui les aurait rendus stériles. Surexploitation, qui est lié à une déforestation massive et donc une érosion prématurée des sols. D’où l’importance d’un bon système agricole et donc campagnard. Ces cultures ont malheureusement vite disparu à l’arrivée des colons, qui une fois bien implantés se comportaient comme des seigneurs du haut de leur hacienda (ferme). 13


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Cultures européennes : L’agriculture en Europe est forte d’histoire, fortement favorisée par des sols riches, un climat dans l’ensemble doux, l’agriculture est la fondatrice des cultures européennes. Riche d’histoire, la campagne a suivi les évolutions techniques mais aussi sociales de ses cultivateurs. On retrouve par exemple des haies, des murets pour marquer la délimitation de parcelles répondant à une échelle manuelle. En Ukraine on retrouve ce type d’agriculture, en marge des moyens des pays occidentaux. (Voir image) Cependant l’histoire a son importance, comme la découverte de nouveaux produits liés aux grandes découvertes… Ou encore l’Ukraine qui à la suite de la domination soviétique s’est retrouvée avec des zones à échelle humaines : des lopins de terres (voir image) mais aussi des exploitations de tailles incommensurables issues des anciennes sovkhozes, kolkhozes de l’URSS.

Les populations peu à peu sont devenues urbaines, notre exemple l’Ukraine a vu ses ruraux passer de 53.21 % à 30.73 en 50 ans. Mais les néo-urbains n’oublient pas la campagne et leurs arbres. Cependant il y a toujours un clivage entre Ouest et Est, l’Est étant en pleine exode, pour eux la vie idéale se passe en ville, alors que pour les occidentaux la vie rêvée se déroule en campagne dans un petit jardin à l’ombre de leur petit arbre personnel.

Dans les pays d’Europe occidentale, les moyens étant plus développés, les systèmes agricoles le sont aussi. Les zones rurales à échelle humaine sont devenues des terrains de jeux pour les engins agricoles. En Allemagne par exemple on trouve des régions agricoles, où la production est le maitre mot, au dépend de l’environnement et donc des arbres. Cependant il existe une relation forte entre la population et leur paysage rural, ce qui fait que les openfields ne sont pas à l’échelle des Etats Unis. En effet que ce soit en Europe occidentale ou orientale, les populations sont souvent issues de l’agriculture dite « manuelle », ils ont fait, ou font partie des exodes ruraux. 15


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Cultures africaines : L’Afrique grand continent connu pour ces famines est un pilier de l’agriculture, un peu plus de 600 millions de ruraux pour 1, 111 milliard d’habitants. L’agriculture en Afrique s’est développée à la suite d’un réchauffement climatique. On peut dater ce développement à il y a environ 5 000 ans. En effet lors de l’asséchement du Sahara, les lacs verdoyants sont devenus un des plus grands déserts au monde, les nomades ont remonté le Nil et ont développé une culture liée à l’agriculture. Les Egyptiens fort de leur agriculture, ont utilisé les crues du Nil, pour irriguer leurs terres agricoles. Développant de nombreuses techniques d’irrigations, ils ont commencé à cultiver de nombreuses céréales : avoines, blés, orges, sorgho,... D’autres techniques se sont développées comme la culture sous les palmiers, les palmes faisant l’ombre nécessaire pour la pousse d’autres végétaux. Les Egyptiens ont développé toutes leur culture grâce à celle de l’agriculture, cependant ils avaient peu de considération en vers la campagne, considérant le métier de paysan comme ingrat et harassant. Cependant, l’agriculture a toujours eu une importance forte en Afrique. En effet encore de nos jours de nombreux pays (bleu foncé sur la carte) ont dans leur population plus de 75 % d’agriculteurs. On constate aussi que la courbe de la population rurale suit celle de l’augmentation démographique. Ce système lié à la forte pression démographique, ont forcé les mé-

nages ruraux à adopter des pratiques agricoles pour assurer leur survie. Touchés par les famines, les sécheresse… les ruraux sont peu à peu devenu précaires face aux autres continents. De plus à la suite de l’arrivée des colons, la culture africaine s’est vu se soumettre aux indications des colons européens. Ce qui a entrainé une méthode d’exploitation différente, ne prenant pas en compte les contraintes fortes d’une terre bien souvent aride. Cela a entrainé une intensification de productions céréalières en dépit des ressources naturelles. Laissant à l’abandon les autres systèmes agraires comme la transhumance du bétail, qui n’est plus possible dû à la disparition de terres autrefois réservées au pâturage de saison sèche. Cependant l’agriculture africaine offre de nombreuses potentialités, c’est pourquoi on peut voir maintenant de nombreux hommes d’affaires étrangers acheter des terres en Afrique. Par exemple un pays comme l’Ethiopie touché par de fortes famines, a la potentialité d’être auto-suffisant alimentaire. L’arbre dans tout ça, est bien souvent délaissé, l’homme pensant avant tout à sa propre survie, sans oublier que souvent les sols sont parfois très pauvres et que le continent est peu peuplé. Cela laisse place à de nombreuses zones plus ou moins sauvages où le végétal y est libre. Au Sénégal par exemple on perçoit de rares arbres esquissant un peu d’ombre sur ces maigres cultures. En revanche il faut rappeler que le continent est très grand, et en Afrique du sud ou encore à Madagascar, de riches cultures se développent, utilisant les connaissances ancestrales pour utiliser au mieux les potentialités. L’arbre en Afrique est donc la dernière préoccupation des habitants, même s’ils s’y vouent des cultes, il reste dans leurs esprits symbole du sauvage et du mythe plus qu’un être domestiqué. 17


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Il y a de nombreuses cultures, considérant l’arbre en campagne de manière totalement différente. Moyen et proche Orient : Ancien berceau de l’agriculture, la Mésopotamie (voir carte) coincée entre le Tigre et l’Euphrate a beaucoup changé. Lié au réchauffement climatique, ce lieu s’est peu à peu transformé en zone aride et maintenant en désert. L’agriculture y est toujours importante dans l’esprit de ces pays encore fortement ruraux. Elle est si importante dans la fondation de leurs cultures que, ces crises agricoles liées à la sécherresse, serait la cause des boulversements géopolitiques. L’arbre y est rare et affaibli lui aussi par le climat, meme si il est toujours le témoin d’une culture en plein tumulte.

quelques animaux et quelques hommes, y vivent. En revanche on y trouve très peu de végétaux et encore moins d’arbres. On retrouve ce type d’espace en Sibérie, aux abords des grands déserts (Sahara-reine victoria) ou de forêts (Amazonie, Foret canadienne…) sans oublier les abords de massifs montagneux. Ces zones quasi indéfinissables, sont des lieux de vie humaine, mais ne s’apparentent pas une ville, ni à la nature. C’est en réalité des zones tampon entre ville et nature. On ne peut pas les nommer campagne, car tout simplement, ces zones n’ont pas de fonction de production, l’homme y intervient ponctuellement et faiblement. L’arbre étant témoin de la campagne, il n’est pas étonnant d’en trouver peu, ou trop pour ne pas dire que c’est une forêt.

Australie : Le plus gros pays de l’Océanie a toujours été fortement influencé par les occidentaux. Considéré comme un pays du nord par les économistes, il a développé le même type d’agriculture que les pays d’Europe ou des Etats-Unis. Lieu d’investissement, on y plante de plus en plus de céréales, ou encore de vigne. Ce pays est aux antipodes des systèmes alimentaires des iles alentours. En effet les iles étant riches en végétation sauvage, les cultures y habitant étaient pour la plupart de chasseurs-pécheurs-cueilleurs. Groenland : Comme les steppes en Mongolie, il existe de nombreuses zones du monde où l’arbre y est quasi inexistant. Pourtant ces zones de la taille de pays européens, ne sont pas des zones urbaines, ni sauvages. Mais alors sont-ils vraiment des zones de campagnes, s’ils n’ont pas d’arbres ? Au Groenland par exemple, il existe des étendues de neige ou seuls 19


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Le transport des espèces : La plupart des espèces connues dans les campagnes sont souvent issues de bien plus loin que l’on ne le pense. Par exemple les rosiers viennent de l’actuelle Syrie. Ces végétaux qui forment la relation entre l’homme et sa campagne viennent parfois de bien plus loin que ne peut l’imaginer le paysan qui à l’échelle de sa vie a toujours connu cet arbre. On trouve par exemple, le pommier ce fruitier adapté parfaitement aux sols européens et particulièrement français, est asiatique. Domestiqué en Asie centrale il y a 5000 ans, il est apparu en Europe par le biais de la route de la soie. Il a ensuite été implanté au 16e siècle lorsque les colons se sont mis à s’installer sur de nouveaux territoires. (voir carte) C’est pourquoi l’on peut trouver des pommiers en Océanie, domestiqué en Asie. Cependant il y a aussi un transport de maladie qui est effectué. L’arbre est un élément fiasant partie intégrante du paysage rural, mais comme tout paysage, les éléments qui le forment, sont changeant.

Conclusion : Ce qu’on peut constater c’est que les cultures sont très diverses et qu’il est très difficile d’assimiler toutes les visions qu’ont les populations, de l’arbre à la campagne. Un point commun entre toutes les cultures c’est que l’arbre a une Influence, qu’il a souvent sa place dans la campagne et qu’il en est le témoin. Le témoin d’une relation plus ou moins respectueuse entre l’Homme et l’espace naturel qu’il travaillent. De plus on peut relever que globalement à part en Europe, les autres pays ne voient pas l’arbre à la campagne comme un enjeux à protéger face à sa disparition. Déjà fortement touchées par les enjeux de la déforestation, ou par leurs propres survies, les différentes cultures mondiales ne se soucient pas ou peu de l’arbre qui est devant leurs fenêtres ou aux pieds de leurs cultures. Ils vivent avec les arbres, les apprécient, les utilisent comme coupe-vent, ombrage… Cependant si les arbres gênent leurs productions, ils n’hésitent pas à les supprimer, considérant que la campagne est avant tout un lieu de production, avant même d’être un lieu de plaisance où il fait bon de vivre. Dans l’espace rural ce qui fait vivre c’est le secteur primaire, or dans les pays riches, ce ne sont pas forcément des agriculteurs qui y habitent. Donc on a une vision de la campagne qui change, et donc de celle de l’arbre aussi. Les arbres sont considérés comme appartenant à la nature, l’arbre domestiqué des cultures n’est donc pas un enjeu majeur, à part en Europe ou le retour à la campagne est un engouement fort.

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Seconde partie

R么les Utilisations Impacts 23


L’arbre ecosysteme L’arbre est un fournisseur universel de produits industriels et domestiques, de matières précieuses ou ordinaires. Il a toujours constitué une source d’énergie, de denrées alimentaires, comme il reste une base essentielle à la fabrication de matériaux de construction et d’objets de toutes sortes... autant de ressources entièrement gratuites et renouvelables auxquelles se sont substituées pour partie les matières fossiles, plastiques ou métalliques, de plus en plus rares et coûteuses. L’arbre est une usine idéale : il s’approvisionne seul, assure sa propre maintenance, écoule ses stocks de manière autonome et n’abandonne aucun déchet. Ce regard est valable pour toutes les parties de l’arbre, aériennes et souterraines, qu’il s’agisse du houppier, du tronc ou des racines, de leur ensemble comme de leurs composants, de leurs produits comme de leurs sous-produits. Cette fabrique autonome, qui utilise et fixe l’air (ressource locale abondante), ne produit que des matériaux renouvelables à l’infini et des services indispensables au bon fonctionnement des territoires. L’arbre en tant que plante géante et ligneuse, et en tant qu’élément fixe et pérenne, tient une place particulière dans l’espace rural, surtout s’il est équitablement réparti sur l’ensemble du territoire, et non pas uniquement massé en forêt, et s’il est représenté par plusieurs essences «de pays» qui proposent des cycles biologiques décalés. Il pourra alors à la fois, produire de la biomasse, favoriser, accueillir, nourrir, protéger le gibier, la flore, les pollinisateurs et auxiliaires de cultures, les mycorhizes... protéger les ressources, les cultures, les élevages, les constructions bâties et renforcer l’identité paysagère et bocagère des territoires. 24

Les arbres maintenus à l’extérieur de la forêt sont généralement plus diversifiés, et plus productifs, du fait de leur situation en pleine lumière qui leur permet de fleurir et de fructifier plus. Placés à bon escient, ils offrent des ressources de proximité faciles à exploiter. L’essor des marchés de l’énergie et des matériaux a conduit à négliger voire à abandonner l’exploitation des arbres hors-forêt, alors qu’ils constituent un gisement d’intérêt, d’autant plus qu’ils regroupent de nombreuses essences précieuses telles que le chêne mais aussi le frêne, l’érable, le charme, le merisier, l’alisier, l’aulne, autant de bois très utiles en construction. Les arbres champêtres participent à protéger et développer les ressources nécessaires à la production agricole, végétale ou animale, en quantité comme en qualité, améliorant ainsi les résultats agricoles et la pérennité de l’exploitation. Depuis toujours l’arbre a été utilisé pour sa capacité à mobiliser les ressources naturelles qu’il puise dans son environnement direct (eau, carbone, biodiversité...) et qu’il stocke et redistribue sous forme de fertilité, mais aussi de protection biologique, climatique et mécanique du milieu, autant de services agro-environnementaux et agro-écologiques dont il est difficile de se passer. Capable de lisser les manques et les excès, l’arbre est un agent d’équilibre qui agit directement sur les rendements et la durabilité des agrosystèmes.


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Les differentes groupement d’arbres LES BOSQUETS Ils correspondent à de petits boisements dont la surface ne dépasse pas 4 hectares au maximum. On les rencontre généralement sur les terres impropres aux cultures, sur les sols maigres et sur les reliefs accidentés. UN HABITAT FORESTIER MINIATURE Les bosquets offrent des conditions de vie similaires à celles d’un habitat forestier.En général, ils sont composés d’une essence dominante et de divers arbres et d’arbustes présents en plus petite quantité. Leur diversité favorise l’installation de la vie et leur permet de mieux résister aux épidémies, à la prolifération de parasites… DES RELAIS DANS LE PAYSAGE Ils forment de véritables petits îlots forestiers qui maillent la campagne et constituent autant de relais favorisant le déplacement de nombreux animaux. De plus, dans les paysages ouverts de grandes cultures, ils constituent parfois l’unique refuge pour les animaux qui vivent dans les milieux fermés comme les Passereaux ou les Chevreuils.

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UN EFFET DE LISIÈRE Comme les haies, leur lisière abrite une faune et une flore diversifiées. Elle sépare le coeur du bosquet de l’espace ouvert voisin. Les animaux apprécient cet espace stratégique car ils peuvent ainsi rapidement accéder aux deux milieux.


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Les differentes groupement d’arbres LES RIPISYLVES ET LA VÉGÉTATION DES BORDS DE COURS D’EAU Le terme « ripisylve » désigne les formations associées à la rivière (ripa : rivière, et sylva : forêt). Tous les cours d’eau, des plus petits aux plus grands, sont naturellement bordés de végétation. Les arbres, arbustes et autres plantes qui composent la ripisylve, forment un tunnel de verdure, à l’origine d’une ambiance calme et apaisante. Ce cordon végétal met en relief le cours d’eau, qui sillonne dans le paysage à l’image d’un long serpent. Essentielle au bon fonctionnement de la rivière ou du ruisseau, la végétation des berges est soumise à des phénomènes d’inondation et d’érosion/sédimentation qui lui confèrent toute son originalité. De plus, à la rencontre de l’eau et de la terre, elle permet l’installation d’une flore et d’une faune diversifiée. DES ARBRES POUR RENFORCER L’EFFICACITÉ DES BANDES ENHERBÉES. La nouvelle Politique Agricole Commune recommande la mise en placed’une bande enherbée au bord des cours d’eau permanents et temporaires. Elle a pour but de filtrer les eaux en provenance des parcelles cultivées et de limiter ainsi la pollution chimique des rivières. Cette bande, non cultivée, est idéale pour planter ou laisser se développer une végétation ligneuse qui viendra compléter le rôle épurateur des herbacées. Si cette végétation est correctement entretenue, elle ne limitera pas l’écoulement des flux d’eau et stabilisera les berges par la même occasion. Le pouvoir filtrant des plantes est tel que quelques communes pionnières utilisent les végétaux comme éléments de traitement des eaux usées à part entière. La végétation des berges se présente souvent comme une bande boisée mais elle peut couvrir une superficie bien plus importante jusqu’à 28

atteindre le stade de massif. On parle alors de forêt alluviale. Plus elle est large, plus la ripisylve peut jouer son rôle dans la régulation du cycle de l’eau. UN GARANT DE LA SOLIDITÉ DES BERGES Le chevelu racinaire des arbres et des arbustes protège la berge des problèmes d’érosion et assure la stabilité du lit de la rivière. Aujourd-hui, certaines ripisylves sont reconstitués grace à des techniques comme le clayonnage ou le fascinage. Ces techniques consistent à utiliser dess rameaux de plantes vivantes. Elles sont mises en contact avec la terre et grâce à l’humidité du sol, les rameaux redémarrent. Les rameaux de saules sont le plus souvent utilisés car leur reprise est rapide UN FILTRE VÉGÉTAL Grâce à leur système racinaire ramifié, les arbres et arbustes jouent un rôle d’épurateur naturel. Une ripisylve est capable d’absorber jusqu’à 70% des nitrates contenus dans les eaux superficielles et de ruissellement, soit l’équivalent de 900 kg d’azote par hectare et par an. UNE GESTION DÉLICATE La ripisylve est un milieu fragile qui a trop souvent souffert d’abandon ou de travaux abusifs et irrespectueux. Aujourd’hui, la question de son entretien et de celui de la rivière reste particulièrement sensible, notamment avec la désertification des campagnes. Toutefois, les collectivités et les syndicats de riverains s’attachent de plus en plus à mettre en oeuvre


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Les differentes groupement d’arbres LES ALIGNEMENTS ROUTIERS Les alignements routiers sont des rangées d’arbres, plantés à intervalles réguliers le long des voies principales de communication. Typiques des entrées de bourgs, ils indiquent aussi les virages et les intersections ou soulignent le tracé de la route. Simples ou doubles, ils agrémentent de manière originale nos déplacements : le rythme de plantation scande notre vision du paysage, nous donne une meilleure perception de la vitesse, tandis que l’ombre, apportée par le feuillage, rafraîchit agréablement l’atmosphère pendant les chaudes journées d’été. DES ARBRES AU SERVICE DE L’ETAT L’origine de ces plantations remonte au XVIe siècle. Successivement encouragé par les rois de France puis par la République, l’aménagement des voiries avait pour première vocation d’affirmer l’unité et l’identité du pays sur l’ensemble du territoire français. Les arbres ainsi plantés produisaient du bois d’oeuvre pour la construction navale et protégeaient les troupes militaires pendant leurs déplacements. LE PLATANE, ARBRE D’ALIGNEMENT PAR EXCELLENCE Apprécié pour sa vigueur et l’ombre de ses larges feuilles, le Platane a tellement été planté le long des nationales et départementales qu’il constitue la première essence des bords de route. Mais à force d’être taillé, il devient de plus en plus sensible aux maladies (Chancre du Platane, par exemple). Les espèces les plus rencontrées : Le Platane mais aussi le Chêne, le Frêne, le Tilleul... Les plantations d’alignement en rase campagne sont aussi appelées «plantations à la française». 30

A L’ASSASSIN ! L’arbre, situé près de la chaussée, représente un danger potentiel pour les automobilistes. C’est pourquoi l’Etat et les collectivités ont entrepris de faire abattre les alignements, au point de les faire presque disparaître. Aujourd’hui, on tente de ré-implanter des arbres au bord des routes sans faire courir de risques supplémentaires aux usagers. Cela passe, entre autres, par la création d’accotements plus larges et par la pose de glissières de sécurité. LE STRESS QUOTIDIEN DES ARBRES D’ALIGNEMENT Stressés, mutilés ou tout simplement vieillissants, nos alignements sont en mauvaise santé. Les agressions sont nombreuses : tailles injustifiées, intoxication aux herbicides, sel, blessures du tronc ou des racines... la liste est longue. Fragilisés, les arbres peuvent ainsi voir leur durée de vie divisée par deux. Les arbres d’alignements sont une opportunité pour l’identité des territoires.


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Les differentes groupement d’arbres LES ARBRES ÉPARS Eparpillés dans nos campagnes, ces arbres que l’on rencontre au détour d’un chemin ont plus d’un tour dans leur sac. Qu’ils jouent le rôle de signal, de repère ou que leur présence relève davantage du hasard, les arbres épars remplissent un rôle paysager important. Seuls ou par petits bouquets, ils captent le regard, brisent la monotonie d’un site et attirent l’oeil sur les éléments caractéristiques du paysage. Isolé, l’arbre dispose de tout l’espace nécessaire pour se développer. On peut alors admirer sa noble silhouette à la ramification complexe et envoûtante. DES ARBRES SIGNAUX ET REPÈRES Souvent plantés en des points stratégiques, les arbres «signaux» indiquent un carrefour, un calvaire ou encore une entrée de maison, même si leur vocation première était de marquer les limites de propriété (Chênes, Cyprès, Cognassier...). En ligne de crête, sur un sommet ou isolé dans une parcelle, l’arbre nous permet de nousrepérer dans l’espace. DES ARBRES POUR NOMMER LES LIEUX Le nom des villages et des lieux-dits montre bien l’importance qu’on accordait aux végétaux ligneux. En effet, beaucoup de toponymes correspondent à des essences d’arbres et d’arbustes : Tilh (Tilleul), Garric (Chêne pubescent), Haget (Hêtre), Frechou (Frêne), Mesple (Néflier)...


Les differentes groupement d’arbres LES VERGERS ET LES ARBRES FRUITIERS Arbres fleuris ou arbres en fruits, les vergers sont souvent un régal pour les yeux... et les papilles ! Ces plantations qui restent indissociables de l’image traditionnelle des vieilles fermes, font le charme des paysages qui vivent au rythme des saisons. LES VERGERS DOMESTIQUES De taille modeste, ils apportent baies et fruits en quantités suffisantes pour la consommation familiale. Ils se présentent souvent comme un petit lopin de terre accolé à la maison mais il arrive également de rencontrer des fruitiers alignés au bord des chemins ou insérés çà et là dans les haies. L’arbre se voit de loin et alerte nos sens. Son essence est révélatrice du lieu qu’il anime. LES PRÉ-VERGERS, HEUREUX MARIAGE DU FRUIT ET DE L’HERBE Conduits en haute-tige, les arbres fruitiers (souvent des Pommiers) étaient plantés au milieu ou en bordure de prés pâturés. Les arbres bénéficiaient alors de l’apport azoté des déjections animales tandis que les troupeaux profitaient de l’ombre de la plantation et des fruits tombés au sol. Présence des animaux oblige, il n’était pas question de pulvériser de pesticides. Mais ces vergers traditionnels, dont les récoltes restaient modestes, n’ont pu rivaliser avec les grands vergers de production intensive. Ils ne doivent leur survie qu’à la volonté de quelques familles, amoureuses de ce petit patrimoine.


Les differentes groupement d’arbres LES HAIES CHAMPÊTRES Ce sont des associations d’arbres et d‘arbustes divers se développant sur un tapis de végétation herbacée. En fonction des strates qui les composent (buissonnantes, arbustives et arborées), elles peuvent être basses, moyennes, hautes ou ondulées. La haie est, plus que toute autre formation arborée, l’oeuvre commune de l’homme et de la nature. Son histoire est étroitement liée à celle de la société rurale, et ses enjeux tant fonctionnels qu’esthétiques, considérables pour le territoire, sont plus que jamais d’actualité. UNE ALLIÉE DE L’HOMME ET DE L’AGRICULTURE Par son action sur le cycle de l’eau, la qualité du sol et le climat, la haie est la plus fidèle alliée des agriculteurs. On sait aujourd’hui à quel point il peut être pertinent de « perdre un peu pour gagner beaucoup », en sacrifiant la bordure pour assurer des conditions plus favorables à l’ensemble de la parcelle. En plus, par ses effets conjugués, la haie augmente le rendement global des cultures et des élevages. UN OUTIL D’AMÉNAGEMENT POLYVALENT On rencontre des haies bien sûr dans les prés et dans les champs, mais aussi dans tous les types de situation et à toutes les échelles du paysage : - le long des routes et des chemins - près des villages, autour des maisons et dans les lotissements - autour des bâtiments agricoles, industriels et dans les zones aménagées. 32

UN ENTRETIEN BIENVENU ET INDISPENSABLE La haie est la création de l’Homme, elle demande donc une attention et un entretien réguliers. Sans intervention, elle évolue naturellement vers un stade de « bande boisée » des plus envahissantes, tandis que soumise à des tailles trop sévères et trop fréquentes, elle aura tendance à s’appauvrir voire à disparaître à petit feu. DE MAUVAISES PRATIQUES AUJOURD’HUI EN RÉGRESSION Les haies ont été les premières à souffrir de la modernisation de l’agriculture et, par manque de main d’oeuvre (dû à l’exode rural), beaucoup ont été abandonnées. La graphiose de l’Orme a aussi décimé de nombreuses formations. Longtemps accusées d’aller à l’encontre des pratiques agricoles, elles demandent aussi un entretien relativement coûteux alors qu’actuellement leurs ressources ne sont plus exploitées. DES HAIES «PÉRIURBAINES» QUI BANALISENT NOS PAYSAGES Les haies monospécifiques restent encore trop courantes ; composées d’une seule essence (et parfois d’un seul individu quand les végétaux sont clonés), c’est l’ensemble du linéaire qui est menacé quand un arbuste est atteint par une maladie. Ces haies, de « béton végétal » (Laurier Cerise, Cyprès de Leyland), vieillissent mal : souvent mal adaptées aux conditions du milieu, elles supportent mal les tailles répétées et pourtant nécessaires pour contenir leur développement rapide.


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Protéger le sol Le sol est un capital qui se renouvelle très lentement : si on laisse faire la nature, il faut entre 100 et 400 ans pour créer un centimètre de sol, soit 0,25 à 1 t/ha/an. Un seul orage sur sol nu peut provoquer la perte de 5 à 15 tonnes/ha, soit ce que la nature reconstitue en 20 à 30 ans. L’ARBRE, UN DISPOSITIF ANTI-ÉROSION NATUREL ET EFFICACE L’érosion est un phénomène qui combine plusieurs facteurs. Elle arrache les plus fines particules (argiles, limons, sables), particulièrement riches en minéraux (phosphore, azote...) et en matière organique, mais aussi en micro-polluants. Elle provoque à la fois la perte de fertilité et la pollution des cours d’eau. Les arbres participent à atténuer les phénomènes hydriques et éoliens, ainsi qu’à en retarder les effets. L’arbre et ses structures associées, comme les talus et les fossés, interceptent et modifient la circulation de l’eau, que ce soit en partie aérienne (effet parapluie), en surface (effet de barrière et de peigne), ou dans le sol (effet buvard), favorisant ainsi l’infiltration souterraine. Sur sols nus à l’automne, les haies arborées apportent un effet protecteur, notamment en situation de pente ou sur des sols battants (limono-argileux). Pour une capacité de rétention d’eau optimale, l’état de surface doit être rugueux et le substrat le plus poreux possible : la capacité d’infiltration de l’eau est 20 à 30 fois supérieure pour un sol poreux, stable et bien pourvu en matière organique, par rapport à un sol battant.

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En augmentant rugosité et porosité, un couvert végétal permanent peut ainsi supprimer l’érosion par l’“effet de tapis“ en surface et l’effet buvard provoqué par le tissu racinaire. L’implantation d’une trame végétale, herbeuse et arborée (haie ou lignes de plantations agroforestières) perpendiculairement à la pente formera un replat et un talus stabilisateur, fixant progressivement les éléments terreux venus de l’amont. L’enracinement des arbres champêtres contribue à recycler, au travers des feuilles et des fruits, les éléments minéraux lessivés, en particulier l’azote. Il sert à piéger ceux qui ruissellent lors des pluies. Cela signifie une double économie : pas de perte et pas de pollution de l’eau (enfin réduite), moins d’apport d’azote organique, ressource alors disponible pour l’agriculteur. Le maintien de zones humides et de bosquets permet de compléter le dispositif naturel de recyclage des éléments minéraux et d’élimination des polluants (dénitrification notamment).


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L’arbre champêtre constitue une “barrière” naturelle qui stocke et renourri r ledes sol cycle une partie éléments minéraux lessivés ou ruisselés. Grâce à ses racines, il puise les éléments minéraux (azote, ...) dans les horizons profonds du sol, non accessibles aux cultures, parfois jusqu’à 20 mètres de distance de l’arbre et à une profondeur de plusieurs mètres. Ces minéraux sont mobilisés dans les parties de l’arbre : branches, feuilles, fruits et restitués au sol et aux cultures lors de leur chute et de leur recyclage par dégradation. L’arbre stocke 2 kg d’azote par tonne de bois, et environ 13 kg d’azote par tonne de feuilles. CONTRIBUER À MAINTENIR LA PRODUCTIVITÉ DES SOLS Ainsi, stocké principalement dans le pigment des feuilles sous forme organique, l’azote retourne dans le sol sous forme assimilable grâce à l’action de la microfaune du sol. Dans une parcelle plantée d’arbres, ce recyclage représente environ de 10 à 20 kg d’azote par hectare. Quant à la haie, elle apporte au champ 70 kg/ha d’azote à 1 mètre et entre 2-5 kg/ha à 10 mètres. Cet apport à proximité des haies devrait se traduire par la réduction, voire l’absence, de fertilisation azotée du champ à une distance de 3 à 4 mètres de la haie. AMÉLIORER LA STRUCTURE DU SOL Les racines des arbres augmentent le taux de matière organique et donc l’activité biologique du sol, en profondeur. Comme les feuilles, les plus fines racines, dites “foliaires“ meurent et se renouvellent chaque année. L’ensemble des racines effectue également un travail de décompaction et d’aération profond du sol, qui favorise également la vie des milliers d’organismes contribuant à sa structuration. 36

Vivante et aérée, la structure du sol permet une meilleure implantation des cultures, une plus grande capacité d’infiltration et de stockage de l’eau et un piégeage des particules et minéraux lessivés, ce qui limite la quantité d’éléments minéraux perdus pour l’agriculture. L’arbre “agroforestier“ est capable de produire 3 fois plus de biomasse qu’un arbre forestier parce qu’il bénéficie de plus d’espace et de plus de ressources. Il immobilise du carbone dans le bois dont les racines à hauteur de 29,5% de son poids “vert“, ou en règle générale de 50 % de son poids sec. Outre la part de carbone fixée par le bois, l’arbre accroît la capacité de stockage du sol, limitant ainsi dans les systèmes agroforestiers, le recours aux intrants pétroliers euxmêmes producteurs de gaz carbonique. Une façon naturelle de fertiliser le sol et de lutter contre le changement climatique.


L’arbre champêtre constitue une “barrière” naturelle qui stocke et reCréateur crocliminéraux mat : la haiou e bri se vent cycle une partiede des mi éléments lessivés ruisselés. L’arbre joue un grand rôle climatiseur par l’effet protecteur de la plante géante et pérenne qu’il est, dominant et abritant ainsi les autres plantes -herbacées- et les animaux, mais aussi les bâtiments et les installations techniques. Par son action directe (protection par “isolation“) ou indirecte (régulation des flux), l’arbre peut ainsi apporter aux productions végétales et animales abri et confort. Protection et régulation thermiques, protection solaire par l’ombragement, filtration et atténuation du vent, limitation et redistribution du rayonnement, atténuation des effets de la pluie, protection mécanique des sols face à l’érosion, contre la verse des céréales ou la chute des fruits, face aux intempéries et au vent ... autant de rôles qui permettent de réduire considérablement les stress hydriques et thermiques, la perte de récolte, la morbidité et le taux de mortalité dans les cheptels ... et donc d’augmenter les rendements. On estime en moyenne qu’un mètre de haut de haie protège dix mètres de terrains derrière. Les modifications micro-climatiques induisent une précocité de 1 à 2 semaines en grandes cultures (effet radiant qui réchauffent le sol et protection au vent), et une période de végétation plus longue grâce à la fraîcheur maintenue en été. En bonne condition, la haie procure un gain de rendement de l’ordre de 10 à 15% en grandes cultures et en maraîchage.

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des usages multiples L’écorce

Les bourgeons

On peut utiliser la “peau“ de l’arbre de différentes manières : en démasclant des plaques de liège pour en faire des bouchons ou des panneaux, en récoltant de l’écorce de pin qui servira de paillis, en broyant celle du chêne pour en faire du tanin autrefois utilisé pour le tannage des cuirs, en la retirant pour la consommer “nature“ en décoction, ou directement comme la cannelle. Sous l’écorce, on peut aussi extraire la résine, le latex, ou la sève. Certaines sèves sont très recherchées, comme la sève de bouleau aux vertus thérapeutiques ou la sève de l’érable noir (Acer nigrum) et de l’érable à sucre (Acer saccharum), à l’origine d’un fameux sirop d’érable.

Les bourgeons, bien que leur efficacité n’ai pas été scientifiquement prouvée, sont largement utilisés en phytothérapie, on parle alors de gemmothérapie. Ils posséderaient certaines propriétés thérapeutiques supérieures à celles des diverses parties de la plante mature. Le bourgeon, étant un embryon, porterait en lui le potentiel de développement de la plante.

Les fleurs et les feuilles Les fleurs et les feuilles, en l’état ou transformées ; en vrac, en poudre, en huile ou en essence, elles offrent autant d’utilisation culinaires, aromatiques, médicinales, tinctoriales ou cosmétologiques, que ce soit dans des préparations industrielles ou domestiques. Les feuilles des arbres constituent un fourrage d’appoint très prisé par les animaux d’élevage. Elles sont aussi consommées par une partie de la faune sauvage, en particulier les insectes phytophages. Les fleurs quant à elles sont une source d’alimentation indispensable à de nombreux insectes, notamment les abeilles et autres pollinisateurs.

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Les fruits

Les racines

Avec le bois, les fruits sont les parties de l’arbre les plus prisées. Ils contiennent des substances élaborées, gorgées de sucres, d’une haute valeur nutritionnelle. On les consomme sous les formes les plus diverses : frais, crus ou cuits, séchés ou confits, pressés en jus et fermentés, pressés en huile, distillés en alcool ou en essence... Lorsqu’ils ne sont pas comestibles par l’homme, glands, akènes, samares et autres faînes peuvent être valorisés pour l’alimentation animale. On utilise également les sous-produits des fruits, tels que les noyaux, l’enveloppe (comme le brou de la noix utilisé comme teinture végétale) et les pédoncules (comme les queues de cerise consommées en tisane).

Certaines racines sont recherchées pour leurs veines ondulées et chatoyantes qui forment de beaux dessins très prisés en ébénisterie. Leurs formes irrégulières intéressent aussi les artistes et les sculpteurs qui trouvent là matière à créativité. Les racines sont également utilisées pour leurs vertus médicinales. Au delà de ces utilisations directes, les racines des arbres jouent un rôle central dans la formation des champignons dits “mycorhiziens“. Certains de ces champignons sont comestibles et sont très recherchés pour leur qualité gustative ; c’est le cas du cèpe, de la russule, du lactaire, de la chanterelle ou encore de la truffe, que l’on trouve au pied d’arbres dits “truffiers“ (chênes, noisetiers, tilleuls, charmes).

Les branches Avec le tronc, les branches fournissent l’essentiel du bois valorisable d’un arbre. Le bois issu des branches sert traditionnellement de bois de chauffage, débité sous forme de bûches, transformé en charbon de bois ou déchiqueté en plaquettes. Le broyat issu du branchage (moins de 10 cm de diamètre) est appelé BRF (Bois Raméal Fragmenté). Il sert de paillage ou d’amendement lorsqu’il est incorporé au sol. Certains arbres comme le saule-osier offrent des rameaux particulièrement flexibles qui constituent la matière première des artisans vanniers.

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Zoom sur les trognes BOIS D’ŒUVRE ET DE SERVICES

BOIS ÉNERGIE

Usages anciens La vannerie > Taillés annuellement, les saules, aussi appelés osier, produisent des brins souples et droits utilisés en vannerie. Au delà de la production de paniers et autres objets tressés, ces rejets servaient également à lier les sarments de vignes et les gerbes de blé. Les poteaux, perches, fascines, piquets de clôture > Aux principales fonctions s’en ajoutent d’autres répondant à une logique d’aménagement (fixer les berges, calmer l’ardeur des eaux, ...) ou à divers emplois domestiques (tuteurage dans les vignes et les vergers, parcage du bétail,...).

Usages anciens Le fagot > Les branches les plus fines résultant de la taille, étaient soigneusement rassemblées en tas de fagots, qui brûlés par millions chaque année, satisfaisaient les besoins energétiques du foyer (cheminée, four à pain,...), et de certaines activités artisanales et industrielles (poteries, briqueteries, tuileries, fours à chaux,...). Le charbon de bois > Avant l’emploi du charbon fossile, c’est le charbon de bois qui servait à alimenter la metallurgie et les verreries. Il était issu du bois d’émondage et transformé sur place par des charbonniers, les bois de hêtre, de chêne et de charme étaient notamment utilisés pour leur fort pouvoir calorifique.

Usages d’hier, d’aujourd’hui et de demain... La charpente et l’ébénisterie > Le tronc des arbres têtards généralement noueux et résistant, ainsi que certains rejets aux formes particulières, étaient autrefois recherchés pour la confection de poutres et pour la construction navale. Leur bois de loupe très décoratif était - et est toujours - très prisé par l’ébenisterie et la marqueterie pour la confection de meubles ou de pièces de luxe. On peut en particulier citer les loupes de chênes, d’ormes, de peupliers noirs, de frênes, ...

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Usages d’hier, d’aujourd’hui et de demain... Le bois bûche > De valeur supérieure à celle des fagots, les branches de gros diamètre servaient - et servent toujours - à la confection de bûches destinées à alimenter les cheminées, foyers fermés et poêles. Face au coût toujours croissant des énergies fossiles, le bois de chauffage connait déjà un regain d’intérêt qui devrait s’accroître dans un futur proche. Le bois plaquettes > L’apparition d’outils permettant le broyage de branches d’un diamètre conséquent permet de valoriser les rémanents de taille sous une nouvelle forme : la plaquette de bois, actuellement utilisée pour alimenter les chaufferies collectives et industrielles


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L’arbre champêtre constitue une “barrière” naturelle qui stocke et reVie une autour l’arbre cycle partie desde éléments minéraux lessivés ou ruisselés. La faune auxiliaire, discrète et parfois invisible, caractérise l’ensemble des espèces qui aident l’agriculteur à contrôler et à lutter contre les ravageurs de culture (par prédation ou parasitisme), les espèces qui assurent la pollinisation (insectes comme les abeilles, les syrphes, les papillons, ...) ou encore celles qui aident à la structuration et l’enrichissement du sol par la dégradation de la matière organique (vers et carabes par exemple). Ces auxiliaires, oiseaux et chauves-souris insectivores, rapaces carnivores, reptiles, araignées, insectes “polyphages“ tels que carabes, coccinelles ou syrphes, régulent par prédation des populations de ravageurs (pucerons, campagnols, lapins, ...) sans pour autant les éradiquer totalement, mais en restaurant un équilibre. Ils n’évitent pas les maladies ou les attaques, mais aident à les contenir, à les prévenir, et parfois même, à les éliminer. Ils ont besoin d’habitats spécifiques et parfois multiples soit pour hiverner, soit pour accomplir leur cycle de reproduction. Il est donc nécessaire qu’ils puissent se déplacer et profiter de la diversité des espaces. 80% des cultures (tournesol, luzerne, colza, légumes, fruits) sont pollinisées par les insectes. La trame bocagère, grâce à des périodes de floraisons étalées, favorise un large cortège d’abeilles, bourdons et syrphes. La régulation biologique est efficace si les auxiliaires sont assez proches de leurs proies. Or, nombres d’auxiliaires (oiseaux insectivores, musaraignes...) se nourrissent dans le champ, sans jamais trop s’éloigner de leur habitat refuge, la haie. Le plus souvent, jusqu’à 50 mètres. La colonisation d’une parcelle depuis la haie est d’autant plus lente et difficile que le champ est grand, notamment pour les 42

auxiliaires qui se déplacent au sol (carabes...). On dénombre 26 espèces d’auxiliaires dans la haie et ses abords, contre 17 au milieu d’un champ de blé. Le champ sera donc mieux “défendu“ contre les ravageurs phytophages, si la taille de parcelle est de 4 à 15 ha, et si la haie de ceinture est à moins de 75 mètres du centre du champ.


Un atout pour le paysage et les collectivitĂŠ

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Troisième partie

Demain ?

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Quel sera sa place ? L’avenir de l’arbre champêtre peut prendre une de ces 4 formes : * L’arbre disparait ou est menacé, parce qu’il gène les agriculteurs notamment s’il est au milieu d’une culture. Ou parce que la ville s’étend sur la campagne donc des arbres disparaissent. * Soit l’arbre s’étend aux dépend de l’agriculture, c’est le phénomène de déprise agricole. Cela entraine une disparition de l’arbre champêtre car celui-ci deviendrait forestier. Ce cas est surtout présent dans les zones montagneuses ou la limite entre les zones de campagne et de forêt sont très mince. * Il peut aussi subsister car les agriculteurs l’entretiennent et est conservé pour ces avantages économiques et écologiques. * Sa réimplantation peut répondre à des politiques de néo bocages ou répondre à des demandes sociales.

Depuis 50ans les trois quarts des arbres et haies qui composait le bocage en France a été arraché. Mais aujourd’hui après ce demi-siècle de destruction, l’arbre tend à faire son retour dans la campagne. Et ce retour va engendrer de nouveaux paysages. Il s’agit de revisiter des pratiques anciennes tout en gérant autrement et en mettant en œuvre des techniques innovantes.

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Par exemple la mise en place d’une trame verte et bleue dans la région Midi Pyrénées a pour but de protéger et optimiser les cultures sans faire concurrence aux activités humaines. Elle est aussi un réseau pour la biodiversité mais aussi pour connecter et lier les acteurs. Pour que cela fonctionne il faut planifier dans l’espace et le temps la place que l’on donne à l’arbre car il ne s’agit pas de réaliser ces actions pour les détruire en suite L’arbre champêtre est précieux pour permettre la mise en place de trame et garder la fonction agricole de l’espace. Ce phénomène de préserver et réparer se retrouve aussi dans les mesures compensatoires. Par exemple lors de la construction d’autoroute passant dans un milieu naturel. Cela peut être compensé par la mise en place de haies à des endroits permettant la circulation d’espèce protégé. Ou le développement de l’agroforesterie, qui place l’arbre au sein de la culture ce qui permet de reconstituer les sols et peu à peu de le nettoyer. C’est dans les plaines de Courances (91) et Fleury-en-Bière (77), qu’un projet agro- écologique voit le jour pour à terme une agriculture écologique. C’est différents exemples montrent que l’arbre est en train de retrouver sa place dans la campagne, ce qui est une bonne chose car les arbres sont une grande richesse biologique.


Les politiques de demain Pour l’avenir de l’arbre il est nécessaire d’avoir une politique de protection efficace, pour cela il faut combiner lois et réglementation. En 2012 Stéphane Le Foll ministre de l’agriculture, a lancé un projet d’agro-écologie avec un plan de développement de l’agroforesterie sur le période 2015-2020. Ce plan suit 5 axes : * Connaitre la diversité des systèmes agroforestiers et leur fonctionnement

* Valoriser l’économie des productions agroforestière * La mise en place de plan de gestion est nécéssaire. Les arbres et les haies à la campagne sont vu comme gênant mais cela est du a un mauvais entretien du maillage bocager et a sa diminution. L’agroforesterie peut apporter des revenues supplémentaires qui sont non négligeables. * Promouvoir et diffuser l’agroforesterie à l’international

* Dans les actions qui seront menés il faudra renforcer les connaissances et le suivi. La collecte des registres parcellaires avec des éléments tels que les haies et les arbres permettra une exploitation statistique et aider la filière de recherche. Et aussi évaluer le rôle de l’agroforesterie dans la mise en œuvre des trames vertes et bleues. * Améliorer les réglementations et renforcer les aides financiers

* Ça permet de partager des connaissances entre les différents pays et de favoriser un nouveau mode de production qui est l’avenir. Une évaluation sera faite en 2020 par un comité de pilotage pour analyser les résultats atteints et les difficultés rencontrées. Dans le but de poursuivre le plan après 2020 er de pourvoit l’améliorer. Aussi la PAC (2014-2020) encourage le maintien, l’entretien et la replantation d’arbre et de haies.

* Dans l’histoire de l’arbre a la campagne, la PAC a influencé l’agroforesterie. C’est pour cela qu’elle sera encore améliorée pour favoriser le développement de l’agroforesterie et les agriculteurs. * Conseiller, former, promouvoir l’agroforesterie * Cela passe par des formations sur les exploitations et les établissements d’enseignement. 47


Les arbres de demain Nouveau rôle, Nouvelle vision, Nouvelle relation. Depuis 2014, les fermes agroforestières ou agro bocagères peuvent être identifiées. La région Pays de Loire fait partie des précurseur pour ce projet national. Depuis quelques années, en France, de plus en plus d’agriculteurs prennent ou reprennent conscience de l’intérêt du bocage et intègrent l’arbre et la haie dans leur système d’exploitation. Car l’arbre est un enjeu planétaire dans la mesure où il influe et contribue grandement aux grands cycles biologiques et climatiques mondiaux : - protéger les cultures et les animaux des aléas climatiques - Modérateur des phénomènes de crise : sécheresse, inondation, tempête, excès thermiques - lutter contre l’érosion des sols, Améliorateur du sol et facteur de la santé et de la vitalité des terres et plantes cultivées - favoriser les auxiliaires de culture, -Gisement de biodiversité - améliorer la qualité de l’eau, Régulation et épuration de l’eau - créer ou restaurer des corridors écologiques, Instrument d’harmonisation esthétique et qualité du cadre de vie - produire du bois, production de biomasse, et de bio-ressources diverses - Amortisseur climatique et accumulateur d’énergie Malgré ces avantages pour les agriculteurs, le système a aussi ses failles… Ces pratiques sont peu connues, reconnues et mises en valeur et les agriculteurs qui travaillent avec l’arbre agissent le plus souvent seul, car les échanges sur ces thématiques sont quasi-inexistants. 48

L’identification répond donc à ces problèmes. Pour être identifié c’est simple, il suffit : - d’avoir au moins 50 % de ses surfaces convenablement pourvues d’arbres (minimum de « 80 ml de haies / ha » ou « 30 arbres isolés alignés/ha ») - d’intégrer les arbres dans son système d’exploitation - de s’engager à maintenir, voire à développer la place de l’arbre sur son exploitation L’arbre hors forêt ne peut se résoudre à une simple politique de « paysagement » ou de décoration du territoire, mais peut combiner, comme cela a toujours été : aménités environnementales, contributions techniques, productions de bois et de biomasse, paysage diversifié et de qualité, auquel il apporte une durabilité. A ce titre, si l’arbre campagnard est un matériau d’aménagement polyvalent et multiservices, que nous retrouvons dans toutes les thématiques-actions du diagnostic, on doit agir auprès de quatre catégories essentielles d’aménageurs gestionnaires : - les agriculteurs - les communes et intercommunalités - les propriétaires particuliers - les acteurs économiques


des projets autour de l’arbre Il s’agit de replacer l’arbre au centre des actions d’aménagement et de lui réattribuer les différentes fonctions qui lui reviennent sur nos territoires : - reconsidérer la relation eau-sol-climat et arbre - repositionner la relation biodiversité-agriculture-paysage - recréer un réseau d’espaces non directement productifs, et en réserver une partie protégée et « naturelle » à des fins d’observation des dynamiques végétales. S’il est nécessaire que les collectivités puissent réglementer, protéger et agir dans la gestion de leur patrimoine, elles ont la responsabilité de montrer l’exemple. A cet effet plusieurs actions sont envisageables. Mais à enjeu collectif, réponse collective : il s’agit de mener une action transversale auprès de l’ensemble de la population pour que l’arbre soit reconsidéré et géré de manière intégrée, et qu’il ne soit pas relégué comme une affaire de lointains spécialistes. A cet effet des opérations de foresterie urbaine ou communale sont envisagé dans l’avenir.

Voici quelques projet entreprit par des associations ou des architectes qui vont dans le sens de la réinsertion de l’arbre dans nos campagnes mais aussi dans celles du monde entier. Ils présentent donc un certain avenir et laisse entrevoir le futur de notre arbre campagnard.

Il y a 20 ans, la première action d’envergure de la Fondation Yves Rocher – Institut de France nommée « Une école, un arboretum » mobilisait les élèves de plus de 500 écoles à travers le monde pour planter des arbres. Ainsi démarrait la vocation de la Fondation Yves Rocher pour l’arbre et les hommes. S’en suivait alors un projet de reforestation au Brésil, puis un de sauvegarde ces cèdres du Liban et un autre de plantation d’arbres au Burkina Faso. Jusqu’à ce qu’en 2007, lorsque Jacques Rocher rencontre Wangari Maathai – première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix – il s’engage à planter 1 million d’arbres avec les femmes du monde entier. Aujourd’hui, la Fondation Yves Rocher s’engage à planter 100 millions d’arbres avec des ONG spécialistes de la reforestation. 49


L’association Arbres & Paysages Tarnais est un opérateur technique départemental chargé d’assurer la promotion de l’arbre et la haie champêtre. Elle réalise chaque année un programme de plantation de haies, alignements et bosquets en milieu rural sur l’ensemble du département, avec le soutien du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, du Conseil Général du Tarn,de la Fédération départementale des Chasseurs du Tarn, de l’ Agence de l’Eau Adour Garonne et de la DREAL Midi-Pyrénées. En raison de la transversalité de ses actions, Arbres & Paysages Tarnais assure un lien à toutes les échelles du territoire pour reconstituer des corridors écologiques en lien avec l’agriculture, la biodiversité et le paysage. Parallèlement aux plantations, elle s’interesse aux haies naturelles en réalisant : – des études techniques et économiques pour la réhabilitation des haies naturelles, – des plan de gestion à l’échelle des exploitations agricoles.

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Flavours Orchard est un écoquartier – ou une écocité – conçu par Vincent Callebaut qui se compose de 45 bâtisses à énergie positive (produisant de l’électricité en sus). Les bâtiments constituent une communauté de jardiniers-habitants importante intégrée à un réseau système intelligent. Ce projet se trouve en campagne chinoise. Flavours Orchard est un ville ingénieuse se basant sur le partage de ses énergies et la production alimentaire collective. Les idées ici sont autant partagées que la terre, le soleil ou le vent, car cela ne traite pas seulement de quoi produire, de quoi manger, de conditions atmosphériques et de lumière, mais aussi de rencontrer sur un terrain commun des expériences écologiques et des projets collectifs. C’est un paysage urbain ouvert à tous, sans barrière entre les structures, en faveur des relations de voisinage et des liens sociaux interculturels et intergénérationnels. Il s’agit d’un outil pédagogique sur le respect de l’environnement grâce à son plan-maître durable, ses techniques d’agriculture biologique, ses stratégies domotiques et son intégration des énergies renouvelables.

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Conclusion

Depuis quelques décennies, l’arbre a déserté l’espace et l’économie agricoles, la parcelle et la pensée agronomiques, alors qu’il était une ressource et une production directement intégrées au système d’exploitation : bois combustible et matière première, gisement de biomasse sous forme de fruits et de fourrage... source de biodiversité “auxiliaire“ et réserve de gibier, entre autres ... Le bocage ne recule pas partout, mais il tend à vieillir faute d’entretien et de valorisation. Une situation dommageable lorsqu’on connait les multiples fonctions que revêtent les arbres champêtres et les nombreux bénéfices qu’ils prodiguent au sein de nos paysages agraires, dans l’intérêt de la production agricole comme dans celui de l’ensemble de la collectivité. Car outre leur valeur écologique, on redécouvre l’utilité et le potentiel économique de l’arbre non forestier, en tant que ressource locale et gratuite, toujours accessible, et renouvelable de manière illimitée, à condition d’en assurer la présence et une gestion appropriée.

HÉRITAGE DU PASSÉ ET PROMESSE D’AVENIR En bordure ou au cœur même des parcelles, les utilités et les bénéfices de l’arbre sont encore et surtout agronomiques. Il offrent autant de paysages “authentiques“ qui collent à une réalité économique, et fondent l’attractivité des territoires et l’image des terroirs et de leurs produits. Aujourd’hui on redécouvre peu à peu ces valeurs, mais il est grand temps d’anticiper et de réaliser à quel point l’arbre n’est pas “improductif“ et devient un vaste sujet de prospective pour l’agriculture, une “agroforesterie“aux formes et aux contextes les plus variés.

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Bibliographie


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AFAHC Midi Pyrénées, L’arbre champêtre dans la trame verte et bleue en Midi-Pyrénées, mai 2013 http://afac-agroforesteries.fr/wp55


L’arbre de l’homme : un être bénéfique à la campagne Clément Bigot, Nathan Crosnier, Valentin Fontaine, Lucie Lascabes, Célestine Mouge, Johan Transler Classe préparatoire aux Grandes Ecoles du Paysage - 2016


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