Ministères dans l’Église: billes ou raisins?
Un jour quelqu’un a demandé, « Les ministères dans l’église ressemblent-ils plus à un sac de billes ou à une grappe de raisin? » Un sac de billes est bien ordonné et propre et comprend des frontières bien définies, ainsi qu’un haut niveau d’autonomie. Chaque bille est complète en soi et quoiqu'elles se retrouvent toutes dans le même sac, elles ne sont pas affectées les unes par les autres. Chaque bille a ses propres forces et peut réussir avec ou sans les autres billes. Un sac de billes est donc efficace, pratique et ennuyant. Par contre, il en est tout autrement pour une grappe de raisin. Chaque raisin est relié aux autres par une vigne, manifestant ainsi une interdépendance. Les raisins sont fragiles et l'on doit les manipuler avec soin pour ne pas les écraser. Les raisins sont salissants. Si on les écrase, les autres peuvent en subir les effets. Cependant, les raisins sont pleins de vie! Ils apportent nourriture et rafraîchissement à ceux qui les savourent. Les raisins sont destinés à servir et quand ils sont mélangés à d’autres ingrédients, ils peuvent produire un vin corsé et parfumé. Les ministères dans l’église peuvent ressembler soit à un sac de billes, soit à une grappe de raisin; mais si je
Automne 2014
comprends bien le dessein parfait de Dieu, j’opterais plutôt pour les raisins. Les ministères de l’église sont « salissants », mais ils sont également porteurs de vie et de vitalité lorsqu'ils sont à leur meilleur. Dans ce numéro de cmAlliance.ca, nous vous invitons à explorer le monde des ministères dans l’église. La variété étonne et les expressions de vie y sont multiples. Nous faisons souvent remarquer que les nations du monde entier arrivent au Canada. L’église East Gate Alliance témoigne de cette réalité de façon saisissante; elle est en train de devenir un carrefour pour des églises de diverses ethnies. D’autres articles dans ce numéro traitent de sujets importants tels les joies d’être femme de pasteur, l’épanouissement au milieu de transitions pastorales et la poursuite de l’intégrité spirituelle. Vous serez vivement encouragés et mis au défi par ces histoires incroyables. Donc, trouvez-vous un endroit tranquille, asseyez-vous confortablement et savourez les raisins! Le président,
Contenu Savoir saisir les occasions . . . . . . . 2 Prouver qu’Eugene a tort ? . . . . . . 4 Êtes-vous de la partie ? . . . . . . . . . 5 Changer d’orientation . . . . . . . . . . 7 L’implantation d’église à Montréal 8 Ensemble, nous pouvons faire plus 9
Que
t out cela serve à faire grandir
L’ÉGLISE dans la
foi
(1 Corinthiens 14:26...)
Dave Hearn
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Savoir saisir les occasions
Une stratégie unifiée de transformation est lancée
En présentant son rapport du président, lors de l’Assemblée générale s’étant tenue à Ottawa le 3 juillet 2014, le révérend David Hearn a encouragé la famille de l’Alliance à adopter une vision élargie. La vitalité relationnelle et spirituelle Hearn a fait observer ceci : « En tant que président, j’ai le privilège formidable de me rendre dans bon nombre de nos Églises et de nos postes missionnaires. Un des avantages incroyables de mon poste, c’est que je peux voir dans son ensemble ce que Dieu est en train d’accomplir, et je crois que nous sommes en période de grand renouveau. Nous aspirons avec passion à nous laisser transformer par l’Esprit de sainteté – à devenir le peuple de Dieu en pensée, en parole et en action. »
« L’heure est venue de poursuivre un nouveau rêve », a fait remarquer le président David Hearn. « Les nations du monde viennent au Canada et nous devons acquérir une nouvelle flexibilité, qui nous permettra d’agir assez rapidement pour saisir les occasions que Dieu nous présente. » Au fil des ans, l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada (ACM) a œuvré selon un plan stratégique axé sur ses centres d’intérêt nationaux et un autre sur ses préoccupations d’ordre international. Le président a ajouté : « C’est l’heure d’adopter une stratégie unifiée. »
Dans la même veine que cette passion, l’équipe Vitalité spirituelle a pour vision de veiller à ce que d’ici 2016, tout ouvrier accrédité de l’Alliance ait connu à nouveau la plénitude de Christ par la présence et la puissance de l’Esprit en lui et soit équipé pour amener d’autres personnes à vivre une vie remplie de l’Esprit avec plus de profondeur. Puis, d’ici 2018, la plupart des leaders laïques de l’Alliance auront goûté à cette vie plus profonde et seront équipés pour amener d’autres personnes à marcher dans la plénitude de Jésus.
Ce nouveau plan – la stratégie des … rendre les générations capables cinq « S » : Soie, Soleil, Sable, de tout risquer pour inviter les Saveurs et gens les moins atteints à jouir Sel, tous intégrés d’une relation avec Jésus-Christ, dans un effort mondial pour ainsi qu’à devenir ses agents et évangéliser les ceux de son royaume. moins atteints – précise que nous nous engageons à faire connaître l’ACM sous un autre jour au cours des dix prochaines années. En tant que mosaïque saine et mobilisée, l’Alliance est résolue par cette stratégie à rendre les générations capables de tout risquer pour inviter les gens les moins atteints à jouir d’une relation avec Jésus-Christ, ainsi qu’à devenir ses agents et ceux de son royaume.
La vision de cette équipe consiste à veiller à ce que notre Centre des ministères nationaux devienne un foyer de prière favorisant la vie spirituelle et ayant cette mission : équiper des réseaux de prière nationaux, mettre des intercesseurs locaux en relation avec des ministères internationaux, recueillir des fonds, créer et mettre en place de bonnes ressources de formation favorisant la vie spirituelle, appuyer les formateurs, créer les moyens et les tribunes nécessaires pour témoigner de l’œuvre de Dieu par des prières exaucées, ainsi qu’équiper des intercesseurs de manière à saturer d’une intercession ciblée chaque initiative de ministère.
Le génie stratégique qui nous permettra de progresser vers cet avenir enviable se compose de quatre initiatives novatrices :
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sachions repérer les leaders potentiels au sein de nos ministères auprès des enfants et des jeunes.
L’efficacité organisationnelle Cette initiative est née de notre désir de voir l’Alliance se faire connaître comme un milieu aux structures saines, où l’on retrouve une collaboration étroite et une créativité disciplinée, appuyée par un financement viable.
Une mobilisation dynamique Hearn a affirmé ceci : « L’un des dons incroyables qui nous a été fait à l’Alliance, ce sont les leaders passionnés plus âgés qui ont tracé la voie et qui ont ouvert des portes à ceux qui leur succèdent. »
C’est comme un projet de rénovation de maison. Nous avons déjà en place certaines structures et certains systèmes nous servant bien et facilitant tout ce que nous faisons en tant que famille de l’Alliance, ici au Canada et à l’étranger. Beaucoup d’activités se déroulent au sein de cette maison !
Notre site Web Sel des mers met en lumière plus de cinquante projets ayant été lancés au cours des dernières années, mais le temps est maintenant venu de passer du réseau national d’implantation d’Églises à un réseau mondial. Pour que cela se produise, chaque membre de nos Églises de l’Alliance doit se voir lui-même ou elle-même comme un ou une missionnaire mû par le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans le but d’évangéliser les nations du monde.
Nous avons toutefois l’occasion d’en examiner chaque pièce pour voir s’il faut y changer quelque chose ou simplement prendre du recul en nous disant : « Ça semble bien, tout est comme il se doit. » Nous considérons le Saint-Esprit comme notre contremaître, celui qui, à notre avis, a le plus de latitude pour œuvrer lorsque les structures sont collaboratives, flexibles et adaptables.
Réfléchissez-y un peu. Il y a d’innombrables personnes autour de vous et de votre Église qui ont besoin de Jésus. Les besoins sont trop grands pour le nombre d’Églises que nous avons actuellement. Il nous faut donc plus de disciples de Jésus équipés et envoyés, qui ont la permission et le potentiel de démarrer de nouvelles expressions de l’Église.
Nous avons résolu de veiller à ce que nos structures soient autonomes et intégratives, et qu’elles reflètent particulièrement bien les liens pertinents et fonctionnels qui unissent les régions des cinq « S ».
Ensemble, nous formons une famille d’Églises au Canada qui désire voir Jésus être établi dans tous nos quartiers. Nous partageons un rêve commun à toutes les Églises de l’ACM : participer à une initiative de multiplication au moins une fois tous les cinq ans et voir, d’ici 2016, y participer cinquante nouvelles Églises, cinquante nouvelles assemblées, cinquante nouveaux apprentis et cinquante pour cent de nos Églises.
Le développement du leadership Cette initiative est axée sur la découverte, la formation et l’envoi en mission de femmes et d’hommes audacieux et remplis de foi et de l’Esprit. Le Notre avenir sera Seigneur appelle certaines personnes à équiper les autres lumineux ou sombre en les conseillant et en les selon les leaders que formant.
nous inspirerons, développerons et déploierons.
Conclusion Imaginez-vous combien cela modifierait notre paysage spirituel si chaque Église de l’Alliance lançait un nouveau projet centré sur Christ tous les cinq ans ? Imaginez un peu des centaines de projets de multiplication audacieux, centrés sur Christ et axés sur les peuples les moins atteints se réalisant dans chacune des cinq régions du monde !
Si nous voulons atteindre les six mille peuples les moins atteints qui restent, nous devrons envoyer une toute nouvelle armée de leaders courageux. Notre avenir sera lumineux ou sombre selon les leaders que nous inspirerons, développerons et déploierons.
« Je suis plus optimiste que jamais par rapport à l’avenir de notre famille de l’Alliance, de conclure Hearn, mais je suis également convaincu que notre plus grand besoin est celui de la présence active, sans compromis et dynamique du Dieu tout-puissant parmi nous. »
L’Ambrose University College et l’Institut Biblique V.I.E. en sont des éléments primordiaux. Les rencontres stratégiques entre les directeurs de district et la faculté de théologie à Ambrose permettent de clarifier les attentes et de contribuer à reconnaître, à recruter, à former et à déployer en mission des femmes et des hommes appartenant à différents milieux professionnels.
Pour en savoir plus au sujet de l’Assemblée générale 2014, rendez-vous sur : allianceassembly.com (en anglais seulement).
Nous sommes bénis d’avoir une équipe d’associations qui travaillent ensemble tant à affermir qu’à inspirer des leaders au sein de leurs groupes ethniques respectifs ; et nous reconnaissons qu’il est essentiel pour notre avenir que nous
L’Assemblée générale 2016 se tiendra à Vancouver, C.-B., du 30 mai au 4 juin 2016
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Prouver qu’Eugene a tort ?
La poursuite de l’intégrité spirituelle au sein d’une grande Église De Ian Trigg
J’ai pour mission de vie de prouver qu’Eugene Peterson* a tort. Il y a de nombreuses années, j’ai suivi un cours portant sur l’épître aux Éphésiens au Regent College à Vancouver, en Colombie-Britannique. Peterson a annoncé au début du premier cours qu’aucun temps ne serait accordé aux questions, sauf le dernier jour. Jeune, naïf, rempli d’espoir, mais las du ministère, je me suis approché du microphone au moment indiqué et j’ai demandé : « Monsieur Peterson, vous écrivez surtout au sujet de l’intégrité pastorale et de l’authenticité spirituelle. Comment puis-je équilibrer ces deux poursuites en tant que pasteur d’une grande Église ? » Sa réponse : « Vous ne le pouvez pas. Au suivant. » Vingt années se sont écoulées depuis lors, et je ne suis toujours pas certain d’avoir prouvé que Peterson avait tort ! Parfois, une joie débordante me gagne et je m’émerveille devant la bonté de Dieu, alors que d’autres fois, je m’interroge : « Se passe-t-il quoi que ce soit d’important ? Y a-t-il des gens qui trouvent Jésus et qui grandissent en lui ? » Définir le succès Comment définir le succès d’un ministère ? Les présences ? Les offrandes ? Les baptêmes ? Les conversions ? La vocation du leadership pastoral n’est pas une mince affaire de nos
jours. Il est incroyablement compliqué de poser une fondation spirituelle et d’acquérir la capacité de gérer de multiples exigences et attentes. Peterson écrit avec brio : « Notre vocation [pastorale] est liée d’un côté aux appétits des consommateurs, et de l’autre à une mentalité mercantile. Or, ces conditions ont tôt fait de réduire cette vocation à une question d’économie religieuse, de l’attirer dans le contexte d’une concurrence incessante et de la livrer entre les mains des relations publiques et des spécialistes du marketing » (Under the Unpredictable Plant, p. 3-4). Eugene a-t-il eu tort de me répondre comme il l’a fait ? Certains jours, je pense que non ! Les attentes qui pèsent sur les pasteurs pour qu’ils prêchent avec éloquence, conseillent avec efficacité, dirigent avec stratégie, paissent avec compassion et administrent infailliblement sont parfois écrasantes. Reste que, la plupart du temps, j’ai l’entière conviction que la grande Église a sa place. Que l’Église soit grande ou petite, c’est néanmoins sa substance et non sa taille qui compte réellement. Notre expérience du succès dépendra toujours de la mesure dans laquelle nous dépendons de celui qui a promis de bâtir son Église.
Seules deux des sept Églises du livre de l’Apocalypse ont été critiquées pour leur doctrine ; les autres se sont fait reprocher leur manque de passion spirituelle et de communion avec Dieu. Lorsque nous, en tant qu’Église, perdons de vue notre raison d’être – servir et évangéliser un monde perdu et brisé –, nous perdons notre chemin, qu’il soit large ou étroit.
La vocation du leadership pastoral n’est pas une mince affaire de nos jours. Le cœur de l’Église, dont l’édification a coûté la vie à Jésus, se mesurera toujours à l’amour pour le Père qui se manifeste dans l’amour pour son prochain. L’appel de Peterson à acquérir une spiritualité convenant à l’œuvre pastorale est donc encore primordial pour chaque leader chrétien. En fait, « l’existence spirituelle marquée par une fatigue constante et très souvent par la contrariété » que nous sommes nombreux à mener est diamétralement opposée à l’appel de Christ. Nous sommes appelés d’abord à communier avec Jésus, puis à aller dans le monde et à l’y servir. Il nous est impossible de faire l’un sans l’autre. Et cela, mon ami Eugene continue de me l’enseigner. Le révérend Ian Trigg est le pasteur principal de la Foothills Alliance Church à Calgary, en Alberta. *Eugene Peterson est pasteur, érudit, auteur et poète ; il a écrit plus de trente livres, y compris The Message : The Bible in Contemporary Language (Le message : la Bible en langage contemporain).
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EÊ tes-vous de la partie ?
Devenir officiellement membre de l’Église procure la guérison et une mission De Mike Linnen
Dernièrement, un ami a organisé une journée de golf pour quelques-uns d’entre nous. Nous en avons parlé dans le vestibule de l’église ; l’occasion nous semblait formidable pour cultiver notre amitié et jouir d’un après-midi en plein air. Plus tard en semaine, j’ai reçu un courriel concis : un lieu, une heure de départ et le prix du droit de jeu. Au fond, on me demandait : « Serez-vous de la partie ? », et de passer du sourire et des bonnes intentions à une décision comportant des conséquences. Peu après la naissance de notre premier fils, ma femme et moi avons reçu des documents. Nous lui avons choisi un prénom, qui lui serait personnel, et l’avons ajouté au nom qui allait l’identifier pour toujours à nous : notre nom de famille. Nous ne nous sommes jamais demandé si nous le reconnaîtrions comme étant des nôtres. En y repensant bien, cela ne devrait-il pas suffire ? Notre intention de l’aimer était profonde, alors pourquoi nous donner la peine de le nommer ? Il allait certainement savoir qu’il était des nôtres d’après notre façon de l’aimer et de prendre soin de lui. Bien entendu, nous allions nous identifier à lui et veiller à ce qu’il soit identifié à nous. Quoi qu’il arrive, nous allions faire partie de la même famille. La nécessité d’un engagement semble évidente dans les deux cas. Pourtant, au sein de l’Église, nous peinons à nous engager les uns envers les autres. Dans
les faits, comment les chrétiens si individualistes du Canada vivent-ils ensemble les avantages de l’unité et de la mission ? Surtout en se joignant à un corps local de croyants.
… comment les chrétiens si individualistes du Canada vivent-ils ensemble les avantages de l’unité et de la mission ? Voici trois pratiques néotestamentaires nous aidant à sortir du vieux moule pour permettre à Jésus d’en former un nouveau en nous : 1. Accordez du prix à l’Église Nous devons accorder du prix à l’Église – telle qu’elle est actuellement – , comme Christ le fait lui-même. Il faut laisser la vision infinie que Dieu a de l’Église, et de sa mission dans le monde, nous remplir les yeux et le cœur. Nous ne faisons souvent que survoler les vérités bibliques – comme Éphésiens 1 – 3, 1 Timothée 5 et Romains 12 – comme si l’apôtre Paul avait eu à l’esprit une Église plus pure et meilleure que la nôtre. Reste que l’Église, c’est nous ! Lesslie Newbigin a écrit : « L’assemblée locale n’est pas une filiale de l’Église universelle, mais l’endroit où l’Église 5
universelle est rendue visible1. » Jésus a déclaré qu’il bâtirait son Église, et le Nouveau Testament abonde en paroles très élogieuses (ainsi qu’en réprimandes) adressées à des Églises semblables à la vôtre et à la mienne. Alors, que vos paroles, vos pensées et vos actions reflètent la vérité au sujet de l’Église. 2. Partagez vos dons Dans Romains 12, Paul trace le portrait attrayant d’une Église à l’œuvre. Il fait cette affirmation au sujet de nos dons : « Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres » (Romains 12.4,5). L’expression « nous sommes tous membres les uns des autres » est riche de sens. Chaque croyant possède quelque chose, d’essentiel à la communauté, que Dieu a précisément créé pour chacun et pour la réalisation de la mission de l’Église (voir 1 Pierre 4.10). « Devenir membre d’une Église est un appel à servir », comme un autre l’a dit, exprimant ainsi la vision de gens qui ont besoin de recevoir et de transmettre les dons que Dieu leur a confiés. Alors, ne vous privez surtout pas de votre appartenance à ceux de votre Église. 3. Engagez-vous Nous commençons réellement à récolter la plupart des véritables avantages que procure l’appartenance à une communauté lorsque nous décidons d’être « de la partie ». Quand nous choisissons de nous identifier à une
exprimons l’unité visible de son corps. Alors, engagez-vous et affirmez par votre présence : « Je suis de la partie ! » Quel beau don destiné à notre transformation et à notre bénédiction, un signe accordé à une société esseulée et brisée, qui favorise un sentiment d’appartenance et qui accorde à l’humanité tant la guérison qu’une destinée axée sur la mission ! Il s’agit d’une révélation extraordinaire de la gloire de Christ dans son Église – votre Église !
Chaque croyant possède quelque chose d’essentiel à la communauté.
Le révérend Mike Linnen est directeur du Fil Invisible pour l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada. _________________________________
famille spirituelle, certains dons se libèrent desquels l’individualiste ne saura jamais rien. Notre engagement nous permet d’être conduits. Il donne à quelqu’un d’autre la possibilité de vivre l’appel de Dieu à nos côtés et même d’exercer une autorité sur nous au sein de l’Église (voir 1 Pierre 5.1-3 ; 1 Thessaloniciens 5.12,13). Il s’agit en réalité de la foi dans le Seigneur, et non dans les mérites d’un leader. Voilà peut-être d’ailleurs l’une des plus grandes difficultés que rencontre le croyant qui a grandi dans la société canadienne, où il est monnaie courante ou même considéré comme une vertu de douter des leaders. Il se peut que le fait de permettre à des gens ordinaires que Dieu a appelés à son service de nous conduire sur le chemin de la transformation et de nous mettre à part en vue de la mission constitue également l’un des signes les plus salutaires que nous puissions apporter à une culture marquée par la méfiance et la réticence envers les autorités. Notre engagement indique aux autres que nous sommes avec eux, corps et âme, prêts à surmonter défis et déceptions, et à
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remporter les victoires de Dieu ensemble. Il laisse entendre que nous avons épousé la mission et la destinée mêmes de l’Église universelle avec le reste de l’Église locale.
Newbigin dans Samuel Stoesz, The Glory of Christ in His Church, Camp Hill, Christian Publications, 1994, p. 27.
Même s’il se peut que nos opinions divergent sur certains sujets, nous avons choisi de suivre un processus qui, en définitive, nous aura rapprochés de l’objectif principal. Non seulement nous appartenons à Christ et à son Église, mais nous sommes également destinés à goûter sa présence tout en nous consacrant aux croyants avec qui nous
Membres des Églises de l’Alliance au Canada Nombre total de membres Membres (baptisés)
124 227 49 864
Au 31 décembre 2013
Fondé sur 295 (68 %) Églises ayant produit un rapport ; nous nous sommes servis des statistiques de l’année dernière dans le cas des Églises n’ayant pas produit de rapport.
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Changer d’orientation
Une vision neuve favorisant l’implantation de nouvelles Églises dans notre ville
De Dan et Melodie Ibsen
la prière et entendent l’Évangile bien expliqué dans leur propre langue.
Comment faire grandir un éléphant – une Église éléphante, en somme ? Il faut réunir des croyants, les instruire et les former, établir des leaders, en envoyer un à l’école biblique pour qu’il devienne pasteur et recueillir des fonds pour construire une église. Cela peut exiger plusieurs années, comme la période de gestation d’un éléphanteau (environ 670 jours).
Entre-temps, au Canada, les pasteurs de cinq Églises de notre réseau (deux partenaires du Fil Invisible) avaient le sentiment que Dieu désirait qu’ils deviennent nos partenaires d’implantation d’une Église dans notre ville. En novembre, ces cinq pasteurs sont venus chez nous faire une retraite de trois jours avec vingt des leaders des Églises locales de l’Alliance afin d’y chercher la direction du Seigneur.
Comment faire grandir des lapins – des Églises lapines, en somme ? Il faut enseigner des principes bibliques à quelques personnes, qui les enseigneront dans de petits groupes de formation de disciples. À mesure que ceux-ci grandiront en compréhension et en obéissance à Jésus-Christ, ils en feront autant et se multiplieront, exactement comme le font les lapins (dont la période de gestation est d’environ 31 jours).
Dieu établit son royaume dans
Au fil des ans, nous avons vu le champ être très épierré et un peuple non atteint être très évangélisé ; nous avons vu les larmes de ceux qui y ont œuvré pendant des décennies.
cette région
Dieu nous a manifestement amenés à décider de faire grandir des Églises lapines, en reconnaissant les réalités propres à l’œuvre dans notre contexte. Il nous a convaincus de commercer par prier, de chercher à connaître les besoins et la structure de la communauté, puis de recevoir une formation portant sur divers sujets afin de servir celle-ci de façons holistiques.
En janvier, les six Églises sœurs ont organisé une journée conjointe d’intercession de vingt-quatre heures en faveur de la multiplication des Églises lapines dans toute la ville, selon la vision qu’il nous avait confiée.
Par contre, durant les dernières années, nous avons vu des indicateurs apparaître, qui nous ont aidés à comprendre que Dieu est à l’œuvre dans notre ville des montagnes de la Guinée, en Afrique de l’Ouest.
En février, une autre Église qui nous soutient nous a envoyé sept hommes pour nous aider à construire six nouvelles salles de cours dans l’école sous la tutelle de l’Église. Leur arrivée est devenue un témoignage positif du fait que les Églises du Canada sont prêtes à contribuer à l’œuvre non seulement par la prière et l’envoi de ressources, mais aussi en participant aux travaux physiques.
Premièrement, l’Église locale de l’Alliance chrétienne et missionnaire, qui n’avait jamais entretenu la vision d’évangéliser d’autres peuples, a commencé à voir que Jésus est venu aussi pour autrui. Deuxièmement, le pasteur s’efforce avec passion de conduire ses brebis au-delà des murs, jusque dans la communauté, travaillant inlassablement à bâtir la réputation de l’école sous la tutelle de l’Église afin qu’elle devienne la meilleure école en ville, où la Bible est enseignée tous les jours.
À l’heure actuelle, Dieu établit son royaume dans cette région. Nous sentons qu’il désire faire grandir des Églises lapines aux quatre coins de notre ville. Le révérend Dan et Melodie Ibsen sont des ouvriers internationaux qui servent en Guinée.
Troisièmement, une autre mission a mis sur pied un hôpital chrétien où les patients sont traités avec amour, reçoivent de
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Mention de source : Beulah Alliance Church
L’implantation d’é glise à Montré al Les défis et les occasions que suscite le partage de l’Évangile dans une culture postchrétienne De Désiré Mounanga (Note de la rédaction : Montréal et Québec sont parmi les endroits les moins évangélisés en Amérique du Nord. Le sécularisme, l’urbanisation et le pluralisme idéologique ont contribué à marginaliser le christianisme et à créer des préjugés culturels profondément ancrés à l’endroit de toute forme de religion organisée.
l’implantation d’église est une expression qui semble offrir toutes sortes de possibilités, en milieu francophone québécois elle suscite crainte et scepticisme. Elle fait partie presque des tabous de la province. L’implantation d’église est une aventure risquée et périlleuse au Québec dû au manque d’ouvriers et de ressources financières.
Le Plateau-Mont-Royal, arrondissement bien connu de Montréal, est un des quartiers les plus densément peuplés du Canada. La saveur de ce quartier majoritairement francophone est rehaussée par la présence d’autres langues et cultures. Habité par un mélange éclectique d’artistes, d’étudiants, et de jeunes urbains professionnels, ainsi que par de jeunes familles, il est également reconnu pour son caractère artistique, littéraire et intellectuellement avant-gardiste.)
En dépit de ces courants contraires, ma femme et moi, et nos cinq enfants avons commencé une église dans notre appartement. Constatant la difficulté de convaincre les gens à se joindre à nous dans une église maison, nous avons d’abord loué une salle de classe dans les locaux d’ETEM-IBVIE, le centre de formation théologique de l’Alliance chrétienne et missionnaire au Québec. Les entraves financières d’une part et celles de zonage d’autre part, nous ont conduites à un autre déménagement, cette fois-ci dans les locaux de l’Église chinoise Grace de l’ACM.
L’Église de l’Alliance Chrétienne de Montréal (EACM) est une nouvelle église à la croisée de l’héritage traditionnel francophone québécois avec la richesse de la mixité de la seconde et troisième génération des étudiants et des jeunes professionnels ayant un besoin énorme de Christ.
Notre équipe est maintenant composée d’africains, haïtiens, arabes et latino-américain. Nous cherchons des ressortissants vietnamiens, chinois et québécois de souche blanche pour la compléter.
Elle tend à réunir les jeunes issus de toutes les ethnies et de toutes les cultures au moyen d’études L’implantation d’église bibliques dans les campus est une aventure risquée universitaires et et périlleuse au Québec collégiaux, de dans les dû au manque rencontres restaurants et d’ouvriers et de d’engagement dans l’église locale.
L’évangélisation est le nerf de l’implantation d’église et la formation des disciples son centre gravitationnel. Notre souhait est de voir une église organisée nous adopter comme église-fille afin qu’ensemble nous puissions faire connaître Christ à la nouvelle génération de Québécois francophones. Le révérend Désiré Mounanga est implanteur d’église à Montréal, QC
ressources financières.
Si, dans le milieu anglo-américain, 8
Ensemble, nous pouvons faire plus
Créer un environnement favorisant l’implantation et le soutien de nouvelles Églises De Stephen Harbridge Selon Albert Einstein, la folie se définit comme le fait de continuellement refaire la même chose en s’attendant à obtenir des résultats différents.
ayant la permission et la possibilité de s’exprimer sur le plan ecclésiastique selon ce que son contexte prescrit. Chaque Église partenaire s’est engagée à investir 6000 $ par année dans le soutien de ces nouvelles Églises. Notre district s’est joint à nous afin de nous fournir des fonds additionnels et d’autres formes de soutien indispensables.
Fondée en 1950, l’Orillia Alliance Church n’a pas implanté une seule nouvelle Église au cours de ses soixante-quatre premières années d’existence. Prise dans l’engrenage de la routine, notre Église refaisait sans cesse les mêmes choses et obtenait toujours les mêmes résultats. Le ministère s’effectuait, mais aucune multiplication ne se produisait.
Nos activités sont centrées sur trois priorités : l’implantation d’Églises, la santé des Églises et le perfectionnement des leaders. Nous tenons chaque année deux conférences de réseau axées sur ces priorités. Cependant, nos relations ne se limitent pas au travail. Nous jouissons également de la communion fraternelle au sein du GBNet, y compris un dîner mensuel entre leaders et un tournoi de golf annuel – avec remise d’un trophée. Un réseau d’Églises n’est pas qu’une nouvelle mode ou une bonne idée. Il s’agit aussi d’une théologie scripturaire. Le passage biblique suivant correspond à notre mandat, et ses principes s’appliquent au concept de partenariat entre Églises.
L’examen de la situation d’autres Églises de l’Alliance de notre région m’a amené à faire à peu près le même constat. L’initiative nationale de l’Alliance incitant chaque Église à en implanter une nouvelle tous les cinq ans nous semblait irréalisable. À moins d’essayer de faire les choses autrement, nous obtiendrions toujours les mêmes résultats.
Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail. Car, s’ils tombent, l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe […] Et si quelqu’un est plus fort qu’un seul, les deux peuvent lui résister ; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement (Ecclésiaste 4.9-12 ; NÉG). Nous croyons que, si nos Églises ne sont pas parvenues à se multiplier, cela tient surtout au fait que chacune a fait cavalier seul. En partenariat, le GBNet œuvre maintenant activement à l’implantation de cinq nouvelles Églises et projette d’en démarrer trois autres en 2014. Or, cette approche a créé dans notre région un environnement plus propice à la multiplication d’Églises transformationnelles.
En 2012, le Saint-Esprit m’a poussé à adopter une approche différente : créer un réseau d’implantation visant à multiplier les Églises transformationnelles en amorçant et en soutenant de nouveaux projets dans notre région. Ce partenariat inclut les Églises de l’Alliance d’Orillia, de Midland, d’Owen Sound, d’Alliston et de Barrie. Nous nous sommes donné pour nom le Georgian Bay Network, ou GBNet en abrégé.
En écrivant le présent article, je me suis fait demander d’aborder la question suivante : Comment votre Église à Orillia s’y est-elle prise pour contribuer à l’implantation d’Églises ? Je réponds à cela : de la même façon que les Églises de l’Alliance de Midland, d’Owen Sound, d’Alliston et de Barrie s’y prennent actuellement : de manière intentionnelle et conjointe !
Notre Vision 20/20 d’implantation d’Églises est ambitieuse. Elle consiste à implanter vingt nouvelles Églises d’ici l’année 2020, chacune
Le révérend Stephen Harbridge est le pasteur principal de l’Orillia Alliance Church, en Ontario, et le directeur de la transition intentionnelle du District Centre de l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada. 9