Manuel Alberto Carvalho Vicente
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
2014
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
Titre : Le Madagascar et le Portugal (1521-1557) Auteur : Manuel Alberto Carvalho Vicente Chercheur intégré du CHAM (Centro de História d’Aquém e d’Além-Mar), Faculdade de Ciências Sociais e Humanas, Universidade Nova de Lisboa/Universidade dos Açores. Chercheur associé du CLEPUL (Centro de Literatura e Cultura Lusófonas e Europeias), Faculdade de Letras da Universidade de Lisboa. Retranscriptions paléographiques : Pedro Pinto Composition et pagination : Luís da Cunha Pinheiro Centro de Literaturas e Culturas Lusófonas e Europeias, Faculdade de Letras da Universidade de Lisboa Lisbonne, août 2014 ISBN – 978-989-8577-32-0 Cette publication a été financée par des fonds nationaux par la “ Fundação para a Ciência e a Tecnologia ” (FCT) dans le cadre du Projet Stratégique «PEst-OE/ELT/UI0077/2014»
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
CLEPUL Lisbonne 2014
Table des matières Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chapite 1 Une succession de naufrages de navires portugais à l’île de Saint-Laurent (1521-1557) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Deux navires de la flotte de João da Silveira firent-ils naufrage à l’île de Saint-Laurent ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Disparition des nefs Conceição et Bastiana dans la baie . . . 3. Pedro Eanes, le français, et Pêro Vaz Roxo, font naufrage à l’île de Saint-Laurent en 1527 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Pedro Lopes de Sousa et la disparition de son navire aux abords de Madagascar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Une nef faillit faire naufrage, en 1555, à proximité de l’île de Saint-Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. La perte de la nef Nossa Senhora da Barca, en 1559 . . . . . 7. Deux nefs faillirent faire naufrage, en 1564, aux abords de Madacarcar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chapite 2 La recherche de la meillure route maritime autour de l’île de Saint-Laurent (1521-1527) . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5
11 13 15
21 21 24 27 29 30 32 57
59
6
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1. La Couronne, les Vice-Rois et les Gouverneurs de l’Estado da Índia ; leurs initiatives concernant les naufrages et la navigabilité autour de l’île de Saint-Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.1. Diogo Botelho Pereira et la recherche des naufraés en 1528 . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2. La poursuite des recherches par la flotte de Nuno da Cunha en 1527 . . . . . . . . . . . . 1.2.1. António Saldanha croise devant le campement des naufragés des nefs Conceição et Bastiana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.2. Trois nefs mouillent dans le port de São Tiago en 1528 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.3. La recontre d’un jeune homme portugais 1.2.4. Le sort des rescapés portugais sur l’île de Saint-Laurent en 1527 . . . . . . . . . . . . 1.2.5. Nuno da Cunha et les portugais qui firent naufrage à Madagascar en 1527, selon les Lendas da Índia . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.6. Nuno da Cunha et la recherche de métaux précieux et d’épices dans le port de São Tiago . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.7. L’échouage de la nef de Nuno da Cunha dans le port de São Tiago . . . . . . . . . . . . 1.3. Le Gouverneur Nuno da Cunha s’intéresse, en 1530, au sort des portugais qui avaient fait naufrage à l’île de Saint-Laurent . . . . . . . . 1.4. D. João III envoie, en 1530, Duarte Fonseca et Diogo da Fonseca à l’île de Saint-Laurent 1.5. D. João III ordonne que soient récupérés certains biens d’une nef qui fit naufrage à l’île saint-Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . .
59 60 63
65 67 70 72
76
80 81
87 88
92
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
7
1.6. Diogo Soares, envoyé de Cochin par Martim Afonso de Sousa, en 1543, pour aller à Madagascar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 2. La Carreira da Índia par le Canal du Mozambique ou par l’est de l’Île de Saint-Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 3. L’Île de Saint-Laurent dans les plans de João Pereira Dantas (1556) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 4. La Couronne Portugaise ordonne, en 1556, qu’une personne digne de confiance soit envoyée à l’Île de Saint-Laurent . . . . 120 Chapite 3 La Carreira da Índia et l’Île de Saint-Laurent pendant le règne de D. João III : les questions d’ordre économique, politique et religieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 1. Les questions d’ordre économique . . . . . . . . . . . . . . 131 1.1. Madagascar, les Portugais et le commerce régional de la Côte Orientale Africaine . . . . 136 1.2. Le trafic des esclaves à l’île de Saint-Laurent146 2. Les portugais face aux incursions françaises à Madagascar . . 151 3. L’évangélisation de l’Île de Saint-Laurent . . . . . . . . . . . 177 Conclusion Générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 Documentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 Annexes : Pièces d’archives retranscrites . . . . . . . . . . . 217
www.lusosofia.net
Ă€ mes parents
REMERCIEMENTS Au seil de cette étude, nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance à Madame le Professeur Dejanirah Couto ; ses remarques judicieuses nous ont toujours stimulé et permis de clarifier et d’expliciter notre pensée. Nous exprimons notre profonde reconnaissance au Professeur Luís Filipe Ferreira Reis Thomaz : ses remarques encourageantes nous ont permis de mener à bien le présent travail ; il a mis à notre disposition sa très riche bibliothèque à Parede (Cascais), grâce à laquelle nous avons eu accès à une grande partie de la bibliographie. Nous voulons témoigner notre gratitude au Professeur José Eduardo Franco pour l’aide précieuse qu’il nous a apportée dans la publication de ce travail. Dans cette reconnaissance, nous tenons aussi à associer Pedro Pinto, João Manuel de Almeida Teles e Cunha, Edmée Fonseca, Soline Astier et João de Chaves Bairos. Que tous ceux auprès de qui nous avons trouvé aide, conseils et encouragements veillent agréer l’expression de toute notre gratitude.
ABRÉVIATIONS D. = “ Dom ” (titre donné aux nobles portugais) ou “ Don ” (titre donné aux nobles espagnols). fo = folio. IAN/TT = Instituto dos Arquivos Nacionais / Torre do Tombo.
Pour une meilleur lisibilité et compréhension de certains textes imprimés du XVIe siècle, nous choisissons de présenter certains signes de la façon suivante : “ q ” avec signe d’abréviation = que “ Lço ” = Lourenço “ Ao ” = Afonso “ ds ” avec signe d’abréviation = deus “ xpo ” avec signe d’abréviation = christo “ Sor ” = Senhor
INTRODUCTION À notre connaissance, il n’y a pas encore eu de synthèse sur la présence (intermittente mais régulière) des navires portugais sur les côtes malgaches et il n’existe pas d’étude systématique qui prenne en compte l’ensemble de la documentation portugaise concernant Madagascar pendant le règne de D. João III (1521-1557). C’est pour remédier en partie à ce manque que nous avons entrepris cette recherche. Nous avons pensé bien faire, en commençant par une relecture personnelle des sources. Les premiers travaux d’historiens sur ce sujet n’ont pas fait preuve d’une méthodologie assez rigoureuse. Par exemple, messieurs Alfred et Guilhaume Grandidier et leur équipe publièrent entre 1903 et 1912 un recueil de documents concernant Madagascar du XVIe au XVIIIe siècle1 . La plupart des travaux historiques sur Madagascar puisent leurs informations dans cette œuvre intitulée : Collection des Ouvrages anciens concernant Madagascar (COACM)2 . Il faut préciser que dans les 1
Cf. A. Grandidier ; Ch. Roux ; Cl. Delhorme ; H. Froidevaux et G. Grandidier (sous la direction de), Collection des Ouvrages anciens concernant Madagascar, Paris, Comité de Madagascar, 1903-1912, 5 tomes. 2 Voici, à titre d’exemple, deux études sur les Portugais à Madagascar qui puisent leurs informations dans la COACM : a) A. Kammerer, La découverte de Madagascar par les Portugais et la cartographie de L’île, Lisbonne, Sociedade de Geografia de Lisboa, 1950 (cette étude est une édition à part d’un article du Boletim da Sociedade de Geografia de Lisboa, 67ème série, numéros 9/10, septembre et octobre de 1949) ; b) J.-C. Hébert, “ La découverte et la reconnaissance de Madagascar par les Portu-
16
Manuel Alberto Carvalho Vicente
sources portugaises qui y sont publiées, les auteurs nous livrent des résumés et des traductions en français mais ne nous donnent pas les textes originaux en portugais3 . La Collection des Ouvrages anciens concernant Madagascar ne présente pas tous les documents portugais concernant Madagascar. Ainsi, par exemple, plusieurs documents ignorés par les Grandidier ont été signalés par Eric A. Axelson4 et d’autres furent publiés dans la série de neuf volumes intitulée Documentos sobre os Portugueses em Moçambique e na Africa Central, 1497-18405 . gais, d’après des nouveaux documents ”, Annuaire des Pays de l’Océan Indien, XV (1997-1998), p. 347-348 (extraits de textes de F. Lopes de Castanheda, cf. les notes 29 et 31), p. 352-355 (résumés de textes de plusieurs chroniqueurs portugais, cf. les note 51 et 56), p. 368 (cf. la note 89), p. 370 (cf. la note 95), p. 372 (cf. la note 101), p. 374 (cf. la note 110), p. 377 (cf. la note 119), p. 391 (cf. la note 164), p. 392-393 (extrait d’un texte de F. Lopes de Castanheda), p. 396 (la note 180), p. 402 (cf. la note 192), p. 403 (extrait d’un texte de F. Lopes de Castanheda), p. 404 (extrait d’un texte de João de Barros), p. 405-407 (cf. les notes 200, 204 et 208), p. 408 (extrait d’un texte de Ludovico de Varthema, cf. la note 210), p. 409-412 (cf. les notes 214, 219, 220, 222 et 223), p. 413 (extrait d’un texte de João de Barros), p. 420 (cf. la note 239), p. 424-425 (cf. le notes 250, 251, 254 et 256). À propos des limitations scientifiques et des erreurs contenus dans cet article, cf. L. F. Ferreira Reis Thomaz, “ La Découverte de Madagascar par les Portugais au XVIe siècle ”, Archipel, 78 (2009), p. 179-180. 3 À la fin de l’introduction du premier tome de la COACM, une “ nota ” précise que “ les traductions des textes portugais, espagnols, italiens et latins ” publiés dans les différents tomes de cet ouvrage “ ont été faites par M. Alfred Grandidier ; celles des textes anglais par MM. A. Grandidier, G. Grandidier et Hamélius ; celles des textes hollandais et allemands par M. Hamélius ” (COACM, tome I, Paris, Comité de Madagascar, 1903, “ nota ” de la p. XV). 4 Cf. Eric A. Axelson dans son ouvrage South-East Africa. 1488-1530. Cette ouvrage paru à Johannesburg, puis à Londres en 1940 et 1957. En ce qui concerne les premières descriptions sur Madagascar, voir, par exemple, dans ce livre les documents 10, 16, 17, 21, 22, 24 (p. 242-243 et 248). Eric A. Axelson a publié à Johannesburg, en 1960, un second ouvrage, Portuguese in South-East Africa. 1600-1700, mais sans révéler des nouveaux documents sur Madagascar. 5 A. da Silva Rego [et E. A. Axelson] (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses em Moçambique e na Africa Central, 1497-1840, Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos / National Archives of Rhodesia and Nyasaland
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
17
Postérieur à l’étude d’Eric A. Axelson, Luís d’Albuquerque edita le manuscrit anonyme intitulé Crónica do Descobrimento e Conquista da Índia pelos Portugueses, conservé au British Museum (Egerton 20 901)6 . Alfred Grandidier connaissait l’existence de ce manuscrit mais il ne le fit pas traduire7 . Fernando Bandeira Ferreira8 et Humberto Leitão9 publièrent aussi des études parcellaires sur les Portugais à Madagascar. Ainsi, en tenant compte que : • Nous avons découvert plusieurs documents sur la présence des Portugais à Madagascar qui n’avaient pas encore été transcrits ni publiés et d’autres qui avaient été publiés en portugais mais pas encore traduits et utilisés par d’autres chercheurs ; Les travaux sur les relations entre Madagascar et les Portugais sont très peu nombreux et il n’existe pas d’étude systématique qui prenne en compte l’ensemble de la documentation portugaise concernant Madagascar pendant le règne de D. João III ;
[et Universidade Mondlane / Centro de Estudos de História e Cartografia Antiga do Instituto de Investigação Científica e Tropical], 1962-1989. 9 vols. 6 Crónica do Descobrimento e Conquista da Índia pelos Portugueses (Códice anónimo, Museu Britânico, Egerton 20,901). Introduction et notes de Luís de Albuquerque et lecture de Adélia Lobato, Coimbra, Agrupamento de Estudos de Cartografia Antiga / Junta de Investigações do Ultramar, 1974 (série separatas, LXXXVI). 7 A. Grandidier mentionne la Crónica do Descobrimento e Conquista da Índia pelos Portugueses dans une note infrapaginale. D’après cet auteur, ce manuscrit qui se trouve à la “ Bibliothèque du Musée britannique ” fut “ acheté en juin 1855 à lord Stuart de Rosethay ” (COACM, tome I, Paris, Comité de Madagascar, 1903, p. 5, note 1). 8 Cf. F. Bandeira Ferreira, “ Os Portugueses no Índico Ocidental : o problema do achamento da ilha de S. Lourenço ”, Actas do Congresso Internacional de História dos Descobrimentos, vol. III, Lisbonne, Comissão Executiva das Comemorações do V Centenário da morte do Infante D. Henrique, 1961, p. 163-196. 9 Cf. H. Leitão, Os dois Descobrimementos da ilha de São Lourenço mandados fazer pelo Vice-Rei D. Jerónimo de Azevedo nos anos de 1613 a 1616, Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos, 1970.
www.lusosofia.net
18
Manuel Alberto Carvalho Vicente • Les auteurs de la Collection des Ouvrages anciens concernant Madagascar publièrent en français des documents sur la présence des Portugais à Madagascar mais ils n’ont pas fait preuve d’une méthodologie assez rigoureuse (ils ne nous livrent pas les textes portugais et ne nous informent pas quand ils nous présentent des résumés ou des traductions des documents ; plusieurs documents sont tronqués; ils méritent d’être confrontées avec les originaux afin de procéder à une révision de la traduction) ; • Les sources portugaises sont peu consultées pour l’étude de Madagascar pendant le règne de D. João III et malgré les critiques aux documents portugais édités dans la Collection des Ouvrages anciens concernant Madagascar, la plupart des travaux historiques sur les Portugais à Madagascar puisent leurs informations dans cet ouvrage ;
• Étant donné que le manuscrit édité par Luís de Albuquerque ainsi que les études parcellaires de Fernando Bandeira Ferreira et Humberto Leitão furent publiés seulement en portugais et que les Malgaches ainsi que la plupart des malgachisants ont des difficultés à comprendre cette langue, nous considérons qu’il nous est possible d’être un nouvel acteur de la découverte d’une période de l’histoire des relations entre la la Carreira da Índia et Madagascar. Ainsi, tout au long de cet travail, en utilisant des sources manuscrites ainsi que des documents publiés (la plupart seulement en portugais et que ne furent pas utilisés par d’autres historiens), nous voulons essayer de répondre aux questions suivantes : a) quelles orientations et stratégies, la politique portugaise a-t-elle eu par rapport à Madagascar pendant le règne de D. João III (1521-1557) ? ; b) quels furent les rapports entre les Malgaches et les Portugais pendant cette période ? ; c) quelles incidences sur Madagascar a eu le rythme de la Carreira da Índia pendant le règne de ce roi ?
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
19
C’est parce qu’il y a eu plusieurs naufrages des navires portugais dans les côtes de l’île de Saint-Laurent ainsi que dans le canal du Mozambique que D. João III va s’intéresser sur l’île de Saint-Laurent. Énumérons donc dans le premier chapitre les naufrages et les occasions connues dans lesquelles d’autres embarcations eurent des grandes difficultés pour naviguer dans cette région pendant les années 1521-1557, et suivons dans le deuxième et troisième chapitre le développement de la politique royale portugaise ainsi que la politique des gouverneurs et des vice-rois de l’Estado da Índia vis-à-vis de cette problématique et aussi sur la nécessité d’approfondir la connaissance des côtes de l’île de Saint-Laurent et celles de l’Afrique Orientale. Nous avons procédé à une recherche des sources imprimées et manuscrites aux Archives Nationales de la Torre do Tombo à Lisbonne, à l’Arquivo Histórico Ultramarino (Lisbonne), à Arquivo da Filmoteca Ultramarina Portuguesa10 , à la Bibliothèque Nationale de Lisbonne (devenue, après le décret-loi no 90/2007, la Bibliothèque Nationale du Portugal), à la Bibliothèque d’Ajuda, à la Bibliothèque da la Société de Géographie de Lisbonne et à Bibliothèque du Professeur Luís Filipe F. R. Thomaz (Parede – Cascais). Nous avons rencontré des problèmes considérables en consultant les Archives portugaises dans la mesure où elles ne sont pas classées sous la rubrique Madagascar, ce qui nous a demandé beaucoup de temps pour trouver les documents susceptibles d’intéresser notre sujet. Nous sommes l’auteur des traductions présentées tout au long de ce travail ; dans le cas contraire, nous indiquerons le nom du traducteur. Tout en étant fidèle au style archaïsant du texte portugais, nous essaye-
10
Nous avons consulté à la Filmoteca Ultramarina les résumés des documents publiés par António da Silva Rego dans le Boletim da Filmoteca Ultramarina ainsi que des dizaines de livres microfilmés. L’Arquivo da Filmoteca Ultramarina Portuguesa détient des microfilms de fonds très divers sur l’expansion portugaise. Le fonds le plus important est issu de l’Arquivo Histórico do Estado da Índia, devenu au retour de Goa à l’Inde (1961-1962) les Historical Archives of Goa (HAG). Ces microfilms furent réalisés en 1951 et incluent les principales séries des Archives de Goa.
www.lusosofia.net
20
Manuel Alberto Carvalho Vicente
rons de faire des traductions intelligibles en franรงais ; les crochets qui se trouvent dans notre traduction indiquent des ajouts.
www.clepul.eu
Chapitre 1 Une succession de naufrages de navires portugais à l’île de Saint-Laurent (1521-1557) 1. Deux navires de la flotte de João da Silveira firent-ils naufrage à l’île de Saint-Laurent ? Le 22 mars 1516, une flotte comprenant cinq nefs partit de Lisbonne pour l’Inde sous le commandement de João da Silveira. Ce capitaine-major commandait la nef Nossa Senhora da Piedade. Les autres capitaines étaient António de Lima, Francisco de Sousa Mancias, Afonso Lopes da Costa et Garcia da Costa ; ils commandaient, respectivement, les nefs suivantes : São Simão, Nossa Senhora da Luz, Santa Iria et Nossa Senhora dos Mártires. Ces nefs doublèrent le cap de Bonne-Espérance ensemble et, ensuite, une tempête les dispersa. Toutes les sources disent que cette tempête brisa les mâts de la nef commandée par le capitane-major João da Silveira et que cette nef fut obligée de passer l’hiver à Kilwa. Par contre, les sources ne sont pas unanimes ni quant au sort des autres nefs ni quant au lieu du naufrage de quelques
22
Manuel Alberto Carvalho Vicente
unes parmi elles. Ainsi, d’après le Livro de Lisuarte de Abreu, deux de ces nefs – celle commandée par António de Lima et celle sous le commandement de Francisco Sousa Mancias – firent naufrage à l’île de Saint-Laurent1 . Selon le manuscrit la Conquista da Índia per humas e outras armas reaes e evangélicas c’est seulement la nef de António de Lima qui fit naufrage dans cette île de l’océan Indien2 . D’après Barros3 et la Relação das náos e armadas da India (British Library, Codex Add. 20902), ces deux nefs – celles de António de Lima et de Francisco de Sousa Mancias – firent naufrage dans les récifs de São 1
Cf. Livro de Lisuarte de Abreu (manuscrit 525 de la Pierpoint Morgan Library – New York), fo 34 vo - 35 ro . Nous citons à partir de : Livro de Lisuarte de Abreu, édition en fac-similé, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1992, fo 34 vo - 35 ro . 2 “ [. . . ] e indo todos em conserva fazendo sua viagem com bom tempo, este se mudou de feição em disfeito temporal contra elles que quebrou os mastros ao capitam mor e obrigou a tomar Quiloa onde invernou e deu com Antonio de Lima em S. Lourenço onde se perdeo, e com Francisco de Souza nos baixos de Sam Lazaro, donde elle so com a gente escapou : (Conquista da Índia per humas. . . , Livro primeiro, capítulo 12, fo 59 vo - 60 ro ). Nous citons ce document à partir de A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação para a História das Missões do Padroado Português do Oriente – Índia, vol. I, Lisboa, Agência Geral do Ultramar, 1946, p. 327. 3 “ Per o qual Diogo d’Unhos soube, que ante delle eram partidas cinco nãos, de que era Capitão mor João da Silveira, Trinchante d’ElRey D. Manuel, filho de Fernando da Silveira, e os Capitães das outras eram Affonso Lopes d’Acosta filho de Pero d’Acosta de Tomar, e Garcia d’Acosta seu irmão, e António de Lima filho de Francisco Ferreira, e Francisco de Sousa Mancias de alcunha, filho de Jorge de Sousa. Dos quaes os primeiros dous chegaram á Índia hum mez depois de Diogo d’Unhos, e os outros se perderam nos baixos de S. Lazaro, de que somente escapou Francisco de Sousa, e a sua gente. : (J. de Barros, Ásia – Dos feitos que os Portugueses fizeram no descobrimento e conquista dos mares e terras do Oriente, Lisbonne, Livraria Sam Carlos, 1973 (réédition en fac-similé de l’édition de 1778 : Da Ásia de João de Barros e de Diogo de Couto. Nova edição offerecida a sua magestade D. Maria I, rainha fidelíssima, Lisbonne, Na Regia Officina Typografica, MDCCLXXVIII), década III, livro I, capítulo II, p. 15 (nous citerons la décade en romain majuscule, le livre en romain minuscule, et le chapitre en chiffres arabes. Par exemple : III, i, 2).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
23
Lázaro4 . Selon Castanheda, la nef d’António de Lima fit naufrage sur la côte orientale africaine, plus précisément à Kilwa5 . Gaspar Correia ignore où alla se perdre cette nef ; d’après ce chroniquer, la nef de Francisco de Sousa Mancias fit naufrage dans les îles de São Lázaro6 . Enfin, étant donné que deux sources majeurs – Barros et Castanheda – ne mentionnent pas l’île de Saint-Laurent comme lieu de naufrage d’aucune nef de la flotte de João da Silveira et que la majorité 4
“ João da Silveira trinchante d’ElRei capitão-moor de cinco nãos partio a quatro de Abril. Capitães : Francisco de Sousa Mançias, António de Lima, Afonso Lopes da Costa, Graçia da Costa ‘seu irmão’. A nao de António de Lima se perdeo na viagem e a de Francisco de Sousa Mancias, ambas nos baixos de São Lasaro adiante de Moçambique e o capitão-moor invernou em Quiloa. ” (Relação das náos e armadas da India. . . , p. 31). Selon ce document, cette flotte commandée par João da Silveira parti de Lisbonne le 4 avril 1516. Selon Joaquim Rebelo Vaz Monteiro, les récifs de São Lázaro sont actuellement les îles Querimba, proches du Mozambique (Estudos cartográficos de uma viagem no século XVII, Porto, Faculdade de Letras do Porto, 1970, p. 173) 5 “ E durando assi esta guerra já em Agosto chegarão a Goa duas naos de Portugal, & em hua hia por capitão hu fidalgo chamado Ioão da silueira, que partira de Portugal ho anno passado por capitão mor de três naos, ele e˜ hua, e˜ outra Francisco de sousa macias, & em outra António de lima. E chegando a Moçambique, achou ho mandado do gouernador pera se ir ajuntar coele no estreito. E quer˜endo Ioão da silueira cõprir este mãdado, se partio com os dous capitães pera Quiloa, & estando hi lhe deu hu temporal muy furioso com que a nao Dantonio de lima deu á costa & saluouse a gente, & a capitaina escapou cõ os mastos cortados, que se lhos não cortarão perderasse. : (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento & Conquista da Índia pelos Portugueses, [1ère édition : 1551-1561], 3ème édition conforme à l’édition princeps, revue et annotée par Pedro de Azevedo, Coimbra, Imprensa da Universidade, 1924, livro IV, capítulo XXV, p. 418 (nous citerons le livre en romain majuscule et le chapitre en romain minuscule. Par exemple : IV, xxv). 6 “ As outras três naos andarão mal, que chegarão tarde a Moçambique e ahy enuernarão, e em Agosto do anno de 517 partirão pera a Índia mal nauegadas, e Francisco de Sousa Mancias se perdeo nas ilhas de São Lazaro, onde somente se salvou a gente que no batel se forão á nao de João da Silueira, que era á vista, e já branda a tormenta, com que também João da Silueira escapou por milagre. A outra nao d’Antonio de Lima seguio seu caminho, em que se perdeo, que nunqua mais pareceo nem nouas delle. : (G. Correia, Lendas da Índia, Coimbra, Imprensa da Universidade, 1922, Livro primeiro, Tomo II, p. 484).
www.lusosofia.net
24
Manuel Alberto Carvalho Vicente
des sources situent le lieu de naufrage de plusieurs nefs de cette flotte comme étant le récif (ou les îles) de São Lázaro, nous doutons fort des informations qui situent l’île de Saint-Laurent comme lieu de naufrage des nefs commandées par António de Lima et Francisco de Sousa Mancias.
2. Disparition des nefs Conceição et Bastiana dans la baie Le 26 mars 15277 , une flotte comprenant cinq nefs partit de Lisbonne pour l’Inde sous le commandement de Manuel de Lacerda. Ce capitaine-major commandait la nef Conceição (ou Nossa Senhora da Conceição). Les autres quatre capitaines étaient Aleixo de Abreu, Cristóvão de Mendonça, Baltasar da Silva et Gaspar de Paiva8 ; ils commandaient, respectivement, les nefs suivantes : la Bastiana9 (ou Sebastiana10 ), la São Tiago, la Frol de la Mar et la São Roque11 . 7 Cf. I. da Costa Quintella, Annaes da Marinha Portugueza, Lisbonne, Typografia da Academia Real das Sciencias, 1839, tome I, p. 38 ; Relação das náos e armadas da India. . . , p. 44. 8 Cf. Conquista da Índia per humas. . . , Livro primeiro, capítulo 6, fo 46 vo (nous citons ce document à partir de A. da Silva Rego, Documentação Ultramarina. . . , vol. I, p. 493), F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, xxxvi, p. 66 ; J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 259 ; G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 182 ; G. Correia, Crónicas de D. Manuel e de D. João III (até 1533), (éd. annotée par J. Pereira da Costa), Lisbonne, Academia das Ciências de Lisboa, 1992, p. 234 ; Relação das Náos e armadas da India. . . , p. 44. 9 Cf. Relação das náos e armadas da India. . . , p. 44. 10 Cf. I. da Costa Quintella, Annaes. . . , tome I, p. 381. 11 “ N’este anno, aos seis dias de setembro chegarão á barra de Goa duas naos do Reyno, que derão noua que do Reyno partira Manuel de Lacerda por capitão mór d’armada, que erão cinquo naos, de que erão capitães o capitão mór, e Aleixos d’Abreu, Bastesar da Silua, Gaspar de Paiua, Christouão de Mendoça em Santiago,
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
25
D’après Barros12 et Diogo do Couto13 , deux de ces nefs, celle de Manuel Lacerda et celle d’Aleixo de Abreu, s’échouèrent sur les hauts-fonds de la côte ouest de l’île de Saint-Laurent, dans la baie de São Tiago. Castanheda souligne que le naufrage eut lieu par la faute de leurs pilotes14 et Barros et Diogo do Couto affirment que tout l’ensemble du personnel embarqué sur ces nefs réussit à se sauver à terre15 . Le Livro de Lisuarte de Abreu16 et la Relação das náos e armadas da India mentionnent aussi ces deux naufrages17 . Manuel de Faria e Baltesar da Silua na Frol de la Mar, Gaspar de paiua, irmão do ayo d’ElRey, em são Roque. : (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 182). 12 “ As duas náos de que se salvou este Portuguez, que leváram a Nuno Cunha, eram da companhia de cinco, que partíram de Portugal no anno de 1527, da qual Armada hia por Capitão mór Manuel de la Cerda, e das outras quatro náos foram os Capitães Aleixo de Abreu, Christovão de Mendonça, Balthazar da Silva, e Gaspar de Paiva. Estas tres ultimas chegáram a salvamento á India em Setembro, (como se atrás escreveo) e as duas de Manuel de la Cer[260]da, e de Aleixo de Abreu se perdêram na costa Occidental da Ilha de S. Lourenço, nos baixos da Bahia de Sant-Iago : (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 259-260). 13 “ Passado isto, aos seis de Setembro, chegarão a barra duas naos do Reino, de cinco que tinhão partido, de que era capitão mor Manoel de Lacerda, que por culpa do seu piloto varou na ilha de São Lourenço, e o mesmo fez outra não que o seguia, de que era capitão Aleixos d’Abreu que ambas juntas vararão na baya de Santiago, que jaz da banda do ponente, em vinte graos e meyo : (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses / Fundação Oriente / Imprensa Nacional – Casa da Moeda, 1997, iii, 5, p. 155). 14 “ [. . . ] & Manuel de lacerda, & Aleisos dabreu, se perderã na ilha de sam Lourenço por culpa dos seus pilotos ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, xxxvi, p. 66). 15 Cf. J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 260 ; D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , iii, 5, p. 155. 16 Cf. Livro de Lisuarte de Abreu (manuscrit 525 de la Pierpoint Morgan Library – New York), fo 45 vo . Nous citons à partir de : Livro de Lisuarte de Abreu, édition en fac-similé, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1992, fo 45 vo . 17 “ O capitam-mor Manoel de Lacerda, e Aleixo de Abreu ambos se perderam na Ilha de S. Lourenço. ” (Relação das náos e armadas da India. . . , p. 44).
www.lusosofia.net
26
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Sousa résume les récits de Barros et de Diogo do Couto18 . Selon Gaspar Correia la nef de Manuel de Lacerda échoua pendant la nuit sur un des bancs de sable de la pointe sud de l’île de Saint-Laurent. Quant à la nef commandée par Aleixo de Abreu, la version de Gaspar Correia est celle qui diffère le plus des autres sources. Ce chroniqueur arrive même à se contredire : dans les Crónicas de D. Manuel e de D. João III il dit qu’Aleixo de Abreu échoua sur la côte de Sofala19 , et dans les Lendas da Índia il fait naufrager ce même capitaine sur la côte malgache (mais dans un endroit différent de celui où naufragea Manuel Lacerda)20 . D’après les Lendas da Índia, les indigènes effrayés par le nombre des Portugais, les dispersèrent et ils moururent peu à peu tandis que selon Barros21 et Diogo do Couto22 , Cf. M. de Faria e Sousa, Ásia Portugueza, [1ère édition : 1666-1675]. Traduction de Isabel F. A. de Matos et Maria Vitória G. S. Ferreira, Porto, Livraria Civilização, 1945-1947, vol. II, quatrième partie, chap. 3, p. 162 ; vol. VI, troisième partie, chap. 15, p. 155. 19 “ [. . . ] no sobredyto ano veo pera Ymdya Manell de Laçerda por capitam mor de cymquo naos – a saber – com ele Baltesar da Sylua Aleyxos dAbreu Cristouam de Mendoça Gaspar de Payva por capitães das naos / E Aleyxos dAbreu se foy perder na costa de Çofala : G. Correia, Crónicas de D. Manuel e de D. João III (até 1533), (éd. annotée par J. Pereira da Costa), Lisbonne, Academia das Ciências de Lisboa, 1992, p. 234. 20 “ Nauegando estas naos se apartarão, e Manuel de Lacerda, por erro de seu piloto, que nom soube per onde hia, se perdeo na ponta da ilha de são Lourenço, em que enseqou em huma cabeça d’arêa, de noite ; o que se depois soube pela armada de Nuno da Cunha, Gouernador, que com sua nao se perdeo n’este proprio lugar, como adiante contarey em seu lugar. E tambem Aleixos d’Abreu em outro lugar n’esta ilha se perdeo : (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 182). 21 “ [. . . ] onde sahio em terra toda a gente destas duas náos ; e feitas humas tranqueiras, dentro della se recolhêram com as armas que escapáram do naufragio, e outras cousas, que commutando per mantimentos, (de que aquela parte da Ilha não he mui abundante,) com os naturaes da terra, se foram sustentando miseravelmente, esperando que passasse alguma náo, que com sinaes que lhe fizessem os viesse tomar. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 260). 22 “ [. . . ] e foi em parte que se salvarão todos em terra : e por se segurarem da gente d’ella, ordenarão huas tranqueiras em que se recolherão com alguas armas que salvarão, e com as cousas que tiraram das naos, e que depois o mar trouxe 18
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
27
les Portugais firent des palissades à l’intérieur desquelles ils se réfugièrent avec quelques provisions et objets qui avaient échappé au naufrage et les épaves que la mer leur apporta ; ils y vécurent misérablement, échangeant quelques marchandises contre des vivres (lesquels sont rares dans cette région) et espérant qu’il passerait par là un navire auquel ils pourraient faire des signaux pour qu’il vint les sauver.
3. Pedro Eanes, le français, et Pêro Vaz Roxo, font naufrage à l’île de Saint-Laurent en 1527 Après la mort de D. Henrique de Meneses – le gouverneur de l’Estado da Índia –, en 1526, Pedro de Mascarenhas, le capitaine de Malacca, lui succéda. Étant donné que ce dernier avait eu des difficultés à arriver à Goa, on dut ouvrir le deuxième document – la segunda via – qui indiquait qui serait celui qui remplacerait Pedro de Mascarenhas. Le roi D. João III affirmait dans ce document qu’en cas de décès de Pedro de Mascarenhas, Lopo Vaz de Sampaio serait le nouveau gouverneur de l’Estado da Índia. Ainsi, avant l’arrivée de Pedro de Mascarenhas à Goa, Lopo Vaz de Sampaio commença à gouverner cet État malgré l’opposition d’un grand nombre de Portugais qui s’y trouvaient. Le roi portugais fut informé de cette situation par Francisco de Mendonça et il prit conscience que de possibles conflits pourraient éclater entre Pedro de Mascarenhas et Lopo Vaz de Sampaio23 . a terra, com o que se ficarão sustentando miseravelmente, comutando com os da terra (que era muito falta de mantimentos n’aquella parte) alguas cousas poucas, deixandose ficar ali esperando que passasse algua não a que fizessem sinal pera os tornar. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , iii, 5, p. 155). 23 Sur les questions qu’on vient d’évoquer et les conflits qui éclatèrent entre Pedro de Mascarenhas et Lopo Vaz de Sampaio, voir : F. Lopes de Castanheda, História do
www.lusosofia.net
28
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Selon Castanheda, D. João III envoya immédiatement un message par Pedro Eanes, le Français24 , où il affirmait que Pedro de Mascarenhas était le vrai gouverneur de l’Estado da Índia. D’après Gaspar Correia, D. João III envoya ce message par Pêro Vaz Roxo25 et Pêro Eanes. Ces deux chroniqueurs soulignent que ce message n’arriva pas à l’Inde. Le récit de Castanheda dit que le navire commandé par Pedro Eanes naufragea dans l’île de Saint-Laurent26 . Gaspar Correia affirme que Pêro Vaz Roxo et Pêro Eanes, atterrirent sur la côte de cette île, contrairement aux instructions qu’ils avaient reçues, dans le but de s’y livrer au pillage ; ils s’y perdirent tous les deux27 . Descobrimento. . . , VII, xii, p. 26 ; J. de Barros, Ásia. . . , IV, ii, 1, p. 124-132 ; IV, ii, 2, p. 132-141 ; IV, ii, 4, p. 149-154 ; IV, ii, 5, p. 154-160 ; IV, ii, 6, p. 160-166 ; G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 11-225. Cf. J. Borges de Macedo, Um caso de luta pelo poder. . . , p. 31-210. 24 Le pilote et capitaine Pedro Eanes, le Français, commanda un navire qui explora l’île de Saint-Laurent en 1514-1515 (cf. J. de Barros, Ásia. . . , III, i, 1, p. 5-6). Il fut aussi le capitaine d’un navire de la flotte qui partit en 1519 de Lisbonne sous le commandement de Jorge de Albuquerque (cf. F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VI, xv, p. 23 ; VI, xx, p. 34). Gaspar Correia donne plusieurs informations à propos de “ Pero Eannes Francez ” en Orient (Lendas da Índia, II, p. 603-604 et 609). Sur ce pilote, voir : L. de Albuquerque, “ Pedro Eanes ”, J. Serrão (sous la direction), Dicionário de História de Portugal, vol. II, Lisbonne, Iniciativas Editoriais, 1971, p. 2. 25 Sur Pêro Vaz Roxo, voir : IAN/TT, Chancelaria de D. Manuel I, liv. 15, fo 171 vo ; Â. Domingues, “ Pêro Vaz, dito o ‘Roxo’ ”, L. de Albuquerque (sous la direction), Dicionário de História dos Descobrimentos Portugueses, vol. II, Lisbonne, Círculo dos Leitores, 1994, p. 1063-1064. 26 “ E b˜e parece que adiuinhando el Rey de Portugal estas reuoltas que se poderião seguir, como soube per frãcisco de mendoça que dõ Anrrique de meneses era falecido & lhe subcedera Pero mazcarenhas por cuja ausencia Lopo vaz de sam Payo gouernaua a India, por atalhar ás diuisões que poderia auer mãdou logo Pedreanes frãces em hu nauio cõ recado que auia Pero mazcarenhas por verdadeyro gouernador : & este se perdeo na ilha de sam Lourenço & não ouue effeyto o que el rey quisera. : (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, xii, p. 26). 27 “ [. . . ] logo á pressa despachou dous nauios que partirão após as naos, em que mandaua que Pero Mascarenhas gouernasse a India até elle prouer. Dos quaes nauios vierão capitães Pero Vaz o Roxo, e Pere Annes Francês, a que ElRey encar-
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
29
D’après Castanheda28 et Barros29 , Diogo Botelho Pereira aida Nuno da Cunha à conquérir Mombasa et, ensuite, ce gouverneur Nuno da Cunho l’envoya au Portugal30 .
4. Pedro Lopes de Sousa et la disparition de son navire aux abords de Madagascar Selon le manuscrit la Conquista da Índia per humas e outras armas reaes e evangélicas, le capitaine-major Pero Lopes de Sousa arriva à Goa le 10 septembre 1539 et, ensuite, partit de Cochin vers Lisbonne, très probablement avant la fin de mars 1540, et fit naufrage à l’île de Saint-Laurent31 . Gaspar Correia affirme que ce Pero Lopes de Sousa était le frère de Martim Afonso32 , le gouverneur de l’Estado da Índia, et qu’il partit regou que passassem á India antes da partida das naos ; o que elles nom fizerão, porque se forão á ilha de São Lourenço buscar que roubar, onde ambos se perderão, que se qualquer d’elles passara á India cessárão todolos males que forão e Pero Mascarenhas nom perdera tamanha honra. Nosso Senhor sabe o porque lh’aprouve que assy fosse. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 225). 28 Cf. F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxviii, p. 154 et 156. 29 Cf. J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 7, p. 297-298. 30 À propos de la vie de Diogo Botelho Pereira, voir, à titre d’exemple : D. do Couto, Da Ásia. . . , V, i, 2, p. 8-14 ; VI, viii, 1, p. 141. 31 “ A 10 de Setembro deste anno de 1539 chegarão a barra de Goa sinco naos ou como acho do catalogo dellas que se guarda na nossa secretaria, seis naos, das quaes vinha por capitam mor Pero Lopes de Sousa que tinha partido de Lixboa na capitania Santa Cruz a 24 de Março ; que voltando depois para o reyno se foi perder na ilha de S. Lourenço. ” (Conquista da Índia per humas. . . , Livro quarto, capítulo 5, fo 185 vo ). Nous citons ce document à partir de A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação Ultramarina. . . , vol. I, p. 535. 32 Martim Afonso de Sousa fut le gouverneur de l’Estado da Índia de 1542 à 1545.
www.lusosofia.net
30
Manuel Alberto Carvalho Vicente
de l’Inde et n’arriva pas à Lisbonne. Cette même source n’affirme pas que Pero Lopes de Sousa fit naufrage à l’île de Saint-Laurent ; elle dit seulement que Martim Afonso y avait envoyée Diogo Soares afin de s’enquérir des nouvelles de son frère Pero Lopes de Sousa qu’il croyait perdu sur les côtes de cette île33 .
5. Une nef faillit faire naufrage, en 1555, à proximité de l’île de Saint-Laurent Selon une lettre du père António de Quadros, écrite à Goa le 18 décembre 1555, une des cinq nefs qui partirent le 1 avril 1555 de Lisbonne vers l’Inde faillit faire naufrage sur les récifs de Saint-Romain34 et, ensuite, sur d’autres récifs qui se trouvent à treize lieues ces derniers35 . Cf. Alexandra Pelúcia, Martim Afonso de Sousa e a sua linhagem : trajectórias de uma elite no Império de D. João III e de D. Sebastião, Lisbonne, 2007 (Thèse de doctorat présentée et soutenue publiquement mais pas encore publiée). 33 “ Em maio chegou a Goa Diogo Soares, que Martim Afonso Gouernador mandára em huma carauella com huma fusta, que fosse correr e buscar a ilha de São Lourenço, a ver se achaua Pero Lopes de Sousa irmão do Gouernador, que não auia d’elle noua no Reyno, que desapareceo n’aquella viagem que partio pera o Reyno de Cochym, quando deitou ao mar os escaruos viuos dos pobres homens, e as arqas da roupa que mandou pera terra, como já atrás contey. E o Gouernador mandou lá Diogo Soares em sua busca, cuidando que poderia lá ser perdido ; o qual Diogo Soares andou pola ilha ao roubo fazendo prezas, d’onde trouxe muyto dinheiro e escaruos. ” (G. Correia, Lendas da Índia, IV, p. 275). Correia mentionne encore dans un autre texte que le gouverneur Martim Afonso envoya “ Diogo Soares em huma carauella com a sua fusta, que fosse correr a ilha de São Lourenço, a vêr se achava nouas de Pero Lopes de Sousa, irmão do Gouernador, que auia presunção que lá se perderia. ” (G. Correia, Lendas da Índia, IV, p. 266). 34 Aujourd’hui Cap Andavaka, sur la côte sud-est (cf. COACM, Vol. II, p. 5). 35 “ Logo em passando o Cabo, se começou a dizer que aviamos de ir por fora da Ilha de São Lourenço, não porque não fosse tempo de ir por dentro, mas dizem que
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
31
era o anno bonançoso, e que timião dentro algumas calmarias, com que invernassem em Moçambique ; derão-nos a este tempo huns ventos mui rijos, que era a popa para Moçambique, que nos durarão 4 dias ; todavia tomamos o caminho por fora, e coremos aquelles dias grande tormenta, quasi sem velas, porque não levavão mais que ametade da vela grande quasi amainada ao meio do mastro ; [. . . ] o primeiro dia de Agosto, cuidava o piloto que estava por fora da Ilha de São Lourenço 150 legoas, e outros fazião-se alem 100, mas não era assi, porque os dias que nos estivemos quedos as correntes das agoas que vinhão a terra nos trouxerão a ella, de maneira que não estavamos senão norte-sul com a Ilha de São Lourenço ; vierão huns ventos escasos e, como elles cuidarão estar tanto avante, começarão a caminhar o norte, cuidando que fazião caminho pera a India e, caminhando assi, vespera de Nossa Senhora das Neves, viemos dar em huns baixos, que se chamão de S. Romão, que estão na ponta da Ilha de São Lourenço, arebentava mais de 3 ou 4 lanças em alto ; quis Deos Nosso Senhor que foi hum homem pescar, en que hos vio, estando nos pouco menos de huma legoa delles, o qual com vento tão fresco, como nos traziamos, se anda em pouco mais de mea ora, e dizem que estavamos la em seis ou sete braças de agora somente, demandando a nao sinco ; se vieramos por ali mais tarde, ou aquelle homem não acertara de ir a pescar, todos ouveramos de morrer, porque não tinhamos remedio de sair em terra, como os da outra nao que se perdeo ; quando se começou a nomear “baixos” foi tão grande o pasmo da gente, e ainda do piloto, que foi a não a elles hum pedaço, sem aver quem a desviace ; eu estava então confessando, e não sinti nada a couza, mas dipois da confição que sai fora, verdade que não vi homem na nao que estivesse em si, com estarmos ia fora dos baixos. [. . . ] dispois de Deos nos ter livrado de tão grande perigo, dous dias, ainda que era tarde cantamos mui solenemente humas / / vesperas a Nossa Senhora e a outro dia missa ; aquella noute logo hiamos dar em outros baixos, que estão daquelles treze legoas, os quais não estavão na carta do piloto ; quis Deos Nosso Senhor, com a industria de hum marinheiro, que os tinha na sua carta, e assi se soube que nos iamos a perder outra ves. Aiuntou o capitão a gente do mar, pera ver se era aquillo verdade ; concluirão que, por si ou por não, se desviassem e, porque o piloto não fazia muito caso dos baixos, polos não ter na sua carta, mandou disviar a nao muito pouco ; quando isto vi, não me pude ter que não me fizesse marinheiro ; fui-me ao capitão a lhe dar rezão de quão mao caminho levamos, e caio nisso, porque ele tambem estava descontente delle ; fes desviar mais a não, e muito mais, e contudo isso passamos huma so legoa delles, como o outro dia vimos, que estivemos duas legoas delles a maior parte do dia ; o outro dia a noute, nos iamos arvorar em terra da Ilha de São Lourenço porque, dispois que vimos os baixos, fomos por dentro ao longo da ilha, mas virão-na huns homens que vigiavão e ainda com isso não querião os que a governavão desviar a nao, dizendo que os marinheiros vião mal e que não era
www.lusosofia.net
32
Manuel Alberto Carvalho Vicente
6. La perte de la nef Nossa Senhora da Barca, en 1559 Étant donné que nos avons trois sources assez diverses de ce naufrage, nous présenterons le récit de la História Trágico-Marítima avec des annotations provenantes du texte de Diogo do Couto36 et de l’édition imprimée en 1566 à Lisbonne qui se trouve à la bibliothèque du Palácio Ducal de Vila Viçosa37 . Dans l’œuvre História Trágico-Marítima – un recueil de récits de naufrages publié en 1735 et 1736 par Bernardo Gomes de Brito38 – e terra ; foi necessario ao capitão mandar de seu poder absoluto desviar a nao muito ao mar, e assi fizerão, e ainda ao outro dia pola manhã nos achamos tres ou quatro legoas della, na qual distancia ao longo da ilha ai muitos baixos. : “ Carta do Padre António de Quadros para os Irmãos de Portugal, da Companhia de Jesus (Goa, 18 de Dezembro de 1555) ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação para a História das Missões. . . , vol. 6 (1555-1558), Lisbonne, Agência Geral do Ultramar, 1951, p. 62-65. Cette lettre se trouve à la Bibliothèque d’Ajuda (Lisbonne), manuscrit 49-IV-49, fo 217 vo - 222 vo . 36 Cf. D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, v, 2, p. 352-354 et 356-358 ; VII, vi, 1, p. 6 ; VII, vi, 3, p. 16 ; VII, viii, 1, p. 163-164 et 173-179. 37 Cette édition fut imprimé en 1566 à Lisbonne par Marcos Borges. Un seul exemplaire est connu, celui de la bibliothèque du Palácio Ducal de Vila Viçosa. Selon Giulia Lanciani, qui a comparée les trois récits – ceux l’édition de Lisbonne, de l’História Trágico-Marítima et de Diogo do Couto –, celui l’édition de Lisbonne diffère dans l’éxposition des evénements et dans le style. Pourtant, les différences dans l’amplification et la modification des eléments de l’histoire ne permetent pas de conclure que cette édition de Lisbonne était la source primaire du récit de ce naufrage. En effect, Gomes de Brito paraît avoir eu accés à une autre source, inconnue aujourd’hui ; à ce propos, cf. Giulia Lanciani (introduction et lecture), Santa Maria da Barca. Três testemunhos para um naufrágio, Lisbonne, Imprensa Nacional-Casa da Moeda, 1983, p. 7. 38 B. Gomes de Brito, História Trágico-Marítima em que se escrevem chronologicamente os Naufragios que tiverão as Naos de Portugal, depois que se fez em exercício a navegação da Índia, Lisbonne, Oficina da Congregação do Oratório, 1735-1736.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
33
il y a un texte qui décrit le naufrage de la Nossa Senhora da Barca ; nous ignorons l’auteur de ce texte mais tous nous fait penser qu’il est un rescapé de ce naufrage39 . Selon ce récit, cette nef partit de Lisbonne le 2 mai 155740 . Étant donné qu’elle partit très tard de Lisbonne, elle fut obligée de passer Nous citons à partir de : História Trágico-Marítima. Texto integral (édition de Neves Águas), s.l., Publicações Europa-América, s. d. (2 vol.). 39 L’auteur décrit le voyage de cette nef de Lisbonne vers l’Inde et, ensuite, il affirme : “ nous partîmes de Cochin, le 19 janvier. . . ” : “ Partimos de Cochim aos dezanove de Janeiro, em uma quinta-feira, à oito horas do dia, e fomos a nossa viagem até termos vista das ilhas de Mamale : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 152). 40 “ No princípio do ano de 1557, mandou El-Rei D. João o III, de saudosa memória, preparar cinco naus para mandar à Índia, de que deu a capitania-mor a D. Luís Fernandes de Vasconcelos, filho do arcebispo de Lisboa, D. Fernando de Meneses, que escolheu a nau Santa Maria da Barca, em que D. Leonardo de Sousa tinha chegado da Índia, para ir nela. [. . . ] Estando estas naus prestes e carregadas para darem à vela, abriu a nau capitania uma água tão grossa que se ia ao fundo, e chegou a ter em si catorze palmos dela ; e acudindo os oficiais para a remediarem, não somente lhe não puderam tomar a água, mas nem saberem por onde a fazia ; antes viam que cada vez lhe crescia mais, porque nem bombas, nem barris, nem outras vasilhas, que corriam por andaimos, lha puderam esgotar em muitos dias, trabalhando de dia e de noite. Vendo El-Rei que se ia gastando o tempo, mandou fazer as outras naus à vela e que aquela se descarregasse ; o que eles fizeram, despejando-a toda com muita pressa ; para verem se lhe achavam por onde fazia esta água [. . . ] [151] [. . . ] [152] [. . . ] Foi tomada a água com grande alvoroço, e tornou a carregar, porque disseram os oficiais que ainda tinha tempo, e quando não pudesse passar á Índia, ficaria invernando em Moçambique ; e assim deu à vela a dous de Maio. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 150-152).
www.lusosofia.net
34
Manuel Alberto Carvalho Vicente
l’hiver au Brésil41 ; elle arriva à Goa le 3 septembre 155842 . Cette nef repartit le jeudi 19 janvier 1559 de Cochin pour le Portugal. Le 9 mars elle se trouva à 60 lieues de l’île de Saint-Laurent ; le samedi 11 mars, l’eau commença à entrer en grande quantité dans la nef43 , et c’est seulement le jour suivant que les navigateurs réussirent à savoir qu’elle y entrait par la poupe44 . Alors, malgré l’opposition de 41
“ [. . . ] e foram seguindo sua derrota ; e na costa da Guiné acharam tantas calmarias que os deteve setenta dias ; e tomando parecer sobre o que fariam, assentaram que fossem invernar ao Brasil, porque era muito tarde ; e logo se fizeram na volta da baía de Todos-os-Santos, onde chegaram a catorze de Agosto, véspera de Nossa Senhora da Assunção. D. Duarte da Costa, que aí estava por governador, foi logo desembarcar o capitão-mor e muitos fidalgos que iam na nau, a quem agasalhou, banqueou e deu pousadas à sua vontade, e o mesmo fez a toda a mais gente da nau, a quem deu mantimentos enquanto ali esteve. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 152). 42 “ [. . . ] e D. Luís Fernandes de Vasconcelos chegou a Moçambique a dous de Maio do ano seguinte de 1558, onde o viso-rei D. Constantino de Bragança lhe fez muitos gasalhados ; e achando ali a nau Patifa, de que era capitão João Rodrigues de Carvalho, quer por chegar tarde não pôde passa à Índia, tomaram provimentos e água ; partiram a cinco de Agosto e chegaram à barra de Goa a três de Setembro ” (B. Gomes de Brito, História . . . , vol. I, p. 152). 43 “ [. . . ] onde estiveram até que no ano seguinte de 1559 despachou o viso-rei as naus para irem tomar carga a Cochim, e daí para o reino, onde se foi também embarcar D. Luís Fernandes de Vasconcelos na sua nau Santa Maria da Barca. Partimos de Cochim aos dezanove de Janeiro, em uma quinta-feira, à oito horas do dia, e fomos a nossa viagem até termos vista das ilhas de Mamale, onde andámos três dias em altura de dez graus escassos. Daí fomos nossa derrota, não com vento, mas com calmarias e bonança, até aos nove de Março, que estivemos em vinte e cinco graus e dous terços. Ao meio-dia seríamos da ilha de S. Lourenço sessenta léguas, e ao quarto da prima os entrou o veto sudoeste e tomámos [153] as velas e lançámo-nos ao pairo no bordo lés-sueste e andámos até ao sábado antemanhã, que foram onze do mês. Estando dando à bomba no mesmo sábado, ao quarto da madrugada deram mais do que costumavam a dar, e então disse o guardião ao calafate que fosse ver abaixo, porque havia dous palmos de água sobre o palmejar, havendo dous relógios que davam à bomba : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 152-153). 44 “ Ao domingo pela manhã quis Nosso Senhor, com darmos toda a noite às bombas e nunca levarmos mão delas, esgotar a água de maneira que pudemos julgar
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
35
certains et pour éviter le pire jetèrent beaucoup d’épices à la mer45 . Diogo do Couto nous donne la raison de ce problème. Selon lui, les sept nefs doublèrent l’île de Saint-Laurent sans difficulté ; ensuite, elles furent surprises par un cyclone dans la région de Natal, à environ deux cent trente lieues du cap de Bonne-Espérance46 . Parmi ces nefs, trois arrivèrent à Lisbonne47 , une naufragea sur l’île de São Tomé48 , vir da popa ; e com isto foi o alvoroço tamanho na nau, que lhes parecia que já tínhamos acabados nossos trabalhos, ao menos a quem não entendia que mal era fazer água por popa. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 153). 45 “ Com isto nos fomos ao paiol das velas, começámos de lançá-las no cabrestante com mais resguardo, do que depois, por nossos pecados, esses poucos que escapámos lhes vimos dar fim ; e tirámos muitos sacos de gengibre e lacre para cima, e por serem de alvitres houve muitos homens que, não sabendo o que nisso ia, fizeram muitos requeri[154]mentos, parecendo-lhes que estávamos em toda a bonança, e não olhando que fazíamos isto por proveito de todos ; e o primeiro que se havia de botar, havia de ser dos homens pobres, como se botou, ou eles o botaram. Digo isto, porque neste tempo havia homens que em vez de ajudarem se punham a fazer requerimentos ao capitão e ao mestre que não bulissem com a fazenda, que se perderia. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 153-154). 46 “ Todas estas náos, assim a de D. Luiz Fernandes de Vasconcellos, como a em que hia Francisco Barreto, e as mais, que partiram de Cochim, foram seguindo sua derrota com tempos Levantes até dobrarem a Ilha de S. Lourenço, e irem demandar a terra do Natal. E chegando à primeira ponta della, que está em trinta e hum gráos da banda do Sul, duzentas e trinta leguas do Cabo da Boa Esperança, pouco mais, ou menos, lhes deo huma tormenta geral, e mui rija, que as abrangeo a todas, e as tratou de maneira, que foi a total causa de as mais dellas se perderem, humas mais de pressa, outras mais de vagar, conforme ao menor, ou maior impeto com que as alcançou, sem estarem á vista humas das outras. Ficáram desta tempestade (que dissemos) os ventos tão rijos, e contrarios, e os mares tão grossos, empolados, e cruzados, que as fez andar ás voltas com grande trabalho, e perigo ; e o que as tratou peior foram os muitos dias de pairo que tiveram, que as deixou abertas, e desgovernadas, com curvas quebradas, cavilhas torcidas, e [164] entremichas arrebentadas, como aconteceo á náo de Francisco Barreto, de quem logo trataremos. Gastáram estas náos em demanda do Cabo de Boa Esperança todo o mez de Março. ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 163-164). 47 Ils s’agit des nefs la Tigre, la Castelo et la Rainha (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 164). 48 Cf. D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 164.
www.lusosofia.net
36
Manuel Alberto Carvalho Vicente
deux réussirent non sans grande difficulté à gagner le Mozambique49 et une – Santa Maria da Barca (ou Nossa Senhora da Barca)50 , sous le commandement de D. Luís Fernandes de Vasconcelos51 – naufragea aux proximités de l’île de Saint-Laurent. La nef Nossa Senhora da Barca souffrit plus que les autres des effets du cyclone ; elle fut très endommagée, et pour cette raison l’eau entra en grande quantité dans la cale. Malgré tous les efforts entrepris pour faire sortir cette eau, elle ne cessait d’augmenter dans la nef et les officiers prirent la décision d’accoster52 . 49
À propos des nefs la Graça et la Patifa qui réussirent à arriver à l’île du Mozambique, cf. D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 164-173. 50 Diogo do Couto affirme que D. Luís Fernandes de Vasconcelos partit de Cochin pour le Portugal, à la fin de janvier 1559, dans la nef la Galega (Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 162-163) mais, ensuite, il dit que ce gentilhomme fit ce voyage sur la nef la Nossa Senhora da Barca (Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 173). D’après ce même chroniquer et une autre source, D. Luís Fernandes de Vasconcelos partit de Lisbonne vers l’Inde sur la nef la Santa Maria da Barca (D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, v, 2, p. 353 ; Relação das náos e armadas da India. . . , p. 68-69). 51 Sur D. Luís Fernandes de Vasconcelos – le fils de D. Fernando de Menezes, archevêque de Lisbonne – et sur les difficultés qu’il rencontra avant son départ de Lisbonne vers l’Inde ainsi que lors de ce voyage, voir : D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, v, 2, p. 352-354 et 356-358 ; VII, vi, 1, p. 6 ; VII, vi, 3, p. 16) ; Vicente do Salvador, História do Brasil [1ère édition : 1627]. Édition de Capistrano de Abreu et Rodolfo Garcia, São Paulo, Comp. Melhoramentos de São Paulo, 1931, p. 206-207. 52 “ Esta náo, que (como já dissemos) se chamava N. Senhora da Barca, passou muito maior trabalho que todas, porque parece que a tomou a tormenta mais em descuberto, e mais perto, e a abrangeo com mór furia : teve tantos contrastes, os ventos tão rijos, e os mares tão grossos, e cruzados, que com o pairar, e trapear, abrio por muitas partes, e começou a fazer grandes aguas, pelo que foram sempre dando ás bombas, sem nunca as largarem das mãos de dia, nem de noite, nem ella se poder estancar, nem vencer com ellas ; antes foi a agua crescendo tanto, que lhe cubrio a primeira cuberta assima do porão, o que causou em todos os da náo grande temor, e desconfiança. Os Officiaes acudíram todos a trabalhar pela lançar fóra com muitos barrís, que vasavam de dous em dous, por andaimes que fizeram nas escotilhas, a que todos os da [174] náo se foram revezando, sendo D. Luiz o primeiro, que acudia a todo trabalho, sem descansarem hum momento, nem comerem senão com os aldropes, e cordas nas mãos, mal, e pouco ; e foi tamanho o trabalho, que vencia já a todos de maneira, que quasi não tinham mãos, nem braços pera o aturarem. Vendo-se os
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
37
Le mardi 14 mars, on essaya de réparer la nef mais sans grand résultat53 . Dans l’après midi, le capitaine D. Luis Fernandes de Vasconcelos, le pilote, le maître et plusieurs officiers décidèrent de se diriger vers la côte la plus proche et de mettre la chaloupe à la mer54 . Officiaes naquelle miseravel estado, houveram por seu conselho arribarem, e virem varar aonde melhor pudessem ; : (D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 173-174). 53 “ À terça-feira, que foram catorze do mês, tendo acabado de fundear, que seria à meia-noite, começámos de cavar o lastro e desfalcar ; e andando nisto, víamos que vinha respondendo a água da popa ; e quando era o juízo dos que andavam debaixo, respondia tanto avante como a escrava do couce. Ver nisto a gente que andava debaixo, le[155]vantar um choro de maneira que, uns abraçados com outros, caíam para uma banda e para outra, começando a sentir seu mal, do que se lhe oferecia, causava assaz lástima. Começaram a cortar as escoas para ver se respondia por alguma costura, e vendo que respondia de baixo, aumentaram o pranto, de maneira que foi sentido dos de riba, e foram o guardião e o carpinteiro dizer ao capitão-mor a sorte da água ; ao que respondeu que fizessem seu oficio o mais secreto que pudessem. E eles se tornaram abaixo ; e andando com o rastro, parece que fez alguma presa, e não respondeu a bomba, e ficaram assim ambas as bombas sem tomar água ; e com isto foi tamanho o alvoroço da gente que dizia era já a água vencida, que lhes parecia que eram já nossos trabalhos acabados. Neste comenos metemos três monetas, dizendo que a nau, ainda expedida da vela, não faria tanta água. Mandaram então dar à gávea ; e parece que forçou a nau, e se desfez a presa, e se muita água fazia dantes, muita mais fazia então. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 154-155). 54 “ No próprio dia à tarde, andando nisto tão triste, sem contentamento, quando se devia supor de quem assim ia e com os olhos via tanto infortúnios, mandou o capitão-mor chamar a conselho o mestre, piloto e os mais oficiais e alguns homens que o entendiam, e pôs-lhes diante o que a tal tempo se lhe oferecia, e que dissessem seu parecer, para com isto fazer o que fosse melhor ; e mandou a um homem, que se chamava Francisco Arnau, que ia por marinheiro, filho de um mestre que foi na carreira, o qual disse seu parecer, e era que deviam de ir ao noroeste de dia, que era demandar a costa, até verem vista da terra ; e tendo suspeita da dita costa ser suja, que podiam botar o batel fora e mandar o capitão-mor homens de quem se fiasse, para nele irem andando diante da nau ; e com isto, e com verem terra, trabalharia a gente ; e sendo mais a nossa desaventura do que era, pois ali a tínhamos, sem sabermos a certeza de quanto éramos dela (porque o piloto se fazia cinquenta léguas, o sota-piloto sessenta e ele trinta e [156] oito e outros mais e outros menos) e que para espelho disto via que nenhum piloto se fazia com a terra do cabo, e quando se fizesse com ela e a visse, o mais acertado era ir buscá-la, e que assim teriam os homens
www.lusosofia.net
38
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Le mercredi 15 mars, la nef fut très endommagée par le vent et malgré tous les efforts entrepris pour la réparer et la faire sortir l’eau, la situation devint très inquiétante. Beaucoup d’autres marchandises furent encore jetées par-dessus bord55 . Le jeudi matin, la plupart des hommes ne voulaient plus travailler. En effet, ne mangeant plus depuis huit jours, ils étaient très affaiblis et découragés56 . Certains priaient et d’autres faisaient des rademais ânimo para trabalharem, e veriam se achavam algum porto para se meter a nau, maiormente havendo a necessidade que se via ; e que indo no bordo da terra tinham mais certa a salvação que no bordo do nordeste, como iam ; e que este era o seu parecer, o qual eles houveram por bom, o capitão-mor, mestre, piloto e a mais gente que ali estava. E nisto assentaram, e mandaram governar ao noroeste : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 155-156). Selon Couto, les officiers, se voyant perdus, dirent en secret à D. Luís Fernandes de Vasconcelos que, puisqu’il n’y avait plus de solution pour éviter la perte la nef et puisqu’ils n’étaient plus qu’à 12 ou 15 lieues du premier cap de la côte Ouest de l’île de Saint-Laurent, tous ceux qui le pourraient devraient se sauver dans le canot (D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 175 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 52). 55 “ Quarta-feira pela manhã, indo assim governando a lés-ordeste, se nos rompeu a vela no estai, e indo amainando, a verga se achou larga das roscas e caiu a nau para a banda de estibordo e levou a verga consigo e quebrou todos os braços, e a vela foi toda ao mar, e tomando posse dela, nos levou a maior parte, e nos houvera de levar a verga e quebrar o mastro se lhe não acudiram o guardião e o carpinteiro da nau, que lhe passaram um virador por debaixo das entenas, como bocas ; e com isto tiveram a verga, até que acudiu a gente que andava debaixo, e lhe guarneceram dous aparelhos, um de encontro do outro, e consertámos o enxertário e virámos a verga mais acima, e fomos assim correndo com o papa-figo de proa pouca cousa guindando, e mais uma moneta cingida no castelo ; e fomos desta maneira até a tarde, alijando muitas caixas de roupa e as dos homens do mar, aquele que primeiro botava a sua se tinha por mais ditoso em podê-la lançar : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 156 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 53). 56 “ Vindo a manhã de quinta-feira, que amanhecemos sem mastros e sem bombas, que era o mais necessário de que estávamos desamparados, não nos faltando a misericórdia de Deus começámos a fazer lestes a nau e botar quartéis fora e as amarras ; e o contramestre, por outra parte, andava clamando que dessem à bomba, porque não havia quem o fizesse, pois uns se metiam nos camarotes ; outros se escondiam e estavam rezando, e se os chamavam diziam que se estavam encomendando a Deus, e já que haviam de morrer tão cedo, como esperavam, que os deixassem ; outros
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
39
aux. L’après midi de ce même jour et le vendredi 17 mars, plusieurs hommes réussirent, après quelques tentatives, à mettre la chaloupe à la mer57 . Une fois dans la chaloupe, le capitaine choisit les personnes estavam escalavrados do leme, que a noite passada tinha quebrada dous pinções a uma cana, e houvera de matar um homem e quebrou-lhe um braço, que houvera de perder. Com isto não havia quem trabalhasse, porque viam quão pouco aproveitava o dar da bomba, e mais com a gente andar toda morta de muito trabalho e haver oito dias que os homens não comiam ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 158 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 54). 57 “ A quinta-feira ao meio dia-dia começámos a querer fazer leste para botarmos o batel fora, cousa que parecia risco fazê-lo, por quão maltratado vinha ; e com ir um marinheiro que se chamava Pedro Álvares, do Porto, que ali faleceu, dizer ao mestre que determinássemos botar o batel fora, como logo começámos de deitar, e fazer de duas entenas uma cruzeta, e um cadernal na chapa do castelo, e com aparelhos guarnecidos, se foi o guardião a baixo, e o contramestre em cima, a chamar a gente que viesse ajudar a botar o batel fora, a qual estava metida pelos camarotes de popa e de proa, uns, com terem para si que era cousa escusada o trabalho ; e outros, com dizerem que quem havia de ir no batel que o tirasse ; e outros, com fazerem jangadas para se botarem ao mar, como de feito botaram ; e alguns vieram, com vergonha, ajudar ao batel ; e outros com lhe dizerem que haviam de vir no batel ; e andaram nisto toda a noite ; e tendo-o já quase em cima, lhes tornou a cair, e abriu pela proa, com deixar a roda nos aparelhos ; e eram de feição que, vendo o batel desta maneira, se metiam debaixo de um pedaço de tilha que tinha, e andaram toda a noite sem o poderem suspender ; e vindo a manhã, se guarneceram três aparelhos com [159] brogueiros por baixo, com trincas, e com muitos cabos curtos o tiveram em cima. Tornou a quebrar um virador e tornou abaixo ; e tudo isto era por mau azo do mestre, que a este tempo, e ao mais, andou mortal em tudo quanto fazia e não tinha sossego nenhum. A tudo neste tempo D. Luís estava presente, e vendo como se azava mal a tirado do batel, se foi com outros homens para o propau, dizendo : ‘Já isto é feito tudo por de mais.’ A este tempo todos andavam já confessados ; e veo então um frade de S. Francisco à proa, onde estavam juntos muitos homens fazendo o que era necessário para o batel ; saiu fora, dizendo : ‘Oh irmãos, lembrai-vos do que Nosso Senhor padeceu por nós ; trabalhai, que ele será connosco’ ; absolveu o batel, se vinha alguma cousa má nele ; e nisto o guardião e piloto de uma banda, e o mestre e contramestre da outra, esforçando a gente quanto podiam, porque a este tempo não havia quem disso não tivesse necessidade, pôs-se a gente aos aparelhos e botaram o batel fora. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 158-159 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 54).
www.lusosofia.net
40
Manuel Alberto Carvalho Vicente
qu’il voulait emmener avec lui et, une heure et demie plus tard la nef naufragea58 . Dans cette chaloupe très endommagée 59 personnes embarquèrent avec cinq caisses de marmelade, six fromages et un baril d’eau. Avec beaucoup de difficulté firent gréer cette chaloupe59 . 58
“ [. . . ] e meteu-se D. Luís dentro por lho dizerem, e estando metido, se metia muita gente a que ele tinha dado licença, e outra muita, com medo de se desfazer o batel, se tornaram a sair fora, muito confiados, parecendo-lhes que o batel os tornaria a tomar, o que foi bem avesso do que eles cuidaram ; e quando foi ao dar da carreira do batel, iriam nele até dez ou quinze pessoas, e dando o mar jazigo, lhe deram carreira com levar ao redor de si mais de vinte pessoas das que menos confiança tinham de vir nele. Lançado o batel, tornou a dar uma grande pancada na nau e se acabou de arrombar de todo, e não levava mais oficiais que o contramestre, por ir doente, e outros muitos pelo mar ; e outros estavam esperando pelo batel que tornasse, o qual se ia alongando da nau, com não ter com que se chegar ; e nisto, uns se lançavam ao mar, outros em jangadas e outros chamando por quantos santos havia ; outros morriam, e outros andavam a nado, e vinham ao batel, dos quais foi o [160] guardião e o sota-piloto e outros muitos homens ; e D. Luís estava com uma espada na mão, com que não deixava entrar ninguém, com tenção de tomar o piloto e o mestre e alguns homens de obrigação, que ficavam na nau ; e vendo que não podia tomar o dito piloto, que andava em uma jangada no mar todo nu, a todos causava grande mágoa ver acabar tão honrada pessoa como Pêro dos Banhos, quanto mais a D. Luís, que lhe era afeiçoado ; e vendo qua o não podiam tomar e se vinha a noite chegando, andou recolhendo uns moços que andavam a nado, e mais outros que vinham em uma jangada ; e andando nisto, disse um homem marinheiro, por nome Francisco Arnau : ‘Senhores, dai graças a Nosso Senhor que já lá vai a nau,’ E haveria obra de uma hora e meia que seríamos fora dela, que foi aos dezassete de Março, em uma sexta-feira, havendo oito dias que vínhamos correndo com a nossa desaventura. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 159-160 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 55-57). 59 “ E quando foi noite, que nos achávamos no mar em um batel arrombado, e sem remos mais que quatro, e sem vela, sem mastro e sem agulha, nem mantimentos (que não levávamos mais de cinco caixas de marmelada e seis queijos e um barril com obra de dous almudes e meio de água para cinquenta e nove pessoas) e os mares que nos comiam, engenámos de quatro zargunchos uma verga, e de um remo um mastro, e de uma colcha branca de marca meã uma vela, com que fomos correndo aquela noite pelo caminho de su-sudoeste e do sudoeste ; e quando amanheceu, que foi aos dezoito de Março, que era um sábado, véspera de Ramos, engenhámos outra vela de outra colcha vermelha de marca pequena ; e o vento sendo a lés-sueste, fomos a loeste ou a lés-nordeste, e regíamo-nos por um relógio ; e fomos correndo todo aquele
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
41
Le dimanche 19 mars, D. Luís Fernandes de Vasconcelos autorisa l’équipage à manger une petite tranche de marmelade et à boire une très petite quantité d’eau. Vers minuit ils arrivèrent prés de la côte et, ensuite, ils abordèrent sur un îlot60 . Le lundi, ils réussirent à passer la barre d’un fleuve et ils débarquèrent. Ensuite, ils mirent un retable sous un arbre et prièrent61 . Dans ce lieu, où ils réparèrent la chaloupe, dia, dando sempre continuamente a seis andainas às bombas, e lançámos pela proa ao batel, pela banda de fora, um mnataz com um anixo forte, que sustivesse o batel que não fizesse tanta água : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 160). Selon Couto, soixante personnes embarquèrent dans le canot. D. Luís voulait retourner pour prendre le Père Fernando de Castro, mais il ne voulait pas s’en aller, en prèferant rester avec les gens qui étaient dans la nef (D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 176-177 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 57-58). 60 “ Ao domingo seguinte, que foram dezanove de Março, que vínhamos já com algum alvoroço de terra, nos mandou dar D. Luís uma talhada de marmelada tamanha como uma castanha, e não grande, um frasco de água, que depois foi medido e não tinha mais que um quartilho e meio de água para doze pessoas ; e havendo três dias que deixámos a nau, quando foi à meia-noite nós seríamos com terra, e fomos ter junto de uns ilhéus, que estavam um tiro de falcão de terra, e não levávamos fateixa, senão uma pedra de afiar, que pesava uma arroba, e dela engenhou o guardião uma fateixa ; de pedaços de [161] cabos fizemos obra de quinze braças até dezoito ; e com isto nos chegámos bem à ressaca dos ilhéus e surgimos, e quis nosso Senhor, nos ter até pela manhã. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 160-161). Le récit de Couto confirme ces informations (D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 177 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 58-59). 61 “ Segunda-feira pela manhã, que foram vinte de Março, em amanhecendo, mandaram seis ou sete pessoas a nado à terra, e indo acharam um rio de água doce que parecia o Tejo, e tornaram alguns deles com recado ao batel, começaram a dizer que havia rio de água doce ; e assim pareceu que tinham acabado seus trabalhos ; e com isto andaram até às oito horas do dia, que seria meia maré-cheia, para entrarem no rio, por ter muito ruim barra ; e entrando com muito trabalho, não olhando a saída que tal podia ser, nem menos o tempo não oferecia olhar, pela muita pressa e trabalho com que vinha a gente entrando pela boca do rio, que se entrava de lés-sueste e oés-noroeste. Entrando, mandou o capitão-mor aos da terra que levassem um retábulo e o pusessem ao pé de uma árvore ; e fomos em procissão todos, dando muitas graças a deus, pedindo misericórdia, indo D. Luís dizendo as ladainhas com muitas lágrimas. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 161 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 59-60).
www.lusosofia.net
42
Manuel Alberto Carvalho Vicente
ils ne croisèrent pas d’indigènes et trouvèrent très peu de fruits62 . Le 21 mars, le capitaine encouragea ses hommes à réparer leur chaloupe et ses voiles ainsi qu’à trouver de la nourriture. À la fin de la journée chacun reçut une douzaine de petits poissons et cinq fruits63 . Le mercredi 22 mars, des hommes mirent la chaloupe à l’eau. À ce moment-là, ils 62 “ Tornando da procissão, varámos o batel, e vendo como vinha, parecia cousa impossével vir tanta gente em cousa tão pequena e tão mal negociada de tudo ; e vendo que era terra despovoada de gente e mantimentos, mandou D. Luís que fossem alguns homens buscar algum remédio de comer de frutas ; que quem o achasse, que o trouxesse, para ele por sua mão o repartir igualmente por todos os outros ; que consertassem o batel os que pudessem, porque neste tempo, uns se lançavam, como mortos, pelo chão, e outros iam aonde achassem alguma maneira de comer. E vindo este tempo teria a gente obra de quinze búzios, que eram tamanhos como pelotas de jogar meninos ; partiram-nas por todas as pessoas que haviam na companhia, e foi partido pelo contramestre e guardião diante de D. Luís, e quando veio a noite deram a cada pessoa duas frutas, que são tamanhas como uma noz grande ; e com isto passou a gente, havendo quatro dias que não comia, e muitos da companhia havia mais de oito, que com o trabalho lhes não lembrava nada. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 161 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 60). 63 “ A vinte e um do mês, amanhecendo, se ergueu D. Luís cedo e mandou chamar a gente, dizendo-lhe o que a tal tempo se requeria, e quem tão bem o entendia, que nos lembrássemos que em nossa mão estava agora salvar-nos ; e olhássemos o que Nosso Senhor tinha feito por nós, e por isso nos rogava que trabalhássemos por consertar o batel, e que não tínhamos outra salvação senão Deus e ele ; que rogava muito que uns fossem ao batel, outros à vela e outros a buscar de comer ; o que muito folgavam de fazer, indo uns a pescar, e outros a tomar caranguejos, e outros a apanhar frutas e outros a consertar o batel ; e foi de maneira que, de alcançar um homem um banco que estava lavrando, caiu para uma banda e a enxó para outra, com fra[162]queza que tinha ; e vindo ao jantar, por não perdermos o costume e maneira de portugueses, chamávamos, e ali vinham os que eram idos a buscar de comer, e uns traziam uns peixinhos à maneira dos peixes-reis, e não tamanhos, e outros traziam frutos, e com isto se repartiu o peixe, que se tomou com uns panos, e se dividiu pela gente obra de uma dúzia por pessoa, e quando veio a tarde, a cada um cinco frutas, à honra das Cinco Chagas. Quando veio a tarde chegou um homem a D. Luís com quatro ou cinco laranjas, dizendo : ‘Senhor, eis aqui fruta da nossa terra’ ; com a qual se fez um novo pranto e choro ; e não tendo maneira de fogo, acertou trazer D. Luís uma pedra de Cambaia, e feriu fogo com que queimámos o batel e o consertámos. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 161-162).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
43
se trouvaient par 18o 75’ de latitude Sud64 . Ensuite, ils remontèrent le fleuve pendant une lieue puis ils passèrent la nuit sous des arbres dont ils mangèrent les fruits qui leur firent beaucoup de mal65 . Le 23 mars, ils continuèrent à remonter le fleuve pendant deux lieues et, ensuite, ils retournèrent à l’embouchure66 . Le samedi 25 mars, des marins réussirent à passer la barre et ils partirent en direction de l’île de SainteAndevoranto se trouve par 18o 56’ de latitude sud. “ Aos vinte e dous, pela manhã, botámos o batel ao mar com umas falcas pequenas, com lhe fazermos, das duas colchas e um pedaço de pano que trazíamos, uma vela, e mais remos. Disse então : ‘Filhos, muito bem sabeis da maneira em que estamos, e que não sabemos mais que estarmos aqui neste rio ; e Cosme Cordeiro e alguns de vós outros e eu tomámos o Sol e achámos que está em dezanove graus menos um quarto ; e se este rio tem saída para a banda do nordeste, como faz mostras nas cartas, receio que ao sair desta barra passemos algum trabalho, por quão ruim parece ; e por isso minha determinação é irmos por este rio acima, se vos parece bem, e se acharmos saída, não pode ser tão ruim como esta ; e senão tornaremos para baixo, que ao menos não nos há-de faltar água, que é o principal. Disseram todos que assim lhes parecia bem, que fizesse Sua Mercê o que entendesse. Com esta determinação nos fomos pelo rio acima, e fomos dormir obra de meia légua adiante donde estávamos, e dormimos debaixo de umas árvores, e o batel amarrado a elas ; as quais tinham umas frutas, e a gente começou a comer com a fome que tinha, e as mais das pessoas que comeram houveram de rebentar com esta fruta, e mais com umas sementes que havia à maneira de grãos. E assim estivemos aquela noite ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 162). 66 “ [. . . ] e amanhecendo, fomos para cima e achámos uma sorte de sapal ; e com isto, e com não termos modo de saída e os ares serem carregados e as forças poucas, tudo se ajuntava. Estava a gente tão mortal que não havia homem que tomasse remo nem o pudesse tomar, e fomos obra de duas léguas pelo rio acima, até darmos em seco ; e fomos então à terra, e não achamos que comer, nem tão-somente as frutas que vimos em baixo ; e tomámos umas figueiras bravas e começámos de comer, e mandou D. Luís que as cozessem e se aproveitassem, que as comeríamos, e se assim as não comêssemos que nos matariam ; e assentámos de tornar para baixo. Parece que em tornando se esforçava a gente, que quem não tomou remo à ida, o tomou à vinda, e chegámos onde consertámos o batel. À boca da noite fizemos uma [163] procissão, por ser dia de Endoenças, pedindo misericórdia ; e D. Luís com a Cruz diante, dizendo a ladainha, até ao pé da árvore, em que estava o retábulo, que foi a vinte e quatro de Março, em uma sexta-feira. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 162-163). 64 65
www.lusosofia.net
44
Manuel Alberto Carvalho Vicente
-Marie67 . À midi, ils aperçurent une almadie (longue pirogue creusée dans un tronc d’arbre) emplie de Noirs mais ils s’en éloignèrent. Une demi-lieue plus loin, ils trouvèrent par 18o de latitude Sud un petit îlot où ils accostèrent. Ils y cueillirent beaucoup d’oranges. Ensuite, ils s’en allèrent et ils arrivèrent à île de Sainte-Marie pendant la nuit68 . Le dimanche de Pâques, les navigateurs abordèrent dans cette île et ils y cueillirent une grande quantité d’oranges. Ils y trouvèrent trois ruisseaux d’eau de très bonne qualité. Dans cette île, un Noir vint à leur rencontre mais, puis s’en alla ; plus tard, ils virent deux autres indigènes. Le marin Giraldo Fernandes alla à leur rencontre mais ils 67
“ Ao sábado, que foram vinto e cinco do mês, pela manhã, determinámos de sair fora, e por ser pouca a água disse o guardião ao capitão-mor e ao contramestre que lhe não parecia bem sairmos tão cedo, que esperássemos para haver mais água ; e contudo determinámos de sair ; e saindo, atravessou o batel com ir a maré tesa para dentro, onde esperámos que houvesse mais maré ; e quando fomos para sair disse o guardião que disséssemos uma ave-maria a Nossa Senhora da Nazaré ; e nisto pusemo-nos ao remo, com darmos à vela ; sendo já na barra, quebrou em nós um mar, e após ele outro muito maior, que nos houvera de meter no fundo, e nos arrastou o batel, e quebrou a verga, que era um bambu grosso, e valeu-nos ir o guardião de proa com outro homem que levava um traquete lesto, que era de mantas ; e quando a gente viu o batel arrasado, foi tamanho o alvoroço que estiveram muito perto de desmaiar, e corríamos muito risco de nos perder, e fomos assim correndo nossa rota caminho da ilha de Santa Maria. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 163). 68 “ E quando foi ao sábado ao meio-dia, vimos uma almadia com negros ; eles, vendo-nos, fugiram de nós ; e indo mais avante obra de meia légua vimos uma ilhota pequena que estava em dezoito graus. Aqui foram muitos homens fora a ela e acharam muitas laranjas, que foi mantimento para a maior porte da nossa jornada, porque havia homem que comia vinte laranjas ; e aqui estivemos aquela noite, e nisto insistiu o guardião e alguns homens, que fizeram com que partimos com o vento susudoeste muito rijo, e fomos correndo até a meia-noite para um bolcão ao mar, e fomos a ele, dizendo que era terra. Aqui havia muitos pareceres avessos dos outros, que diziam que não era terra ; e quando foi às duas horas depois da meia-noite, achámo-nos com a ilha de Santa Maria, que está da terra quatro léguas ; e parece que, ainda que fôramos muito correntes na navegação, não tomáramos melhor porto, que não parecia senão que Nossa Senhora nos trazia pela mão, porque nunca pusemos a proa do batel em terra que não achássemos água e infinidade de laranjas, que era o nosso pão. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 163 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 61).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
45
s’enfuirent. Alors, D. Luís Fernandes de Vasconcelos envoya un garçon leur donner un cadeau qu’ils acceptèrent avec beaucoup de précautions. Alors d’autres indigènes arrivèrent à qui les Portugais achetèrent du riz, des bananes69 et beaucoup de poules et de cannes à sucre. Les marins restèrent là jusqu’au lundi après-midi et, pendant ce temps, beaucoup de femmes et de garçons indigènes vinrent les observer70 . Le lundi après-midi, au moment où les Portugais s’en allaient, beaucoup d’indigènes arrivèrent en chantant sur une almadie. Alors les Portugais leur achetèrent une vache ainsi que beaucoup de poules et de riz71 . Le mardi, tandis que les navigateurs faisaient rôtir la viande 69
Dans tout ce récit nous traduisons figos (figues) par bananes. “ Aos vinte e seis de Março, dia de Páscoa da Ressurreição, saímos em terra na ilha de Santa Maria, onde achámos muitas laranjas, e em quantidade da longura do batel três ribeiras de água muito serena e boa, e em saindo veio ter connosco um negro, o qual se achou come salteado, e disse, como por acenos, que ia e que logo vinha. Mandou o capitão-mor recolher todos, receando alguma traição, por não saber que gente era e terem dela sempre má suspeita ; e estando nisto, vimos dous negros por cima de umas pedras falando de maneira de espanto e [164] queixume, como que queriam perguntar que gente éramos. E nisto entendemos pelos maneios da fala que víamos falar. E estando nisto por muito espaço, perguntou o capitão-mor se havia alguém que fosse lá falar com eles ; e não havia ninguém que lá fosse senão um marinheiro chamado Giraldo Fernandes, que foi lá, e eles fugirão dele à carreira ; e nisto mandou-lhes D. Luís, por um moço pajem da nau que aí vinha, um meio chandel feito em duas partes, que lho desse, e eles o não quiseram tomar senão de uma banda de uma ribeira e os nossos da outra, e nisto vieram mais. Então disse o guardião se tinham alguma cousa de mantimento para vender ou resgatar ; e o capitão-mor não queria, mas pelo ver tão desejoso de ir, o mandou, e que levasse alguns pedaços de panos, e tafetá e pedaços de pregos. E chegando, começou a resgatar arroz, figos, e muitas galinhas e canas-de-açúcar, e assim estivemos aqui este dia e mais a segunda-feira seguinte até tarde, no qual tempo vinham muitas mulheres e moços a ver, e diziam-nos que nos não fôssemos, que nos iriam buscar mantimentos. As mulheres traziam umas esteiras à maneira de saias, vestidas, e corpinhos como em Portugal, e os homens panos da mesma erva. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 163-164 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 61). 71 “ E à segunda-feira à tarde nos quiséramos partir ; e por não termos toda a gente no batel, por serem a mariscar, nos detivemos um pedaço, e em nos partindo vimos vir uma almadia com muita gente, que vinham cantando e acenando que esperássemos 70
www.lusosofia.net
46
Manuel Alberto Carvalho Vicente
de la vache, deux almadies arrivèrent en provenance de l’île de Saint-Laurent72 . Le mercredi matin, les Portugais partirent de l’île de Sainte-Marie en direction d’une autre île qui se trouvait dans la baie d’Antão Gonçalves. Ils y arrivèrent la même nuit73 . por eles, e traziam uma vaca para vender, e disseram-nos que fôssemos para terra, e iam diante mostrando-nos o caminho, cantando, e lançámos o guardião em terra para a comprar ; e arredámo-nos deles, e o capitão nos rogou que encomendássemos a deus o guardião, que o guardasse, já que se punha em perigo para nos trazer de comer ; e estando nisto, resgatou a vaca por um pedaço de pano, e de ferro, e pedaços de tafetá e uns bastões de cristal ; e ali mais resgatou muitas galinhas e arros ; e a regra que nos dava a cada pessoa, era uma galinha para quatro e uma colher grande de arroz para cada pessoa, e às vezes para duas, e o mais mantimento eram laranjas, que o tempo não era para mais, porque não tínhamos resgate nenhum ; e isto que aí havia foi achado no batel, que o metera um homem do mar que morrera na nau ; e com tudo isto, o que podia resgatar alguma cousa por fralda de camisa, o fazia às escondidas, e havia muitos que não traziam mais que o manto da camisa e os bocais por mostra, porque lhes era muito defendido por D. Luís, à uma por não haver resgate, à outra por não ficarem despidos ; e com tudo isto, e com mais que nesta parte defendiam, não aproveitava ; e isto de feito e de vista que por mim passou ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 164). Le récit de Lisbonne raconte que quand ils étaient à l’île de Santa Maria leur objectif était d’arriver au port d’Aro car ils savaient que les navires portugais avait l’habitude d’y aller et que le chef d’Aro connaissait les portugais (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 61-62). 72 “ [. . . ] de maneira que essa noite se matou a vaca, e comeu-se à terça-feira, e estando-a assando, vieram da ilha de S. Lourenço duas almadias, em que vinha muito mantimento e duas vacas, arroz, mel e figos e com prazer das outras vacas [165] abriram mão da outra, e enfim não resgataram nenhuma e ficámos sem uma e sem outras. E disto sucederam alguns desgostos entre o capitão-mor e a gente. Estivemos aqui todo este dia de terça-feira, e dormimos a noite seguinte. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 164-165). 73 “ À quarta-feira, que foram, que foram vinte e oito de Março, pela manhã, partimos da ilha de Santa Maria caminho de outra ilha, que estava na baía de Antão Gonçalves, e nós tínhamos para nós que estava na boca ; e fomos lá ter à baía, à quarta-feira à noite, e dormimos da banda do nordeste a uma aba, que fazia abrigo ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 165). Le récit de Lisbonne ajoûte qui tous les peuples de la côte savaient déjà de la présence de ces portugais (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 62).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
47
Le vendredi, ils achetèrent encore du riz, des poules et beaucoup de miel car il y en a en grande quantité dans toute l’île de Saint-Laurent. Ensuite, ils longèrent la côte nord-est de cette baie. Étant donné que les vents leur étaient contraires, ils restèrent quinze jours sans pouvoir sortir de cette baie74 . Le 5 avril, sans en être encore sortis, ils pénétrèrent dans un petit fleuve où ils restèrent trois jours, achetant de nouveau du riz, des poules, du miel, des bananes et des pieuvres. Alors le fils d’un cheik du pays y arriva ; il parla avec D. Luís Fernandes de Vasconcelos et lui offrit un coq et peu de riz. Les Portugais lui donnèrent un bonnet rouge, quelques petites perles et un morceau de tissu rouge75 . Le jour suivant, son père arriva – le sheik, que les gens du pays appellent Feluz –, avec deux coqs et une petite quantité de riz, et il 74
“ [. . . ] e no dia à noite de sexta-feira estivemos fazendo resgate de arroz, galinhas e muito mel de abelhas, que há muito na ilha toda. E estando o guardião resgatando, e não tendo mais com que resgatar, descalçou os calções e resgatou com eles ; e não o mandou chamar o capitão-mor, que viesse embarcar ao batel para nos irmos, que tínhamos bom tempo, e fomos correndo à baía pela banda do mar, do nordeste, cuidando ser a ilha que nos dizia o roteiro, e que tinha saída, e fomos até irmos ter vista da ilha, que está dentro no saco da baía, e não achámos saída, a qual ida foi mais por teima que por outra cousa, por quererem dar crédito ao roteiro ; e não achando saída fizemos um bordo de sudoeste para a contrabanda donde viemos, onde andámos quinze dias sem podermos sair fora com ventos pela proa, com remar alguma calada a barlavento, com muita chuva, vento e frio, de noite e dia ; porque havia noite, que estava toda a gente em pé para escorrer a água que chovia, que já não pretendiam mais que escorrê-la de si. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 165 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 62). 75 “ E nisto andámos resgatando mantimento, e aos cinco de Abril partimos da banda da baía, do sudoeste para o nordeste, que não pudemos ir à ponta, por ser o vento escasso ; e metemo-os em um rio pequeno, onde estivemos três dias resgatando arroz, galinhas, mel, figos e polvos, mais caro tudo do que soíamos achar atrás donde vínhamos. Aqui veio um filho do xeque da terra, a que eles chamam Feluz, e esteve falando com D. Luís, e trouxe de presente um galo e um pouco de arroz, o qual traziam de fora do rio, e lhe deram um barrete vermelho e algum aljôfar, de que faziam pouca conta, e mais um pedaço de pano vermelho pintado. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 165 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 63).
www.lusosofia.net
48
Manuel Alberto Carvalho Vicente
reçut un bonnet, un peu de petites perles et un bracelet76 d’argent77 . Le 7 avril, le Portugais achetèrent un sanglier à très bon prix parce que les autochtones n’en mangeaient pas78 . Le 9 avril, ils quittèrent ce fleuve79 et le 11 avril, la baie ; ils entrèrent alors dans une zone 76
Memória : anneau ou bracelet. “ E ao outro dia pela manhã veio o pai, e trouxe dous galos e um fardinho de arroz, e levou outro barrete e mais um pouco de aljôfar e uma memória de prata. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 165). Le récit de Lisbonne ajoûte : “ O capitão-mor lhe deu u˜ a memória d’Ormuz e um pedaço de taficira, com que se logo cobriu. Toda esta gente não traz mais que panos encachados, que fazem da casca de u˜ a árvore, tecidos em teares como os nossos, e as mulheres cobrem-se da cinta para baixo com u˜ as esteiras e com os mesmos panos. Folgou muito, e convidou muitas vezes o capitão-mor para que fosse ao seu lugar, onde não foi. ” (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 63). 78 “ No terceiro dia foi um homem cortar um palmito bravo e deu-o a D. Luís, e comeu dele, e houvera de morrer com ele e mais quantos o comeram ; os quais todos deitaram sangue pela boca em postas, e tomavam unicórnio ; e neste porto nos trouxeram uma vaca para resgatarmos, com lhe darmos um astrolábio e muitas cavilhas de ferro ; eles não queriam e levaram-na e [166] resgatámos um porco do mato, barato, e isto porque não o comiam ; e neste dia, por não termos resgate de panos, nos disse D. Luís : ‘Filhos e irmãos, bem sabeis que não temos com que haver de comer, e eu não o tenho, porque muito bem sabeis que não trago aqui mais que um pouco de aljôfar, o qual não tem valia nesta terra, porque se a tivera eu o gastaria, como sabeis, de muito boamente ; agora minha determinação é esta : que já que meus pecados quiseram que assim fosse, o que queria e vos rogo, é que alguns de vós outros que têm camisas e ceroulas as dêem, para comermos todos igualmente e não pereçam uns e vivam outros ; e quem tiver duas camisas dê uma, e quem tiver duas ceroulas o mesmo.’ E todos deram as que tinham, e as mandou entregar a Belchior Dias, sota-piloto, para se resgatarem da sua mão ; e como diziam tais palavras, eram para sentir, a quem as ouvia de quem sempre deu e fez mercês e amizades, e ver-se em tanta míngua, que camisas velhas estava pedindo com as lágrimas que lhe corriam pelo rosto abaixo ; e isto digo, porque lhas vi cair muitas vezes nesta nossa desaventura ; e o mais comum mantimento que tínhamos eram laranjas de muitas maneiras. Neste rio vimos muita madeira da nau. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 165-166 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 62). 79 “ Aos 9 de Abril pela manhã, nos saímos do rio, e demos uma grande pancada com o batel em uma pedra, que no-lo houvera de arrombar ; e nisto disse D. Luís ao guardião que visse ele e a mais gente que em qual invocação de Nossa Senhora queriam que prometesse uma esmola, que ele a prometia. Escolheram eles então 77
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
49
d’écueils. Là, deux almadies les conduisirent à une petite île de sable où ils restèrent trois jours80 . Le 13 avril, les navigateurs quittèrent cet endroit et arrivèrent prés d’un village de Noirs. Le roi de ce pays envoya deux almadies à la rencontre des Portugais. Plus tard, ce même roi vint rendre visite à D. Luís Fernandes de Vasconcelos à qui il donna du riz, des bananes et du miel81 . Nossa Senhora do Monte, e ele a prometeu, e foi, por cada pessoa que ali vinha, um cruzado ; e fomo-nos meter na ponta da baía, ao abrigo de umas pedras, porque não podíamos sair por ser muito o vento, e aqui estivemos dous dias. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 166). 80 “ Aos onze de Abril saímos da ponta da baía e metemo-nos por entre os recifes, que lançavam ao mar uma boa meia légua, e assim fomos dando em seco por muitas vezes, como quem sabia mal aquela paragem ; e quando veio o dia vieram a nós duas almadias, que nos levaram a uma coroa de areia que estava entre o recife e a terra, e ali estivemos três dias e duas noites, e mandou o capitão ao guardião que fosse a terra a resgatar, e resgatou uma vaca por panos e ferros, e deu mais o seu astrolábio por ela, por lha não quererem os negros resgatar, e mais estando para nos irmos ; e resgatou um porco. E neste tempo que estávamos para partir desta coroa, aconteceu que tendo o guardião lá na povoação a resgatar algumas esteiras, ou arroz, parece que deu aos negros uns dous calções ; e importunando-o tanto que lhos descosesse ele, pelos não escandalizar, lhes disse que viessem ao batel, que lá lhos consertariam, por se ver salvo deles ; os quais negros vieram à coroa e acharam Cosme Cordeiro, contramestre, e Francisco Arnau, marinheiro, e tanto os importunaram, dizendo que lhes fizessem dali cada um seu pano para se cobrirem, que enfim lhes houveram de fazer a vontade ; mas por não terem agulha com que lhos cosessem, fez Cosme Cordeiro uma agulha de pau, com que mal ou bem [167] lhos fizeram como pediam, ficando-lhes os fundilhos que despois resgataram por arroz, mel e figos, que tão famintos de resgate estavam ; e entendido é que a necessidade os fez usar destas traças por não terem outro remédio. Neste porto nos mostraram muitas vacas, se quiséssemos resgatar, e nós não tínhamos já nem tão-somente arroz, que era o que mais pretendíamos haver, e alguns polvos. Todo o comer que comíamos nesta viagem foi sem sal ; não o fazem nesta costa toda, salvo em Aro, aonde depois fomos ter. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 166-167). 81 “ Partimos desta coroa aos 13 de Abril pela manhã, e houve alguns homens que disseram que não partíssemos, dos quais foi António Sanches, que sempre era o que mais impedia as partidas dos portos ; e vindo o guardião de terra, onde andara à noite fazendo aguada, a qual se fazia em alguns bambus que tínhamos resgatado,
www.lusosofia.net
50
Manuel Alberto Carvalho Vicente
e quando viu que se punha dúvida à partida, disse ao capitão-mor : ‘Senhor, isto não é tempo para aguardarmos mais, partamo-nos ; e olhe V. M. que nos falta o mantimento e não temos resgate para mais, e será isto causa de maior trabalho do que temos passado, e por isso parece bem partirmos agora, que temos bonança, para o recife que nos falta para passar. E vendo D. Luís isto, mandou que nos fôssemos logo, que não tínhamos outra saída senão aquela, que nos encomendássemos a deus e rezássemos uma ave-maria a Nossa Senhora da Nazaré ; e saímos às nove horas do dia pelo recife, com o vento sueste e lés-sueste bonança, e os mares vanqueiros, que davam trabalho ao batel. No próprio dia à tarde chegámos a uma povoação de negros, da qual com ter novas de nós, ou com ver embarcação diferente, mandou o rei daquela terra duas almadias com galinhas, arroz, figos e dous cocos ao capitão-mor, que lhe rogava muito que fosse à sua terra, que lhe daria o mantimento que houvesse mister ; e o capitão-mor mandou dar ao negro um pouco de aljôfar, o qual o não quis tomar, dizendo que o mataria seu senhor se tal tomasse ; e fomos ter a uma ilhota que está obra de meia légua da sua povoação, e mandou-se ao guardião que fosse lá, e levou consigo Giraldo Fernandes, e que fosse ver que homem era aquele, que tantas palavras de espírito mostrava ter, e que lhe dissesse como estava ali, e que vinha perdido. O qual rei, como viu lá o guardião e o outro homem, mandou que se assentassem e lhes dessem de comer, que vinham cansados ; e meteu-se em uma almadia e veio onde estávamos, e trouxe consigo um fardo de arroz, figos e mel de abelhas e deu-os a D. Luís, mostrando por sinais estar muito pesaroso por nossa perdição, e certificou a toda a pessoa, vira a D. Luís chorar muitas lágrimas, e dizer com uma voz muito quebrada ao Céu estas palavras : ‘Oh Senhor, muitas graças vos dou por me terdes chegado a este estado, que falando, sou mudo, e ouvindo, sou surdo !’ Isto a fim de não entender o que El-Rei lhe dizia para lhe responder ; e esta era uma das maiores faltas que tínhamos em nossa desaventura, que não nos entendiam, nem nós a eles. Estando nisto, mandou D. Luís dar um limão em conserva, e ele o tomou e partiu com uma faca, [168] e deu dele a quantos trazia em sua companhia : E nisto chegou o guardião e disse a D. Luís o muito agasalhado que lá lhe mandara fazer, e que ainda não vira naquela terra negro de tanto aparato e tanta criação como aquele, e que fizesse conta dele, porque parecia de muita estima, assim o serviço dos seus como na obediência que lhe davam. E nisto disse o mouro que se queria ir, fôssemos com ele, que nos mandaria dar o necessário, e D. Luís disse que não podia ser ; e mandou ao guardião que fosse mandar remar, para ir acompanhado até se desembarcarem, e deu-lhes umas memórias de ouro muito louçãs, cheias de âmbar, e ele ficou muito contente com isso, dizendo que fôssemos todos com ele a sua casa. E nisto disse um Lopo Dias ao capitão-mor que lhe desse licença para ir com ele lá ; a qual ; a qual lhe deu e foi com ele, e o rei muito contente com isso, e nós tornámos para a ilhota e aí dormimos, com levarmos muita chuva e frio, e nesta noite nos morreu um
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
51
Le jour suivant, le roi resta avec les marins, et Lopo Dias dormit chez-lui. Il semble que ce Portugais trouva chez le roi deux caisses ayant appartenu à la nef portugaise qui avait fait naufrage. Alors, Lopo Dias prit un tapis et des vêtements mais les indigènes l’empêchèrent d’emmener tout cela. Ce même jour, D. Luís Fernandes de Vasconcelos envoya trois hommes présenter ses excuses au roi pour la tentative de vol commise par Lopo de Dias82 . Le 15 avril furent encore faites des excuses au roi et, ensuite, les Portugais achetèrent une vache83 .
marinheiro de nome Manuel Fernandes, casado em Lisboa, e morreu ao desamparo, como Nosso Senhor sabe. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 167-168). 82 “ Aos catorze de Abril pela manhã fomos à banda da povoação, por nos estar o rei esperando com muita gente que consigo trazia, e vinha com o nosso homem pela mão ; quando foi ao chegar, ele mesmo nos ensinava para onde havíamos de ir, e trazia uma vaca de presente e muito arroz, mel e figos, sem por isso querer nada ; e esteve ali todo o dia em terra, olhando para a nossa embarcação e como fazíamos de comer. Quando veio a tarde, foi-se para a sua povoação e levou consigo o próprio Lopo Dias ; parece que sendo ele em sua casa, o dito Lopo Dias viu umas duas caixas de roupa da nau que os seus acharam na praia, e tomou uma alcatifa e carregou-se de roupa, e eles saltaram com ele e tomaram-lha, e não sabemos se lhe deram ou não, e ele veio aonde nós estávamos muito cansado, de maneira que parecia que não vinha devagar ; e quando D. Luís viu isto, parecendo-lhe que ficaria agravado, mandou lá o guardião, e levou consigo dous homens, um por nome Francisco Arnau e outro Giraldo Fernandes, os quais chegaram lá de noite, e aí dormiram ; e na mesma noite, por lhe não falarem, que não quis sair fora de casa, mandou-lhes dar de comer ; e quando foi o outro dia, desculpou o guardião ao capitão-mor, dizendo-lhe que já castigara aquele homem do que fizera, e que fosse falar ao dito capitão-mor, o que ele não quis fazer, e deu-lhe um fardo de arroz, e que se tornasse ; o qual tornou a dizer ao capitão-mor o que passava e como ficava agravado. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 168). 83 “ Aos quinze do dito mês mandou o capitão-mor ao guardião que o fosse desculpar, e mais, que resgatasse uma vaca ; o qual foi e resgatou com uma serra e mais um pedaço de tafetá e um pedaço de pano pintado ; e sobre isto lhe deu um barrete vermelho que trazia na cabeça, e mais lhe quisera dar o pelote que trazia vestido, se lhe não foram à mão, e veio-se dizendo que ficava satisfeito de tudo, e mais, que neste dia saíram duas caixas de roupa, e ele vira Baltazar Rodrigues que com ele fora ; e com isto dormimos esta noite. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 168).
www.lusosofia.net
52
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Le jour suivant, un différend survint entre D. Luís Fernandes de Vasconcelos et deux de ses compatriotes84 . Le 17 avril à midi, ils arrivèrent à Sambá qui, selon eux, se trouvait par 14o 1/3 de latitude Sud85 . À cet endroit, ils reçurent la salutation : Salem leque. Ensuite, ils continuèrent à longer la côte et s’arrêtèrent à quinze lieues de Sambá86 . Selon Couto, ils trouvèrent, dans quelques-unes de ces baies, des individus qui leur parurent être des Javanais ; d’où ils conclurent que la côte Est avait été peuplée par des Javanais parce que les indigènes parlaient cette langue87 . 84 “ Aos dezasseis do dito mês de Abril disse o contramestre, e guardião, ao capitão-mor que olhasse Sua Mercê, que se nos ia o tempo, e que já a gente ia enfraquecendo, e que seria bem que nos partíssemos caminho de Aro, para vermos que meio lá tínhamos, e não olhasse às vontades de algumas pessoas, que folgavam de estar em terra. Ao que respondeu o capitão-mor que bem via tudo, e que fizesse o que melhor lhe parecesse. E neste lugar esteve D. Luís para deixar dois homens, se lhe não fora à mão o guardião e o contramestre, dizendo que não olhasse Sua Mercê a mexericos, que visse o que nisso ia, e já que Nosso Senhor o salvara com aquelas pessoas, que as levasse consigo, até que Deus fosse servido de fazer deles alguma cousa. E partimos aos dezassete dias pela manhã, e fomos dormir daí obra de dez ou doze léguas, com assaz trabalho, com levarmos muito mais pouca água, que já começávamos a entrar por costa brava. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 169). 85 Sambava se trouve par 14o 16’ S et 50o 10’ E. 86 “ Aos dezassete dias do mês, amanhecendo, partimos desta lagoa e fomos ao meio-dia a Sambá, onde tomámos o Sol, e ficámos em catorze graus e um terço. Nesta terra estando tomando o Sol, nos salvaram à mourisca, dizendo : ‘Salem leque.’ E disseram-nos por acenos, que em Aro estavam dous zambucos ; e acabando de tomar o Sol partimos, e fomos dormir daí obra de quinze léguas, por nos recolhermos muito tarde, e isto por não acharmos acolheita. ” (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 169 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 64). 87 “ Por esta costa foram tomando alguns portos, e Bahias, a que acudíram alguns da terra, e sem desembarcarem resgatavam algumas gallinhas, que D. Luiz Fernandes mandou guardar pera alguns enfermos, sem elle querer comer huma só, rogando-lho, e pedindo-lho todos. O principal de que se foram sustentando foi de marisco, e peixe, que hiam tomando pelas praias a que chega[178]vam, ainda que alguns comiam cobras de agua, e outras cousas nojentas. Por algumas Bahias destas
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
53
À ce propos, Diogo do Couto donne son opinion. Il croit plutôt pouvoir assurer que ces individus étaient des naufragés, ou des fils de naufragés, arrivés à bord des nefs qui étaient perdues dans ces parages. D’après ce chroniqueur, il ne semble pas admissible, en effet, que, s’ils avaient été les descendants de Javanais arrivés sur l’île il y a fort longtemps, ils parlent encore la langue de leurs ancêtres et qu’ils aient eu la peau aussi mate, car ils avaient certainement perdu leurs costumes au contact des indigènes. Diogo do Couto ne nie pas cependant que cette côte ait pu jadis être conquise et peuplée par des Javanais, comme le pensent beaucoup de gens88 . Le 18 au matin, les Portugais repartirent de cet endroit et, à la fin de la journée, ils arrivèrent au port d’Aro89 où ils trouvèrent deux navires portugais : le premier, sous le commandement d’António Machado, capitaine des voyages à Mozambique ; le deuxième appartenant à António Caldeira. C’est à bord de ce deuxième navire que D. Luís Fernandes de Vasconcelos partit pour l’Inde90 . Le récit de Lisbonne nous acháram algumas pessoas que pareciam Jáos : por onde vieram a cuidar que já fora aquella costa pela banda de fóra povoada de Jáos, porque fallavam a sua lingua : (D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 177-178). 88 “ [. . . ] mas quanto a nós neste particular, por mais certo temos que ficáram estas pessoas, que foram encontrando, de algumas náos que se alli perdêram, ou que nascêra destas ; porque se fora do tempo dos Jáos, já se lhes não houvera de entender a lingua, nem o que delles procedem tão bassos, porque tudo se havia de perder com a communicação, e ajuntamento dos naturaes : não negando porém que esta costa deixasse de ser conquistada, e povoada dos Jáos, segundo a opinião de muitos. ” (D. do Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 178). 89 Selon le chroniqueur Diogo do Couto, D. Luís Fernandes de Vasconcelos trouva dans une anse, qui est située par 13o de latitude Sud, un galion portugais. Aro est très probablement Vohemar (transcrit parfois Vohemaro) qui est situé par 13o 22’ S ; 50o 00’ E. 90 “ Aos dezoito do mês partimos pela manhã, e às dez horas, vimos andar uns negros pela praia, e por ser brava não pudemos chegar ; mandou o capitão-mor um homem a nado, por nome Giraldo Fernandes, a saber se tínhamos longe Aro, e eles quando o viram, fugiram, e iam dizendo que perto a tínhamos, e que se queríamos comer que esperássemos, que o iriam buscar ; e ele tornou-se para o batel e fomo-nos à derrota, sempre ao longo da costa, sem poder achar abrigo. E quando foi
www.lusosofia.net
54
Manuel Alberto Carvalho Vicente
informe que seulement presque quatre mois plus tard ils partirent vers Goa. Le récit ajoute qu’António Caldeira avait été résident pendant un an dans ce port, et que maintenant il avait obtenu une autorisation du vice-roi pour y faire du commerce. Cette autorisation imposait la condition de donner 25% des profits pour la Couronne, en convaincant des investisseurs de financer ce projet, en les promettant en contrepartie dix fois plus de l’argent investit, en disant qu’il connaissait des îles où il aurait de l’ambre et de l’argent91 . à véspera, fomos detrás de uma ponta e surgimos ; era tão sem abrigo que disse o guardião e Francisco Arnau ao capitão-mor : ‘Senhor, muito melhor é varar o batel em terra, que temos dia, que não estarmos amarrados aqui de noite ; quebrar-nos-á este cabo e viremos a morrer aqui todos ; ou vamos avante, que quererá Deus dar-nos algum abrigo’. Com isto houve muitas pessoas que disseram que havíamos de ser causa de todos morrerem, pelo muito vento que havia. Indo assim correndo, com muito temor, de ponta em ponta, vimos uns ilhéus, que primeiro os viu o guardião, que ia de proa vigiando. E indo mais avante viram um mastro de navio, e o advertiu um marinheiro por nome Francisco Arnau, pedindo alvíssaras, e logo viram outro e uma cruz, os quais navios estavam no porto de Aro ; um era de António Machado, que era capitão das viagens de Moçambique, e por má navegação vieram aí ter, e o navio era de El-Rei ; e o outro era de [170] António Caldeira, que estava fazendo resgate, o qual ofereceu logo o navio ao capitão-mor, como de feito nele foi para a Índia, com lhe dar por isso mil e seiscentos pardaus. E deu neste tempo D. Luís à sua gente dous arráteis de contas e duas mãos de arroz, e aos seus oficiais três e duas mãos de arroz e mão e meia de farinha cada mês. : (B. Gomes de Brito, História. . . , vol. I, p. 169-170 ; cf. G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 52). Ce recit est semblable à celui de Couto (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, viii, 1, p. 178-179) et est confirmé par le frère Vicente do Salvador, qui raconte comme D. Luís Fernandes Vasconcelos trouva à l’île de Saint-Laurent un navire qui y était à marchander et c’est dans ce navire que D. Vasconcelos retourna en Inde : “ E, sahindo assim da náu, permittiu Nosso Senhor que visse terra em poucos dias da ilha de S. Lourenço, povoada de cruel e barbaro gentio, com que as vidas não ficavam menos arriscadas, não tendo dalli sinão muito longe outra terra, nem navio, nem mantimento ; mas ordenou a divina misericordia que topasse alli acaso uma náu resgatando na qual tornaram a India, onde D. Luis se embarcou em outra pera Portugal [. . . ] ” : Frei Vicente do Salvador, História do Brasil, [1ère édition : 1627], S. Paulo, Companhia Melhoramentos de S. Paulo, 1931 (3ème édition), chapitre XVI, p. 206-207. 91 “ Um dos navios que a este porto veio ter primeiro, partiu da Índia para vir a ele fazer resgate. E vinha nele um António Caldeira, homem velho, que já em
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
55
Deux semaines après son arrivée, un galion du commerce entre l’Inde et Mozambique arriva Aro. Le pilote de ce galion y arriva en pensant qu’il était arrivé à l’île du Mozambique92 . Le récit de Lisbonne ajoute que dans la baie d’Aro il y avait beaucoup de nourriture : du riz, des vaches, des cannes à sucre, du miel, beaucoup de sangliers, des poules, des chapons, des chèvres, des bananes de l’Inde, des petits chiens sauvages et de l’eau93 . Ce document mentionne que tous les natifs des villages de la côte de l’île de Saint-Laurent que le capitaine D. Luís Fernandes de Vasconcelos et leurs compagnons visitèrent étaient Maures et qu’ils avaient beaucoup de ressemblances aux habitants de l’Inde (par exemple, dans les cheveux, le corps et la couleur). Ces gens parlaient tous la même langue. Les habitants de la forêt étaient outro tempo fora rico, e veio a nam ter um pão para comer ; tinha muitas dívidas. A ele e aos seus deu o capitão-mor de comer, enquanto aí estivera. Já esteve um ano residente neste porto, sabia muito bem tudo o que nele avia. Ouve do visorei licença para vir a ele fazer resgate, com condição que o quarto do proveito fosse para el-Rei. Não tinha este homem com que armar o navio : disse que sabia u˜ as ilhas onde avia d’ir carregar d’âmber. A quem lhe deu quinhentos pardaus para ajuda da armação, prometeu cinco mil, a quem duzentos, prometeu dous mil, a quem cento, prometeu mil : empenhou a viagem em pouco menos de dez mil pardaus. Vendida toda a fazenda que trouxe pelo preço que ele queria, não montaria mais que dous mil cruzados (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 64-65). 92 “ Avia dez ou doze dias que era chegado ; alguas vezes os negros o quiseram matar, e aos da sua companhia : já não ousavam sair em terra. Estando assi temidos, veio ter sobre a barra um galeão grande do trato da Índia pra Moçambique. O piloto dele, em vendo a terra, disse que estava em Moçambique : vinha mostrando os sinais dele (assi e parece u˜ a terra com a outra como se parece a noite com o dia : sam diferentes um grau e meio na altura). Toda a gente alvoroçada para sair em terra, acabou de descobrir a baía, e nam acabava de a desconhecer. Foi António Caldeira em u˜ a almadia ter com eles, disse-lhes onde estavam. Disseram que tinham necessidade d’água, e entraram dentro na baía, e em três dias fizerão aguada. ” (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 65). 93 “ Avia nove dias que estavão no porto, quando chegámos a esta baía d’Aru : tem quase dous tiros de besta, de largura na barra em 14, e quinze braças de fundo [. . . ]. A terra é boa, sadia, tem bons mantimentos : arroz, vacas, canas d’açúquer, mel, porcos monteses muitos, galinhas, capões, cabras, figos da Índia, cães bravos pequenos, boas águas. ” (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 66).
www.lusosofia.net
56
Manuel Alberto Carvalho Vicente
noirs comme ceux de la Guiné, et ils sont toujours en guerre les uns avec les autres. Dans cette île de Saint-Laurent il y avait beaucoup de gingembre, de l’ambre et un peu d’argent94 . Le récit de Lisbonne nous informe aussi que plus ou moins deux semaines avant le départ du capitaine D. Luís Fernandes de Vasconcelos et de leurs compagnons, les natifs abandonnèrent l’endroit où ils vivaient. Ensuite, ils finirent pour tuer sept ou huit marins lascarins95 ainsi que António Caldeira et un autre portugais96 . Comme les Portugais dans le navire montraient leurs armes aux natifs, ils n’osèrent plus les attaquer. Étant donné que le galion resta encore sept jours en attendant le bon temps pour s’en aller et ils furent obligés d’envoyer deux chaloupes afin d’aller chercher l’eau potable. Les natifs essayaient de les empêcher, mais les Portugais tuèrent quelques-uns avec des fusils97 . 94
“ Todos os habitadores da fralda do mar, que corremos, desta ilha, sam mouros : parecem-seno cabelo, nos corpos, na cor com a gente da Índia ; todos falão u˜ a mesma linguagem : é boa gente, enquanto não podem ser ruins. Os do sertão sam negros como os de Guiné, têm sempre guerras uns com os outros. Tem a terra mostras de proveito : muito gengibre, algum ambre, pouca prata : (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 66). 95 Lascari ou lascarim : anciens soldats mercenaires de l’Inde. 96 “ Quinze ou vinte dias antes que partíssemos, como os negros são maus Tinhão feito muitas ruindades), vieram a temer-se de nós : despejárão o lugar em que estavam, nós também estávamos d’aviso com eles. António Caldeira, pelas promessas que tinha feitas na Índia que nem podia cumprir, estava determinado de ficar na terra : quis entender nas amizades, foi muitas vezes ver-se com os negros, muitas mais foi avisado pelo capitão-mor e por outras pessoas que o não fizesse, pelo conhecimento que tínhamos de suas ruindades. Ele, confiado na amizade com que dizia ter com eles, ou como homem desesperado, nam se temia ; de u˜ a vez que foi, nam tornou. Mataram a ele, e a um seu filho, e outro homem português, e sete ou oito lascarins marinheiros da Índia : (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 67). 97 “ [. . . ] e os outros muitos feridos vieram ter connosco, e nos deram rebate que os negros vinham sobre nós. Tomámos as armas : como nos viram juntos, nam chegaram a nós ; embarcou-se o fato, recolhemo-nos aos navios. Ao outro dia pela manhã veio grande soma deles dar-nos vista. Estivemos sete dias embarcados, esperando por tempo. Foi necessário fazer aguada ; foram lá dous bateis com gente, seria u˜ a légua dos navios : ajuntaram-se os negros para a defenderem, à espingarda lhe matámos uns poucos ; nam lhe
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
57
Le sept août ils s’en allèrent finalement vers l’Inde98 .
7. Deux nefs faillirent faire naufrage, en 1564, aux abords de Madacarcar D’après une lettre du père Pêro Fernandes, écrite à Goa le 23 novembre 156499 , quatre nefs100 partirent de Lisbonne le 19 mars 1564 et deux parmi elles101 faillirent faire naufrage proche de la côte ouest de l’île de Saint-Laurent102 . Toutes ces quatre nefs arrivèrent à Goa le 3 pareceu bem a nossa maneira de pelejar, largaram a aguada. Foi-se recolhendo um grande número deles, e nunca mais pareceu algum ” (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 67-68). 98 “ A sete d’Agosto fez o capitão-mor sair primeiro o galeam : deu-lhe para isso toda ajuda necessária. De tal maneira nos ajuntou Deus, que todos tivemos necessidade de uns dos outros. Após ele, saímos nós. ” (G. Lanciani, Santa Maria da Barca. . . , p. 68). 99 Carta do Padre Pêro Fernandes (Goa, 23 de Novembro de 1564), Lisbonne, Biblioteca Nacional de Lisboa, Fundo Geral, manuscrit no 4534, fo 518 ro - 521 vo ; nous citons cette lettre à partir de : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação para a História das Missões. . . , vol. 9 (1562-1565), Lisbonne, Agência Geral do Ultramar, 1953, p. 317-331. 100 Il s’agit, selon cette lettre du père Pêro Fernandes, des nefs Reina, Santo António, São Vicente et Flor de la Mar. 101 Il s’agit, selon la même lettre du père Pêro Fernandes, des nefs Santo António et Flor de la Mar. 102 “ Passadas estas tribulaciones y peligros, fue Nuestro Señor servido de enbiarnos otros, y fue que estando nuestro piloto, esto era a los ocho de Julio, tomando el sol con otros hidalgo officiales y marineros de la nao con sus astrolabios, como suelen, vio un marinero de los que tomavam el sol, cognociendo la color del aguoa, luego ciertos baxos, y en continente gritando dizia : “baxos!” Qual oido con diligencia, submitentes bolidem, invenerunt passus octo, y luego en aquel punto el viso-rei mando disparar un falcon pera dar aviso a Flor de la Mar, la qual entendiendo el tiro creio ser por los baxos, y después amayno las velas, dexando solo el traquete, echo el
www.lusosofia.net
58
Manuel Alberto Carvalho Vicente
septembre de la même année103 .
esquife, y gente fuera para mejor ver por donde ivan. Tanbien echaron ellos el plomo y se alharon en nueve braças ; los unos y los otros ivamos mui amenudo echandolo, y nos alhavamos en gran diversidad de baxos ; una vez nos alhamos en cimquo braças, qual cosa no fue de poco espanto, porque la nao nadava en quatro y media ; muchos subieron a la gabia, para verlos mejor, e vieron, junto a la isla de S. Lourenço, un parcel o coroa. Jusguavam serian de los baxos al parcel vinte legoas ; en este lugar se hazian sesenta leguas de Moçambique. : “ Carta do Padre Pêro Fernandes. . . ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação Ultramarina Portuguesa. . . , vol. 9, p. 325. 103 A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação Ultramarina Portuguesa. . . , vol. 9, p. 329. Cette lettre de Pêro Fernandes affirme qu’un vice-roi donnait des ordres pendant le voyage ; il s’agit très probablement de D. Antão de Noronha qui fut vice-roi de l’Estado da Índia de 1564 à 1568.
www.clepul.eu
Chapitre 2 La recherche de la meillure route maritime autour de l’île de Saint-Laurent (1521-1527) 1. La Couronne, les Vice-Rois et les Gouverneurs de l’Estado da Índia ; leurs initiatives concernant les naufrages et la navigabilité autour de l’île de Saint-Laurent
60
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.1. Diogo Botelho Pereira et la recherche des naufraés en 1528 Selon G. Correia1 et F. de Andrada2 , D. João III envoya de Lisbonne, en février de 1528, Diogo Botelho Pereira avec la mission d’explorer la côte sud-est de l’Afrique, ainsi que toute l’île de Saint-Laurent, afin d’y chercher des nouvelles de D. Luis de Meneses et des deux nefs de la flotte de Manuel de Lacerda qui avaient fait naufrage. 1
“ Partio o Gouernador de Cochym, e sendo tanto áuante como Chatuá apareceo huma nao ao mar, sobre que o Gouernador arribou, que tinha o vento terrenho ; a qual nao era do Reyno, que fez grande salua d’artelharia ao Gouernador ; de que era capitão Antonio de Saldanha, que logo se meteo no esquife e foy ao Gouernador, que o recebeo com muyta honra. O qual deu nouas que do Reyno era partido Nuno da Cunha por Gouernador da India, com grande armada e muyta gente, e que em feuereiro diante partira Diogo Botelho em hum nauio, a que ElRey mandou que do cabo da Boa Esperança pera dentro corresse toda a terra, e d’ahy fosse correr a ilha de São Lourenço por todas as partes, buscar se acharia alguma noua de dom Luiz de Meneses, e das duas naos que se perderão d’armada de Manuel de Lacerda ; e troxera prouisões do que auião de fazer. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 282). 2 “ Partido o gouernador de Cochim, e sendo tanto auante como Chatuá, ouue vista de huma náo muyto ao mar, e arribando sobre ela vio que era do reyno, de que era capitão Antonio de saldanha, que chegando a ele se meteo no esquife, e o foy ver ao galeão, onde foy recebido delle com muyta honra, e lhe [402] deu nouas que do reyno partira Nuno da cunha para gouernador da India com huma armada de muytas náos com muyta e boa gente, e diante delle em Feuereiro partira Diogo botelho em hum nauio, a que el Rey mandara que do cabo da boa esperança para dentro corresse toda a terra e dahy fosse a correr a ilha de S. Lourenço por todas as partes, a ver se achava alguma noua de dom Luis de meneses, e das duas náos que se perderão da armada de Manuel de lacerda. : (F. de Andrada, Crónica do mvyto alto e mvito poderoso Rey destes reynos de Portugal dom João o III, deste nome. Dirigida ha C. R. M. Del Rey dom Felipe o III. deste nome nosso Senhor, Lisbonne, Francisco Lopes livreiro, 1613. Cette œuvre fut éditée aussi à Coimbra, en 1796, par la “ Real Officina da Universidade ”. Nous citons F. de Andrada à partir de l’édition de 1976 : Crónica de D. João III, Porto, Lello & Irmão – Editores, 1976, deuxième partie, chap. 41, p. 402).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
61
Ces mêmes chroniqueurs ajoutent que Diogo Botelho emportait avec lui une ordonnance qui lui indiquait tout ce qu’il devrait accomplir et, c’est en obéissant à cette ordonnance, qu’il partit de Lisbonne pour l’île de Madère où il prit le commandement d’une caravelle pour le service du roi. Ensuite, il nomma capitaine de cette caravelle son frère Duarte da Fonseca et, après avoir fait toutes les provisions nécessaires au voyage, les deux frères partirent afin d’accomplir ce que D. João leur avait demandé. En continuant la lecture des Lendas da Índia de Gaspar Correia3 et de la Crónica de D. João III de F. de Andrada4 , nous apprenons que le gouverneur Nuno da Cunha rencontre Diogo Botelho Pereira à Malindi et que ce dernier revenait de Mombasa, ville où son frère Duarte da Fonseca était décédé. Quand on compare les récits de G. Correia et de F. de Andrada, nous constatons que le deuxième chroniqueur reproduit de façon textuelle ce que le premier raconte à propos de l’expédition de Diogo Botelho Pereira dans l’océan Indien en 1528. Diogo do Couto5 , lui, confirme que Diogo Botelho Pereira fut en3
“ Partio o Gouernador e foy demandar Melinde, onde chegou, e achou hy Diogo Botelho Pereira, que viera de Bombaça, onde falecera seu irmão Duarte da Fonseca, e ally ambas as carauellas ; que deu conta ao Gouernador do que passarão em sua viagem, que buscauão dom Luis de Meneses, como já disse. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 312). 4 “ Partido o gouernador de Zamzibar se foy na volta de Melinde, onde achou Diogo botelho pereyra, de que atrás fiz mençaõ, que viera aly de Bombaça, onde falecera Duarte da fonseca seu irmão que viera em sua companhia por capitão de huma carauella, a qual elle tinha comsigo, e deu larga conta ao gouernador do que passara em busca de dom Luis de meneses a que fôra mandado por el rey, como fica dito. ” (F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 48, p. 424). 5 “ Dali se partio o Governador pera Melinde onde se vio com elrey, de quem foi muito bem recebido e agasalhado. Aqui neste porto estava Diogo Botelho Pereira capitão de h˜ua nao que tinha partido do Reino por mandado d’elrey Dom João, em busca da gente da nao de Dom Luis de Meneses irmão do governador Dom Duarte de Meneses, que desapareceo indo pera Portugal, e se presumia dèra a costa na paragem do cabo das Correntes, ou por aquella costa toda, e que a gente toda estava em terra, porque em Portugal disserão alg˜uas naos, que por aquella paragem lhes fizerão de noite fogos em cruzes, que parecia de gente portuguesa que se por ali
www.lusosofia.net
62
Manuel Alberto Carvalho Vicente
voyé par D. João III retrouver la trace de D. Luís de Meneses6 , le frère du gouverneur D. Duarte de Meneses7 . Cependant Castanheda8 et Diogo do Couto ne mentionnent pas que Diogo Botelho Pereira reçut l’ordre d’aller à l’île de Saint-Laurent ; par contre, ils confirment que le gouverneur Nuno da Cunha retrouva Diogo Botelho Pereira à Malindi et que celui-ci venait d’y arriver après avoir cherché en vain, sur la côte orientale africaine, des nouvelles du navire de D. Luís de Meneses. Nous ne voyons pas de contradictions entre les différentes sources ; enfin, parmi elles, aucune ne raconte que Diogo Botelho Pereira alla vraiment à l’île de Saint-Laurent mais aucune ne contredit non plus G. Corrreia et F. de Andrade qui affirment que ce capitaine reçut l’ordre d’y aller.
perdera : avendo que não seria outra senão a da nao de Dom Luís de Meneses, de que Diogo Botelho não achou sinais, nem novas alguas. : (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , vi, 1, p. 275). 6 Sur D. Luís de Meneses – le “ capitão môr do mar da Índia ” – voir, par exemple : G. Correia, Lendas da Índia, II, p. 671-675, 694-702, 732-742, 784-786, 811-812, 827-829, 831-832, 839-841, 853-855 ; III, 59, 282, 312. 7 D. Duarte de Meneses fut le gouverneur de l’Estado da Índia de 1521 à 1524 (cf. Relação das náos e armadas da India. . . , p. 183 ; F. X. Valeriano de Sá, Vice-Reis e Gouvernadores da Índia portuguesa, Macau, Grupo de Trabalho do Ministério da Educação para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1999, p. 41). 8 “ E Nuno da Cunha se partio pera Melinde, onde foy muyto b˜e recebido del rey, & hi achou Diogo botelho pereyra capitão de h˜ua naueta em que fora buscar dõ Luis de meneses se parecia por aquela costa, porque auia sospeita que não era perdido & estaua ali com gente da sua nao, & daqui mandou Nuno da cunha pedir licença a el rey de Mombaça pera inuernar no seu porto dãdolhe a rezão porque não podia ser em Melinde, & fazendolhe muytos offrecimentos. : (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 154).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
63
1.2. La poursuite des recherches par la flotte de Nuno da Cunha en 1527 Le 18 avril 1528, le capitaine-major Nuno da Cunha partit de Lisbonne avec trois mille militaires9 et onze navires10 pour aller prendre le gouvernement de l’État Portugais des Indes11 . En plus, deux caravelles remplies de vivres accompagnèrent ces navires jusqu’à l’île de São Tiago (Cap-Vert).12 Castanheda participa à cette expédition ; il partit de Lisbonne dans la nef commandée par le capitaine António Saldanha13 .
9
Quant au nombre de militaires qui embarquèrent pour l’Inde, Barros (Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 253) parle de “ plus de deux mille cinq cents ” et Castanheda de “ trois mille ” (História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 149). 10 Nuno da Cunha, le fils de Tristão da Cunha, participa avec son père à l’exploration de la côte nord-ouest de l’île de Saint-Laurent à la fin de 1506. 11 “ Neste anno de mil & quinhentos & vintoyto mandou el Rey dom Ioão de Portugal por gouernador da India hu fidalgo chamado Nuno da cunha védor da sua fazenda, que por amor da grande inuernada que foy aquele ano não pode partir se não a dezoyto Dabril, & leuou h˜ua armada de noue naos grossas & hum galeão, & h˜u nauio redondo [. . . ] ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 149). 12 Voici les noms des autres capitaines des navires : Simão da Cunha et Pêro Vaz da Cunha – les frères du capitaine-major –, Francisco de Mendonça Guedes, Fernando (ou Francisco) de Lima, Garcia de Sá, António de Saldanha, Francisco d’Eça (ou de Sá), João de Freitas, Bernardim da Silveira et Afonso Vaz Zambujo (Cf. F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 150 ; J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 253-254 ; D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 1, p. 232 ; G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 282-283 ; G. Correia, Crónicas de D. Manuel e de D. João III. . . , p. 252 ; F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 47, p. 421 ; Relação das náos e armadas da India. . . , p. 44-46). 13 Cf. F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 150.
www.lusosofia.net
64
Manuel Alberto Carvalho Vicente
D’après ce chroniqueur, tout de suite après le départ, le navire de Bernardim da Silveira se sépara des autres et il fit le voyage tout seul jusqu’à la région de Sofala où il s’échoua sur un bas-fond14 . Avant le cap de Bonne-Espérance survinrent deux tempêtes qui dispersèrent la flotte. Voici ce qui arriva aux navires : a) ceux de Francisco d’Eça, Francisco de Mendonça et Simão da Cunha firent escale à l’île du Mozambique où ils passèrent l’hiver ; b) celui d’Afonso Vaz Zambujo naufragea sur les îlots du Mozambique mais l’équipage se sauva15 ; c) ceux de Pêro Vaz da Cunha et de D. Fernando de Lima abordèrent à la baie de São Tiago (l’île de Saint-Laurent)16 et ensuite ils eurent un voyage très tourmenté jusqu’à la côte orientale africaine ; ils quittèrent Malindi le 3 avril 1529 et arrivèrent à Qalhat (sur la côte d’Oman), le 10 mai de la même année ; d) celui de Nuno da Cunha fit naufrage à la baie de São Tiago17 ; l’équipage se sauva et fut répartie dans les navires de Pêro Vaz da Cunha et de D. Fernando de Lima ; e) celui de Garcia de Sá arriva à la côte du Malabar le 17 octobre 1528 ; f) celui d’António Saldanha passa par la côte est malgache et aborda à la côte du Malabar le 24 octobre 152818 . 14
“ [. . . ] desapareceo logo ao sair da barra de Lisboa, & indo por sua rota foy ter ao parcel de çofala onde deu em seco, & foy morta a gente pelos cafres. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 150). 15 “ [. . . ] & dõ Francisco deça & Frãcisco de mendoça & Afonso vaz que fizerão seu caminho por dentro forão ter a Moçãbique, saluo Afonso vaz que se perdeo nos ilheos de Moçambique & saluouse toda a gente, & dom Francisco deça & Francisco de m˜endoça acharão em Moçambique a Simão da cunha, & por ser passada a moução não poderão passar aa India, & inuernarão hi. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 151). 16 Cf. J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii,3, p. 267. 17 Cf. F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 151-154 ; J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 264-267 ; F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 47, p. 421-422. 18 “ E Garcia de sa que antes do primeyro temporal se apartou da cõserua, despois de se ver quasi perdido cõ a segunda tormenta seguio sua rota, & passando muyto trabalho de fome & de sede cõ que lhe morreo muyta gente chegou aa costa da India hu sabado dezasete Doutubro com tanta necessidade dagoa que não leuaua mais que h˜ua pipa dela. E despois dele oyto dias chegou Antonio de saldanha que
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
65
1.2.1. António Saldanha croise devant le campement des naufragés des nefs Conceição et Bastiana Une fois la deuxième tempête passée, arriva la nef qui était sous les ordres d’António Saldanha, non sans dangers ni difficultés, en vue de l’île de Saint-Laurent aux environs du fleuve São Tiago, où se trouvaient les équipages des nefs de Manuel de Lacerda et d’Aleixo de Abreu, qui s’y étaient perdus l’année précédente19 . Selon Barros, ces naufragés des nefs Conceição et Bastiana vécurent misérablement pendant une année dans la baie de São Tiago20 . Diogo do Couto souligne que ces naufragés espéraient que Dieu leur viendrait en aide et leur enverrait une nef à laquelle ils pourraient faire des signaux, et, dans ce but, ils lui adressaient constamment des prières ; leurs yeux ne quittaient pas la mer d’où ils espéraient ce secours et, lorsqu’ils aperçurent la nef d’António de Saldanha, ils eutamb˜e passou assaz de trabalho com fome & sede, de que lhe adoeceo quasi quanta g˜ete leuaua & lhe morrerão perto de sessenta pessoas, & foy por fora, & por fazer prouisam na agua que leuaua pouca, bem h˜u mes se não deu a cada pessoa mais que h˜u quartilho dagoa cada dia, & por passar aa India não tomou nh˜ua agoada por se não deter : & chegou a baticala h˜u sabado vinte quatro Doutubro [. . . ]. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 151). 19 “ Antonio de Saldanha depois de passada a tormenta, que elle esperou ao pairo, foi seu caminho ate dobrar o Cabo, achando muitos temporaes, e contrastes, que lhe derão bem de trabalho. E [237] passando à vista da ilha de São Lourenço, na paragem do rio de Santiago, onde estava a gente das naos de Manoel de Lacerda, e de Aleixos d’Abreu, que se ali perderão o anno passado ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 236-237). 20 “ [. . . ] se foram sustentando miseravelmente, esperando que passasse alguma náo, que com sinaes que lhe fizessem os viesse tomar. Estiveram naquella Bahia hum anno, no fim do qual chegou áquella paragem Antonio de Saldanha na sua náo, que era da companhia da Armada do Governador Nuno da Cunha ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 260).
www.lusosofia.net
66
Manuel Alberto Carvalho Vicente
rent une grande émotion, croyant déjà être sauvés21 . Alors – racontent Barros22 et Diogo do Couto23 –, comme la nuit venait, les naufragés allumèrent de grands feux disposés en forme de croix afin de montrer qu’il y avait des Portugais à terre. À la vue de ces feux, António Sal21
“ [. . . ] onde todos tinham padecido gravissimas fomes, e trabalhos, esperando que Deos os socorresse com alg˜ua nao que por aquella paragem passasse, pera lhe fazerem sinal, encomendandose ao mesmo Deos em seus corações, pedindolhe os tirasse d’aquella terra : e com suas esperanças estavão em elle trazer por ali algua não, não tiravão os olhos do mar, onde de contino os estendião, por ver se vião velas, e acertando de verem esta de Antonio de Saldanha, em todos fez grande alvoroço, parecendolhes que já estavão remidos. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, anotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 237). 22 “ [. . . ] como foi noite, fizeram grandes fogos em cruzes, para per elles mostrarem aos da náo que estavam alli Portuguezes perdidos. Vistos os fogos, mandou Antonio de Saldanha tomar os traquetes, e puzeram-se á trinca, e como amanheceo foram na volta da terra, a que não ousavam chegar, por não ser sabida, esperando que della viesse em alguma almadia quem lhes dissesse que gente era aquella ; e assi affastando-se de noite da terra, e voltando a ella de dia, andou alli Antonio de Saldanha oi[261]to dias, e no cabo delles, dando-lhe hum temporal rijo, desappareceo, continuando sua viagem. Os Portuguezes perdidos, vendo-se sem o remedio que esperavam da náo, se determináram de passar á outra banda da Ilha, onde poderiam achar alguma embarcação da terra, em que passassem a Çofala, ou a Moçambique. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 260-261). 23 “ E porque ya anoitecendo fizerão grandes fogos em cruzes, pera por elles mostrarem aos da nao, que estava ali gente perdida : que forão logo vistos de todos, e bem entenderam que erão Portugueses os que lhe fazião aquelle sinal, e tomando os traquetes, puserãose de noite a trinca. Como amanheceo forão na volta da terra a que não ousarão de chegar por não ser sabida, esperando que da terra lhes viesse algum em alg˜ua almadia com recado do que era : e assi afastandose de noite da terra, e tornando a ella de dia, anddarão ali oito, sem se determinarem a mandar o esquife, a saber d’aquella gente, e no cabo dos oito dias dandolhes hum tempo rijo desaparecerão. Os da terra ficarão desconsoladissimos, tanto que deixarão de ver a nao, e tomando conselho sobre o que farião, assentarão que se passassem a outra banda, assi porque la terião mais mantimentos, como por serem por la as naos mais continuas, e poderião ser vistos d’alg˜uas que se disposessem a tomalos, ou pella ventura acharião algua embarcação da terra, em que se podessem passar a Çofala, ou a Mozambique. : (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 237).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
67
danha fit amener les grandes voiles et mit à la cape24 ; au petit jour il se rapprocha de terre, sans oser toutefois aborder parce qu’il ne connaissait pas cette côte, mais dans l’espérance qu’il viendrait quelque pirogue pour lui dire ce qu’il en était. S’éloignant de terre la nuit, s’en rapprochant le jour, Saldanha croisa dans ces parages pendant huit jours, sans se décider à envoyer une embarcation pour la découverte. Un vent violent s’étant alors levé, il continua son voyage. Castanheda – qui voyageait avec António Saldanha –, explique que la nef de ce capitaine ne mouilla pas à la baie São Tiago parce que Saldanha se méfia de ces feux disposés en croix. Il savait que les Maures les allumaient souvent afin de tromper les Chrétiens : ils voulaient faire approcher leurs navires de la côte afin qu’ils échouent sur les hauts-fonds25 .
1.2.2. Trois nefs mouillent dans le port de São Tiago en 1528 Après la deuxième tempête qui survint à proximité du cap de Bonne-Espérance, les nefs de Nuno da Cunha, Pêro Vaz da Cunha et D. Fernando de Lima poursuivirent leur route ensemble ; puis, après avoir eu des vents contraires et un calme plat, les trois capitaines se consultèrent sur ce qu’il y avait lieu de faire et conclurent qu’il valait mieux passer par l’est de l’île de Saint-Laurent ; la saison étant déjà avancée, ils ris24
Être à la cape ou mettre à la cape : interrompre sa route pour parer le mauvais temps et pour cela, gréer une petite voile très solide appelée voile de cape. 25 “ [. . . ] & que cada noyte lhe fazião fogos em cruz pera que soubesse que estauão ali Christãos, & nunca chegara a terra, & despois desaparecera. E esta era a não Dãtonio de saldanha, & não quis chegar posto que [152] vio os fogos, porque sabia que tamb˜e os mouros os fazião pera enganar os Christãos & os fazerem chegar a terra, & se perderem em muytos baixos & restingas que há ao longo dela. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 151-152).
www.lusosofia.net
68
Manuel Alberto Carvalho Vicente
quaient de ne pouvoir atteindre l’Inde cette année s’ils faisaient route par le canal du Mozambique26 . Et puisqu’ils avaient déjà doublé le cap de Bonne-Espérance, ils firent voile vers l’Est-Nord-Est27 . D’après Barros, Nuno da Cunha arriva en vue de l’île de Saint-Laurent le 23 août 1528 ; les vents ne lui permirent pas d’accoster au cap de Sainte-Marie, où il voulut faire de l’eau, dont il avait un grand besoin. Ce chroniqueur souligne que les trois nefs qui allaient de concert n’avaient en effet, à elles toutes, pas plus de 60 pipes d’eau pour 1144 personnes ! À cause de ce besoin d’eau, Nuno da Cunha mouilla le même jour sur la côte ouest dans le port de São Tiago, par 26 “ E, indo assi em conserua lhe deu aos seys dias de Iulho na paragem do cabo outro temporal de sul que durou vinte quatro horas, & poderão as naos sofrer ho pairo ate ho quarto dalua em que foy em tanto crescimento que ho v˜eto foy em tanto crescimento que a Nuno da cunha lhe foy forçado arribar porque era ho mar tão grosso que ho comia, & assi arribarão as outras naos saluo a Dãtonio de saldanha, que como era noua quis nosso senhor que pode sofrer ho pairo, & isso foy tamb˜e causa de passar á India. E arribando Nuno da cunha foy correndo com aquele temporal [151] ate que acalmou & achouse com Pero vaz da cunha & com dom Fernãdo de lima. E os outros capitães forão por esse mar ate que tornarão a fazer viagem. E achãdose Nuno da cunha cõ seu irmão & com dõ Fernãdo, acordou coeles que por quanto era tarde & yão em risco de não passar á India, que por poupar˜e caminho fossem por fora da ilha de sam Lourenço, & assi ho fizerão. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 150-151). 27 “ Ao outro dia acalmou o vento, e Nuno da Cunha, e Dom Fernando de Lima vindo à fala sobre o que farião, assentarão que fossem por fora da ilha de São Lourenço, porque era já [235] tão tarde, que por dentro não podiam passar a India. E seguindo seu caminho, estando já do cabo pera dentro, forão governando a les nordeste, pera se deitarem por fora da ilha ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 1, p. 234-235).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
69
21o de latitude Sud28 . Selon Castanheda29 et Diogo do Couto30 , Nuno da Cunha et leurs compagnons abordèrent à ce port seulement à la fin octobre. Selon Barros, à trois lieues environ de l’entrée de ce port, Nuno da Cunha s’égara sur des hauts-fonds où il manqua de se perdre et où s’étaient perdus, comme il l’apprit plus tard, Manuel de Lacerda et Aleixo de Abreu. Ayant échappé à ce danger, il entra dans le port de São Tiago – qui est une baie. Cette baie est si large que beaucoup de nefs peuvent y entrer en même temps. Mais en avançant, elles arrivent à une sorte de golfe, au fond duquel il y a une anse et beaucoup de bancs de sable à pic que la poupe de la nef se trouve à 80 brasses de fond tandis que la proue n’est qu’à 12. Cette anse est entourée de hautes falaises qui ne présentent qu’une ouverture par laquelle débouche un fleuve, jonction de deux affluents qui se réunissent tout près de la mer.
28
“ [. . . ] passou o Cabo de Boa Esperança, havendo vista delle o derradeiro de Julho, onde andou em calmarias, té que veio tempo que o levou ao rosto da Ilha de S. Lourenço, e chegou a ella a 23 de Agosto ; mas o vento lhe não servio para poder tomar o Cabo de Santa Maria, onde quizera fazer aguada por ir tão falto d’agua, que em tres náos que hiam juntas, a sua, a de seu irmão Pero Vaz da Cunha, e a de D. Fernando de Lima, não havia mais que sessenta pipas della, sendo as pessoas mil cento e quarenta e quatro. Com esta necessidade aos 23 dias de Agosto tomou na mesma Ilha da banda de Oeste o porto de Sant-Iago, que está em altura de vinte e hum gráos da parte do Sul. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 256). 29 “ Passada a tormenta que disse com que se as naos espalharã, Nuno da Cunha cõ pero vaz da cunha & dom Fernãdo de lima seguirão por sua rota, & com muyto roym viagem de ventos cõtrairos & calmarias foy ter aa ilha de sam Lour˜eço quasi na fim Doutubro, & surgio na barra do rio de Santiago pera fazer agoada. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvi, p. 151). 30 “ E tornando a Nuno da Cunha, e Pero Vaz da Cunha, e Dom Fernando de Lima, depois de passada a tormenta, forão sempre em companhia, com roins tempos, e com calmarias que lhe derão, e com muito trabalho forão serrar terra na ilha de São Lourenço, na paragem do rio de Santiago já no fim de Outubro, onde lhe foi forçado surgirem pera fazerem agoada, de que yão muito faltos. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 238).
www.lusosofia.net
70
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Ce fleuve est si important que les grands bateaux peuvent le remonter assez loin31 .
1.2.3. La recontre d’un jeune homme portugais Barros rapporte que la région de la baie de São Tiago était très peuplée de nègres qui avaient les cheveux crépus comme ceux du Mozambique. Et, une fois que la nef de Nuno da Cunha eut jeté l’ancre, beaucoup de ces gens commencèrent à descendre à la rivière amenant des moutons, des poules, des graines, des lentilles et d’autres vivres qu’ils échangèrent contre des morceaux de fer et divers objets de peu de valeur. À la suite de ces échanges, ces autochtones, deux jours après, amenèrent un Portugais, défiguré, les cheveux emmêlés et la peau durcie car il n’était pas habillé32 . 31
“ [. . . ] e antes de entrar neste porto quasi tres leguas, foi dar em huns baixos em que se houvera de perder, e onde se tinham perdido Manuel de la Cerda, e Aleixo de Abreu, como depois soube. Passado este perigo, entrou no porto de Sant-Iago, que he huma Bahia, a qual logo na entrada he tão espaçosa, que podem entrar per el[257]la muitas náos á vela ; porém depois que entram para dentro da terra, vai-se fazendo huma maneira de seio, e no fim delle huma concha cheia de muitos alfaques, assi alcantilados, que está a popa da náo em oitenta braças, e a proa em doze. Toda esta concha he cercada de huma terra alta, e soberba, e sómente em huma parte faz hum escampado, per meio do qual corre hum rio de agua doce, o qual se faz de dous, que vem de dentro da terra de partes diversas, e este ajuntamento he mui perto donde se elle mette no mar, e traz tanta agua, que podem bateis grandes ir per elle acima hum bom espaço. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 256-257). 32 “ Surto Nuno da Cunha, porque aquella terra era mui povoada de Negros de cabello retorcido como os de Moçambique, começáram logo descer á ribeira muitos deles, trazendo carneiros, gallinhas, grãos, lentilhas, e outros mantimentos, que davam aos nossos a troco de pedaços de ferro, e de outras cousas de pouco preço. Com este commercio, e bom tratamento que lhes os nossos fizeram, ficáram tão contentes, que dahi a dous dias trouxeram hum Portuguez, o qual vinha tão deforme, com a grenha que trazia de cabellos, e cortimento dos couros despidos, que era mui mais feio á vista que os proprios Negros. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 257).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
71
Diogo do Couto explique différemment la rencontre avec ce Portugais : selon lui, Nuno da Cunha envoya à terre, pour y chercher une aiguade, un esquif. Quand l’équipage de celui-ci fut sur la plage, il vit venir à eux ce jeune que Manuel de Lacerda avait été contraint d’abandonner à cause d’une maladie ; ce Portugais se comporta comme un fou, il les embrassa les uns après les autres et pleura du plaisir de les voir. Par compassion, les marins commencèrent tous à pleurer et à sangloter avec lui. Puis le prenant avec eux, ils l’amenèrent à Nuno da Cunha ; une fois devant lui, le jeune se jeta à ses pieds33 . Barros souligne que la joie de cet homme fut si grande quand il se retrouva dans la nef du capitaine-major qu’il resta figé devant lui, sans pouvoir répondre à ses questions. Mais dès qu’il eut trouvé ses esprits, il raconta comment Manuel de Lacerda et Aleixo de Abreu s’étaient échoués de nuit sur des hauts-fonds, où leurs navires restèrent jusqu’au lendemain matin, et comment ils s’étaient sauvés sur des radeaux avec quelques marchandises34 . 33
“ O governador Nuno da Cunha mandou o esquife a terra, pera verem a onde avia agoa, e sendo na praya, acodio a elle aquelle mancebo que a tras dissemos ficara da companhia de Manoel de Lacerda por doente, (que parece que ordenou Deos ficar ali pera se salvar). Este tanto que vio o batel em terra, remeteo aos que yão n’elle como doudo abraçandose com todos, chorando com prazer de os ver ; e elles de dó de o verem d’aquella maneira arrebentarão todos em lagrimas, e solussos : e tomandoo no batel o levarão a Nuno da Cunha, a cujos pès se lançou. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 238). 34 “ O prazer des / [258] te homem foi tamanho, quando se vio dentro da náo, que estava diante de Nuno da Cunha como pasmado, sem lhe poder dar razão do que lhe perguntava. Depois que entrou mais em si, contou como alli se perdêram Manuel de la Cerda, e Aleixo de Abreu, dando de noite em secco, e estiveram té o outro dia pela manhã, que se salváram em jangadas com alguma pouca fazenda. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 257-258).
www.lusosofia.net
72
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Castanheda35 et Diogo do Couto36 affirment que ce jeune naufragé appartenait à la nef de Manuel de Lacerda tandis que Barros raconte qu’il appartenait à celle d’Aleixo de Abreu37 .
1.2.4. Le sort des rescapés portugais sur l’île de Saint-Laurent en 1527 Le jeune naufragé raconta aussi que, deux mois avant que Nuno da Cunha arrive à la baie de São Tiago, sur la côte ouest, une nef – il s’agit de celle d’António de Saldanha – croisa dans ces parages pendant huit jours et poursuivit son voyage sans jamais mouiller38 . Les naufra35 “ [. . . ] foy ter aa ilha de sam Lour˜eço quasi na fim Doutubro, & surgio na barra do rio de Santiago pera fazer agoada, & ali foy ter coele hum Portugues que lhe contou como escapara da nao de Manuel de lacerda que se perdera ali em hu baixo por culpa do seu piloto, & a gente se saluara na terra por ser perto. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 151). 36 “ [. . . ] e sendo na praya, acodio a elle aquelle mancebo que a tras dissemos ficara da companhia de Manoel de Laçerda por doente ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 238). 37 “ [. . . ] e que a gente de Aleixo de Abreu (com quem ele vinha) determinou de ir per terra : (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 258). 38 “ Passada a tormenta que disse com que se as naos espalharã, Nuno da Cunha cõ pero vaz da cunha & dom Fernãdo de lima seguirão por sua rota, & com muyto roym viagem de ventos cõtrairos & calmarias foy ter aa ilha de sam Lour˜eço quasi no fim Doutubro, & surgio na barra do rio de Santiago pera fazer agoada, & ali foy ter coele hum Portugues que lhe contou como escapara da nao de Manuel de lacerda que se perdera ali em hu baixo por culpa do seu piloto, & a gente se saluara na terra por ser perto, & Manuel de lacerda se deteuera hu anno esperando que fossem ali ter alg˜uas naos que os tomassem : & que aueria dous meses que andara hi h˜ua nao oyto dias, de dia a terra & de noyte ao mar & que cada noyte lhe fazião fogos em cruz pera que soubesse que estauão ali Christãos, & nunca chegara a terra, & despois desaparecera. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 151).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
73
gés – Castanheda39 mentionne seulement ceux de la nef de Manuel de Lacerda tandis que Barros et Diogo do Couto parlent aussi de ceux de la nef d’Aleixo de Abreu – furent alors désolés de voir disparaître la nef d’António de Saldanha. Ensuite, partagés en deux groupes, d’environ 300 personnes chacun40 , ils résolurent à la côté orientale de l’île, d’abord parce qu’ils y trouveraient plus de vivres, et parce qu’ils pensaient avoir plus de chances d’y rencontrer des nefs qui pourraient les prendre à leur bord ou tout au moins des embarcations avec lesquelles ils pourraient se rendre à Sofala ou à Mozambique41 . Selon Barros, ce jeune homme affirma à Nuno da Cunha que les naufragés du navire de Manuel de Lacerda s’en étaient allés à l’intérieur de l’île, mais qu’il ne savait pas où ils s’étaient installés : les noirs, ne sortant jamais de leur district, n’avaient pu le lui dire ; quant aux gens d’Aleixo de Abreu, toujours suivant les noirs, ils se trouvaient dans l’île. Lui, il était resté sur la côte parce que, lorsqu’Aleixo de 39
“ E disse mais aquele Portugues que desaparecida esta nao ficarão Manuel de Lacerda & todos muito tristes, por não esperarem tão cedo por outra nao. E porque a terra era muy pobre de mantimentos, & não se podiam manter : & tambem porque ho mais certo caminho das naos Portuguesas era pola outra bãda da ilha acordarão de se passar˜e lá, & feytos em duas quadrilhas foy cada h˜ua por seu cabo : & ele por estar doente se deixara ali ficar, & que a gente da terra lhe fazia muyto boa companhia, & dela soubera como chegarão aquelas tres naos. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 152). 40 “ Os da terra ficarão desconsoladissimos, tanto que deixarão de ver a nao, e tomando conselho sobre o que farião, assentarão que se passassem a outra banda, assi porque la terião mais mantimentos, como por serem por la as naos mais continuas, e poderião ser vistos d’alguas que se disposessem a tomalos, ou pella ventura acharião algua embarcação da terra, em que se podessem passar a Çofala, ou a Mozambique, fazendo dous esquadrões em que averia trezentas pessoas, tomarão o caminho do sertão. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 237). 41 “ Os Portuguezes perdidos, vendo-se sem o remedio que esperavam da náo, se determináram de passar á outra banda da Ilha, onde poderiam achar alguma embarcação da terra, em que passassem a Çofala, ou a Moçambique ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 261).
www.lusosofia.net
74
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Abreu (avec lequel il était arrivé42 ) s’était résolu à aller à terre, à la recherche d’un port d’où – avec des radeaux, ou par tout autre moyen – il pourrait passer à Mozambique, il était trop malade et incapable de faire un pas43 . D’après Diogo do Couto, le jeune homme raconta aussi à Nuno da Cunha qu’il y avait déjà un mois et demi que Manuel de Lacerda et Aleixo de Abreu avaient quitté ce lieu, avec leurs compagnons, et qu’ils ne pouvaient croire qu’il viendrait d’autres nefs si rapidement. Nuno da Cunha compatit à leur malheur et se reprocha de ne pas être arrivé à temps pour les sauver tous44 . Selon ce même chroniqueur, on n’entendit plus jamais parler de ces naufragés, de sorte qu’il est probable qu’ils furent assassinés par les indigènes – ceux de la brousse étant, disait-il, très barbares – ce qui mit fin à toutes leurs souffrances45 . 42
Selon d’autres sources, ce jeune était venu avec Manuel de Lacerda (cf. F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 151 ; D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 238). 43 “ [. . . ] e que a gente de Manuel de la Cerda, segundo soubera dos Negros, se mettêra pela terra dentro ; mas que lhe não sabiam dar razão onde paráram, porque os Negros não costumavam sahir das comarcas donde eram naturaes ; e que a gente de Aleixo de Abreu (com quem ele vinha) determinou de ir per terra, com a gente que se salvára, buscar algum porto, donde com jangadas, ou com algum outro modo se passasse a Moçambique, elle estava tão doente, e manco, que não podia dar um passo. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 258). 44 “ [. . . ] a cujos pès se lançou, contandolhe sua desaventura, e a perdição d’aquellas duas naos, e como avia mês e meyo que Manoel de Lacerda, e Aleixos d’Abreu, com todos os da sua [239] companhia, se partirão d’ali desesperados de poderem ali vir naos tão cedo. Nuno da Cunha sentio muito a desaventura d’aquella gente, e ouvesse por mofino em não chegar a tempo que os podera salvar aa todos. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 238-239). 45 “ Estes homens todos desaparecerão neste caminho, e ate oje se não soube d’elles cousa alg˜uua : por onde parece que forão mortos pellos da terra ; porque aquelles do sertão são barbarissimos, sendo o remate de todos seus trabalhos, outros tanto maiores, como forão os que lhes custarão as vidas. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 237).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
75
Ce jeune portugais raconta encore que tant qu’il avait eu des biens avec lui, les noirs s’étaient montrés hostiles à son égard et se méfiaient de lui ; mais lorsqu’ils, le virent tout nu comme eux et qu’il n’eut plus rien qui pût leur faire envie, ils devinrent ses amis et le traitèrent fort bien, car ce sont des gens paisibles, qui vivent en communauté et n’ont pas de grand chef pour les commander. Ce jeune homme qui se disait être un domestique de D. António de Noronha, comte de Linhares, raconta bien des choses encore sur les mœurs de ces Cafres46 . Nuno da Cunha ordonna qu’on traitât bien ce naufragé et qu’on lui donnât tous les soins nécessaires47 .
46
“ [. . . ] e que em quanto teve alguma cousa sobre si, os Negros entre quem ficou lhe foram contrarios, e não se fiavam delle ; mas que depois que o víram despido, e de todo nú com elles, e não tinham que cubiçar, ficáram seus amigos, e o tratáram mui bem, por ser gente [259] pacífica, e que vive a modo de communidades, sem terem senhor a quem obedeçam. Estas, e outras cousas dos costumes daquelles Cafres contava este homem, o qual segundo dizia era criado de D. Antonio de Noronha Conde de Linhares. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 258-259). 47 “ [. . . ] mandando a seus criados que agasalhassem bem aquelle moço, e o curassem ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 239). Mais selon Barros, après avoir échappé à tant de périls, ce jeune mourut en fait peu de temps après son arrivé à Mombasa (“ [. . . ] e escapando de tantos trabalhos, veio a morrer dahi a poucos dias em Mombaça de sua enfermidade ”, J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 1, p. 259). Par contre, Diogo do Couto raconte que ce jeune homme arriva en excellant état à Goa, où il se maria et vécut longtemps, remplissant les fonctions d’officier de justice (“ [. . . ] que depois viveo muitos annos casado em Goa, e foi meirinho. ”, D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 239).
www.lusosofia.net
76
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.2.5. Nuno da Cunha et les portugais qui firent naufrage à Madagascar en 1527, selon les Lendas da Índia Deux sources – les Lendas da Índia de Gaspar Correia et la Crónica do mvyto alto e mvito poderoso Rey destes reynos de Portugal dom João o III, deste nome de Francisco de Andrada – présentent des informations différentes de toutes les autres sources sur la rencontre de Nuno da Cunha avec les naufragés portugais de 1527. En voici quelques exemples : – Castanheda, Barros et Diogo do Couto affirment que les nefs de Nuno da Cunha, Pêro Vaz et D. Fernando de Lima mouillèrent sur la côte ouest malgache dans le port de São Tiago tandis que G. Correia et F. de Andrada nous laissent croire qu’elles jetèrent l’ancre dans un port de la côte est ; – Les Lendas da Índia et la Crónica sont les uniques sources qui affirment que Nuno da Cunha trouva un naufragé de la nef de Pêro Vaz Roxo et que les naufragés portugais de 1527 se dirigèrent à pied de la côte est vers la côte ouest de l’île de Saint-Laurent. Avant de présenter ce que Gaspar Correia et Francisco de Andrada nous racontent sur Nuno da Cunha et les naufragés portugais de 1527, il convient de préciser que Andrada est un chroniqueur postérieur à Correia48 et que les informations qu’il nous communique sur les naufragés de 1527 sont presque une copie de Lendas da Índia. Plusieurs sources racontent que, bien qu’une tempête ait disloqué la flotte de Nuno da Cunha dans les parages du cap de Bonne-Espérance, quelques nefs réussirent ensuite à naviguer de concert. D’après les 48
R. J. de Lima Felner, “ Noticia preliminar ”, G. Correia, Lendas da Índia, I, p.
xviii.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
77
Lendas da Índia49 et la Crónica50 , la nef de Pêro Vaz da Cunha manqua d’eau parce qu’un coup de mer lui avait cassé toutes ses barriques, et l’on tomba d’accord pour aller à l’île de Santa Apolónia (Sainte-Apolline)51 , où l’eau douce est abondante et où il y a beaucoup de bois, d’oiseaux et de poissons. Une autre tempête qui dura un jour et demi sépara de nouveau les nefs et les empêcha de trouver l’île de Santa Apolónia ; une de ces nefs, sous le commandement de Garcia de Sá, gagna l’Inde. La tempête passée, il ne resta avec Nuno da Cunha que 49
“ [. . . ] e o Gouernador seguio seu caminho, hindo seu irmão Pero Vaz em muyta necessidade d’agoa, porque na tromenta a sua nao deu hum balanço com que se lhe arrombarão quantas pipas trazia. Sobre o que o Gouernador falou com os pilotos, e assentou hir buscar a ilha de Santa[309] Apelonia, que tem muytos rios d’agoa doce, e muytos aruoredos, e aues e pescados ; e nauegando pera lá lhes deu outro temporal, que durou hum dia e meo, e achauão estes temporaes porque assy vinhão tarde fóra dos tempos de monção. E com este temporal se apartarão todos, e Gracia de Sá fez caminho só, e achou tempo com que passou á India, como já dixe. E passado o temporal com que errarão a ilha de Santa Apelonia, nom se acharão com o Gouernador mais que seu irmão Pero Vaz e dom Fernando de Lima, que os outros seguirão seu caminho como puderão e forão ter a Moçambique. Pero Vaz, com o Gouernador e dom Fernando de Lima, auendo todos fala, e com os pilotos lhe dizerem que se achauão por fóra da ilha de São Lourenço, per conselho d’elles forão demandar a ilha, pera tomarem boas agoadas que dizião que sabião. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 308-309). 50 “ Passado o temporal, com que errarão a ilha de santa Apolonia, naõ se acharaõ co gouernador mais que seu [422] irmão Pero vaz, e dom Fernando de lima, que os outros seguindo seu caminho como puderão foraõ ter a Moçambique. O gouernador com estes dous capitães, sendo informados pollos seus pilotos que se achauaõ por fóra da ilha de sam Lourenço, por conselho delles foraõ demandar nella algumas boas agoadas, de que elles diziaõ que tinhaõ noticia. ” (F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 47, p. 422). 51 La Réunion fut probablement découverte avant 1516 par un marin portugais inconnu. Peut-être un 9 février, d’où le nom de “ Santa Apolónia ” qui lui fut attribué (cf. Daniel Vaxelaire, L’Histoire de la Réunion, vol. 1 : Des origines à 1848, sans lieu, éditions Orphie, 2003, p. 36). Elle fut occupée par la France, en 1638, et baptisée, en 1649, “ île Bourbon ” ; elle prend son nom actuel (“ île de la Réunion ”) en 1793 ; elle devient département d’outre-mer en 1946. À ce propos, cf. ibidem, p. 97 et Ph. Merlet et A. Berès (sous la direction de), Le Petit Larousse 2003, Paris, Larousse, 2002, p. 1646.
www.lusosofia.net
78
Manuel Alberto Carvalho Vicente
son frère Pêro Vaz et D. Fernando de Lima ; ceux-ci, sachant par les rapports des pilotes, qu’ils étaient dans l’Est de l’île de Saint-Laurent, décidèrent d’aller chercher des bonnes aiguades, dont ils disaient avoir connaissance. Selon les Lendas da Índia52 et la Crónica53 , les nefs de Nuno da Cunha, Pêro Vaz et D. Fernando de Lima mouillèrent à l’embouchure d’un fleuve. Les matelots entrés dans le fleuve sur des chaloupes pour y remplir leurs barriques, furent étonnés de s’entendre interpeller dans leur langue : il y avait là un Portugais. Ils l’amenèrent aussitôt à Nuno da Cunha. Alors, ce naufragé raconta qu’il avait réchappé du naufrage de la nef de Pêro Vaz Roxo54 qui s’était perdue non loin de là l’année 52
“ [. . . ] e auendo vista da ilha forão tomar na boca de hum rio d’agoa doce, onde sorgirão, e deitarão os batés fóra, que com pipas forão entrar no rio e tomarão agoa. Onde veo da terra hum homem que bradou falando português ; o qual forão tomar e o leuarão ao Gouernador, que lhe contou que se saluara do nauio de Pero Vaz o Roxo, que o anno passado se perdera na mesma ilha d’ahy perto, e elle estaua ally porque a gente da terra lhe fazia bem, e lhe tinhão contado que ally na boca d’este rio se perdera Manuel de Lacerda, e toda a gente no batel se saluara na terra, e que juntos caminharão pera atrauessar a ilha à outra banda de Moçambique, pera ahy tomarem embarcações em que se fossem ; e nom soubera mais que d’elles se fizera, porque ally se deixara sempre estar. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 309). 53 “ [. . . ] e chegando há ilha foraõ surgir na boca de hum rio dagoa doce, onde mandaraõ os bateis com muytas pipas entrar pollo rio a fazer agoada ; aquy lhes apareceo na terra hum homem que bradando por elles em Portugues, o recolherão e o leuaraõ ao gouernador, que lhe disse que se saluara do nauio de Pero vaz o roxo, que o anno dantes se perdera naquella mesma ilha daly naõ muyto longe, e elle se deixara aly ficar, porque a gente da terra lhe fazia bom tratamento, da qual soubera, que na boca daquelle rio se perdera Manoel de lacerda, mas que toda a gente no batel fora ter a terra em saluo, e que todos juntos foraõ caminhando para atrauessarem a ilha há outra banda de Moçambique, e ahy tomarem embarcações em que se fossem, e naõ soubera então mais delles, porque aly estiuera sempre. ” (F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 47, p. 422). 54 Nous rappelons que Castanheda et Diogo do Couto affirment que ce jeune naufragé appartenait à la nef de Manuel de Lacerda tandis que Barros dit qu’il était venu avec Aleixo de Abreu (cf. F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 151 ; D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 238 ; J. de Barros, Ásia. . . ,
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
79
précédente. Il était resté en ce lieu parce que les habitants le traitaient bien. Ces indigènes lui racontèrent que la nef de Manuel de Lacerda s’était perdue à l’embouchure de cette rivière mais que tout l’équipage avait été sauvé et qu’ils étaient partis à pied traverser l’île vers la côte ouest où ils espéraient trouver des bateaux pour se rapatrier. Depuis, il n’en avait eu aucunes nouvelles car lui avait toujours vécut à cet endroit-ci. D’après G. Correia55 et F. de Andrada56 , ce naufragé de la nef de Pêro Vaz Roxo raconta qu’il avait vu un homme prétendant avoir appartenu à l’équipage de la nef de Manuel de Lacerda qui lui avait conté que ses compagnons, partis tous ensemble, avaient été contraints par les indigènes (qui avaient peur d’une troupe aussi nombreuse) de se séparer en petits groupes de quatre, cinq ou six individus. Il croyait que c’était pour pouvoir les tuer plus facilement qu’ils les avaient empêchés de rester ensemble, et que tous avaient certainement dû être massacrés. Ce même homme, du reste, s’en était allé peu après son récit et on n’avait plus entendu parler de lui.
IV, iii, 1, p. 258). 55 “ Onde ally viera ter com elle hum homem d’elles, que lhe contara que hindo assy os nossos juntos ouvera a gente da terra medo d’elles, e os fizerão apartar huns dos outros, quatro, seis, e cinqo, e que assy andassem ; mas que todauia lhe parecia que os da terra ysto nom fizerão senão polos matarem a todos, e cria que todos erão mortos, que nunqua mais soubera nouas d’elles, sómente este homem que ysto contara, o qual se fôra tambem, e nom sabia d’elle parte. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 309). 56 “ [. . . ] porem que aly viera ter com elle hum homem que lhe dissera que fora daquella companhia, e lhe contara que indo os nossos todos juntos, a gente da terra com receyo delles os fizera andar apartados de coatro em coatro, de cinco em cinco, e de seis em seis, pollo qual a elle lhe parecia que deuiaõ ser todos mortos, e que os negros só a fim de os matarem os fizeraõ apartar, porque delles se naõ souberaõ mais nouas nem recado que o que dissera aquelle homem, que tambem se fora logo, e não soubera mais parte delle. ” (F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 47, p. 422).
www.lusosofia.net
80
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.2.6. Nuno da Cunha et la recherche de métaux précieux et d’épices dans le port de São Tiago Barros raconte que pendant que les équipages des nefs de Nuno da Cunha, Pêro Vaz da Cunha et D. Fernando de Lima faisaient leurs provisions d’eau près de la baie de São Tiago, le capitaine-major, voulant avoir plus des renseignements sur le pays et sur la valeur des terres, envoya D. Pedro Lobo, Luís Falcão, Manuel Lobato et plusieurs autres gentilshommes, avec quelques soldats, jusqu’à un village de Noirs. Mais avec la défense d’y entrer, et en leur recommandant de bien observer la région et d’évaluer la fertilité du sol. Nuno da Cunha leur demanda aussi d’emporter avec eux des échantillons d’or, d’argent, de girofle, de cannelle et d’autres épices afin de les montrer aux Noirs et de leur demander s’ils avaient chez eux certaines de ces choses et si elles avaient du prix à leurs yeux. Étant donné que Nuno da Cunha leur accorda un temps très court pour cette mission, ces gentilshommes s’en retournèrent à la fin de la même journée. Ils revinrent très contents, ayant trouvé le pays agréable, la terre fertile et les habitants d’un naturel pacifique, sans qu’ils soient sur leurs gardes et sans avoir la ruse des Noirs de la Guinée. Les Portugais ramenèrent des vivres en échange de divers objets qu’ils avaient emportés avec eux, mais ils ne purent rien savoir au sujet de l’or, de l’argent et des épices, parce que ces Noirs ne connaissaient rien du pays au-delà des limites de leur village57 . 57
“ Nuno da Cunha por se melhor informar do sitio, e qualidades da terra, em quanto a gente do mar fazia sua aguada, deo licença a D. Pedro Lobo, a Luiz Falcão, e a Manuel Lobato, e a algumas [265] outras pessoas nobres, que com alguns soldados a bom recado fossem té a povoação dos Negros, mas que não entrassem nella, sómente vissem o que lhes parecia do sitio, e disposição da terra, e levassem mostras de cravo, canella, e de toda outra especiaria, ouro, e prata para saber se entre os Negros havia alguma daquellas cousas, e se era delles estimada. Idos estes Fidalgos, porque o tempo que lhes Nuno da Cunha limitou era mui estreito para o que haviam de fazer, tornáram logo á tarde mui contentes da disposição, e fertilidade da terra, e assi de seus moradores, por ser gente pacifica, sem cautelas, e sem aquella malicia
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
81
1.2.7. L’échouage de la nef de Nuno da Cunha dans le port de São Tiago Castanheda58 et Diogo do Couto59 racontent qu’il y avait quatre jours que les nefs de Nuno da Cunha, Pêro Vaz da Cunha et D. Fernando de Lima mouillaient dans le port de São Tiago lorsqu’elles furent assaillies par une violente tempête frappant la côte ; la nef du capitaine-major, qui tenait avec une seule ancre, commença à dévier vers la terre ; une seconde ancre, jetée aussitôt, heurta des rochers qui brisèrent son amarre, et il en fut de même pour six autres ancres ; la nef échoua ainsi sur un banc de sable où elle se remplit d’eau jusqu’au pont.
propria dos Negros da Guiné, e trouxeram dos mantimentos, que entre elles havia, a troco de algumas cousas que leváram ; e quanto ás mostras de ouro, e prata, e especiaria, não davam razão, como gente que não sabia mais da terra que té onde chegava o termo da sua aldea. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV,iii,3, p. 264-265). 58 “ E fazendo Nuno da cunha & os outros capitães agoada, em hua terça feyra que auia quatro dias que ali estaua, estando os bateis d˜etro do rio, leuantouse h˜u trauessam com que a não de Nuno da cunha começou de caçar pera terra, & por estar sobre h˜ua só ancora lãçarão outra, & despois outras ate seys que não auia mais & todos os austes delas trincarão, & era por se roçarem por penedos que estauão debaixo, & com a grande força que leuauão pelo peso das ãcoras trincauão logo. E não au˜edo ancoras que teuessem a nao, caçou tanto pera terra, que deu sobre h˜ua area õde fez assento & abrio, encheose dagoa. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 152). 59 “ E avendo quatro dias que ali estavão, deulhes hum temporal travessão tão rijo, que a nao de Nuno da Cunha, que estava sobre h˜ua so ancora, começou a cassar pera a terra, e largando outra que deu sobre pedra, foi logo cortada, e o mesmo fizerão outras a te seis, que todas forão trincadas do rato (falando ao modo marinheiro). De maneira que foi a nao encalhar em terra sobre hum areal, a onde se encheo de agoa a te a cuberta debaixo da ponte. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 239).
www.lusosofia.net
82
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Cet échouement de la nef de Nuno da Cunha est décrit aussi par João de Barros, Gaspar Correia60 et Francisco de Andrada61 ; ces deux derniers chroniqueurs n’apportent pas d’informations nouvelles par rapport aux récits de Barros, Castanheda et D. do Couto. 60 “ Estando assy fazendo agoada auia dous dias dandose grande pressa, huma tarde o mar se foy aleuantando már de leuadia, que chegando ás naos as fazia dar grandes arrancadas e balanços, e mórmente a não do Gouernador, que casy tomaua agoa por bordo, ventando do mar trauessão, com que as [310] naos se nom puderão aleuantar pera se fazerem á vela, nem os batés, que estauão no rio, nom puderão sayr do rio, porque na entrada rebentaua muyto o mar ; com que as naos forão caçando, com que deitarão quantas amarras tinhão. E porque a nao do Gouernador nom soffrio tanto como as outras, e foy arrastando seis ancoras que tinha, com que foy dar em hum alfaque tão fundo que as ancoras nom prenderão no fundo, e foy encalhar em arêa, que logo abrio e se arrasou d’agoa, que sómente os castellos parecerão, o Gouernador com o cofre e suas milhores cousas se passou á não de seu irmão, porque nom chegauão á nao tamanhos mares ; e ao outro dia o tempo abonançou, com que os batés sayrão do rio, que passarão a gente o Gouernador ás naos, com algum fato de sobre a coberta. Então das outras tomarão as marras e ancoras da nao do Gouernador, e as vergas e todo o que ouverão mester, e derão fogo á nao ; e as outras se fizerão á vela caminhando pera Zanzibar. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 309-310). 61 “ Auendo já dous dias que o gouernador aquy estaua fazendo agoada, e dando nella grande pressa, huma tarde se leuantou hum vento com tanta força, e creceo o mar tanto de leuadia, que fazia dar has náos grandissimos balanços, e principalmente há do gouernador que quasi tomaua a agoa por bordo, e como o vento era travessaõ, nunca as náos se puderaõ leuantar para se fazerem ha vella, nem os bateis, que estauaõ dentro do rio, puderaõ sair delle pollo muyto que o mar arrebentaua na entrada, com que as náos começaraõ a caçar, e deitar quantas amarras tinhaõ, e porque a do gouernador naõ pode sofrer tanto como as outras, foy arrastando seis ancoras que tinha, com que foy dar em hum alfaque tão fundo que as ancoras naõ puderaõ prender nelle, e foy encalhar na arêa, onde logo abrio, e se arrasou da agoa de maneyra que sómente os castellos lhe ficaraõ aparecendo. O gouernador co cofre e as suas milhores cousas se passou ha náo de seu irmão, porque naõ chegauaõ a ella tamanhos mares ; ao outro dia abonançando o tempo sairaõ os bateis do rio, que passaraõ a gente has outras náos com algum fato de sobre cuberta, as quais recolhendo as amarras, as ancoras, as vergas, e tudo o mais que se pode recolher da náo do gouernador, lhe puserão o fogo, e se fizeraõ ha vella para Zamzibar. ” (F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 47, p. 422).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
83
Selon Barros, Nuno da Cunha était depuis trois jours dans la baie de São Tiago, remplie de hauts-fonds, faisait des provisions d’eau en attendant que le temps fût favorable pour en ressortir, lorsque survint un vent du large, soufflant en direction de la côte ; la nef du capitaine-major commença à être fortement ballottée et rompit les amarres de ses deux ancres, qu’on remplaça par d’autres qui furent immédiatement brisées non pas tant à cause des soubresauts violents que parce qu’elles avaient été abimées dans la cale par la chaleur et par l’humidité. Alors, la nef fut rejetée sur la côte par trois brasses de profondeur et s’échoua. Quoiqu’elle se fût aussitôt remplie d’eau, elle était si près de terre que beaucoup d’hommes de l’équipage purent s’enfuir à la nage et aller chercher tous les canots occupés à faire de l’eau, pour en être secourus62 . Castanheda63 et Diogo do Couto64 soulignent que les canots essayèrent de secourir secours la nef échouée, mais qu’ils ne purent franchir 62
“ Havendo tres dias que Nuno da Cunha alli estava provendo-se do necessario, esperando tempo para sahirem daquella angra, sobreveio vento do mar, que ficava em travessão na costa ; e como o porto era cheio de alfaques, assi descompassados em partes (como dissemos) começou a náo de Nuno da Cunha saluçar de maneira, que trincou logo [266] duas amarras ; e vindo logo outras duas, ou tres novas, apena foram lançadas ao mar, quando se fizeram em pedaços ; e a causa de durarem tão pouco, não foi tanto por razão dos saluços da náo, como por estarem recozidas da quentura, e humidade dos paioes onde vinham, com a qual falta a náo foi levada a terra do impeto do mar, e a poz em tres braças, onde com tres, ou quatro pancadas abrio de todo, assentando-se no fundo da arêa, quando já o vento não era tão rijo. E posto que a náo foi logo cheia de agua, ficou tão perto da terra, que nadando sahíram muitos homens, e chamáram todos ao batéis que eram na aguada, que lhes viessem socorrer. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 265-266). 63 “ [. . . ] & os esquifes que erão por agoa d˜etro ao rio nunca poderã acodir por o vto ser trauessam & na boca do rio fazer ho mar tamanho escarceo que não poderão sair, n˜e sairão ate não acalmar ho vento ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 152). 64 “ Estavão a este tempo os bateis em terra fazendo agoada, e querendo acodir a nao, não poderão sair pera fora, porque o vento fazia na boca do rio muy grandes escarceos. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 239).
www.lusosofia.net
84
Manuel Alberto Carvalho Vicente
la barre sur laquelle la mer déferlait furieusement. D’après Barros, les deux autres nefs qui étaient en mer ne purent être d’aucune aide à Nuno da Cunha car, dès le début du coup de vent, elles avaient eu assez à faire elles mêmes, principalement la Santa Catarina de Pêro Vaz da Cunha, qui cassa partiellement, mais que Dieu sauva miraculeusement65 . Diogo do Couto ajoute que les nefs de D. Fernando de Lima et de Pêro Vaz da Cunha avaient heureusement des cordages plus résistants66 (qui ne se rompirent pas comme ceux de la nef de Nuno da Cunha) qui résistèrent à la houle, malgré de grands risques aussi67 . Barros raconte qu’une partie de l’équipage de la nef de Nuno da Cunha, voyant leur bateau faire eau de toutes parts, commença à se jeter à la mer, où ils croyaient courir moins de dangers qu’en restant à bord en attente des canots qu’on était allé quérir. Mais Nuno da Cunha empêcha que les autres membres de l’équipage fassent de même, il réconforta de son mieux, leur promettant que lorsque les canots arriveraient il les sauverait avant de se sauver lui-même, ce qu’il fit68 . 65
“ [. . . ] sem as outras náos que estavam mais ao mar, o poderem fazer. Porque na primeira estrupada de vento tambem elles tiveram assás trabalho, principalmente a náo Santa Catharina de Pero vaz da Cunha, que caçou um grande pedaço, e Deos milagrosamente a salvou para recolhimento de tanta gente, como hia com Nuno da Cunha. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 266). 66 D’après Castanheda, la nef de D. Fernando de Lima se trouva en grand danger. Tous ses cordages en fibre de lin se cassèrent ; elle se sauva grâce à un cordage plus résistant : “ [. . . ] & ho mesmo ouuera dacontecer á nao de dom Fernãdo de lima se não teuera h˜u auste de cairo que teue mão, porque tamb˜e outros de linho trincarão ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 152). 67 “ textitAs outras duas naos quis Deos que tiverão amarras de cairo, que se não cortaram, e poderão ter, e sofrer o tempo, estando porem muito arriscadas. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 239). 68 “ [. . . ] a qual como vio a náo cheia d’agua, sem esperar que viessem os batéis que dissemos, começou de se lançar ao mar, havendo isto por menos perigo, que estar nella. Ao que Nuno da Cunha acudio não o consentindo, e consolando a todos, prometendo-lhes que salvaria primeiro as pessoas delles, que a sua [267] propria, como viessem os batéis, e assi o fez. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 266-267).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
85
Selon Castanheda69 et Diogo do Couto70 , tous les gens de l’équipage se regroupèrent sur les châteaux et sur le pont où ils restèrent jusqu’au lendemain ; Nuno da Cunha veilla toute la nuit avec eux et fit monter le coffre-fort, qui contenait l’argent, et le plus d’objets possibles, afin de ne pas tout perdre. Le jour suivant, le vent se calma et les canots accostèrent, dans lesquels le capitaine-major ordonna d’embarquer le coffre fort et de nombreuses marchandises, ainsi qu’une partie de l’artillerie. Quand il eut sauvé tout ce qu’il put, il passa avec une partie de son équipage à bord de la nef de son frère Pêro Vaz da Cunha et le reste des hommes monta à bord de la nef de D. Fernando de Lima71 . Ensuite, on enleva les mâts et les vergues de la nef-capitaine72 et – d’après Barros –, le mardi 3 septembre 152873 , Nuno da Cunha or69
“ [. . . ] & a nao por a restringa ser baixa não ficou cuberta dagoa mais que ate a ponte, & dali pera baixo tudo se perdeo, & a gente se saluou toda, & Nuno da cunha se passou com parte dela pera a não de Pero vaz da cunha, & a outra se apousentou na de dom Fernando. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 152). 70 “ A gente da nao ficou toda sobre os castellos, e na ponte, onde estiverão a te o outro dia, andando Nuno da Cunha toda a noite vigiando, e mandando tirar açima o cofre do cabedal, e alguas cousas, que mais poderão : porque se não perdesse tudo. Ao outro dia acalmou o vento, e vierão os bateis, em que o Governador mandou embarcar o cofre, e a mais fazenda que pode, e a artelharia que ya por cima : e depois de ter recolhido o que avia, elle se passou com parte da gente pera a nao de seu irmão Pero Vaz da Cunha, e a outra mandou pera a de Dom Fernando de Lima. ” (D. do Couto, Década Quarta da Ásia, édition critique, annotée et éditée sous la direction de M. A. Lima Cruz. . . , v, 2, p. 239). 71 Barros précise que Nuno da Cunha mit 700 personnes à bord de la première nef et 500 sur la deuxième : “ [. . . ] porque vindo elles sem pressa, nem desordem, mandou passar toda a gente a terra, e algum fato que sobre a cuberta se pode salvar, deixando-se estar na náo té o outro dia ás dez horas, que toda a gente desembarcou, a qual repartio pelas duas náos que com elle eram naquelle trabalho. À de seu irmão Pero Vaz, onde se elle recolheo, se ajuntáram setecentas pessoas, e á de D. Fernando de Lima quinhentas. ” (J. de Barros, Ásia, IV, iii, 3, p. 267). 72 “ [. . . ] & tirados os mastos & vergas a esta nao, & queimado quanto parecia sobelagoa ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VII, lxxxvii, p. 152). 73 Selon Castanheda, Nuno da Cunha partit du port de São Tiago le 10 novembre
www.lusosofia.net
86
Manuel Alberto Carvalho Vicente
donna de mettre le feu à sa nef pendant la nuit, et celle-ci brûla jusqu’au niveau de l’eau faisant perdre ainsi beaucoup de marchandises du Roi et d’armes. Le lendemain, il fit voile dans l’intention de se rendre à Malindi74 . Puis son pilote, João de Lisboa, le conduisit au beau milieu des îles Comores, que ce pilote prétendit inconnues. Après avoir bravé de nombreux dangers, Nuno da Cunha arriva à l’île de Zanzibar et enfin, le 8 octobre 1528, il accosta à Malindi75 . 1528 : “ Nuno da cunha se partio caminho da India a dez de Nouembro & foy ter antre as ilhas de Zanzibar, & hua noyte entrou em hua enseada grande que se fazia antre a ilha de Zanzibar & outra. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento, VII, lxxxvii, p. 152). 74 “ Terça feira á noite, que foram 3 de Setembro, mandou Nuno da Cunha pôr fogo á náo, a qual ardeo té a agua defender o que estava de baixo della, onde se perdeo muita fazenda d’El-Rey, e de partes, e com a artilheria hum basilisco de metal, que Nuno da Cunha muito sentio, e as armas de que os homens tinham necessidade, por ser cousa que tão cedo se não podia reformar. Ao dia seguinte partio dalli com determinação de ir a Melinde a se prover de algumas cousas, e ver se por aquella costa aportára alguma das náos da sua Armada, ou se achava navio do trato de Çofala para baldear da gente que levava. : (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 267). 75 “ Mas ainda a fortuna o quis neste tão curto caminho tentar, porque João de Lisboa Piloto mór o foi metter entre muitas Ilhas, que eram as que commummente chamam do Commo[268]ro, dizendo elle serem novamente achadas. As quaes passadas com assás perigo, por razão das grandes correntes, foi metter a náo em huns baixos pegados na Ilha de Zanzibar, onde correo muito maior risco, não indo já com Nuno da Cunha a náo de D. Fernando de Lima, por se apertar da sua esteira nas correntes das Ilhas do Commoro. Nuno da Cunha vendo a náo mettida em hum facco, donde não podia sahir, e que o Piloto não conhecia a terra, nem havia pessoa na náo, que soubesse dizer onde estava, mandou a seu irmão Pero vaz, que no batel com alguma gente armada sahisse em terra, e com todo o resguardo visse se podia achar algum povoado de que pudesse saber onde estavam. Partido Pero Vaz da Cunha, como aquella terra era a Ilha de Zanzibar, a espaço de [269] cinco leguas foi dar com a povoação, donde por ser de hum Rey amigo dos Portuguezes trouxe dous Zambucos, e Pilotos da terra, que leváram a náo á Cidade. ElRey recebeo a Nuno da Cunha com grande prazer, mandando-o logo prover de muitos mantimentos, com que deo a vida a todos por trazer já muita gente doente. E vendo Nuno da Cunha que estava em parte tão segura, e abastada, ordenou, por lhe não morrer aquella gente
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
87
1.3. Le Gouverneur Nuno da Cunha s’intéresse, en 1530, au sort des portugais qui avaient fait naufrage à l’île de Saint-Laurent Dans une lettre, écrite à Cochin et datée du 15 janvier 1530, Afonso Mexia informe D. João III que le gouverneur de l’Estado da Índia avait ordonné d’envoyer de Cochin à l’île de Saint-Laurent un navire de 70 tonnes et un brigantin76 qui devraient contourner toute cette île de l’océan Indien afin de voir s’ils y trouveraient les gens du navire commandé par Manuel Lacerda ainsi que d’autres personnes qui auraient naufragé dans cette même île. Selon Afonso Mexia, ce voyage est une entreprise qui est digne de louanges et qu’il faut réaliser. L’auteur de cette lettre ajoute qu’un familier de Manuel Lacerda ira à bord de ce navire77 . enferma, deixar alli té du[270]zentos homens, e por Capitão delles Aleixo de Sousa Chichorro, e por Feitor Manuel Machado criado d’Elrey, que sabia bem o trato, e o modo da terra, e alguma cousa da lingua della, porque havendo estado em Moçambique quatro, ou cinco annos, viera alli negociar algumas vezes. Deixou tambem Nuno da Cunha dinheiro, e fazenda a este Feitor, e ordem a Aleixo de Sousa, que como a gente estivesse em disposição, se fosse com ella a Melinde em Zambucos da terra, porque alli acharia recado seu do mais que havia de fazer. Partido Nuno da Cunha de Zanzibar, a 8 de Outubro chegou a Melinde. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 3, p. 267-270). 76 Voilier à deux mâts dont seul celui de l’avant est gréé de voiles carrées. 77 “ [. . . ] O gouernador ordena de mamdar a Jlha de sam louremço hum Nauio de lxx tones que aquy esta Ja certo pera Jsso, e assy huum braguamtim Rodear toda a Jlha em busca da gente da Naão de manuel de llaçerda E doutras que pareçe nos que hy podem estar he Jda muy booa e Neçesaria vay No dito nauio huum paremte do dito manuel de llaçerda pola mais obriguaçam que tera de ffazer Niso deligemçia, [. . . ] ”. Source : Carta de Afonso Mexia a D. João III, na qual menciona o governador ter enviado um navio à ilha de São Lourenço. Cochin, le 15 janvier 1530. IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 44, Documento 61, fo 14 ro (nous publions ce document dans l’annexe IV).
www.lusosofia.net
88
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.4. D. João III envoie, en 1530, Duarte Fonseca et Diogo da Fonseca à l’île de Saint-Laurent D’après Barros, le roi D. João III ayant eu connaissance du naufrage des nefs de Manuel de Lacerda et d’Aleixo de Abreu par des lettres de Nuno da Cunha envoya en 1530, au secours de ces naufragés, deux navires sous le commandement de deux frères : les capitaines Duarte da Fonseca et Diogo da Fonseca78 . Castanheda écrit quelques lignes seulement sur ces deux frères et il précise que Duarte da Fonseca était le capitaine-major79 . 78
“ Per cartas de Nuno da Cunha teve El-Rey D. João noticia da perdição destas duas náos, e mandou buscar a gente dellas no anno de 1530 com dous navios, de que eram Capitães dous irmãos, Duarte da Fonseca e Diogo da Fonseca. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 261). 79 “ Neste anno partirão de Portugal cinco naos pera a India sem capitão môr, de que forão capitães Manuel de brito, Fernão camelo, Frãcisco de sousa tauares, que hia por capitão de Cananor, Pero lopez de sam Payo pera capitão de Goa, & Luis aluarez de payua. E despois da partida destas naos, partio pera a ilha de sam Lourenço Duarte dafonseca por capitão mór de seu jrmão Diogo dafonseca a buscar a g˜ete da nao de Manuel de lacerda, & ambos se perderão. ” (F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VIII, xxvii, p. 240).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
89
Gaspar Correia80 et Francisco de Andrada81 donnent plus de renseignements sur les deux frères Fonseca que les autres sources. Ainsi, 80
“ Depois d’estas cinqo naos partidas do Reyno, d’ahy a hum mês partio Duarte da fonseca em hum nauio pequeno, e Diogo da Fonseca, seu irmão, em huma carauella latina, pera que ambos fossem correr a ilha de São Lourenço buscar gente das naos que erão desaparecidas, e corressem todos os rios e portos da ilha. E ysto fez ElRey polo que o Governador Nuno da Cunha escreueo a ElRey, do homem, que achara na ilha, das naos de Manuel de Lacerda, como já fica escrito ; e mandou ElRey estes dous nauios cuidando que se podia achar alguma gente. Os quaes irmãos antes de chegarem á ilha se apartarão com tempo, e todauia ambos forão ter á ilha, e Duarte da Fonseca tomou por fóra da banda do sul e correo ao longo da terra com pouqa vela ; onde na terra via muytos fumos, ao que se punha em pairo até anoitecer sem nunqua lhe yr almadia da terra. O que fez muytos dias, e foy entrar em huma grande baya, e vendo a praya e a terra fermosa se meteo no batel com dez homens e os marinheiros, e hindo pera terra de supito lhe arrebentou hum mar de leuadia que çoçobrou o batel, que os matou a todos. O que virão do nauio, mas nom tinhão com que lhe acodir ; e o batel emborcado tornou pera fóra, e sendo perto do nauio os marinheiros se deitarão a nado e lhe forão atar huma corda, com que o alarão ao nauio e desalagarão. Então o mestre e piloto se fizerão á vela correndo a ilha pera se passarem a Moçambique, e nauegando assy toparão com outro nauio de Diogo da Fonseca, o qual sabendo da morte de seu irmão se passou ao nauio e com ambos foy correndo a costa. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 385). 81 “ Hum mes despois que estas cinco náos partirão do reyno, partirão tambem Duarte da fonseca em hum nauio redondo, e Diogo da fonseca seu irmão em huma carauella latina, mandados por el Rey a correr todos os rios e portos da ilha de São Lourenço, em busca da gente das náos que erão desaparecidas, ao que se moueo co auiso que teue o gouernador Nuno da cunha daquelle homem da armada de Manoel de lacerda que achou naquella ilha, onde foi ter quando hia para a India, de que atrás se tem dado conta, parecendolhe que onde aquelle estaua poderião estar outros que terião necessidade daquelle socorro : tanto era o zelo e cuidado que tinha do bem, das vidas, e de socorrer aos trabalhos de quaisquer vassallos seus. Os dous irmãos Fonsecas se apartarão com hum temporal antes de chegarem há ilha, porem ambos forão ter a ella, e Duarte da fonseca, tomando por fóra da banda do sul, correo ao longo da terra com pouca vella, onde vendo muytos fumos em diuersas partes, se punha de dia ao payro ora numa, ora noutra, a ver se de alguma acudia alguem a elle, e despois de gastar nisto muytos dias sem nunca da terra lhe sair almadia, nem cousa que lhe trouxesse recado, se foy meter em huma grande e espaçosa bahia, onde vendo huma boa praya, e a terra fermosa, se meteo no batel com dez homens, e alguns marinheyros, e caminhando por ella lhe arrebentou o mar de leuadia com
www.lusosofia.net
90
Manuel Alberto Carvalho Vicente
d’après ces chroniqueurs, Diogo da Fonseca voyageait dans une caravelle latine et une tempête avait séparé les deux frères avant qu’ils arrivent à l’île de Saint-Laurent. Selon G. Correia et F. de Andrada, Duarte da Fonseca et son frère avaient pour mission d’explorer les rivières et les ports de cette île et de rechercher les navires qui s’étaient perdus sur ces côtes au cours des dernières années. Ces chroniqueurs précisent que Duarte da Fonseca contourna l’île par le sud-est, longeant de près la côte, qu’il y vit beaucoup de feux82 , mais que bien qu’il ait mis son navire en panne pendant des journées entières, aucune pirogue ne vint de terre le visiter. Ensuite, il jeta l’ancre dans une vaste baie mais là, il se noya avec dix de ses hommes en cherchant à descendre à terre quand sa chaloupe chavira83 . Leurs compagnons virent l’accident du bord, mais ils n’eurent aucun moyen de les secourir. Lorsque la chaloupe, entraînée la quille en l’air par les courants du large, passa près du navire, plusieurs marins se jetèrent à la nage et réussirent à y attacher une corde à l’aide de laquelle on put la ramener à bord. Le maître et le pilote mirent alors à la voile avec l’intention de se rendre à Mozambique ; mais Diogo da Fonseca, qu’ils rencontrèrent peu après et mirent au fait de cette catastrophe, prit le commandement du navire de son frère et continua à longer la côte.
tanto impeto que çoçobrou o batel, onde todos se afogarão ha vista dos que ficarão no nauio, sem terem meyo para lhe poderem valer, e o batel emborcado tornou para fóra, e chegando perto do nauio, os marinheyros a nado lhe atarão huma corda com que o alarão, e se seruirão inda delle : então o mestre e piloto correndo a ilha para se passarem a Moçambique, forão topar com a carauella em que hia Diogo da fonseca, que sabendo da morte de seu irmão, se passou ao seu nauio, e com ambos foy correndo a costa. : (F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 64, p. 478). 82 Cf. G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 385. 83 Barros confirme que la chaloupe de Duarte da Fonseca chavira et qu’il se noya avec dix de ses hommes : “ [. . . ] Duarte da Fonseca entrou em huma Bahia, onde se afogou com dez homens que levava no batel do seu navio ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 261).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
91
D’après Barros, Diogo da Fonseca jeta l’ancre dans un port84 où il aperçut une fumée épaisse. Quand il envoya un canot à terre afin de s’informer de la raison de ces feux, les Portugais découvrirent ceux qui les allumaient : c’étaient quatre de leurs compatriotes (trois naufragés de la nef de Manuel de Lacerda et un de la nef d’Aleixo de Abreu) et un Français, qui était arrivé sur une nef française85 . Cette nef était l’une des trois qui quelques années auparavant, étaient arrivées en Inde86 . Selon Barros87 , G. Correia88 et F. de Andrada89 , ce petit groupe de 84
D’après G. Correia, le port n’avait pas de barre (Lendas da Índia, III, p. 385). Selon Gaspar Correia, un canot ramena cinq Portugais – quatre échappés au naufrage de la nef de Manuel de Lacerda et un appartenant à une autre nef – et un Français (“ Abocando sobre hum porto virão grandes fumos, e sorgio no porto, que nom tinha barra, onde logo na borda do mar lhe fizerão hum fumo, ao que mandou o batel a terra, onde acharão quatro homens da nao de Manuel de Lacerda, hum d’elles da outra nao, e hum francês da nao de França, que lá fôra ter como já contey, das tres que passarão á India. ” : G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 385). 86 “ [. . . ] e Diogo da fonseca correndo a costa, surgio em hum porto, onde vio grandes fumos ; e mandando o batel a terra a saber a causa delles, acháram quatro Portugueses que os faziam, tres da náo de Manuel de la Cerda, hum de Aleixo de Abreu, e hum Francez de huma náo Franceza, que alli fora parar, de tres, que os [262] annos atrás passáram á India. : (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 261-262). C’est probablement une réference à l’éxpedition de Jean et Raoul Parmentier. 87 “ Estes homens recolhidos no navio, disseram que havia muitos vivos da sua companhia, mas que andavam tão espalhados pela terra dentro daquella Ilha, que sería impossivel achallos ; pelo que Diogo da Fonseca se foi com elles a Moçambique, levando o navio de seu irmão ; e deixando alli hum delles por fazer muita agua, partio para a India em Abril de 1531. E na paragem de Çocotorá se devia de perder com algum temporal, o que se depois soube por alguma fazenda, e arcas que foram dar á costa daquella Ilha ; e pelos papeis que nellas se acháram, se entendeo que eram deste navio de Diogo da Fonseca, e o sucesso de sua viagem. ” (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 262). 88 “ [. . . ] os quaes homens contarão que auia muytos viuos d’estas naos que se perderão, que andauão espalhados pola ilha por muytas partes pela terra dentro, que nam se poderião achar inda que os fossem buscar. ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 385). 89 “ [. . . ] estes homens disserão que auia muytos viuos destas náos que se perdérão, porem que andauam espalhados por muytas partes daquella ilha polla terra dentro, que seria impossiuel achallos por muyto que os buscassem. ” (F. de Andrada, 85
www.lusosofia.net
92
Manuel Alberto Carvalho Vicente
naufragés que Diogo da Fonseca recueillit sur l’île de Saint-Laurent lui affirmèrent qu’il s’y trouvait beaucoup d’autres Portugais mais qu’ils vivaient si dispersés à l’intérieur de l’île qu’il ne serait pas possible de les retrouver. Fonseca se décida alors à gagner l’île du Mozambique, d’où il partit pour l’Inde en 1531. Mais il fit naufrage près de l’île de Socotora90 .
1.5. D. João III ordonne que soient récupérés certains biens d’une nef qui fit naufrage à l’île saint-Laurent D. João III était à Évora le 8 mars 1533 et dans une lettre, datée ce même jour, il annonce à D. António de Ataíde, comte de Castanheira – un des ses conseillers – d’avoir reçut une lettre de Vicente Pegado qui lui informait de sujets d’importance et, parmi eux, il met en évidence trois : a) que les feitorias du Mozambique et Sofala étaient en pénurie de biens et d’hommes ; b) que le pilote ainsi que le maître de la nef de Vicente Pegado portèrent chacun une carte nautique où n’étaient pas signalés les hauts-fonds où Manuel Lacerda fit naufrage en 1527 et, pour cette raison, la nef de Pegado faillit y faire naufrage ; elle réussit à se sauver grâce à une troisième carte qui fut heureusement trouvé dans cette nef de Manuel Lacerda ; c) qu’en marée basse, on pourrait récupérer les armes, le cuivre et d’autres biens de la nef de Manuel Lacerda. En tenant compte du contenu de cette lettre de Vicente Pegado, D. João III demande à D. António de Ataíde : a) que les prochaines nefs qui devraient partir Lisbonne vers l’Inde puissent secourir les feitorias du Mozambique et Sofala ; b) que les cartes nautiques faites à Lisbonne soient plus précises ; c) qu’il envoie à Vicente Pegado un marin – par Crónica. . . , deuxième partie, chap. 64, p. 478). 90 Cf. G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 385-386 ; F. de Andrada, Crónica. . . , deuxième partie, chap. 64, p. 478-479.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
93
exemple, celui qui avait fait naufrage avec Manuel Lacerda à l’île de Saint-Laurent en 1527 et qu’avait retourné à Lisbonne – chargé de récupérer les armes et les autres biens de la nef de Manuel de Lacerda91 . 91
“ CONDE, amigo. Eu, elRey, vos envio muyto saudar. Antre as cartas da India vinha huua de Vincente Pegado. Devera de ser vista das primeiras por aver nela muytas cousas a que se podera prover este anno ; [. . . ] E ele diz que, por o veador da fazenda da India lhe nõ mandar aquele anno huu navio, que cada anno lhe há de enviar, segundo lhe tenho mãdado que o faça, Çofala e Moçanbique estam muy apertados e e˜ grande necesidade ; e se o anno que vinha, que he este que pasou de XXXii, lhe o mandas˜e o dito navio, que coreria muy grande Risquo de se perder. E nõ declara as cousas que lhe devia de mandar ; soom˜ete diz que, sendo aqueles fortalezas b˜e providas, ainda pela maldade da terra nõ avia hom˜es que podes˜e sobir ao muro, quãto mais sendo mal providos, se perderiam de todo ; e que por isso era Rezã que lhe mãdas˜e mais alguua gente, porque sempre avia aly necesidade d’ela. Pelo que vos e˜ com˜edo que mandeis a estas naos primeiras, de minha parte, que vã por dentro e toquem Moçanbique, e lhe mandes nelas alguus mãtim˜etos se for posyvell de se nelas pode caber, e nõ podendo se, mandes ao capitã moor que, achando Maçambique e˜ grande necesidade d’eles ou achando nova que Çofala o estaa, que dos que levar˜e nas naos partã com eles todo o que for posivell. E sendo caso que o dito capitã mor nõ toque Moçambique, o que prazera a Deus que nõ sera, e que levarã todos muito bõa viag˜e, e iram todos juntos, mandares a quallquer dos outros capitães que cada huu o faça asy da sua não, e lhe dee o mãtim˜eto que poder escusar. E asy mesmo mandares ao dito capitã moor de minha parte e por Regim˜eto voso, e asy a cada huu dos outros capitães, e˜ que se contenhã todas estas cousas, que se achar˜e que t˜e necesidade de g˜ete, que das dytas naos lhe leix˜e a necesaria pera as ditas fortalezas da gente de soldo que levam. [. . . ] Emcom˜edovos que nisto dos mãtim˜etos façaes todo o posivell ; e se nestas nos nom poder˜e hyr, vã nas deradeiras, pela grãde necesidade em que podem estar d’eles. O dito Vincente Pegado me spreveo que o seu piloto e o seu mestre levavã cada huu sua carta, feitas e˜ Lixboa, as quaes hiam desconformes em muitas cousas, pondo as ilhas e Moçambique e Çofala, huua em mais graos e outra em menos, e que nenhuua d’elas punha aqueles baxios e˜ que se perdeu Manuel de Lacerda ; e ele se vio cõ as ditas cartas e˜ grande confusã ; e por acerto achou outra no navio que há muytos dias que foy feita e˜ Lixboa, a quall tinha dos ditos baixos ; o que parece que quis Nosso Senhor fazer pelo salvar, por que, se a nõ acertarã de levar, erã perdidos nelas como Manuel de Lacerda, dandome aviso do grande cuydado que avia de ter e˜ as cartas ser˜e direitam˜ete ffeytas. Ëcom˜edovos que fales com Pedro Affonso, e nestas que agora vam façaes todo eixame a que o tempo der lugar, e depois pratiques a maneira que se deve ter d’aquy avante pera se fazer˜e estas cartas como cõvem, pera
www.lusosofia.net
94
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.6. Diogo Soares, envoyé de Cochin par Martim Afonso de Sousa, en 1543, pour aller à Madagascar Diogo Soares – gentilhomme de la Galice qui tua plusieurs personnes au Portugal – fut déporté en Inde ; il partit de Lisbonne en compagnie de Cristóvão Lacerda, à qui il devait rendre service. Une fois à Goa, ce Lacerda eut une dispute, en 1540, avec Fernão Drago. Le gouverneur de l’Estado da Índia – D. Estevão da Gama – fut informé de ce conflit ; il essaya d’apaiser ces deux gentilshommes et dans ce but il logea Fernão Drago dans une de ses maisons. Malgré la médiation du gouverneur, Cristóvão Lacerda, Diogo Soares et leurs amis tuèrent Fernão Drago. Lacerda fut jugé et condamné à mort. Ensuite, étant donné que le gouverneur voulait juger encore d’autres responsables du meurtre de F. Drago, Diogo Soares s’enfuit dans une fuste92 jusqu’à la côte com vosa emformaçã, despois que em bõa ora vierdes, o mandar ordenar. E asy me diz no mesmo capitolo que a nao de Manuel de Lacerda varou e˜ huuas lagoas chãas, e que de baixa mar ficam dous palmos d’agoa soom˜ete, de maneira que toda a artelharia, e cobre, e todas as outras mercadorias que cõ a agoa se nõ danas˜e, se podem salvar ; e que eu lhe mãdasse huu piloto pera ele o la mãdar e˜ navio que la t˜e, se nõ fose, que ele se avia d’aventurar a isso cõ huu dos pilotos que la t˜e. E porque lhe sprevo, que nã ey por b˜e que se aventure a iso, folgaria se achaseys alguu hom˜e de mar, ainda que nõ sirva de piloto, – e ha asy alguus que sab˜e, e no tempo convini˜ete sera muyto pouco de fazer yr˜e aly de Moçambique – de lho mandardes e˜ der˜ecado pera isso ; e vede se o que veo da Ilha de Sam Lourenço, que se perdeo cõ Manuel de Lacerda, e vay agora cõ huu carego la pera a India, abastara pera o saber fazer. ” (Carta de dom João III a dom Antonio d’Atayde, conde da Castanheira, do seu conselho, e veador de sua fazenda, Évora, 8 de Março de 1533). Nous citons cette lettre à partir de : J. D. M. Ford (sous la direction de), Letters of John III King of Portugal 1521-1557, Cambridge, Massachutts, Harvard University Press, 1931, p. 108-110. 92 Fuste : embarcation allongée, étroite, à fond plat et ayant un ou deux mâts ; elle peut naviguer à la voile et à la rame. Pour plus d’informations, voir : H. Leitão et J. Vicente Lopes, Dicionário da linguagem de marinha antiga e actual, Lisbonne, JICU-CEHU, 1974, p. 279-280.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
95
de Malindi, où il commit beaucoup de vols93 . C’est dans cette région que, en 1541, Martim Afonso de Sousa trouva Diogo Soares et lui accorda le pardon. Alors, ils allèrent ensemble jusqu’à l’Inde où Martim Afonso de Sousa devint le nouveau gouverneur de l’Estado da Índia94 ; on retrouve ces deux hommes à Goa, le 7 mai 154295 , et, à Cochin, à 93
“ Neste inuerno que dom Esteuão assy enuernou em Goa, estando de noyte hum homem fidalgo em casa de huma molher solteira, veo outro à porta pera entrar. Fallou o outro de dentro, e vierão a más palauras, hum de fóra e outro de dentro, em maneira que o de fóra se deu por enjuriado ; o qual tinha a valia de parentes e amigos mais que o outro. O que sendo dito ao gouernador, sabendo que auião de auer brigas, nom pôde amansar o enjuriado, que se chanaua Christouão de Lacerda. Do que o Gouernador auendo paixão, disse ao outro, que se chamaua Fernão Drago, e nam tinha tanta valia como o outro, que se recolhesse e poisasse em sua casa, onde estaria até que se amansasse a paixão de seu contrairo. O que o Drago assy fez, e pousaua em humas casas debaixo das casas do Gouernador. Então o Gouernador fallou e muyto apertou com Christouão de Lacerda que fossem amigos ; o que elle nom quis. Então o Gouernador lhe disse : ‘ Pois assy hé, vós olhay o que fazeis, porque aquelle homem está em minha casa, e o tomo sobre mym ; e por tanto olhay que nom tomeis máos conselhos. ‘ Do que bada nom curou Christouão de Lacerda, mas apercebeo seus amigos, e hum dia, sendo o Gouernador na Ribeira, saltou na casa do Drago, leuando muytos em sua ajuda, e o matou ás estocadas. [. . . ][154][. . . ]. E o degollarão, e trabalhou muyto o Gouernador por auer ás mãos hum Christouão de Mello, e hum Diogo Soares, fidalgo gallego, que forão os principaes ajudadores na briga, os quaes com todolos outros depois se passarão á terra firme ; a que o Gouernador nom quis dar perdão, nem seguro. Então Diogo Soares ouve huma boa fusta, e bem armada se foy n’ella com os outros, e se foy à costa de Melinde andar ao salto, onde fez muytos roubos, até que foy Martim Afonso de Sousa por Gouernador pera’ India, que lá na costa os perdoou, e com elle se tornarão à India, como adiante direy. ” (G. Correia, Lendas da Índia, IV, p. 153-154). 94 Martins Afonso de Sousa fut le gouverneur de l’Estado da Índia de 1542 à 1545. 95 “ Martins Afonso foy ter em Melinde, onde esteue tomando refresco. Além de Melinde, em hum porto, estaua hum Diogo Soares, (homem fidalgo, que por ser matador d’homens em Portugal o mandarão á India) como omiziado, o qual foy na companhia e ajuda de hum fidalgo de Lacerda, que matou hum homem nas casas do Gouernador dom Esteuão, que por isso o mandou degolar. E este Diogo Soares, que dom Esteuão muyto trabalhou colher ás mãos por n’este caso ser ajudador, e trabalhou muyto polo tomar, dizendo que, por vingança de quantos tinha mortos, como trédor e malfeytor o ouvera de mandar enforcar, com que este Diogo Soares se aleuantou em huma boa fusta com alguns de sua quadrilha, e se foy pera’ costa de
www.lusosofia.net
96
Manuel Alberto Carvalho Vicente
la fin de cette même année. Ensuite, Martim Afonso de Sousa repartit vers Goa, le 20 janvier 1543, et, avant son départ, il envoya Diogo Soares avec une caravelle et une fuste explorer l’île de Saint-Laurent96 afin de s’enquérir des nouvelles de son frère Pero Lopes de Sousa qu’il croyait perdu sur les côtes de cette île97 . Diogo Soares y alla et se livra Melinde onde andaua ao salto, sabendo que em Melinde estaua Martim Afonso, que hia por Gouernador da India, lhe mandou huma carta em que lhe daua conta do seu omezio, e que dom Esteuão, por lhe assy querer mal, lhe não quisera dar perdão nem seguro ; que elle tinha huma fusta e hum catur com vinte homens pera o seruir ; que por tanto lhe mandasse perdão e seguro, com que logo o virião a seruir. Do que muito aprouve a Martim Afonso, e lhe deu quanto lhe pedio ; com que logo se forão onde estaua Martim Afonso, que lhe fez honra e bom gazalhado, que tambem este disse de dom Esteuão muytos males. Com que logo o Gouernador se partio de Melinde e atrauessando pera India foy tomar nos Ilheos Queimados, donde mandou diante Diogo Soares na fusta, que se fosse a barra de Goa, e anoitecendo lhe fizesse forol, por elle nom escorrer á barra. O que Diogo Soares assy fez, e chegou á barra a sete dias de mayo, onde o nauio [227] tambem foy amanhecer, e sorgio, e mandou entrar na fusta Antonio Cardoso, secretario, e que da sua parte fosse visitar dom Esteuão, e lhe fazer saber de sua chegada, e que logo com qualquer reposta que lhe désse se tornasse a fusta. ” (G. Correia, Lendas da Índia, IV, p. 226-227). 96 La ville et la baie d’Antsiranana (dans le nord-est de Madagascar) sont encore connues sous le nom de Diégo Suarez. 97 Un document non datée mais probablement de 1544 confirme que le gouverneur Martim Afonso de Sousa avait déjà envoyé, avant la rédaction de ce document, Diogo Soares à l’île de Saint-Laurent. Voici un extrait de ce document : “ Martim Afonso de Sousa chegou a India na fim de Mayo da era de corenta e dous e veeo tão fora se sy por este boquado que he gouvernador da India e por fazer mall a Dom Estevão que qua estava se aventurou a vir fora de tempo e dar com hua não a costa como seu em baçaim e entrou pela bara de Goa e antes que entrase mandou diante tomar as chaves ao tisoureiro e ao feitor e asi a Dom Estevão tomou na cama sem ter lugar pera vestir hua camisa. [. . . ] Item ho governador deu hua viagem Alonso Anriquez pera a China o qual levou hua nao de pimenta muito grande e imdo fazer sua viagem foy a Malaqua que era seu caminho [. . . ] E asy deu outra a hum Miguell da Alla pera Bengala. E a hum seu veador per nome Diogo Meireles deu outra pera a mesma Bengala e dahy a Oromuz sem tomar a India. E a D. Pedro de Meneses outras viagem pera Charamandell e dahy pera Malaqua. E deu outra a Diogo Soares pera patane tendo lhe já dado outra pera a Ilha de São Lourenço e esta viagem que lhe deu e pera andar alevantado tres anos
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
97
au vol98 et au pillage ; il revint à Goa en mai 1543 avec des esclaves et beaucoup d’argent99 .
2. La Carreira da Índia par le Canal du Mozambique ou par l’est de l’Île de Saint-Laurent Comme on a vu, la route suivie par les navires de la Carreira da Índia n’était pas bien définie au XVIe siècle et, pendant ce siècle, nous trouvons toute une discussion sur cette Rota do Cabo, accompagnée par une étude systématique appuyée sur l’expérience100 . Cette recherche de la meilleure route maritime qui reliait la Métropole et l’Estado da Índia était ordonnée et suivie avec un très grand intérêt par les rois portugais. Dans ce sens, ils demandaient aux gentilshommes, aux hommes de la porque la não faz outro ofycio.” : “ Apontamentos que foram enviados a el-rei a respeito da chegada à India de Martim Afonso de Sousa e de seu governo. 1544 (?) ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), As Gavetas. . . , Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos, 1963, vol. 3, p. 199 et 202. 98 “ E logo o gouernador se fez prestes pera partir, e de Cochym mandou Diogo Soares em huma carauella com a sua fusta, que fosse correr a ilha de São Lourenço, a vêr se achava nouas de Pero Lopes de Sousa, irmão do Gouernador, que auia presunção que lá se perderia. O qual lá andou fazendo muytos roubos. E o Gouernador se partio pera Goa a vinte de janeiro do anno de 543, e logo dom Esteuão se foy a Cochym, e s’embarqou, e partio sua viagem pera o reyno a derradeiro de feuereiro. ” (G. Correia, Lendas da Índia, IV, p. 266). 99 Cf. ibid, IV, p. 275. 100 À ce propos, voir : M. E. Madeira H. Santos, O Carácter Experimental da Carreira da Índia. Um plano de João Pereira Dantas com fortificação da África do Sul (1566), Lisbonne, Junta de Investigações do Ultramar, 1969 (Agrupamento de Estudos de Cartografia Antiga, vol. XXIX – Secção de Lisboa), p. 4 et 13-25 ; J. D. M. Ford (sous la direction de), Letters of John III. . . , p. 116-122, 131, 252 et 255.
www.lusosofia.net
98
Manuel Alberto Carvalho Vicente
mer ainsi qu’aux pilotes de les aider à décider sur ce sujet très important pour la vie économique, politique et religieuse du Portugal101 . Le choix de préférer prendre la route passant par le canal du Mozambique s’explique surtout par l’intérêt de faire escale à l’île du Mozambique afin d’y réparer les navires ainsi que d’y obtenir de la nourriture, de l’eau et du bois. Des intérêts d’ordre économique se se sont développés à l’île du Mozambique pendant tout le XVIe siècle et ces intérêts s’allièrent aux facteurs d’ordre géographique car l’île bénéficiait de conditions uniques sur la côte orientale africaine. Elle se trouvait en effet suffisamment éloignée de la pression arabe, mais encore sous l’influence des moussons, et possédait entre autres attributs un port abrité et intérieur idéal pour la navigation. Cette île fonctionnait aussi comme centre de collecte d’informations provenant de Lisbonne et de l’Inde, et par conséquent elle devient une pièce-clé dans le développement de la politique royale ainsi que dans la politique des vice-rois et des gouverneurs portugais. Finalement, l’île permettait aux officiers et marins portugais de trafiquer illégalement de l’or, de l’ivoire, de l’ambre ainsi que d’autres produits, ce qui contribua à son maintien de lieu préférentiel d’escale102 . Concernant le voyage de retour à Lisbonne, la route par le canal du Mozambique comportait aussi des défis en fonction des bas-fonds et des îlots, peu connus et mal cartographiés, surtout au début de la Carreira da Índia, ainsi que des vents contraires quand les flottes partaient après le mois de décembre. Mais comme l’échelle à Mozambique 101
Cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 13. Cf. ibid., p. 21 ; P. Guinote, E. Frutuoso et A. Lopes, P. Guinote, E. Frutuoso et A. Lopes, Naufrágios e outras perdas da “ Carreira da Índia ” – séculos XVI e XVII, Lisbonne, Grupo de Trabalho do Ministério da Educação para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1998, p. 39 ; C. R. Boxer, “ The principal ports of call in the Carreira da India ”, Luso-Brazilian Review, 8/1 (1971), p. 7-11 ; V. Rau, “ Les escales de la Carreira da Índia (XVIe -XVIIIe siècles) ”, Les Grandes Escales. Deuxième Partie. Les Temps Modernes. Recueils de la Société Jean Bodin pour l’Histoire Comparative des Institutions, Tome XXXIII, Bruxelles, Éditions de la Librairie Encyclopédique, 1972, p. 18-21. 102
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
99
n’était pas indispensable, la route préférée, surtout à partir de 1525, se faisait par l’est de l’île de Saint-Laurent. C’est seulement au XVIIe siècle que cette route fut mise en cause, en tenant compte de la concurrence hollandaise dans l’océan Indien103 . Après une analyse des flottes parties de Lisbonne vers l’Inde et de celles arrivées à Lisbonne pendant la période 1500-1699, Paulo Guinote, Eduardo Frutuoso et António Lopes conclurent que la première moitié du XVIe siècle se caractérise par des envois d’énormes flottes armées par la Couronne portugaise (voir le tableau no 1 ci-dessous). L’objectif du Portugal était d’assurer une capacité militaire et de vigilance maritime afin de consolider la présence portugaise dans l’océan Indien. Le total de navires perdus, bien que remarquable, était relativement réduit si l’on considère le nombre total des navires partis de Lisbonne. Dans la période comprise entre 1551 et 1590, le nombre d’embarcations sorties de Lisbonne fut mineur, mais le total proportionnel des voyages complets Lisbonne-Inde-Lisbonne augmenta considérablement, en arrivant à 80-90% au cours de certaines années. Pour le période 1590-1650, les départs de Lisbonne sont plus réduits, surtout à partir de 1630, et les retours à Lisbonne baissent à partir de 1620. Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, le nombre de navires envoyés en Inde décroît drastiquement104 . L’une des périodes les plus remarquables est la première partie du règne de D. João III. Dans le période allant de 1521 à 1525, 10 des 46 navires sortis de Lisbonne se sont perdus (soit 21,7%), seulement 15 arrivèrent à Lisbonne et les autres restèrent en Inde. Pour la période comprise entre 1526 et 1530, 37 navires sont sortis de Lisbonne, 12 se sont perdus (soit 32,4%) et 20 retournèrent à Lisbonne105 . 103
Cf. P. Guinote, E. Frutuoso et A. Lopes, Naufrágios. . . , p. 39-41 ; M. E. Madeira H. Santos, O problema da segurança das Rotas e a concorrência Luso-Holandesa antes de 1620, Lisbonne, Instituto de Investigação Científica Tropical, 1984 (Centro de Estudos de História e Cartografia Antiga – série separatas 223), p. 20-21. 104 Cf. ibid., p. 80-81. 105 Cf. ibid., p. 82-83.
www.lusosofia.net
100
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Tableau no 1 : Déplacement des navires de la Carreira da India (1497-1585). Aperçu global des principaux indicateurs106
Source : P. Guinote, E. Frutuoso et A. Lopes, P. Guinote, E. Frutuoso et A. Lopes, Naufrágios e outras perdas da “ Carreira da Índia ” – séculos XVI e XVII, Lisbonne, Grupo de Trabalho do Ministério da Educação para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1998, p. 82.
Pour la première moitié du XVIe siècle, les causes des naufrages, à part les tempêtes, sont la mauvaise navigation (en tenant compte de l’inexpérience de certains pilotes dans une période qui était encore exploratoire, surtout dans la région du cap de Bonne-Espérance et dans le canal du Mozambique) ainsi qu’une méconnaissance de ces zones 106 Les auteurs de ce tableau ajoutèrent que n’entrent pas dans celui-ci les navires qui relâchèrent ou ceux qui restèrent dans l’océan Indien, ce qui explique la grande différence entre les départs et les arrivées à Lisbonne à certaines époques. Les auteurs indiquèrent avec * que quand le total des départs et de pertes est supérieur au total des arrivées, ceci est due au nombre des navires construits dans les ports de l’océan Indien (cf. P. Guinote, E. Frutuoso et A. Lopes, Naufrágios. . . , p. 82).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
101
(comme la présence de forts courants maritimes, de bas-fonds et d’îlots peu connus et mal cartographiés). Géographiquement, la région la plus problématique était celle du canal du Mozambique et du littoral de l’île de Saint-Laurent qui, pendant la période comprise entre les années 1497-1650 comptait une perte de navires dont on connaît le lieu de naufrage de 24,7%. Pour la période comprise entre 1497 et 1550, 35% des pertes de navires dont on connaît le lieu de naufrage eurent lieu dans le canal du Mozambique et sur le littoral de l’île de Saint-Laurent, principalement quand les navires allaient dans le sens Lisbonne-Inde107 . Tableau no 2 : Les pertes des navires de la Carreira da Índia (1497-1650). Localisation de ces pertes
Source : P. Guinote, E. Frutuoso et A. Lopes, Naufrágios. . . , p. 438. 107
Cf. ibid., p. 112, 117, 118, 124, 125, 171, 422-425, 438-443.
www.lusosofia.net
102
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Concernant la navigabilité de la région du canal du Mozambique, beaucoup de personnes (des gentilshommes, des pilotes. . . ) sont allées présenter leurs propositions et recommandations à la Couronne afin d’influencer les choix concernant la meilleure route maritime à suivre. Même des religieux donneront leur avis sur cette question ; ainsi, à titre d’exemple, nous citons une lettre que Frei Francisco Tamaio écrivit au roi du Portugal. Dans cette lettre, écrite à Diu et datée du 25 décembre 1523, ce religieux est d’avis que les nefs que le roi portugais envoyait de Lisbonne vers l’Inde s’arrêtaient trop longtemps à l’île du Mozambique et que c’est pour cette raison qu’elles rataient la mousson qui devrait les amener chaque année sur la côte orientale indienne. Selon Francisco Tamaio, ce temps passé à l’île du Mozambique profitait seulement aux intérêts des capitaines des nefs. En tenant compte de cette situation, Tamaio propose que le roi portugais ordonne que toutes les nefs qu’il enverrait en Inde “ passent par l’île de Saint-Laurent ”108 . En 1533, la nécessité d’envoyer une flotte extraordinaire en Inde, hors de la saison habituelle109 , fait que D. João III ordonne que soit faite 108
“ Jtem huma carta do mestre frey framçisquo tamayo sprita por duas vias a xxb de dezembro de 1523 [. . . ] diz que as nãos dos mercadores pasão cad anno a Jndia porque tem dono que delas se doa e as de uosa alteza nam porque os capitães se leixam estar em moçambique fazendo seu proueito que deue mandar que todas vão por a Jlha de são Lourenço [. . . ] ”. Source : Sumário da carta do Mestre Frei Tamayo ao rei de Portugal fazendo várias recomendações sobre assuntos da Índia, incluindo a ilha de S. Lourenço. Cochin, le 20.1.1523. Source : IAN/TT, Núcleo Antigo, N.o 875, fo 33vo - 36 vo (nous publions ce document dans l’annexe I). Le roi portugais reçut cette lettre envoyée par Frei Francisco Tamaio et, ensuite, lui écrivit afin de lui remercier les informations reçues : “ frey framcisco tamayo Eu el Rey vos emvio muyto saudar, vy as cartas que me spreuestes e muyto vos gradeco e tenho em seruico todas as cousas que per ellas me fezestes saber porque todas veJo que sam como quem deseJa que as cousas de meu seruico se facam todas como deuem e muyto vos emcomemdo que Nam aJaes por trabalho de senpre asy mas spreuerdes porque me averey niso por muyto seruido de vos ”. Source : “ Minuta da resposta régia à carta do Mestre Frei Tamayo]. [Lisbonne, vers 1525] ”. IAN/TT, Núcleo Antigo, N.o 875, fo 169 vo (nous publions ce document dans l’annexe III). 109 Les flottes partaient de Lisbonne en mars, ou au plus tard débuts avril ; ce départ
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
103
une rigoureuse étude et un débat entre les pilotes, les experts de la navigation et les gentilshommes afin de savoir s’il était possible d’envoyer en septembre de cette même année une flotte en Orient. D. João III savait déjà que les navires qui partaient en septembre ou octobre de Lisbonne vers l’Orient pouvaient profiter de la petite mousson qui permettait d’arriver aux ports de l’Inde entre mi-mars et mi-mai110 . Malgré quelques appréhensions et avec l’aide du conte de Castanheira – D. António de Ataíde – D. João III ordonna le départ de cette flotte en septembre de 1533111 . Dans une lettre écrite à Diu le 15 novembre 1534, Martim Afonso de Sousa112 informe D. João III qu’on peut tout au long de l’année faire le voyage de Lisbonne vers l’Inde en passant par l’est de l’île de Saint-Laurent. Dans cette même lettre, Martim Afonso affirme que ce voyage par le canal du Mozambique est le plus sûr mais qu’il n’est pas praticable toute l’année. En tout cas, d’après lui, il convient que tous les pilotes passent à proximité du cap de Bonne-Espérance afin de pouvoir corriger de possibles erreurs de navigation113 . permettait le passage du cap de Bonne-Espérance en temps opportun pour profiter des vents qui soufflent régulièrement de la côte orientale africaine en août et septembre de chaque année et peuvent transporter les navires vers les ports de l’Orient. 110 C’est la première fois qu’une flotte portugaise part de Lisbonne vers l’Orient en septembre mais D. João III avait déjà ordonné, en 1528, que Manuel Macedo quitte Lisbonne vers Hormuz hors de la saison habituelle. En effet, Manuel Macedo partit de Lisbonne le 1 septembre 1528 à bord d’un navire léger (cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 13). 111 Cf. ibid., p. 13-15. 112 Martim Afonso de Sousa fut, ensuite, de 1542 à 1545, le gouverneur de l’Estado da Índia. 113 “ Depois que escrevi a Vossa Alteza da costa da Guiné, Deus seja louvado, trouxemos muito boa viagem, sem temporais e sem doenças, nem outra nenhuma necessidade das que nesta viagem soem de haver, ainda que foi mui vagarosa por acharmos tempos contrários e muitos levantes na costa do cabo da Boa Esperança, que nos trouxe muitos dias em pairo. E, verdadeiramente é o maior engano do mundo em cuidar que há aí monção de levantes e poentes quando é fora dos tópicos, porque, agora que diziam que era a força dos poentes, pairei vinte dias com levantes muito rijos. [. . . ] assim que eu hei que em todo o tempo se pode vir à Índia, vindo por
www.lusosofia.net
104
Manuel Alberto Carvalho Vicente
En tenant compte de cette question abordée par Martim Afonso de Sousa, D. João III écrivit une lettre, datée le 3 mars 1536, à son conseiller D. António de Ataíde où il lui demande d’organiser une réunion de pilotes afin que soit analysé le contenu de la lettre de Martim Afonso et décidé de la meilleure route à suivre de Lisbonne vers l’Inde. Mais, le roi ne cachait pas son opinion en disant qu’il considérait la route par le canal du Mozambique comme étant la moins dangereuse114 . fora da ilha de São Lourenço, porque por dentro, quando as naus vêm tarde, chama o canal os ventos a si, e há aí sempre levantes, ainda que por dentro é muito mais segura a navegação. E os mais dos erros que estes pilotos nestas navegações fazem, e por não quererem haver vista do cabo da Boa Esperança, assim para ir por fora como por dentro. Às vezes cuidam que levam uma rota, e eles vão muito desviados dela ; e havendo vista da terra, se trazem algum erro, emendam-no ; e dali se marcam para fazerem seu caminho para a Índia certo, ou ao menos com pouco erro. E isto deve Vossa Alteza de mandar dar regimento aos pilotos, que hajam vista desta terra em toda [a] maneira, porque é coisa que cumpre muito a vosso serviço. E porque eu tive cá esta prática com eles, e alguns me diziam que, indo por fora, se não houvessem vista desta terra, havê-la-iam da ilha de São Lourenço, para daí se marcarem ; e isto não vale nada, porque muitos se fizeram já por fora da ilha e eram por dentro, e eram por fora ; e todo este erro vem de não haver vista da terra. E não passe Vossa Alteza por isto, e mande-o pôr em prática dos pilotos ; porque nenhum mau recado se faz senão por isto. Não se espante Vossa Alteza de vos falar tão soltamente nas coisas da navegação, porque eu cuido que tendes poucos em Portugal que a entendam melhor do que eu ; e mais trabalho muito por a saber, pois é para vos servir com isso. ” (“ Fragmento de uma carta de Martim Afonso de Sousa a Dom João III, escrita da barra de Diu [a 15 de Novembro de 1534] ”). Nous citons ce document à partir de : L. de Albuquerque (sous la direction), Martim Afonso de Sousa, Lisbonne, Publicações Alfa, 1989, p. 21-22. 114 “ [. . . ] Vendo aguora as cartas da India que vieram a anno pasado pera a elas Responder, em huua das cartas que me escreveo Martym Afonso de Sousa vinha huu capitolo sobre a navegaçam que lhe pareçe que devem fazer as naos d’armada que vaão pera a India, de que dentro nesta vos emvio o treslado ; o quall vos encomendo muyto que logo vejaes com os pilotos da India que vos parecerem mais soficientes ; e praticãdo cõ eles muy b˜e sobre iso, e parecendovos a vos e a eles que se deve fazer a navegaçã das naos d’armada polo caminho e no modo que pareçe a Martym Afonso, o manday asentar em huu capitolo pera ficar na casa, e se asentar d’aquy por diante nos Regimentos da viagem que se dam aos capitães das naos asinado por vos ; e asy no regim˜eto do capitã moor da armada. E asentantovos vos e os ditos pilotos
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
105
Bien qu’à cette époque-là il était connu que des navires qui avaient suivi la route par l’est de l’île de Saint-Laurent étaient arrivés plus vite en Inde que les autres navires de la même flotte que passèrent par le canal du Mozambique115 , la navigation par l’est de l’île de Saint-Laurent que asy se deve fazer, manday asentar logo o dito capitolo nos Regimentos que nesta armada ham de levar os capitães. E se niso nam asentardes cõ os ditos pilotos, me escrevee a causa ou causas por que a vos e a eles parece que se nom deve fazer pela maneira que pareçe a Martym Afonso, porque folgarey de o ver ; e tamb˜e, se niso asentardes cõ o parecer de Mart˜e Afonso, mo escreve, e os nomes dos pilotos cõ que praticastes, tomãdo por˜e por fundamento que ey por maior segurança de meu serviço as naos d’armada yr˜e por dentro do que por fora, E do em que asentardes me escreve compridamente. : (Carta de Dom João III para Dom António d’Ataíde, conde da Castanheira e vedor da sua fazenda, Évora, 3 de Março de 1536). Nous citons cette lettre à partir de : J. D. M. Ford (sous la direction de), Letters of John III. . . , p. 254. 115 Pour un exemple d’un voyage plus rapide par dehors de l’île de Saint-Laurent, voici ce que s’est passé en mars 1512, quand D. Manuel envoya une flotte de douze nefs dans l’océan Indien. La plupart de ces douze nefs partirent de Lisbonne le 25 mars (cf. J. de Barros, Ásia. . . , II, vii, 2, p. 168-169). Cette expédition de deux mille hommes se composait de deux escadres : l’une sous les ordres de Jorge de Melo Pereira et l’autre placée sous le commandement de Garcia de Sousa, qui commandaient respectivement huit et quatre nefs. Selon les chroniqueurs João de Barros et Gaspar Correia, une de ces nefs - Botafogo (cf. G. Correia, Lendas da Índia, II, p. 290), celle dont le capitaine était Jorge da Silveira - resta seule, passa par l’est de l’île de Saint-Laurent tandis que les autres suivirent la route du canal du Mozambique (cf. J. de Barros, Ásia. . . , II, vii, 2, p. 169 ; G. Correia, Lendas da Índia, II, p. 290-291). L’information que la Botafogo mouilla sur la côte est de l’île de Saint-Laurent n’est rapportée que par Gaspar Correia. Voici ce qu’il nous dit : “ Après avoir dépassé la Guinée, Jorge Silveira perdit le reste de la flotte et avança très vite pendant une longue période ; il passa par l’est de l’île de Saint-Laurent et, ayant beaucoup d’avance [sur les autres], il mouilla sur la côte [de cette île] ”. (“ Jorge da Silueira como passou de Guiné perdeose da companhia„e correo muyto tempo, com que tomou por fóra da ilha de São Lourenço, e assy com muyto tempo foy tomar na costa. ”, G. Correia, Lendas da Índia, II, p. 290). Barros confirme que la Botafogo avança très vite par rapport à l’ensemble de la flotte ; d’après lui, cette nef arriva à la barre de Goa le 8 juillet 1512. (“ E de todas estas náos Francisco Nogueira perdeo a sua, e Jorge da Silveira passou á India per fóra da Ilha de S. Lourenço, e foi ter sobre a barra de Goa a oito de Julho. ” (J. de Barros, Ásia. . . , II, vii, 2, p. 169). D’après Gaspar Correia, dix nefs de la flotte arrivèrent à la barre de Goa le 15 août tandis que la Botafogo y était déjà arrivée le 20 juin (cf. G. Correia, Lendas da Índia, II, p. 289-291).
www.lusosofia.net
106
Manuel Alberto Carvalho Vicente
n’était qu’une possibilité. Seulement quelques audacieux proposaient ce voyage par l’est de cette île tandis que la plupart des pilotes préféraient la route par le canal du Mozambique ; cette dernière offrait la possibilité de s’arrêter à l’île du Mozambique et d’avoir la côte orientale africaine à proximité116 . Les routiers maritimes ainsi que les diários de navigation portugais de cette époque-là envisagent ce voyage par l’est de cette île comme une exception ; cette route ne serait suivie que si l’on arrivait trop tard au Cap de Bonne-Espérance117 . Un document, probablement de 1544, souligne que le pilote et le maître de la nef Graça considéraient qu’il n’était pas opportun de faire le voyage par l’est de l’île de Saint-Laurent ; ils voulaient faire escale à l’île du Mozambique tandis que le capitaine Simão de Melo les avait obligés à faire le voyage par l’est de l’île de Saint-Laurent. Ce document attribue à cette décision du capitaine le naufrage de la nef dans la baie Fermosa118 . Bien que Gaspar Correia ne fasse pas autorité autant que Barros, nous ne pouvons pas rejeter son information qui nous précise que Jorge Silveira mouilla sur la côte est de l’île de Saint-Laurent. Nous savons que parmi les onze autres nefs de la flotte, l’une naufragea sur un récif d’Angoche et dix mouillèrent à l’île du Mozambique (en juin 1512) avant de repartir vers l’Inde (cf. J. de Barros, Ásia. . . , II, vii, 2, p. 166-167 ; G. Correia, Lendas da Índia, II, p. 289-291). Il nous paraît donc vraisemblable que Jorge Silveira et ses hommes soient allés se reposer un peu dans un port de la côte est malgache et y chercher ce dont ils avaient probablement besoin (de l’eau, des fruits frais, de la viande, du bois de chauffage). 116 Cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 16. 117 Cf. ibid., p. 17-18. 118 “ Capitolo de como se perdeo a graça na baya fermosa E esta não querja aRibar a macambique por dizelo mestre e o piloto que não era tempo pera jrem per fora e symão de melo que vinha por capitão lhes dise que se allgu aRibase que ho abrjrja pelas costas com hua machadinha e pelos omes virem sogeitos a hu capitão faxem ho que elle manda ajnda que seja mall feito porque se lhe forem a mão aos de desonrar e espanquar e jmforqua los ão e hu capitão destes sempre fiqua em pee e não ahy cousa comtra ele nemhua nem justiça e he uosa. : (Verdadeira enfformaçam das cousas da India, Lisbonne, IAN/TT : Gavetas. XIII. 8-43). Nous citons ce document à partir de : L. Ribeiro, “ Em torno do primeiro cerco de Diu ”, Studia, 13-14 (1964), p. 81.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
107
Nous apprenons par une lettre de Simão de Melo, datée du 8 septembre 1545, que D. João III avait ordonné à ce capitaine de faire le voyage par l’est de l’île de Saint-Laurent, mais que, puisque la flotte était partie de Lisbonne trop tard, cet événement avait été suffisamment important pour que l’itinéraire du voyage passe par l’est de l’île de Saint-Laurent. Ce même document nous informe que ce voyage ne fut pas facile et que la nef de ce capitaine fit naufrage près de Malindi119 . 119 “ [. . . ] Partimos tam tarde e achamos tam mãos tempos que esteue perto ho çoçedjimento da nosa viajem gastamos tamto tempo na costa de Guine que com muyto trabalho dobramos ho cabo de Boa Esperamça a dezoito dAgosto detreminamos de vyr per fora como Vosa Alteza mamdaua e tambem ho tempo era de maneyra que não podiamos jr por demtro / posemos tamto tempo em dobrar a Jlha de Sam Louremço que aos dez djas dOutubro dobramos ha llinha da bamda do norte : (“ Fragmento de uma carta de Simão de Melo, Goa, 8 de Setembro de 1545 ”, Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 76, Documento 93). Nous citons cette lettre à partir de : L. de Albuquerque, “ Cartas de ‘Serviços’ da Índia (1500-1550) ” Mare Liberum, 1 (1990), p. 351. Deux autres documents – une lettre du Père Alcaraz, datée du 31 janvier 1566, et une autre du Père Gaspar Dias écrite le 30 septembre 1567 – mentionnent que le voyage de Lisbonne vers l’Inde en passant par l’est de l’île de Saint-Laurent était moins sûr que celui par le canal du Mozambique. Voici ce que dit la lettre du Père Alcaraz : “ Al primero de Agosto estavamos en trinta y un grado, en frente del Cabo de las Correntes, Y vamos ya dando la buelta, otra vez, hazia el Norte, y procurando llegarnos da linea, otra vez ; pero, por el viento contrario, esto no pudo ser, por de dentro hazia Mozambique, y assi caminamos por de fuera de la isla de São Lourenço, que es el viage mas peligrosa [. . . ]. ” : “ Copia de huma carta del viagen que bizieron para la India el año de 1565 los Padres Oliver, Alexandro, y Alcaraz, para los padres y hermanos de la Compañía de Jesús de Europa y particularmente pera los del collegio de Salamanca y Alcala en Castilla (Cochin, 31 de Enero de 1566) ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação para a História das Missões. . . , vol. 10 (1566-1568), Lisbonne, Agência Geral do Ultramar, 1953, p. 66. Nous passons à citer la lettre du Père Gaspar Dias : “ E asy amaynarão todas as velas fiquando hao pavro, esperando em Nosso Senhor que se mudara em breve por vir muito furioso, e mais ver ainda tempo de proceguir a viajem por fora da ilha de São Lourenço, tão areceada dos que esta Careyra correm. Durou contudo este vento até ao sabado, de que yá se comesavão a desconsolar, temendo que se durasse mais dias não se poderião hyr por donde deseyavão ; por ser o hyr por fora da
www.lusosofia.net
108
Manuel Alberto Carvalho Vicente
D. Afonso de Noronha devint le vice-roi de l’Estado da Índia en 1550120 et, à cette époque-là, il reçut un document de D. João III où étaient indiquées les points les plus importantes à régler pendant son gouvernement de l’État portugais de l’Inde. Une de ces questions concernait l’île de Saint-Laurent : D. Afonso de Noronha devrait ordonner que trois personnes procèdent à l’exploration de cette île. Selon le chroniqueur Francisco de Andrada, le vice-roi devrait informer D. João III le plus vite possible (c’est-à-dire, par les premières nefs qui partiraient de l’Inde vers Lisbonne) du résultat de cette exploration121 . C’est le vice-roi lui-même qui nous fournit quelques renseignements sur le développement et le contexte de ce projet. Une lettre que D. Afonso de Noronha écrivit au roi du Portugal le 16 janvier de 1551 contient les réponses détaillées à tous les ordres du regimento royal. En ce que concerne l’île de Saint-Laurent, cette lettre nous confirme les informations données par le chroniqueur Francisco de Andrada. À partir des renseignements de D. Afonso de Noronha on comprend que la Couronne espérait recevoir des informations sur la provenance de l’or et l’ivoire qui étaient transactionnés dans la région du fleuve Cuama (dans la côte de Mozambique), dont les profits pourraient faire ilha de São Lourenço muito mais tempo de viayem e certas as infirmidades e mortes, como acontesse aos que por lá vão [. . . ] ” : “ Carta do Padre Gaspar Dias enviada aos Padres e Irmãos de São Roque e do colégio de Évora (Goa, 30 de Setembro de 1567) ”, J. Wicki (sous la direction de), Documenta. . . , Vol. VII (1566-1569), Rome, Monumenta Historica Societatis Iesu, 1962, p. 284). 120 À propos de bonnes relations entre D. João III et D. Afonso de Noronha (viceroi de l’Estado da Índia, du 6 novembre 1550 - 1554), voir : F. de Andrada, Crónica de D. João III. . . , 4ème partie, chapitre 69, p. 1063-1066. Cf. Nuno Vila Santa, O Vice-Reinado de D. Afonso de Noronha (1550-1554) : uma perspectiva política da Ásia Portuguesa em meados de quinhentos, Lisbonne, Universidade Nova de Lisboa, 2009, passim. (Thèse présentée et soutenue publiquement mais pas encore publiée). 121 “ Querendo el Rey prouer em algumas cousas que lhe parecerão necessarias ao bom gouerno do estado da India, de que era bem que aduertisse o viso Rey nouo, lhe mandou dellas huma lembrança por escrito, que forão as seguintes. Que mandasse descubrir a ilha de São Lourenço por tres pessoas, e nas primeyras náos lhe mandasse o recado que até então tiuesse disso. ”, F. de Andrada, Crónica de D. João III. . . , quatrième partie, chapitre LXX, p. 1066.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
109
équilibrer les finances de l’État portugais en tenant compte des lourdes dépenses que la Couronne avait à ce moment-là avec la gestion et la manutention de son appareil impérial. D. Afonso de Noronha arrive inclusivement à parler d’une “ nouvelle Mine ” mais dans ce cas sur la côte orientale africaine, en faisant allusion aux richesses aurifères provenant de la factorerie de São Jorge da Mina dans la côte occidentale africaine : “ Dans mon Regimento Votre Altesse m’ordonne et commande vivement que je me renseigne à propos du fleuve Cuama qui se trouve entre Sofala et [l’île] de Mozambique. Selon les renseignements que vous ont été donnés, il y a un grand commerce dans cette région et, parce que cela ne bénéficie pas Sofala, je devrai prendre des mesures convenables à vos intérêts. Je me suis informé auprès des gens qui étaient là et que connaissent très bien le commerce et la rançon qu’on fait là, et j’ai compris que c’est une affaire très profitable et qu’on pourra gagner plus si Votre Altesse contrôlait ce commerce. Une personne qui s’ait rendu sur place et qui est très bien renseigné sur cet endroit me disait que là on pourrait faire une autre Mine comme celle de la Guinée et que peut-être elle rendrait beaucoup plus [que celle de la Guinée] si on faisait une administration appropriée. 122 ” 122
“ vos alteza me manda e encomenda muito em meu Regymento que m enforme do Ryo de Cuama que estaa entre çofala e mocanbique onde he enformaado que se faz mujto Resgate e nenhum pera ele e que proueJa logo njso como me pareçe seu seruyço, eu senhor m enformey per pesoas que nele estyverão e ho sabem mujto bem e ho traato e Resgate que aly se faaz e soube que era cousa / [fo 13 vo ] de muito proueito e que se farya muito mais se s emtendese nyso pera vos alteza em tanto que huma pesoa que nela andou e ho sabe mujto bem me dizia que aly se podia fazer outra mjna como ha de guynee e que porventura Rendese muito mais tratando se com aquele Resgardo que se deuja fazer [. . . ] :. Source : “Carta do vice-rei D. Afonso de Noronha a D. João III referindo a ordem régia de mandar proceder à descoberta da ilha de São Lourenço. Cochim, 16.1.1551 ”. À notre connaissance, l’extrait de ce document ne fut encore publié et il se trouve à Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte II, Maço 242, Documento 44, fos 13 ro – 14 ro (nous publions cette lettre document dans l’annexe VIII).
www.lusosofia.net
110
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Le vice-roi détermina d’envoyer une personne expérimenté à cette région avec des ressources financières de la Couronne et qui, après s’informer de ses potentiels économiques et financiers, devrait aller à l’île de Saint-Laurent, en obéissant au regimento royale. La personne initialement choisit fut João Rebelo, un homme de la confiance du viceroi, mais João Rebelo crut que cette mission serait trop travailleuse et il préféra retourner à Lisbonne avec l’objectif d’être rémunéré par les services faits dans l’Inde : “ En tenant compte de cela, j’ai décidé d’y envoyer une personne pour évaluer cette affaire et négocier avec un peu d’argent de la Couronne et après retourner en passant par l’île de SaintLaurent (une entreprise de découverte que Votre Altesse aussi m’a ordonnée dans ses ordres, ce que me parait très nécessaire pour votre service). Je pensais d’y envoyer João Rebelo, qui est venu avec moi [en Inde] mais il considérait cet affaire très laborieux et il veut retourner dans le navire qui part vers Lisbonne, avec l’espoir que Votre Altesse lui accorde la récompense qu’il mérite pour son bon service et pour être capable de faire encore plus. ”123
Ainsi, le vice-roi fut forcé à choisir une autre personne, en ce cas Gaspar Luís da Veiga, un serviteur du roi, et qui résidait depuis longtemps dans l’Asie et qui avait servit non seulement comme un réputé feitor mais aussi comme un valoreux guerrier. Ces habilités lui rendront la position de responsable de cette expédition au fleuve Cuama 123
“ pelo quall detrimjney mandar laa huma pesoa que ho vyse e fizese diso esperyençia com alguma fazenda de vos alteza e dahy vyese por ha Jlha de sam Lourenço que me tambem manda em suas lenbranças que me deu que mande descobryr que me a mjm pareçe mujto neceçaryo a seu seruyço, mandaaua laa yoham Rebelo que comjgo veyo ouue ho por trabalho e qis se tornar nestas naãos pera o Reyno com esperança de lhe vos alteza laa fazer merçe que ele mereçe por quão bem seruyo e por ser homem pera mujto [. . . ] :. Source : “Carta do vice-rei D. Afonso de Noronha a D. João III referindo a ordem régia de mandar proceder à descoberta da ilha de São Lourenço. Cochim, 16.1.1551 ”. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte II, Maço 242, Documento 44, fos 13 vo (nous publions ce document dans l’annexe VIII).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
111
et à l’île de Saint-Laurent, en commandant un petit navire accompagné d’un catur et muni de 2000 pardaus de la Couronne et 60 du Règne : “ Parce qu’il n’est pas allé [au fleuve Cuama] et parce que j’avais des très bonnes informations à propos de Gaspar Luís da Veiga, votre serviteur, qui depuis plusieurs années vous sert et fut ici un réputé feitor et aussi un fidèle serviteur, non seulement dans l’office mais aussi dans la guerre (où il combattit et servit très bien où il fut blessé plusieurs fois), et parce qu’il est très habilité pour toutes les choses, je lui ait confié cet affaire et je lui ordonné d’y aller avec un petit navire et avec un catur en emmenant 2.000 pardaos de Votre Altesse et 60 de la Reine, Notre Dame, de sa comptabilité. ”124
Gaspar Luís da Veiga devrait aussi corriger les abus commis dans la factorerie de Sofala et qui préjudicia les provenus financières de la Couronne : “ J’ai écrit à Diogo de Mesquita parce que j’ai appris qu’il n’a pas eu une bonne conduite ; en effet, je fus informé que chaque année on profitait 20.000 meticais et de 120 jusqu’à 150 barils d’ivoire provenant des échanges commerciaux, desquels 20.000 meticais le capitaine s’appropriait de 15.000 et le feitor et les officiers [s’appropriaient des autres] 5.000 et l’ivoire était [détourné] pour [payer] des nourritures et pour payer [la garnison] de Sofala, ne tenant pas en compte que [tous] les gens qui 124
“ e por ele nam Jr., e ter mujto bõa enformação de gaspar lujs da veyga criado de vos alteza que ha mujto que qaa serue e foy aqy feytor e com mujto credito e de sy deu muito bõa conta asy no Cargo como na guerra em que peleJou e serujo muito bem e ouue muitas ferjdas e por ter mujta abilidade pera tudo ho encaReguey diso e ho mandey que fose com hum navyo pequeno e com hum catur e com ij [mil] pardaos de vosa alteza e lx da Rainha nosa senhora das suas Contas [. . . ] :. Source : “ Carta do vice-rei D. Afonso de Noronha a D. João III referindo a ordem régia de mandar proceder à descoberta da ilha de São Lourenço. Cochim, 16.1.1551 ”. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte II, Maço 242, Documento 44, fos 13 vo (nous publions ce document dans l’annexe VIII).
www.lusosofia.net
112
Manuel Alberto Carvalho Vicente y allaient était pour faire des grands profits. J’ai écrit à Diogo de Mesquita pour lui demander les raisons pourquoi il permettait que Votre Altesse fusse aussi mal servi et pourquoi il faisait partie de cette déshonorable entreprise. Je ne sais pas ce que Diogo de Mesquita va faire mais néanmoins j’ai donné à Gaspar Luís [da Veiga] une ordonnance afin de qu’il [Gaspar Luís da Veiga] puisse interdire quelques décisions que [Diogo da Mesquita] puisse prendre [sans qu’il se puisse opposer]. J’espère, selon qu’on m’a dit, que Votre Altesse sera dans ce cas bien servi et [je vous en prie de] me faire une faveur à cause de la bonne diligence que j’ai fait dans ce cas, [et j’espère] que [les profits] de cet affaire [puissent être] utilisés pour faire face à une bonne partie des dépenses de l’Inde. Quelques capitaines qui ont été nommés pour Sofala voulurent m’empêcher d’achever ces actions en m’accusant d’avoir des intérêts personnels. Cela démontre qu’ils ne honorent pas le service de Votre Altesse et qu’une des principales raisons du départ de Pantaleão de Sá fut cela, parce que les capitaines de cette région, croyez Votre Altesse, ne veulent pas que vous ayez aucune part dans [ces affaires], mais au contraire que tous les profits leur appartiennent, et que c’est pour cette raison que les forteresses leur sont données sans aucune autre obligation que [de défendre] leur propres intérêts. 125 ”
125
“ e escreuy a diogo de mjzqita com eu saber que ho a ele muito de sentyr, porque daly me confesarão que se avyam cad ano vynte mjll mjtycais e cxx. ate cL baris de marfim de Resgate dos qaes xx [mil] mjtycais leuaua o capitão xb [mil] e o feytor e oficiais os b [mil] e ho marfym era pera mantymentos e paga da Jente de çofala e afora ysto hos que laa hyam faziao grandes proueytos e escreuy ao dito diogo de mjzqita que querya que por ele Recebese vos alteza este seruyço e que tyvese parte da honra e mereçimento dele nam sey ho que faraa e porem dey proujsões a gaspar luis pera quando lhe njso pusese algum Jnpidimento ho poder fazer sem ele soo per sy, espero segumdo me tem dito que vosa alteza Reçeberaa njso mujto serujço e me faça merçe pela bõa deligençia que se njso fez e que daly se posa prouer huma boa parte das despesas da Jndya / [fo 14 ro ] alguns capitães que tem çofala se qiserão agrauar disto e dar lhe outras Jnterpretações por ho que lhe nyso vay que com ho serujço de vosa alteza tem pouca Conta e creyo que huma das prymcipães Causas de se Jr pantalião de saa he esa porque hos Capitães nesta terra creya vos alteza que
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
113
Malheureusement on ne sait pas si Gaspar Luís da Veiga a réellement accompli ce voyage. La discussion sur la meilleure route à suivre vers l’Inde ainsi que les échelles où les flottes pourraient faire halte continuait encore vers 15551556 et c’est dans ce contexte que la couronne portugaise demande au gentilhomme João Pereira Dantas126 de donner son avis sur la Carreira da Índia. Nous allons analyser la réponse de ce gentilhomme parce qu’elle concerne l’île de Saint-Laurent.
3. L’Île de Saint-Laurent dans les plans de João Pereira Dantas (1556) Dans un manuscrit127 daté d’octobre 1556, Pereira Dantas présente des suggestions concernant le fonctionnement de la Carreira da Índia. D’après ce gentilhomme, les navires ne devraient plus partir de Lisnam querem que aJa cousa sua nela senão que tudo seJa seu deles e que pera iso lhe dam as fortalezas sem lembrança de outra nenhuma cousa mais que de seus proprios Jmtereses [. . . ] :. Source : “ Carta do vice-rei D. Afonso de Noronha a D. João III referindo a ordem régia de mandar proceder à descoberta da ilha de São Lourenço. Cochim, 16.1.1551 ”. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte II, Maço 242, Documento 44, fos 13 vo – 14 ro (nous publions ce document dans l’annexe VIII). 126 João Pereira Dantas alla en Inde avant octobre 1556 et exerça une activité diplomatique en France durant les années 1559-1569. Sur la vie de ce gentilhomme, cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 5 ; du même auteur, João Pereira Dantas, um homem da expansão europeia. A experiência na Carreira da Índia, a notícia na corte de Paris, Lisbonne, Instituto de Investigação Científica tropical, 1990. 127 Ce manuscrit se trouve à la Bibliothèque da Ajuda (Apontamtos q fez João pereira damtas por mandado del rey Dõ João terceiro no anno de 1556, Lisbonne, Biblioteca da Ajuda, Ms. 51-VI-54, no 25, fo 85 ro -101 vo ) et fut publié par Maria Emília Madeira H. Santos, O Carácter. . . ., p. 26-44.
www.lusosofia.net
114
Manuel Alberto Carvalho Vicente
bonne en mars mais en septembre, octobre128 ou début de novembre129 . En partant de Lisbonne à l’époque proposée par Pereira Dantas, les navires arriveraient en février ou mars au cap de Bonne-Espérance130 et, ensuite, ils prendraient la route por fora (par dehors), c’est-à-dire par l’est de la côte de l’île de Saint-Laurent131 . En tenant compte des 128 “ E se ouver alguém que digua que a navegação de Março esta bem asertada porque então curção ventos que servem para a viagem ou reprovarem estoutra de Setembro Outubro ou Novembro com deserem que então curcão tempos contrários a seu caminho eu lhe provarey por rasões que a esperiencia tem mostradas que daquy ate muito pouco menos da jlha de São Lourenço não curção nunca tempos certos nem há sertã monção pello caminho que as naos fazem mas que curcão ora huns e ora outros como nesta costa, mas não nenhum em certo tempo, senão como acaso se acerta excepto as ventanias de Mayo e fazem contra a monção de Março. ” (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez João pereira damtas por mandado del rey Dõ João terceiro no anno de 1556, Lisbonne, Biblioteca da Ajuda, Ms. 51-VI-54, no 25 ; nous citons ce documento à partir de M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 41). 129 “ Partindo como diguo daquy as naos no fim de Outubro ou na entrada de Novembro será então o sol 16-17 ou 18 gros pouco mais ou menos da linha da parte do sul e como elles fazem seu caminho para onde elle faz seu movimento cada vês se chegão mais a elle e por esta causa de dia em dia acharão os tempos mais brandos e mais ualernos por que o sol neste tempo faz somente [35] de declinação em hum dia natural hum quarto do grao que são quinze minutos por dia menos de 1.2.3.4. e daly atee 24 vem huns dias pellos outros a razão de quinze minutos por dia e a não faz ou fara de singradura ao menos hum grao por dia que são desasete legoas e meã ateee vinta cinquo pello caminho do sul atee o sudoeste que he a derrota que as naos que as naos devem levar por se guardarem das calmarias da costa de guine atee passarem o cabo de Santo Agostinho : (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 34-35). 130 Sur le plan de J. Pereira Dantas et les changements à la Carreira da Índia qui y sont proposés, voir : M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 6-25. 131 “ E tendo tãobem como diguo esta escala antre o Cabo de Boa Esperança e a Baya da Lagoa ficarião as naos daly na milhor navegação do mundo para hirem para fora e de duas cousas farião huma, a saber, se na Índia ouvesse huma estrema necessidade de ellas lá hirem antes do Inverno ou V. A. Assy o mandasse podião partindo daquy em Setembro chegar a escala em Janeiro e feita auguada fazer na entrada de Fevereiro o caminho na volta do mar ate se porem em 45 ou 46 graos na qual paragem correm os ventos sul e sueste ou susueste quanto as naos podem sofrer com os quaes tempos farião o cami[37]nho de lesnordeste ate se porem em
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
115
changements qu’il propose à la Carreira da Índia, ce gentilhomme demande que la couronne portugaise ordonne l’exploration de la côte de l’Afrique entre le cap de Bonne-Espérance et la baie de Lagoa (connue aujourd’hui par baie de Lourenço Marques)132 afin que soit choisi un port dans cette région où les Portugais pourraient faire escale et construire un fort133 . Pereira Dantas expose les avantages stratégiques de ce 23 graos e dahy ao nordeste ate emcontrarem a monção de malaqua para a Jndia que dura ate Abril mas como digo isto se não cometera senão em huma estrema necessidade ao qual tempo serão muito largamente na Jndia porque posto as naos naquella altura servemlhe os levantes e tãobem porque jndoa a demandar de mar em fora não encorrerão no jnconveniente das calmarias que naquelle golfão dantre a jlha de São Lourenço e a Jndia naquelle tempo há, nem os levantes lhe jmpedirão sai viagem a qual navegação não podem fazer jndo por dentro e esta volta que fazem jndo por fora não deve parecer estranha porque assy a fizerão já muitas nãos das que vão e as que vem fazem outra semelhante na volta do saguarço para vir tomar as Jlhas terceiras e desta maneira partindo daquy em Setembro e chegando por todo Março ou Abril será a viagem de pouco mais de seis meses e não deve parecer estranho poremçe em tanta altura porque tanto monta na entrada de Fevereiro estar 46 graos da parte do sul como na entrada de Junho dês graos daquella mesma parte porque tudo he estar apartado do sol trinta e dous graos e provo que podem fazer este caminho com o mais moderno exemplo que he o do galeão em que foy Dom Álvaro da silva o qual partindo daquy a dezaseis de Mayo foy por esta navegação a Índia na força dos levantes afora outras naos que bem podera nomear e se me disserem que foi isto acaso diguo acaso se deu nas mais das cousas que agora temos por verdadeira experiência e quanto a poderem as naos que nesta monção forem emtrar na barras da jndia por todo Abril e parte de Mayo autentico exemplo he o de Martim Afonso de Sousa que a dezaseis de Maio emtrou na barra de Goa e as naos de sua conserva na de Goa a velha. : (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 36-37). 132 La baie de Lourenço Marques se trouve à 33o 52’ S, 25o 55’ E (cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 27, note 2). 133 “ E tratando desta agora que se usa digui que sabido esta que as naos que daquy partem tarde, tomarão por remédio fazerem sua viagem e navegação por fora da Ilha de São Lourenço por ser caminho mais breve o menos trabalhoso pellas resões que V. A. Bem sabe e que todas farião este mesmo caminho e hirião por fora se não fosse por dous respeitos o primeiro pella necessidade que têm de fazer auguada e o segundo por respeito da gente convem a saber por dar algum remédio [aos] doentes que levão (que as mais das veses já são muitos quando aly chegão) e assy por refrescar e dar
www.lusosofia.net
116
Manuel Alberto Carvalho Vicente
port et de ce fort : les navires de la Carreira da Índia pourraient y prendre de l’eau douce134 , s’abriter en cas de nécessité et être réparés135 . De plus, Pereira Dantas voit un intérêt à explorer et à bien connaître les ports de l’île de Saint-Laurent, surtout ceux qui se trouvent dans la partie sud. Il considère que cette connaissance peut être utile pour les algum alivio e refugio aos saos. Ora se estas duas cousas somente os obrigão a hir por dentro sendo a navegação de fora milhor tanto por ser mais breve como por ser menos perigosa e por outras razões parece que seria muito serviço de Deus e de V. A. (para todas po[de]rem hir por fora) mandar [27] descobrir e buscar lugar para fazer huma fortaleza e escala desde o Cabo de boa esperança ate a bahia fermosa, ou ate a baia da Lagoa, onde milhor porto e mais sadio mais comodado e mais proveitoso sitio se achasse, da qual se poderião seguir os proveitos e comodidades que ao adiante escrevo. ” (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 26-27). 134 “ Primeiramente, das naos que deste Reino vão fariam nella sua agugoada as que quizessem ou necessidade tivessem, ficando day navegadas para irem por fora aquellas a que não sobeiasse muito tempo para irem por dentro e com isto ser assy jria a gente a Índia com saúde, por que do cabo por diante começão as pessoas adoesser assy pella comprida e larga viagem como pellas neçissidades que passão, as quais quanto mais longe sem o remédio tanto maiores parecem, como também or entrarem nas calmas da Costa e praçel de cofala onde os mais adoessem e onde pellas calmaras se perdem também algumas naos por que as correntes das agoas as leva a terra por antre Ilhas e baixos onde as vezes se não podem valer em estes e outros inconvenientes não tem indo por fora da Ilha. ” (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 27). 135 “ Também há muitas naos naquella paragem do Cabo, mais a ré ou mais havante pellas grandes tormentas que correm e pelos trabalhosos pairos que sofrem acontecem algumas e desastres de lhe quebrarem mastros vergas, abrirem agoas e outras desventuras as mais das quais escusarião se tivessem aly colheita sertã e as cousas necessárias para seu corregimento e se salvarião repairandosse com ellas e abrigandosse do temporal e com este remédio não perderião sua viagem nem invernarião por essa causa como aguora acontesse por que quando com estas dilações e com os trabalhosos e pobres remédios com que se remedeão (se sse salvão) cheguão a Mocanbique (que de necessidade já então hão de hir buscar) he já gastado o tempo com que havião de hyr a Índia ou com que avião de vir ao Reino e outras naos que assy a hida como a vinda por não poderem pairar arribão, tonarião porto e não perderião a viagem pello caminho que tornão a desfazer nem pellos desastres que a mingoa de ter colheita lhes aconteçem. ” (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 27).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
117
navires qui y arriveraient par hasard ; dans ce cas, ils pourraient y faire du commerce. Par contre, il ne voit pas la nécessité que les navires de la Carreira da Índia utilisent l’île de Saint-Laurent comme escale principale. Ainsi, selon lui, les navires qui auraient fait un bon voyage de l’Inde jusqu’à la région de Madagascar n’auraient pas encore besoin de s’approvisionner en eau et en vivres dans les ports de cette île. Quant aux navires qui auraient eu des problèmes pendant ce même voyage de l’Inde jusqu’à cette île, il conseille qu’ils passent l’hiver à l’île du Mozambique et non pas à Madagascar. Quant aux navires qui partiraient de Lisbonne vers l’Inde, ce gentilhomme expose les difficultés qu’ils trouveraient à un abordage sur la côte malgache. En conclusion : d’après lui, il serait inutile que les navires de la Carreira da Índia fassent une escale à l’île de Saint-Laurent136 . 136
“ E ajnda que parece bem descobrirensse e saberensse os portos de São Lourenço principalmente da parte do sul, todavia não me parece necessário senão para feitorisar fazendo para alguma nao que aly for ter acauso mas para fazer nella a escala principal para as naos he cousa desneçessaria, porque as que vem para o Reino, vem ainda naquella paragem tão inteiras e tão abastadas dagoa e mantimentos que lhe não he necessário tomala se [30] trazem boa viagem, e se a trazem má tão mao ou peor invernar fora aly que em Moçambique porque ainda esta escala ficaria mais longe do Cabo de boa esperança que aquela onde as naos agora jnvernão pois donde pode haver porto para isso avera delle ao Cabo passante de quinhentos legoas, e aly lhes seria forçado estar e invernar tantos meses como em Moçambique, sem poderem dally (. . . ) o Cabo com qualquer bonança de tempo como poderão fazer da escala que atrás diguo e quanto aos que vão para a India sabido está que os levantes, com que elles não podem la hir e as faz jnvernar lhes são tambem contrarios para aferrar a ditta Ilha,porque os ventos são lestes pouco mais ou menos e o caminho que hão de fazer para a tomarem pella parte de fora he . . . nordeste e dezerem que se pode tomar e cobrar pondosse as naos em altura 45 ou 46 graos e navegarem por aquella altura atee se porem em paragem que a possão aferrar no outro bordo que que isto seria hum muy trabalhoso e dificultoso remédio (a cabo de tantos trabalhos quantos os homens tem padessido quando já desesperão de poder hir a Índia) porque ainda que as naos lá ouvessem de hir jnvernar não tivesse deminuido nada da altura do Cabo, para se haverem de por em 45 ou 46 graos hão de correr ao sul na volta do mar caísse duzentas legoas, porque sô em dez graos que há de 35 em que o Cabo esta a 45 em que pello menos se hão de por, se montão 175 legoas a razão de 17 1/2 que cada grao por aquelle rumo tem e despois e despois de serem na altura em
www.lusosofia.net
118
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Pereira Dantas continue à exposer les avantages pour le Portugal d’avoir un port et un fort dans la région du cap de Bonne-Espérance. Selon ce gentilhomme, ce fort permettrait aux Portugais de développer le commerce sur la côte est africaine jusqu’à Sofala ainsi que dans l’île de Saint-Laurent. Dans la région comprise entre le cap de BonneEspérance et Sofala, les Portugais pourraient acheter des esclaves et beaucoup d’ivoire137 et, à l’île de Saint-Laurent, ils trouveraient du que achem os tempos que lhe são necessários he necessario correrem por ella bem seis sentas legoas porque do Cabo, a primeira terra da ditta Ilha há quatrocentas e sincoenta legoas e a escala por ventura seria 50 ou 200 legoas pella costa della adiante e desta maneira para boa navegação avião de correr as naos por aquella altura atee se porem ao menos tanto avante como a derradeira ponta da Ilha da parte do norte ou nordeste para a não escorrerem e ficarem a ajudavento da escala quando a vierem a demandar no outro bordo ao Norte no qual bordo hão de fazer passante de quatrocentas legoas do caminho porque diminuir daltura de 45 graos atee vinte ou vinte e hum em que estará a escala somão as legoas que diguo assy que 200 na volta do mar ao sul e 600 que hão de correr por aquela altura e passante de 400 que se montão em 25 graos que hão de deminuir vindo na volta do norte passão de mil e duzentas legoas as que hão de fazer para tomarem o porto da ditta Ilha e por estas e por outras razões que por escusar proluxidades não escrevo me parece e tenho por inútil a escala na dita Ilha de são Lourenço. : (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 29-30). À propos de la politique de la Couronne portugaise envers les comptoirs commerciaux et les routes maritimes, voir aussi : C. R. Boxer, “ The principal ports of call. . . ”, p. 10, 11, 24. 137 “ Deve ser esta fortaleza proveitosa para fazer fazenda, porque como ella ficará perto de 400 legoas de çofala, huma não tirara a outra nada do que rende ou renderem porque as mercadorias que a ditta feitoria agora levão, não podem correr nem abastar tanta cantidade de terra e gentes pella costa e pello sertão pois por mar não tem navegação e por terra tem guerra huns com outros segundo por experiençia se ve pellos que se vendem quanto mais que o panno ou cousa de mercenária vendida em cofala por hum mitical quando fosse levado tão longe darião por ele muito mais e se tal he milhor será vendello onde dem tanto que onde val tam pouco, principalmente que como diguo [31] devesse crer que não há tal comercio entre gentes tam barboras e tão destantes e remotas humas das outras e antes se deve crer, que se nauela terra há ouro, se fará nella outro milhor resgate que o de cofala, e quando o não ouver ao menos há muito marfim e avera escravos e outras cousas que pello tempo adiante se farão e descobrirão porque assy como elle destruve e escureçe humas assy descobre ilustra e engrandesse outras. ” (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
119
gingembre, des esclaves et de l’ambre. Pereira Dantas informe aussi la couronne portugaise que, selon ce qu’il a entendu dire par certaines personnes, il y aurait de l’argent dans cette île et que les autochtones les plus sociables de celle-ci sont ceux de la partie sud, notamment ceux qui habitent dans les ports de Matatame, de Tharrubay, et bien d’autres. Cette île possède un grand nombre des bons ports. Pereira Dantas défend l’opinion que si les Portugais avaient un port et un fort proche du cap de Bonne-Espérance ils pourraient faire du commerce avec profit et en sécurité dans ces ports de l’île de Saint-Laurent. Par contre, si les Portugais devaient faire le voyage exprès de Lisbonne ou de l’Inde jusqu’à cette île, afin d’y faire du commerce, alors, ce qu’ils gagneraient avec les marchandises qu’ils trouveraient là ne serait pas suffisant pour compenser les dépenses et les dangers qu’ils avaient subis tout au long de ce grand voyage138 . Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 30-31). 138 “ Também se dally poderá fazer proveito en tratar na Ilha de São Lourenço, porque afora gengivre e escravos âmbar, e outras cousas sabidas que nella há, afirmão alguns que também há prata, e quando, a não ouver, com o trato destas que se sabem e com o resgate que na ditta fortaleza ou escala ouver não tão somente se forrarão as despesas della mas acressentarçeão as rendas de V. A. E aplico este trato da ditta ilha a esta fortaleza e feitoria porque se gengivre ouver podeloão trazer as naos que vem para este Reino, e o marfim as que vão para a Índia o levarão e os escravos e outras cousas as mesmas naos de viagem as poderão levar e trazer e também porque segundo tenho sabido e entendido a mais domestica e convercavel gente que há nesta Ilha [é] da parte do sul e principalmente em hum porto que se chama Matatame e em outro que se chama Tharrubay e em outros que tem muitos bons onde segundo dizem se podia feitorizar com proveito e em seguridade estando tam perto delles cousa que não se poderia fazer de longe porque se despenderia e perderia mais na longa viagem e risco, do que se ganharia nas mercadorias que a terra desse se deste Reino ou da Índia as ouvessem de ir buscar aly de perposito porque desta paragem dantre o Cabo de Boa Esperança e a Bahia da lagoa fica em singular navegação por não haver mais de 450 legoas de travessa sem algum periguo em meio quanto mais que se para segurança das naos e da viagem da Índia esta escala que diguo he de tanto proveito e de tamanha consequençia como me heu afirmo que he que despesa se poderia nella fazer que não foçem os gastos bem empregados mormente estando serto aver de dar de sim maiores ganhos que gastos. : (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 31).
www.lusosofia.net
120
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Pereira Dantas invoque la nécessité de venir en aide aux Portugais qui avaient fait naufrage à l’île de Saint-Laurent (ainsi qu’à ceux qui viendraient un jour à s’y échouer). Selon ce gentilhomme, cette action de venir en aide à ces naufragés serait un service agréable à Dieu. Pereira Dantas défend une autre action qui, d’après lui, serait encore plus agréable à Dieu : il s’agissait de prêcher l’Évangile et d’enseigner la foi chrétienne aux autochtones de cette île ainsi qu’à ceux de la région de la côte est africaine proche du cap de Bonne-Espérance. D’après ce gentilhomme, ces autochtones recevraient facilement ce message139 .
139
“ Seguircehia mais de proveito, que como se usarsse hir tratar a esta Ilha em sertos tempos cada anno, e em serto lugar poderia acodir aquella parte a gente portuguesa [que] ou ella deve haver de algumas naos que aly se perderão, e desta maneira se cobrirão estes homens e alguns outros se pello tempo adiante se perdessem o que tudo seria serviço de Deus e muito mais o será notificar aquelas partes da costa de boa esperança e são Lourenço o seu santo nome e insinar a sua Santa fee e palavra onde paresse que faxilmente o receberão por serem aquelas humas partes estremas do mundo que ainda não estão de todo infiçionadas nem corruptas da ceita de mafamede, e não tenho por inconveniente a poder isto ser assy o que aconteçeo naquella costa ao [32] V. Rey Dom Francisco dalmeida, e a outros, porque por ventura ouve da nossa parte tanta sem razão que bastou a gerar os tais escândalos porque com a gente dalgumas outras naos converçarão e tratarão amigavelmente e assy creio o farão com todos tendo aly fortaleza e tratando os bem e recebendo elles proveito com o trato que com elles se há de ter e entendendo que tratamos e converçamos com gentes tão propinças da sua nação como são os de Moçambique, e Cofala, com o tempo se farão tão domésticos, manços e passificos como estoutros e tratarão e trarão os mantimentos necessários como nestoutras partes fazem. ” (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 31-32).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
121
4. La Couronne Portugaise ordonne, en 1556, qu’une personne digne de confiance soit envoyée à l’Île de Saint-Laurent Avant de recevoir l’avis de João Pereira Dantas, et, probablement, selon Madeira Santos, d’autres avis sollicités à des pilotes et à des gentilshommes, la Couronne portugaise donne, en mars 1556, des orientations à propos de l’île de Saint-Laurent, afin d’obtenir les renseignements les plus récents possibles. Avec toute cette information, le roi prendrait sûrement une décision définitive sur la question de la nouvelle route maritime et des échelles. Ainsi, selon Diogo do Couto, une flotte de cinq navires partit de Lisbonne vers l’Inde, le 15 mars 1556140 , sous le commandement de D. João de Meneses de Sequeira141 . Avec cette flotte, la couronne portugaise envoya des ordres pour que D. Pedro Mascarenhas – le vice-roi de l’Estado da Índia142 – envoyât à l’île de Saint-Laurent une personne 140
D’autres sources indiquent que la flotte commandée par D. João de Meneses de Sequeira partit de Lisbonne le 30 mars 1556 (cf. F. de Andrada, Crónica. . . , quartième partie, chap. 120, p. 1225 ; Relação das náos e armadas da India. . . , p. 68). 141 “ Estas náos deram á véla a quinze de Março, o Capitão mór D. João de Menezes de Siqueira na Garça, Jorge de Brito em Flor de la mar, Pero de Goes no galeão S. Vicente, Martim Affonso de Sousa, filho do Veador do Cardeal D. Henrique, e que depois foi Governador de Angola, em São Gião, e Antonio Fernandes em S. Paulo, cujo senhorio elle era. ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iii, 6, p. 215). 142 Le 2 avril 1554, D. João III envoya vers l’Inde une flotte de six navires commandée par D. Pedro de Mascarenhas qui deviendra le sixième vice-roi de l’État Portugais des Indes (23 novembre 1554 - 1555). Après la mort de ce dernier à Goa, lui succéda Francisco Barreto sous le titre de gouverneur de l’Estado da Índia (28 juin 1555 – 1558). D’après Diogo do Couto (Da Ásia. . . , VII, iii, 6, p. 213-214), la flotte qui partit vers l’Inde en 1554, reviendra à Lisbonne en août 1555. C’est pour cette raison que lorsque, le 15 mars 1556, une nouvelle expédition est envoyée en Inde, on ignore
www.lusosofia.net
122
Manuel Alberto Carvalho Vicente
digne de confiance. Voici ce que, selon D. do Couto143 et F. de Andrada144 , cette personne et ses compagnons devraient accomplir : a) explorer les ports de cette île, pour s’enquérir des gens des nefs Burgaleza et Santa Cruz qui avaient disparu en revenant de l’Inde au Portugal en 1553145 et qu’on supposait échouées sur ses côtes, et vérifier simultanément quel serait le port le plus favorable pour y bâtir un fort ; b) faire la paix et du commerce avec les Princes des ports maritimes ; c) s’assurer si les habitants de l’île de Saint-Laurent étaient capables de recevoir la Loi du Christ. Le vice-roi D. Pedro Mascarenhas était déjà décédé lorsque D. João de Meneses de Sequeira arriva en Inde. D’après Diogo do Couto146 et encore le décès du vice-roi D. Pedro de Mascarenhas (cf. Relação das náos e armadas da India. . . , p. 68 et 184 ; V. Magalhães Godinho, Les Finances. . . , p. 355 ; F. X. Valeriano de Sá, Vice-Reis e Gouvernadores. . . , p. 41). 143 “ Nestas náos provêo ElRey em muitas cousas, que lhe parecêram necessarias ao bom governo do Estado da India, e encommendou muito ao Viso-Rey, que mandasse huma pessoa de confiança a correr os pórtos da Ilha de S. Lourenço, pera ver se achavam por elles algum rasto da gente das náos Burgaleza, e Santa Cruz, que desapparecêram, vindo pera o Reyno, o anno de sincoenta e tres, porque se presumia que deran por aquella costa ; e que notassem em todos aquelles pórtos o que fosse mais accommodado pera nelle se fazer huma fortaleza ; e que assentassem pazes, e commercio com os Senhores dos pórtos de mar, e vissem se aquella gente era capaz de receber a Ley de Christo. ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iii, 6, p. 216). 144 “ Nas náos que foraõ deste reyno este anno de 1556 escreuia sua Alteza muyto encarregadamente ao viso Rey dom Pedro mazcarenhas, que mandasse huma pessoa de confiança a correr os portos da ilha de S. Lourenço, para ver se achaua por elles algum rasto das náos Burgalesa, e santa Cruz, que desapareceraõ indo deste reyno os annos de 50, e 53, porque se tinha sospeita que deraõ por aquella paragem ; e notassem em todos aquelles portos o que fosse mais acômodado para se fazer nelle huma fortaleza ; e assentar pazes e comercio cos senhores dos portos do mar ; e visse tambem se a gente daquelas terras era capaz de receber a ley sagrada de Christo nosso senhor. : (F. de Andrada, Crónica. . . , quartième partie, chap. 120, p. 1228). 145 Selon la note précédente, les nefs Burgaleza et Santa Cruz disparurent, en 1550 et 1553, lors du voyage de Lisbonne vers l’Orient. 146 “ E porque ElRey lhe encommendava muito, que mandasse á Ilha de S. Lourenço a saber se havia por seus pórtos novas algumas da gente daquellas náos perdidas, de que atrás fizemos menção no Cap. VI. Deste III. Liv., e pera outras cousas, que
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
123
Francisco de Andrada147 , c’est Francisco Barreto – le nouveau gouverneur de l’Estado da India148 – qui, pour obéir aux ordres royales, choisit Baltasar Lobo de Sousa149 pour aller à l’île de Saint-Laurent et commença à faire les préparatifs de cette expédition. Ensuite, ce nouveau gouverneur remit à Baltasar Lobo de Sousa une copie de l’ordonnance mandava por suas instrucções, elegeo pera esta jornada Balthazar Lobo de Sousa com huma caravela, e duas fustas de remo, de que eram Capitães João Gallego, e Pero Rodrigues Barriga, e lhes deo o traslado do regimento de ElRey, e outro seu sobre as mesmas cousas, e com ordem que partisse no mesmo tempo que Manoel Travassos. : (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iii, 7, p. 224). 147 “ O gouernador tanto que teue noticia disto pollas cartas que vinhão para o viso Rey dom Pedro, tratou logo de o pôr por obra, para o que escolheo Baltesar lobo de sousa, com huma carauella em que elle fosse, e duas fustas de remo, de que foraõ capitães João galego, e Pero rodriguez barriga, e lhe deu o treslado do regimento de S. A. e outro seu. : (F. de Andrada, Crónica. . . , quartième partie, chap. 120, p. 1228). 148 Il gouverna l’Estado da Índia de 1555 à 1558. 149 Selon une relation des flottes qui partirent de Lisbonne vers l’Inde, Baltasar Lobo de Sousa fut le capitaine d’un navire de la flotte commandée par D. Francisco de Lima ; cette flotte quitta Lisbonne le 23 et le 28 mars 1547 (cf. Armadas que partiram para a Índia :1509-1640, manuscrit de la Bibliothèque National de Lisbonne, Reservados, Caixa 26, no 153 ; nous citons ce document à partir d’une transcription que nous avons consulté et imprimé le 23 décembre 2006 : http ://nautarch.tamu.edu/SHIPLAB/01guifrulopes/Pguinote-naubn2.htm). Cette information est confirmée par une lettre de Fernando Álvares au roi D. João III, datée du 10 mars 1547, à propos de la sortie de la flotte : il mentionne explicitement que ce même jour-là la nef Salvador n’avait pas encore un capitaine et qu’il recommandé que soit choisi soit Baltasar Lobo ou João Fernandes de Vasconcelos (voir : IAN/TT, Lisbonne, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 97, Documento 27). Sur la participation de Baltasar Lobo de Sousa dans l’expansion de l’Estado da Índia, voir : F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , VIII, viii, p. 205 ; VIII, lxii, p. 301 ; J. de Barros, Ásia. . . , IV, iv, 7, p. 407-416 ; G. Correia, Lendas da Índia, IV, p. 598. Nous connaissons seulement une lettre écrite à Goa par Baltasar Lobo de Sousa à la reine dona Catarina, à l’exception de celle que nous citons dans la note suivante, datée du 10 décembre 1555, et qui se trouve à l’IAN/TT, Lisbonne (Corpo Cronológico, Parte I, Maço 97, Documento 27). Dans cette lettre, Baltasar Lobo de Sousa demande à la reine qu’elle fasse la demande au roi que ce dernier ordonne la construction d’une maison afin de recueillir les orphelins de Goa. Cette lettre nous informe qu’une de ses sœurs – dona Maria – était au service de la reine dona Catarina.
www.lusosofia.net
124
Manuel Alberto Carvalho Vicente
(regimento) royale, à laquelle il ajouta une autre ordonnance signée par lui-même. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé ces deux ordonnances, ce qui rend difficile une réelle connaissance des objectifs du roi ainsi que des raisons qui motivèrent le vice-roi à donner un autre regimento à Baltasar Lobo de Sousa et à le nommer comme capitaine de la forteresse de l’île de Saint-Laurent pour une durée de six ans. Avant son départ de Goa vers l’île de Saint-Laurent, Baltasar Lobo de Sousa écrivit une lettre150 à la reine dona Catarina151 . Tout au début de cette lettre, datée du 10 décembre 1556, nous apprenons que son frère Belchior de Sousa était le capitaine de la nef Santa Cruz, celle que le roi demandait de rechercher152 . Ensuite, cette même lettre annonce 150
Cette lettre de Baltasar Lobo de Sousa se trouve au IAN/TT, Lisbonne (Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11) ; elle fut déjà publiée par : a) Pedro A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar e Cabo da Boa-Esperança em 1556 ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 385-388 et la citation est à la p. 387-388 ; b) Documentos sobre os Portugueses. . . , 1971, vol. VII (1540-1560), p. 396-402. Alfred Grandidier se trompe en disant que cette lettre est “ un manuscrit de la bibliothèque d’Évora ” : cf. A. Grandidier, Charles-Roux, Cl. Delorbe, H. Froidevaux et G. Grandidier (sous la direction de), Collection des Ouvrages. . . , tome II, p. 528. 151 Dona Catarina, née à Torquemada, en 1507, est la fille de Philippe Ier le Beau (archiduc d’Autriche, souverain des Pays-Bas, de 1482 à 1506, et roi de Castille, de 1504 à 1506) et de Joana la Folle (reine de Castille, de 1504 à 1555). Elle fut l’épouse du roi portugais D. João III, et décéda à Lisbonne, en 1578. À ce moment-là, le roi D. João III était très malade, et c’était la reine avec le secrétaire Pero de Alcáçova Carneiro qui élaboraient les résolutions (despachos) au Conseil du Roi (cf. A. I. Buescu, D. João III, Lisboa, Círculo de Leitores, 2005, p. 222-223, 283). 152 “ Madame, le malheur qui me poursuit depuis si longtemps n’a cessé d’augmenter cette année ; en effet, les nouvelles de la mort de l’Infant, mon grand maître, et du triste état de santé de notre seigneur le roi, ont faillit me tuer. Et étant donné que la nef Santa Cruz, dont mon frère Belchior de Sousa était le commandant, n’est pas arrivée au Portugal, je conclus que, de six frères que nous étions, cinq ont péri sur cette Carreira [da Índia] ou à la guerre au service de Son Altesse. Je pense qu’il n’est pas besoin que je rappelle à Votre Altesse l’affaire du couvent des Orphelines, au sujet duquel je lui ai écrit l’an passé, car, cette œuvre étant une œuvre de Dieu et l’une des plus nécessaires que l’on puisse faire dans ce pays, Notre-Seigneur ne laissera pas d’inspirer à Votre Altesse la pensée de donner des ordres pour qu’elle
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
125
la mission que lui confia le gouverneur de l’Estado da Índia : “ Quant à moi, je tiens à annoncer à Votre Altesse qu’en étant très pauvre, avec dix fils et filles, le gouverneur Francisco Barreto m’a fait appeler [et m’a dit] qu’il importait pour le service de Son Altesse que j’allasse explorer la côte orientale de l’île de Saint-Laurent et y chercher la meilleure baie et le meilleur port où l’on pût construire un fort à l’abri duquel les nefs venant soit du Portugal, soit de l’Inde, pussent hiverner. Je l’ai prié de prendre en considération ma pauvreté et la situation où je laisserais mes dix enfants et ma femme dans ce pays si je venais à mourir. Le gouverneur m’a répondu que le Roi, notre maître, prendrait soin de tous, s’il plaisait à Dieu de m’enlever la vie. Et parce que je n’ai jamais hésité à m’exposer aux plus graves dangers lorsqu’il s’agissait du service de son Altesse, j’ai accepté le voyage, bien décidé à consacrer ma vie à cette conquête, si le Roi, mon maître, et Votre Altesse le trouvaient nécessaire. Et j’ai l’espoir en Dieu et en la Conception de Notre-Dame de placer bientôt cette île sous votre obéissance et qu’il y sera construite une grande Chrétienté ; la première église qui y sera bâtie sera [placée sous le patronage] de la Conception de Notre-Dame. Je serais très reconnaissant à Votre Altesse de bien vouloir m’envoyer un retable de la Conception Notre-Dame pour cette église afin soit exécutée, car rien ne se peut sans la volonté de Dieu. ” : “ Senhora = Como a fortuna ha muito tempo que me persegue este ano me chegou tanto ao cabo que estive muy perto de perder a uida com as nouas da morte do Iffante que era muito meu senhor e as˜y com as da máa desposição delRey nosso senhor. E com não ser a nao santa cruz nesse reyno em que hya meu irmão belchior de sousa por capitão, que de seis que eramos os cinquo acabarão nesta carreyra e as bombardas em seruiço de sua Alteza e de todos elles não ha ia outro senão eu. Pereçe me que não tenho necessidade de lembrar a V. A. ho negocio do moesteiro das orfãas sobre que lhescreuy o ano passado porque como a obra he de deos e a mais necessaria que nunqua se fez nesta terra nosso senhor spritara em V. A. que a mande fazer que sem sua vontade nada se faz. : (Lettre de Baltasar Lobo de Sousa à la reine Catarina, Goa, le 10 décembre 1556, IAN/TT, Lisbonne : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : Pedro A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 387).
www.lusosofia.net
126
Manuel Alberto Carvalho Vicente qu’on commence à la bâtir sous cette invocation. Le gouverneur m’a donné au nom du Roi le commandement du fort, – si j’arrive à le construire, – pour six années avec les mêmes appointements que pour ceux de l’Inde : ci-joint sa lettre à ce sujet. Il me semble qu’il serait juste, du moment que je vais courir tant de dangers avec la ferme résolution de réussir, que son Altesse reconnût mes services en me donnant le grade de capitaine-général de toute l’île de Saint-Laurent et que le Roi m’attribuât sur le revenu futur de ce pays la part qu’il jugera convenable à cause de mes services. Je vous prie de demander aussi au Roi, notre maître, de me concéder toutes les îles qui se trouvent dans une zone de trente ou quarante lieues autour de cette île et que je ferai explorer et peupler par mes enfants, parents et amis ; il n’est que juste en effet que j’aie des terres où je puisse les héberger. Je vous prie encore de demander au Roi de m’autoriser à récompenser mes compagnons qui m’auront aidé à découvrir et à peupler cette île avec les richesses [388] que nous en tirerons, sans préjudice, bien entendu, de tout ce qui serait bon et utile au service de Son Altesse, le Roi conservant toujours, du reste, la haute main sur ces dons et concessions qu’il pourra révoquer au cas où il jugerait que j’en ai mal disposé ; mais il est important que celui qui s’en va découvrir et peupler des terres nouvelles soit muni des grands pouvoirs de son Roi afin qu’il puisse récompenser en son nom les gens qui l’accompagneront. Aussi, je vous prie de demander au Roi, notre maître, [de m’autoriser] à découvrir les ports situés entre le cap de Bonne-Espérance et le cap des Corrientes, car, avec la grâce de Dieu, j’espère que j’y découvrirai des terres, sans y perdre aucune [de mes] nefs, et que Vos Altesses retireront de mes travaux de grands revenus et des grands profits. Et j’ai toute confiance dans la très excellente vertu du Roi, notre maître, [et je suis persuadé] qu’il n’oubliera pas ma femme ni mes enfants au moment de la distribution des récompenses.153 ”
153
“ De m˜y dou conta a V. A. que estando muito pobre com dez filhos e filhas me mandou ho governador francisco barreto chamar que compria a serviço de S. A. hir
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
127
Baltasar Lobo de Sousa ne s’arrête pas là dans ses demandes et il envisage le cas où il viendrait à mourir avant d’avoir terminé son entreprise ; dans ce cas, il prie le roi D. João III de donner à son fils descobrir a ilha de São Lourenço pella banda de fora e que busquasse nella a milhor baya e porto que ouvesse pera se fazer hua fortalleza em que as naos que uiessem deste reyno e fossem desta terra podessem inuernar. Eu lhe dixe que oulhasse a necessidade que tinha e a orfindade que fiquaria de dez filhos e filhas e molher nesta terra respondeo me que El Rey nosso senhor teria cuydado de tudo isto fazendo deos de m˜y algua cousa. E porque eu nuqua duuidey poer minha pessoa a grandes periguos por serviço de S. A. aceytey a uiagem com tenção de não deixar esta cõquista em quanto uiuer se ElRey nosso senhor e V. A. o ouuerem por seu seruiço que eu espero em deos e na conceyção de nossa senhora que hey de trazer mu˜y cedo esta ilha a seu seruiço e se hade fazer muyta cristandade nella e a primeyra igreya que se fizer e se edificar sera da conceyção de nossa senhora. E farmeha V. A. muy grã merçê em me mãdar hu retauollo da mesma inuocação pera ella pera que em seu nome se comece esta casa. O governador me deu a fortalleza que se lla fizesse em nome del Rey nosso senhor por seis anos cõ o ordenado das da india, llá mando a carta : E parece que pois me eu ponho a tanto risquo com determinação de çimar esta obra que começo que me deuia S. A. fazer merçe della de iuro com titollo de capitão gerall de toda a ilha de são Lourenço e que das rendas que na terra ouuer dauer mordene aquella parte que elle ouuer por seu seruiço. E as˜y mando pedir a El Rey noso senhor as ilhas que estiuerem trinta ou quarenta legoas ao redor desta de iuro pera as mandar descobrir e pauoar por meus filhos e parentes e amiguos, que he razão que tenha onde os agazalhar. E tambem lhe mando pedir as dadiuas [388] que ouuer dauer nesta ilha que eu as possa dar aos homens que me forem aiudar a descobrir e pauoar tendo sempre muy grã resguardo no que compre a serviço de S. A. E as cõfirmações lhe fiquarão pera que as não cõfirme se as eu der mall porque he muy necessario que qu uay descobrir e pauoar terras nouas leue grandes poderes do seu rey pera fauorecer em seu nome a gente que leuar em sua companhia. E as˜y mando pedir alRey nosso sõr o descobrimento dos portos que iazem do cabo de boa esperança, até ao cabo das correntes porque eu espero em nosso senhor de descobrir cousa por onde se não perqua nenhua nao. E Vs. As. tenhão grandes rendas e proueytos destes meus trabalhos. E eu tenho muyta cõfiança na muy excellente uirtude del Rey nosso senhor que tera lembrança de minha molher e filhos pera lhe fazer merçe : (Lettre de Baltasar Lobo de Sousa à la reine Catarina, Goa, le 10 décembre 1556, Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : P. A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 387-388).
www.lusosofia.net
128
Manuel Alberto Carvalho Vicente
aîné la place de chef de la douane de Goa154 . Ensuite, il parle à nouveau de son expédition : “ On m’a donné pour cette conquête trois navires, sur l’un desquels s’embarquera Heitor Nunes de Goes, fils de Fruytos de Goes, qui a rendu beaucoup de services dans ce pays. Quoiqu’arrivé récemment du détroit, dès qu’on lui a dit qu’il s’agissait du service de Son Altesse, il s’est offert, malgré ses fatigues, à prendre part à cette expédition. L’autre fut confié à un ancien serviteur du Roi, notre maître, le chevalier Pedro Roiz Barriga, qui a fait souvent le voyage du Portugal à Mina, en sa qualité de capitaine de navire, après avoir servi comme soldat en Afrique ; D. Pedro Mascarenhas l’a emmené avec lui ; c’est un homme très respectable. Si telle est la volonté de Dieu, il ira l’année prochaine porter à Lisbonne la nouvelle de mes découvertes et 154
“ Au cas où je viendrais à mourir avant d’avoir terminé mon entreprise, je prie de demander [au Roi] de donner à mon fils aîné pour toute sa vie la place de chef de douane de Goa afin qu’il puisse subvenir à l’entretien de sa mère, de ses sœurs et de ses frères. Cette place est en ce moment occupée, mais Son Altesse peut très bien ordonner à ses gouverneurs de donner une compensation à ceux qui ont cette charge et d’y mettre ma femme et mes enfants pour leur permettre de vivre. Je crois inutile d’insister sur ce sujet auprès de Son Altesse, car je suis très sûr qu’elle voudra bien me faire cette grâce. En effet, un homme qui La sert depuis si longtemps, et qui va à présent risquer de nouveau sa vie pour Elle, mérite bien que, dans le cas où il viendrait à mourir, Elle protège sa femme et ses enfants, qui n’auront d’autres ressources que celles que Vos Altesses voudront bien leur accorder. ” : “ E sendo caso que eu falleça sem esta obra uir a efeyto lhe mando pedir me faça merce de hua carguo que nesta çidade em uida de meu filho mais uelho pera sustentar sua mãy, irmãas e irmãos, que he iuiz da alfandegua de goa, o quall posto que este prouido s. A. mande aos seus gouernadores que dem satisfação aos prouidos e metão de posse a minha molher e filhos pera remedio de sua uida isto não peço mais a V. A. porque por muy certo tenho fazer me merçe, porque hu hom˜e que ha tento tempo que serue e agora nouamente sarrisqua he cousa muy deuida que se tenha conta (se morrer) cõ sua molher e filhos os quais não tem outro remedio senão o que lhes V.S. As. derem. : (Lettre de Baltasar Lobo de Sousa à la reine Catarina, Goa, le 10 décembre 1556, IAN/TT, Lisbonne : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : Pedro A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 388).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
129
de mes travaux. J’emmène avec moi deux prêtres franciscains, afin de commencer de suite la Chrétienté, car on m’a dit que les gens du pays ont un grand désir d’être chrétiens et si Notre Seigneur le permet, bientôt se fera une grande Chrétienté et [dans cette île] seront bâties des églises. Je dirai encore à Votre Altesse que, si des ennemis venaient à envahir l’Inde – ce qu’à Dieu ne plaise ! –, on ne pourrait mieux lui porter secours que de l’île de Saint-Laurent, parce qu’il s’y trouve beaucoup de fer, de bois et de goudron, une grande quantité de vivres et des gens pour ramer. J’espère qu’avec la grâce de Dieu on y trouvera des richesses considérables pour le profit de Vos Altesses et que le nom du Seigneur y sera loué et adoré. Je demande particulièrement l’intercession de Votre Altesse auprès du Roi notre maître afin qu’il daigne m’accorder les faveurs et les honneurs que méritent les grandes peines et risques [que j’aurai à souffrir]. Le pilote que j’emmène avec moi n’est encore jamais allé à l’île ; celui qui y est allé déjà deux fois est malheureusement parti avec Bastião de Sá pour Mozambique, voyage qu’un pilote quelconque peut faire les yeux fermés. Cependant je me confie à Dieu, et j’espère que plus je serai aventureux, plus dans sa bonté il m’accordera de grâces. Je prie Votre Altesse de vouloir bien me pardonner de lui faire lire tant de pages, en se souvenant que l’on ne saurait jamais dire beaucoup de choses en peu de mots. Que Dieu prolonge la vie, la santé et les États de Votre Altesse pendant de longues années ! Fait à Goa, le 10 décembre 1556. – Baltasar Lobo de Sousa.155 ” 155
“ Pera estas conquistas me derão tres nauios, em hu uay Eytor nunez de goes filho de fruytos de goes om˜e de muyto seruiço nesta terra e uindo elle agora do estreyto muito cansado se offereçeo a ir nesta iornada por lhe dizerem que era seruiço de S. A. no outro uay pedro roiz barriga hu caualleyro uelho criado delRey nosso senhor que andou sempre nesse reyno por capitão de nauios pera mina e o foy ia de soldados em afriqua, trouxeo dõ pedro Mazcarenhas cõsiguo e he hom˜e de muito respeyto. Este ira prazendo a deos o ano que uem pera esse reyno cõ as nouas do que achey e do que deyxo feyto. Eu leuo dous padres de são francisco pera atentar loguo a cristandade porque me dizem que a gente da terra deseia muito ser christãa e prazera a nosso senhor que muy cedo se fara muita e se edificarão igreias. E diguo
www.lusosofia.net
130
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Dans cette lettre, nous relevons l’idée de que l’île de Saint-Laurent pourrait jouer un rôle important si des ennemis des Portugais venaient à envahir l’Inde. Baltasar Lobo de Sousa partit de Goa, en janvier 1557, vers l’île de Saint-Laurent,156 sous le commandement d’une caravelle et deux fustes157 ; João Galego et Pero Rodrigues Barriga étaient les capitaines de ces deux embarcations. Une fois arrivés à cette île, ils en longèrent a V. A. que uindo hua pressão a india (o que deus não mande) que de nenhua parte se pode milhor soccorrer que da ilha de São Lourenço porque ha nella muito ferro madeyra e breu e muitos mantimentos e gente pera remeyros. E espero em nosso senhor que se hãdachar nesta ilha grandes cousas pera proueyto de Vs. As. E que ho nome do senhor sera nella louuado e adorado. O que particularmente peço a V. A. He que me fauoreça com elRey nosso senhor que me faça aquellas merces e honras que tamanhos trabalhos e risquos mereçem. O pilloto que leuo não foy nuqua a ilha porque hu que tinha llá hido duas uezes derãono a bastião de saa pera moçãbique onde qualquer pilloto uay aos olhos sarrados. mas eu cõfio em deos que quanto mays auenturado for maior merçe me ha deos de fazer. perdoeme V. A. fazer tamanha leytura porque muito não se pode escreuer em pouquo. Deos acreçente a uida e saude estado de V. A. por longuos anos. de goa he dez de dezembro de 1556.= Balthasar lobo de sousa : (Lettre de Baltasar Lobo de Sousa à la reine Catarina, Goa, le 10 décembre 1556, Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : Pedro A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 388. 156 Francisco Barreto – le gouverneur de l’Estado da Índia – envoya, au début de 1557, quatre navires en Éthiopie et une caravelle et deux fustas à l’île de SaintLaurent : “ Por muita pressa que em Goa ficáram dando aos navios, que haviam de levar o Bispo, e os que haviam de ir á Ilha de S. Lourenço, não puderam dar á véla, senão balthazar Lobo em Janeiro, e Manoel Travassos em Fevereiro. Este levava quatro nauios, de que a fóra elle eram Capitães Pero de Siqueira, Vasco Correa, natural de Alcacer do Sal, e Antonio Vaz, com quem hia embarcado o Bispo D. André de Ouviedo, e hiam com elle dous Padres da Companhia, o Padre Manoel Fernandes pera Reitor, e o Padre Gonçalo Galtamas Cordovez com alguns irmãos. Dadas estas duas Armadas á véla, foi-se Balthazar Lobo seu caminho, a que depois em seu lugar tornaremos, e Manoel Travassos por outra derrota demandar a costa de Arabia, e aos vinte e seis de Fevereiro (que foi Quarta feira de Cinza) chegáram á Ilha de Sacotorá ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iv, 4, p. 304). 157 Diogo do Couto et Francisco de Andrada précisent que ces deux fustes naviguaient à la rame.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
131
la côte occidentale et Baltasar Lobo de Sousa ordonna aux deux fustes d’en reconnaître tous les ports, d’en bien fixer la position, d’y prendre les sondages et d’essayer de savoir s’il n’y avait pas quelques naufragés portugais à terre. Quant à lui, il resta sur le fleuve Manzalage pour faire du troc avec les indigènes en attendant le moment de repartir158 . Selon Diogo do Couto, certains disent que, grâce à Baltasar Lobo de Sousa, un roi y devint chrétien ainsi que quelques-uns de ses sujets ; mais – ajoute ce chroniqueur – nous ne le savons pas d’une manière sûre ; nous avons seulement entendu parler de ce fait par son fils, Diogo de Sousa, qui disait le tenir de son père159 . D’après Francisco de Andrada, malgré tous les efforts entrepris par Baltasar Lobo de Sousa pour accomplir ce qu’il lui avait été demandé, il ne se passa rien de particulier qui mérite d’être mentionné à propos de cette expédition160 . Ensuite, avant d’essayer une esquisse de la politique royale envers l’île de Saint-Laurent pour ce période il faut aussi analyser les questions concernant cette île d’ordre économique, religieuse, et bien aussi la position portugaise envers les Français qui menacèrent y établir une position. Ça c’est l’objectif du prochain chapitre.
158
“ Partido Balthazar Lobo de Sousa de Goa, como atrás dissemos no cap. IV. deste IV. Liv., foi seguindo sua derrota até haver vista da Ilha de S. Lourenço, que foi costeando pela banda de dentro ; e mandou pelos navios de remo correr todos aquelles portos pera os notarem, e fondarem, e verem se havia rasto algum da gente Portugueza, que se por alli perdesse, ficando Balthazar Lobo de Sousa no rio de Manzalage commutando algumas cousas com os da terra até ser tempo de se recolher. : (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iv, 5, p. 310). 159 “ Alguns dizem que fizera alli hum Rey Christão com alguma gente sua, de que não temos mais certeza, que ouvillo a seu filho Diogo de Sousa, que lho contára seu pai : (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iv, 5, p. 310). 160 “ Baltesar lobo partio em Janeyro de 1557, e com quanto pôs a diligencia possiuel no que lhe fora encomendado, lhe não sucedeo cousa de que se deua fazer menção. ” (F. de Andrada, Crónica. . . , quatrième partie, chap. 120, p. 1228).
www.lusosofia.net
Chapitre 3 La Carreira da Índia et l’Île de Saint-Laurent pendant le règne de D. João III : les questions d’ordre économique, politique et religieux 1. Les questions d’ordre économique À la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, une suite de villes plus ou moins autonomes s’étendait le long du littoral de l’Océan Indien. En remontant la côte orientale du continent africain jusqu’à la Mer Rouge, le golfe Persique et en direction de la côte du Malabar, les navigateurs portugais allaient faire peu à peu connaissance avec l’Océan
134
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Indien. L’insalubrité des terres rencontrées, due, entre autres, à la présence active du paludisme, était une constante qui affaiblissait considérablement les équipages. À première vue, ce qui semble intéressant dans cet océan c’est l’existence de nombreuses îles et archipels habités (Madagascar, la plus grande, Ceylan, les Comores, les Maldives. . . ) ainsi que de nombreuses îles côtières, abris idéaux pour les ports et comptoirs qui s’échelonnent sur les côtes qui bordent cette région du monde. Parmi ces îles côtières, celle du Mozambique sera le point de ralliement des navigateurs portugais. Située à 15 degrés de latitude sud, elle est le point le plus proche du cap malgache de Saint-André1 (à 400 Km à l’est). L’île du Mozambique était une escale excellente entre Sofala et les villes swahili de la côte orientale de l’Afrique : Kilwa (ou Quiloa), Zanzibar, Mombasa et Malindi2 . Certes, à l’occasion de la deuxième expédition de Vasco da Gama (1502-1503) Kilwa devint tributaire du roi du Portugal et en 1505 les Portugais y construisirent une forteresse, mais il convient de souligner que la côte orientale africaine n’était pas la destination finale des flottes portugaises, mais un point de passage. Si le Portugal n’a jamais eu l’intention d’occuper, d’une façon permanente, les villes swahili situées au nord du canal du Mozambique (à l’exception de Kilwa)3 , Malindi, par exemple, qui fut la première alliée musulmane des Portugais, était le point de départ idéal pour faire la traversée jusqu’à la côte du Malabar. Quand les Portugais entrèrent dans l’océan Indien, ils firent irruption dans un monde maritime organisé depuis plusieurs siècles4 . Les 1
Cap Saint-André ou Tanjona Vilanandro. À propos de la côte orientale africaine, voir, entre autres : F. Iniesta, Bajo la Cruz des Sur. Religión, comercio y guerra en el Canal de Mozambique (900 a 1700 D. C.), Barcelona, Sendai Ediciones, 1993, p. 71-97 ; 151-170. 3 À l’occasion de la deuxième expédition de Vasco da Gama (1502-1503), Kilwa devient tributaire de D. Manuel Ier . En 1505, les Portugais y construisent une forteresse. 4 Cf. G. Bouchon, “ L’océan Indien à l’époque de Vasco da Gama ”, Mare Libe2
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
135
marchands qui fréquentaient cet océan, presque tous de foi islamique, étaient organisés en associations extrêmement solidaires et avaient constitué de très larges réseaux dont la complexité fut le principal obstacle à l’activité économique des Portugais. En effet, les musulmans avaient développé depuis longtemps un véritable réseau de comptoirs dans les îles et sur les côtes, et maintenaient des relations commerciales qui, d’ailleurs, existaient déjà en partie, avant l’expansion islamique. Dès le début du XVIe siècle, les Portugais ont souhaité contrôler les deux voies de pénétration musulmane dans l’océan Indien, la mer Rouge et le golfe Persique. À ce propos, nous observons qu’en 1503 António Saldanha et Rui Lourenço, dans le but de déstabiliser le réseau commercial établi par l’Arabie et l’Égypte avec les marchés de l’océan Indien, tentèrent à contrôler la côte africaine entre le Mozambique et Aden5 . D’autre part, en 1507, Afonso de Albuquerque commença la construction du fort de l’île de Socotora afin de difficulter la navigation des embarcations musulmanes et d’abriter les quelques chrétiens présents dans cette région. rum, 1 (1990), p. 71. 5 Aden (capitale du Yémen du Sud) : vient de l’arabe ’adan (mot probablement rattaché à l’akkadien edinnu “ steppe, plaine ”) ou bien de l’arabe ’adn “ Éden ”. Les Portugais n’arrivèrent jamais à s’emparer de la ville d’Aden. Comme le souligne Geneviève Bouchon, les progrès de l’islamisation attiraient à elle non seulement les marchands mais aussi les pèlerins en route pour La Mecque. Les géographes ottomans des XVe et XVIe siècles considéraient la ville d’Aden comme étant déjà l’Inde ; elle était “ la porte de l’Inde ”. Aden recevait les épices et les produits de l’océan Indien oriental. Elle était le point de passage de toutes les épices destinées à l’Europe ; elle était le nœud stratégique qui contrôlait à la fois les trafics de la Mer Rouge, de l’Afrique orientale et de la péninsule arabique. Sans oublier la circulation de l’or, de l’ivoire, des esclaves et des chevaux en provenance de la corne africaine (cf. G. Bouchon, “ L’océan Indien. . . ”, Mare Liberum, 1 (1990), p. 72-73). Pour le développement de la politique portugaise dans la Mer Rouge, voir : A. M. Lázaro, O Grande Lagarto : O Mar Vermelho nos primórdios da presença portuguesa no Oceano Índico (1487-1521), [Braga, Universidade do Minho], 2006. (Thèse présentée et soutenue publiquement mais pas encore publiée).
www.lusosofia.net
136
Manuel Alberto Carvalho Vicente
En outre, cette année-là, Albuquerque fit une tentative de soumission d’Ormuz car cette ville était un point stratégique très important et ces douanes “ contrôlaient les productions des ports satellites disséminés sur les rivages du golfe Persique ”6 . Enfin, ce fut seulement en 1515 que la ville se soumit aux Portugais. Cette même année, ils y construisirent une forteresse7 . Il est évident que le commerce des épices n’était qu’une partie des échanges multiples qui se faisaient dans l’océan Indien. Parmi les autres produits commercialisés, nous citons les vivres, les textiles, les chevaux, les pierres et métaux précieux. À propos des métaux précieux, il convient de rappeler qu’en 1505 les Portugais chassent les Arabes de Sofala et y construisent un fortin avec l’intention de contrôler une partie du commerce de l’or provenant de l’empire du Monomotapa8 . Cette entreprise n’a pas été couronnée par un succès. Mais cet échec sur le littoral poussera les Portugais à explorer le cours du Zambèze, puis à s’intéresser aux civilisations du plateau9 . Une lettre de Diogo de Alcáçova, datée du 20 novembre 1506 et adressée à D. Manuel Ier , décrit les terres de l’intérieur d’où provient l’or10 . Il convient de préciser que les commerçants arabes “ ne tardèrent pas à reprendre le contact avec 6
G. Bouchon, “ L’océan Indien. . . ”, Mare Liberum, 1 (1990), p. 73. Cf. J. Aubin, “ Le Royaume d’Ormuz ”, Mare Luso Indicum, 2 (1972), p. 77179 ; A. D. Farinha, “ A Dupla conquista de Ormuz por Afonso de Albuquerque ”, Studia, 48 (1989), p. 445-472. 8 À ce propos, voir : W. G. L. Randles, L’empire du Monomotapa du XV e au XIX e siècle, Paris - La Haye, Mouton, 1975, p. 14-67. 9 Cf. ibid., p. 16. 10 “ Il convient, Sire, que je vous rende compte de ce qui se passe à Sofala, de l’or qu’on y trouve, d’où il vient, comment on l’extrait et pourquoi il n’en arrive pas en ce moment [. . . ]. Le royaume Sire, d’où provient l’or de Sofala porte le nom de Ucalanga ; il est très vaste et comprend beaucoup de grandes villes, sans parler de nombreux villages ; la ville même de Sofala en fait partie, comme d’ailleurs toute la côte [. . . ]. Et ce roi qui règne actuellement sur Ucalanga, Sire, est le fils de Mocomba, qui fut roi de ce royaume, lui aussi. On le nomme Quesarymg Menamotapam, autant dire roi un tel, car Menamotapam signifie roi, et le royaume s’appelle Ucalanga ” (Nous citons à partir de la traduction de W. G. L. Randles, L’empire du Monomotapa. . . , Paris / La Haye, Mouton, 1975, p. 16). 7
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
137
l’intérieur à partir d’Angoche, situé sur la côte au nord des bouches du Zambèze ”11 . De là, ils remontaient le grand fleuve dans des petites embarcations appelées zambucs. Cette concurrence d’Angoche, déjà dénoncée dès 1506 par la lettre de Diogo de Alcáçova, “ deviendra l’obsession majeure des Portugais pendant tout le premier tiers du XVIe siècle ”12 . Selon W. G. L. Randles, les Portugais “ avaient bien eu vent de cette voie de pénétration mais c’est en vain que, de 1509 à 1519, ils tentèrent de “découvrir” le fleuve. On envisagea alors d’installer un fortin de bois à l’embouchure du Zambèze, afin d’interdire l’accès aux bateaux arabes, mais ce projet fut abandonné ”13 . Les zones portuaires de la côte ouest de l’Inde étaient actives depuis l’Antiquité. Cambay, le plus grand marché du Gujarat offrait du coton brut, des pierres dures, l’indigo, l’opium et une grande quantité de textiles teints et tissés dans les villes de l’intérieur. Dans les ports du Gujarat on échangeait le riz, le sucre, les textiles et les chevaux. Le commerce était tenu par des associations de marchands de mer musulmans et de financiers hindous14 . Plus au sud, les ports du Malabar étaient prospères grâce au commerce du poivre et du gingembre. Citons les ports de Cochin et de Cannanore et surtout Calicut où se trouvaient à foison épices et pierres précieuses et dont les musulmans avaient fait la fortune15 à la veille de l’arrivée de Vasco da Gama. 11
Ibid., p. 41. Loc. cit. 13 Ibid., p. 41-42. Il faut reconnaître avec l’auteur que “ le déclin de Sofala du temps des Portugais n’est pas dû uniquement à la concurrence de la voie d’accès par le Zambèze. Leur méconnaissance, tout au début, des habitudes des Noirs en matière de commerce (alors que les Arabes les avaient vite comprises et s’y étaient pliées), leur trop grande hâte d’aboutir dans les affaires, d’énormes frais fixes compromettant la rentabilité du comptoir, ainsi que le pouvoir croissant d’un chef orgueilleux aux abords de Sofala, faisant écran entre le fort et les sociétés du plateau, constituent autant de facteurs qui contribuèrent à ce déclin ” (ibid., p. 42). 14 Cf. G. Bouchon, “ L’océan Indien. . . ”, Mare Liberum, 1 (1990), p. 74. 15 “ Les musulmans de Calicut firent la fortune de la ville dont on peut situer l’apogée dans la seconde moitié du XVe siècle ” (G. Bouchon, Vasco. . . , Paris, Librairie Arthème Fayard, 1997, p. 166. 12
www.lusosofia.net
138
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.1. Madagascar, les Portugais et le commerce régional de la Côte Orientale Africaine Jusqu’au décès de D. Manuel, les Portugais ne trouveront pas sur l’île de Saint-Laurent la quantité de richesses qu’ils souhaitaient y rencontrer. Cette île ne devint donc pas “ une nouvelle Inde ”. Malgré cela, tout au long du XVIe siècle, des contacts ainsi que des relations commerciales sont établis entre les Portugais – y compris ceux qui habitent l’île du Mozambique et Sofala – et les habitants de l’île de Saint-Laurent. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé une documentation suffisamment abondante pour confirmer ce commerce entre les Portugais habitant la côte orientale africaine et les Malgaches. Mais, à titre d’exemple, nous pouvons citer un manuscrit des Archives Nationales de la Torre do Tombo qui signale que Diogo Dias – un officier en charge des opérations commerciales (feitor) de Sofala décédé sur l’île du Mozambique le 26 août 1516 – possédait un livre où étaient notées les entrées et les sorties des marchandises de la feitoria de cette ville de la côte orientale africaine16 . Grâce à ce livre nous apprenons qu’entrèrent dans cette feitoria plusieurs tissus provenant de l’île de Saint-Laurent17 16
Après le décès de Diogo Dias, ce livre appartint à Cristóvão Salema, le nouveau feitor de Sofala. Voici le tire de ce document : Lyvro da Receyta e Despesa de todallas mercadorias que Cristovam Çallema feitor recebeo per morte de Diogo Diaz feitor que aquy faleceo aos 26 dias d’Agosto de quinhentos e dezaseys de que eu Duarte de Lemos sam esprivão primeiro. Ce document se trouve à Lisbonne, IAN/TT, Núcleo Antigo, N.o 167, documento 806. 17 Duarte de Lemos – un des greffiers de la feitoria de Sofala – signale dans ce livre, qu’en août 1516, la feitoria de Sofala possédait plusieurs tissus provenants de l’île de Saint-Laurent : “ E mais recebeo tres panos da Ilha de Sam Lourenço bordalengos com bandas vermelhas sem taxa 3 peças E mais recebeo dous panos de pallma da Ilha de Sam Lourenço sem taxa . . . 2 peças ” (Lyvro da Receyta e Despesa de todallas mercadorias que Cristovam Çallema feitor recebeo per morte de Diogo Diaz feitor que aquy faleceo aos 26 dias d’Agosto de quinhentos e dezaseys de que eu Duarte
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
139
et que le feitor Diogo Dias envoya le navire Santo António sur cette île pour y faire du commerce. Ce même document nous informe que João Fernandes, le pilote de ce navire, n’y alla pas mais qu’il se dirigea vers l’île du Mozambique pour y obtenir des provisions en échange de plusieurs marchandises18 . Un autre document, daté du 20 janvier 1523, nous informe que 20 corjas19 de tissus en provenance de Bahtkal au Canara20 destinés à l’île de Saint-Laurent, se trouvaient à Goa. Ce document n’affirme pas quelle est la finalité donnée à ces tissus, mais il nous semble qu’ils sont utilisés pour le troc et le commerce. En tout cas, d’après ce dode Lemos sam esprivão primeiro, Lisbonne, IAN/TT, Núcleo Antigo, N.o 806, fo 5 vo ; nous citons ce document à partir de : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. IV : 1515-1516, p. 308. 18 “ Julho de 517 Item, aos 15 dias do dicto mes despendeo ho feitor oytocentas contas cristalinas azues de Veneza de taxa de qui[n]ze miticaes o mileyro (sic) 800 peças E mais vy[n]te e dous ramais de contas d’estanho de cincoenta contas cada ramal 22 peças / [476] E mais vy[n]te ramays de alembas (sic) gramdes e pequenos grosos e meudos de taxa de quatro miticaes o aratel que deu entregou a Gaspar Veloso feitor de Moçambyque por Joam Fernandez mestre e pyloto do navio Samt’Antonio que os aqui recebeo de Dyego Dyaz que aqui foi feitor pera as levar a ylha de Sam Lorenço e pera comprar deles mantimentos por elas as quaes cousas o dicto Cristovam Çaleema recebeo por conhecimento que o dito Dyego Dyaz tinha do dito Joam Fernandez com certo coral que lhe entregou o qual também recebeo polo dito conhecimento por morte do dito Dyego Dyaz porquanto o dito Joam Fernandez nom foy a dita ilha e foi a Moçambyque e as entregou a Gaspar Veloso feitor de Moçambyque como feitor dell rei nosso senhor de que lhe trouve conhecimento das ditas cousas do dito Gaspar Vleoso (sic) que o dito feitor tem pêra sua conta e o conhecimento do dito Joam Fernandez 20 peças : (Lyvro da Receyta e Despesa de todallas mercadorias que Cristovam Çallema feitor recebeo per morte de Diogo Diaz feitor que aquy faleceo aos 26 dias d’Agosto de quinhentos e dezaseys de que eu Duarte de Lemos sam esprivão primeiro, Lisbonne, IAN/TT, Núcleo Antigo, manuscrito 167, documento 806, fo 67 ro ; voir : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. IV, p. 476-477). 19 Corjas : unité de compte pour les tissus, valant 20 pièces de toile, d’après un terme indien. 20 La baie de Batikala se trouve dans l’île indonésienne de Sulawesi ou Célèbes (cf. The Times Atlas of the World. . . , map 19, reference B 5).
www.lusosofia.net
140
Manuel Alberto Carvalho Vicente
cument, ces tissus n’allèrent pas à l’île de Saint-Laurent. En effet, D. Luís de Meneses ordonna à Lançarote Fróis, feitor de Goa, de les embarquer à bord de la flotte portugaise qui se dirigeait vers l’entrée de la Mer Rouge21 . Plusieurs autres documents portugais témoignent de relations commerciales existantes entre l’île de Saint-Laurent, les Comores et la côte orientale africaine au début du XVIe siècle22 . 21
“ Reçebeo Joam camJnha ffeytor d armada e presas do senhor dom luys de meneses de Lamçarote ffroez ffeytor de goa vinte corJas de pachorims em oito ffardos hos quaes se lhe ficam caRegados Em Recepta per mjm dyogo martjmz stpryvam da dita ffeytorya pello qual lhe deu este feyto per mjm e asynado per ambos em goa a xxj de Janeyro de ϕ bc xxiij < posto que dyga que Recebeo xx corJas Reçebeo menos meyo panno > a) yoham camJnha a) dyogo martJmz < nom seJa duuyda no Ryscado porque tudo o comtheudo no Conhecymemto Reçebeo senam meyo pano menos > a) dyogo martJmz / [fo 1 vo ] feytor Lamçarote froez per este vos mamdo que has vimte CorJas de pannos que vieram de batecalla pera Jrem per a Jlha de sam Louremço hos emtreges a joham Caminha ffeytor da minha armada pera os leuar Ao estreyto., E per este com seu conhecymemto ffeyto polo stpryvam de seu Carrego em que decrare que lhes Carregou em Recepta, vos seram Lamçados em comta ffeyto em guoa a xx dyas de Janeyro de 523 E esto porquamto nam vaam nenhumas teadas armada com que se Compre llaa mamtimemto por nam virem de dio a) dom lujs ”. Source : “ Mandado de D. Luís de Meneses para Lançarote Fróis, feitor de Goa, entregar a João Caminha, feitor da sua armada, 20 corjas de pachorins que vieram de Baticala para a ilha de S. Lourenço. Cochim, le 20 janvier 1523 ”. Lisbonne, IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte II, Maço 106, Documento 69, fo 1 ro et 1 vo (nous publions ce document dans l’annexe I). 22 En février 1507, des embarcations de Malindi et de Mombasa obtiennent des esclaves et des vivres à l’île de Saint-Laurent en échange de vêtements de Cambay, de l’argent et de l’or ; à ce propos, voir : A. [Brás] de Albuquerque, Comentários. . . , I, x, p. 40 ; R. A. de Bulhão Pato (sous la direction de), Cartas. . . , I, p. 3. En 1508, Diogo Lopes de Sequeira informe que l’argent et l’or existant dans l’île de SaintLaurent proviennent des commerçants étrangers (cf. R. B. Smith, Diogo Lopes de
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
141
Il convient de préciser que la politique de D. Manuel envers l’île de Saint-Laurent compte sur la commercialisation facile et lucrative du gingembre. La dernière tentative de D. Manuel pour réaliser ce rêve fut l’envoi sur l’île Sebastião de Sousa, en 1521, pour y construire un fort et y faire le commerce de l’argent et du gingembre.
Sequeira. . . , p. 33-34). En septembre 1521, Sebastião de Sousa confirme la dynamique commerciale entre l’île de Saint-Laurent, les Comores et Malindi ; à ce propos, cf. A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. VI, p. 66. Cette même dynamique commerciale est confirmée dans la description du voyage du vice-roi D. Constantino de Bragança de Lisbonne vers Goa en 1558 : “ [. . . ] a sete d aguosto da era asyma dita huum domymguo em amanhecemdo se fez o vizo Rey dom costamtino a vella de maçambique pera a Jmdia e loguo d apos ella se fizeram todas as outras naos que na baiia estauão que erão estas, a nao Guarça em que hiia o vizo Rey, a nao gualegua em que viera por cap[i]tão [o] anno pasado dom lois filho do arçebispo, a nao aguea que o propio anno emvernara em maçambique de que era capitão Joã[o] Rodriguez carualho, e a nao Rainha de que era capitão fer[nam] de sousa na qual nao hia aleixo de sousa por veado[r da] fazemda Capitão de cochim, e na nao tigre [em que hia] por capitão pero peixoto, e na Carav[ella] [. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .] / [fo 23] [. . . . . . .] fomos com bom vemto quamdo veio a terça feira de [. . . . . . . . . . . . . . . . . . ..] da Jlha de comoro que sera huma Jlha [. . . . . . . . . ..] a qual Jlha e muito fremosa esta pouoada [. . . . . . . . . ..] os quaes mouros [tem] trato na costa de melimde e [na Jlha] de são louremço, ha na terra muJta soma de gemgivre e [. . . . . . ]ta e alguodão muJtos carneiros de çimquo quartos [e açu]quere e muyto abasta de mamtimemtos e o dia que o vizo [rey] ouve vista della veJo falar com todolas naos dizendo que terra que tam bem pareçia que seria bom descobri la e se foi cheguamdo tamto a ella que podiamos estar duas leguoas que das naos estauamos conheçemdo a terra ser m[uJ]to visosa e o vizo Rey se detremynava a esp[era]r o piloto de huma caravella que elle em maçambique deixaua orde[nad]o de vir ter a propia Jlha, os pilotos das outras naos lhe acomselharão que Sua Senhoria se avia d afastar da terra por caso das calmarias e aguoares que a farião deter muyto e asy nos acodio huma calma que amdamos toda a noite e o outro dia ate o meJo dia a perdemos de vista e a Jlha e tão alta e tão fremosa Como aquy se vera. : ([Descrição da viagem feita pelo vice-rei D. Constantino de Bragança de Lisboa para Goa, na qual menciona o comércio entre as ilhas Comoros e a ilha de São Lourenço] [le 7 août 1558]. Source : Livro de Lisuarte de Abreu, édition fac-similé, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1992, fo 22 ro 23 ro ).
www.lusosofia.net
142
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Il convient de souligner comment Sebastião de Sousa, dans sa lettre adressée au roi D. Manuel en septembre de la même année, ne mentionne ni l’argent ni le gingembre. Il y présente, par contre, un projet concernant la rentabilisation commerciale de l’île de Saint-Laurent inséré dans un contexte de commerce régional avec les Comores et la côte de Malindi, qu’il croyait être une excellente opportunité pour l’obtention de profits pour la Couronne portugaise. D’autre part, Sebastião de Sousa informe D. Manuel de son intention de construire plusieurs caravelles sur l’île de Saint-Laurent. Finalement, étant donné qu’il y aurait sur cette île une grande quantité de cannes à sucre, il demande à D. Manuel de lui envoyer des hommes sachant faire du sucre. Ce sucre, produit sur l’île de Saint-Laurent, pourrait être ensuite commercialisé à Ormuz. Cette opération commerciale sera très profitable à la Couronne portugaise23 . Et c’est sûrement les profits de ce commerce régional qui nous permettent de mieux comprendre les actes de Pêro Vaz Roxo et Pêro Eanes en 1527. En effet, le roi João III les envoya porter un message à propos du gouvernement de l’État portugais des Indes. Mais, contrairement aux instructions royales, ils allèrent sur la côte de l’île de Saint-Laurent et s’y livrèrent au pillage24 . Diogo Soa23
“ Eu Senhor tenho certa enformaçam que tratam nesta ilha de Sam Lourenço da bamda do norte todas estas Ilhas do Comaro e de Melluane e muitos lugares desta costa de Melymde e dyzem me que trazendo em sua monçam huma caravella nesta parajem que se podera fazer muito servyço a Vos’Alteza e dar lhe muito porveyto. Levo em preposyto com ajuda de Deus tamto que asemtar fazer logo huma caravella pera ysto e asy pera como pera outras que espero em Noso Senhor de fazer tenho muita necesydade de jemte do mar. Bejarei as mãos de Vos’Alteza mandar m alguma nest’armada que em bo ora vyra e asy algumas mercadoryas da sorte que as trouvemos e asy pera ysto como pera outras cousas que Vos’Alteza vyr que cumpre a seu serviço vyrem deve de mandar huma naao detreminada a esta ilha desas da carrega que por hy nam perde vyagem amtes ha acrecemta e say me deve Vos’Alteza de mandar alguns ofecyaes de fazer açuquare porque ha nesta ilha muitas canas e mui grosas e eu as vy e poder s’a fazer muito proveyto nelle em Ormuz que he mercadarya que vall muito la. ” : Sebastião de Sousa, Carta. . . , IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 27, Documento 54 ; cf. A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. VI, p. 66. 24 Cf. G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 225.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
143
res, déporté en Inde et pardonné de ses crimes commis à Malindi par Martim Afonso de Sousa en 1543, agit aussi de façon similaire. En effet, il fut envoyé avec une caravelle et une fuste dans le but d’explorer l’île de Saint-Laurent pour y rechercher des nouvelles du frère de Martim Afonso de Sousa, Pero Lopes de Sousa, que l’on croyait perdu sur les côtes de cette île25 . Au lieu de cela, il se livra au vol et au pillage et revint à Goa en mai 1543 avec des esclaves et beaucoup d’argent26 . Malgré les efforts entrepris par les Portugais afin de contrôler le commerce dans l’océan Indien Occidental, la longueur de la côte orientale africaine les empêchait d’atteindre cet objectif et les marchands musulmans continuaient leurs activités commerciales. Ce fait est mis en évidence dans une lettre, datée du 17 septembre 1530, écrite à Goa par Jordão de Freitas, adressée à D. João III. Il y développe les inconvenances des Maures qui contrôlent le commerce entre Sofala, Malindi, Cambay et les îles de Saint-Laurent et des Comores. Jordão de Freitas recommande au roi de faire un blocus à Malindi, ce port était le point
25
Un document non daté mais probablement de 1544 confirme que le gouverneur Martim Afonso de Sousa avait déjà envoyé, avant cette année, Diogo Soares à l’île de Saint-Laurent : “ E deu outra a Diogo Soares pera patane tendo lhe já dado outra pera a Ilha de São Lourenço e esta viagem que lhe deu e pera andar alevantado tres anos porque la não faz outro ofycio.” : “ Apontamentos que foram enviados a el-rei a respeito da chegada à India de Martim Afonso de Sousa e de seu governo. 1544 (?) ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), As Gavetas. . . , Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos, 1963, vol. 3, p. 199 et 202. 26 “ Em maio chegou a Goa Diogo Soares, que Martim Afonso Gouernador mandára em huma carauella com huma fusta, que fosse correr e buscar a ilha de São lourenço, a ver se achaua Pero Lopes de Sousa irmão do Gouernador, que nom auia d’elle noua no Reyno, que desapareceo n’aquella viagem que partio pera o Reyno de Cochym, quando deitou ao mar os escrauos viuos dos pobres homens, e as arqas da roupa que mandou pera terra, como já atrás contey. E o Gouuernador mandou lá Diogo Soares em sua busca, cuidando que poderia lá ser perdido ; o qual Diogo Soares andou pola ilha ao roubo fazendo prezas, donde trouxe muyto dinheiro e escrauos. ” (G. Correia, Lendas da Índia, IV, p. 275. Voir aussi la p. 266). Nous avons traduit dinheiro (monnaie) par argent.
www.lusosofia.net
144
Manuel Alberto Carvalho Vicente
central de ce réseau commercial et faisait baisser les profits des Portugais27 . 27
“ Porque soube que desejava Vossa Alteza saber a enformaçao da sua mina Çofala e onde jazia o seguredo (sic) de quoam pouco lhe rendia estando em Melynde quoando Nuno da Cunha me laa deixou trabalhey muito por me emformar dyso asy dos mouros da terra que são ladrones de casa como de christaos que de Moçambique e de Çofala ay vynhao buscar roupa e mercadorias necessárias e do que pude alquançar mando aqui a Vossa Alteza estes apontamentos e do atrevimento que pêra yso tomey sem lecença de Vossa Alteza peço perdão que a afeição e desejo que tenho as cousas de seu serviço mo fez fazer. Item a causa principall de que este dano procede he a muita cantidade de roupa que la vay ter asy do navyo do trato como dos mouros de Mombaça Melynde e Pate que todos tratam em Canbaya donde estas mercadarias necesaryas pêra a terra vam. E vall mais o que se esperdiça pela baixa em que se vêem a por que o que se ganha porque dês que a tem cada hum destes em sua cidade day em zambucos a vam despendendo que vem a não ter valya e o navyo do trato com achaque do que vay buscar pêra a feytorya traz o capitão mestre aos que estão nela asy pêra Moçambique como pêra Çofala e isto do mayor ate ho menor cada hum em sua cantidade consentem e calão todos pelo ynterese que lhe a cada hum vem e quoando no navyo não podem aver tanta parte como desejao mandam a Melynde em zambucos buscar estas mercadoryas e com isto como já dise se emche a terra de maneira que Vossa Alteza não tem proveyto. Item ho remedeo que pêra ysto me parece que podya aver he este. Que não ouvese ay nhum navyo de trato e que as Ilhas de Querimba que os mouros de Melynde pedirão per’as outra vez povoarem que estão de Moçambique pêra Quyloa pelo ynconveniente d’yr e vyr que as não povoem. (1 v.) [. . . ] Delgado pera Moçambique e eles tem por seus ca[rtazes] que posão tratar ata Moçambique e pera escusar isto hum par de barguantins que andem na costa e não pasem do cabo Delgado pera Quyloa porque taobem serião sospeitosos do que poderyão comprar. E com isto hua carta d’afagos a el rey de Melinde que não consenta dai de sua terra tratar pera estes logares e com mercadoryas defesas e tam prejudiciaes ao serviço de Vossa Alteza porque ay lhe fiqua o trato de Cambaya e na terra em toda aquela costa pera baixo e pera cima ate o cabo Delgado e as ylhas de Penba Zanzibar e Monfya e as ylhas do Comoro e a ylha de São Lourenço. ” (“ Informação enviada a El-rey por Jurdão de Freytas. De Guoa a xbij de Setenbro de 1530 ”, Lisbonne, IAN/TT : Gaveta XX, Maço 10, Documento 26, fo 1 ro et 1 vo ). Nous citons ce document à partir de : A. da Silva Rego (sous la direction de), As Gavetas da Torre do Tombo, vol. XI, 1975, p. 29-30. L’intégralité de ce document de Jordão de Freitas se trouve transcrit dans les p. 29-32 de ce vol. XI de As Gavetas da
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
145
Selon un Portugais anonyme qui écrivit d’Inde à D. João III vers 153028 , ce domaine commercial musulman pouvait être combattu si le roi du Portugal donnait l’administration des îles de Ceylan, Saint-Laurent, Pemba, Maldives et Socotora à plusieurs gentilshommes. En faisant cela, le roi aurait ces îles en son pouvoir et, de plus, expulserait ainsi les Musulmans qui contrôlaient le commerce dans ces régions, permettant ainsi l’enrichissement des Portugais. D’après cet auteur, l’île de Saint-Laurent pourrait “ faire vivre et donner la gloire ” à trois ou quatre gentilshommes29 probablement, avec l’implantation d’un modèle d’exploitation similaire à celui développé à Madère et à l’île Terceira et les autres îles des Açores, São Tomé, Cap-Vert puis le Brésil30 . Évidemment, D. João III ne prêta aucune attention à cette proposition car elle supposait un modèle d’investissement financier et humain lourd et il se torne davantage vers le Brésil. Et, comme nous l’avons déjà fait remarquer, D. João III, lorsqu’il accéda au pouvoir, annula les Torre do Tombo. 28 Cf. Informações acerca das fortalezas da Índia, Lisbonne, IAN/TT : Gaveta XV, Maço 19, Documento 11. Ce manuscrit de deux feuillets est en très mauvais état de conservation ; il ne porte pas la mention de l’auteur ni la date mais il est très probablement de 1530. 29 L’auteur ajoute : dans la partie ouest de l’île, deux ou trois gentilhommes ; dans sa partie est, aussi deux ou trois. 30 “ Item, Ceylam com suas ilhas que estam de redor de[ve] Vossa Alteza de dar algum fidalguo pydyndo lhas ou comete las asy como Francisco Pyreyra ou outros que tenham e que nam tenham sendo pera yso e asy a Ilha de Sam Lourenço e as Ilhas de Penba na costa de Melynde e as ilhas de Malediva Socotora porque estam perdidas e comidas d’enfieis (?). A culpa de nam aver crystãos peraa elas porque Ceylam pode honrar e manter hum e dous homens fidalguos e Malediva outro e as ilhas de Penba outro e Socotora outro e a Ilha de Sam Lourenço tres ou quatro porque de cada banda pode manter e honrar dous ou tres e manter tam bem como as ilhas Terceira ou Madeira e que os mouros comem melhor ho comeram portugueses e tera as terras seguras e ho coraçam descansado de ymiguos a senhorearem : (“ Informações acerca das fortalezas da Índia ”, Lisbonne, IAN/TT : Gaveta XV, Maço 19, Documento 11, fo 2 ro ). Nous citons ce document à partir de : A. da Silva Rego (sous la direction de), As Gavetas da Torre do Tombo. . . , vol. V, 1965, p. 250.
www.lusosofia.net
146
Manuel Alberto Carvalho Vicente
ordres de son père concernant la construction de nouvelles forteresses dans l’Estado da Índia, comme celle que son père avait ordonné de bâtir sur l’île de Saint-Laurent. Pourtant, dans un autre contexte, notamment les questions concernant la navigabilité de l’Océan Indien et les échelles d’appui aux flottes portugaises, la Couronne portugaise et même les gentilshommes et pilotes qui donnent des avis au roi, n’ignorent pas les aspects commerciaux. Nous avons déjà analysé dans le chapitre I, les suggestions données à la couronne portugaise par Pereira Dantas, vers 1556, sur le fonctionnement de la Carreira da Índia, mais ici nous soulignerons son avis concernant le potentiel économique de l’île de Saint-Laurent. Pereira Dantas croit fortement que si les Portugais devaient faire le voyage de Lisbonne à l’île de Saint-Laurent ou de l’Inde jusqu’à cette île, dans le but d’y faire du commerce, le gain qui en résulterait ne serait pas suffisant pour compenser les dépenses et les périls subis lors du voyage. Selon lui, le commerce avec l’île de Saint-Laurent, notamment le commerce d’esclaves, d’ambre et de gingembre, était uniquement justifié dans le cas où le roi acceptait la suggestion de bâtir une forteresse au cap de Bonne-Esperance ou de faire la reconnaissance de la côte sud-orientale du continent africain31 . Mais, avant même de recevoir l’avis de Pereira Dantas, la Couronne portugaise, d’après Diogo do Couto, par la flotte qui partit de Lisbonne vers l’Inde en mars 1556, donna l’ordre au vice-roi D. Pedro Mascarenhas d’envoyer sur l’île de Saint-Laurent une personne digne de confiance. Selon Diogo do Couto et F. de Andrada, cette personne devait explorer les ports de cette île, aussi bien pour s’enquérir du sort des disparus en 1553, que pour découvrir le port le plus favorable pour y bâtir un fort, faire la paix et le commerce avec les princes des ports maritimes et s’assurer que les habitants de l’île de Saint-Laurent étaient capables de recevoir la Loi du Christ32 . 31 32
Cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 29-32. “ Nestas náos provêo ElRey em muitas cousas, que lhe parecêram necessarias
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
147
S’il est vrai que les ordres du roi portugais inaugurent une définition plus précise de ses intentions envers l’île de Saint-Laurent, on peut souligner le fait que les profits économiques n’étaient pas le but principal de cette entreprise. C’était plutôt la nécessité de rechercher de nouvelles routes maritimes vers l’Inde et de développer un réseau d’escales qui faciliterait cette navigation et diminueraient le nombre de navires perdus dans cette région de l’Océan Indien. L’expédition de Baltasar Lobo de Sousa à l’île de Saint-Laurent, en 1557, essaya d’atteindre les objectifs de la couronne portugaise. Toutefois, nous savons que cette expédition ne fut pas couronnée de succès, à l’exception de la reconnaissance d’une partie de la côte de cette île, quelques petits contacts commerciaux à Mazalagem et la probabilité d’avoir converti un roitelet de la côte ouest de l’île à la foi chrétienne33 .
ao bom governo do Estado da India, e encommendou muito ao Viso-Rey, que mandasse huma pessoa de confiança a correr os pórtos da Ilha de S. Lourenço, pera ver se achavam por elles algum rasto da gente das náos Burgaleza, e Santa Cruz, que desapparecêram, vindo pera o Reyno, o anno de sincoenta e tres, porque se presumia que deran por aquella costa ; e que notassem em todos aquelles pórtos o que fosse mais accommodado pera nelle se fazer huma fortaleza ; e que assentassem pazes, e commercio com os Senhores dos pórtos de mar, e vissem se aquella gente era capaz de receber a Ley de Christo. ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iii, 6, p. 216). Voir aussi F. de Andrada, Crónica. . . , quartième partie, chap. 120, p. 1228. 33 “ Partido Balthazar Lobo de Sousa de Goa, como atrás dissemos no cap. IV. deste IV. Liv., foi seguindo sua derrota até haver vista da Ilha de S. Lourenço, que foi costeando pela banda de dentro ; e mandou pelos navios de remo correr todos aquelles portos pera os notarem, e fondarem, e verem se havia rasto algum da gente Portugueza, que se por alli perdesse, ficando Balthazar Lobo de Sousa no rio de Manzalage commutando algumas cousas com os da terra até ser tempo de se recolher. Alguns dizem que fizera alli hum Rey Christão com alguma gente sua, de que não temos mais certeza, que ouvillo a seu filho Diogo de Sousa, que lho contára seu pai ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iv, 5, p. 310).
www.lusosofia.net
148
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.2. Le trafic des esclaves à l’île de Saint-Laurent La question des esclaves provenant de l’île de Saint-Laurent est souvent mentionnée par des Portugais, mais on trouve surtout des suggestions concernant la possibilité de les utiliser comme rameurs dans la flotte portugaise. Par exemple, Bartolomeu Pires, un casado qui vivait à Cochin, écrivit une lettre à D. João III pour l’informer des injustices et des vols qu’un grand nombre de Portugais réalisaient en l’Estado da Índia et tout particulièrement à Cochin. Dans cette lettre, datée du 7 janvier 1540, Bartolomeu Pires dénonce le comportement des intendants, des capitaines et d’autres fonctionnaires ayant des responsabilités de gouvernement et d’administration de l’Estado da Índia. D’après lui, ces hommes viennent du Portugal, non pas pour servir, mais pour voler cet Estado da Índia, ils ne versent pas de salaire aux fonctionnaires qui servent loyalement le roi en Orient et n’ont aucune miséricorde envers ces pauvres hommes. Selon Bartolomeu Pires, cette situation d’injustice et de misère fait que certains serviteurs de D. João III sont obligés de servir les Maures34 . 34
“ Senhor [. . . ] nam pareça a vosa allteza que qua vem nenhum omem a servjr se nam vem a Roubar a Jmdia emtoçes acolhem se pera o Reino e ffiqua a sua jmdja vaRjda a vasoura sem nenhuma pyadade e senhor quam pouca mjsericordja tem na Jmdia os ffejtores e capytães e offjcyajs de vossa allteza com os proves omems que servem sem numca serem provjdos com solldo nem tam solamemte com seu mamtimemto e Senhor que nam tem qua vossa allteza quem se doa / [fo 1 vo ] de sua omra se nam vem a Roubar e a colher pera o Rejno que qua ffjquam os velhaquos dos proves omems que a sostemtam com tamta lealldade a vossa allteza como a sostjveram ate gora ajmda que ya muytos omems que a sostjveram ate gora amdam os mouros que ffugiram com ffome porque qua nam lhes pagam mamtjmemto nem tem outra cousa senam o solldo que vemdem cjmco por hum o quall solldo vossa Reall allteza pagua por em çheo a quem o compra em belo djnhejro e se lho nam pagam la qua se emtreguam porque emposyvell [h]e quamto solldo se compra na ymdja Jr a purtugall se nam emtregarem se qua [. . . ] ”. Source : “ Carta de Bartolomeu Pires, casado de
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
149
Bartolomeu Pires informe son roi qu’il est arrivé en Inde avec le vice-roi D. Vasco da Gama35 . Selon lui, c’est à partir du moment où D. João III perd le monopole de la navigation et du commerce dans l’Estado da Índia que commençe l’appauvrissement des comptoirs portugais36 . Il pense que la gestion de l’argent du roi dans l’Estado da Índia est mauvaise. À ce propos, il mentionne le fait que les navires à rames du roi sont équipés de marins payés à bon prix alors qu’ils pourraient être équipés en majorité par des esclaves. Dans ce sens, Pires suggère à D. João III d’ordonner à ses intendants d’envoyer quatre navires acheter des esclaves : un au Bengale37 , un à l’île de SaintCochim, a D. João III, na qual sugere o envio de embarcações à ilha de São Lourenço para comprar escravos e os utilizar como remeiros nas embarcações a remo. Cochin, 7.1.1540 ”). À notre connaissance, l’extrait de ce document ne fut encore publié et il se trouve à Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 66, Documento 78, fo 1 ro - 2 vo (nous publions ce document dans l’annexe V). 35 D. Vasco da Gama, comte de la Vidigueira, fut le IIème vice-roi de l’Estado da Índia de mi-septembre 1524 au 24 décembre 1524. 36 “ [. . . ] eu vjm do Rejno co[m] bjso Rej dom vasco da gama e çheguej a maluquo e ffuj a çumda e em todo este tempo tenho re/çebjdo [fo 3vo ] quoatro mjll e ojtoçemtos Reaes de meu solldo e a major parte de meu mamtjmemto perdjdo e huma vez ffuy aos comtos pera ver os meus mamtymemtos e Respomderam me escarneçemdo de mjm que ffjzese huma pjtjçam pera o Rejno dizendo que eram Jdos os ffejtores quall [h]e a rezam que estes mamtjmemtos nam ffiquaram em aberto nos comtos Senhor torno o que djto tenho ao tempo que eu vym do Rejno nam avjam tratos de purtugueses nam eram merquadores nem tjnham navjos e todos servjam vossa allteza e como começaram de ter navjos logo começaram de ffogjr do servjço e como ouve navjos d armadores loguo ffaleçeo o djnhejro no tjsouro e nas ffejtorias e majs estes navjos o qujmto deles nam sam pera guera e quamdo os nam avja as ffortalezas eram majs ffartas e majs baratas de mamtjmemtos que trazjam os mouros do que agora sam :. Source : “ Carta de Bartolomeu Pires. . . ”). Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 66, Documento 78, fo 3 ro - 3 vo (nous publions ce document dans l’annexe V). 37 Conquis par les Musulmans à la fin du XIIe siècle, le Bengale passa sous domination britannique après 1757. En 1947, le Bengale-Occidental fut rattaché à l’Union Indienne et le Bengale-Oriental devint le Pakistan oriental, aujourd’hui le Bangladesh.
www.lusosofia.net
150
Manuel Alberto Carvalho Vicente
-Laurent, un à l’île du Mozambique et un autre au Coromandel38 . Selon Pires, on achetait à ce moment-là des esclaves à très bon prix et, après un stage d’un mois, ils devenaient des rameurs et des marins à un prix relativement modeste39 . Quelques années plus tard, l’utilisation d’esclaves de l’île de Saint-Laurent comme rameurs est de nouveau suggérée, comme le démontre une lettre que Francisco Palha écrivit à D. João III pour lui donner son avis sur la bonne gouvernance de l’Estado da Índia. Dans cette lettre, écrite à Goa et datée du 26 décembre 1553, Palha rappelle à son roi la 38
La côte de Coromandel (sur le golfe du Bengale) fut un centre d’exportation vers l’Europe, aux XVIIe et XVIIIe siècles, surtout de tissues et de laques importées de Chine. 39 “ [. . . ] djgo majs senhor huma gramde pamquada de djnhejro se gasta qua que me pareçe ser escusada gastar se vossa allteza tem qua muytos navjos de Remo os quajs se esquypam de marinheyros da tera quamdo os [h]am mester e o majs somenos navjo de remo a mester vjmte remejros e majs hum moquadam que leva o solldo do brado que ffaz soma de sejs mjll e sejsçemtos Reaes por mes e majs o comer ora porque nam mamdam os ffejtores / [fo 4 ro ] e o veador da ffazemda hum navio a bemgala outro a Jlha de sam louremço outro a moçambjque outro a charamamdell que esta aquj a porta a comprar escravos pera os navios de vossa alteza porque em todas as teras omde se vemdem escravos sam muyto baratos e o prjmejro mes que amdarem no mar loguo sam emsynados a Remar e a marear e tem a cada navjo hum moquadam que os ensyna pelo ordenado que eles tem e asy hum omem purtuges a cada navjo per hum tamto de ordenado que lhes pagem cada mes porque todo Jsto lhe say em provejto porem nam tem qua quem olhe por sua omra nem por seu provejto djgo majs quamtos navjos se qua ffazem porque os mamdam a emprejtada porque estam majs baratos e ffazem se mays prestes este emverno se mamdaram ffazer tres gales Reaes e hum galeam as quajs quatro peças se nom fjzeram taes a gramde tempo nem tam baratas por serem dadas a emprejtada senhor Jsto nam o escrevj majs çedo porque nam o sa[. . . ] escrever e apremdj o somemte por muytas cousas que vejo na Jndya que me pareçe nam ser servjço de deus nem de vossa allteza nem lhe peço nem tenho esperamça de por este me ver outra cousa se nam mamdarem me matar se souberem que eu tall escrevj e se me nam ffose por descortesya nam me asynaria nesta / [fo 4 vo ] carta ffejta nesta çydade samta cruz de couçhjm aos sete dyas do mes de yanejro da era e nacjmemto de noso senhor Jesu christo de 15 e coremta anos ”. Source “ Carta de Bartolomeu Pires. . . ”. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 66, Documento 78, fo 3 vo - 4 vo (nous publions ce document dans l’annexe V).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
151
probabilité d’une attaque des Rumes contre les Portugais en Orient et la nécessité d’avoir 20 galiotes et 20 caravelles à Goa. Francisco Palha considère que la présence à Goa de ces galiotes et caravelles aurait pour mission de dissuader une éventuelle attaque des Rumes. Il rappelle aussi qu’en cas de bataille navale, les galiotes et caravelles auraient des fonctions complémentaires par rapport aux galions40 . Dans le contexte de préparation à cette éventuelle attaque des Rumes, Francisco Palha suggère que D. João III accorde à la ville de Goa le droit de donner la permission qu’une nef aille à l’île de Saint-Laurent afin d’y ramener 80 esclaves. Ces esclaves, tous des hommes, seraient vendus aux habitants de Goa. Les conseillers municipaux de Goa organiseraient la vente de ces esclaves qui devraient être entraînés à ramer dans deux galiotes et cela deux fois par semaine. Ces esclaves ne pourraient être vendus dans cette ville pour un prix supérieur à dix pardaos. Selon Francisco Palha, une fois que ces esclaves seraient entraînés à ramer, ils pourraient être utilisés comme rameurs de 15 galiotes. Ainsi, d’après l’avis de Francisco Palha et d’autres habitants de Goa, D. João III ne dépenserait pas d’argent avec ces esclaves et les 15 galiotes seraient équipées contre une éventuelle attaque des Rumes envers les possessions et les intérêts de l’Estado da Índia41 . 40
“ E pera mim tenho enquamto os rumes não tiverem sabido que temos vimte galiotas ligeiras sem toldos nem baileus como qua custumamos pera acudirymos omde nos cometerem que nos não amde deixar de fazer trimta ymjurias porque com estas e vimte fustas se defemdera huua armada se no la vierem cometer porque galiões seryam lomge huus dos outros e em huua calmarya mal se podem ajudar e defemder pelo qual lhe forçado estas vimte galiotas e vimte caravelas que devem estar sobre picadeiros pera numqua servirem senão aos rumes ou a huua estrema necesidade e com estas dez gales reaes pera huua batarya ou ho que comprir. E portas nos picadeiros poupa se muyto e faz se a guera a Suez e estaremos seguoros e Vossa Alteza descãosado. : “ Carta de Francisco Palha a el-rei, a respeito das formas que deviam ser adoptadas para um melhor governo de Maluco e dos preços das especiarias. Goa, 26 de Dezembro de 1553 ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), As Gavetas. . . , Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos, 1970, vol. 8, p. 188. 41 “ Conseda Vossa Alteza a Camara que posa dar licemça a qualquer não que quyyer a ylha de São Louremço com tal que seja obryguado a trazer oytemta caferes
www.lusosofia.net
152
Manuel Alberto Carvalho Vicente
En 1556, João Pereira Dantas, donnant son avis au roi du Portugal sur le choix de nouvelles routes maritimes et des escales dans l’Océan Indien, suggère aussi le trafic d’esclaves comme une des possibilités qui pourraient justifier que les Portugais aillent sur l’île de Saint-Laurent pour y faire du commerce42 . En décembre de cette même année, Baltasar Lobo de Sousa – choisi par le gouverneur de l’Estado da Índia pour bâtir une forteresse sur l’île de Saint-Laurent selon les ordres royaux – ajoute dans sa lettre écrite à la reine Dona Catarina le fait que l’île de Saint-Laurent est une réserve d’esclaves ainsi que de bien d’autres produits, tout en précisant que l’île pourrait jouer un rôle décisif en cas d’offensive ennemie contre l’Inde. Car, dit-il, “ on ne pourrait mieux lui porter secours que de l’île de Saint-Laurent parce qu’il y a beaucoup de fer, de bois et de goudron, une grande quantité de vivres et des gens pour ramer ”43 .
omens os quaes não poderão vemder por mais de des pardaos cada huum os quaes os veradores repartirão pelo dito preço pelos moradores desta cidade com obriguação de duas vezes na somana os mãodarem remar nesta rio em duas galiotas pera se ymsinarem e desta maneira pode se por amtre nos ajumtar esquypação pera quymze galyotas sem a Vossa Alteza fazer custo e estarem prestes pera os rumez. E porque ysto eu muytas vezes tenho praticado com muytos moradores e lhes parecer bem ho apomto a Vossa Alteza pera que se lhe parecer seu serviço apomta lo com as mais cousas que se Vossa Alteza as cometer far ce ão pelo que esta tera releva pelo qual as apomto. ” : “ Carta de Francisco Palha a el-rei. . . ”, A. da Silva (sous la direction de), As Gavetas. . . , vol. 8, p. 189. 42 Cf. M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 29-32. 43 “ E diguo a V. A. que uindo hua pressão a india (o que deus não mande) que de nenhua parte se pode milhor soccorrer que da ilha de São Lourenço porque ha nella muito ferro madeyra e breu e muitos mantimentos e gente pera remeyros. ” (“ Lettre de Baltasar Lobo de Sousa à la reine Catarina (Goa, le 10 décembre 1556 ”, Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11). Nous citons ce document à partir de : P. A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 388).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
153
2. Les portugais face aux incursions françaises à Madagascar Nous avons déjà exposé dans le chapitre précédent comment, pendant les règnes de D. João III et de ses successeurs et ce jusqu’en 1580, la politique de la Couronne portugaise envers l’île de Saint-Laurent était pratiquement inexistante. Il n’existait, en effet, aucun plan permettant la viabilité d’un quelconque profit commercial, en raison de l’insuffisance des ressources présentes sur l’île. Malgré ce manque d’intérêt apparent pour l’île de Saint-Laurent, la Couronne portugaise restait très méfiante quant à une possible intrusion des nations européennes et de l’intérêt qui pourrait en découler. La présence de navires étrangers proches de l’île, même par hasard, a développé chez les officiers portugais de l’Estado da Índia la conviction profonde qu’il s’agissait d’une manœuvre subreptice ayant pour but la domination des peuples de l’île afin de contrôler le trafic naval de cette région cruciale pour la Carreira da Índia, et même de mener des actions militaires contre les forteresses portugaises. En reculant de quelques décennies, jusqu’en 1470-1480, la domination portugaise dans l’Océan Atlantique est uniquement contestée par Castille. Celle-ci envoie souvent des embarcations sur les côtes de Mina et Malagueta le long du littoral africain, ce qui, en plus des incursions de corsaires d’Andalousie, force les Portugais à développer un système de vigilance maritime d’une extension considérable, afin de dissuader les voyageurs clandestins et maintenir le “ mare clausum ”44 . Le “ mare clausum ” est justifié par la Couronne portugaise en raison de l’existence de bulles papales qui légitimait l’expansion portugaise. En effet, le Pape avait donné la mission au roi du Portugal 44
Cf. A. M. Pereira Ferreira, Problemas marítimos entre Portugal e a França na primeira metade do século XVI, Redondo, Patrimonia, 1995, p. 124. La exception fut l’éxpedition française de Eustache de La Fosse à la Côte de l’Or en 1479 (cf. Eustache de La Fosse, Voyage d’Eustache de La Fosse sur la côte de Guinée, au Portugal et en Espagne (1479-1481), ed. de Denis Escudier, Paris, Chandeigne, 1992).
www.lusosofia.net
154
Manuel Alberto Carvalho Vicente
d’évangéliser les peuples présents sur les territoires découverts et pour cela légitimait le monopole et la domination du Portugal sur les mers. En conséquence, les autres nations ne pouvaient naviguer et pénétrer ces nouveaux territoires qu’avec l’autorisation du roi portugais45 . Mais ce “ mare clausum ” est contesté par certaines nations. Pour justifier son maintien, la Couronne portugaise invoque le sacrifice matériel et humain nécessaire à la découverte de ces nouveaux territoires et le fait que les Portugais ont été les premiers sur place ; ils ont, en effet, découvert ces routes et ces terres. Ces territoires ont été, selon le discours portugais, en réalité, achetés avec le “ sang ” des Portugais. L’irruption d’autres nations dans cet espace est donc, aux yeux de la Couronne portugaise, injuste, ces nations n’ayant pas travaillé et ne s’étant pas investies comme les Portugais lors des premières décennies d’expansion et de découverte maritime46 . De 1520 à 1580, l’unique adversaire européen en ce domaine fut la France. Dans la conjoncture européenne du XVIe siècle, le Portugal a besoin, dans un contexte géopolitique, du soutien castillan afin d’assurer sa survie péninsulaire ainsi que la viabilité d’un empire qui s’appuie sur des routes maritimes fragiles. Dans un contexte économique, il est nécessaire au Portugal de pouvoir compter sur la bienveillance de la France qui lui apporte le blé de Bretagne et une sécurité sur les routes commerciales entre Lisbonne et les Flandres. Le Portugal va donc composer et opter pour la neutralité sur la scène européenne47 . Au début du XVIe siècle, la France choisit d’intervenir uniquement en Méditerranée et dans la péninsule italique car elle ne posséde ni les ressources, ni le temps lui permettant d’intervenir ailleurs48 . Ce n’est donc pas le pouvoir politique français qui va, à cette époque, empiéter 45
Cf. ibid., p. 130-134. Cf. ibid., p. 135-137. 47 Cf. ibid., p. 95-96. 48 Cf. ibid., p. 142, 163 ; F. Mauro, “ Viagens de Descobrimentos e Primeiras Colonizações. Comportamentos português e francês comparados ”, História, XIII/139 (1991), p. 4-13. 46
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
155
sur le monopole portugais. Ce sont les marchands et armateurs français qui, avec la multiplication des échanges commerciaux et la qualité des marchandises provenant des lieux lointains où se trouvaient les Portugais, nourrissent le désir de s’enrichir dans la perspective de profits faciles. Ces appétits moins contrôlables par les directives des souverains français surgissent apparemment entre 1503-1505, quand le capitaine de Gonneville, lors d’un séjour à Lisbonne s’est émerveillé devant les “ belles richesses d’épicerie et d’autres raretés arrivant à cette ville par les navires portugais allant aux Indes Orientales ”49 . Malgré le résultat tragique du voyage entrepris par de Gonneville, sa flotte perdue alla au Brésil et fut attaquée par des pirates lors de son retour, d’autres entreprises sont mises à exécution50 . Dès le début du XVIe siècle, des navires français vont au Brésil et descendent le long de la côte occidentale africaine, à la recherche de profits rapidement obtenus grâce au commerce de produits exotiques et au faible investissement financier nécessaire au succès de ces entreprises. Mais ces entreprises se dédoublent fréquemment en course, et cela augmente les probabilités de conflit lors des rencontres avec la vigilance des flottes portugaises dans l’Océan Atlantique. Des rapports d’agents portugais en France informent continuellement le souverain portugais des préparatifs dans les ports français visant la sortie d’embarcations vers l’Atlantique. La France comprend que la neutralité portugaise en Europe envers la France et la Castille a évolué en alliance avec la Castille pour les questions d’outre-mer. Ainsi, la stratégie française à cette époque, malgré les plaintes portugaises, souligne l’importance de l’interférence française envers le monopole portugais, associé à la course, dont l’objectif est d’empêcher que la Couronne portugaise s’incline trop vers la Castille, mais sans convertir la course en politique officielle française51 .
49 50 51
Cf. A. M. Pereira Ferreira, Problemas marítimos. . . , p. 143. Cf. ibid., p. 143-144. Cf. ibid., p. 67, 143-144.
www.lusosofia.net
156
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Jusqu’en 1516-1518, selon Ana Maria Ferreira, qui a examiné un réquisitoire effectué dans plusieurs villes françaises et dont le premier point aborde le problème de l’approvisionnement en épices, la plus grande partie des villes refuse de partir en Inde, considérant le projet trop contraignant. Mais, certaines villes, une minorité, sont disposées à tenter le voyage. En 1522, les frères Verrazzano sont en France et arment un bâtiment dans le but de trouver un passage atlantique pour le “ Cathay ”. Le roi portugais en est informé par João da Silveira. Lors de cette expédition, Giovanni da Verrazzano explore les côtes de l’Amérique du Nord mais sans trouver le passage qui le mènerait en Inde. Une nouvelle expédition des frères Verrazzano partit de France en 1526 mais vers les “ Indes ”52 . Celle-ci est signalée dans les sources portugaises. Mais les sources mentionnent aussi la présence d’un bateau français venu du port d’Honfleur, en Normandie, dont nous ignorons le nom du capitaine, et qui se trouvait à Kilwa en mars 1528, selon les informations que D. António da Silveira53 , capitaine de Sofala, envoye au Roi de Portugal. Le premier cas répertorié d’une présence française sur l’île de Saint-Laurent est celui de 1528. D. António da Silveira arrive sur l’île du Mozambique le 20 février 1528 et écrit, quelques mois plus tard, une lettre à son roi54 . Il l’informe que, depuis son arrivée, il a pris con52
Cf. ibid., p. 163-170. Sur D. António da Silveira, voir, par exemple : F. Lopes de Castanheda, História do Descobrimento. . . , V, lxxix, p. 273 ; VI, lxxi, p. 260 ; VI, lxxxxiiii, p. 279 ; VIII, xxxii, p. 250 ; J. de Barros, Ásia. . . , III, ix, 9, p. 433. 54 Carta de D. António da Silveira para El-Rei, Lisbonne, IAN/TT : Cartas dos vice-reis da Índia, no 13. D’après les informations livrées par cette lettre, nous pouvons conclure qu’elle fut écrite à l’île du Mozambique à une date postérieure au 18 juillet 1528 et non 1518 comme mentionne A. da Silva Rego dans la publication de cette lettre ; à ce propos cf. A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V : 1517-1518, p. 540. Comme António da Silveira affirme que le bateau français qui faisait partie de cette expédition arriva sur l’île du Mozambique un samedi 18 juillet, l’année la plus proche ayant un samedi ce jour-là est l’année 1528 ; les autres possibilités sont 1517, 1523 et 1534 (cf. A. Capelli, 53
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
157
naissance de la présence du bateau français à Kilwa déjà mentionné, et que le 15 mars de la même année est envoyé de l’île du Mozambique un brigantin55 , une caravelle et deux bateaux portugais à la rencontre de Cronologia, Cronografia e Calendario Perpetuo Dal principio dell’Era Cristiana al giorni nostri, Milan, Ulrico Hoepli, 1930, p. 64-65, 78, 79) mais sont trop distantes et invraisemblables d’après les faits suivants : a) C’est seulement dans la deuxième décennie que Giovanni da Verrazzano se trouve au service du roi de France. b) Une lettre de Diogo de Gouveia, agent portugais en France, qui écrit au roi portugais le 18 septembre 1527, nous informe que Verrazzano n’avait pas réussi à dépasser le cap de Bonne-Espérance et fut ainsi obligé de retourner en France (Carta do doutor Diogo de Gouveia para o rei Dom João III sobre o encontro do rei de França com o cardeal de Inglaterra, Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 37, Documento 95, fo 2 vo - 3 ro ; ce document fut publié par Mário Brandão, O Processo na Inquisição de Mestre João da Costa, Tome I, Coimbra, Arquivo da Universidade de Coimbra, 1944, p. 296-299). Selon Diogo de Gouveia, Giovanni da Verrazzano commandait trois navires, et deux, ceux de Giovanni et son frère, étaient déjà arrivés, et personne ne connaissait l’endroit où se trouvait le troisième navire. Ce dernier est probablement le navire qu’António da Silveira rapporte être arrivé sur l’île du Mozambique le samedi 18 juillet 1528. Son équipage informa António da Silveira qu’ils venaient d’Honfleur en compagnie d’un autre navire, et non trois comme Gouveia et d’autres sources nous informent, mais la divergence peut se justifier par une erreur de compréhension du discours oral des français, ou ce derniers ne voulaient pas révéler la véritable dimension du projet du roi français (cf. R. J. Knecht, The Rise and Fall of Renaissance France 1483-1610, Oxford, Blackwell, 2001, p. 247-249). c) S’il est vrai que l’original de cette lettre écrite par D. António da Silveira mentionne dans le folio 3 l’année de 1516 (“ xbj ”) il s’agit évidemment d’une erreur car D. António da Silveira mentionne dans le paragraphe d’ouverture de cette même lettre qu’il avait déjà présenté au gouverneur Lopo Vaz [de Sampaio] l’ordre royale (alvará) qui lui attribuait la capitainerie de Sofala. Étant donné que Lopo Vaz de Sampaio fut le gouverneur de l’Estado da Índia entre 1526 et 1529, D. António da Silveira voulait évidemment écrire “ xxbj ”, c’est-à-dire 1526. d) Finalement, António da Silveira rapporte l’arriveé des navires de l’armée de Tristão Vaz et Francisco de Anhaia, qui, selon les relations disponibles des départs des armées portugaises vers l’Inde, sont partis de Lisbonne en avril 1526 (cf. A. Braamcamp Freire, Emmenta da Casa da India, Lisbonne, Typographia Universal, 1907, p. 25). 55 Voilier à deux mâts dont seul celui de l’avant est grée de voiles carrées.
www.lusosofia.net
158
Manuel Alberto Carvalho Vicente
ce bateau français56 . D’après les informations qu’António da Silveira a recueilli, ce bateau français aurait à son bord soixante-dix hommes et son capitaine, également pilote, Santiago de Castro, qui parlait très bien le portugais57 . D. António da Silveira demande alors que le roi portu56
“ Cheguei a Moçambique a vimte de Fevereiro e achey nova que em Quiloa que sam cemto e vimte leguoas de Moçambique estava huma naao de franceses. Tamto que say em terra me deu o alcaide moor comta como Dom Lopo mandava la huma caravela a quoall aquy estava e tirando haa pera por a momte foy vista por oficiaees e todos julgaram que nela naam avia corregimento como de feyto loguo se foy ao fumdo. Esta caravela levava hum falcam de ferro bem ferrugemto e sem bombardeiro e huma arroba de pólvora e quimze ou vimte homeens d’armas sem armas nenhumas e o capitão dela levava este regimento que Vosa Alteza laa veraa. Tamto que say em terra emformou me o alcaide moor desta fortaleza daa maa provysam que levava esta caravella e requere me da parte de Vosa Alteza que eu mamdase os navios e gemte que comigo trazia com a mais que aquy estava a Quiloa a compriir o regimento e mamdado de Dom Lopo pois a caravela que ele mandava fazer esta viajem nom era pera yso e que se comprise elle viir com esta gemte que ele o faria com muy boa vomtade e deixaria tudo. ” : “ Carta de Dom António da Silveira para El-Rei ”. Nous citons cette lettre à partir de : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V : 1517-1518, p. 540). 57 “ A emformaçam que temho desta naaoo per huum comitre de hum paraaoo que aquy amdava que a vio a esta naao diz que seraa de dozemtos cimquenta tonees he bizcainnha tinha vimte e quatro bombardas grosas todas sobela cuberta emsestadas e comcertadas eram de ferro teria satemta homeens sãaos e doemtees ho capitam dela he também mestre e piloto chama se Samtiguo de Crasto he hum homem mehãao de corpo bixigoso a barba hum pouco ruyva droso fala muy bem portug[u]ees e deu todalas novas de Portugal que as naaos em que veio Tristaam Vaaz e Francisco d’Anhaya trouxera. Ele bem confesa ser portug[u]ees segumdo estees synaees dizem os que conhecem briguas que lhees parece que he ele. Trás muito bizcoyto e farinha e vinhos e muitos ducados de dous graans coral maarfim azougue cobre e outras mercadorias. Dizia que seu pruposyto era hir a Malaca e que arribara das Ilhas de Malldiva e que quamdo cumprise elle mostraria como era do emperador e as provisõees que trazia e tornava loguo a dizer que se queria hiir a Dio e dahy pidir seguro ao governador e hir se pera elle se lho dese. Tinha em terra muita geemte doemte e cada dia lhe morria. Amtree estees homeens nom avia nhum castelhano. Trazia o batell sempre de fora do porto de Quiloa com hum camello nelle e muy beem comceertado temya se muito de nos e vigiava se muy bem. Este capitão segumdo me dise ho comitre que falou com elle emvernou aquy em Moçambique com Pero Nunez marinheiro da naao Serra em
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
159
gais lui envoie, au plus vite, une ordonnance lui indiquant avec clarté comment se comporter dorénavant envers les Français et les Castillans qui viendraient dans la région car, selon lui, ceux-ci commençaient à fréquenter la côte orientale africaine58 . Pour renforcer son propos, que vinha Fernand’Afomso castelhano conheecia a geemte daquy muy bem taambem dyzem que foy contramestre de Rafael Perestrelo nom tem de ver com a gemte da terra nem compra nem vende com ela maata da caça e dela comem. Tive despois novas por mouros que se faziam fortees em terra na feitoria que foy nosa a gemte da terra nom lhees faz mall porque naam se atrevem como laa viir forço nosa seraam connosco porque lhees cumpre mais terem mais nosa amizade que outra nenhuma. Eu quisera hir nestees navios e naam fuy por ter nova d’estar esta naaoo tam fraca que me parece que menos força que a que daquy foy abastava pera ella e aimda que quisera hir nam tinha navio pera minha pesoa porque o do trato em que vim era muito podre e velho e se laa fora nam tornara e também nam tinha gente pera todolos [544] navios e eu naam podia tornar senam cayje dahy a hum anno e tinha nova de Çofala estar sem nhum mantimento e que avia meses que se nam pagava aos homeens milho nem o podiam resgatar por naam ser tempo e a terra estaar toda alevamtada e na fortaleza nom avia geemte e sendo todolos navios fora poderá acomteecer alguma cousa a que homem nam poderá há socorrer e portamto me pareceo nam ser neecesaria a minha ida e quis prover em tudo de maneira que vosa Alteza fose servido e a fortaleza estevese segura e repairada. Estas novas como diguo deu este comitre que he homem avisado e falou com o capitam esteve jumto da naaoo e vio ho muito e também esteve em terra com ho mesmo capitam averia que esta naao chegara a quyloa três meses morria lhe cada dia geemte. Asy que meu pareecer he que se a geemte que foy achou que a tomariam sem duvida semdo de framceeses que se eram do emperador fariam o que lhees em seu regimemto dezia Dom Lopo. Alguuns queriam dizer que este portug[u]es matara ho capitão e se alevamtara com a naao e porem eu tenho por certo ser de framceses a naao pelo que despois vimos el rey de Quiloa mamdar aquy que estava ahy esta geemte e porem era já tarde. : “ Carta de Dom António da Silveira para El-Rei ” ; voir : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V, p. 542-544. 58 “ E porque segumdo me parece see comeeçam esquemtaar os framceses a esta costa deve Vosa Alteza mandar regimento muito decrarado nas primeiras naaos que vierem do que quer que se faça vimdo ter a ela castelhanos ou framceses porque saiba o que ey de fazer e naam erre e venha muito caro asy da morte como da vida delees e de tudo o mais que quiser que niso se faça. ” : “ Carta de Dom António da Silveira para El-Rei ” ; voir : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V, p. 544.
www.lusosofia.net
160
Manuel Alberto Carvalho Vicente
D. António da Silveira rapporte au roi que, le 18 juillet de la même année, est arrivée au port de l’île du Mozambique une grande barque, très mal construite, qui transportait aussi douze Français. D’après le récit de ces hommes, le florentin Giovanni da Verrazano, accompagné d’un pilote de même nationalité, était parti avec deux bateaux de “ Ana Froll ”59 en direction des Moluques60 . Au niveau du cap de Bonne-Espérance, ils rencontrèrent des vents contraires et le bateau commandé par Giovanni da Verrazano ne dépassa pas le Cap. Le capitaine du deuxième bateau voulut cependant poursuivre le voyage vers l’île de Saint-Laurent afin d’y chercher du gingembre, y constituer un butin et éviter ainsi une possible mutinerie. Mais, en passant près de la côte sud de l’île sans l’apercevoir, le bateau s’en alla vers l’île de Sumatra. En faisant escale à Aceh61 , le pilote et quelques autres hommes sont assassinés62 . Leurs compagnons décident alors de prendre la 59
“ Ana froll ” : Honfleur était un port de commerce important de la Normandie aux XVIe et XVIIe siècles. 60 Aujourd’hui l’Indonésie. 61 Aceh ou Atjeh (en portugais “ Achem ”), dans le nord de Sumatra. 62 “ Diguo que se esquemtaam os framceeses a viir a estas partees porque sabado dozoito dias de Julho pela mehã emtrou por este porto de Moçambique huma barcaça muito mall feita em que vinham doze framceses e o que contaram aceerqua de sua viajem e domde armaram he o seguinte. Hum froremtino que se chama Myser João de Varamsano o quoal esteve em Lixboa e se foy com Fernam de Magalhãees pera Castela era o armador e o capitão primcipal e que este armara dous navios em Ana Froll – a saber – hum de satemta thones e o outro cimquoemta thonees e no mais pequeno vinha ele e no outro vinha outro froremtim muy grande piloto e que sabia muytas limguoas de terras. E vimdo asy ambos os navios em comserva detriminamdo de [546] levar ho caminho de Fernam de Magalhães porque dizem elees que era sua detriminaçam de hirem a Maluco e foram lhe os tempos tam contrairos que naam poderam emtrar a boca do Dragam e arribaram e vieram demamdar ho Cabo de Boa Esperamça e o dobraram trezemtas legoas a la mar delle e amtees de hirem ao cabo se tornou ho capitão que vinha no navio mais pequeno que era ho do armador por fazer tornar a gemte porque nom tinha com que lhees pagar e tambem quisera a gemte destoutro navio fazer tornaar ho capitão e sosteve a com lhe dizer que veriam a Ilha de Sam Lourenço e que ahy carregaria de gemgivre e tomaria alguma presa e que lhes pagaria e que dahy se tornaria. E vimdo asy com esta detriminaçam escorreram a Ilha de Sam Lourenço pela banda do sull e sem verem terra nhuma
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
161
route du retour vers la France. Ils passent par les Maldives et arrivent à l’île de Saint-Laurent, où ils restent quelques jours. En voulant poursuivre leur route, ils font naufrage sur un banc de sable près de l’île. Ayant perdu leur bateau, ils construisent alors une grande barque qui les amène jusqu’à l’île du Mozambique63 . D’après D. António da Silveira, ces douze Français qui sont arrivés sur l’île du Mozambique pratiquement dépourvus de nourriture et de vêtements ne faisaient pas partis de l’équipage du bateau qui a fit escale à Kilwa64 . Ces douze Français sont partis de Honfleur le 15 juin 1526. Ils ont donc passé 25 mois en mer avant d’arriver à l’île du Mozambique. Ils avaient une très bonne carte et les noms des lieux y étaient inscrits en langue portugaise. D. António da Silveira signale nem viram outra senam a de Çamatra e correram a Ilha de Çamatra pela bamda do norte e pela bamda do sull e em d’Achem saymdo em terra lhe mataram ho piloto e o contramestre e alguuns homeens. ” : “ Carta de Dom António da Silveira para El-Rei ” ; voir : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V, p. 544 et 546. 63 “ Tamto que isto viram e que nãao tinham piloto que os leevase avamte tornaram via de Framça e vieram ter as Ilhas de Maldiva e dahy a Ilha de Sam Lourenço omde esteveram alguns dias e querendo fazer seu caminho se tornaram a perder na mesma Ilha de Sam Lourenço nhuma coroa d’area e despois de perderem a naao fizeram a barcaça em que estees doze vieram hum dos quaees he o mestre da dita naao e o capitão que despois de morto ho pilotoo se foy no batel com nove homeens. Nom sabem que he feito delle. ” : “ Carta de Dom António da Silveira para El-Rei ” ; voir : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V, p. 546. 64 “ Estees que aquy vieram vem bem provees e naam trazem senam huns pedaços de panos vermelhos bem pequenos e bem roidos da traça e trazem hum pouco de mamtimento bem roim e dous ou tres arrates de coral meudo. Foram buscados todos e o zambuco revolto pera vermos se traziam alguma pimenta ou cravo. Nom se lhees achou nada. Pareece me que nam tomaram carregua em nhum cabo. Tambem cuydamos que era a naao de Quiloa tão pouco he porque os ferros do leme desta loguo pereecem ser cousa pequena e tambem nom trazem nenhum synaal da terra e da em que esteveram que he da Ilha de Sam Lourenço trazem alguns synaees e na mesma carta se vee ho caminho que fizeram e que nam foram a Quiloa. ” : “ Carta de Dom António da Silveira para El-Rei ” ; voir : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V, p. 546.
www.lusosofia.net
162
Manuel Alberto Carvalho Vicente
également à D. Manuel que Aires da Cunha va lui amener toute la documentation trouvée à bord de cette grande barque afin de vérifier la route suivie par les Français65 . Ce récit est confirmé par Gaspar Correia qui nous raconte comment Simão da Cunha (le capitaine d’un bateau de l’expédition commandée par son frère Nuno da Cunha) trouve, en 1528, près de l’île du Mozambique une petite embarcation (sambouk) ayant à bord vingt français qui lui déclarent venir de l’île de Saint-Laurent. Ces Français ajoutèrent encore qu’ils voulaient aller en Inde mais avaient fait naufrage sur l’île de Saint-Laurent. Le récit est similaire à celui de D. António da Silveira. La différence se trouve dans la destination finale des Français. Dans le récit de Gaspar Correia, les vingt Français sont ensuite immédiatement envoyés au Portugal dans une caravelle commandée par Duarte da Fonseca66 . 65
“ Partiraam a quimze dias de Junho de 516 [sic] d’Ana Frol domde armaram de maneira que aviam vimte cimquo meses que amdavam no maar quamdo aquy chegaram. A carta que trazem he muito boa e muito bem arrumada ho regimento he portug[u]ees e a letra delle e asy os nomees das terras que vem na carta. Ayres da Cunha leva todolos papees que lhe acharam per eles podera Vosa Alteza ver o caminho que fyseram. Estees se premderam em chegamdo por ver o que o governador delees detriminava que cada dia ho esperavamos : “ Carta de Dom António da Silveira para El-Rei ” ; voir : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses. . . , vol. V, p. 548. 66 “ [. . . ] e Nuno da Cunha se partyo pera Ymdya e por jaa nom ter tempo e ser tarde foy demandar a costa de Melymdy omde esteue dahy foy a Mombaça homde pelejou com a terra e a destroyo e ahy matou mujta gente e lhe mataram aquy lhe morreo de febres seu jrmão Pero Vaz / aquy lhe chegou nova que seu jrmão Symão da Cunha estaua em Moçambyqe com tres naos da sua comserua / o quall ante de chegar a Moçambyqe achou hu zambuqo que vynha da jlha de sam Lourenço em que vynham ate xx framçezes os quaes tomou e soube deles que heram de hua nao de Framça de corsayros que cometeo pasar a Ymdya e se perderam na jlha de Sam Lourenço / os quaes // o dycto Symão da Cunha por mandado de seu jrmão Nuno da Cunha que lhe logo mamdou os despachou pera o Reyno em hua carauela com hu Duarte dAfonseqa por capitam que dypois tornado do Reyno se perdeo / o quall os leuou a elRey e deu recado da vyagem. : G. Correia, Crónicas de D. Manuel e de D. João III (até 1533). . . , p. 252-253.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
163
Dans un autre récit, Gaspar Correia raconte que des trois nefs corsaires parties de Dieppe vers l’Inde, l’une d’elle avait pour destination une baie où les corsaires ont obtenu des natifs des produits de si mauvaise qualité que, lorsqu’ils retournèrent sur Dieppe, ceux-ci furent d’un bénéfice si faible que cela découragea les autres corsaires, toujours prêts à s’enrichir dans ce genre d’entreprise67 . 67
“ No anno atrás de 527 partirão de França tres nauios armados cossairos, e caminharão pera’ India, e no mar se apartarão [. . . ] A outra nao foy ter á ilha de são Lourenço e correndo com tromenta, que ouve vista da ilha e foy pera varar, per acerto entrou em huma baya que era abrigada da tromenta, em que esteue á sua vontade, e achou boa gente na terra, que lhe fizerão bom trato ; onde se concertarão de tudo o que ouverão mester a troquo de machados e cousas de ferro, e ouverão pannos, e pimenta vã e fraqa que parece que he pimenta braua, e páos cheirosos que hão que he sandolo roym, e canella braua, tudo cousa de pouqua valia, e outras cousas que ouverão, com que cuidarão que tinhão achada a India ; e se partirão, e se tornarão nauegando pola derrota que vierão, e passarão o cabo e forão tomar na ilha de Santa Elena, e tomarão agoa, e n’ella se embarcarão tres homens nossos que ficarão ‘hy fogidos das naos da carga, em que hião presos pera Portugal degredados pera o Brasil, e se partirão e forão a França ao porto de Neypa donde partirão ; onde vendo que as mercadarias que erão falsas e roys nom se acuparão outros n’este trabalho, por que estes, que erão cossairos, nom hião senão buscar que roubar ” (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 238-241). En 1530, d’après Barros et G. Correia, Diogo da Fonseca trouva sur l’île de Saint-Laurent quatre Portugais (trois naufragés de la nef de Manuel de Lacerda et un de la nef d’Aleixo de Abreu) et aussi un Français, qui était arrivé sur une nef française, qui faisait partie d’une flotte de trois nefs. Selon Gaspar Correia, le navire français faisait partit de la flotte qui était sortie de Dieppe en 1527 tandis que Barros nous dit simplement que la nef appartenait à une flotte de trois nefs (“ [. . . ] e Diogo da fonseca correndo a costa, surgio em hum porto, onde vio grandes fumos ; e mandando o batel a terra a saber a causa delles, acháram quatro Portugueses que os faziam, tres da náo de Manuel de la Cerda, hum de Aleixo de Abreu, e hum Francez de huma náo Franceza, que alli fora parar, de tres, que os [262] annos atrás passáram á India. : (J. de Barros, Ásia. . . , IV, iii, 2, p. 261-262). Selon G. Correia, Diogo da Fonseca aperçut une fumée épaisse et, peu après, il vit un feu qu’on allumait tout au bord de la mer ; il envoya à la découverte un canot qui ramena les quatre Portugais et, de plus, un Français : “ Abocando sobre hum porto virão grandes fumos, e sorgio no porto, que nom tinha barra, onde logo na borda do mar lhe fizerão hum fumo, ao que mandou o batel a terra, onde acharão quatro homens da nao de Manuel de Lacerda, hum d’elles da outra nao, e hum francês da
www.lusosofia.net
164
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Une autre expédition datant de cette période est celle des frères Parmentier. Le 28 avril 1529, Jean et Raoul Parmentier partent de Dieppe en direction de Sumatra, des Moluques et, peut-être, de la Chine. Le 26 juillet, ils débarquent sur l’île de Saint-Laurent où ils se réapprovisionnent en vivres. Deux jours plus tard, ils sont attaqués par des natifs. L’expédition poursuit sa route vers Sumatra où Jean Parmentier tombe malade. Son frère Raoul, lui aussi, va succomber, terrassé par les fièvres. Les survivants arrivent à Dieppe en juillet 153068 . Selon Ana Maria Ferreira, cette tragédie clôt le bref cycle normand d’expansion vers l’Orient, cycle caractérisé par l’échec. En même temps, il est clair que les Français, à ce moment-là, sont capables de se passer d’intermédiaires et de parvenir par eux-même aux épices. Les craintes exprimées lors des enquêtes effectuées entre 1516 et 1518 sont dépassées. Mais l’entrée de la France dans le marché des épices en Inde n’est pas facile. Cette situation est illustrée dans les réponses données lors d’une nouvelle enquête effectuée en 1537 : les marchands de Montpellier et de Carcassonne admettent que des navires normands sont arrivés en Inde, mais “ par cas fortuit de la mer ” et qu’un lourd investissement humain, matériel et militaire serait nécessaire pour faire face à la compétition portugaise et castillane69 . Néanmoins, les rumeurs et informations envoyées de France à la Couronne portugaise ayant trait aux plans français envers l’Inde et, notamment, l’île de Saint-Laurent, continuent d’arriver à Lisbonne. Cela prouve donc que les Français naviguent toujours sur ces mers.
nao de França, que lá fôra ter como já contey, das tres que passarão á India. ”) (G. Correia, Lendas da Índia, III, p. 385). 68 Cf. Ch. Schefer et Henri Cordier, Recueil de Voyages et de Documents pour servir à l’Histoire de la Géographie depuis le XIII e jusqu’à la fin du XVI e siècle. IV – Le Discours de la Navigation de Jean e Raoul Parmentier, de Dieppe, Paris, Ernest Leroux, 1883, p. IX-XI, 30-35 ; et Denys Lombard, “ Voyageurs français dans l’Archipel insulindien, XVIIème, XVIIIème et XIXème s. ”, Archipel, 1 (1971), p. 141-142. 69 Cf. A. M. Pereira Ferreira, Problemas marítimos. . . , p. 169-172.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
165
Ainsi, une lettre de Gaspar Vaz, datée du 6 août 1532 et écrite à Vannes70 , informe le roi D. João III que deux nefs appartenant à Jean Ango se trouvent dans le port de Dieppe71 et vont appareiller, très probablement, pour l’île de Saint-Laurent72 . 70
Vannes : chef-lieu du département du Morbihan. Dieppe : chef-lieu d’arrondissement de la Seine-Maritime, sur la Manche. 72 “ Senhor o primeiro do mes pasado estamdo em Renes Reçebi per amtonio lopez hua carta de Vossa Alteza na qual me mandaua fazer algumas cousas do seu seruiço emtretamto que ordenaua correo pera me Respomder e ordenar sobre minha ida ou estada que ouuese por mais seu serviço e loguo o dia seguimte mandey hu homem a corer os portos de normandia e meus sobrinhos o doutor gaspar de figueiredo e manuel de bairros foram cada hu per sua via correr os portos de bretanha e de guiana que sam muitos e quando por aqui tornou este correo heram já muitos vimdos nos portos de bretanha e guiana nom avia cousa algua posto que na Rochela se dixese que se avia de aperceber hu navio ou dos pera a malagueta mas nom hera cousa çerta nem se começauam aperceber ainda em brestes estaua prestes hu galeam del Rey de iijc toneladas que lhe nam faltaua senam artelharia e matimentos o qual deziam que se fazia prestes pera quatro geneosos (sic) e que se avia de ajumtar com a nao outra del Rey que se fez em aura de graça / em normandia no porto de diepa se faziam prestes duas naos de joam amgo de cento e cincoenta toneladas cada hua e deziam que aviam de hir a malagueta e que seriam prestes pera meado setembro e algus deziam de ir aquelas naos a ilha de sam Lourenço ou a camlra omde ja hua vez foi hua daquelas naos de joam amgo ./. e em o porto de ana frol estavam prestes duas naos de merçadores de Ruam pera hirem pera o brasil e se faziam prestes outras duas e hua em ana frol que poderiam ser prestes daqui a hu mes nam se pode saber em certo artelharia e gemte que estas naos leuauam por estarem Ja duas delas de largo e a pique e as outras estarem ainda desapreçebidas soubese porem que hiam bem precebidas de artelharia e gemte e seriam de cento e xx ate çemto e cincoenta toneladas cada hua / e antes que amtonio lopez chegase por ouuir dizer que as quatro naos que de Ruam partiram o mes de setembro pasado pera malagueta heram ja tornadas a saluamento tinha la mandado hu homem pera saber a çerteza diso e do que traziam e per ele me çertifiquey como heram tornadas e traziam soomente cincoenta toneladas de malagueta e algu marfim e alguodam e coiros segundo algus deziam ouro posto que muito pouco e se gabauam que toparam la com a armada de Vossa Alteza e amdaram aas bombardadas [. . . ]. estas quatro naos que vieram da malagueta se tornaram a fazer prestes pera tornaram la : “ Carta do Doutor Gaspar Vaz em que avisa D. João III de que recebeu uma sua carta enviada por António Lopes (Vaynes, 6 de Agosto de 1532) ”, Lisbonne, IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 49, Do71
www.lusosofia.net
166
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Pendant ces premières décennies du XVIe siècle, la Couronne portugaise va chercher à diminuer et restreindre la présence française, corsaire ou non, dans l’espace où les Portugais commercent, le long des côtes africaines et en Inde. La Couronne portugaise va donc renforcer la surveillance armée des routes commerciales de ces régions, car laisser cette tâche de vigilance aux navires commerciaux portugais s’était avéré insuffisant. Et, même si les résultats de cette vigilance n’ont pas compensé l’investissement fait par la Couronne portugaise, elle a tout de même compliqué le combat des navires français à l’encontre du monopole portugais et évité une confrontation directe73 . Dans ce contexte, plusieurs lettres d’époque prouvent qu’une activité diplomatique existe entre Lisbonne et Paris et que celle-ci a pour finalité la résolution de la question du voyage des nefs françaises vers les régions fréquentées par les Portugais74 . La traduction en langue portugaise d’un document diplomatique signé par François Ier à Lyon le 14 juillet 153675 laisse deviner le désir de maintenir l’amitié et l’alliance qui existe entre ce roi français et D. João III. Ce document prévoit le libre accès des ports français et portugais aux sujets des deux royaumes et met en place une procédure visant la répression des prises76 . cumento 61 ; nous citons ce document à partir de : J. Cortesão (sous la direction de), Pauliceae Lusitana Monumenta Historica, vol. I (1494-1600) Partes I-IV, Lisbonne, Real Gabinete Português de Leitura do Rio de Janeiro, 1956, p. 156-157 et 159-160. 73 Cf. A. M. Pereira Ferreira, Problemas marítimos. . . , 1995, p. 236. 74 À ce propos, voir les lettres publiées par J. D. M. Ford (sous la direction de), Letters of John III. . . , p. 42-49 ; 52-59 ; 63-64 ; 69-70 ; 73-75 ; 79-83. 75 Selon Jean-Paul Laurent, la traduction en langue portugaise de ce document “ n’est pas inédite ; sa rédaction originelle en langue française n’a pas cependant pu être retrouvée, pas plus en copie qu’en original. L’acte lui-même n’a pas été relevé au Catalogue des actes de François I er ; mais c’est là, à vrai dire, un cas particulier d’une lacune regrettable : les expéditions originales, copies ou traductions d’actes de François Ier qui se trouvent en nombre dans les archives portugaises n’ont en effet pas été signalées au Catalogue. ” (J.-P. Laurent, “ Le ‘traité’. . . ”, p. 575). 76 “ Pera continuar a amizade, aliança e confederaçam d’antre o rey christianisimo e el rey de Portugal, e pera bem e proveito dos ditos senhores reis e de seus sugeitos seram gardados os artigos que se seguem. [I.] Primeiramente, que os ditos portos e avras dos ditos princepes fiquaram e
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
167
seram livres e seram livres (sic) e comuuns a seus sugeitos, e seram suas pesoas, navios, beens e mercadorias recebidas em seguridade, e lhe seram dados mantimentos e tudo o que lhe for necesario, pagando razoadamente tudo aquilo que for por seus sugeitos respeitivamente tomado e comprado. [. . . ] [VII.] Que aqueles que tomarem navios e mercadaryas de Portugueses tendo a dita certeficaçam dos embaixadores do dito chrístianisimo rey, tomando os embaixadores do dito christianisimo rey verifiçam do caso feyta pelos Portugueses, sejam punidos pela justiça do dito senhor rey de Portugal como quebrantadores de paz, segundo o caso requeer. [VIII.] E se os ditos roubadores nam forem tomados pelos navios e gentes do dito rey de Portugal, e levarem seus navios ou mercadorias roubadas ao senhorio do christianisimo rey, o dito senhor rey lhe mandara fazer a puniçam e justiça, como dito he. [IX.] E igualmente sera feito aos Portugueses que tomarem navios e mercadaria que pertençer aos sugeitos do christianisimo rey. [X.] E por tirar os enganos que poderiam ser feitos por alguns piratas e roubadores dos navios e mercadorias portuguesas, nam obstante as certeficações dos ditos embaixadores, a saber escondendoas ou queymandoas ou lançandoas no mar, podera o dito senhor rey de Portugal cometer e deputar alguumas pesoas nos portos e avras do dito senhor rey christianisimo, e fazer socrestar os ditos navios e mercadaria per autoridade de justiça, onde seram achados, ate que seja conhecido e verificado se levavam certeficaçam expedida pelos ditos embaixadores, os quaes lhe daram pelo treslado de seus registos tudo aquilo que se achar que nisso fose feyto. [XI.] E iguaes certeficações acima ditas seram dadas e expedidas pelo embaixador do dito christianysimo rey que estaa com el rey de Inglatera aos mercadores Portugueses que quiserem caregar na dita tera. [. . . ] [XVI.] Sera contente o dito senhor rey christianisimo de emviar a flandres huuma pesoa pera fazer e expedir aos Portugueses taes e semelhantes certreficações como asyma he feyto mençam, que se fara em Portugal e Inglatera, avendo o dito senhor rey de Portugal salvo conduto suficiente pera a dita pesoa e o tera pero o dito efeito na dita tera de Frandes as suas custas e despesas. [XVII.] Sera asy mesmo contente o dito senhor rey christianisymo que os juízes já ordenados sobre o feyto dos roubos procedam segundo as comisões já expedidas no lugar e dentro d’aquele tempo que sera ordenado. Feyta em Lyam, a XIIII dias de Julho de 1536. FRANCISQUO. BAYARD. : Ce document diplomatique se trouve à Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 57, Documento 65 ; nous citons ce document à partir de : J.-P. Laurent, “ Le ‘traité’ franco-portugais de Lyon (14 juillet 1536) ”, Deux écrits sujets a controverse, Paris, Imprimerie Nationale, 1972, p. 589-593. Il n’est pas sûr si ce texte
www.lusosofia.net
168
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Ce désir de maintenir cette amitié et cette entente intacte entre les deux rois est illustré dans un épisode rapporté par João Fernandes Pacheco, espion portugais à la Cour française. En effet, un groupe d’individus près de la Cour française voulait convaincre le roi de bâtir une forteresse sur l’île de Saint-Laurent. Le roi de France, pour préserver cette alliance, interdit à ces sujets la construction du fort qui empièterait sur le monopole portugais. Ainsi, dans une lettre écrite à Séville par João Fernandes Pacheco, probablement vers 1540-1541, et adressée à D. João III, cet espion portugais informe son roi des projets français77 . João Pacheco était un pilote et cartographe portugais, mais ses activités sont peu connues au Portugal. Chargé par Charles V, roi d’Espagne, d’explorer l’Océan Pacifique, il envisage en 1535 de rallier les Moluques en partant de la côte occidentale de l’Amérique Centrale. Plus tard, il part vers la France afin de servir le roi François Ier , comme le document présenté le prouve. Par ailleurs, il existe aussi des documents français parlant d’un “ Jean Pachet, portugais ”, il s’agit probablement de la même personne78 . En début de lettre, João Fernandes Pacheco, ayant aussi pour sobriquet “ Lagarto ”, demande à son roi que le contenu de la lettre reste fut réellement l’object d’un accord entre les rois François Ier et João III ; sur cette question voir : J.-P. Laurent, “ Le ‘traité’. . . ”, p. 575-588 ; A. M. Pereira Ferreira, Problemas marítimos. . . , 1995, p. 321-330. 77 “ Carta de João Fernandes Pacheco, apelidado de Lagarto, a D. João III, na qual descreve a sua estadia na corte francesa, e os planos franceses em relação à ilha de São Lourenço [Seville, vers 1540-1541] ”. Ce document est très abimée ; à notre connaissance, il ne fut encore publié et il se trouve à Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 1 ro - 11 ro (nous publions ce document dans l’annexe VII). 78 Cf. Dionísio David, “João Pacheco. II ”, L. de Albuquerque et F. Contente Domingues (sous la direction de), Dicionário de História dos Descobrimentos portugueses, vol. II, [Lisbonne], Círculo dos Leitores, 1994, p. 853.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
169
confidentiel79 . Ensuite, il lui signale avoir servi son père D. Manuel80 . Suite à cette introduction, João Fernandes Pacheco relate comment il a reçu de son beau-frère – un homme ayant participé à l’expédition de Fernand de Magellan81 – certaines informations confidentielles à propos de l’existence d’un poivre de très bonne qualité. Il ajoute qu’il a essayé d’organiser à Madrid une expédition afin de trouver cette épice mais qu’il n’a réussit à convaincre que peu de personnes. Il décida donc de partir pour la France où il fut fort bien accueilli82 . 79
“ Senhor peço ha vossa alteza me faça tam asynada merce que esta que lhe espreuo nom seya vista per pessoa do mumdo somemte per vossa alteza e per amdre periz seu espriuam da fazemda e se ho ouver por bem seya logo queimada e ho despacho seya per andre periz e per outrem nom por ser tudo em segredo :. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 1 vo (nous publions ce document dans l’annexe VII). 80 “ Senhor tanto que ho Senhor deus per sua gram mjsericordia me Remjo e soltou de sua prisam e pos em liberdade que pasa de sete anos loguo no primeiro lhe fiz a saber e dey Comta de quem era e dos serujços que tinha feitos a seu pay que santa gloria Aya e asy a ele sem numca Reçeber merce e comtudo sempre tiue firmeza e fee e dise e asy ho escpreuj que numca ho Senhor deus qujsese que serujse a outro Rey primcepe nem Senhor se nom a ele ajnda que grandes partidos e mercees me fizesem pedimdo lhe huma e muytas <uezes> mjsericordia e perdam do que comtra mjm se dezia e ele ho nom ouve por bem e dise que serya caso de mao emxemplo„. ”. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 2 ro (nous publions ce document dans l’annexe VII). 81 En portugais, Fernão de Magalhães. 82 “ [. . . ] vemdo me asy despedido e sem Remedio foi me forçado buscar vida e per comparaçam dum cunhado meu homem de fora da terra que esteue muyto tempo nas Jmdias asy em humas como nas outras e foy na viagem de magalhãees homem que vio muyto e emtemdia bem ya velho e emfermo e auja dias que em grande segredo e com Juramemto me dera larga comta e emformaçam e me descobrjo todo ho que sabia e que ho negoçe [sic] asy Jrmaãmemte pera ambos porque ele nom podia por sua doemça e que era ho caso que ele darja pimenta de huma maneyra ou duas e nom como a da Jndia e ho doutor beltram que fez ha capitulaçam dise majs ho que qujs e eu ho emtemdi bem e ysto auja de ser em as Jmdias do emperador sem tocar em cousa que tocase ha vossa alteza e ho meu cunhado me dise que comera dela muytas vezes e que se avja cantidade ou nam que ele ho nam sabia çerto e que eu trabalhase
www.lusosofia.net
170
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Dans cette lettre il rapporte également à D. João III les entretiens qu’il a eu avec deux serviteurs de l’ambassadeur portugais en France83 , ainsi qu’avec le roi François Ier et plusieurs nobles et cardinaux français. por fazer bom partido pera ambos„, fuj ao comselho das Jmdias e capitoley e fiz meu comçerto d irmos ha descobrjr e dar a espeçearja e auja alghus mercadores que fauoreçiam e ajudauam per sua parte e a este tempo Recreçeram tantas nãos de framçeses que nom ficaua não carauela nem barco que tudo nom tomasem e com medo de nom perderem suas fazemdas se nom emtemdeo neste tempo na negoçeaçam da Jda nom cujdo que auera Ja efeito asy por meu cunhado ser faleçido e nom aver pessoa que disto sayba se nom eu que nom farey majs que ho que vossa alteza me mamdar e pasados alghus djas vendo me gastado e sem ver fruto de meu trabalho e que a guerra nom çesaua e meu cunhado finado e que a fortuna me corrya de Rosto e por estar despeso majs que numca determjney buscar outro Remedio com muyta neçesydade e me pasey a framça omde fuj / [fo 2 vo ] muy bem Reçebydo dum grande de framça o qual espreueo a el Rey de mjm e ele lhe Respondeo que eu fose loguo a corte e que seria ho bem vindo e asy ho fiz e loguo parti camjnho dum lugar que se chama molis„ :. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 2 ro - 2 vo (nous publions ce document dans l’annexe VII). 83 “ [. . . ] tanto que fuj na corte logo vieram a ora a mjm dous criados do embaixador bem praticos e sabidos dizendo Jerusalem comvertere abnum regem tuur e que fose falar ao embaixador porque se ujnha agrauado que espriujrja ha vossa alteza e que tudo virja a bem e eu lhe dise sempre esta vez e outras que me falaram que eu nom vinha a framça pera fazer nenhum deserujço ha vossa alteza e que diso fose çerto ho embaixado [sic] e que nom virjam numca outra cousa em comtrairo em nenhum tempo do mumdo como de feito asy foy e senpre sera e asy lhes dise que eu era hum pobre caualeyro ventureiro paremte de magalhãees e de tam bom saber e natural como ele e que ya fizera com vossa alteza comprimemto como bom vasalo e que ho Senhor deus me darja ventura se fose serujdo que per neçesidade a ujnha buscar e que nom tinha paxam nem agrauo de vossa alteza e numca de mjm outra cousa puderam saber e que vossa alteza fazia a todos muyta merce e Justiça que ao presente me nom era neçesarjo Jr falar ao embaixador pera m ajudar nem d ir a portugal que quando ho senhor deus qujsese e fose serujdo que vossa alteza quererja e temendo se ho embaixador se foy nese dja tarde falar ao comdestabre que ho vi eu e loguo soube como era grande serujdor de vossa alteza ysto foy em molis huma leguoa fora da vila em huma casa de caça. :. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :.. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 2 vo (nous publions ce document dans l’annexe VII).
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
171
Lors de son premier entretien avec le roi de France, João Fernandes Pacheco parle avec celui-ci pendant plus d’une heure, en espagnol, et lui montre deux cartes nautiques de très grande qualité et un astrolabe84 . Au deuxième entretien, le roi français lui montre, lui aussi, deux cartes maritimes mais moins précises que les siennes85 . Dans cet entretien, ainsi que dans d’autres qui suivirent, le roi lui parle des voyages de Jacques Cartier chargé d’explorer l’occident afin de trouver un passage maritime vers l’Orient. Le roi fit part alors à João Fernandes Pacheco des informations que Cartier a ramené d’un pays nommé “ Sagana ”86 où se trouverait grande quantité de mines d’or et d’argent ainsi que des clous de girofle et du poivre87 . 84
“ [. . . ] em este mesmo dia faley ha el rrey e por ser em framça ho latim comum lhe faley latim e ele me dise que ho nom sabia diseram os gramdes que estauam a Roda falay espanhol a sua magestade que bem vos emtemdera e ele dise bem ho sey mas nom querja que se m acordase emtam lhe faley espanhol e lhe dise quem era e como vinha de tam lomge a o serujr e lhe dey a carta do grande que per seu mandado me fez vir a corte e asy lhe mostrey duas cartas de marear em que estaua todo ho descuberto que ficaram de meu cunhado e hum estrolabio as quaes cartas e estrolabio traguo e trouxe senpre comjgo que numca qujs dar ho trelado a pessoa do mundo nem vender e el Rey folgou muyto de ver tudo e esteue paticando comjgo majs duma hora e emtendi Razoadamemte :. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 2 vo (nous publions ce document dans l’annexe VII). 85 “ [. . . ] e em fim da pratica veo ho comdestabre e fez se muyto de nouas e falando muyto paso como per antr os demtes dise a el Rey que he yso la Respondeo el Rey he hum homem muj grande sabedor nas cousas da nauegaçam do mar e traz muj boas cartas de marear e estrolabio e vem me serujr e eu som muj comtemte dele Respomdeo ho comdestabre e pois he bom que se ueya e pratique em comselho e el Rey murchou se hum pouco e tornou e dise que sy ysto / [fo 3 ro ] foy sobremesa dipois de çea e a noute segujmte tornou el Rey a ver as cartas E praticou majs duma ora comjgo e mostrou me outras duas suas bem pintadas E Jlumjnadas e nom muj certas :. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 2 vo - 3 ro (nous publions ce document dans l’annexe VII). 86 Saguenay, dans le Québec, Canada. 87 “ [. . . ] e me mostrou hum Rio na terra dos bacalhaos asentado e posto a sua vomtade e mandou Ja la duas vezes e tem njso ho sentido e huma vomtade tam grande
www.lusosofia.net
172
Manuel Alberto Carvalho Vicente
como se çerto coubese ser asy o que diz e ve lo njso praticar he pera se maraujlharem os homems e tem praticado comjgo nyso muytas vezes que parece que ho vio com seus olhos e tem mandado la hum piloto bretam que se chama Jaque quartier que viue em bretanha num lugar que se chama sam malo e de duas uezes que la foy da primeira perdeo de tres naos as duas e segumda perdeo de duas huma e senpre trouxe huma e desta deradeyra vez lhe trouxe tres Jndios os dous sam mortos e o que fica he Rey de tres ou quatro lugares segumdo me dise el Rey porque tudo o que eu aqui diguo o[u]vy de sua boca e asy me dise que ho Ryo que mamdara descobrir que tinha sabido que era d oytoçentas leguoas e que tem bem em cjma dous saltos e quer mamdar dous outros bragamtims demtro nas nãos <e> que la se aleuamtem e hao pasar dos saltos os leuem per terra e pasados os saltos diz el Rey de framça que lhe diz este Rey Jmdio que ha huma grande çidade que se chama sagana omde a muytas mjnas d ouro e prata em grande camtidade e gente que vestem e calçam como nos e que ha crauo e noz mozcada e pimenta mujta e Jsto cre como se ho vira e determjna tornar a mamdar la outra diz segumdo a grande vomtade njso mostra e asy me dise que demtro no Rio bem açima quer mamdar fazer hum castelo na banda do norte pera que em começando ho veram no segujmte ano vam os bragamtims a pasar os saltos porque nesta terra he ho veram breue e ho Jmverno larguo e frjo em estremo e dizem que pelo Rio abaixo vem serras de neue e ha no Rio muytos pescados e booms e a na emtrada do Ryo laramyas e Romaãs e asy ha hums anjmãees que os coyros deles pera coyros vall cada hum dez cruzados que asy se vendem em framça e que trazemdo destes coyros dez mjl que valem X cruzados louvamdo muyto a boa noujdade da terra e estas comtas e outras esta fazemdo e que ha homems que voam que tem asas nos braços como morçegos e porem que voam pouco como do chao a huma arvore e d aruore e d aruore [sic] ao cham e trouxe este Jaque hamostra do ouro ha el Rey dez ou doze Joyas feytas como canos de pato pequenos e diz que he bom ouro e que uem daquela çidade de sagana e cujdou que per este Rio acharja pasayem pera ho outro mar / [fo 3 vo ] ho outro mar [sic] do sul e ya sabe que ha nom ha e pergumtou que me pareçia eu lhe dise que ha espeçearja numca s achara ate gora se nam debaixo da linha ou açerqua e que este seu Rio que esta do tropico de cançer pera ha parte do norte majs do que ha do tropico a linha e que pareçia Jposyuel [sic] auer espeçearja nem ouro que prata bem poderja ser, emtam me dise que em vmgrja auja huma mjna ou mjnas d ouro muyto fino e que era terra tam frja e majs porque dista da linha majs pera a parte do norte como de feito he asy eu lhe dise que era cousa co<mo> per huma espeçialjdade e gram maraujlha mas que nom era Regra geral e ho que eu dizia era visto per todas partes do mumdo Jeralmemte todas estas cousas e outras muytas praticou comjguo alghuas vezes que seria prolixo espreuer tamta cousa e asy me dyse que este Rey Jmdio lhe falaua muyta verdade porque fora pergumtado em emtrado na não e ho espryvam que fez diso asemto e que ho capitam a tempos lho tornou a pergumtar per
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
173
João Fernandes Pacheco poursuit en écrivant que le roi de France l’a invité à rester auprès de lui. Ainsi, ce portugais va accompagner le roi de Moulins jusqu’à Lyon, Valence, Avignon et jusqu’au duché de Savoie. Par la suite, João Fernandes Pacheco retourne avec le roi et sa cour à Lyon pour ensuite partir vers Paris en passant par un vilvezes e asy el Rey per vezes depois que vieram e que senpre falara per huma boca e numca ho acharam em nenhum ero e diz ho Rey Jmdio que com toda sua gemte amjguos e parentes ajudara a pasar hos saltos e Jr ate ha gram çidade de sagana nos bragamtims e que mostrara as aruores do crauo e ha pimenta e noz dise eu a el Rey nom seya nom seya [sic] como o que atemtou ha christo que dise, haec omnia tibi dabo, por se ver em sua terra e a mjm me pareçe que asy a de ser el Rey se Rio e dise que ho Rey Jndio era homem de bem e que nom farja outra cousa e a segujmte noute andando paseando com ho cardeal de loRena me chamou e apartou se comjgo e pos m a mão no ombro e esteue quedo e praticou comjgo hum pouco e pedio me meu pareçer e comselho em hum çerto negoçio de Jmportançia que querja fazer eu lhe dise a manejra e modo como ho emtemdia e me pareçia e ele dise que lhe pareçia muj bem e que asy querja que se fizese e nom era cousa que que [sic] tocase a deserujço de vossa alteza :. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 3 ro 3 vo (nous publions ce document dans l’annexe VII). La partie de ce texte concernant Sagana fut déjà publiée par H. P. Biggar (ed.), A Collection of Documents Relating to Jacques Cartier and the Sieur de Roberval, Ottawa, Public Archives of Canada, 1930, p. 75-81, mais on ne suit pas sa transcription.
www.lusosofia.net
174
Manuel Alberto Carvalho Vicente
lage proche de Moulins88 et Bourges89 . À Saint-Germain, petite ville à quatre ou cinq lieues de Paris, João Fernandes Pacheco est abordé par monseigneur “ de Fusosa ” qui lui demande d’être le capitaine d’une des trois nefs qui devaient partir d’un port proche de Rouen vers la côte de Malagueta et d’autres régions fréquentées par les Portugais. Mais le portugais prend assez mal cette proposition90 . 88
“ [. . . ] e loguo ho segujmte dia se partio camjnho de liam e me mamdou que ho segujse senpre per omde fose tanto que foy em liam omde esteue quatro ou cimquo djas pedi lhe que me mandase fazer merçe pera ajuda de custa que vinha despeso e loguo me mandou dar çem cruzados ou escudos e se nom fora ho estrouo do comdestabre foram majs de iijc segumdo me dise pessoa do comselho que foy ho cardeal de tornom que he bom estrolago e cosmografo e vio <me> pasar toda a pratica com el Rey e me fez yr a comer alghumas vezes com ele por praticar e me mostrou outra carta sua de marear bem grande e viçiosa e senpre m ajudou no que podia e folgaua muyto de praticar nas cousas das Jmdias., / [fo 4 ro ] na emtrada do mes d abril partio el Rey de liam E se foy a costa de santo amdre que sam dez legoas de liam onde esteue todo abrjl aguardando Jemte que mandou vir temendo se do emperador segumdo se dizia que trazia majs de Lta [mil] homems como de feito veo de muytas partes de seu Reino que eu vy vy [sic] pasar por liam muyta Jemte de pee e caualo„ daquy se partio e se foy ha huma vila que se chama valamça onde se meteo num batel e se foj pela Ribeyra abaixo a çidade d avinham domde se partio pera ho ducado de saboia <ou> açerqua onde se vio com ho papa e se comçertou com ho emperador e asemtaram suas cousas e se fizeram as pazes e loguo ho papa se partio pera Roma e el Rey pera aujnham e a meo camjnho veo Recado do emperador a el Rey que se querja ver com ele pesoalmemte em agoas mortas e loguo el Rey volueo e se viram e falaram e comeram anbos e se dispediram e el Rey tornou camjnho de liam e de liam a molims e nom emtrou na vila e se foy ha huma aldea duas leguas de molims que se chama cavanhas onde tem huma casa de caça e aquy esteue caçando oyto dyas ”. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 3 vo - 4 ro (nous publions ce document dans l’annexe VII). 89 “ [. . . ] em burges huma boa vila no camjnho de parjs vieram a mjm dous pilotos hum que ya dise atras que se chama Jaque quartier morador em bretanha e outro que se chama mjchel que viue em a ujla da Rochela ”. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 4 vo (nous publions ce document dans l’annexe VII). 90 “ [. . . ] daquy se foy el Rey ha huma pequena vila que se chama sam germão
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
175
quatro ou çimquo legoas de parjs onde tem grandes bosques de muyta caça e aqui veo hum primo com Jrmão do comdestabre que se chama monSenhor de fusosa este he [h]o que trouxe por piloto a Joam afomso framçes e me dise com grande maguoa que estaua emtreuado de gota e que lhe pareçia que seria morto e que perdera hum bom companheiro nele este monsenhor de fusosa [g]eralmemte se dizia que tinha [m]ajs de C mjll escudos aujdos de bona E [?] lhe deuia parte este me come[teo] que me farja gramde partido e auamtagems como de feito fazia que fose / [fo 5 ro ] em huma armada que ele e outros tinham feita e estaua prestes pera partir com ho primeiro tempo em huma baja que se chama habradigraça que <e> junto da foz de Ruam, omde ho [el R]ey mamdou estar d asento e ho fez vyalmjrante per comparaçam per do comdestabre este Janeiro pasado fez hum ano e tirou ho ofiçio ao outro que era feitura do almjramte e asy tirou a gouernaçam de borgonha ao almjrante que era cousa muj homrada e ha deu ha hum Jrmão do cardeal de loreyna que se chama monsenhor de gujsa e ho comdestabre achite cala ho [?] destrue pouco a pouco e ha todas suas cousas segundo [s]e Roge [sic] na corte e amtes deste momsenhor de fus[o]sa ser vialmjramte me dise como d armada em que me falara eram tres naos suas ha huma de 320 tonees e outra de 180 e ha outra de 90 ou 100 e outras duas de mercadores seus amjgos de 200 tones cada huma armadas todas muj bem com toda ho neçesarjo que compria e que nom agardauam se não tempo que se eu qujsese que lhe [da]rja gram prazer açeitar d ir por capitam na grande e ele farja que todos me obedeçesem e me darja mjl escudos de partido e que mamdarja logo deter as nãos e que ele em pessoa Jria comjguo e me meteria de pose da nao e majs que senpre ho terja por amjgo eu lhe Respomdi que eu uyvia com el Rey e que tinha dele gages que mal parecerja fazer cousa sem sua licemça e ele me tornou que ho [co]mdestabre era seu paremte que loguo auerja a licemça eu lhe dise que ajnda que a ouvese eu nom Jrja porque hya atras d el Rey de portugal e a primeira cousa que eu dysera a el Rey quamdo lhe dise que ho vinha a serujr foy que nom tocarja nas terras d el Rey de portugal por ser meu Rey e Senhor natural e que numca deus qujsese nem tal mamdase que eu peleiase comtra suas Jemtes porque eram meus Jrmãoos naturãees e que el Rey de framça nom tinha [guerr]a com ele mas amtes eram grandes amjgos e ele me tornou n[om] força nom força nom força e todauja falou ha el Rey e ao comdestabre e el Rey lhe dise nam nam que eu ho quero pera mjm e majs dise ho comdestabre que eu nom auja de serujr se nom em tempo de guerra que asy mo tinha el Rey prometido e damtes me tinha dito que as naos aujam d ir direitas a costa da malageta onde tomarjam toda ha mais carga que pudesem e dahy Jrem correndo ha costa ate darem no Rio da vol[ta] e nele tomarem todo ho Resgate [que] pudesem E day na volta do brasyl acabar de carregar de t[udo] e esta uja he ha que trazem os majs por pratica e quando lhe vi falar no Rio da volta asy ho Senhor deus me salue e ajude que ho samge se me Reuolueo e / [fo 5 vo ] disymuley com ele e lhe pergumtey que quem era ho piloto que tinha pera Jr e que se fora Ja la outra vez e ele dise que
www.lusosofia.net
176
Manuel Alberto Carvalho Vicente
João Fernandes Pacheco avertit D. João III que ce monseigneur “ de Fusosa ”, ainsi que d’autres personnages, ont essayé de convaincre le roi de France de les autoriser à construire un fort sur l’île de Saint-Laurent mais que ce dernier ne leur accorda pas la permission. Selon ce parti ou groupe de pression au sein de la Cour française, le roi portugais ne développait aucun intérêt pour l’île de Saint-Laurent car il n’y avait encore bâti aucune forteresse et, toujours selon ce groupe, les Portugais se trouvant en Inde ne voulaient pas aller sur l’île de Saint-Laurent. D’après João Fernandes Pacheco, le roi français lui demanda son avis à propos de ce sujet. Cette attitude envers ce portugais et la recherche d’un avis plus éclairé peut démontrer, il nous semble, le désir du souverain de faire perdurer la bonne entente entre les deux monarques. Et, devant monseigneur “ de Fusosa ”, Lagarto explique que le Portugal avait déjà édifié un fort sur l’île et qu’il valait mieux que les Français s’abstiennent d’en construire un à eux, cela pouvant être mal interprété. Enfin, Lagarto termine en transposant l’idée et l’intention de monseigneur “ de Fusosa ” et ses amis : ce fort pouvait constituer un lieu stratégique pour les Français et un endroit où ils pourraient réparer leurs navires, entreposer leurs marchandises et constituer un lieu de départ vers Ceylan ainsi que vers d’autres régions91 . nam se[y] que hyam apalpar se poderjam entrar demtro eu lhe dise que ho nom fizese que tinha muytos baixos e que vossa alteza sempre tinha la armada e no que puder ter ajuda que foy com medo de aujsar ao embaixador e loguo busquey maneyra como lhe faley e lho dise pera que lhe espreuese e ho Joam afomso framçes foy que lho dise do Rio as apalpadelas„ :. Source : “ Carta de João Fernandes. . . :. Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 4 vo - 5 vo (nous publions ce document dans l’annexe VII). 91 “ [. . . ] este monsenhor de fusosa e ho vialmjramte primeyro e outros trabalharam bem por aver licemça d el Rey pera fazerem na Jlha de sam Louremço hum castelo forte pera terem nele muyta Jemte e el Rey nom lhe qujs comçeder e chegaram se tamtos sobre este negoçio ao pedir a el Rey que estaua sobre mesa que ho tirauam de seu syso vio se el Rey tam afadigado deles e tam emportunado que lhes dise que me chamasem e loguo me chamaram e el Rey me pergumtou que se tinha vossa alteza naquela Jlha forteleza e eu dise que sy tinha e sempre tiuera este vialmjramte era o
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
177
que majs o maçaua por yso e os outros muj bem que ho ajudauam e me dise diante d el Rey que saluo mjnha graça e eu lhe torney mas salua la vostra porque ho que digo he verdade porque ho vy e el Rey lhes dise vedes que vos diguo eu e daly em diamte nom me olhaua de bom olho e nesta mesa era ho almjrante e bisconde de diepa e o bisconde de Ruam que se chama afomso de seujlha e estoutros ya ditos e Ja auya djas que ho monsenhor de fusosa e ho vyalmjramte primeyro que me tocauam na materja e como os emtemdy senpre lhes dezia muyto mal da Jlha e que nom era cousa pera cometerem per muytos Respeytos e huum gemtil homem que me tornou a Repricar na materja paremte do monsenhor de fusosa eu lhe dise como era muyto mal acomselhado em falar nela porque era muyto ma cousa e nom era se nom mortes de Jemtes e que nela nom auja cousa [alg]huma que quem tal lh acomselhara sabia muyto pouco e ele menos se tal e[m]presa tomase e este lho foy dizer e ele se veo a mjm hum pouco hapaxonado dizendo me que por que dizia aqujlo que ele sabia bem o que dizia e fazia e que quem lho acomselhara ho emtemdia mjlhor que eu e eu lhe torney saluo vosa graça e ele me dise porque, que nela nom ha proueyto algum quem la for quiçãees nom tornara mays ha framça e ele dise porque eu disimuley e dise porque tem muytos baixos e porque el Rey de portugal nom sera comtemte que njmgem emtre em suas terras ele me tornou nom força nom força, emtam lhe pergumtey que era o que querja da Jlha e pera que querja fazer cast[e]llo em terra alhea e sem terem diso proueito e ele me Respomdeo que ya [me] disera que ho castelo que querjam fazer n[om] era se nom pera tratarem dali pera todas partes e pera Jrem ha tropobana [sic] e omde majs proueito podesem fazer e terem nesta Jlha Repairo e seu almazem pera / [fo 6 ro ] daly mandarem suas nãos e tornarem com seus Retornos, como huma feitorja ordenada e diziam a el Rey que vossa alteza nom tinha nada nesta Jlha nem s aproueitaua dela nem pessoa de seu Reino nem na qujrja e Js[to] traziam tam determjnado como se foram pera sua casa e fazemda e ho Senhor deus que nom qujs nem lhe aprouue nem aprazera deu lhes tanto em que cujdar que [eu] çertifico ha vossa alteza que me parçe [sic] que ya nom lembra a nenhum deles porque alem de lhe el Rey nom dar liçemça ho vialmjrel vio se sem ho oficyo e sem seu valedor que lhe çertefico que andaua tam triste e tam disfauoreçido que pareçia homem morto e dantes pareçia que todo ho mumdo viuja com ele e ho almjrante que a este e outros fauoreçia esta bem deRibado ha dias que nom pareçe na corte nem outros muytos de sua valia e asy ho monsenhor de fusosa com h[o] ofiçio que ouue de vialmjrel tem tamto em que emt[emder] em outros negoçios que lhe el Rey mandou que sam de grande Jmportamçia que fizese em a ujla de abra de graça onde ho mamdou Resydir, asy que ho Senhor deus lh[e]s deu em que cujdar e ele me perdoe majs lhes qusera [sic] ver pelos deserujços que faziam ha vossa alteza e por suas vomtades tam danadas pera ho deserujr ”. Source : “Carta de João Fernandes. . . : Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Documento 37, fo 5 vo - 6 ro (nous publions ce document dans l’annexe VII).
www.lusosofia.net
178
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Ces renseignements de João Fernandes Pacheco sont confirmés par une lettre de Rui Fernandes de Almada, diplômât portugais à la cour française, et qui, le 27 novembre 1540, informe le roi D. João III qu’il croit qu’une armée française partira vers l’île de Saint-Laurent afin de la conquérir et y bâtir une fortification, car les Français croyaient qui les Portugais ne démontraient pas un intérêt réel de coloniser cette région. Almada conseille le Roi D. João III à bâtir un fort, le plus vite possible, dans l’île afin qu’il puisse dire à la cour française qui les Portugais étaient déjà établis dans la région92 . Malgré le fait qu’il existe toujours à la Cour française des individus qui maintiennent vivante la possibilité des Français établirent des relations commerciales dans l’Estado da Índia, comme nous l’avons vu dans l’épisode raconté par João Fernandes Pacheco, plusieurs facteurs entraînent la diminuition des ces intentions93 , il va falloir attendre 92
“ [. . . ] Item eu tenho sabydo d allgus como destas nãos que se armão allguas hão de Jr a Jlha de sam louremço e querem Jr tomar terra e fazerem se fortes e que este he o emtemto d allguns Jsto por muyto Certo polo quall me pareçe que vos alteza deue de mamdar a Jlha de sam Louremço allgua Jemte e fazerem allgua fortaleza pera poder alleguar depois que não estaua sem abytaçam e outro tamto no Ryo de benym / [fo 4 vo ] porque elles tyrão a esta pymenta e dizem que ha achão mjlhor que a que vem da Jmdia e portamto vos allteza mamde prover com tempo e mamde fazer fortalleza ou allgua casynha de maneyra que posa dizer que tynha abytaçam primeyro que elles porque elles fumdão se que em muytas destas teras vos alteza não tem maes que os seus terem nas vystas hua vez Com os olhos e que pasão per hy sem nas abytarem e sem se serujrem dellas e portamto que elles as podem abytar e serujr se dellas e não ha Remedyo Cadrar lhe outra Rezão e portamto mamde vos allteza prouer como for maes seu serujço e com tempo ”. Source : “ Carta de Rui Fernandes de Almada a D. João III ”, Melun, 27.11.1540). Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 68, Documento 90, fo 4 - 4 vo (nous publions ce document dans l’annexe VI). Cette lettre de Rui Fernandes de Almada fut déjà publiée par M. do R. Barata mais avec certains imprécisions, raison par laquelle nous presentons notre retranscription (cf. Maria do Rosário de Sampaio Themudo Barata, Rui Fernandes de Almada. Diplomata Português do Século XVI, Lisbonne, Instituto de Alta Cultura, 1971, p. 327). 93 Parmi ces facteurs, nous citons : la possibilité d’un accord entre la France et l’empire ottoman qui ouvrait à nouveau la porte de la route des épices via la Méditerranée, et bien sûr, la conscience qu’une telle aventure en Inde ne pouvait exister
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
179
presque une centaine d’années pour que la France renouvelle son intérêt pour l’île de Saint-Laurent.
3. L’évangélisation de l’Île de Saint-Laurent En tenant compte des récits fabuleux décrivant les richesses de l’île de Saint-Laurent, le roi D. Manuel pense que l’île pourrait devenir une “ nouvelle Inde ”. Dans l’ordonnance (regimento) qu’il donne à Diogo Lopes de Sequeira en février 1508, il demande à ce capitaine-major d’explorer l’île, de l’informer de ses richesses ainsi que de la religion et des usages et coutumes de ses habitants94 . En août de la même année, Diogo Lopes de Sequeira écrit à D. Manuel pour l’informer que la conversion des Maures de cette île au Christianisme lui semble facile95 . Pourtant, nous n’avons trouvé aucun document qui prouve que D. Manuel ait envoyé des missionnaires pour évangéliser l’île. qu’avec un appui direct du royaume français et cela, pour des raisons économiques, logistiques et diplomatiques (cf. A. M. Pereira Ferreira, Problemas marítimos. . . , p. 172-173). 94 “ [. . . ] em todas as terras em que chegardes perguntarees por christãos, ou se ha hy nouas delles, e asy por todas as cousas do trauto, e achando christaãos os agasalharees e farees toda homra e boom trauto, e esforçarees na fee, dandolhe esperança que muy cedo noso senhor ordenara de serem postos em liberdade, e o seruirem com inteiro conhecimento e obras de verdadeiros e fiees christãos, e com mais be˜es esprituaes e temporaes, dizendolhes nosos descobrimentos e noso grande cuidado delles, com zeello e tençam de mayor emxallçamento e acrecentamento de nosa santa fee catolica, e dizendolhe as fortallezas que temos na Imdia e nas outras partes, e como a ellas cada anno emviamos nosas armadas de muytas naaos e gemtes, e esforçandoos quanto possiuell vos for com pallauras e obras, e que tanto que a nos chegardes nos emviaremos as ditas terras nosas armadas e gemtes pera hy asemtarem, asy como nas outras partes da Imdia o fazeemos. : Manuel Ier , “ Regimento dado a Diogo Lopes de Sequeira. . . ”, R. A. de Bulhão Pato (sous la direction de), Cartas. . . , II, p. 415. 95 “ [. . . ] e crem e˜ mafomede e a sua crenca he tam pouca que me parece que com quallquer benefyçio outro os converteriã a ffe de Cristo sam om˜es de boas condicões
www.lusosofia.net
180
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Il est probable que parmi les nefs portugaises qui abordent l’île de Saint-Laurent pendant les premières décennies du XVIe siècle, quelques unes aient à bord un ou plusieurs prêtres mais cela ne permet pas de dire que la Couronne portugaise ait eu l’intention d’évangéliser cette île. À ce propos, le prêtre Álvaro Penteado écrit, vers 1511, une lettre à D. Manuel où il l’informe qu’il a fait partie de l’expédition de João Serrão qui s’est rendue sur l’île de Saint-Laurent96 . Il n’est fait aucune mention d’une éventuelle mission d’évangélisation ; d’ailleurs cette même lettre ne livre aucune information à propos de cette île. Elle dit simplement que cet homme de Dieu s’est joint à l’expédition car il n’y avait aucun prêtre à bord et jugeait mieux servir Dieu et cela, même sans en avoir reçu de salaire tout au long de ce voyage. Il nous semble, d’après ce témoignage, que ce prêtre a surtout aidé spirituellement les marins et l’équipage de la flotte de João Serrão. Il n’est d’ailleurs pas resté sur l’île de Saint-Laurent et a accompagné João Serrão jusqu’en Inde. Ce n’est qu’en 1541 que l’on trouve une nouvelle référence ayant trait au domaine religieux en rapport avec l’île de Saint-Laurent. Cette référence est faite par les majordomes de la confrérie de Santa Fé97 de nã t˜e senã hua molher e erdam os filhos ” (nous citons à partir de R. B. Smith, Diogo Lopes de Sequeira. . . , p. 33-34). 96 “ Christianisymo Rey, Allvaro Penteado, sacerdote de misa, faço saber a Vosa Allteza em como eu vim em as naos com Joam Sarram que pera ilha de Sam Lourenço vinham, e não traziam sacerdote, e eu vim em ellas, sem solldo, por me pareçer que a Deus em isto servia, e vieram ter a Indea, semdo Afonso de Albuquerque voso governador em Mallaqua, e vigairo-gerall em estas partes per Vosa Allteza Joham Fernandez, que Deus tem, e estamdo Goa cerquada, e nom temdo em ella mais de hum sacerdote, me mandou do modo e maneira que eu vinha de Purtugall que fose ajudar aquelle padre administrar os sacramentos, e estive tres annos em a dita cidade : “ Carta do Padre Álvaro Penteado a El-Rei ” (Lisbonne, IAN/TT : Núcleo Antigo 876, documento no 164). Document sans date mais l’auteur affirme qu’au moment qu’il écrivait cette lettre Lopo Soares gouvernait l’Estado da Índia ; ce dernier gouverna l’Estado da Índia entre le 16 décembre 1515 et 1518. Nous citons cette lettre à partir de : A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação para a História. . . , vol. 3, p. 543-544. 97 Confrérie connue aussi sous les noms de Conversão à Fé ou Convertidos à Fé.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
181
Goa, qui décident en 1541 de fonder dans cette ville un collège où seraient formés de jeunes natifs, de plus de 13 ans, qui seraient ordonnés prêtres. Dans ce collège pourraient être instruits des jeunes de plusieurs origines, y compris des jeunes provenant, par exemple, de Sofala, du Mozambique et de l’île de Saint-Laurent98 . L’idée était de les former À ce propos, voir : “ Estatutos da Confraria da Conversão à Fé (Goa, 25 de Julho de 1541) ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação para a História. . . , vol. 3, p. 4. 98 “ Mas vendo os mordomos desta confraria como seu remedio não se estendia a mais que à ilha de Goa e suas vesinhas, considerando que as mesmas necessidades avia em Ceilão, Malaca e Maluco, por não aver nestas partes e nas outras sogeitas ao estado sufficiente numero de sacerdotes que podessem admenistrar os sacramentos aos novamente convertidos e se occupacem na converção dos infieis a nossa santa fé, ordenarão que o meo singular pera socorrer a estas necessidades era instetuir algum collegio semelhante ao que tinha feito na fortaleza de Ternate o capitão Antonio Galvam com grande proveito espiritual dos malucos, no qual collegio se criassem alguns moços de diverças nações, convem a saber, canarás, paravás, malaios, malucos, chins, bengalas, chingalas, pegus, de Siam, guzarates abexins, cafres de Sofala e Moçambique e da ilha de São Lourenço e de outras partes em que se podesse fazer fruito, e que todos fossem de treze annos pera riba, dos quais tivessem cuidado dous relligiosos, dos quaes gramatica, casos de consciencia e sobretudo bons costumes e os mistérios de nossa santa fe declarando-os conforme a capacidade de cada hum, e que nestas armas espirituaes fossem tão destros que quando fossem ordenados sacerdotes, as pudessem logo exerceitar, e aprendessem juntamente com dilligencia os ritos e cerimonias ecclesiasticas pera que quando fossem enviados às suas terras podessem enssinar a seus naturaes o que entre nós aprenderão ; e porque esta obra requeria braço mais poderoso que o da confraria acordarão os mordomos que dessem conta desta sua determinação ao governador dom Estevão de Gama quando embora tornasse do Estreito, e o doutor Fernão Rodriguez de Castelo Branco que en seu lugar governava, applicou pera esta obra a renda dos pagodes desta ilha, que rendião duas mil tangas brancas, que são seiscentos xerafines, os quaes repartio desta maneira : trezentos xerafins pera sostentação de trinta collegiais, e o restante se gastasse no repairo de algumas ermidas e novo edificio do collegio. Tambem derão conta ao Bispo, o qual approvou esta obra tão santa e deu licença pera que se edificasse o collegio junto da igreja de Nossa Senhora da Luz, onde a confraria estava situada e na qual os collegiaes officiassem os divinos officios. : “ Estatutos da Confraria da Conversão à Fé (Goa, 25 de Julho de 1541) ”, A. da Silva Rego (sous la direction de), Documentação para a História. . . , vol. 3, p. 8-9, note 6.
www.lusosofia.net
182
Manuel Alberto Carvalho Vicente
et de les renvoyer dans leurs régions d’origine afin d’évangéliser leur compatriotes. Cette idée de fonder un collège a surgi car les majordomes ont constaté que le nombre de prêtres catholiques européens n’était pas suffisant pour l’immense travail d’évangélisation à réaliser en Orient. Il était nécessaire d’utiliser ces natifs, qui ne devaient pas être trop jeunes car il était essentiel pour l’accomplissement de ces objectifs que ces jeunes maîtrisent déjà leur propre langue. Selon le règlement du collège du 27 juin 1546, entre 6 et 8 jeunes originaires de Sofala, Mozambique et de l’île de Saint-Laurent pourraient y être instruits99 . Un premier appel à l’évangélisation de l’île de Saint-Laurent est fait par le père Henrique Henriques quand il écrit une lettre aux pères et frères jésuites du collège de Jésus à Coimbra où il décrit son voyage de Lisbonne vers Goa. Dans cette lettre, écrite à Goa et datée du 12 novembre 1546, le père Henrique Henriques essaye de convaincre ces 99
“ Item. Nam se tomará da gente da terra pera ho dito colegio senão ho numero seguimte que parece que basta e o mais seria deshordem, scilicet : dos canaris, por ser esta casa ffumdada nesta terra e aver muitas yrmydas omde podem servir de vigairos e benefficiados, averá até dez moços. Item. De malavares podera aver na casa até seis moços sofficientes, de bons emgen[h]os pera letrados, porque no collegio de Ffrey Vicente em Cranganor e outros lugares há muitos desta nação que se imsynam ; e dos canarás averá outros seis moços ; e dos totocurins de Choromandel outros seys ; e dos malayos daquella parte de Malaca outros seys. Item de Maluco outros seis ; item dos chyns outros seys, avidos por quallquer boa via ; item dos de Bengala outros seys ; e dos de Peguu outros seys ; e dos ssiões ; seis ; e dos guzarates seis ; e dos abixins té oito ; e dos caffres de Çoffala e Moçanbique, ilha de São Louremço, de seis té oito ; e asy de outras nações destas partes, onde parecer necessairo e que podem ffazer fruito, se tomarão até os ditos seis. E os que se asy tomarem das ditas nações serão de treze annos pera riba até até quinze annos, e mais não, nem de menos de té XIII, porque desta idade pera riba parece que não poderão perder a linguagem como farão semdo de menos ydade : porque a sustancia primcipal pera ho ffruito desta samta obra que se espera que estes ffação, comsyste muito em não perderem a linguagem pera com ella imsynarem em suas terras e pregarem nosa samta ffé. ” : “ Constitutiones Collegii S. Pauli. Goae erecti, [a maioribus domus elaboratae], Goae 27 Iunii 1546 ”, J. Wicki (sous la direction de), Documenta Indica, vol. I (1540-1549), Rome, Monumenta Historica Societatis Iesu,1948, p. 119-121.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
183
religieux de le suivre dans la vie de missionnaire et informe ses confrères qu’il s’est arrêté sur l’île du Mozambique avant d’arriver à Goa le 17 septembre 1546. C’est sur l’île du Mozambique qu’il apprend que les habitants de l’île de Saint-Laurent recevraient facilement la foi chrétienne mais que pour cela il faudrait y envoyer des missionnaires. C’est encore sur l’île du Mozambique qu’il rencontra un homme honorable qui lui raconta qu’il avait déjà été sur l’île de Saint-Laurent et qu’il s’y était entretenu avec le roi de l’île. Lors de cet entretien, où fut abordée la question de la foi chrétienne, le roi l’invita à revenir dans son royaume pour y instruire ses cinq fils dans un lieu écarté et préparé à cet effet. À ses fils se joindraient d’autres jeunes gens100 .
100
“ Quem pudesse, Irmãos meus, manifestar-vos a estrema necessidade que cá ay por todas estas partes de servos de Deus! Certamente que chorarieys e chorariam todos aquelles que alguma cousa zelam a honra do Senhor. Quem não chorará ver que muytos se converteriam à fee, e não aver quem lhes pregue, quem os ensine e quem lhe dee boom exemplo? Em Moçambique me contaram de certo que na ilha de São Lourenço receberiam a fee muito azinha, se ouvesse operarios, e huum homem dino de fee me dixe, que, vindo assi à pratica com o rey daquella terra, lhe dixera o dito rey : “ Tornay-vos cá e mandarey fazer alguum lugar apartado, aonde emsinareys cinco filhos que tenho ; virão tambem outros moços e estaram assi apartados pera que melhor aprendam o que lhe ensinardes ”. Que direys a isto, Irmãos meus? Os homens que veem à India, veem por levar dinheiro pera Portugal e não pera converter almas, immo impediunt com seu mao exemplo o fruyto que se cá pode fazer. Encomenday-o muito a Nosso Senhor. Em Socotorá tambem (me dixeram) que se converteriam facilmente e, sendo gentios, como são, teem nome de christãos e de christãas. Aquela ilha de São Lourenço dizem ser de trezentas legoas. Por amor de Deus vos peço, Irmãos, que a quantos virdes idoneos inciteys que venham servir ao Senhor aa India e que não deixem perecer tantas milhares de almas tam caramente compradas. : “ Carta do Padre Anrique Anriquez aos Padres e Irmãos em Christo no colegio de Jesus, em Coimbra (Goa, 12 de Novembro de 1546) ”, J. Wicki (sous la direction de), Documenta. . . , vol. I, p. 151-152. Sur les premières incursions jésuites dans la côte oriental africaine, voir : A. da Silva, Mentalidade Missiológica dos Jesuítas em Moçambique antes de 1759. Esboço ideológico a partir do núcleo documental, Lisbonne, Junta de Investigações do Ultramar, 1967, vol. 1, p. 36-43.
www.lusosofia.net
184
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Quelques années plus tard, le 8 août 1555, le père Melchior Carneiro écrit une lettre au père Diogo Mirão, le Supérieur Provincial des Jésuites au Portugal. Dans cette lettre, Melchior Carneiro mentionne qu’il avait rencontré sur l’île du Mozambique un homme riche et honorable qui serait allé il y a très peu de temps dans une région de l’île de Saint-Laurent où vivaient des gens qu’on disait être d’origine chinoise. Selon le père Melchior Carneiro, cet homme honorable et riche101 l’assura du succès de l’entreprise si quelques Jésuites allaient dans cette région de l’île de Saint-Laurent, le succès était garanti car les habitants y étaient doux et peu instruits dans la “ loi de Mahomet ” qu’ils ne pratiquaient pas102 . Cette appreciation est semblable à celle faite en 1508 par Diogo Lopes Sequeira103 et est reprise par le gentilhomme João Pereira Dan101 À notre avis, il est probable que cet homme honorable et riche soit le même homme qui avait été invité à instruire les fils du roi au Christianisme. 102 “ Hallé aquí un honbre honrrado y de buen entendimiento y riquo que no a mucho tiempo que vino de la isla de Santo Lourenço, de una cierta parte della, adonde ay jente blanca, de la generación, según dizen, de los chinas. Este me certificó que se alli fuese gente de la nuestra Compañía, que se haría mucho fructo por ser la gente bien acondicionada y mansa ; e aunque tiene un olor de la lei de Mahoma, no la guardan, porque también no son en ella tan istructos que la entiendan : “ Carta que o Padre Melchior Carneiro enviou ao Padre Diogo Mirão (Moçambique, 8 de Agosto de 1555) ”, J. Wicki (sous la direction de), Documenta. . . , vol. III (1553-1557), Rome, Monumenta Historica Societatis Iesu, 1954, p. 281. 103 “ Ces mêmes hommes de Turubaya sont plus blancs que ceux de toute la terre [ferme] et les femmes sont très blanches ; [ces gens] disent être venus d’un autre pays pour s’établir ici et ils sont restés dans cette caste, dans cette terre où il y aurait des livres mauresques enluminés d’or, mais que personne ne sait lire ainsi qu’un grand livre d’inventaire de toutes les choses qui peuvent y exister ainsi que des gens qui ont peuplé ce lieu ; je n’ai appris l’existence de celui-ci qu’après mon départ. Il y a quelques porcelaines et quatre ou cinq chaînes de petites perles qui datent de la même époque. Ils croient en Mahomet mais leur croyance est si faible qu’il me semble qu’avec quelque autre [enseignement] préférable on les convertirait au Christ. ” : “ [. . . ] os quaes mesmo om˜es de turubaya sam mays brancos que de toda a terra e as molheres sam muito brancas e diz˜e que vierã doutra tera pouoar aly e ficarã desta casta na quall tera a hy lyuros mouryscos e˜ lumynados douro e nã (a) hy qu˜e nos sayba ller e tambem hu lyuro grande de tombo de todalas cousas que pode
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
185
tas. Dans son avis au roi sur les routes maritimes de la Carreira da Índia de 1556, en parlant de l’île de Saint-Laurent et de la possibilité d’y bâtir une forteresse d’appui aux flottes portugaises qui font le voyage Lisbonne-Goa/Goa-Lisbonne, João Pereira Dantas soutient que l’évangélisation de l’île serait aisée car ses habitants étaient isolés du monde et leur islamisation était si faible que cela ne constituerait pas un obstacle à la conversion au Christianisme des peuples de cette île104 . D’après la lettre du père Melchior, l’homme riche lui raconta : a) que lui et sa femme séjournèrent dans cette région de l’île de Saint-Laurent et y amenèrent des images saintes ; b) que beaucoup de gens de cette même région suivaient ce qu’il leur disait et voulaient apprendre des prières ; c) que sa femme instruisit dans la foi chrétienne beaucoup de femmes de cette même région et leur donna des noms chaver e de quem pouou ysto do quall eu nõ soube senã depois de partido e alguas porçolanas que ficarã do mesmo tenpo e quatro ou cynquo fios dalgoufar que fycarã do mesmo tempo e crem e˜ mafomede e a sua crenca he tam pouca que me parece que com quallquer benefyçio outro os converteriã a ffe de Cristo ” (nous citons à partir de R. B. Smith, Diogo Lopes de Sequeira. . . , p. 33-34). 104 “ Seguircehia mais de proveito, que como se usarsse hir tratar a esta Ilha em sertos tempos cada anno, e em serto lugar poderia acodir aquella parte a gente portuguesa [que] ou ella deve haver de algumas naos que aly se perderão, e desta maneira se cobrirão estes homens e alguns outros se pello tempo adiante se perdessem o que tudo seria serviço de Deus e muito mais o será notificar aquelas partes da costa de boa esperança e são Lourenço o seu santo nome e insinar a sua Santa fee e palavra onde paresse que faxilmente o receberão por serem aquelas humas partes estremas do mundo que ainda não estão de todo infiçionadas nem corruptas da ceita de mafamede, e não tenho por inconveniente a poder isto ser assy o que aconteçeo naquella costa ao [32] V. Rey Dom Francisco dalmeida, e a outros, porque por ventura ouve da nossa parte tanta sem razão que bastou a gerar os tais escândalos porque com a gente dalgumas outras naos converçarão e tratarão amigavelmente e assy creio o farão com todos tendo aly fortaleza e tratando os bem e recebendo elles proveito com o trato que com elles se há de ter e entendendo que tratamos e converçamos com gentes tão propinças da sua nação como são os de Moçambique, e Cofala, com o tempo se farão tão domésticos, manços e passificos como estoutros e tratarão e trarão os mantimentos necessários como nestoutras partes fazem. ” (J. Pereira Dantas, Apontamtos q fez. . . ; nous citons à partir de M. E. Madeira H. Santos, O Carácter. . . , p. 31-32).
www.lusosofia.net
186
Manuel Alberto Carvalho Vicente
rétiens ; d) qu’il mettrait à la disposition des Jésuites une embarcation afin qu’ils puissent faire le voyage vers cette région et qu’il financerait aussi cette “ sainte entreprise ” sous une condition : qu’aucun autre Portugais ne s’installe dans cette même région de l’île de Saint-Laurent pendant quatre ans. Le père Melchior déclare encore à son supérieur, le père Diogo Mirão, que, malgré le fait que cet homme riche ait des intérêts dans cette entreprise, il convenait de rappeler que c’était un homme honorable, respecté et aimé des gens de la région et que cela faciliterait l’entrée des Jésuites dans ce pays ainsi que leur travail d’évangélisation105 . La lettre écrite par le père Baltasar Dias est similaire. Il invite ses confrères Jésuites du Portugal à le suivre dans la vie missionnaire. Dans sa lettre écrite à Malacca et datée du 19 novembre 1556, il fait référence à la longueur des côtes de la Chine, du Japon et de l’île de Saint-Laurent afin d’encourager ses confrères à aller évangéliser ces pays et bien d’autres106 . 105
“ Fué este hombre allá con su mujer y llevó ymágines, y dixome que muchos dellos seguían lo que les dizia y querían saber dél las oraciones ; y su mujer enseñó muchas mujeres y les puso nonbres conformes a los nuestros. Y díxome que él daría enbarcación y haria el gasto por se hallar en tan sancta enpresa, con tanto que desdedel día que él par’allá partiese a 4 años no fuese allá otro portugués. Este honbre tiene buena fama en esta tierra e mucho mayor antre los gentiles destas partes, porque lo tienen en mucha cuenta y, según dizen, él es el que hizo las pazes antre los ynfieles destas partes con los cristianos. Y pu[e]sto que este, por ventura, pretienda en esta ida algún interese suio, el crédito que tiene podría ser grande medio para se hazer fructo o tener entrada en la tierra. Se así lo despusiere la sancta obediencia, de buena voluntad tomara esta enpresa todo el tienpo que avemos de gastar en la India, antes de aver oportunidad para enbarcar para el Preste Joan : “ Carta que o Padre Melchior Carneiro enviou ao Padre Diogo Mirão (Moçambique, 8 de Agosto de 1555) ”, J. Wicki (sous la direction de), Documenta. . . , vol. III, p. 281-282. 106 “ Deixai letras, desemparai siencias, inhabitai essa multidão de collegios, onde há tanto tempo que vos estais criando, e vinde pregar a estes com exemplo de vida, porque mais almas se converterão pelo minimo exemplo que lhe derdes de virtude, que por toda a eloquencia e argumentos e questõis sobidas. Não digo que isto asi quá, como em todas as outras partes, não seja bom, mas antes mui necessario ;
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
187
Et, il est vrai que, en realité, bien que lentement, le panorama change. En effet, Diogo do Couto nous informe que la Couronne portugaise a ordonné en mars 1556 au vice-roi D. Pedro Mascarenhas d’envoyer à l’île de Saint-Laurent une personne digne de confiance. Celle-ci, en plus d’explorer les ports de cette île et faire la paix et le commerce avec les Princes des ports maritimes, devrait s’assurer que les habitants de l’île de Saint-Laurent étaient capables de recevoir la “ Loi du Christ ”107 . Le vice-roi D. Pedro Mascarenhas, décédé, c’est Francisco Barreto – le nouveau gouverneur de l’Estado da Índia – qui choisit Balmas que sejão as siencias acquiridas em tal tempo, que não padeção as almas que custarão o sangue de Christo tanto detrimento. Ó Irmãos, se cada dia ouvisseis dizer da China que tem 700 legoas de costa, japõis 600, São Lourenço 600, e outros muitos reinos e imperios que por quá há, que compaixão terieis não lhe poderdes valer! A Christandade dessa Europa muitas religiões tem e muitos varões de mui sancta e virtuosa vida, que podem conservar o que lá hé feito, pois há tanto numero delles por todos esses reinos da christandade. Estas partes, Charissimos, são pera vós, que se aquirem em mui breve tempo quilates de mui grande gloria e merecimentos. Oito ou nove annos há que não vejo outra cousa, senão clamarem as cartas que de quá vão que venhais, que venhais a esta tão madura e desemparada vinha colher o fruto de vossos trabalhos e gozardes dos suaves gostos da crux de Jesu ; e quando quá chegão algumas reliquias, o zelo da casa de Deus os consume e os gasta logo. Pelo amor de Jesu Christo que inclineis vossas orelhas ao clamor destas almas, pidindo continoamente ao dador de todos os bens que vos conceda, sendo sua gloria, parte destes trabalhos, porque, inda que venhais à ora undecima, dito está pelo Senhor, comesai dos derradeiros até aos primeiros. ” : “ Carta que o Padre Baltasar Diaz escreveu aos Padres e Irmãos da Companhia de Jesus de Portugal (Malaca, 19 de Novembro de 1556) ”, J. Wicki (sous la direction de), Documenta. . . , vol. III, p. 563-564. 107 “ Nestas náos provêo ElRey em muitas cousas, que lhe parecêram necessarias ao bom governo do Estado da India, e encommendou muito ao Viso-Rey, que mandasse huma pessoa de confiança a correr os pórtos da Ilha de S. Lourenço, pera ver se achavam por elles algum rasto da gente das náos Burgaleza, e Santa Cruz, que desapparecêram, vindo pera o Reyno, o anno de sincoenta e tres, porque se presumia que deran por aquella costa ; e que notassem em todos aquelles pórtos o que fosse mais accommodado pera nelle se fazer huma fortaleza ; e que assentassem pazes, e commercio com os Senhores dos pórtos de mar, e vissem se aquella gente era capaz de receber a Ley de Christo. ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iii, 6, p. 216).
www.lusosofia.net
188
Manuel Alberto Carvalho Vicente
tasar Lobo de Sousa, pour aller sur l’île de Saint-Laurent. Avant son départ de Goa, Baltasar Lobo de Sousa écrit une lettre à la reine dona Catarina dans laquelle il parle de son espoir que dans cette île “ sera construite une grande Chrétienté ”. Il promet que “ la première église qui y sera bâtie sera [placée sous le patronnage] de la Conception de Notre-Dame ” et demande à la reine l’envoi d’un “ retable de la Conception Notre-Dame pour cette église afin qu’on commence à la bâtir sous cette invocation ”. Il emmène avec lui deux prêtres franciscains108 , “ afin de commencer de suite la Chrétienté ”, car on lui a dit que les gens du pays “ ont un grand désir d’être chrétiens et si Notre Seigneur le permet, bientôt se fera une grande Chrétienté et [dans cette île] seront bâties des églises ”109 . 108
Quelques années plus tard, on trouve l’opinion d’un franciscain où il mentionne le retard de l’évangélisation de cette région. Dans son œuvre Viaggio Dell’India, le frère franciscain Giovanni Battista Lucarelli s’étonne, en 1577, que l’évangélisation des habitants de l’île de Saint-Laurent n’aie pas encore commencée malgré l’étendue de cette île, le gros nombre de gens que y habitent et que plusieurs bateaux européens passent chaque année à la proximité de cette même île, en rappelant qu’Ignace de Loyola avait déjà mentionné dans son Itinéraire comme l’évangélisation de l’île de Saint-Laurent serait très facile parce que ses habitants étaient très doux. En voici son texte : “ E perche nel suo itinerario [che] frate Martino Ignatio ha scritto nell’istessa nave, ha detto le cose che si potevano desiderar sapere, non giudicai esser necessario scriverle anch’io Diro bene come arrivassimo alla vista dell’isola di S. Lorenzo e non fu senza admiratione vedendo come e un’isola si grande e populata e passandovesi si appresso ogn’anno con tutte le nave di quella flotta, non se via sia cominciato ancora il servigio del Signore Dio, ne piantata la Santa Croce, essendo il ministri del falso Machometto si diligenti in predicar quella falsa setta [. . . ] : (“ Viaggio dell’Indie fatto per il R. P. Scalzo fra Giovanni Battista da Pesaro insieme con altri frati de Santo Francesco, quali l’anno 1577 v’andarono con l’autorita apostolica et col consenso del re chatolico ”). Nous citons ce document à partir de : A. van den Wyngaert (sous la direction de), Sinica Franciscana, vol. II. Relationes et epistolas fratrum minorum saeculi XVI et XVII, Florence, 1933, p. 87. Van den Wyngaert ajoute dans cette même page la citation de Loyola concernant l’île de Saint-Laurent : “ Toda ella es habitada de mucha jente y muy domestica, nunca se ha predicando en ella la fee de Christo y creo que si se hiziesse la recibieran facilmente ”. 109 “ E porque eu nuqua duuidey poer minha pessoa a grandes periguos por serviço de S. A. aceytey a uiagem com tenção de não deixar esta cõquista em quanto uiuer
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
189
Baltasar Lobo de Sousa part de Goa en janvier 1557 vers l’île de Saint-Laurent. Selon Diogo do Couto, certains disent que le fils de Baltasar, Diogo Lobo de Sousa, racontait qu’un roi de l’île de SaintLaurent était devenu chrétien ainsi que quelques-uns de ses sujets, mais qu’il n’y avait aucune confirmation de cet événement110 .
se ElRey nosso senhor e V. A. o ouuerem por seu seruiço que eu espero em deos e na conceyção de nossa senhora que hey de trazer mu˜y cedo esta ilha a seu seruiço e se hade fazer muyta cristandade nella e a primeyra igreya que se fizer e se edificar sera da conceyção de nossa senhora. E farmeha V. A. muy grã merçê em me mãdar hu retauollo da mesma inuocação pera ella pera que em seu nome se comece esta casa. [. . . ] Eu leuo dous padres de são francisco pera atentar loguo a cristandade porque me dizem que a gente da terra deseia muito ser christãa e prazera a nosso senhor que muy cedo se fara muita e se edificarão igreias. : (Lettre de Baltasar Lobo de Sousa à la reine Catarina, Goa, le 10 décembre 1556, Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11). Nous citons ce document à partir de : P. A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 387-388). 110 “ Alguns dizem que fizera alli hum Rey Christão com alguma gente sua, de que não temos mais certeza, que ouvillo a seu filho Diogo de Sousa, que lho contára seu pai : (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iv, 5, p. 310).
www.lusosofia.net
Conclusion Générale Nous constatons ainsi que D. João III conçoit l’île de Saint-Laurent comme île de passage et d’appui et non en tant que telle, contrairement à son père qui en 1521 avait mandé à Sebastião de Sousa la construction d’un fort sur l’île. Ce projet est d’ailleurs abandonné par D. João III en 1522 suite à sa décision de suspendre toutes les constructions de forts prévus par son père. Cette décision de suspension des projets impériaux de son père n’est pas seulement une victoire du parti qui défend le développement des intérêts commerciaux, c’est surtout le reflet de la personnalité de D. João III. Malgré certains historiens portugais qui l’ont accusé d’être un homme médiocre et incapable de gouverner, les plus récents travaux biographiques présentent une vision plus équilibrée de la personnalité de D. João III. À titre d’exemple, Paulo Drummond Braga décrit ce roi comme un homme volontairement lent dans la prise de positions et dans les changements profonds, extrêmement prudent et entièrement conscient de sa fonction de roi, jaloux de son autorité. Au cours de son long règne, il va être obligé de faire face à plusieurs situations critiques, notamment la crise financière, la menace protestante, le danger turc, les menaces françaises et anglaises à son empire et les crises dans l’Estado da Ín-
192
Manuel Alberto Carvalho Vicente
dia. La façon dont il a géré ces situations se caractérise par une grande lucidité et un profond réalisme1 . Dans une étude récente de cette période, João Paulo Oliveira e Costa rachète lui aussi le roi D. João III des critiques dont il a été l’objet. En plus des facteurs déjà énumérés, celui-ci souligne que D. João III va être à l’origine d’une profonde mutation dans la vision stratégique de l’Empire. En effet, par diverses prises de position, le roi va abandonner le projet d’une Grande Croisée contre l’Islam cher à son père et va porter au premier plan les intérêts spécifiques au royaume. Selon ce même auteur, au milieu du XVIe siècle, l’expansion portugaise reposait sur deux axes commerciaux différents et d’une même importance : l’axe oriental, qui s’articule autour des circuits marchands de l’océan Indien et de l’océan Pacifique, et l’axe occidental, tourné essentiellement vers le sud de l’océan Atlantique. Ainsi, la politique expansionniste de D. João III s’ajustait à une nouvelle conjoncture externe plus pressante, caractérisée par une augmentation considérable des zones sous influence portugaise. Aux yeux de João Paulo Oliveira e Costa, cette restructuration de l’Empire entreprise par le roi ne fut pas bien comprise de ses contemporains ; néanmoins, D. João III fut capable d’adapter l’Empire à son temps et de le préparer aux défis de l’avenir, ce qui fait de lui un gouvernant “ réussi ”2 . La personnalité de D. João III nous permet de mieux comprendre la si longue durée de discussion et de maturation dans la définition de la meilleure route vers l’Inde, des meilleures escales et, en conséquence, du rôle de l’île de Saint-Laurent dans la stratégie du roi concernant la présence portugaise en Orient3 . Ce n’est qu’en 1550 que nous pouvons réellement entrevoir une stratégie embryonnaire envers l’île de Saint-Laurent. 1
Cf. P. Drummond Braga, D. João III, Lisbonne, Hugin Editores, 2002, p. 139-146, 151-154, 171-172. 2 Cf. J. P. Oliveira e Costa, “ O Império Português em meados do século XVI ”, Anais de História de Além-Mar, 3 (2002), p. 107-117. 3 Cf. A. I. Buescu, D. João III. . . , p. 226-228.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
193
D. Afonso de Noronha devint le vice-roi de l’Estado da Índia en 1550 et, dans son regimento il reçut des ordres du roi D. João III concernant l’île de Saint-Laurent : le vice-roi devrait ordonner que trois personnes procèdent à l’exploration de cette île4 . D. Afonso de Noronha fait des plans afin d’envoyer une personne expérimenté à cette région avec des ressources financières de la Couronne et qui, après s’informer de ses potentiels économiques et financières, devrait aller à l’île de Saint-Laurent mais on ne sait pas si Gaspar Luís da Veiga a réellement accompli ce voyage5 . Dès le début des années 50, le roi D. João III affiche de grandes difficultés à gérer les affaires d’État. Il tombe souvent dans un sommeil apathique lors des réunions de travail, situation qui s’aggrave avec le temps. Déjà dix-huit mois avant son décès, qui a lieu le 11 juin 1557, il fait preuve de lassitude dans les affaires et souffre de nombreux malaises qui l’exaspèrent énormément. En réalité, c’est la reine Dona Catarina qui conduit les affaires de l’Empire, aidée du secrétaire Pero de Alcáçova Carneiro6 . De ce fait, nous ne saurons jamais lesquels des ordres donnés par D. João III dans les derniers mois de sa vie correspondent aux volontés et ambitions de ce roi ou aux intentions de la reine, qui prendra par la suite la régence du royaume pendant la minorité de D. Sebastião, son petit-fils. Nous savons cependant qu’à la fin de 1561, le vice-roi de l’Estado da Índia D. Francisco Coutinho, écrira une lettre à Lisbonne répondant aux questions d’une autre missive, disparue. Dans cette lettre de réponse, il est manifeste que la Couronne 4
“ Querendo el Rey prouer em algumas cousas que lhe parecerão necessarias ao bom gouerno do estado da India, de que era bem que aduertisse o viso Rey nouo, lhe mandou dellas huma lembrança por escrito, que forão as seguintes. Que mandasse descubrir a ilha de São Lourenço por tres pessoas, e nas primeyras náos lhe mandasse o recado que até então tiuesse disso. ”, (F. de Andrada, Crónica de D. João III. . . , quatrième partie, chapitre LXX, p. 1066). 5 “ Carta do vice-rei D. Afonso de Noronha a D. João III referindo a ordem régia de mandar proceder à descoberta da ilha de São Lourenço. Cochim, 16.1.1551 ”. IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte II, Maço 242, Documento 44, fo 13 vo (nous publions ce document dans l’annexe VIII). 6 Cf. A. I. Buescu, D. João III. . . , p. 222-223, 283.
www.lusosofia.net
194
Manuel Alberto Carvalho Vicente
portugaise, alors gouvernée par la reine Dona Catarina, maintient son intérêt dans l’exploration de la côte malgache7 . Les ordres répertoriés par Diogo de Couto et Francisco de Andrada concernant l’exploration de l’île de Saint-Laurent en 1556 sont-ils de la seule responsabilité de la reine8 ? Nous ne le saurons jamais. En portant un regard plus attentif sur ces ordres répertoriés par ces deux chroniqueurs nous nous laissons à penser que la Couronne, une fois de plus, insiste dans sa prudence. Il semble qu’elle se réserve le droit de prendre une décision sur la viabilité de la construction d’un fort sur l’île de Saint-Laurent après réception des informations provenant de ce voyage d’exploration, après leur examen et des débats au sein du Conseil d’État, ainsi que par la prise en compte de l’avis de João Pereira Dantas et, peut-être, d’autres avis qui n’ont pas survécu jusqu’à nos jours. Selon Diogo do Couto, la Couronne n’ordonne ni la construction d’un fort sur l’île de Saint-Laurent ni l’envoi de missionnaires, car ce qui l’intéresse dans cette expédition c’est, avant tout, le recueil d’informations. La personne chargée de ce voyage d’exploration devait uniquement parcourir les ports de l’île de Saint-Laurent afin de rechercher les naufragés des années 1550 et 1553 et prendre note du port le plus favorable à la construction d’un fort9 . 7
Cf. Carta de D. Francisco Coutinho a D. Sebastião, rei de Portugal (Goa, 20 de Dezembro de 1561), Lisbonne, IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 105, Documento 79. Nous citons cette lettre à partir de : J. Wicki, “ Duas cartas oficiais de Vice-Reis da Índia, escritas em 1561 e 1564 ”, Studia, 3 (1959), p. 41-68. 8 Cf. D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iii, 6, p. 216 ; F. de Andrada, Crónica. . . , quartième partie, chap. 120, p. 1228. 9 “ [. . . ] a correr os pórtos da Ilha de S. Lourenço, pera ver se achavam por elles algum rasto da gente das náos Burgaleza, e Santa Cruz, que desapparecêram, vindo pera o Reyno, o anno de sincoenta e tres, porque se presumia que deran por aquella costa ; e que notassem em todos aquelles pórtos o que fosse mais accommodado pera nelle se fazer huma fortaleza ; e que assentassem pazes, e commercio com os Senhores dos pórtos de mar, e vissem se aquella gente era capaz de receber a Ley de Christo. ” (D. de Couto, Da Ásia. . . , VII, iii, 6, p. 216). Francisco de Andrada (Crónica. . . , quartième partie, chap. 120, p. 1228) présente une version semblabe de ce texte.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
195
Il est vrai que nous n’avons ni le regimento donné par le roi ni le regimento supplémentaire fourni par le gouverneur à Baltasar Lobo de Sousa, mais il nous semble que le gouverneur n’a pas suivi l’esprit du regimento royal. En effet, la lettre écrite par Baltasar Lobo de Sousa à la reine Dona Catarina signale que le gouverneur l’avait nommé capitaine du futur fort pour la durée de six ans. En même temps, le gentilhomme rappelle à la reine que son mari avait ordonné la découverte d’une baie ou d’un port où un fort serait construit pour permettre aux nefs, venant soit du Portugal, soit d’Inde, d’hiverner. À notre avis, le plan de domination aussi bien politique (qui inclus la gouvernance de l’île de Saint-Laurent, des îles environnantes et des ports situés entre le cap de Bonne-Espérance et le cap des Corrientes), qu’économique et religieux envisagé par le gentilhomme ne faisait pas partie des intentions de la Couronne. La lettre écrite à la reine Dona Catarina par Baltasar Lobo de Sousa, nous aide à comprendre que l’objectif final du roi est d’explorer la partie est de l’île de Saint-Laurent et d’y trouver le meilleur port afin d’y bâtir un fort. Cette escale allait permettre aux navires de la Carreira da Índia de se réapprovisionner en eau, nourriture, bois de chauffage et même d’y hiverner en cas de nécessité. Il nous semble que les questions de nature politique, commerciale ou religieuse étaient secondaires.
www.lusosofia.net
DOCUMENTATION
1. INSTRUMENTS DE MÉTHODOLOGIE GUIDES D’ARCHIVES ET BIBLIOGRAPHIES ANDERSON, Gerald H., Biographical Dictionary of Christian Missions, New York, Macmillan, 1988. AZEVEDO, Pedro A. de et BAIÃO, António, O Arquivo da Torre do Tombo. Sua história, corpos que o compõem e organização. Lisbonne, Academia dos Estudos Livres, 1905 [réimpression : Lisbonne, Arquivo Nacional da Torre do Tombo, 1989]. Boletim da Filmoteca Ultramarina Portuguesa, vol. 1-50 (1954-1993), édition CD-ROM, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses / Instituto de Investigação Científica Tropical, [199-]. ENES, Ernesto, A secção ultramarina da Biblioteca Nacional, inventários, Lisbonne, Biblioteca Nacional, 1928. FARINHA, Maria do Carmo Jasmins Dias et RAMOS, Maria de Fátima Dentinho Inglês do Ó, Núcleo Antigo. Inventário, Lisbonne, Arquivos Nacionais / Torre do Tombo, 1996. FERRAZ, Maria de Lourdes E. S. de Freitas, Documentação Histórica Moçambicana. Volume 1, Lisbonne, Junta de Investigações do Ultramar, 1973. FIGUEIREDO, A. Mesquita de, Arquivo Nacional da Torre do Tombo. Roteiro Prático, Lisbonne, Arquivo da Torre do Tombo, 1922. GARCÍA MORA, Luis Miguel, Fuentes manuscritas para la Historia de Portugal. Guía de instrumentos de investigación, Madrid, Fundación Histórica Tavera, 1998. INSTITUTO DOS ARQUIVOS NACIONAIS / TORRE DO TOMBO, Guia de Fontes Portuguesas para a História da Ásia, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses / Fundação Oriente / Imprensa Nacional – Casa da Moeda,
200
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1998-1999. 2 vols. LEÃO, Francisco G. Cunha (sous la direction de), O Índico na Biblioteca da Ajuda. Catálogo da documentação manuscrita referente a Moçambique, Pérsia, Índia, Molucas e Timor, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1998. MARQUES, A. H. Oliveira et DIAS, João José Alves, Álbum de Paleografia, Lisbonne, Estampa, 1987. MATOS, Artur Teodoro de, et THOMAZ, Luís Filipe Ferreira Reis, Vinte anos de historiografia ultramarina portuguesa, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1993. MATTOSO, José ; GARCIA, M. M. Moura Machado ; FARINHA, Maria do Carmo Jasmins Dias et MARIZ, José (sous la direction de), Guia geral dos Fundos da Torre do Tombo. Vol. I : Instituições do Antigo Regime, Lisbonne, Instituto dos Arquivos Nacionais / Torre do Tombo, 1998. PESSANHA, José, “ Sumários do Corpo Cronológico ”, Anais das bibliotecas e arquivos de Portugal, I (1914-1915), p. 133-146 ; II (1916), p. 52-56. PINTO, Pedro, “ Índice dos manuscritos avulsos da Biblioteca da Faculdade de Direito da Universidade de Lisboa ” Revista da Faculdade de Direito da Universidade de Lisboa, 50, 1-2 (2009), p. 477-503. PISSURLENCAR, Panduronga S. S., Roteiro dos Arquivos da Índia Portuguesa, Bastorá (Goa), Tipografia Rangel, 1955. RYDER, A. F. C., Materials for West African History in Portuguese Archives, London, The Athlone Press, 1965. SANTOS HERNANDEZ, Ángel, Bibliografía misional, vol. III : Parte histórica, Santander, Sal Terrae, 1965. SERRÃO, Joaquim Veríssimo, Manuscritos portugueses ou referentes a Portugal da Biblioteca Nacional de Paris, Paris, Fundação Calouste Gulbenkian / Centro Cultural Português, 1969. SCHURHAMMER, Georg, Die Zeitgenössischen Quellen zur Geschichte Portugiesisch-Asiens und Seiner Nachbarländer (Ostafrika,
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
201
Abessinien, Arabien, Persien, Vorder – und Hinterindien, Malaiischer Archipel, Philippinen, China und Japan) Zur Zeit Des Hl. Franz Xaver (1538-1552), Rome, Institutum Historicum S. I., 1962. TOVAR, Conde de, Catálogo dos manuscritos portugueses ou relativos a Portugal existentes no Museu Britânico, Lisbonne, Academia das Ciências de Lisboa, 1932. VIDAGO, João, “ Anotações a uma bibliografia da Carreira da Índia ”, Studia, 18 (1966), p. 209-241.
www.lusosofia.net
202
Manuel Alberto Carvalho Vicente
1.2. DICTIONNAIRES, GLOSSAIRES, ENCYCLOPÉDIES ET ATLAS ALBUQUERQUE, Luís de et DOMINGUES, F. C., Dicionário de História dos Descobrimentos, Lisbonne, Círculo dos Leitores, 1994. CAPELLI, A., Cronologia, Cronografia e Calendario Perpetuo Dal principio dell’Era Cristiana al giorni nostri, Milan, Ulrico Hoepli, 1930 DALGADO, Monsenhor Sebastião Rodolpho, Glossário Luso-Asiático, Coimbra, Imprensa da Universidade, 1919-1921. 2 vols. LEITÃO, Humberto et LOPES, José Vicente, Dicionário da linguagem de marinha antiga e actual, 2e édition, Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos da Junta de Investigações Científicas do Ultramar, 1974. SERRÃO, Joel (sous la direction de), Dicionário de História de Portugal, Porto, Figueirinhas, 1990. 6 vols. The Times Atlas of the World, London, Times Newspapers Limited Printing House Square – J. Son Ltd, 1972.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
203
2. ARCHIVES Lisbonne, Arquivo da Filmoteca Ultramarina Portuguesa – Departamento de Ciências Humanas do Instituto de Investigação Científica Tropical Le Arquivo da Filmoteca Ultramarina Portuguesa détient les microfilmes de fonds très divers sur l’expansion portugaise. Le fond le plus important est issu de l’Arquivo Histórico do Estado da Índia, devenu à la libération de Goa (1961-1962) les Historical Archives of Goa (HAG). Ces microfilmes furent réalisés en 1951 et incluent les principales séries des HAG. Lisbonne, Instituto dos Arquivos Nacionais/Torre do Tombo Corpo Cronológico10 , Parte I, Maço 44, Doc. 61 ; Maço 66, Doc. 78. Corpo Cronológico, Parte II, Maço 106, Doc. 69 ; Maço 242, Doc. 44. Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14. Núcleo Antigo, 875. New York, Pierpoint Morgan Library Manuscript 525 (Livro de Lisuarte de Abreu, édition en fac-similé, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1992).
10
Collection de 525 liasses que contiennent 83212 documents placés par ordre chronologique et divisée en trois parties comprenant des documents de 1161 à 1696.
www.lusosofia.net
204
Manuel Alberto Carvalho Vicente
3. SOURCES MANUSCRITES ATAÍDE, D. Afonso de [Carta do vice-rei D. Afonso de Noronha a D. João III referindo a ordem régia de mandar proceder à descoberta da ilha de São Lourenço]. Cochin, le 16 janvier 1551. Source : IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte II, Maço 242, Doc. 44, fo 1 ro - 16 vo (nous publions ce document dans l’annexe VIII). JOÃO III, D., [Minuta da resposta régia à carta do Mestre Frei Tamayo]. [Lisbonne, vers 1525]. Source : IAN/TT, Núcleo Antigo, N.o 875, fo 169 vo (nous publions ce document dans l’annexe III). LAGARTO, João Fernandes, cf. PACHECO, João Fernandes. MENESES, D. Luís de, [Mandado de D. Luís de Meneses para Lançarote Fróis, feitor de Goa, entregar a João Caminha, feitor da sua armada, 20 corjas de pachorins que vieram de Baticala para a ilha de S. Lourenço]. Cochim, le 20 janvier 1523. Source : IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte II, Maço 106, Doc. 69, fo 1 ro - 1 vo (nous publions ce document dans l’annexe I). MEXIA, Afonso, [Carta de Afonso Mexia a D. João III, na qual menciona o governador ter enviado um navio à ilha de São Lourenço]. Cochin, le 15 janvier 1530. Source : IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 44, Doc. 61, fo 14 ro (nous publions ce document dans l’annexe IV). PACHECO, João Fernandes, [Carta de João Fernandes Pacheco, apelidado de Lagarto, a D. João III, na qual descreve a sua estadia na corte francesa, e os planos franceses em relação à ilha de São Lourenço]. [Seville, vers 1540-1541]. Source : IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Doc. 37, fo 1 vo - 11 ro (nous publions ce document dans l’annexe VII). PIRES, Bartolomeu, [Carta de Bartolomeu Pires, casado de Cochim, a D. João III, na qual sugere o envio de embarcações à ilha de São Lourenço para comprar escravos e os utilizar como remeiros nas www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
205
embarcações a remo]. Cochin, le 7 janvier 1540. Source : IAN/TT, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 66, Doc. 78, fo 1 ro - 4 vo (nous publions ce document dans l’annexe V). TAMAYO, Mestre Frei, [Sumário da carta do Mestre Frei Tamayo ao rei de Portugal fazendo várias recomendações sobre assuntos da Índia, incluindo a ilha de S. Lourenço]. Cochin, le 25 décembre 1523. Source : IAN/TT, Núcleo Antigo, N.o 875, fo 33 vo - 36 ro (nous publions ce document dans l’annexe II).
www.lusosofia.net
206
Manuel Alberto Carvalho Vicente
4. SOURCES IMPRIMÉES ABREU, Lisuarte de, Livro de Lisuarte de Abreu. Édition en fac-similé, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1992. ALBUQUERQUE, Afonso [Brás] de, Comentários de Afonso de Albuquerque. [1ère édition : 1557]. Édition en fac-similé de la 2ème édition de 1576. Préface de Joaquim Veríssimo Serrão, Lisbonne, Imprensa Nacional – Casa da Moeda, 1973. 2 vols. ALBUQUERQUE, Luís de (sous la direction de), Memória das Armadas que de Portugal pasaram ha Índia. Esta primeira é a com que Vasco da Gama partiu ao descobrimento dela por mandado de El rei dom manuel no segundo ano de seu reinado e no de nascimento de Cristo de 1497, Lisbonne, Academia das Ciências de Lisboa, 1979. _____, (sous la direction de), Martim Afonso de Sousa, Lisbonne, Publicações Alfa, 1989. _____, “ Cartas de ‘Serviços’ da Índia (1500-1550) ” Mare Liberum, 1 (1990), p. 309-396. ALMADA, Francisco Vaz de, Tratado do sucesso que teve a Não S. Joam Baptista, E Jornada que fez a gente que della escapou desde trinta & tres graos no cabo de Boa Esperança onde fez Naufrágio, até Sofala, vindo sempre marchando por terra, Lisbonne, Pedro Craesbeeck, 1625. ANDRADA, Francisco de, Crónica de D. João III. [1ère édition : 1613]. Édition présentée par M. Lopes de Almeida, Porto, Lello & Irmão, 1976. Armadas que partiram para a Índia (1509-1640), manuscrit de la Biblioteca Nacional de Lisbonne, Reservados, Caixa 26, no 153. Disponible sur : http ://nautarch.tamu.edu/SHIPLAB/01guifrulopes/Pguin ote-naubn2.htm [consulté le 23 décembre 2006].
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
207
BAIÃO, António, (sous la direction de), O manuscrito de “ Valentim Fernandes ”, oferecido à Academia por Joaquim Bensaúde, académico titular fundador, Lisbonne, Academia Portuguesa da História, 1940. BARROS, João de, Ásia – Dos feitos que os Portugueses fizeram no descobrimento e conquista dos mares e terras do Oriente. [1ère édition : 1552-1563]. Réédition en fac-similé de l’édition de 1778, Lisbonne, Livraria Sam Carlos, 1973. BIGGAR, H. P. (ed.), A Collection of Documents Relating to Jacques Cartier and the Sieur de Roberval, Ottawa, Public Archives of Canada, 1930. BRITO, Bernardo Gomes de, História Trágico-Marítima. [1ère édition : 1735-1736]. Édition présentée par Neves Águas, Mem Martins, Publicações Europa-América, s. d. 2 vols. CACEGAS, Luís, et SOUSA, Luís de, Terceira Parte da Historia de S. Domingos Particvlar do Reino e Conqvistas de Portvgal, Lisbonne, Domingos Carneiro, 1678. CARNEMOLLA, Stefania Elena, Fonti italiane dei secoli XV-XVII sull’espansione portoghese, Pisa, Edizioni ETS, 2000. CASTANHEDA, Fernão Lopes de, História do Descobrimento & Conquista da Índia pelos Portugueses. [1ère édition : 1551-1561]. Édition présenteé par Pedro de Azevedo [et P. M. Laranjo Coelho], Coimbra, Imprensa da Universidade, 1924-1933. 4 vols. COELHO, José Ramos (sous la direction de), Alguns documentos do Archivo Nacional da Torre do Tombo acerca das navegações e conquistas portuguezas publicados por ordem do governo de sua majestade fidelissima ao celebrar-se a commemoração quadricentenaria do descobrimento da América, Lisbonne, Imprensa Nacional, 1892. CORREIA, Gaspar, Lendas da Índia. Édition présentée par Rodrigo José de Lima Felner, Lisbonne, Academia das Ciências de Lisboa, 1858-66. 4 tomes en 8 parties. ______, Crónicas de D. Manuel e de D. João III (até 1533). Lecture, introduction, notes et index de José Pereira da Costa, Lisbonne, www.lusosofia.net
208
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Academia das Ciências de Lisboa, 1992. CORTESÃO, Jaime, (sous la direction de), Pauliceæ Lusitana Monumenta Historica, vol. I (1494-1600) Parties I-IV, Lisbonne, Real Gabinete Português de Leitura do Rio de Janeiro, 1956. COUTINHO, Lopo de Sousa, História do Cerco de Diu, Lisbonne, Biblioteca de Clássicos Portugueses, Lisbonne, 1890. COUTO, Diogo do, Da Ásia de Diogo do Couto. Dos feitos que os Portugueses fizeram no descobrimento e conquistas dos mares e terras do Oriente. Réédition en fac-similé de l’édition de 1778-1788, Lisbonne, Livraria Sam Carlos, 1973-1975. 15 vols. _____, Década Quarta da Ásia, édition présentée et annotée par M. Augusta Lima Cruz, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses / Fundação Oriente / Imprensa Nacional – Casa da Moeda, 1997. 2 vols. Crónica do Descobrimento e Conquista da Índia pelos Portugueses (Códice anónimo, Museu Britânico, Egerton 20,901). Introduction et notes de Luís de Albuquerque et lecture de Adélia Lobato, Coimbra, Agrupamento de Estudos de Cartografia Antiga / Junta de Investigações do Ultramar, 1974 (série separatas, LXXXVI). FIGUEROA, Martín Fernández de, Conquista de las indias de Persia & Arabia que fizo la armada del rey don Manuel de Portugal & delas muchas tierras : diuersas gentes : extrañas riquezas & grandes batallas que alla ouo. [1ère édition : 1512]. Réédition en fac-similé avec la traduction anglaise réalisée par James B. McKenna, A Spaniard in the Portuguese Indies, Harvard, Massachusetts, Harvard University Press, 1967. FLACOURT, Étienne de, Histoire de la Grande Isle Madagascar. è re [1 édition : 1658]. Édition présentée et annotée par Claude Allibert, Paris, INALCO / Khartala, 1995. FORD, J. D. M. (sous la direction de), Letters of John III King of Portugal 1521-1557, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, 1931. FREEMAN-GRENVILLE, G. S. P. (sous la direction de), The East www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
209
African Coast (Selected documents from the first to the earlier 19th century), Oxford, Clarendon Press, 1962. FREIRE, Anselmo Braamcamp, Emmenta da Casa da India, Lisbonne, Typographia Universal, 1907. GALVÃO, António, Tratado dos Descobrimentos, [1ère édition : 1563]. Édition présentée et annotée par le Visconde de Lagoa et E. Sanceau, Porto, Livraria Civilização, 1944 (collection “ Biblioteca Histórica – Série Ultramarina ”). GRANDIDIER, Alfred ; ROUX, Ch. ; DELHORME, Cl. ; FROIDEVAUX, H. et GRANDIDIER, Guillaume (sous la direction de), Collection des Ouvrages anciens concernant Madagascar, Paris, Comité de Madagascar, 1903-1912. 5 tomes. LEITÃO, Humberto (sous la direction de), Viagens do Reino para a Índia e da Índia para o Reino (1608-1612). Diários de navegação coligidos por D. António de Ataíde no século XVI, Lisbonne, Agência Geral do Ultramar, 1957-1958. 3 vols. _____, Dois roteiros do século XVI, de Manuel Monteiro e Gaspar Ferreira, atribuídos a João Baptista Lavanha, Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos, 1963. MATOS, Artur Teodoro de, “ Subsídios para a história da Carreira da Índia. Documentos da nau S. Pantalião (1592) ”, Boletim do Arquivo Histórico Militar, 45 (1975), p. 7-152. MOTA, Avelino Teixeira, Um manuscrito náutico seiscentista reencontrado, Lisbonne, Junta de Investigações do Ultramar, 1975 (Publicação do Centro de Estudos de Catografia Antiga, série separatas, no XCV – Secção de Lisboa). PAEZ, Simão Ferreira, As Famozas Armadas Portuguesas (1496-1650), (édition présentée par Didio Iratym Affonso da Costa), Rio de Janeiro, Ministério da Marinha, 1937. [Voici le titre original du manuscrit : Recopilação das famosas armadas que para a Índia foram desde o anno em que se principiou sua gloriosa conquista – Nomes das embarcaões, dos capitães, governadores e vice-reis, capitães mores, almirantes, e cabos que as navegaram, e sucessos que tiveram até o
www.lusosofia.net
210
Manuel Alberto Carvalho Vicente
anno de 649.] PATO, Raymundo António Bulhão de, [et MENDONÇA, Henrique Lopes de] (sous la direction de), Cartas de Affonso de Albuquerque, seguidas de documentos que as elucidam, Lisbonne, Typographia da Academia Real das Sciencias, 1884-1935. 7 tomes. PEREIRA, Gabriel (sous la direction de), Roteiros portuguezes da viagem de Lisboa á India nos seculos XVI e XVII, Lisbonne, Imprensa Nacional, 1898. PERES, Damião (sous la direction de), Viagens e naufrágios célebres dos séculos XVI, XVII e XVIII, Porto, sans éditeur, 1937-1938. 4 vols. _____, Regimentos das cazas das Indias e Mina : manuscrito inédito, Coimbra, Instituto de Estudos Históricos Dr. António de Vasconcelos, 1947. PURCHAS, Samuel, Hakluytus Posthumus or Purchas His Pilgrimes Contayning a History of the World in Sea Voyages and Lande Travelles by Englishmen and others, Vol. II, III et V, Glasgow, University Press, 1905. RADULET, Carmen M. et THOMAZ, Luís Filipe, “ Fontes italianas para a História dos Portugueses no Índico ”, Transcription, présentation, traduction et notes du Códice Riccardiano 1910 de Florence, Mare Liberum, 18-19 (1999-2000), p. 247-340. REGO, António da Silva (sous la direction de), Documentação para a História das Missões do Padroado Português do Oriente – Índia, Lisbonne, Agência Geral do Ultramar, 1946-1958. 12 vols. _____ (sous la direction de), Documentação Ultramarina Portuguesa, Lisbonne, Centro de Estudo Históricos Ultramarinos, 1960-1967. 5 vols. _____, As Gavetas da Torre do Tombo, Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos, 1961-1977. 12 vols. REGO, António da Silva, [et AXELSON, Eric A.] (sous la direction de), Documentos sobre os Portugueses em Moçambique e na África Central, 1497-1840, Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultrama-
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
211
rinos / National Archives of Rhodesia and Nyasaland [et Universidade Mondlane / Centro de Estudos de História e Cartografia Antiga do Instituto de Investigação Científica e Tropical], 1962-1989. 9 vols. Relação das Náos e Armadas da Índia com os Successos dellas que se puderam saber, para a Noticia e Instrução dos Curiozes, e Amantes da História da India (British Library, Códice Add. 20.092). Lecture et annotations de Maria Hermínia Maldonado, Coimbra, Biblioteca Geral da Universidade, 1985. RIVARA, Joaquim Heliodoro da Cunha (sous la direction de), Archivo Portuguez-Oriental [1ère édition : 1857-1876], 2ème édition, Nova Goa, Imprensa Nacional, 1992. 6 fascicules en 10 parties. SÁ, Artur Basílio de (sous la direction de), Documentação para a História das Missões do Padroado Português do Oriente. Insulíndia, vol. 5 (1580-1595), Lisbonne, Agência Geral do Ultramar, 1958. SERVICE HYDROGRAPHIQUE DE LA MARINE, Instructions nautiques, Madagascar et îles éparses, océans Indien et austral, Paris, Service Hydrographique de la Marine, 1934. SILVA, Luiz Augusto Rebello da (sous la direction de), Corpo diplomatico portuguez contendo os actos e relações politicas e diplomaticas de Portugal com as diversas potencias do mundo desde o seculo XVI até os nossos dias, Tome I, Lisbonne, Typographia da Academia Real das Sciências, 1862. SOUSA, Manuel de Faria e, Ásia Portugueza, [1ère édition : 1666-1675], Traduction de Isabel F. A. de Matos et Maria Vitória G. S. Ferreira, Porto, Livraria Civilização, 1945-1947. 6 vols. THEAL, George McCall, Records of South-Eastern Africa, [1ère édition : 1899], Vol. 4, Cape Town, Cape Town Struik, 1964. VAN DEN WYNGAERT, Anastasius (sous la direction de), Sinica Franciscana, Vol. II. Relationes et epistolas fratrum minorum saeculi XVI et XVII, Florence, Apud Collegium S. Bonaventurae, 1933. WICKI, Joseph (sous la direction de), Documenta Indica, Roma, Monumenta Historica Societatis Iesu, 1948-1988. 18 vols.
www.lusosofia.net
212
Manuel Alberto Carvalho Vicente
5. ÉTUDES : OUVRAGES GÉNÉRAUX, ÉTUDES ET ARTICLES ALBUQUERQUE, Luís de, “ Pedro Eanes ”, J. Serrão (sous la direction de), Dicionário de História de Portugal, vol. II, Lisbonne, Iniciativas Editoriais, 1971, p. 2. _____, “ Casos da expansão portuguesa. I – Aleixo de Sousa, capitão de Sofala e vedor da fazenda da Índia ”, Vértice, 380-381 (1975), p. 527-534. _____, Escalas da Carreira da Índia, Coimbra, Centro de Estudos de Cartografia Antiga, 1978. _____, “ Carreira da Índia ” Dicionário de História dos Descobrimentos Portugueses, vol. I, Lisbonne, Caminho, 1994, p. 204-209. ANDRADE, António Alberto Banha de, Mundos Novos do Mundo. Panorama da difusão, pela Europa, de notícias dos Descobrimentos Geográficos Portugueses, Lisbonne, Junta de Investigações do Ultramar, 1972. 2 vols. APARÍCIO, João Paulo et APARÍCIO, Paula Pelúcia, “ As Relações das Armadas e a Carreira da Índia : contribuições para uma análise crítica ”, Fernando Oliveira e o Seu tempo. Actas da IX Reunião Internacional de História da Náutica e da Hidrografia, Cascais, Patrimónia, 2000, p. 527-554. AUBIN, Jean, Quelques remarques sur l’étude de l’océan Indien occidental au XVI e siècle, Coimbra, Junta de Investigações do Ultramar, 1972. _____, Le Latin et l’astrolabe. Recherches sur le Portugal de la Renaissance, son expansion en Asie et les relations internationales, Lisbonne / Paris, Centre Culturel Calouste Gulbenkian – Commission nationale pour les commémorations des Découvertes portugaises, vol. I : 1996 ; vol. II : 2000. AUBIN, Jean et LOMBARD, Denys, Marchands et hommes d’affaires de l’océan Indien et de la mer de Chine, XIII e – XIX e siècles, Paris, École des Hautes Études en Science Sociales, 1988.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
213
AZEVEDO, Pedro de, “ Projectos sobre Madagascar e Cabo da Boa-Esperança em 1556 ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 385-388. _____, “ Defesa da navegação de Portugal contra os Franceses em 1552 ”, Archivo Histórico Portuguez, VI (1908), p. 161-168. BARATA, João da Gama Pimentel, O traçado das naus e galeões portugueses de 1550-80 a 1640, Coimbra, JIU-AECA, 1970. _____, “ O galeão português ”, J. G. Pimentel Barata (sous la direction de), Estudos de Arqueologia Naval, vol. I, Lisbonne, Imprensa Nacional-Casa da Moeda, 1989, p. 303-326. BARATA, Maria do Rosário de Sampaio Themudo, Rui Fernandes de Almada. Diplomata Português do Século XVI), Lisbonne, Instituto de Alta Cultura, 1971 BARRETO, Luís Filipe, Os Navios dos Descobrimentos, Lisbonne, Correios de Portugal, 1991. BARROS, Estanislau de, Traçado e construção das Naus portuguesas dos séculos XVI e XVII, Lisbonne, Imprensa da Armada, 1933. BELLEC, François, “ La Ligne des Indes au XVIe siècle (Journal d’un voyage ordinaire en enfer) ”, L. de Lancastre e Távora (sous la direction de), Nefs, galions et caraques dans l’iconographie portugaise du XVI e siècle, Paris, Éditions Chandeigne – Librairie Portugaise, 1993, p. 31-95. BOUCHON, Geneviève, Inde découverte, Inde retrouvée (1498-1630). Études d’histoire indo-portugaise, Paris / Lisbonne, Centre Culturel Calouste Gulbenkian – Commission nationale pour les commémorations des Découvertes portugaises, 1999. BOXER, Charles R., “ The Carreira da India (Ships, Men, Cargoes, Voyages) ”, O Centro de Estudos Históricos Ultramarinos e as Comemorações Henriquinas, Lisbonne, Centro de Estudos Históricos Ultramarinos, 1961, p. 33-82. _____, “ Moçambique island and the Carreira da Índia ”, Studia, 8 (1961), p. 95-131. BOXER, Charles R., “ The principal ports of call in the Carreira
www.lusosofia.net
214
Manuel Alberto Carvalho Vicente
da India, 16th-18th centuries ”, Luso-Brazilian Review, 8/1 (1971), p. 3-29. _____, “ Treasure from the sea : shipwrecks of clutch East Indiamen, 1629-1749 ”, History Today, 11 (1973), p. 766-775. _____, O Império Marítimo Português (1415-1825), Lisbonne, Edições 70, 1981. _____, From Lisbon to Goa, 1500-1750. Studies in Portuguese Maritime Enterprises, Londres, Variorum Reprints, 1984. BRAGA, Paulo Drummond, D. João III, Lisbonne, Hugin Editores, 2002. BUESCU, Ana Isabel, D. João III, [Lisbonne], Círculo de Leitores, 2005. BROCHADO, Costa, “ A espiritualidade dos descobrimentos e conquistas dos portugueses ”, Brotéria, 40 (1945), p. 25-42. COELHO, P. Laranjo, A Pederneira. Apontamentos para a História dos seus Mareantes, Pescadores e das suas Construções navais nos séculos XV e XVI, Lisbonne, Imprensa Nacional, 1924. COSTA, João Paulo Oliveira e, “ O Império Português em meados do século XVI ”, Anais de História de Além-Mar, 3 (2002), p. 87-121. COSTA, João Paulo Oliveira e, et RODRIGUES, Victor Luís Gaspar, Portugal y Oriente : el proyecto indiano del rey Juan, Madrid, Editorial Mapfre, 1992. COSTA, Leonor Freire, Naus e galeões na Ribeira de Lisboa. A construção naval no século XVI para a Rota do Cabo, Cascais, Patrimonia, 1997. _____, “ A Ribeira das Naus de Lisboa, a Rota do Cabo e os circuitos comerciais europeus no século XVI ”, A. Teodoro de Matos et L. F. Thomaz (sous la direction de), A Carreira da Índia e as Rotas dos Estreitos. Actas do VIII Seminário international de História Indo-portuguesa (Angra do Heroísmo, 7 a 11 de Junho de 1996), Angra do Heroísmo, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1998, p. 239-255. CUNHA, Mafalda Soares da et MONTEIRO, Nuno Gonçalves,
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
215
“ Vice-reis, governadores e conselheiros de governo do Estado da Índia (1505-1834) : Recrutamento e caracterização social ”, Penépole, 15 (1995), p. 91-120. DAVID, Dionísio, “ João Pacheco. II ”, L. de Albuquerque et F. Contente Domingues (sous la direction de), Dicionário de História dos Descobrimentos portugueses, vol. II, [Lisbonne], Círculo dos Leitores, 1994, p. 853. DOMINGUES, Francisco Contente, Experiência e conhecimento na construção naval portuguesa, Lisbonne, C. E. H. C., 1985. _____, “ Construção naval, tratados de séculos XVI-XVII ”, J. da Costa Pereira (sous la direction de), Dicionário Ilustrado da História de Portugal, vol. I, Lisbonne, Alfa, 1985, p. 154-155. _____, “ Horizontes mentais dos homens do mar no século XVI. A arte náutica portuguesa e a ciência moderna ”, Viagens e viajantes no Atlântico quinhentista. Primeira jornadas de História Ibero-Americana, Lisbonne, Edições Colibri, 1996, p. 203-218. _____, A Carreira da Índia, Lisbonne, CTT Correios de Portugal, 1998. DOMINGUES, Francisco Contente, et GUERREIRO Inácio, A Vida a bordo na Carreira da Índia (século XVI), Lisbonne, Instituto de Investigação Científica e Tropical, 1988. _____, “ A evolução da Carreira da Índia até aos inícios do século XVII ”, Luís de Albuquerque (sous la direction de), Portugal no Mundo, vol. IV, Lisbonne, Alfa, 1989, p. 105-130. FARIA, F. Leite de, “ Os documentos mais antigos que se conservam, escritos pelos Portugueses na Índia ”, L. de Albuquerque et I. Guerreiro (éd.), II Seminário Internacional de história indo-portuguesa – Actas, Lisboa, IICT-CEHCA, 1985, p. 159-160. FERREIRA, Ana Maria Pereira, Problemas marítimos entre Portugal e a França na primeira metade do século XVI, Redondo, Patrimonia, 1995. FERREIRA, João Palma, Naufrágios, viagens, fantasias e batalhas, Lisbonne, Imprensa Nacional-Casa da Moeda, 1980.
www.lusosofia.net
216
Manuel Alberto Carvalho Vicente
GARCIA, José Manuel, “ Desastres da Carreira da Índia, porcelanas e a liberdade dos mares ”, Oceanos, 14 (1993), p. 24-27. GODINHO, Rui Alexandre Landeiro, A Carreira da Índia. Aspectos e problemas da Torna-Viagem (1550-1649), Maîtrise en Histoire des Découvertes et de l’Expansion Portugaise, Lisbonne, Faculdade de Letras de Lisbonne, 2000. GUEDES, Max Justo, “ A Carreira da Índia. Evolução do seu roteiro ”, Navigator, 20 (1985), p. 3-34. GUINOTE, Paulo, “ Ascensão e declínio da Carreira da Índia : Séculos XV-XVIII ”, Teotónio R. de Souza, et José Manuel Garcia (sous la direction de), Vasco da Gama e a Índia. Conferência Internacional. Actas, vol. I, Lisbonne, Fundação Calouste Gulbenkian, 1999, p. 7-9. GUINOTE, Paulo ; FRUTUOSO, Eduardo et LOPES, António, Naufrágios e outras perdas da “ Carreira da Índia ” – séculos XVI e XVII, Lisbonne, Grupo de Trabalho do Ministério da Educação para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1998. KAMMERER, Albert, La découverte de Madagascar par les Portugais et la cartographie de L’île, Lisbonne, Sociedade de Geografia de Lisboa, 1950. [Cette étude est une édition à part d’un article du Boletim da Sociedade de Geografia de Lisboa, 67ème série, n. 9/10, septembre et octobre de 1949]. LANCIANI, Giulia, “ Uma História Trágico-Marítima ”, Lisbonne e os Descobrimentos : 1415-1580. A invenção do mundo pelos navegadores portugueses, Lisbonne, Terramar, 1992, p. 85-112. LAURENT, Jean-Paul Laurent, “ Le ‘traité’ franco-portugais de Lyon (14 juillet 1536) ”, Deux écrits sujets a controverse, Paris, Imprimerie Nationale, 1972, p. 74-101. LÁZARO, António Manuel, “ Do descobrimento da Ilha de São Lourenço ”, J. Abel da Fonseca et L. Couto Soares (sous la direction de), Os Mares do Oriente. A presença portuguesa circa 1507. X Simpósio de História marítima, Lisbonne, Academia de Marinha, 2011, p. 59-90. LOPES, António ; FRUTUOSO, Eduardo et GUINOTE, Paulo, “ O
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
217
movimento da Carreira da Índia nos sécs. XVI-XVIII. Revisão e propostas ”, Mare Liberum, 4 (1992), p. 187-265. MATOS, Artur Teodoro de, et THOMAZ Luís Filipe (sous la direction de), A Carreira da Índia e as Rotas dos Estreitos. Actas do VIII Seminário international de História Indo-portuguesa (Angra do Heroísmo, 7 a 11 de Junho de 1996), Angra do Heroísmo, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1998. RAU, Virgínia, “ Les escales de la Carreira da Índia (XVIe -XVIIIe siècles) ”, Les Grandes Escales. Deuxième Partie. Les Temps Modernes. Recueils de la Société Jean Bodin pour l’Histoire Comparative des Institutions, Tome XXXIII, Bruxelles, Éditions de la Librairie Encyclopédique, 1972, p. 7-28. REGO, António da Silva, “ Viagens portuguesas à Índia em meados do século XVI ”, Anais da Academia Portuguesa de História, II série, V (1954), p. 75-142. SÁ, Francisco Xavier Valeriano de, Vice-Reis e Governadores da Índia Portuguesa, Macau, Grupo de Trabalho do Ministério da Educação para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1999. SALES, Ernesto, “ Vice-reis e governadores da Índia Portuguesa desde 1505 a 1910 ”, Revista de História, X (1921), p. 209-216. SANTOS, Catarina Madeira, “ Goa é a chave de toda a Índia ”. Perfil político da capital do Estado da Índia (1505-1570), Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, 1999. SANTOS, Maria Emília Madeira H., O Carácter Experimental da Carreira da Índia. Um plano de João Pereira Dantas com fortificação da África do Sul (1566), Lisbonne, Junta de Investigações do Ultramar, 1969 (Agrupamento de Estudos de Cartografia Antiga, vol. XXIX – Secção de Lisboa). _____, O problema da segurança das Rotas e a concorrência Luso-Holandesa antes de 1620, Lisbonne, Instituto de Investigação Científica Tropical, 1984 (Centro de Estudos de História e Cartografia Antiga – série separatas 223).
www.lusosofia.net
218
Manuel Alberto Carvalho Vicente
SANTOS, Maria Emília Madeira H., João Pereira Dantas, um homem da expansão europeia. A experiência na Carreira da Índia, a notícia na corte de Paris, Lisbonne, Instituto de Investigação Científica Tropical, 1990. SÉRGIO, António, Naufrágios e combates no mar, Lisbonne, Editorial Sul, 1958-1959. SILVA, António da, Mentalidade Missiológica dos Jesuítas em Moçambique antes de 1759. Esboço ideológico a partir do núcleo documental, 1.o vol. Lisbonne, Junta de Investigações do Ultramar, 1967. SILVA, J. Gentil da, “ Rota do Cabo (sua importância comercial e económica) ”, Joel Serrão (sous la direction de), Dicionário de História de Portugal, vol. V, Porto, Livraria Figueirinhas, 1989, p. 390-392. SUBRAHMANYAM, Sanjay, O Império asiático português, 1500-1700. Uma história política e económica, Carnaxide, Difel, 1995. THOMAZ, Luís Filipe Ferreira Reis, “ Estrutura política e administrativa do Estado da Índia no século XVI ”, Luís de Albuquerque et Inácio Guerreiro (sous la direction de), II Seminário Internacional de História Indo-Portuguesa – Actas, Lisbonne, Instituto de Investigação Científica Tropical – Centro de Estudos de História e Cartografia Antiga, 1985, p. 515-540. _____, “ La Découverte de Madagascar par les Portugais au XVIe siècle ”, Archipel, 78 (2009), p. 153-180. VIDAGO, João, “ Sumário da Carreira da Índia. 1497-1640 ”, Anais do Clube Militar Naval, XCIX/1-3, 4-6, 7-9 et 10-12 (1969), p. 61-99 ; 291-329 ; 565-594 et 863-900. VILA SANTA, Nuno, O Vice-Reinado de D. Afonso de Noronha (1550-1554) : uma perspectiva política da Ásia Portuguesa em meados de quinhentos, Lisbonne, Universidade Nova de Lisboa, 2009, passim. (Thèse présentée et soutenue publiquement mais pas encore publiée). WICKI, José, “ As relações de viagens dos Jesuítas na Carreira das Naus da Índia de 1541 a 1598 ”, II Seminário de História Indo-Portuguesa, Lisbonne, Instituto de Investigação Científica Tropical – Centro de Estudos de História e Cartografia Antiga, 1985, p. 3-17.
www.clepul.eu
ANNEXES : PIÈCES D’ARCHIVES RETRANSCRITES
RÈGLES ADOPTÉES POUR LA TRANSCRIPTION11 Les règles adoptées pour la retranscription des documents originaux suivent de façon générale celles adoptés par l’Álbum de Paleografia d’A. H. Oliveira Marques et João José Alves Dias12 : • Respect absolu pour l’orthographie et ponctuation original du texte et sa ponctuation et accentuation, mais séparation des mots qui originellement étaient adjoints ou rassemblant les syllabes ou lettres d’un même mot qui se trouvaient séparés. • Division en paragraphes afin de permettre une meilleure intelligibilité du texte. • Pourtant, nous avons choisi de développer des abréviations mais de ne pas signaler ce développement en italique. Nous choisissons le développement qui est égal à l’orthographie du mot quand il est écrit sans abréviature, ou qui plus se rapproche aux formes existant et admises à l’époque, afin d’éviter des anachronismes. • La reconstitution des lacunes est présentée entre [ ] en respectant les prononciations des mots et formes existant à l’époque. • [. . . ] indique les passages volontairement coupés afin d’abréger. • Les points de suspension sans crochets indiquent l’extension des lacunes ou mots illisibles qu’il ne fut pas possible de reconstituer. • [?] indique les doutes dans la retranscription. • [sic] indique des erreurs de l’original. • < > indique des mots interlignées. • a) indique la signature de l’auteur du texte. 11
Les retranscriptions des documents originaux furent faites par Pedro Pinto. Cf. A. H. Oliveira Marques et J. J. Alves Dias, Álbum de Paleografia, Lisbonne, Estampa, 1987. 12
I Mandado de D. Luís de Meneses para Lançarote Fróis, feitor de Goa, entregar a João Caminha, feitor da sua armada, 20 corjas de pachorins que vieram de Baticala para a ilha de São Lourenço Cochim, 20.01.1523 Torre do Tombo, Corpo Cronológico, Parte II, Maço 106, Doc. 69 Reçebeo Joam camJnha ffeytor d armada e presas do senhor dom luys de meneses de Lamçarote ffroez ffeytor de goa vinte corJas de pachorims em oito ffardos hos quaes se lhe ficam caRegados Em Recepta per mjm dyogo martjmz stpryvam da dita ffeytorya pello qual lhe deu este feyto per mjm e asynado per ambos em goa a xxj de Janeyro de j bc xxiij posto que dyga que Recebeo xx corJas Reçebeo menos13 meyo panno a) yoham camJnha a) dyogo martJmz nom seJa duuyda no Ryscado porque tudo o comtheudo no Conhecymemto Reçebeo senam meyo pano menos a) dyogo martJmz / [fól. 1 v.o ] feytor Lamçarote froez per este vos mamdo que has vimte CorJas de pannos que vieram de batecalla pera Jrem per a Jlha de sam Louremço hos emtreges a joham Caminha ffeytor da minha armada pera os leuar Ao estreyto., E per este com seu conhecymemto ffeyto polo stpryvam 13
Riscado : “dous panos”.
224
Manuel Alberto Carvalho Vicente
de seu Carrego em que decrare que lhes Carregou em Recepta, vos seram Lamรงados em comta ffeyto em guoa a xx dyas de Janeyro de 523 E esto porquamto nam vaam nenhumas teadas armada com que se Compre llaa mamtimemto por bam virem de dio a) dom lujs
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
225
II Sumário da carta do Mestre Frei Tamayo ao rei de Portugal fazendo várias recomendações sobre assuntos da Índia, incluindo a ilha de São Lourenço (extrait) Cochim, 25.12.1523 Torre do Tombo, Núcleo Antigo, n.o 875, fól. 33v.o -36 14
Jtem huma carta do mestre frey framçisquo tamayo sprita por duas vias a xxb de dezembro de 1523 [. . . ] / [fól. 36] [. . . ] diz que as nãos dos mercadores pasão cad anno a Jndia porque tem dono que delas se doa e as de uosa alteza nam porque os capitães se leixam estar em moçambique fazendo seu proueito. que deue mandar que todas vão por a Jlha de são Lourenço [. . . ]
14
Dans la marge du texte : “frade de ssam françisco da useruançia”.
www.lusosofia.net
226
Manuel Alberto Carvalho Vicente
III Minuta da resposta régia à carta do Mestre Frei Tamayo ao rei de Portugal onde fazia várias recomendações sobre assuntos da Índia, incluindo a ilha de São Lourenço (extrait) [Lisboa, 1525] Torre do Tombo, Núcleo Antigo, n.o 875, fól. 169v.o frey framcisco tamayo Eu el Rey vos emvio muyto saudar, vy as cartas que me spreuestes e muyto vos gradeco e tenho em seruico todas as cousas que per ellas me fezestes saber porque todas veJo que sam como quem deseJa que as cousas de meu seruico se facam todas como deuem e muyto vos emcomemdo que Nam aJaes por trabalho de senpre asy mas spreuerdes porque me averey niso por muyto seruido de vos sprito
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
227
IV Carta de Afonso Mexia a D. João III, na qual menciona o governador ter enviado um navio à ilha de São Lourenço (extait) Cochim, 15.1.1530 Torre do Tombo, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 44, Doc. 61, fól. 14 [. . . ] O gouernador ordena de mamdar a Jlha de sam louremço hum Nauio de lxx tones que aquy esta Ja certo pera Jsso, e assy huum braguamtim Rodear toda a Jlha em busca da gente da Naão de manuel de llaçerda E doutras que pareçe nos que hy podem estar he Jda muy booa e Neçesaria vay No dito nauio huum paremte do dito manuel de llaçerda pola mais obriguaçam que tera de ffazer Niso deligemçia, [. . . ]
www.lusosofia.net
228
Manuel Alberto Carvalho Vicente
V Carta de Bartolomeu Pires, casado de Cochim, a D. João III, na qual sugere o envio de embarcações à ilha de São Lourenço para comprar escravos e os utilizar como remeiros nas embarcações a remo Cochim, 07.01.1540 Torre do Tombo, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 66, Doc. 78
Senhor esta escrevo ajmda que nam me pertemçe nem tenho daquy majs que mamdarem me matar se mo souberem que en tall escrevj e escrevo jsto por me parecer ser vossa Reall allteza emganado nem posa crer que os criados de sua allteza escrevem a verdade do que se qua pasa e nam he muyto por que poderam ter allgum escabeche da Roupa dos fframçeses e justjça de deus venha sobre tamto ladrão quamtos sam a Roubar vossa allteza e aos proves omems nestas partes da jmdia e nam pareça a vosa allteza que qua vem nenhum omem a servjr se nam vem a Roubar a Jmdia emtoçes acolhem se pera o Reino e ffiqua a sua jmdja vaRjda a vasoura sem nenhuma pyadade e senhor quam pouca mjsericordja tem na Jmdia os ffejtores e capytães e offjcyajs de vossa allteza com os proves omems que servem sem numca serem provjdos com solldo nem tam solamemte com seu mamtimemto e Senhor que nam tem qua vossa allteza quem se doa / [fól. 1 v.o ] de sua omra se nam vem a Roubar e a colher pera o Rejno que qua ffjquam os velhaquos dos proves www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
229
omems que a sostemtam com tamta lealldade a vossa allteza como a sostjveram ate gora ajmda que ya muytos omems que a sostjveram ate gora amdam os mouros que ffugiram com ffome porque qua nam lhes pagam mamtjmemto nem tem outra cousa senam o solldo que vemdem cjmco por hum o quall solldo vossa Reall allteza pagua por em çheo a quem o compra em belo djnhejro e se lho nam pagam la qua se emtreguam porque emposyvell he quamto solldo se compra na ymdja Jr a purtugall se nam emtregarem se qua digo mays sabera vossa allteza em como neste couçhjm se desbarata a major parte dos solldos da Jmdja por causa que esta aquj hum omem por nome fframcjsco fernamdez allffajate que todo o ano tem trato com Roupa que vem do Rejno .s. panos de todalas sortes e se vall hum covado çjmco tamgas em djnhejro que sam trezemtos Reaes dao uos omems por mjll e qujnhemtos que sam çjmco pardaos a Rezam de tamga o pardao e ffaço saber a vosa allteza que domde os omems vemdem os solldos a Rezam de çjmco por hum que lhes say a sejs por hum por causa que lhes nam dam djnhjro se nam ffazemda e ajmda com tudo jsto e este fframcjsco ffernamdez pay dos proves da Jmdja porque se ele nam ffose majs desffavoreçjdos amdaRjam os proves na Jmdja e as peças que lhes dam no solldo alem dos panos que djto tenho sam estas .s. baretes vjludos cetjs papell ffaquas pemtemes ate espelhos lhes daram se os quyserem tomar ora esta ffazemda que lhe dam vem toda do Rejno e nam he desta pessoa nem compra este solldo pera sy que / [fól. 2] nam lho ham de pagar se nam presume se ser dos gramdes da Jmdja e pera vossa allteza saber quam pouqua mjsericordja nem vjrtude tem os capjtães e ffejtores e offjçjajs de vossa Reall allteza com os proves da Jmdja aquy o pode saber ffuy eu ter no começo deste veram a çhaull pera trazer pera couçhjm allgum mamtjmemto porque quomeçou d aver neçesydade dele e como çhegej a çhaull logo comprej huma soma d aRoz que he mamtjmemto do povo e depojs que o comprej mamdou Jorge de ljma lamçar hum pregam que nenhuma pessoa tjrase mamtjmemto pera ffora e nam me valeo te lo comprado amtes do pregam se nam tjvera huma muyto gramde aderemçja e neste propjo tempo se açharam dois omems comjgo que
www.lusosofia.net
230
Manuel Alberto Carvalho Vicente
nam tjveram aderemçja e djse lhes Jorge de ljma muyto sequamemte que se tjnham mamtjmemto comprado que o tornasem a descomprar emtam lhes comprio comtemtarem os mouros que lhes tinham o aRoz vemdjdo que lhes tornasem a dar ho seu djnhejro pelo quall vjeram per comcerto que perdesem hum quoarto de tamga por camdjll que sam qujmze Reaes e heram çemto e vjmte camdjs soma a perda de mjll e ojtoçemtos Reaes e esta esmola he pera o demo e acabamdo de reçeber o seu djnhejro compraram os mouros de cambaja este mamtjmemto e o levaram pera cambaja e hum destes omems he casado em couçhjm e muyto prove e ha bem de djas que o eu conheço pelas armadas de vossa allteza e ajmda nam he / [fól. 2v.o ] vjmdo pera sua molher ate ffejtura desta e o por que me agravo djsto he porque o nam deffemdja aos omems rjquos que tynham naos e navjos gramdes pera ormuz e asy pera couçhjm e por estas cousas de pouqua vjrtude e de nenhuma mjsericordja que ha nos grandes da Jmdia pera os proves sam muytos omems dejtados aos mouros e outros amdam pedjmdo esmolas pelas portas de nojte que por ser ffromtarja e abatjmemto de vossa allteza e majs temdo os omems solldo e mamtjmemto porem qua nam doj de sua omra a nenhuma pessoa como atras djto tenho eu quamdo hia pera çhaull a buscar este mamtjmemto que atras djgo emtrej em dabull e ffomos a vjsytar o ffejtor por cortesya eu e certos omems que tambem hjam por mamtjmemtos pera couçhjm e o ffejtor dezja com ma graça que o djallquam deffemdja o regedor de dabull que nam comsemtjse tjrar mamtjmemto pera ffora ffazemdo quejxume que pera vossa allteza nam podja açhar e tjnha hum momte d aRoz demtro na ffejtorja djzemdo que era de vossa allteza e estava Ja caregamdo huma ffusta pera couçhjm djzemdo que o bjso Rej lhe screvera que mamdase trezemtos camdjs d aRoz a couçhjm pera vossa allteza e ele mamdou aquela ffusta careguada a couçhjm e vemdeu se por seu a porta da se de couçhjm e estes sam os amjguos que vossa allteza qua tem e despojs djsto djzem que vejo hum navjo d armador careguado d aRoz o quall se tomou pera vossa allteza a major valja que tjnha na tera e agora asy como vem ho grão de trjgo asy o apa-
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
231
nham em seu nome que vall pola tera a sete e a ojto pardaos / [fól. 3] ho camdjll que sam dois mjll e quoatroçemtos Reaes e podja custar nos portos omde o compram a noveçemtos Reaes e Jsto por agora ser caro porque quamdo he barato vall nos portos omde he esquala do trjguo a sete e a ojto tamguas ho camdjll que sam quoatroçemtos e ojtemta Reaes ora pojs se vossa allteza tem muytas e boas naos e navjos seus porque nam tem os seus offjçjajs cujdado de mamdarem careguar de mamtjmemtos quamdo sam baratos pera nobreçer as ffortalezas e nam compra lo despojs a major valja e o povo ffjqua moremdo de ffome e estes sam os enemjgos que vossa allteza qua tem porque asy como nam sam seus amjgos asy nam provem os omems proves que servem vossa allteza na Jmdja e ffojem pera os mouros com ffome e majs allgumas vezes se acomteçeo ffalarem os ffejtores descortesyas aos omems por lhes pedjrem seus mamtjmemtos djgo majs Senhor porque dam qua luguar a nenhum omem solltejro que tenha navjo porque despojs que lhes deram lugar pera os terem he vossa allteza mall servjdo porque todo omem solltejro se garda das armadas e se lamça a çhatjnar e tambem como ouve navjos d armadores logo ffaleçeo o djnhejro no tjsouro e nas ffejtorjas de vossa alleza porque o tjsouRejro e ffejtores e offjçjajs armam co[m] ele e se vem a lume tornam ao tjsouro e se se perde nam sera muyto djzemrem [sic] que he de vossa allteza eu vjm do Rejno co[m] bjso Rej dom vasco da gama e çheguej a maluquo e ffuj a çumda e em todo este tempo tenho re/çebjdo [fól. 3v.o ] quoatro mjll e ojtoçemtos Reaes de meu solldo e a major parte de meu mamtjmemto perdjdo e huma vez ffuy aos comtos pera ver os meus mamtymemtos e Respomderam me escarneçemdo de mjm que ffjzese huma pjtjçam pera o Rejno dizendo que eram Jdos os ffejtores quall he a rezam que estes mamtjmemtos nam ffiquaram em aberto nos comtos Senhor torno o que djto tenho ao tempo que eu vym do Rejno nam avjam tratos de purtugueses nam eram merquadores nem tjnham navjos e todos servjam vossa allteza e como começaram de ter navjos logo começaram de ffogjr do servjço e como ouve navjos d armadores loguo ffaleçeo o djnhejro no tjsouro e nas ffejtorias e majs estes navjos
www.lusosofia.net
232
Manuel Alberto Carvalho Vicente
o qujmto deles nam sam pera guera e quamdo os nam avja as ffortalezas eram majs ffartas e majs baratas de mamtjmemtos que trazjam os mouros do que agora sam djgo majs senhor huma gramde pamquada de djnhejro se gasta qua que me pareçe ser escusada gastar se vossa allteza tem qua muytos navjos de Remo os quajs se esquypam de marinheyros da tera quamdo os ham mester e o majs somenos navjo de remo a mester vjmte remejros e majs hum moquadam que leva o solldo do brado que ffaz soma de sejs mjll e sejsçemtos Reaes por mes e majs o comer ora porque nam mamdam os ffejtores / [fól. 4] e o veador da ffazemda hum navio a bemgala outro a Jlha de sam louremço outro a moçambjque outro a charamamdell que esta aquj a porta a comprar escravos pera os navios de vossa alteza porque em todas as teras omde se vemdem escravos sam muyto baratos e o prjmejro mes que amdarem no mar loguo sam emsynados a Remar e a marear e tem a cada navjo hum moquadam que os ensyna pelo ordenado que eles tem e asy hum omem purtuges a cada navjo per hum tamto de ordenado que lhes pagem cada mes porque todo Jsto lhe say em provejto porem nam tem qua quem olhe por sua omra nem por seu provejto djgo majs quamtos navjos se qua ffazem porque os mamdam a emprejtada porque estam majs baratos e ffazem se mays prestes este emverno se mamdaram ffazer tres gales Reaes e hum galeam as quajs quatro peças se nom fjzeram taes a gramde tempo nem tam baratas por serem dadas a emprejtada senhor Jsto nam o escrevj majs çedo porque nam o [consi]go escrever e apremdj o somemte por muytas cousas que vejo na Jndya que me pareçe nam ser servjço de deus nem de vossa allteza nem lhe peço nem tenho esperamça de por este me ver outra cousa se nam mamdarem me matar se souberem que eu tall escrevj e se me nam ffose por descortesya nam me asynaria nesta / [fól. 4v.o ] carta ffejta nesta çydade samta cruz de couçhjm aos sete dyas do mes de yanejro da era e nacjmemto de noso senhor Jesu christo de 15 e coremta anos
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
233
VI Carta de Rui Fernandes de Almada a D. João III sobre as pretensões francesas acerca da Ilha de São Lourenço (extrait) Melun, 27.11.1540 Torre do Tombo, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 68, Doc. 90 Ce document fut déjà publié par Maria do Rosário de S. Themudo Barata mais avec certains imprécisions15 , raison par laquelle nous presentons notre retranscription. [. . . ] Item eu tenho sabydo d allgus como destas nãos que se armão allguas hão de Jr a Jlha de sam louremço e querem Jr tomar terra e fazerem se fortes e que este he o emtemto d allguns Jsto por muyto Certo polo quall me pareçe que vos alteza deue de mamdar a Jlha de sam Louremço allgua Jemte e fazerem allgua fortaleza pera poder alleguar depois que não estaua sem abytaçam e outro tamto no Ryo de benym porque elles tyrão a esta pymenta e dizem que ha achão mjlhor que a que vem da Jmdia e portamto vos allteza mamde prover com tempo e mamde fazer fortalleza ou allgua casynha de maneyra que posa dizer que tynha abytaçam primeyro que elles porque elles fumdão se que em muytas destas teras vos alteza não tem maes que os seus terem nas vystas hua vez Com os olhos e que pasão per hy sem nas abytarem e sem 15
Cf. Maria do Rosário de Sampaio Themudo Barata, Rui Fernandes de Almada. Diplomata Português do Século XVI, Lisboa, Instituto de Alta Cultura, 1971, p. 327.
www.lusosofia.net
234
Manuel Alberto Carvalho Vicente
se serujrem dellas e portamto que elles as podem abytar e serujr se dellas e não ha Remedyo Cadrar lhe outra Rezão e portamto mamde vos allteza prouer como for maes seu serujço e com tempo [. . . ]
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
235
VII Carta de João Fernandes Pacheco, apelidado de Lagarto, a D. João III, na qual descreve a sua estadia na corte francesa, e os planos franceses em relação à ilha de São Lourenço [Sevilha, c. 1540-1541] Torre do Tombo, Corpo Cronológico, Parte III, Maço 14, Doc. 3716
Senhor peço ha vossa alteza me faça tam asynada merce que esta que lhe espreuo nom seya vista per pessoa do mumdo somemte per vossa alteza e per amdre periz seu espriuam da fazemda e se ho ouver por bem seya logo queimada e ho despacho seya per andre periz e per outrem nom por ser tudo em segredo / [fól. 2] Senhor tanto que ho Senhor deus per sua gram mjsericordia me Remjo e soltou de sua prisam e pos em liberdade que pasa de sete anos loguo no primeiro lhe fiz a saber e dey Comta de quem era e dos serujços que tinha feitos a seu pay que santa gloria Aya e asy a ele sem numca Reçeber merce e comtudo sempre tiue firmeza e fee e dise e asy ho escpreuj 16
Le document est en très mauvais état de conservation.
www.lusosofia.net
236
Manuel Alberto Carvalho Vicente
que numca ho Senhor deus qujsese que serujse a outro Rey primcepe nem Senhor se nom a ele ajnda que grandes partidos e mercees me fizesem pedimdo lhe huma e muytas <uezes> mjsericordia e perdam do que comtra mjm se dezia e ele ho nom ouve por bem e dise que serya caso de mao emxemplo„. vemdo me asy despedido e sem Remedio foi me forçado buscar vida e per comparaçam dum cunhado meu homem de fora da terra que esteue muyto tempo nas Jmdias asy em humas como nas outras e foy na viagem de magalhãees homem que vio muyto e emtemdia bem ya velho e emfermo e auja dias que em grande segredo e com Juramemto me dera larga comta e emformaçam e me descobrjo todo ho que sabia e que ho negoçe [sic] asy Jrmaãmemte pera ambos porque ele nom podia por sua doemça e que era ho caso que ele darja pimenta de huma maneyra ou duas e nom como a da Jndia e ho doutor beltram que fez ha capitulaçam dise majs ho que qujs e eu ho emtemdi bem e ysto auja de ser em as Jmdias do emperador sem tocar em cousa que tocase ha vossa alteza e ho meu cunhado me dise que comera dela muytas vezes e que se avja cantidade ou nam que ele ho nam sabia çerto e que eu trabalhase por fazer bom partido pera ambos„, fuj ao comselho das Jmdias e capitoley e fiz meu comçerto d irmos ha descobrjr e dar a espeçearja e auja alghus mercadores que fauoreçiam e ajudauam per sua parte e a este tempo Recreçeram tantas nãos de framçeses que nom ficaua não carauela nem barco que tudo nom tomasem e com medo de nom perderem suas fazemdas se nom emtemdeo neste tempo na negoçeaçam da Jda nom cujdo que auera Ja efeito asy por meu cunhado ser faleçido e nom aver pessoa que disto sayba se nom eu que nom farey majs que ho que vossa alteza me mamdar e pasados alghus djas vendo me gastado e sem ver fruto de meu trabalho e que a guerra nom çesaua e meu cunhado finado e que a fortuna me corrya de Rosto e por estar despeso majs que numca determjney buscar outro Remedio com muyta neçesydade e me pasey a framça omde fuj / [fól. 2v.o ] muy bem Reçebydo dum grande de framça o qual espreueo a el Rey de mjm e ele lhe Respondeo que eu fose loguo a corte e que
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
237
seria ho bem vindo e asy ho fiz e loguo parti camjnho dum lugar que se chama molis„. tanto que fuj na corte logo vieram a ora a mjm dous criados do embaixador bem praticos e sabidos dizendo Jerusalem comvertere abnum regem tuur e que fose falar ao embaixador porque se ujnha agrauado que espriujrja ha vossa alteza e que tudo virja a bem e eu lhe dise sempre esta vez e outras que me falaram que eu nom vinha a framça pera fazer nenhum deserujço ha vossa alteza e que diso fose çerto ho embaixado [sic] e que nom virjam numca outra cousa em comtrairo em nenhum tempo do mumdo como de feito asy foy e senpre sera e asy lhes dise que eu era hum pobre caualeyro ventureiro paremte de magalhãees e de tam bom saber e natural como ele e que ya fizera com vossa alteza comprimemto como bom vasalo e que ho Senhor deus me darja ventura se fose serujdo que per neçesidade a ujnha buscar e que nom tinha paxam nem agrauo de vossa alteza e numca de mjm outra cousa puderam saber e que vossa alteza fazia a todos muyta merce e Justiça que ao presente me nom era neçesarjo Jr falar ao embaixador pera m ajudar nem d ir a portugal que quando ho senhor deus qujsese e fose serujdo que vossa alteza quererja e temendo se ho embaixador se foy nese dja tarde falar ao comdestabre que ho vi eu e loguo soube como era grande serujdor de vossa alteza ysto foy em molis huma leguoa fora da vila em huma casa de caça.„ em este mesmo dia faley ha el rrey e por ser em framça ho latim comum lhe faley latim e ele me dise que ho nom sabia diseram os gramdes que estauam a Roda falay espanhol a sua magestade que bem vos emtemdera e ele dise bem ho sey mas nom querja que se m acordase emtam lhe faley espanhol e lhe dise quem era e como vinha de tam lomge a o serujr e lhe dey a carta do grande que per seu mandado me fez vir a corte e asy lhe mostrey duas cartas de marear em que estaua todo ho descuberto que ficaram de meu cunhado e hum estrolabio as quaes cartas e estrolabio traguo e trouxe senpre comjgo que numca
www.lusosofia.net
238
Manuel Alberto Carvalho Vicente
qujs dar ho trelado a pessoa do mundo nem vender e el Rey folgou muyto de ver tudo e esteue paticando comjgo majs duma hora e emtendi Razoadamemte e em fim da pratica veo ho comdestabre e fez se muyto de nouas e falando muyto paso como per antr os demtes dise a el Rey que he yso la Respondeo el Rey he hum homem muj grande sabedor nas cousas da nauegaçam do mar e traz muj boas cartas de marear e estrolabio e vem me serujr e eu som muj comtemte dele Respomdeo ho comdestabre e pois he bom que se ueya e pratique em comselho e el Rey murchou se hum pouco e tornou e dise que sy ysto / [fól. 3] foy sobremesa dipois de çea e a noute segujmte tornou el Rey a ver as cartas E praticou majs duma ora comjgo e mostrou me outras duas suas bem pintadas E Jlumjnadas e nom muj certas e me mostrou hum Rio na terra dos bacalhaos asentado e posto a sua vomtade e mandou Ja la duas vezes e tem njso ho sentido e huma vomtade tam grande como se çerto coubese ser asy o que diz e ve lo njso praticar he pera se maraujlharem os homems e tem praticado comjgo nyso muytas vezes que parece que ho vio com seus olhos e tem mandado la hum piloto bretam que se chama Jaque quartier que viue em bretanha num lugar que se chama sam malo e de duas uezes que la foy da primeira perdeo de tres naos as duas e segumda perdeo de duas huma e senpre trouxe huma e desta deradeyra vez lhe trouxe tres Jndios os dous sam mortos e o que fica he Rey de tres ou quatro lugares segumdo me dise el Rey porque tudo o que eu aqui diguo o[u]vy de sua boca e asy me dise que ho Ryo que mamdara descobrir que tinha sabido que era d oytoçentas leguoas e que tem bem em cjma dous saltos e quer mamdar dous outros bragamtims demtro nas nãos <e> que la se aleuamtem e hao pasar dos saltos os leuem per terra e pasados os saltos diz el Rey de framça que lhe diz este Rey Jmdio que ha huma grande çidade que se chama sagana omde a muytas mjnas d ouro e prata em grande camtidade e gente que vestem e calçam como nos e que ha crauo e noz mozcada e pimenta
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
239
mujta e Jsto cre como se ho vira e determjna tornar a mamdar la outra diz segumdo a grande vomtade njso mostra e asy me dise que demtro no Rio bem açima quer mamdar fazer hum castelo na banda do norte pera que em começando ho veram no segujmte ano vam os bragamtims a pasar os saltos porque nesta terra he ho veram breue e ho Jmverno larguo e frjo em estremo e dizem que pelo Rio abaixo vem serras de neue e ha no Rio muytos pescados e booms e a na emtrada do Ryo laramyas e Romaãs e asy ha hums anjmãees que os coyros deles pera coyros vall cada hum dez cruzados que asy se vendem em framça e que trazemdo destes coyros dez mjl que valem X cruzados louvamdo muyto a boa noujdade da terra e estas comtas e outras esta fazemdo e que ha homems que voam que tem asas nos braços como morçegos e porem que voam pouco como do chao a huma arvore e d aruore e d aruore [sic] ao cham e trouxe este Jaque hamostra do ouro ha el Rey dez ou doze Joyas feytas como cauos de de [sic] pato pequenos e diz que he bom ouro e que uem daquela çidade de sagana e cujdou que per este Rio acharja pasayem pera ho outro mar / [fól. 3v.o ] ho outro mar [sic] do sul e ya sabe que ha nom ha e pergumtou que me pareçia eu lhe dise que ha espeçearja numca s achara ate gora senam debaixo da linha ou açerqua e que este seu Rio que esta do tropico de cançer pera ha parte do norte majs do que ha do tropico a linha e que pareçia Jposyuel [sic] auer espeçearja nem ouro que prata bem poderja ser, emtam me dise que em vmgrja auja huma mjna ou mjnas d ouro muyto fino e que era terra tam frja e majs porque dista da linha majs pera a parte do norte como de feito he asy eu lhe dise que era cousa co<mo> per huma espeçialjdade e gram maraujlha mas que nom era Regra geral e ho que eu dizia era visto per todas partes do mumdo Jeralmemte todas estas cousas e outras muytas praticou comjguo alghuas vezes que seria prolixo espreuer tamta cousa e asy me dyse que este Rey Jmdio lhe falaua muyta verdade porque fora pergumtado em emtrado na não e ho espryvam que fez diso asemto e que ho capitam a tempos lho tornou a pergumtar per vezes e asy el Rey per vezes depois que vieram e que senpre falara per huma boca e numca ho acharam em nenhum ero e diz
www.lusosofia.net
240
Manuel Alberto Carvalho Vicente
ho Rey Jmdio que com toda sua gemte amjguos e parentes ajudara a pasar hos saltos e Jr ate ha gram çidade de sagana nos bragamtims e que mostrara as aruores do crauo e ha pimenta e noz dise eu a el Rey nom seya nom seya [sic] como o que atemtou ha christo que dise, haec omnia tibi dabo, por se ver em sua terra e a mjm me pareçe que asy a de ser el Rey se Rio e dise que ho Rey Jndio era homem de bem e que nom farja outra cousa e a segujmte noute andando paseando com ho cardeal de loRena me chamou e apartou se comjgo e pos m a mão no ombro e esteue quedo e praticou comjgo hum pouco e pedio me meu pareçer e comselho em hum çerto negoçio de Jmportançia que querja fazer eu lhe dise a manejra e modo como ho emtemdia e me pareçia e ele dise que lhe pareçia muj bem e que asy querja que se fizese e nom era cousa que que [sic] tocase a deserujço de vossa alteza e loguo ho segujmte dia se partio camjnho de liam e me mamdou que ho segujse senpre per omde fose tanto que foy em liam omde esteue quatro ou cimquo djas pedi lhe que me mandase fazer merçe pera ajuda de custa que vinha despeso e loguo me mandou dar çem cruzados ou escudos e se nom fora ho estrouo do comdestabre foram majs de iijc segumdo me dise pessoa do comselho que foy ho cardeal de tornom que he bom estrolago e cosmografo e vio <me> pasar toda a pratica com el Rey e me fez yr a comer alghumas vezes com ele por praticar e me mostrou outra carta sua de marear bem grande e viçiosa e senpre m ajudou no que podia e folgaua muyto de praticar nas cousas das Jmdias., / [fól. 4] na emtrada do mes d abril partio el Rey de liam E se foy a costa de santo amdre que sam dez legoas de liam onde esteue todo abrjl aguardando Jemte que mandou vir temendo se do emperador segumdo se dizia que trazia majs de Λta homems como de feito veo de muytas partes de seu Reino que eu vy vy [sic] pasar por liam muyta Jemte de pee e caualo, daquy se partio e se foy ha huma vila que se chama valamça onde se meteo num batel e se foj pela Ribeyra abaixo a çidade d avinham domde se partio pera ho ducado de saboia <ou> açerqua onde se vio com ho
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
241
papa e se comçertou com ho emperador e asemtaram suas cousas e se fizeram as pazes e loguo ho papa se partio pera Roma e el Rey pera aujnham e a meo camjnho veo Recado do emperador a el Rey que se querja ver com ele pesoalmemte em agoas mortas e loguo el Rey volueo e se viram e falaram e comeram anbos e se dispediram e el Rey tornou camjnho de liam e de liam a molims e nom emtrou na vila e se foy ha huma aldea duas leguas de molims que se chama cavanhas onde tem huma casa de caça e aquy esteue caçando oyto dyas em este lugar lhe dey huma pitiçam andando ele paseando e ho comdestabre ma tomou da mao e lha leo em a qual lhe pidia licemça pera me vir e asy merce pera despesa do camjnho pois viera de tam lomge ao servir el Rey dise que me farja despachar e estando a mesa neste propio dia ao Jamtar dise ao cardeal de tornon ho portugees se quer Jr e lhe dise da pitiçam e ho cardeal lhe dise per ma fee ele he homem de bem e sabente e que me nom deixase vir que me fizese bom partido e el Rey dise que sy que se ele quiser ficar em frança ho cardeal lhe dise que me falarja eu amdaua no terejro e bem me uja el Rey e o cardeal e em sajndo ho cardeal fuj me com ele ate pousada e ele me fez la comer e me comtou o que pasaua e me dise a vomtade d el Rey eu dise que ho farja de boa vomtade com comdiçam que nom me mamdase a outra terra nem cousas d el Rey de portugal porque era meu natural Rey e Senhor e que em nenhuma maneyra do mumdo ho farja e ele dise que nom que el Rey ho defem[di]a muyto e que eram paremtes e amjgos partio el Rey daquy direito a parjs e es[te]ue em muytos logares per ese camjnho om[de] lhe vy bemzer as alp[or]quas como fazia el Rey dom afomso seu tio que santa glorja aya e em hum lugar que se chama Remoramtim a parte com ele que me mamdase despachar porque aly ficara ho comdestabre comjgo de ho fazer e esteue ne[s]e lugar çimquo ou seis dias e quando se qujs partir ouvio mjsa em huma / [fól. 4v.o ] gram sala terea de madeira com as esporas calçadas e asy todos os grandes de framça que na corte andauam e acabada a mjsa estauam ya os majs a caualo aguardando que ho faze [sic] el Rey e ele me vjo porque
www.lusosofia.net
242
Manuel Alberto Carvalho Vicente
estaua bem çerqua dele e se hapartou com ho comdestabre e lhe dise que me disese de sua parte que s eu qujsese ficar com ele em framça que me darja boas gages [sic] e me farja merçes e que nom querja que ho serujse se nom em tempo de guera como os gemtis homems de framça,. e ho comdestabre veo a mjm e me apartou em presença d el Rey que nom estauamos dele hum Jogo de mamcal e me dise se emtemdia framçes eu lhe dise hum pouco emtam me dise o que el Rey disera que me disese eu Respomdi porque estaua aujsado do cardeal de tornom que era muyto meu amjgo que muj vmjlmemte Reçebia ha merçe e que de bom coraçam ho querja serujr e que estaua despeso que mo mamdase fazer merce e ho comdestabre dise sy sy que logo me mandarja dar djnheiro e que me nom agastase ate paris que de tudo seria proujdo., em burges huma boa vila no camjnho de parjs vieram a mjm dous pilotos hum que ya dise atras que se chama Jaque quartier morador em bretanha e outro que se chama mjchel que viue em a ujla da Rochela que estes querja el Rey mandar ao Rio que atras dise e nom sabem majs que bacachãos [sic] e as Jlhas e per mandado do almjramte sem eu saber nada me leuaram a sua casa nem saber omde hia e em emtrando ho achamos a mesa no primçipio do comer e nos mamdou asemtar a mesa eu asy ho fiz e comj com ele e eu nom sabia o que depois soube que tinha ele feitos ha vossa alteza alghums deserujços e acabando de comer se leuamtou e me tomou pela mão e me meteo num Jardim e nos paseamos hum pedaço e me dise como ele tinha çertas nãos muj grosas e de gram porte e que me farja dar as que majs qujsese e que fizese huma boa viagem rica a Jndia e que folgase de ho ter por amjgo que me nom pesaria nada e porque ele hya ha huma vila sua dali que nom virja tam çedo que ho bisconde de diepa falaria comjguo largamemte e que ho partido serja todo o que eu qujsese eu lhe Respomdi que lho tinha em muyta merçe e me ofereçi a seu serujço por me dizerem os outros que que [sic] era pessoa muj primçipal do Reino,. daquy se foy el Rey ha huma pequena vila que se chama sam germão quatro ou çimquo legoas de parjs onde tem grandes bosques de muyta caça e aqui veo hum primo com Jrmão do comdestabre que se
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
243
chama monSenhor de fusosa este he [h]o que trouxe por piloto a Joam afomso framçes e me dise com grande maguoa que estaua emtreuado de gota e que lhe pareçia que seria morto e que perdera hum bom companheiro nele este monsenhor de fusosa [g]eralmemte se dizia que tinha [m]ajs de C mjll escudos aujdos de bona E [?] lhe deuia parte este me come[teo] que me farja gramde partido e auamtagems como de feito fazia que fose / [f o 5 ro ] em huma armada que ele e outros tinham feita e estaua prestes pera partir com ho primeiro tempo em huma baja que se chama habradigraça que <e> junto da foz de Ruam, omde ho [el R]ey mamdou estar d asento e ho fez vyalmjrante per comparaçam per do comdestabre este Janeiro pasado fez hum ano e tirou ho ofiçio ao outro que era feitura do almjramte e asy tirou a gouernaçam de borgonha ao almjrante que era cousa muj homrada e ha deu ha hum Jrmão do cardeal de loreyna que se chama monsenhor de gujsa e ho comdestabre achite cala ho [?] destrue pouco a pouco e ha todas suas cousas segundo [s]e Roge [sic] na corte e amtes deste momsenhor de fus[o]sa ser vialmjramte me dise como d armada em que me falara eram tres naos suas ha huma de 320 tonees e outra de 180 e ha outra de 90 ou 100 e outras duas de mercadores seus amjgos de 200 tones cada huma armadas todas muj bem com toda ho neçesarjo que compria e que nom agardauam se não tempo que se eu qujsese que lhe [da]rja gram prazer açeitar d ir por capitam na grande e ele farja que todos me obedeçesem e me darja mjl escudos de partido e que mamdarja logo deter as nãos e que ele em pessoa Jria comjguo e me meteria de pose da nao e majs que senpre ho terja por amjgo eu lhe Respomdi que eu uyvia com el Rey e que tinha dele gages que mal parecerja fazer cousa sem sua licemça e ele me tornou que ho [co]mdestabre era seu paremte que loguo auerja a licemça eu lhe dise que ajnda que a ouvese eu nom Jrja porque hya atras d el Rey de portugal e a primeira cousa que eu dysera a el Rey quamdo lhe dise que ho vinha a serujr foy que nom tocarja nas terras d el Rey de portugal por ser meu Rey e Senhor natural e que numca deus qujsese nem tal mamdase que eu peleiase comtra suas Jemtes porque eram meus Jrmãoos naturãees e que el Rey de framça nom tinha [guerr]a com
www.lusosofia.net
244
Manuel Alberto Carvalho Vicente
ele mas amtes eram grandes amjgos e ele me tornou n[om] forรงa nom forรงa nom forรงa e todauja falou ha el Rey e ao comdestabre e el Rey lhe dise nam nam que eu ho quero pera mjm e majs dise ho comdestabre que eu nom auja de serujr se nom em tempo de guerra que asy mo tinha el Rey prometido e damtes me tinha dito que as naos aujam d ir direitas a costa da malageta onde tomarjam toda ha mais carga que pudesem e dahy Jrem correndo ha costa ate darem no Rio da vol[ta] e nele tomarem todo ho Resgate [que] pudesem E day na volta do brasyl acabar de carregar de t[udo] e esta uja he ha que trazem os majs por pratica e quando lhe vi falar no Rio da volta asy ho Senhor deus me salue e ajude que ho samge se me Reuolueo e / [fรณl. 5v.o ] disymuley com ele e lhe pergumtey que quem era ho piloto que tinha pera Jr e que se fora Ja la outra vez e ele dise que nam se[y] que hyam apalpar se poderjam entrar demtro eu lhe dise que ho nom fizese que tinha muytos baixos e que vossa alteza sempre tinha la armada e no que puder ter ajuda que foy com medo de aujsar ao embaixador e loguo busquey maneyra como lhe faley e lho dise pera que lhe espreuese e ho Joam afomso framรงes foy que lho dise do Rio as apalpadelasโ este monsenhor de fusosa e ho vialmjramte primeyro e outros trabalharam bem por aver licemรงa d el Rey pera fazerem na Jlha de sam Louremรงo hum castelo forte pera terem nele muyta Jemte e el Rey nom lhe qujs comรงeder e chegaram se tamtos sobre este negoรงio ao pedir a el Rey que estaua sobre mesa que ho tirauam de seu syso vio se el Rey tam afadigado deles e tam emportunado que lhes dise que me chamasem e loguo me chamaram e el Rey me pergumtou que se tinha vossa alteza naquela Jlha forteleza e eu dise que sy tinha e sempre tiuera este vialmjramte era o que majs o maรงaua por yso e os outros muj bem que ho ajudauam e me dise diante d el Rey que saluo mjnha graรงa e eu lhe torney mas salua la vostra porque ho que digo he verdade porque ho vy e el Rey lhes dise vedes que vos diguo eu e daly em diamte nom me olhaua de bom olho e nesta mesa era ho almjrante e bisconde de diepa e o bisconde de Ruam que se chama afomso de seujlha e estoutros ya ditos e Ja auya djas que ho monsenhor de fusosa e ho vyalmjramte primeyro que me tocauam na
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
245
materja e como os emtemdy senpre lhes dezia muyto mal da Jlha e que nom era cousa pera cometerem per muytos Respeytos e huum gemtil homem que me tornou a Repricar na materja paremte do monsenhor de fusosa eu lhe dise como era muyto mal acomselhado em falar nela porque era muyto ma cousa e nom era se nom mortes de Jemtes e que nela nom auja cousa [alg]huma que quem tal lh acomselhara sabia muyto pouco e ele menos se tal e[m]presa tomase e este lho foy dizer e ele se veo a mjm hum pouco hapaxonado dizendo me que por que dizia aqujlo que ele sabia bem o que dizia e fazia e que quem lho acomselhara ho emtemdia mjlhor que eu e eu lhe torney saluo vosa graça e ele me dise porque, que nela nom ha proueyto algum quem la for quiçãees nom tornara mays ha framça e ele dise porque eu disimuley e dise porque tem muytos baixos e porque el Rey de portugal nom sera comtemte que njmgem emtre em suas terras ele me tornou nom força nom força, emtam lhe pergumtey que era o que querja da Jlha e pera que querja fazer cast[e]llo em terra alhea e sem terem diso proueito e ele me Respomdeo que ya [me] disera que ho castelo que querjam fazer n[om] era se nom pera tratarem dali pera todas partes e pera Jrem ha tropobana [sic] e omde majs proueito podesem fazer e terem nesta Jlha Repairo e seu almazem pera / [fól. 6] daly mandarem suas nãos e tornarem com seus Retornos, como huma feitorja ordenada e diziam a el Rey que vossa alteza nom tinha nada nesta Jlha nem s aproueitaua dela nem pessoa de seu Reino nem na qujrja e Js[to] traziam tam determjnado como se foram pera sua casa e fazemda e ho Senhor deus que nom qujs nem lhe aprouue nem aprazera deu lhes tanto em que cujdar que [eu] çertifico ha vossa alteza que me parçe [sic] que ya nom lembra a nenhum deles porque alem de lhe el Rey nom dar liçemça ho vialmjrel vio se sem ho oficyo e sem seu valedor que lhe çertefico que andaua tam triste e tam disfauoreçido que pareçia homem morto e dantes pareçia que todo ho mumdo viuja com ele e ho almjrante que a este e outros fauoreçia esta bem deRibado ha dias que nom pareçe na corte nem outros muytos de sua valia e asy ho monsenhor de fusosa com h[o] ofiçio que ouue de vialmjrel tem tamto em que emt[emder] em outros negoçios que lhe el
www.lusosofia.net
246
Manuel Alberto Carvalho Vicente
Rey mandou que sam de grande Jmportamçia que fizese em a ujla de abra de graça onde ho mamdou Resydir, asy que ho Senhor deus lh[e]s deu em que cujdar e ele me perdoe majs lhes qusera [sic] ver pelos deserujços que faziam ha vossa alteza e por suas vomtades tam danadas pera ho deserujr e daquy se partio el Rey pera picardia em fim de setembro do ano de 39 a ver se com a Raynha d omgrja e ho comdestabre amte que partise me mamdou dar Rta escudos dizendo que da volta me mamdarja dar majs que [eu?] nom o gastase17 partido el Rey me fuj a paris onde achey ho bisconde de diepa que andaua buscamdo por saber que eu era na terra e me deseyaua muyto ver pelo que ho almjrante de mjm lhe disera e me leuou a comer e me fez gram xira [?] e homrra e acabado de comer tirou da bolsa huma gram mam chea de escudos e me Rogou que tomase os que qujsese e todos se me comprisem que lhe faria gram prazer eu lhe dise que ao presente tynha dinheiro que me el Rey mandara dar em sam garmão e que nom auja oyto djas que Reçebera Rta escudos pera despesa como de feito era asy e que lho tinha em muyta merçe e nom lhe qujs tomar nada e ele me deu comta que hya muyto depresa a corte a negoçear e que loguo seria comygo e nom pode tam prestes despachar e espreue me que nom podia vir tam çedo que da volta que el Rey viese ha parjs nos veriamos ou omde quer que a corte estiuese d asemto.„ estando asy em paris tinha dous pequenos caualos ou facas e dous homems e holhamdo que pouca majs custa fazia camjnhamdo que estamdo e que a fizera nom era nada por mjlhor comta dar de mjm h[a vossa] alteza e ho emformar de todo me fuj a Ruam por ver ho t[ra]to e sab[er to]da a maneira da terra e tamto que na ujlla fuj conheçeram me da corte alghus gemtis / [fól. 6v.o ] homems e mercadores e me ofereçiam a pousada e me leuuam [sic] a comer e me faziam gram xira [?] e hums chamauam os outros e ajumtaram se majs de vinte e cometeram me tamtos partidos e faziam me tamtas avamtajeems que eu me maraujlhaua e tudo pera fim do seu deserujço eu desemulaua com eles e lhes dizia como viuja com el Rey que dando me licemça 17
Note dans la marge du texte : “ ano de 39 ”.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
247
que folgarja muyto d açeitar sua empresa porque sabia que el Rey ho nom farja a pessoa do mumdo e eles diziam que loguo averjam licemça porque doutra maneyra se me sentiram mal me trataram porque he a majs ma gente do mumdo e todos muj danados comtra seu serujço e asy querem mal aos portugeses como ha Jmjgos mortãees e lhes fazem mjl descortesyas e majs farjam se ousasem e geralmemte o que isto fazem he gemte bixa da terra e do mar ate as molheres moços e menjnos e toda sorte de Jemte cujos paees marjdos Jrmãos paremtes dizem que lhe lla maltrataram e mataram e nom querem ouvir Rezam nem em seus Jujzos lhes fazem Justiça„ achey nesta ujlla ho alomso de seujlha que sendo manç[ebo] esteue muyto tempo na cidade de lixboa e ora he bisconde e natural de s. . . <uila> de Ruam este tambem como ya dise era da masa dos que querjam fazer o castelo eu ho estrouey e desujey quamto pude este como soube que alghus mercadores me faziam partido que Jndo eu por capitam mor de toda ha armada me dauam tiradas as custas todas a quarta parte de todo ho que se ganhase e ele me dise que farja com outros que me desem a terça parte e que me darjam tamtas quantas naos eu qujsese e asy galeoees naujos bragamtims armados e aparelhados como eu qujse [sic] de fiujlheta [?] e que demandase eu, e andauam tam diligemtes como se todo ho bem do mumdo ouvesem de ganhar e loguo em comtinemte ho qujseram determjnar e por per [sic] obra e eu lhes busquey a maneyra Ja dita e os fiz Resfrjar e me party camjnho de parjs aguardar el Rey e eles ficaram com seus preposytos danados e majs temçõees que numca perderam e pera em espiçial nomear alghums he escusado somemte que nom fica nenhum s[omemt]e que estam tam ceuados dos Roubos pasados que nom ha cousa que [nam?] farte no mumdo nam tam somemte aos que ya os gastarom mas dam parte ha alghus gramdes de framça por que lhes nom falte fauor pera suas maldades e fazem lhes meter e auenturar / [fól. 7] suas fazemdas nos tãees tratos dando lhe emxeiçom com os que estam muyto auamte como momsenhor de fusosa que tem majs de X escudos e outros com a tal nauegaçam e lho fazem fazer e seria gram prolixidade espreuer ho que com estas e com outros muytos vy e ouvy
www.lusosofia.net
248
Manuel Alberto Carvalho Vicente
e pasey que asy ho senhor deus m ajude e salue e seya comjgo como quando me tocauam em cousas de seu deserujço asy diante d el Rey como em qualquer outra parte que ho samge se me Reuolvia como se me mataram ho pay e senpre lhe Respomdia o que me pareçia Rezam que nom podia ter paçiemçia e tiue com muytos muytas altercaçõees que he gram prolixidade espreuer lhas,. tornou el Rey de picardia ha xb de dezembro e emquamto esteue em parjs veo afomso de seujlha a negoçear ha corte e tanto que me vio me veo com este alujtre dizendo que ele tinha por senhores e amjgos alghums grandes de framça que lhe ficaram da guerra nãos naujos e galees e que tinham liçemça d el Rey ya damtes per poderem armar e que eles farjam que el Rey me dese alghumas nãos e em companhia das d el Rey Jriam as deles e que farjam huma grosa armada e que os terja por amjgos pera o que me comprise e emtraram nesta masa hum filho de huma Jrma d el Rey de nauara que se chama monsenhor de xamdela que tinha feito dous galeõs [sic] nouos e huma não grosa e dous outros naujos pequenos Junto de bordeos e com[o a] guerra çesou e ele tinha liçemça d el Rey pera armar andaua muj deseyoso de d [sic] achar maneyra e sajda ha seus naujos e eu lhe Respondi que tinha muy bõas gages d el Rey com que bem largamemte podia sostemtar mjnha pessoa e meus homems e facas que djnheiros me sobeiauam e a comdiçam com que as a[ç]eitara dito pela boca d el Rey que nom querja que serujse numca somemte em tempo de guerra e que prouvese ao senhor deus que numca ha ouvese nem lhe dese vomtade de armar nem numca lhe viese antes mão foguo queymase as mãos e as pessoas que guerra deseyasem e deujsam antre principes e Reis christãos e lhe pedi por merçe [que] me nom falase majs em nada daqueles negoçios e ele dise que ho fazja por meu proueito e homrra eu lhes Respondi que muyto comtente estaua com ha homrra e gages que me el Rey daua e asy ho espedy e Ja este monsenhor de xandela me mamdara atemtar per outra pessoa damtes e nom foy comtemte com a Reposta e nom tornou majs a mjm estando el Rey em parjs sobre mesa moueo huma pratica sobre que
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
249
ouve debate com alghus Jemt[is] e senhores que a Roda stauam em que emtraua ho cardeal de tornom e outro cardeal que se chama monsenhor de parjs e ho bispo que ora he de troje / [fól. 7v.o ] todos letrados e bem sabidos tiueram gramde diferemça eu estaua presemte e el Rey me chamou e me dise que ele tinha huma proujmçia que se chamaua proemça omde tinha huma gram vila que se chama mompelher e outras vilas e lugares que he acerqua d agoas mortas e que determjnaua de a emRiqueçer sem lhe custar nada, desta maneyra que ele tinha saluo comduto do gram turco ao qual vinha muyta espeçearja da Jmdia por terra e que em portugal nom dauam nenhua espeçearja <se nam> ha djnheiro de comtado e que ele se querja comtratar com ho turco de lhe dar mercadorjas de framça a troco da espeçearja e que nas mercadorjas se ganhaua quasy ho dobro e que trazida a espeçearja se prouja toda framça da dita proujmçia e dipois de proujda frança do Restante se caregarjam nãos e as mamdarjam a frandes e que terjam la casa d espeçearja como tinha el Rey de portugal e que desta maneyra seria a proujnçia muj Rica e os mercadores serjam muj . . . fa. . . tes e frança muj abastada e proujda, el Rey e ho bispo que ora he de troia e outros diziam que vinha ao turco de toda espeçearja .s. graos de parajso pimenta crauo canela noz nozcada e os cardeaes com outros diziam que nam somemte alghua pimemta e do majs muyto pouco ou nada e como el Rey me pergumtou Respomdy como el Rey de portugal senpre trouxera e trazia grande armada no mar e que a canela e o crauo naçiam em Jlhas e nom podiam vir nem sajr se nom por mar e que loguo eram tomadas e alem diso que nas propias Jlhas donde naçia o crauo e canela tinha seus feitores com fortalezas muj fortes e muj bõas armadas e muyta gemte que comprauam e Recolhiam todo crauo e canela e que desto era Jmposyuel vir nada a suas mãos e que dos graos do parajso nom nos ha nas Jndias se nom em guinee que he a parte donde os numca vio turco nem vera e a pimemta que asy como ha el Rey defende por mar a defende por terra muy Riyamemte e porem que bem podera ser que per alghums pasos fora de camjnho e nom sabidos que escaparja alghuma mas que era tam pouca cousa que nom abastarja a metade da
www.lusosofia.net
250
Manuel Alberto Carvalho Vicente
terra do turco nem ha quarta parte e que sua merçe nom crese tal porque estaua mal emformado e que se tal fora que veneza tiuera todos meos pera lhe vir as mãoos e que eu era testemunha de vista e os que lho diseram [d ou]ujda mas que me pareçia que ho turco tinha neçesydade majs de comprar que nom de ha vemder e fiz vir as cartas e tudo lhe mostrey e todavia a perfiaua que ho turco tinha cantidade e que a terra na J[m]dia se lhe nom podia defemder aos que lha leuauam e cujdo que t[oda]s estas questões e parfyas move sobre mesa por seu pasatempo e d[a]li a tres oras nom lhe lembra / [fól. 8] neste mesmo tempo e lugar fuj falar ao embaixador e lhe dey ho aujso do que era neçesarjo pera lho espreuer e lhe dise como mjnha tençam era vir me pera qua e ele folgou muyto e m acomselhou em huma pitiçam e ma fez fazer em françes que dey a el Rey em a qual lhe pedi licemça pera vir por mjnha molher e filhos e fazemda pera me loguo tornar a framça [que] me mandase fazer merçe pera despesa da vinda e tornada [e elle] me comçedeo a lice[mça e me] mamdou fazer merçe de duzentos escudos . . . . . . ij dias de Janeiro de 15. . . [e eu] me espedi dele e do comdestabre e no mesmo dia se partio de parjs pera f[onta]nebleo he . . . . . . . da pouco majs de parjs onde tem a frol de toda a caça do mumdo segumdo se dizia fuj me es[p]e[d]jr do embaixador e loguo me party pera Ruam onde es[ti]ue ate pascoa por mj[lho]r sentir as cousas d[a] terra o [que] em Ruam eu . . . dar pr. . . . . . com trombeta que os framçeses nom fosem ao br[asi]l nem a terras de vossa alteza e tanto que ho ouviram loguo tiueram maneyra como fosem ha Jngraterra e de la armasem disimuladamemte e metem nos Jmgreses em parcerja e asy armam dizendo que os Jmgres sam arma[do]res e emsinam ho trato ha quem estaua bem fora de ho saber nem d emtemder nj[so] e quando tal soube determiney d ir la por dar comta de tudo ha vossa alteza como pasaua e a maneyra que tinha em armar e em todo o que faziam parti de Ruam pera Jmgraterra em hum naujo Jmgres e por o tempo ser comtra pera Jr ho Rio abaixo me fuj per terra a diepa tanto que ho [bi]scomde me vio me leuou omde ele pousa ao castelo e me fez gram
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
251
xira [?] e loguo me tocou no almjramte como querja que fizesemos huma boa armada e boa viagem Rica porque tinha muj grosas nãos e muj armadas e asy ele tinha tres ou quatro muj grosas e que de diepa sairjam todas as que comprisem majs e que folgase de o ter por senhor e amjgo que ajmda que agora amdase agrauado ele tornarj[a] çedo eu lhe Respomdi que hya com liemça [sic] d el Rey ha buscar mjnha molher e filhos e que tornarja ho majs çedo que pudese e falarjamos no negoçio e eu farja o que ho senhor almjramte mamdase por ser tal pessoa e com Jsto me espedy de b. . . .mt.. do bisconde soube e senty que he mão homem de porto de lxx anos gram soberbo e cobiçoso e pouco temente a deus e deseioso de coraçam e vomtade de deserujr ha vossa alteza per todas vias e maneyras que puder e segumdo me dise e dele senty tem Jurado que se naujo de portugeses topam Rico os seus de lhe tomar tudo o que trouxerem e naujo e gemte meterem no fundo sem deixar cousa que nome tenha por escusar demanda me pareçe que ho quer fazer e ao tempo que ay chegey veo huma não do brasil caregad[a] com muyta malegeta brasil e papagayos como quem vinha de sua quinta e h[o] bras[il] val bem pouco djnheiro, e em me embarcando pera Jmgratera Ja quasy noute [s]altaram comjgo tres ou quatro e trataram me bem mal e asy me embarquey e em toda picardia normamdia e parte de bretanha querem grande mal a portugeses / [fól. 8v.o ] a xb de majo de 39 chegey ha hum porto d img[ra]terra que se chama aRia omde estauam duas nãos de diepa aparel[ha]ndo se e fazendo se prestes pera o brasil e dam parte ha hum Jmgres por d[e]simular ho caso e diseram ha el Rey que lhe virjam gram proueito dos djreitos e ele deu lugar a Roguo de mylor priujsel que he hum g[ran]de [s]e[u] priuado e dizem que diz el Rey que nenhuma terra p[ode ser de]fendida pera os [Jngre]ses [?] tratarem e ao outro dja emtrey pelo Ryo [de lo]mdres e em muytas p[artes de]le fazem baluartes e muy[ta]s [ma]n[eyras] de def[emde]rem com muyta artilharja e grosa e tanto que chegey ha lomdres soube doutra nao que se ujera a fazer prestes pera o brasill e foi se ao fumdo e nom na puderam majs tirar e asy se perdeo e
www.lusosofia.net
252
Manuel Alberto Carvalho Vicente
fuj ao paço e vy el Rey tem boa pessoa e corpo d omem homrada presença de Jdade de Lta anos [pou]co menos ho mor seu priuado he ho mjlor prjuesel e fo[y mam]çebo apremdiz e crjado dum tosador pubrjcamemte homem grande de corpo e groso de Recepta e ate Rta b anos e este he o que se diz que per seu comselho faz fazer a el Rey e fez alghumas cousas Jmdiuydas [co]mtra serujço de deus e comtra seus vasalos e mamdou desfazer abadias moesteyros e os frades saçerdotes e profesos amdam com t[ra]jes de leigos por moço de pee e d esporas de cortesãos e seruem a quem [lh]e da proujsam e asy mamda fazer estatuas do papa e cardeas [sic] e as mamda pubrjca[memte a]Rastar e outros feytos piores e nega os primçipios da fee e certamemte [que o]s mercadores portugeses e estramyeiros aujam medo d estar na terra, e loguo me embarquey e vim ter a curunha e da curunha a samtiago e de samtiaguo a salamamca onde estiue oyto meses maltratado de Jmfirmjdade quasy ho majs do tempo a feitura desta ha dous meses que estou nesta çidade de seujlha hum pouco emfermo e haqui espero Recado se ho senhor d[eus] for serujdo de vossa alteza pera saber o que me mamda trouxe mjnhas cartas comjgo e estrolabios e nom qujs que njmgem ouvese delas trelado nem vista e alghums andaram por mas aver as mãos e mas pagauam tres vezes majs do que valiam e hum Jtaliano que he cosmografo numca lhas qujs deixar ver nem fiar delle nem doutro nenhum somemte hao seu embaixador que as qujs ver e eu lhas mamdey e as teue em sua pousada quanto qujs e se vossa alteza se ouver por [ser]ujdo que lhe mamde hum estrolabio que nom ha majs que cada hum dos outros e da mesma feiçam e toma se nele ho sul com tres testemunhas que corespomdem ha hum f[i]m e ha heram [?] verdade que he majs Jmteira fee que huma so testemunha a primeira he a maneyra amtjga e custumada he outra pela outra parte do estrolabio doutra maneyra e a terceira he per outra via e nom per nenhuma das duas e toda [sic] tres coRespondem ha / [fól. 9] huma e cujdo que ya la sera velho porque tem vossa alteza gramdes h[om]eems e eu sam nouel e sey pouco [que] porem eu hos tenho esprimentado e ho [fa]rey bem se mo
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
253
mamdar que ajnda ate oye nom s a visto em castela nem framça majs nenhum visto nem eu nom no [quero?] se mo nom mamda porque nom quero que qua se sajba e em frança nom lhe fica de mjm nenhum frujto [ne]m doutores nem comselho nem carta nem estr[ola]bio nem trelado [nem] cousa alghuma porque senpre tyve esta temçom e proposito de ho nom deserujr e fuj e sam hum dos diçipolos seqretos que no coraçam e n alma lhe deseiey e deseyo fazer serujço e creo que ho [senh]or deus ho qujs por aver comjguo mjsericordia e porque vossa alteza ha aya que pasa [de] sete anos que faço penjtemçia de meus pecados e perdy a terra a uj[sta e] comversaçam de Jrmãos paremtes e amjgos e puseram me muy odio e [vjmgam]ça com vossa alteza perdj a fazemda e a vista de mulher [e] filhos e homra numca em f[ra]mça nem em nenhuma outra parte quis dizer quem era nem dyrei numca nem eu ho desastre de mjnha fortuna e trabalho nem es[c]reuj ha pessoa <do mum[do]> [nem] ate gora tenho pasado nem como fuj nem andey nem [ha] homrra [graç]a fauor e gasalhado que Reçeby d el Rey e dos seus nem de n[en]hum partido dos sobredictos e p[as]a de tres anos que nom espreuj se nam huma vez de salamamca sem tocar em n[ada] nem de mjm se sabera em meus dias diguo a sustamçia d[o] caso por ho nom deserujr que sera caso de mao emxemplo e tudo o que vy e ouvy e sinto espreuo pera que de m[j]m saiba e conheça ho grande deseyo amor e vomtade que tiue e tenho e senpre terey de o serujr„ meu pareçer he aujsar ha vossa alteza do que emtendo e tenho sentido h[e] quem mande ter grande aujso sobre pilotos mestres e outras pessoas aquj nomeadas E se lhe bem pareçer e . . . [c]om ho tempo lhe dou por testemunha e eu cre[o] que pera se as cousas saberem alquamçarem e descubrjrem que ha tenha tempo e muj limjtado pera deos e depois dos pilotos mestres os que fazem as cartas de marear que hos mande tomar todos os padroees modernos e antigos da co[sta] de guinee e da Jndia e de todo ho mais e nom se lhes dem [m]ajs e quamdo ouverem de fazer car[ta]s mamde ao feitor que lhes mamdem dar huma casa çerada demtro na ca[sa] da Jmdia em que as façam e estem çerados
www.lusosofia.net
254
Manuel Alberto Carvalho Vicente
e a bom Recado domde lh[es dar]am a cada hum seu pa. . . . pera as fazerem quamdo comprir e huma pessoa fiel e de Recado que este senpre com eles e que seya guarda de os guardar e de os dar e nom hos lixar [sic] l. . . .r nem treladar somemte fazerem as cartas de ma[re]ar . . . . . . . derem quamdo comprir ver. . . . . . .. aujso gramde e todas as car[tas] que se derem como pasarem do cabo [de guinee?] que o dem as pessoas conheçidas ou de . . . .fiança e este ofiçio que nom se em[s]ine se nom ha portugeses filhos do vezinho e de homems sem Respeyto uem nas naos que / [fól. 9v.o ] forem a J[m]dia e a outras partes que nenhum mestre nem piloto emsine cartear forasteiro n[em n]enhum estramgeiro se nom a natu[raees] . . . . conheçido filho de bispo [?] nem outras pessoas que cartas leuarem com çerta pena que [lh]es ponha medo e asy aos mesmos que fazem as cartas pena e Juramemto que nom emsynem a njmgem somemte os que lhe mamdar ho feytor ou p. . . . . . com quem tiuer [ho] carrego ou a quem se der segumdo atras he [de]crarado que [dem] pena asy ao[s que] como ho dicipolo e aos mestres e pilotos mamde dar per antigujdade . . . esam os mestrados e pilotaieems e que asy como vierem asy vam [que] nom avera dif[e]remças nem agrauados e mjlhor mamdaram e tiram carreg[uo] os naturãees que nom os estramgeiros e bem sey que nom pareçera bem [tudo] aos que tem per ofiçio de dar estes ofiçios e outros porque se lhe t[ira?] a mama e asy ha hums . . . ..daos outros faça lhes merçes e abra as [maã]os pois ho senhor deus ho fez pera o fazer a todos e nom seya tudo h. . . doutros e as [sic] e holhe bem que cumpre a [s]eu serujço e que nom digo ff. . . <. . . .> causa [e re]zam, e se . . . ra del[e]s a pessoa ou pessoas que façam carta[s] de ma[rea]r mamde lhe dar . . . . . . onde a[s] façam ou vir a lixboa porque nom a neçesyd[a]d[e] d aver tantos mestres . . . . . . ados es[ta]m na çidade como fora em outras partes e seya tudo [a] tempo que nom posam dar aujso hums a outros nem ser senti[do] e nenhum deles e deen lhes Juramemto se tem [o]utro empr[i]sonados ou fora de casa e busquem lh[e] bem . . . . . . se e sup. . . . de sobre . . . dos ha huma ..ra e tormemto e com as mesmas penas e comdiçõees ya di[ta]s nom emsin[a]ram a tomar ho sol se nom a quem açima he dicto do cartear„ porque nom ha
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
255
neçesydade de hos padrões a[md]arem em mãos dos mestres que eles nom am de fazer cartas sem liçemça e se eles quiserem pode as fazer que esta em sua mão que he cousa muj perjgosa e vossa alteza pode [ho a]talho que mjlhor lhe pareçer e nom tenha Jsto em pouco e asy me pareçe muj b[o]m comselho que nenhum fidalguo nem caualeyro nem homem que nom aia de vi[u]er por ele sayba c[a]rtear nem tomar sol nem tenham cartas de marear nem est[rol]aybo nem estormemto pera fa[z]er cousa de nauegaçam nem posam costramger os ca[pit]ãees das nãos aos mestres nem pilotos nem outra pessoa que carta leuar que lha mostre com temor a guard[e]m porque os grandes sam os por que veo a portu [sic] açaz deferemça e trabalho c[o]mo magal[hãee]s symão d alcaçoua [e o]utros muytos que ey [ver]gonha de nomear que se lançarom a castela ate . . . . . . . o ag[raua]ram e Rogaram e . . . ..am porque os grandes tem majs c[on]to e valia e em toda parte sam ma[j]s [fauor]ecidos e ajudados e os pequenos loguo sam apartados e a pequenos . . . goa pouco, e a[o]s quem [sic] tiverem de viuer por pilotos e mestres e contramestres a este dem as cartas e seyam emsynados com bom Recado e aujso como Ja dise e segumdo mjnha temçam pera o serujço de deus e seu asy ele m ajude e seya comjgo / [fól. 10] emtrey na corte de [fram]ça ha x[x?] de março de xxxbiij el Rey me mamdou [que] ho segujse e em ho primeiro d abrjl [me] fez merçe de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . me fez merçe de Rta em sam [germ]am e em xxij de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . duzentos escudos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ta escudos em . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . estrouo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e pera gua[rd]a e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . eu pedir nem outra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . como aos Jemtis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pe]dimdo majs que . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . nom diante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . metemdo . . . tado e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o . . . . . . reçia e visto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
www.lusosofia.net
256
Manuel Alberto Carvalho Vicente
deixey como os . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . temer ao senhor deus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e a terceira . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . como eu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sobre cavaleyro tam corydo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . auto tam grande e de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . camjnhos, na frança . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pessoas que nom he de crer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . que nom diguo e vir me ha avemtura . . . . . . . . . . . . . . . . . . . numca . . . mjm njsto de ho serujr sem numca embaixador s[ab]er de mjm quem era nem outrem por ele nem a causa de mjnha Jda nem de meu trabalho e desastre cousa alghuma por nom ser causa de mao emxemplo nem qujs que outrem leuase as merçes se se mereçesem se nam eu porque os que vam de framça agrauad[os] . . . .. ha portugal com perdam loguo se sabe e causa de mao emx[emplo] . . . . . . . . . . e majs se acharam ho que eu achey ou tornaram ou nam e porem ha . . . . . . . . . . homeems e comçiemçias de comçiemçias e portugeses de cobre dourado por çima e outros de ouro fino de mujtos qujlates sem serem conhecidos e outros muj q[ue]ridos e amados de vossa alteza ma[i]s por virtudes d eruas pedras e palavras que [por] boms serui[ços e J]sto sam se[g]r[e]dos de deus a deus se Remetam e nom diguo d[e] mjm nem [que?] ho queira e muytas vezes nom per mereçimemto das partes mais por pecados do Rey e tambem ao comtrairo quando ho senhor deus he em m. . . .o eu nom peço ha vossa alteza merçe per [as J]mdias nem guinee nem per nenh[uma p]arte de seus Reynos nem [Senhor]ios porque auerja gram vergonha pa[re]çer omde me conhe[çem] nem quero que majs njmgem me veya ho Rosto por nom ser caso de mao emxemplo que toca a mjnha honrra somemte peço ha vossa alteza merçe pera ajuda de custa de framça com muytas doemças que [m]e [pade]ciam e muytas despesas que fiz ate [g]ora e ha merçe seya a que ele mam[da]r e asy pelo que se ele for / [fól. 10v.o ] [seru]jdo me faça asynada merçe de espriuam de h[um]a feitorja das que tem fora . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [one]stamemte me p[os]a sustemtar porque sam
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
257
ya velho e nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .açõees se . . . . . . . . . . . . . . . .. as lhe pareçer que lho mereço por . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e ha letra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dira se deus quiser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . diseram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . aly por nom me . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . a metade da fazemda per . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ajnda que . . . .. dese por . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . de caualo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .tidos de mjnha pessoa e a mjm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . por ser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ou parte de . . . . outras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . de valer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. e . . . . manda tornar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [princ]ipe e senhor que por yso . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . de Renda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . que foy e espero em . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ja bem pouca que ha mjlhor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . nom he a . . . . . . Justo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. nom tenho njmgem por mjm se nom ho senhor deus com sua mjsericordia e vossa alteza . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. das merçes [que] vossa alteza me fizer seyam per a[ndr]e periz e nom per outrem porque he homem bem sam e verdadeyro e gram serujdor seu e amjgo d[o senh]or deus e Reçeberey gram [merçe] mamdar me despachar breuememte e mamdar me que faça que estou prestes pera o serujr eses dias que [viuer] amtes ha ele por conhecymemto que a outro Rey por mjll, a mjm me chamam yoham [fernamdez la]garto nom porque alcunha me pertemça ma[s] porque me tomou hum [lagarto] dos gramdes de guinee e me ouvera de comer e liurou me ho senhor deus por sua mjsericordia e ho pouo chamou me lagarto e nom me queyxo de mo chamarem mas como andey per terras estranhas porque não qujs per ho nome que me conheçesen me chamey y[oham] pacheco que he alcunha de mjnha linhajem e geraçam e nem per hum nome [nem per] outro nom . . . .nadas . . . . ha deus
www.lusosofia.net
258
Manuel Alberto Carvalho Vicente
e ha vossa alteza e ele me chame como for serujdo e mamdar, eu [nom] peço famtesyas [c]omo outros somemte onde sirua de [espri]uam pera sustemtamemto de mjnha pessoa e alghuma merçe pera ajuda de custa e . . . .. fazemda porque . . . . . . .memto e de huma cousa e doutra o que ele for serujdo e lembre se de mjm por quem ele he e sera atemçom de toda ha gemte de framça digu[o da] gr[aça] os <que> armam nom sospiram se nom pela Jndia e por espeçearja e la se lhe vam os holhos e aquj soube dum capitão que se chama foam cabeça de vaca que foy cometido de christouam de faro b[urgal]es que fose a descobrir ao Rio dos bacalhaos o que dise d el Rey de frança e que tinha licemça do comselho das Jmdias e ele me dise que nom qujsera por ser cousa dovidosa e partio daqui avera oyto djas pera o Rio da prata e / [fól. 11] leua segumdo me ele dise iiijc homems e ijc caualos e egoas e la estam . . . . . . .. vay por gouernador e diz que he ja sabido a serra onde ha ho ouro . . . . . . . que sam iiijc leguoas do porto do Rio da prata e tem ho comselho gram . . . . . . . pelos que la estam e per hum homem velho que dela veo e torna per tesourey[ro e] he velho e doemte nom qujs se nom yr e lhe dauam nesta cidade de seujlha . . . . cruzados pelo oficio e nom qujs se nom Jr pela certeza que tem do muyto ouro e prata [que] la ha e asy hum Rio como ho outro ambos tocam ha vossa alteza me parece a mjm me pareçe que a prouamça do gram mestre e comdestabre durara pouco o que sey do mumdo e la vy e ouvy ho tempo ho dira e lembre se vossa alteza pasa d ano e meo que party de framça e nom sey o que la pasa dipois que hajmda que ho senhor tarda por sua mjsericordia muytas vezes permjte que pague quem deue se se nom quer emmendar e conheçer de seu erro que nom ha mal em alghuma pena nem serujço a deus sem bom galardam olhamdo a camtidade e calidade da pessoa e do pecado„ beiio as Reãees mãoos de vossa alteza todos djas de mynha vida, ho todo poderoso deus lhe mande e comserue sua saude de bem em mjlhor com larguos dias de vida e ponha todas suas cousas em tramqujlidade paz e Repouso com sublimada prosperjdade amem a) yoham fernamdez lagarto www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557) [seu] mor serujdor
www.lusosofia.net
259
260
Manuel Alberto Carvalho Vicente
VIII Carta do vice-rei D. Afonso de Noronha a D. João III referindo a ordem régia de mandar proceder à descoberta da ilha de São Lourenço (extrait) Cochim, 16.01.1551 Torre do Tombo, Corpo Cronológico, Parte II, Maço 242, Doc. 44 [. . . ] vos alteza me manda e encomenda muito em meu Regymento que m enforme do Ryo de Cuama que estaa entre çofala e mocanbique onde he enformaado que se faz mujto Resgate e nenhum pera ele e que proueJa logo njso como me pareçe seu seruyço, eu senhor m enformey per pesoas que nele estyverão e ho sabem mujto bem e ho traato e Resgate que aly se faaz e soube que era cousa / [fól. 13v.o ] de muito proueito e que se farya muito mais se s emtendese nyso pera vos alteza em tanto que huma pesoa que nela andou e ho sabe mujto bem me dizia que aly se podia fazer outra mjna como ha de guynee e que porventura Rendese muito mais tratando se com aquele Resgardo que se deuja fazer pelo quall detrimjney mandar laa huma pesoa que ho vyse e fizese diso esperyençia com alguma fazenda de vos alteza e dahy vyese por ha Jlha de sam Lourenço que me tambem manda em suas lenbranças que me deu que mande descobryr que me a mjm pareçe mujto neceçaryo a seu seruyço, mandaaua laa yoham Rebelo que comjgo veyo ouue ho por trabalho e qis se tornar nestas naãos pera o Reyno com esperança de lhe vos alteza laa fazer merçe que ele mereçe por quão bem seruyo e www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
261
por ser homem pera mujto e por ele nam Jr., e ter mujto bõa enformação de gaspar lujs da veyga criado de vos alteza que ha mujto que qaa serue e foy aqy feytor e com mujto credito e de sy deu muito bõa conta asy no Cargo como na guerra em que peleJou e serujo muito bem e ouue muitas ferjdas e por ter mujta abilidade pera tudo ho encaReguey diso e ho mandey que fose com hum navyo pequeno e com hum catur e com ij [mil] pardaos de vosa alteza e lx da Rainha nosa senhora das suas Contas e escreuy a diogo de mjzqita com eu saber que ho a ele muito de sentyr, porque daly me confesarão que se avyam cad ano vynte mjll mjtycais e cxx. ate cL baris de marfim de Resgate dos qaes xx [mil] mjtycais leuaua o capitão xb [mil] e o feytor e oficiais os b [mil] e ho marfym era pera mantymentos e paga da Jente de çofala e afora ysto hos que laa hyam faziao grandes proueytos e escreuy ao dito diogo de mjzqita que querya que por ele Recebese vos alteza este seruyço e que tyvese parte da honra e mereçimento dele nam sey ho que faraa e porem dey proujsões a gaspar luis pera quando lhe njso pusese algum Jnpidimento ho poder fazer sem ele soo per sy, espero segumdo me tem dito que vosa alteza Reçeberaa njso mujto serujço e me faça merçe pela bõa deligençia que se njso fez e que daly se posa prouer huma boa parte das despesas da Jndya / [fól. 14] alguns capitães que tem çofala se qiserão agrauar disto e dar lhe outras Jnterpretações por ho que lhe nyso vay que com ho serujço de vosa alteza tem pouca Conta e creyo que huma das prymcipães Causas de se Jr pantalião de saa he esa porque hos Capitães nesta terra creya vos alteza que nam querem que aJa cousa sua nela senão que tudo seJa seu deles e que pera iso lhe dam as fortalezas sem lembrança de outra nenhuma cousa mais que de seus proprios Jmtereses,. [. . . ]
www.lusosofia.net
262
Manuel Alberto Carvalho Vicente
IX Apontamentos que fez João Pereira Dantas a D. João III sobre as escalas da Carreira da Índia (extrait) 1556 Biblioteca da Ajuda, 51-VI-54, n.o 25, fól. 85-101v.o Publication : Maria Emília Madeira H. Santos, O Carácter Experimental da Carreira da Índia. Um plano de João Pereira Dantas com fortificação da África do Sul (1566), Lisboa, Junta de Investigações do Ultramar, 1969 (Agrupamento de Estudos de Cartografia Antiga, vol. XXIX – Secção de Lisboa), pp. 26-44 [. . . ] E tratando desta agora que se usa diguo que sabido esta que as naos que daquy partem tarde, tomão por remedio fazerem sua viagem e navegação por fora da Ilha de São Lourenço por ser caminho mais breve o menos trabalhoso pellas resões que V. A. bem sabe e que todas farião este mesmo caminho e hirião por fora se não fosse por dous respeitos o primeiro pella neçessidade que têm de fazer auguada e o segundo por respeito da gente convem a saber por dar algum remedio [aos] doentes que levão (que as mais das veses são já muitos quando aly chegão) e assy por refrescar e dar algum alivio e refugio aos saos. Ora se estas duas cousas somente os obrigão a hir por dentro sendo a navegação de fora milhor tanto por ser mais breve como por ser menos perigosa e por outras razões parece que seria muito serviço de Deus e de V. A. (para www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
263
todas po[de]rem hir por fora) mandar descobrir e buscar lugar para fazer huma fortaleza e escala desde o Cabo de boa esperança ate a Bahia fermosa, ou ate a baia da Lagoa, onde milhor porto e mais sadio mais comodado e mais proveitoso sitio se achasse, da qual se poderião seguir os proveitos e comodidades que ao diante escrevo. Primeiramente, das naos que deste Reino vão fariam nella sua agugoada as que quizessem ou necessidade tivessem, ficando daly navegadas para irem por fora aquellas a que não sobeiasse muito tempo para irem por dentro e com isto ser assy jria a gente a India com saude, por que do cabo por diante começão as pessoas adoesser assy pella comprida e larga viagem como pellas neçissidades que passão, as quais quanto mais longe sem o remédio tanto maiores parecem, como também por entrarem nas calmas da Costa e praçel de Cofala onde os mais adoessem e onde pellas calmaras se perdem tambem algumas naos por que as correntes das agoas as levão a terra por antre Ilhas e baixos onde as vezes se não podem valer em estes e outros inconvenientes não tem indo por fora da Ilha. Tambem ha muitas naos naquella paragem do Cabo, mais a ré ou mais havante pellas grandes tormentas que correm e pelos trabalhosos pairos que sofrem acontecem algumas fortunas e desastres de lhe quebrarem mastros vergas, abrirem agoas e outras desventuras as mais das quais escusarião se tivessem aly colheita serta e as cousas necessárias para seu corregimento e se salvarião repairandosse com ellas e abrigandosse do temporal e com este remedio não perderião sua viagem nem invernarião por essa causa como aguora acontesse por que quando com estas dilações e com os trabalhosos e pobres remedios com que se remedeão (se sse salvão) cheguão a Mocanbique (que de necessidade já então hão de hir buscar) he ja gastado o tempo com que havião de hyr a India ou com que avião de vir ao Reino e outras naos que assy a hida como a vinda por não poderem pairar arribão, tomarião porto e não perderião a viagem pello caminho que tornão a desfazer nem pellos desastres que a mingoa de ter colheita lhes aconteçem. [. . . ]
www.lusosofia.net
264
Manuel Alberto Carvalho Vicente
E ajnda que parece bem descobrirensse e saberensse os portos de São Lourenço principalmente da parte do sul, todavia não me parece necessario senão para feitorisar fazendo para alguma nao que aly for ter acauso mas para fazer nella a escala prinçipal para as naos he cousa desneçessaria, porque as que vem para o Reino, vem ainda naquella paragem tão inteiras e tão abastadas dagoa e mantimentos que lhe não he necessario tomala se trazem boa viagem, e se a trazem má tão mao ou peor invernar fora aly que em Moçambique porque ainda esta escala ficaria mais longe do Cabo de boa esperança que aquela onde as naos agora jnvernão pois donde pode haver porto para isso avera delle ao Cabo passante de quinhentos legoas, e aly lhes seria forcado estar e invernar tantos meses como em Moçambique, sem poderem dally [. . . ] o Cabo com qualquer bonança de tempo como poderão fazer da escala que atras diguo e quanto aos que vão para a India sabido está que os levantes, com que elles não podem la hir e as faz jnvernar lhes são tambem contrarios para aferrar a ditta Ilha,porque os ventos são lestes pouco mais ou menos e o caminho que hão de fazer para a tomarem pella parte de fora he [. . . ] nordeste e dezerem que se pode tomar e cobrar pondosse as naos em altura 45 ou 46 graos e navegarem por aquella altura atee se porem em paragem que a possão aferrar no outro bordo que que [sic] isto seria hum muy trabalhoso e dificultoso remedio (a cabo de tantos trabalhos quantos os homens tem padessido quando já desesperão de poder hir a India) porque ainda que as naos lá ouvessem de hir jnvernar não tivesse deminuido nada da altura do Cabo, para se haverem de por em 45 ou 46 graos hão de correr ao sul na volta do mar caisse duzentas legoas, porque sô em dez graos que ha de 35 em que o Cabo esta a 45 em que pello menos se hão de por, se montão 175 gegoas [sic] a razão de 17 1/2 que cada grao por aquelle rumo tem e despois e despois [sic] de serem na altura em que achem os tempos que lhe são necessarios he necessario correrem por ella bem seissentas legoas porque do Cabo, a primeira terra da ditta Ilha ha quatrocentas e sincoenta legoas e a escala por ventura seria 50 ou 200 legoas pella costa della adiante e desta maneira para boa navegação avião de correr
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
265
as naos por aquella altura atee se porem ao menos tanto avante como a derradeira ponta da Ilha da parte do norte ou nordeste para a não escorrerem e ficarem a ajudavento da escala quando a vierem a demandar no outro bordo ao Norte no qual bordo hão de fazer passante de quatrocentas legoas do caminho porque diminuir daltura de 45 graos atee vinte ou vinte e hum em que estará a escala somão as legoas que diguo assy que 200 na volta do mar ao sul e 600 que hão de correr por aquela altura e passante de 400 que se montão em 25 graos que hão de deminuir vindo na volta do norte passão de mil e duzentas legoas as que hão de fazer para tomarem o porto da ditta Ilha e por estas e por outras razões que por escusar proluxidades não escrevo me parece e tenho por inutil a escala na dita Ilha de são Lourenço. Deve ser esta fortaleza proveitosa para fazer fazenda, porque como ella ficará perto de 400 legoas de çofala, huma não tirara a outra nada do que rende ou renderem porque as mercadorias que a ditta feitoria agora levão, não podem correr nem abastar tanta cantidade de terra e gentes pella costa e pello sertão pois por mar não tem navegação e por terra tem guerra huns com outros segundo por experiençia se ve pellos que se vendem quanto mais que o panno ou cousa de mercenaria vendida em cofala por hum mitical quando fosse levado tão longe darião por ele muito mais e se tal he milhor sera vendello onde dem tanto que onde val tam pouco, prinçipalmente que como diguo devesse crer que não ha tal comercio entre gentes tam barboras e tão destantes e remotas humas das outras e antes se deve crer, que se naquela terra ha ouro, se fara nella outro milhor resgate que o de cofala, e quando o não ouver ao menos ha muito marfim e avera escravos e outras cousas que pello tempo adiante se farão e descobrirão porque assy como elle destruve e escureçe humas assy descobre ilustra e engrandesse outras. Tambem se dally podera fazer proveito en tratar na Ilha de São Lourenço, porque afora gengivre e escravos ambar, e outras cousas sabidas que nella há, afirmão alguns que também há prata, e quando, a não ouver, com o trato destas que se sabem e com o resgate que na ditta fortaleza ou escala ouver não tão somente se forrarão as despesas della
www.lusosofia.net
266
Manuel Alberto Carvalho Vicente
mas acressentarçeão as rendas de V. A. e aplico este trato da ditta ilha a esta fortaleza e feitoria porque se gengivre ouver podeloão trazer as naos que vem para este Reino, e o marfim as que vão para a Índia o levarão e os escravos e outras cousas as mesmas naos de viagem as poderão levar e trazer e tambem porque segundo tenho sabido e entendido a mais domestica e convercavel gente que ha nesta Ilha [é] da parte do sul e principalmente em hum porto que se chama Matatame e em outro que se chama Tharrubay e em outros que tem muitos bons onde segundo dizem se podia feitorizar com proveito e em seguridade estando tam perto delles cousa que não se poderia fazer de longe porque se despenderia e perderia mais na longa viagem e risco, do que se ganharia nas mercadorias que a terra desse se deste Reino ou da Índia as ouvessem de hir buscar aly de perposito porque desta paragem dantre o Cabo de Boa Esperança e a Bahia da Lagoa fica em singular navegação por não haver mais de 450 legoas de travessa sem algum periguo em meio quanto mais que se para segurança das naos e da viagem da India esta escala que diguo he de tanto proveito e de tamanha consequençia como me heu afirmo que he que despesa se poderia nella fazer que não foçem os gastos bem empregados mormente estando serto aver de dar de sim maiores ganhos que gastos. Seguircehia mais de proveito, que como se usarsse hir tratar a esta Ilha em sertos tempos cada anno, e em serto lugar poderia acodir aquella parte a gente portuguesa [que] ou ella deve haver de algumas naos que aly se perderão, e desta maneira se cobrirão estes homens e alguns outros se pello tempo adiante se perdessem o que tudo seria serviço de Deus e muito mais o sera notificar aquelas partes da costa de boa esperança e são Lourenço o seu Santo nome e insinar a sua Santa fee e palavra onde paresse que facilmente o receberão por serem aquelas humas partes estremas do mundo que ainda não estão de todo infiçionadas nem coruptas da ceita de Mafamede, e não tenho por inconveniente a poder isto ser assy o que aconteçeo naquella costa ao V. Rey Dom francisco dalmeida, e a outros, porque por ventura ouve da nossa parte tanta sem razão que bastou a gerar os tais escandalos
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
267
porque com a gente dalgumas outras naos converçarão e tratarão amigavelmente e assy creio o farão com todos tendo aly fortaleza e tratando os bem e recebendo elles proveito com o trato que com elles se ha de ter e entendendo que tratamos e converçamos com gentes tão propinças da sua nação como são os de Moçambique, e Cofala, com o tempo se farão tão domesticos, manços e passificos como estoutros e tratarão e trarão os mantimentos necessários como nestoutras partes fazem. [. . . ] E tendo tãobem como diguo esta escala antre o Cabo de Boa Esperança e a Baya da Lagoa ficarião as naos daly na milhor navegação do mundo para hirem para fora e de duas cousas farião huma, a saber, se na India ouvesse huma estrema necessidade de ellas lá hirem antes do Inverno ou V. A. assy o mandasse podião partindo daquy em Setembro chegar a escala em Janeiro e feita auguada fazer na entrada de Fevereiro o caminho na volta do mar ate se porem em 45 ou 46 graos na qual paragem correm os ventos sul e sueste ou susueste quanto as naos podem sofrer com os quaes tempos farião o caminho de lesnordeste ate se porem em 23 graos e dahy ao nordeste ate emcontrarem a monção de Malaqua para a Jndia que dura ate Abril mas como digo isto se não cometera senão em huma estrema necessidade ao qual tempo serão muito largamente na Jndia porque posto as naos naquella altura servemlhe os levantes e tãobem porque jndoa a demandar de mar em fora não encorrerão no jnconveniente das calmarias que naquelle golfão dantre a jlha de São Lourenço e a Jndia naquelle tempo há, nem os levantes lhe jmpedirão sua viage a qual navegação não podem fazer jndo por dentro e esta volta que fazem jndo por fora não deve pareçer estranha porque assy a fizerão já muitas naos das que vão e as que vem fazem outra semelhante na volta do saguarço para vir tomar as Jlhas terceiras e desta maneira partindo daquy em Setembro e chegando por todo Março ou Abril sera a viagem de pouco mais de seis meses e não deve parecer estranho poremçe em tanta altura porque tanto monta na entrada de fevereiro estar 46 graos da parte do sul como na entrada de junho des graos daquella mesma parte porque tudo he estar apartado
www.lusosofia.net
268
Manuel Alberto Carvalho Vicente
do sol trinta e dous graos e provo que podem fazer este caminho com o mais moderno exemplo que he o do galeão em que foy Dom Alvaro da silva o qual partindo daquy a dezaseis de Mayo foy por esta navegação a India na força dos levantes afora outras naos que bem podera nomear e se me disserem que foi isto acaso diguo acaso se deu nas mais das cousas que agora temos por verdadeira experiencia e quanto a poderem as naos que nesta monção forem emtrar na [sic] barras da jndia por todo Abril e parte de Mayo autentico exemplo he o de Martim Afonso de Sousa que a dezaseis de Maio emtrou na barra de Goa e as naos de sua conserva na de Goa a velha. [. . . ] E se ouver alguem que digua que a navegação de Março esta bem asertada porque então curção ventos que servem para a viagem ou reprovarem estoutra de Setembro Outubro ou Novembro com deserem que então curcão tempos contrarios a seu caminho eu lhe provarey por rasões que a esperiencia tem mostradas que daquy ate muito pouco menos da jlha de São Lourenço não curção nunca tempos certos nem ha serta monção pello caminho que as naos fazem mas que curcão ora huns e ora outros como nesta costa, mas não nenhum em certo tempo, senão como acaso se acerta excepto as ventanias de Mayo e fazem contra a monção de Março. [. . . ]
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
269
X Traduction des extrais de la lettre de Baltasar Lobo de Sousa à la reine Catarina Goa, le 10 décembre 1556 Torre do Tombo, Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Doc. 11 Le document en portugais fut déjà publié par P. A. d’Azevedo18 “ Madame, le malheur qui me poursuit depuis si longtemps n’a cessé d’augmenter cette année ; en effet, les nouvelles de la mort de l’Infant, mon grand maître, et du triste état de santé de notre seigneur le roi, ont faillit me tuer. Et étant donné que la nef Santa Cruz, dont mon frère Belchior de Sousa était le commandant, n’est pas arrivée au Portugal, je conclus que, de six frères que nous étions, cinq ont péri sur cette Carreira [da Índia] ou à la guerre au service de Son Altesse. Je pense qu’il n’est pas besoin que je rappelle à Votre Altesse l’affaire du couvent des Orphelines, au sujet duquel je lui ai écrit l’an passé, car, cette œuvre étant une œuvre de Dieu et l’une des plus nécessaires que l’on puisse faire dans ce pays, Notre-Seigneur ne laissera pas d’inspirer à Votre Altesse la pensée de donner des ordres pour qu’elle soit exécutée, car rien ne se peut sans la volonté de Dieu ”19 . 18 Cf. Pedro A. de Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar e Cabo da Boa-Esperança em 1556 ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 387-388. 19 “ Senhora = Como a fortuna ha muito tempo que me persegue este ano me chegou tanto ao cabo que estive muy perto de perder a uida com as nouas da morte
www.lusosofia.net
270
Manuel Alberto Carvalho Vicente
“ Quant à moi, je tiens à annoncer à Votre Altesse qu’en étant très pauvre, avec dix fils et filles, le gouverneur Francisco Barreto m’a fait appeler [et m’a dit] qu’il importait pour le service de Son Altesse que j’allasse explorer la côte orientale de l’île de Saint-Laurent et y chercher la meilleure baie et le meilleur port où l’on pût construire un fort à l’abri duquel les nefs venant soit du Portugal, soit de l’Inde, pussent hiverner. Je l’ai prié de prendre en considération ma pauvreté et la situation où je laisserais mes dix enfants et ma femme dans ce pays si je venais à mourir. Le gouverneur m’a répondu que le Roi, notre maître, prendrait soin de tous, s’il plaisait à Dieu de m’enlever la vie. Et parce que je n’ai jamais hésité à m’exposer aux plus graves dangers lorsqu’il s’agissait du service de son Altesse, j’ai accepté le voyage, bien décidé à consacrer ma vie à cette conquête, si le Roi, mon maître, et Votre Altesse le trouvaient nécessaire. Et j’ai l’espoir en Dieu et en la Conception de Notre-Dame de placer bientôt cette île sous votre obéissance et qu’il y sera construite une grande Chrétienté ; la première église qui y sera bâtie sera [placée sous le patronage] de la Conception de Notre-Dame. Je serais très reconnaissant à Votre Altesse de bien vouloir m’envoyer un retable de la Conception Notre-Dame pour cette église afin qu’on commence à la bâtir sous cette invocation. Le gouverneur m’a donné au nom du Roi le commandement du fort, – si j’arrive à le construire, – pour six années avec les mêmes appointements que pour ceux de l’Inde : ci-joint sa lettre à ce sujet. Il me semble qu’il do Iffante que era muito meu senhor e as˜y com as da máa desposição delRey nosso senhor. E com não ser a nao santa cruz nesse reyno em que hya meu irmão belchior de sousa por capitão, que de seis que eramos os cinquo acabarão nesta carreyra e as bombardas em seruiço de sua Alteza e de todos elles não ha ia outro senão eu. Pereçe me que não tenho necessidade de lembrar a V. A. ho negocio do moesteiro das orfãas sobre que lhescreuy o ano passado porque como a obra he de deos e a mais necessaria que nunqua se fez nesta terra nosso senhor spritara em V. A. que a mande fazer que sem sua vontade nada se faz. ”. Source : Carta de Baltasar Lobo de Sousa à rainha Dona Catarina. Goa, le 10 décembre 1556. Lisbonne IAN/TT : Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : P. A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 387.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
271
serait juste, du moment que je vais courir tant de dangers avec la ferme résolution de réussir, que son Altesse reconnût mes services en me donnant le grade de capitaine-général de toute l’île de Saint-Laurent et que le Roi m’attribuât sur le revenu futur de ce pays la part qu’il jugera convenable à cause de mes services. Je vous prie de demander aussi au Roi, notre maître, de me concéder toutes les îles qui se trouvent dans une zone de trente ou quarante lieues autour de cette île et que je ferai explorer et peupler par mes enfants, parents et amis ; il n’est que juste en effet que j’aie des terres où je puisse les héberger. Je vous prie encore de demander au Roi de m’autoriser à récompenser mes compagnons qui m’auront aidé à découvrir et à peupler cette île avec les richesses [388] que nous en tirerons, sans préjudice, bien entendu, de tout ce qui serait bon et utile au service de Son Altesse, le Roi conservant toujours, du reste, la haute main sur ces dons et concessions qu’il pourra révoquer au cas où il jugerait que j’en ai mal disposé ; mais il est important que celui qui s’en va découvrir et peupler des terres nouvelles soit muni des grands pouvoirs de son Roi afin qu’il puisse récompenser en son nom les gens qui l’accompagneront. Aussi, je vous prie de demander au Roi, notre maître, [de m’autoriser] à découvrir les ports situés entre le cap de Bonne-Espérance et le cap des Corrientes, car, avec la grâce de Dieu, j’espère que j’y découvrirai des terres, sans y perdre aucune [de mes] nefs, et que Vos Altesses retireront de mes travaux de grands revenus et des grands profits. Et j’ai toute confiance dans la très excellente vertu du Roi, notre maître, [et je suis persuadé] qu’il n’oubliera pas ma femme ni mes enfants au moment de la distribution des récompenses ”20 . 20
“ De m˜y dou conta a V. A. que estando muito pobre com dez filhos e filhas me mandou ho governador francisco barreto chamar que compria a serviço de S. A. hir descobrir a ilha de São Lourenço pella banda de fora e que busquasse nella a milhor baya e porto que ouvesse pera se fazer hua fortalleza em que as naos que uiessem deste reyno e fossem desta terra podessem inuernar. Eu lhe dixe que oulhasse a necessidade que tinha e a orfindade que fiquaria de dez filhos e filhas e molher nesta terra respondeo me que El Rey nosso senhor teria cuydado de tudo isto fazendo deos de m˜y algua cousa. E porque eu nuqua duuidey poer minha pessoa a grandes peri-
www.lusosofia.net
272
Manuel Alberto Carvalho Vicente
“ Au cas où je viendrais à mourir avant d’avoir terminé mon entreprise, je prie de demander [au Roi] de donner à mon fils aîné pour toute sa vie la place de chef de douane de Goa afin qu’il puisse subvenir à l’entretien de sa mère, de ses sœurs et de ses frères. Cette place est en ce moment occupée, mais Son Altesse peut très bien ordonner à ses gouverneurs de donner une compensation à ceux qui ont cette charge et d’y mettre ma femme et mes enfants pour leur permettre de vivre. Je crois inutile d’insister sur ce sujet auprès de Son Altesse, car je suis très sûr qu’elle voudra bien me faire cette grâce. En effet, un homme qui La sert depuis si longtemps, et qui va à présent risquer de nouveau guos por serviço de S. A. aceytey a uiagem com tenção de não deixar esta cõquista em quanto uiuer se ElRey nosso senhor e V. A. o ouuerem por seu seruiço que eu espero em deos e na conceyção de nossa senhora que hey de trazer mu˜y cedo esta ilha a seu seruiço e se hade fazer muyta cristandade nella e a primeyra igreya que se fizer e se edificar sera da conceyção de nossa senhora. E farmeha V. A. muy grã merçê em me mãdar hu retauollo da mesma inuocação pera ella pera que em seu nome se comece esta casa. O governador me deu a fortalleza que se lla fizesse em nome del Rey nosso senhor por seis anos cõ o ordenado das da india, llá mando a carta : E parece que pois me eu ponho a tanto risquo com determinação de çimar esta obra que começo que me deuia S. A. fazer merçe della de iuro com titollo de capitão gerall de toda a ilha de são Lourenço e que das rendas que na terra ouuer dauer mordene aquella parte que elle ouuer por seu seruiço. E as˜y mando pedir a El Rey noso senhor as ilhas que estiuerem trinta ou quarenta legoas ao redor desta de iuro pera as mandar descobrir e pauoar por meus filhos e parentes e amiguos, que he razão que tenha onde os agazalhar. E tambem lhe mando pedir as dadiuas [388] que ouuer dauer nesta ilha que eu as possa dar aos homens que me forem aiudar a descobrir e pauoar tendo sempre muy grã resguardo no que compre a serviço de S. A. E as cõfirmações lhe fiquarão pera que as não cõfirme se as eu der mall porque he muy necessario que qu uay descobrir e pauoar terras nouas leue grandes poderes do seu rey pera fauorecer em seu nome a gente que leuar em sua companhia. E as˜y mando pedir alRey nosso sõr o descobrimento dos portos que iazem do cabo de boa esperança, até ao cabo das correntes porque eu espero em nosso senhor de descobrir cousa por onde se não perqua nenhua nao. E Vs. As. tenhão grandes rendas e proueytos destes meus trabalhos. E eu tenho muyta cõfiança na muy excellente uirtude del Rey nosso senhor que tera lembrança de minha molher e filhos pera lhe fazer merçe : Source : Carta de Baltasar Lobo. . . , Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : P. A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 387-388.
www.clepul.eu
Le Madagascar et le Portugal (1521-1557)
273
sa vie pour Elle, mérite bien que, dans le cas où il viendrait à mourir, Elle protège sa femme et ses enfants, qui n’auront d’autres ressources que celles que Vos Altesses voudront bien leur accorder ”21 . “ On m’a donné pour cette conquête trois navires, sur l’un desquels s’embarquera Heitor Nunes de Goes, fils de Fruytos de Goes, qui a rendu beaucoup de services dans ce pays. Quoiqu’arrivé récemment du détroit, dès qu’on lui a dit qu’il s’agissait du service de Son Altesse, il s’est offert, malgré ses fatigues, à prendre part à cette expédition. L’autre fut confié à un ancien serviteur du Roi, notre maître, le chevalier Pedro Roiz Barriga, qui a fait souvent le voyage du Portugal à Mina, en sa qualité de capitaine de navire, après avoir servi comme soldat en Afrique ; D. Pedro Mascarenhas l’a emmené avec lui ; c’est un homme très respectable. Si telle est la volonté de Dieu, il ira l’année prochaine porter à Lisbonne la nouvelle de mes découvertes et de mes travaux. J’emmène avec moi deux prêtres franciscains, afin de commencer de suite la Chrétienté, car on m’a dit que les gens du pays ont un grand désir d’être chrétiens et si Notre Seigneur le permet, bientôt se fera une grande Chrétienté et [dans cette île] seront bâties des églises. Je dirai encore à Votre Altesse que, si des ennemis venaient à envahir l’Inde – ce qu’à Dieu ne plaise ! –, on ne pourrait mieux lui porter secours que de l’île de Saint-Laurent, parce qu’il s’y trouve beaucoup de fer, de bois et de goudron, une grande quantité de vivres et des gens pour ramer. J’espère qu’avec la grâce de Dieu on y trouvera des richesses 21
“ E sendo caso que eu falleça sem esta obra uir a efeyto lhe mando pedir me faça merce de hua carguo que nesta çidade em uida de meu filho mais uelho pera sustentar sua mãy, irmãas e irmãos, que he iuiz da alfandegua de goa, o quall posto que este prouido s. A. mande aos seus gouernadores que dem satisfação aos prouidos e metão de posse a minha molher e filhos pera remedio de sua uida isto não peço mais a V. A. porque por muy certo tenho fazer me merçe, porque hu hom˜e que ha tento tempo que serue e agora nouamente sarrisqua he cousa muy deuida que se tenha conta (se morrer) cõ sua molher e filhos os quais não tem outro remedio senão o que lhes V.S. As. dere. :. Source : Carta de Baltasar Lobo. . . , Corpo Cronológico, Parte I, Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : P. A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 388.
www.lusosofia.net
274
Manuel Alberto Carvalho Vicente
considérables pour le profit de Vos Altesses et que le nom du Seigneur y sera loué et adoré. Je demande particulièrement l’intercession de Votre Altesse auprès du Roi notre maître afin qu’il daigne m’accorder les faveurs et les honneurs que méritent les grandes peines et risques [que j’aurai à souffrir]. Le pilote que j’emmène avec moi n’est encore jamais allé à l’île ; celui qui y est allé déjà deux fois est malheureusement parti avec Bastião de Sá pour Mozambique, voyage qu’un pilote quelconque peut faire les yeux fermés. Cependant je me confie à Dieu, et j’espère que plus je serai aventureux, plus dans sa bonté il m’accordera de grâces. Je prie Votre Altesse de vouloir bien me pardonner de lui faire lire tant de pages, en se souvenant que l’on ne saurait jamais dire beaucoup de choses en peu de mots. Que Dieu prolonge la vie, la santé et les États de Votre Altesse pendant de longues années ! Fait à Goa, le 10 décembre 1556. – Baltasar Lobo de Sousa ”22 . 22
“ Pera estas conquistas me derão tres nauios, em hu uay Eytor nunez de goes filho de fruytos de goes om˜e de muyto seruiço nesta terra e uindo elle agora do estreyto muito cansado se offereçeo a ir nesta iornada por lhe dizerem que era seruiço de S. A. no outro uay pedro roiz barriga hu caualleyro uelho criado delRey nosso senhor que andou sempre nesse reyno por capitão de nauios pera mina e o foy ia de soldados em afriqua, trouxeo dõ pedro Mazcarenhas cõsiguo e he hom˜e de muito respeyto. Este ira prazendo a deos o ano que uem pera esse reyno cõ as nouas do que achey e do que deyxo feyto. Eu leuo dous padres de são francisco pera atentar loguo a cristandade porque me dizem que a gente da terra deseia muito ser christãa e prazera a nosso senhor que muy cedo se fara muita e se edificarão igreias. E diguo a V. A. que uindo hua pressão a india (o que deus não mande) que de nenhua parte se pode milhor soccorrer que da ilha de São Lourenço porque ha nella muito ferro madeyra e breu e muitos mantimentos e gente pera remeyros. E espero em nosso senhor que se hãdachar nesta ilha grandes cousas pera proueyto de Vs. As. E que ho nome do senhor sera nella louuado e adorado. O que particularmente peço a V. A. He que me fauoreça com elRey nosso senhor que me faça aquellas merces e honras que tamanhos trabalhos e risquos mereçem. O pilloto que leuo não foy nuqua a ilha porque hu que tinha llá hido duas uezes derãono a bastião de saa pera moçãbique onde qualquer pilloto uay aos olhos sarrados. mas eu cõfio em deos que quanto mays auenturado for maior merçe me ha deos de fazer. perdoeme V. A. fazer tamanha leytura porque muito não se pode escreuer em pouquo. Deos acreçente a uida e saude estado de V. A. por longuos anos. de goa he dez de dezembro de 1556.= Balthasar lobo de sousa :. Source : Carta de Baltasar Lobo. . . , Corpo Cronológico, Parte I,
www.clepul.eu
Maço 100, Documento 11. Nous citons ce document à partir de : P. A. d’Azevedo, “ Projectos sobre Madagascar. . . ”, Archivo Histórico Portuguez, I/1 (1903), p. 388.
276
Manuel Alberto Carvalho Vicente
www.clepul.eu
Cette publication a été financée par des fonds nationaux par la “ Fundação para a Ciência e a Tecnologia ” (FCT) dans le cadre du Projet Stratégique «PEst-OE/ELT/UI0077/2014»