Errer dans le triangle Les lignes et les symboles La Crau
Atelier 3 : Valorisation d’un domaine agricole Encadrants : Remi Duthoit, François Wattelier Conception : Xianglingrui Liu, Clément Bigot
Une syllabe pour nommer cette plaine De nombreux mots pour en parler Y entrer commence par un choix,
A mes pieds, tout est courbe
A mille pieds tout s’aplani
Errer entre Proche et lointain Toujours voir la ligne d’horizon, mais ne jamais la toucher Toujours se tourner, le ciel se tourne avec nous Toujours marcher vers le lointain, ne pas s’en approcher, Être le proche de l’horizon, se métamorphoser en galet de la steppe. Le soleil chauffe les galets, il nous irradient, Le mistral les rape, il nous dessèche, Et l’eau, Quand l’eau tombe, Je devient soudainement proche des nuages.
Carte des premières impressions de la Crau. Une multiplicitÊ de ligne dans le triangle
Carte des premières impressions de la Crau. Des horizons différents sur chaque côté du triangle et le vide de la steppe.
Partir et marcher sur la ligne
Partir et marcher entre les lignes
Je suis allongé Je vois le ciel C’est une scène de nuages Les avions passent Les oiseux passent Ce sont des lignes éphémères qui se déploient dans les airs Je vois les routes, les chemins, la trace des moutons Je vois la mer, l’étang, la flaque, Je vois la steppe, la prairie, les champs Je vois les graminées, les tiges vertes et les tiges sèchent Je vois les fleurs jaunes, une pâquerette, des galets. Je vois les Alpilles, la décharge montagneuse, le tas. Je vois les cultures, les semis, les canaux Je vois la rosé, la brume matinale, les reflets La lumière fait exister
Les lignes horizontales créent harmonie. Elles habitent le territoire de la Crau. Elles sont souillonnes, brouillonnes, volatiles et volubiles. Elles épousent le ciel Ondulantes, chatoyante, élégante. Les horizontales sont craquelées, tendues, étendues, vastes, parfois interminables, voir infinies. Elles soulignent la Crau. Le temps n’en vient pas à bout. Elles forment dentelle, mosaïque, quadrillage, Elle rayent, elles griffent, elles scindent. Elles sont plates et invisibles, mais agressives. Les horizontales offrent liberté, ouverture, poussent l’être à aller dans le lointain.
Ligne de lumière Herbes sèches mises en ligne Action humaine dans la plaine Lieu : Décharge Entressen
Ligne noire Pneus abandonnĂŠs mis en ligne Action humaine au milieu des usines Lieu : RĂŠserve de Caussur
Je suis debout Je vois le ciel Il dessine la moitié du paysage Les moutons passent Les voitures passent Ce sont des lignes éphémères qui se déploient sur la terre Je vois les pylônes électriques, les usines, les cheminées industrielles. Je vois les haies, les vergers, les arbres Je vois les barrières, les clôtures, les filets Je vois l’arbre, les roseaux, les cyprès Je vois les lampadaires, les éoliennes, les poteaux, Je vois les panneaux, les maisons, les antennes, Je vois les villes, les voitures, les personnages. Je vois la bergerie, le tas de pierre, le merlon.
La lumière fait exister Les lignes verticales créent rupture. Elles dominent le paysage de la Crau. Elles sont organisées, ordonnées, rangées strictes, Elles fendent le ciel. Affûtes, aiguisés, tranchantes. Les verticales sont bâtit, démolies, affaiblies, parfois effondrées, en ruine. Elles s’imposent à la Crau. Le temps les fatigue. Elles sont érigées, élancées, fuyante. Elles coupent, elles obstruent, elles appellent. Elles cisèlent et forment barrière sur l’horizon. Les verticales rassurent, situent, ancrent notre être dans les lieux.
Ligne dréssée Fagot de canne de provence Action humaine dans un champs Lieu : Ferme équestre vers Salon de Provence
Ligne grimpante Herbe à mouton accrochée au mur Action humaine sur une ancienne bergerie Lieu : Réserve de Caussur
L’union de l’horizontale et de la verticale donnent à voir l’étendue autrement. Le repère s’associe à l’infinie, offrant apaisement et excitation. C’est un cadre propice à l’évasion tranquille. C’est un guide du proche et du lointain, un énième appel dessinant des lignes. La profondeur de la Crau ne seraient rien sans l’homme.
Les routes et les pylônes, les haies et les bandes enherbé, les mails de platane et les chemins, tout nous invitent à fuir mais aussi à rester. L’homme a créer un écrin de ligne dans ce paysage, sûrement pour se rassurer, pour se définir comme maître des lieux. De ce travail sont nés des contrastes de lignes, des rythmes, des appels.
Canal dans la Crau Vers la Dynamite
Route sans nom En direction de la zone industrielle de Ventilon
N15 En direction de Saint Martin de Crau
Half pipe Zone industrielle du Ventilon
Plantation, mail de platanes Domaine du Merle
D31 Aux portes des Alpilles
Errer. Errer dans un désert de cailloux, dans un désert steppique. Errer sur la plaine de la Crau. Errer dans ce vaste triangle entre Arles,Salon et Fos, entre Rhône, Alpille et Étang de Berre. Comprendre les dynamiques de ce territoire nous amène à dessiner des triangles, des trilogies où chaque éléments et dépendant de l’autre : Soleil, Vent, Eau Végétaux, Animaux, Éléments naturels Steppe, Arboriculture, Prairie Oiseaux, Moutons, Hommes Agriculture, Élevage, Irrigation Militaires, Production, Industries, Déchets, Usines, Routes
La Crau est un territoire de ligne formĂŠ par un fonctionnement triangulaire
Les lignes sont le fruit de l’homme qui a dompté ce territoire. La platitude de la Crau a laissé libre court à l’interprétation anthropique. Celui ci a tiré au plus court : des lignes droites, pas une seule courbe. La ligne primaire est celle de l’horizon. Elle se compose de lignes organiques et anthropiques. L’organique, c’est à dire la forme issue de la nature, se soumet au quadrillage anthropique. Ce quadrillage horizontal s’élève pour devenir vertical, formant des rythmes, des perspectives qui animent la plaine. L’humain a peur du nulle part et de l’immensité L’humain a crée des symboles dans le triangle L’humain possède désormais des repères intimes L’anatomie humaine compose la Crau.
Titanobel Entrapise d’Êxplosifs, de forage, de minage
Autodrome de Miramas Vue du ciel