MEUBHOME MAI 2020

Page 1

REVUE PROFESSIONNELLE D’AMEUBLEMENT POUR LE BENELUX / année 37 # 2 / mai 2020 / bimensuel / Kortrijk 1 / 2e dép. / P409237

COUVERTURE Groupe Bega

HISTOIRE DE GENERATIONS Royal Botania

DOSSIER Corona


Cumuly Comfort 4050 / 4051 www.himolla.com


© Hypnos

CONTENU 6 05-2020 mai

6

DOSSIER CORONA

Lidewij Edelkoort Steven Van Belleghem Rik Vera Navem Safeshops.be © Frederik Vercruysse

EDITO TAMTAM FEDUSTRIA

2 4 20

L’INDUSTRIE BELGE DE L’AMEUBLEMENT ET DU BOIS en 2019

REVOR GROUP

7 9 14 17 18

© Mirror

30

USINE FLAMBANT NEUVE

CHEZ LES VOISINS FLINDERS © Royal Botania

38

34

© Flinders

histoire DE GENERATIONS ROYAL BOTANIA

26

SALONE MILAN DESIGN LA FIN JUSTIFIE LES MEUBLES... CHAMBRE DES MERVEILLES INSTA INTERIEUR - FREDERIK VERCRUYSSE

42 50 52

INSPIRATION

LIFESTYLE

COCOONING AT HOME meuble ou machine ?

46

26

2020 - L’ANNÉE DU NÉO-FAUVISME

UN AUTRE REGARD

56 62

CONTENU I mai 2020 I MEUBIHOME I 1


EDITO

LE CORONAVIRUS : UN COUP DE SEMONCE ?

Cette édition de Meubihome est placée pour ainsi dire entièrement sous le signe de la crise du coronavirus, cela ne vous étonnera guère. Ces dernières semaines, c’était le branle-bas de combat un peu partout. Après le choc initial (« c’est bien plus qu’une simple grippette »), il a fallu se rendre à l’évidence : cela n’allait pas s’arrêter tout de suite. Fermetures de magasins, distanciation sociale, gels hydroalcooliques et masques buccaux ont fait la une de tous les médias. Experts et politiciens se succédaient à un tel rythme sur les petits écrans qu’il a fallu une bonne dose de Netflix pour faire passer la pilule.

Veerle Windels connaît l’univers de la mode comme sa poche et a interviewé pendant 30 ans toutes sortes de faiseurs et de rêveurs. En Belgique, elle l’a fait principalement pour De Standaard (Magazine) et Elle, et aux Pays-Bas pour le Financieel Dagblad et Harper’s Bazaar. Elle aime débusquer l’histoire humaine qui se cache derrière le système et les chiffres. Elle écrit aussi des livres et à interviewé quinze architectes d’intérieur pour l’ouvrage Love Work de Bulo. Elle est régulièrement invitée à donner des conférences et à siéger dans des jurys. Elle donne cours le mercredi à l’académie d’Anvers, où elle enseigne l’histoire du costume. Son site internet www.veerlewindels.com en dit long sur sa passion des voyages. Avec comme destination numéro un : New York ! veerle@veerlewindels.com, @veerlewindels1

Dans cette édition de Meubihome, nous avons également donné la parole à une série d’experts. Avec des idées souvent rafraîchissantes, d’autres qui suscitaient des froncements de sourcils. Que dire de l’observatrice de tendances Lidewij Edelkoort, qui affirme crânement qu’elle accorde plus de foi à l’amateur qu’au professionnel ? Elle veut dire par là que les amateurs aiment ce qu’ils font et que c’est précisément parce qu’ils n’ont pas été formés à la discipline qu’ils exercent qu’ils osent sortir des sentiers battus. Greet Dekocker de Safeshops. be explique pourquoi il est plus que temps que le secteur du meuble se lance enfin dans le commerce en ligne. Et elle dit sans fard quelque chose qui m’est souvent dit en coulisses : « Il faut être là où se trouve votre consommateur. Autrement dit, en ligne et hors ligne ». La chose est claire pour de nombreux experts, cela fait des années que le secteur du meuble fait la sourde oreille. Rik Vera, que l’on a d’ailleurs pu écouter à un congrès du meuble de Navem il y a quelques années, se souvient comment presque tout le monde lui avait confié durant le moment convivial que ce qu’il avait dit était applicable à tous les secteurs, mais pas à celui du meuble. C’est que le meuble est une exception, voyez-vous. Il n’aurait pas besoin de la Toile. Enfin, qui achète un divan en ligne ? La vérité nous a rattrapés et le coronavirus enfonce encore un peu le clou. Walter Van Beirendonck, le créateur de mode, a déclaré au Standaard que cette crise était une remise à zéro qui se profilait depuis quelques temps déjà. « Nous savions (du moins dans la mode) que cela ne pouvait plus continuer comme cela. Trop de produits, trop de défilés. » L’extrapolation au secteur du meuble est logique. Pas mal de choses peuvent être remises en question ici aussi. La durabilité et la collaboration peuvent plus que jamais faire la différence. L’orientation client aussi, c’est sûr. Et puis la réponse à cette question : est-ce que j’aime encore ce que je fais ? Nous espérons que les pages qui suivent vous apporteront quelques lumières. Et que dans les prochains jours, vous pourrez regagner votre magasin ou votre atelier le cœur léger.

REVUE POUR LE SECTEUR D’AMEUBLEMENT

Hof ter Vleestdreef 5 - 1070 Anderlecht Tél. 02-478 46 19 - B.T.W. BE 426.164.451 info@meubihome.be - www.meubihome.be CONSULTANT CREATIVE Veerle Windels - veerle@veerlewindels.com COORDINATION GÉNÉRALE Tom Steenhoudt - tom@meubihome.be Patrick Ledoux - patrick@meubihome.be

COUVERTURE

COLLOBORATEURS An Bogaerts, Hilde Francq, Stany van der Brempt, Peter Zeylmaker

Bega est un groupe industriel allemand avec une vaste offre, représentée en Belgique par Frank Torfs. Plus d’info: p. 64.

TRADUCTION Patrick Priem, Jacques Dragonetti

Frank Torfs T-F-A bvba Maria van Bourgondielaan 4 B • 8000 Brugge info@t-f-a.be • www.t-f-a.be

MISE EN PAGE C-Design - Claudine Coussens - clo@cdesign.be

IMPRIMERIE Drukkerij Oranje Walgoedstraat 1 9140 Temse T. +32 (0)3 760 10 52 dirk@druk-oranje.be EDITEURS RESPONSABLES Reginald De Belie, Marc Verberckmoes

LISTE DES ANNONCEURS C1 Groupe Bega • C2 Himolla • 3 Evan • 5 Molti • 12-13 Devan Chemicals • 16 Creaplan • 25 De Eiken Zetel • 32-33 Meubar • 45 Latexco • 49 Spoga • 55 Slide • 59 Treca de Paris • 62 Vipack • C3 Espritmeuble • C4 Modulax Une reproduction, même partielle des articles et projets publicitaires et rédactionnels est réservée au copyright de la revue. Chaque collaborateur est responsable pour son article.


COBO COBO

Gedeponeerd model / Modèle déposé Gedeponeerd model / Modèle déposé

URBINO URBINO

Gedeponeerd model / Modèle déposé Gedeponeerd model / Modèle déposé

EVAN Furniture bvba EVAN AlbertFurniture I - laan 29bvba Alber t I - Veurne, laan 29 Belgium B-8630 B-8630 Belgium Tel: +32Veurne, (0)58 31 41 51 Tel: Fax: +32 +32 (0)58 (0)58 31 31 41 44 51 70 Fax: +32 (0)58 31 44 70 info@evan.be info@evan.be


Dirk Wynants & Co - Extremis

SPOGA + GAFA: 6 AU 8 SEPTEMBRE Spoga + Gafa sera le premier salon professionnel de grande envergure d’Europe occidentale qui se tiendra après la crise du coronavirus. Du 6 au 8 septembre, quelque 2.200 fournisseurs de 60 pays viendront exposer leurs nouveautés pour la prochaine saison en extérieur à Cologne. Olivier Frese, de Koelnmesse GmbH, dit que le secteur vert espère un retour à la normale. L’organisation prend toutes les précautions pour que le salon puisse se dérouler dans les meilleures conditions de sécurité. Le salon est subdivisé en plusieurs segments : Garden Living, le segment des meubles de jardin, est le plus grand d’entre eux. Parallèlement, il y a aussi Garden Unique, avec des présentations exclusives dans le domaine de la vie à l’air libre. Et il y aura aussi pour la troisième fois Outdoor Furniture and Decoration. S’appuyant sur de grandes tendances mondiales, celui-ci met l’accent sur les développements futurs pour la création d’espaces extérieurs. Les thèmes sont la durabilité, l’urbanisation, le vieillissement et l’individualisation. Spoga + Gafa 2020 est ouvert aux visiteurs professionnels les 6 et 7 septembre de 9h à 18h et le 8 septembre de 9h à 17h. INTERIEUR REPORTÉ À 2021 La Biennale Interieur programmée pour 2020 est déplacée à 2021. Un événement de 50.000 visiteurs sur une superficie relativement 4 I MEUBIHOME I mai 2020 I TAMTAM

TAMTAM

restreinte comporte aujourd’hui trop de risques selon les organisateurs. Il règne une grande incertitude et les investissements sont différés. Du fait du report de 2020 à 2021, il troque les années paires contre les années impaires. La Biennale Interieur aura lieu à Courtrai Xpo du 21 au octobre 2021.

dit Lieven Van den Heede, le directeur du Salon du Meuble de Bruxelles. Brussels Expo, le propriétaire des bâtiments, est en train d’équiper les palais d’une installation de purification aux UV-C, qui a une action désinfectante et qui tue tous les germes de maladie. Une première mondiale.

RECOR ESPÈRE UN REDÉMARRAGE Le tribunal des entreprises de Hasselt a donné suite à la demande de protection de Recor NV contre ses créanciers. Recor a quatre mois pour élaborer un plan de relance et trouver une solution en interne afin de redémarrer ses activités. Recor continue entre-temps à produire. Les collaborateurs commerciaux de toutes les marques se sont remis au travail. Durant cette période, Recor est placée sous la surveillance de deux curateurs. Recor emploie 215 personnes. Le tribunal attend un premier état des lieux fin juin.

EXTREMIS EN TEMPS CORONAVIRUS En pleine crise du coronavirus, nous avons demandé au big boss Dirk Wynants l’attitude adoptée par Extremis face à ce défi. Il a envoyé une photo de lui au volant d’un chariot élévateur, pendant qu’il mettait de l’ordre dans l’entrepôt avec sa famille. Un instantané singulier d’une entreprise singulière en temps de coronavirus.

SALON DU MEUBLE DE BRUXELLES DU 8 AU 11 NOVEMBRE Le Salon du Meuble de Bruxelles se déroulera comme prévu du 8 au 11 novembre. L’intérêt des exposants belges et étrangers est grand, en dépit des circonstances difficiles. Le salon étudie avec les pouvoirs publics les mesures qu’il peut prendre pour que tout se passe dans des conditions de sécurité optimales. « Après des mois de contacts numériques, Bruxelles aspire à pouvoir à nouveau rencontrer les gens en personne, »

WEBINAIRE TENDANCES OPTIMO LE 25 JUIN Le séminaire annuel des tendances Optimo se tiendra cette année sous forme de webinaire, le jeudi 25 juin. Alan et Susanna d’Optimo repèrent les toutes nouvelles tendances et rendent compte de leurs explorations phygitales. Vincent Meurisse de ‘Collective’, in-between de service, a dû se réinventer à de multiples reprises. Il expliquera comment la transformation numérique a modifié son activité et son approche. L’inscription coûte 75 euros. Les membres de la Navem et de Fedustria paient 50 euros. Infos auprès d’Evi Bilteryst au +32 2 558 15 64 ou sur evi@wood.be


KOFFERBOX

MECHELEN

Kwalitatief & betaalbaar slaapcomfort. €279* (excl. matras)

I N F O @ M O LT I . B E

|

03/886 26 61

*OOK VERKRIJGBAAR MET EEN 7-ZONE POCKETVEREN MATRAS MET AFNEEMBARE HOES AAN €395 | BESCHIKBARE AFMETINGEN: 160 X 200 CM EN 180 X 200 CM (ZELFDE PRIJS).


DOSSIER

© Royal Auping

6 I MEUBIHOME I mai 2020 I DOSSIER CORONA

CORONA


LIDEWIJ EDELKOORT En tant qu’observatrice de tendances, Lidewij Edelkoort n’a plus besoin d’être présentée. Depuis qu’elle a lancé le Studio Edelkoort en 1991 et a attiré l’attention de nombreux clients sur les tendances sociétales de la mode et du design avec Trend Union, sa réputation n’a fait que croître. Elle fait également parler d’elle en ces temps de coronavirus. Petit aperçu de ses états d’âme actuels. - Veerle Windels -

Au moment de l’irruption de la folie du coronavirus, Lidewij Edelkoort n’était pas chez elle, à Amsterdam, mais au Cap, en Afrique du Sud. Depuis la Saint-Valentin, elle était au travail pour un de ses nombreux clients, une entreprise qui organise des safaris. Avec l’arrêt des vols internationaux et la fermeture des frontières, Lidewij Edelkoort n’a pas été en mesure de regagner son quartier général. Elle a largement expliqué ce qu’elle a appelé sa new reality dans un podcast qui peut encore être écouté sur l’appli The Business of Fashion. La chaîne néerlandaise VPRO a pu l’interviewer presque au même moment. Lidewij Edelkoort était confinée dans un hôtel du Cap avec quelques autres touristes (apparemment relativement créatifs), mais l’observatrice de tendance ne trouvait apparemment pas cette ‘vie en communauté’ si terrible. Dans le podcast, elle a utilisé deux ou trois formules pour le décrire, mais en fait son message pourrait

« Je crois à la force de l’amateur » se résumer comme suit : « Sur le plan humain et économique, c’est une catastrophe, mais c’est ce qui pouvait arriver de mieux à notre planète. Ce virus nous contraint à faire les choses dont nous savions déjà que nous devions les faire. » Et elle pointe des choses à faire et à ne pas faire. Nous les résumons ici en quelques thèmes clés.

© Thirza Schaap

LIBERTÉ RETROUVÉE « Je me sens pour ainsi dire submergée par la liberté que m’offre cette quarantaine. Le ralentissement des choses s’apparente à une sorte d’apaisement. C’est comme si je mettais mon business intentionnellement au ralenti et que c’était une bonne chose. En même temps, il se pourrait que je fasse faillite, parce qu’il est possible que mes clients mettent la clé sous la porte. Nombreux sont les gens qui sentent actuellement qu’ils peuvent se retirer un instant du stress quotidien. Nous le savions depuis longtemps : nous devons moins voyager, nous devons moins dépenser, nous devons prêter plus attention aux personnes qui nous entourent et à notre santé, mais nous n’y sommes jamais parvenus. Ce virus est un cadeau. Un moment d’exception. C’est comme si le coronavirus était une représentation de notre conscience. Il a fait apparaître ce qui était en train de dérailler avec notre société. » Et d’après Lidewij Edelkoort, nous n’étions donc pas libres, nous étions engagés dans une course folle sans aucune possibilité de nous en échapper si nous ne voulions pas risquer l’exclusion. DOSSIER CORONA I mai 2020 I MEUBIHOME I 7


Nous devons faire avec bien moins. Et c’est en fait un rêve pour les designers, car cela ne fera qu’affûter leur créativité. » ARTISANAT « Nous évoluons vers de nouveaux modes d’expression. Le retour à l’artisanat était déjà dans l’air depuis quelque temps, mais cela devient à présent l’essentiel. Les designers vont plus que jamais faire cause commune. Ils vont former des clusters dans des plateformes de design. S’ils travaillent seuls, ce sera depuis leur modeste atelier, où plane une vraie identité. Je dirais aux jeunes designers : tenezvous-en à ce que vous savez bien faire et collaborez avec d’autres. Personnellement, je vois même un avenir dans un magasin qui ne proposerait que des objets faits à la main. »

LA REMISE À ZÉRO « Nous sentons une évolution dans les comportements. Nous achetons déjà moins, mais nous produirons moins également. Nous travaillons plus lentement et plus consciemment et nous arrêtons devant les choses. Nous percevons aussi une sorte de solidarité entre les gens. Nous avons recommencé à nous écrire des lettres. Nous voulons à nouveau nous embrasser et nous donner des tapes sur l’épaule. Et nous voyons déjà poindre les premiers signes de ce que pourrait être une remise à zéro de la société : le télétravail va enfin faire sa percée, car qui n’en était pas partisan a dû se rendre compte que cela fonctionne vraiment. Nous ne déposerons plus nos enfants malades chez les grandsparents, mais nous resterons nous-mêmes à la maison, et si nous sommes nous-mêmes malades, nous ne devrons pas aller au bureau pour contaminer nos collègues. Nous resterons chez nous. Au mieux, nous trouverons de nouvelles possibilités pour réduire notre niveau de stress. Ce qui fera émerger une nouvelle forme d’énergie. Pourtant, en pleine période de coronavirus, il y a des gens qui plaident un retour au travail. Même au prix de la mort. L’ennemi, c’est donc la cupidité. Et le virus semble s’armer contre le phénomène. » LE NOUVEAU MAGASIN « Je songe aux débuts du grand magasin à la fin du dix-neuvième siècle. Ce qu’on y vendait et la manière dont on en faisait la publicité étaient révolutionnaires à l’époque. Je crois en les magasins qui enchantent l’imagination. Des magasins où vous trouvez des choses qu’il n’y a nulle part ailleurs. Je crains que certains magasins disparaissent, mais – reconnaissons-le – il y avait trop de magasins. Il y aura plus d’espace. Et les designers vont devoir opérer des coupes dans les collections. Ces six collections par an vont disparaître de la mode. Fini les dernières minutes. Fini les colis cadeaux remplis de choses totalement inutiles. 8 I MEUBIHOME I mai 2020 I DOSSIER CORONA

UNE APPROCHE PERSONNALISÉE DU CLIENT « En pleine prolifération du coronavirus, les mailings directs proposant une profusion de produits nous ont paru déplacés et agaçants. Nous n’en avions nul besoin, nulle envie. Certains commerçants ont adopté une approche sensiblement plus personnalisée, et cela a été un déclic. Je pense à la manière dont jadis certains (grands) magasins connaissaient vraiment leurs clients et les informaient sur les produits pour tel ou tel client en particulier. Peut-être allons-nous revenir prochainement à un tel modèle. La communication va de toute manière redevenir plus personnelle et plus émotionnelle. Le bouche à oreille publicitaire va devenir crucial. Et quid du rôle des médias ? Ils gagnent quotidiennement en importance. Les journalistes doivent continuer à œuvrer pour la transparence. Ils doivent mettre au jour les points sensibles et les signes de cupidité. » LA FORCE DE L’AMATEUR « Pour l’heure, de nombreuses opportunités se présentent. Vous pouvez soit les ignorer soit les exploiter. Chacun peut désormais se poser chaque jour quelques questions essentielles : qui est-ce que je veux être ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce qui me procure de l’énergie ? Qu’est-ce que je veux réellement faire ? Est-ce que je veux vivre en ville ou à la campagne ? Est-ce que je veux travailler dur ou au contraire ralentir un peu la cadence ? La liste des questions peut changer chaque jour, certainement tant que nous sommes en confinement, car ce virus nous interpelle chaque jour différemment. Mais il y aura également une suite. Regardez la créativité de toutes ces personnes sur les réseaux sociaux. Chanter et faire de la musique, dessiner et bricoler, danser et faire la cuisine. Je crois en la force de l’amateur. Il ne s’agit plus de ce que souhaitent vos parents ou de ce qu’attend l’école, mais bien d’une force qui vous habite au plus profond de vous-même. Et maintenant, peut-être plus que jamais, vous avez la possibilité et peut-être l’envie de la déployer. À ceux qui répondent à ces questions, je donnerais encore le conseil suivant : ne songez pas tout de suite à l’argent. Mais à tout le reste. »


STEVEN VAN BELLEGHEM: « La numérisation s’accélère de manière exponentielle » Même les opposants les plus farouches se tournent vers des solutions, des webshops et des outils numériques depuis la crise du coronavirus. Histoire de toucher le consommateur de plus en plus loin. Tel était le principal message délivré par Steven Van Belleghem à l’occasion d’un webinaire largement suivi. - Patrick Ledoux -

‘When digital becomes human’. Tel était le titre d’un webinaire ou congrès digital qui s’est tenu pendant la crise du coronavirus. Il était organisé à l’initiative de Yuki, un logiciel comptable largement répandu dans le Benelux. Des centaines d’entrepreneurs et/ou clients belges et néerlandais de Yuki ont assisté au webinaire et écouté les explications de Steven Van Belleghem. Ce dernier est d’avis que la crise du coronavirus va définitivement faire sauter les dernières barrières vers l’entreprise numérique. Nous avons posé quelques questions à Steven et reçu autant de réponses pertinentes. Pourquoi pensez-vous que la crise du coronavirus a accéléré à ce point l’entrepreneuriat numérique ? Steven Van Belleghem : « Avec la crise du coronavirus, nous avons tous pu découvrir comment le numérique a explosé et envahi le monde. En même temps, nous avons constaté à quel point le contact humain nous a manqué. Nous avons été les acteurs de la plus grande expérience jamais menée. Qui aurait pu imaginer ou prédire une telle chose ? Lorsque j’y pense, il me revient une expérience organisée par la Nasa il y a quelques années : le Hi-Seas experiment. L’agence y avait étudié comment sept astronautes réagiraient en cas de quarantaine prolongée. À DOSSIER CORONA I mai 2020 I MEUBIHOME I 9


l’époque, elle a placé littéralement sept personnes dans une sorte de tente et les a isolées du reste du monde, afin de voir l’impact d’une telle situation. Eh bien, ce que la Nasa a testé avec ces sept personnes s’est produit à présent dans la plus grande expérience de l’histoire humaine, avec des milliards de gens et de manière inattendue. » Vous plaidez depuis plusieurs années pour la combinaison d’une numérisation poussée avec une valeur ajoutée humaine. Est-il agréable de voir cela se réaliser ? Steven Van Belleghem : « C’est devenu soudain une réalité pour tout le monde, y compris pour ceux qui croyaient que c’est un peu de la science-fiction. Les gens qui éprouvaient des réticences à l’égard du télétravail ou de l’enseignement à distance ont pu découvrir les énormes avantages de tous ces outils numériques. Nous avons bien entendu découvert aussi les inconvénients du télétravail. Grâce à cette crise, le ‘numérique’ est devenu la ‘nouvelle normalité’, parce que nous n’avions pas d’autre choix. On n’inversera plus la vapeur. Des réunions sur Zoom, des concerts avec des musiciens qui se trouvent à des endroits différents et qui jouent malgré tout ensemble. Les mosaïques d’images avec des personnes en télétravail resteront gravées pour toujours dans nos mémoires et nous allons recourir bien plus souvent à ces outils, parce que nous avons découvert à quel point ils sont conviviaux et pratiques. Ne plus devoir affronter des bouchons pour se rendre à une réunion, c’est quand même formidable, non ? En l’espace d’un mois et demi, Zoom est passé de 10 millions d’utilisateurs quotidiens à plus de 200 millions. Il en va de même pour d’autres outils comparables, comme Microsoft Teams. » Pensez-vous que maintenant précisément les gens ne vont pas au contraire rechercher les interactions humaines, les spectacles live et les expériences, avec l’usage de tous les sens ? Steven Van Belleghem : « Bien sûr que oui. Mais le Covid-19 a changé l’attitude, a estompé de manière accélérée l’aversion vis-à-vis du numérique et a fait entrevoir aux gens ses avantages. Le besoin de vrais contacts n’a sans doute jamais été aussi grand. Mais c’est justement parce que ce n’était momentanément plus autorisé et possible que les gens ont massivement embrassé le numérique, parce qu’il n’y avait plus d’autre moyen d’être proches les uns des autres. Et cela nous a poussés à apprécier d’autant plus ce côté humain. Les gens allaient au supermarché certes pour acheter de la nourriture, mais aussi pour voir d’autres gens. » Y a-t-il d’autres exemples flagrants d’excès pendant la crise du Covid ? Steven Van Belleghem : « Les plateformes de divertissement digitales ont explosé. PornHub, par exemple, a ‘explosé’ en Espagne les 16 et 17 mars. Jamais encore le site de divertissement n’avait eu autant de visiteurs en si peu de temps. La semaine dernière, Netflix a enregistré un nombre record d’abonnés, à savoir 16 millions en quelques jours. Du jamais vu. On s’attendait à ce que Netflix gagne 7 millions d’abonnés supplémentaires au premier trimestre. Cela montre combien nous avons besoin de ces plateformes de divertissement numériques. Disney Plus, 10 I MEUBIHOME I mai 2020 I DOSSIER CORONA

le canal digital du célèbre groupe de divertissement, a explosé également, d’autant plus que les parcs d’attractions ne sont plus ouverts. Divertissement, communication, soirées numériques, Whatsapp. Ce dernier a progressé de 40 %. L’e-commerce a crû de manière exponentielle durant cette période. La première semaine du confinement, Amazon a annoncé devoir recruter 100.000 personnes supplémentaires pour pouvoir répondre à l’augmentation de la demande. Dix jours plus tard, elle a encore eu besoin de 75.000 personnes de plus. On voit d’ores et déjà que les entreprises numériques en sortiront renforcées. Instacart en est un autre exemple. 300 millions d’utilisateurs en quelques semaines. Même s’il y a bien entendu aussi un mouvement en sens contraire incitant à acheter plus local. Mais au final, cela ne représentera qu’une fraction du marché. » Vous ne voyez donc aucun inconvénient à cette ruée sur le numérique ? Steven Van Belleghem : « Tout sera différent. Sur le plan numérique, tout est accessible 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Il deviendra habituel que des clients, des partenaires ou des contacts cherchent à vous joindre à ce nouveau rythme, par tous les canaux imaginables. Sur Whatsapp, par téléphone, par Messenger ou par Skype, la frontière entre les jours de semaine et de week-end va s’estomper. Cette accessibilité permanente est assurément la nouvelle normalité sur le plan commercial. Ce basculement vers le numérique a été massif. Certaines entreprises en ont été surprises, d’autres y étaient mieux préparées. Une chose est certaine, il n’y aura pas de marche arrière. » Devons-nous donc nous tourner désormais massivement vers le numérique ? Steven Van Belleghem : « Bien sûr qu’il faut le faire. Mais alors d’une manière qui permette aussi l’intégration maximale de cet aspect humain. Les entreprises qui étaient plus avancées sur le plan numérique constatent que leur ‘fossé’ est bien moins profond


que chez d’autres et que leur ‘rétablissement’ sera sensiblement plus rapide. Réfléchir à présent comment ajouter de la valeur humaine est en même temps un must absolu. » Pouvez-vous nous en donner un exemple ? Steven Van Belleghem : « Chez nous, nous avons un robot aspirateur. Histoire de garder la maison propre. Un réel défi avec nos deux garçons. Mais nous utilisons également ce robot pour les entraîner. Ils jouent par exemple beaucoup avec des Lego. Lorsque j’appuie sur le bouton ‘clean’ du robot, celui-ci émet ensuite une petite musique et mes garçons me disent alors : “Papa, tu n’as quand même pas lancé le robot de rangement ?” Mais oui, les enfants, il vous reste trente secondes pour ranger vos Lego. Je peux vous le garantir, cela fonctionne à tous les coups, ils entendent la musique de la mise en marche du robot et ils se mettent immédiatement à tout ranger. C’est comme le chien de Pavlov. À certains moments, vous vous rendez compte qu’il est un peu gênant qu’une machine ait plus d’autorité que vous. Mais ma femme et moi avons mentalement franchi le cap et nous nous sommes réconciliés avec l’idée que nous éduquons nos enfants à trois. Mais c’est en fait l’exemple parfait d’un travail d’équipe entre l’homme et la machine. C’est cette combinaison qui est si efficace. Nous confions aux ordinateurs et aux machines le travail opérationnel et aux personnes la partie créative et cela nous laisse plus de temps pour l’interaction émotionnelle et les moments de partage. »

« Grâce à cette crise, le ‘numérique’ est devenu la ‘nouvelle normalité’, parce que nous n’avions pas d’autre choix. On n’inversera plus la vapeur. » Je comprends que vous êtes aussi un fan de Disney World du fait de cette combinaison inédite. Steven Van Belleghem : « Lorsque vous vous rendez à Disney World, chaque membre de la famille reçoit un bracelet, un magic band. Ce bracelet est scanné à chaque attraction, lors de l’enregistrement à l’hôtel, au restaurant, au bar… Je suis toujours un peu effrayé par la note, qui est généralement de 30 % plus élevée que je ne le pensais. Mais la satisfaction client est aussi bien plus élevée à Disney World que dans tout autre parc d’attractions, les gens paient ce supplément avec le sourire. Les files d’attente aux attractions sont bien plus courtes, les collaborateurs connaissent l’âge des enfants, ils savent ce que vous aimez faire. Cette efficacité est due à la technologie et à l’humanité des personnes qui vous accueillent au restaurant ou à l’entrée d’une attraction. C’est là que les savoir-être humains valent de l’or, vous ne pourrez jamais les remplacer par des ordinateurs ou des machines. » Dans quels autres secteurs voyez-vous encore de telles applications ? Steven Van Belleghem : « Dans la chaîne hôtelière Citizen M, par exemple. Certains aiment et d’autres non, comme partout. Pour

commencer, tout y est transparent. Vous devez faire vous-même l’enregistrement sur un écran d’ordinateur, plutôt que faire la file. Votre badge d’accès est confectionné automatiquement, les frais sont débités de votre compte. Les chambres sont plus petites que dans la prison d’Alcatraz. » Et où se trouve ici le côté humain ? Steven Van Belleghem : « Au bar. Il est ouvert 24h sur 24 et vraiment cool. C’est là que tout le monde veut être. Il y a là des garçons qui préparent des cocktails, servent des bières ou préparent un sandwich à toute heure de la journée. Contrairement aux hôtels traditionnels, où le bar de l’hôtel est l’endroit le plus triste où passer la soirée, celui de Citizen M est la principale raison d’y passer la nuit. » Quel est donc le message final ? Steven Van Belleghem : « Qu’il vaut mieux utiliser les personnes pour procurer du bonheur aux clients et éviter les émotions négatives en en minimalisant le risque. Essayez de numériser au maximum ce que vous pouvez numériser. Permettez aux gens de s’informer, de réserver, de commander tranquillement de manière numérique et essayez de leur procurer un ‘parcours du client’ agréable lorsque vous êtes en contact avec eux. Je donne volontiers l’exemple de l’hypermarché néerlandais Jumbo. Ils ont placé des capteurs aux portillons par où entrent les gens. Cela leur permet de prévoir combien il y aura environ de personnes aux caisses à la fin de leurs achats. Quiconque travaille chez Jumbo peut travailler en caisse. Jumbo paie la note de chacun à partir de la quatrième position dans la file d’attente. Je ne sais pas si c’était également le cas pendant la crise du coronavirus, mais Jumbo le fait dans tous les autres cas, et tous les clients le savent. Simplement, ils font tout pour ne pas en arriver là. » Conclusion ? Steven Van Belleghem : « Plus une chose est rare, plus les gens y accorderont de la valeur. Le contact humain n’a jamais été aussi rare que pendant cette crise. Plus le monde se numérisera, plus l’empathie, la passion et la créativité seront importantes. Faites faire le travail aux ordinateurs et laissez les personnes écrire ou changer le scénario. Computers confirm. People smile. »

STEVEN VAN BELLEGHEM - conférencier international - a donné plus de 1000 conférences dans le monde entier - cofondateur de l’agence d’inspiration Nexxworks - coadministrateur de Plan International - auteur de livres sur le ‘consumer centricity’, notamment ‘When digital becomes human’ - vendus à plus de 120.000 exemplaires

DOSSIER CORONA I mai 2020 I MEUBIHOME I 11


BI-OME PROTÈGE

LE TEXTILE CONTRE LE CORONAVIRUS marques les plus réputées au monde telles que TempurSealy, Marks&Spencer, Puma, Emirates, Carrefour, etc. » Vous avez mis au point un certain nombre de produits qui permettent de faire du shopping dans des conditions hygiéniques. De quels produits s’agit-il ? Sven Ghyselinck : « Depuis plus de vingt ans déjà Devan commercialise des technologies antimicrobiennes sous l’appellation Bi-Ome. Notre expertise porte sur des solutions durables. La durabilité est depuis plus de 20 ans déjà un des fils conducteurs des technologies innovantes de Devan. Nous sommes titulaire d’enregistrement dans le domaine de la législation relative aux biocides. Nous sommes également enregistrés en Turquie et aux Etats-Unis (EPA). » GettyImages

Le géant de la chimie Devan, spécialisé dans la production d’applications techniques dans le secteur B2B, met exceptionnellement un produit antibactérien à la disposition des détaillants. En appliquant ‘BiOme’ sur un canapé ou un lit, deux heures plus tard celui-ci sera exempt de virus à 99,5 %. Le pdg Sven Ghyselinck en explique les avantages et vous dit comment et où vous pouvez le commander. - Patrick Ledoux -

12 I MEUBIHOME I mai 2020 I PUBLISCOPIE

Qu’est-ce que Devan Chemicals ? Que fabriquent-ils et dans quels secteurs d’application exercent-ils leur activité ? Sven Ghyselinck : « Devan Chemicals est une entreprise belge Specialty Chemical dont les activités remontent à plus de 40 ans. Le siège social est situé à Renaix. Notre passion c’est le textile. Et nos clients appartiennent aux secteurs suivants : textiles de literie et d’intérieur, habillement, tissus d’ameublement, rideaux et tapis et même l’aviation et les intérieurs de trains grande vitesse. En plus, nous livrons des matières premières aux producteurs de non-tissés pour couches et serviettes hygiéniques. Nous disposons de bureaux et de laboratoires en Belgique, au Royaume-Uni, au Portugal et aux Etats-Unis. Nous livrons aux producteurs de textiles dans le monde entier par l’entremise d’un réseau de distributeurs. Nous approvisionnons certaines des

« En janvier nous avons lancé au salon Heimtextil un produit antimicrobien d’origine biologique (Bi-Ome Natural). Lors de l’apparition du coronavirus/ Covid-19 nous avons réactualisé un produit réducteur de virus (Bi-Ome AV). Il y a trois ans nous avons effectué une recherche fondamentale en collaboration avec, entre autres, l’Institut Pasteur de Lille, afin de trouver des solutions aux problèmes des pandémies virales en milieu hospitalier. A l’heure où le coronavirus/Covid-19 envahit le monde entier, nous avons appliqué nos connaissances en matière de réduction de l’activité de « virus enveloppés » aux textiles du secteur de la literie et des textiles d’intérieur. Plus spécifiquement pour le commerce du textile d’intérieur nous avons mis au point une solution qui permet de traiter les modèles présents dans les magasins et les salles d’exposition à l’aide d’une technologie antibactérienne et réductrice de virus. »


Quelle est l’utilité d’une solution réductrice de virus ? Sven Ghyselinck : « Le coronavirus se répand de différentes façons. Les mieux connues sont la toux, l’éternuement et le contact des mains avec des surfaces ‘infectées’. Ceci signifie que malgré tous les efforts de nettoyage et de désinfection, certains tissus textiles dans votre magasin peuvent tout de même être infectés dans le courant de la journée par vos clients. Ce n’est la faute à personne. »

Alors que 50 % des virus actifs est désactivé après 4 h, le Bi-Ome AV réduit l’activité virale sur ce tissu a à peine 0,5 % dans les 2 h. « Etant donné que bon nombre de tissus présents dans votre magasin ne peuvent être lavés aisément ou souvent fréquemment à l’aide de savon ou être désinfectés, un traitement plus conséquent s’impose. Notre Bi-Ome AV rend un tel traitement possible de manière écologiquement durable. Des tests récents exécutés par un laboratoire indépendant ont démontré que notre produit donne à un tissu en coton et polyester, par exemple, une réduction de virus de 99,5 % 2 heures après le traitement. Cela signifie que le temps durant lequel une population virale peut provoquer des infections sur ce tissu, est réduit de manière

radicale. Alors que 50 % des virus actifs est désactivé après 4 h, le Bi-Ome AV réduit l’activité virale sur ce tissu à à peine 0,5 % dans les 2 h. Sur un coutil de matelas nous avons noté des valeurs de réduction de plus de 85 %, donc là aussi une sérieuse accélération de la désactivation par rapport au 50 % normal en 4 h. » Comment et où les commerçants peuvent-ils commander ces produits et comment doivent-ils les appliquer ? Sven Ghyselinck : « Les produits peuvent être commandés chez Devan Chemicals NV à Renaix. Ils sont emballés par paquets de 10 ou 20 kg. Ces solutions sont déjà suffisamment diluées de sorte qu’elles peuvent être facilement et directement nébulisées. Après cela on laisse tout simplement sécher les tissus à l’air. Si vous traitez vos lits, canapés, etc. le soir, ils seront secs le lendemain matin. Vous recevez ces produits accompagnés d’instructions détaillées pour l’application et la sécurité. » Disposez-vous d’un catalogue des produits avec des prix indicatifs ? Sven Ghyselinck : « Normalement nous ne travaillons pas directement avec les magasins, mais pour ce produit spécifique nous faisons une exception. Pour cette pandémie nous avons conçu exceptionnellement ce genre d’emballages que nous vendons au prix indiqué ci-dessous: 10 kg : 30€ hors TVA, 20 kg : 60€ hors TVA, départ usine à Renaix. Vous pouvez commander directement par e-mail : info@devan-be.com. »

GettyImages

PUBLISCOPIE I mai 2020 I MEUBIHOME I 13


« La crise du coronavirus est aussi profonde que, mettons, la petite glaciation à la fin du Moyen Age, dit le conférencier Rik Vera. Nous nous rendons compte entre-temps que nous ne nous en débarrasserons pas de sitôt. Mais toute crise offre des opportunités. » Petit regard dans sa boule de cristal. - Veerle Windels -

RIK VERA:

« NOUS AVONS PERDU LE MÉTIER » Pendant le confinement, Rik Vera faisait chaque jour la lecture à ses petits-enfants. Sur Skype bien sûr. Cet homme qui, habituellement, prend l’avion deux ou trois fois par semaine pour aller donner des conférences ou des exposés aux quatre coins de la planète, a profité de ses proches et de la nature au mois d’avril. Sur le plan personnel, il a malgré tout apprécié de pouvoir arrêter un temps sa course folle. Il n’est pas du genre pessimiste, mais il précise néanmoins qu’il est mieux de ne pas utiliser de recettes anciennes pour résoudre les problèmes d’aujourd’hui. Aussi travaille-t-il (à nouveau) à un livre

suivant et accepte de partager quelques réflexions avec Meubihome. Certains disent que le coronavirus est un cadeau. RV : « Je ne l’affirmerais pas d’emblée. C’est un moment de réflexion imposé à l’occasion duquel nous pouvons en effet nous poser des questions essentielles. Dans mon cas, ce sont en quelque sorte des vacances forcées, car je suis passé d’un emploi du temps surbooké à un séjour prolongé à la maison, dans mes pénates. Rivé à un écran fixe et non plus constamment à des appareils mobiles

14 I MEUBIHOME I mai 2020 I DOSSIER CORONA

pendant mes déplacements. Et pourtant, maintenant encore, je suis à court de temps. Car tout le contenu doit être réécrit. Le monde a changé. Les décideurs et les penseurs auront désormais un peu plus de latitude pour mettre en œuvre le changement. Ce sera indispensable. Et il faudra du courage. » Cela va-t-il vraiment avoir lieu ? RV : « Je pense quand même que la mentalité de bon nombre de gens a changé. On travaillera bien plus souvent à la maison, ce qui va considérablement réduire le trafic. C’est bon pour la planète,


mais aussi pour notre stress. Les réunions seront plus courtes, du coup on bavardera moins dans les couloirs. Je prévois un regain d’efficacité et peut-être aussi une accélération du parcours entre concept et produit. J’accompagne moi-même une entreprise où l’on développe actuellement bien plus vite et où l’on saute purement et simplement des étapes intermédiaires antérieures. Nous lançons dix choses dont nous en retiendrons peut-être trois au final, mais entre-temps, nous sommes très agiles et nous aurons au moins essayé. » Allons-nous consommer moins et adapter les modèles d’entreprise ? RV : « Je ne le pense pas. Il n’existe pas de corrélation entre le coronavirus et la consommation. Je pense que nous nous raccrochons à ces anciennes structures et habitudes. Mais ces dernières semaines, certainement au début du confinement, nous avons assisté à une sorte de retour aux fondamentaux. Nous étions en mode ‘survie’, parfois même littéralement. Tout tournait autour de la santé et de la nature et non autour des produits ou de la vente. Les entreprises devaient être vigilantes à la manière dont elles communiquaient. Celles qui ne l’étaient pas étaient sources d’irritation. L’impulsion consumériste s’est arrêtée et je l’ai senti chez moi aussi. Mais elle reviendra, les gens vont recommencer à faire du shopping, tant dans des magasins physiques qu’en ligne. Et une fois que tout se rétablira, le magasin physique profitera de ce retour. » Des entreprises vont-elles disparaître ? RV : « Je le crains. Les entreprises qui étaient déjà en difficultés avant la crise du coronavirus vont souffrir, c’est sûr. Mais les nouveaux concepts pourraient eux aussi connaître quelques embûches. Les entreprises fragiles vont disparaître, les dinosaures qui font preuve d’un manque de dynamisme sans doute aussi. Les dirigeants doivent oser réfléchir au cycle de vie de leur entreprise. Oui, y compris dans le secteur du meuble. Les chiffres n’y étaient plus encourageants depuis un certain temps. Nombreux sont ceux qui font l’appoint avec leurs deniers personnels. »

Pourtant, il y a encore des personnes qui vont cohabiter et qui ont besoin de meubles. RV : « Oui, mais mes enfants de respectivement 28 et 30 ans ne vont pas aller dans un magasin de meubles pour y chercher l’inspiration pour l’aménagement de leur nouvelle habitation. Disons que la présentation d’un magasin de meubles traditionnel ne leur parle plus depuis de longues années. Pour bon nombre d’acteurs du secteur, c’est encore business as usual. Surtout continuer à faire ce que l’on faisait depuis tant d’années. Pour ma part, je serais plutôt partisan de ceux qui prônent une tabula rasa. Bon, j’ai un bel espace, que puis-je y développer ? Dois-je faire la même chose que ce que j’ai fait pendant tant d’années ? » À cet égard, le coronavirus est donc une opportunité. RV : « écoutez, nous nous acheminons vers le chômage et la récession économique. Mais vous pouvez le résoudre en ramenant la production à la maison. Nous sommes devenus des consommateurs et avons totalement oublié la fabrication. C’est au monde politique qu’il appartient à présent de miser à nouveau sur une production locale. Pourquoi devons-nous produire des meubles ou des chaussures en Chine ? Les autorités peuvent sauver les vieux crocodiles et les start-ups technologiques, mais elles devraient également investir davantage pour relancer l’économie sur le plan local. C’est le moment idéal de nous rendre moins dépendants des pays producteurs d’Extrême-Orient. Car aujourd’hui, il ne reste plus dans notre pays que cette dernière petite marge de vente. Tout le reste part à l’étranger. C’est précisément pour cela que nous devons repenser l’offre. Et peut-être un

« Je ne pense pas que les magasins numériques en sortiront gagnants à long terme. Dans un confinement, vous sentez mieux que jamais ce que vous n’avez ou ne pouvez pas. »

peu moins nous focaliser sur le prix. Car si nous augmentons un peu les prix et si nous misons sur un scénario entièrement belge, nous procurons également du travail à notre voisin et à notre neveu. Voilà ce que devrait être la politique : un écosystème dans lequel commerçants et producteurs réfléchissent ensemble. » « L’économie mondiale ne va de toute façon par repartir partout au même moment. Ce sera différent pour chaque pays. D’une part, nous continuerons à nous relier avec les autres au niveau international, mais nous allons d’autre part nous replier sur un scénario national. Car le gigantisme, fréquemment évoqué par l’économiste Geert Noels, a fait son temps. » Voyez-vous encore un avenir pour les intermédiaires dans le secteur ? Les salons par exemple. RV : « Uniquement s’ils inspirent. Je conclus souvent mes conférences par la question : si votre magasin ou votre entreprise n’était plus là demain, vos clients vous manqueraient-ils ? La question est aujourd’hui pertinente à de nombreux égards. » Que vous a-t-il manque le plus, à vous, pendant le confinement ? RV : « Les conversations inattendues, par exemple à l’aéroport. L’heureux hasard, en somme. Vous ne vous y attendez pas, et paf, cela arrive. Je vis actuellement comme un ermite, ce qui changera bien sûr une fois que nous pourrons à nouveau voyager et nous rencontrer. Un moment irréel, en soi. Je ne comparerais pas ce que nous vivons avec la peste, quoi qu’on lise à gauche et à droite. L’économie peut certes s’être arrêtée un temps, mais jadis, les gens n’avaient pas la liberté que nous avons actuellement. La peste a par ailleurs causé d’énormes ravages. » Vous sillonnez le monde pour donner des conférences. Allez-vous à l’avenir travailler plus à la maison et voyager moins ? RV : « Hum, je ne le sais pas encore. Je vais sans doute mener plus d’entretiens initiaux à distance. Mais aller parler chez des personnes qui m’inspirent à leur tour. Sur Skype, ce n’est absolument pas pareil. Au contraire, cela me fatigue. »

DOSSIER CORONA I mai 2020 I MEUBIHOME I 15


CREAPLAN FABRIQUE DES MEUBLES & DES PRÉSENTOIRS CORONARESISTANTS

A l’heure où les entreprises ouvrent de nouveau leurs portes, celles-ci doivent oser anticiper : comment assurer la sécurité du lieu de travail à longue échéance ? Creaplan mit au point un certain nombre de meubles et de présentoirs à la pointe du progrès permettant de faire du commerce en temps de coronavirus. Le pdg Michael Debaveye s’explique. La crise du coronavirus a placé bon nombre d’entreprises en face de défis sans précédents. C’est pourquoi Creaplan a développé une série de meubles et de solutions pour l’aménagement de l’intérieur, qui peuvent être mis en place de manière flexible. C’est ainsi que l’entreprise propose des présentoirs-santé (health displays) pleins de fraîcheur équipés de portedésinfectants et de porte-masques. Michael Debaveye : « Nous allons encore plus loin en présentant des présentoirschaleur (heat displays) à placer à l’entrée des bâtiments. A l’aide d’un capteur thermique ils permettent de contrôler la température du corps afin de protéger les visiteurs et le personnel. » TEMPS DIFFICILES « Fin février c’était la débâcle. Toutes les bourses européennes et les événements à venir étant en attente, toute activité s’était arrêtée dans notre atelier. Les 16 I MEUBIHOME I mai 2020 I PUBLISCOPIE

premières semaines nous avons fabriqué 2 km de parois mobiles pour des cliniques et des maisons de repos. Ensuite nous nous sommes demandés comment nous pourrions aider également des entreprises de production et des commerçants.» Le nouvel assortiment se compose de présentoirs de sécurité équipés, entre autres, de porte-produits-de protection et de caméras thermiques. Le lavabo mobile, les présentoirs-santé et les présentoirschaleur sont les plus populaires jusqu’à maintenant. Chaque meuble peut être entièrement façonné selon vos désirs, conformément à l’intérieur existant et au style maison de votre entreprise. MD : « Etant donné que les mesures imposées ne seront pas supprimées d’ici peu, nous préférons utiliser des matériaux durables qui offrent des solutions de longue durée. Nous faisons même plus : en ce qui concerne nos présentoirs qui comportent un produit de protection, nous fournissons

également le produit et nous en ajoutons au fur et à mesure. Ainsi les entreprises ne doivent plus se donner la peine d’aller ellesmêmes à la recherche de masques, etc. » Les entreprises qui ont besoin d’une infrastructure qui leur permet de redémarrer rapidement et en toute sécurité, peuvent voir la totalité de l’offre sur https://www. creaplan.be/nl/safety-solutions et prendre contact en s’adressant à info@creaplan.be.

AU SUJET DE CREAPLANN Creaplan est le leader du marché belge dans le secteur de la construction de stands, de présentoirs et de design d’intérieur. Soutenu par une équipe de cinquante personnes et par 80 free-lances, l’entreprise de Nazareth réalise des stands et des intérieurs pour aussi bien des PME que des multinationales dans toute l’Europe. +32 473 93 92 44


La Navem a pris la tête dans le combat et sonna l’alarme à plusieurs reprises. Ci-dessous vous trouverez un bref aperçu de nos points d’action

LA NAVEM MONTE AUX BARRICADES POUR VOUS et de notre communication avec les membres.

- Tom Steenhoudt -

17/03 - Le gouvernement décide que les commerces non essentiels, parmi lesquels les magasins de meubles et d’articles d’intérieur, doivent fermer leurs portes. Cette décision a d’emblée de lourdes conséquences. Non seulement pour les revendeurs, mais aussi pour les fabricants.

25/03 - La Navem demande la suppression de la perception des droits d’auteur par la Sabam/Unisono pendant la période de fermeture. Les magasins de meubles paient chaque année une somme considérable. A cause des problèmes causés par la crise du coronavirus, le gouvernement a obligé les magasins de fermer leurs portes pour un temps indéterminé. Dans cette situation de cas de force majeure les membres paient donc trop. Tout comme d’autres fournisseurs, nous admettons que la Sabam/ Unisono ne percevra pas de droits d’auteurs aux magasins pour la période de fermeture forcée et accordera un crédit pour la période concernée. La même chose a lieu pour Val-I-Pac. 27/03 - Ensemble avec Fedustria la Navem plaide instamment depuis le début pour un bon arrangement de paiement entre le commerçant et le fabricant. Il est très important d’obtenir un consensus de paiement afin de faire face ensemble à cette crise sans précédent. 06/04 - La Navem plaide en faveur du maintien de la période des soldes en juillet, d’un arrangement concernant des questions de location et de crédits bancaires ainsi que concernant l’interdiction de retrait de marchandises dans les magasins.

14/04 - La période des soldes est reportée au mois d’août.Nous estimions et nous estimons toujours que ceci n’est pas une décision sage. Un report signifie que les entreprises auront moins de marge de manœuvre et ne pourront pas obtenir une marge normale. Or c’était justement là le but de Unizo et de Mode-Unie. On peut deviner les conséquences : de facto 2 mois de soldes. Et même plus, car nous voyons déjà que la violence de l’action et des remises s’est déchaînée dans toute son ampleur.

20/04 - Ensemble avec Fedustria la Navem plaide pour une réouverture rapide des magasins. Le conseil de sécurité a décidé que seuls les magasins de bricolage et les jardineries peuvent ouvrir leurs portes. Ceci crée une concurrence déloyale et faussée. La Navem et Fedustria lancent ensemble un communiqué de presse : « Un intérieur renouvelé contribue à créer un état d’esprit positif et assure un bien-être psychologique. » Les magasins de meubles, d’ameublement, de confort sommeil et de cuisines veulent rouvrir leurs portes à partir de la semaine prochaine. Différents médias consacrent de l’attention au secteur du meuble. Un aperçu de 2 mois de lobbying 22/04 - Une lettre personnelle aux Ministres siégeant dans le Conseil de sécurité nationale concernant la réouverture. Aujourd’hui les Ministres du Conseil de sécurité, les présidents de partie et les membres de la commission des experts en virologie ont tous reçu une lettre personnelle tant en néerlandais qu’en français. 27/04 - Le Conseil de sécurité nationale annonce la réouverture des magasins à partir de vendredi 11/05.

06/05 - Ouverture des magasins le 11/05 suivant la règle de 1 personne pendant maximum 30 min. La Navem se déclare d’accord avec le caractère général des règles, car autrement la réouverture de tous les magasins le 11/05 serait remise en cause. Nous étions fort opposés. La Navem s’est d’emblée mise à faire pression afin de modifier la règle des 30 min et de 1 personne. Ces conditions ne sont tout simplement pas réalisables et peu réalistes pour les biens d’investissement dans nos magasins. Les couples viennent acheter ensemble et restent plus de 30 min dans un magasin. 08/05 - Le lobbying concernant la règle des 30 min et de 1 personne porte résultat. Il existe une solution technique : si vous faites un rendez-vous, vous pouvez entrer à deux et rester plus de 30 min. Le cabinet de De Croo nous a fait savoir que le décret ministériel prévoit que l’obligation de faire du shopping individuellement pendant une période de 30 min peut être contournée lorsque la visite du magasin se fait sur rendez-vous. 11/05 - Ouverture des magasins. La réouverture des magasins se fait sans problèmes et a été bien préparée. Les clients se tiennent aux accords, mais croient qu’ils doivent venir seuls pour une période 30 min. Le personnel est heureux de pouvoir reprendre le travail et les clients se sont souvenus des magasins. Heureusement ! Vous souhaitez plus d’informations ou vous voulez vous faire membre de la Navem ? Visitez notre site www.navem.be, envoyez un courriel à tom@navem.be ou téléphonez au numéro 02/478 48 57.

DOSSIER CORONA I mai 2020 I MEUBIHOME I 17


SAFESHOPS.BE

« IL FAUT ÊTRE LÀ OÙ EST LE CONSOMMATEUR » En tant que directrice de l’association belge d’e-commerce Safeshops, Greet Dekocker suit de près les chiffres des ventes en ligne en Belgique et dans les pays avoisinants. Depuis des années, elle se désole de voir comment le commerce du meuble belge se fait rattraper par des acteurs étrangers. Cela va-t-il changer à présent ? « Les ventes en ligne d’avril ont été folles. »

- Veerle Windels -

18 I MEUBIHOME I mai 2020 I DOSSIER CORONA

Greet Dekocker ne possède pas encore les chiffres exacts pour la période de confinement et les premières semaines de la reprise. Les études que Safeshops effectue au jour le jour nécessitent plus que quelques e-mails et coups de téléphone. Mais une chose est sûre : « Les ventes en ligne du mois d’avril ont été folles ». Alors que ce mois a été particulièrement calme l’année dernière. Les plus grands producteurs de solutions SAAS (Software As A Service, indispensable pour développer rapidement des sites internet) n’ont pas chômé, puisque les demandes ont doublé. Il pourrait donc y avoir une foule de nouveaux webshops belges dans les prochaines semaines. En 2019, il y en a eu 5.000 de plus par rapport à l’année précédente, et pour 2020, cette tendance se maintiendra à coup sûr. « Les commerçants ont enfin entrevu l’intérêt stratégique de la vente en ligne, dit Greet. La Belgique accuse du retard depuis des années dans ce domaine, mais tout porte à croire que nous allons le rattraper grâce au confinement. Il suffit de regarder l’impact que l’épidémie de SRAS a eu sur l’e-commerce en Asie. À l’époque, les clients ont commencé de plus en plus à se rendre en ligne pour parcourir le processus d’achat, mais ils ont fait leur choix définitif soit en ligne soit dans le magasin physique. Entre-temps, la Chine est devenue un exemple à suivre en matière d’e-commerce. »


Ceux qui trouvent que le lancement d’un webshop maison est trop laborieux ou trop cher peuvent se tourner vers une place de marché en ligne. Ce phénomène est déjà une réalité dans nos pays voisins, dit Greet. « La moitié des internautes allemands ne cherchent plus sur Google, mais sur Amazon. C’est une donnée dont les commerçants de chez nous ne tiennent pas suffisamment compte. Nous allons sûrement voir apparaître des systèmes qui vont encore faciliter la chose. Et ne devient-il pas urgent que nous puissions dire ce genre de choses en toute neutralité ? Bol.com respecte les règles et l’enseigne est joignable depuis la Belgique. Autrement dit : vous pouvez réclamer lorsque quelque chose ne va pas. L’entreprise a commis des erreurs par le passé, mais elle l’a compris depuis. Il était incorrect de copier un assortiment existant, ils savent aussi qu’ils tirent de meilleures marges en demandant des commissions sur la vente de produits par d’autres. Bon nombre de commerçants, y compris du secteur du meuble, devraient comprendre qu’une telle place de marché est la manière idéale d’exporter, même pour de petits magasins. À l’heure qu’il est, à peine 3.000 commerçants belges (tous secteurs confondus) sont présents sur une telle plateforme, alors que 24.000 acteurs néerlandais ont déjà franchi le pas. Le consommateur se promène en ligne et hors ligne. Il faut tenir cette promenade à l’œil. Il faut être là où est le consommateur. » Ikea l’a bien compris, c’est une évidence. La chaîne d’ameublement suédoise n’est peut-être présente en ligne que depuis deux ans, mais tout le monde attend que d’ici à deux ans, il y aura sur ikea. com une plateforme sur laquelle d’autres marques de meubles pourront venir se greffer. Greet : « Est-ce une lutte déloyale ? Je ne le pense pas. C’est une manière de stimuler encore plus le commerce en ligne pour le secteur du meuble. Ces dernières semaines, nous avons vu que certains magasins qui sont passés en ligne, je pense à Meubis, obtiennent vraiment de bons résultats. Avec un webshop, vous pouvez vous adapter rapidement. Et ne pensez pas que sa mise en place prenne tant de temps. Ceux qui font des affaires sur le long terme doivent se rendre compte que c’est maintenant qu’il faut monter dans le train. Il y a vraiment des occasions à saisir. Il faut que ces atermoiements cessent. En China, 40 à 45 pour cent des achats se font en ligne. » Sur le plan logistique, un webshop pose parfois certains problèmes. Ces dernières semaines, BPost s’est plaint d’escabeaux trop grands et le transport d’un salon complet reste un défi. Ou encore l’achat de grands arbres, dans le secteur des jardineries, qui a fait lui aussi de bonnes affaires. Les webshops mal organisés ont encaissé. Alors qu’un acteur bien organisé a pu expédier au minimum 150 pour cent d’envois en plus. « On dit qu’il faut 66 jours pour adopter de nouvelles habitudes, dit Greet. Le lendemain du confinement, nous avons déjà observé une augmentation des ventes en ligne et la semaine suivante, nous recensions des pics de volume qui se sont maintenus pendant cinq semaines. Prenons l’exemple des magasins de bricolage : ces dernières semaines, ils ont fait des affaires en or, y compris en ligne. Eh bien, à mon avis, cela ne va pas changer.

Greet Dekocker

Le nombre de colis distribués par BPost pendant le pic représentait une augmentation de 1946 pour cent. Difficile de parler d’un effet secondaire. Non, on a réellement battu des records. Rien que pour cela, la période que nous vivons est exceptionnelle. »

QUELQUES CHIFFRES DE BPOST - Dans le secteur de la mode, BPost a expédié 124.000 colis de plus que durant la même période de l’année dernière. - Durant la 1ère semaine du confinement : électroménager + 30 pour cent du nombre de colis - Lors du pic des ventes en ligne, nous en étions à 294 pour cent de colis en plus. L’industrie pharmaceutique a livré 295 pour cent de colis en plus et le secteur du livre même 600 pour cent de plus. - Comparé à des périodes de pointe comme le Black Friday, la Saint-Nicolas, la Noël, etc., on se situait à du fois 5, fois 6.

DOSSIER CORONA I mai 2020 I MEUBIHOME I 19


Conjoncture

L’INDUSTRIE BELGE L’INDUSTRIE BELGE

DE L’AMEUBLEMENT ET DU BOIS - 2019 DE L’AMEUBLEMENT ET DU BOIS EN 2019

© JOLI

L’INDUSTRIE DE L’AMEUBLEMENT BAISSE LIMITÉE DU CHIFFRE D’AFFAIRES Le chiffre d’affaires de l’ameublement a connu une baisse limitée de 1,2 % en 2019 (neuf mois). Compte tenu d’un effet de prix moyen de près de 1 %, le recul en volume se chiffre à environ 2 %. Les segments meubles de bureau et de magasin, meubles de cuisine, et matelas et sommiers ont pu plus ou moins maintenir leur chiffre d’affaires, voire le faire légèrement progresser. Dans le mobilier de maison, tous types confondus, la baisse du chiffre d’affaires est de 3,6 % (-4,5 % en volume), après une baisse de 3,9 % déjà en 2018.

CONFIANCE DES CONSOMMATEURS À UN NIVEAU BAS La confiance du consommateur belge a été assez positive jusqu’au début de 2018. Cette confiance a fortement chuté depuis la mi-2018 et est en dessous de la moyenne européenne depuis un certain temps. Le point le plus bas a été atteint en septembre 2019. La confiance des consommateurs européens est également négative depuis fin 2018, mais a chuté en moyenne moins fortement que celle des consommateurs belges. 20 I MEUBIHOME I mai 2020 I FEDUSTRIA

44

Rapport annuel Fedustria 2019-2020

© UNIC DESIGN


© DRISAG OFFICE INSPIRATORS

FORTE AUGMENTATION DES EXPORTATIONS Les exportations de meubles ont augmenté de 7,1 % au cours des dix premiers mois de 2019. Près de 92 % des livraisons de meubles à l’étranger sont destinées au marché intérieur de l’UE et ont augmenté de 7,4 %. Sur le marché français, principal marché d’exportation avec une part d’environ 38 %, les livraisons ont augmenté de 1,8 %. Les livraisons aux Pays-Bas, deuxième marché d’exportation avec une part d’environ 30 %, ont augmenté de 6,9 %. Sur le marché allemand, troisième client le plus important (part 10 %), les livraisons de meubles belges se sont accrues de pas moins de 24 %. Le Royaume-Uni arrive en quatrième position mais avec une part de seulement 2,3 %. Après deux années de baisse, les livraisons sur le marché britannique ont augmenté de 6,7 % (10 mois 2019). Les exportations de meubles vers les États-Unis, le plus important marché d’exportation en dehors de l’UE avec une part de 2 %, ont légèrement augmenté (+1,5 %).

© VARAM

© ILWA KEUKENS FEDUSTRIA I mai 2020 I MEUBIHOME I 21 Rapport annuel Fedustria 2019-2020

45


© DETREMMERIE BADKAMERMEUBELEN

CONFIANCE POSITIVE DES ENTREPRENEURS Dans l’industrie du meuble et du siège, la confiance des entrepreneurs a fortement augmenté en 2019 (courbe lissée) et a même franchi le niveau zéro : le point au-delà duquel on recense davantage d’entreprises optimistes envers les développements futurs que d’entreprises pessimistes. Fait remarquable, la confiance des entrepreneurs en 2019 a atteint son niveau le plus élevé des six dernières années. Toutefois, elle a de nouveau fortement diminué en février 2020 (courbe brute). © FRAKO

COURBE SYNTHÉTIQUE DE CONJONCTURE DANS L’INDUSTRIE DE L’AMEUBLEMENT Série dessaisonalisée et lissée Série dessaisonalisée et brute 20

10

0

-10

-20

-30 © RECOR BEDDING 22 I MEUBIHOME I mai 2020 I FEDUSTRIA

46

Rapport annuel Fedustria 2019-2020

2015

2016

2017

2018

2019

2020

Source : BNB


NOUVELLE NOUVELLE HAUSSE HAUSSE DES DES INVOER VOOR MEUBELEN NAM IMPORTATIONS IMPORTATIONS DE MEUBLES DE MEUBLES OPNIEUW TOE INVOER VOOR NAM LesMEUBELEN importations Les importations de meubelinvoer meubles de meubles ont augmenté ontmet augmenté de de De steeg 7,3 %. China blijf 7,3 %. Avec 7,3 %. une Avec part une de 18 part %, de la 18 Chine %, la reste Chine le reste le OPNIEUW TOE met een aandeel van 18 % de belangrijkste le

premier premier fournisseur fournisseur de meubles meubles sur notre marché notre marché van de meubelen opsur onze markt en kon n De meubelinvoer steeg met 7,3 %.rancier China blijft et a encore et a progressé encore progressé de 15,5 de %. 15,5 L’Allemagne %. L’Allemagne een vooruitgang boeken met 15,5 %. Duitslan met een aandeel van 18 % de belangrijkste leve(+3,9 %)(+3,9 et les%) Pays-Bas et les%) Pays-Bas (-3,6 %)(-3,6 suivent %) avec suivent avec met ee (+3,9 en Nederland (-3,6 %) volgen rancier van meubelen op onze markt en kon nog une partune de 17 part%aandeel de et 17 14 % %van et respectivement. 14 % respectivement. Les Les respectievelijk 17 % en 14 %. De een vooruitgang boeken met 15,5 %. Duitsland importations importations de meubles de meubles en provenance en provenance de Pode Po-belangr invoer van meubelen uit Polen (vierde (+3,9 %) en Nederland (-3,6 %) volgen met een logne (quatrième logne (quatrième principal principal fournisseur avec uneavec ste metfournisseur een aandeel vanune 9 %) stee aandeel van respectievelijk 17 % en 14leverancier %. De part de 9part %) de ont9met augmenté %) ont augmenté de 1 %. de 1 %. 1 %. invoer van meubelen uit Polen (vierde belangrijkste leverancier met een aandeel van 9 %) steeg met 1 %.

© VIPACK© VIPACK

© VIPACK

© VIPACK

BAISSE BAISSE DESINVESTERINGEN INVESTISSEMENTS DES INVESTISSEMENTS DAALDEN MAIS MAIS MAINTIEN MAINTIEN D’UN D’UN TAUX TAUX BIJ BEHOUD VAN HOGE INVESTERINGEN DAALDEN D’UTILISATION D’UTILISATION ÉLEVÉÉLEVÉ BENUTTIGINGSGRAAD BIJ BEHOUD VAN HOGE Les investissements Les investissements dans l’industrie dans in l’industrie du meubelindustrie meuble du meuble vielen BENUTTIGINGSGRAAD De investeringen de

ont diminué ont diminué d’environ d’environ 16met % en 16 2019 % (données in 2019 zo’n 16en %2019 terug(données (gegevens negen neuf mois), neufaprès mois), avoir après augmenté avoir augmenté de 18,1 de % en 18,1 % en maanden), De investeringen in de meubelindustrie vielen na in 2018 met 18,1 % gestegen te 2018. Le2018. mobilier Lezijn. mobilier d’habitation d’habitation et les matelas les matelas et Woonmeubilair enetmatrassen enetbedbode in 2019 met zo’n 16 % terug (gegevens negen sommiers sommiers ont enregistré ont enregistré une baisse une des baisse investisdes investiskenden een maanden), na in 2018 met 18,1 % gestegen te daling van de investeringen, terw sements, sements, qui ontde par quiinvesteringen contre ont parfortement contre fortement augmenté augmenté zijn. Woonmeubilair en matrassen en bedbodems fors stegen in de deelsector dans le mobilier dans le mobilier de bureau de et bureau de magasin et de magasin et dans dans ma kantooren winkelmeubelen en inetmindere kenden een daling van de investeringen, terwijl une moindre une moindre mesure mesure dans le mobilier dans le mobilier de cuisine. de cuisine. bij de keukenmeubelen. De benuttigingsgraad de investeringen fors stegen in de deelsector Le taux Le d’utilisation taux d’utilisation capacités des capacités de production de production vandes de productiecapaciteit bedroeg 81,1 % in kantoor- en winkelmeubelen en in mindere mate en 2019en était 2019 de 2019 était 81,1 de % et 81,1 est % ainsi et est resté ainsi au resté niau niveau nien bleef hiermee op het hoge van bij de keukenmeubelen. De benuttigingsgraad veau élevé veau deélevé 2018.dejaar 2018. van de productiecapaciteit bedroegeen 81,1 %eerder. in 2019 en bleef hiermee op het hoge niveau van een jaar eerder.

© LABONORM © LABONORM© LABONORM © LABONORM

LÉGER LÉGER RECUL RECUL DETEWERKSTELLING L’EMPLOI DE L’EMPLOI DAALDE LICHT

L’industrie L’industrie du meuble du meuble a perdu aenviron perdu 300 environ travailleurs 300 travailleurs 2019, ensoit 2019, une soit baisse unede baisse 2,9 %. deAu 2,9total, %. Au 10.189 total, 10.189 per-er nog 10.189 perso De meubelindustrie verloor inen 2019 ca. 300 werknemers, een daling met 2,9 %. Inpertotaal zijn

TEWERKSTELLING DAALDE sonnes sont sonnes encore sont employées encore dans l’industrie dans l’industrie belge debelge l’ameublement. de l’ameublement. nenemployées inLICHT de Belgische meubelindustrie tewerkgesteld.

De meubelindustrie verloor in 2019 ca. 300 werknemers, een daling met 2,9 %. In totaal zijn er nog 10.189 personen in de Belgische meubelindustrie tewerkgesteld.

ÉVOLUTION ÉVOLUTION DU CHIFFRE DUEVOLUTIE CHIFFRE D’AFFAIRES D’AFFAIRES PAR GROUPE PAR GROUPE DE PRODUITS DE PRODUITS VAN DE OMZET PER PRODUCTGROEP EN MILLIONS EN MILLIONS D’EUROS D’EUROS IN MILJOEN EURO

9 m 2018 9 m 2018 9 m 2019 9m * 92019 m *19/18 9 m*9 19/18 * * m9 2018 m 2019

EVOLUTIE VAN Chaises DEsièges, OMZET PERmeubles PRODUCTGROEP Chaises et et meubles sièges, de salle de à manger, salle à manger, salle de salle séjour, dechambre séjour, chambre à à

9 m 19

Stoelen en zitmeubelen, eetkamer-, zitkamer-, slaapkamer-, en 610,1 610,1-3,6 % -3,6 % 632,9tuin632,9 632,9 610,1 coucher, coucher, jardin et jardin terrasse et terrasmeubelen terrasse IN MILJOEN EURO 9 m 2018 9 m 2019 * 9 m 19/18 * Meubles de bureau deet bureau de magasin et de magasin Stoelen enMeubles zitmeubelen, eetkamer-, zitkamer-, tuin- en Kantoorenslaapkamer-, winkelmeubelen terrasmeubelen MeublesMeubles de cuisine de cuisine Keukenmeubelen Kantoor- en winkelmeubelen Matelas Matelas et sommiers et sommiers Matrassen en bedbodems Keukenmeubelen INDUSTRIE INDUSTRIE DE L’AMEUBLEMENT DE L’AMEUBLEMENT ** ** ** MEUBELINDUSTRIE Matrassen* en Données bedbodems * provisoires Données provisoires *

Voorlopige gegevens

** Industrie ** de ** Industrie l’ameublement de l’ameublement nace 31 nace 31 MEUBELINDUSTRIE ** Meubelindustrie nace 31 * **

Voorlopige gegevens Meubelindustrie nace 31

333,5 334,9 334,9 0,4 % 0,4334,9 % 610,1 -3,6 %333,5 288,1 288,1 290,7 290,7 % 288,10,9 % 0,9290,7 333,5 334,9 0,4 % 295,7 295,7 295,8 295,8 0,0 % 0,0 % 295,7 295,8 288,1 1.550,2290,7 0,9 % 1.550,21.531,5 1.531,5 -1,2 % -1,2 % 1.550,2 1.531,5 295,7 295,8 Source : SPFSource 0,0 % Economie, : SPFdéclarations Economie, déclarations TVA TVA 632,9

1.550,2

333,5

1.531,5

-1,2 %

-3,6 0,4 0,9 0,0 -1,2

Bron: FOD Economie, BTW-aa

Bron: FOD Economie,I BTW-aangiften FEDUSTRIA mai 2020 I MEUBIHOME I 23

Rapport annuel Rapport Fedustria annuel 2019-2020 Fedustria 2019-2020 47

47


L’INDUSTRIE DU BOIS UNE PAUSE, APRÈS UNE PÉRIODE DE CROISSANCE Dans l’industrie du bois, après cinq années de croissance, le chiffre d’affaires a baissé de 2 % (neuf premiers mois de 2019). Les prix de vente étant restés quasiment stables (+0,6 %), l’activité a baissé d’environ 2,6 % en volume. Trois des quatre segments ont connu une légère baisse, à savoir les panneaux (-3,2 %), les éléments de construction (-1,7 %) et les autres ouvrages en bois (-2,9 %). La seule exception concernait les emballages en bois (principalement les palettes), où le chiffre d’affaires a progressé de 2,6 %.

COURBE SYNTHÉTIQUE DE CONJONCTURE DANS L’INDUSTRIE DU BOIS Série dessaisonalisée et lissée Série dessaisonalisée et brute 20

10

0

-10

-20

-30

2015

2016

2017

2018

2019

2020

Source : BNB

CONFIANCE HÉSITANTE DES ENTREPRENEURS La confiance des entrepreneurs dans l’industrie de la transformation du bois a connu une légère tendance à la baisse en 2019 (courbe lissée). De septembre à novembre, la courbe brute a connu une certaine reprise, mais l’année s’est clôturée par une légère baisse. © VAN HOOREBEKE TIMBER

EXPORTATIONS STABLES Les livraisons sur le marché intérieur représentent environ 54 % du chiffre d’affaires. Les exportations, pratiquement stables au cours des dix premiers mois de 2019 (+0,2 %), sont principalement destinées à l’UE avec une part de 88,2 % dans les exportations totales de l’industrie de transformation du bois. Le marché français, premier marché d’exportation avec une part de 34,0 %, a acheté 5,1 % de moins. Avec une part de 20,2 % et 12,2 %, les Pays-Bas et l’Allemagne sont les deuxième et troisième marchés les plus importants et ont augmenté respectivement de 2,2 % et 4,1 %. Sur le marché britannique (quatrième marché), avec une part de 6,3 %, les ventes ont perdu 3,5 %. Les États-Unis, le client le plus important en dehors de l’UE, ont acheté 6,4 % de plus. L’importation de produits en bois a affiché une hausse de 6 %. Avec une part de 24,2 %, la Chine reste le premier fournisseur de produits en bois de notre pays (+1,4 %). L’excédent de la balance commerciale a diminué à 63 millions d’euros.

LES INVESTISSEMENTS ET LES CAPACITÉS DE PRODUCTION SONT RESTÉS QUASI STABLES, AVEC UNE BAISSE LIMITÉE DE L’EMPLOI Les investissements dans l’industrie de la transformation du bois se sont maintenus en 2019 (+0,4 %), tandis que le taux d’utilisation des capacités de production est resté à un niveau particulièrement élevé avec 85,8 %. Après trois années de hausse de l’emploi (2016-2018), le nombre de travailleurs a légèrement diminué en 2019 (-131 unités, soit-1,6 %) pour s’établir à 7.824 travailleurs.

ÉVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES PAR GROUPE DE PRODUITS EN MILLIONS D’EUROS

9 m 2018

9 m 2019 *

9 m 19/18*

Panneaux à base de bois

1.247,9

1.207,9

-3,2 %

Eléments de construction

701,8

689,7

-1,7 %

Emballages

321,1

329,6

2,6 %

Autres ouvrages en bois

160,5

155,8

-2,9 %

INDUSTRIE DU BOIS **

2.431,3

2.383,0

-2,0 %

* **

Données provisoires Industrie du bois nace 16.2

24 I MEUBIHOME I mai 2020 I FEDUSTRIA

48

Rapport annuel Fedustria 2019-2020

Source : SPF Economie, déclarations TVA


Always Always open open for for business! business!

nv. De Eiken Zetel sa. Mandeweegsken 76 9900 Eeklo BE - tel: +32 9 377 45 11 - info@dez.be nv. De Eiken Zetel sa. Mandeweegsken 76 9900 Eeklo BE - tel: +32 9 377 45 11 - info@dez.be


© Mirror

26 I MEUBIHOME I mai 2020 I LIFESTYLE

COCOONING AT HOME


MEUBLE OU MACHINE ? Un home trainer à côté du divan, cela a longtemps été un signe de mauvais goût. Mais alors, comment intégrer joliment le sport et l’exercice physique dans notre intérieur ? Un problème épineux pour le monde du design. La question devient toutefois incontournable : notre santé devient la priorité numéro un. Y compris à la maison. - An Bogaerts -

Nos maisons seraient-elles devenues par trop confortables ? Nos divans et chaises sont-ils trop ergonomiques, nos télécommandes n’ont-elles plus assez de fil et les mètres que nous parcourons à la maison sont-ils trop courts ? Voilà des questions qu’avaient déjà posées l’architecte japonais Shusaku Arakawa et sa femme Madeline Gins il y a un peu plus de dix ans. Ils avaient construit à titre expérimental ce que l’on avait appelé la ‘Bioscleave House’ aux Hamptons près de New York. Une maison aménagée de manière à garder ses occupants en éveil : des marches dangereuses un peu partout, des couleurs vives, des plans inclinés. Bref, pas vraiment une maison apaisante, mais c’était précisément l’idée. Ces simulations exagérées étaient censées booster le système immunitaire et étendre ainsi la longévité. Pour Shusaku Arakawa

et Madeline Gins – qui y ont longtemps habité – en tout cas, cela n’a pas fonctionné. Les deux artistes sont morts entre-temps, et aucun d’eux n’a atteint l’âge de 75 ans. La Bioscleave House s’est muée en attraction touristique et le concept d’une architecture ‘novatrice’ a été mis au rancart. Il doit malgré tout exister des manières d’entretenir notre condition physique – et donc aussi mentale – à la maison. Sans devoir placer ce hideux home trainer à côté du divan. L’intérêt du monde de la décoration intérieure pour le spot est très récent. Technogym a encore lancé au Salone del Mobile de l’année dernière un tout nouveau home trainer, le Bike Personal conçu par le ‘parrain du design italien’ Antonio Citterio. Qu’y a-t-il donc de si Personal à ce Bike qui, par son apparence,

© One Peleton

LIFESTYLE I mai 2020 I MEUBIHOME I 27


DOSSIE

Technogym

Envie d’une séance ? Dans ce cas, votre coach personnel apparaîtra sur le miroir.

Tonal

rappelle quand même diablement les home trainers d’antan ? Le Bike Personal permet l’accès à des séances avec un coach personnel au moyen d’une application en ligne. Un procédé qui ne cesse de gagner en popularité. C’est d’ailleurs aussi l’argument clé de vente d’One Peloton, une entreprise américaine qui ne cesse de gagner du terrain en Europe. Les vélos de spinning d’One Peloton ne prennent pas beaucoup 28 I MEUBIHOME I mai 2020 I LIFESTYLE

de place et vous permettent de vous connecter pour suivre des cours collectifs ou des séances privées. Pour ceux qui veulent encore plus compact, il y a le Tonal, un module que l’on suspend au mur et qui est extensible en fonction de vos préférences ou besoins : haltères, banc, tapis de yoga... Le contact avec le coach personnel s’établit au moyen d’un écran intégré dans le pesant meuble noir suspendu

au mur. La solution la plus élégante du moment est sans conteste le Mirror, un appareil de sport lancé voici quelques mois par la start-up américaine du même nom. Le Mirror est – vous ne devinerez jamais – un miroir. Un joli et élégant miroir qui trouve sa place sans aucun problème dans tous les séjours. Envie d’un entraînement ? Pas de souci, votre coach personnel apparaît comme par enchantement sur le miroir pour vous


ScavoliniBagno

dispenser des instructions. De la réalité augmentée, en somme. Les créateurs et marques de décoration n’attendent toutefois pas tous que des entreprises de sport rendent leurs appareils plus ‘décoratifs’ et empruntent le chemin contraire. Scavolini, l’entreprise italienne spécialisée dans les salles de bains de luxe, l’a bien compris et suggère que la salle de bains est l’endroit idéal

de la maison pour un travail sur le corps. C’est pourquoi elle lance, avec le créateur Mattia Pareschi, la collection ‘Gym Space’, une série d’appareils de fitness de luxe pour la salle de bains. « Lorsque j’étais jeune, je faisais beaucoup de sport, dit le concepteur. Aujourd’hui, je n’ai plus autant de temps pour m’entraîner, donc je me suis mis en quête d’une manière d’utiliser mon temps le plus efficacement possible. » La base de l’idée de Pareschi

est une structure murale en bois sombre avec un rangement pour les haltères et un éventuel punching-ball. Le système pour salle de bains peut également intégrer des élastiques et des anneaux. Et pour l’instant, pas encore de coach personnel qui vous guide en direct. C’est que dans une salle de bains, les ‘étrangers’ ne sont pas toujours les bienvenus, même sous forme numérique.

LIFESTYLE I mai 2020 I MEUBIHOME I 29


LE GROUPE REVOR

USINE FLAMBANT NEUVE

En 2016 le groupe Revor acheta à Kuurne la moitié du site Prado pour y construire une nouvelle usine avec bureaux et salle d’exposition attenants. Il y a un an le bâtiment était achevé et le gros du personnel déménagea à Kuurne. L’intégration des trois entreprises ne s’est pas déroulé sans difficultés. Meubihome en visite chez Jan Maes. - PATRICK LEDOUX Un peu avant le confinement nous sommes allés à la rencontre de Jan Maes, le patron de Revor Group, dans le bar de la salle d’exposition du nouveau site. Il a perdu sept kilos en appliquant la cure Mayr allemande. ‘Et cela en trois semaines’, nous confie Jan Maes. ‘C’est un combat contre soi-même, mais c’est très stimulant : des flocons d’avoine, du poulet cuit et des légumes pendant une semaine, ensuite une semaine à l’eau et au thé, et après cela on recommence la première semaine. Pas de sport non plus, car cela demande de l’énergie. Je me sens bien, c’est à refaire. Aujourd’hui c’est le dernier jour.’ Donc plus mince et plus léger? Cela vautil aussi pour l’usine ? Jan Maes : « Certainement. Nous avons emporté certaines machines, d’autres sont 30 I MEUBIHOME I mai 2020 I INTERVIEW

nouvelles. Nous sommes automatisés à l’extrême au moyen de robots et de systèmes qui permettent d’empiler et de déplacer les matelas. Mais la fabrication de matelas demande toujours beaucoup de main-d’œuvre. Nos piqueuses sont très importantes. Les personnes travaillant dans les ateliers d’assemblage doivent être particulièrement concentrés, le contrôle de la qualité est importante, l’emballage, l’expédition, la comptabilité, tout doit être parfait. Nous avons enfin réussi à réduire le pourcentage du service à 2 ou 3 pour cent. Il a fallu une année pour une mise au point complète. Pendant tout ce temps-là nous avons abandonné un peu nos clients à leur sort: livraisons tardives, erreurs, obligations négligées. Je me frappe humblement la poitrine.Pendant tout ce temps-là nous avons abandonné un peu nos clients à leur

sort: livraisons tardives, erreurs, obligations négligées. Je me frappe humblement la poitrine. » Quelle est l’ampleur des dégâts ? Jan Maes : ‘Nous avons perdu pas mal d’occasions de vente parce que nous étions pris par d’autres choses que la production. Nous avons trop peu informé les gens. Dans la période de transition une vingtaine de personnes possédant un grand savoir-faire ont décidé de ne pas nous accompagner parce qu’ils préféraient travailler plus près de chez eux. Aujourd’hui les problèmes sont presqu’entièrement résolus. La production de Revor (Meulebeke) et de Jaritex (Ingelmunster) est intégrée entièrement en un endroit à Kuurne. La mise au point du système ERP, qui contrôle tous les processus, est terminée à 95 %.


Le plus difficile c’était de trouver de nouveaux collaborateurs compétents pour le site de Kuurne. Nous avons perdu une année. Les anciens sites ont été vendus à un menuisier et à une usine de chocolat. Peu à peu nous découvrons les avantages de cette opération. Les clients reprennent progressivement confiance. Nous les invitons à une visite de l’usine et nous leur montrerons et expliquerons tout. La gamme de produits est considérablement simplifié. Nous disposons de deux nouveaux collaborateurs, très prometteurs, dans le service de vente.’ Tout est une question de personnes… Jan Maes : « Il en est ainsi dans notrre branche. Nos collaborateurs sont d’une importance cruciale et nos clients le sont aussi. 150 personnes travaillent ici. Avec Jaritex et Revor nous disposons d’une vaste gamme de produits, allant de simples matelas à des gammes pouvant être entièrement adaptées à la morphologie de l’utilisateur. Jaritex et Revor se complètent mutuellement tant en ce qui concerne les gammes que le profil du client et la région où nous vendons. L’usine est conçue de telle façon que tous ces produits peuvent être fabriqués simultanément de sorte à pouvoir servir et aider ces différents clients. Cette aide, nous voulons la maximiser, avec tous les outils possibles : shop-in-shops, matériaux publicitaires, marketing. » Cette usine est-elle conçue en vue d’une croissance ultérieure du groupe ? Jan Maes :« Oui, bien sûr. Tout entrepreneur en rêve. Nous réalisons quarante pour cent de notre chiffre d’affaires en Belgique. Nous avons beaucoup progressé en France (le marché traditionnel de Jaritex, réd.) et en Allemagne, où nous disposons d’un directeur de vente extraordinaire et où nous avons pu intégrer le club des grands acteurs. Le marché néerlandais croît constamment. En Espagne et au Danemark nous réalisons des ventes minimales. En Hongrie nous avons engagé un directeur de vente afin de donner un élan définitif à un marché en éclosion. A Shangaï, en Indonésie, en Corée du Sud et en Malaisie nous avons des partenariats avec des preneurs de licence de nos marques, qui

y vendent nos produits. Mais investir et croître, voilà un exercice d’équilibre délicat. C’est une des raisons qui ont fait que nous avons simplifié notre gamme de produits, mais nous avons gardé l’essentiel. Nous avons abandonné le bas de gamme. Le segment moyen a été amélioré. Nous fabriquons les lits de luxe de Styldecor en Hongrie ; il s’agit essentiellement de travail manuel. Nous y produisons aussi quelques gammes réservées au marché hautement spécialisé de l’hôtellerie. » Nous réalisons quarante pour cent de notre chiffre d’affaires en Belgique. Nous avons beaucoup progressé en France (le marché traditionnel de Jaritex, réd.) et en Allemagne, où nous disposons d’un directeur de vente extraordinaire et où nous avons pu intégrer le club des grands acteurs. Le marché néerlandais croît constamment. Vous avez mis au point une nouvelle gamme de niveau supérieur. Est-ce exact que les coureurs de l’équipe Lotto-Soudal dorment sur ces matelas ? Jan Maes : « Oui. Nous n’avons certainement pas chômé en matière de développement de produits, vu les possibilités que nous offre la nouvelle usine. En collaboration avec Orthos de Louvain, nous avons mis au point un noyau de matelas anatomique intitulé ‘Anatomic’. Cette gamme présente jusqu’à douze zones de confort différentes, qui s’adaptent au corps de chaque utilisateur à l’aide d’un configurateur. C’est un produit supérieur qui sera recommandé par des médecins et des kinésithérapeutes. Il contient des ressorts ensachés brevetés aux Etats-Unis. Au magasin nous soutenons cette gamme à l’aide de matériaux publicitaires. Nous avons un accord avec les coureurs de Lotto-Soudal. Chaque coureur reçoit de nous un matelas Anatomic personnalisé. S’ils participent encore à des courses cette année, nos matelas les accompagneront d’un hôtel à l’autre. Et si Philippe Gilbert ou John Degenkolb gagnent une étape, ce sera dû en partie à un bon sommeil. » Zwoong est un matelas universel ? Jan Maes : « Savez-vous que la vente en ligne de matelas représente déjà 10 %

du marché belge ? Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et voir comment des marques comme Caspr et Emma continuent à s’approprier une part du marché toujours plus grande. Nous voulons que Zwoong puisse être acquis en ligne et nous souhaitons y associer nos distributeurs. Nous voulons créer chez ces derniers des coins où ces produits peuvent être vus et testés. Nous disposons d’un matelas de base, qui peut être complété de matelas de qualité supérieure ou inférieure jusqu’à obtenir un set complet. Et avec nos distributeurs nous mettons au point un système de partage du bénéfice. » Avec ‘Circular’ vous avez gagné un prix au salon du meuble de Bruxelles, un de ces Balthazars… Jan Maes : « Nous avons mis au point un matelas circulaire à 100 %, fabriqué 100 % à partir de matériaux naturels et recyclables. La vente de ce matelas s’avère déjà être un succès. Le souci de l’environnement est inscrit dans les gènes de cette entreprise. Le toit de ce bâtiment est couvert de panneaux solaires et nous avons 1 million d’abeilles qui fournissent du miel par le biais d’un écosystème. Nous brassons notre propre bière, Mémé, selon une recette de ma grand-mère. Nous la servons ici dans notre bar et dans les salons. Le souci de l’environnement est inscrit dans les gènes de cette entreprise. Le toit de ce bâtiment est couvert de panneaux solaires et nous avons 1 million d’abeilles qui fournissent du miel par le biais d’un écosystème. »

REVOR GROUP INFO : - Chiffre d’affaires : env. 40 millions d’euros - Marques : Revor, Jaritex, Styldecor, Zwoong, Anatomic - Actionnaires : Majorité famille Jan Maes/Tom Verstraeten - Production : Kuurne (50.000 m², dont 40.000 m² de surface construite) / Recsk (MG) : 20.000 m² - Personnel : 150 à Kuurne, 110 en Hongrie. www.revor.be

INTERVIEW I mai 2020 I MEUBIHOME I 31


UBUD

Gedeponeerd model / Modèle déposé

LOVINA

Gedeponeerd model / Modèle déposé


NOUS CHERCHONS :

Une équipe de vente motivée Meubar / Evan / Balipati Dans les éditions précédentes de Meubihome et dans d’autres magazines professionnels vous avez pu lire que Meubar/Evan/Balipati a construit une toute nouvelle usine, équipée du parc à machines le plus automatisé qui soit en son genre. Cet investissement est presque achevé et le but est bien entendu d’augmenter notre chiffre d’affaires d’au moins 50 % au cours des premières années à venir. Nous sommes donc à la recherche : • • •

D’un directeur de vente général motivé D’un directeur de vente motivé par pays (Belgique, Allemagne, France & exportation) De représentants et d’agents régionaux.

Nous ne cherchons que des collaborateurs motivés et passionnés prêts à réaliser ensemble nos projets ambitieux.

Contact: Steven.verraes@meubar.be Jeanclaude.neirynck@meubar.be

MEUBAR bvba Industriestraat 9 B-8211 Aartrijke, Belgium Tel: +32 (0)50 22 04 04 Fax: +32 (0)50 22 04 05 sales@meubar.be


histoire

DE GENERATIONS

Royal Botania_Organix Lounge

« Nous vendons du bonheur »

34 I MEUBIHOME I mai 2020 I HISTOIRE DE GENERATIONS


ROYAL BOTANIA À NIJLEN Les Belges et le mobilier d’extérieur : ils jouent dans le segment supérieur. Royal Botania est un des acteurs majeurs du secteur. Ce qui a commencé sous la forme d’une entreprise créée par deux amis s’est mué en une entreprise familiale avec Kris Van Puyvelde en tant que designer/CEO, son épouse Simone Vingerhoets comme styliste et le fils Pieter aux manettes du marketing. Meubihome leur a rendu une visite virtuelle. - VEERLE WINDELS -

« Mon activité préférée, c’est le dessin, dit Kris après une petite demi-heure d’interview. Dans l’avion. Isolé pendant dix à douze heures du monde extérieur. Génial, non ? Jadis, cela se faisait avec un stylo et du papier, ces dernières années sur un I-pad. Généralement, les CEO sont simplement des CEO et les designers, des designers, mais moi je combine les deux. Regardez notre portfolio : j’ai dessiné environ 98 pour cent de son contenu. » Les yeux de Kris pétillent lorsqu’il se met à parler de dessin, même en des temps comme ceux-ci, lorsque prendre l’avion est une chimère et qu’il y a probablement belle lurette qu’il soit encore parvenu à s’isoler du monde extérieur pendant 10 à 12 heures. « Ce qui me donne le plus de satisfaction, c’est la création. Même si j’ajoute d’emblée que nous sommes toujours ouverts à d’autres idées. Et même si pour l’instant, j’en ai encore suffisamment. » Bref retour en arrière : Kris Van Puyvelde et Frank Boschman ont lancé la firme K&F International à Nijlen en 1992. Ils sont bons amis et se sont connus quelques années plus tôt à l’université d’Anvers pendant leurs études d’ingénieur. L’entreprise veut importer des meubles de jardin d’Indonésie. Mais le duo remarque très vite que la qualité laisse à désirer et que le design est un peu trop traditionnellement ‘colonial’. Un design maison s’impose donc. L’introduction du nom de marque Royal Botania souligne le caractère qualitatif de leur collection : le bois est mélangé à l’acier inoxydable et à l’aluminium, le minimalisme pointe le bout de son nez. Aucun problème côté différenciation des produits : les créations vont de meubles et de coussins à l’éclairage et même au mobilier de salles de bains. La Belgique est certes le marché domestique, mais l’entreprise exporte de plus en plus. Et cela attire l’attention. L’enseigne décroche des prix internationaux. Dernièrement, elle a encore remporté le best of best award de Red Dot Design, ce qui lui a valu la première page de sa publication annuelle. Il y a eu également l’Idda Award à Las Vegas (2018) et bien d’autres encore. Un coup d’œil à

son site internet montre clairement que l’entreprise affiche aujourd’hui d’excellents résultats sur le marché des projets. L’Arts Hotel à Barcelone, L’Emirates Palace à Abou Dhabi, le W Hotel sur l’île de Sentosa près de Singapour, les clients de ces hôtels sont tous installés dans les lounges de Royal Botania. Enfin, pas trop pour l’instant. Car du fait du coronavirus, nous ne voyageons pas, et les touristes restent donc dans leur propre jardin. Comment avez-vous vécu les semaines écoulées ? Kris : « Au début du confinement, il était bien entendu question de limiter les dégâts. Chaque jour, nous repassions tout en revue. Il y a eu peu d’annulations, ce qui était déjà un bon signe. L’avant-saison jusqu’en février nous avait valu une augmentation de 10 pour cent par rapport à l’année passée. Nous étions donc au-devant d’une période de pointe. Puis est arrivé le confinement. Heureusement, nous nous situons dans le bon secteur et nous avons vu que dès que nos distributeurs ont pu rouvrir leurs portes, les gens ont recommencé à acheter. La situation n’est pas bonne en France, l’Italie respire à nouveau, mais dans le Benelux, tout porte à croire que nous allons refaire le retard initial. Nous craignions que pendant le confinement, nous reculerions à 30 à 40 pour cent de l’année dernière, mais nous avons atteint largement les 70 pour cent. » Pieter : « Nous pensons aussi que les gens vont partir moins en vacances et investiront peut-être dans leur propre jardin ou terrasse. Il se pourrait aussi qu’ils se montrent un peu plus attentistes, ce qui signifierait une prolongation de notre saison. » Kris : « Notre production en Thaïlande, où nous employons plus de 300 personnes, était mon principal souci depuis le début du confinement. Car 90 pour cent des fabrications nous sont destinées. Si les ventes de l’année n’avaient pas pu être écoulées, nous n’aurions pas pu maintenir la production. Mais finalement, ils n’ont pas dû être confinés et nous avons pu continuer à produire. Nous avons donc constitué un stock important, qui est synonyme de délais de livraison plus courts, une chose que le client final apprécie toujours. »

HISTOIRE DE GENERATIONS I mai 2020 I MEUBIHOME I 35


je peux à présent apporter ma pierre à l’édifice. »

EXES+FOLIA Pieter : « Nous avons intensivement communiqué au sujet de notre gamme Organix dans diverses revues et nous en cueillons actuellement les fruits. Ce produit phare marche très bien. » La communication était de toute manière problématique au début du confinement. Comment vous y êtes-vous pris ? Pieter : « La semaine dernière, nous avons encore fait un mailing avec des produits en stock qui peuvent être livrés rapidement. Les semaines qui ont précédé, nous recevions déjà des appels de revendeurs qui disaient que leur téléphone n’arrêtait pas de sonner. Certains clients commandaient en ligne ou par téléphone et il s’agissait souvent de produits qu’ils avaient déjà vus en vrai l’année précédente. Il ne s’agit donc pas toujours de nouveaux produits. »

Royal Botania_Exes+Folia

Frank en a trois. Nous avons jadis songé à vendre, mais que voulez-vous, la vie en a décidé autrement. Depuis un an, Frank est devenu associé commanditaire. Cela produit une autre dynamique et une autre perspective. Lorsque Pieter a posé sa candidature l’année dernière, j’ai quand même pris le temps de la réflexion. Au lieu d’une relation père-fils, vous passez à celle d’employeur-employé. Mais pour l’instant tout se passe très bien. » Pieter : « Il faut dire je baignais dans le milieu depuis l’enfance. Je travaille dans l’entreprise comme jobiste depuis mes quinze ans. J’ai travaillé dans l’entrepôt et aidé à monter et à démonter dans de nombreux salons. Ces deux dernières années, j’ai travaillé chez SLV comme directeur du marketing. C’est agréable de voir qu’une entreprise tourne. Et que

Qu’avez-vous appris l’un de l’autre entre-temps ? Kris : « Je tâtonne encore toujours dans le monde numérique, alors que les jeunes s’y sentent comme des poissons dans l’eau. Ils aperçoivent de nombreuses opportunités qui nous échappent. Les réseaux sociaux ne m’ont jamais vraiment emballé, mais je me rends compte aujourd’hui combien ils sont importants. À mesure que vous vieillissez, vous vous rendez compte aussi que vous pensez moins facilement hors des sentiers battus. La venue de Pieter est vraiment un apport d’air frais. Et un coup d’étrier.’ Pieter : « C’est vraiment une affaire de complémentarité, voyez-vous. Les magazines sont importants pour toucher vos clients, mais l’activité en ligne joue elle aussi son rôle. Nous suivons à la trace nos clients potentiels. Qui est notre groupe cible ? Comment surfent-ils ? Comment pouvons-nous les inspirer ? » En tant que pur designer, Kris, vous devriez vous concentrer sur votre spécialité, mais en tant que CEO, vous réfléchissez aussi aux coûts de production et la faisabilité d’une nouvelle création ? Cela ne vous arrête-t-il pas ? Kris : « Je me pose toutes ces questions dès le départ. Cela vous permet de rectifier

Nous avons déjà connu une récession antérieure en 2008. Comment vous en êtes-vous sortis à l’époque ? Kris : « Pas sans mal, puisque nous avons encaissé une perte de chiffre d’affaires de 25 pour cent. À l’époque, il nous a fallu deux à trois avant de remonter la pente. » L’entreprise a été lancée par deux amis, mais Frank Boschman l’a entre-temps quittée. Pieter, le fils de la famille, a rejoint ses rangs depuis un an. Ajoutez-y l’épouse de Kris, et vous avez là l’exemple type d’une entreprise familiale. Kris : « Alors que nous avions toujours dit que nous n’admettrions jamais de deuxième génération. J’ai cinq enfants,

LOTUS

36 I MEUBIHOME I mai 2020 I HISTOIRE DE GENERATIONS

Royal Botania_Lotus


plus rapidement le tir. Je reçois parfois aussi des propositions de designers, mais pour les mettre en production, vous vous heurtez souvent à des impossibilités techniques. Normalement, je suis quatre à cinq fois par an en Thaïlande pendant une semaine pour y suivre la production, mais j’y fais aussi le prototypage à partir des dessins techniques, qui sont l’étape suivante de mes croquis sur mon I-pad. » Quelle est la durée de vie d’un modèle ? Kris : « Quelques années, heureusement. Nous avons vu cette évolution des modèles dès le commencement. Les gens veulent de temps en temps quelque chose d’autre. C’est la demande du marché qui accélère les choses. Nous nous plaignons parfois que cela va trop vite. » « En fait, notre marché est une lutte pour quelques mètres carrés dans des show-rooms. Car 90 pour cent de ce que les clients commandent, ils l’ont vu exposé chez un commerçant. Ce sont les exceptions qui commandent sur catalogue. Grosso modo, je pense que nous réalisons 70 pour cent de notre chiffre d’affaires via les revendeurs classiques. En Belgique, ce chiffre est même encore plus élevé. Environ 90 pour cent. » Vous êtes très présents sur le marché des projets, mais nous remarquons toutefois aussi que de nombreux magasins du segment du luxe misent de plus en plus sur des projets dans le privé. Kris : « Même les magasins de meubles de jardin créent de plus en plus d’ensembles complets pour leurs clients. Cela nécessite des mood boards et des constructions de terrasses complètes. Cela s’accompagne d’une visualisation virtuelle. Bon nombre de gens y consacrent du temps et de l’énergie. Cette manière de travailler est déjà connue depuis un certain temps aux États-Unis. Notre client moyen y est très high end. » Dans ce cas, vous devez aussi bien informer les commerçants de ce qui est possible. Kris : « C’est ce que nous faisons. Nous donnons des formations et avons installé un sample wall chez les revendeurs. »

J’ai lu sur votre site que vous aménagiez une plantation de teck en Asie. Comment se portent les 250.000 arbres que vous avez plantés là-bas ? Kris : « Ils grandissent à vue d’œil et c’est agréable à voir. Je me suis encore rendu dans la plantation il y a un an et demi et les petites pousses du début sont maintenant devenus de vrais arbres. Je suis content que nous puissions redonner quelque chose. Certaines personnes sont malheureusement convaincues que tous ceux qui utilisent du bois sont en train de déboiser l’Amazonie. Alors qu’un meuble en bois est le produit le plus écologique qui soit, puisque la matière première pousse à l’énergie solaire. Du moins lorsque le bois est exploité d’une manière durable. » La durabilité est clairement une préoccupation chez vous. Kris : « En fait, la durabilité revient à la durée de vie d’une produit. Les gens disent parfois qu’il faut recycler, mais cela coûte de l’énergie. Et il y aura de toute manière toujours des déchets. Le mieux, c’est de fabriquer un produit qui dure toute une vie. Notre empreinte ne serait-elle pas sensiblement moindre si nous achetions moins de voitures ? Mais non, nous vivons dans une société très dépensière. Bon nombre de meubles ne tiennent pas très longtemps et à ce qu’il semble, les gens ne trouvent pas cela grave, car ils aiment en changer de temps à autre. Alors qu’ici, dans l’entreprise, nous réparons

parfois des parasols qui datent d’il y a 27 ans. Et récemment aussi un lot de 50 chaises très anciennes. Une petite cure de rafraîchissement, de nouveaux coussins, et le tour est joué. » Comment se fait-il que tant de Belges se retrouvent dans le segment haut de gamme du mobilier d’extérieur ? Kris : « Je dirais que c’est en partie dû au hasard. Nous ne sommes qu’un minuscule point sur le globe terrestre. D’un autre côté, notre niveau de vie est élevé et nous apprécions la qualité. Notre marché se situe donc là où il y a le même son de cloche. La place de la Belgique sur le marché du design est également liée à la mode. Cela déteint sur nous. »

LES DONNÉES DE ROYAL BOTANIA - Lancement en 1992 - Effectif : 400 dont 50 à Nijlen - Exportation vers 50 pays - Chiffre d’affaires 2019 : 22 millions d’euros - Production en Belgique et en Thaïlande - QG à Nijlen (100.000 m3) www.royalbotania.com

HISTOIRE DE GENERATIONS I mai 2020 I MEUBIHOME I 37


En 2010 l’homme d’affaires néerlandais Geert-Jan Smits lança Flinders, une boutique en ligne de meubles et d’accessoires d’intérieur haut de gamme. L’assortiment comprend des produits de marque d’entre autres Vitra, Hay, Muuto, Normann Copenhagen, Fermob et Zuiver. En 10 ans la firme connut une croissance remarquable en combinant l’internet et des points de contact physiques. Le pdg Geert-Jan Smits nous accorda une interview. - Patrick Ledoux -

CHEZ LES VOISINS

FLINDERS

38 I MEUBIHOME I mai 2020 I CHEZ LES VOISINS

D’où vient le nom Flinders ? Geert-Jan Smits : « Flinders vient de “Matthew Flinders”, un navigateur et cartographe bien connu du 16ème siècle. C’est lui qui a dressé la carte de l’Australie. Tout comme Matthew le magasin d’ameublement Flinders essaie de dresser la carte du monde du design et de rendre celui-ci accessible à tout le monde. Afin de « démocratiser » le design de cette façon. » Quand avez-vous démarré cette entreprise ? Geert-Jan Smits : J’ai commencé l’entreprise en 2010.


Qui sont les actionnaires ? GJS : Outre les investisseurs initiaux (dont moi-même) se sont ajoutés plus tard : Oscar Diele (COO), Peak Capital II (investment fund) et RTL Ventures (la branche d’investissement de RTL). L’adhésion de ces nouveaux partenaires a rendu possible la croissance ultérieure. Il faut investir pas mal d’argent pour mettre sur pied une entreprise de ce genre. Je m’y connaissais un peu en boutiques web, mais je n’étais pas familiarisé avec les magasins de meubles. Il s’avéra rapidement que l’un sans l’autre serait difficile. Nous avions besoin de magasins physiques si nous voulions pouvoir vendre certaines marques. Que faisiez-vous avant Flinders ? GJS : « Avant cela j’étais fondateur et pdg de Jungle Minds, un bureau conseil sur internet (2000-2010). J’y ai conseillé Wehkamp, Schiphol airport et Philips. » Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la vente de meubles design ? Y voyez-vous des possibilités de croissance ? GJS : « Je voulais vendre des objets qui me procureraient de la fierté. De là la préférence pour le segment de luxe de la branche de l’intérieur. Et oui, la branche de l’intérieur présente encore un certain retard en matière de vente en ligne. J’y voyais nettement des opportunités (de croissance). Bien qu’en 2010 on vous déclarait dingue si vous prétendiez vendre des chaises par le biais de l’internet. »

Votre site web est très clair et interactif. On y trouve quantité d’information sur les produits, de belles images et l’on peut d’emblée placer une commande. Mais vous avez tout de même des magasins physiques, ainsi qu’un café et une agence de design ? Pourquoi ? GJS : « Nous croyons fort en une approche omnicanale. Les meubles et l’éclairage ne s’achètent pas tellement en ligne. Souvent l’achat est précédé d’un coup de fil, d’un e-mail ou d’une visite au magasin. L’important c’est que tous les canaux agissent ensemble et qu’en tant que magasin vous soyez là où se trouve le client. Il est donc essentiel de proposer tous les canaux afin d’entrer en contact avec le consommateur. Celui-ci préfère tantôt une visite au magasin, tantôt un entretien téléphonique ou encore une bière dans notre café Flinders. » Vous êtes actifs sur quels marchés ? GJS : « Aux Pays-Bas et dans la partie flamande de la Belgique. » Vendez-vous également sur des places de marché ? GJS : « Oui, de façon limitée, par le biais de fonQ et bol.com. » Quel est le pourcentage du chiffre d’affaires réalisé sur l’internet et par le biais des places de marché ou Bijenkorf ? GJS : « De notre chiffre d’affaires global 65% est réalisé en ligne. La part des places de marché est limitée. Nous préférons vendre directement par le biais de nos propres

canaux. C’est là que nous pouvons le mieux inspirer et conseiller. » Que pensent les gens de Flinders ? GJS : « Ils nous considèrent comme un spécialiste du segment de luxe. Où sont à l’œuvre de jeunes amateurs de design, pleins d’enthousiasme. On apprécie notre service. Nous avons plus de 5.000 avis de Trustpilot et notre score est excellent. https://nl.trustpilot.com/review/www. flinders.nl. Nous essayons d’être le plus transparent et le plus correct possible. » Comment Flinders essaie-t-il de séduire les gens pour qu’ils achètent ? GJS : « En informant les gens de manière optimale et en les inspirant. Et en leur fournissant des conseils concernant l’intérieur là où c’est nécessaire. En proposant un vaste assortiment, un service rapide et des informations honnêtes. » Avez-vous des stocks ? GJS : « Nous manions la règle de 80-20 : nous pouvons fournir de stock les ‘grands succès’, certains produits existent en un si grand nombre de couleurs et variantes que nous les commandons. Nos clients comprennent parfaitement qu’un produit personnalisé exige un temps de livraison plus long. » Un client moyen, combien dépense-t-il chez Flinders ? Quel est le profil du client de Flinders ? GJS : « Le montant d’un bon de commande moyen en ligne s’élève à €350, au magasin

CHEZ LES VOISINS I mai 2020 I MEUBIHOME I 39


à €5.000. Le client de Flinders est une personne dont le salaire se situe au-dessus de la moyenne. » Votre approche omnicanale est très efficace aux Pays-Bas. En est-il de même en Belgique et en Allemagne ? Avezvous l’intention d’ouvrir davantage de points de contact en Belgique et en Allemagne ? Etes-vous actifs à Bruxelles et en Wallonie ? GJS : « Nous n’exerçons plus d’activités en Allemagne et provisoirement nous ne

serons pas actifs non plus en Wallonie. Nous nous concentrons sur la région néerlandophone, précisément à cause de l’approche omnicanale. En Flandre nous avons (aussi) une agence de design et notre service client y est accessible sept jours sur sept. » Est-ce exact que vous êtes également actifs en Chine ? GJS : « Non, plus maintenant. Ce fut une belle aventure, mais elle ne se révéla pas être rentable. »

40 I MEUBIHOME I mai 2020 I CHEZ LES VOISINS

Vos heures d’ouverture sont généreuses, vous êtes ouverts tous les jours de 8 à 21 heure. Qu’est-ce que cela vous rapporte ? GJS : « Le consommateur aime faire du shopping le soir lorsque les enfants sont au lit. C’est alors que nous voulons être accessibles. Quand nous entrons alors en contact avec le client, il sera souvent enclin à se rendre au magasin, où nous pouvons bien mieux l’aider à trouver des solutions sur mesure. »


Flinders café Groningen

LES PRINCIPALES ÉTAPES DU PROCESSUS DE CROISSANCE Jan. 2011 : Flinders.nl live Oct. 2011 : Ouverture du magasin Flinders à Amsterdam Fév. 2014 : Lancement de Flinders.be Jan. 2015 : Déménagement à Affuitenhal 10 à Zaandam (magasin et bureau) Jan. 2017 : Déménagement du magasin Flinders à Amsterdam (7000 m²) Sep. 2018 : Ouverture de Design Studio à Gand Juin 2019 : Flinders gagne le prix home & living 2019 pour le Meilleur Magasin d’Ameublement aux Pays-Bas.

Etes-vous actifs sur les médias sociaux ? Lesquels sont le plus intéressants pour Flinders ? GJS : « Oui, Instagram, Pinterest et Facebook. Pinterest est intéressant parce que beaucoup de consommateurs qui sont à la recherche d’inspiration (pour leur intérieur) le visitent » Je sais que vous croissez rapidement, alors que le commerce du meuble traditionnel avec ses magasins physiques peine à se maintenir. Comment expliquez-vous cela ? GJS : « Je pense que notre approche omnicanale a quelque chose d’unique et semble bien fonctionner. Nous sommes là où se trouve le client. Et oui, c’est de plus en plus en ligne. » Quel chiffre d’affaires avez-vous réalisé en 2019 ? Et où serez-vous en 2021 ? GJS : « En 2019 nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros. Nous pensons qu’en 2021 nous pourrons atteindre un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros. » Le coronavirus a sérieusement secoué la distribution. Certains prétendent que faire du shopping ne sera plus jamais comme avant. Qu’en pensez-vous ?

Les acteurs en ligne ont-ils plus de chances de s’en sortir dans des circonstances exceptionnelles comme la crise du coronavirus ? GJS : « En ligne nous pouvons en effet rester ‘ouverts’ en ce temps de crise et maintenir ainsi le chiffre d’affaires de notre entreprise à un niveau acceptable. Bien que nous aussi nous voyons que le chiffre d’affaires réalisé par le biais de magasins et de b2b diminue au profit d’en ligne. En revanche dans notre magasin nous pouvons bien mieux conseiller les clients et les commandes sont plus conséquentes. Mais notre force réside

dans la combinaison de tous les canaux. Pendant la crise du coronavirus nous travaillions sur rendez-vous avec nos clients dans le magasin de Zaandam. » Etes-vous tenté d’ouvrir un magasin en Belgique ? GJS : « Nous regardons en différents endroits. Nous réalisons une belle croissance en Flandre, peut-être qu’il serait temps d’avoir un magasin en Flandre. A Anvers il n’y a plus beaucoup de place. Il doit être possible de trouver peut-être un endroit qui nous convient à Knokke ou dans le triangle Anvers-Gand-Bruxelles. »

QUI EST FLINDERS ? - Magasin d’ameublement proposant un assortiment de plus de 36.000 objets - Magasin à Zaandam de 1500 m² et café - Café-restaurant Flinders à Groningen - Agence de design à Gand pour clients b-to-b - Magasin de 7000 m² pour expédition (Affuitenhal à Zaandam) - Chiffre d’affaires de 22 millions d’euros, dont 85 % aux Pays-Bas et 15 % en Belgique - 120 salariés (service client, IT, magasin) - Notoriété grâce à RTL, publicité dans les journaux De Volkskrant et De Standaard Sites web: www.flinders.be et www.flinders.nl

CHEZ LES VOISINS I mai 2020 I MEUBIHOME I 41


LA FIN JUSTIFIE LES MEUBLES

Hands-free-door-opener-Materialise

Créer un objet classique emblématique, pour la nouvelle génération de designers, ce n’est plus le bien suprême. Mettre au point quelque chose qui aide les gens, qui résout des problèmes et contribue à créer un monde meilleur, voilà ce qui les anime. C’est doux à l’oreille en ces temps de crise. - An Bogaerts -

42 I MEUBIHOME I mai 2020 I DESIGN

Le confinement national était entré en vigueur depuis quelques jours seulement lorsque l’entreprise louvaniste Materialise proposait déjà une solution pour ouvrir hygiéniquement les portes. Un simple embout pour poignées de porte imprimé en 3D permet d’ouvrir toutes portes mains libres. « Comme nous avons rendu le design public sur notre site web, il devint disponible pour le monde entier en quelques heures et tout un chacun disposant d’une imprimante 3D pouvait se mettre à produire cet embout localement, de la Chine aux Etats-Unis en passant par l’Europe », nous dit Fried Vancraen, pdg de Materialise. Materialise n’est pas une nouvelle entreprise, pas une start-up expérimentale, mais un acteur apprécié au niveau international dans le monde du design. Un pionnier de la discipline appelée ‘purpose driven’ design, le design mû par un but, des créations qui visent un but spécifique, notamment ajouter de la pertinence sociale. Un nombre grandissant de designers et d’agences de design se sentent poussés dans cette direction.


« Purpose-driven design est absolument nécessaire et est plus important aujourd’hui qu’il ne l’était déjà », affirme Bie Luyssaert de Flanders DC. « Nous disposons heureusement d’un certain nombre de bureaux et de créateurs qui le pratiquement très consciemment et intensément depuis de longues années déjà. Les termes qu’ils utilisent pour décrire leur travail changent parfois, mais leur expérience et leur compréhension restent heureusement les mêmes. » Luyssaert récompense chaque année les meilleures créations du pays et leur confère un Henry Van de Velde Award. Dans ces catégories-là aussi on voit s’introduire toujours plus de designs qui n’ont pas l’esthétique pour but suprême, mais remettent en question la plus-value éthique. « Par exemple, le SportKompas mis au point par Studio Dott ; j’estime que celui-là méritait à juste titre d’être le gagnant de la dernière édition des awards », dit Luyssaert. Le SportKompas ‘I Like’ est capable à partir d’algorithmes scientifiques de déterminer chez les enfants quels sont leurs préférences et leurs talents en matière de sport. ‘Rencontres pour enfants’ appelle-t-on cela aussi. Les enfants n’y trouveront pas un partenaire, mais bien leur sport préféré. Et cela c’est une information intéressante aussi bien pour les écoles, les parents et

les clubs sportifs. Ainsi les enfants pourront plus facilement faire un choix face à la surabondance d’activités sportives. Il y a six mois le journaliste néerlandais spécialisé en design Jeroen Junte a écrit le livre ‘Do it Ourselves’ qui traite du changement de mentalité chez les jeunes créateurs, en l’occurrence chez les designers néerlandais. « Au cours de mes recherches j’ai été surpris par la méthode de travail de la jeune génération de designers, par leurs motivations ainsi que par leur dynamisme », raconte Junte. « Après tout ils ont grandi et été formés pendant une crise économique et savent donc que de grands changements sont nécessaires. Depuis lors le climat, le système des soins de santé et la démocratie sont, eux aussi, entrés dans un état de crise. La pauvreté, les fausses nouvelles, mais aussi la honte de la viande et bien entendu le problème croissant des matières plastiques, ce ne sont là que quelques exemples des problèmes sociaux urgents qui les préoccupent. » Ce souci des problèmes sociaux de la nouvelle génération s’accompagne d’un autre phénomène, qui distingue clairement ces jeunes gens du type Philippe Starck et Marcel Wanders. « L’ego ne compte plus », nous dit Junte. « La gloire et le succès ne sont plus le but. Incidence et pertinence,

© BeerHolthuis

voilà ce que recherche cette génération d’après la crise. Le design n’est plus axé sur cet objet emblématique unique, mais sur la mise en route d’un changement. » Beer Holthuis est un de ces nouveaux Dutch designers qui figurent dans le livre de Junte. Il se fait du souci au sujet de l’avenir de l’impression en 3D. Pour l’instant cela se fait encore en plastique. Holthuis mit au point un système d’impression en trois dimensions en pâte à papier. Il en résulte une lampe, un tabouret et quelques accessoires en un matériau sur lequel auparavant étaient imprimés des journaux. On s’attend à ce que la crise actuelle du coronavirus ne fera qu’accélérer cette évolution vers des objets et des techniques pertinents. Le bureau de tendances britannique Bompass & Par a déjà lancé un concours de création de nouveaux emballages de gel désinfectant et invite à repenser les fontaines à eau potable publiques qui peuvent mettre ce gel désinfectant à la disposition de la grande masse de façon hygiénique. Plusieurs laboratoires de design chez nous et à l’étranger mettent leurs machines à l’œuvre en vue de la fabrication de masques et d’écrans en plexiglas. Le design peut-il sauver le monde ? Nous commençons sérieusement à penser que oui.

© BeerHolthuis

DESIGN I mai 2020 I MEUBIHOME I 43


Un autre bel exemple illustrant ce nouveau mouvement dans le monde du design est l’œuvre de Sep Verboom et sa plateforme LIVABLE. Pour sa collection HWI, par exemple, Verboom alla à la découverte de la région amazonienne péruvienne. Il voulut savoir quelles activités aideraient véritablement la population locale sans détruire des parties cruciales de la nature. Verboom créa une collection luxueuse d’accessoires en bois provenant de forêts gérées de manière durable et il distribua cette collection uniquement

44 I MEUBIHOME I mai 2020 I DESIGN

sur le marché local. Ce n’est pas un projet qui rend Verboom riche, mais bien un projet qui lui a beaucoup appris et donne un important signal aux autres designers et producteurs. Un message qui dit : Apprenez à connaître vos matières premières et tenez compte de la population qui prend soin de ces matières premières. Une production locale et honnête n’est pas seulement possible en Belgique, mais cela demande un peu plus d’effort pour mettre cela sur pied dans d’autres pays.


Soul spring Le mariage parfait entre le latex et les ressorts ensachés. Ce concept - simple et pure - résulte en un confort symbiotique par ses matières nobles et qualitatives. Facile et rapide à monter, la robustesse de cette combinaison la rend parfaitement apte pour être compressée et roulée.

info@latexco.com | www.latexco.com


PAS DE SALONE,

MAIS BIEN DES NOUVELLES Avec ses 386.000 visiteurs en provenance de 181 pays différents, il est clair que le Salone del Mobile de Milan n’aurait pas lieu cette année. En outre les grands producteurs italiens ont été obligés de fermer leurs portes durant un certain temps. Mais la créativité se fraie un passage. Et c’est ainsi que les nouveautés qui auraient dû être lancées à Milan vous sont tout de même servies. Jouissez-en. - An Bogaerts AliceEmery-Orion_Andrea Anoni

1. L’ACCENT EST MIS SUR LES BESOINS D’AUJOURD’HUI En ces temps de crise le monde international du design a fait preuve d’adaptations particulièrement rapides. De très nombreuses marques ont donné la priorité à du mobilier qui soudain – à cause du confinement – a gagné en intérêt. Par voie digitale – YouTube, médias sociaux, sites web améliorés, etc. – nous avons pris connaissance de designs corona invraisemblables. Du mobilier de rangement, par exemple, comme le meuble-bar Kiri de Giorgetti (alcohol, également très actuel) et la réédition par 46 I MEUBIHOME I mai 2020 I SALONE MILAN

Ligne Roset de La Bibliothèque Fil de Pierre Paulin. Les petits bureaux qui se prêtent parfaitement au travail à domicile étaient également un succès dans presque tous les catalogues récents, comme le bureau Era Scrittoio de David Lopez Quincoces pour Living Divani ou le bureau mural Orion de la Belge Alice Emery. Tout le monde ne s’était pas préparé de cette façon à une pandémie. Pour de nombreux bulletins d’information on avait consulté les archives. Pour bon nombre de marques c’était là avant tout une manière de gagner du temps. Le confinement soudain a bloqué le moteur bien huilé de la machine


qui rattache le processus de création au développement d’un prototype, à la mise en place d’une chaîne de production en masse, au marketing, à la photographie, aux communiqués de presse, à la tarification et à la vente. C’est surtout dans les dernières étapes en vue de la participation au Salone del Mobile que bon nombre de producteurs ont été pris de vitesse.

KoenVanGuijze-ACC

ChanelKapitanj-Purity

2. LES BELGES Pour quelques compatriotes cette semaine devait être celle de la grande percée à Milan. Mais la fête n’eut pas lieu, ce qui ne les rend pas moins intéressants en tant que designers. Ainsi, par exemple, en est-il du talent très prometteur de Daan De Wit, qui en ce début d’année avait déjà été sélectionné pour le concours Pure Talents au Salon International du Meuble de Cologne. Il voulait transporter dans sa camionnette sa nouvelle collection Stratum Saxum vers le Salone Satellite – la section du salon du meuble réservée aux jeunes talents. Cette collection se compose d’une table et de quelques petits sièges exécutés dans un style typique à lui : une plaque en bambou découpée concentriquement, les différentes couches étant colées l’une sur l’autre. Pour Chanel Kapitanj aussi ce serait un début. Cette créatrice liégeoise avait appris l’art de la soudure et produit ainsi les designs les plus élégants et les plus féminins : d’un système de tablettes d’étagère intitulé Doll en laiton poli au siège raffiné Purity.

Daan De Wit_Stratum BAsim_Pic by Eileen Vranken

SALONE MILAAN I mai 2020 I MEUBIHOME I 47


Koen Van Guijze est depuis bien plus longtemps déjà un nom connu dans le monde du design, mais lui aussi aurait voulu montrer son œuvre pour la première fois dans un des palais somptueux du centre-ville de Milan : les luminaires Le Collier et les Pétales d’Or pour la marque de cuisines italienne Strata Cucine ainsi que ses nouvelles lampes fabriquées en collaboration avec l’entreprise de pierre naturelle Van den Weghe. Quelques grandes entreprises étrangères souhaitent également collaborer avec un talent d’origine belge. C’est ainsi que Pieter Maes Pieter Maes a développé pour Ligne Roset le tabouret Monolog et que Charlotte Lancelot a dessiné pour GAN le tapis Diamond fabriqué à partir de bouteilles en PET recyclées.

Rimadesio

Ethnicraft-Sofa beige, Lounge chair, Anders sideboard & Monolit side table black

3. MATÉRIAUX DURABLES Les termes ‘durabilité’ et ‘écologie’ figurent actuellement dans l’énoncé des déclarations de mission de presque toutes les marques de design. A la semaine du design à Milan on ne s’en sort plus avec des frivolités inutiles, avec des matériaux polluants ou avec une longue chaîne de production, qui ne se justifie plus. Les marques s’efforcent de plus en plus à mettre en œuvre une stratégie respectueuse de l’environnement et des designers individuels testent à volonté de nouveaux matériaux prometteurs.

Chez nous aussi on fait des essais avec le jute. Le designer Alexander Marinus serait allé à Milan avec son projet ‘Hey Jute’ dans le cadre de Belgium is Design. Il aimerait faire voir au monde entier les possibilités infinies qu’offre ce matériau sous-estimé.

Un projet intéressant qui aurait été présenté à Milan est celui du studio de design néerlandais Atelier LVDW. Ils utilisent les déchets résiduels du géant des revêtements de sol Forbo, spécialisé en linoléum. Le jute est le principal déchet de la production de linoléum et ce jute est combiné avec du plâtre par Atelier LVDW pour en faire des carreaux muraux. Ainsi l’atelier veille à ce que le linoléum de Forbo devienne un produit zéro-déchet.

L’exploitation de nouveaux matériaux est depuis un certain temps aussi la mission que s’est donnée la marque de vêtements COS à Milan. Pendant la semaine du design leur installation est très visitée, parce que celle-ci explore chaque année les limites du design contemporain sans motifs commerciaux. L’année passée il l’ont fait sous la forme d’une gigantesque construction en bioplastiques ; cette année ils allaient collaboré avec le ecoLogicStudio

48 I MEUBIHOME I mai 2020 I SALONE MILAAN

Tom Dixon-Mass Dining Table Angle

AtelierLVDW_Lauravandewijdeven_JuteTile

de Londres. Les activités de ce studio dirigé par Claudia Pasquero et Marco Poletto se situent à la limite de la science et du design. Ensemble avec COS il avait l’intention de construire une installation en algues microscopiques : des organismes vivants qui extraient du carbone de l’air et fonctionnent donc comme une espèce de filtre. En ce moment COS se penche encore sur la question de savoir si le projet est annulé ou reporté à l’année prochaine. En revanche, chez Rimadesio, une firme italienne, la révolution dans le domaine des matériaux bat son plein. Cette marque de luxe spécialisée en dressings à la pointe du progrès annonce fait savoir qu’elle renonce à l’utilisation de cuir d’origine animale dans ses collections. Rimadesio est allée à la recherche dans son propre pays d’un producteur de cuir synthétique sans traces de matières animales et elle le trouva.


4. PETIT ET ROND Il est difficile de noter de vraies grandes tendances quand on n’a pas pu sentir physiquement ni voir les collections. Néanmoins certaines tendances se confirment clairement dans le monde de l’ameublement. Des tendances qu’on voit apparaître depuis un certain temps et qui se répandent maintenant sur un nombre croissant de marques. Disons, un peu comme un virus. Il y a en premier lieu l’attention grandissante pour le fait que les demeures se font de plus en plus réduites. Bien que les grandes marques de luxe se toquent toujours à fabriquer des modules de sofa gigantesques, il est clair que le secteur de l’ameublement est prêt à s’adapter aux besoins de surfaces habitables de plus en plus réduites, surtout dans les villes. C’est ce marché-là que vise la firme belge Ethnicraft avec son canapé modulaire N701que vous pouvez monter à l’aide de différents raccords de telle sorte qu’il occupe la surface disponible de façon optimale. La table Bok, qui peut être allongée de 140 cm à 220 cm, répond à la même idée. Ce qui vous permet tout de même d’attabler six personnes en plus. Outre la tendance à réduire les tables et à fabriquer des canapés moins somptueux, on voit également apparaître le besoin de rendre leurs forme plus intéressante. Car plus petit ne peut en aucun cas être synonyme de plus banal. Et donc on voit réapparaître ci et là des formes organiques. Des canapés arrondis et des tables aux formes excentriques, des vases sphériques et des tapis ondulants. C’est ainsi que Alfredo Häberli créa pour la firme renommée Moroso une collection basée sur les parties arrondies des os. Plus particulièrement de petits os de vache, ceux avec lesquels Häberli jouait au jeu Taba en tant qu’enfant en Argentine. De là le nom de cette collection en feutre. 5. CRÉATEURS D’AMBIANCE En mettant l’un à côté de l’autre toutes les nouveautés et tous les projets réalisés cette dernière année, on ne peut que conclure que les termes ‘repos’, ‘simplicité’ et ‘beige’ sont trois mots-clés qui caractérisent bien le style de l’intérieur d’aujourd’hui. Réagissant à cela, on trouve toujours un certain nombre de marques et de designers qui veillent à apporter une note ‘drôle’. Qui veulent introduire de la couleur et de l’humour dans la maison, ce que nous ne pouvons qu’encourager. C’est ainsi que la firme néerlandaise Moooi collabora pour la première fois avec le jeune designer Ward Wijnant, qui exposa déjà au salon Collectible. Sa Space Table Lamp est le pire cauchemar de tout minimaliste. Lampes colorées, formes surprenantes et beaucoup de miroirs, on se croirait à une fête dans une discothèque. Tout sauf sobre est la nouvelle table Mass de Tom Dixon en laiton massif. Prix : 33.000 euros. La gaieté semble se payer cher.

THE GARDEN TRADE FAIR COLOGNE, 06.− 08.09.2020 VISIT THE WORLD‘S BIGGEST TRADE FAIR FOR GARDEN LIFESTYLE La situation actuelle montre précisément combien il est important pour la plupart d’entre nous d’avoir son propre petit coin de verdure – le jardin est devenu un refuge indispensable. A l’avenir également, vivre dans un écrin de verdure sera primordial, et renforcera le secteur de la jardinerie. Voilà pourquoi nous travaillons d’arrache-pied au déroulement, du 6 au 8 septembre 2020, de spoga+gafa, le plus grand salon dédié à la filière jardin. Nous restons très attentifs à la sécurité de tous les exposants et de tous les visiteurs pour qui nous mettons en œuvre de vastes mesures. Nous nous réjouissons de vous accueillir à Cologne et vous souhaitons un salon qui vous inspire. Achetez dès maintenant vos billets sur : www.spogagafa.com/tickets Tél. E-Mail

+32 16 905780 belux@koelnmesse.be

Moroso.Taba_Alfredo Haberli_ph.Alessandro Paderni

FRANCQ COLORS I mai 2020 I MEUBIHOME I 49


CHAMBRE DES MERVEILLES SUR LE SALON COLLECTIBLE

1 2

- Stany van der Brempt -

1. Zaventem Ateliers (Belgique), Lionel Jadot excelle dans la récupération de matériaux pour les détourner vers une autre utilisation, ici un canapé. 2. Xavier Lust surprend tout le monde en apparaissant dans un domaine que l'on ne lui connaissait pas: Ces vases "ARUMS" en porcelaine biscuit. 3. Todd Merrill Studio (Etats-Unis), design Marc Fish, chaise en fines lamelles de sycomore assemblées avec de la résine de polyester. 4. Todd Merrill Studio (Etats-Unis), design Marc Fish, console en fines lamelles de sycomore assemblées avec de la résine de polyester. 5. Galerie Scène Ouverte (France), design Lea Mestres, chaise en résine et peinture métallique. 3

4

5

50 I MEUBIHOME I mai 2020 I CHAMBRE DES MERVEILLES


6

7 8

6. Galerie Scène Ouverte (France), design Elisa Zaninoni, coupe en céramique inspirée d’un oursin. 7. Chez Spazio Nobile (Belgique), Lise Coirier nous a ébloui avec sa collection IKEBANA, ici un tableau tissé comme un tapis est l’œuvre de Manon Daviet intitulé « L’Ombre des Cyprès » . C’est de la tapisserie d’art qui permet de donner beaucoup de relief au sujet traité. 8. Xavier Lust (Belgique) petite table de chevet en aluminium poli et comprenant un tiroir avec serrure secrète. 9. Chez Spazio Nobile (Belgique), Lise Coirier nous a ébloui par la beauté et la qualité des pièces présentées dans sa collection IKEBANA, ici un fauteuil : The Bamboo Chair de Jian Cheng Lin, des lamelles de bambou sont tressées sur forme. 10. Toujours chez Spazio Nobile (Belgique), Lise Coirier avec IKEBANA nous a présenté la céramiste Alice Gavalet pour qui la céramique est un jeu.

9

10

CHAMBRE DES MERVEILLES I mai 2020 I MEUBIHOME I 51


Quel compte Instagram of fre de l’inspiration à tous ceux qui s’occupent de design ?

INSTA

INTERIEUR

Deco-Lampshades


account:

@frederik_vercruysse compte : 13.000 le compte est celui : du photographe Frederik Vercruysse, âgé de 46 ans. Un photographe qui manifeste une prédilection pour l’architecture et l’intérieur. Egalement un produit d’exportation important, car Vercruysse a déjà publié dans des magazines de réputation internationale tels que T-Magazine, The Wall Street Journal Magazine, Wallpaper, Architectural Digest et Milk Decoration. Ces publications ont permis au photographe d’établir d’intéressants contacts et lui ont procuré quantité de suiveurs.

Ateliers_Zaventem

intéressant parce que : Vercruysse est particulièrement attentif à la beauté intrinsèque des intérieurs, des constructions et des natures mortes. Il aime les lignes droites, le jeu des ombres et de la lumière, mais l’œuvre qu’il produit est tout sauf stérile. Bien au contraire : l’art photographique de Frederik Vercruysse, qui le pénètre jusqu’aux fibres profondes, convient idéalement à instagram. « Dans la période initiale de Instagram je n’y mettais que des photos privées », dit Vercruysse. « Mais je me suis senti rapidement attiré par Facebook et j’ai arrêté un certain temps. Ce n’est que plus tard que j’ai commencé ce compte-ci où je montre surtout mes projets. Par ci par là une photo de famille

s’y est glissée aux moments où ma fierté paternelle a pris le dessus (rit). » Quoiqu’il en soit, instagram est un outil important pour un photographe de lifestyle. « Nous savons dans le secteur de la création que les clients éventuels vont souvent voir d’abord sur instagram pour y regarder votre œuvre et se rendent ensuite sur votre site web pour une recherche plus approfondie. » bon à savoir aussi : « Vous devez savoir que, une fois sur l’internet, une photo commence à mener sa propre vie. Je constate que mes photos sont très souvent repostés ailleurs ou atterrissent dans des mood boards, qui servent alors de référence pour d’autres séances photos. » INSTA INTERIEUR I mai 2020 I MEUBIHOME I 53


54 I MEUBIHOME I mai 2020 I INSTA INTERIEUR

Milk_Axel Vervoordt


« SLIDE FURNITURE » SA EST UNE NOUVELLE SOCIETE FONDE

匀䰀䤀䐀䔀 䘀唀刀一䤀吀唀刀䔀 一⸀嘀 䤀匀 䐀䔀 一䤀䔀唀圀䔀 伀一䐀䔀刀一䔀䴀䤀一䜀 伀倀䜀䔀刀䤀䌀䠀吀

PAR JURGEN DECRUY ET BRAM VANDENDRIESSCHE.

䐀伀伀刀 䨀唀刀䜀䔀一 䐀䔀䌀刀唀夀 䔀一 䈀刀䄀䴀 嘀䄀一䐀䔀一䐀刀䤀䔀匀匀䌀䠀䔀⸀

CES DEUX JEUNES ENTREPRENEURS BELGES ONT DECIDES DE

䐀䔀 吀圀䔀䔀 䈀䔀䰀䜀䤀匀䌀䠀䔀 伀一䐀䔀刀一䔀䴀䔀刀匀 䈀唀一䐀䔀䰀䔀一 䠀唀一 䬀刀䄀䌀䠀吀䔀一⸀

JOINDRE LEURS FORCES. LA PARTIE LOGISTIQUE FORTE DE JURGEN

䐀䔀 䰀伀䜀䤀匀吀䤀䔀䬀䔀 匀吀䔀刀䬀吀䔀 嘀䄀一 䨀唀刀䜀䔀一 䔀一 䐀䔀 伀一吀圀䤀䬀䬀䔀䰀䤀一䜀 䔀一

ET LES IDEES CREATIVES DE BRAM POUR LA PRODUCTION ET

倀刀伀䐀唀䌀吀䤀䔀 䰀䄀一䜀匀 䈀刀䄀䴀匀 䬀䄀一吀Ⰰ 嘀伀刀䴀䔀一 䔀䔀一 䐀刀䔀䄀䴀 吀䔀䄀䴀⸀  COLLECTION, FORMENT UN « DREAM TEAM ». ∀圀䔀 䠀䔀䈀䈀䔀一 匀䄀䴀䔀一 䔀䔀一 䠀䔀䔀䰀 䈀刀䔀䔀䐀 一䔀吀圀䔀刀䬀 䄀䄀一  ENSEMBLE NOUS AVONS UN RESEAU DE CLIENTS POTENTIELLES, 倀伀吀䔀一吀䤀䔀䰀䔀 䬀䰀䄀一吀䔀一Ⰰ 娀䔀䜀吀 䈀刀䄀䴀⸀ DIT BRAM. LA COLLECTION DES TABLES SONT DISPONIBLES EN PLUSIEURS 䐀䔀 吀䄀䘀䔀䰀匀 娀䤀䨀一 嘀䔀刀䬀刀䤀䨀䜀䈀䄀䄀刀 䤀一 嘀䔀刀匀䌀䠀䤀䰀䰀䔀一䐀䔀  VERSIONS : 䄀䘀䴀䔀吀䤀一䜀䔀一Ⰰ 嘀䄀匀吀䔀 吀䄀䘀䔀䰀匀 吀唀匀匀䔀一 ㄀䴀㐀  䔀一 ㈀䴀㐀  䔀一  TABLE FIXE - DIMENSIONS 140 CM ET 240 CM. 唀䤀吀吀刀䔀䬀䈀䄀刀䔀 吀䄀䘀䔀䰀匀 吀伀吀 ㈀䴀㘀 ⸀ 匀䰀䤀䐀䔀 䘀唀刀一䤀吀唀刀䔀 圀䤀䰀 匀一䔀䰀  TABLE EXTENSIBLE JUSQU’A 260 CM 䰀䔀嘀䔀刀䔀一 唀䤀吀 嘀伀伀刀刀䄀䄀䐀Ⰰ 䄀䄀一 匀䌀䠀䔀刀倀䔀 倀刀䤀䨀娀䔀一℀

SLIDE FURNITURE : LIVRAISON DE STOCK A DES PRIX TRES COMPLETIFS.

䴀䔀吀 䐀䔀 匀吀伀䔀䰀䔀一 䴀䤀䬀䬀䔀一 娀䔀 嘀伀伀刀䄀䰀 伀倀 䔀䔀一 䠀伀䜀䔀刀  AVEC CETTE COLLECTION DE CHAISES, NOUS CIBLONS UN SEGMENT SUPERIEUR. UN SUPER DESIGN DISPONIBLE EN 匀䔀䜀䴀䔀一吀Ⰰ 䴀䔀吀 䔀䔀一 嘀䔀刀䘀䤀䨀一䐀䔀 嘀伀刀䴀䜀䔀嘀䤀一䜀 䔀一 䜀䔀䈀刀唀䤀䬀  TISSUS DE QUALITE OU EN CUIR. 嘀䄀一 䬀圀䄀䰀䤀吀䔀䤀吀匀嘀伀䰀䰀䔀 匀吀伀䘀䘀䔀一 䔀一 䰀䔀䐀䔀刀⸀ TOUS LES PRODUITS SONT DÉJÀ TESTE CHEZ DES CLIENTS -

䐀䔀 倀刀伀䐀唀䌀吀䔀一 圀䔀刀䐀䔀一 唀䤀吀䜀䔀吀䔀匀吀 䈀䤀䨀 䔀一䬀䔀䰀䔀 䬀䰀䄀一吀䔀一 䤀一  MAGASINS DE MEUBLES EN BENELUX ET FRANCE.

䐀䔀 䈀䔀一䔀䰀唀堀 䔀一 䘀刀䄀一䬀刀䤀䨀䬀Ⰰ 䴀䔀吀 娀䔀䔀刀 䜀伀䔀䐀䔀 刀䔀匀唀䰀吀䄀吀䔀一⸀ POUR INFORMATION SUPPLEMENTAIRE DE NOTRE

嘀伀伀刀 䐀䔀 嘀伀䰀䰀䔀䐀䤀䜀䔀 䌀伀䰀䰀䔀䌀吀䤀䔀 䬀䄀一 䨀䔀 吀䔀刀䔀䌀䠀吀 伀倀

COLLECTION, CONTACTER : WWW.SLIDEFURNITURE.COM

圀圀圀⸀匀䰀䤀䐀䔀䘀唀刀一䤀吀唀刀䔀⸀䌀伀䴀 圀圀圀⸀匀䰀䤀䐀䔀䘀唀刀一䤀吀唀刀䔀⸀䌀伀䴀 伀䘀 嘀刀䄀䄀䜀 䨀䔀 䔀䔀一 䰀伀伀䬀䈀伀伀䬀  OU SLIDEFURNITURE1@GMAIL.COM 䄀䄀一 伀倀 匀䰀䤀䐀䔀䘀唀刀一䤀吀唀刀䔀㄀䀀䜀䴀䄀䤀䰀⸀䌀伀䴀⸀

猀漀漀渀 眀攀ᤠ 氀氀 戀攀 匀氀椀搀攀 戀礀 匀氀椀搀攀⸀

匀䰀䤀䐀䔀 䘀唀刀一䤀吀唀刀䔀       匀挀栀愀爀搀漀甀眀猀琀爀愀愀琀 㠀  㠀㠀㜀  䤀稀攀最攀洀 ⴀ 䈀攀氀最椀      椀渀昀漀䀀猀氀椀搀攀昀甀爀渀椀琀甀爀攀⸀挀漀洀


2020 L’année du néo-fauvisme.

Boss Paints - IVC - Menu Space - Niko - Vitra

Quelles sont les nouvelles tendances de décoration qui nous arrivent en cette nouvelle année ? L’observatrice de tendances Hilde Francq lève pour nous un coin du voile. « En tant qu’observatrice de tendances, je scrute la société sous un angle très large. Les tendances sociologiques qui n’ont de prime abord rien à voir avec la décoration peuvent malgré tout l’influencer considérablement. Une de ces tendances est indubitablement le glissement de la perception des genres, de la féminité et de la masculinité. »


« L’idéal de beauté féminin se redéfinit en 2020 »

Boss Paints - Niko - Vitra

Le plus évident est la nouvelle perception chez les jeunes. Tant les milléniaux (donc la génération Y) que la génération Z portent un autre regard sur le genre. Pour eux, le genre est une donnée fluide et les catégories ‘masculin’ ou ‘féminin’ ne sont pas nécessairement liées au sexe. Ce nouveau regard sur le genre a également modifié sensiblement l’idéal de beauté féminin. Adieu les mannequins ultraminces et fragiles, place à une femme qui exhale la force. L’idéal de beauté féminin se redéfinit en 2020. C’est n’est pas le ‘regard masculin’ sur la femme qui prédomine, mais la manière dont les femmes se voient. Nous observons un glissement vers une image de la femme qui semble inspirée par les symboles de fécondité des cultures anciennes. L’idéal de beauté féminine qui en résulte est bien plus inclusif que jadis et plus conforme avec le vrai corps de la femme. Une beauté féminine plus réaliste devient donc la norme. Une évolution que l’on retrouve clairement sur les réseaux sociaux, où de jeunes femmes montrent leur corps tel qu’il est, sans maquillage, sans filtre ni retouche. Boss Paints - Menu Space

INSPIRATION I mai 2020 I MEUBIHOME I 57


58 I MEUBIHOME I maiSpace 2020 I INSPIRED BY AYTM - Boss Paints - Menu


En quoi cela va-t-il influencer notre intérieur ? Plus que vous ne le pensez. En 2020, nous ressentons un désir pour le naturel et le vrai, voire le primitif. L’influence de la nouvelle ‘féminité temporelle’ sur les formes et les couleurs est très claire. Nous constatons une quête de spontanéité, qui débouche sur une sorte de néo-fauvisme : des combinaisons de couleurs et des formes sauvages, très ludiques et novatrices. Les formes rondes et organiques constituent le paradigme de cette tendance. Les meubles rembourrés et confortables restent donc tendance. Les tissus sont très tactiles, songez par exemple au velours, aux tissus bouclés voire villeux. Plus ils sont ‘touchables’, plus ils sont agréables. Autre tendance, les ‘découpés’ : des formes qui semblent découpées dans du papier ou sortir d’une peinture abstraite. Ces formes sont appliquées au mobilier, qui adopte ainsi des allures ludiques. On dirait même que les meubles deviennent des hybrides entre des jouets pour enfants et du mobilier de luxe.

Boss Paints - Serax

« Les tissus sont très tactiles, songez par exemple au velours, aux tissus bouclés voire villeux. Plus ils sont ‘touchables’, plus ils sont agréables. » L’aspect ingénu et enfantin s’invite donc dans les intérieurs. Plus besoin de sérieux et encore moins de minimalisme. Formes et couleurs doivent nous procurer du plaisir. Certains éléments de décoration semblent ainsi avoir été façonnés dans la plasticine : leur aspect modelé est encore renforcé par leurs couleurs poudrées.

Boss Paints - IVC - Leolux

Les imprimés sont eux aussi ingénus et enfantins : des nappes de couleurs abstraites et des touches de peinture expressives enjolivent les nouveaux tissus de décoration.

Boss Paints - Serax

INSPIRED BY I mai 2020 I MEUBIHOME I 59


Serax

« Les couleurs se combinent avec des tons de terre, ‘primitifs’, comme l’ocre, le terracotta, ou un rouge sombre. »

Boss Paints - IVC - Serax

La céramique, une des formes d’art les plus expressives, est bien entendu aussi au cœur de cette tendance. L’intérieur est égayé par des vases et des pots aux formes expérimentales et un festin de couleurs. Et quid des couleurs elles-mêmes ? Elles se déclinent dans une palette typiquement féminine où dominent le violet, la lavande et différentes nuances de rose. Elles se combinent avec des tons de terre, ‘primitifs’ comme l’ocre, le terracotta, et un rouge sombre inspiré de l’argile cuite. Ceux-ci sont complétés par un ton gris classique. Une deuxième palette propose des couleurs plus expressives, comme un jaune clair, un orange vif et un corail, une des couleurs tendance de l’année. Une chose est sûre : voilà une tendance avec laquelle vous n’êtes pas près de vous ennuyer ! 60 I MEUBIHOME I mai 2020 I INSPIRATION


Concept & Styling by Francq Colors www.francqcolors.be

HK Living Boss Paints - Ester & Erik - STOFF


UN AUTRE REGARD

TOUS LES SIGNAUX SONT AU VERT Après qu’il était devenu clair que nous devrions également prendre des mesures pour endiguer le coronavirus dans notre partie du monde, de nombreuses entreprises ont immédiatement cessé toute publicité. C’est assez logique, bien sûr, car pourquoi feriez-vous la publicité d’une belle table de salle à manger si votre magasin est fermé ? À cela s’ajoute que de nombreux entrepreneurs trouvaient inconvenant de faire de la publicité au moment où nos hôpitaux étaient envahis de personnes gravement malades. Et cela aussi, on le comprend aisément. Mais après cette première réaction au confinement, la question pourrait également se poser de savoir s’il n’est au contraire pas opportun de faire de la publicité durant cette période. Ou n’est-ce pas souhaitable et dans ce cas, à quel moment pouvez-vous à nouveau faire parler de vous dans les médias ? Pour pouvoir répondre à la question de savoir s’il est opportun de communiquer (de faire de la publicité), j’ai rendu une visite virtuelle au chercheur comportementaliste B.J. Fogg, fondateur du Stanford Persuasive Tech Lab. Il a résumé la théorie assez complexe de l’influence sur le comportement à une formule simple : B = MAT (at the same moment). Autrement dit : Behavior = motivation x ability x trigger, Comportement = motivation x opportunité x élément déclencheur. Et cela à condition qu’ils soient tous trois réunis. La crise du coronavirus a bouleversé la vie de presque tout le monde. Y compris des personnes qui n’ont pas été malades. Un confinement est pour chacun un ‘événement qui change la vie’. Alors qu’en temps normal, nous faisons la moitié des choses en pilote automatique, la crise du coronavirus nous a rendus très conscients de choses que nous faisons ou ne faisons pas. Nous nous sommes à nouveau penchés sur ce que nous faisons, ce que nous avons et ce que nous voulons et nous posons de nouveaux choix. Pour les annonceurs, c’est donc le moment idéal pour créer une préférence de marque qui n’existait pas encore. Des études montrent que la disposition à changer de marque est de 21 % durant cette période, alors que normalement, elle plafonne à 8 %. Le facteur motivation est donc très bon à l’heure qu’il est. Pour ce qui est de l’opportunité, c’est sûr, les choses ont un temps été moins propices : lorsque votre magasin est fermé, vous ne vendez pas grand-chose. Certains se sont tournés vers l’internet, mais pour la plupart des commerçants, l’heure n’était pas vraiment favorable à une publicité orientée produits. La période était en revanche très propice à la création d’une préférence de marque : un investissement en vue de la période où les produits seront (à nouveau) disponibles. Heureusement, les magasins ont entre-temps rouvert leurs portes. Enfin, l’élément déclencheur. À présent que bon nombre de gens sont restées chez eux (et y sont encore), ils ont eu largement le loisir de voir que leur salon avait besoin d’être changé et que leur lit n’était plus aussi confortable qu’il y a quelques années. Ce qu’ils ont ignoré au décours de leurs journées habituelles s’impose implacablement à présent. Et alors que de nombreux annonceurs hésitent encore, c’est pour les vrais entrepreneurs parmi nous le moment idéal pour créer un lien fort avec le consommateur. Sans aucun budget supplémentaire, votre message ne passera en effet que mieux ! D’après le comportementaliste B.J. Fogg, tous les signaux sont donc au vert.

UN AUTRE REGARD

62 I MEUBIHOME I mai 2020 I UN AUTRE REGARD


TRECA PARIS PROUVE LA PLUS-VALUE D’UNE MARQUE FORTE


VIPACK F

U

R

N

I

T

U

R

E

CASAMI

Gepedoneerd model/Modèle éposé

Deken Debostraat 70a • 8791 Beveren-Leie • T +32(0)56 32 30 79 • sales@vipack.be • www.vipack.be

GROUPE BEGA

Créée en 1999 par Dieter Hilpert, l’entreprise établie à Lügde s’est développée au point de devenir le leader de marché et le plus grand groupe commercial d’Europe. Avec ses 12 entreprises de production, le groupe BEGA et ses 230 travailleurs génèrent un chiffre d’affaires annuel de plus de 450 millions d’euros en Allemagne.

À PROPOS DU GROUPE BEGA Le groupe BEGA est une entreprise familiale originaire de la région de Westphalie orientaleLippe et se spécialise dans l’achat et la vente de meubles dans les segments discount, jeunes et meubles à emporter.

EXTENSION DU GROUPE BEGA EN BELGIQUE & AU LUXEMBOURG La célèbre agence de meubles Frank Torfs Agency (T-F-A) a intégré les collections des entreprises de BEGA dans son portefeuille, des meubles pour chambres d’ados aux armoires, boxsprings et salons, y compris les meubles de salles de bains, les cuisines montées et même les appareillages électriques. L’entreprise d’ameublement brugeoise représente une sélection de fabricants de meubles de qualité

FRANK TORFS T-F-A BVBA

du BELUX. « BEGA peut être sûr à cent pour cent que nous allons tout mettre en œuvre pour faire aboutir ce projet, » assure Frank Torfs. L’expert en meubles est actif depuis de longues années sur le marché belge et luxembourgeois et en connaît les particularités : le commerce du meuble allemand se caractérise par des groupements d’achat avec des décisions centralisées, alors que les magasins en Belgique en prennent généralement eux-mêmes la responsabilité. « Avec Frank Torfs, nous avons trouvé la personne tout indiquée pour cette situation : il a depuis très longtemps des contacts directs et personnels avec les différents commerçants en Belgique et au Luxembourg, » explique Rüdiger Schliekmann, représentant général de BEGA. La collaboration entre le groupe BEGA et T-F-A commence ce mois-ci.

Maria van Bourgondielaan 4 B • 8000 Brugge • info@t-f-a.be • www.t-f-a.be



NEW FABRIC 1199,-

Sales price Prix de vente

LEATHER 1599,-

Sales price Prix de vente

Modulax Recliners ê 3-motor system ê Zero gravity / Heartbeat balance ê Turning base Ê

Optional battery 120€

(sales price/prix de vente)

Model : Plutus

ê Adjustable headrest

Up2date-Medalounger n.v. Puursesteenweg 399A - 2880 Bornem - +32 (0)3 740 00 90 - info@medalounger.com www.medalounger.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook

Articles inside

Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.